Au fil de mes rencontres, j'ai l'impression que l'article d'Eric Decouty dans Marianne "La justice mise au pas par l'Elysée", a été beaucoup lu par mes collègues.
Force est de constater que ce journaliste semble tout à fait informé, que Gilbert Azibert est en effet appelé à remplacer Marc Moinard au ministère de la Justice et que d'autres changements annoncés sont tout au moins plausibles.
Le coeur du texte consiste à souligner que le pouvoir, pour les hautes nominations dans la magistrature, est passé de la Chancellerie à l'Elysée. A-t-il jamais été ailleurs, sous quelque président de la République que ce soit et, aujourd'hui, avec un conseiller dont tous reconnaissent la vive intelligence ?
Il n'empêche que la tonalité générale de l'article n'est pas enthousiasmante pour le corps judiciaire. Tout ne serait-il que guerre de positions, rapport de forces et clientélismes forcenés ? Sans être naïf, j'ose espérer que même pour les postes les plus exposés - ceux qui font de l'indépendance et de la liberté un risque permanent et quotidien - la compétence et la force de caractère ne sont pas mises complètement sous le boisseau au moment du choix.
Pour ma part, je veux m'attacher d'emblée dans ce texte à sa fin, où "un haut magistrat parisien" se permet de déclarer que "le problème, dans une magistrature largement couchée, est que, si l'un de nous l'ouvre, il risque fort d'être bien vite sanctionné".
Je suis en total désaccord avec ce "haut magistrat".
Je sais bien que certains n'hésitent pas, par démagogie, à dire aux journalistes ce que ceux-ci désirent entendre et qui est très éloigné d'un vif amour de la magistrature et d'une forte estime pour l'administration de la justice.
Mais quel toupet il faut avoir pour oser reprocher à la magistrature d'être "largement couchée" ! Non seulement cette appréciation est insultante mais elle est absurde car si on peut dénoncer tel ou tel comportement judiciaire, ici ou là, rien en tout cas qui mérite d'être si grossièrement et globalement qualifié. En effet, pour peu qu'on examine bien la réalité des pratiques et les modalités de nos rituels, j'éprouve l'impression inverse d'une base et d'un sommet accordés sur l'essentiel, en tout cas d'une base qui donnerait mauvaise conscience au sommet si ce dernier s'avisait de trahir les principes communs à un exercice honorable de notre métier. La magistrature n'est pas "largement couchée", elle n'est pas rampante ou servile, elle est humaine avec ses parts d'ombre, ses faiblesses mais ses espaces de lumière et ses conduites dignes dominent très largement dans le paysage.
Le pire, chez ce "haut magistrat parisien", c'est qu'il méprise dans l'anonymat et veut demeurer inconnu. Il crache mais se dissimule. Rien de plus médiocre. Pour faire croire que cette attitude est inévitable, il nous berce d'un conte selon lequel si on "l'ouvrait", on serait "bien vite sanctionné". Même si une telle ineptie était exacte, serait-il justifié à ne pas assumer ses propos ?
Ainsi, au moment même où il agresse la majorité de ses collègues en les traitant de "magistrature largement couchée", lui-même, disparaissant dans les plis d'un texte, confirme la validité de son accusation, mais pour lui seul.
C'est pour cela que j'attends toujours, dans la vie judiciaire, de voir qui se cache derrière ce terme de "haut magistrat" pour me prononcer.
Je n'ai pas d'hommage à rendre au magistrat inconnu.
@Aîssa
1- "Le tribunal accorde 285 millions euros à Bernard Tapie en dédommagement des préjudices subis, etc.etc., bref tout ce qu'il a enduré de misère de la part des banques, des médias et même l'institution judiciaire..."
2- "Patrick Dils, le plus gros acquitté dédommagé de 15 années de réclusion a, quant à lui, perçu, je crois, à peine 300 000 euros réels pour lui... Tant mieux pour Bernard Tapie, dira-t-on."
L'État français lui a en fait versé un million d'euros.
Devons-nous entendre tous préjudices confondus, moral et financier en particulier l'équivalent d'un art.700 du CC? ou est-ce que l'équivalent d'un tel article n'existe pas dans le code pénal ?
Est-ce qu'on connaît le détail de cette somme en fait ?
Par ex. tant pour avoir été condamné à tort, tant pour les quinze années d'emprisonnement effectivement subis, tant pour avoir été la victime d'un viol dans cet intervalle ? Tant pour ceci, tant pour cela, tant pour avoir été privé de gagner sa vie à raison de l'équivalent de tant de mensualités de SMIC + les caisses, ou de RMI ? etc... déduction faite de ce qu'il aura coûté à l'administration pénitentiaire ? Quelqu'un ayant parlé récemment sur ce blog de 300€ journaliers soit 9000€ mensuels. (Soit dit entre parenthèse, le voleur de parapluie récidiviste reviendrait dès lors plutôt cher à la communauté !!) Au fait le RMI est de l'ordre de combien ?
