C'est dans le Parisien que j'ai lu cette "Controverse à l'Eurovision".
Sébastien Tellier, qui représente la France à ce Concours avec "Divine", va interpréter sa chanson en anglais.
Le député UMP de l'Oise François-Michel Gonnot a mille fois raison de s'indigner et de considérer, en particulier, qu'il s'agit "d'un mauvais signe adressé à la communauté francophone". Ce parlementaire a saisi la ministre de la Culture pour qu'elle effectue toutes les démarches nécessaires auprès de France 3 et de l'Eurovision afin d'éviter ce scandale.
Car ce serait, en effet, un scandale. Comment le producteur de Sébastien Tellier, Marc Teissier du Cros, peut-il proférer cette ânerie : "un combat d'arrière-garde" ? C'est tout le contraire. Défendre sa langue, exiger de ceux qui ont l'honneur de représenter la France, de chanter ou de parler en son nom, l'élémentaire élégance d'user de ce patrimoine royal et magique que constituent les mots polis par l'Histoire et les usages, autant d'impératifs qui, loin d'être régressifs, sont d'une modernité infinie. Le ringard accable plutôt les lâches et les imprudents qui se laissent confisquer un trésor, tout simplement parce qu'ils n'ont plus la force ni le talent pour le sauvegarder, voire l'enrichir.
On ne sait plus écrire le français, on parle mal le français même dans les instances médiatiques et les élites politico-intellectuelles. Et c'est le moment où on porterait le coup de pied de l'âne à ce qui se délite, à ce qu'il faut retenir par l'esprit, l'envie et la culture. Peu importe que l'exercice soit futile. Sur ce plan, il n'est pas de petits combats.
Je sais bien que la langue française, la communauté francophone, réduites, abaissées, reflètent la perte de puissance de notre pays, sa dévaluation politique, sa réduction sur le plan international. C'est une banalité de soutenir qu'une langue se porte d'autant mieux qu'elle est abritée par une société et un Etat sûrs d'eux et capables de séduire et de convaincre au-delà d'eux.
Les grands défis ne sont pas à notre portée. Le Concours de l'Eurovision, si. Si nous amplifions, si nous devançons le désastre qui nous pend à la culture, nous n'aurons pas à nous plaindre.
Demandons à Sébastien Tellier, dont la musique semble jolie, de ne pas chanter faux. Contre sa langue. Contre la nôtre.
Ne nous laissons pas faire.
http://tunisie-harakati.mylivepage.com
Chanter faux n'est pas un crime en soi du moment où l'on est seul à s'écouter. Je vous propose de faire connaissance de madame Sameh Harakati, une danseuse et une chanteuse hors pair, elle en a fait son métier en étant animatrice de tourisme dans les grands hôtels de la côte tunisienne.
Hélas son métier s'est brutalement arrêté, la justice tunisienne l'a rattrapée avec une affaire choquante d'injustice. Une histoire qui peut être la vôtre demain.
http://tunisie-harakati.mylivepage.com
Rédigé par : Odile | 02 mai 2008 à 19:18
Il y a actuellement sur Terre des choses plus importantes que ce concours mais des millions de gens regardent et écoutent. Que faire ? Essayer d'élever le niveau ! D'abord choisir un vrai chanteur. Textes et mélodies de qualité ne manquent pas je suis compositeur et je connais des auteurs jeunes ou moins jeunes qui savent écrire... français. Ce ne sont pas les blogs qui manquent. Il me semble que chanter en une autre langue que le français dans ce concours international sera considéré comme une insulte pour beaucoup. Merci à Philippe Bilger à qui j'offre quelques chansons. lecompo
Rédigé par : lombard jean-pierre | 22 avril 2008 à 11:48
L'Eurovision de la chanson ne m'intéresse nullement et je ne le regarderai pas.
Quels seront les critères de choix le fameux jour J ???
Le futur gagnant sera peut-être aussi surprenant que le fut celui de 2006, à savoir : un groupe de hard-rock finlandais du nom de Lordi pour sa chanson interprétée en anglais : "Hard Rock Hallelujah" extraite d'un album The Arockalypse.
Le groupe était apparu déguisé en monstres et on parlait de "monster metal" pour leur musique !! C'est donc avec cette image plus que très particulière que ce groupe s'était présenté au Concours Eurovision de la chanson 2006 qu'il a gagné.
Comme les goûts et les couleurs ne se discutent pas, alors pourquoi s'en faire. Comme le disent si bien certaines, que le meilleur gagne !
Rédigé par : Une chanson à quoi ça sert une chanson... | 21 avril 2008 à 17:39
Court :
Je reviens à la culture car mai 68, boâf !
Donc, Eurovision 2008, 40 ans plus tard, révolution ou non révolution du côté de la participation française ?
Chacun ses goûts :
Pour prolonger le plaisir :
http://www.myspace.com/telliersebastien
Pour les amatrices de "poils"(!?) - je ne fais que me référer aux commentaires !- , il faut avoir un compte pour voir les photos !
Sinon, je ne vous ferai pas l'affront de vous donner les autres liens vers notre chanteur.
Et que le meilleur gagne !
Bon dimanche (frisquet, non ?)
Et mes hommages à Madame Bilger, citée par Jean-Dominique. (sourire) Là, on n'était pas loin de Proust !
