« Libertégénique ! | Accueil | D'un président l'autre ! »

07 juillet 2008

Commentaires

Nemo

A Patrick Pike : personnellement, je ne juge Hervé Morin que sur ses actes.

Force est de constater qu'il a démontré qu'il faisait peu de cas des idéaux et des principes face à la promesse d'un ministère.

Après avoir trahi, il n'est pas étonnant qu'il s'accroche à sa fonction bec et ongles... même si je pense qu'être ministre sous la présidence Sarkozy, c'est aussi valorisant que d'être secrétaire du premier avocat venu.

On ne touche les dossiers qu'avec les yeux.

Pierre-Antoine

@Aïssa,

Je ne réagissais que sur votre étonnement au manque de compassion pour les victimes...

Quant aux dégâts que vous prêtez "si elle atteint le bras ou la jambe, plus de bras ou de jambe" au projectile du Famas, son calibre 5,56 et sa vélocité lui font traverser le membre touché, par contre à courte distance les risques de surpression sont élevés.

Votre père utilisait certainement un calibre plus important, comme le 12,7, le 11,43 ou le 9 mm parabellum qui eux, plus gros et moins rapide, fracassaient ce qu'ils touchaient.

Chaque arme a les spécificités de ses caractéristiques.

Cordialement

Pierre-Antoine

Aïssa Lacheb-Boukachache

@Pierre-Antoine

C'était juste un jeu de mots pour dédramatiser, ne le prenez pas mal... Comme je l'écrivais en réponse à PB par mail, je suis moi-même fils de militaire et suis né à Sissonne (Aisne) à l'intérieur même du plus grand camp militaire de France. C'est un milieu que je connais assez et respecte par bien des endroits quand les armées sont là pour faire respecter le droit des plus faibles partout en ce triste monde. Vous m'avez pris le mot au moment où j'allais le rédiger, en écrivant avec justesse que la responsabilité se situe en l'occurrence au niveau du colonel commandant ce régiment et non, comme je l'ai précisé plus haut, à un tel niveau de hiérarchie militaire général d'Armée chef d'Etat-major. Je vous en remercie ; c'est ce qu'il fallait également préciser... Quant à l'embolie, non, on ne meurt pas d'une embolie gazeuse quand on reçoit une balle Famas. La balle vous explose les organes ou la tête, point barre. Si elle atteint le bras ou la jambe, plus de bras ou de jambe.

Cordialement également.

Aïssa.

Mm

Après un dysfonctionnement majeur, en une semaine les militaires ont procédé à un nettoyage du bas jusqu'en haut.

Parce le monde de la justice est incapable d'effectuer cette même prouesse (mon affaire a fini par arriver entre les mains des services du garde des Sceaux, 12 ans après les faits) j'ai transmis des propositions (et des pièces) à la commission Darrois chargée, coté avocats, d'« améliorer la qualité des services rendus aux usagers ».

"Afin de garantir une défense digne de ce nom aux justiciables, il apparaît nécessaire d’imposer des obligations aux professionnels du droit, auxiliaires de justice

- refus de participer à des parodies de justice
- recours contre les magistrats qui trahissent l’Etat
- recours contre les magistrats qui s’abritent derrière les textes pour laisser perdurer des dysfonctionnements
- sanctions pour manquement à ces obligations
- sanctions pour refus d’appliquer ces sanctions"

Pierre-Antoine

@Patrick Pike

"D'ailleurs j'ajouterai que si tel n'avait pas été le cas, ce sont plus de quinze morts qui seraient à déplorer aujourd'hui, les blessés n'ayant reçu -ce qui est déjà trop- que des éclats et non les balles, ces balles qui atteignant la tête ou le poumon n'auraient laissé aucune chance de survie."

J'ignorai que ce ne fut que des éclats, ce qui me permet de vous faire part d'une remarque que je m'étais faite à propos du jeune garçon blessé à la jambe.
Je m'étais étonné qu'il ne fut pas mort.
En effet, le projectile du Famas est mortel jusqu'à 1500m, or à la distance où se tenait la foule, à peine 100/150 m, le projectile du Famas est d'une telle vélocité qu'il est précédé d'une sorte de bulle d'air comprimé qui lorsqu'il touche le corps, envoie vers le coeur, via les veines ou les artères, reflue le sang à une vitesse et une pression telle que c'est souvent mortel. Il me semble que l'on appelle ça une embolie, mais je n'ai pas de compétence dans ce domaine là.

