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26 mars 2008

Commentaires

Catherine JACOB

Nicolas
"Les J.O. représentent pour la Chine tout autant un grand défi qu'une grande opportunité. "
Cela ne contredit en rien ma réponse à votre adresse. Personnellement c'est ce que j'ai toujours pensé et plaidé, et comme l'affirmait hier encore sur "Mots croisés" l'un des débatteurs, l'effet JO dans l'optique duquel le CIO a attribué les jeux au "peuple chinois" et non pas au "parti" selon la correction d'un sinologue qui a cru bon de préciser ainsi le sens du mot "peuple" en chinois, est un effet essentiellement observé jusqu'à présent (Séoul etc...) a posteriori.
C'est également l'une des raisons pour lesquelles je suis opposée à l'idée de "faire le bordel à Pékin", car il n'y va pas que de l'image de la Chine dans ces jeux, mais de l'image de tous les peuples réunis à cette occasion.

Quand un club de rugby de l'est de la France a été invité à Kanazawa, ville japonaise jumelle de Nancy en Lorraine, les membres de l'équipe française se sont complus à effrayer la malheureuse interprète japonaise de leur poitrails velus après l'avoir fait venir sous un prétexte quelconque dans les vestiaires, puis ils ont trouvé malin de "faire le mur" le soir pour aller s'en jeter un derrière une cependant absence de cravate et enfin dans la journée, l'un d'entre eux s'est emparé du bâton de police d'un gardien de la paix japonais et s'est mis à faire la circulation n'importe comment à un carrefour, de façon à faire une démonstration aux japonais de l'indépendance d'esprit à la française. Nonobstant, je voudrais bien voir la réaction de notre hôte si, ne serait-ce qu'un 'artiste' francophone quelconque, venait lui dire just for fun, "pousse-toi de là que j'm' mette" et se lançait dans un réquisitoire farfelu pour conclure : "C'est comme ça qu'il faut faire pour respecter les droits des victimes"! Je crois que la diplomatie du pays concerné aurait ensuite fort à faire pour le sortir de là !

Autrement dit, je pense que l'esprit des jeux c'est un esprit qui nous concerne tous et dont ne peuvent pas décider arbitrairement quelques factieux qui feraient du tort à tout le monde sans faire autrement de bien au Tibet, ce qui est pourtant le but avoué de tous les débats et de toutes actions du moment.

Nicolas

@ Catherine JACOB

Je vous envoie ce lien : http://soutenirjo2008.blogspot.com/ . C'est un site d'étudiants chinois en France. ll donne toutes les informations sur les débats sur Sohu. Les étudiants chinois ont adressé cette lettre au Président de la République, monsieur Nicolas Sarkozy :

"Paris le 31 mars 2008

Monsieur le Président de la République,

Nous sommes des étudiants chinois en France. Nous avions choisi la France pour la qualité de ses écoles, certes, et aussi pour les valeurs démocratiques qu'elle incarne et pour les cultures riches et multiples qu'elle incorpore. Nous n'en sommes pas déçus jusqu'à aujourd'hui. Nous apprenons ainsi à développer notre esprit critique si important pour les Français. C'est avec cet esprit critique que nous analysons les événements relatifs au Tibet. C'est notre propre vision d'étudiants chinois en France que nous voulons exprimer indépendamment de la position officielle du gouvernement chinois.

Ces derniers temps, nous sommes ainsi très inquiets de ce qui nous semble être une mauvaise compréhension par les Français de ce qui se passe dans notre pays. Certains médias, certains partis politiques, ainsi que des associations ont attaqué la Chine et les J.O. de Beijing, avec des arguments infondés, voire volontairement montés de toute pièce.

Alors que nous attendons beaucoup de l'avenir des relations franco-chinoises qui sont en plein développement, ainsi que de la tradition diplomatique de la France et du français nous sommes très surpris que vous même, Monsieur le Président, ayez exprimé le 27 Mars que vous n'écartez pas la possibilité de boycotter la cérémonie d'ouverture des J.O. Nous voulons croire que cette indécision n'est que la volonté de votre part de réfléchir plus longuement et plus sagement à la position que la France occupera dans l'Union Européenne au mois d'août prochain. Nous espérons que le temps qui reste d'ici les Jeux Olympiques permettra aux France et aux Chinois de mieux se comprendre conformément à une longue histoire d'amitié. En Chine la France a toujours une image très positive, nous sommes les premiers à vouloir que cette image perdure et surtout corresponde à la réalité.

Nous pensons que beaucoup de choses rassemblent la France et la Chine. Entre autres, la Chine est, comme la France, mais en plus grand, une famille de multiples peuples. Nous sommes fiers d'être membre de cette grande maison. Le Tibet est un membre de cette famille, au même titre que les Hans (que vous désignez comme « Chinois »), les Zhuang, les Hui (musulmans), les Ouighour (musulmans) et les manchous.

Malgré la croissance des chiffres, la Chine reste un pays en voie de développement dont le niveau de vie est encore très bas, notamment dans les régions éloignées des grandes villes et des côtes. La réforme démocratique n'est qu'à l'état de germe. La liberté individuelle et celle de la presse ne sont pas pleinement assurées. Les défis sont multiples pour la Chine qui a entamé ses réformes depuis les années 80 : environnement, santé, sécurité sociale, éducation…

Les J.O. représentent pour la Chine tout autant un grand défi qu'une grande opportunité. Les idées venant du monde entier changeront profondément la Chine. Les jeunes formés dans les pays développés comme la France y joueront un rôle dont vous mesurez très bien l'importance. Votre décision est essentielle non seulement pour les relations franco-chinoise, voire euro-chinoise, mais aussi sur l'avenir des étudiants chinois en Europe.

Nous, les étudiant chinois en France et en Europe, souhaitons de tout coeur que vous, Monsieur le Président, accordiez votre soutien total et inconditionnel aux Jeux Olympiques 2008 en Chine. Vous soutenez ainsi la réalisation prochaine d'une Chine plus démocratique et plus prospère, et un monde plus harmonieux.

Le peuple chinois a ouvert ses bras à la France et au monde ! Vous serez toujours le bienvenu à Beijing !

Etudiants chinois soussignés

(Voir liste des signatures)"

Marie-Tibet-Printemps sanglant 01er avril - Arte - 21 H

En raison des événements actuels, ARTE diffuse une soirée spéciale sur le Tibet.

http://www.arte.tv/fr/semaine/244,broadcastingNum=831096,
day=4,week=14,year=2008.html


Tibet - Un printemps sanglant
mardi, 1 avril 2008 à 21:00 (119mn)

Ce film documentaire retrace l’histoire récente du Tibet et le drame que vit le peuple tibétain sous occupation chinoise depuis un demi-siècle.

1938. Des scientifiques allemands rapportent pour la première fois des images d’un pays lointain et mystérieux, encore inconnu de l’homme blanc : le Tibet. Un plateau situé à 4 000 mètres d’altitude, entouré de déserts et des plus hautes montagnes du monde. Ici, rien ne semble avoir changé depuis des siècles. Le régime, féodal, est aux mains des moines bouddhistes et de quelques seigneurs. Au sommet de la hiérarchie, le Dalaï Lama, réincarnation perpétuelle du précédent, détient tous les pouvoirs.
En 1940, les Britanniques filment l’arrivée dans le palais du Potala du nouveau Dalaï Lama, un enfant de 5 ans. Soupçonne-t-il alors ce que le destin lui réserve ?
Des siècles durant, le vaste pays himalayen a réussi à préserver son indépendance culturelle et son autonomie. Mais, en 1949, aussitôt la Longue Marche terminée, Mao Zedong incite les Tibétains à se libérer du joug féodal. L’armée chinoise roule déjà sur le pays pour en assurer la sécurité. Ce sera le début de cinquante ans d’oppression, de massacres et de l’anéantissement d’un peuple entier.
1 million deux cents mille tibétains ont été à ce jour victimes de la "solution finale" mise en œuvre par la Chine communiste, soit plus d’un sixième de la population…
Grâce à des archives exceptionnelles venant des quatre coins du monde, ce film raconte l’histoire de cette tragédie, celle du Tibet, et de la légende qui en est née, celle du Dalaï Lama.
http://www.tibet-info.net/www/Soiree-speciale-Tibet-sur-Arte
-29.html?debut_articles_rubrique=30#pagination_articles_rubrique

Catherine JACOB

Nicolas (Fin)
Il y a quand même un truc qui est perturbant c’est que les chinois donnent Hu Jintao comme le 6ème président (第6任国家主席) quand les japonais le donnent pour le 8ème président (第8代主席) et les français aussi : « 8e président de la République populaire de Chine », les russes ne se mouillent pas, (sous la photo du moins) idem pour les allemands et les britanniques, j’ai lu en travers, mais la précision ne paraît pas figurer dans le texte non plus. J’imagine cependant que tout le monde est bien d’accord sur la date des jeux !

Catherine JACOB

Nicolas (suite3)
J’ai cherché NS sur « Cherche-Médor » (sogou.com) pour tester la qualité du ce moteur de recherche et du coup je sais comment on dit UMP en chinois (= 法国执政党人民运动联盟) j’ai aussi trouvé :
« Nicolas Sarkozy takes English lessons 法国总统尼古拉?萨科齐学英语 报刊文摘 By Henry Samuel in Paris President Nicolas Sarkozy of France has been taking intensive English lessons in order to impress his guests»

Passionnant ! Ce n’est donc plus Carla qui fera office d’interprète. Ceci dit, Elisabeth ayant fait l'effort de faire son discours en français, ce qu’elle ne fait pas systématiquement, normal que NS s'y mette aussi et relève un peu le niveau des présidents comme Mitterrand etc. en la matière!

Et pour ne pas faire de jaloux, j’ai aussi cherché la candidate aux élections présidentielles françaises (法国大选看热闹 之) Ségolène Royal, alors compagne du 1er secrétaire du PS (与François Hollande(现为社会党第一书记)邂逅 sur un blog SOHU et qu’on appelle SEGO(目前这已经称为昵称). Je vous laisser admirer les images : http://paulinenaonao.blog.sohu.com/48641214.html

Pour faire bonne mesure, j’ai également cherché Hu Jintao (胡锦涛 ) , mais avec Google et je l’ai trouvé sur Wikipédia bien sûr avec un volume d’informations équivalent, une seule photo et un encart sur sa conception de la liberté de la presse . Il est cependant intéressant de comparer cette photo avec celle publiée par les chinois ou encore par les japonais, il y en a d’autres qui font état à chaque fois de leur propre regard ! Par ex., les polonais le voient inquiet mais les allemands et les italiens s’alignent sur les français, les grecs aussi mais sont très peu bavards, les finlandais en revanche, sur les japonais, les hollandais ont leur propre vision du personnage quant aux turcs : pas d’image !

Catherine JACOB

Nicolas(suite1)
« la “une” de l’hebdomadaire allemand Bild affiche, sous le titre “Plusieurs centaines de morts à Lhassa”, une photo montrant des manifestants tibétains battus à coups de latte de bambou par des policiers… népalais au cours d’une manifestation à Katmandou, au Népal ! »

Propaganda, propaganda quand tu nous tiens !

Je pense en lisant cela aux jésuites du 17ème siècle qui nous dépeignaient les grands Bouddha (大仏) du Japon http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/5d/Kamakura_Budda_Daibutsu_front_1885.jpg sous les traits de Śiva ou Çiva(शिवen sanscrit /湿婆 en chinois /シヴァen japonais, voir : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/fc/Sivakempfort.jpg mais aussi: http://baike.baidu.com/pic/9/114641858308740.jpg), le principe destructeur de la trilogie hindoue qu’on dit antérieur à la tradition aryenne et dont la peau de tigre symbolise la maîtrise de la Nature quand le Bouddha paraît tendre au lâcher prise.

Bon, il faut du sérieux maintenant sinon ça finira mal !

Catherine JACOB

Nicolas (1)
« Des internautes chinois lancent des appels au boycott de produits et services français.
Sohu.com, l’un des grands portails de l’Internet chinois, vient d’ouvrir un site ciblé sur la France. (Que devons-nous comprendre ?) La République populaire n’a apprécié ni les invitations lancées au Dalaï-lama, ni l’hypothétique boycott de la cérémonie d’ouverture des JO par Nicolas Sarkozy, au soir du 8 août à Pékin. »

J’ai donc jeté un oeil sur SOHU.COM autrement dit 搜狐 soit « Cherche-Renard » qui a pour alter ego 搜狗 : le moteur de recherche SOGU « Cherche-Médor » et qui se présente - 搜狐招聘 - en anglais ainsi : « Sohu.com Inc. (NASDAQ: SOHU) is China's premier online brand and indispensable to the daily life of millions of Chinese, providing a network of web properties and community based/web 2.0 products which offer the vast Sohu user community a broad array of choices regarding information, entertainment and communication. Sohu has built one of the most comprehensive matrices of Chinese language web properties and proprietary search engines, consisting of seven leading web properties».

Il s’agit donc d’un site qui n’est semble-t-il donc pas surgi de nulle part pour boycotter les produits français mais qui, 中国最大的门户网站 oblige, est donc le sponsor officiel des JO pour le web, affiche sur sa page d’accueil dans le coin inférieur gauche de l’écran, un bel athlète chinois qui tient ferme dans sa main une flamme olympique. J’y ai vu de la pub pour HP – des conseils en matière d’éducation, de santé, des programmes de fêtes, la météo, la page people, l’astrologie, une rubrique sur les impératrices de la Chine ancestrale, les trigrammes, la page Fashion, la page psycho, les études à l’étranger, un chat avec des lunettes de chat, image aléatoire qui permute avec « in offant qui brait », nous dirait-on en picard lorrain, sous lequel est inscrit le mot 愚人, en japonais le (ou les) c..(s)/Beubeu !, mais le site a bugué quand j’ai tenté d’aller plus loin comme souvent malheureusement avec les sites chinois.
Sur leur page en français dont le titre est "Chine informations" :

http://www.chine-informations.com/actualite/chine-sohucom-sponsor-officiel-des-jo-2008-pour-les-services-internet_3911.html

Ils mentionnent que « La flamme visitera 21 villes à l'intérieur de la partie continentale de la Chine et parcourra 113 villes et régions
chinoises avant de retourner à Beijing le 6 août »
Qu’un sondage CSA « montre que 53% des français seraient favorables au boycott de la cérémonie d'ouverture, le 8 août, par le président Nicolas Sarkozy contre 42%.
Dans le même temps, les français sont cependant défavorables au boycott des Jeux Olympiques par les sportifs français à 55% contre 41%.
Le sondage révèle aussi que 71% des français souhaiteraient voir le Comité international olympique (CIO) demander la libération de défenseurs de la liberté d'expression aux autorités chinoises. »
On peut y écouter les thèmes d’actualité sur fichier audio, donc en fond sonore si on est trop occupé pour lire , et on s’y demande « Combien de médailles d'or pour la Chine ? »

Bref, je n’ai pas trouvé la page d’incitation au boycott des produits français, mais c’est vrai que j’ai du mal avec les idéogrammes abrégés. Il faudra donc que je m’y mette une bonne fois sérieusement. En revanche sur Chine informations on peut non seulement obtenir son prénom en chinois, mais également en tibétain. Acceptons-en l’augure me susurre une vieille haruspice, en dehors de toute malveillance ou comparaison tendancieuse !

Nicolas

La situation au Tibet est d’une telle complexité qu’il faudrait un livre. Je voudrais juste faire quelques remarques :

1°) Rappels de quelques vérités

On entend souvent dire que le gouvernement chinois cherche à minorer les Tibétains et à supprimer leur culture. C’est absolument faux ! Il y a des recensements chaque année au Tibet. Il est ressorti que plus de 90% de la population au Tibet est tibétaine. La population tibétaine représente l’écrasante majorité. Le gouvernement chinois n’a jamais appliqué la politique de l’enfant unique comme aux Hans. Les Tibétains ont droit à trois enfants. Le tibétain est enseigné, depuis toujours. C’est une des cinq langues chinoises sur les billets de banque, et à ce titre sculpté comme les autres sur les monuments.
Depuis les années 50, le peuple tibétain qui avait sous le régime féodal une déplorable mortalité infantile, a triplé. Avec l’essor économique, la situation des Tibétains s’est considérablement améliorée. Il s’agit là de chiffres reconnus par les Nations Unies. De plus, la Province autonome du Tibet est gouvernée par des tibétains, et non des Hans.

