« D'un président l'autre ! | Accueil | Les Villemin : une histoire française »

10 juillet 2008

Commentaires

Kilawa

Bonsoir,

La grande différence entre un journaliste et un blogueur est que le premier est tenu par sa rédaction, elle-même tenue par le propriétaire du média, alors que le second est LIBRE, sans restriction aucune (en accord avec la Loi, évidemment !) et peut se permettre de rebondir ou voire de "balancer" (dénoncer) un fait, une opinion, qui ne serait JAMAIS parue dans les médias classiques.

Il est de plus en plus vrai que la presse est de plus en plus contrôlée par des groupes toujours plus restreints et surtout toujours plus proches du pouvoir.

La Démocratie est bien sur Internet, pour preuve, le "fameux" Pouvoir qui scrute le Web et fait, indirectement, procéder à des censures par divers moyens...

Salutations
Un Citoyen de base

Catherine JACOB

@Véronique

"Cette question de compétences et de fiabilité intervient quand des professionnels se contentent de se vautrer dans des analyses psychologiques et psychiatriques à deux balles"

ça c'est tout à fait vrai. J'ai envie de développer plus longuement mais privée d'internet pendant une semaine sans doute convient-il de ne pas se jeter sur le clavier retrouvé comme une lionne affamée sur sa proie et d'y aller doucement !

Labrique Baudouin

Je souscris bien volontiers à la conclusion de votre article sur l'utilité et la nécessité des journalistes.
J'en profite pour vous témoigner de mon admiration quant au courage qui est le vôtre d'oser ainsi vous exprimer sur le Net, vu votre qualité de magistrat et aussi quant au niveau remarquable de vos écrits qui sont de véritables morceaux d'anthologie française (trop rare sur le Net).
(Je viens de découvrir votre blog)

En revanche, que dire de ces journalistes concernant le traitement médiatique qu'ils font des approches (thérapeutiques) non conventionnelles ? Pour ma part, je ne peux que constate que le pire est trop souvent au rendez-vous dans ce qu'il y a comme atteintes manifestes et éhontées à la déontologie et à l'éthique les plus basiques.

J'ai moi-même été victime sur France 2 d'un "lynchage médiatique" (suivant l'expression d'un internaute) indigne d'un journalisme qui prétend faire du journalisme !

Voici en tout cas comment des téléspectateurs ont jugé cette émission :
http://www.retrouversonnord.be/Avis_ forums_CSD_Sectes_Gourous.doc

Voici comme le CICNS a également analysé cette émission avec beaucoup d'objectivité et de pertinence, me semble-t-il :
http://www.dailymotion.com/cicns9/video/x3xmez_sectes-ca-se-discute-190907analyse_politics

A vous de juger.

Merci, Philippe Bilger, de donner votre sentiment à ce sujet.

Aïssa Lacheb-Boukachache

J'ai mieux que ça, Véronique. L'affaire dite d'Outreau. Lorsque tout fut enfin clair pour tout le monde, acquittements massifs des uns d'une part et condamnations des autres, puis scandale évidemment, "procès" public Burgaud et compagnie, "châtiment" de Burgaud en l'envoyant peiner à l'Application des Peines, etc., il s'est trouvé un "grand" avocat pour nous dire à la télévision : "Mais enfin, c'est incroyable ! Figurez-vous que dans la procédure il se trouve une accusation de viol d'un enfant qui, si on se réfère seulement aux dates, n'était pas né au moment dudit viol... Et personne n'eut l'intelligence de remarquer ça...". Evidemment, il s'est gardé d'ajouter qu'il fut longtemps et plusieurs fois partie à cette affaire... Alors, les avocats comme garde-fou, écrivez-vous avec une lueur d'espoir... Cela se saurait si le Barreau se caractérisait par l'intelligence ou même seulement rien qu'un peu de bon sens à chaque fois... "Quand on est con, on est con ...", chantait plutôt Brassens. Et cela, il nous le dit le grand poète à la moustache, vaut pour tout le monde.

Aïssa.

Véronique

@ Aïssa

"... Toujours est-il que si "science sans conscience n'est que ruine de l'âme", compétence sans indépendance n'est que... "

"...Ce JDE prend une OPP confirmative (d'une décision qui n'a jamais été communiquée je le rappelle) et décide aussi d'une IOE *, demandant une étude de la personnalité de ce bébé de 8 jours à la date de la décision. Une étude de personnalité d'un bébé de huit jours, ça me laisse encore rêveur. Vous me direz que c'est une regrettable erreur de copier/coller, mais en AE, et vu le contexte, ça passe très mal."
(extrait d'un commentaire de Avovalavie, blog Eolas, suite à une note consacrée aux OPP - Ordonnance de Placement Provisoire -)

* IOE = Investigation d'Orientation Educative

Je pense que science sans intelligence n'est que ruine de l'âme, et que compétence juste égale à aptitude à maîtriser la technique du copier-coller promet en direct désastres petits et grands pour autrui.

Le témoignage de Avovalavie, il le précise lui-même à juste titre, n'est en relation qu’avec sa propre expérience professionnelle. Donc le récit personnel, fragmenté d'un épisode particulier.

Mais j'avoue que là, je n'en reviens pas.

Je n’en reviens pas qu’un service judiciaire puisse aussi facilement notifier une mesure de cette sorte sans qu’une lecture critique n’intervienne. Et ce qui me désole, c'est qu’il n’y ait que comme garde-fou dans la procédure que l’avocat. Quand il y en a un.


Jean-Dominique Reffait

Aïssa, vous vous méprenez. J'évoquais mon narcissisme et non le vôtre. Je m'en veux d'utiliser le blog de Philippe pour disserter sur mon expérience de commentateur de son blog.
Le seul avantage que j'ai sur vous en la matière est le temps qui m'a fait découvrir ce blog à un moment où les statistiques ne s'étaient pas envolées : je n'ai pas plus conscience du grand nombre de lecteurs d'aujourd'hui que je n'en avais du petit nombre au départ.