Cordialement

Pierre-Antoine

Pierre-Antoine

@ Aïssa
"Je l'attendais mais non rien, pas un mot pour les victimes dont plusieurs enfants, ni même un soupir de désolation..."

Vous n'avez pas accès aux médias ?
Je crois bien que la seule personne à avoir eu du souci pour les victimes fut une tête de noeud militaire...
Lisez donc mon commentaire précédent.

Cordialement
Pierre-Antoine

Patrick PIKE

N'ayant pas ménagé Hervé Morin l'an dernier, avec une certaine violence je dois l'avouer, puis l'ayant rencontré ensuite à plusieurs reprises, je puis vous dire, en toute quiétude et sans forfanterie, qu'il n'est pas l'homme dont on se gausse volontiers.
Le soir même où paraissait dans la presse la lettre ouverte que je lui adressai, alors qu'elle était un tantinet plus cruelle à son égard que les questions à deux sous des journalistes, j'avais sur mon répondeur un message de sa part me demandant de le rappeler. Ne croyez donc pas que ce soit homme à fuir les responsabilités ou les questions difficiles.
En politique il y a des questions auxquelles on ne répond pas, ou dans cette langue de bois dont on lui aurait fait également grief.
Rappelons-nous aussi que le chef des armées, c'est le Président de la République. Lorsqu'un chef traite ses subordonnés d'amateurs, c'est reconnaître qu'il en est un lui-même, et que par conséquent ce serait à lui de démissionner.
Si le général Cuche est parti à quelques semaines de sa retraite, ce n'est pas tant pour l'erreur grossière et inadmissible commise à Carcassonne, mais plus à cause des paroles imprudentes et malheureuses du chef des armées.

On peut prendre tous les exemples que l'on veut -médecine pour éviter la justice- a-t-on déjà vu le ministre de la santé, le directeur des hôpitaux ou le chef de service démissionner lorsqu'un interne commettait une erreur coûtant la vie à son malade? Et pourtant...

Le commentaire de Pierre-Antoine explique parfaitement qu'il ne peut s'agir que d'une erreur. D'ailleurs j'ajouterai que si tel n'avait pas été le cas, ce sont plus de quinze morts qui seraient à déplorer aujourd'hui, les blessés n'ayant reçu -ce qui est déjà trop- que des éclats et non les balles, ces balles qui atteignant la tête ou le poumon n'auraient laissé aucune chance de survie.

Catherine Jacob dans son premier commentaire (j'apprécie aussi le second) nous montre un homme soucieux du bien-être de ses concitoyens dans les questions qu'il pose à l'Assemblée. Ce ne sont pas des questions politiciennes, mais celle d'un maire, qu'il est, proche de ses administrés.

Ne croyez pas que Hervé Morin ait su m'attendrir par des paroles lénifiantes. Il sait parfaitement que je suis en désaccord avec lui et l'Armée de l'Air sur de nombreux points, que je ne développerai pas ici, et que demain comme hier nous serons amenés à nous confronter vigoureusement, mais le peu que je connais de lui me fait dire qu'il ne mérite pas les critiques et les reproches qu'on lui fait actuellement.

Aïssa Lacheb-Boukachache

Je l'attendais mais non rien, pas un mot pour les victimes dont plusieurs enfants, ni même un soupir de désolation... Ainsi, des choses graves et profondes, politiques ou militaires ou les deux, qui engageraient dangereusement l'avenir des Institutions de la République, dont les esprits avisés discourent longtemps, on omettrait cette petite chose ? Ou serait-ce parce que ces victimes ne le sont ni des FARC ni de Battisti ou Petrella mais de l'Etat... Je n'ose y croire. Puisque personne ne les invoque, alors je le fais (en notre nom à tous, je me permets, avec votre autorisation). Tête de noeud politique ou pas tête de noeud militaire ou l'inverse : nous leur souhaitons à toutes et à tous un prompt rétablissement et de ne garder aucune séquelle grave de cet accident.

