Le Figaro a publié un excellent article de Charles Jaigu sur Rachida Dati, ses vacances, ses projets et ses espérances. Le garde des Sceaux y livre même des confidences qui surprennent dans la mesure où elles paraissent admettre une moindre compétence de sa part. Elle déclare en effet que "le pénal, je m'éclate. La réforme des institutions, c'était moins mon truc".
Les magistrats vont être ravis d'apprendre que leur ministre "s'éclate" au pénal. Tant mieux. J'espère seulement que cela s'entendra.
Je n'ai pas pu m'empêcher de rapprocher cette illustration et ce portrait d'un événement qui à rebours ne laisse pas d'inquiéter par le peu de retentissement qu'il a suscité. Il révèle pourtant à quel point l'image de la magistrature s'est profondément dégradée.
Le Figaro puis le Monde ont rapidement évoqué la mise en examen et l'incarcération d'un magistrat du Parquet de Montpellier qui se voit soupçonné de corruption et de violation du secret de l'instruction. Apparemment sont mises en cause les relations qu'il a entretenues avec un ami dentiste. Sans entrer dans le détail, force est de regretter qu'aucune instance ne soit à même d'accueillir un magistrat lorsque, presque au bord du trou, il aurait besoin de le faire savoir pour qu'on l'aide afin qu'il ne trahisse pas sa mission. Ce n'est pas le ministère de la Justice et sa bureaucratie qui parviendront à favoriser une telle démarche d'écoute, d'assistance et de compréhension. C'est à inventer d'urgence pour éviter tout passage à l'acte délictuel.
Je me félicite que ce collègue, présumé innocent, n'ait pas été nommé. Sur le fond, il ne nous reste qu'à attendre les développements d'une information qui désormais va être menée à Paris.
Outre la tristesse qu'inspire cette nouvelle mésaventure judiciaire, c'est autre chose de plus fondamental que suscite cette affaire. Aurait-on pu imaginer il y a une dizaine d'années qu'un tel scandale - un magistrat écroué ! - fasse l'objet d'une si faible couverture médiatique ? Je parie qu'on aurait eu droit à des "gros" titres. Non pas que je les regrette. Je constate seulement qu'aujourd'hui, on semble s'être habitué à des dérives infiniment graves qui, à la fois, blessent l'institution et altèrent encore davantage son image dans l'espace démocratique. C'est avec mélancolie que je considère cette banalisation qui ne fait plus de l'absence d'intégrité un bouleversement comparable à nul autre.
Qu'un magistrat ait peut-être gravement failli constitue de nos jours une nouvelle à laquelle on consacre un entrefilet (le Figaro), au plus un court article (le Monde). Cette information est placée au milieu d'une infinité d'autres. Elle se fond dans l'éprouvante grisaille d'un monde qui feint de ne plus s'étonner du pire. Le coeur de notre métier est touché mais ce n'est rien de plus que cela : le constat rapide et allusif d'une possible malhonnêteté.
Légitimement, la société exige beaucoup des magistrats mais on ne peut pas dire que médiatiquement on leur mette l'épée dans les reins. Alors, pour le garde des Sceaux, "s'éclater" au pénal pourrait aussi signifier prendre la préoccupante mesure d'un univers où le magistrat, parfois, ne se comporte plus comme un modèle incontesté, un exemple pour tous. Où le peuple est trop souvent appelé à le mal juger.
@ Admirateur éperdu
Je n'ai pas lu le livre de M. F Etchegoin et de M. Aron parce que ce livre défendait une thèse que vous me dites explosée par le livre de M. Souillès et par le rapport de M. Bréard.
J'ai lu ce livre parce que je voulais être à l'aise dans cette discussion sur Toulouse.
J’ai le regret de vous dire que lorsque vous avez mentionné cette affaire comme exemple, selon vous, des scandales affairistes et criminels sans cesse étouffés par les magistrats, ce que je savais alors de Toulouse se résumait en tout et pour tout aux gros titres au plus fort et au plus fou de la médiatisation cette affaire.
Quant au reste, c’est-à-dire le début, le milieu et la fin, c’est-à dire l’essentiel de ce "scandale", j’en ignorais presque tout.
Mon souci était de savoir de QUOI nous parlions.
Le livre Etchegoin-Aron m'a permis de pénétrer dans la chronologie, dans les décors et dans les méandres de cette affaire.
J'estime qu'en ne me reposant pas sur mes vagues souvenirs, et en choisissant de lire une enquête sérieusement documentée et écrite par des auteurs non parties prenantes au déroulement de cette affaire, j'ai su faire preuve de rigueur intellectuelle.
J’estime avoir fait ce qu’il fallait faire pour être mieux à même de maîtriser le sujet pour pouvoir vous répondre.
Essayez de trouver un interlocuteur qui, au lieu de vous répondre légèrement et hâtivement, aura le soin de reprendre une actualité de son départ à la fin. Je ne suis pas certaine que vous en trouverez une multitude !
Par ailleurs, je ne veux pas me laisser enfermer dans ce combat entre deux thèses contradictoires qui ne feraient que s'affronter en s'asseyant sur l'honneur et la dignité d'autrui.
J'ai le droit d'être affligée par ce que j'ai lu dans le livre Etchegoin-Aron. J’ai le droit de choisir de ne pas participer et de ne pas vouloir donner prise au lynchage d'hommes qui ont été désignés et suspectés du pire sans que RIEN, jamais, ne soit démontré, ni argumenté.
Par ailleurs vous savez comme moi que les principaux témoins-accusateurs ont reconnu avoir menti. Et il a été établi qu’ils avaient menti.
Démontrez-moi sur quels faits reposait l'information judiciaire ouverte en 2003 par le procureur de la République de Toulouse :
"contre Patrice Alègre et tous autres", pour "viols aggravés et complicité", "proxénétisme en bande organisée", "actes de tortures ou de barbarie" et "viols sur mineure par personnes ayant autorité".
Rédigé par : Véronique | 13 septembre 2008 à 17:52
@Véronique
Votre psycho-rigidisme fait peine à voir...
Je vais arrêter là car comme on dit chez moi "on ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif".
Je pointe les mensonges d'Etchegoin et Aron qui refusent de prendre en compte le rapport Bréard, un Procureur de la République qui a le courage d'écrire un rapport de plusieurs centaines de pages avec 93 annexes, qui napalmise les "montage" des deux désinformateurs ...
Aucune importance pour vous que ce rapport soigneusement éludé par les deux désinformateurs. Ben voyons ça gêne allez hop sous le tapis !
Les deux personnages centraux de leur ouvrage sont Alègre et l'Adjudant Roussel : Alègre est en prison OK difficile de le rencontrer.
Michel Roussel, les 2 désinformateurs ils le piétinent 400 fois, 500 fois dans leur ouvrage.
Il a peut-être quelque chose à répliquer à leurs thèses ?
Il ne le rencontreront jamais... alors qu'ils ont rencontré les "supporters" de Baudis (les llabres, Didier et consort...).
Bizarre, non que le principal accusé, ils refusent de l'entendre ?
Et cela ne vous gêne pas, pire vous avez une explication nickel chrome...
Et vous m'écrirez que les deux désinformateurs... ont lu son livre !!!
Madame Vignau-Rabastens défend bec et ongle le travail de la cellule Homicide 31 sous la direction de M. Roussel.
Je vous demande, les deux désinformateurs citent "Madame Vignau-Rabastens", sous-entendu bien évidemment dans sa défense de la cellule Homicide 31 dirigée par M. Roussel.
Naïvement je ne l'ai pas écrit explicitement, pensant que vous aviez compris.
Vous me répondez que les deux désinformateurs la citent... sur des sujets qui n'ont strictement rien à voir avec ma question qui est essentielle : la qualité et la rigueur du travail de l'équipe Homicide 31.
Je vous dis qu'il y a un ouvrage qui est exactement à l'opposé des thèses des deux désinformateurs et je vous dis que si vous avez une once d'honnêteté intellectuelle vous devriez le lire et prendre, enfin, connaissance du rapport Bréard.
Vous me répondez "alors il faudrait que je les rencontre (Bréard et Souillès).
A vous lire, je me demande si il faut en rire ou en pleurer.
Vous êtes :
- soit un troll très affuté dont le but est de faire craquer les contradicteurs avec des arguments qui feraient dresser les cheveux sur la tête de n'importe quel psy,
- soit un membre de la basoche spécialiste en désinformation quand on commence à lever certains voiles qui ne doivent pas être levés,
- soit une ingénue totale qui est la cliente idéale pour la désinformation la plus achevée ; voir votre insistance à renvoyer aux sottises de Bigard - Meyssan.
Je ne suis ni Bigard ni Meyssan et je sais de quoi je parle dans ce dossier...
Par contre ce genre d'ingénus qui gobent ce qu'on leur fait avaler et qui montent ensuite au créneau, en croisade, sûrs de leur bonne foi, depuis Staline ça a un nom, et ce n'est pas glorieux...
Je vais donc arrêter là et on risque de se marrer d'ici quelque temps dans un deux ou trois ans quand le voile de la désinformation sera un peu tombé.
D'ici là continuez à avoir une seule source d'info, de préférence celle que TF1 vous vend...
Et moi, je vous dis bye car je n'ai pas vocation à expliquer aux ingénu(e)s que la pluralité de l'information est la base de toute analyse personnelle rigoureuse.
Rédigé par : Admirateur éperdu | 13 septembre 2008 à 14:09
@ Admirateur éperdu
"Vos références, ils la citent Madame Vignau-Rabastens ?"
Pages 41-42, les auteurs font référence à Mme Vignau-Rabastens, en soulignant que le gendarme Roussel, en octobre 1999, a convaincu ce magistrat de la nécessité de créer d'Homicide 31. Il s'agit alors pour le gendarme Roussel d'obtenir un cadre légal à ses recherches.
En réponse à la demande de Michel Roussel, Mme Vignau-Rabastens
"rédige ce que l'on appelle dans le jargon judiciaire un "soit transmis". Ce document confie pour mission à la gendarmerie de "bien vouloir rechercher toute personne susceptible d'avoir été victime des agissements de P. Alègre" (p.40)
Pour les "191 disparitions et crimes non expliqués d'après les décomptes de Madame Vignau-Rabastens." (votre post).
Je vous renvoie à la page 403 où les auteurs font référence au rapport du colonel-lieutenant Henry qui a analysé le chiffre de 191 décès et disparitions avancé par M. Roussel pour convaincre Mme Vignau-Rabastens d'apporter son soutien à la création d'Homicide 31.
Le chiffre 191 se transformera par la suite en 26, puis en 5. Le chiffre 5 correspond aux dossiers dans lesquels P. Alègre est mis en examen en 2005, quand les auteurs rédigent leur livre.
"Si vous avez une once de curiosité intellectuelle, une once de rigueur et si vous ne vivez pas que dans la "croyance" lisez donc le bouquin de Souillès : vous avez des faits dans ce bouquin... dont le rapport Bréard.
Et votre contorsion dialectique sur l'explication de la monstruosité déontologique de vos "références" : Etchegoin et Aron critiquent des centaines de fois Michel Roussel. Ils ne l'ont jamais interrogé, jamais confronté avec leur thèse… Et pour cause ; elle aurait volé en éclats !" m'écrivez-vous.
Alors comme ça, pour être autorisée à converser avec vous, il me faudrait rencontrer et discuter avec M. Soulliès et M. le procureur Bréard !
C’est vrai, à la fin !
