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26 juin 2008

Commentaires

Pierre-Antoine

Cher PB,

quand vous employez le terme de "trinité" pour associer entre eux "médiatique, commercial, pénitentiaire"; "apparence, argent, profond" ainsi que "dérisoire, rentable, important".

Vous commettez une erreur aussi grave que celle que vous dénoncez.
En effet le principe de la trinité, est que chacune des parties est de la même nature. Ce que n'importe quel journaliste, financier, magistrat ou simple internaute ne peut que constater "l'incompatibilité intrinsèque".

De plus, "trinité" étant généralement associé au divin, je ne vois en aucune façon de divin dans les neuf termes que vous utilisez.
Bien que "neuf" étant le nombre des béatitudes, cela ne justifie en rien cette alliance contre nature.

Cordialement (avec humour)

Pierre-Antoine

Marcel Patoulatchi

Jean-Dominique,

Tout arrive, je suis d'accord avec votre constat sur l'univers carcéral.

A ceci près que je ne suis pas persuadé que la solution consiste en la privatisation partielle des prisons.

Naïvement, je pense qu'il doit être possible de mettre fin à la loi du fric qui règne en prison par d'autres voies : plus d'encadrement pour éviter la corruption, avec enquête systématique en cas de découverte d'objets prohibés dans l'enceinte de l'établissement ; suppression de tous les avantages monnayables (plus de télé dans les chambres mais des salles communes) ; interdiction à quiconque d'introduire, posséder, donner des euros (monopole des mouvements financiers dans la prison gérés par la prison, les détenus ne disposant que d'une carte à puce pour faire des achats) ; chambres individuelles de droit pour qui le demande.
Il existe de nombreuses pistes qui mériteraient d'être explorer pour limiter la loi du fric, pour faire en sorte que ceux qui vont en prison parce qu'ils font « du business » poursuivent dans cette voie.

Patrick Marguillier

@ Mussipont

L'Europe, mon cher, délocalisons le travail de nos taules, les taulards roumains vont être ravis, et ailleurs...
Les taulards turcs flairent le bon coup !

Ah le plombier polonais !

- Patience les gars ça vient. Vous pensez que Bouygues va faire aussi dans les parfums en Turquie ? Voire les savonnettes ?
Je me dis sournoisement qu'il faut zyeuter la bourse turque et sûrement investir là-bas...


Patrick Marguillier

@ Aïssa

Délicieux ce post ! Vous bouygonnez mon cher !
Le bouygue-bouygue est une variante du bling-bling ?

Patrick Marguillier

@ Jean-Dominique Reffait
Impressionnant et courageux votre post !
C'est une rareté !

Pour ce qui est de Bouygues, bah, c'est presque de la famille, on a déjà le fiston et le parrain du fiston, puis on refile la pub, puis la construction des prisons, puis.. (?)

Les renvois d'ascenseur, puis vaut mieux investir dans la pierre que dans la prévention, l'emploi...

En Sarkozie, trois prisons ça risque d'être juste non ? Je m'attends en fin de règne à ce qu'on soit tous en prison ! 20 ou 30 millions de coupables qui s'ignorent et l'autre moitié qui ne s'ignore pas...

Evidemment, si vous avez les moyens de vous payer quatre ou cinq bons avocats, la justice à deux vitesses vous épargnera peut-être les désagréments des maisons Bouygues avec barreaux. Cinq baveux renommés, ça vous tient mieux le crachoir qu'un commis d'office..

La justice, c'est comme les prisons, ce n'est qu'une question de finances...
A vos livrets d'épargne, prêts ? Partez!
Va être temps que je m'initie à la bourse moi...

Mussipont

@Catherine JACOB
J'ai utilisé sciemment l'expression "on parle de" parce que 300 €/j est le chiffre le plus élevé que j'ai entendu, le plus petit étant de 80 € par jour... Vous avez tout à fait raison de poser la question du mode de calcul de ces chiffres !