Aïssa.

Pierre-Antoine

Monsieur l'Avocat Général,

Avez-vous souvent eu à faire à des "inculpés" plus soucieux du sort moral et physique de leur(s) victime(s) que de leur propre sort judiciaire ?

Ce ne doit pas souvent être la règle...
Aussi je tiens à souligner le comportement de ce sous-officier qui lors de sa garde à vue s'est plus intéressé aux sort de ceux qui ont eu à souffrir de son comportement que l'on ne peut que qualifier d'irresponsable, que de son propre sort, et qui s'est senti soulagé qu'il n'y ait eu aucun mort à déplorer.

Ayant eu à manier en tant que responsable des tirs de munitions de guerre du calibre 7,5 jusqu'au 20mm, ainsi que des munitions d'exercice, y compris jusqu'aux "sous calibrées" de 40, je peux vous assurer que ce n'est pas le Général Cuche qui aurait dû démissionner, mais le colonel du Régiment. Seul responsable de l'organisation et de l'emploi des armes dans son unité.

Ce qui est arrivé à ce sous-officier, à mon humble avis, ne peut que s'expliquer par une habitude créée par l'emploi de ces mêmes munitions en théâtre d'opération où les balles que l'on entend siffler, ne sont pas celles d'une finale à Roland Garros, mais de vraies balles qui tuent, ces munitions et l'arme qui va avec sont toujours portées sur soi, même dans le duvet ( à titre anecdotique, le duvet a un dispositif qui permet d'en sortir très rapidement pour faire usage de son arme). et une saturation soporifique des procédures en cours pour garantir justement la sécurité en retour en unité...

Je m'explique :
La sécurité est une exigence permanente des unités ayant a utiliser des armes et matériels de guerre. Les règles de sécurités en unités sur le territoire Français, sont souvent à l'excès tellement contraignantes, procédures sur procédures, règles sur règles, notes de service sur note de service, que cette pléthore, associée à l'emploi de ces mêmes armes en opération, crée une telle accoutumance au danger qu'en exercice avec munitions à blanc, cela se transforme en un sentiment "ludique".

J'ai rigolé (jaune rassurez-vous) quand j'ai lu en commentaire que la différence entre munitions de guerre et munitions d'exercice était la couleur du ruban adhésif. Je ne l'ai jamais vu en 26 ans dans les commandos. Cet usage a probablement cours pour les tirs effectués par des réservistes lors de leur rappel sous les drapeaux. Pas pour les unités opérationnelles où la rapidité d'insertion du chargeur est un facteur "extrêmement" important en présence d'éléments hostiles.

Pour terminer je dirai que ce sous-officier aurait pu y laisser la vie. En effet un Famas comporte pour les "tirs à blanc" un bouchon réducteur au bout du canon, ce qui permet de garder suffisamment de gaz dégagé lors du tir de la munition pour l'extraction, l'éjection, l'introduction d'une nouvelle munition et permettre ainsi le tir en rafale.
L'impact du projectile de la munition de guerre a dû faire "exploser" en plusieurs morceaux le bouchon réducteur. Morceaux qui se sont transformés en projectiles qui auraient pu toucher le tireur ou un de ses coéquipiers sur une partie vitale. Sans compter la puissance du recul (les gaz propulsent la munition à 900 m/s hors du canon) qui aurait pu faire projeter en arrière et hors de l'arme sur le visage du tireur l'ensemble mobile.

On ne mélange pas le sens des responsabilités d'un torchon et d'une serviette.

Cordialement

Pierre-Antoine

Pierre-Antoine

Cher PB, vous dites avec toujours cet esprit de synthèse qui vous caractérise :
"Qu'il ne faut pas tout confondre, mélanger les torchons et les serviettes ?"

Je ne peux que souligner cet antagonisme, entre une serviette, même camouflée, à un torchon, fut-il "de soie à dépoussiérer les ors de la République".

Cordialement (sans humour)

Pierre-Antoine

Véronique

Je ne pense pas que la question posée dans votre billet soit celle de la démission du ministre.