Je sais bien que Philippe Bilger n'est pas le premier avocat général venu, c'est heureux, et je n'aurais jamais fréquenté ce blog s'il eut été parmi les quelques-uns que je connais et pour lesquels je nourris des sentiments qui alternent de la pitié à la nausée. Vous avez peut-être expérimenté sans ménagement les avocats généraux, mais je suis expert moi aussi, cher môssieur prétentieux ! Il n'y a pas que vous qui fréquentiez les assises ici : quatre procès, deux cassations et un marchandage dans une même affaire, vous êtes un amateur mon bon !
J'appelle Philippe ainsi parce qu'il s'agit apparemment de son prénom à moins que sous ce pseudonyme se cache en vérité Eric Alphen, ce qui serait un scoop. Je ne veux faire aucun jaloux et n'en dirai pas davantage.
Vous accepteriez de me céder la moitié de votre talent ? Qu'est-ce qui vous fait seulement croire que j'en ai besoin ? Ah, la bestiole a été vexée dirait-on ! Gardez-le donc tout entier, vous n'en avez pas de trop et tout Vadius que vous soyez, je puis être le Trissotin le plus teigneux de la terre qui vous placerait aisément un épigramme dont vous ne vous relèverez pas.

Tout cela est pour rire, Aïssa, et j'ai beaucoup de plaisir à vous lire.

Aïssa Lacheb-Boukachache

@J.D.Reffait

Vous me cherchez, cher J.D. ; cela se voit. Je ne vous ai rien fait, pourtant... Puis cette façon d'appeler notre hôte par son prénom, familièrement, vous semble par contre en effet très symptomatique de ce désir de narcissisme que vous évoquez à mon encontre... Vous avez un avantage sur moi, écrivez-vous. Mais je ne fais aucune course avec vous, cher ami, ni avec quiconque... De quel avantage s'agit-il ? Puis encore, que vous ne connaissiez point Philippe Bilger avant cela, soit ; mais qu'il ne fut point connu ailleurs, c'est très risqué que d'écrire cela comme vous le faites, vous vous fourvoyez gravement... Nous ne sommes pas chez le premier avocat général venu, n'oubliez jamais cela ; c'est moi l'expert es choses qui vous l'affirme, vous pouvez me croire... Sachez seulement que pour ce qui me concerne, j'allie ici l'agréable à l'utile et je doute fort que vous soyez en mesure de le comprendre malgré votre érudition agréable. Le désir de plaire, susurrez-vous encore, et à des anonymes en plus... Allons allons, pas d'enfantillages, c'est petit, pas à la hauteur, J.D., j'ai passé l'âge. Si cela se partageait le talent, je vous en offrirais avec plaisir la moitié et ainsi vous ne seriez plus agacé et, pour tout dire, en ce moment injustement un peu dur avec moi... Vous voyez où Narcisse ? Vous vous empêtrez à vous justifier (sourire), vous vous y noierez, cessez...

Aïssa.

Jean-Dominique Reffait

@ Aïssa
Bon, c'est les vacances, on s'occupe de soi et, sur le blog de Philippe, on se fait un quart d'heure de narcissisme !
J'ai un avantage sur vous : j'ai commencé de poster des commentaires sur le blog de Philippe à un moment où je ne suis pas certain qu'il fût bien connu, je n'avais donc aucune conscience d'écrire pour des centaines de personnes mais uniquement pour l'auteur. Je crois que j'ai conservé cette disposition d'esprit.
Je ne refuse pas d'être lu, je ne m'en soucie pas, c'est une nuance. Ce tête-à-tête, auquel assistent derrière un miroir sans tain des visiteurs invisibles, est garant d'une sincérité que ne pollue pas le désir de séduire ou de complaire au plus grand nombre.
Allez, fini cet accès de narcissisme !

Véronique

@ Catherine

Non.

La question de la conception du travail intéresse en premier des chercheurs : sociologues, philosophes, économistes, etc...

Ce qui nous intéresse dans les exemples que j'ai donnés, c'est plus modestement la facilité avec laquelle nous donnons à certaines professions des pouvoirs sur autrui, sans préalablement s'assurer chez ceux-là de leur aptitude à les maîtriser. Et sans que nous manifestions de la curiosité au sujet de la fiabilité et du professionnalisme des encadrements.

C'est, à mon sens, une vraie et une grave question de société.

"Jointe par téléphone, l’ASE des Hauts-de-Seine explique qu’elle n’a «pas les moyens» de respecter le droit de visite de deux heures par jour. Et justifie le placement en expliquant avoir détecté un «danger imminent» pour les enfants. " (extrait de "Aude, Jamel et leurs bébés placés : le carnet rose vire au cauchemar " Ondine Millot- Libération)

En l'occurrence, là, le " danger imminent ", c'est une maman qui n'a pas fait suivre médicalement sa grossesse. C'est-à-dire une jeune femme qui n’était pas dans les standards et dans les cadres répétés et imposés à longueur de temps, et à profusion, dans des médias niveau Santé Magazine.

C’est-à-dire une jeune maman qui n’a pas le profil psychologique obligatoire qu'il sied d’avoir quand on attend et qu’on met au monde un bébé. Je parle du profil vendu à tort, à travers, et partout dans des parutions genre Psychologie Magazine.

La question de la compétence intervient d'entrée quand des professionnels et des encadrements du social ou de la médecine ou de la justice ne maîtrisent pas les freins théoriques indispensables et nécessaires, leur permettant de dépasser un niveau grand public, dans le style et dans le droit fil des deux publications que j'ai citées en exemple.

Cette question de compétences et de fiabilité intervient quand des professionnels se contentent de se vautrer dans des analyses psychologiques et psychiatriques à deux balles. Comme grilles de lecture uniques de la désespérance et de la supposée asociabilité. Cette question se pose quand, semble-t-il, il n'y a personne dans les encadrements susceptible de savoir repérer des banalités dans les analyses et capables de savoir en discuter la pertinence.