Rédigé par : Ktrin et un lien | 20 avril 2008 à 17:07
@sweetgaffeuz,
Vous souvenez-vous du groupe Magma avec Christian Vander qui chantait en kobaïen. J'ai perdu une partie de mes vinyles.
Le drame, c'est qu'on arrivait à la comprendre, cette langue d'absolu imaginaire.
Enfin, je dis le drame...
Rédigé par : Sept ans en 1968 | 20 avril 2008 à 11:08
Je viens d'écouter la chanson en question dont on peut voir également le clip à cette adresse :http://www.tourte.org/clip-et-paroles-divine-de-sebastien-tellier-3835.html
Honnêtement dit, je ne voterais pas pour elle dans quelque langue que ce soit. Maintenant naturellement ce n'est pas une raison et le débat se situe bien évidemment très au-delà de l'intérêt que stricto sensu me paraît présenter cette "oeuvre".
Rédigé par : Catherine JACOB | 19 avril 2008 à 21:57
"Ô privilège du génie ! Lorsqu'on vient d'entendre un morceau de Mozart, le silence qui lui succède est encore de lui."
Sacha Guitry
Rédigé par : Marie | 19 avril 2008 à 21:25
@ sweetgaffeuz
« Il est aussi difficile d'écrire une belle chanson en français qu'en anglais, espagnol, allemand... »
« Si Sébastien Tellier a préféré chanter "Divine" en anglais c'est qu'il avait ses raisons. »
Ce chanteur a provoqué quelques réactions parce qu’il chante en anglais, mais, soudainement, lorsque l’on connaît les paroles de sa chanson, il vaut mieux, le laisser chanter en Anglais…. Et s’unir pour cela, en entonnant le « chant des partisans » !!!
Pour donner une idée :
« Non, non, non, non, non, non, je
Suis à la recherche d’un groupe aujourd’hui
Mais je ne vois que des Chivers
A travers mon regard
Oh oh oh je,
Je suis seul au monde à dire
Que j’aime les Chivers
Parce qu’ils sont… divins
Détourne ton regard
Ils cherchent la voie lactée
Ils aiment la boire tous les jours
Non, non, non, non, non, non, toi
Toi et moi c’est comme tu disais
Je ne suis de toute façon pas un Chivers
Tu as l’air bien… »
De surcroît, il y a du spectacle à le regarder. Que de poils !!! French touch !!! paraît-il. Il doit y avoir bien longtemps que je n’aie du regarder un homme alors !!! Il ne m’avait pas semblé que l’homme français avait tout du « singe » !!!
Il est vrai que je n’écoute pas les jeunes chanteurs français. Michael Young m’a vaccinée !!
Cependant, j’attends avec impatience la prochaine chanson écrite par Jean-Loup Dabadie qui devrait s’intituler « Apprendre à lire » : un homme apprend à lire une femme qu’il aime….
En attendant, vive Serge Lama, Jean Ferrat, Frédéric Mey, Jacques Brel, Graeme Allwright…
Chez eux, il y en a pourtant encore qui arrivent à écrire de jolis textes. Même pour une « jolie bouteille. »
« Il faut que je m'en aille »…
PS : Et encore, nous n'avons pas à nous plaindre car il faut entendre la chanson espagnole. Ce n'est pas peu dire !!
Rédigé par : Marie | 19 avril 2008 à 21:21
"Ecrire une belle chanson en français, ce n'est pas donné à tout le monde... Tout le monde ne s'appelle pas Goldman, Duteil, Cabrel..."
Commentaire complètement absurde. Vous ne citez que des classiques (et encore Goldman je n'adhère pas). Il est aussi difficile d'écrire une belle chanson en français qu'en anglais, espagnol, allemand... Avez-vous seulement écouté des artistes tels qu'AaRon, Air, français, aux magnifiques paroles aussi bien écrites en anglais, qu'en français ???
Ecrire une belle chanson en anglais non plus n'est pas à la portée de tout le monde.
Personnellement, je trouve ce débat totalement inutile, que dis-je ? Plutôt sans intérêt.
La musique est universelle, des notes, des sons. Ce ne sont pas les paroles qui comptent, la preuve en est: Sigur Ros, groupe islandais, qui s'est inventé un langage pour ses musiques.
Il ne faut pas oublier avant tout qu'une langue est avant tout des sons, plus ou moins lyriques.
Si Sébastien Tellier a préféré chanter "Divine" en anglais c'est qu'il avait ses raisons. Aujourd'hui, il devra la modifier, la sacrifier, pour vous les beaux-penseurs, grands défenseurs du français !
Si vous étiez allés faire un tour sur son site, vous auriez pu vous rendre compte du fait qu'il chante également en français, en allemand, etc.
Donc bon... Certes il représente la France à l'Eurovision, concours quelque peu devenu ringard ces dernières années, et qui n'est rien de plus qu'un télé-crochet, mais bon, il est en droit d'accorder sa musique avec la langue qu'il souhaite.
Vous auriez peut-être préféré une Lorie, Priscilla ou encore M. Pokora, qui eux chante en français, mais il faut voir de quelle manière. Au moins, M. Tellier a l'avantage d'être un réel musicien pour lui, quoiqu'en disent les critiques !