Aïssa Lacheb-Boukachache

Il y a une logique. Réfléchissons un instant et cessons nos élucubrations. Les détenu(es) regardant la télé "Bouygues", il est donc tout à fait pertinent qu'ils et elles le fassent dans des murs "Bouygues". Bientôt, certainement, les sardines "Bouygues" et la ricorée "Bouygues" en cantine pour ces ci-devant(es) prévenu(es) et condamné(es). Sans doute Rachida, dans son désir de simplification des procédures et de modernisation des tribunaux, poussera bientôt cette logique absolument logique jusqu'au juge "Bouygues" et, bien sûr, naturellement, au procureur "Bouygues".

- Accusé Bilger, levez-vous et dites à la Cour qui est votre avocat.
- Maître Bouygues ici présent, monsieur le président.
- L'accusation vous accuse d'avoir contre-bouyguer. Qu'avez-vous à dire pour votre défense?
- J'affirme que je ne suis pas un contre-bouygueur mais un simple blogueur ...
- Maître ...
- L'accusation étant mal-bouyguée, monsieur le président, et n'apportant aucune bouygue de preuve, mon client et moi-même refusons de bouyguer et demandons le renvoi du procès.
- Procès renvoyé donc à une date bouygue-bouygue ... Huissier, affaire... euh, bouygue suivante!
- Bouygue Catherine Jacob, monsieur le président. Japonaiseries pas très bouygues... Plainte collective de l'association des bouygues et des bouyguesses du village de Gueux sise près Reims en Champagne.


Aïssa.

Catherine JACOB

@Jean-Dominique Reffait
"La corruption changera d'échelle, certes, mais le détenu comme les familles pourront exercer un droit de contrôle sur des activités de droit privé."

"Il faut approvisionner toute la cellule en cigarettes (le mois dernier : 60€) alors que votre détenu ne fume pas ! Menaces, racket des familles jusqu'à leur domicile par un copain, confiscation."

Vous voulez dire que ce n'est plus "un copain" mais "un privé" qui ira voir les familles ??

Cactus précise concernant les chaussettes de notre hôte

_"sinon à propos d'éponyme, de me revenir à l'esprit saint, cette vieille chanson d'Eddy (que monsieur Bilger apprécie lui aussi), époque ou .....IL........ arborait encore ses chaussettes noires :
" Hey Pony, reviens !_
disais-je , pour me réciter rien qu'une fois :-) , à notre grande Catherine sur le net !

Juste pour préciser que je parle d'Eddy , pas de monsieur Bilger à qui je ne veux pas faire de tort quant à la couleur de ses chaussettes qui peuvent très bien être noires, elles !

sinon " Gardons le sourire en toute occasion " disait mon défunt papé d'Aubagne même s'il y était jamais allé, au bagne !
Sissi !

Fleuryval

Quel dommage que notre président ne soit pas copain avec un pépiniériste !
Sans doute le sourire de Madame Dati vous aurait-il moins choqué s'il avait été photographié à l'occasion du lancement d'un parc pédagogique (dit "des tiges"), plus préoccupé de désengorger les prisons que de les remplir.
"Vive la racaille !" crient les bâtisseurs quand elle fait leur fortune.

Catherine JACOB

Mussipont
"Mais se pose aussi la question du coût de la détention pour la société, on parle de 300€ par jour... une question assurément complexe."

Personnellement, je suis toujours assez perplexe devant les chiffres annoncés concernant le coût journalier ou annuel etc... de production ou, en l'occurrence, de gestion de ceci ou de cela sans que l'affirmation soit assortie des données comptables plus concrètes et précises, de façon à permettre à chacun de faire, à l'image de l'opérateur privé, ses propres calculs et autres estimations. Autrement dit et de façon paradoxale, rien de plus nébuleux qu'un chiffre tout nu !

