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01 mars 2008

Commentaires

Nicolas

A Barbara

Ce qui me scandalise, c'est la propagande médiatique en France. Preuve : d'avance vous avez utilisé le mot terrorisme pour qualifier les FARC, alors que le terroriste est bien Uribe. Que notre presse ne veuille rien savoir et suive obstinément la propagande US sur les FARC narcotrafiquants et Uribe le démocrate (dans un pays où seulement 40% de la population vote et où Uribe obtient 60% de ce reste minoritaire), alors que les documents abondent sur les liens entre le dit Uribe et le narcotrafic, prouve ce qu’est le système de propagande médiatique pour reprendre le terme de Chomsky analysant la presse étasunienne. Ce qui est navrant c’est d’en lire les résultats dans les nombreux forums qui fleurissent sur le net. Je me suis amusé à lire ce qui se disait en toute bonne foi sur l’affaire de l’assassinat colombien, sur de nombreux blogs français. En gros : les FARC sont des terroristes; les internautes approuvent dans son ensemble les actions de Uribe. Beaucoup disent que la pauvre Ingrid était l’otage d’une bande d’ignobles assassins trafiquants de drogue qui depuis des années l’instrumentalisaient. Le stéréotype a été ancré chez nous à coup de milliards déversés chez nous, l’argent de la drogue a dû être employé mais il ne provenait pas de ceux qu’on croyait. Celui qui est un narcotrafiquant pour l’Amérique latine, un fasciste lié au paramilitaires assassins, c’est Uribe. Voici un parmi d’autres qui tous vont dans le même sens, Uribe est un narcotrafiquant et les Etats-Unis qui le portent à bout de bras le savent :

1°) Un rapport secret étasunien mouille le président colombien dans le trafic de cocaïne. Embarrassé, Washington parle d’« information brute non évaluée ».

Pablo Escobar a-t-il été le parrain politique d’Alvaro Uribe ? Un document des services secrets militaires étasuniens publié lundi par Newsweek a relancé la polémique sur les liens douteux entretenus par le clan du président colombien. Dans ce rapport dressé en 1991, M.Uribe –alors sénateur– est présenté comme un « ami proche » et un « collaborateur » de feu Pablo Escobar, grand patron du Cartel de Medellin décédé en 1993. A en croire l’hebdo étasunien, le jeune Uribe aurait même fait ses premières armes en politique lors de la campagne électorale qui mena le mythique narcotrafiquant, alors au faîte de sa gloire, à la Chambre des représentants. Bogotá et Washington ont immédiatement réagi, en minimisant la portée du document. L’affaire n’en est pas moins gênante pour un Alvaro Uribe empêtré dans ses négociations avec les paramilitaires et déjà préoccupé par son éventuelle réélection en 2006. Le président se serait d’autant mieux passé de figurer dans ce véritable Who’s who du narcotrafic qu’il est régulièrement accusé de collusion avec les milices d’extrême droite, elles aussi fortement impliquées dans la production de cocaïne. Surtout que, cette fois, le brûlot cité par Newsweek n’émane pas d’un quelconque groupuscule gauchiste, mais de la Defense Intelligence Agency (DIA), l’équivalent militaire de la CIA.

2°) Contre les extraditions

Rédigé en 1991, mais tenu secret jusqu’en mai dernier, le rapport dresse la liste d’une centaine de personnes qui seraient liées au trafic de cocaïne. Le futur président colombien y figure en 82eplace en ces termes peu ambigus : « Politicien et sénateur spécialisé [dedicated] dans la collaboration avec le Cartel de Medellin dans les plus hauts niveaux gouvernementaux » ! Selon les limiers du DIA, cet « ami proche » de Pablo Escobar aurait non seulement « travaillé » pour son Cartel, mais aurait aussi été « lié » à une « entreprise impliquée dans le narcotrafic aux USA ». La note rappelle d’ailleurs que le jeune et prometteur sénateur était alors un farouche adversaire du traité d’extradition antidrogue que la Colombie s’apprêtait à signer avec Washington. Last but not least, le rapport disqualifie la tant vantée épopée familiale, selon laquelle Alfredo Uribe, père d’Alvaro et grand propriétaire terrien disparu en juin 1983, aurait été tué en résistant à une tentative d’enlèvement par la guérilla des FARC. Le document de la DIA soutient en effet qu’Alfredo Uribe a été « assassiné pour ses liens avec les narcotrafiquants ».

Maigre consolation, le président colombien figure en fort bonne compagnie sur la liste étasunienne, puisque, outre Pablo Escobar et ses hommes de main, on y trouve des politiciens, des avocats, des hommes d’affaires, le cubain de Miami Leonel Martinez, deux membres de l’ETA, quelques guérilleros et « paras » colombiens, un insurgé péruvien, le chanteur Carlos Vives et l’ex-président panaméen Manuel Noriega !

3°) Démentis

La présidence colombienne a immédiatement réagi à la publication du document par Newsweek, estimant que ces accusations étaient anciennes et que M.Uribe les avait déjà démenties lors de sa campagne électorale victorieuse de 2002. Bogotá indique en outre « étudier » l’opportunité d’une plainte contre l’hebdo étasunien.

Sur le fond, toutefois, la présidence s’est contentée de réitérer sa version de la mort d’Alfredo Uribe et de souligner que jamais la Colombie n’avait extradé autant de narcotrafiquants vers les USA que sous la présidence d’Alvaro Uribe. Celui-ci a d’ailleurs reçu le soutien sans réserve de Washington, qui souligne la « bonne coopération » antidrogue des autorités colombiennes. Et s’il a authentifié le document de la DIA, le Pentagone a averti que cette note contenait « de l’information brute non encore évaluée ». Une version accréditée par la presse colombienne, qui a relevé quelques inexactitudes manifestes dans le document.