Alors si vous souhaitez défendre la langue française, au lieu de vous en prendre à des jeunes artistes prometteurs, prenez-vous en plutôt à l'Education nationale, d'où il sort des élèves extrêmement nuls en orthographe, grammaire, composition de phrases, qui seraient, eux, bien incapables d'écrire une chanson, qu'elle soit en anglais ou en français !
Parce que sans musique, le monde ne serait que silence.
Rédigé par : sweetgaffeuz | 19 avril 2008 à 18:23
J'ai entendu ce matin un journaliste nous traduire les paroles de la chanson à polémique.
Comment dire ?
Je préfère à tout prendre qu'il chante anglais !
C'est déshonorant pour le français.
Rédigé par : Fred | 19 avril 2008 à 13:09
Bonjour M. Bilger,
Puisque je suis totalement d'accord avec vous, je ne vois rien de mieux que de vous inviter à lire le billet que j'ai écrit sur « Criticus »:
http://criticusleblog.blogspot.com/2008/04/les-franais-nont-rien-gagner-devenir.html
Cordialement.
Rédigé par : Criticus | 19 avril 2008 à 12:13
@ Jean-Dominique
Moi, ma version des faits, ce serait plutôt une nouvelle engueulade dans le couple Bilger.
Ben oui. Faut comprendre Madame.
Les Voici, les Ch'tis, Claire Chazal le WE, et par dessus le marché, Monsieur scotché devant la télé parce que c'est le concours de l'Eurovision !
Là, je dois dire que comme Madame Bilger, il y a un moment où trop...c'est...trop.
Rédigé par : Véronique | 19 avril 2008 à 08:53
Monsieur Jean-Loup Dabadie, nouvellement élu à l’Académie Française, lors d’une interview, s’est exprimé sur ce sujet. Il trouve en effet tout à fait regrettable qu’un Français présente une chanson en anglais au concours de l’Eurovision de la chanson.
Il a émis, en souriant, cette humoristique éventualité, qu’un Anglais présentât de son côté, une chanson en français. La presse anglaise, qui n’en loupe pas une, bien évidemment, se gausse déjà de notre belle initiative.
L’image que dégage le chanteur est également fort intéressante !! J’en suis encore toute éblouie ! Que de cheveux !...
Rédigé par : Marie | 18 avril 2008 à 17:49
Je propose une petite nouvelle : Mireille Mathieu qui chanterait "Blanches colombes".
Sissi !
Rédigé par : Cactus chante faux | 18 avril 2008 à 17:35
Madame Bilger : "Mais Philippe, qu'est-ce que tu fais encore sur ce blog ?
Philippe : De l'alchimie, ma douce.
Madame Bilger : Voyez-vous ça ! Tout ce temps pour des sottises sur internet...
Philippe : D'aucuns prétendaient changer le plomb en or et moi, je le prouve, je transmute de l'or en plomb. Observez ceci ma mie.
Madame Bilger : Oui bon ça va, c'est ton dernier billet, tu me l'as fait lire vingt fois.
Philippe : Ingrate ! Pensé, pesé, nuancé, ce billet, c'est de l'or, non ? Taisez-vous, Le Figaro le dit, tu n'irais pas prétendre avoir tort contre Le Figaro tout de même ? Zieutez maintenant les commentaires...
Madame Bilger : Pas le courage, déjà ta prose, je ne vais pas m'appuyer celle des autres en plus.
Philippe : Regarde-moi ça ! Du plomb, du lourd, du lourdingue, je fais vingt lignes et il m'en sort 15 pages dans la première demi-heure !
Madame Bilger : Et ça se chicorne en plus !
Philippe : Pire qu'au gouvernement! De la chevrotine en veux-tu en voilà, en gros calibre.
Madame Bilger : Bon tu viens ? Et arrête de t'agripper à ce canapé, on dirait que tu poses pour une photo.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 18 avril 2008 à 17:15
Je me réjouis de ce que Philippe Bilger pense que le concours de l'Eurovision devrait être l'occasion de promouvoir la langue française.
Sinon, à lire les commentaires, c'est vrai que faire chanter notre sélectionné en tibétain me paraît l'inspiration géniale pour décrocher la médaille. On pourrait lui faire chanter (en tibétain): "Nous sommes tous des Tibétains, tous des Tibétains nous sommes, Tibétains, tous nous sommes, nous sommes tous des Tibétains". Reprises ad libitum.
Envoyer la première dame... Cela mérite qu'on s'y arrête. Par politesse et diplomatie, les juges seraient obligés de voter pour elle, ou au moins de lui donner un accessit.
Rédigé par : Barbara | 18 avril 2008 à 16:57
Marie Myriam, France Gall, Céline Dion, Patrick Fiori et les Fatals Picards ont joué un rôle en politique internationale ? C'est un scoop pour Voici !
Rédigé par : SR | 18 avril 2008 à 16:22
Un enième couac? ;-)
Il faut dire que le talent, il suffit de l'entendre n'est pas à son fort à mister Tellier. Alors défendre la francophonie ne demandez pas l'impossible.
Sûr que le petit Nicolas est pour cette Rupture. Il ne serait pas à une contradiction près depuis son élection. D'un côté il soutient la francophonie de l'autre il pourrait donner son accord.