2°) Le Tibet n’a jamais été indépendant

Quand on parle de ” colonisation ” d’un pays par un autre, il faut, au minimum, qu’il y ait deux pays. Dans ce cas précis, faut-il rappeler que le Tibet n’a jamais été reconnu comme ” pays indépendant ” ? Au 13ème siècle, le Tibet est annexé à la Chine par les Mongols, et au 18ème les Mandchous ont divisé leur empire chinois en 18 provinces, dont la province tibétaine. Fin du 19ème, l’empire britannique envahit le Tibet et y installe ses comptoirs de commerce.
Cela se passe sous le règne du 13ème DL, qui voit dans l’occupation anglaise du Tibet une opportunité pour revendiquer l’indépendance. Il se base pour cela sur ce qu’il a appelé le ” Grand Tibet ” : un territoire qui équivaut à cinq fois la France, quasi le tiers de la Chine, et qui correspond plus ou moins (parce qu’il n’y avait pas de cartes à l’époque) à ce qu’était le Tibet à la fin de la dynastie des Tubo, au 9ème siècle. Or la Chine du début du 20ème sortait d’un siècle de ventes aux enchères, avec la succession des ” concessions ” faites aux pays occidentaux. Céder le tiers de son territoire était signer son arrêt de mort. Donc cette demande d’indépendance a été sans suite. Je veux dire par là : sans aucune suite. C’est dire que ni les NU ni aucun pays n’a jamais reconnu le Tibet comme un pays indépendant. C’est une première réponse à votre question.
Une deuxième, c’est que quand on parle de ” colonisation “, cela implique en filigrane que le pays envahisseur profite des biens du pays envahi. Or, si on considère les cinquante dernières années du Tibet, on constate un phénomène inverse. La population tibétaine a triplé grâce aux soins de santé et à une rapide amélioration du niveau de vie. Ce qui, à vrai dire, n’était pas très compliqué, vu les conditions désastreuses dans lesquelles vivaient plus de 90% de Tibétains sous le régime théocratique des DL. Toutefois, cette amélioration n’a pas été aussi rapide que dans les grandes villes chinoises qui, par leur lustre, font croire au monde entier que la Chine est devenue capitaliste. C’est fou ce que l’on fait croire avec des paillettes, des lumières et des vitrines.

3°) Quelle est la position de dalai lama ?

Historiquement le mouvement du Dalai Lama est séparatiste, la posture modérée actuelle est purement tactique. En 1951 la RPC nouvelle accorde au Tibet un statut de région autonomie. Le Dalai lama reste au pouvoir mais différentes réformes, à commencer par l’abolition de l’esclavage, lui sont imposées. Mais les États-Unis mettront longtemps à admettre que le PCC est au pouvoir, maintiendront la fiction de TAIWAN représentant de la Chine sur la scène diplomatique internationale et tenteront diverses actions pour faire tomber le nouveau régime. L’affrontement est évidemment au comble sur le front coréen mais d’autres actions sont menées que ce soit en Birmanie où des généraux du KMT s’installent et vont tenter mais en vain de ré-envahir les provinces du Sud-ouest chinois ou au Tibet où la CIA va prendre en main le Dalai Lama, former et armer les opposants à la RPC qu’il est facile de recruter chez les religieux anti-communistes qui ont été dépouillés d’une partie de leur pouvoir.
C’est pour couper court à cette menace de sécession organisée par Washington que Pékin occupe militairement la province du Tibet en 1959 et chasse le Dalai Lama. Les États-Unis souhaitent le Dalai Lama et son entourage en Inde à proximité du Tibet et dans un pays où le bouddhisme, bien que très minoritaire est vivant. Ils pensent aussi que le ressentiment anti-chinois de cette petite diaspora pourra peut-être un jour ou l’autre être utilisée contre la RPC. C’est en effet à partir de la ville indienne de DHARAMSALAM, où s’installe le Dalai Lama que vont s’organiser les réseaux du « Tibet Libre » soutenus sans discontinuer par les dollars de la CIA. Plus de 40 ans ont passé et ces réseaux qui ont essaimé dans le monde entier sous le couvert d’une religion fonctionnent bien.
Il faudrait aussi analyser les relations entre la Chine et l’Inde, d’un point de vue géopolitique. Ca sera pour une autre fois.

Marie

En 1913, le Tibet, qui dispose d’un peuple, d’un territoire, d’une monnaie et d’un gouvernement, proclame son indépendance, qui durera jusqu’en 1950.
Dès 1949, Mao Ze Dong envoie des troupes reconquérir la région et que l’oppression de ce peuple, son extinction est en marche.
le Panchen Lama, emprisonné à 6 ans, en 1995, et dont on est toujours sans nouvelles aujourd’hui. LE PLUS JEUNE PRISONNIER POLITIQUE DU MONDE !!!!

Une photo incontestable qui présente des militaires chinois avec en main la robe des moines tibétains !
Pékin 2008, les jeux olympiques, liens boycott
http://www.jeuxolympiquespekin2008.info/liens_pekin_2008.htm

Preuves photographiques de la sanglante répression des manifestations pacifiques de protestataires tibétains, comté de Ngaba, la province du Sichuan, le 16 mars 2008
http://www.tchrd.org/press/2008/pr20080318c.html


Bernard Kouchner, il y a 3 ou 4 ans, lorsqu’il se trouvait dans l’opposition avait dénoncé la stérilisation imposée aux femmes tibétaines. Aujourd’hui, alors qu’il se trouve à droite, il a déclaré qu’il ne pouvait plus « dire n’importe quoi » !!

Lorsque l’on en vient à stériliser les femmes pour leur interdire d’avoir des enfants. Avortements forcés et stérilisations forcées faites sans anesthésies, ce n’est pas anodin.


La torture, la faim, la stérilisation des unités mobiles ...

La réalité brutale du Tibet 2008
Par CLAUDIA JOSEPH 29th March 2008
Daily mail.

« Leur film a été fait avant la récente flambée des émeutes anti-chinoise dans la capitale du Tibet, Lhassa.
Le documentaire de l'enquête a commencé avec la fameuse fusillade de 2006 sur le col Nangpa-La , lorsque non armés des Tibétains tentant de quitter le pays ont été abattus par des gardes-frontières chinois. Deux Tibétains tués et 32 arrêtés, interrogés, puis envoyé dans un camp de travail à 150 kilomètres de Lhassa. Les expériences de l'un de ces détenus, Jamyang Samten, 16 ans, donne un indice sur le sort des protestataires tibétains désormais entre les mains de la police chinoise :

« Il a reçu des décharges électriques avec un aiguillon électrique pour bovins, enchaîné à un mur et frappé à l'estomac par un garde portant un gant en métal. S'il faisait une erreur mineure dans son interrogatoire, il était battu avec une chaîne.
« S'ils nous attaquaient à la matraque électrique, notre corps tout entier tremblait et peu à peu il nous était impossible de parler. »

« Les femmes tibétaines sont empêchés de force d'avoir des enfants … découvre le réalisateur Jezza Neumann.
Les mesures chinoises comprennent la surveillance des cycles menstruels, les avortements forcés et la stérilisation si les femmes ne peuvent pas payer une amende soit l'équivalent de £ 70 pour avoir un deuxième enfant.
Une femme, mariée agriculteur, décrit son agonie, lors d'une opération de stérilisation forcée sans anesthésie….


Robert BADINTER sur l'occupation chinoise du Tibet. Apostrophes
A2 - 21/04/1989 -
http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=
notice&id_notice=I00004785


http://les_bikhus_enrages.site.voila.fr/

Hymne Tibetain

Que la parole du Bouddha, trésor d'ou jaillissent tous les bonheurs du samsara et du nirvana
Résonne comme l'éclat du joyau qui exauce les désirs
O Protecteur qui veillez sur l'immense royaume de la doctrine et des êtres
Que s'étende l'océan de vos activités.
Demeurez parmi nous comme le diamant inaltérable
Et déployez votre protection dans toutes les directions, avec amour et compassion
Que l'état généreux assure son pouvoir éclairé
Que grandisse l'empire des quatre vertus excellentes
Q'un bonheur renouvelé et sans faille se répande au Tibet sur les trois provinces
Que rayonne le spirituel et le temporel
Que l'enseignement du Mouni (Bouddha) irradie dans les dix directions et amène tous les êtres
A jouir de la paix et du bonheur
Les qualités de la doctrine et du peuple tibétain
Resplendissent comme un soleil aux rayons bienfaisants
Puisse leur pouvoir être vainqueur dans le combat contre l'ignorance

Marie

A deux pas du toit du monde, l’assassinat des Tibétains : vidéos

Une équipe de tournage roumaine aurait filmé des gardes chinois tirant sur une colonne de réfugiés tibétains, le 30 septembre 2006.
http://www.tibet.fr/static/medias.html
radio canada

Nicolas

Il est urgent de faire le bilan d’une campagne de propagande médiatique française

Des internautes chinois lancent des appels au boycott de produits et services français.
Sohu.com, l’un des grands portails de l’Internet chinois, vient d’ouvrir un site ciblé sur la France. La République populaire n’a apprécié ni les invitations lancées au Dalaï-lama, ni l’hypothétique boycott de la cérémonie d’ouverture des JO par Nicolas Sarkozy, au soir du 8 août à Pékin.

Quelle que soit la sympathie ou l’antipathie, le jugement que l’on peut porter sur la Chine, le véritable problème que soulève cette couverture des événements du Tibet concerne les médias occidentaux et notre pseudo liberté de l’information, en fait comme le dit Chomsky ce n’est plus le droit à l’information du citoyen mais un système de propagande qui consacre la “liberté” du marché de l’information, celle des patrons de presse qui en France sont souvent des marchands d’armes comme Dassault ou Lagardère, les grands annonceurs comme Havas ou Publicis dont un des principaux clients est l’armée nord-américaine. Des campagnes sont lancées et livrées “clés” en main par la CIA, des stipendiés de cette organisation sont à la fois dans les rédactions et dans des ONG ou “experts” qui monopolisent le droit à la parole. le cas extrême étant celui de “Reporters sans frontières”.

Pour aboutir à cela il faut mentir sur les faits, les isoler, ainsi on ne met jamais en regard de ces événements le choix de la détente du vote taiwanais en faveur du candidat à la présidentielle qui prône cette détente, pas plus qu’on ne compare la “répression” au Tibet avec ce qui se passe à Bassora, la justification éhonté par Bush de l’action du gouvernement irakien par le refus de désordres qu’aucun gouvernement ne saurait tolérer et les bombardements nord-américains. Sans parler de la manipulation systématique du “droit d’Israël à se défendre”, le massacre d’enfants.

Résultat aujourd’hui ces mêmes organes de presse qui doivent bien procéder à une autocritique de leur couverture des événements du Tibet le font en tentant de maintenir la fiction d’une presse occidentale libre confrontée à une presse totalitaire qui déchaînerait les grandes orgues médiatiques en utilisant quelques petits “dérapages” occidentaux. Tout est bon non pas pour procéder à l’autocritique du grand bidonnage de “la répression chinoise au Tibet” mais pour justifier les campagnes qui vont se poursuivre. Et ceci ne peut avoir lieu que parce que le citoyen français est totalement aliéné, parce qu’il est convaincu que la presse chinoise “totalitaire” ment puisqu’elle est gouvernementale, alors que la sienne aux mains du secteur privé dit plus ou moins la vérité. Pourtant dans mon premier article “quelques rares informations sur la Chine”, article ici même qui avait déclenché polémique, incompréhension, accusations de quasi stalinisme, je proposais une méthode.

1°) Juger les faits et non les mérites des victimes

La méthode que je préconisais était de savoir d’abord de quelles sources provenait l’information, celles que nous recevions émanaient de deux sources uniquement. La première était l’information officielle chinoise, la seconde était Radio free Asie et Radio free Europe, ce qui était jadis “la voix de l’Amérique”, entièrement financée par les renseignements, voir la CIA. Je proposais que l’on croise les informations à partir de ce que l’on connaissait du pays. Et à ce titre je soulignais l’importance de deux informations, d’abord l’attaque des commerçants Han et hui ensuite la manière dont Radio free créait une indépendance du Tibet que ni l’histoire de la Chine, ni le peuplement actuel du Tibet ne justifiait. Je notais que comme sur le plan international cette indépendance n’avait aucun fondement légal il s’agissait de lancer par des ONG, des intellectuels faussement “experts” une campagne séparatiste fondée sur la “spiritualité” tibétaine et le non respect des droits de l’homme, alors même qu’aucun gouvernement au monde et surtout pas celui d’un Sarkozy n’aurait toléré pareilles émeutes.

Cette position de simple bon sens qui exposait des faits contradictoires dans l’article suivant sur “les enjeux du Tibet” m’a valu ici même dans ce blog les insultes, les déformations de gens avec lesquels je dois dire j’aurais désormais beaucoup de mal à militer tant j’ai perdu confiance en eux, il s’agit non seulement du PS, de la direction du PCF mais également des troupes de la LCR, de trotskistes qui cherchent toujours le “stalinisme” et trafiquent en ce sens l’information (1) contribuant à donner corps depuis la gauche et l’extrême-gauche à toutes les campagnes de la CIA.

Le débat dans ce blog est devenu un appel non contre ce que je disais en réalité mais contre ce dont j’étais soupçonné en tant qu’individu, un procès en inquisition bien dans l’air du temps, d’autres après moi ont été jugés sur les mêmes bases. Ce procès en inquisition a été relayé par les mêmes dans Grand soir: il s’agissait au-delà des modestes contradicteurs de la doxa de constituer un front de l’extrême-gauche à l’extrême-droite sans la moindre faille, il s’agissait de contribuer à rendre coupable des événements les Chinois, de contribuer à la campagne du Dalaï lama. Comme cette attitude politico-médiatique n’est que la reproduction de multiples expérience qui toutes vont dans le même sens depuis les attaques contre Cuba, puis le ni-ni chaque fois qu’il y a invasion occidentale (on attend avec impatience le ni Mocqtar sadr, ni l’armée étasunienne en Irak) il faut impérativement la dénoncer. Pas pour les Chinois pour nous-mêmes. Elle consiste à exiger face à l’agression impérialiste un brevet de bonne conduite révolutionnaire de la victime de l’agression… “Je sais bien que ce pays est soumis au blocus, aux attaques militaires et terroristes, mais enfin on ne peut pas le défendre parce qu’il ne représente pas la grande révolution socialiste mondiale”variante subtile du consensus sur la “démocratie” gauche-droite versus occident….

Donc et c’est comme cela que j’ai analysé ces événements du Tibet, il s’agit moins de la Chine, de la défendre mais de rétablir les faits, d’en finir avec cette étrange conception de la gauche et de l’extrême-gauche française qui juge du droit international en fonction d’un”palmarès” démocratique établi par l’impérialisme, à la manière dont les Etats-Unis et les Anglais ont établi une liste des pays voyous, c’est-à-dire susceptible de subir leurs invasions à chaque moment.

C’est de cela qu’il est question et tant que nous verrons le monde de cette manière nous conservons ce droit à la colonisation. Comme le disait déjà Marx, un peuple qui en opprime un autre ne peut pas être libre. Notre vision du monde est celle de l’occidental supérieur qui à le droit d’utiliser à son profit toutes les ressources de la planète en traitant les autres en inférieurs à qui on ne cesse de faire la leçon. Tant que la gauche et l’extrême gauche auront une telle conception nous serons condamnés à être à la remorque de la droite, de nos impérialistes et capitalistes dont nous cesserons de justifier les menées d’un point de vue “moral” et humaniste alliant l’hypocrisie bigote à l’oppression, la légitimité idéologique à la politique de la canonière : le droit d’ingérence devenu devoir d’ingérence, une monstruosité sur le plan international.

2°) La position de repli du système de propagande occidental

“Sur la Toile comme dans les médias et parfois dans la rue, l’État-Parti chinois ne tolère d’expression publique que celle qui rentre dans la ligne ou sert ses intérêts immédiats. La censure, officiellement, n’existe pas mais elle est omniprésente. Seul son feu vert peut expliquer le déchaînement antifrançais de ces derniers jours sur l’Internet. Morceaux choisis” , voici comment le Figaro du 28 septembre introduisait la colère du Chinois de la rue devant la propagande occidentale. Nous avons eu ici même le témoignage d’étudiants qui s’affirmaient eux-mêmes pro-occidentaux et qui donc exprimaient cette frange pro-occidentale qui dans tous les pays du Tiers monde, émergents ou non émergents sont les plus proches de nos conceptions occidentales. Même ces Chinois là admirateurs de la culture occidentale, rêvant de nous ressembler étaient indignés par la partialité de la manière dont l’occident choisissait le Tibet. Une telle opinion que l’on ne peut accuser d’être manipulée est celle que l’on retrouve sur le web chinois qui a toute chance de refléter l’intervention des mêmes et pas la voix “officielle” de Pékin, c’est pourtant le tableau que la presse française va continuer à brosser. Les Chinois sont manipulés, mais jamais la vraie question, celle de la manipulation subie par les français et les occidentaux n’est posée.

Un internaute à Suzhou (province du Jiangsu) : «La France, qui fut l’un des huit envahisseurs de la Chine, parle à tort et à travers. (…) L’Occident dévoile son vrai visage. Les droits de l’homme et la démocratie ne sont que des outils pour accabler la Chine et la dépecer. Chinois, unissons-nous derrière nos dirigeants pour en finir avec le dalaï-lama et la main noire de l’Occident !» (Pour : 9 109. Contre : 597)

Internaute à Lanfang (Hebei) : «C’est une affaire intérieure à la Chine. Il n’y a pas de différence entre la clique du dalaï-lama et le terrorisme international. (…) Il faut exiger de la diplomatie française qu’elle s’excuse devant le peuple chinois.» (Pour : 362. Contre : 18)

Internaute : «Ne commettons pas d’erreur diplomatique. La France et l’Allemagne restent à convaincre.» (Pour : 2. Contre : 0)

Internaute : «Un pays qui accumule les dettes de sang, un président qui ferait mieux de surveiller sa femme. De quel droit osent-ils nous montrer du doigt ?»

Internaute au Canada : «Les forces antichinoises sont à nouveau à l’œuvre, à travers leurs médias. Il faut répliquer coup pour coup. La Chine vaincra !»

Internaute du Guangdong : «Lorsque Sarkozy est venu à Pékin, la Chine l’a flatté avec de grands cadeaux. C’était une erreur. La France nous paie en retour de son arrogance.»