Mais plutôt la légèreté de sa réponse.

Maintenant, des mots comme honneur ou responsabilité appartiennent au vocabulaire de ceux qui ont un sens, une intelligence et une expérience de la gravité des choses.

Je suis d'accord avec vous.

Traduire et balayer d’un coup la question d'une démission en la situant dans un cadre de petite polémique banale de la vie politique, illustre une forme d'incapacité à savoir prendre la mesure exacte des choses.

Les mots sont des outils de mesure et des indicateurs à la fois de notre appréhension et de notre compréhension de ce qui entoure.

Quand ils sont petits, ils traduisent simplement une compréhension étriquée et, somme toute, inconséquente .

Je pense que dans l'esprit d'Hervé Morin, la question du journaliste lui demandant s'il avait lui-même envisagé une démission, a du, tout simplement, apparaître au ministre extravagante, saugrenue, hors propos.

Un peu triste, non, pour vous, pour quelques autres et pour moi ?


Catherine JACOB

@mike

"Oserai-je dire que le ministre est un peu "Cruche" ?"

Ne Mélenchon pas le Schnaps [http://fr.wikipedia.org/wiki/Schnaps ] et le Calva [ http://fr.wikipedia.org/wiki/Calvados_%28alcool%29 ]!

Si on réfléchit en effet, il me semble que 'Cuche' pourrait, tout comme 'Quiche', le nom de la préparation lorraine aux œufs et aux lardons, être issu de 'Kuchen': 'Gâteau'. Or, le gâteau normand par excellence ne serait-il pas un gâteau aux pommes ??

La question reste cependant, en dehors de celle du goût sucré/salé, celle de l'origine exacte de la confusion entre les deux sortes de cartouches, et celle-là, apparemment, c'est pas d'la tarte !

Catherine JACOB

Pour me faire une idée de la personnalité de ce fils de maçon normand qui a débuté sa carrière en tant qu’administrateur des services de l'Assemblée nationale à l’issue d’une maîtrise de droit public, qui a épousé une avocate et est issu de l’ouverture à gauche de NS, mais auquel je ne me suis encore pas vraiment intéressée jusqu’à présent, j’ai jeté un œil sur les questions dont, en tant que parlementaire, il a saisi divers ministères attributaires entre 2006 et 2007, et j’ai retenu celles-ci qui sont loin d’être idiotes, ainsi que les réponses qui y ont été apportées :

Q à l’Education nationale :
« Les enseignants d'éducation physique et sportive s'interrogent en effet sur le choix d'une nouvelle disposition qui imposerait à chaque enseignant de compléter son service dans une discipline (autre que l'EPS) sans qualification avérée. »
R :
« En ce qui concerne les enseignants du second degré assurant des fonctions de remplacement en application des dispositions du décret n° 99-823 du 17 septembre 1999, ils peuvent être tenus, dès lors qu'ils ont les compétences requises, d'effectuer tout ou partie de leur service dans une autre discipline, si les besoins du service l'exigent. »

Q à santé et solidarités :
« l'absence de décret aurait eu pour conséquences la fermeture de 700 entreprises et la perte de 2 000 emplois sur les deux dernières années. Le phénomène tend en outre à s'amplifier. Il lui demande de lui indiquer les mesures qu'il envisage afin de permettre aux professionnels de l'odontologie de continuer à proposer à leurs patients des plans de traitement prothétique à vocation thérapeutique et de lutter plus efficacement contre les importations à bas prix. »
R :
« L'arrêté d'application de l'article L. 162-9 du code de la sécurité sociale a été préparé par les services et doit donner lieu à une concertation avec les partenaires conventionnels de façon à maintenir des règles cohérentes pour les patients et les professionnels. »