S'il se trouve des opérateurs privés intéressés prêts à facturer annuellement à l'Etat à peine un peu plus du quart du coût du simple aménagement des locaux de Monsieur Bernard Squarcini à Levallois-Perret, lesquels devront nécessairement suivre l'évolution des technologies et donc être périodiquement l'objet de ré-aménagements qui coûteront probablement tout autant, c'est que les actuels gestionnaires de l'administration pénitentiaire auraient peut-être bien besoin de retourner à l'école du Master en économie....!

Jean-Dominique Reffait

Pour le gauchiste acharné que je suis, il n'y a rien de choquant à ce que les services pénitentiaires soient confiés à une entreprise privée.

Le système actuel est d'une telle indigence qu'il institutionnalise la corruption à un point que personne ne soupçonne et que nul n'a intérêt à soulever.

La "cantine" des détenus est une énorme bourse d'échange pour les gardiens : vous commandez deux savonnettes de qualité douteuse vendues à prix d'or, vous n'en recevez qu'une et payez les deux. L'autre doit être recherchée dans la salle de bain d'un gardien. Véniel direz-vous, mais multipliez cela par 600 détenus, et les frigos sont bien garnis. La télévision est déduite automatiquement de la cantine à un tarif qui ferait pâlir d'envie les opérateurs. En gros, entre un tiers et la moitié des sommes envoyées à un détenu va dans la poche des gardiens.

L'argent liquide circule en parloir pour tout et rien. Un téléphone portable, 50 € glissés dans la main du gardien au moment de la fouille, permission de sortir de la cellule, 10€, du shit, je ne connais pas le tarif mais une mystérieuse enveloppe est déposée nuitamment sous la porte par un gardien. Il y a des choses beaucoup plus onéreuses : éviter la fouille de ses affaires en cellule revient à 500€.

Lorsque vous avez une bonne tête en tant que visiteur, à savoir poli, bourgeois et peu enclin à faire des histoires, on vous proposera sans détours des arrangements, crûment. Vous croisez alors, par hasard bien sûr, un gardien en civil sur le parking de la prison, hors du champ des caméras, qui vous aborde, vous parle de votre parent détenu qui est si sympathique et qui mériterait d'être mieux traité : "Oh, je m'entends très bien avec lui, ça me fait de la peine pour lui". Le tarif est tacite, vous donnez en fonction de ce que vous estimez et on fera en fonction de ce que vous aurez donné. "C'est pas pour moi, vous pensez bien, mais si je veux faire avaler ça aux collègues, il faut bien qu'ils aient une compensation."

Le travail ou la formation en prison ? Dans beaucoup de prisons, il n'y a pas de place, c'est donc le jeu des chaises musicales et il faut allonger pour procurer une sinécure à un détenu. Le gars qui s'occupe de la bibliothèque est théoriquement payé, en fait, bien souvent, c'est lui qui paye pour être là.

Cette corruption généralisée ne serait pas trop grave si elle n'engendrait pas des rivalités entre détenus, ceux qui ont les moyens et ceux qui ne les ont pas. Eh oui, j'en suis réduit à alimenter financièrement la cantine d'un détenu à Fresnes, parce que son amoureux partage la cellule de mon détenu à Troyes ! Ainsi, la cohabitation est facilitée. Il faut approvisionner toute la cellule en cigarettes (le mois dernier : 60€) alors que votre détenu ne fume pas ! Menaces, racket des familles jusqu'à leur domicile par un copain, confiscation. L'administration gère cette situation entre deux eaux, tirant profit d'un côté, apaisant les tensions de l'autre.

Marginal ? Non, général. J'ai visité Fresnes, la Santé et maintenant Troyes (qui détient le record). Le pire, c'est que plus une prison est corrompue, comme à Troyes où tout est à vendre, plus elle est vivable. Les détenus ne veulent pas en partir, les places y sont chères parce que le régime est cool. Disant cela, je risque de perdre mon permis de visite : une des raisons pour lesquelles tout le monde se tait.