Si Etchegoin-Aron sont coupables de ne pas avoir rencontré et discuté avec le gendarme Roussel, qu’ils sont sans déontologie, sans rigueur, ni crédibilité, parce qu’ils ne l’ont que lu et relu, comment voulez-vous me convaincre de ne lire que le livre de M. Soulliès et que le rapport de M. Bérard... sans les rencontrer, et sans discuter avec eux pour leur poser toutes mes questions ?
Comme pourrais-je être crédible à vos yeux, si je ne fais que lire l'ouvrage de l’un et le rapport de l’autre ?
Ben, le souci, c’est que je n’ai pas rencontré, non plus, ni Mme Etchegoin, ni M. Aron.
Alors, si je suis votre logique, l’honnêteté et la rigueur intellectuelles me commandent de contacter et de rencontrer messieurs Aron, Roussel, Soulliès, Bréard, Heinisch, Baudis, Bourragué, Alègre, Lemoine, Perriquet, maîtres Catala, Szpiner, etc., etc., et mesdames Etchegoin, Patricia, Fanny, Vignau-Rabastens, maître Hegoburu, etc., etc...
Vous pensez sérieusement que je n’ai que ça à faire !
PS 1 : concernant M. Bréard et M. Soulliès, si je les rencontrais, la question qui me brûlerait l’esprit serait celle-ci :
Les professions de journaliste et de magistrat sont-elles interchangeables ? L’ouverture d’une information par un procureur est-elle la traduction judiciaire qui agit en résonance et duplique un article de presse ? Un article de presse est-il la traduction journalistique qui agit en résonance et duplique une information judiciaire ?
PS 2 : si nous devions poursuivre cet échange, il serait temps maintenant de revenir au propos initial du billet de Philippe Bilger. C’est-ce que je souhaite comme cadre à notre conversation.
Rédigé par : Véronique | 12 septembre 2008 à 08:38
@ Véronique
Décidément vous êtes imperméable au doute même devant les évidences : le bouquin d'Etchegoin - Aron est une désinformation patente.... qui fait rie jaune très jaune ceux qui connaissent bien le dossier.
On vous dit et on vous répète qu'il y a un bouquin excellent, courageux et plein de révélations, celui de Gilles Souillès... et vous achetez le bouquin dont tous les gens sérieux qui connaissent le dossier disent que c'est de la daube complète...
Et vous me sortez en + le commentaire de P. Bilger sur Bigard : bien évidement que Bigard est un crétin comme Meyssan.
Et c'est une aubaine pour tous ceux qui enragent d'avoir avec Internet un contre-pouvoir : exemple hier Bakchich qui révèlait via un courrier de Charasse à Mitterrand, comment Pasqua avait manipulé une juge dans une affaire concernant B Tapie et un ami de Pasqua.
Dans la presse classique pas un mot : heureusement que c'est sorti sur le net.
Bien évidemment que sur le net il y a des gens qui désinforment : et croyez-vous que dans la presse "classique" il n'y ait pas de désinformateurs ?
C'est plus subtil, plus professionnel mais c'est autrement + efficace.
Et quand vous me dites "Je veux également vous dire que par le biais de cette discussion de Toulouse, je rejoins le propos de Philippe Bilger dans sa dernière note au sujet de la déclaration de J.M Bigard" vous montrez que vous êtes tombée la tête la 1ere dans le panneau.
"Les faits ne pénètrent pas là où vivent nos croyances". Marcel Proust
Un seul fait démontre que vous êtes dans l'erreur totale et que Etchegoin – Aron désinforment : le rapport du Procureur Bréard.
Là ce sont des faits que le Proc. dénonce.
Ce rapport, il est connu depuis la parution du livre de Souillès, il n'a jamais été démenti, jamais attaqué en justice et portant vos "références" n'est pipent un mot et il détruit complètement leur "thèse".
Et là ce n'est pas un "désinformateur" du net : c'est le Proc. de Toulouse qui l'a écrit.
Et vous ne voulez pas le voir ; pourquoi ?
Si vous avez une once de curiosité intellectuelle, une once de rigueur et si vous ne vivez pas que dans la "croyance" lisez donc le bouquin de Souillès : vous avez des faits dans ce bouquin.. dont le rapport Bréard.
Et votre contorsion dialectique sur l'explication de la monstruosité déontologique de vos "références" : Etchegoin et Aron critiquent des centaines de fois Michel Roussel. Ils ne l'ont jamais interrogé, jamais confronté avec leur thèse… Et pour cause ; elle aurait volé en éclats !
Vous avez la réponse : ils ont lu son livre... Peut-être aussi ont-ils sa photo ?
Incroyable votre réponse...affligeant…
Et votre affirmation : Roussel dirigeait seul la cellule d'enquête...
Atterrant : c'est bien évidement ce qu'on a voulu faire croire, mais c'est prendre les gens pour des imbéciles.
Croyez-vous que dans une affaire avec plus d'une dizaine de meurtres une personne seule décide, un adjudant chef ?
Le CPP vous connaissez ?
Et le magistrat instructeur qu'est-ce qu'il faisait ? Le Parquet il faisait quoi ?
Et le supérieurs de Roussel qu'est-ce qu'ils faisaient ?
L'enquête a duré 6 ans... excusez du peu...Et pendant 6 ans Roussel était tout seul ?
Ce qui est fascinant c'est la manière dont vous gobez tous les arguments qui ont été servis au bon peuple pour éviter qu'il ne se pose les questions qui dérangent : pourquoi autant de meurtres inexpliqués, pourquoi autant de meurtres classés en suicides ?
Pas de bol le Substitut du Proc Madame Vignau-Rabastens qui dirigeait l'enquête a pris très vigoureusement la défense de M. Roussel et elle n'a rien à se reprocher ; ce n'est pas elle qui a classé les meurtres en suicides.
Au fait : les filles massacrées, depuis le bouquin d'Etchegoin - Aron vous pensez peut-être qu'elles ont ressuscité ?
191 disparitions et crimes non expliqués d'après les décomptes de Madame Vignau-Rabastens. C'est beaucoup, non ; et que disent vos "références" ?
Le drame d'Internet et des blogs, c'est de mettre sur le même plan ceux qui ne savent rien et qui croient savoir, ceux qui savent mais qui ne peuvent pas tout dire, ceux qui savent mais qui désinforment, etc…
Si vous n'êtes pas complètement psychorigide lisez le bouquin de Souillès à moins que vous ne soyez un troll.
Moi le bouquin des deux désinformateurs je l'ai lu... et je me suis bien marré.
Pour votre "formation" voilà ce qu'a déclaré Madame Vignau-Rabastens, magistrate à ma connaissance irréprochable sur cette affaire.
Affaire Alègre
« On fait un mauvais procès au gendarme Roussel »
Toulouse (Haute-Garonne) DE NOTRE ENVOYE SPECIAL
ANCIENNE procureur adjointe au tribunal de Toulouse, Christiane Vignau-Rabastens, 60 ans, est un magistrat en colère. Elle a longtemps supervisé le travail « remarquable » des gendarmes de la cellule « homicides 31 ». C'est son intuition de femme qui lui a fait rouvrir neuf dossiers criminels où le tueur Patrice Alègre est suspect.
« Nous avons trouvé étonnant que ce tueur en série ait une si longue période d'inactivité entre 1990 et 1997 et nous avons fouillé les archives », explique Christiane Vignau-Rabastens, qui a consulté pendant de longues heures « les cahiers d'instruction tenus à la main » pour retrouver les dossiers non résolus. Pendant cinq ans, de 1997 à 2002, elle a suivi le parcours d'Alègre. Aujourd'hui, la remise en cause de cette enquête dirigée à l'époque par l'adjudant Michel Roussel, lâché par sa hiérarchie, ulcère la magistrate, qui estime désormais que « l'affaire aurait pu être conduite autrement ». Elle dénonce aussi les inerties de la hiérarchie de la gendarmerie. Le patron de la section de recherches de Toulouse vient d'être sérieusement recadré par le procureur Michel Bréard pour des déclarations hasardeuses sur le dossier de la mort suspecte d'Edith Schleichardt. Le procureur a alerté la chancellerie sur ces incidents, ce que le ministère a confirmé hier soir. Comment fonctionne aujourd'hui la cellule « homicides 31 » ? Christiane Vignau-Rabastens. Aujourd'hui, il y a des dissensions dans la cellule. On ne leur permet pas de travailler par petits groupes sur les dossiers. Ils ne traitent qu'un seul dossier à la fois, ce qui ralentit les délais de l'enquête. Ce n'est pas la bonne méthodologie. Il y a bien moins d'effectifs aussi. Je crois que l'équipe Roussel a été surtout victime de jalousies au sein de la gendarmerie. Cette thèse du complot des gendarmes est stupide.
« Notre devoir est de vérifier même les thèses officielles » Quel regard portiez-vous sur leur travail à votre époque ? J'étais très satisfaite de leur travail. Il y avait une équipe soudée et motivée, surtout enthousiaste pour aller plus loin. Je pensais que ce travail efficace allait continuer mais tout a changé depuis un an. Il n'y avait pas d'erreurs de procédure de leur part. On fait un mauvais procès au gendarme Roussel, car c'est un autre gendarme qui reconnaît d'ailleurs avoir signé le procès-verbal antidaté. Et il y avait un directeur à la cellule « homicides 31 », un officier que je n'ai jamais vraiment vu travailler. C'est d'ailleurs lui qui m'a dit un jour, à la geôle du palais de justice où Alègre avait été conduit, que cela ne valait pas le coup d'aller plus loin, du temps perdu, disait-il. C'était avant le procès de février 2002. Aviez-vous noté un acharnement particulier contre tel ou tel personnage de l'enquête ? Le seul acharnement qu'il y ait eu dans cette affaire de la part les enquêteurs, c'était contre Patrice Alègre, et pour trouver des solutions à des meurtres non résolus. Lorsque le volet « viols et proxénétisme » a été ouvert, ce dossier a été mal conduit. Certaines vérifications n'ont pas été faites. Je me demande toujours pourquoi le juge Perriquet n'a pas saisi les agendas de M. Dominique Baudis. Notre devoir de magistrat est de vérifier même les thèses officielles. Le gendarme Roussel est un soldat du rang, il n'avait aucun intérêt à porter atteinte à qui que ce soit. Quel avenir voyez-vous à ce dossier sensible ? Sur les meurtres non élucidés, cela va aboutir. Pour l'autre volet, je ne le crois pas. Mais, très sincèrement, je ne sais pas ce qui est vrai ou faux.
Propos recueillis par Jean-Marc Ducos
Le Parisien , jeudi 13 mai 2004
Vos références, ils la citent Madame Vignau-Rabastens ?
Rédigé par : Admirateur éperdu | 11 septembre 2008 à 19:31
@ Admirateur éperdu
"Le Bûcher de Toulouse" dont j'ai achevé la lecture.
"Comment peut-on aujourd'hui faire un ouvrage sur Alègre et l'affaire Alègre sans rencontrer et interroger une seule fois l'enquêteur qui a dirigé pendant six ans la cellule Homicide 31 ?" me dites-vous.
les journalistes-auteurs, M. F. Echetgoin et M. Aron, ont lu et relu le livre et les déclarations de l'enquêteur-directeur d'Homicide 31.
Concernant le gendarme Roussel, le fait qu'il soit à l'origine et ait dirigé SEUL la cellule Homicide 31 est un des gros soucis de cette affaire de Toulouse.
