Apparemment, il convient de se méfier des réussites éclatantes ou même estimables. Les fiascos, aujourd'hui, ont plutôt la faveur des politiques. Nadine Morano, sèchement battue aux élections municipales, est nommée secrétaire d'Etat. La défaite à Toul donne la gloire à Paris. Jean-Marie Bockel, pour qui s'intéresse à la francophonie, semblait n'avoir pas démérité, loin de là. Il est, par conséquent, chargé des anciens combattants, catégorie très respectable mais qui, à l'échelle gouvernementale, ne constitue pas un vecteur essentiel.
Et il y a des échecs insolents si on peut galvauder cet adjectif généralement attaché aux triomphes professionnels indiscutés. Je pense, en ces temps d'arrivées et de départs, à Georges-Marc Benamou et à la virulente polémique qui a suivi sa nomination à l'Académie de France à Rome, la Villa Médicis.
Le citoyen, même le plus informé, cherchant à débusquer derrière les lignes et les commentaires la réalité des faits et des pratiques, ne peut prétendre connaître dans le détail l'activité d'un Conseiller culturel au cabinet du président de la République. Il est possible que des choses nous aient échappé et que notre ignorance nous ait fait manquer l'excellence de séquences où M.Benamou se serait révélé au meilleur de lui-même. Après tout, ce n'est parce que ce personnage a glissé et oscillé d'un président l'autre, comme dirait Céline, et qu'il est honni par la gauche et notamment par Pierre Bergé que nous devons forcément présumer un maigre bilan de sa part.
Cette réserve faite, il ne s'est peut-être rien passé de capital entre ses quelques frasques arrogantes du début et ses différends de la fin avec des responsables de l'audiovisuel ou la ministre de la Culture. Un tel tableau manifesterait plus le caractère difficile et dit-on vaniteux de ce conseiller que la qualité de sa politique.
Pourtant, il a été nommé à ce poste prestigieux. Si on admet que celui-ci aurait dû échoir à quelqu'un dont il aurait été la juste récompense, force est de se demander pourquoi de tels errements sont possibles dans un Etat et une République que le candidat Sarkozy avait rêvé irréprochables. On n'ose pas songer, ce qui serait une solution de facilité pour expliquer cette déviation, aux intrigues de couloirs et aux coups fourrés. Il y a nécessairement une analyse plus profonde à tenter et qui pourrait tenir à la vision d'une démocratie exemplaire mais qui aurait pour vocation de laisser place, en certaines circonstances et pour certains lieux, à des choix régaliens et à des préférences présidentielles. L'irréprochable sur ce plan ne concernerait pas l'Elysée, en quelque sorte.
Il est hors de question de m'immiscer dans la controverse qui oppose Olivier Poivre d'Arvor (qui a écrit une lettre ouverte au président - le site du Nouvel Observateur et Bibliobs) à Georges-Marc Benamou. Le premier connaît pourtant Beaumarchais qui a déjà tout éclairé : "il fallait un calculateur, ce fut un danseur qui obtint le poste". Rien n'a changé, depuis. Je comprends qu'Olivier Poivre d'Arvor se soit rappelé avec une nostalgie aigre les compliments de Benamou évoquant, pour la Villa Médicis, "d'excellents candidats, notamment Olivier Poivre d'Arvor". Toujours est-il que ce poste lui a échappé et que Georges-Marc Benamou se l'est vu approprier comme cadeau de départ.