4°) « Exact à 95% »

Interrogé par Radio Caracol, Joseph Contreras, l’auteur de l’article, s’est dit « surpris » qu’Alvaro Uribe n’ait même pas voulu contester ses présumés liens avec le Cartel et surtout avec son parrain. S’il a admis que le document de la DIA contient effectivement des erreurs factuelles, le journaliste assure avoir « vérifié minutieusement » son contenu et affirme que « 95% ou 96% » de son contenu est avéré. Auteur d’un récent livre-enquête sur le président colombien, Joseph Contreras a aussi rappelé que l’amitié de Pablo Escobar pour le père d’Alvaro Uribe était de notoriété publique, le parrain de Medellin ayant affrété un hélicoptère et publié divers encarts dans la presse lors de l’enterrement du latifundiste.

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Catherine JACOB

Barbara

Principe de non ingérence et principe de souveraineté nationale vous connaissez ? L'impérialisme humanitaire défendu par Kouchner c'est autre chose cependant. Or, il ne s'agit pas là d'un gouvernement qui maltraiterait ses administrés mais d'un gouvernement qui ne ferait pas assez bien la police chez lui à notre goût.

Barbara

Si je comprends bien ce que nous dit Nicolas, il est scandalisé de ce que le président Uribe ait violé le territoire d'un pays voisin pour éliminer des terroristes qui depuis des décennies rançonnent et enlèvent les citoyens du pays qu'il dirige tout en profitant d'une frontière pour se mettre à l'abri. Pourquoi le président Correa n'avait-il pas fait le ménage ? On peut considérer que c'est lui qui le premier a déclaré la guerre à son voisin en apportant aux terroristes une aide passive.

Catherine JACOB

Nicolas

"Selon Naranjo, l’agence nord-américaine avait détecté un téléphone cellulaire que Reyes utilisait sporadiquement."

Eh oui, je ne sais plus trop qui a dit que seules les bonnes vieilles méthodes qui se passent du miracle technologique sont effectivement susceptibles de faire miracle. Le problème c'est qu'en dehors de la femme de l'inspecteur Colombo que tout le monde connaît sans avoir jamais réussi à la localiser, tout le monde les a oubliées !!!

Nicolas

Philippe Bilger semble critiquer Chavez... Mais aucune critique contre le terrorisme imposé par les Etats-Unis et son pion Uribe.

La politique des Etats-Unis a toujours consisté à déstabiliser de manière permanente la région de l'Amérique latine. Sarkozy a voulu négocier. Cela va dans le sens contraire de la politique américaine. Lorsque Sarkozy s'est adressé à Chavez, toute la presse commence à l'attaquer. Les instituts de sondage le font baisser de manière vertigineuse. Il faudrait que Philippe Bilger lise un peu la presse internationale pour avoir un autre point de vue que la presse française, contrôlée par les Américains et les lobbies sionistes.

Nul n’ignore désormais que l’incursion en Equateur et l’assassinat a été préparé par l’armée nord-américaine jouissant de techniques sophistiquées. Résultat, sur le fond cette crise témoigne de la perte d’influence du président Bush. L’OPEP, à laquelle appartient Chavez, a refusé d’augmenter la production pétrolière après la flambée des cours du pétrole malgré la demande de Bush, les pays pétroliers lui ont répondu que cette augmentation ne dépendait pas d’eux. On ne saurait être plus clair. Même attitude de l’organisation (OEA) des Etats d’Amérique, qui a longtemps été le symbole de la vassalité de l’Amérique latine aux Etats-Unis. Dans sa réunion d’urgence cette organisation a condamné l’incursion en Equateur. Et voici que la France, partie prenante dans cette affaire puisque c’est bien en préparant l’accueil du président français pour récupérer Ingrid Bétancourt que Reyes et 16 compagnons et compagnes ont été assassinés en territoire équatorien (2), continue à discuter avec Chavez la libération de la franco-colombienne. Celui-ci paraît plus décidé que jamais à obtenir cette libération quitte à envoyer 10 bataillons à la frontière pour éviter un nouveau coup fourré de Uribe et de Bush.

Dans toute l’Amérique latine, le 6 novembre dans toutes les capitales y compris à Paris, vont défiler des centaines de milliers de personnes pour réclamer la paix en Colombie, désigner le système mafieux et l’allégeance aux Etats-Unis de ce pays. Ces manifestants vont dénoncer le rôle de ce pays qui est devenu la plate-forme des Etats-Unis et d’un véritable terrorisme d’Etat contre ses voisins. Dans ce pays s’imbriquent des phénomènes que peu de gens connaissent en Europe, rares sont ceux qui savent les liens étroits entre les Etats-Unis et le terrorisme qu’ils imposent à toute l’Amérique latine, les trafiquants de drogue et les paramilitaires payés par l’oligarchie qui font régner la terreur dans la paysannerie indigène (3). Sans cette connaissance de la région il est impossible de comprendre qui sont les FARC et comment ils ont été contraints de devenir guérilleros pour échapper à ce système qui a fait des milliers de morts de syndicalistes, de journalistes. Donc les manifestations qui auront lieu aujourd’hui réclameront la paix, l’indépendance et la fin du terrorisme d’Etat pour la Colombie et elles prendront aussi l’allure d’un hommage à Reyes et ses compagnons autant qu’une exigence de libération des otages.

Si chez nous les milliards déversés dans nos médias, l’incurie intellectuelle de nos journalistes, et le poids d’un système de propagande peut entretenir l’idée de la criminalisation des FARC, voire d’une réaction outrée de Chavez, cette position a du mal à contenir la réalité des faits et surtout l’incontournable évidence de la condamnation unanime de l’Amérique latine et le rôle joué dans l’assassinat par la négociation avec le président français.