Sortir de cette situation pour aller vers le privé, c'est établir des cahiers des charges, permettre un contrôle comptable, rationaliser les approvisionnements. La corruption changera d'échelle, certes, mais le détenu comme les familles pourront exercer un droit de contrôle sur des activités de droit privé.

cactus décalaminé à Catherine

_mais l'oxymore m'agace comme m'agace "éponyme" (je me souviens d'un temps où les secrétaires de rédaction me le retoquaient)_ dites-vous !
puis vers la fin :_ histoire de décalaminer mon cerveau_
merci pour ces écrits tôt ,Dame Catherine ( souffrez que je vous nomme ainsi )( pour moi 8.47 c'est tôt ) !
sinon à propos d'éponyme, de me revenir à l'esprit saint, cette vieille chanson d'Eddy (que monsieur Bilger apprécie lui aussi), époque ou il arborait encore ses chaussettes noires :
" Hey Pony, reviens ! "
merci à vous !
sinon, revenez quand vous pouvez ; vos réponses jamais trop longues en plus, de me faire souvent chavirer de bonne heure !
Sissi !

Mussipont

Monsieur Bilger, comme vous le notiez il y a déjà quelques mois, ce sourire malvenu est la n-ième preuve que Madame Dati n'a absolument pas pris la mesure de la gravité de sa fonction.

Au sujet du travail en prison, Madame Dati sait-elle que la plupart des produits de beauté de luxe dont elle raffole sont conditionnés par des détenus ? Je ne peux m'empêcher de sourire en pensant à cela quand je vois une élégante choisir son parfum...

Quant au salaire des détenus, la question mérite une étude plus sérieuse qu'une simple invective "misérabiliste". Le risque d'une augmentation des salaires des détenus est que les concessionnaires délocalisent ce travail et donc que l'offre de travail en prison, déjà trop faible, s'amenuise encore. D'autant plus que le personnel chargé de la réinsertion sait bien qu'arriver à faire travailler un détenu est un pas énorme vers sa normalisation sociale.
Mais se pose aussi la question du coût de la détention pour la société, on parle de 300€ par jour... une question assurément complexe.

catherine A.

@cactus
Désolée mais la blonde que je suis (fausse mais visiblement cela ne change rien) rit souvent de votre humour mais a parfois du mal quand il est au 35ème degré... Prisonnière de sa liberté est un oxymore, entre prison et sourire je cherche encore mais en fait on s'en fiche un peu. De toute façon - que Philippe, qui sait ce que bien écrire veut dire, me pardonne - mais l'oxymore m'agace comme m'agace "éponyme" (je me souviens d'un temps où les secrétaires de rédaction me le retoquaient) employé aujourd'hui à tort et à travers et souvent mal : Madame Bovary est l'héroïne éponyme du roman de Flaubert et non l'héroïne du roman éponyme de cet auteur. Bref j'arrête de couper les cheveux en quatre, de jouer à la prof de français que je ne suis pas et de faire mon intéressante. Je lis souvent les billets de Philippe et les commentaires de chacun(e) d'entre vous (sauf les qui n'en finissent pas car ma paresse prend le dessus) avant de me mettre au travail, histoire de décalaminer mon cerveau, de m'échauffer un peu et de bien commencer la journée...

Véronique

"Le léger prétend faire preuve au détriment du fond qui risquerait de lasser."

Le léger, le sourire à tout prix, à n'importe quel prix, alors que des prisons, dans mon esprit, signent un échec du politique au sens très large du terme, bien au-delà des partis ou des gouvernements.

Bref, construire des prisons, pas de quoi pavoiser.

"En cherchant bien, parce que se télescopent le médiatique, le commercial et le pénitentiaire. L'apparence, l'argent et le profond. Le dérisoire, le rentable et l'important. "

Oui, tout ça se télescope et se confond.

Construire une prison n'est pas égal à tout. S‘il s‘agissait d’un parc de loisirs, ce serait sur la photo les mêmes sourires qu’on soupçonne trop, là, d'avoir été calibrés par les conseillers en communication.

La confusion des genres, le grave et le léger mélangés et préconisés tout le temps par les marketing men and women qui sévissent partout.