Vous laissez entendre en somme que comme il n'a pas eu vraiment de gros besoins en prison, il n'a pas vraiment pu contracter de dettes en fait en dehors de l'aide juridictionnelle, laquelle aurait ainsi perçu grosso modo 700 000€ de remboursement déduction faite du petit bonus que Me Bertrand Becker qui a accepté cette affaire pour la gloire (= tarif AJ) pendant quinze ans, a du percevoir pour repeindre sa grille en blanc, couleur de l'innocence ?
Car je vois mal une banque prêtant sans garanties à une famille sans réels moyens, une somme de 700 000€ pour établir l'innocence d'un mineur condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de deux enfants ?
Mais a-t-il mérité sa grille Me Becker, s'il est vrai que : "Lors du procès, l'avocat demande que la famille n'assiste pas au procès. Cependant ses parents y vont et s'aperçoivent que l'avocat ne se bat absolument pas et ne pose aucune question capitale. La seule fois où Patrick Dils a voulu se défendre, il lui aurait dit : « Tais-toi, laisse-moi faire. »"
Ainsi donc que nous l'explique Wikipédia, qui complète cependant : "Selon un important reportage sur l'affaire, dans l'émission "Faites entrer l'accusé" sur France 2 en mai 2007, le premier procès se serait déroulé un peu autrement : c'est Patrick Dils qui parle très peu, complètement abasourdi, effrayé et intimidé par la Cour d'assises. Il est de plus victime d'une rage de dents et ne prononce qu'une dizaine de mots. L'avocat, lui, tente de le défendre, mais il se plaint que son client ne fasse rien pour sa propre défense." ???
Donc, il n'aura pas même eu à rembourser le ticket modérateur au dentiste !
Rédigé par : Catherine JACOB | 12 juillet 2008 à 10:04
Le tribunal accorde 285 millions euros à Bernard Tapie en dédommagement des préjudices subis, etc.etc., bref tout ce qu'il a enduré de misère de la part des banques, des médias et même l'institution judiciaire... Richard Roman (qui vient de mourir hier, de folie et toxicomanie) qui fut innocent et acquitté de ce meurtre terrible de la petite Céline à la Motte-du-Caire, après des années d'incarcération dans les pires conditions que l'on sait, qui fut acquitté en Cour d'assises grâce surtout à l'honnêteté et au courage d'un avocat général (fait rarissime en audience), a, lui, perçu quelques dizaines de milliers d'euros... Patrick Dills, le plus gros acquitté dédommagé de 15 années de réclusion a, quant à lui, perçu, je crois, à peine 300 000 euros réels pour lui... Tant mieux pour Bernard Tapie, dira-t-on. Je me souviens de Thierry Breton alors ministre des Finances qui déclarait, juste avant l'élection de NS, que les sommes étaient provisionnées en son ministère pour dédommager l'homme d'affaire. Maintenant elles vont être débloquées et, une fois ses dettes épongées, il lui restera quelques dizaines de millions bien à lui de ce dédommagement... Grand bien lui fasse à Nanard, affectueusement. Cela me donne une idée que je soumets ici. Ne serait-ce pas judicieux d'inscrire dans la loi que toute personne inculpée et/ou condamnée à tort sera indemnisée à hauteur de 1 million euros/ jour d'inculpation et/ ou d'incarcération ? Gageons alors que ces magistrats encore trop nombreux si prompts à écraser le faible et à filer doux avec le fort seront un peu plus économes de ces vies humaines qu'ils souillent et brisent par leur vanité de puissance et, pour tout dire, leur imbécillité, puisqu'il en ira désormais, comme pour Bernard Tapie, des deniers publics et quels deniers !... En effet, les indemnités pour Nanard, comme l'a précisé Thierry Breton, sont provisionnées sur le Trésor, donc au débit de la nation. Le doute, dans ces conditions et comme prévu par la loi, profitera toujours et réellement à l'accusé, j'en suis persuadé. L'argent n'est pas seulement le nerf de la guerre, il sera aussi celui d'une impartiale et équitable et objective et intelligente administration de la justice. On appellera cette loi, naturellement: La loi Tapie. On verra alors de moins en moins de ces magistrats couchés ; enfin, j'ose l'espérer ; ils n'iront pas jusqu'à ruiner les finances publiques... quand même !
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 11 juillet 2008 à 22:22
"le problème, dans une magistrature largement couchée, est que, si l'un de nous l'ouvre, il risque fort d'être bien vite sanctionné".