Internaute : «Les Français aurait-elle oublié leurs émeutes de banlieues, l’année dernière ?»

Internaute à Shangaï : «Honte à la France, pays barbare et sans morale ! Je propose trois réponses. Le boycott de Carrefour (très présent en Chine, NDLR), le boycott de la France par les touristes chinois et le refus de travailler dans des entreprises françaises.»

3°) Autre compte rendu : embarras de la presse occidentale

Là l’exemple type est cet article du Monde, Tibet : la guerre de l’information, LE MONDE | 29.03.08 | 15h08, PÉKIN CORRESPONDANT

C’est la contre-offensive médiatique. Alors que la clameur gronde en Occident contre la politique de Pékin au Tibet, le gouvernement chinois s’emploie de son côté à décrédibiliser, voire à ridiculiser, la façon dont certaines télévisions ou magazines occidentaux ont rendu compte des récents troubles sur le Toit du monde.

L’objectif est double. Il s’agit d’abord d’accréditer la version que les émeutes du vendredi 14 mars à Lhassa se sont résumées à un déchaînement de violence de type ethnique de la part des manifestants tibétains contre les immigrés han (principale ethnie de la Chine) et hui (minorité musulmane) ; en présentant les choses sous cet angle, Pékin veut contrer les accusations de ” répression” lancées par l’entourage du dalaï-lama et relayées par les médias occidentaux. Ensuite, Pékin accuse les médias occidentaux d’avoir manipulé les photos ou les films afin d’attiser l’indignation.

Cette contre-offensive chinoise a commencé dès le lendemain du 14 mars, quand la télévision nationale CCTV a diffusé un reportage tourné à Lhassa durant les émeutes. On y voit des émeutiers s’en prendre à tout ce qui est chinois dans les rues de la capitale tibétaine. Des boutiques sont mises à sac ou incendiées, des motocyclistes battus. Des commerçants fondent en pleurs. La violence des émeutes a été confirmée par plusieurs touristes étrangers, témoins de l’assaut de la vieille ville par des manifestants tibétains, moines inclus.

Un présentateur de l’émission de CCTV “Xinwen 1 + 1″ a jugé systématiquement antichinois les médias de l’Occident. Un site Internet “anti-CNN” créé par un étudiant de l’université pékinoise de Qinghua, et que reprend le site du Quotidien du peuple, organe central du Parti communiste, conspue la façon dont la chaîne américaine de télévision en continu a couvert les événements du Tibet. Et attaque des magazines européens.

PHOTO RECADRÉE

Il est piquant de voir les médias officiels chinois, grands orfèvres en désinformation, se faire les chantres de la déontologie journalistique. Mais, en l’occurrence, ils ont beau jeu de dénoncer certains dérapages de la couverture occidentale. Car, sans préjuger d’une volonté délibérée de tromper leurs téléspectateurs ou lecteurs, certains médias ont fait montre d’un manque de professionnalisme ahurissant : sur le site de CNN, une photo, censée illustrer la répression chinoise, montre des camions militaires progressant dans des rues de Lhassa où sont visibles les traces des violences. En fait, si la photo n’avait pas été recadrée, on aurait vu, comme le montre le site “anti-CNN”, des émeutiers lancer des pierres contre ces camions.

Pire : la “une” de l’hebdomadaire allemand Bild affiche, sous le titre “Plusieurs centaines de morts à Lhassa”, une photo montrant des manifestants tibétains battus à coups de latte de bambou par des policiers… népalais au cours d’une manifestation à Katmandou, au Népal ! De son côté, la chaîne de télévision américaine Fox News, peu réputée pour son sérieux, a publié à la “une” de son site une photo de réfugiés tibétains à New Delhi évacués par des policiers indiens, avec comme légende : “Les Chinois ont fait parader dans les rues de Lhassa des prisonniers tibétains dans des camions.”

CNN a reconnu que la mise en page du site avait pu induire le lecteur en erreur, mais soutient que sa couverture des troubles est restée impartiale. La chaîne allemande de télévision RTL qui a aussi utilisé des photos prises au Népal, a publié une lettre d’excuses.

Cette contre-offensive de Pékin rencontre un vif écho dans l’opinion chinoise, persuadée que l’Occident désinforme dans cette affaire. Sur la Toile, une lettre ouverte appelle les Chinois à se lever contre les “médias nazis des Goebbels de l’Occident” et s’insurge du fait que “la nation chinoise, amoureuse de la paix, raffinée et cultivée, a trop longtemps été la cible d’insultes”.

Ailleurs, des blogueurs se sont lancés dans une diatribe anti-Sarkozy après les déclarations du chef de l’Etat français évoquant un possible boycottage de la cérémonie d’ouverture des JO. Certaines réactions versent dans un lyrisme outragé : “Les séparatistes tibétains sont plus cruels que des bêtes. (…). Un groupe d’ennemis venus de l’Occident cachent leurs mains noires derrière eux et l’on voit déjà leurs queues sortant de leurs cachettes.”

Dernier épisode de la contre-attaque de Pékin : l’invitation à Lhassa de 26 correspondants de presse étrangers et chinois, bien encadrés. Mais l’opération de relations publiques a été troublée dans le temple du Jokhang par la manifestation d’une trentaine de moines bouddhistes contestant ouvertement la version officielle chinoise des événements. La guerre de l’information fait rage au Tibet.

Bruno Philip
Article paru dans l’édition du 30.03.08


http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2008/03/29/tibet-la-guerre-de-l-information_1028768_3216.html "

Vous remarquerez qu’à aucun moment il n’est question de la moindre autocritique, alors qu’il s’avère que la version des événements par les officiels chinois était proches de la réalité alors que radio free asie et radio free europe n’avaient cessé de mentir, que toutes les proclamations venues du dalaï lama et du “gouvernement en exil” étaient également fausses, que faute de faits à se mettre sous la dent encore aujourd’hui le système de propagande occidental en est à monter en épingle les pitreries d’un Rober Ménard, les déclarations d’appel à la retenue venus des Etats-Unis qui au même moment massacrent dans l’indifférence générale en Irak pendant que les élus socialistes font monter le drapeau tibétain sur les frontons des mairies, que la pathétique MGb raconte n’importe quoi comme les trotskistes égaux à eux-mêmes tout ce beau monde continue à pleurer sur le dalaï Lama et dénoncer le capitalisme chinois sans un regard pour le milliard d’humains qui vivent dans les bidonvilles, sans se préoccuper de l’envoi de troupes françaises en Afghanistan, ce qui vient de se passe au Tchad. La Chine est condamnée par l’impérialisme parce qu’elle est encore trop communiste, parce que celui-ci a peur de la concurrence, de la manière dont elle permet de nouvelles relations sud-sud et elle est condamnée par la gauche et l’extrême-gauche parce que son capitalisme est immoral. De qui se moque-t-on ?

Et personne ne pose les vraies questions, celles qui permettraient non de juger les autres mais de nous transformer nous-mêmes, à savoir notre regard sur le monde et sur nous-mêmes. Enfin jeter les bases d’une véritable démocratie, partir du point de vue de toutes les victimes sur la planète comme dans le monde de l’impérialisme, ne pas dénoncer seulement ce que désigne l’impérialisme et son système de propagande, avoir droit chez nous à un véritable débat contradictoire.

J’ai vu là encore dans ces quelques jours la manière dont les gauchistes hurlaient plus que tous les autres quand un filet de voix partant des faits prétendait contrarier la doxa officielle, celle des méchants chinois réprimant les innocents tibétains comme l’armée française avaient réprimé les algériens, de quoi ne nous ont-ils pas accusé: nous étions le KGB, la répression et le mensonge stalinien d’oser nous insurger contre la désinformation, il fallait impérativement nous faire taire. Il fallait qu’après cet épisode il puisse en avoir d’autres du même tonneau quand le dalaï lama serait invité en France pour continuer à préparer le choc des civilisations.

Ce qui est clair c’est que notre système politico-médiatique a créé de toute pièce à partir d’une violente crise urbaine interne tout une propagande, une désinformation qui a indigné les Chinois. Si l’origine des désordres est bien les Etats-Unis qui ont agité la marionnette du Dalaï Lama, la France se retrouve la principale accusée d’avoir fomentée l’opération. C’est le maillon faible tant à cause de la déconsidération de notre chef d’Etat que de la ridicule position de pointe que nous avons cru devoir adopter et qui ne correspond à rien si ce n’est au degré de stupidité et de manipulation de nos “élites”. En dehors de la France, aucun pays même pas les Etats-Unis n’a envisagé le boycott.

Comme nous n’avons en fait aucun moyen d’action, nous sommes apparus comme le maillon faible de l’Occident, de bien ridicules personnages et pour employer une expression chinoise nous avons perdu “la face”, c’est-à-dire que nous avons été incapable de jouer le rôle auquel nous prétendions, ni celui de grande puissance, ni celui d’ami de la Chine surtout après avoir signé il y a peu de temps de somptueux contrat et avoir à cette occasion confirmé que la France considérait Taiwan et le Tibet comme partie intégrante de la Chine.

Nous nous agitons, mettons des drapeaux tibétains aux frontons des mairies, invitons le Dalaï lama qui est non pas un sage, mais le chef d’un “gouvernement en exil” contre celui de Chine, ce qui est un camouflet équivalent à celui que nous infligerions aux espagnols en recevant en grande pompe l’Eta basque alors même que nous ne disons pas un mot sur ce qui se passe en Irak où il y a tous les jours infiniment plus de morts, alors que nous envoyons 1000 soldats supplémentaires en Afghanistan, alors que nous venons de sauver une dictature au Tchad, etc… etc…

Il est loin le discours de de Gaulle à Phnom Phen, nous sommes ridicules… Y aura-t-il une de ces belles âmes pour le reconnaître ?

Danielle Bleitrach"

Nicolas

Je voudrais relater ici une longue interview d’Elisabeth Martens par le Courrier de Genève. On voit la différence : dans la presse suisse, on fait passer différents points de vue. A comparer, les médias français, c’est du totalitarisme : du Figaro à l’Huma, toujours prompts à dénigrer l’Asie et la Chine :

- Pouvez-vous vous présenter brièvement ? Comment êtes-vous venu à vous intéresser au Tibet et à la Chine ?

Je suis partie durant trois années en Chine, après des études de biologie en Belgique, pour me spécialiser en médecine traditionnelle chinoise. J’ai bien sûr profité de mon séjour là-bas pour voyager du nord au sud et d’est en ouest. Un de ces voyages m’a amené pour la première fois dans une région tibétaine (c’est-à-dire habitée, ea, par des tibétains) en 1990, à XiaHe au Gansu, au grand monastère du Bouddhisme tibétain de Labulang. J’ai été surprise par la facilité de contact avec les lamas qui se promenaient en rue et allaient faire leurs courses à l’épicerie du coin ; c’est loin de l’image de nos moines cloîtrés derrière leurs murs.

Surprise aussi par la différence entre les bouddhas chinois, tout ronds comme des théières qui mijotent doucement sur le poêle, souriants, joviaux, et les bouddhas tibétains, beaucoup plus imposants. Et encore surprise de trouver dans les temples une quantité phénoménale de représentations de dieux, de monstres, de boddhisattvas, etc. plus féroces et effrayants les uns que les autres. J’ai trouvé que, d’une certaine manière, c’est assez proche de ce que l’on trouve comme galerie d’horreurs dans nos églises : des hommes transpercés, crucifiés, ou jetés dans des marmites d’huile bouillante, etc. Rien de comparable dans l’art chinois : dans la pensée chinoise, et donc dans les arts de la Chine, la souffrance et le moyen de s’en délivrer n’est pas au centre des préoccupations. De quoi devrait-on se délivrer à partir du moment où l’on sait que la souffrance est l’opposé-complémentaire du bien-être ? J’ai trouvé dans les régions tibétaines, où je suis retournée plusieurs fois par la suite (la dernière fois, en été 2007), une culture très différente de la culture chinoise. Cette différence m’a paru intéressante : comment un pays aussi gigantesque que la Chine (plus grand que toute l’Europe) s’en sort-il pour concilier 55 nationalités parlant chacune leur propre langue, surtout avec la disproportion de Han (environ 90%) par rapport aux autres nationalités ?

- Que se passe-t-il, selon vos informations (quelles sont vos sources ?), actuellement dans les régions de Chine peuplées de Tibétains ?

Les violences qui ont eu lieu à Lhassa le 14 mars 2008 ont été perpétrées par des groupes de manifestants tibétains. Les témoignages des étrangers présents sur place vont tous dans le même sens : les agressions visaient les Chinois (les Han) et les Hui, majoritairement des Musulmans. Des personnes ont été incendiées vives, d’autres ont été battues à mort, déchiquetées au couteau ou lapidées. Les armes utilisées étaient des cocktails Molotov, des pierres, des barres d’acier, des poignards et des couteaux de boucher. Il y a eu 22 morts et plus de 300 blessés, quasi tous des Hui et des Han. Il s’agissait d’actes criminels à caractère raciste. Serge Lachapelle, un touriste de Montréal, dit : ” Le quartier musulman a été complètement détruit, plus aucun magasin ne tenait debout ” .

Dès le 18 mars, le Dalaï Lama déclare dans une conférence de presse que ” les événements au Tibet échappent à son contrôle et qu’il est prêt à démissionner si les violences se poursuivent “. Il ajoute que ” ces actes de violence sont suicidaires ” . Il n’empêche que, à peine quelques jours plus tard (le 21 mars), par une étrange coïncidence du calendrier, Nancy Pelosa, présidente du Congrès américain, arrive à Dharamsala pour une visite officielle au 14ème Dalaï Lama. Elle parle des évènements au Tibet comme d’un ” défi pour la conscience mondiale ” et exige de la Chine de pouvoir envoyer au Tibet une commission internationale indépendante afin de vérifier l’accusation chinoise comme quoi ” l’entourage du Dalaï Lama se trouve derrière les violences “, et afin de contrôler ” de quelle manière sont traités les prisonniers tibétains en Chine ” . C’est une des stratégies utilisées par les Etats-Unis : forcer la Chine à accepter des équipes d’inspection qui portent le cachet des ” Droits de l’Homme “, ou pouvoir dire que la Chine les a refusées. Pour exécuter un tel plan, nul mieux placé que le Dalaï Lama : dans son allocution du 10 mars, ce dernier exhortait déjà la Chine à ” une plus grande transparence ” .

- Ces termes ne font-ils pas curieusement écho au ” glassnost ” qui a conduit à l’éclatement de l’URSS ?

L’Allemagne, avant-garde de l’Europe, s’aligne sur les exigences de transparence des Etats-Unis : son ministre des Affaires étrangères a déclaré que ” le gouvernement fédéral de l’Allemagne demande une plus grande transparence de la part du gouvernement chinois ” . Quant aux autorités chinoises, elles parlent d’une révolte préméditée et bien organisée. L’occasion choisie pour donner le feu vert aux émeutiers était la date anniversaire de commémoration de la révolte de 1959 à Lhassa, date que les Tibétains en exil ont décrétée ” Fête nationale ” : le 10 mars. Ce jour-là, une marche, partant de l’Inde et se dirigeant vers le Tibet, a effectivement démarré. Elle devrait durer six mois: jusqu’aux débuts des JO de Péking. Cette marche a été organisée par le ” Mouvement pour le soulèvement du peuple tibétain ” (il est difficile de traduire ” uprising ” autrement que par ” soulèvement “). Il s’agit d’une association dans laquelle sont représentées les fractions principales du gouvernement tibétain en exil : le NDP (New Democratic Party), le Congrès de la Jeunesse tibétaine (Tibetan Youth Congres), et le mouvement des femmes.

Le 10 mars était clairement le signal de départ des émeutes : elles ont été encouragées à distance par de multiples manifestations devant des ambassades chinoises (e.a. à Bruxelles). En Chine même, des tracts appelant à manifester pour l’indépendance du Tibet, ont été distribués dans les différentes régions tibétaines . Le même jour, trois cents lamas du monastère de Drepung ont manifesté au centre de Lhassa, de manière non-violente bien que “provocatrice” ; la police les a dispersés, sans heurts. Ce ne fut plus le cas quelques jours plus tard, le 14 mars : plusieurs groupes de Tibétains, tous armés de la même manière et opérant de la même manière, se sont dispersés dans la ville de Lhassa, ouvrant les hostilités et semant la panique. La suite est le drame que l’on sait, avec les répressions chinoises que l’on devine. Faut-il rappeler que le Droit international stipule que « chaque pays a le droit d’utiliser la force contre des mouvements d’indépendance qui vise à la division du dit pays » ? Imaginez le foin que cela ferait en France si le mouvement séparatiste corse se mettait à incendier des passants français en plein Ajjacio!

- On a généralement analysé ces émeutes comme une “réaction à la colonisation du Tibet par les Chinois” ? On parle même de génocide ? Qu’en est-il ?

Quand on parle de ” colonisation ” d’un pays par un autre, il faut, au minimum, qu’il y ait deux pays. Dans ce cas précis, faut-il rappeler que le Tibet n’a jamais été reconnu comme ” pays indépendant ” ? Au 13ème siècle, le Tibet est annexé à la Chine par les Mongols, et au 18ème les Mandchous ont divisé leur empire chinois en 18 provinces, dont la province tibétaine. Fin du 19ème, l’empire britannique envahit le Tibet et y installe ses comptoirs de commerce.