A la maternité, un psychiatre s'était occupé d'Aude. Pour juger de l'état de santé psychique de la jeune femme, son diagnostic m'apparaît très simplement plus autorisé et plus fiable que celui des amateurs et des bricoleurs de psy .

Pour finir, un professionnalisme a minima de l’ASE et de ses responsables consistait à informer en premier et très clairement les parents des contraintes organisationnelles ou fonctionnelles qui mettraient à mal le droit de visite ordonné par le magistrat.

Cette abstention dans l’information aux premiers concernés traduit pour moi un défaut grave dans les pratiques de la structure sociale. Elle ne relève pas d’un manque de moyens. Elle illustre à elle toute seule ce qui, dans mon esprit, relève d'abord d’une insuffisance professionnelle de base.

Catherine JACOB

@Véronique,

"Et c'est vrai que personne ne dit qu'en réalité, ben, la question centrale de ces foutoirs à répétition, ce sont les compétences, les pratiques et les méthodes de travail, qui, elles, ne semblent jamais devoir être discutées."

Sans doute avez vous raison, mais je crois que la question du travail dépasse largement les frontières de l'institution judiciaire. Je pense en fait qu'il faut poser, avec gravité, la question de la conception que nous avons de la notion de 'travail'. Qu'est-ce que 'travailler' dans la société contemporaine occidentale, compte tenu du fait que certains professionnels, et notamment ceux qui nous intéressent, ne vendent pas simplement des paires de chaussures, mais s'occupent de gérer les misères que révèlent les pieds qui les chaussent à l'œil du médecin chinois (Voir notamment http://www.quimetao.net/page/mtc/pied.htm où nous apprenons qu' "il importe donc de prévenir la détérioration précoce du pied. C'est sur lui que se concentrent les informations concernant l'état des différentes parties et des organes du corps." Pas mal pour les héritiers de la culture du « lotus doré » ou « lis doré », autrement dit le pied bandé !!
Or donc, on notera accessoirement que si vous en avez après quelqu'un, trafiquez-lui ses chaussures c'est plus efficace pour vous en prendre à sa longévité et moins visible à l'œil du policier et ainsi que du médecin ordinaire qu'un vulgaire coquard!)

Don Lorenjy

Belle - et nécessaire - défense des journalistes par un brillant avocat (quoique général), peu de temps hélas après que Denis Robert a jeté l'éponge pour avoir été condamné une fois de trop.
La justice, comme le journalisme, n'est que ce que l'on en attend et ce que l'on en fait.

Aïssa Lacheb-Boukachache

Je ne sais pas, Véronique. Il faudrait le lui demander... Toujours est-il que si "science sans conscience n'est que ruine de l'âme", compétence sans indépendance n'est que... Je ne trouve pas le mot qui ferait une aussi belle chute. En tout cas bien peu de chose ...

Allez, bonne nuit. Trop lu, trop écrit, trop pensé, pas vécu...

Aïssa.

Véronique

@ Aïssa

Mon idée c'est seulement dire que Philippe en a plus qu'assez des bricoleurs de toutes sortes qui n'ont dans leurs conversations que le mot indépendance - sous-entendue obligatoirement par rapport au pouvoir actuel -. Alors qu'on ne leur demande d'abord d'être compétents.

"….j'ai tout de même été surpris par la focalisation presque exclusive sur l'indépendance du journaliste, comme si elle représentait le problème central, alors que la compétence est au coeur du débat."

L'air de rien, dans sa comparaison journalistes / avocats, Philippe dit une chose très juste.

Dans l'actualité, au hasard d'un épisode à caractère judiciaire, on se rend compte que ne sont pris en compte et discutés que des questions de grands principes :

l'indépendance, le secret professionnel transgressé dans le cadre d'une assistance éducative, la décision de placer à toute vringue des nourrissons en danger imminent pour cause de maman dépressive et d‘appartement négligé, etc.

Nous avons droit, immanquablement, aux énormes problèmes de Conscience, aux affres et aux déchirements de LA prise de décision, à LA séparation des pouvoirs inscrite dans les marbres... Et, invariablement est invoqué Le Manque de Moyens.

Et c'est vrai que personne ne dit qu'en réalité, ben, la question centrale de ces foutoirs à répétition, ce sont les compétences, les pratiques et les méthodes de travail, qui, elles, ne semblent jamais devoir être discutées.

Cela bloque tout le temps quand il s'agit de lever ces écrans de fumée.

Donc, je pense juste que Philippe en a sa claque de tous ces cache-misère.

Aïssa Lacheb-Boukachache

Sur un blog d'un quidam sans notoriété aucune, un blog comme il s'en trouve des millions, où j'aime à me promener au hasard, j'apprends en lisant un commentaire (et non le billet initial) que PPDA a accepté d'être dorénavant rédacteur chef d'un grand journal sur RTL... Est-ce exact ? Faux ? Je n'en sais encore rien. Toujours est-il que si cela s'avère vrai, voila alors comment le journalisme "officiel", professionnel voire quasi institutionnel, n'aura désormais plus le monopole de l'information brute et/ ou commentée... J'ai été informé de cela par un anonyme sur un blog quelconque en quasi instantané et qui ne saura jamais que je l'ai visité sauf à le lui dire moi-même. Demain, si le fait est avéré, la presse, les médias "classiques" s'en empareront et nous en "informeront"... Ce sera plus qu'une longueur de retard, en tout cas pour moi et pour tous ceux qui auront lu cette information bloguée...

Aïssa.