Ce constat est probablement juste. Il enfonce même certainement des portes ouvertes. Ce que dit ce haut magistrat c'est tout de même ce que vivent presque tous les salariés de ce pays.
Rédigé par : eiwob72 | 30 juin 2008 à 19:16
"Magistrature largement couchée"
Voici mon exemple où l'on voit que beaucoup, même en dehors de la magistrature, peuvent DANS CERTAINS CAS se coucher. (Mais j'ajoute que j'ai poursuivi 3 autres fois avec succès en tant que victime, et je témoigne que tout s'est bien passé)
Mon affaire est dans les mains des services du garde des Sceaux. Parce que une personne (+ 2 autres) que tout le monde connaît a été protégée, pour défendre un secteur en difficulté récurrente.
La preuve de la culpabilité tient en 1 page (à gauche le non lieu du juge, à droite une note au juge d'instruction ou bien un mémo en appel font apparaître 3 erreurs grossières) mais 3 appels 3 cassations 1 ouverture refusée, un renvoi en correctionnelle n'ont abouti à RIEN.
Malgré des alertes à TOUS et au plus haut niveau.
Alors qu'il me restait comme seule voie de recours pour faire valoir mon préjudice la plainte contre l'Etat, il restait dans ce dossier (et il fallait faire quelque chose)
- 3 escrocs en liberté
- des magistrats non sanctionnés
- une atteinte à l'indépendance de la justice, puisqu'elle s'était couchée toute entière dans un but précis.
Malgré de nouvelles alertes aux uns et aux autres, que croyez vous qu'il se passât ? Toujours RIEN.
Et il m'a fallu attendre encore 2 ans avant de trouver une oreille attentive.
En conséquence, dans cette histoire, à tous ces magistrats qui se sont couchés
- ceux qui ont directement participé
- ceux qui s'abritent derrière les textes pour laisser le pouvoir judiciaire tout entier dysfonctionner (ce n'est pas dans mes attributions, je ne peux rien faire, faites un recours,... ou le silence...)
il faut AJOUTER tous ceux qui vont nier que des affaires enterrées puissent exister et qui sont responsables par leur inaction que de telles situations puissent se répéter
- mes avocats qui se sont contentés de faire du papier comme si la situation était normale
- les avocats des personnes poursuivies qui ont joué cette parodie alors que l'issue était connue d'avance
- quelques organisations, que j'ai informées, qui hurlent dans la presse, quand il pourrait y avoir atteinte à l'indépendance de la justice, mais qui se taisent quand il y a, de fait, atteinte
- et un certain nombre d'autres personnes contactées en passant par-dessus les filtres prévus
il faut AJOUTER tous les journalistes qui disposent des pièces, mais qui attendent que quelqu'un fasse le travail et qui reprendront docilement les dépêches de l'AFP pour pondre leur papier.
Bref, ça fait beaucoup de monde.
Rédigé par : Mm | 30 juin 2008 à 12:39
@Jean-Dominique Reffait
"Est-ce le fait de les savoir agenouillés qui vous choque ou celui de l'entendre dire ?"
Ce qui me choque c'est que la promotion confessionnal a quelque chose de terriblement plus impudique et choquant que la promotion canapé qui est déjà terriblement humiliante en soi et que si j'accorde volontiers beaucoup de défauts à la magistrature, qui a ses faiblesses humaines comme tout le monde explique PB, là c'est trop ! C'est à la fois le dire et le faire qui me choquent tout ensemble !
Rédigé par : Catherine JACOB | 27 juin 2008 à 18:02
@ Catherine Jacob
Passez-moi le mot et je vous passerai la chose, disait le bon abbé et si ma formule est shocking, que dire de l'attitude des magistrats en la circonstance ? Est-ce le fait de les savoir agenouillés qui vous choque ou celui de l'entendre dire ? Qu'ils se relèvent, ces bons messieurs, et nous ne serons choqués ni vous, ni moi.
Je n'ai pas évoqué, volontairement, le troisième Reich mais l'époque révolue à laquelle le cuistre faisant office de commentateur se référait en citant à l'envi la sélection ottomane, à savoir le Reich allemand d'avant 1918, contemporain de l'empire ottoman. J'ai commis un anachronisme avec l'Espagne franquiste, parce que l'Espagne des Alphonse, qui s'en soucie ?
Avec 2 n, certes, mais je m'essaie simplement au commentaire sportif et je ne parle pas le japonais.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 27 juin 2008 à 10:45
Bien sûr Catherine A., vous avez mille fois raison de préserver votre vie privée et ne vous en tiendrai jamais rigueur. Je regrette simplement que dans ce monde où chacun peut s'exprimer sans contrainte, avec une audience désormais allant bien au-delà des frontières provinciales, on taise son nom pour de multiples prétextes toujours très honorables.