Pour ma part, je croyais à la valeur de cette exigence - l'Etat irréprochable - et je continue d'y adhérer avec évidemment moins de fraîche naïveté qu'avant. Cet Etat qui se doit d'être exemplaire intégre l'Etat de droit mais le dépasse, tant sa substance touche l'ensemble des facettes d'une société, politiques, économiques, administratives et culturelles. Aucune notion n'est plus importante pour un magistrat. D'abord, c'est un Etat "irréprochable" que la magistrature a la mission de représenter dans son activité quotidienne pour peu qu'on néglige les arguties sur Etat et société. C'est sous l'égide de cette démocratie éthique que le judiciaire accomplit ses tâches et celles-ci seront d'autant mieux assurées et comprises par les citoyens que leur source républicaine sera insoupçonnable. Que l'Etat soit irréprochable et c'est le gage d'une justice honorable et honorée. Mais cet Etat exemplaire, c'est aussi celui dont les magistrats, comme tous leurs concitoyens, ont vocation à recueillir les bienfaits dans leur existence professionnelle comme dans la sphère civile. Autrement dit, je n'ai pas perçu ce slogan de campagne comme un engagement creux et vain mais comme l'affirmation d'une rigueur républicaine qui saurait soumettre à la morale et au mérite les expressions de l'Etat et ses choix, même les plus politiques.
En ce sens, il me semble que ce n'est pas forcer le trait que de soutenir le caractère indivisible de ce caractère irréprochable. Comme la peine de mort hier dont l'abolition, sur le plan du principe, ne pouvait laisser subsister aucune exception, la perfection éthique d'un Etat ne saurait tolérer la moindre entorse du haut de l'impérium présidentiel, de ses décrets toujours à justifier jusqu'au bas d'une organisation administrative et de ses postes les moins exposés. De la sophistication des mécanismes de pouvoir jusqu'à l'évidente simplicité des rouages les plus familiers et quotidiens. Pour peu qu'une nomination décide de se soustraire à l'entendement commun, qu'elle apparaisse comme la cause d'un scandale et non la conséquence d'un mérite, se trouve touché tout l'édifice fragile d'un Etat et de la démocratie qui l'irrigue. Rien ne se perd de ce qui porte atteinte, fût-ce de manière dérisoire, au bon sens et à l'impartialité qu'on attend de l'Autorité qu'on a élue. Rien ne se crée si ne sont pas sans cesse colmatées les fissures par lesquelles l'injustice et l'incompréhension ont frayé leur chemin. Il faut boucher les voies du désordre et du déséquilibre comme on bouche des voies d'eau.
Aussi, ce n'est pas faire trop d'honneur à Georges-Marc Benamou que de lui consacrer presque tout un billet. Sa situation, son pouvoir élyséen et sa chance surprenante renvoient au paradoxe d'un échec insolent rétribué au prix fort. Il y a quelque chose qui fait plus qu'agacer le citoyen dans cette étrangeté. Cela n'appelle pas l'indulgence pour les foucades d'un Pouvoir dont on comprendrait trop bien les abus. C'est presque de la révolte devant le "bon plaisir" d'un Etat qui tient si peu compte des fiascos qu'il ne les impute pas à charge. Cette mansuétude est d'autant plus étonnante que le président de la République, ailleurs, n'a pas cessé de de s'en prendre aux "patrons voyous" dont les échecs rendraient scandaleux leur "parachute doré". Le "parachute doré" de Georges-Marc Benamou, c'est la Villa Médicis.
Enfin, qu'on ne vienne pas me reprocher de désigner nommément et de viser clairement. Je sais bien que le confort, quand on fait référence à des attitudes personnelles, consiste à disserter vaguement d'idées pour s'éviter d'avoir à cibler. Il y a des moments, il y a des sujets qui imposent le combat singulier. Il en est d'autres qui nécessitent le débat conceptuel. Il n'y a aucune inélégance à dénoncer les êtres quand, jamais, on ne s'attaque aux faibles.
On n'a plus d'autre choix que de souhaiter bonne chance à la Villa Médicis entre les mains de Georges-Marc Benamou.