Cela se passe sous le règne du 13ème DL, qui voit dans l’occupation anglaise du Tibet une opportunité pour revendiquer l’indépendance. Il se base pour cela sur ce qu’il a appelé le ” Grand Tibet ” : un territoire qui équivaut à cinq fois la France, quasi le tiers de la Chine, et qui correspond plus ou moins (parce qu’il n’y avait pas de cartes à l’époque) à ce qu’était le Tibet à la fin de la dynastie des Tubo, au 9ème siècle. Or la Chine du début du 20ème sortait d’un siècle de ventes aux enchères, avec la succession des ” concessions ” faites aux pays occidentaux. Céder le tiers de son territoire était signer son arrêt de mort. Donc cette demande d’indépendance a été sans suite. Je veux dire par là : sans aucune suite. C’est dire que ni les NU ni aucun pays n’a jamais reconnu le Tibet comme un pays indépendant. C’est une première réponse à votre question.

Une deuxième, c’est que quand on parle de ” colonisation “, cela implique en filigrane que le pays envahisseur profite des biens du pays envahi. Or, si on considère les cinquante dernières années du Tibet, on constate un phénomène inverse. La population tibétaine a triplé grâce aux soins de santé et à une rapide amélioration du niveau de vie. Ce qui, à vrai dire, n’était pas très compliqué, vu les conditions désastreuses dans les quelles vivaient plus de 90% de Tibétains sous le régime théocratique des DL. Toutefois, cette amélioration n’a pas été aussi rapide que dans les grandes villes chinoises qui, par leur lustre, font croire au monde entier que la Chine est devenue capitaliste. C’est fou ce que l’on fait croire avec des paillettes, des lumières et des vitrines.

Pour répondre à votre deuxième question, celle du génocide, il faut à nouveau faire un petit retour historique. En 49, avec l’avènement de la R.P. de Chine, le gouvernement chinois opte pour une remise à zéro des compteurs : tous les étrangers et influences étrangères sont mis à la porte et les frontières chinoises sont réaffirmées, aussi dans les provinces lointaines dont le Tibet. Dès 1956, une rébellion armée est organisée dans plusieurs monastères tibétains (ea. Litang et Drepung) : avec la RP Chine, c’est les dignitaires tibétains qui sont visés, ceux du clergé en particulier. C’est d’ailleurs cette couche de la population qui commence à fuir vers l’Inde et qui va constituer la communauté tibétaine en exil (de la même manière que l’exode vers TaiWan qui était composée essentiellement des ” grosses ” familles chinoises).

- Cette rébellion armée est dès ces débuts soutenue financièrement et logistiquement par la CIA . Pour quelle raison ?

Il suffit pour le comprendre de lire ce que disait un rapport de l’Office des Affaires Etrangères des E-U en avril 49 : ” Le Tibet devient stratégiquement et idéologiquement important. Puisque l’indépendance du Tibet peut servir la lutte contre le communisme, il est de notre intérêt de le reconnaître comme indépendant (…) Toutefois, ce n’est pas le Tibet qui nous intéresse, c’est l’attitude que nous devons adopter vis-à-vis de la Chine ” . On ne peut être plus explicite ! La rébellion armée, qui démarre du monastère de Litang, s’étend par vagues jusqu’à Lhassa, où a eu lieu la plus importante, celle qui a été écrasée par l’Armée rouge en 59. Suite à cet événement, il était de grande importance pour les E-U d’amener l’opinion publique à croire qu’il s’agissait d’un génocide, c’est pourquoi le chiffre de 1,2 million de morts a été avancé par les autorités du Bouddhisme tibétain en exil.

Plusieurs études démographiques ont démontré par la suite que ce chiffre a été inventé de toute pièce. Patrick French, ex-directeur de ” Free Tibet “, a été le vérifier sur place, à Dharamsala. Après avoir compulsé longuement les documents « officiels » qui ont servi à avancer ce chiffre, il a été complètement dégoûté par l’ampleur de la falsification venant de la part de ceux qu’il admirait. Il raconte cet épisode dans son livre . Ce qui est important à retenir dans cette falsification, c’est que si on parle de 1,2 million de morts sur une population d’à peine deux millions d’habitants, on peut en effet parler d’un ” génocide “. Mais s’il s’agit que quelques milliers de morts de part et d’autre, il ne s’agit plus d’un génocide, mais d’une guerre civile. Ce chiffre de 1,2 million de morts a donc permis de manipuler l’opinion publique en l’amenant vers la méfiance, voire la xénophobie, vis-à-vis des Chinois. C’est le même topo depuis 50 ans. Donc, si on analyse les faits de manière historique, on ne peut parler ni d’invasion, ni de colonisation, ni de génocide. Les émeutes qui ont eu lieu ce mois de mars 2008 doivent être analysées dans un contexte économique en tout premier lieu, sans oublier que le Tibet est un des terrains de combat entre les E-U et la Chine, depuis longtemps.

- La violence des manifestations ne cadre pas avec le pacifisme affiché par le Dalai-Lama. Pourquoi ?

Le DL et son entourage portent les couleurs du pacifisme et se doivent d’entretenir l’image de tolérance et de compassion qui sied au Bouddhisme tibétain, sinon qui les croirait encore en Occident ? Le DL a quand-même pris le temps d’ameuter l’opinion publique autour de la manifestation pacifique des 300 moines de Drepung descendus au centre de Lhassa le 10 mars et a immédiatement incriminé la répression aux forces de l’ordre chinoises (soit dit en passant, tout un chacun qui a voyagé au Tibet a pu remarquer que la police est essentiellement composée de Tibétains et compte très peu de Chinois). Quand les actes de violence ont atteint un niveau de barbarie sans nom, il s’est rapidement distancié des événements. Quel rôle joue-t-il là-dedans ? Pour le savoir, il faut analyser à qui profitent ces émeutes : ni aux Chinois, ni aux six millions de Tibétains de Chine. Elles servent essentiellement à ameuter l’opinion publique autour des violations des Droits de l’homme en Chine, le manque de liberté d’expression, et les diverses répressions que nous incriminons au gouvernement chinois. Donc, elles servent à donner de la Chine une image exécrable, ceci juste avant les JO qui vont rassembler la presse internationale à Pékin.

Je pense qu’en partie, elles reflètent l’énorme peur que nous avons de la puissance économique que représente la Chine actuellement. Il est vrai que si par certains côtés, elle fait encore partie du Tiers Monde, par d’autres côtés, elle risque de nous rattraper très rapidement et même de nous dépasser. Peu de gens ici se rendent compte que la Chine compte un potentiel intellectuel gigantesque et que cette masse d’intellectuels chinois commence à en avoir par-dessus la tête de se voir constamment refoulée et dénigrée par l’Occident. Ils ne vont plus se taire pendant longtemps.

Pour résumer, je pense que ces émeutes servent à noircir l’image de la Chine : provoquer des émeutes à caractère racial dans les régions tibétaines, c’est obliger le gouvernement chinois à sortir la grosse mitraille, et donc nous pourrons parler en tout bien tout honneur d’une ” répression sauvage ” exercée par le gouvernement chinois lors ” d’incidents ethniques “.

On connaît la chanson : elle a été utilisée à plusieurs reprises depuis 89 (conflits en Afrique, dans les Balkans, en Irak, et ceux pour démanteler l’URSS). Il faut savoir aussi qu’au sein de la communauté tibétaine en exil, une scission est de plus en plus évidente : d’une part, il y a les modérés, dont le DL, qui ne prêche pas (pas ouvertement en tout cas) pour la violence et ne demande même pas une indépendance, mais parle « d’autonomie poussée », comme on sait. D’autre part, et pour le moment c’est une fraction majoritaire au sein du gouvernement en exil, il y a les radicaux qui exigent une indépendance totale et sont prêts pour cela à prendre les armes. Vous imaginez bien qu’un discours pareil serait impossible à tenir sans l’appui de leurs alliés de 50 ans : les E-U qui, d’ailleurs continuent à financer et à armer la communauté tibétaine en exil. En réalité, les E-U disposent actuellement de deux chevaux de bataille qu’ils utilisent simultanément : le DL et sa suite (européenne, surtout) par qui passe le discours pacifiste qui sert à rassembler les intellectuels occidentaux autour des thèmes de ” démocratie “, de ” droit de l’homme “, de ” liberté de presse “, etc. qu’il faut imposer à la Chine (c’est un comble ” une démocratie ” qu’il faut imposer !… mais ça marche à 200%), et puis la fraction « dure » du gouvernement tibétain en exil qui compte de plus en plus de membres grâce à un discours musclé de lutte pour une indépendance, coûte que coûte. Apparemment, ce sont ces derniers qui mettent le feu aux poudres et déclenchent les violences.

- Cela n’exprime-t-il pas un réel mécontentement?

Oui, bien sûr. Ce que je vous ai expliqué jusque là ce sont les déclencheurs ” externes ” des émeutes. Mais il est évident que s’il n’existait pas un ” terrain “, les déclencheurs ne pourraient rien déclencher. Comme je vous le disais, les raisons internes sont essentiellement économiques, donc aussi sociales. D’abord, il faut se rappeler que l’enseignement au Tibet n’a pu démarrer que dans les années ’60, vu le retard général du Tibet comparé au reste du pays. Ce qui veut dire que les premiers universitaires ou techniciens supérieurs tibétains n’ont commencé à travailler que dans les années 80, soit 10 ans plus tard que les Chinois Han (et 10 ans en Chine, c’est presque 100 ans chez nous !). C’est un retard qui n’est pas encore rattrapé maintenant. Ce retard dans les niveaux de formation, donc aussi dans le type de travail proposé aux uns et aux autres, explique que les postes ” importants ” sont occupés surtout par des Chinois.

Au-delà de ce premier problème qui est réel, difficile à résoudre, et source de conflit ” ethnique “, il y a aussi le retard bien connu, partout en Chine, des campagnes par rapport aux grandes métropoles. Si beaucoup de Tibétains ont profité des avancées économiques de la Chine, beaucoup d’autres sont restés dans le marasme. Ce fait ne touche pas que le Tibet, mais l’ensemble de la Chine : les inégalités se font de plus en plus criantes entre les plus aisés (ou même les moyennement aisés) et les plus démunis. Ce qu’il y a sans doute de plus spécifique au Tibet, c’est que peu de Chinois résidant au Tibet sont sans travail - s’ils arrivent au Tibet, c’est qu’ils savent qu’ils y auront un travail, sinon ils iraient ailleurs -, alors qu’il y a beaucoup de jeunes tibétains sans travail. En général, ils viennent de la campagne et ont juste suivi l’école primaire. Ils manquent de qualification, alors que les Chinois qui viennent travailler au Tibet sont des techniciens qualifiés, des universitaires ou des cadres, et bien sûr des commerçants. Même si l’enseignement est facilité aux Tibétains (comme aux autres minorités ethniques de la Chine, d’ailleurs), que le minerval est moins élevé et que les examens d’entrée sont moins sévères que pour les Han, les Tibétains ne voient pas toujours l’intérêt de poursuivre des études supérieures. Amener les Tibétains à se former serait pourtant une manière intéressante de diminuer l’inégalité sociale, alors que la Chine ” s’en tient ” à injecter des milliards de yuan pour le seul développement économique du Tibet. De plus, dans les villes tibétaines, le marché libre favorise les Chinois Han et les musulmans Hui qui ont plus d’expérience dans le commerce que les Tibétains. Donc, là aussi, les Tibétains se sentent sur le carreau par rapport aux Han et aux Hui.

A noter que la haine raciale vis-à-vis des musulmans est ancrée de longue date dans le Bouddhisme tibétain et véhiculée par lui (ea. par le Kalashakra) : c’est en raison des invasions musulmanes dans le nord de l’Inde au 10ème et 11ème siècles que les maîtres tantriques ont été se réfugier au Tibet. Le Tantrisme indien, devenu au Tibet le bouddhisme tibétain, a gardé vis-à-vis de l’Islam une rancœur de longue durée à cause des persécutions musulmanes.

- La Chine n’a-t-elle pas annexé le Tibet? Peut-on nier l’existence “une revendication nationale au Tibet, d’une “nation Tibétaine” distincte de la Chine?

Comme je vous le disais plus haut, le Tibet a été annexé à la Chine par les Mongols, c’est-à-dire à l’époque où les Mongols étendaient leur empire e.a. sur la Chine (13ème). Lorsque la Chine a repris le contrôle sur son empire, avec les Ming, du 14ème au 16ème siècle, elle s’est passablement désintéressée de cette lointaine contrée tibétaine et le Tibet est resté annexé à la Chine ” passivement “. Puis, les Mandchous se sont emparés de la Chine et ont fait du Tibet une province chinoise. Episode suivi par celle des Britanniques, puis celle des E-U.

- Alors que signifie le terme ” nation ” ?

Si vous voulez parler d’une nation historiquement distincte de la Chine, il faut remonter à la dynastie des Tubo qui régnait sur le Tibet du 7ème au 9ème siècle. C’est comme si maintenant on revendiquait l’empire de Charlemagne ! Si vous voulez parler d’une culture spécifique, cela semble évident que le Tibet n’a pas la même culture que la Chine, ne fut-ce que par sa langue et son écriture, mais aussi par ses traditions, ses religions, ses habitants, etc. Ce qui n’a d’ailleurs pas empêché de multiples croisements, au point que je me demande ce que cela pourrait engendrer comme déchirures et drames familiaux si un jour le Tibet devenait réellement indépendant et mettait tous les Chinois Han à la porte, ainsi que tous les musulmans (ce sont les deux ethnies visées par le gouvernement en exil) : ils auraient un sacré problème pour distinguer qui est qui, et qui appartient à quelle ethnie. En fait, les discours ethniques ne sont là que pour expliquer au grand public des guerres que se font entre elles les grandes puissances : cela s’est vu dans les Balkans, en Irak, en URSS, cela se reproduit au Tibet. Ce qui m’ahurit, c’est que l’opinion publique n’a pas encore « fait tilt ». Et ce qui m’inquiète, c’est que les enjeux dans ce conflit-ci dépassent de loin tous ceux qu’on a vu dans les autres conflits : d’une part la Chine ne se laissera pas faire, d’autre part, c’est l’économie mondiale qui risque de basculer.

- Aujourd’hui, les Tibétains peuvent-ils vivre selon leur culture/religion?

Les Tibétains sont pour la plupart très croyants, cela se voit dans le quotidien : les moulins à prière tournent allègrement, on assiste à des prosternations devant les temples du matin au soir, sur les routes on rencontre des pèlerins en marche vers Lhassa, les drapeaux de prière flottent sur les cols, les monastères sont bondés de moines même des très jeunes enfants (ce qui est interdit par la loi chinoise), les billets de banque s’amoncellent au pied des bouddhas, de loin on entend résonner les trompettes et les mantras.

La pratique religieuse est loin d’être réprimée. Il faudrait être vraiment de mauvaise foi pour prétendre le contraire ! Ou bien, il faut n’avoir jamais été au Tibet. Dans l’enseignement, le bilinguisme est obligatoire et pratiqué dans toutes les écoles que nous avons visitées (primaires, secondaires et supérieures) ; des instituts de tibétologie ont été ouvert à l’intention des jeunes tibétains (ou autres) qui désirent approfondir l’étude de la culture tibétaine : y sont donnés des cours de langue, de médecine, de théologie, de musique et danse, de pratiques artisanales, etc. Donc je pense que c’est vraiment un non-sens de dire que la culture et la religion sont opprimées ou détruites. A nouveau, c’est l’information qui est donnée chez nous : après avoir mis en lumière la tromperie quant au génocide ethnique, on s’est rapidement tourné vers le « génocide culturel ». Il est évident que, moi, en tant que petit individu, si je dis l’inverse, personne ne me croira, mais il suffit d’aller voir sur place pour vous en convaincre.

Alors de quoi parle-t-on lorsqu’on pointe du doigt la « répression chinoise » ? Ce qui est interdit et sévèrement puni est toute tentative de « séparatisme », ou de division de la Chine. Cela peut être des actes qui paraissent anodins chez nous, comme porter le drapeau tibétain en rue (drapeau qui a été inventé en 59, lors de l’exil, et qui a donc une couleur politique), ou distribuer des tracts en rue, ou distribuer la photo du DL (qui est une effigie politique), ou organiser des manifestations, etc. Pour ce genre d’actions, il y a très rapidement (trop rapidement sans doute ?) arrestation, et parfois emprisonnement. La Chine est drastique à ce sujet parce qu’elle sait que le soutien à ce mouvement pour l’indépendance du Tibet est énorme, que ce soutien vient de l’Occident et vise la division de la Chine. Comme je vous le disais, le contentieux ne concerne pas tant les six millions de Tibétains de Chine face à la Chine, mais c’est un contentieux qui oppose la Chine à l’Occident et qui s’exprime par le malaise économique que connaît actuellement le Tibet.

- Quelle est la nature du bouddhisme tibétain et de sa structure/clergé? Ses rôles sociaux et politiques, passés et présents?

Alors là, vous me demandez de réécrire mon bouquin ! En résumé, le Bouddhisme tibétain est issu du tantrisme, une des trois grandes écoles ou « véhicules » du Bouddhisme. D’après les bouddhologues, c’est le véhicule qui s’est le plus éloigné du dharma (ou enseignement originel du bouddha, 6ème AC). Tout d’abord, parce qu’il s’agit du véhicule le plus récent (6ème PC), donc le Bouddhisme a eu le temps de se métamorphoser plusieurs fois, ce à quoi il a dû se prêter en raison de la difficulté intellectuelle de son enseignement. Et ensuite parce que le Bouddhisme tibétain a la particularité d’exercer simultanément un pouvoir spirituel et un pouvoir temporel, ce qui n’existe pas dans les deux autres véhicules du Bouddhisme.