Car n'en doutons pas, le big boss tranchera comme sur tous les sujets.
Au final une chose est sûre : la France ne veut vraiment pas organiser les prochaines eurovision. Chaque année des nullités insipides.
Emachedé
Blog Cpolitic: Actualités Politiques et Humour via des images détournées
http://cpolitic.wordpress.com
Rédigé par : emachedé | 18 avril 2008 à 14:55
@ Catherine
Je pose mes questions en étymologie juridique dans le blog que j'ai cité.
Les réponses sont très fiables. En plus, en deux, trois lignes maxi, les maîtres font le tour de ma question. Ce sont des esprits synthétiques qui captent de suite l'essentiel et le restituent.
Donc, pas besoin d'en rajouter dans l'explication dans le blog de PB.
J'ai tout ce qu'il me faut dans la maison d'à côté, en proximité immédiate.
Rédigé par : Véronique | 18 avril 2008 à 12:58
@ sbriglia, émergeant du Styx
V'là trois millions d'années que j'dormais dans la tourbe
Quand un méchant coup d'pioche me trancha net le col
Et me fit effectuer une gracieuse courbe
A la fin de laquelle je plongeai dans l'formol
D'abord on a voulu m'consolider la face
On se mit à m'brosser mâchoire et temporal
Suivit un shampooing au bichromat' de potasse
Puis on noua un' faveur autour d'mon pariétal
Du jour au lendemain je devins un' vedette
Journaux télévision y'en avait que pour moi
Tant et si bien du rest' que les autres squelettes
Se jugeant délaissés me battaient un peu froid
Enfin les scientifiqu's suivant coutumes et us
Voulant me baptiser de par un nom latin
M'ont appelé Pithécanthropus Erectus
Erectus ça m'va bien moi qu'étais chaud lapin
Et ces messieurs savants à bottin's et pince-nez
Sur le vu d'un p'tit os ou d'une prémolaire
Comprirent que j'possédais de sacrées facultés
Qui me différenciaient des autres mammifères
Ils ont dit que j'étais un virtuos' du gourdin
Qui assommait bisons aurochs et bonn' fortune
Que j'étais drôl'ment doué pour les petits dessins
De Vénus callipyg' aux tétons comm' la lune
Ils ont dit que j'vivais jadis dans une grotte
Ils ont dit tell'ment d'choses tell'ment de trucs curieux
Qu'j'étais couvert de poils et qu'j'avais pas de culotte
Alors que j'habitais un pavillon d'banlieue
J'étais comm' tout le mond' pétri de bonn's manières
Tous les dimanch' matins je jouais au tiercé
Je portais des cols durs et des bandag's herniaires
C'était avant la guerr' avant qu'tout ait sauté
C'était voilà maint'nant bien trois millions d'années
Vous n'avez rien à craindre y'a plus de retombées
L'homme fossile de S. Reggiani
Rédigé par : @ sbriglia Virtuos'... qui revendique croix de guerre et médaille de la résistance ! | 18 avril 2008 à 10:48
@Véronique
"le ministère de la proximité immédiate."
Sans doute vous référez-vous à ceci:
"La cour de cassation casse cet arrêt par une décision délicieusement subtile qui réjouira les Immortels (civ. 1e, 16 avril 2008, n°06-20.390). La décision du premier président viole l'article L.552-1 du CESEDA car :
…la proximité immédiate exigée par l'article L. 552-1 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile est exclusive de l'aménagement spécial d'une salle d'audience dans l'enceinte d'un centre de rétention.
Hé oui : « proximité immédiate » ne veut pas dire à l'intérieur (d'où le titre de ce billet). Ça veut dire “à côté”. On ne mélange pas les torchons et les serviettes, et le ministère de l'intérieur et celui de la justice."
Personnellement ça me paraît correct. Sinon on pourrait tenir des audiences dans le salon ou les sous-sol de n'importe quel particulier, donc sans libre accès direct pour le public et que donc accès direct du public n'est pas "d'accès et de fermetures autonomes, dans l'enceinte commune du centre de rétention" puisqu'il faut d'abord accéder au centre qui n'est sans doute pas d'un accès tout public.
Je trouve donc exagérée cette histoire de torchons et de serviettes.
D'après ce que je comprends, il ne s'agit pas seulement d'un lieu consacré (à) comme pour dire la messe qui peut se dire dans une chapelle d'accès privé, mais aussi d'un libre accès tout venant !
De plus l'exigence d'une distance même réduite me paraît également très importante, ne serait-ce que symboliquement.
Rédigé par : Catherine JACOB | 18 avril 2008 à 10:39
@ignorantissimus
Je pense que devraient retenir toute votre attention des sujets plus sérieux et présentés de telle sorte que sauter une ligne n'aurait pas d'incidence sur la compréhension du tout.
@Achille
Vous n'ignorez pas je pense qu'à l'origine le Styx n'est pas tant le nom d'un fleuve mythique que celui d'une océanide, un Dragon monstrueux assimilé à une onde infernale, de 'stugéô' :"haïr, craindre, avoir en horreur, rendre odieux ou - et c'est le cas d'Achille que sa mère est réputée y avoir plongé en le tenant par le talon -, redoutable.", ainsi que le fleuve terrible du serment. Par ex. celui du respect d'un équilibre entre la nature et cette pauvre humanité qui de s'être mise debout cru sottement avoir heurté les étoiles.