Aïssa Lacheb-Boukachache

@J.D.Reffait

Lapsus pour lapsus, quoique je ne vois pas en quoi j'en aurais commis un. Par contre, le vôtre est de taille, pardonnez-moi. Vous écrivez que vous écrivez vos commentaires à Philippe et à lui seul et que vous ne vous souciez nullement d'être lu par d'autres... Soit. Pourquoi billeter ici alors ? Ecrivez-lui par mail à chaque fois, c'est possible ; ainsi vous ne serez lu que par lui et personne autre... L'envie de guest-star (quel mot affreux !), chauffeurs de salle, etc., ne serait-ce pas plutôt vous sans en avoir la conscience...? Je ne veux y croire. Ne prenez pas mal ce que je vous écris là ; voyez-vous, c'est juste que je vous renvoie légitimement à vos propres mots... Quant à moi (puisque vous m'avez cité), je vous dis simplement que j'écris ici davantage pour ceux qui très très nombreux le lisent (ce blog) et n'y interviennent jamais que pour les autres que je commence un peu à connaître et à apprécier dont vous au premier chef... Mais dans le sujet (presque toujours) des billets de notre hôte que j'apprécie pareillement. Cet hôte dont Véronique nous dit qu'il en aurait sa claque, non pas de nous, bien sûr, mais de tout le reste, peut-être même journalistes compris... Mais qui n'en a pas sa claque de tout ce reste ? Ne craignez rien d'écrire pour tous, J.D.Reffait, vous le faites si bien...

Aïssa.

Ktrin

@Laboca

"Le drame, c'est qu'ils n'en ont pas les moyens, car tous, exceptés actuellement les gens de Marianne, sont des peureux, exactement comme ces hommes capables de livrer épouses et enfants pour faire la paix avec les bandits."

Je ne suis pas d'accord avec vous lorsque, et c’est le danger, vous mettez « tous » les journalistes dans le même sac.

A tout le monde :

Il y a certes la dimension hiérarchique dans une rédaction à laquelle même un journaliste indépendant ne peut se soustraire tout à fait… s'il veut vendre son papier. Cela va fait grincer des dents mais j'assume ce que j'écris.

Donc, la dimension alimentaire que la plupart des intervenants a abordée ici. Juste.

Mon idéal ? Que toute plume puisse conserver son indépendance, bien que dépendante d’un patron qui aiderait à remplir le frigo.

Avis d’une pigiste : le journalisme n’est pas un rêve de grandeur mais une aspiration à croire que le fait de transmettre l'information peut servir la réalité et la vérité. C'est avant tout un "service", un acte civique, un lien entre deux individus éloignés sur le globe (Untel saura ce qui est arrivé à celui-ci, ses joies, ses malheurs, ses actions pour la société, etc) loin de toute considération égocentrique.

Je crois à la puissance et à la force de persuasion des blogs.

Par contre, je défends l’idée qu’un journaliste, à mon humble avis, n'a pas à s'impliquer donc qu’il n’a ni à convaincre ni à persuader. Il s'informe, vérifie ses sources, relate et rédige.

Les blogs peuvent laisser transpirer davantage d'émotion, ses auteurs peuvent donner leur propre opinion, ne pas négliger l’humour et utiliser toute la gamme des émotions qui va avec.
Un peu presse magazine, si j’ose dire.

Vive le journalisme !
Vive les blogs !

Les deux sont complémentaires pour en effet, apporter un autre regard sur l'événement.
Le point commun est de surfer sur l’actualité, sur l’air du temps.

Peut-être qu’un blogueur aspire à s’attirer des sympathies, n'est pas hostile aux échanges spontanés qui vont se matérialiser par des commentaires.
Un journaliste n’a pas à se faire aimer ou détester. Il n’attend pas de commentaires.
Et aucun lecteur ne pourra donner son avis sur le papier de 2 ou 3 pages paru dans tel ou tel journal. Il y aura des réactions mais elles ne pourront pas faire l'objet d'un réel débat entre 100 ou 200 personnes, comme sur un blog.
Pour autant, on est loin de cet auteur - veuillez m'excuser mais je ne sais plus son nom - qui disait que ses livres rédigés, ils ne lui appartenaient plus, ils appartenaient à ceux qui les liraient.
Un article (signé) de journaliste ne pardonne pas. Et cela s'applique aux auteurs de blogs... Donc, non, non, ne critiquons pas les journalistes, exposés d'une certaine manière mais ce n'est pas grave, ils ont choisi ce métier ! (sourire)

Dans la vie, permettez-moi une envolée lyrique, "rien n'est anodin", tout a un sens, entraîne des répercussions et c’est tant mieux !


Pour parler de notre cher Philippe, oui, vous auriez été brillant reporter! Vous écrivez des vérités et votre style ferait un malheur pour des éditoriaux !:)

En tous les cas, j'ai trouvé votre billet fabuleux, comme bien souvent. Il s'agit d'une sorte de déclaration d'amour à toute une profession et, surtout, au droit à l'information.

Bel été à tous, que vous soyez au bord de la mer, en montagne, ici ou ailleurs.

A très bientôt !

Jean-Dominique Reffait

Philippe à la télé et Philippe sur son blog : pas le même. Philippe à la télé a la certitude du public, micros et caméras sont là pour matérialiser la diffusion. Le papier imprimé du journal idem. Le média diffuse, le blog infuse, on ne reçoit pas le blog, on va le chercher, on tape l'adresse comme si l'on frappait à la porte. Le blogueur est chez lui et rédige dans l'intimité technologique de son ordinateur personnel, sans avoir le sentiment réel qu'au bout de cette souris où s'accroche encore une miette du croissant du matin, il y aura des milliers de lecteurs. Il ne s'agit pas d'une ambiance de production. Où Philippe rédige-t-il ses billets ? Compte tenu des jours ou heures de publication, parfois à son bureau, parfois chez lui, et parions que nous pouvons presque deviner où on été écrits certains billets.

