Je déteste les pétitions et n'en signe jamais. Les pétitionnaires compulsifs me stupéfient avec leur besoin de gagner en masse ce qu'ils perdent souvent en profondeur. Aussi me suis-je bien gardé, ces derniers jours, en dépit de la vivacité du débat, de mêler ma voix modeste à celles qui soutenaient Siné, vilipendaient Philippe Val ou, position plus subtile, tentaient de prendre de la hauteur en dépassant l'un et l'autre, notamment Philippe Cohen dans Marianne 2.
Solitaire, on a le droit tout de même de parler et d'écrire. Et l'envie m'en est venue aujourd'hui, en lisant dans le Monde un long article de Bernard-Henri Lévy venant, la bataille pas encore apaisée, mettre son poids intellectuel et médiatique au service de Philippe Val.
Décidément, je ne raffole pas du ton de BHL qui me donne toujours l'impression non seulement de donner des leçons mais de se croire le seul légitime à les dispenser, notamment dans le domaine de la morale internationale, du racisme et de l'antisémitisme.
Pourquoi ? Pourquoi cette manière condescendante et totalitaire de s'affirmer le dépositaire de l'éthique comme s'il fallait forcément l'attendre, lui, pour enfin savoir ce qu'il convient de penser et de ressentir ? Sur le racisme et l'antisémitisme en particulier, je ne parviens pas à m'habituer à l'assurance avec laquelle, comme si cela allait de soi, il se pose en contempteur ou en sauveur, en personne qui n'a pas à argumenter parce que le convenable et le décent lui appartiendraient de toute éternité. Pourquoi en l'occurrence ? Parce que lui-même est juif, parce qu'il n'y a pas un recoin de la vie publique française qui n'appelle son aval ou son diktat, parce qu'il s'est égaré il y a longtemps et qu'il l'a fait oublier, parce qu'il nous fait comprendre qu'il est le meilleur puisqu'il est partout et brille de mille feux ? Il n'empêche que, pour ma part, je ne suis pas convaincu de l'antisémitisme des propos de quelqu'un sous le seul prétexte que BHL les a déclarés tels. Jean-Paul Sartre, dans un essai fameux, a affirmé que l'antisémite créait le juif. Aujourd'hui, dans cet espace étroit qui, sur ce plan, est concédé à la liberté d'expression, ne peut-on avancer que parfois, le juif invente l'antisémite ? Et le désir de protection l'indignité des attaques ?
Je tiens pour rien dans son texte l'allusion, au sujet de Badiou ayant évoqué Sarkozy "l'homme aux rats", à Sartre qui aurait toujours été dégoûté par les "métaphores zoologiques", "marque du fascisme". Alors, comment pardonner cette définition terrible que Sartre donnait de l'anticommuniste : "un chien", tout simplement ? Sartre, un fasciste ?
Il y a, dans l'article, des intuitions et des dénonciations infiniment plus sérieuses.
D'abord, évidemment, le droit, quasiment le devoir, de "bouffer du curé, du rabbin, de l'imam - jamais du "Juif" ou de l'"Arabe". Je ne suis pas persuadé que cette pétition de principe résisterait à la réalité si tout à coup on se mettait, absurdement, à vouloir systématiquement "bouffer du rabbin". Nul doute que BHL rapidement oublierait son indifférence religieuse pour s'en prendre à ces malotrus, et il aurait raison. Cette distinction opérée entre les fonctions religieuses et le "Juif" ou l'"Arabe" est stimulante dans la mesure où elle fait percevoir comme il a été facile - et salutaire pour la démocratie - de prendre parti, pour certains esprits, en faveur de la liberté de caricaturer Mahomet. La religion, quelle qu'elle soit, représente le bouc émissaire idéal et quand elles réagissent violemment comme pour ce dernier exemple, on s'attire la sympathie de tous ceux qui les détestent et qui crient à la censure. Cela devient une cause consensuelle où il y a moins de risque à défendre le droit au sacrilège qu'à exiger le respect pour les croyances. Aussi, il n'y a pas à s'étonner du comportement de Philippe Val, contrairement à certaines allégations, parce qu'il aurait été hier du bon côté et aujourd'hui contre Siné. Hier, c'était facile, porteur, avec presque l'ensemble de la classe politique derrière soi. Aujourd'hui, s'opposer à Siné est une impérieuse obligation aussi consensuelle dans l'interdiction que l'autre l'était pour l'expression.
BHL résume, "en substance", la chronique de Siné de la manière suivante : "la conversion au judaïsme est, dans la France de Sarkozy, un moyen de réussite sociale et Siné préfère "une musulmane en tchador" à une "juive rasée" (sic)".
D'une part, à bien lire la chronique, il ne me semble pas que Siné effectue une telle généralisation alors qu'au contraire, il s'appuie sur l'exemple particulier de Jean Sarkozy et de sa fiancée en prêtant au premier une conversion par intérêt (au demeurant inexacte). D'autre part, si l'allégation de Siné s'ancre dans une mise en cause individuelle, qui évoque certes une conversion au judaïsme par tactique mais sans prétendre à une dénonciation collective, a-t-on le droit, si on a envie de dire ce qu'on a écrit, de le dire ? Comme pour d'autres thèmes infiniment sensibles comme celui par exemple de l'homosexualité, le passage du particulier au général ne fait-il pas toute la différence, le passage de la liberté de critique sur des attitudes singulières, aussi risquée qu'elle soit, à la scandaleuse opprobre jetée globalement sur une communauté ou une pratique religieuse ? Je ne sais si cette analyse est pertinente, absurde ou dangereuse. Ce dont je suis sûr, c'est qu'on n'a pas à nous fermer la bouche, à nous priver d'écriture sans nous faire au moins l'aumône de bien plus qu'un léger mépris, qu'une incontestable supériorité humaniste. On a le droit de savoir pourquoi on doit se taire.