Des images comme celle-là nous parlent de cette absence du sens de la profondeur des choses qui, chez les politiques, depuis des années et dans tous camps, ont créé chez bon nombre d’entre nous, et particulièrement chez les plus vulnérables, le sentiment que la chose publique et un projet collectif ont été abandonnés. Au profit du plan média, seul maître à bord.

Pour les choses importantes, c’est-à-dire l’ensemble et l’essentiel du domaine d’intervention du politique, les politiques ont laissé le champ libre et ouvert aux conseillers en tous genres de communication.

Ils ont juste oublié que l'épaisseur, la densité et le grave ne peuvent pas être dits ou suggérés avec la légèreté et la désinvolture des trop professionnels en artifices.

La délicatesse et la pudeur ne sont décidément pas de leur monde.

ps: je suis d'accord avec vous. L'entreprise privée est pour moi un bon choix pour la gestion des fonctionnements de base d'une entreprise publique.

Patrick PIKE

La conception, la construction et l'exploitation de trois prisons nous dites-vous Philippe?
La conception et la construction, je veux bien, c'est le rôle d'un maçon qui a su établir un devis attractif pour emporter le marché ; mais l'exploitation, là je reste pantois.
Quand le maçon Bouygues rendra-t-il aussi la justice ? Ainsi la boucle sera-t-elle bouclée.

SR

Moi j'appelle ça un retour sur investissement : alors qu'elle était pauvre mais très très très courageuse Rachida Dati s'est fait payer ses études (lesquelles ?) par le trio Bouygues-Lagardère-Bolloré. Donc ce sourire aux dents longues devant les briques Bouygues est un renvoi d'ascenseur.

semtob françoise et karell

Cher Philippe,
Nous avons entendu Madame Justine Lacroix
sur France Culture à l'occasion de la sortie de son essai sur" La pensée française
à l'épreuve de l'Europe" Grasset ed.
Celle-ci a évoqué un certain Balibar qui semble très connu des juristes et qui s'intéresse
au droit anglais.Si vous avez des références
sur ce sujet pouvez-vous avoir la générosité
de nous les faire connaître. Merci à vous.
Françoise et Karell.

Aïssa Lacheb-Boukachache

C'est ce que j'ai toujours dit : lé bon bédite gommerce... Le crime, comme la misère, ça crée de l'emploi... Ce serait dommage que la croissance n'en profite pas. Durant la première guerre mondiale, les politiques et généraux parlaient nonchalamment, dans leurs rapports officiels, de "consommation d'hommes" quand il s'agissait de recompléter les divisions décimées à Verdun et au Chemin des Dames... Des centaines de milliers d'hommes. Pourquoi voulez-vous que cela ait changé ?

Aïssa.

Catherine JACOB

J'ai personnellement noté ces deux passages de l'article de référence:
1- «Les engagements financiers à long terme pris dans ce cadre n'étant pas, pour l'instant, considérés comme une dette publique par la Commission européenne, les PPP sont un moyen de se doter de nouveaux équipements sans creuser en apparence le déficit budgétaire. L'artifice comptable n'est cependant pas du goût de la Cour des comptes, qui a dénoncé, dans son rapport 2007, "la myopie budgétaire des PPP". Le Conseil national de la comptabilité publique n'a pas tranché le débat.»

2- «Le dernier contrat remporté en mars 2008 par Bouygues est celui qui va le plus loin dans les missions confiées à l'opérateur privé. Outre le financement de la construction, il devra, pendant les 27 ans de la concession, assurer la maintenance et le nettoyage des locaux mais aussi les services aux personnes, blanchisserie, restauration, soins et transport des détenus, ainsi que l'accueil des familles et même la gestion du travail des prisonniers et leur formation professionnelle, moyennant un loyer annuel de 48 millions d'euros.»

La gestion du travail des prisonniers et leur formation professionnelle!