"La République irréprochable est celle qui qui ose faire le choix du mérite et de la compétence, nous en sommes loin". C'est tristement vrai, hélas, cela continue avec N.S. G.M.Benamou est indigne d'assumer les fonctions de directeur de la Villa Medicis, il n'en possède ni la classe ni la culture. J'ai occupé des fonctions politiques directives, j'ai abandonné sans être battu, cruellement déçu de ce que j'avais connu. Des années après, j'ai voté en mai dernier pour N.S, j'avais naïvement cru à une ère nouvelle et claire, je me trouve trompé. A gauche, je n'y croyais plus, pour la connaître. A l'orée de ma vie, c'est triste, je ne sais quoi dire à mes petits-enfants lorsque qu'ils me font l'honneur de m'écouter. Je ne dois pas être le seul grand-père à songer ainsi, ce n'est pas une consolation.
Rédigé par : francis | 24 mars 2008 à 19:03
@ Jean-Dominique
Ce n'est pas que je pense ces pratiques meilleures. Je les juge, hélas, très habituelles et assorties à ce qui est pratiqué généralement et depuis des lustres dans toutes les strates de l'Etat, des Collectivités et des Administrations.
Quand Nadine Morano est nommée secrétaire d'Etat, ce n'est pas parce qu'elle a échoué dans une élection qui me dérange en premier.
C'est que je pense, si j'en m'en tiens à sa position au moment de la censure par le CC de la rétention de sûreté, qu'elle n'a ni l'épaisseur, ni la hauteur de vues, ni la culture politique pour exercer une fonction de secrétaire d'Etat ou de ministre.
Et que choisir l'ordinaire en place de la compétence et de l'épaisseur, c'est ce qui garantit le mieux le maintien des conservatismes et des immobilismes qui plombent.
Rédigé par : Véronique | 24 mars 2008 à 13:56
@ Véronique
Les autres locataires de l'Elysée n'avaient pas tonitrué la rupture, fustigé les compromissions de la pratique politique, annoncé une retraite pour habiter la fonction présidentielle en terminant sur un yacht de milliardaire.
Là où NS fait très fort, c'est qu'il supplante ses prédécesseurs dans le copinage à outrance, la pratique est orgueilleusement intensifiée en dépit de tout mérite visible. Dans quel gouvernement précédent, de droite ou de gauche, a-t-on jamais vu une personnalité battue par le suffrage universel être récompensée de ce désaveu populaire par un ministère ? Ni Chirac ni Mitterrand n'ont jamais songé à installer au coeur même du cabinet présidentiel un conseiller chargé de la Corrèze ou de la Nièvre, comme si le chef de l'Etat avait quelque légitimité naturelle à ses anciennes féodalités.
La catalogue des fumisteries sarkoziennes est déjà fort long pour un temps si court.
Il vous est loisible de trouver ces pratiques meilleures que les précédentes, je les considère pour ma part comme un des sommets rarement atteints de la vulgarité politique.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 23 mars 2008 à 19:49
Si,
Si tu peux rester calme alors que, sur ta route,
Un chacun perd la tête, et met le blâme en toi;
Si tu gardes confiance alors que chacun doute,
Mais sans leur en vouloir de leur manque de foi;
Si l'attente, pour toi, ne cause trop grand-peine:
Si, entendant mentir, toi-même tu ne mens,
Ou si, étant haï, tu ignores la haine,
Sans avoir l'air trop bon, ni parler trop sagement;
Si tu rêves, - sans faire des rêves ton pilastre;
Si tu penses, - sans faire de penser toute leçon;
Si tu sais rencontrer Triomphe ou bien Désastre,
Et traiter ces trompeurs de la même façon;
Si tu peux supporter tes vérités bien nettes
Tordues par les coquins pour mieux duper les sots,
Ou voir tout ce qui fut ton but brisé en miettes,
Et te baisser, pour prendre et trier les morceaux...
Rudyard Kipling
Rédigé par : Marie | 23 mars 2008 à 16:36
@ Jean-Dominique
Evidemment, à vous lire, ce type d'usages - un poste ou une fonction comme récompense ou/et comme le fruit d'intrigues - ne trouve sa consécration qu'avec la présidence de NS.