A priori on peut avancer que pour une pensée pour laquelle les étoiles sont notre passé et aussi notre avenir, il s'agit de celui-là : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/72/Draco_%26_Ursa_Minor.gif
Que nous réserve votre résurgence? Une solution à la fonte de la banquise ?
Rédigé par : Catherine JACOB | 18 avril 2008 à 10:22
Mais sa musique est-elle française ou anglaise ? Et lui-même, Sébastien Tellier, n'est-il pas français ? L'intérêt de ce concours m'échappe, je dois bien l'avouer. Que des pays "s'affrontent" à travers des chansons nationales me paraît certes sympathique, mais, entre nous, l'on pourrait vivre sans le concours de l'Eurovision. En principe, d'ailleurs, ce concours ne passionne pas grand monde, en tout cas pas moi... Cette année, c'est différent, grâce à Sébastien Tellier justement, qui est un artiste un peu "underground" (pardonnez-moi !) dont les qualités artistiques sont très largement au-dessus des candidats des années précédentes. Parler de combat d'arrière-garde ne veut rien dire, en effet, car Tellier ne se veut pas d'avant-garde en chantant en anglais. Il considère, à juste titre ou pas, que sa chanson "sonne mieux" en anglais. Si la France gagne l'Eurovision avec un chanteur français chantant en anglais, tout le monde ou presque sera content. Mieux vaudrait cela qu'un chanteur chantant en français une chanson ringarde. Car, enfin, écoutez donc l'album de Sébastien Tellier, et notamment cette chanson "Divine", et vous comprendrez que cette polémique linguistique n'aurait pas du naître. Beckett écrivait en français, et ce n'était pas sa langue maternelle. Si l'on suit la logique des députés UMP, il aurait fallu ne pas le lire ou bien il aurait fallu le lire, précisément, parce qu'un étranger aurait choisi notre belle langue française (qui est très belle en effet, je mourrais pour elle s'il le fallait). Si un français chante ou écrit dans une langue étrangère, c'est une catastrophe, mais si un étranger fait la même chose dans notre langue, alors c'est génial ! Défendre la langue française oui, mais défendre le talent, n'est-ce pas mieux ?
Rédigé par : Noblesse Oblige | 18 avril 2008 à 10:21
@ sbriglia, émergeant du Styx
Même si un jour au Paradis
Je deviens comme j'en serais surpris
Chanteur pour femmes à ailes blanches
Que je leur chante Alléluia
En regrettant le temps d'en bas
Où c'est pas tous les jours dimanche
Même si on m'appelle Dieu le Père
Celui qui est dans l'annuaire
Entre Dieulefit et Dieu vous garde
Même si je me laisse pousser la barbe
Même si toujours trop bonne pomme
Je me crève le cœur et le pur esprit
A vouloir consoler les hommes
Je sais quand même que chaque nuit
J'entendrai dans mon
Paradis Les anges, les Saints et Lucifer
Me chanter la chanson de naguère
Celle du temps où je m'appelais Jacky.
Brel
Rédigé par : le mélomane ne dit pas d'une musique qu'elle | 18 avril 2008 à 10:12
Chez Eolas, en ce moment même, au sujet d'une étymologie pas vraiment bien maîtrisée par les rédacteurs des lois, il y a une réelle prise de position, notamment à Marseille, pour la défense et illustration, même symbolique, de la langue française.
Billet : "Le ministère de l'intérieur n'est pas le ministère de la proximité immédiate" '17-04
Oui, Philippe, parfaitement !
Là, vous pouvez compter, pour votre cause, sur des militants efficaces.
Rédigé par : Véronique | 18 avril 2008 à 08:32
18 avril, Saint Parfait.
Bonne fête aux hommes "parfaits" de ce blog !
Rédigé par : Marie | 18 avril 2008 à 08:26
A François Vaute
Je suis allée voir votre blog, intéressée par les propos tenus sur celui de notre hôte Philippe. J'y avais senti l'engagement, comme on dit. J'ai trouvé très convivial l'accueil en vidéo. Je salue cette initiative originale.
Venons-en à votre commentaire : l'identité nationale. Oui, par son sujet, je ne suis pas Philippe mais je pense que l'aspect identitaire pourrait en effet être étroitement lié à ce sujet de l'Eurovision.
La France a dit "non" au référendum : la messe est dite.
Puis, elle a dit "oui" à un candidat qui est profondément engagé pour l'Europe.
L'identité de la France, je ne pourrais vous répondre car il nous faudrait des spécialistes comme on en trouve sur certains plateaux tv ! Un peu de politiques, un peu de sociologues, un peu d'historiens et aussi pourquoi pas un psychologue car une liberté première, celle de pouvoir être versatile et contradictoire, est largement vécue par tout un chacun en ce monde. Et c'est tant mieux pour que vive la démocratie et la possibilité de ne pas s'embourber dans ses idées fixes, ou au moins les remettre en question ! Seul un psy pourrait nous expliquer tout cela (grand sourire).
"L'identité nationale" : deux mots qui peuvent faire venir les larmes aux yeux ou peuvent engendrer d'autres réactions, moins... plus...