Les négociations entre Sarkozy et Chavez se poursuivent

«Le président de la République s’est entretenu aujourd’hui par téléphone avec le président vénézuélien, Hugo Chavez, pour évoquer la situation régionale et la question des otages en Colombie», a annoncé dans un communiqué le porte-parole de l’Elysée, David Martinon.
Peu auparavant, M. Chavez a indiqué depuis Caracas avoir exprimé sa volonté de paix, dans un entretien téléphonique avec Nicolas Sarkozy. «Les deux présidents ont exprimé le souhait que les récents développements n’enrayent pas la poursuite du processus de libération des otages qui restent aux mains des Farc» (Forces armées révolutionnaires de Colombie), a précisé M. Martinon.

Selon le porte-parole, «devant la montée préoccupante des tensions dans la région andine», le chef de l’Etat français «a réitéré son appel à tous les pays de la région et à tous les acteurs concernés à faire preuve de retenue et de responsabilité, afin que soit rapidement retrouvé le chemin du dialogue et de la coopération».

M. Sarkozy «a une nouvelle fois remercié le président Hugo Chavez pour ses efforts qui ont permis la libération de six otages», a ajouté M. Martinon.

Les conditions de l’assassinat de Reyes, l’implication française

Rafael Correa, le président de l’Equateur avait été avisé on le sait personnellement par un coup de téléphone d’Uribe de la mort de Reyes à l’occasion d’une “poursuite à chaud”, mais l’Equateur avait découvert que non seulement il s’agissait d’un bombardement d’hommes et de femmes endormis, mais que les troupes d’Uribe et les conseillers étasuniens étaient venus en territoire équatorien chercher le corps de Reyes pour l’exhiber triomphalement.

La présidence française paraît avoir été alertée par le même Uribe qui a expliqué aux négociateurs français qu’ils ne pouvaient se rendre sur le lieu fixé toujours selon la même fiction de “la poursuite à chaud” et ce quelques heures avant l’ouverture de la négociation.

”Comme l’a déclaré à la presse française l’ex-mari d'Ingrid Bétancourt: “Ce qui est extrêmement choquant, c’est que le 26 février, une réunion à Panama réunit les délégués des pays médiateurs (Espagne, France, Suisse, NDLR) et le haut-commissaire colombien pour la paix Luis Carlos Respreto. Les délégués annoncent qu’ils vont rencontrer Raul Reyes. Respreto répond : « Oui, faites-le, c’est important. » Et dans la nuit de vendredi, Uribe décide sciemment de faire abattre Reyes en territoire équatorien ! Sans prévenir les présidents des Etats médiateurs, ni le président Correa alors qu’il commet un acte de guerre dans son pays. Il se moque du monde ! “(4)

Ce qu’il faut savoir et que notre presse servile nous laisse ignorer alors que toute la presse d’Amérique latine et du monde en fait état est que, en total accord avec Uribe, le président Sarkozy avait trois envoyés personnels en Colombie. Depuis octobre dernier, ils menaient la négociation avec Reyes pour obtenir la libération de la franco-colombienne et ex-candidate présidentielle Ingrid Betancourt. Les trois négociateurs français étaient installés dans une zone proche de celle où l’attaque s’est produite. Le mois dernier, un autre envoyé personnel de Sarkozy avait maintenu une réunion avec le Commissaire pour la Paix, Luis Carlos Restrepo, qui fait partie du gouvernement de Uribe. À ce qu’il semble, samedi, les trois négociateurs se trouvaient à 200 kilomètres de la zone de l’attaque et se dirigeaient vers une réunion avec Reyes quand ils ont reçu l’appel téléphonique. Le Commissaire pour la Paix les a prévenus de ne pas s’approcher du point de rencontre dans les heures suivantes. Le même Carlos Restrepo qui s’était engagé au Panama.

Alors que Uribe avait donné des garanties pour qu’ils traitent de la libération des otages, il a violé sa parole avec l’aide des Etats-Unis dont il est l’homme des basses oeuvres. D’ailleurs seul Washington a soutenu le président colombien.

La presse latino-américaine fait état de la présence des négociateurs français, du processus engagé, donc le camouflet a donc été infligé non seulement à Rafael Correa et à Chavez mais à la France.

Il faut toute la vassalité française aux Etats-Unis pour qu’il n’y ait pas d’incident diplomatique. Le coups de téléphone à Hugo Chavez était bien le moins que le président français puisse faire surtout s’il voulait réellement récupérer Ingrid Bétancourt. Il semble que Nicolas Sarkozy a sciemment ou plus vraisemblablement par légèreté politique entraîné tout le monde dans un piège qui visait à développer l’insécurité dans la région tout en prétendant par félonie décapiter les FARC .

L’isolement d’Uribe et des Etats-Unis

L’entretien téléphonique est intervenu le jour même où l’Organisation des Etats Américains (OEA) se réunissait à nouveau à Washington pour tenter de trouver une issue diplomatique à la crise, déclenchée par un raid colombien mené samedi en territoire équatorien contre la guérilla des Farc.

La Colombie s’est retrouvée isolée avec les Etats-Unis, Uribe d’ailleurs n’a cessé avec le même embarras que Bush de souffler le chaud et le froid, appelant à la paix et au dialogue et l’instant d’après sortant les accusations les plus outrées et les plus fantaisistes contre Hugo Chavez et les FARC.