Mais croyez-vous sincèrement que de dévoiler votre identité -dont je rappelais par ailleurs et sur un autre site, qu'elle est l'honneur des générations antérieures qui ont su la perpétuer en forgeant ce nom afin de se distinguer et de le transmettre pour précisément ne pas sombrer dans l'anonymat- croyez-vous vraiment que sa connaissance par d'autres puisse entraver votre liberté de vivre sereinement à la fois le professionnel et le privé ? Il faut savoir aussi se faire respecter, sans concession.
Mais je reconnais que c'est votre droit le plus strict -et le respecte, même si je suis critique- à l'inverse du haut-magistrat s'exprimant en effet "es qualité".
En revanche je trouve votre explication première, vis-à-vis de nous qui participons assidûment (un peu moins pour ma part, je l'avoue) aux dialogues de ce blog, peu amène lorsque vous écrivez : "Philippe connaît mon identité et après tout c'est là l'essentiel; c'est chez lui que je m'installe." Nous ne sommes donc que le superflu ? Ce n'est gentil ni pour nous, ni pour vous d'ailleurs. Mais je plaisante, et caricature votre pensée.
Continuez de commenter avec talent chère Catherine A, je continuerai à vous lire, même si j'ignore qui se cache derrière ce prénom impérial, et surtout pardonnez-moi de vous avoir offusquée.
Je savais bien qu'il ne pourrait en être autrement malgré mes précautions oratoires, et cela prouve que vous me lisez. Alors merci.
Rédigé par : Patrick PIKE | 26 juin 2008 à 23:58
Jean-Dominique Reffait
«Ni couchés, ni debout, certains magistrats, Philippe, se contentent d'être agenouillés, avec la braguette des princes sous le nez.»
Je suis assez large d'esprit en général mais là je suis positivement shocking. Qu'il y ait des imitations du bureau ovale à Paris sans doute. Mais que vous osiez l'évoquer aussi crûment c'est positivement une atteinte à la pudeur des visiteurs de PB.
Ceci étant précisé on ajoutera encore que «die deutsche Mannschaft» ou encore« Deutsche Fußballnationalmannschaft» prend deux ' n' ! et laissez donc tomber la glorieuse Mannschaft du IIIe Reich c'est d'un mauvais goût achevé ! Pire si possible que la remarque précédente.
Rédigé par : Catherine JACOB | 26 juin 2008 à 20:29
"On croit boire le fond du verre, mais non, il y en a encore..."
a écrit JDR
Plaignez-vous ! Les noces de Cana à perpétuité, je suis preneur.
Quant au reste, et pour parodier Cactus, je prends votre baguette avec des pinces... en manque d'r...
Rédigé par : sbriglia, coquin, à JDR | 26 juin 2008 à 15:50
Couchée ou au garde-à-vous ?
Le parquet de Paris qui réclame la relaxe de Jeannot au prétexte que la plainte a été tardive (bon, la première plainte a été égarée par la police, pas de bol...), c'est cool, je trouve. Ce salaud de Mohammed a sans doute croisé un fantôme de scooter portant un simulacre d'immatriculation correspondant étrangement à l'ectoplasme d'un paisible étudiant qui bûchait alors sur les milles et une façon de réussir un abus de bien social.
L'affaire étant capitale, l'enjeu étant stratégique puisqu'il s'agit quand même d'un gravissime accrochage de tôle dans Paris, le tribunal rendra sa décision dans... 3 mois, le 18 août, pile poil au moment où la France est déserte.
Ni couchés, ni debout, certains magistrats, Philippe, se contentent d'être agenouillés, avec la braguette des princes sous le nez.
Tiens, hier, ce foutu match de foot a été interrompu 3 fois sur TF1. Pas de notre faute, dit la chaîne privée. A part que sur la BBC, chaîne publique, il n'y a pas eu de coupure, parce que ladite avait mis les moyens pour assurer elle-même sa retransmission, tandis que TF1 empochait le pognon de la pub au détriment des spectateurs...
Et nous avions droit, nous autres, pequenauds de droit divin, à trois ou quatre périphrases telle : "Ooooh, surprenante sélection ottomane !" C'est sans doute la sélection franquiste qui va disputer ce soir aux soviets le privilège de jouer la finale contre la Reichmanschaft !
On croit voire le fond du verre, mais non, il y en a encore...
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 26 juin 2008 à 14:07
L’Ecole de la magistrature aurait-elle ouvert une annexe chez « Mondial Moquette Carpet land ; St Maclou ou dans les illustres tapis persans ! »…
La magistrature couchée, ce n’est pas un scoop.