Unir ou diviser. Fédérer ou attiser certains extrêmes (cf fait divers à Barr dernièrement).
Identité individuelle, régionale, nationale, sociale (aussi, de plus en plus).
L'identité d'une personne est plus complexe que celle d'appartenir à un pays. Mais je vous concède qu'il est rassurant de pouvoir s'accrocher à des valeurs que l'on fera siennes. Il est une liberté que de vouloir défendre ses croyances religieuses et ses convictions politiques.
Je voulais juste souligner la complexité de (se) définir une identité nationale en n'oubliant pas la complexité et la dimension plus "élargie" de l'identité humaine. Plus complexe qu'un drapeau, un programme de parti politique et un texte chanté en anglais ou en français !
La symbolique a son rôle à jouer et dans le cas de l'Eurovision, il s'agirait de symbolique. Et une logique après le "non" à l'Europe.
Bon we à toutes et à tous !
Et, un "coucou" en sus, pour ne pas trahir mon identité alsacienne (clin d'oeil) , à mon compatriote qui se reconnaîtra !
Rédigé par : Ktrin qui s'exprime à la même heure que François Vaute sur son blog, le décor bucolique en moins | 18 avril 2008 à 06:50
@ sbriglia
Idée géniale : l'inoxydable Catherine Jacob à l'Eurovision ! En japonais, en Swahili, en latin de cuisine, en anglais, mais passons, juste pour énerver, en Bengali, elle peut tenir tout le concours et concentrer tous les points, Belgrade en feu, le Kosovo réclamant sa réintégration à la Serbie pourvu que le concours s'arrête un jour, mais non, il continue, en pachtoune, en sarawak, en indo-européen pur et dur, c'est l'embrasement trois jours et trois nuits, les autres concurrents sont réfugiés dans les catacombes, Milosevic est acquitté à titre posthume, Catherine Jacob va gagner, Catherine Jacob gagne l'Eurovision !
Signé : un misérable ignorantissimus qui croyait avoir fait tout son cursus universitaire d'histoire ancienne en lisant communément le latin et le grec, qui continue à croire qu'il lit couramment Cicéron et Sénèque en pensant qu'il s'agit de recettes de cuisine et qui a même sans doute rêvé avoir enseigné en fac de lettres pendant 5 ans le latin et le grec...
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 17 avril 2008 à 23:20
@SR
"La capacité à s'indigner pour des sujets superficiels laisse pantois. Une ch'ti-isation des cerveaux jusque dans les couloirs de la magistrature."
Si vous aviez quelque notion de géopolitique vous comprendriez l'intérêt du billet de ce jour !
Rédigé par : Catherine JACOB | 17 avril 2008 à 21:03
Ah ! Enfin un peu d'animation : Véronique s'érotise et se met à jouer les Angot, SR allume notre hôte avec férocité (à ce propos cher PB, quand on est mélomane on ne dit pas d'une musique qu'elle "semble jolie" sauf à déceler dans le choix de cet adjectif, chez le fin lettré que vous êtes, une volonté délibérée de dérision, solution pour laquelle j'opte et qui a le mérite de réserver vos goûts en la matière...)
Et puis, mon exaspération n'est enfin plus isolée depuis que, vaillamment, le soldat Jean-Dominique a tenté de mettre fin, d'une colère rouge pas ordinaire, à nos années de bahut sur ce blog... mais, cher Jean-Dominique, si je veux bien vous décorer de l'ordre de la Libération (quoique : attendons !) je revendique, en ce qui me concerne, la croix de guerre et la médaille de la résistance !
Rédigé par : sbriglia, émergeant du Styx | 17 avril 2008 à 19:44
La capacité à s'indigner pour des sujets superficiels laisse pantois. Une ch'ti-isation des cerveaux jusque dans les couloirs de la magistrature.
Rédigé par : SR | 17 avril 2008 à 18:14
"Les grands défis ne sont pas à notre portée. Le Concours de l'Eurovision, si."
Oui. Mais bon.
Se mobiliser autour de vous pour la défense du français dans le concours de l'Eurovision, j'ai bien peur, Philippe, d'être une piètre militante.
Pardon de l'exprimer ainsi.
Mais y a t-il dans votre magasin de causes, une qui ferait bander plus et mieux que l'Eurovision ?
Oui, le respect de notre langue est capital et un combat de la vraie modernité.
Oui, nous avons besoin du plaisir des mots et de leur imaginaire.
Oui, le concours de l'Eurovision est une pauvre chose qui inspire peu l'amour. Et je crains la frigidité.
Désolée, Philippe. Mais il y a quand même aussi des énergies dépensées, qui le sont en pure perte.
Rédigé par : Véronique | 17 avril 2008 à 17:17
"Car ce serait, en effet, un scandale. Comment le producteur de Sébastien Tellier, Marc Teissier du Cros, peut-il proférer cette ânerie : "un combat d'arrière-garde" ? "
Les ados du Fan club chinois de Céline Dion ont toute sa discographie depuis le premier single et déclarent s'être mis au français grâce à elle (qui chante aussi en anglais cependant). Ils nous ont gratifié aux infos d'un "Et je danse et je sors Mais quand je danse.... je t'aime encore" il me semble que ça devait être ce passage, chanté en choeur d'une façon sinon intéressante du moins passionnée!