Tout au long du livre d'Etchegoin-Aron, ce qui frappe c'est la transformation progressive d'une cellule d'enquête qui est créée pour élucider des dossiers non résolus, avec en arrière-plan une question lancinante : comment expliquer les années où la biographie criminelle de P. Alègre apparaît vide et inerte, en la chimère d'un homme en roue libre dans ses investigations: le gendarme Roussel.
Puis nous avons une cellule au tribunal de Toulouse : un procureur, un substitut et un juge d'instruction en miroir à celle d'Homicide 31.
Enfin une troisième chambre noire, celle de La Dépêche du Midi qui se dédouble et se multiplie jusqu'aux médias nationaux.
A l'arrivée, des témoins dont les déclarations ne sont pas vérifiées, et des faits qui ne sont ni établis, ni prouvés par qui que ce soit.
Alors, selon moi, la seule question de cette hallucination collective à tiroirs à double, triple, quadruple fond, et de ces effets de miroir est celle de la roue libre de ces multiples intervenants.
Pourquoi acceptons-nous de déléguer totalement, avec autant de facilité, de légèreté et d’inconséquences à des responsables d'enquêtes et de poursuites judiciaires, et à des journalistes des pouvoirs sur autrui, sans que jamais l'architecture de leurs châteaux de cartes ne soit contrôlée, depuis les souterrains jusqu'aux derniers étages de leurs constructions ?
Mes réserves :
Je regrette que ce livre ait été écrit en 2005. J'aurais préféré une plus grande distance dans le temps et une plus grande froideur de la part des auteurs.
Je veux également vous dire que par le biais de cette discussion de Toulouse, je rejoins le propos de Philippe Bilger dans sa dernière note au sujet de la déclaration de J.M Bigard.
S'il s'agit de poursuivre notre échange, je pense que nous pouvons sans hésitation le rapporter au dernier billet de PB.
Rédigé par : Véronique | 11 septembre 2008 à 08:50
"La logorrhée c'est vous ou peu s'en faut" (Aïssa Lacheb-Boukachache | le 10 septembre 2008 à 12:13)
alors je vous cherche un jeu de Légo, isthmes ou pas voire de l'ego : il ira très bien avec le jeu de dames proposé sur un autre fil à monsieur Bilger !
sissi !
Rédigé par : Cactus logo "ré" | 10 septembre 2008 à 20:32
La logorrhée c'est vous ou peu s'en faut ; n'inversez pas les rôles... Qu'est-ce que vous croyez? Qu'on a attendu votre "science" pour ne plus être dupe?... Vous êtes comme ces médecins (j'en connais) qui déboulent certains jours dans la chambre du malade: "Monsieur (ou madame), nous avons le diagnostic: c'est un cancer incurable; il vous reste deux mois à vivre ...". Et hop, au revoir, ils repartent et ferment la porte aussi sec. Le lendemain et les jours suivants, lors de leurs visites, ils ne prennent même plus le temps de s'arrêter à cette chambre car ils savent que là c'est foutu et que leur temps et leur savoir sont précieux à d'autres missions plus "nobles" et "importantes" ... En général, c'est davantage ce déni qui tue ce malade que la maladie elle-même. Puisque la majorité des gens ne veut pas savoir ou sait et puis oublie naturellement, puisque cela lui convient ainsi, malgré les livres érudits qu'elle lit autant que vous quand ce n'est plus, les témoignages informés qu'elle entend de toutes parts, malgré toutes les peu ou prou vérités qui lui sont dites et redites chaque jour par les uns et les autres, malgré qu'elle ait -ou non- la conscience d'être toujours manipulée, malgré tout ce que vous voulez, puisqu'elle veut simplement vivre ainsi et sans savoir et ni connaître de tous les détails, puisqu'elle est la majorité et le suffrage -quand bien même ce serait, au pire (ce qui n'est pas le cas; personne ne vous attend pour révéler le monde et ses choses) le suffrage de la grande ignorance-, alors vous vous y pliez ou vous déguerpissez vous marrer sur une île déserte et bien à vous pour y bâtir votre société idéale ... Ce n'est pas plus compliqué que ça.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 10 septembre 2008 à 12:13
oui oui , je reste admiratif devant la longueur des commentaires d'Admirateur éperdu ;
logique , je sais !
je languis non pas de fin mais de faim à chaque fois !
logique aussi , non ?
Sissi !
(dans le dernier ELLE , Rachida est très belle en femme enceinte au fait !)
Rédigé par : Cactus admiratif | 10 septembre 2008 à 11:04
@Aïssa
Permettez-moi de vous dire que je préfère votre paragraphe sur vos impôts et sur Tapie à votre logorrhée sur la démocratie...
Et si vous vous intéressiez à ces "arbitres" qui ont une réputation "virginale" et qui encaissent des fortunes pour rendre ces jugements qui honorent notre société ? (suivez mon regard...).
pourtant le "peuple" les adore ces "personnalités"... Comme quoi le peuple, dont je fais partie, on l'enfume bien...
Ah, le peuple... et les volontés que vous lui prêtez ! Et je ne le méprise pas le peuple, j'en fais partie, mais je voudrais vous aider à ouvrir les yeux : le peuple on l'enfume tous les jours….
Je constate que bien évidemment vous ne dites mot des stupéfiantes déclaration de MonGénéral du 31 Janvier 64 (celui qui l'a voulue cette constitution).
Ne vous arrive-t-il jamais de vous poser la question de savoir si le peuple ne se fait pas b... par des politiciens infiniment plus retors que le brave citoyen de base ?
Allez je vais vous aider : voilà ce que De Gaulle voulait comme mode de gouvernement et comme mode :
le 17 Décembre 1946 ( En écoutant de Gaulle", Claude Guy page 182) voilà ce que déclare de Gaulle à l'Amiral d'Argenlieu : "Quand au régime que je souhaiterais pour la France… Ce régime serait à peu près celui-ci : il faudrait d'abord organiser un système dans lequel des hommes doués, des hommes disposant d'une réelle autorité, disposeraient, se consacreraient essentiellement aux affaires publiques. Et puis, à côté de ce premier système, et en coexistence avec lui, un système à l'intérieur duquel les Français pourraient se livrer de tout leur saoul à ce démon d'infamie qui les agite : alors là ils pourraient s'en donner à cœur joie. Ils pourraient librement… pisser du vinaigre…baver… déverser leur bile…Seulement entendons-nous bien : sans que cela n'empêche aucunement les affaires publiques d'être gérées dans l'intérêt national ! …d'une part donc, les pouvoirs publics, la discipline, le prestige et la grandeur. De l'autre, et se donnant libre cours : l'invective, la jactance, la calomnie, et même si cela est nécessaire l'infamie. Et voilà pourquoi Amiral, je suis pour la séparation des pouvoirs". Bonjour le respect du "peuple" !!! Bonjour la séparation des pouvoirs telle qu'il la définit le 31 Janvier 64 !!!
Et de Gaulle rajoute alors que le régime le plus prolongé que les Français aient pu supporter s'appelait la monarchie : "Pourquoi ? Parce qu'en dehors des Conseils du Roi, où l'on travaillait, les passions politiques qui étaient professées par un moins grand nombre de gens, avaient suffisamment d'espace pour se donner libre cours : il y avait la cour, il y avait les parlements, il y avait les salons…".
Certains pourront croire que cette déclaration à l'Amiral-Carme est une boutade, une provocation. Peut-être, mais pour les éclairer sur les conceptions démocratiques du Général, rappelons-leur trois faits :
• le 14 Avril 1969, Madame de Gaulle, qui voudrait que le Général quitte le pouvoir dit à Jacques Foccart : "Un moment il avait parlé à Philippe (son fils), pour voir s'il pourrait, non pas lui succéder directement, mais venir après quelqu'un qui aurait entre-temps occupé la place, vous voyez ? Mais Philippe a refusé absolument en disant : "Non, j'ai trop connu ce milieu politique il me dégoûte. Je ne veux pas…".Ce n'est pas moins qu'une succession dynastique après une régence ! On peut légitimement frémir à cette idée dynastique quand on sait que le fils de Philippe De Gaulle, le prénommé Charles, joue les utilités chez Le Pen !
• Foccart rajoute ("Le Général en Mai" page 686), J. Foccart "En moi-même je me rappelais un certain testament que le Général avait fait au moment du putsch, stipulant que , s'il partait contraint et forcé, il voulait que l'intérim soit assuré par Messieurs Debré, Foccart et Philippe De Gaulle".
Qu'importent les institutions (ça c'est pour vous : le "peuple" était-il au courant ? Je me marre, mais je me marre…), le Général de Gaulle avait rédigé un testament secret pour le cas où il aurait été éloigné du pouvoir par les circonstances. Il l'a lu à Jacques Foccart le 22 Avril 1961 et l'a chargé de le remettre sous plis fermé au Dr André Lichtwitz, médecin personnel du Général, qui restitua l'enveloppe scellé après l'échec du putsch,
• Alors que la majorité gaulliste éprouvait les plus grosses difficultés à l'Assemblée nationale, que dit de Gaulle à Foccart le 13 Octobre 1967 ("Tous le soirs avec de gaulle J. Foccart page 736) ? "Eh bien vous verrez, je ferai des élections (ndlr : des élections législatives) et après les élections qu'est-ce qui se passera ?" Réponse de Foccart "Il se passera que nous serons battus, c'est tout à fait évident". De Gaulle : "Bien sûr, parce que nous nous y prenons mal. Mais en face non plus, il n'y aura pas de majorité car je ne vois pas le peuple donnant la majorité à Mitterrand. Ce sont des histoires. Alors, il y aura un peu plus de socialistes, et puis il y aura des communistes. Le total, tout cela ne constituera pas une majorité et il y aura une quantité de gens qui refuseront de marcher avec eux ; des gens comme Pleven et bien d'autres ne marcheront jamais, vous m'entendez, ne marcheront jamais avec les communistes. Par conséquent, ils seront incapables de former une majorité. Alors moi, je nommerai un Premier Ministre et on essayera d'avancer comme cela. Et puis s'il le renversent, eh bien, je le renommerai et à ce moment je tiendrai l'Assemblée comme je tiens le Sénat à l'écart de tout ; j'interdirai aux ministres d'aller devant l'Assemblée ; je ferai fonctionner l'article 16 si nécessaire et on ne s'occuperait plus du Parlement…". Suivent des propos très désobligeant sur le Premier Ministre, Georges Pompidou…
Juste une question : est-ce bien cela que le "peuple" a voulu en votant la constitution de la Veme ? Voilà semble-t-il ce que de Gaulle avait en tête…
Est-ce bien cela que le "peuple" a compris ?