Je croyais qu'il était question de leur assurer les meilleures possibilités de réinsertion tout en leur permettant d'améliorer leur ordinaire et de s'acquitter de leurs condamnations pécuniaires et accessoirement de permettre à l'Etat de rentrer un peu dans ses frais de pension ?! Est-ce que le privé aura droit lui aussi, qui percevra déjà un forfait global, de les rémunérer des clopinettes sans s'acquitter des charges sociales ? Parce que ça, ça s'appellerait tout bonnement ESCLAVAGISME qui offrirait au gestionnaire une double rémunération : d'une part le loyer payé par l'Etat et d'autre part l'exploitation du travail du prisonnier !
L'un des deux pourrait bien apparaître de l'enrichissement sans cause et/ou représenter une concurrence déloyale pour les entreprises du marché, sans compter le risque de voir apparaître un accroissement des condamnations dans les secteurs manquant de main d'oeuvre spécialisée !

Surcouf

Construire des prisons si c'est pour remédier à la surpopulation carcérale c'est une bonne chose. Si c'est pour mettre encore plus de gens en prison je ne suis pas sûr qu'on se dirige dans le bon chemin.

La société Bouygues fait des affaires et Madame Dati fait avancer le programme gouvernemental sur la question.

Sinon sur cette maintenant vieille habitude de sourire niaisement à la caméra je ne peux qu'abonder dans le sens de Catherine A.

Mais que n'aurait-on dit si ces gens avaient fait une tête d'enterrement, j'ose à peine me poser la question !

Thierry SAGARDOYTHO

A quand un duo Carla-Rachida ? Sur le prochain album de Carla ?

Thierry SAGARDOYTHO

Certes, mais est-ce si surprenant ? BOUYGUES sera grand bénéficiaire, sur TF1, de la suppression publicitaire sur les écrans du service public. BOUYGUES est à nouveau bénéficiaire des chantiers rendus nécessaires par la politique d'incarcérations massives résultant des lois sécuritaires récemment votées. Au fait, BOUYGUES n'a-t-il pas des liens de parenté avec le Président de la République ? Dans son souci obsédant de se rapprocher de Carla, pour ne surtout pas tomber en disgrâce auprès de Nicolas, Rachida ne pouvait tout de même pas afficher de la morgue dans un instant aussi solennel, commercialement parlant ! Cela fait belle lurette que nous nous sommes habitués, sous sa gouvernance, à rire sinon sourire aussi facilement du tragique que du futile. Je ne suis absolument pas étonné du caractère grotesque de ce énième cliché. Sans doute nous a-t-on fait l'économie de la coupe de champagne qui a suivi. Il est grand temps qu'un garde des Sceaux en adéquation avec sa fonction s'installe Place Vendôme.

Cactus à Catherine, délicatement

"Philippe, pas tout à fait d'accord sur l'oxymore" nous Catherine-t-elle ce qui n'a que du mélioratif, je me compresse de le dire pour éviter toute blessure

visiblement notre Grande Catherine à Nous, de Rio ou pas, n'a pas vu l'oxymore rond sous-entendu par notre hôte !

Sissi

stéphane augendre

Ah les arcanes du pouvoir avec l'entreprise. Ca fait un an qu'on les a vues... M. Sarkozy n'a pas eu des vacances gratuites sur le yacht Bolloré sans contreparties. N'y voyez pas qu'un esprit plus habitué au Canard enchaîné qu'au journal de Claire Chazal.

Pour rebondir sur un commentaire précédent, si les grandes firmes deviennent expertes en prison, ça les préparera à leur reconversion...

On a quand même considéré que Rachida Dati visitait les prisons comme Sophie Marceau descend les marches du festival de Cannes !

Enfin, il ne faut pas tirer sur l'ambulance...

catherine A.