Face aux annonces de mobilisation de troupes vénézuéliennes et équatoriennes à la frontière avec la Colombie, Uribe a dit qu’elle ne mobiliserait pas ses forces. Ce qui ne veut strictement rien dire vu que l’armée colombienne flanquée de “conseillers” étasuniens est de toute façon en permanence à la frontière et y protège les incursions de voyous paramilitaires voire de terroristes contre le Venezuela. Après, il a provoqué les présidents du Venezuela et d’Équateur en les accusant de ”connivence” avec la guérilla des FARC. Alors qu’il avait donné sa parole de ne pas intervenir.

On imagine bien qu’un tel contexte soulève l’indignation de toute l’Amérique latine et des gouvernements du monde entier. Même si les grandes orgues médiatiques font tout pour créer une situation d’égalité entre l’agresseur et la victime, en entretenant l’opacité et le flou sur la réalité.

Le président vénézuélien Hugo Chávez accuse Uribe d’être un “assassin” et un ”mafieux”, ce qui est rude mais parfaitement exact. Même le président du Pérou, Alan Garcia, qui est lui-même suspect des mêmes tares que Uribe, a appelé au dialogue mais il a précisé qu’il n’était pas possible de ne pas critiquer la violation de la souveraineté territoriale équatorienne.

La Colombie s’est retrouvée isolée avec les Etats-Unis qui ont du néanmoins faire profil bas pour éviter d’être directement impliqués . Le porte-parole du Conseil National de la Sécurité Gordon Johndroe, qui a exprimé sa surprise “pour l’étrange réaction du président Chávez“. Et plus tard, une déclaration officielle du département d’État disait :” Nous soutenons le gouvernement de la Colombie dans son combat contre les organisations terroristes qui menacent la stabilité et la démocratie “.

Mais Uribe a tenté d’impliquer plus franchement son allié nord-américain, craignant que celui-ci ne le lâche, et le directeur national de la police colombienne, Oscar Naranjo général, a révélé dans une conférence de presse, que la localisation de Reyes a été possible grâce à une information fournie par la CIA. Selon Naranjo, l’agence nord-américaine avait détecté un téléphone cellulaire que Reyes utilisait sporadiquement. Le chef policier a souligné que l’information a été délivrée aux forces colombiennes environ dix jours avant samedi. Comme l’a souligné le quotidien El Païs qui rapporte ces faits, “il confirmait que l’opération avait quelques jours de préparation, tandis que se développait y compris la négociation des Français avec les FARC et qu’il ne s’agit pas d’une réaction défensive comme l’a argué le gouvernement colombien dans un premier temps.”

Ureibe est allé jusqu’à se plaindre du changement d’attitude du président Correa, calme le samedi quand il lui avait téléphoné et “furieux” le dimanche. Il oubliait de signaler qu'entretemps Correa avait découvert qu’il ne s’agissait pas d’une poursuite à chaud comme le lui avait dit Uribe. Entretemps Correa a été informé que les guerilleros dormaient quand leur campement a été bombardé et après de brèves consultations avec d’autres gouvernements il en est arrivé à la conclusion que l’attaque était planifiée depuis longtemps. Uribe avait menti et lui avait caché durant tout ce temps qu'il préparait une incursion sur le territoire de l’Équateur.

Tous les gouvernements, celui d’Argentine, celui du Brésil ont déployé une intense activité qui a abouti à cette condamnation unanime de l’OEA. Parce qu’il s’agissait d’établir les véritables responsabilités pour éviter une guerre que semblent souhaiter les Etats-Unis et la Colombie. C’est d’ailleurs le seul sens que l’on puisse donner à cette expédition meurtrière et en violation de toutes les paroles données. Il s’agissait d’un piège pour déstabiliser la région et tenter d’arrêter le processus de libération et d’unification bolivarienne qui ne cesse de gagner du terrain. Dans cette affaire les Etats-Unis et la Colombie n’ont pas réussi à entraîner les gouvernements dits “modérés” derrière eux, et le rôle positif joué une fois de plus par Lula et Christina Kichner doit être souligné.

Correa avait sollicité une réunion urgente de l’Organisation des Etats Américains (OEA) pour discuter de la crise mais les Etats-Unis ont essayé d'empêcher la convocation. Finalement les chancelleries sud-américaines, surtout celles d’Argentine, Brésil et Chili ont obtenu qu’elle ait lieu et qu’elle aboutisse à cette condamnation et à l’isolement de ceux qui souhaitent que la violence ne s’arrête jamais ici comme au Moyen Orient, parce qu’elle est la garantie de leur domination et de leur pillage.

Nos médias fauteurs de guerre qui cachent ces réalités deviennent de plus en plus criminels dans une monde où montent les dangers.

Cactus vieux, peut

mieux vaut un voeu pieux un peu vieux que l'inverse ; je suis d'accord avec vous !
Sissi !!!!!!!!!!!!!

sinon pour être moins sérieux c'est un méfait que l'heure est grave : je suis très pessimiste pour la libération d'Ingrid, moi !
il est presque certains qu'une fois de plus, dans l'ombre, certains de babord toute comme de tribord'elle ont pris le risque (calculé ?) de faire passer "leurs intérêts" en premier !
au moins quatre pays sont consternés, tout le monde le sait !
bien à vous !!
(ce serait encore plus beau si ELLE était libérée le 8 mars , symboliquement parlant, n'est-il pas ?)

Bulle

Aïda Duvaltier, franco-colombienne, prise en otage par des guerilleros en 2001, est morte en captivité en 2006... Sans qu'aucune voix de sa famille ne puisse se faire entendre.
J'ai le sentiment que ce sont les politiques et les médias qui choisissent qui sauver ou pas... La nationalité n'est pas le seul critère puisque les infirmières bulgares n'étaient pas françaises.

Ludovic Lefebvre

Ingrid Betancourt n'est pas française mais c'est une colombienne qui a été mariée pendant deux ans à un français. Aussi de quoi se mêle-t-on ? Pourquoi cette histoire nous coûte-elle des millions d'euros depuis des années ?