Q à santé et solidarités :
« Il lui demande les mesures qu'il compte prendre afin d'influer sur la discussion européenne de la directive et de lutter contre ce fléau français et européen qu'est l'obésité infantile. »
R :
« La question de la relation entre la publicité télévisuelle pour des produits et services alimentaires et le développement de l'obésité chez l'enfant est une des préoccupations prioritaires du ministère de la santé et des solidarités en matière de nutrition. [...]La loi n° 2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique a été la première loi à aborder directement la question de l'influence de la télévision sur les comportements alimentaires des enfants.[...] Cette mesure s'applique à tous les grands vecteurs de publicité, médias comme hors médias et à tous les produits alimentaires manufacturés et à toutes les boissons avec ajouts de sucre, de sel ou d'édulcorants. Les messages seront présentés sous forme de bandeaux sur les supports écrits, immédiatement après le spot publicitaire à la radio, sous forme de bandeau ou sur un écran suivant immédiatement la publicité. [...] De plus, les moyens financiers de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) pour mener à bien des actions d'éducation nutritionnelle et conduire des campagnes dans les médias sur ce sujet ont été fortement accrus et portés à dix millions d'euros dès 2007. Ils permettent à la communication publique d'éducation nutritionnelle de faire pratiquement jeu égal avec les compagnies agroalimentaires. »

Q à l’ Education nationale :
« sur les difficultés que rencontrent certaines langues régionales telles que le savoyard franco-provençal à voir leur enseignement reconnu. »
R
« La préservation et la transmission des patrimoines linguistiques des régions françaises constituent une des missions du système éducatif. L'inscription d'une langue vernaculaire dans la catégorie des langues bénéficiant de la loi n° 51-46 du 16 janvier 1951 doit satisfaire à un certain nombre de critères, »

Q à l’ Education nationale : 25/04/2006
« certains enseignants (titulaires de leur poste, de leur CAPES, en poste depuis plus de dix ans) n'ont été payés que pour un mi-temps et non pour un temps plein, et ce depuis septembre 2005. D'autre part, un bon nombre d'entre eux n'ont pas encore reçu les ISOE, indemnités du suivi de l'orientation des élèves, qui sont habituellement payées en décembre. Il est évident que cette situation n'existerait dans aucune entreprise et que pas un salarié n'accepterait de travailler dans de telles conditions. Il souhaite donc connaître quelles mesures le Gouvernement entend prendre pour remédier rapidement à ces dysfonctionnements. »
R 21/11/2006
« Seules des situations individuelles particulières pourraient éventuellement expliquer que quelques enseignants affectés à la rentrée scolaire dernière (sept.06 et non 05 apparemment) aient fait l'objet de retards de paiement. Ces situations sont en général réglées dans les meilleurs délais. »

Ceci étant, ses fonctions au ministère de la Défense où il serait entré en 1993, donc il y une quinzaine d’années et à l’âge de trente-deux ans, en tant que « conseiller technique chargé des relations avec le Parlement, des affaires domaniales et des questions d'environnement », ne semblent pas l’avoir beaucoup préparé à la gestion des questions d’éthique militaire.
Il ne faut donc pas trop s’étonner du décalage entre le comportement d’un grand soldat accoutumé à assumer des responsabilités où se jouent régulièrement la vie et la mort, et celui de l’administrateur de treize ans son cadet, le maire des Épagnols, dont il dépend !
Une question demeure cependant, qu'eût fait à sa place, son prédécesseur ??

L'ignoble Infreequentable

Abominablement triste !

Qu'un ministre des armées se rende compte qu'il est le garant de l'équilibre de la terreur (nucléaire), pour le compte du chef des armées (qu'est le Président de l'Etat), et que ses troupes soient capables de confondre une munition de guerre (chargeur à ruban adhésif rouge) avec une munition d'exercice (chargeur à ruban bleu), il y a de quoi frémir !

Bon, que le Général l'ait compris, j'imagine bien qu'il en tire les conséquences idoines, pétrifiés du neurone qu'il peut en être, se rendant compte que c'est toute la crédibilité de la dissuasion qui est remise bêtement en cause.
Mais que son ministre de tutelle soit assez bête pour feindre de l'ignorer...

Pas banal !

mike

Oserai-je dire que le ministre est un peu "Cruche" ?

nana

Le ministre de la Défense aurait dû démissionner, à l'instar des autres officiers supérieurs dont il a demandé les têtes !