Enfin, et c'est le pire, d'où BHL tire-t-il cette conclusion fausse que "l'antisémitisme - comme, naturellement, le racisme - est un délit qui ne souffre ni circonstances atténuantes ni excuses" ? Ainsi, les infractions les pires pourraient voir leur auteur sinon absous du moins compris au point de devenir presque familier et la pensée malfaisante, dévoyée, l'expression, souvent, de l'instinct misérable, de la solitude et de la peine sociales, l'étrangeté douloureuse et aigrie éprouvée devant autrui, elles, ne mériteraient pas la moindre tentative d'élucidation, d'explication, de consolation ? A lire BHL et à voir la rigueur forcenée qu'il applique aux délits de l'esprit, à la bêtise de la condition humaine qui n'a pas le luxe, le loisir et la superfluité de sa propre existence, je me demande par quel paradoxe on a des Fouquier-Tinville pour l'immatériel même pervers mais qu'on en a si peu, dans la classe intellectuelle, pour les tragédies réelles et les crimes qui détruisent l'humain. Pourquoi les aberrations de la pensée et les fruits de la débilité seraient-ils privés "des circonstances atténuantes" ? Bien au contraire.
Je regrette. Je ne suis pas convaincu par l'argumentation de BHL. Présenter Siné comme un danger quand la cohorte innombrable des bienséants nous menace, prétendre donner des lettres de noblesse à l'humour en lui assignant des limites, nous présenter la liberté de l'esprit comme un champ de mines où chaque avancée pourrait faire exploser l'humanité et la société, rien que cela, nous mettre en garde, en cage, nous prévenir, nous alerter, nous dissuader, nous blâmer, nous prendre par l'esprit et la morale comme des moutons, nous étouffer à force de Bien et de sollicitude, ce n'est pas le monde, la vie dont je rêve.
Dans Siné-Monde, je ne choisis rien.
Que pense le juriste que vous êtes de l'équation antisionisme = antisémitisme ?
La question est une question de société importante. Au nom de celle-ci, on a vu des personnes comme Edgar Morin condamnées (puis relaxé en cassation).
Je vous propose d'en faire un billet spécial sur votre blog. Cela pourra éclairer bien des gens sur l'avis du haut magistrat que vous êtes (sous réserve de l'appréciation des tribunaux... selon l'expression consacrée).
Rédigé par : Mergitur | 03 août 2008 à 11:22
Votre commentaire de l'affaire Val-Siné est excellent. Il est de plus en plus difficile d'écrire ou d'agir dès que cela touche à une religion (tout particulièrement juive) ou une origine ethnique ; ainsi la shoah agit parfois comme une chape de plomb sur l'opinion.
Heureusement que grâce à votre talent, on peut lire des propos sensés (à quelques exceptions près...)
Rédigé par : toneiv | 02 août 2008 à 20:24
et moi et moi , émoi !? :-(
dans mon pot , je serais , au kazoo ?
sinon :
"quand la cohorte innombrable des bienséants nous menace" dites-vous !
je prends bonne note :
une réplique de cinéma là , non ?
Du Audiard époque tonton flingueur ou il métamorphosait des cloportes , tch'adore !
merci :
Sissi !
Rédigé par : Cactus à Monsieur sbriglia | 02 août 2008 à 00:25
Personne, pas même Valérie Létard, secrétaire d'Etat au droit des femmes, ne s'est donné la peine de réagir à cette autre phrase du même billet (sauf erreur) de Siné, au moins aussi condamnable pour sexisme et mysoginie que l'autre l'est pour judéophobie :
"« Moi, honnêtement, entre une musulmane en tchador et une juive rasée, mon choix est fait ! ».
Est-ce donc moins grave ?
Autre sujet d'étonnement :
Tous les intervenants contre Siné font sans pudeur publiquement référence à une (non) condamnation de Siné qui remonte à 1982 (26 ans), alors qu'elle serait, sauf erreur, largement amnistiée et effacée d'un casier judiciaire, et vont en même temps protester contre l'extradition d'une criminelle italienne en fuite, ou contre la rétention de sûreté préventive, qui concerne tout de même des crimes d'une autre gravité. Quels sont donc les crimes impardonnables ?
Rédigé par : hpa | 01 août 2008 à 16:30
"Dans Siné-Monde, je ne choisis rien."
J'aime bien votre conclusion M. l'Avocat Général. Elle résume toute la sagesse d'un homme qui veut s'abstraire de tous les clichés, tous les a priori et refuse de pratiquer la langue de bois. Et seuls ceux pour qui les mots juifs, arabes, nègres, métis, etc. demeurent des insultes dans un sens ou dans l'autre devraient s'interroger sur le degré de maturité de leurs réflexions ou prises de position intempestives et opportunistes et sur les préjugés conscients ou inconscients dont ils sont (eux-mêmes) imprégnés et qui génèrent hélas parfois - en raison de leur outrance - des réactions tout à fait disproportionnées par rapport au sujet initial, quand elles ne contribuent pas à créer de toutes pièces des "problèmes" qui n'existent pas ou plus depuis belle lurette.
Rédigé par : Preud'homme Marie, Paule | 26 juillet 2008 à 14:56
Philippe Val s’est d’abord fait connaître comme chansonnier, en duo avec Patrick Font qui a mal tourné. C’était sous Giscard, et à l’époque leur spectacle décoiffait, personne d’autre n’osait parler ainsi de nos dirigeants politiques !
Dans le paysage de l’extrême-gauche scato-populo-machin, Philippe Val détonne par son refus du palestinisme.
Son ancien camarade, lui, sorti de prison, dénonce la nullité actuelle du Showbiz qui selon lui s’incarnerait en Djamel Debbouze et... Gad Elmaleh !
Mais aujourd’hui, où tout est permis sauf de dire certaines vérités, c’est vrai qu’il faudrait beaucoup plus que les cochonneries de Charlie Hebdo pour égaler le courage du Philippe Val de la première époque !