Il n'est pas impossible que les commentateurs donnent également une physionomie au blog. Pour ma part, je ne m'en soucie guère. Aïssa, dont je redis ici la qualité parfois outrancière mais vraie des commentaires, a un lapsus révélateur : il évoque l'un des premiers "billets" qu'il a écrit sur ce blog. Comme si nous étions les guest stars du blog de Philippe, des co-blogueurs, des chauffeurs de salle chargés de mettre de l'ambiance, de la polémique, du piquant, de révéler aussi les non-dits de Philippe qui, de par son statut de magistrat et non en raison d'une responsabilité médiatique, laisse parfois un personnage en si mauvais état mais toujours vivant que nous n'avons plus qu'à l'achever.
C'est possible et je n'ignore pas que des commentaires se retrouvent cités dans d'autres sites comme des billets à part entière. Mais pour ma part, je n'y pense pas une seconde. Je ne connais pas les stats de ce blog, je les souhaite élevées pour Philippe et pour l'écoute de son point de vue original, mais cela ne me concerne pas. J'écris mes commentaires à Philippe et à lui seul. Lorsque je réponds à un commentaire, c'est le plus souvent suite à une apostrophe et je ne réponds qu'à l'auteur du commentaire, sans me soucier d'être lu par d'autres. Non que je méprise les lecteurs, bien sûr que non, mais la liberté d'écrire suppose une intimité que je n'aurais pas si j'avais conscience d'être immédiatement lu par un public.

Nemo

J'avoue mon incompréhension face à cet entêtement à vouloir comparer blog et journalisme.

Lorsque l'un consiste en un témoignage subjectif sur les sujets qui plaisent à leur auteur, l'autre a pour vocation l'information objective et déontologique.

La démarche est diamétralement opposée.

Il n'est pas étonnant en revanche que la qualité décroissante de la presse de masse face au succès évident des blogs entraîne quelques tensions.

Les journalistes n'ont plus l'influence d'antan. La défiance est de mise et ce, au profit du nouveau médium qu'est Internet.

A la place de ces institutionnels de l'information, je serais bien plus inquiété par la nouvelle presse internautique (Rue89, Bakchich...) que par les blogs.

nana

heu... oui utiles pour nous informer que ça bouge aussi dans la Justice.

La valse des nominations dans la magistrature
Justice / lundi 9 juin par Laurent Léger

Un mouvement général de procureurs généraux et de hauts magistrats se prépare à l’Élysée et à la Chancellerie. Et les nominés sont… Laurent Le Mesle, Jean-Claude Marin, Philippe Courroye…

Ça va valser dans la magistrature. Un mouvement général de procureurs généraux et de hauts magistrats se prépare à l’Élysée et à la chancellerie. La faute aux nouveaux retraités, dont certains laissent des place en or : le secrétariat général du ministère de la Justice devrait bientôt être attribué à l’ancien conseiller de Chirac, Laurent Le Mesle, Marc Moinard, l’homme de l’hélicoptère envoyé au Népal pour sauver les Tiberi, étant renvoyé dans ses pénates. Dans les couloirs du ministère, on observe que certains de ces nouveaux retraités de la magistrature – tel Bruno Cotte depuis le 2 juin, et Yves Bot depuis la fin mars –, qui occupent des fonctions internationales (Juge à la Cour pénale internationale pour le premier, avocat général à la cour de Justice des Communautés européennes pour le second) pourront bénéficier à la fois de leur retraite et de leur traitement de fonctionnaire international. Pas négligeable !

Mm

Retirez les aides consenties à la presse !

J'ai déjà écrit plusieurs fois que mon affaire, véritable séisme pour l'institution judiciaire toute entière, était entre les mains du garde des Sceaux.
Tous les grands journaux la connaissent depuis 2004.
Il aurait été d'une grande utilité qu'ils dénoncent des dysfonctionnements monstrueux pour y mettre un terme.

Au lieu de cela il se sont tous tus ou bien ils sont passés à autre chose.
"une affaire comme ça se sort tous les jours" et puis "je suis parti sur autre chose"
"vous croyez que ça intéresse le public ?"
"j'en ai pour 2 jours" et puis "vous voulez tous que l'on écrive votre histoire"
"on se tient au courant hein ??"

Il est certain que parler du dernier disque de Carla est plus vendeur !

Je propose pour augmenter le budget de la justice ( ~ 6 milliards) qu'on lui affecte les aides directes ou indirectes consenties à la presse ( ~600 millions).

Véronique

Philippe, si vous le permettez chez vous.

"Ce quelque chose en plus, qu'Internet ne détruira jamais, que les blogueurs n'offriront pas, c'est cette hâte, cette impatience qui saisit celui qui a son quotidien dans les mains, qui tourne ses pages et plonge dans le monde de l'écrit en même temps que l'univers, même de manière fragmentaire, lui est présenté."

"Jointe par téléphone, l’ASE des Hauts-de-Seine explique qu’elle n’a «pas les moyens» de respecter le droit de visite de deux heures par jour. Et justifie le placement en expliquant avoir détecté un «danger imminent» pour les enfants. " (extrait de "Aude, Jamel et leurs bébés placés : le carnet rose vire au cauchemar " Ondine Millot- Libération)

Là, à mon avis, ce fragment de réalité brute vaut son pesant d'or.

Eolas pense que l'article est déséquilibré parce que la position de l'ASE ne fait que 4 mots.

Eh bien non. Je pense que si la position de l'ASE ne fait que 4 mots, ce n'est pas parce que la journaliste veut faire passer l'ASE pour une affreuse, une vilaine et une monstrueuse. Mais bien parce que l'ASE ne SAIT PAS concevoir et dire au-delà de 4 mots, pour rendre intelligible sa position.

Tout y est : le poncif du manque de moyens, dit et répété à tout propos et pour n’importe quoi et qui, ici, suggère insuffisances professionnelles et insuffisances tout court.

C’est d’abord la médiocrité de la réponse qui saute aux yeux du lecteur. Seul le journalisme de la presse écrite est capable, en un paragraphe, de dire cela.