Aïssa Lacheb-Boukachache

Vous faites une erreur d'interprétation, PB. Le général d'Armée chef d'état-major Cuche a démissionné, non pas du fait de cet accident regrettable qui ne justifiait pas une démission militaire à un tel niveau, mais parce qu'il s'est fait "pourrir" sur place et devant tous ses subordonnés et autres civils par le président NS qui l'a traité d'incapable et j'en passe... Le président se met l'Armée à dos, qu'il traite par le plus grand mépris. Il joue avec le feu, réellement. L'Armée de la nation, ce n'est pas la CGT et autres à qui il peut dire toutes les cochoncetés qu'il veut sans qu'ils ne réagissent sérieusement. C'est une dérive présidentielle inquiétante. Cela commence par le "casse-toi, pauvre con" au citoyen lambda dans la rue pour en venir aux "incapable, amateurs, etc." au plus haut gradé de l'Armée française. Le général Cuche n'est pas Rachida Dati dont il peut dire à loisir, avec un rien de mépris et d'ironie, (Cf les pages du Point cette semaine) : "C'est un bon petit soldat". Il n'est rien de plus grave et dangereux que d'humilier l'Armée de la nation à travers ses chefs. Ils défileront ce 14 juillet, penseront à leur chef humilié et présenteront les armes à Bachar El-Assad sous l'Arc de Triomphe... Qu'y aura-t-il dans leur coeur à ce moment ?

Aïssa.

Duval Uzan

Bonjour,
Je vous prie de vouloir excuser ce commentaire qui n’a pas de rapport avec votre billet d'aujourd'hui. Il m’arrive souvent de venir me promener entre deux besognes, pour me détendre un peu sur ce blog tellement on respire bien. J’ai donc lu quelque part un commentaire de Maître Eolas, dans lequel cette avocate s’insurgeait qu’une personne atteinte de troubles psychiatriques ait pu porter plainte avec constitution de partie civile. Je voulais donc faire remarquer qu’il n’y avait pas de quoi s’en offusquer. Puisque cette procédure existe je ne vois pas pourquoi un justiciable atteint de troubles psychiatriques ou autres devrait s’en priver. En tout cas si cela a été fait c’est que le justiciable était en pleine possession de ses moyens et qu'il souhaitait porter plainte contre ceux qui avaient abusé de son état quand il ne l'était pas (il y a d'ailleurs un article du code pénal qui le spécifie -313 - 2-). En quoi est-ce absurde ?? Cela rejoint le débat concernant la responsabilité pénale et l’énigme que pose le diagnostic psychiatrique, et son caractère réversible ou pas, prévisible ou pas. Il est vrai qu’une démence due à l’âge le restera toujours et qu'un dément ne peut saisir la justice que par l'intermédiaire d'un tiers, sa famille. Mais pas une bouffée délirante, ni une psychose maniaco-dépressive, ni une dépression à la suite d’un deuil, et beaucoup d'autres encore... affections passagères et tout à fait transitoires qui font souvent l’objet de la persécution de l’entourage, qui sent très bien cette faiblesse et qui saute dessus pour en profiter. Qu’un justiciable une fois remis saisisse la justice en quoi est-ce inconcevable ? Le justiciable doit-il produire un certificat de "bonne santé mentale" avant de saisir la justice ??? Quoiqu’il en soit, en ce qui concerne cette procédure qui permet, il est préférable de la supprimer totalement. En effet il arrive un moment où la consultation du dossier devient nécessaire et cela est interdit au justiciable sans avocat. Le justiciable devient encore plus démuni. Il ne peut donc s’attendre qu’au non-lieu et au classement sans suite. Alors de deux choses l’une ou bien maintenir cette procédure mais permettre au justiciable de se défendre seul jusqu’au bout et lui donner accès à son dossier (il est partie civile !) ou bien effectivement la supprimer totalement, ce qui serait fort dommage. Il est des plaintes, comme de tout autre PRODUIT, qu’aucun avocat ne veut. Laissons donc au justiciable qui s’y RISQUE la possibilité d’aller jusqu’au bout. Et surtout ne mettons pas au placard le juge qui s’y associe, et ne le blâmons pas comme le fait Maître Eolas. Je peux vous affirmer qu’il n’y en a pas des tas ! Je laisse le soin à Monsieur Bilger de choisir le billet que ce commentaire évoque car je ne le trouve pas.
Je dis tout ceci dans le cadre d'une action que je mène et dont le but est de donner un rôle plus actif au justiciable, qui lui permette de dire son MOT.