Pierre-Antoine

Si j'étais un dirigeant du FARC, je ne me séparerais jamais d'un tel joyau, qui m'offre une audience internationale.
Et surtout je ferais en sorte de donner crédit à celui qui partage mon idéal politique en libérant par son intermédiaire quelques otages. Surtout des otages qui pourront par leur interviews, au coeur même de la Colombie, le pouvoir en place.
Pouvoir que je ne veux pas remplacer car je suis trop bien dans ma jungle à l'abri des regards indiscrets pour continuer mes trafics.

Machiavel a fait des émules.

Catherine JACOB

Je n'y avais pas pris garde mais URIBE a un homonyme japonais qui est URIBE Satoshi (瓜部 聡) autrement dit URIBE le malin. C'est l'un des personnages d'un Manga de ARUKO intitulé «YASUKO et KENJI». URI s'orthographiant comme Courge et BE étant un suffixe de nombreux noms propres.
Il sagit d'un ancien camarade de KENJI le héros, du temps où il était affilié aux NAKED GUN'S mais plus jeune [23 ans]. Il travaille dans un département de logistique militaire. Il est amoureux d'une fille dont il a fait la connaissance sur un chat. Quand il change de coiffure et met des lunettes, il paraît quelqu'un d'autre, et son surnom est «Courgette».
L'ex-président péruvien Fujimori lui aussi a un nom japonais mais qui est vraiment un nom japonais dans son cas. «Il se vante d'être le dernier samourai qui ressuscitera les valeurs traditionnelles japonaises du travail et de l'abnégation, et se présente aux élections au Japon. C'est la première fois dans le monde qu'un ancien chef d'Etat se présente à des élections nationales dans un autre pays. Il parle le japonais avec un accent hispanique mais beaucoup de Japonais lui sont reconnaissants d'avoir réussi à régler l'interminable prise d'otages de la résidence de l'ambassadeur du Japon au Pérou en 1997. »
A-t-on essayé la main secrète de Tokyo dans le cas qui nous préoccupe ?
Sous les ailes du condor, il y en a des populations… 3 mètres 30 d’envergure, 13 kg !
Depuis les Incas, il est le symbole de "l’esprit" indien de la Cordillère… Un grand copain de Chavez [ http://idata.over-blog.com/0/07/78/91/pull_evo2.jpg ] le nouveau Président bolivien, Evo Morales un indien dont la cérémonie d'investiture a eu lieu en poncho selon le rite du condor. Il s’est fait introniser "Jacha Mallku" (grand condor), sur le lac navigable le plus haut du monde à Tiwanaku, site précolombien à 60 km de La Paz, dans un cadre semblant tiré du « temple du soleil », vieilles pierres et hauts plateaux, annonçant le retour des enfants des incas et des civilisation indiennes.»
Voici son beau poncho rouge: http://idata.over-blog.com/0/07/78/91/sceptre.jpg «Les prêtres indiens l'ont purifié, lui ont remis le sceptre de commandement en basalte volcanique, terminé par deux têtes de condor femelle, qui, brandi vers le ciel, lui a transmis l'énergie du soleil, et des offrandes ont été faites à la Pachamama, la Terre Mère, grande déesse des indiens d'Amérique, pour qu'elle le soutienne dans sa tâche.» et http://idata.over-blog.com/0/07/78/91/evo1.jpg «Des représentants indiens de toute l'Amérique Latine l'ont reconnu "Président des peuples indigènes d'Amérique", et même, une apache (indienne du sous-continent nord, donc), lui a remis une plume d'aigle, comme symbole de l'unité des peuples indigènes, du condor et de l'aigle...» Les bons interlocuteurs ne sont pas toujours ceux qu’on imagine.

Aequopulsatpede

J'ai énormément de peine pour un enfant atteint d'une maladie orpheline et se sait condamné d'avance.
J'ai énormément de peine pour ces enfants d'Afrique qui servent de cobayes aux lobbies pharmaceutiques.
J'ai même énormément de peine pour tous ces gens qui vivent dans la rue ou simplement ne s'en sortent pas.
J'ai énormément de peine pour toutes les misères du monde.
Mais qu'on cesse de nous harceler avec cette personne qui s'est lancée en toute connaissance de cause dans la politique dans un pays en état de révolution.
La Colombie aurait assumé sa victoire, la France assume son échec avec de surcroît une récupération politique.
C'est avant qu'il aurait fallu mettre en garde et placer les gardes fous.
Mais si elle avait réussi....................
Si elle s'en sort, ce sera une héroïne nationale !
Combien de femmes sont tombées et vont tomber pour leurs idéaux politiques.
On les oublie. Elles avaient le tort de ne pas avoir la double nationalité française.

Céline

Jacques Thomet, ancien journaliste et ancien rédacteur en chef à l’AFP consacre son blog à Ingrid Betancourt, à la Colombie, aux FARC, au Venezuela, etc.

Loin des commentaires et analyses auxquels nous somment implicitement d’adhérer les sources et relais habituels d’information/propagande, voici de quoi susciter, compléter les questions légitimes, nous apporter un éclairage autrement moins simplificateur et manichéen.

http://jacquesthomet.unblog.fr/

Quant à la douleur d'une mère, à notre conception de l'humanité, que valent-elles aux yeux des combattants de la doctrine de l'HUMANITARISME ?