Qu'en est-il, par exemple, des nominations dans la haute fonction publique ?
Un monde clos, avec ses seules références, s'est constitué à côté d'une société. Il s'autogére et se suffit à lui-même, avec la mise en avant de critères qui ne visent qu'à l'auto-reproduction et au maintien d'un univers d'abord centré sur lui-même.
La République irréprochable, est celle qui ose faire le choix du mérite et de la compétence.
Nous en sommes loin. Et ce, depuis très, très longtemps.
Car pour cela, encore faut-il, dans l'esprit des dirigeants décideurs vouloir et savoir évaluer une compétence. Et être conscient que celle-ci reste encore le meilleur outil pour répondre à un besoin ou pour améliorer une situation problématique.
Rédigé par : Véronique | 23 mars 2008 à 11:03
"C'est presque de la révolte devant le "bon plaisir" d'un Etat qui tient si peu compte des fiascos qu'il ne les impute pas à charge."
Cela révèle également le monde de références de ce qu'il est convenu d'appeler les élites.
Non pas désirer un poste ou une fonction au regard de ce qu'il (elle) permet de transformer et d'améliorer. Mais parce que ce poste ou cette fonction ne définit et ne traduit que les univers des uns et des autres, leurs usages et leurs règles tacites.
Par extension, d'une façon plus grave et plus préoccupante que le sujet la Villa Médicis, la non prise en compte des besoins d'une société.
Ces besoins restent ignorés par ceux qui, croient-ils, comptent. Seul compte le maintien de leur position dans une échelle de références rétrécies à ce qui doit leur revenir, mécaniquement et de façon indiscutable... de droit.
Rédigé par : Véronique | 23 mars 2008 à 08:51
Bonjour !
J'aimerais votre opinion à ce sujet :
Pensez-vous donc que les démocraties devraient utiliser le boycott des JO contre la répression meurtrière des militaires chinois au Tibet ?
Pensez-vous au contraire qu'il ne faut pas toucher aux JO "car ce serait pénaliser les sportifs" ?
Pensez-vous que la taille du marché chinois mérite que l'on ferme les yeux ?
Rédigé par : isabelle | 22 mars 2008 à 22:52
Vous, l'homme de justice, semblez découvrir que l'on ne peut faire confiance à un avocat.
Pour ma part, il y a belle lurette que j'ai constaté cette incompatibilité !
Rédigé par : Marie | 22 mars 2008 à 18:30
Lorsqu'on observe les candidats qui ont remporté les municipales on la fâcheuse impression que beaucoup ont gagné au Loto. Il n'y a plus de rationalité, en 2008 assister à des scènes de liesses après une victoire aux municipales rend pessimiste. La gestion d'une commune n'est pas chose aisée, mais peu importe, pourvu que l'ivresse du succès dure longtemps aux frais du contribuable.
Rédigé par : SR | 22 mars 2008 à 17:41
Sans rire, votre langue a des accents cicéroniens !
Mais il fallait une solide dose de naïveté pour accorder un quelconque crédit à N. Sarkozy en matière d'irreprochabilité ! Ministre de l'Intérieur, il avait une pratique barbouzarde très consommée, jouant des féodalités avec la maestria de son mentor Pasqua. Acoquiné avec toutes les fripouilles de son département (les Aeschliman, Ceccaldi et autres Balkany), il s'est doté, à l'Elysée, d'un conseiller technique chargé ... des Hauts-de-Seine, enjeu présidentiel s'il en est, sans que l'on bronche sur cette étrangeté ! Ses deux vassaux de Neuilly se sont fait bananer l'un après l'autre, soit, mais dans le registre des prébendes, NS a du métier. Et ceux qui le connaissent bien, je veux parler des habitants de Neuilly, ne s'y sont pas trompés. Même le fiston a dû trahir Papa pour s'imposer au Conseil Général.