Les temps changent, les présidents changent... aussi !
Rédigé par : Perasol | 26 juillet 2008 à 02:41
Je n'ai jamais vraiment apprécié Siné, justement à cause de son côté quelquefois jusqu'au boutiste et provoc, il est vrai quelquefois à la limite de la facilité, mais là franchement il faut vraiment le vouloir pour interpréter son texte de façon antisémite.
C'est évident que c'est une manière de dénoncer l'arrivisme du clan Sarko, j'ai toujours lu dans les articles de Siné dans Charlie de toutes façons des dénonciations virulentes de toutes les religions quelles qu'elles soient.
Dans cette affaire, Val me déçoit profondément mais ce n'est pas la première fois...
Depuis quelques années, alors que j'appréciais particulièrement ses éditos, ceux-ci ont changé pour ne plus s'occuper presque exclusivement que de problèmes "sociétaux", tout ce qui fait plaisir et interpelle les "bobos" semble être devenu sa priorité numéro un. Il rejoint petit à petit la ligne éditoriale de Libération, alors que ce n'est pas ce qu'on demande à Charlie...
Je me rappelle encore de sa façon caricaturale de dénoncer les partisans du non en 2005, tout à fait dans la ligne de la majorité de la presse à cette époque...
Bref, de toutes façons il y des gens qui n'ont plus grand-chose à faire dans Charlie, Wolinski, Polac, Cabu, ne sont plus là que pour le complément de revenus ; Wolinski ne s'en cache même pas d'ailleurs...
Dommage pour Charlie, il n'y a plus beaucoup de journaux qui donnent à réfléchir, c'en était un avec le Canard et Marianne, peut-être est-ce fini depuis l'arrivée de la monocratie ?
Rédigé par : Maguy | 26 juillet 2008 à 02:27
BHL n'est que le Sarko de la pseudo-philo, "il nous fait comprendre qu'il est le meilleur puisqu'il est partout et brille de mille feux".
Rédigé par : Vincenthe | 26 juillet 2008 à 01:03
@Gavot
Aurais-je écrit 'tourteaux' au lieu de 'tourtereaux' ? Il semblerait en effet. Et, vous avez raison, le crabe dormeur (ou cancer pagurus) comme on appelle encore ce crustacé tordu (de l'anc. francique 'tort', d'où Totor pour les deux) est en effet l'ornement remarquable d'un beau plateau de fruits de mer et il serait très injuste, je vous l'accorde, de discriminer tous les autres, langoustiques, gambettes géantes et autres moules...!
Il ne s'agissait cependant que d'un vulgaire lapsus calami, car c'est bien 'tourtereau', cette jeune tourterelle encore au nid et la métaphore non pas oiseuse ( du lat. otiosus : oisif) mais avicole (de lat. avis : oiseau), de l'amour que j'avais projeté de dactylographier !
Ce correctif te satisfait-il Ô lecteur !
Rédigé par : Catherine JACOB | 25 juillet 2008 à 10:24
Humour, Aïssa. Humour.
Tout ceci vient au bas d'une note consacrée à Siné et au-dessous de commentaires de Sbrigliaggiari et de Jean-Dominique Reffait aux pattes.
Je souriais moins voilà treize ans dans Sarajevo, durant "Coeur de France".
Rédigé par : Fleuryval | 24 juillet 2008 à 21:16
@Fleuryval
Karadzic est médecin psychiatre. Il ne s'est reconverti en rien du tout ; il a continué d'exercer sa profession médicale au sein d'une clinique, traitant des névroses, psychoses et autres dérangements mentaux, tout en s'intéressant à d'autres voies thérapeutiques telles ces médecines dites douces. Il a peut-être même eu, depuis ce temps, parmi ses patients, des familles, traumatisées et jamais remises, des victimes de SES assassinats. C'est ainsi...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 24 juillet 2008 à 19:30
@ sbriglia et JD Reffait
En tant que simple juré, puis-je demander un aménagement de la peine ou faut-il saisir le TPI ? Pour tout dire, ça me ferait peine de savoir l'accusé, risquant pareille sentence, en cavale et en chignon, reconverti dans les médecines douces.
Rédigé par : Fleuryval | 24 juillet 2008 à 18:48
@ C Jacob : "...dans le but de favoriser les amours des deux tourteaux"
Les favoriser... c'est discriminer les autres fruits de mer ?
Désolé, je sors.
Rédigé par : Gavot | 24 juillet 2008 à 16:12
Je trouve seulement le temps de m’intéresser à l’exacte teneur des propos reprochés à 'Siné (Dié... !), le caricaturiste de Charlie Hebdo, dans l’édition du 02 juillet 2008 et qui auraient motivé son renvoi pour 'antisémitisme'.
D’après le Nouvel Obs, il s’agit de ceci :
« Dans son texte, Siné a notamment écrit : "Jean Sarkozy, digne fils de son paternel et déjà conseiller général de l'UMP, est sorti presque sous les applaudissements de son procès en correctionnelle pour délit de fuite en scooter. Le Parquet a même demandé sa relaxe ! Il faut dire que le plaignant est arabe ! Ce n'est pas tout : il vient de déclarer vouloir se convertir au judaïsme avant d'épouser sa fiancée, juive, et héritière des fondateurs de Darty. Il fera du chemin dans la vie, ce petit !". »
Dans ce §, l’auteur définit le fils de l’actuel président de la République par le biais:
1. d’un lien implicite entre sa jeunesse et son succès aux élections en commentant ironiquement, mais n’est-ce pas ce pourquoi ce journal le paie, qui de même est acheté par ses lecteurs, autrement dit parce qu’il force le trait : ‘Digne fils de son paternel’. Ce qui dans un autre contexte que celui de l’ironie aurait pu passer pour le plus beau des compliments se voit donc ici détourné mais ça reste quelque part « de bonne guerre » !