En fait, le tantrisme a pris son essor au Tibet au 10ème et 11ème par les circonstances historiques que je vous ai racontées (invasions musulmanes). A cette époque, le Tibet était totalement désorganisé au niveau politique et social. Or les communautés tantriques venues du nord de l’Inde étaient, elles, très structurées et hiérarchisées. C’est pourquoi, lorsqu’elles se sont installées dans ce Tibet qui demandait une réorganisation, elles ont repris la région en main de manière « spontanée », en utilisant leurs propres critères. Le tantrisme est devenu le bouddhisme tibétain à partir du moment où il s’est adapté aux mœurs, coutumes et à la religion autochtones (le Bön). On peut dire qu’à cette époque, la religion bouddhiste fut bénéfique au Tibet, puisqu’il a amené le Tibet vers une féodalité structurée. L’ennui, c’est que cette féodalité s’est figée durant un millénaire autour d’un pouvoir religieux extrêmement répressif et conservateur. Le Tibet a été arrêté dans son évolution en raison de ce pouvoir omniprésent et omnipotent. Il ne faut pas oublier que les monastères possédaient plus de 70 % des terres tibétaines, le reste allant aux familles nobles. Jamais n’a existé un pouvoir théocratique aussi puissant et aussi riche dans le monde. C’était incomparable avec ce qui se passait chez nous au Moyen-Âge où les monastères devaient se faire une petite place à l’ombre des châteaux forts. Avec l’avènement de la RP Chine en 49, il fut d’autant plus difficile pour le haut clergé tibétain de renoncer à ce pouvoir.

- Vous dites que le bouddhisme tibétain a permis d’imposer un système féodal. Mais cela a été le cas de la plupart de religions. Ce temps n’est-il pas révolu?

Bien sûr, cela a été le cas pour pas mal d’autres religions, comme quoi les religions ont toujours un pied dans la politique, quoi qu’on en dise. Le bouddhisme tibétain a permis à une société tribale, telle qu’elle était avant le 9e siècle, d’évoluer vers une société mieux structurée, féodale. La féodalité n’a plus la cote nulle part, et l’ancienne élite tibétaine, maintenant en exil, n’a pas l’intention de revenir à l’ancien système. Ils se modernisent eux aussi et sont plutôt partisans du modèle « marché libre » avec réinstauration de la propriété privée des terres, donc, surtout en dehors du système chinois, mais copié sur le modèle occidental.

- Comment expliquer le sentiment très pro-Tibétain en Occident, notamment dans les médias?

L’opinion publique suit les médias et les médias obéissent aux intérêts économiques. Ne vit-on pas dans une dictature économique chez nous ? La censure est aussi réelle ici qu’ailleurs, mais mieux camouflée. En Occident, on n’est pas enfermé en prison pour ses opinions, mais bien dans sa tête, puis dans la maladie qui en résulte. Je me demande parfois ce qui vaut mieux. Donc votre question réelle devient : « comment expliquer le sentiment pro-tibétain véhiculé par notre système économique » ? Ni les E-U, ni l’Europe n’apprécient les avancées fulgurantes de la Chine sur la scène internationale. Tous les coups sont bons pour la contrecarrer : « Il faut foutre le bordel pendant les JO à Pékin ! » crie Cohn-Bendit dans son discours en séance plénière à propos du comportement que l’UE doit adopter face à la Chine . Ceci, pas même une semaine après les événements qui ont enflammé le cœur de Lhassa ! C’est assez monstrueux, mais cela démontre par « a+b » que le « grand monde de la diplomatie et du trust financier » n’a cure du Tibet, ce qui lui importe c’est « foutre le bordel en Chine ».

- Comment faire avaler cette pilule au grand public occidental, en ne perdant surtout pas l’approbation des intellectuels ?

Pour cela, on fait appel à Sa Sainteté qui par son sourire de neiges éternelles ferait fondre un chat devant une souris. Le Bouddhisme tibétain ne s’est-il pas habillé de ses plus beaux atours pour séduire un Occident « en vide de valeurs spirituelles » ? Entré chez nous en surfant sur la vague du « retour aux sources » des années 70, il ne lui fut pas difficile de se faire passer pour le dharma, présenté à nous comme un « athéisme spirituel », une philosophie de vie, un mode d’être, une thérapie intérieure, etc., bref, tout sauf une religion.

Or, si on y regarde d’un peu plus près, le Bouddhisme du Bouddha est déjà une religion puisqu’il propose une transcendance : un au-delà des souffrances résultant de nos limites physiques et temporelles. Est-ce qu’un au-delà, ou une transcendance, n’implique pas une foi ? Le Bouddhisme tibétain est encore plus une religion, puisqu’il a réintroduit des dogmes, dont le plus fameux : la réincarnation, justement celui contre lequel s’est insurgé le Bouddha en personne ! La réincarnation a été remise à l’honneur par le Bouddhisme tibétain au 14ème siècle, pour pouvoir officialiser la succession de l’héritage spirituel, temporel et, surtout, matériel d’un Rinpoché (ou responsable de monastère) vers le suivant, par le système des tulkous (qui compte avec la croyance en la réincarnation). Etre responsable d’un monastère au Tibet à l’époque féodale, c’était être grand propriétaire foncier : les terres, et les biens sur ces terres, y compris les serfs, appartenaient au monastère. Cela explique pourquoi il y eut tant d’assassinats dans les rangs du haut clergé tibétain et de guerres entre les différentes écoles du Bouddhisme tibétain.

Bref, le Bouddhisme, grâce à son caractère très plastique s’est adapté aux différents environnements où il a élu domicile, que ce soit au Tibet, ou au 20ème chez nous… où Sa Sainteté le DL se plait à nous servir quelques louches de démocratie, avec une cuillère à soupe de Droits de l’homme, et autant de liberté d’expression, à mélanger consciencieusement à une bonne pincée de tolérance et de compassion bouddhistes, et on obtient une pâte bien lisse prête à enfourner dans les hauts fourneaux médiatiques pour en faire une succulente tarte à la crème ! Que le Bouddhisme s’adapte, c’est un signe de bonne santé ! Ce qui est beaucoup plus malsain, c’est un DL qui fait passer le Bouddhisme tibétain pour une non-religion (une philosophie) de tolérance et de compassion dénuée d’implications politiques. Là, il y a vraiment de quoi s’esclaffer (bien que ce ne soit pas une bonne blague) !

- Ne peut-on aussi l’expliquer par le caractère totalitaire et répressif de l’Etat chinois?

Evidemment, ce qu’on met en avant chez nous, c’est le contraste entre le « pacifisme » du DL et le « totalitarisme » de la Chine. Mais c’est un peu ridiculement noir-blanc, ne trouvez-vous pas ? C’est juste bon à persuader des enfants en robe de communion. Alors comment se fait-il que tout le monde chez nous (même les intellos de gauche, progressistes, écolos, bios, et tout et tout) a cette idée très contrastée en tête, d’un Tibet tellement sympathique et d’une Chine abominablement répressive ? C’est la même question que : comment se fait-il que tout le monde boit du Coca-cola et porte des Adidas ? La pub, ça fonctionne et c’est dangereux, tout le monde le sait et on ne peut s’empêcher de se faire avoir. Surtout que cette pub là, cela fait 50 ans qu’elle nous assomme !

Qu’on dise chez nous que la Chine est « répressive », d’accord dans une certaine mesure, mais expliquez-moi comment il se fait alors que proportionnellement elle compte cinq fois moins de prisonniers qu’aux E-U ? Qu’on dise chez nous que la Chine est « totalitaire » : d’accord pour dire qu’elle reste communiste, mais est-ce automatiquement synonyme de « totalitaire » ? D’ailleurs, ce qui nous gêne, ce n’est pas tant qu’elle soit communiste, mais c’est qu’elle protège son « territoire économique » : ni les E-U ni l’UE ne peuvent y faire ce qu’ils veulent à leur propre guise, et cela ne plaît pas du tout aux multinationales. Les investissements étrangers en Chine ne dépassent pas 3% : ce n’est pas un beau cadeau pour nos multinationales !

- Y a-t-il une dimension géostratégique? Quel est le rôle du Dalai-Lama?

La dimension géostratégique est au cœur du problème, bien sûr et ce, dès le début du 20e siècle. Il ne faut pas oublier que l’Europe avait beaucoup de « concessions » en Chine au début du 20e siècle et que le Tibet était, pour ainsi dire, sous la tutelle des Anglais. La prise de pouvoir par les communistes a mis fin à cette semi-colonisation. Je crois que chez nous, on n’a pas digéré cela. Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, ce sont les E-U qui ont repris le flambeau avec la guerre froide en toile de fond. Le Tibet et le DL sont devenus deux excellents chevaux de bataille pour les E-U dans leur tentative de diviser la Chine.

- Les USA viennent d’ôter la Chine de leur liste des Etats les plus répressifs? La Chine n’est-elle pas devenue un Etat capitaliste comme les autres?

Si les USA font cela, n’est-ce pas dans un but stratégique ? Cela leur permet d’organiser plus d’émeutes en régions tibétaines, ce qui devra amener la Chine à déployer les canons de la répression, et les E-U pourront ainsi ressortir leur carton rouge : « Etat répressif ». La Chine pratique actuellement une économie qu’elle appelle « mixte », c’est-à-dire que certains aspects du capitalisme y sont admis, mais que le socialisme gère encore l’armature de l’économie chinoise. En simplifiant, on peut dire que le capitalisme s’y développe sous le contrôle du parti communiste. D’après les économistes internationaux, le secteur public domine encore l’économie chinoise à plus de 60%. C’est peut-être difficile à comprendre pour nous qui réfléchissons plutôt de manière aristotélicienne où « A ne peut jamais être non-A ». Mais pour un Chinois, c’est de l’ordre du yin-yang : l’un n’exclut pas l’autre, A peut être non-A, cela dépend des conditions. C’est ce qu’on appelle une manière de pensée dialectique. Par exemple : les autorités ont constaté qu’ils ont laissé aller la pollution beaucoup trop loin. Du coup, dans leur plan quinquennal, ils corrigent le tir et prévoient un investissement gigantesque dans le secteur de l’environnement et de l’écologie, quitte à faire appel à des investissements étrangers. Mais en utilisant des moyens capitalistes, leur fin ne l’est pas. On ne peut qu’espérer que cela fonctionne !

Marie

Les JO de Pékin, ce seront «un monde, un rêve», selon le slogan officiel.


Allons-nous vers une décision des politiques européens ?


"Le ministre du Sport (Wolfgang Schäuble) n'a pas prévu d’aller à l’ouverture des Jeux de Pékin, ni la chancelière allemande Angela Merkel, ni moi-même a déclaré le chef de la diplomatie allemande M. Steinmeier à son arrivée à une réunion avec ses homologues européens à Brdo pri Kranju, près de Ljubljana….

Plusieurs dirigeants est-européens - le Premier ministre polonais Donald Tusk, les présidents tchèque et estonien Vaclav Klaus et Toomas Hendrik Ilves - ont annoncé qu'ils n'iraient pas à cette cérémonie prévue le 8 août.

Le Premier ministre britannique Gordon Brown a lui refusé d'envisager de ne pas y aller.

Reflétant les hésitations des Européens, la ministre autrichienne des Affaires étrangères Ursula Plassnik a déclaré avant d'arriver à Brdo qu'un boycott de la cérémonie pourrait constituer "un éventuel signal fort".


Vers un boycott des jeux Olympiques 2008 ??

« En juin 2007, lors d’une visite en Australie, le Dalaï Lama a déclaré que la culture tibétaine pourrait voir sa fin d’ici quinze ans si la Chine n’accorde pas au Tibet une autonomie réelle. Il a rappelé : "Notre approche ne cherche pas l’indépendance. Nous recherchons une véritable autonomie pour préserver la culture tibétaine, la langue tibétaine et l’environnement tibétain." Le Dalaï Lama a affirmé que de nombreux Tibétains développaient une frustration du fait de l’absence de progrès dans les discussions avec la Chine.

De façon concomitante, à Oulan-Bator, capitale de la Mongolie, une résolution historique reconnaissant le Tibet comme un Etat indépendant et condamnant son occupation illégale par la Chine a été votée lors de la réunion de l’Union internationale de la jeunesse socialiste (IUSY) avec la participation de Dhondup Dorjee, du Tibetan Youth Congress (TYC). La résolution d’Oulan-Bator a aussi appelé - à arrêter la politique de transfert de population chinoise au Tibet, surtout depuis la mise en service de la ligne ferroviaire Pékin-Lhassa, - à interpeller les Nations unis pour ouvrir des discussions sur le Tibet, - à faire pression pour le boycott des jeux Olympiques de Pékin en 2008, - à rétablir le respect des droits de l’homme au Tibet et la libération de tous les prisonniers politiques tibétains y compris le jeune Panchen Lama en résidence surveillée depuis douze ans et Tenzin Delek Rinpoché condamné à la prison à vie, pour ne citer que quelques exemples…. »

Agoravox par France-Tibet Ile-de-France jeudi 5 juillet 2007

Laurent Dingli

@ Marie
Très belle émission en effet.
A lire ausi, l'article de Pierre Assouline sur son blog dont la conclusion ne me paraît pas très éloignée de celle de notre hôte : http://passouline.blog.lemonde.fr/2008/03/30/usages-du-boycottage-olympique/
(Sur mon texte précédent, lire évidemment désastre écologique, et non pas "écologiste", encore que, vu l'état du parti des Verts...

Marie

Cet après-midi, une très belle émission sur le Dalaï-Lama sur Arte, "Une vie pour le Tibet"


Tibet en chinois signifie « la maison des trésors de l’ouest ».
La Chine a pillé les ressources du Tibet, comme le bois.


Le Dalaï-Lama a déclaré :

« Par chance, le monde n’est pas stupide. Les habitants du « monde libre » savent utiliser leurs 2 yeux et leurs 2 oreilles. Il est très difficile de le tromper ».

« « Selon la propagande chinoise, la religion est un poison. Quant aux Tibétains, leur religion et leur culture sont complètement arriérées ». Ce type de propagande a en réalité beaucoup stimulé les Tibétains. »


Dans le domaine des exécutions, la Chine détient le record du monde, dans les années 90 : 2000 exécutions par an, soit 40 par semaine. Exécutions publiques pour la plupart.
En Chine, les stades ne servent pas seulement pour les compétitions sportives, mais pour appliquer la « peine de mort ».
Après les exécutions, les autorités chinoises ont le droit de prélever les organes des condamnés à des fins de transplantation : les reins, les poumons, le foie, même la cornée. Ces organes finissent souvent à l’étranger. Les patients sont prêts à payer davantage.


Sur le plan spirituel, le bouddhisme gagne haut la main. Les plus grands chercheurs occidentaux l’ont reconnu, il y a longtemps, mais « le bonheur » n’est pas une discipline olympique et surtout pas en Chine.


L'acteur américain Richard Gere, défenseur depuis 25 ans de la cause tibétaine, a appelé le 15 mars, selon RTL Info, au boycott des Jeux olympiques de Pékin si la Chine ne réagissait pas "de manière convenable" aux manifestations violentes qui agitent le Tibet depuis plusieurs jours.

Au sujet des manifestations, il a déclaré: «Vous voyez cela à travers le monde lorsque des peuples ont été réprimés, qu'ils sont au bord de l'extinction, et qu'il ne leur reste plus rien d'autre à faire ».

« Les Tibétains ont été très marginalisés ces dernières années, encore plus qu'avant. Et c'est pour cela que vous voyez l'effet cocotte-minute au Tibet où la religion est pour l'essentiel devenue illégale, où les images du dalaï lama, qui est leur Jesus Christ, ne sont pas permises », a-t-il relevé.


« En suivant la ligne du Dalaï-Lama, on aborde beaucoup plus sereinement la question de la Chine, déclare Richard Gere. C’est tout de même étrange, voilà un homme qui parle de non violence, de compassion et de réconciliation, qui est sans doute l’un des hommes les plus admirés dans le monde, notamment depuis la mort de Jean Paul II, et il n’y a que le gouvernement chinois pour le considérer comme Satan…
Il est le meilleur allié des Chinois pour résoudre leurs problèmes…. »


« Ma vision du monde remonte au 8ème siècle. Un grand moine indien a écrit : « Tant que l’espace durera et tant qu’il y aura des êtres, puissé-je, moi aussi, demeurer afin de soulager la souffrance du monde »
C’est ma prière préférée déclare le Dalaï-Lama. « Est-ce réaliste ? C’est une autre question ! »


Laurent Dingli

Voici un extrait de l’article de Howard W. French, dans l’International Herald Tribune d’aujourd’hui, qui rejoint ce qu’écrivait « Polochon » à propos de la crainte des autorités chinoises. Pour le reste l‘article insiste sur le fait que Pékin n‘est pas disposé à négocier et qu‘il mise sur le long terme, c‘est-à-dire la mort du Dalaï Lama et son remplacement par un Lama manipulé par Pékin. Vous savez que, pour contourner cette tactique, les Tibétains en exil proposent de désigner par vote le successeur de Tenzin Gyatso :
« The Dalai Lama has repeatedly promised that he has no desire to see Tibet break free of Chinese sovereignty. He has, though, pressed for what he calls "genuine autonomy" under Chinese rule for Tibet, which is defined by the Chinese as an autonomous region, though smaller than historical Tibet. He refers to the Chinese Constitution, which invokes the right of autonomy and self-government "in areas where people of minority nationalities live in compact communities."
Party leaders have resisted even that modest vision of enhanced self-government. Officials seem to fear that enhanced political autonomy could overload the circuits of the Chinese state, inciting demands from other ethnic or religious groups and unleashing centrifugal forces that could break up the country as surely as Tibetan demand for independence.
Zhang Yun, a scholar at the China Tibetology Research Center, said the Dalai Lama's demands were impossible for the government to meet.
"If you look carefully at what the Dalai Lama says, the giving up independence part is really empty, while the demands for a greater Tibet and a high degree of autonomy are real," Zhang said. "A high degree of autonomy means giving up everything: our administrative system, our cadre system, and even party-led socialism."