Bonne soirée.
DUVAL UZAN

Jean-Dominique Reffait

Déjà déserteur en rase campagne électorale, Hervé Morin poursuit son glorieux parcours la grosse gamelle pleine de soupe à la main et c'est pas un général sourcilleux du principe qui entamera la fière nullité du ministricule. Il y a de la crânerie à saluer l'honneur d'un militaire en s'asseyant sur le sien mais à l'école de la trahison, rien n'est jamais gagné pour maintenir son rang quand tant d'autres minus attendent l'arme au poing la manifestation la plus minime d'un soupçon de scrupule. Pour le bouter hors de son ministère, prière de se munir d'une tractopelle, d'une excavatrice et d'un tunnelier au cas où les deux engins précédents échoueraient comme c'est probable. Il ne s'est pas couvert de bouillasse en entrant au gouvernement pour démissionner parce qu'un sergent ballot a vidé son chargeur sur des femmes et des enfants, m'enfin !
Philippe, vous n'avez pas la notion de l'effort en politique !

LAZARE

Ha ben là, sur cette affaire je ne suis pas d’accord du tout avec le ton de votre billet. Une fois n’est pas coutume.

Je n’ai ni vanté ni admiré la démission du général Cuche elle m’a même laissé un goût amer dans la bouche.

L’amateurisme des organisateurs de la journée portes ouvertes, la désinvolture au regard des règles de sécurité sont une chose « locale » engageant la responsabilité des metteurs en scène du programme.
Mais les énormités en matière de gestion et d’emploi des munitions de guerre sont, elles, d’une tout autre importance. Elles sont gravissimes tout simplement.

C’est l’armée de terre à travers une de ses unités emblématiques qui, la première, se prend les pieds dans le tapis. Mais il est hautement probable que la professionnalisation ait entraîné dans les autres armes insidieusement les mêmes types de relâchement et de compromis au regard des procédures fondamentales.

A quelque chose malheur doit être bon, gageons que ce drame entraînera un travail en profondeur et une remise à plat des procédures et de leurs applications dans toute l’institution.
Je suis persuadé qu’il faudra moins de temps aux armées pour mettre de l’ordre, faire évoluer ce qui doit l’être et écarter les responsables que dans certains ministères où il peut arriver des drames qui n’entraînent ni démission ni reconnaissance de la moindre responsabilité. Vous savez à quoi je fais allusion.

La démission (sans frais) de ce général à six semaines de sa retraite, indépendamment de son parcours que l’on dit remarquable, je le vois comme une blessure d’ego, auquel s’ajoute un refus d’entreprendre le début du travail de rétablissement indispensable, tout en reconnaissant que sa responsabilité est engagée. C’est bien le moins.
C’est en effet lui et lui seul qui est garant, tant vis-à-vis du chef d’état-major, du ministre que du Président de la République de la « conduite » (au sens large et pour faire court) des forces dont il a la reçu charge.
Le ministre n’a rien à voir dans ce cas.
Le harcèlement incessant et pénible de monsieur Apathie en perpétuelle recherche de « bug » propre à alimenter la future controverse, s’apparente plus à un interrogatoire policier (avec cette même disymétrie apparente) qu’à une interview. Il empêche les réponses en multipliant les questions et n’enrichit pas la connaissance. Reste l’accent qui peut distraire :)

Le haut gradé en question, pour en revenir à lui, s’il reconnaît (et c’est bien le moins) la gravité des événements et sa responsabilité dans leurs survenance, préfère le retrait sans conséquence pour se réfugier en 2ème section laissant son successeur à la barre pour étaler le grain. Alors, y voir de l’honneur j’ai du mal.

C’est pour le coup un peu triste pour le citoyen que je suis qui se fait une autre idée du comportement d’un haut gradé « grand » chef militaire lorsque le pire arrive. Assumer certes mais aussi faire face en buvant, si nécessaire, la coupe jusqu’à la lie (je n'envisage pas là la tradition japonaise bien sûr) était une autre option, elle aurait eu ma préférence.