Et à mon avis, ses chansons (donc la langue française) risquent moins que les produits Carrefour dont le consommateur chinois paraît estimer qu'il fait de la politique autrement qu'en distribuant des produits d'un bon rapport qualité-prix.
Rédigé par : Catherine JACOB | 17 avril 2008 à 10:22
"mots polis par le temps", maux polis par certaines initiatives...
" Pour le dire en français... Pour être en phase avec les réalités d'aujourd'hui, la création terminologique est indispensable."
Envoyons notre chanteur sur le site de Madame le Ministre de la Culture :
" www.franceterme.culture.fr "
Faut-il sélectionner les "specimens" chanteurs durant le "Printemps de la langue FRANCAISE" lancé par Mme Albanel en mars dernier ?
Il faut fêter la langue française paraît-il !
Le 20 mars étant la journée internationale de la Francophonie, la semaine de la Langue Française développe des initiatives, occasion pour le public de redécouvrir le Français et ses trésors....
Pour ce faire, surprendre !
Cette année par exemple :
"la Semaine de la langue française a invité le grand public à fêter le français autour d’une thématique et d’une sélection de "dix mots" qui devaient servir de fil conducteur à toutes les manifestations.
Les dix mots "- visage, toi, s’attabler, tact, palabre, jubilatoire, boussole, rhizome, apprivoiser, passerelle -" devaient illustrer le thème de la rencontre. Chacun d’entre eux devait être parrainé par une personnalité..."
Un site internet "www.semainelf.culture.fr" relaiera le programme des manifestations sur l’ensemble du territoire.
Joôhnny, à ses débuts, a obtenu son succès à son interprétation des chansons américaines traduites en français, comme beaucoup d'autres chanteurs, d'ailleurs, mais c'étaient les années 60 !!!
Si aujourd'hui, il faut chanter en anglais pour avoir un éventuel succès, quelle victoire, en effet, pour notre belle langue ! Belle évolution de notre langue dite diplomatique...
Ecrire une belle chanson en français, ce n'est pas donné à tout le monde... Tout le monde ne s'appelle pas Goldman, Duteil, Cabrel...
Une pensée pour Jeanne d'Arc !
Ah z'in court !!!!
Rédigé par : Marie | 17 avril 2008 à 09:18
Objectivement, trouvez-vous que la première Dame de France chante juste ? C'est tout sauf une chanteuse !
Rédigé par : Thierry SAGARDOYTHO | 17 avril 2008 à 08:20
Drôle : en Australie, l'Eurovision est diffusé en prime time et tous croient que nous, Européens, y accordons une grande importance !
Rédigé par : Paul | 17 avril 2008 à 06:37
M. Philippe Bilger,
Je vous lis depuis quelques semaines et j’ai attendu le moment opportun pour vous rédiger un commentaire. Commentaire transformé en billet (Justice au singulier, Français au pluriel) sur mon propre blog. L’heure est venue de vous pousser ma chansonnette en français pendant que la France se prépare à déchanter en anglais pour l'Eurovision. Je partage totalement votre indignation et votre analyse. En effet, qu’est-ce qui structure aujourd’hui l’identité des Français ?
Notre citoyenneté nationale se fond progressivement dans l’Union Européenne, nos valeurs religieuses et familiales sont bousculées depuis 40 ans, notre économie se globalise, nos frontières se dématérialisent, nos emplois et le Louvre se délocalisent, … même notre climat change !
Dans un monde qui s’accélère, le dernier lien qui peut unir les Français urbi et orbi est leur langue, le Français.
Européen convaincu, je ne suis pas du tout convaincu que l’anglais, langue difficile aux dires de Claude Hagège du Collège de France, doive s’imposer sur notre continent et dans notre pays. J’espère que le député UMP de l’Oise, François-Michel Gonnot sera entendu par le ministère de la Culture pour éviter cette mascarade.
Quel message risquons-nous de donner au monde et à nos cousins de l’autre côté de l’Atlantique, de la Méditerranée ou du lac Léman ?
Serions-nous les seuls Francophones à ne pas être fiers de parler la langue de Bilger ?
Bien respectueusement,
François Vaute
www.francoisvaute.eu
Rédigé par : Francoisvaute.eu | 17 avril 2008 à 01:24
A Jean-Dominique Reffait
"Non, il faut que Sébastien Tellier, dont vous m'apprenez simultanément l'existence et la haute responsabilité artistique, chante en tibétain. Là c'est sûr, on gagne."
J'ai ri.
Oui, ou en Chtimi!!!
Mais attention aux banderoles !
Bonne nuit à toutes et à tous !
Rédigé par : Ktrin à Jean-Dominique Reffait | 16 avril 2008 à 23:14
Philippe,
Je trouve que la chanson française permet un répertoire riche de chansons à textes. On peut jongler avec les mots et il y a moyen de chanter des couplets qui tiennent la route.
Ce qui semble souvent ("Aïe, pas sur la tête" pour les inconditionnels de la langue de Shakespeare !) plus difficile côté chansons Outre-Manche ou Outre-Atlantique !
J'aime beaucoup toute une série de chansons made in pas-de-chez-nous. Surtout pour le rock !
Mais bon, pour représenter la France à l'Eurovision, je comprends votre position sur ce sujet, Philippe !