Je me marre, mais je me marre en vous lisant…
Rédigé par : Admirateur éperdu | 10 septembre 2008 à 08:54
L'Admirateur, si vous n'existiez pas, etc. Les Grecs revisités à la manière "éperdue" ... Pourquoi pas, après tout? Tout est possible dans ce monde de dingues ... Un(e) ministre ne vous plaît pas? Hep! priorité! erreur! pardon! démocratie! Constitution! faut changer immédiatement cette "fausse" Constitution pour la "vraie" Constitution!... Il faut !... On n'est pas sorti de l'auberge... Calmez-vous, mon pauvre vieux, à vous le Lexomil ... D'ailleurs, c'est moi qui les donne, les calmants; je suis (aussi) infirmier, ne l'oubliez pas ... 6 semaines de traitement, pas davantage, risque coutumance hé hé ... J'essaye de démêler votre tricot, là, mais c'est difficile, il y a de tout là-dedans ... Vous voudriez peut-être que l'on glose de l'Agora, les Grecs, démocratie directe?... La chose serait entendue et vous n'aurez plus à vous plaindre ni de la Vème ni de la XVème ni de la Zéro ni de de Gaulle ni de Lagarde ni de Dati ... On mettra ça en place à la prochaine Révolution; Ségolène et Besancenot nous y aideront, on pourra compter sur eux et même l'Arlette ... Qui qu'a dit que la démocratie est le pire des système à l'exception de tous les autres? Churchill ... Le bougre qui fit de la dialectique compliquée, cigare mouillé machouillé en bouche ... Vous écrivez "L'esprit des Lois" puis "les grands principes" (sans les expliciter réellement, d'ailleurs, ces grands principes; sans doute sont-ce des principes qui vous sont propres, auquel cas ...) ... Néanmoins, ont-ils édicté que chaque fonction politique et/ou administrative devait impérativement relever d'un suffrage universel en amont?...
Personne ne vous a attendu ni ne vous attend, cher monsieur; le Peuple a voulu cette Constitution qui fonde la Vème République et c'est en vertu d'elle que ce gouvernement est légitime et démocratique en son entier. Le jour où il n'en voudra plus (cette Constitution et ses principes que vous semblez, vous, haïr), soyez-en sûr, il le dira, AdmirateurEperdu ou pas ... En attendant, acceptez-là (cette Vème ...) et si des choses ne vous plaisent pas, critiquez-les autrement que par cette mesquine atteinte à sa légitimité démocratique et (vous l'oubliez toujours dans votre rhétorique) républicaine, oui, démocratique et républicaine, ne vous en déplaise ... Vous en devenez franchement ridicule ... En conclusion et pour calmer vos ardeurs supra-démocratiques, je vous dis ceci: Pas un seul ne fut nommé (au mépris de ces grands principes que vous invoquez, n'en doutez pas), pas un seul donc ne fut nommé; ils furent tous élus par le Peuple, démocratiquement élus, ces membres du Parti NSDAP et leur chef Adolf Hitler, Europe, Allemagne, 1933 ... Personnellement (même si la relation (comparaison, si vous préférez) est un peu forte), je préfère Rachida nommée, pas élue certes, juste nommée, et et ... oui ... et même si elle n'a pas toutes les agrégations philosophiques et doctorats du sieur Goebels élu, lui, bien élu, en vertu des principes patati etc. ... Vos élans vous perdront, l'Admirateur ... Méfiez-vous.
Sans transition.
J'ai payé mes impôts sur le revenu, ce matin. Oh, pas grand-chose mais tout de même: 122 euros au titre l'an 2007. La dèche totale, je vous le dis, ma mie, pas le seul d'ailleurs, tout le monde pleurait dans les couloirs et criait et réclamait ... Au dos de mon chèque, en sus de mes références, j'ai écris: "Ma modeste contribution populaire au préjudice causé à sa morale, monsieur Bernard Tapie". La dame au guichet a vu, hoché la tête et sourit en guise de compassion (pour moi la compassion, pas pour lui, pour moi, pour nous, nous tous, la populace (dixit Imbert)) et fait un soupir que j'aurais juré un discret crachat par terre ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 09 septembre 2008 à 18:06
@Aïssa
Vous vous emportez et vous devriez un peu contrôler votre expression écrite. Mais sans doute vos excès écrits trahissent-ils la non-maîtrise de certains de vos arguments ?
Mais, bon personne n'est parfait... et ce n'est pas fondamental.
Le Président nomme les ministres d'après la Constitution : très bien.
Mais au dessus de la Constitution, il y a des principes : la démocratie et en démocratie un responsable politique n'a d'autre légitimité que le suffrage universel.
Une Constitution on en change... et souvent en France il suffit de voir ses n° et les nombreuses révisions, preuve de son intangibilité !
Et même si on nous explique que la Veme, chef d'oeuvre d'un Général bonapartiste revenu au pouvoir via un putsch, est un joyau cela ne nous empêche pas de réfléchir...
La Veme est une constitution que de Gaulle a voulu à son image et à sa main lui qui était un républicain bien tardif et un démocrate assez approximatif. Mais là je sens que je vais m'attirer les foudres de ceux qui ne connaissent MonGénéral que via l'ouvrage impérissable "De Gaulle pour les nuls".
Je leur conseillerai vivement de lire et de relire la conférence de presse de MonGénéral du 31 janvier 1964 et vous y verrez la conception démocratique de ce Monsieur et ce qu'il fait de la séparation des pouvoirs. Le Dieu Vivant a alors déclaré : " Il doit être évidemment entendu que l'autorité indivisible de l'Etat est confiée tout entière au Président par les peuple qui l'a élu, il n'en existe aucune autre, ni ministérielle, ni civile, ni militaire, ni judiciaire, qui ne soit conférée et maintenue par lui…"" et c'est ainsi que l'on en arrive au pouvoir personne. Au secours Montesquieu !
Alors la Constitution et les nominations par le Président qui peut tout faire et ne doit rendre aucun compte, réfléchissez un peu….
Alors, à la Veme et à la pratique démocratique de son fondateur, je préfère les principes ; chacun ses goûts ...
La démocratie, je croise les doigts pour qu'on n'en change pas.
Alors calmez-vous un peu, un peu de Lexomyl par ex. ? et réfléchissez à la légitimité démocratique d'une RD qui sort de nulle part (comme à la légitimité de tous les autres issus de la société civile qu'ils soient de gauche ou de droite et qui dans 90 % des cas se sont révélés de bien piètres ministres car on ne s'invente pas "politique" ex. Christine Lagarde)
Rédigé par : Admirateur éperdu | 09 septembre 2008 à 10:02
@Aïssa Lacheb-Boukachache
"Si le Président de la République veut nommer son plombier ministre des Finances, rien ne le lui interdit. "
Rien ne le lui interdit en effet dès lors que ce choix s'impose, suscite un consensus et figurait à son programme électoral au titre de la rénovation des circuits financiers et de la réparation d'une fuite des capitaux !
Rédigé par : Catherine JACOB | 09 septembre 2008 à 08:07
AdmirateurEperdu,
"Le Président de la République nomme le Premier ministre et les ministres sur proposition de celui-ci". C'est la Constitution. Nulle part il n'est écrit que les membres du gouvernement se doivent d'être élus de quelque chose quelque part ou d'avoir un CV à rallonge. Si le Président de la République veut nommer son plombier ministre des Finances, rien ne le lui interdit. La légitimité de Rachida Dati est, en vertu de la Constitution, la légitimité présidentielle. Discutez-vous aussi la légitimité présidentielle ? Vous vous gaussez de démocratie pour dénigrer Rachida Dati dans sa légitimité institutionnelle ; commencez déjà par lire et respecter la Constitution, cette Constitution voulue et confirmée par le Peuple, cette Constitution qui la légitime au premier chef, ensuite vous la ramènerez...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 09 septembre 2008 à 00:05
@Aïssa
Juste une question : quelle légitimité a un Ministre ?
Le suffrage universel, le fait d'avoir été élu avant d'être Ministre de la République, car, je crois que vous l'oubliez, nous sommes en démocratie.
Combien de fois RD s'est-elle présentée devant les électeurs avant d'être Ministre ?
Jamais ...
Est-elle la 1ère dans ce cas ?
Non.
Est-ce choquant en démocratie pour elle comme pour les autres d'être ministre sans jamais avoir été élue ?
Oui très choquant (et ça l'est encore + quand comme avec Galouzeau de Perlinpinpin on ose postuler à la magistrature suprême sans avoir été élu une seule fois).
Quand à RD, je l'ai écoutée la semaine dernière dans un débat de l'Institut Montaigne où elle était entre autres, opposée à E. Guigou que vous qualifiez de "sinistre" (et pourquoi donc cet adjectif ?) et disons qu'elle n'a pas été excellente, ni mauvaise.
Un pur produit de com. dans une société de com.
Comme disent ses potes de l'UMP : "elle est nulle quand elle sort de ses fiches".
Et si je me souviens bien, moins de 3 ans d'expérience dans la magistrature, sans jamais avoir été élue : c'est forcément un génie pour avoir été choisie comme ministre de la Justice avec un CV aussi... court !
Rédigé par : Admirateur éperdu | 08 septembre 2008 à 22:30
@Aïssa
"cependant, la moindre des honnêtetés intellectuelles, le plus petit courage, la plus modeste dignité, est d'argumenter autrement que par cette rhétorique pauvre et lamentable... "
Certains ont su néanmoins argumenter dans le bon sens puisque grâce à "Rachida junior" la Chancellerie va bénéficier d'un congé maternité durant lequel un(e) intérimaire va pouvoir faire la démonstration de nouvelles compétences. Ainsi, on pourra comparer...! Et peut-être même réclamer à corps et à cris Le Retour du Jedi en avance sur le calendrier prévu.
Rédigé par : Catherine JACOB | 08 septembre 2008 à 17:43
Le Point cette semaine consacre sa couv' et plusieurs pages à Rachida Dati. A plusieurs reprises on lit, de son propre aveu comme des commentaires des journalistes, qu'on n'a cessé ni ne cesse encore de lui faire ce grief : elle est (serait?) incompétente... Ca devient exaspérant... En quoi, qu'on le dise, qu'ils le disent ces lâches et hypocrites détracteurs, ses prédécesseurs immédiats sont -ont été- plus compétent(es) qu'elle ? En quoi ? La sinistre Guigou aurait fait mieux ? Heureusement que l'humour est autorisé... Toubon, ce gratte-papier transparent ? Qu'ont-ils fait de mieux ? Mais qu'ils le disent, affichent leur bilan... Qu'on compare... Nallet, Vauzelle... Quelle rigolade !... Ces trente dernières années, hormis Badinter et Arpaillange (pauvre Arpaillange, honnête, trop honnête, pas fait long feu celui-là ...), quelle bande de rigolos, pas l'once d'une compétence, d'une conviction ni surtout d'un courage, à la Justice !... Elle a bon dos Rachida, se ramasser leur caca semé au ministère et l'en tenir pour comptable... Et ça ramène sa fraise, ça l'ouvre... Minables ! On peut n'être pas d'accord avec certaines de ses conceptions de la chose judiciaire et pénitentiaire ; cependant, la moindre des honnêtetés intellectuelles, le plus petit courage, la plus modeste dignité, est d'argumenter autrement que par cette rhétorique pauvre et lamentable...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 08 septembre 2008 à 13:39
@Véronique
Si après ça vous ne regrettez pas les 20 euros du bouquin (tract serait mieux adapté...) d'Etchegoin - Aron, c'est à désepérer !
http://www.plumedepresse.com/spip.php?article198
PS : je peux vous certifier que ce journaliste est très très bien renseigné....et que lui ne désinforme pas.
Rédigé par : Admirateur éperdu | 07 septembre 2008 à 22:21
Vous êtes décidément impayable Véronique…
Si on vous demandait de vous renseigner sur l'histoire de l'antisémitisme au 20ème siècle, vous seriez capable d'acheter "Le protocole des sages de Sion" et de ne pas voir que c'est un ouvrage de falsificateurs !
Lorsque la vérité sera connue à Toulouse, le bouquin d'Aron-Etchegoin sera désigné pendant des dizaines d'années comme l'exemple de la désinformation la plus achevée.
Il a été condamné en justice mais là n'est pas l'essentiel.