Vous avez élu un coquin, un malin, un fumiste, je ne me suis pas fait faute de l'avoir écrit ici les mois précédents, Un Concino Concini, un Lorenzaccio dont le courtisan Benamou servira la gloire dans la villa éponyme.
Je continue à me marrer comme je l'avais prédit. 53% ou pas, cet homme est illégitime à cette fonction.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 22 mars 2008 à 17:22
Ne soyons pas naïf ! Le fait du Prince a toujours existé, y compris (voire surtout) sous Mitterrand.
NS ne fait que pratiquer ce qui existait déjà.
Rien de nouveau sous le soleil...
Rédigé par : toto | 22 mars 2008 à 16:40
A cette nomination du fait du prince, je me suis aussi souvenu de cette promesse du candidat en campagne, défenseur d'une république irréprochable seule à même d'assurer la cohésion juste et républicaine du lien social... Entretemps, le candidat a été élu et le décorum a, comme à son habitude, tout emporté sur son passage pour ne retenir que le monarque toujours plus absolu !
Amaury Jacquet
Rédigé par : Jacquet | 22 mars 2008 à 15:13
Pourquoi, finalement, la direction de ce prestigieux établissement est-elle tant convoitée ? Les enjeux sont-ils à la hauteur de la puissante indignation générale ? Une question candide sans doute, mais que nombre de Français se posent sans doute aussi.
Rédigé par : Philippe Dermagne | 22 mars 2008 à 10:55
Réquisition modérée à l'encontre de l'assassin de René Bousquet. Plus sévère à l'encontre de Maxime Brunerie qui n'est pas plus fasciste que votre voisin. La justice a été mise sous pression, alors que Jacques Chirac avait besoin de reprendre des couleurs. Bernadette son épouse a instrumentalisé cette tentative d'assassinat..!! Et pour celui de Delanoë on a préféré décider qu'il était irresponsable !!
Si je suis assassin de gauche ou proche du Front national, aurai-je la même clémence ?
Merci de me répondre avec équité comme vous savez brillamment le faire !
H.H
Rédigé par : hervé hubert | 21 mars 2008 à 19:51
Il est "très mode" de dire des gens connus qu'ils sont vaniteux ; ce n'est heureusement pas toujours le cas.
Rédigé par : mike | 21 mars 2008 à 18:15
Mr Bilger,
Vous parlez du "bon plaisir" de l'Etat mais tout le monde aura compris qu'il s'agit de celui du chef de l'Etat.
Serait-il devenu un "président voyou" ?
Je suis aussi en colère que vous et il y a des jours ou je trouve qu'il aurait besoin de 2 bonnes claques. S'il n'a pas compris que les municipales étaient la première, alors il ne faudra pas qu'il se plaigne quand la 2ème tombera.
Rédigé par : Polochon | 21 mars 2008 à 16:34
J'ai lu il y a quelques jours la lettre de Poivre d'Arvor frère parue sur Bibliobs.fr
Elle m'a stupéfié.
Tant de puérilité, d'aigreur, de glorification de soi qu'elle m'a fait penser à la lettre d'un enfant mécontent de n'avoir pas eu son joujou, jaloux de son petit camarade.
Réagir comme il l'a fait prouve qu'il n'était pas l'homme de la situation et la teneur de sa missive, le besoin d'aide d'une assistante maternelle.
Quant à Georges-Marc Benamou, je ne le connais pas suffisamment pour apporter un quelconque jugement.
Rédigé par : Patrick PIKE | 21 mars 2008 à 12:59
Cela dit l'exemple vient aussi d'en bas. Réélire les Balkany (ah, Mellick cette fois a été battu mais vraiment d'un cheveu) et consorts, malgré - je ne veux pas croire que ce soit "grâce à" - leurs batteries de casseroles ne conforte-t-il pas la médiocratie actuelle ?