Laurent Dingli

Je vous signale que l'excellente chaîne Arte consacre une soirée théma au Tibet, mardi prochain.

Laurent Dingli

Tout à fait d'accord avec vous Marie. Les Chinois désignent le Tibet par "La maison des trésors de l'ouest" - c'est en soi un vaste programme. L'occupation chinoise a été un désastre humain et écologiste, c'est pourquoi il est assez navrant d'entendre, ici ou ailleurs, des personnes relayer la propagande de Pékin qui a toujours voulu faire passer la société tibétaine pour une société arriérée. Par ailleurs, les Tibétains n'ont pas eu besoin de l'oppression chinoise pour se moderniser puisque le niveau d'études à Dharamsala est très élevé (on y utilise des ordinateurs comme partout ailleurs) et l'on est assez loin des images d'Epinal (ou plutôt de propagande communiste) qui dépeignent un moine fanatique et arriéré. Ce haut niveau d'éducation est un phénomène assez courant dans les différentes diasporas. A titre d'exemple, il me semble, de mémoire, que la population palestinienne est celle qui a le plus haut niveau d'études de tout le monde arabe. J'ajoute que le peuple tibétain a toujours été très en avance sur les questions environnementales que l'Occident découvre bien tardivement. Enfin, vous le savez tous, la position du Dalaï Lama, prix Nobel de la Paix, est que la Chine et le Tibet peuvent vivre ensemble et s'enrichir mutuellement. J'en suis moi-même persuadé. Mais, pour cela, il faut mettre un peu de côté son arrogance, ses certitudes idéologiques, sa phraséologie d'un autre âge ("clique du Dalaï Lama, etc.) qui nous rappelle les heures sombres des grandes dictatures du XXème siècle. Le temps presse parce que certains dégâts sont irréversibles.

Une ligne pour Surcouf

Ben, non, Surcouf, il y a aussi ce très beau film "7 ans au Tibet" ! (clin d'oeil)

Bon we !

Marie @ Laurent Dingli @ Polochon

…Le Tibet a de nombreuses ressources naturelles notamment en minerais : (réserves d'or considérables), uranium, pétrole, gaz, bauxite, cuivre, étain, lithium…..

Le Tibet est la source de l'ensemble des 10 grands fleuves d'Asie, comprenant le Gange, le Salween, le Huang He (ou fleuve Jaune), le Mékong, le Brahmapoutre, le Yangzi Jiang (ou Yangtzé), le Sutlej, l'Indus… qui alimenteraient environ 4 milliards d’individus.

Une partie du Tibet est aujourd'hui encore considérée comme une des dernières zones écologiques vierges de notre planète.

Selon Wikipédia, « la pérennité de l'environnement du Tibet est mis en danger par l'exploitation de mines d’uranium à Têwo. Avant que la mine ne soit ouverte en 1980, le secteur était peuplé d’une grande variété de poissons, d’oiseaux, de plantes et d’espèces animales, mais est depuis devenu une terre stérile. Le bétail souffre également d’un taux de mortalité exceptionnellement élevé...

À proximité des rives du lac Kokonor se trouve un centre de recherche d'armes nucléaires sur le plateau tibétain. C'est là, entre 1958 et 1964 que fut développé la première bombe atomique chinoise et 2 ans plus tard la première bombe à hydrogène chinoise. À la fin des années 1970, une usine d'enrichissement d'uranium fut construite sur le site du lac Kokonor qui produisait quotidiennement près de 400 kg.
Leurs déchets nucléaires auraient été longtemps stockés dans le lac lui-même et dans les années 1970 de nombreux enfants des nomades ont été atteints de leucémies et de malformations...

Le lac Kokonor, le plus grand lac d'eau salée du Tibet, comme plusieurs autres sites, est fortement contaminé par la radioactivité.

Les effets des polluants radioactifs déversés dans l’eau du plateau tibétain se feront sentir bien au-delà car 10 des plus grands fleuves d’Asie y prennent source. De plus, les vents de haute altitude qui soufflent au Tibet peuvent transporter la radioactivité à de grandes distances….


Sur son blog, Alain Juppé, en début de semaine, dénonçait :

« …qu'entendons-nous dans la bouche des responsables occidentaux, politiques ou diplomates, de Washington ou New-York à Bruxelles en passant par à peu près toutes les capitales européennes ? Un appel à "la retenue".
En somme, nous demandons au pouvoir de Pékin de "tuer avec retenue" !… »

Marie @ Laurent Dingli @ Polochon

« Pourquoi s'opposent-ils avec autant de rage à une certaine autonomie culturelle du Tibet ? En quoi cela serait-il risqué pour eux ? » demande Polochon.

Peut-être tout simplement parce que le Dalaï-Lama est un ancien prix Nobel de la Paix !
En mars 2009, cela fera 50 ans qu’il fut contraint de s'exiler en Inde, après l'entrée au Tibet des troupes chinoises en 1949.

Le Tibet, « toit du monde », permet à la Chine de dominer toute l’Asie.
Le tibétain est une des 55 minorités que compte la Chine.

Le Tibet a de nombreuses ressources naturelles notamment en minerais : (réserves d'or considérables), uranium, pétrole, gaz, bauxite, cuivre, étain, lithium…..

D’après le site Tibet Chine peu aisé à trouver :

« Ressources minérales :

« Au Tibet, on a découvert plus de 100 minéraux. Les réserves de 36 minéraux ont été vérifiées, dont 11 se classent aux cinq premiers rangs du pays, soit le chromite, le cristal industriel, le corindon, les ressources géothermiques, le cuivre, la pouzzolane, le magnésite, le bore, le soufre natif, le mica et l'arsenic. D'autres importantes ressources qui ont un potentiel de développement sont l'argile à porcelaine, le plâtre, la tourbe, le graphite cristal, l'antimoine, le barytine, l'or, l'argent, le molybdène, le pyrite, le plomb, le zinc, le cobalt, le lithium et la sylvine.
Parmi les réserves vérifiées, celles de chromite sont très abondantes et se classent au premier rang national. Les mines de chromite sont disséminées sur une superficie de 2 500 km², et la mine de ferrochrome de Norbusa, dans la préfecture de Shannan, est la plus importante.
En 1999, un nouveau minéral – le lithium carbonique naturel – a été découvert dans le lac salé Chabyer, à une altitude de 4 400 m. Le lac est non seulement la plus grande mine de lithium de Chine, mais aussi l'un des trois lacs salés du monde qui produisent plus d'un million de tonnes de sel. Le Tibet est devenu ainsi la région la plus riche du monde en réserves de lithium.

« Ressources énergétiques :

Les ressources énergétiques du Tibet sont principalement les ressources régénérables, comme les énergies hydraulique, solaire, géothermique et éolienne. Le charbon, le pétrole et le gaz naturel sont moins importants. Dans le bassin de Qangtang, au nord du Tibet, on a découvert le premier gisement de pétrole, dont les réserves sont relativement riches.

« Ressources hydrauliques :

Les ressources hydrauliques, d'un potentiel évalué à 200 millions de kW par an, représentent environ 30 % de l'ensemble du pays, notamment dans la région sud-est du Tibet. Par exemple, le courant principal du fleuve Yarlung Zangbo disposent d'un potentiel de 80 millions de kW, non compris 10 millions de kW provenant de ses cinq grands affluents − Dogxung Zangbo, Nyang Qu, Lhassa, Ny'ang et Parlung Zangbo.

« Ressources géothermiques :

Les ressources géothermiques du Tibet sont remarquables. Il y a plus de 1 000 sources géothermiques. Les réserves géothermiques sont en première place au pays. Parmi les 169 champs géothermiques exploités, 22 % ont une température au-dessus de 80°C ; 26% d'entre eux ont une température de 60°C à 80°C ; 35% de 40°C à 60°C ; 17%, une température inférieure à 40°C. Selon les premières évaluations, la quantité de chaleur totale du débit géothermique est de 550 000 calories par minute, équivalant à la quantité de chaleur produite par 2,4 millions de TEC. Parmi les champs géothermiques du Tibet, le plus célèbre est le champ de Yangbajain. Le plus grand du pays, il a une température de 93°C à 172°C et est exploité comme lieu touristique.

« Ressources solaires :

Les ressources solaires du Tibet sont au premier rang du pays et parmi les plus riches du monde. La lumière du soleil abonde toute l'année. Dans la plupart des régions, les heures d'ensoleillement varient entre 3 100 et 3 400 par an, soit neuf heures par jour en moyenne.

« Ressources éoliennes :

Le Tibet a deux zones riches en ressources éoliennes, et on évalue les réserves annuelles à 93 milliards de kWh, au septième rang du pays. Sauf la région de l'est du Tibet, les autres sont riches en ressources éoliennes ou les utilisent, surtout le plateau du Tibet septentrional où la vitesse du vent efficace atteint 4 000 heures par an...

Catherine JACOB

"Alors, on s'en sort en qualifiant notre faiblesse de compassion à l'égard du peuple chinois. On commerce, les contrats se multiplient, pour les entreprises c'est une manne. Et c'est normal. Qui peut une seconde soutenir que l'absolutisme éthique est un concept opérationnel dans la vie internationale, dans les rapports d'Etat à Etat ?"

Au fait, si on écoute le MEDEF et Laurence Parisot, la Chine est encore très éloignée d'une économie de marché, forme d'économie qui permettrait de faire infiniment plus d'affaires mais demanderait évidemment un tout autre régime de gouvernement.
D'où elle conclut qu'on aurait tort de penser que les démocraties occidentales ne s'expriment si timidement que pour complaire à leurs entreprises.

Que nous faut-il donc en conclure pour notre part ??

Laurent Dingli

Un mot encore. Je crois que "Polochon" met le doigt sur un point essentiel lorsqu'il écrit :
"En fait, ce qui m'intéresse, c'est d'essayer de comprendre le comportement chinois. Pourquoi s'opposent-ils avec autant de rage à une certaine autonomie culturelle du Tibet ? En quoi cela serait-il risqué pour eux ? Est-ce que l'autonomie culturelle entraînerait automatiquement plus de revendications indépendantistes ? N'y aurait-il pas un effet boule de neige vis-à-vis des autres communautés ethniques ?"

Laurent Dingli

Jean-Dominique Reffait écrit :
"…depuis l'invasion chinoise, les tibétains ont un système de santé, des écoles, des infrastructures et les nostalgiques du Tibet indépendant oublient un peu vite qu'il s'agissait d'une théocratie médiévale où toute une population n'existait misérablement que pour entretenir et aduler les moines et leur chef. Le Tibet chinois ne me choque donc pas".
De Staline à Mao Zedong, que de crimes n’a-t-on pas commis au nom du développement matériel… Je reconnais bien là votre jacobinisme frotté d'une vision idyllique de l'empire romain. Cela m'amuse toujours de voir à quel point certaines personnes, qui se proclament fièrement de gauche, font si rapidement litière de la liberté lorsqu'il s'agit d'imposer leur principe. Je vous l'ai déjà fait remarquer : ne faites pas dire à l'histoire ce que vous avez envie d'entendre.

Surcouf

Le Tibet, voilà bien 50 ans qu'on s'en moque de ce petit bout de terre...
Honnêtement, à part quelques journalistes ou hommes politiques, qui s'intéresse ou connaît quoi que ce soit à ce pays ?
Peu de monde en fait.
Qui savait que ce pays était un état féodal avant l'arrivée des Chinois ?
Personne ou presque.

La seule connaissance qu'on les gens de ce pays vient certainement de Tintin. Question culture cela fait limite je pense.

Si on ne voulait pas de tracasseries, il ne fallait pas donner les JO à une dictature. Cela aurait ôté des migraines à nombre de beau penseur actuels.

Cela ne veut pas dire qu'il faut fermer les yeux sur ce qui se passe en terme de répression mais il ne faut pas non plus jouer les vierges effarouchées sur le sujet.

Certes il est dans le rôle de nos hommes politiques de faire évoluer les choses.

Le pragmatisme étant nécessaire en politique tant qu'en économique qui va prendre le risque de s'aliéner le marché chinois?
A part quelques rodomontades, personne ne va réellement bouger.

les gesticulations occidentales sont à destination des occidentaux. Les chinois n'ayant que peu accès à ces informations

Sur ces quelques mots, lancés un peu à la volée je dois bien l'avouer, je souhaite, à vous tous, une bonne fin de semaine.

Ktrin à son p'tit Cactus et à Catherine Jacob


A Cactus,

Oui, oui, j'avoue, j'écris bien tard. L'habitude... (sourire)

J'ai tellement l'habitude (décidément, l'habitude semble chevillée à mon corps grassouillet !) de vous lire que vous me manquez toutes et tous lorsque je ne vous lis pas en quasi "temps réel" !


A Catherine Jacob :

Oui, pour Rama Yade. Faut pas oublier que celles et ceux qui sont où elles / ils sont et ont les fonctions qu'elles / ils ont n'y sont pas par hasard. J'attends de la conviction de la part de nos élus.

Bon we à toutes et à tous !

Laurent Dingli

Ce qui m'attriste, cher Monsieur Bilger, c'est que nous sommes en train de transformer notre belle terre en désert et que nous le faisons en infligeant d'indicibles souffrances, aussi bien à l'homme qu'à l'animal.

Catherine JACOB

Polochon
« Pourquoi tant d'amour pour le Tibet ?
Qu'ont donc fait les Tibétains pour mériter un tel engouement ? »

Ce que personnellement j’entends derrière l’intitulé du billet de notre hôte qui écrit comme s’il avait lu cette BD japonaise qui met en lumière une désinformation bilatérale qui conduisit à rayer de la carte une population qui se jetait des falaises par villages entiers au seul prononcé du mot « américain », c’est « Hiroshima mon amour », le film d’Alain Resnais de 1959 dont le scénario signé Marguerite Duras m’est apparu comme une glose de ce principe du Thé mis à l’honneur par Rikyû : « Ichigo Ichié » : grosso modo : « Comme si cet instant devait être le seul » (que nous partagerons jamais) - Le titre japonais dit pour sa part « Une histoire d’amour qui dura 24heures (= d’un jour) » .
Le synopsis dont j’emprunte la présentation résumée à Wikipédia en est le suivant :
« Une actrice se rend à Hiroshima pour tourner un film sur la bombe atomique. Elle y rencontre un Japonais qui deviendra son amant, mais aussi son confident, à qui elle racontera ses souvenirs d'un amour impossible avec un soldat allemand pendant la Deuxième Guerre mondiale.
À la fois poème d'amour et de mort, évocation de la première bombe atomique lancée sur la ville et appel à la réconciliation des peuples. »


Ktrin a rien pigé à la direction qui sera prise pour les JO
« J'apprécie la manière de parler de Madame Ramatoulaye Yade. Charmante, toujours !
Charmante certes mais dotée d’un bon organe de Jacobson dans la recherche de proies !!

« J'ai écouté avec attention les propos du ministre auprès de l'Ambassade de Chine en France (je ne sais plus ni son prénom ni son nom, mes excuses.) J'ai trouvé que c'était un scoop, le fait d'entendre que l'information donnée avait été manipulée et donc erronée.
Où se trouve la Vérité?
J'en sais rien. »

Interpellée par les post précédents, j’ai moi aussi suivi avec beaucoup plus d’attention encore qu’à l’ordinaire, cette excellente émission animée par une Arlette Chabot plus pugnace que d’habitude et qui m’a paru avoir véritablement « bouffé du lion ».
Je dois dire également que le sens de la repartie étonnant s’agissant d’une langue étrangère, dont le ministre conseiller de l’ambassade de Chine à Paris a fait montre m’a beaucoup impressionnée et de même la maîtrise de soi dont il a également fait preuve sous des tirs croisés qui ne l’ont guère épargné. M’étant déjà fait lyncher moi-même par une assemblée qui, bien que de façon totalement illicite s’est finalement passée de moi en des circonstances où j’avais refusé de cautionner quelque chose, l’avenir m’ayant par ailleurs donné raison, je sais d’expérience combien il est difficile de ne pas craquer et j’ai admiré la performance en connaissance de cause. Malheureusement, on ne saura pas « Ce qui est crucial » vu qu’on lui a coupé la parole, mais on aura bien compris je pense, un certain nombre de choses importantes qui m’ont semblé, à moi qui ne suis cependant pas sinologue et encore moins diplomate, autant de pistes ouvertes vers un possible dialogue, pistes que l’annonce de l’absence d’une prise de sanctions à l’encontre des moines qui se sont manifestés à l’occasion d’une visite de presse organisée semble pouvoir confirmer.
Je ne doute cependant pas un instant que nous n’ayons nous aussi des diplomates de la valeur de celui-ci et qui donc sauront l’entendre, tout en suggérant peut-être à l’occasion, qu’il serait bienvenu de voir la police chinoise « qui ne fait que son travail » faire également preuve de compassion et non pas simplement de retenue dans l’accomplissement de sa tâche policière de maintien de l’ordre sur son territoire.

daniel ciccia

@Catherine Jacob,

Vous avez parfaitement raison au sujet de l'agressive chemise à rayures violettes (d'Yves Calvi) qui fait fuir le téléspectateur astigmate...