Ce magistrat anonyme a raison. Pourquoi risquerait-il sa carrière ou son restant de carrière pour une vérité, même difficile à concevoir, que chacun connaît ? Etant donné que ceux qui s’adonnent à la violation des droits fondamentaux, sur instruction, ne risquent qu’une mutation avec avancement !
Monsieur le Procureur Général de la Cour de Cassation lors de son audition du 26 septembre 2007 auprès de la Commission Balladur, a largement abordé ce sujet, que chacun a pu librement écouter, puisque ce fut largement diffusé.
Un magistrat inconnu !
Une pensée très émue destinée à mon cousin magistrat qui est parti depuis quelques jours, pour de longues vacances célestes ; il pourra observer et assister en ces heureux lieux à une sainte Justice…
Rédigé par : Marie | 26 juin 2008 à 11:47
Un léger désaccord avec Monsieur le Procureur. Lorsqu'on constate la réaction élyséenne dans l'"affaire Surcouf", du nom de ce groupe d'officiers français ayant choisi ce pseudonyme pour répondre au "Livre Blanc sur la Défense", document qui annonce la destruction quasi complète de l'indépendance nationale en matière de défense, on peut s'interroger sur les moeurs présidentielles vis-à-vis de la contradiction. En effet, on apprend sur le blog "Secret Défense" de JD Merchet, généralement bien informé, qu'on a mis la DPSD (le renseignement militaire) sur la piste des auteurs du libelle (rien que ça). il s'agirait du désir élyséen de transformer les contestataires en "chaleur et lumière", comme avec une mine antichar à effet dirigé ou un missile "crotale" (pourquoi ne pas les passer à la gégène aussi, hein ?). Ca laisse songeur sur ce qui, au sein d'un ministère dirigé par une femme aussi avenante et aussi peu rancunière que Madame Dati, pourrait se passer pour un magistrat sortant de la ligne officielle du parti... Non ?
Rédigé par : erig le brun de la bouëxière | 26 juin 2008 à 11:14
@Patrick Pike
Vous avez raison il est paradoxal de fustiger le magistrat anonyme et d'écrire soi-même en avançant masqué. Alors voici mon explication : Philippe connaît mon identité et après tout c'est là l'essentiel ; c'est chez lui que je m'installe. Et quand je vais chez des amis, je ne demande pas le cv de ceux qui ont aussi été invités. Je les écoute, je les apprécie ; ou pas. D'autre part mon nom complet finalement ne me sert que dans ma vie professionnelle et quand je suis devant mon ordi, quand je vous lis, quand je vous réponds, c'est juste Catherine qui le fait, une nana avec ses emballements, ses détestations, ses humeurs, ses mesquineries... celle que connaissent ses amis, sa famille ; la "privée" qui a toujours essayé farouchement de ne pas mélanger vie privée et vie professionnelle.
Le magistrat interviewé lui l'est "es qualité". C'est donc pour ça que j'aurais trouvé normal qu'il donne son identité. C'est pour cette même raison - et sans doute parce que je ne suis pas assez motivée et n'ai aucune envie de me faire bouffer par internet - que je n'ai pas fait un tour chez Me Eolas, visiblement belle plume et sans doute avocat de talent mais lui aussi masqué.
Rédigé par : catherine A. | 26 juin 2008 à 09:46
Ce haut magistrat souhaitait rester anonyme, on n'a aucune peine à le comprendre au vu de ce qui se passe en Sarkozie.
Malgré des évidences criantes, Monsieur Bilger ne comprend pas et affirme non sans une indéniable violence verbale, surprenante :
- Le pire, chez ce "haut magistrat parisien", c'est qu'il méprise dans l'anonymat et veut demeurer inconnu. Il crache mais se dissimule. Rien de plus médiocre.
La source qui désire rester anonyme, classique... adaptable quelles que soient les circonstances, n'est-ce pas merveilleusement naïf de gober systématiquement la couleuvre ?
Facile à utiliser, la source peut même ne pas exister, qui oserait rompre l'anonymat ? Secret..des sources ? Il n'est pas nécessaire d'exister lorsqu'on est une source, un journaliste n'est pas assermenté.
Le consensus des mollassons permet d'édulcorer n'importe quel article..
Rien n'empêche les rédactions de se livrer à ce petit jeu histoire d'augmenter les tirages...
Dans notre monde d'affairistes et de menteurs à tous les coins de rue, je ne doute pas un instant que la chose soit pratiquée de temps à autre voire plus si affinités et l'intérêt force à l'affinité dans tout les axes du mal en Sarkozie, et les maux sont nombreux depuis l'élection du "chanoine" de tout sauf de Dieu si tant soit peu que ce dernier existe. Le gueux a légitimement quelques doutes depuis belle lurette tant dure son impitoyable et misérable gueuserie mais c'est un autre débat.