Rédigé par : catherine A. | 21 mars 2008 à 11:48
Il y a une très intéressante sculpture devant la villa Médicis, c’est un grand arbre lesté de gros cailloux fixés par des cordages à la naissance de ses branches. Comme on n'y voit le panneau : « Attention, ne pas stationner sous l’arbre », j’imagine que le matériau n’en est pas de la pierre. Ça m’a fait plaisir en tout cas de voir considérer des tels échafaudages comme de l’art, étant donné que lorsque, étant jeune, je me suis blessée en travaillant exactement sur le même concept, mon père citait toujours l’épisode en dernier recours, au titre de preuve irréfutable d’une imbécillité congénitale qui expliquait tout le reste…
En ce qui concerne la nomination du pourfendeur du piratage Internet, le chroniqueur du 2d septennat de François Mitterrand, 2d mandat dont certains ont peut-être accepté l’augure, l’AFP précise que ce conseiller présidentiel pour la culture et la communication avait « décidé de revenir à ses activités premières, l’écriture et le cinéma », et devait en particulier « s’investir dans l’adaptation pour le cinéma de l’un de ses romans, ‘Le fantôme de Munich’ ».
Il semble donc que, comme le suggère Pierre de Gasquet, on ait davantage affaire à une activité de pensionnaire de la célèbre villa, au service de soi-même, plutôt que de direction au service d’une institution et d’un projet culturel élargi à autrui.
Le nouveau directeur au pied levé commente sa propre nomination dans le Figaro et en tant qu’elle récuse semble-t-il un engagement précédent à l’égard d’Olivier Poivre d’Arvor en expliquant que la déception dont le philosophe diplomate fait montre publiquement prouve simplement qu’il se désintéresse de sa mission actuelle de directeur de Cultures France, organisme chargé de la promotion des échanges internationaux, et qu’ainsi « il se tire une balle dans le pied. » Souhaitons néanmoins à Gmb de ne pas, pour sa part, se casser trop de dents sur ses fruits, ni finir assommé sous ‘l’arbre aux cailloux’ !!
La précédente direction de la Villa (qui avait également assumé une précédente direction de l’école des arts décoratifs), ne semble pas avoir été consultée sur la pertinence du choix, pas plus que les services compétents du ministère de la Culture. Mais il n’y a pas lieu de s’en étonner, puisqu’il s’agit dit-on d’une auto-promotion, or qui mieux que Benamou lui-même sait en effet que Benamou est qualifié pour le poste ?! Spécialiste de l’Internet, il est donc tout à fait qualifié pour jouer de la souris en traçant son chemin dans les carrés multicolores du très beau logo interactif de la page d’accueil de la villa : http://www.villamedici.it
Monsieur l’avocat général, pour se faire une opinion sur la connaissance et les arts autrement que pas ouï-dire, il faut s’y intéresser par soi-même. Il n’est donc pas dit que la nomination de Benamou ait été arrêtée sur d’autres critères que celle de David Martinon qu’il est question d’expédier faire ses classes à New York : autrement dit « Du vent, du balai ! Au diable les faiseurs de pagaille le plus loin possible de l’Elysée. » C’est cependant oublier que la santé des racines fait la beauté de feuilles et du tronc et non l’inverse !!