Cet ouvrage a été cité comme un modèle de déontologie journalistique par la presse (à 90 %). Le succès a été fulgurant… 6000 exemplaires vendus (défense de rire) tellement c'est bidon et ce, malgré une campagne de promotion intense.
2 exemples du bidonnage de l'enquête de ces "deux grands journalistes"
1. Dans cet ouvrage Etchegoin – Aron citent l'Adjudant Roussel plus de 500 fois et la plupart du temps de manière extrêmement désobligeante : ils ne l'ont jamais rencontré …Pas une fois. Je peux vous le certifier. Cela ne vous gêne pas que l'on puisse ainsi s'essuyer les pieds pendant 450 pages sur quelqu'un sans lui avoir une seule fois donné l'occasion de s'expliquer, de se justifier ? Même si on n'est pas d'accord... C'est le minimum de déontologie ; eh bien ce minimum Etchegoin et Aron ne l'ont même pas respecté. Bizarre, non ? Cela ne vous gêne pas ?
2. Une des deux personnes "blanchies" par les deux grands déontologues, Aron – Etchegoin est sous le coup d'un rapport extrêmement virulent fait par son supérieur le Procureur Bréard (rapport très documenté). Lorsque le bouquin est sorti, il y avait six mois que ce rapport avait été transmis aux autorités judiciaires qui le gardent secret provoquant la fureur des familles de victimes ; c'était il y a trois ans. Etchegoin et Aron ont-ils parlé une seule dans leur ouvrage fois de ce rapport très documenté qui "napalmise" totalement leur enquête ? Que nenni… Pas une seule fois. En ont-ils parlé depuis ? Jamais… Que disent-ils lorsqu'on leur met devant le nez ces énormes "anomalies" déontologiques ? Etchegoin pète les plombs, comme j'ai pu le lire deux fois sur des chats où elle était invitée et où elle parlait de rigueur et de déontologie journalistique et où elle se faisait un peu "bousculer" suite à ces dérapages…
On vous suggère de lire le bouquin de Souillès "Affaire Alègre : la vérité assassinée" qui fourmille de révélations (bien qu'il ne puisse tout dire..) et vous achetez Etchegoin – Aron qui, de l'avis de tous ceux qui connaissent le dossier, est un pur produit de désinformation.
Et vous écrivez " Mais le travail d'enquête effectué par les deux auteurs-journalistes me semble a priori dense et remarquable. C'est ce qui a motivé le choix de cette lecture.".
Comment peut-on aujourd'hui faire un ouvrage sur Alègre et l'affaire Alègre sans rencontrer et interroger une seule fois l'enquêteur qui a dirigé pendant six ans la cellule Homicide 31 ?
Comment peut-on "blanchir" une des personnes en ignorant totalement un rapport de plusieurs centaines de pages rédigé non pas par un voisin jaloux, un collègue malveillant mais par le Procureur de la république, rapport qui le met violemment en cause ?
Véronique une seule suggestion, si je peux me permettre : ne soyez plus dans le domaine de la croyance, soyez dans le domaine de la connaissance… et soyez plus rigoureuse dans le choix de vos sources !
C'est Marcel Proust qui a dit "Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances".
Rédigé par : Admirateur éperdu | 07 septembre 2008 à 22:03
@ Admirateur éperdu
Je ne suis pas magistrat. Je suis bibliothécaire.
Je ne connais personnellement aucun magistrat. Je n'ai jamais rencontré Philippe Bilger. Je ne le connais que par la lecture de son blog, de ses livres, par ce qui est écrit sur lui, et par ses interventions dans les médias .
Vous regrettiez une absence de réponse de ma part par oui ou non. Je vous ai répondu par non et oui.
Concernant Toulouse, suite à notre échange, j'ai commencé la lecture de :
"Le Bûcher de Toulouse : d'Alègre à Baudis : l'histoire d'une mystification"
Mathieu Aron - Marie-France Etchegoin, Grasset - 2005
Le livre comporte 425 pages. Laissez-moi le temps de le lire en entier.
Je sais. Ce document ne va pas dans le sens de vos réponses. Mais le travail d'enquête effectué par les deux auteurs-journalistes me semble a priori dense et remarquable. C'est ce qui a motivé le choix de cette lecture.
Par ailleurs il faut bien comprendre que, par exemple, la lecture d'un livre me demande d'y consacrer du temps. Vos réponses, mes réponses, cette lecture et la concentration que je mobilise, se font au détriment des commentaires que je souhaiterais écrire à propos des récentes notes de Philippe Bilger.
Dès que possible, je vous dirai ce que m'aura appris ce livre, et ce que je retiens du lien que vous me proposez .
Rédigé par : Véronique | 07 septembre 2008 à 09:53
@Véronique
Pour votre information :
http://olivierbonnet.canalblog.com/archives/2007/11/13/6872070.html
et vous devriez trouver dans les commentaires, si je me souviens bien, la synthèse du rapport Bréard...
Encore une "machination" et là elle serait montée par un haut magistrat ?
Immense éclat de rire ...
Ah Véronique, si vous n'existiez pas....
Rédigé par : Admirateur éperdu | 06 septembre 2008 à 18:16
@Véronique
"oui on non pensez-vous que dans l'Yonne ou à Toulouse des magistrats aient volontairement camouflé des crimes en suicide ?"
Ma réponse est NON.
Eh bien vous avez beaucoup de chance de pouvoir être aussi affirmative...
Prenez 100 personnes qui connaissent très bien le dossier Alègre à Toulouse et qui ne sont ni magistrats ni avocats, qui ont enquêté sérieusement pendant des années je vous prends le pari que 99 vous diront le contraire... et hurleront de rire (jaune) devant vos affirmations.
Vous écrivez "Ces deux affaires criminelles transformées en conspirations"...
Allez dire ça aux familles de victimes à Toulouse et aux enquêteurs qui ont une déontologie et qui ont bien travaillé (et il y en a)...
Si conspiration il y a, c'est celle de la désinformation dont vous semblez une victime bien représentative, "sûre d'elle et droite dans ses bottes..."
95 % de la presse vous a expliqué, et vous semblez l'avoir gobé, que cette affaire toulousaine se limitait aux malheurs de deux braves notables "injustement calomniés" par des prostituées manipulées par un gendarme, au mieux naïf au pire pervers...
La réalité ce sont des dizaines et des dizaines de filles suppliciées dans des conditions atroces, des anomalies incroyables dans les dossiers, 191 assassinats et disparitions dans la région de Toulouse inexpliquées d'après le décompte de Madame Vignau-Rabastens Procureur adjoint de Toulouse, plus de dix suicides qui ont été requalifiés en meurtres, des magistrats et des enquêteurs très gravement mis en cause...
Renseignez-vous et demandez ce qu'est le rapport du Procureur Bréard, rapport gardé secret par la Chancellerie et les hauts magistrats qui l'ont eu entre les mains...
Et si vous avez encore des certitudes lisez l'excellent ouvrage de Gilles Souillès "Affaire Alègre : la vérité assassinée" et vous verrez, peut-être (nul n'est plus sourd que celui qui ne veut pas entendre) où est la machination...
En tout cas vous verrez ce que contient le rapport Bréard, car Gilles Souillès le révèle et personne 15 mois après ne l'a attaqué en diffamation ni n'a démenti ses écrits.
Au fait autre question ; croyez-vous que Robert Boulin ait été "suicidé d'une flaque d'eau" et question supplémentaire croyez-vous que depuis près de 30 ans tous les magistrats qui se succèdent sur le dossier camouflent son assassinat en suicide ?
Et dernière question : pour nier des évidences comme à Toulouse, seriez-vous magistrat ?
ps : quand vous écrivez "Des pouvoirs politiques, des groupes de pression, des professionnels des médias ou des personnes privées tentent parfois d'utiliser et d'instrumentaliser des magistrats."
Pôvres magistrats qui se font "instrumentaliser" à l'insu de leur plein gré... Car bien évidement, il n'y trouvent pas leur intérêt à se faire "instrumentaliser" ?
Rédigé par : Admirateur éperdu | 06 septembre 2008 à 17:49
@ Admirateur éperdu
"oui on non pensez-vous que dans l'Yonne ou à Toulouse des magistrats aient volontairement camouflé des crimes en suicide ?"
Ma réponse est NON.
Ces deux affaires criminelles transformées en conspirations sont révélatrices des dysfonctionnements professionnels de l'Institution judiciaire, des autismes et des égocentrismes propres à des technocraties, quand elles ne sont centrées que sur elles-mêmes et intéressés par elles seules.
Accepter de considérer et de regarder en face les fonctionnements concrets des institutions, avec leurs insuffisances et leurs médiocrités dans les pratiques, est plus difficile, plus réaliste et plus exigeant que de construire des amalgames à tout va et des prétendus complots.
"Oui ou non les magistrats sont-ils quelquefois utilisés pour camoufler ce que le citoyen ne doit pas savoir ? "
Ma réponse est OUI.
Des pouvoirs politiques, des groupes de pression, des professionnels des médias ou des personnes privées tentent parfois d'utiliser et d'instrumentaliser des magistrats.
Par exemple :
Il y a quelques mois l'ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité), par le biais d'une requête adressée à la justice par Mme Sébire, pour l'autoriser à pouvoir bénéficier d'une euthanasie active, a utilisé le Tribunal de grande instance de Dijon pour assurer une couverture et un relais médiatiques maximum à son combat.
Rédigé par : Véronique | 06 septembre 2008 à 09:30
@ Véronique
Quelle prose alambiquée quand même : oui on non pensez-vous que dans l'Yonne ou à Toulouse des magistrats ait volontairement camouflé des crimes en suicide ?
A Toulouse même un enfant de 12 ans aurait vu que ces victimes ne s'étaient pas suicidées mais avaient été assassinées !
Des "suicides à la toulousaine" il y a en plus de 10, dans le cadre de l'affaire Alègre, si mes souvenirs sont exacts qui ont été requalifiés en meurtre... Excusez du peu...
Deux exemples de "suicidées à la toulousaine" d'après le Figmag du 11 Mars 2006 : "Comme celui de Hadja Benyoucef, retrouvée chez elle, le 30 novembre 1987, un couteau en travers de la gorge, une corde au cou, une couche-culotte pliée en huit dans la bouche.
Suicidée ! En 2005, un suspect a été mis en examen. Ou encore Edith Schleichardt, disparue le 19 septembre 1990 et retrouvée sur le bord de la route, jupe relevée, une bombe lacrymogène entre ses cuisses. Suicidée ! Une autopsie a révélé pourtant «six dents cassées et
un éclat d'émail dans sa gorge», évoquant une probable «mort violente avec intervention d'une tierce personne».
Ne prenez pas JM Rouart pour plus naïf qu'il n'est : quand on retrouve toujours les mêmes légistes et souvent les mêmes magistrats pour ces meurtres horribles classés en suicide on est en droit de se poser d'autres questions que celle que vous posez : "la passivité, l'indifférence, l'incompétence, la paresse, le poids des conformismes, des habitudes et des usages".
Quand on sait en plus qu'un rapport gravissime du Procureur de Toulouse sur un magistrat est gardé secret par la Chancellerie... et connu de tas de gens.
SVP, Véronique, ne prenez pas les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages.
Oui ou non les magistrats sont-ils quelquefois utilisés pour camoufler ce que le citoyen ne doit pas savoir ?
Rédigé par : Admirateur éperdu | 05 septembre 2008 à 17:51
@ Admirateur éperdu
Dans l'article de JMR, il manque le regard que vous refusez de porter sur "les complots" judiciaires dont vous me parlez.