"Les journalistes sont utiles. Mieux, ils sont nécessaires"

Sans le moindre doute.

Catherine JACOB

« profondément ils – les blogs – viennent plutôt se glisser dans les interstices de l'information officielle, multiplier les facettes de celle-ci et accroître le poids de l'anecdotique. »

C’est ainsi que « Ūtilitās ūtilitātum, et hīlum ūtilitās » : Le petit point noir au bout de la fève verra donc lui aussi son utilité reconnue, qui renferme en lui le développement à venir de la plante en son entier !
Ex Nihilo, Rien! (Épicure) ; Ex Hīlo : Tout ! (Maxime du jour)
Puisque est en quelque sorte à l’honneur Gargantua, le vainqueur de ce Picrochole qui comme le loup des trois petits cochons s’est enfui au loin sans que plus personne n’entende jamais parler de lui, un peu de latin de cuisine ne saurait nous faire de mal !

« La compétence va, à l'avenir, devoir faire alliance avec ce qu'on évoque peu, parce que ce serait violer la règle qui édicte que tout se vaut et que tous sont interchangeables : le talent. »

Neque semper arcum tendit Apollo:
L'arc d'Apollon n'est pas toujours tendu (HORACE, Ode lI, 10, 19) souligne le poète :
« Apollon souvent presse
Son luth muet, car son arc souverain
N'est pas tendu sans cesse. »

« Il ne faut pas placer la charrue de l'être avant les bœufs du métier. »

Certes, mais le coutre tranchant n’a eu longtemps pour lacérer et féconder la terre que les deux bras du pauvre hère qui le suivait, allant et venant sans cesse, de ce pas lourd qui écrasait les glèbes... !!

LABOCA

L'avenir, je pense, ce sont les blogs. Ils ne donnent pas des informations plus erronées que les moyens classiques d'information. En outre, le ton y est libre, alors que les journalistes classiques doivent se soumettre aux désirs de leurs employeurs, lesquels sont en relations avec les politiques.
Les journalistes classiques n'ont qu'à s'en prendre à eux-mêmes. Ils sont seuls responsables de leur perte de crédibilité.
Pour espérer (re)conquérir le public, les journalistes classiques doivent se montrer audacieux et indépendants vis-à-vis de tous les pouvoirs ayant cours en France.
Le drame, c'est qu'ils n'en ont pas les moyens, car tous, exceptés actuellement les gens de Marianne, sont des peureux, exactement comme ces hommes capables de livrer épouses et enfants pour faire la paix avec les bandits.
Dans tous les cas, le courage, l'honnêteté, l'indépendance d'esprit ne s'apprennent pas. On peut seulement acquérir la qualité d'honnêteté au milieu de gens pratiquant la vertu, mais l'impact de l'autonomie de la conscience est tel qu'on risque de ne pas profiter du sillage de ces gens.
Chacun veut se conserver. C'est là une forme d'expression de l'individualisme. Souvent on devient journaliste par souci de se réaliser, mais jamais parce qu'on porte dans le coeur l'amour d'informer honnêtement les personnes au milieu desquelles on vit.
Les hommes seront toujours limités. Jamais ils ne seront irréprochables.
Ce qui m'énerve, c'est que, bien qu'intériorisant leurs patentes limites, ils tombent dans l'orgueil consistant à prôner les droits de l'homme, la liberté, la solidarité, etc.



sbriglia

PB : "le plus excentrique des classiques, pour qui l'art n'est pas d'aligner des mots mais d'en enlever"

(pour les happy few : l'auteur de cette phrase surnommait les gondoles vénitiennes les "balançoires à crétins")

Comme Chardonne, il finira par n'écrire que des télégrammes...

Bon, il y a encore un peu de chemin à faire...

Mais la grâce n'est-elle pas tombée sur Catherine Jacob, qui nous a montré qu'elle savait faire court et qu'elle ne craignait personne sur le plan de l'humour !

Merci Aïssa et Véronique pour ces deux superbes commentaires !

Ce blog, je l'ai déjà écrit, est "un trapèze d'or pour l'assouplissement de la pensée !"

(cher PB, c'est ce qu'écrivait, en Janvier 1957, Robert Kemp dans "Le Monde" sur "Mon Faust" de Valéry... Flatté ?...)

Véronique

@ Aïssa

Sur les blogs.

Du point de vue du lecteur, il n’y a pas les blogs. Il n'y a que quelques très rares blogs. Un, deux, trois, quatre, pas plus.

Dans celui-ci, il y a un ton, une vision particulière, sophistiquée, jamais gagnée des choses, qui progresse et qui se construit au fil des billets. Et par-dessus tout une écriture, l'autre nom d'une parole humaine.

Puis en échos, quelques commentateurs devenus familiers et chers pour les mêmes raisons. Une chaleur des mots.

Je pense profondément que ce qui fait le bonheur d'un blog, c'est la certitude pour le lecteur d'y trouver une voix et quelques voix qu'il n'entend pas ailleurs. Une promesse de sincérité, d'engagement individuel et d'indépendance intellectuelle.

Les billets d'Eolas ont le mérite pour les non juristes de desserrer l'aspect juridique d'une question ou d'une actualité.

Après, pour ce qui est des commentaires, à une ou deux excentricités près, qui tiennent de la singularité du talent pour l’un ou du vif de la colère et de l’indignation pour quelques autres, les mimétismes semblent être la règle.

Il m'arrive souvent de penser que pour qui voudrait entreprendre une sorte de sociologie des dogmes et des convenus juridiques et judiciaires de ce temps, les commentaires du blog d'Eolas pourraient fournir un bon terrain d‘exploration.

Alors, ici, évidemment, c'est moins couru.