Je crains que beaucoup de nos concitoyens ne pensent le contraire de ce que pense Monsieur Bilger à propos de la "magistrature couchée", il n'est de jour ou je n'entende
à droite, à gauche :
Quand c'est un politique, il s'en sort, exemple Pasqua, Chirac, et beaucoup d'autres messieurs toujours en liberté malgré avoir été sérieusement mis à mal par des affaires qui dépassent de loin une histoire de vol de scooter et d'ADN, on parle de justice à deux vitesse ailleurs (sur ce propos, je pense aussi qu'il y a bel et bien deux vitesses, sans pour autant dire que la magistrature est couchée, mais je ne dirais pas non plus qu'elle est debout, je dirais qu'elle est sérieusement bancale !)
Hilare, je me rappelle encore de Bernard Tapie déclarant avec une insolence consommée :
- J'ai confiance en la justice de mon pays!
Ce genre de propos ne fait plus recette semble-t-il, nos élus ne s'avisent plus à flatter l'encolure de la justice, ils s'en méfient et tentent par tous les moyens de lui tordre le coup dès qu'ils sont concernés.
Les prisons sont faites pour les gueux et le petit personnel, pas pour de si splendides spécimens de notre société, voyons ! Un élu, c'est presque un cousin du chanoine, envoyé de Dieu le père, et chaque élu sait maintenant qu'il vaut mieux s'adresser à Dieu, premier magistrat de France qu'a sa valetaille dès fois qu'elle aurait des idées de justice, d'épurement, d'honnêteté... Les affaires avant tout, un peu de bon sens les vilains que diable !
Certes, quelques poids plumes de la politique passent quelquefois à la moulinette, mais les autres... une majorité écrasante...
On sait ce qu'en pensaient certains lors de l'appel de Genève où Eva joly et tant d'autres "anti-corruption", tel Eric Halphen, confrérie que l'on ne saurait qualifier de malhonnête ou de mauvaise foi devant des faits, des actes..
Non tout le monde n'est pas couché mais la passivité du plus grand nombre face à l'immense corruption galopante de beaucoup d'élus ou d'affairistes ne peut donner l'image d'une magistrature debout et indépendante, 2 et 2 ne font pas toujours 22 disent souvent les flics non sans humour quand ils parlent des politiques et des magistrats.
Qui de la grande confrérie appuie fermement ces magistrats aujourd'hui ?
Combien y laissent des plumes ? La magistrature ne se distingue plus guère par son audace ou dans le maniement du glaive de la justice.. Elle en est réduite à faire la mendicité aux médias pour faire valoir...? Un petit livre par ci un petit livre par là ? Un binz comme un autre ou quelque chose de plus grave derrière tout ça ?
La dépénalisation des affaires n'a pas suscité plus d'émoi que ça au sein de la magistrature, des gens comme Denis Robert ont pris des risques insensés, courageux, en appuyant l'appel de Genève, la plupart ont jetés l'éponge... fautes d'appuis.
La magistrature n'est pas couchée non, mais elle est sérieusement avachie.
Au regard des citoyens en tout cas.
De mon point de vue de citoyen, je dirais que la magistrature manque de courage, d'audace, beaucoup de magistrats sont suspendus au bon vouloir des politiques, promotions comprises.
Ne lisait-on pas que un tel proche de Nicolas Sarkozy était nommé à tel ou tel poste encore récemment dans le Parisien et autre distributeurs de bons et mauvais points ?
Malgré des décisions de justice, des mises en examen, ne voit-on pas des élus exercer en toute quiétude, quelquefois malgré un casier judiciaire et de la récidive ? Certains peuvent même exercer la profession d'avocat... A quoi servent les serments ?
Quel crédit peuvent encore avoir les magistrats après tout cela ?
Où est la déontologie censée être propre à la justice ?
Rédigé par : Patrick Marguillier | 26 juin 2008 à 03:30
J'ai toujours été méfiant envers l'anonymat, pour ne dire plus afin de ne pas être désobligeant, étant entendu que beaucoup de commentaires sont émis, sur votre blog comme sur le mien, par des êtres virtuels, dont il me serait parfois agréable de connaître les noms et les visages tant parfois leurs propos sont de haute portée.
Cela étant il n'empêche que l'être anonyme qui se laisse aller à pianoter devant l'écran - quel mot adéquat ! - de son ordinateur, le fait trop souvent avec le même état d'esprit qu'un corbeau de village, et peut-être, sans doute, la même jouissance. C'est ce qui nous vaut ce déferlement d'inepties sévissant sur le net qui nous révoltent, nous laissent sans voix, nous indifférent ou parfois au contraire nous font deviner sous le propos des craintes, des vérités ou encore des critiques constructives. Chaque médaille ayant son revers. Toutefois, pour ma part, je préférerai toujours, au thuriféraire anonyme, le sous-préfet (celui de Saintes) qui se fait virer pour avoir écrit un texte qui déplaisait.