2. d’un lien implicite entre sa relaxe dans l’affaire du scooter et le fait que le plaignant était arabe d'origine, ce qui peut passer effectivement non pas pour du racisme à titre personnel mais pour un outrage au magistrat du Parquet qui a demandé ladite relaxe, et outrage qui se double d’un outrage au magistrat qui l’a prononcée, ce en suspectant de la part de ces derniers, non pas ce qui est en jeu dans le § précédent, autrement dit le succès d’un « fils à papa », mais carrément du racisme en ce sens que : Le plaignant auquel la preuve incombe s'est vu débouté non pas parce qu’il n’aurait pu apporter la preuve indubitable du délit reproché, mais, prétendument, à raison d’une origine... race ou une religion déterminées. – Cf. Code Pénal : Article 225-1 – D’où une atteinte au respect de la Justice. Cf. Code Pénal : Article 434-25 (lequel traite du fait de chercher à jeter le discrédit, publiquement par [...] écrits [...] de toute nature, sur un acte ou une décision juridictionnelle etc. . mais précise cependant : Les dispositions de l'alinéa précédent ne s'appliquent pas aux [...] écrits [...] de toute nature tendant à la ré formation, la cassation ou la révision d'une décision.) –
3. d’un lien implicite entre la volonté de réussir dans la vie et le fait d’épouser une « fille à papa », autrement dit le 'complexe de Rastignac' tel qu’il s’expose dans « Le Député d'Arcis », ce roman balzacien de 1840 où il est écrit: « Rastignac est pour la seconde fois ministre, il vient d’être fait comte et suit les traces de Nucingen. Il a épousé en 1839 la fille de Delphine et du baron de Nucingen. Le comte Maxime de Trailles, relation de Rastignac, définit ainsi son parcours : ‘Vous avez fini par épouser l’unique héritière des millions de Nucingen, et vous l’avez bien gagné... vingt ans de travaux forcés !’» - Qu’un « fils à papa » cherche à épouser une « fille à papa » quoi de plus commun ! Que le ‘Digne fils de son paternel’ épouse une riche héritière, il n’y aurait là qu’une simple constatation et aucune diffamation puisque comme chacun le sait «le digne paternel » aime Carla en premier et s’il en va de même pour Jean Sarkozy à l’égard de la fille du milliardaire belge Bernard DARTY, de quoi se plaindrait-on. Il me paraît en revanche plus douteux de voir le fils du président de la République française en exercice, s’intéresser à épouser la fille d’un expatrié fiscal ! Etre « le fils de » n’est pas sans impliquer non plus un certain nombre de devoirs et « être le fils du président de la République française en exercice » devrait impliquer, du moins il me semble, que l’on se tienne éloigné des expatriés fiscaux, a fortiori quand on est un élu soi-même, à moins que... l’expatrié fiscal ne consente à réintégrer la république dans le but de favoriser les amours des deux tourteaux, ce qui pourrait constituer une exigence légitime de l’Élysée tout aussi concevable que l’adoption de la religion juive par le marié ! Il me paraît qu’il y va en effet de l’intérêt supérieur de la République, et de façon beaucoup plus évidente encore que dans le cas des dix millions d’euros d’honoraires en tout genre déboursés par l’État dans l’affaire Tapie, autrement dit de cette dilapidation hémorragique des finances publiques à laquelle Mme Lagarde a souhaité, en bonne gestionnaire, mettre un terme en donnant la préférence à une procédure d’arbitrage. Ce n’est pas ce terrain, celui du bon conseil en matière fiscale, que cependant choisit le journaliste et, ne l’oublions pas non plus, le journal qui l’a publié et qui maintenant cherche à se dédouaner en le désavouant ce qui me parait être d’une insigne malhonnêteté, mais celui de la religion. En effet, nous pouvons lire sous la plume de Siné tel que le cite le Nouvel Obs : « Ce n'est pas tout : il vient de déclarer vouloir se convertir au judaïsme avant d'épouser sa fiancée, juive, et héritière des fondateurs de Darty. Il fera du chemin dans la vie, ce petit ! » - Le cas est plus délicat, car le fait cité n’est pas en lui-même déshonorant bien évidemment, et la diffamation, si diffamation il y a, ne saurait résulter que de l’intention injurieuse. Par ex. si Siné voulait sous-entendre par là que Junior est prêt à tout pour épouser les millions Darty, même à se convertir sans conviction, ce qui serait en effet extrêmement injurieux, a fortiori lorsque le diffamé est un élu, autrement dit est réputé être un homme de conviction ! On observera toutefois au passage qu’il y a en la matière des précédents fameux, par ex. Clovis ! En matière de conversion au judaïsme, il y a en particulier le célèbre exemple de l’actrice qui a assumé le rôle de Mlle Céleste, institutrice dans une institution de jeunes filles, dans le film d’ André Berthomieu inspiré d’une opérette de Francis Lopez: «Cinq Millions comptant» , à savoir Nadine Nelly Jeannette Lhopitalier, autrement dit de l’épouse du baron Edmond de Rothschild décédé en 1997, laquelle nous gratifie depuis de nombre de manuels de savoir-vivre ainsi que de son autobiographie « La baronne rentre à cinq heures», sans oublier quelques chroniques dans la presse du même tabac. Si on écoute Nadine de Rothschild sur le sujet de la conversion au judaïsme, ainsi que les émissions d’ores et déjà consacrées à ce thème par le rabbin Josy Eisenberg, le célèbre producteur de l'émission de télévision 'La Source de Vie', le moins qu'on puisse dire, c’est que ce n'est pas gagné d’avance et le tribunal rabbinique dont l’avis sur le parcours de foi de candidat est requis, ne se laisse pas si facilement berner par les candidats dont la démarche n’est pas sincère sur le plan strictement religieux, et encore moins par les simples coureurs de dot. Imaginer que cela fut possible constituerait toutefois non pas un « propos antisémite », mais en premier lieu et dans l’esprit, un « outrage à magistrat » du même ordre que ceux cités au §2 infra.