Le regard qui prend en compte la passivité, l'indifférence, l'incompétence, la paresse, le poids des conformismes, des habitudes et des usages.
Dans son réquisitoire lors du procès en appel d'Emile Louis, Philippe Bilger a dit sa conviction qu’Emile Louis était "un tueur en série, un criminel, un malade, un malade criminel".
Je ne pense pas que PB avait dans la tête l'idée d'un complot et d'une conspiration judiciaires pour expliquer les années et les années d'inerties et d'abandons judiciaires à l’œuvre dans cette affaire.
Mais plutôt, il me semble que ces inerties et ces abandons ont constitué l'origine et la nature des dysfonctionnements graves de l'institution judiciaire que les débats ont mis à jour. Le désintérêt et le désert mental de la justice relayant en miroir, ceux des institutions sociales dont les jeunes filles dépendaient.
Rédigé par : Véronique | 05 septembre 2008 à 13:27
@Véronique
Tout frais tout chaud...
C'est avec grand plaisir que je vous livre ces informations que d'ailleurs tout le monde peut avoir.
Lu dans Bakchich ce jour : http://www.bakchich.info/article4876.html
Bien évidemment ce qui se passe à Montpellier ne se passe pas ailleurs… Les petits « arrangements » entre magistrats et des tas de gens, cela n’a jamais existé… qu’à Montpellier…
Rédigé par : Admirateur éperdu | 05 septembre 2008 à 10:57
Fort à propos de
_Dati "s'éclate" au pénal !_
juste une petite remarque :
d'habitude c'est plutôt au Sénégal , non ? si je relis mon Martin Circus !
sinon je reviens juste sur cette phrase :
"Sans entrer dans le détail, force est de regretter qu'aucune instance ne soit à même d'accueillir un magistrat lorsque, presque au bord du trou, il aurait besoin de le faire savoir pour qu'on l'aide afin qu'il ne trahisse pas sa mission."
Une seule remarque s'impose alors :
quelle affaire !
Rédigé par : Cactus et les bornes des limites | 04 septembre 2008 à 17:11
.... car,là aussi on s'éclate, non ? :
juste deux extraits de comment ne pas se taire !
"@Véronique
Si vous n'existiez pas, il faudrait vous inventer..."
nous conte un Admirateur éperdu qui veut mettre notre Véronique nationale dans une bouteille le 03 septembre 2008 à 15:38:28 !
Oui mais, avec des "si" vous connaissez la chute ! Sissi !!
Et dire encore qu'un peu plus loin j'apprends que C. Jacob avoue être " Alice au pays d'émerveille " !(le 04 septembre 2008 à 12:32:00)
Et si tout ceci n'était que de la totale féérie éclatée , monsieur Bilger (et vous , notre David Copperfield !)
Ne nous resterait plus alors qu'à retrouver notre Bambi et notre Blanche neige - j'ai bien ma petite idée, sissi aussi - ! ) !
Amitiés cactées de ma voie lactée (voire vice versa !)
Rédigé par : Cactus songeur, éperdument admiratif... | 04 septembre 2008 à 17:03
@Véronique
"Je veux bien être Bambi, Blanche-Neige ou Alice. Je veux bien que Philippe Bilger, puisque nous sommes chez lui, soit mon bisounours et mon nounours."
Vé-rô-niiiii-que!!
La question sérieuse est en fait à l'image de l'équation rapport qualité/prix sur 'moyens dont on dispose' en économie domestique, l'équation rapport pouvoir/qualités morales sur 'responsabilité personnelle'!
Rédigé par : Catherine JACOB | 04 septembre 2008 à 12:32
@Véronique
So what ?
Et si au lieu de ces propos, fort bien écrits au demeurant , vous répondiez plus simplement à mes affirmations.
Est-ce que vous nieriez que, de temps en temps, notre magnifique pays "berceau des droits de l'homme", (dont la justice fait l'admiration du monde entier pour son indépendance et son courage), n'est pas le théâtre de magnifiques coups tordus ?
En particulier quand on veut que des vérités dérangeantes soient étouffées ?
Et nierez-vous que en général certains (dirigeants politiques, journalistes et magistrats) s'entendent comme larrons en foire pour nous vendre des "vérités judiciaires" qui n'ont pas grand-chose à voir avec la "vérité vraie" ?
Tiens, juste une idée : j'adorerais que des chercheurs nous fassent une thèse d'Etat sur le thème "De l'utilisation judiciaire du suicide dans la non-résolution des crimes dans des affaires qui dérangent...".
Comme R. Boulin "suicidé d'une flaque d'eau"...par ex. et bien d'autres suicides dans des affaires criminelles...
Ne serait-ce pas intéressant ?
Mais bien évidemment il n'y a que des paranoïaques et des "complotistes" qui peuvent penser ça : que de temps en temps on nous cacherait des vérités dérangeantes...
Tenez voilà ce qu'écrivait Jean-Marie Rouart il y a 5 ans : encore un complotiste que celui-là non ?
Je vais encore me faire accuser de faire long… mais il est , je crois intéressant, que de dangereux complotistes et paranoïaques comme JM Rouart puissent être lus et que leur prose puisse être connue.
Cinq ans après, ses propos ont gardé toute leur pertinence et prions pour ne pas découvrir qu'il avait plus que raison dans ses interrogations….
Mardi, 26 août 2003, p. 12
DEBATS ET OPINIONS
JUSTICE L'institution judiciaire française est-elle en crise ?
Recadrages et étouffements
Jean-Marie ROUART
On l'a dit, on le répète, il y a une crise de l'institution judiciaire. On considère que la justice s'éloigne trop du peuple, de ses souffrances, qu'elle est tantôt trop inquisitrice avec les grands de ce monde, ou au contraire trop laxiste. Comme pour rendre le malaise plus sensible, une multitude d'affaires illustre aujourd'hui des aspirations contradictoires. La dernière en date concerne la clarification du statut pénal du chef de l'État : mesure jugée diversement, mais qui évitera, selon moi, cette situation à l'italienne si déplorable pour un président en exercice.
Il y a eu d'abord l'arrêt de la Cour de cassation, mettant fin aux poursuites contre les responsables du sang contaminé : les 900 hémophiles qui sont morts et leurs parents et amis qui auront souffert de les voir non seulement victimes d'une erreur gravissime puis de la mauvaise volonté des pouvoirs publics d'accepter leurs fautes auront une piètre consolation en apprenant de la part d'un juriste que « toute souffrance n'a pas forcément une qualification pénale ».
Les parents des « disparues » de l'Yonne qui ont patienté depuis plus de dix ans dans l'espoir que les magistrats instruiraient leurs plaintes, ces familles qu'on n'a pas cessé de mener en bateau laissant entendre que les malheureuses filles étaient des fugueuses, attendent eux aussi beaucoup de la justice. Ils risquent d'attendre longtemps. Les magistrats si peu curieux, si peu zélés, qui se sont peu intéressés à leurs plaintes, n'ont été convoqués devant une commission de discipline de la Chancellerie que parce que le scandale avait pris de telles proportions qu'il fallait faire un geste. Mme Lebranchu l'a fait. Les juges en ont été quittes pour la peur. Aucune sanction n'a été prise. Quant au gendarme Jambert qui inlassablement avait réuni les pièces du dossier contre le bouc émissaire de l'affaire Emile Louis, un brave homme qui avait bénéficié de beaucoup de protections dans la région , il s'est suicidé avec un grand à-propos avant de pouvoir témoigner. Son rapport comme lui-même ont été enterrés. On se suicide beaucoup en ce moment en France, et cela avec un grand sens de l'opportunité.
Le pasteur Doucé, lui, ne s'est pas suicidé puisqu'on a retrouvé plusieurs balles dans son corps. Autour de lui également, on s'est beaucoup suicidé. Le scandale qu'il risquait de soulever qui touchait directement le pouvoir puisqu'il était surabondamment surveillé par les Renseignements généraux a été circonscrit à une affaire de moeurs. On a poursuivi ses assassins avec tout le zèle que l'on a mis pendant des années dans la recherche d'Yvan Colonna. C'est dire. Personne, bien sûr, n'a été dupe. Une simple affaire Stavisky dans les milieux pédophiles. Passons. Oserons-nous lever un coin du voile sur les ténébreuses tractations touchant les frégates vendues par la France à Taïwan ? C'est sans doute l'affaire qui a entraîné le plus de suicides. Une épidémie. Ou alors le hasard qui fait si bien les choses. Ces affaires qui brassaient des sommes énormes sont menées, c'est connu, par des gens très dépressifs. Il faut un excellent état nerveux pour négocier des contrats d'armement mais, une fois ces contrats conclus, on assiste à ce spectacle proprement navrant de solides gaillards, d'anciens militaires, qui se jettent éperdument par la fenêtre.
Venons-en à l'affaire de Toulouse. Une ville dont pourtant j'apprécie et j'estime l'ancien maire Dominique Baudis. Cela étant, il faut l'avouer, dans cette ville, un spécialiste du suicide n'y retrouverait pas ses petits. On s'y est beaucoup suicidé. Les prostituées notamment. Il a fallu un certain nombre de concours de circonstances, l'intervention d'un groupe spécialisé de la gendarmerie pour qu'enfin on découvre que ces « suicides » étaient en réalité des meurtres commis par un criminel en série, Patrick Alègre, qui avait la particularité d'être à tu et à toi avec des policiers importants et des juges qui ne le sont pas moins. C'est du moins ce que j'ai lu dans Le Figaro qui n'est pas particulièrement un journal boutefeu. J'y ai appris bien des choses. Que beaucoup de « filles » avaient disparu. Qu'un certain nombre de témoins, dans cette région, étaient morts de mort violente.
Cette affaire à elle seule même si on choisit d'en omettre la plus respectable personnalité mise en cause, Dominique Baudis, que je veux croire innocent restera des plus troublantes, des plus inquiétantes. Dans les annales judiciaires, comme on dit, elle fera date. Ainsi les représentants de la justice, de la police et de la pègre, prennent-ils ensemble du bon temps, se rendant de menus services, comme de faire passer le meurtre d'une prostituée pour un « suicide ». On va me dire que les prostituées n'ont pas une vie très honorable. Il est vrai que leur vie ne vaut pas cher par les temps qui courent. Du rebut humain, tout au plus, si l'on en juge par le peu de cas que l'on fait de leur disparition. Cette affaire gravissime, je m'étonne qu'on ne la cite pas comme l'une des dégradations les plus patentes des principes démocratiques. Cette ténébreuse affaire donc, qu'on ne parle plus de « dépayser » judiciairement comme en bonne logique, on devrait le faire, on a décidé en haut lieu de la « recadrer ». J'adore ce terme. La République a de ces euphémismes ! Je ne crois pas qu'elle nous prenne pour des idiots, elle a simplement peur de nous inquiéter en nous révélant des vérités trop terribles à accepter par nos fragiles consciences de citoyens. Pourtant, nous sommes de grands garçons, nous savons même qu'il existe des soirées sadomasochistes, des partouzes où se retrouvent allégrement, c'est le cas de le dire, des gens du meilleur monde et ceux des bas-fonds. Mais je crois que le gouvernement veut nous éviter cette douleur de ne plus croire à la justice ce qui serait en effet grave surtout pour ceux qui y croient encore. Il veut donc « recadrer », c'est un terme décidément plein de saveur.