Catherine JACOB

«Parmi les guérilleros que M. Granda rejoint dans une prison de haute sécurité, après avoir été enlevé au Venezuela par les autorités colombiennes en l'absence de tout mandat interpol, certains ont écopé de soixante ou de quatre-vingts ans ferme - bien que la peine maximale, en Colombie, ne puisse dépasser quarante ans. ' D’où la nécessité, pour les FARC, d’utiliser des méthodes pas forcément orthodoxes pour récupérer leurs guérilleros emprisonnés. D’où la question vitale de l’échange humanitaire... ' » Le Monde diplomatique d'août 2007
«Le seul indien bon est un indien mort» selon la phrase définitive et célèbre du Général Sheridan. «Le seul guérillero non dangereux est un guérillero sous clé» semble donc penser à cette image, le gouvernement colombien.
Le président de la République française agit néanmoins en sorte de faire libérer cette victime de la rétention de sûreté colombienne non inscrite dans leur législation - victime qui par ailleurs s'en étonne et raconte « Le haut-commissaire à la paix Luis Carlos Restrepo m’explique à cette occasion qu’il n’a pas l’intention de négocier avec moi, et que ma libération a été décidée “pour raison d’Etat”, parce que... le président français Nicolas Sarkozy l’a demandée. Et que, si je fais des problèmes, il utilisera son pouvoir pour me sortir de force de ma cellule et m’expulser de la prison ! » - tout en demandant à notre 1er président de la Cour de Cassation de voir comment on pourrait aller contre une décision du juge constitutionnel et après avoir sollicité comme ministre l'extension du principe de non rétroactivité au domaine financier, ainsi que l'a rappelé Dominique Rousseau.
Comment NS réussit-il à faire libérer un gros poisson des FARC sans contrepartie et en bonne santé avec pour conséquence finalement une reconnaissance du caractère politique des FARC qui les sort du statut de simples terroristes, mais peine toujours à faire libérer une maman au bout du rouleau tout en proclamant qu'il est prêt, si on l’exige de lui, à aller la chercher lui-même, mais avec des moyens plus diplomatiques que ceux employés en son temps par M. de Villepin j'imagine ?
Plus grâce à vous je prends le temps de m'intéresser d'un peu près à la question et plus je me dis à l'instar d'Anne Roumanoff : «On ne nous dit pas tout !»
Et plus quelque part je me mets à rapprocher 'hospes' et 'hostis' de 'hostia', la victime expiatoire, en l'expliquant par le biais de « l'habitant de l'enclos», celui qui est dans la cage de la sorcière d'Hansel et Gretel et que, contrairement au petit Hans, on n'engraisse pas directement, mais plutôt que, comme dans le cas de 'hostus', on «épuise» comme l'huile pressurée sous le pressoir, autrement dit en clair qu'on exploite de tous les côtés jusqu'à la corde au centre du circus maximus des médias internationaux.
Manuel Marulanda Velez de son vrai nom Pedro Antonio Marin, alias «Tirofijo» («Tir précis») est un terrien. C'est une donnée incontournable. Sans doute serait-il plus attentif à des négociateurs terriens parlant le même langage que lui, à l’écoute des esprits chtôniens ainsi que des esprits de la forêt, peut-être un jaguar ?, plutôt qu’à des martiens affairistes ?

Bulle

Ce qui est évident, c'est que plus on fait du bruit pour IB, plus les FARC existent et qu'on leur donne l'occasion de prolonger ce type d'action.
Ce qui est évident, c'est que les FARC ont libéré ceux qui n'avaient pas, en France tout au moins, de comité de soutien people !
Ce qui est évident, c'est qu'en parlant les yeux dans les yeux avec les FARC, notre super président leur a donné une place qu'ils n'imaginaient même pas avoir sur l'échiquier international, eux classés "terroristes" par les Etats-Unis et surtout par l'Union européenne.

LABOCA

Il est parfois conseillé de laisser l'orgueil de côté : c'est le cas lorsqu'il faut défendre une vie humaine.
Je suis surpris du jugement de l'Avocat général Bilger sur le Président Chavez.
Je crois savoir que ce dernier n'a pas fait un coup d'Etat pour se porter à la tête de son pays : il a été élu par le peuple.
Bien qu'il ne soit pas humainement parfait, Chavez n'est certainement pas le dirigeant le plus mauvais sur cette terre.
Je me rappelle que des gens avaient osé critiquer Jean-Marie Le Pen lorsqu'il était allé cherché en Irak des familles séquestrées par le régime de Saddam Hussein.
Parfois je me pose des questions sur l'attitude de ceux qui parlent de défendre partout les droits de l'homme.
La vie humaine est trop précieuse pour penser qu'un homme supposé politiquement mauvais ne pourrait légitimement prêter son concours pour essayer de la sauver.
Je n'arrive pas à comprendre l'attitude de l'Avocat général Bilger.
On n'a quand même pas proposé à Chavez de commercer avec la France, à supposer que son pays et le nôtre n'entretiennent aucune coopération économique !

SR

Je m'interroge depuis des années sur cet engouement pour cette femme, certes elle est prisonnière d'une junte militaire, mais en avoir autant parlé a suscité son intérêt et fait monter les enchères. En France il y a environ 800 disparitions par an, mais le focus est vampirisé par une icône qui habite notre quotidien dématérialisant sa personne. L'autre jour au NRJ music award toute la famille était invitée comme des pipoles, quel était le lien entre le drame de la mère et la présence des enfants à un spectacle de variétés ? Même dans la jungle le satellite passe, et voir les gesticulations du président français qui en rajoute des couches pour augmenter le prix de la libération de cette femme met mal à l'aise et laisse peu d'espoir pour les autres qui attendent dans des geôles perdues, mais leur nom ou leur pedigree peu porteur en font des laissés pour compte.