Par conséquent, ne voir dans les propos de Siné que ce qui tendrait à dire « que la conversion au judaïsme est, dans la France de Sarkozy, un moyen de réussite sociale et qu'il préfère "une musulmane en tchador" à "une juive rasée" (sic). » et commenter que ce propos a été malheureusement occulté par la blogosphère qui a transformé « l’affaire Siné » en « affaire Val », comme on peut le lire sous la plume de BHL, me paraît faire preuve en effet d’une montée un peu rapide au créneau et d’un manque de profondeur dans l’analyse. La lâcheté du journal qui dans un premier temps publie, puis dans un deuxième temps abandonne à la foule vorace et renvoie, pour l’instant ‘sans motif’ au sens juridique du terme me semble-t-il, son journaliste, est également à pointer du doigt; vu que c’est avant de publier et non pas après qu’il convient d'examiner et censurer le propos, en ce sens que après c’est aussi l’affaire de la Justice, que le cas n’apparaît pas si simple à démêler, et que M.Val n’est pas habilité à se prononcer quant à une éventuelle qualification pénale autrement que par l’intermédiaire d’une plainte en bonne et due forme qui énoncerait également quelle est précisément la faute professionnellement reprochée. A tout le moins, s’il se l’autorise, il admet dès lors pour sa part et dans le même mouvement, la culpabilité du journal !
Dès lors, lorsque vous énoncez que « Jean-Paul Sartre, dans un essai fameux, a affirmé que l'antisémite créait le juif. Aujourd'hui, dans cet espace étroit qui, sur ce plan, est concédé à la liberté d'expression, ne peut-on avancer que parfois, le juif invente l'antisémite ? Et le désir de protection l'indignité des attaques ? », je pense comme vous qu’il convient de se réserver pour les bons adversaires en évitant de stigmatiser exagérément l’évidente maladresse de certains propos : « préférer ‘une musulmane en tchador‘ à ‘une juive rasée‘ (sic) » qui me paraissent davantage sexistes dans la manipulation argumentaire de l’ « objet femme » en tchador et l’ « objet femme » rasée qui qualifierait par ailleurs aussi bien entre autres, une nonne– bouddhiste ou catholique–, que hostiles à une religion ou à une origine déterminées, pour dire que la femme devrait être simplement, comme par ex. Carla, l’être aimé, avant d’être le moyen d’arriver à ses fins, comme on en observe constamment partout, sous toutes les latitudes et quelles que soient les convictions religieuses, de multiples exemples, car c’est alors que le fils serait en effet « le digne fils du père » au bon sens du terme !
Il y a assez de polices comme ça pour qu’on nous épargne la police des maladresses oratoires et qu’on s’attache à ce qui en vaut véritablement la peine et qui est parfois bien plus habilement dissimulé !
Rédigé par : Catherine JACOB | 24 juillet 2008 à 13:45
"A table, sous le regard ambitieux et comblé de Suzanne Bilger, les conversations s'enflamment entre les trois frères, qui se rêvent, l'un, en ministre de l'économie, le second, en ministre de l'industrie, et le dernier, en garde des Sceaux. "Nous avions en commun la volonté d'exercer un pouvoir", observe François."
Puis-je me permettre d'ajouter qu'il existe une différence intéressante entre le pouvoir et l'autorité qui est qu'on accède au pouvoir, du moins celui qui est cité, par le fait du Prince, tandis que l'autorité ne dépend que de nous-mêmes dans notre rapport à un ensemble ou à une communauté. Or vous, dans votre domaine, vous faites autorité...!!
"Pierre et Philippe [..] veillent à Paris sur les dernières années de leur mère, affaiblie par un accident cérébral. Lorsqu'elle meurt, le 7 janvier 1996, le jour de l'anniversaire de François, ils sont tous là."
"Le jour même"...Une façon de transmettre le flambeau en somme, mais à un homme... Lourde charge.
Rédigé par : Catherine JACOB | 24 juillet 2008 à 10:20
@ sbriglia
En réalité, - et désolée pour le réquisitoire de Philippe et la plaidoirie d'Aïssa -, mais l'idée d'un aparté de travail avec Jean-Dominique en marge de votre procès me semble plus stimulante et plus enthousiasmante que la lecture sans fin de votre dossier d'accusation et la saisie, même très attentive et affectueuse, des incandescences de Philippe et d‘Aïssa...
Rédigé par : Véronique | 24 juillet 2008 à 08:20
Bonsoir !
Oui, l'article est très, très bien rédigé.
Il regorge d'informations et pourtant se lit très facilement.
La saga Bilger ou, tout simplement, l'amour d'une maman pour ses enfants et l'amour des fils pour leur maman, le récit de vies dans le(s) tourment(s)de l'Histoire.
Intemporel et touchant.
A tout âge, on reste l'enfant de quelqu'un...
L'apparence physique change mais le coeur ne vieillit jamais.
Il faudrait adapter la vie de la famille Bilger au cinéma. Cela me fait penser au "Château de ma mère " de Pagnol, version alsacienne !
Pascale Robert-Diard a la plume efficace et délicate, pudique aussi. Je pense que les témoignages des 3 fistons y sont pour quelque chose (quant à la pudeur).
Très beau tableau de famille. Et une mère courage qui a tout donné pour le bonheur de ses enfants. Admiration.
Bonne fin de semaine à toutes et à tous !
Rédigé par : Ktrin | 24 juillet 2008 à 00:34
@sbriglia
En tant que président, vous me mettriez à équidistance de Philippe et d'Aïssa ? Allez, je vous ferais acquitter du crime et condamner pour outrage, oui, oui, vous outragez, on sent bien que ça vous amuse l'outrage. La peine sera dure, vous devez bien vous y attendre : la lecture à haute voix sur fond de Doc Gyneco de tous les posts de Catherine Jacob, sans coupure et sans remise de peine. Vous serez bien vieux quand vous aurez fini.