Et c'est là en définitive que réside toute l'ambiguïté du système. Internet permet tout, même et y compris la rétorsion par ricochet. Je ne connais pas les arcanes de la magistrature, mais votre magistrat semble redouter une mutation à Maubeuge alors qu'il préfère peut-être le Midi de la France. On peut le regretter, mais pas lui en vouloir, lorsqu'on vit effectivement couché on ne peut prétendre qu'à la sieste au soleil. Le plus sage eût été qu'il se tût car, si j'écrivais sous couvert d'anonymat, je n'hésiterais pas à dire, faisant preuve de vulgarité sans crainte pour mon image, "qu'il n'en a pas" !
Rédigé par : Patrick PIKE | 26 juin 2008 à 01:19
Philippe,
Vous avez été touché, cela se ressent à la lecture de votre billet.
Je me dis que les témoignages anonymes ne font pas avancer le schmilblic (orthographe ?).
Pour dénouer tout cela, participer au débat démocratique, il faut se présenter.
Inversement, face à un micro, en pleine lumière, les gens adoptent une position qu'ils n'adopteraient pas dans l'anonymat.
Celle ou celui qui trouvera l'identité du magistrat "debout" aura un scoop.
Philippe, vos lecteurs savent que vous n'êtes pas "couché". Des allusions pareilles, il y en a dans tous les métiers.
C'est triste car à quoi cela sert-il, de tirer dans les pattes des confrères ?
A part faire son intéressant. Non, là, je n'ai pas la réponse, je ne vois pas pourquoi il a prononcé ces mots durs à l'encontre de ses confrères...
Allez, Philippe, ne soyez plus triste !
Nous tous sur ce blog, on vous aimeeee !
Bonne nuit les zamis !
Rédigé par : Ktrin | 26 juin 2008 à 00:31
C'est une des curiosités inattendue de la démocratie. Qu'on crache ou qu'on cire, l'important c'est que ça brille... Le grand Nietzsche nous parlait du renversement des valeurs. C'en est un. Il y en a d'autres. Le travail, par exemple. Quel est le crétin qui pense encore que le travail est une valeur ? Une valeur qui abaisse l'homme et l'appauvrit n'en est pas une. L'aune c'est la séduction. Il y a ceux qui savent et ceux qui ne savent pas... Malheur à ces derniers. Le "surhomme moderne", c'est celui-là qui se terre et ronge toute chose. Nietzsche le savait qui maintenant pourrait joyeusement s'exclamer : rat trop rat.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 25 juin 2008 à 23:09
rajout (humblement)
"Ni une, ni deux, on me répond :
"Je sais que le vôtre (votre coeur) n'appartient qu'à Philippe Bilger mais par pitié laissez-le à ses.... marmottes anti-syndicales. "
reprend Véronique, mon premier rebond, dis !
là, comme Véronique permettez-moi de m'offusquer, même si beau fleuret, mouche tait !
Sissi !
sinon, deuxième rebond, dis, manquerait plus que notre Grande Catherine nous concocte des écrits d'Outre-mère ! (même si c'est toujours un plaisir que de l'élire en tout billet ici ho)
Rédigé par : Cactus rebondi, un peu partout | 25 juin 2008 à 20:33
Là je tombe de hoooooooooooo, je le reconnais :
du court, magistral en plus !
Sissi !
Rédigé par : Cactus under his thumb | 25 juin 2008 à 19:44
Eh bien le magistrat inconnu qui parle dans Marianne, au fond, je m'en fiche +++++++++++.
Mais le magistrat trop connu dans le virtuel pour et par sa flamboyance et ses excentricités, celui-là a toute mon amitié.
Vous avez vu, Philippe, quand j'écris chez Eolas (dans le ni vu, ni connu) :
"vive l'indépendance des superbes excentriques et des solitaires flamboyants ! "
Ni une, ni deux, on me répond :
"Je sais que le vôtre (votre coeur) n'appartient qu'à Philippe Bilger mais par pitié laissez-le à ses marottes anti-syndicales. "
Belle performance, Philippe, d'être reconnu sans qu'il soit besoin d'écrire votre nom.
Vous ne trouvez pas ?