Philippe, pas tout à fait d'accord sur l'oxymore ; sur le fond du billet davantage. Cela dit je m'étonne de votre étonnement. Mais c'est tous les jours à la télé que certain(e)s annoncent des catastrophes avec le sourire. "Souriez" c'est la première chose que l'on apprend à tout impétrant journaliste télé et radio (avec le rabâché, mais oui le sourire s'entend. Ce qui n'est pas tout à fait faux). Du coup il a fallu refaire séance tenante bien des claquoirs. Et tout le monde est atteint, inviteurs et invités. Tiens, un exemple tout frais (ou tout chaud, je n'arrive pas à trancher) hier Copé et Albanel, sonnés et sommés de venir défendre les choix présidentiels dans un journal de 20h, figés dans un sourire extatique et un brin idiot, tant ils avaient peur d'apparaître grincheux quand la caméra se tournerait vers eux.
En fait il n'y a plus que Delon pour faire la gueule ou pour pleurer aux enterrements.

vincent

Pourquoi demander à la ministre de faire une tête d'enterrement alors qu'elle mène la politique sur laquelle le Président a été élu à grand renfort de démagogie et d'approximation juridico-judiciaire ?

Elle ne peut qu'être heureuse de montrer que l'Etat met tout en oeuvre pour écarter les délinquants. Et puis pourquoi dramatiser la prison. Ne vont en prison que ceux qui l'on cherché, on ne va pas en faire toute une histoire.

Vous me semblez bien angélique sur ce coup-là.

Bien cordialement.

Cactus un peu sot, occi lui aussi

"C'est une photographie du Monde qui m'a inspiré cet oxymore.", dites-vous !

J'abonde en votre sens unique là encore tout en émettant un voeu (pieux ?) concernant notre garde des Sceaux :

"et si elle avait l'oxymore rond ?" ,

nous serions alors en de beaux draps, non ?

Sissi !

sbriglia, mutin

Non pas sur "Le pays du sourire" mais sur "Véronique", tout aussi doux à mes oreilles :


"Philippe : Ah ! Quittez cet air ironique !
Croyez-moi chère Rachida !

Rachida : Je vous crois, monsieur Florestan !
Je vous crois, mais en attendant,
En attendant...
Poussez, poussez, l'escarpolette,
Poussez pour mieux me balancer !
Si ça me tourne un peu la tête,
Tant pis ! Je veux recommencer !

En choeur :
"Poussons, poussons l'escarpolette,
Manions,manions le fil à plomb !
Que poussent les prisons ! "

Jean-Dominique Reffait

Très juste, Philippe, cette analyse trinitaire que vous faites.
Le pire, je le suppute, est que si le ministère de la Justice n'avait pas besoin de cette publicité inutile pour ce qui ressort finalement de sa fonction ordinaire, à l'inverse, la photo fait joli dans le book international de Bouygues qui peut ainsi vendre de la prison à l'étranger, grâce au sourire de Mme Dati, comme ailleurs on vendrait un pont autoroutier.
Peu importe le sujet après tout, Bouygues vend du béton en long, en large et en travers, avec ou sans barreau et pour cette entreprise, la prison ne représente rien de plus qu'un segment de marché. C'est d'ailleurs bien normal.

C'est d'autant plus normal que plus Bouygues fera de prisons, plus son expertise dans ce domaine sera grande, plus les économies d'échelle seront importantes, plus le service pénitentiaire, conçu alors comme un service commercial à la personne, sera satisfaisant pour les clients-détenus.

C'est une fois de plus le mélange tordu des genres qui gêne, entre la satisfaction légitime de Bouygues de faire une bonne affaire, l'indécent sourire de Mme Dati comme s'il y avait le moindre motif de se réjouir de la construction d'une prison, et la nécessité où se trouve l'entreprise de développer ce segment par une communication d'auto-satisfaction.

Marcel Patoulatchi

À tout hasard, cette photo est-elle quelque part sur internet ?

sbriglia

J'ai ressenti le même malaise...
Benoîtement, j' ai conclu à la perversité subliminale du journaliste...
Saussez a raté le coche : "la gds qui sourit devant les maquettes de prison"
...aussi ravageur que l'homme des cimetières !

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