Cactus à l'heure anglaise  à Ktrin

"Tiens, mon commentaire est validé.
Je suis contente : je me sentais un peu seule sur ce site ! (sourire)" nous K-Trinez-vous avec élégance ! (00.33 !!!!)


oui mais, faut laisser dormir monsieur Bilger au moins une partie de sa nuit réelle, n'est-il pas ?

Ktrin, seule sur le site (donc, monologue!!)

Tiens, mon commentaire est validé.

Je suis contente : je me sentais un peu seule sur ce site ! (sourire)

J'attends les réactions de Philippe sur le direct qui se tient sur les serial killers... sur France 3.

Philippe, vous auriez pu y participer... bah, tant pis, ce sera pour la prochaine fois !

Bonne nuit à toutes et à tous !

Philippe : je fais du hors-sujet... j'en ai conscience.

Ktrin a rien pigé à la direction qui sera prise pour les JO !

J'ai écouté le débat "A vous de juger"... euh, je crois que c'est ça, non ?
Donc, pouvoir d'achat, si quelqu'un avait un peu d'argent à me donner... non ? Tellement de discours, de revendications et tout le monde se débrouillera dans son coin. Paroles, paroles... Avec les montants des parachutes dorés, le peuple tombe vite de haut !

Basta !

J'en viens au sujet proposé par Philippe.

Le Tibet. La Chine, forcément, aussi...

J'apprécie la manière de parler de Madame Ramatoulaye Yade. Charmante, toujours !

J'ai écouté avec attention les propos du ministre auprès de l'Ambassade de Chine en France (je ne sais plus ni son prénom ni son nom, mes excuses.) J'ai trouvé que c'était un scoop, le fait d'entendre que l'information donnée avait été manipulée et donc erronée.

Où se trouve la Vérité?

J'en sais rien.

Ce débat n'a pas amené d'eau au moulin. Au moulin de qui ?

Si j'ai bien saisi les propos :

Les sportifs suivront les politiques français lesquels suivront les autres pays d'Europe lesquels suivront qui ?

Affaire à suivre.

Bonne nuit à tous !

Catherine JACOB

daniel ciccia
"Je n'ignore pas cette controverse au sujet de cette maxime. Mais une chose est sûre, comme c'est le cas parfois de l'oeuvre de certains auteurs, elle vit désormais "sa" propre vie.
C'est ce que je retiens."

Oui, enfin, bon. Une maxime qui peut faire un sujet de dissert n'a tout de même pas la puissance de l'éventuel revirement d'un agnostique avéré et ne donne pas non plus autant à penser, pour reprendre une formulation de l'auteur véritable de ce message d'inquiétude eu égard à l'avenir de l'homme moderne.

Ceci étant, depuis que Joséphine a retrogradé au rang de nouvelle reine de France si j'en crois le Yves Calvi du "C dans l'air" de ce jour, son agressive chemise à rayures violettes qui fait fuir le téléspectateur astigmate et ses micro trottoirs inquiétants, l'icône susceptible d'en tenir lieu nous est heureusement apparue auréolée d'un bibi de John Galiano...

Quant aux vases communiquants que semblent représenter pour vous le mensonge et la vérité, ils me paraissent devoir être examinés en premier lieu sous le rapport de leurs conséquences avant de l'être sous celui d'une essence éventuellement commune au travers d' "erscheinungen" (manifestations) différentes !

Cricri

Cher Monsieur,
A propos de l'expression politique des sportifs, un petit incident qui n'a fait qu'un maigre "plouf" dans le bassin des récents championnats d'Europe de natation. Un compétiteur serbe ayant arboré sur le podium un T-shirt portant l'inscription «Le Kosovo est serbe» a été exclu par les organisateurs fédéraux.
Cette affirmation politique a été jugée intempestive et son auteur viré sans que quiconque ne s'en indigne ou du moins ne s'en émeuve comme l'expression après tout naturelle d'un jeune homme blessé par ce que la "communauté internationale" venait de décider pour – et plutôt contre ici – son pays.
Que n'a-t-il pas ajouté un mot sur le Tibet ou le Darfour à sa proclamation pourtant muette mais jugée tapageuse, notre scélérat balkanique en eût été absous…

Cactus "clean" loin d'être Mongol même si sous sa yourte là .

"Tibet mon amour" dites-vous !

de vous répondre :

"Tintin" !
du moins à la relecture actuelle du sujet consterné par tous ces attributs errant à droite ou à gauche toute, souvent incohérents !

non pas que vous nous la jouez Tintin là
- même si parfois je vous vois bien en "Tintin au pays des crétins", David contre Goliath, Sancho non manchot contre des buveurs de Moulin à vent... pensant nos "je vous plais, tu nous plais et Cauet taiera ":

triste époque !

même pas " Tibet mon humour ! " !

Non non !

sinon je demande, moi, des jeux "propres" et là est un autre débat voire un "notre" débat ! et là j'ai très très très peur !
Sissi !!!!!!!!!!!

sbriglia

Ne boycottons pas la Chine !
Imaginez que les jeux soient transférés au Japon !
...on n'aurait pas fini d'entendre les "petits vieux qui...etc..." nous entretenir des cérémonies du thé...
Comme dirait Cactus : "préservez-moi de mes idéogrammes, quant à mes idéaux graves, je m'en charge !"

daniel ciccia

@En hommage...

Je n'ai aucune érudition et je m'incline devant la vôtre. Mais, curiosité de l'existence, certains écrits, certaines paroles, certains actes, certaines images viennent s'inscrire en soi alors que tant d'autres ne le font pas.
Tout ça pour dire qu'un auteur français, Sacha Guitry, avait réclamé un droit pour les mensonges de dire la vérité. C'est qu'il doit bien advenir, par ailleurs, que des vérités disent des mensonges.


daniel ciccia

@En hommage...

Je n'ignore pas cette controverse au sujet de cette maxime. Mais une chose est sûre, comme c'est le cas parfois de l'oeuvre de certains auteurs, elle vit désormais "sa" propre vie.
C'est ce que je retiens.

En hommage au petit vieux qui priait malgré la totale conscience du sort qui allait lui échoir et

@daniel ciccia
"On prête à André Malraux, qui a fait bien plus que respecter l'Asie et la Chine, une affirmation selon laquelle « le XXIe siècle serait spirituel ou ne serait pas ». "

Il ne s'agit pas d'André Malraux mais du philosophe Martin Heidegger qui s'intéressait pour sa part au Japon et a déclaré au Spiegel en 1966 :" Nur noch ein Gott kann uns retten." cf. : http://www.accordphilo.com/article-13339294.html
Mais il existe en effet une controverse quant à l'attribution à Malraux de cette assertion: «Le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas»," qui paraît néanmoins être un faux. cf.http://www.andremalraux.com/malraux/articles/21emesiecle.pdf

Dans un entretien paru en 1959 dans : « Unterwegs zur Sprache » (également publié chez Gallimard sous l'intitulé: « Acheminement vers la parole » - ouvrage qu'on trouve même à Auchan (http://librairie.auchandirect.fr/librairie_livres/acheminement_vers_parole_2070239551.htm - ) et entretien qui aurait eu lieu en 1954 et qui fut inséré dans l'ouvrage ci-dessus référencé sous le titre « Aus einem Gespräch von der Sprache, Zwischen einem Japaner und einem Fragenden » = « D’un entretien de la parole. Entre un Japonais et un qui demande. », ainsi que publié dans sa version personnelle par le japonais en question, le germaniste Tedzuka Tomio, les 26,27 et 28 janvier 1955 dans la Chronique des Arts et Lettres du Tokyo-Shinbun (le 'Journal de Tokyo’), à savoir un texte dont on trouvera également une édition française mais parue sans le consentement des ayant-droit japonais dans le numéro 69 de « Philosophie » aux éditions de Minuit (cf.http://www.leseditionsdeminuit.eu/f/index.php?sp=liv&livre_id=2432), il est question du « spirituel dans l’art »… japonais, question déjà traitée par Wassily Kandinsky en 1910 (http://www.amazon.fr/gp/product/images/207032432X/ref=dp_image_0?ie=UTF8&n=301061&s=books ) pour tenter de cerner le mouvement vers l’art abstrait.
Heidegger se demande si ce « caractère spirituel de l’Art japonais qui se manifeste au-delà du sensible » ainsi que le lui définit le professeur japonais, ne pourrait donc pas « être appelé ‘métaphysique’ », précisant que « les idées de Platon » notamment, « sont du métaphysique qui s’exprime au travers de la sensation. » et de fil en aiguille arrive la saisie de l’identité entre « le phénomène » et « l’essence », relation d’identité dont l’un des termes reçoit ensuite un contenu particulier avec le monde comme apparence au travers des relations sino-soviétiques… de l’époque.
Dans des textes annexes qui ne sont pas pris en considération par le numéro 69 de « Philosophie », probablement parce que le texte japonais n’en a pas été reproduit lui-même par l’éditeur allemand Karl May sur lequel fondent leur traduction pour Minuit Bernard Stevens et Tadanori Takada, le professeur japonais évoque pour sa part la question des relations entre l’enracinement du christianisme comme fondement spirituel inconscient de la vie quotidienne de Monsieur Tout le monde (nous sommes en 1954) et sa capacité à initier un nouvel essor de la culture européenne. Questionnement auquel le philosophe répond - à son tour - que « Non et que c’est bien là la crise majeure de la culture européenne, Autosatisfaction et sentiment religieux purement conventionnel », sauf chez les Italiens précise-t-il, puis que nous devons « endurer et dépasser l’absence d’un Dieu/support » - Nonobstant il est à nouveau question de la poésie, celle de Hölderlin où la nature, dit le philosophe, prend le sens du « Heim » de « Heimweh » (la nostalgie), et celle du moine Bashô par l’intermédiaire de ce vers de 17 syllabes dont seul le sens est conservé ci-après : « Perchée plus haut encore, que l’alouette des montagnes, (serait-ce) la halte d’un col ? »

Jean-Dominique Reffait

La réserve tiède des autorités françaises se trouve à mi-chemin entre la froideur cynique des signataires de contrats et l'absolutisme idéaliste des défenseurs des droits de l'homme. L'excès apparent des protestations médiatiques parvient à peine à contrebalancer la pression occulte et pesante des marchés financiers. Ces protestations ne sont donc pas ridicules, elles sont indispensables pour peser sur une opinion qui ignore tout des enjeux présents sur l'autre plateau de la balance.

Si la protestation nous apparaît excessive, c'est qu'en face le cynisme financier est immense : sans cet excès, ce serait le silence total. Avec cet excès, un équilibre forcé se construit entre pragmatisme économique et morale publique.

Cela dit, et je sais que je suis à contre-courant, depuis l'invasion chinoise, les tibétains ont un système de santé, des écoles, des infrastructures et les nostalgiques du Tibet indépendant oublient un peu vite qu'il s'agissait d'une théocratie médiévale où toute une population n'existait misérablement que pour entretenir et aduler les moines et leur chef. Le Tibet chinois ne me choque donc pas.

Aïe, pas sur la tête !

catherine A.

Précision liminaire,je ne regarderai pas les J.O. Le sport m'ennuie et à me vautrer sur un canapé pour voir les autres courir, je ne fais que du gras. En fait je déteste ces rendez-vous où le fric est roi - ce sont les sponsors qui ont fait le choix de Pékin - Sérandour n'a pas osé dire le contraire hier chez Demorand - et où la triche est à chaque coin d'épreuve. Je suis fascinée de constater que nos grands sportifs sont aussi tous de grands malades, asthmatiques, allergiques, anciens cancéreux et j'en passe, avec tous l'autorisation de se gaver de médocs à visée thérapeutique. Moi avec le quart du dixième de leurs pathologies, je suis un ectoplasme luttant pour me tenir debout...
Cela dit il m'arrive d'admirer l'abnégation que demande la pratique d'un sport de haut niveau mais je pense aussitôt que les ouvriers et ouvrières chinoises qui travaillent dix, onze heures pour des salaires de misère méritent au moins autant mon admiration.
De ces athlètes qui iront à Pékin je n'attends rien, ce n'est pas leur job. Si l'un d'eux dédie sa victoire aux Tibétains, tant mieux mais il n'agira qu'en son nom. J'attends par contre du représentant du peuple français une attitude honorable. Sans illusion. Pas un politique français n'a levé un sourcil quand Pékin a fait place nette en "déplaçant" ses habitants pour construire la cité olympique et le souvenir d'une candidate épatée par la célérité de la justice chinoise me reste toujours en travers de la gorge. Et que dire de cette rupture qui nous fait encore manger dans la main de Bongo et de quelques autres démocrates. Quant à la communauté internationale qui ferme les yeux depuis toujours sur toutes les horreurs du monde, qu'en attendre ?
Un boycott de la cérémonie d'ouverture aurait me semble-t-il du sens, d'autant que la télé chinoise aurait du mal à faire l'impasse sur cette action .
Bien sûr Cohn-Bendit a eu une autre idée lumineuse, que chaque spectateur, dit-il, aille à la rencontre de dissidents qui n'en doutons pas auront des stands à l'entrée des stades, il vaut mieux en rire faute d'en pleurer.
Panem et circenses, depuis Juvenal rien n'a vraiment changé.

Polochon

Pourquoi tant d'amour pour le Tibet ?
Qu'ont donc fait les Tibétains pour mériter un tel engouement ?
Tout le monde connaît la réponse, c'est le charisme du Dalaî-Lama. Pour autant, celui-ci ne représente pas complètement le Tibet et sa bonne humeur et sa joie de vivre risquent de cacher la réalité tibétaine.
En fait, ce qui m'intéresse, c'est d'essayer de comprendre le comportement chinois. Pourquoi s'opposent-ils avec autant de rage à une certaine autonomie culturelle du Tibet ? En quoi cela serait-il risqué pour eux ? Est-ce que l'autonomie culturelle entraînerait automatiquement plus de revendications indépendantistes ? N'y aurait-il pas un effet boule de neige vis-à-vis des autres communautés ethniques ?
Je crois qu'aider les Chinois à répondre à ces questions serait peut-être moins médiatique mais plus utile, au fond, à tous ceux qui vivent en Chine.

Marie

« Les officiels, qui les encadrent, prétendent les gérer comme un troupeau de muets complaisants ou au moins neutres. »

Sur Tibet-info.net
http://www.tibet-info.net/www/JO-2008-la-liberte-de-parole-
des.html#nb1

on peut y lire les diverses réactions, ainsi que les réponses de différents Comités olympiques confrontés à cette question des Droits de l’Homme en Chine avant les Jeux de Pékin en août.

Les athlètes norvégiens, par exemple, ont participé l’an dernier à deux séminaires sur les libertés, les Droits de l’Homme et la situation politique en Chine. Ils sont "encouragés" à montrer leur engagement….


Il faut arrêter les hypocrisies.
S'il n'y avait pas autant d'intérêts français en jeu, d’intérêts d’autres pays en jeu, il n'y aurait même pas de questions à se poser !

Une erreur fut faite par le Comité international olympique qui a désigné Pékin pour accueillir les JO !! La Chine avait déclaré en 2001 que l’attribution des Jeux à Pékin contribuerait au développement des droits de l’homme…
Il ne faut pas oublier, également, que pour ces jeux, plus d’un million de chinois furent expulsés.

Pour mémoire : le Conseil Olympique d'Asie a refusé d'autoriser l'Irak à participer aux jeux asiatiques de Pékin en 1990 en raison de son invasion du Koweit… !!!

Selon Daniel Cohn-Bendit : il faut "foutre le bordel à Pékin"….
Envoyons leur le sieur sbriglia qui a de magnifiques idées qu’il pourrait mettre à profit, sans risquer ainsi la sécurité de nos athlètes… Mais on risquerait de pleurer, car en Chine, l'indépendance des avocats n’est pas respectée !!

Il serait peut-être symbolique d’équiper les sportifs de tenues qui rappellent les couleurs du Tibet, d'un symbole régional ou d’une carte géographique, un écusson, autocollant ou feutre, d’un foulard, d’un brassard, ou de lacets, rubans, cocarde, d'une coiffure, ou comme cela se voit actuellement, se fassent peindre sur le crâne rasé un slogan… des droits de l’homme…

Mais il est évident qu'il ne faut pas rater le coche et à défaut de retirer des jeux à un pays qui se sentirait "humilié", il faut symboliser impérativement la venue des participants, quitte à ce que ce soit à défaut des sportifs, les politiques qui se "mouillent" !! Cela changerait.


Par ailleurs, suite aux manifestations dans les rues de Lhassa, le gouvernement chinois a décidé de fermer l’accès à la région aux médias et censure tout ce qui concerne le Tibet. Cela inclue CNN, YouTube et GoogleNews. Les pages "actualités" du moteur de recherche Google en chinois ne donnent aucune information sur le Tibet. Le site américain Wikileaks a collecté des vidéos qui n’ont pas pu être mises en ligne sur des sites chinois.