Rédigé par : Véronique | 25 juin 2008 à 16:59
@Philippe
Ce qui me gêne le plus ce n'est pas ce que dit ce magistrat. Il se donne le beau rôle du chevalier blanc, rudement courageux car c'est bien connu, les couchés ce sont les autres. Beau rôle et à peu de frais puisque protégé par l'anonymat. Je regrette par contre que le journaliste lui ait donné la parole comme je regrette que soient invités à des émissions des redresseurs de tort de pacotille qui n'ont pas le courage de signer leurs livres dénonciateurs. Des anonymes qui à mes yeux ne gagnent pas à être connus...
Rédigé par : catherine A. | 25 juin 2008 à 14:22
"La magistrature n'est pas "largement couchée", elle n'est pas rampante ou servile, elle est humaine avec ses parts d'ombre, ses faiblesses mais ses espaces de lumière et ses conduites dignes dominent très largement dans le paysage."
Je ne sais rien des coulisses de la magistrature en général mais quid des tribunaux et cours d'appel administratifs de ce point de vue ? Ne sont-ils sinon couchés du moins confortablement installés au point que des séminaires s'ouvrent dans leur enceinte même avec l'intention avouée d'évaluer le degré exact de ce confort, voir si par hasard certains n'auraient un petit coussin en trop j'imagine ?!!
"Le pire, chez ce "haut magistrat parisien", c'est qu'il méprise dans l'anonymat et veut demeurer inconnu. Il crache mais se dissimule. Rien de plus médiocre."
Là vous avez absolument raison. Quand les gens crachent leur venin dans des couloirs obscurs, vous en ressortez soudainement couverts de bave de crapaud et repoussants pour tout un chacun sans savoir à qui vous devez cet insigne traitement, vu que les éventuels spectateurs n'ont le plus souvent pas davantage de courage que la bestiole elle-même, et sans compter que certains se réjouissent en secret de l'aventure !
Au moins quand certains commentateurs en soignent d'autres aux petits oignons sur votre blog, chacun a la possibilité de répondre en renvoyant la balle, même si c'est parfois de façon lassante, je vous l'accorde volontiers.
Mais quand vous ignorez qui, quand, comment, pourquoi vous a taillé un magnifique costard, comment remercier le généreux tailleur dans les termes qui s'imposent ?
Rédigé par : Catherine JACOB | 24 juin 2008 à 21:28
"le problème, dans une magistrature largement couchée, est que, si l'un de nous l'ouvre, il risque fort d'être bien vite sanctionné". Je mesure parfaitement Philippe combien ce commentaire de votre collègue vous est douloureux car, même s'il ne vous vise nullement, ce reproche vous blesse ne serait-ce que pour l'institution à laquelle vous appartenez et avec laquelle vous faites corps. Vous ne méritez nullement ce reproche. Vous faites partie de ceux qui, tout au contraire, osent l'ouvrir mais ce fait de courage est exceptionnel dans un milieu très enclin aux messes basses. Sans doute, votre parcours professionnel prestigieux, notamment à la cour d'assises de Paris, dans des dossiers exposés et médiatiques, ainsi que votre réputation littéraire désormais bien assise, vous protègent notablement des tentations de rétorsion que certains de vos commentaires pourraient parfois susciter du côté de la Place Vendôme. Mais oubliant un instant le légitime esprit de corps, vous demeurez une exception. Combien de vos collègues font preuve de frilosité tant dans leur expression personnelle que parfois, et c'est bien pire, dans leur jugement. Le suivisme de certains juges du siège à l'égard du Parquet et de la politique pénale du moment, vous ne connaissez donc pas ? Votre "haut" collègue exprime d'ailleurs ce que beaucoup expriment à mot couvert. Objectivement, sincèrement, pensez-vous que Rachida Dati pèse lourd face à la TASK FORCE judiciaire de l'Elysée dans les nominations en cours ? Pensez-vous également que la prime du courage récompense ceux promus aux fonctions hiérarchiquement exposées ? Bien évidemment, vous n'appartenez nullement à cette magistrature "largement couchée" mais le constat existe et il provient de l'un des vôtres. Le débat s'instaurerait utilement si l'on s'interrogeait sur le point de savoir pourquoi ce collègue pense ainsi.
Rédigé par : Thierry SAGARDOYTHO | 24 juin 2008 à 20:51
L'anonymat permet bien des choses, pour le meilleur et pour le pire.
Dès lors qu'on accuse sous couvert d'anonymat, il convient d'avoir des éléments sérieux à apporter, bien plus que des généralisations aussi invérifiables que choquantes.
L'anonymat de ce magistrat ne me choquerait pas s'il avait établi et présenté une liste de situations où des magistrats sont apparus couchés. Or, ce n'est apparemment pas le cas.
De plus, si le magistrat est « haut », on peut légitimement se demander ce qu'il peut bien craindre.
Rédigé par : Enclume des nuits | 24 juin 2008 à 20:26