Ici, ce ne sont ni les standards, ni les principes judiciaires qui, à force d‘être incontestés sont devenus vérités blindées de théorismes et de juridismes, ni les fascismes des préfets, ni les hypocrisies crasses de NS, ni les sempiternels manques de moyens qu‘on trouve partout ailleurs, à profusion. Et je soupçonne le Philippe magistrat d’en avoir simplement sa claque de tout ça, et d’avoir fait, pour ainsi dire, le tour de la question... (soupir très lassé de sa part).

Mais là, à coup sûr, il y a un homme, quelques hommes et quelques femmes qui cherchent encore et encore des parts de vérité et d‘authenticité humaines. Et ce que j'apprécie, c'est précisément la régularité des interventions de ceux-là, leur façon de donner rendez-vous aux autres, leur parti pris d’être soi, même avec exagération et injustice. Ils sont des petits blogs dans LE blog.

Le Philippe, une sorte de journaliste ? Je ne le pense pas.

Selon moi, son blog s’amarre dans la tradition et l'ambition du journal littéraire et du récit intime.

Bref.

"...Il avait enfin choisi, il s'était choisi." (phrase empruntée à S. de Beauvoir)

" Il y a une similitude entre l'activité de journaliste et celle de magistrat : pour le premier comme pour le second, on a trop mis l'accent sur l'esprit plus que sur le contenu, sur le développement de soi plus que sur la qualité de l'exercice professionnel. "

Que voulez-vous, Aïssa. Moi je comprends que Philippe en ait sa claque de tout ça et qu’il n’ait pas du tout envie d’être, dans son blog, le journaliste et le chroniqueur de ses environnements et de ses quotidiens professionnels-là.


Jean-Dominique Reffait

Très beau billet d'amour pour le journalisme en voie de disparition, celui d'un homme d'un autre siècle où les patrons de presse ne fabriquaient ni des armes, ni des ponts et chaussées ni du papier à cigarette mais seulement des journaux.
Mais c'est fini ça, le journalisme disparaît faute d'argent, de patrons de presse véritables, à l'exception notable de la presse régionale. Parce qu'un journaliste, ça coûte cher et que ça rapporte plus d'ennuis que de dividendes. Aussi préfère-t-on communiquer, exiger la diffusion d'un communiqué de presse plutôt que d'en laisser l'examen et l'appréciation à un journaliste. Dépêches d'agences, communiqués, basta, débrouille-toi avec ça citoyen, c'est gratuit, gratuit, gratuit à grand renfort de publicité qu'on espère pour survivre, qu'on regrette quand elle disparaît parce que cette lèpre, qui contrôle les rédactions, est nourricière, ne t'occupe pas de ce que tu manges et mange.
Regardez comment N. Sarkozy a été interrogé par France 3, ça c'était du journalisme loin des révérences élyséennes. C'était un chant du cygne dont la dépouille est offerte à Claire Chazal et consorts.

Marcel Patoulatchi

Comme souvent, lorsqu'une innovation technologique éclot, la tentation existe soit de la vouer aux gémonies, surtout quand elle remet en cause notre gagne-pain et aura, soit d'en faire l'apologie, surtout quand elle nous donne un statut inespéré.

Et comme souvent, la vérité n'est sans doute pas à chercher dans ces extrêmes.

La technologie doit être mise à contribution. Elle ne saurait remplacer, effacer, pas plus qu'il ne serait sage d'ignorer ce qu'elle permet.

Les blogs contribuent au débat public, surtout en ces temps où finalement nous ne communiquons guère, sinon dans des cadres très endogames. Pour autant, l'intérêt d'un journalisme rigoureux, source d'information, n'a pas disparu.

Quant aux Versac, même s'ils s'en défendent, l'exposition régulière de leurs états d'âme sur leur popularité participe de cette starification dont ils se plaignent.