Catherine JACOB

N’étant pas historienne, je n’ai pas encore vraiment eu l’occasion de m’intéresser à la pratique des otages dans les relations tant internationales qu’inter tribales. J’ai donc été étonnée de découvrir que finalement « otage » et « hôte » avaient la même origine, celle de l’hôte reçu au titre de la réciprocité des devoirs d’hospitalité, et que cette dernière se rattachait cependant au même thème que le grec Xénios, l’étranger, de Xénia, lien ou droit réciproque d’hospitalité.

L’otage c’est donc celui qui occupe « le logement réservé à l’hôte » qui est le premier sens du terme, et « prendre en hostage » c'est donc « prendre chez soi » la personne reçue « en gage. »

A partir de là, l’otage ce n’est pas la personne enlevée et retenue, mais exigée et livrée au titre d’une garantie déterminée. Je crois que la différence est d’importance car à partir de là, la seule qualification qui s’applique à la personne enlevée c’est quelque part celle de « prisonnier ».
L’otage dans le cadre de la barbarie contemporaine c’est donc le civil sans défense enlevé et retenu prisonnier, et non pas la personne remise en gage par les siens au titre d’une garantie donnée et dont on est également responsable.

Pour en revenir à l’otage au sens ancien du terme, on en répertorie de célèbres.
Ex :
1. L’historien grec Polybe, ancien chef militaire et otage de Rome est emmené parmi 1000 otages par les Romains suite à la bataille de Pydna en Macédoine et à la victoire de Paul-Émile sur les Grecs. Il devient l’ami de Scipion l’Africain. Le fils de ce dernier, devenu proconsul pour l’Espagne avait pris l’année précédente le port de Carthagène, avec le trésor de guerre et les otages ibères détenus par les Carthaginois. La libération de ces otages lui a permis de gagner le soutien de peuples ibères contre Carthage. Normal. (2ème guerre punique)
2. Puisqu’il est question des Carthaginois, il existe un épisode de la 3ème guerre punique qui fait état d’une exigence romaine qu’on livre à Rome à l’occasion d’une négociation : « 300 otages issues des familles les plus nobles et toute son armée. Les Carthaginois pour essayer d'éviter la guerre acceptèrent ces conditions et remirent les otages et le matériel de guerre au deux consuls dépêchés en Afrique avec une flotte et une armée puissante. Ayant remis le tribut les sénateurs carthaginois accoururent pour connaître la décision romaine. Voici les paroles qui leurs furent adressées ‘Nous vous louons, Carthaginois, d’avoir remis si vite vos armes et vos otages. Il ne vous reste plus maintenant qu’à entendre la dernière injonction du sénat. Allez et bâtissez une autre ville à 8o stades au moins de la mer. Nous avons l’ordre de détruire Carthage!’» D’où, j’imagine, le fameux exemple de grammaire latine tiré des discours attribué à Caton l’ancien : « Delenda Carthago est » ! C’est assez affreux quand on y pense, de finir en exemple de grammaire latine, mais bon.
3. Les Goths ne sont pas en reste et le fils du roi Thiumidir, Théodoric l'Amale, roi des Ostrogoths et du Royaume ostrogoth d'Italie au Vème siècle, beau-frère de Clovis et dont la fille fut étranglée par son mari, mort comme Hegel de la dysenterie et né un an après que les Ostrogoths eussent mis fin à la domination des Huns tout en conservant l’apport de la culture à dos de cheval, fut envoyé à l’âge de sept ans en otage à Constantinople où il resta neuf ans à apprendre à parler couramment le grec et le latin.
4. Et ça continue avec le modèle du roi chevalier, Richard Cœur de Lion, pris en otage à son retour de Palestine par l'empereur Henry IV qui l’estime dangereux mais le libère cependant contre la promesse d'une rançon de cent mille livres et qui rentre chez lui pour écraser ses sujets sous de nouveaux impôts.
5. Cette pratique de l’otage n’est bien évidemment pas restreinte au monde occidental, on la retrouve notamment chez les chinois dont le très célèbre empereur mégalomaniaque (pour autant qu’il ne s’agisse pas là d’une tautologie), Qín Shǐ Huángdì , ce fameux 1er empereur du Qín (秦) dont l’armée de terre cuite a fait l’objet d’une très belle exposition à l’Arsenal de Metz il y a quelques années. Il a régné de –246 à – 210 mais, étant enfant, avait lui-même été livré en otage au Yan (燕), un État de la Chine dont la capitale s’appelait Ji (Pékin). En 222 av. J.-C., le Yan est malgré tout envahi par le Qin. Le film chinois « The Emperor's Shadow, un titre qui évoque KAGEMUSHA – L’Ombre du guerrier- palme d’or au festival de Cannes en 1980, mais qui signifie littéralement : L’incantation rugissante Qín (秦 颂 ) » montre qu’un sale quart d’heure débute alors pour les otages que l’on commence à mettre à mort, tandis que sur le lieu même de leur exécution Gao Jianli joue d’une sorte de harpe. Le futur 1er empereur échappe cependant au massacre et plus tard, grand amateur de musique il fait venir le musicien qui entre temps a bien sûr changé de nom. Gao Jianli est néanmoins reconnu par quelqu’un qui s’empresse de dévoiler sa véritable identité à Qín Shǐ Huángdì, et là il faut vraiment être chinois pour imaginer la suite, sous le charme de cet ‘Orphée chinois’, l’empereur lui laisse cependant la vie sauve mais après lui avoir toutefois fait crever les yeux.