H. Morin n’est pas protégé des retombées, il n’est simplement pas concerné, pas plus que le chef de corps de l’unité fautive qui venait de prendre son commandement 24h avant les événements.
Par contre, son prédécesseur, responsable de l’organisation de la JPO va devoir répondre à quelques questions du juge et de sa hiérarchie.

Tous les citoyens ne voient pas forcément la tristesse et l’honneur au même endroit.

P.S On a dit ici et là dans la presse que NS n'aimait pas les militaires.... j'ai pensé à vous :)

Yves Duel

Je crains que vous ne fassiez une confusion, liée sans doute à la proximité de votre statut et de celui du général (fonctionnaires d'autorité, etc.). Le général gère ; donc il est responsable des fautes, et recourir à l'honneur de sa part pour justifier sa démission est très exagéré. Le ministre ne gère pas : il fait la politique de ce département ; donc son "honneur" n'a rien à voir avec les erreurs des exécutants. Voilà.

(à mon avis)

SR

Nous avons la France que nous méritons : celle du spectacle permanent avec des intermittents qui nous dictent les séquences émotion, indignation, humour et claps de fin.

Marie

Eh bien, au moins, cela justifie cette fois encore l'une des citations de Napoléon :

"Que peuvent d'ailleurs espérer les généraux avec un gouvernement d'avocats?"

Largentula

En ce qui concerne Hervé Morin (qui pourtant porte - en plus petit - le nom d'une magnifique rivière qui m'est chère : le grand morin) il apparaît clairement que les histoires d'honneur ne le concernent pas... loin de moi l'idée d'en tirer des conclusions sur cet état de fait !

N'est-ce pas lors de la même interview qu'il a refusé de répondre à une question sur les Rafale potentiellement achetés par la Libye et a demandé que l'on passe à une autre question ?

Je m'interroge, pourquoi prendre le risque d'accepter une interview dont il n'est pas, lui-même, l'auteur des questions !

Je n'avais pas d'avis sur le personnage, mais en peu de temps il a su me convaincre... sans hésitation, je préfère l'éloquence de la rivière !

Vérifiez votre commentaire

Aperçu de votre commentaire

Ceci est un essai. Votre commentaire n'a pas encore été déposé.

En cours...
Votre commentaire n'a pas été déposé. Type d'erreur:
Votre commentaire a été enregistré. Les commentaires sont modérés et ils n'apparaîtront pas tant que l'auteur ne les aura pas approuvés. Poster un autre commentaire

Le code de confirmation que vous avez saisi ne correspond pas. Merci de recommencer.

Pour poster votre commentaire l'étape finale consiste à saisir exactement les lettres et chiffres que vous voyez sur l'image ci-dessous. Ceci permet de lutter contre les spams automatisés.

Difficile à lire? Voir un autre code.

En cours...

Poster un commentaire

Les commentaires sont modérés. Ils n'apparaitront pas tant que l'auteur ne les aura pas approuvés.

Vos informations

(Le nom et l'adresse email sont obligatoires. L'adresse email ne sera pas affichée avec le commentaire.)

Ma Photo

MA CHAINE YOUTUBE

PRESSE, RADIO, TELEVISION & INTERNET

INSTITUT DE LA PAROLE

  • Formation à l'Institut de la parole
    Renseignements et inscriptions : [email protected]
  • L'Institut de la Parole propose des formations dans tous les domaines de l'expression et pour tous, au profane comme au professionnel de la parole publique. L'apprentissage et le perfectionnement s'attachent à l'appréhension psychologique de la personnalité et aux aptitudes techniques à développer. L’Institut de la Parole dispense des formations sur mesure et aussi, dans l’urgence, des formations liées à des interventions ponctuelles, notamment médiatiques. Magistrat honoraire, Philippe Bilger propose également des consultations judiciaires : conseils en stratégie et psychologie judiciaires.

MENTIONS LEGALES

  • Directeur de la publication : Philippe Bilger
    SixApart SA 104, avenue du Président Kennedy 75116 PARIS