Aïssa Lacheb-Boukachache

Je trouve dommage -et étonnant-, PB, que vous n'ayez pas davantage de commentateurs. Non que ceux-là ne sont pas intéressants pour la plupart mais ils devraient être plus nombreux. C'est peut-être parce que vous n'avez pas la parole (l'écrit, plutôt) tout à fait libre, à la manière d'un Versac ou d'Eolas. Mais peut-être aussi que cette liberté de ton, de fond, de forme, est au prix de leur relatif anonymat quand vous, vous apparaissez clairement. Enfin, je ne sais pas... Il y a quelque chose qui m'échappe, là... Je lis vos stats qui ne sont pas négligeables. Est-ce donc qu'un procureur avocat général intimiderait à ce point...? Dans quelle presse ou autres médias trouverait-on (cela vaut pour Eolas, Versac et d'autres non moins percutants et intéressants) autant de clefs pour déchiffrer les êtres et les faits ? Comme je l'avais rédigé dans un de mes premiers billets, ici, Internet a fait que désormais l'information n'est plus verticale et "élitiste" mais horizontale et populaire. Et c'est moins le café du commerce à l'échelle planétaire et quasi instantanée car écrire demande de la réflexion et du temps, donc peu de place pour le brouhaha spontané voire l'énervement qu'on trouve souvent chez ce dernier, que chez Juliette Récamier plutôt, un salon, le plus vaste salon de tous les temps mais un salon non discriminant. Aucune presse "classique" ne peut offrir autant de proximité dans l'éloignement. Mais surtout, aucune presse ne peut offrir autant d'information. Vous écrivez : Les journalistes... Mais n'en êtes-vous pas devenu un en l'espèce ? Ainsi que les autres ? Quel est le journaliste "officiel" qui m'apprendrait autant sur vous (professionnellement s'entend et même personnellement, pourquoi pas ?) que vous ? C'est la distance qui fait toute la différence. Il y a une magie Internet qui fait que l'on écoute davantage que l'on lit. Lorsque vous publiez presque aussitôt mon billet, je sais que vous êtes là, à l'autre bout de mon clavier, tout près en vérité, quelle que soit l'heure et cela change tout dans l'échange informatif et/ ou discursif. Le propos, a contrario de la presse écrite "classique", vient de moins loin, il ne fatigue pas en route à la manière de ces anciens journaux que l'on trouve sur les tables basses des salles d'attente des médecins... On en prend un, on l'ouvre, on lit ou relit vite, c'est loin, Dieu que c'est très loin, pense-t-on en le rejetant... On revient à vos plus anciens billets, c'est toujours proche, vivant, vivace. Pourquoi ? Car la distance (géographique, disons-là comme cela, ou mieux, physique) est nulle entre ceux-ci et ce dernier, celui-là où vous êtes encore peut-être présent personnellement en cette seconde même où je le lis et y réponds. Ce n'est pas vain lorsque j'ai écrit que vous donnez à lire, consciemment ou non, "comment "fonctionne" un procureur" en même temps que "qui est-il, cet homme ?". Quelle est la tierce personne qui donnerait cela de vous, donc de l'Institution ? Les limites du journalisme "officiel", "classique", se situent exactement là. Or ce sont toujours ces limites qu'il faut dépasser pour mieux appréhender toute chose. Il n'y a plus vous, le média et moi ; il y a vous et moi ; la différence est de taille. Et de la sorte je ne me fourvoierai jamais moins dans la compréhension des choses car s'il m'est impossible de comprendre celui qui le dit, comment comprendrai-je celui qui dit qui le dit ? L'inquiétude des journalistes "classiques" se comprend naturellement, elle est légitime car enfin il s'agit de leur travail, donc des moyens de leur subsistance. Si vous ne passez par eux, que leur restera-t-il à écrire, dire...? En rajouter dans l'interprétation ? Mais qui va s'y intéresser dès lors que l'essentiel a été écrit et dit à tous et pour tous par la source même. Le problème (si on le considère comme tel par le temps passé, l'énergie donnée, le travail fourni) se pose pour vous également (l'auteur(e) du blog, site, etc.) et pour nous (les commentateurs). Car si les moyens de subsistance sont ainsi pris aux uns, ils n'en profitent nullement aux autres. Ou comment l'information devient gratuite, un don public. Car cette information pure, elle n'est nullement ici unilatérale, c'est évident. Le commentateur la donne aussi. Ainsi, spontanément nous nous improvisons toutes et tous journalistes, documentalistes, diseurs d'information peu ou prou dissertée et interprétée, avec ou sans le style d'écriture, consciemment ou inconsciemment, partisans ou non, abrutis ou intelligents, pervers, naïfs ou innocents, bref en si peu différents des professionnels journalistes de cette information... C'est le GAI SAVOIR enfin partagé ; Nietzsche aurait été content...

Aïssa.

Pierre-Antoine

Certes, les journalistes sont indispensables...
Mais je nuancerai, je dirais plutôt que l'information est indispensable.
Information vérifiée, indépendante et objective.

Maintenant posons la question (bonne puisque c'est moi qui la pose) :
Est-ce que nous sommes informés ou manipulés ?
Pluralité des sources ou surmédiatisation ?
Information ou news people ?
Oui d'accord je vous l'accorde, j'en pose trois pour le prix d'une... mais que voulez-vous, je dois être influencé...

Quand on m'informe qu'un journaliste de renom et de talent ne présentera plus le JT, je me pose la question : "Est-ce que la qualité de l'information changera ?" (et de quatre).
Quand on m'informe des déboires "sentimentaux" d'une journaliste, je me pose la question : "Qu'est-ce que cela a à voir avec les informations qu'elle me donnera ?" (et de cinq).

Quand on me dit, alors que je suis ambidextre, qu'un journal de gauche une information contradictoire d'un journal de droite, je me pose la question : "Mais quelle est la source de cette information pour que la vérité soit si dichotomique ?" (et de six)
Bon j'arrête là…

Non, pas encore, juste une petite dernière :
"C'est quoi un journaliste ?"

Je pose la question, s'ils devaient disparaître, le jour où je verrai le squelette d'un, que je sache, comme pour les dinosaures, à quelle famille, et par déduction, à quelle époque il a appartenu.

Cordialement (non sans humour)

Pierre-Antoine

Vérifiez votre commentaire

Aperçu de votre commentaire

Ceci est un essai. Votre commentaire n'a pas encore été déposé.

En cours...
Votre commentaire n'a pas été déposé. Type d'erreur:
Votre commentaire a été enregistré. Les commentaires sont modérés et ils n'apparaîtront pas tant que l'auteur ne les aura pas approuvés. Poster un autre commentaire

Le code de confirmation que vous avez saisi ne correspond pas. Merci de recommencer.

Pour poster votre commentaire l'étape finale consiste à saisir exactement les lettres et chiffres que vous voyez sur l'image ci-dessous. Ceci permet de lutter contre les spams automatisés.

Difficile à lire? Voir un autre code.

En cours...

Poster un commentaire

Les commentaires sont modérés. Ils n'apparaitront pas tant que l'auteur ne les aura pas approuvés.

Vos informations

(Le nom et l'adresse email sont obligatoires. L'adresse email ne sera pas affichée avec le commentaire.)

Ma Photo

MA CHAINE YOUTUBE

PRESSE, RADIO, TELEVISION & INTERNET

INSTITUT DE LA PAROLE

  • Formation à l'Institut de la parole
    Renseignements et inscriptions : [email protected]
  • L'Institut de la Parole propose des formations dans tous les domaines de l'expression et pour tous, au profane comme au professionnel de la parole publique. L'apprentissage et le perfectionnement s'attachent à l'appréhension psychologique de la personnalité et aux aptitudes techniques à développer. L’Institut de la Parole dispense des formations sur mesure et aussi, dans l’urgence, des formations liées à des interventions ponctuelles, notamment médiatiques. Magistrat honoraire, Philippe Bilger propose également des consultations judiciaires : conseils en stratégie et psychologie judiciaires.

MENTIONS LEGALES

  • Directeur de la publication : Philippe Bilger
    SixApart SA 104, avenue du Président Kennedy 75116 PARIS