L'une des prostituées à l'origine de l'affaire, Patricia, a fini en prison. Je l'aurais juré. Elle a dénoncé des crimes avérés. Ne méritait-elle pas au moins pour cela un peu d'indulgence, même si elle a livré des divagations qui, aujourd'hui, arrangent tout le monde ? Regardez sa vie, les supplices qu'elle a endurés, l'horreur de sa situation : être entre les mains de ceux qu'elle accuse et qui vont la faire condamner pour « dénonciation calomnieuse ». Il n'y a que dans les films noirs américains que l'on trouve des situations aussi affreuses. Un peu d'humanité, serait-ce trop demander ? Qu'elle ait dit du faux avec du vrai, peut-être. Le vrai demeure, plus personne ne le conteste. Veut-on qu'elle se suicide elle aussi ? Alors ce sera le seul vrai « suicide » de cette affaire de Toulouse qui en comporte tant. Je n'aimerais pas personnellement être à la place du groupe de gendarmes qui sont allés chercher Patricia dans sa retraite, qui l'ont suppliée de parler et lui ont promis toutes les garanties pour sa sécurité. Ils doivent être aussi tristes que le gendarme Jambert. J'espère qu'il n'y aura pas trop de suicides dans la brigade.
Le comportement du procureur général de Toulouse, M. Volff, a provoqué l'ire du ministre de la Justice qui est sorti de son flegme habituel pour stigmatiser un homme qui n'aurait pas eu une attitude à la hauteur des circonstances. Une colère de Perben, ça ne décoiffe pas beaucoup. Deux semaines plus tard, jour pour jour, voilà M. Volff qui, avec tambours et trompettes, est promu à la Cour de cassation : « Quelle belle carrière », s'exclamerait Erich Von Stroheim dans La Grande Illusion. Le procureur général de Toulouse est allé rejoindre le procureur Davenas qui avait surtout fait parler de lui pour ses dons d'alpiniste dans l'Himalaya. Ouf ! La République est sauve. Comme la femme de César, elle ne sera pas soupçonnée.
Puisqu'on ne pouvait ni soupçonner ni condamner les juges qui se jugent eux-mêmes avec une sévérité qui forcent l'admiration, puisqu'on ne pouvait pas non plus condamner des policiers, eh bien, on a mis José Bové en prison. Voilà une décision qui révèle de la poigne. Peut-être un jour José Bové aura-t-il sa statue dans un square, peut-être finira-t-il au Panthéon quand les écologistes auront pris le pouvoir et que Noël Mamère sera devenu la plus haute moustache de la République ? Bové était dangereux. Beaucoup plus dangereux qu'Alègre, que l'assassin du pasteur Doucé, que les notables qui ont torturé des jeunes filles nues, attachées à des croix de Saint-André à Appoigny (tiens encore dans l'Yonne), où grâce à un tortionnaire compréhensif, M. Dunant, libre de tous préjugés, ils pouvaient satisfaire leurs fantasmes sadiques les plus cruels : enfoncer des aiguilles dans les parties génitales, les seins, etc. Qu'on ne s'inquiète pas outre mesure pour M. Dunant, il est sorti de prison grâce à de hautes protections. On cherche toujours le carnet de moleskine noire dans lequel cet homme scrupuleux avait noté les noms des bons pères de famille avec lesquels il se livrait à ces délicieuses pratiques.
Oui, Bové était un homme dangereux. Il mettait gravement en cause l'autorité de la République. Il fallait sévir contre ce redoutable idéaliste. Avec la pègre, on sait où l'on va. Avec les idéalistes, il n'y a pas de bornes.
Faisons un peu de politique. Le spectacle qu'offrent les deux principaux ministres intéressés par des affaires si graves ne manque pas de sel. On ne peut imaginer deux hommes plus opposés que le sont M. Sarkozy et M. Perben. Le premier est un homme pressé qui court toujours, qui fait voter des lois plus vite que son ombre. C'est Lucky Luke place Beauvau. L'autre, M. Perben, d'une parfaite élégance, regarde M. Sarkozy avec un flegme et une componction de gentleman, comme s'il suivait à la jumelle un pur-sang jetant ses feux au Derby d'Epsom. On ne peut pas dire que ce modéré, cet extrémiste de la modération, aura jeté le trouble dans la justice par des réformes révolutionnaires. Il semble avoir médité l'adage de la haute sagesse taoïste : « Après le grand art de faire faire les choses par les autres, il y a l'art suprême de laisser les choses se faire toutes seules. » Il est prudent. Il a raison. En matière de justice, il n'a que des coups à prendre (j'en sais quelque chose). Tout le monde ne peut être Peyrefitte ou Chalandon. On se souvient cependant d'eux comme de trouble-fête. Est-ce qu'on se souviendra de M. Perben ? La question mérite d'être posée. Peut-être de son coup de gueule contre le procureur général Volff si dévastateur qu'il a propulsé celui-ci à la Cour de cassation.
J'ai beaucoup de sympathie pour M. Sarkozy : d'abord, il a rétabli l'ordre l'ordre qui selon Péguy, fait la liberté, le désordre fait la servitude. Il a pris dans le domaine de la sécurité publique des mesures courageuses.
En revanche, je ne le félicite pas pour les textes qu'il a cru devoir faire adopter dans le domaine de la prostitution. Il a agi comme toujours avec précipitation, sans aucune concertation avec les associations, et le projet qu'il a soumis au Parlement montre qu'il se comporte toute révérence gardée comme une femme de ménage pressée qui met la poussière sur le tapis. Ça fait propre mais on n'a pas résolu grand-chose. Placer les prostituées sous l'arbitraire des policiers, il fallait y penser. A Neuilly, on doit être ravi. La méthode Sarkozy a ses limites. Il va vite, mais sait-il où il va ? Des policiers et des prostituées, cela ne fait pas toujours des couples harmonieux, quoi qu'on en pense Place Beauvau. On l'a vu à Toulouse. Toulouse, oui, Toulouse où il y a une affaire qui n'existe pas. On dira bientôt qu'elle a été inventée puisqu'elle ne paraissait pas croyable.
Rédigé par : Admirateur éperdu | 04 septembre 2008 à 11:24
@ Admirateur éperdu
"Bien évidemment le SAC cela n'a jamais existé, l'APM ne s'est pas dissoute minée par les scandales qui touchaient ses dirigeants (...) "
Quelle tuerie de toute une famille, par exemple, n’aurait pas manqué de survenir, compte tenu des scandales qui touchaient les dirigeants de l'APM, et que seule une dissolution a pu éviter de justesse ?
Quelles exactions criminelles, quels délits, quels suicides dans une flaque d'eau, quelles corruptions ont été l'oeuvre du crime organisé constitué par les 8000 magistrats de France, et commandités par les mains noires que sont leurs divers syndicats ou associations professionnelles ?
Je veux bien être Bambi, Blanche-Neige ou Alice. Je veux bien que Philippe Bilger, puisque nous sommes chez lui, soit mon bisounours et mon nounours.
"Comme le dit un homme politique qui connaît très bien ce milieu : "La seule chose qui intéresse les magistrats c'est leur carrière.."
Et vous en connaissez un paquet, vous, dans la haute, la moyenne et la petite administration qui, professionnellement, ne sont que des remarquables, des pointures et des tops ? Dont le principal intérêt ou moteur n‘est pas de se positionner au mieux, de la façon la plus habile et la plus banale, au plus proche des cercles des pouvoirs ?
Comme la haute fonction publique, la magistrature est une technocratie. Certains d’entre eux ne se définissent que comme des techniciens supérieurs du droit. D’autres n'emploient leur temps et leur énergie qu'à se perdre et à se confondre avec les labyrinthes des virgules des arrêts, de la doctrine et des Dalloz. D’autres font faire leur jardin ou leur piscine par des mecs payés au noir. D’autres encore s’excitent comme des justiciers.
Pendant que d’autres dînent en ville avec qui compte ou croit compter, en ne pensant qu’à ça dans leurs journées dans leurs tribunaux, d’autres, plein d’autres, innombrables, s’occupent de leurs dossiers et des affaires de leurs cabinets, de leurs bureaux et de leurs audiences, graves ou ordinaires, qui concernent le quotidien d’une multitude de gens.
Et enfin, d’autres, parce qu’ils sont devenus transparents à eux-mêmes et à leurs semblables trop muets et quelconques à pleurer, parce que, malgré tout, ils ont encore des envies irrépressibles de gosses, un besoin de contrastes qui se transforme en une fascination dangereuse pour les marges, et une demande du regard d’autrui sur eux, chutent.
Celui-là fera la Une de la chronique judiciaire. Mais l’histoire, la fable et le conte destinés aux ingénus seront EGALEMENT la chronique d’une tranche de vie et celle d’un itinéraire humain.
Rédigé par : Véronique | 04 septembre 2008 à 08:28
@Véronique
Si vous n'existiez pas, il faudrait vous inventer...
Désolé de vous le dire, vous êtes tombée la tête la première dans le panneau...
Combien de fois vos arguments sont mis en avant par ceux qui savent (journalistes politiques basochards, etc...) quand le citoyen est un peu trop curieux, un peu trop lucide... et un peu trop bien renseigné.
Il est immédiatement taxé, au mieux, avec un mépris non dissimulé de "complotiste" au pire "d'hurluberlu faisant le jeu de l'extrême droite avec les méthodes des ligues de l'avant guerre"...
Ben voyons...
C'est délicieux et jubilatoire de voir sortir en permanence cette attaque au-dessous de la ceinture... et c'est la preuve dans 90 % des cas que l'on a visé juste.
Bien évidement dans notre bel et beau pays jamais :
- un magistrat n'a étouffé une affaire par intérêt (financier, politique, de carrière, personnel...),
- jamais au nom d'une raison d'Etat dévoyée on n'a étouffé des affaires qui le citoyen ne doit pas connaître,
- jamais certains n'ont organisé des officines afin de déstabiliser leurs adversaire ou leurs amis.
Bien évidemment le SAC cela n'a jamais existé, l'APM ne s'est pas dissoute minée par les scandales qui touchaient ses dirigeants, Pierre Péan hallucinait quand il a raconté dans un de ses ouvrages comment des juges complotaient pour obliger le président Mitterrand à démissionner...
Bien entendu Robert Boulin a été mort "suicidé par une flaque d'eau" comme disent les truands et les trois fractures du crâne qu'il avait ont été faites, comme nous dit la justice, "par les sangliers qui ont retourné son corps" dans les étangs de Hollande...
Bien entendu dans notre bel et beau pays le Ministre de l'Interieur n'intervient pas pour empêcher des flics d'aller accompagner un magistrat perquisitionner chez un homme politique...
Bien entendu on n'envoit jamais un hélicoptère dans l'Himalaya pour aller quérir un magistrat à l'échine plus souple que celui qui vient de requérir contre un politique...
Bien évidemment il n'existe pas de rapport rédigé par de hauts magistrats mettant très gravement en cause un des leurs, rapport étouffé par les gardes des Sceaux qui se succèdent depuis quatre ans (ce magistrat est mis en cause dans une affaire criminelle très grave... et il sera bien évidemment blanchi par ses pairs...).
L'omerta cela n'existe pas... bien sûr.
Tout cela n'a jamais existé... et tous ceux qui le croient ne sont que des imbéciles "complotistes"...
Véronique, ne prenez pas vos interlocuteurs pour plus stupides qu'ils ne sont : c'est très souvent un travers de la basoche.
A moins que vous ne soyez une grande très grande ingénue : dans ce cas je vous suggère de lire, c'est assez court, un excellent article de l'académicien JM Rouart qui s'appelle "Recadrages et étouffements"... Encore un complotiste que cet académicien...