Bonne nuit !
P.S : de toute manière, on connaît la chanson !! C'est toujours le même refrain ! etc.
Rédigé par : Ktrin qui sait pas chanter, ni en français ni en english ! | 16 avril 2008 à 23:09
Nous ne pouvons qu'être surprise d'un tel billet.
Cela prouve que le cloisonnement des mondes professionnels est réel. L'univers de la justice où l'écrit est primordial, la citation latine judicieuse semble ignorer les mœurs des µltinationales à filiales françaises dans lesquelles presque tout se commet en une sorte de langue anglaise.
Soit une réunion de 10 "français" avec un "espagnol", hop tout le monde jargonne dans la langue de Shakespeare ; le compte rendu est dans la même langue. La loi Toubon ? ignorée. La règle de l'avantage semble primer sur le droit.
En même temps, les non anglophones prouvent par là leur savoir vivre - dont tout le monde se moque hélas, l'époque étant peu courtoise.
Rédigé par : Madame de F. | 16 avril 2008 à 22:09
L'an dernier la serbe Marija Serifovic a gagné en chantant sa bluette en serbe. Il y a 2 ou 3 ans, les moldaves O-Zone ont fait un tube mondial avec Dragostea din tei, en roumain. Rien de tel qu'une langue imbitable pour faire un carton à l'Eurovision. Le français, c'est ringard, les belges, les suisses, les québécois, les africains le comprennent, la viduité des paroles les terrassent sans pitié. Même les allemands ou les italiens sont capables de deviner que le texte français est archi-con.
Non, il faut que Sébastien Tellier, dont vous m'apprenez simultanément l'existence et la haute responsabilité artistique, chante en tibétain. Là c'est sûr, on gagne.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 16 avril 2008 à 21:46
Une solution à la recherche d'un problème. Une langue est un outil de communication. L'anglais est la lingua franca qui permet aux gens de pays non anglophones de communiquer avec d'autres gens de pays non anglophones. Vive l'anglais : je communique par internet avec des Russes et des Chinois : en anglais.
Le français est la langue que j'utilise pour parler avec mes proches et chanter les chansons de ma jeunesse.
Je ne vois aucune raison pour ne pas pouvoir garder les deux ; chacune dans son usage propre.
Rédigé par : simon | 16 avril 2008 à 21:45
Il y a quelques années, un Portugais de rencontre m'avait dit que l'anglais était la langue des affaires, l'italien la langue de l'amour, l'allemand la langue de l'opéra, et le français, la langue de la diplomatie.
Ce n'était qu'un raccourci de conversation et une manière polie de rendre hommage à ma nationalité.
Mais, pour ne pas démentir notre lusitanien sur les dispositions qu'il prêta à notre langue,
faisons un rêve, restaurons une culture où la nuance, la distinction, l'ambition, le rayonnement, le respect, retrouvent toute leur place et leur utilité, et peut-être le français se reprendrait-il à vivre pour sa propre singularité.
Mais il faudrait établir une pensée qui, en se gardant d'être pédante, va au-delà des slogans, des égotismes car le français n'est pas langue pour un monde de brutes.
Est-ce possible dans une démocratie émotive et médiatique ?
Un présentateur du JT utilisant l'imparfait du subjonctif durant son journal, à l'évidence, serait responsable d'une dramatique rupture dans le continuum socio-médiatique. Le temps suspendrait son vol.
Que ce jeune homme aille représenter nos couleurs à l'Eurovision en adoptant la langue de Shakespeare pour sa ritournelle est un signe de conformisme au brouillage contemporain.
La chanson française possède heureusement de biens beaux représentants, de Vanessa Paradis à Isabelle Boulay, en passant par Alexandre Krin, Renan Luce, Olivia Ruiz, Abd-el-Malik,Mc Solaar, etc, et bien sûr Corneille le bien nommé. Tous, dans leurs registres respectifs, leurs sensibilités, leurs univers, expriment des choses merveilleuses et qui ne peuvent "sonner" qu'en français. Même s'ils prendront, certains, la liberté de rimer avec "I was here".
Rédigé par : Corneille | 16 avril 2008 à 20:57
Philippe, encore une fois l'exemple est venu d'en haut ; souvenez-vous de Trichet faisant un discours en anglais... et de Christine Lagarde, à son arrivée à Bercy, bombardant ses collaborateurs de notes dans la même langue. Cela dit l'Eurovision me paraît quelque chose de tellement ringard (jugement très hâtif car je ne me suis jamais intéressée à la chose mais le peu que j'en ai vu ou lu incidemment ne m'a pas encouragée à faire mieux) que j'aurais tendance à dire que je m'en fiche un peu... d'autant que dans le domaine de la chanson ce n'est pas très nouveau ; mieux vaut chanter en anglais pour espérer une carrière internationale... et même parfois une carrière française. Nicole Croisille avait du se faire passer pour une américaine pour être prise au sérieux.
Rédigé par : catherine A. | 16 avril 2008 à 20:55
Heureusement que l'année passée, les fatals picards ont brillamment défendu les couleurs de la France à l'Eurovision... même s'ils n'ont "même réussi à finir dernier"...
Rédigé par : Largentula | 16 avril 2008 à 20:05