Bon c'est pas tout ça, je file travailler le dossier avec ma greffière dans un bar latino. Véro ! Véro !
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 23 juillet 2008 à 19:53
Ho... ça parle presque de sionisme.
Bon enfin, ça se réveille, c'est déjà ça .
N'en oublions pas les livres de Nabe, d'actus d'avance et le bonjour à A...son.
Bye
Bien cordialement.
Rédigé par : Antoine | 23 juillet 2008 à 19:53
On ne devrait jamais dissocier ses droits de ses devoirs. Je trouve donc le droit que s'arroge BHL de pouvoir bouffer du curé du rabbin ou de l'imam tout à fait exorbitant (comme il est malin, il en parle même comme d'un devoir !) Dès que l'on amalgame une profession ou un groupe, on commet d'entrée une injustice. Tous les curés sont-ils pédophiles ? Tous les imams sont-ils islamistes ? Pour les rabbins, on ne sait trop quoi dire car on sera vite taxé d'antisémitisme.
Quant à Siné, pour sa défense, la seule chose qu'il ait trouvé à dire, c'était qu'il était très fortement anticlérical et que donc, si je comprends bien, cela devait être considéré comme un brevet de vertu républicaine.
Sinon, j'ai beaucoup apprécié l'article du Monde au sujet de la famille Bilger.
Rédigé par : Polochon | 23 juillet 2008 à 14:28
@sbriglia
Vous seriez condamné pire que le demanderait l'accusation, si je vous défendais, cher. C'est pourquoi, parce que je vous aime, je refuse de vous assister et plaider votre affaire. Voyez, les plus grands avocats, ceux dont le discours est pur, les arguments d'airain et les convictions de fer, la plupart de leurs clients morflent et finissent en prison... C'est qu'en France, monsieur, on n'aime pas le talent. Au tribunal, pareillement.
Salutations.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 23 juillet 2008 à 12:44
Cher Philippe,
L'article paru hier au sujet des trois frères B... m'a paru infiniment plus intéressant que BHL. Permettez-moi de saluer le courage que vous avez manifesté en évoquant, avec pudeur, un sujet qui vous était sans doute douloureux.
Rédigé par : Thierry SAGARDOYTHO | 23 juillet 2008 à 08:42
Philippe le Hardi, gardez-vous à droite ! Gardez-vous à gauche ! Ah, ça devient compliqué dans cette course effrénée des fesses propres à décrocher le PPCD (plus petit commun dénominateur), surtout lorsqu'on a perdu son PPDA. Dans l'entonnoir des idées creuses, qui fut jadis le couvre-chef de Michel Debré et qui, désormais, se présente à nos esprits tel un reliquaire, ça se bouscule pour s'emparer du trophée infinitésimal de la belle conscience plus blanche que blanche. Reniflant le derrière des autres, tels les caniches de la meilleure société, les thuriféraires de l'orthodoxie intellectuelle n'auront aucune indulgence pour un minuscule grain de beauté qu'ils affirmeront être un reliquat de crotte. Honni soit celui dont on devine, à l'état homéopathique, le souvenir d'un pet malencontreux mais néanmoins discret qu'il laissa échapper, quinze années auparavant, lors de la Bar Mitzva du fils d'un collègue : il sera antisémite, plus que moi, qui ne le suis d'ailleurs pas. Il est cerné celui qui se croyait exempt de toute salissure et dont, enfin, on a pu dénicher l'infime souvenir d'un miasme anodin qu'il croyait oublié. Car au pays des fesses propres, le triomphe se mesure non à l'examen de son fondement mais à la dénonciation des négligences supposées de celui des autres. Scatologie des esprits dits modernes qui jamais n'ont le groin en repos, qui font un procès de tout et surtout de rien, les yeux chaussés de lunettes de chiottes.
J'ai souvent dit ici à quel point les professeurs de vertu me paraissaient d'une hygiène intime douteuse et qu'il n'existe pas de pires pourfendeurs des vices d'autrui que les cardinaux intransigeants dont on découvre un jour le cadavre dans le lit d'une putain. Que n'ayant jamais connu le sentiment du racisme, parce que les conditions géographiques de mon éducation n'y préludèrent pas, je n'en suis que plus sensible aux efforts de ceux qui, atteints de ce mal malgré eux, s'efforcent de le contraindre ou d'en diminuer la portée, sans parvenir à l'exterminer.
Mais davantage encore m'irrite cette frénésie pour la médiocrité des idées générales qui font fi de la singularité des esprits qui les émettent.
M'irrite cette course au plus petit commun dénominateur, dont on est certain qu'il ne divisera personne parce qu'il en est tout simplement incapable. M'irrite cette réduction arithmétique des hommes à la plus petite fraction d'eux-mêmes, rejetant toute singularité comme suspecte et ne laissant pour liberté au troupeau que de paître devant TF1 ou de se jeter du haut de la falaise.
Ce monde sans indulgence est sans couleur.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 23 juillet 2008 à 00:11
BHL n'est jamais aussi bon (nul je veux dire) qu'en Procureur. Un sérieux concurrent pour vous...
Rédigé par : Noblesse Oblige | 22 juillet 2008 à 19:12
Ce qu'a écrit Siné : « Croyez-vous que ce Christophe Barbier qui se permet d’admonester les musulmans, les enjoignant brutalement d’abandonner leurs traditions, aurait le même culot pour s’adresser aussi violemment aux Juifs ? Moi, honnêtement, entre une musulmane en tchador et une juive rasée, mon choix est fait. »
Mais au fait quel est le choix de Siné ?
Peut-être aucune des deux ...
Dans ce cas BHL nous gratifie d'un beau procès d'intention.