Un site internet en chinois, www.anti-cnn.com, baptisé anti-CNN, en référence à la chaîne de télévision américaine d'informations en continu, a été lancé pour dénoncer "les mensonges" des médias occidentaux sur les événements au Tibet.

Le contrôle d’Internet est très strict en Chine. Il existe cinq organes de contrôle de l’information sur le Web chinois. Le pays s’est également doté d’une cyberpolice qui surveille les internautes.

Le 20 mars 2008, l’autorité chinoise de régulation de la radio, des films et de la télévision (SARFT) a fermé 25 forums Internet sur lesquels il était possible de diffuser des vidéos...

daniel ciccia

@sbriglia

Je ne crois pas que l'escalade fasse encore partie des disciplines olympiques, mais apparemment, sans en négocier l'inscription auprès d'un CIO qu'il désavoue et voudrait plus démocratique, Daniel Cohn-Bendit a décidé de l'imposer à Pékin.
Bien sûr, l'escalade dont il s'agit, ce n'est pas celle des premiers de cordée, mais de l'escalade politico-médiatique.
Le député européen Daniel Cohn-Bendit (Verts) a estimé en effet aujourd'hui qu'il fallait "foutre le bordel à Pékin" et a appelé tous les pays de l'UE à boycotter la cérémonie d'ouverture.
J'écrivais hier, ici même, que faire de Pékin 2008 une sorte d'équivalent d'un Mexico 1968, tentation que je voyais poindre, serait se tromper d'époque.
Le chantre de Mai 68 vient me donner raison.
"Pour le dire dans le langage de mai 68, il faut 'foutre le bordel à Pékin'!", a lancé l'ancien leader étudiant. "C'est-à-dire que pendant les JO on saute, on court, on nage et en même temps il faut des sportifs citoyens qui disent avec des brassards, avec des foulards orange, symboles de la révolution en Ukraine, leur solidarité avec le Tibet".
Avec, même, a-t-il préconisé, l'occupation de la place Tian'anmen pour acculer, sans doute, les autorités chinoises à montrer leur vrai visage, du moins celui qui doit, en vertu d'une sorte de manichéisme idéologique, leur être prêté.
Totalement irresponsable.

daniel ciccia

Cher M. Bilger, si vous m'autorisez cette familiarité. J'ajouterais volontiers deux autres expressions, qui n'ont pas d'équivalent peut-être dans d'autres langues, "s'adresser" que j'ai toujours considéré comme le fait de dire qui on est et d'où l'on parle, et "Se signer", même sans connotation explicitement religieuse.

Quand je relève cela, ce qui m'arrive parfois au gré d'une conversation quelconque, j'ai souvent l'impression de parler dans le vide...

Ce XXI e siècle doit être celui des redécouvertes de l'Humain. C'est, à mes yeux, cela qu'il faut appeler de tous ses voeux.

daniel ciccia

M. Bilger,

J'ai adressé une partie de mes considérations à M. le Président de la République.
"
Monsieur le Président de la République Française,


La polémique ouverte sur les Jeux Olympiques de Pékin nous oblige-t-elle à nous résigner à ce que cet événement planétaire soit éclipsé en tout ou partie, y compris, dans sa représentation la plus symbolique, celle de son ouverture ?
Même si personne ne détient une réponse absolue à cette question, il est nécessaire de résister à une pression médiatique qui imposerait sa propre injonction et son propre magistère pour faire de cet événement la réplique de Mexico 1968.
Ce serait, je le crois intimement, se tromper de siècle.
Alors, faut-il faire le deuil de Pékin 2008, de l'aura qu'ils pourraient avoir et abandonner la Chine à une sorte de discrédit poli et condescendant alors que ces Jeux Olympiques pourraient être, encore, ceux du jaillissement de la civilisation, en l'endroit où son retentissement pourrait être fort utile ?
De tout son coeur, il faut s'y refuser.
On prête à André Malraux, qui a fait bien plus que respecter l'Asie et la Chine, une affirmation selon laquelle « le XXIe siècle serait spirituel ou ne serait pas ». Pékin 2008, dans sa propre conjonction, pose, par le rapport de la Chine au Dalaï Lama comme dans celui avec le Saint-Siège, une partie de la question et est en position d'apporter une partie de cette réponse.
Cette dimension est-elle subalterne à celle des droits de l'Homme ?
Je ne le pense pas.

En 2005, j'avais écrit à votre prédécesseur, M. Jacques Chirac, lorsque les Jeux ont été attribués à Pékin, qu'il faudrait être attentif à ce que la Chine pourrait être tentée d'y affirmer. J'aurais du, je le mesure aujourd'hui, ajouter pour finir d'être juste que nous devrions l'être tout autant à ce que nous pourrions être également tentés d'y affirmer.
Alors voilà ce que je pense pouvoir être un scénario grandiose, avec une ouverture des Jeux et un déroulement des jeux susceptible de marquer le début de ce siècle. Imaginons, avec la Chine, ce que représenterait une cérémonie d'ouverture où l'ensemble des nations seraient représentées mais où le Dalaï Lama et le pape seraient présents, tout comme des représentants d'autres cultes.
Au moment où vous êtes invités à pratiquer la politique de la chaise vide, je ne doute pas que cette idée puisse paraître baroque. Et pourtant, je ne suis pas convaincu qu'il y ait un Himalaya compte tenu des dispositions du Dalaï Lama ou encore du Pape Benoît XVI, à franchir pour opérer ce qui constituerait une affirmation d'universalité allant bien au-delà de ce qu'elles ont pu être jusqu'à ce jour. Et s'il n'y avait qu'un Himalaya pour s'interposer, il mériterait d'être gravi.

Je me permets de vous faire part de me pensée car vous avez, autour de vous, des personnes qualifiées pour évaluer les choses et sonder la situation. J'avoue que je ne serais pas mécontent que mon pays et mon Europe puissent être à l'origine d'une telle résolution car en se rendant à Pékin, le 8 août 2008, il ne s'agit pas de cautionner un régime politique, mais de cautionner, à travers un événement auquel il faut conserver son caractère universel, l'espérance de tout un siècle.
Qui pourrait s'y refuser et ne pas y engager une part de lui-même?

Je mesure, Monsieur le Président, qu'il y a des dizaines de bonnes raisons de renoncer à accorder à la Chine un éclat dont il faudrait penser qu'il serait usurpé moralement, mais je pense qu'il doit bien se trouver une raison, et c'est celle que je me suis évertué de vous décrire, d'entretenir la flamme, une raison dans laquelle des milliards d'hommes, de femmes et d'enfants, leur génération, puisque c'est la mesure désormais de l'humanité, n'aspirent qu'à se reconnaître pour leur propre bien."

J'ai également fait part à M. l'ambassadeur de Chine, via le portail internet de sa représentation, de ces quelques considérations.
Ajoutant simplement la fascination que m'inspirait, sans jamais y être allé, la Chine et sa culture tri-millénaire.
Je lui ai dit que cette fascination était née, probablement, un jour que je lisais une poésie de Charles Baudelaire dans laquelle le poète assurait que "Les Chinois voient l'heure dans l'oeil d'un chat".
J'assurais donc Son Excellence de ma confiance car un peuple, une nation, réputée avoir une telle faculté de vision, ne pourrait pas ne pas voir ce qui devrait s'imposer à elle.

J'espère ne pas vous ennuyer, M. Bilger. Je m'efforce de faire comme toutes les hommes et toutes les femmes : me prononcer.
Ne trouvez-vous cette expression très belle ? Elle implique quelque chose qui va beaucoup plus loin que l'exercice de la liberté d'expression.
Je vous remercie de m'avoir lu.

daniel ciccia

J'ai pris la peine d'écouter, ce matin, le représentant "politique", numéro 2 de l'ambassade de Chine en France, sur Europe 1. J'ai été effaré par ses déclarations et effaré, aussi, je dois le dire, par la tonalité de l'interview de M. Elkabbach, que je tiens pourtant pour un excellent professionnel, apparemment engagé à pousser son interlocuteur dans ses retranchements. Il y a réussi, mais une fois considéré cette victoire, quid des questions fondamentales.

Je voudrais dire que ce n'est pas parce que la Chine par la voix de son représentant sur notre sol se croit avisée d'assimiler les émeutes de Villiers-le-Bel à ce qui se passe au Tibet qu'il faut nous-même succomber à l'esprit d'amalgame qui a fait que, par exemple, le "Times" a établi un parallèle entre les JO de Pékin et ceux de Berlin.

Je voudrais dire aussi que ce n'est pas parce que «le gouvernement chinois s'oppose fermement, selon les termes du porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, à toute forme de contact officiel du dalaï-lama avec n'importe quel pays» qu'il faut à tout prix appeler à une rencontre avec le Dalaï Lama. Si elle doit avoir lieu, cela ne saurait l'être en vertu d'une sorte d'esprit de riposte auquel le Dalaï-Lama, en vertu de ce qu'il représente, ne consentirait peut-être pas.
Si la Chine ne veut ou ne peut pas l'être, encore, soyons ambitieux pour elle et aidons là à se résoudre à ses obligations morales par elle-même.

Il est à noter, d'ailleurs, et la formulation a sans doute son importance, que la Chine s'oppose à toute forme de contact officiel du Dalaï Lama avec n'importe quel pays.
L'injonction lui est faite à lui, ce qui n'est pas moins insupportable.
Ne tombons donc pas dans des pièges que nous placerions nous-mêmes sur notre route. L'enfer est souvent pavé de bonnes intentions. Ne l'oublions pas.
S'il doit être invité, cette rencontre doit avoir une utilité allant au delà du symbole.

Par contre, c'est très bien que la communication officielle de la Chine mette en exergue des signes de soutien qui lui sont parvenus d'"une centaine de nations", mais saurait-elle, au delà de cette période, se satisfaire d'un blanc-seing de l'état mauricien, par exemple, de l'Iran, du Vénézuela, probablement, la Russie, peut-être, en étant désavouée par les Etats-Unis, l'Inde, la France, l'Angleterre, l'Allemagne, Union Européenne, etc, sans que cela ne traduise hélas qu'elle abandonne tout à fait une ambition en matière de rang moral à assumer au plan international. Ha, pardon, j'oubliais sans doute le Soudan parmi les soutiens dont peut se prévaloir la Chine.
Libre à la Chine du XXe siècle, donc, d'assumer cette dialectique.

La crise du Tibet est tout ce qu'on veut, la Chine peut considérer que c'est un complot de "Océan de Sagesse" qui est le nom du Dalaï Lama "et de sa clique" contre elle, mais peut-être est-elle là, cette crise, pour placer une des puissances majeures du monde devant ses responsabilités. Quand elle a fait acte de candidature pour les JO de Pékin, elle a prétendu à quelque chose qui n'est pas une occasion de propagande. J'ai un trop grand scrupule à son égard, un trop grand respect pour la nation chinoise, pour lui contester sa sincérité.

J'aimerais savoir enfin si les positions exprimées par M. Qu Xing reflètent, aujourd'hui, l'état d'esprit du président Hu Jintao.
Cela importe car ce n'est pas tant la doctrine du parti communiste chinois qui est importante, que la pensée du président chinois et sa propre souplesse. Un parti, un régime, une organisation politique ou administrative, un système, n'ont pas de conscience personnelle, un homme oui. A condition, bien sûr, qu'elle soit alimentée et nourrie correctement ce à quoi les libertés fondamentales de l'expression et de la conscience doivent, normalement, participer.

C'est très bien pour la Chine, et pour nous, de la savoir si performante pour fabriquer des micro-ondes, des ordinateurs individuels, pour se hisser parmi les grandes puissances en matière d'espace et de technologies de pointe, si prompte à faire pousser des villes comme des champignons et d'y bâtir des immeubles qui tutoient le ciel, mais il ne faut pas oublier de "fabriquer" des hommes, et ne pas leur dénier ce qui les fait hommes.

Enfin, je reste convaincu, minoritairement, de l'utilité des Jeux de Pékin et de la participation à la cérémonie officielle.
Ils diront quelque chose de la Chine d'aujourd'hui et il ne me semble pas incongru d'être sur place, d'accepter l'invitation, de la respecter, pour entendre cette vérité profonde de la Chine qu'elle a à dire au monde.
Elle ne peut pas y échapper désormais.
Et nous en prendrons acte, sobrement et avec la sérénité de ceux qui peuvent s'appuyer sur de solides valeurs.

Voilà ce que je crois utile de dire.

En hommage au petit vieux qui priait malgré la totale conscience du sort qui allait lui échoir et

"pas davantage, d'ailleurs, que la proposition de médiation dont on voit mal comment un Etat aussi sûr de sa force, et avec quelle arrogance, pourrait l'accepter. "

La Chine l'a d'ailleurs refusée tout en en rajoutant une petite couche qui revenait à faire savoir qu'elle ne souhaitait pas de réception officielle du Dalaï Lama par la France. Autrement dit, on se mêle de sa politique intérieure, elle réplique en se mêlant de qui il nous plaît ou non de recevoir !
Personnellement, je pense comme vous qu'il ne sert de rien de parler aux gens autre chose que le langage qu'ils comprennent et jusqu'à présent, seul le Dalaï Lama en menaçant de se retirer a manifestement parlé à Pékin un langage compréhensible par Beijing, soit en résumé: "Ou c'est moi que vous ne pourrez plus incriminer si je me retire ou c'est le bordel intégral", car pas plus que les chinois eux-mêmes, les tibétains ne paraissent connaître les demi-mesures !!

"Je ne trouve pas du tout ridicules les comportements protestataires, à Athènes, de Reporters sans Frontières."

Le problème comme l'ont bien vu les grecs dont ne dépend pas l'avenir du Tibet, c'est que c'est un symbole national grec qui en a fait les frais et pourtant les porteurs du nouveau symbole auto institué des jeux olympiques ont pu s'exprimer à la télévision française pour s'en expliquer tandis qu'un chinois s'étant simplement exprimé sur le net a pris cinq ans d'emprisonnement grâce à son fournisseur d'accès qui mériterait d'être lui-même boycotté pendant un certain temps de façon à lui parler le langage qu'il comprend lui-même et ça, Dany le Rouge toi qui nous donne de grandes leçons de civisme européen sur France2 à nous qui ne sommes pas capables de penser tout seuls par nous-mêmes, commencer par balayer devant notre propre porte tout en ne portant pas préjudice au peuple chinois lui-même ni aux sportifs, me paraît déjà plus pertinent que d'appeler au boycott des jeux.
Donc sur le modèle d'une minute de silence ou de l'extinction de toute lumières électriques de telle heure à telle heure, pendant un temps à déterminer, plus de connexions sur les moteurs de recherche et fournisseurs d'accès qui livrent la vie privée de leurs clients aux tortionnaires d'état et plus de publicité non plus, me semblent des méthodes plus adaptées que de donner au peuple chinois l’image d’une bande de braillards gaulois qui ne savent pas se tenir et leur paraissent davantage insultants qu’autre chose ! Comme l’a si bien dit la chinoise hilare interviewée sur je ne sais plus par quel média : « On s’en fout ! » sous entendu des tigres de papier (le tigre est le symbole de l'Occident)!

Pour en revenir au langage que comprend un Etat souverain fort, je ne pense pas que nous soyons prêts à le lui tenir ! Malgré tout, il ne devrait pas être inutile de se pencher sur les conditions dans lesquelles la Chine a négocié la tenue des jeux olympiques 2008 sur son territoire et qui sont semble-t-il la présence de journalistes ainsi que la garantie de leur sécurité, notamment au Tibet.
Donc, à partir du moment où du contractuel n'est pas respecté, il n'y a plus qu'à faire la même chose mais de façon à ce que le message passe clairement et j'interpelle nos grands sinologues afin qu'ils émettent des idées réalisables et les soumettent à leurs gouvernements respectifs de façon à rappeler à la Chine qu'il y a dans l'un des idéogrammes utilisés pour dire 'convention' ou encore 'contrat', non pas tout à fait des anneaux liés entre eux mais presque, à savoir des flèches liées en une botte qui se devait notamment d’être déposée lorsqu'on 'en appelait à' la Justice !

sbriglia

"...ce n'est pas le poing levé qu'on attendra d'eux mais une attitude, un défi, une solidarité, une fierté qui viendront signifier au monde leur présence, leur triomphe en même temps que leur civisme. Je leur fais confiance. "

Monsieur l'avocat général Bilger (comme dirait Laboca) vous rêvez ! A part le poing ganté levé, qui date un peu, que proposez-vous ?... Que la Manaudou enlève le bas sur le podium ? Non bis in idem... que le successeur de Caristan passe sous les haies ? Que notre lanceur de javelot l'envoie sur les officiels ? Que notre équipe de concours complet joue les Lady Godiva ? Que nos judokas arborent des ceintures roses ?...

Fugace impression, en vous lisant, que cette fois, au moins, votre tir a loupé la lucarne...

(...enfin,nous aurons découvert "irénique"... qui, ici, n'a rien d'aragonesque)

Thierry SAGARDOYTHO

Cher Philippe,
Avez-vous écouté T. Lévy hier soir chez F. Taddéï ? Ce dernier, que vous tenez en estime, en profitait pour dénoncer notre propre cynisme à l'égard de la violation des Droits de l'Homme dans les prisons françaises, rappelant que si l'on était plus sourcilleux sur cette question strictement interne, nous aurions plus de distance à l'égard de la Chine et peut-être aussi plus de crédit dans cette dénonciation... L'Avocat Général que vous êtes partage-t-il cette analyse ???

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