Les japonais bien sûr ont également eu leurs grands otages dont le fameux fondateur du Bakufu de Edo (= Tokyo) autrement dit le 1er des Shôgun TOKUGAWA :
6. Ieyasu, livré à IMAGAWA Sessai par le clan ODA dont il assiège le château, contre la promesse de lever ce siège.
7. Un descendant des empereurs du 9ème siècle, Hōjō Ujinori qui, otage du même personnage en même temps que le futur Shôgun conservera son amitié.
8. Oomandokoro, la mère de TOYOTOMI Hideyoshi le Grand Conseiller de l’Empereur. Ce dernier échouant dans un premier temps à faire venir Ieyasu à la Cour, cela lui vaut de voir sa mère envoyée en otage. L’ayant récupérée il est célèbre pour s’être bien occupée de la vieille dame qui vécut jusqu’à l’âge, avancé pour l’époque, de 77ans.
9. Le porteur de ce magnifique casque : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/4e/Kurourusinurimo
monaridaisuigyuwakidatekabuto.jpg KURODA Nagasama, otage de ODA Nobunaga et chrétien ayant du abjurer.
10. TADE Hidemune qui bien que fils aîné écarté de la succession du clan fut condamné à une longue vie comme otage au centre d’une histoire compliquée entre père et fils.

Dans chacun des cas évoqué, le type de garantie présentée par l’otage sur le plan politique est évident.
Je suis sans doute totalement fermée aux arcanes de la politique sud-américaine, mais dans le cas de la Colombie je n’ai pas encore réussi à comprendre l’exact intérêt de garder plus longtemps éloignée de ses enfants à cette période de la vie si importante de l’adolescence cette « civile prisonnière de guerre/otage » particulière, et surtout l’exact intérêt de la mal traiter quand on sait que si elle meurt l’opprobre en retombera et sur les uns et sur les autres et pour longtemps!!

Deux liens qui m’ont également paru intéressants:
1. Liste d’otages du monde contemporain issus de diverses nationalités : http://fr.wikipedia.org/wiki/Otage (on constatera que la plupart ont été libérés mais que quelques uns sont morts sous la torture)
2. Le business de la prise d’otages : http://www.leconomiepolitique.fr/le-business-des-otages_fr_art_473_31464.html

Bernard1

Il y a un fond de sadisme chez les FARC et savoir que la mère, les proches d'Ingrid Bétancourt souffrent doit profondément les exciter, l'argent ne semble pas les intéresser, faire souffrir oui... Et plus ils garderont Ingrid Bétancourt, plus ils savent qu'ils feront souffrir et du même coup cela fera pression sur les gouvernements occidentaux sensibles aux souffrances d'autrui. Ils pourront ainsi obtenir de ceux-ci des interventions auprès des dirigeants latino-américains pour que leurs revendications soient satisfaites. Ensuite ? Eh bien pourquoi rendre un otage qui "fonctionne".

Laurent Dingli

"Le numéro deux des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, guérilla marxiste), Raul Reyes, a été tué samedi à l'aube par l'armée, a annoncé à Bogota le ministre de la Défense, Juan Manuel Santos.
"M. Santos a précisé que l'opération lancée contre le camp de guérilleros où se trouvait Raul Reyes a commencé par un bombardement et a été suivie d'une opération terrestre, tuant au total dix-huit guérilleros.
(Actualités orange). Un événement qui aura sans doute plus d'incidence que la réaction (compréhensible) de la mère de Mme Bétancourt.

LAZARE

En effet, l’option Chavez semble la seule crédible (pour le moment) pour déboucher sur une solution dans ce cas. Comme en d’autres moments, et d'autres occasions, des intervenants comme le « guide » ont pu l’être. Il faut parfois mettre le couvercle sur bien des interrogations et avaler le chapeau. Mais, comme on dit, nécessité fait loi ou, si on préfère, entre deux maux…
Surtout que localement, Alvaro Uribe souffle alternativement le chaud et le froid. Il semble même, parfois, se satisfaire du statu quo et c’est une appréciation a minima. Il est clair qu’il ne porte pas dans son cœur son ancienne adversaire.

Mais pourquoi voulez-vous faire taire une mère qui crie son désespoir et qui au bout de 6 ans semble avoir conscience que le drame dans le drame est proche. Pourquoi reportez-vous sur elle la responsabilité de l’ampleur des ses maladresses douloureuses.
Ce n’est pas elle la responsable mais bien certains relais médiatiques qui, hors coordination, par leurs choix, sans retenue, recul, ou réflexion pratiquent la surenchère en cherchant à faire plus que le voisin concurrent.
Il est vrai que l’exercice est délicat et le dosage entre l’utile et le nuisible difficile.

Alors oui, pour ma part je forme deux vœux :
Que l’intelligence, le tact, la mesure et l’anticipation soient le préalable à l’action des médias, au moins dans la gestion de ce genre de crise aiguë.
Qu’Ingrid Betancourt soit enfin rendue à la civilisation… en vie.

Polochon

Peut-être que la mère d'Ingrid parle de manière non appropriée mais d'une part, on ne peut que l'admirer dans son combat même maladroit et d'autre part, il faut constater que la presse répercute volontiers ses commentaires.
Chavez est atypique, c'est le moins que l'on puisse dire mais par contre Uribe me semble le plus cohérent.
Comment en effet faire confiance aux Farc ! Ils ne peuvent qu'être combattus, par la voie politique, sociale et militaire.

plop

Une mère demande un geste d'humanité envers son enfant, je ne comprends pas ce qui vous choque.

Est-ce que ces mots mettent plus en danger sa fille ? Je ne crois pas. Mais je ne suis évidemment pas un spécialiste de la question.

Allez-vous aussi demander aux manifestations de soutien de cesser ?

Jean-Dominique Reffait

Nicolas Sarkozy a également été fort maladroit en faisant du sort d'Ingrid Bétancourt une cause politique majeure et publique : les FARC n'en demandaient pas tant pour faire ainsi monter les enchères.
La diplomatie-spectacle est à l'opposé de la diplomatie.

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