Rédigé par : Arrêt sur BHL | 22 juillet 2008 à 18:42
Ce qui me plaît, dans ce très beau portrait de la fratrie Bilger, ce n'est pas tant l'article lui-même que la photo, admirable, émouvante : l'aîné, protecteur, Pierre, l'oeil vif vers le photographe, Philippe, le regard tourné vers l'inaccessible étoile, tous solidaires, libres malgré leurs bras qui composent une chaîne fraternelle dont on sait que seule la mort en viendra à bout...
Et, plus que le dérisoire article du bellâtrosophe (copyright sbriglia), dont les paillettes sont comme la neige dans les boules de Noël, ramené à son néant par votre post, l'évocation en miroir de page de "L'Homme révolté" de Camus, mon livre de chevet depuis que j'ai dix-sept ans, livre "jauni" mais - ô combien - essentiel...
PB ou le dernier des justes, l'homme révolté dont Camus aurait fait son ami...
J'ai fait un rêve, cette nuit : je braquais une banque à Paris à la manière de Spaggiari, sans haine, sans otages, sans sang versé... Aux assises, Aïssa était mon avocat, Jean-Dominique présidait, Véronique était la greffière et PB l'avocat général... la ligne admirable de son réquisitoire me remplissait d'aise au point que je demandais à Aïssa de contenir sa fougue et de passer condamnation...
Je me suis réveillé, j'ai continué mes confitures d'abricot...
PS : Merci Catherine A., merci Marie...
Rédigé par : sbriglia | 22 juillet 2008 à 13:55
Je comprends votre agacement, mais je me pose en même temps une question : est-il bien nécessaire d'en parler ?
Rédigé par : Laurent Dingli | 22 juillet 2008 à 13:18
En hors sujet de la tribune de BHL dans Le Monde. En écho du portrait familial d’à côté, dans ce même numéro du Monde.
Pour seulement François, Pierre, Philippe et Marie-Christine.
" (…) Le voilà, venez vite , bonjour papa. Je me colle contre la grille, petits carrés où passent les doigts. En face, opposée symétriquement à la nôtre, la même boîte grillagée où est enfermé papa, une porte claque dans son os, cric, crac, double tour de verrou.
Pas de baiser à travers la grille, pas de risque de se toucher le bout des doigts (...) Pas de murmure à travers la grille, pas de mots doux (...)
Le temps de visite s'écoule. les portes s'ouvrent, les détenus sont rappelés (...)
- la petite voudrait embrasser son père (…)
- Vas-y, dit maman (...)
Monsieur, vous sentez la lavande et le tabac, votre barbe pique un peu, votre haleine est chaude et vos lèvres douces. S'il te plaît, laissez-moi partir, ne m'aspirez pas du côté de l'ombre. "
Marie Chaix - Les Lauriers du lac de Constance (Le Seuil - 1974)
Rédigé par : Véronique | 22 juillet 2008 à 12:59
@Aïssa Lacheb-Boukachache & Cie
"J'ai lu cet article en même temps que celui consacré à votre famille et dont Catherine a eu la gentillesse de nous informer."
Ce dernier est encore accessible par :
http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/07/21/les-bilger-fils-d-un
e-ambition_1075541_3224.html
@PB
Ainsi vous être d'origine alsacienne et aussi le petit dernier !!
Au passage et à propos de:
"et je dénie à quiconque le droit de dire que c'était simple."
C'est très vrai, mais pour le savoir, et comprendre aussi quelles fractures ouvertes se sont installées dans les familles déjà du temps des fantaisies du troisième Napoléon, il faut une écoute patiente des témoignages et une lecture attentive des ouvrages d'histoire.
", comme le dit François, 'Notre mère ne s'intéressait qu'à ses fils. Elle n'avait de cesse de nous mettre en évidence et en concurrence les uns avec les autres'."
Hé oui. Ce sont des choses qui arrivent plus souvent qu'on ne le croit. Ce qui oblige quelquefois certaines filles à se comporter comme des hommes pour exister et ce qui est aussi le drame de celles qui font d'autres choix !
"'Nous avions en commun la volonté d'exercer un pouvoir", observe François.'"
Peut-être le bon pouvoir sous le bon régime, histoire de 'relever' au sens de 'l'Aufhebung', la relève hégélienne, l'histoire d'une succession difficile au Père intégrant également l'enfermement...
Trêve de psychologie de bazar mais bon, le pouvoir en réalité c'est surtout une affaire de... pouvoir! 'Aïe mes aieux!' C'est sans doute tout aussi compliqué d'assumer héros et anti-héros, mères admirables et simples mamans, l'important c'est ce qui au bout du compte nous tient debout nous-mêmes !
A propos d' Alstom, je me rappelle avoir donné quelques petits cours de français langue étrangère autrefois à un groupe d'ingénieurs d'une entreprise japonaise partenaire d'Alsthom-Savoisienne qui m'ont fait un superbe cadeau quand je les ai quittés, cadeau que j'ai conservé d'ailleurs...
Intéressante littérature en tout cas que cet article.
Rédigé par : L'autre Catherine | 22 juillet 2008 à 12:12
Juste en vitesse au passage, 'L'homme aux rats' n'est pas un simple métaphore animale dont il conviendrait de créditer BHL, mais un cas d'école des névroses obsessionnelles décrit par Freud : Freud, S. (1907-1909). Remarques sur un cas de névrose obsessionnelle : l’homme aux rats. in Cinq psychanalyses, Paris : PUF, 1954.
En voir éventuellement une présentation ici: http://www.puf.com/wiki/Autres_Collections:L'homme_aux_rats
Or donc, NS et le supplice chinois. On verra bien vu que c'est aussi l'histoire d'une guérison. Idem peut-être pour votre BHL...
Rédigé par : Catherine JACOB | 22 juillet 2008 à 10:54
Il est plus facile de vendre son humanisme artificiel depuis son ryad à Marrakech, avec chauffeur pakistanais qui le suit comme son ombre, boniches marocaines servant le thé près de la piscine remplie d'une eau dont le reste de la population illettrée, paysanne, est dépourvue aux heures chaudes de l'été en raison de la sécheresse.