Quant à Sarcosette, qui peut se prévaloir d’un vague air de famille quant au physique mais pas quant au talent avec Angela M., spécialiste de l’homoparentalité et partisane de l’euthanasie mais qui a l’amour des animaux et des enfants ce qui permet de beaucoup lui pardonner, on voudrait bien savoir ce qu’il y avait sur la fameuse cassette avant qu’elle ne parvienne vierge sur le bureau de l’un de vos collègues nancéens. Car il faudrait être un drôle de fumiste pour risquer de se faire pincer pour chantage sur du vent ! Autant se lancer dans la calomnie, ça coûte moins cher à l’arrivée dès lors que les faits invoqués ne sont pas susceptibles d’entraîner de sanctions judiciaires, administratives ou disciplinaires mais simplement électorales comme dans le cas de l’ex-gouverneur de New York Eliot Spitzer auquel succède David Paterson qui avoue le lendemain de son investiture avoir trompé son épouse mais une fois seulement et dans des conditions « honnêtes » puis s’être tenu à carreau depuis! - cinq ans d’emprisonnement et 75.000€ d’amende pour la menace de chantage (art.312-10 CP) et sept ans d’emprisonnement et 100.000€ d’amende lorsque la menace a été mise à exécution (art.312-11CP) –
Pour revenir aux choses sérieuses, avant de relancer un débat sur l’autorisation d’aider les électeurs à mourir occupons-nous une bonne fois pour toute de les aider à vivre correctement !
Rédigé par : Catherine JACOB | 21 mars 2008 à 11:26
Le prince éloigne sans doute un témoin compromettant qui aurait pu rapporter par l'écrit ce qu'il convient de laisser dans l'ombre... des ortolans aux ors trop loins (cactus me tue!) c'est, politiquement, un choix habile même si la morale n'y trouve guère son compte...
Parions que tant qu'il y aura Médicis, médisance sera tue...
Rédigé par : sbriglia | 21 mars 2008 à 10:19
Monsieur Bilger, permettez moi de vous reprendre. Vous n'avez rien compris ! Monsieur Benamou en avait assez des hôtels 3 étoiles, il rêvait sans doute d'un peu de paix, il s'est trouvé une Villa, un peu loin peut-être à votre goût ?
On doit à l'Italie le valeureux L. Ponticelli, on leur envoie Benamou !
Ne dit-on pas, loin des yeux, loin du coeur ?
Rédigé par : Marie | 21 mars 2008 à 08:55
Il existe aussi des réussites insolentes : regardez l'élection de Rachida Dati dans le 7ème arrondissement. Tel à Neuilly, il est des secteurs où quel que soit le cheval qui dispute la course, l'étiquette qui l'orne lui assure la qualification. Hélas, il existe d'autre Benamou dans le gouvernement actuel et qui sont hélas bien plus préoccupants pour l'activité politique de cette législature que M. Benamou pour la villa Medicis !
Rédigé par : Thierry SAGARDOYTHO | 21 mars 2008 à 08:42
Georges-Marc Benamou est peut-être un ami de Nicolas Sarkozy pour mériter d'être par lui nommé à des fonctions qui théoriquement auraient du revenir à des personnes plus qualifiées que lui.
L'entrée de Nadine Morano dans le gouvernement peut être regardée comme la reconnaissance par Nicolas Sarkozy du militantisme accru de la battue de Toul.
Madame Morano apprendra peut-être à bien se tenir, maintenant qu'elle est membre du gouvernement.
A la différence de l'Avocat général Bilger, je doute que la notion de francophonie soit pertinente pour comprendre l'éviction de Jean-Marie Bockel du département dit de la coopération.
Cette éviction semble être plutôt le signe que Nicolas Sarkozy adhère à la françafrique. Ce dernier a apparemment cherché à donner satisfaction aux vieux ou jeunes dictateurs criminels de l'Afrique francophone centrale : Bongo, Sassou-Nguesso, Deby, Biya et les autres, lesquels n'avaient pas aimé les critiques formulées par Jean-Marie Bockel à l'encontre de leur gouvernance connue pour donner dans le mensonge, le vol et le crime de sang.
La froideur est une qualité souvent requise en politique. Le Président Sarkozy n'en est pas dénué. La France ne pouvait se permettre de froisser durablement ceux qui, bien qu'étant des dictateurs criminels vis-à-vis de leurs peuples, garantissent ses intérêts, notamment pétroliers.
Rédigé par : LABOCA | 21 mars 2008 à 01:46