Rédigé par : SR | 22 juillet 2008 à 08:44
Philippe Val, comme Christophe Barbier, sont apparus, voilà quelques petites années dans le paysage médiatique. Ils donnaient un nouveau souffle à tout ce qui était débat, avec un certain brio. Et puis les deux aujourd'hui semblent si satisfaits de leur image qu'ils sont tombés dans le miroir tendu par un certain Paris amplifié par la télé qui rend fou. Loin de leur rédaction et de leur mission.
Rédigé par : Bulle | 22 juillet 2008 à 07:36
J'ai lu cet article en même temps que celui consacré à votre famille et dont Catherine a eu la gentillesse de nous informer. BHL, souvent est très bon et ses analyses pertinentes ; mais souvent aussi il en tient une sacrée couche, comme on dit. On n'est soi-même pas complètement exempt de cette constatation et c'est ainsi, c'est ce qui fait l'humain, son charme et/ ou son dégoût... Le contraire, serait la perfection de l'homme (et de la femme) ou son abrutissement total, un néant dans un cas comme dans l'autre. En l'espèce, là, (affaire Siné, etc.), je n'ai rien de particulier à dire quant à son article et ce qu'il contient. Des lieux communs, des chromos... Mais qui fait encore attention plus que cela à ce que dit ou écrit BHL ? Suite au présidentiel "Discours de Dakar", Henri Guaino, agressé par BHL, depuis l'Elysée l'a traité de "petit con prétentieux" et il s'est ramassé sur lui-même et fait tout petit le "grand penseur". Je vais vous donner les clefs à votre interrogation, PB, car je vois bien qu'elle vous taraude. Quand on est héritier à milliards, quand on n'a rien accompli soi-même pour mériter cette fortune sinon (et encore, peut-on parler d'accomplissement volontaire, en l'espèce ?) de venir au monde, quand tout vous est donné, acquis dès le départ et qu'on n'attend de vous rien d'autre que d'exister et faire fructifier un patrimoine trop grand, lourd pour certaines épaules, peut-être trop lourd, ces attitudes s'expliquent qui veulent par delà tout donner le change et dire uniquement qu'on vit en plus qu'on existe, qu'on est une pensée autant qu'un avoir, peut-être plus qu'un avoir. Cette vie (la sienne) n'aurait aucun sens sans ce stratagème. Cela ne préjuge en rien de sa sincérité quelquefois. Lorsqu'il se rend aussitôt en Algérie, son pays de naissance, à Benthala, sur les lieux de ce récent et terrible massacre d'une population, il est sincère, il ne joue pas, il est atteint... Mais qui ne le serait pas ? Quand il morigène Jamel Debouzze qui prend partie, à l'origine de la polémique (procès injuste qui lui fut fait, il faut le dire), pour Dieudonné, il fait le clown, c'est parce qu'il s'emmerde, c'est pour montrer... Et Debouzze, rappelé vertement dans le rang, grondé comme un petit enfant, renie son ami et courbe l'échine en riant... Le tocsin fou, rappelez-vous... Oui il est aussi ce tocsin. Mais il n'est pas que cela, c'est cela qui le sauve, si je puis l'écrire ainsi. Siné ? Quoi Siné ? C'est qui ce truc qui fatigue et qui réveille avec bonheur notre ami Juif séfarade de Sidi-Bel-Abbes de son terrible ennui constitutionnel ? Franchement, je préfère BHL, même quand il est relou, comme disent les djeunes, que ce tas de merde pseudo anarchiste, ce presque rien en fait, une insulte aux réels anarchistes qu'on ne peut qu'admirer dans leur utopie (oui, je le dis, j'en ai le droit, insulte pour insulte) surnommé Siné qui prétend (quel courage ! qu'il ose maintenant allier le geste à sa parole, aller au bout de son propos) cracher à la gueule de nos pères Harkis et même, ben dis donc, à la nôtre les enfants... J'ai toujours rêvé de le rencontrer, histoire qu'on en parle encore un peu de ce fameux crachat, entre hommes, enfin j'espère, qu'ailleurs hors les journaux et la liberté d'expression où il se réfugie comme dans un douillet cocon protecteur, s'il a des c... bien sûr, même un peu, pas lourd mais juste un peu, en vrai anarchiste quoi... A moins qu'il se mette à chialer comme il le fait en ce moment et menacer le monde de plaintes, de plaintes et encore de plaintes... Quel piètre bouffon ! Quel débat pitoyable !
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 22 juillet 2008 à 00:20
Je viens de publier il y a quelques minutes un billet sur ce sujet, que je voulais traiter par l'indifférence.
La "charge" de BHL m'a incité à changer d'avis. Et, avant d'éteindre mon ordinateur, faisant ma "tournée des blogs sympas", je suis content de trouver sur le vôtre cette prise de position courageuse.
PS : et au fait, dans le même numéro du Monde, il y aussi cet article sur... les frères Bilger ;-)
Rédigé par : ElDesdichado | 21 juillet 2008 à 23:59
Règlements de compte chez Charlie Hebdo. BOF BOF BOF.
Mais voici que s'avance Zorro. non plutôt le zozo moralisateur, pour nous dire que penser et quoi dire.
BHL en SuperDupont, la cape au vent le béret sur la tête. Désolé mais je ne l'imagine pas en rouge, le slip sur le pantalon comme Superman.
BHL : Bidochon Hautement Ludique.
Je préconise qu'on organise une mission spéciale sur Mars où il serait le seul occupant du vaisseau au risque certes de se voir déclarer la guerre par les petits hommes verts pour attaque sournoise.
Mais quel triste sire que cet énergumène.
Rédigé par : Surcouf | 21 juillet 2008 à 23:32