Véronique voulez-vous que l'on vous appelle "Bambi au pays merveilleux des magistrats" ?
ou "Véronique chez les bisounours-magistrats ?"
Merci : tout le plaisir sera pour moi...
PS : Voirain était de toute évidence protégé du fait de ses engagements politiques. Quant à la lâcheté de ceux qui l'ont noté et qui n'ont pas voulu se singulariser en stigmatisant ses dérapages, c'est encore un autre problème bien connu dans la magistrature. Comme le dit un homme politique qui connaît très bien ce milieu : "La seule chose qui intéresse les magistrats c'est leur carrière.."
Rédigé par : Admirateur éperdu | 03 septembre 2008 à 15:38
@ Admirateur éperdu
Mais non, vous n'êtes pas "assez d'accord" avec moi.
Dans une réponse à Catherine, j'ai noté Philippe Bilger. Je m'attendais à ce que PB me dise que ma notation était sans doute sympathique à son égard, mais de pure fantaisie. Je pensais qu'il me rappellerait que je ne connais pas son milieu et son cadre professionnels, que de surcroît, je n'ai JAMAIS vu travailler le magistrat Philippe Bilger.
Eh bien non. Aucune réaction de sa part sur le fait que je me permets de le noter. Alors que j'ignore tout de la pratique concrète et des réalités de son travail.
Pour le cas de M. Voirain, avant d'agiter les fantasmes de l'omerta, acceptez simplement d'envisager une seconde que les observations et les notations qui ont été portés par ses hiérarchies successives sur sa pratique professionnelle, ont été établies avec indifférence et désintérêt pour ce qui constituait la trame concrète de son travail.
Je suis toujours surprise quand, à la faveur de telle ou de telle affaire qui concerne l’administration de base ou la haute administration, on y voit d’entrée la traduction d’un complot et de pratiques mafieuses et obscures, qu’il convient de débusquer et de dénoncer haut et fort.
Alors que le plus souvent, c’est l’absence d’évaluation et d’encadrement qui sont à l’origine des dysfonctionnements. Le désintérêt, la passivité, l’indifférence à la pratique professionnelle quotidienne, les phrases toutes faites, prêtes à l’emploi des notations, créent de l‘isolement et de la solitude. Cela fabrique de la mésestime de soi.
Rédigé par : Véronique | 03 septembre 2008 à 08:06
@ Véronique
Assez d'accord avec vous quand vous écrivez "L'impunité dont a bénéficié ce magistrat est également le compte rendu en creux d'hommes et de femmes ravagés de petites ambitions qui les rend sourds et aveugles."
Chez les mafieux cela s'appelle de l'omerta et c'est jugé très défavorablement.
Comment pourrait-on appeler cela chez les magistrats ?
Allez juste un exemple : lorsque une inspection de la justice à Nice est déclenchée sur demande du cabinet de la Ministre, que conclue l'ISJ : il n'y a aucun problème à Nice le seul problème c'est... le procureur de Montgolfier, celui-là même qui dénonce ces dérives !
Pas mal, non... Nos braves inspecteurs ont été obligés de reprendre leur copie et de refaire leur devoir.
Mais nous ne sommes pas chez des mafieux et cela ne s'appelle donc pas de l'omerta, non ?
Et lorsqu'on couvre ainsi des agissements délictueux voire criminels, (bien évidement cela n'existe pas dans l'institution judiciaire) cela s'appelle comment ?
Que ces agissements soient ceux de magistrats ou de leurs protégés.
Lisez le roman récent de l'ancien magistrat Léguevaque et demandez-lui ce qu'il a répondu à la journaliste de Elle qui trouvait que vraiment il forçait bien le trait avec son juge pour enfants...pédophile...
Comme Léguevaque a de l'humour la réponse vaut son pesant de cacahuètes.
Rédigé par : Admirateur éperdu | 01 septembre 2008 à 16:30
@Catherine
Allez on va essayer de faire court ...
J'en saurais des choses ?
Je suis simplement curieux et donc je diversifie mes sources d'information, et organisé... et comme j'ai de la mémoire, j'évite, un tout petit peu, de me faire enfumer.
Car nos braves journalistes, si pleins de compassion pour certains aiment bien nous enfumer de temps en temps, non ?
Mais rassurez-vous, je ne suis pas parano.
Au fait que pensez-vous de l'omerta concernant Voirain (et bien d'autres magistrats...) stigmatisée par les sources que j'ai citées ?
Rédigé par : Admirateur éperdu | 01 septembre 2008 à 16:21
@ Catherine
Mais bien sûr.
Ma notation :
"disponibilité, compétence, sens de l'intérêt général, éminent serviteur de l'Etat, capacité d'écoute et d'engagement sans faille, lucidité, courage, sens élevé du service public et du travail en équipe, méthodique, empathique, bien intégré dans son groupe de travail, humanité, capacité d'initiatives, etc. etc."
Patchwork établi à l'aide d'extraits de notation, d'un courrier adressé par un procureur général à un procureur tout court, et à l'aide de mots standards qui sont utilisés partout, dès qu'il s'agit d'apprécier les compétences professionnelles dans les administrations et d'évaluer les pratiques.
Autant dire qu'avec ça, son institution peut être objectivement renseignée et grandement rassurée sur les compétences professionnelles de Philippe Bilger.
Rédigé par : Véronique | 30 août 2008 à 09:05
@Véronique
"A ce régime et à ce compte des minimum, je serais capable, moi, de noter Philippe Bilger. Sans difficulté."
Allons bon !
Rédigé par : Catherine JACOB | 29 août 2008 à 10:08
@ Admirateur éperdu
"en face de l'humanité" (je dirais l'extrême bienveillance de PRD pour ne pas être plus désobligeant) heureusement que certains s'en tiennent aux faits..."
L'audience que relate PRD examine les faits. Il ne s'agit plus des hypothèses et des éléments épars d'un dossier communiqué aux médias au moment de l’instruction par "des sources proches" de l'enquête.
M. Voirain a été jugé pour des faits, à raison, très aggravés par sa position de magistrat.
J'ai bien compris que ce qui stimule la curiosité des auteurs des articles que vous citez est la protection judiciaire et politique dont aurait bénéficié M. Voirain dans sa carrière de magistrat.
Je pense que cette protection a d'abord pour nom l'indifférence. L'exercice professionnel de ce magistrat n'impressionne personne. Dans cette comédie humaine des nominations et dans cette compétition à approcher au plus près les cercles des pouvoirs politiques, la biographie intime d‘un collègue n‘intéresse personne.
L'impunité dont a bénéficié ce magistrat est également le compte rendu en creux d'hommes et de femmes ravagés de petites ambitions qui les rend sourds et aveugles.
Envisagez simplement que la notation établie par les supérieurs de M. Voirain que vous citez, est un modèle de banalités et d'expressions convenues. Aucune mention n'est argumentée. Je pense que ce qui est écrit n’est que la traduction des usages et des habitudes.
A ce régime et à ce compte des minimum, je serais capable, moi, de noter Philippe Bilger. Sans difficulté.
Pour évaluer la pratique professionnelle d'un homme, encore faut-il s'intéresser à son travail.
Extrait du billet de PRD - 15 avril 2008:
"- On sent que vous avez eu une vraie relation amicale avec Tino Maloberti, observe le président. Pourtant, elle peut surprendre. Vous êtes procureur… il est chauffeur. Il a déjà eu des ennuis avec la justice…
Olivier Leurent ne dit pas mais tout le monde l’entend, qu’il trouve que le petit artisan mal dégrossi au verbe brut ne “convient” pas à un magistrat du parquet.
- Je sais que c’est difficile à comprendre. La juge d’instruction non plus, elle ne comprenait pas. Mais je vais vous dire, tous les autres, les bien-pensants, les biens comme il faut, quand il y a eu la maladie de ma fille, ils n’étaient pas là. On aurait dit qu’elle était contagieuse. Lui, il a été là. Voilà, c’est tout.”
Dans son procès, M. Voirain a reconnu les faits pour lesquels il a été poursuivi.
Tout au long de son billet PRD informe de ces faits.
Mais son compte rendu va au-delà de cela. Il donne à comprendre le parcours en entier d'un homme, et la sécheresse, l'indifférence d'un milieu qui ne sait plus regarder les marges, ni entendre l'homme, ni évaluer le professionnel.
Rédigé par : Véronique | 29 août 2008 à 07:31
@Admirateur éperdu
Je ne sais pas ce que va en penser Véronique, mais que d'informations passionnantes. Vous en savez des choses ! Je constate également que vous êtes devenu adepte de la version longue et que vous nous servez même deux couches successives. Cela va compenser je pense les versions médiatiques courtes quant à l'incarcération du substitut du procureur de Montpellier.
Rédigé par : Catherine JACOB@Admirateur éperdu | 28 août 2008 à 16:12
@ Véronique
Je livre à la curiosité des autres internautes cet article du Point que vous critiquez ; à eux de se faire une idée.
Au moins il complète le portait bien lénifiant qu'avait fait PRD...
Au fait, je note que l'on ne connait toujours pas l'identité du magistrat de Montpellier : secret défense ?
Ces précautions, tout à fait exceptionnelles auraient-elles été de mise si au lieu d'être magistrat, le zozo en question avait été ouvrier agricole, plombier zingueur, employé des impôts ou petit patron ?
Justice
Itinéraire d'un juge dévoyé
Promis aux plus hautes instances de la magistrature, l'ex-vice-procureur au tribunal de Bobigny dort à la Santé. Jean-Louis Voirain aurait abusé de ses fonctions. Pour quelques enveloppes.
Denis Demonpion
De l'avis même de ses ex-collègues magistrats, c'est « un drôle de zozo, plutôt falot », qui dort derrière les barreaux de la maison d'arrêt de la Santé. Cependant, on ne voit pas comment Jean-Louis Voirain, suspendu de ses fonctions de vice-procureur au tribunal de Bobigny à la suite de son incarcération, le 11 février, pourrait échapper à la radiation du corps de la magistrature. Les instances disciplinaires du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) sont saisies. Sa mise à la retraite anticipée ne devrait plus être qu'une question de semaines.
Mis en examen pour « blanchiment aggravé, corruption passive et trafic d'influence » par la juge Isabelle Prévost-Desprez, qui instruit une vaste affaire de carambouille, ce magistrat de 59 ans est accusé d'avoir monnayé ses conseils auprès de personnes en délicatesse avec la justice. En contrepartie, il aurait reçu des cadeaux de valeur, se serait fait payer des voyages en Grèce et en Israël et aurait touché des enveloppes de 1 500 à 2 000 euros. La plupart du temps, elles lui étaient glissées dans la poche au restaurant. Mais il est arrivé qu'un coursier les lui apporte à son bureau au tribunal, voire à son domicile. Autres « anomalies » relevées par les policiers : ses interventions avaient pour but d'obtenir la clémence pour ses amis. Il aurait même demandé le placement en détention d'un chef d'entreprise pour plaire à un proche. En près de dix ans, le juge Voirain aurait ainsi empoché plus de 50 000 euros. Pourtant, nul ne lui connaît un train de vie dispendieux. Juste un goût marqué pour les armes de collection. Quand il roulait en Mercedes, c'est qu'on la lui avait prêtée...
Qu'un magistrat de son rang en poste dans un des tribunaux les plus importants de France ait pu se livrer à des exactions sans être inquiété par sa hiérarchie ni par ses ministres de tutelle successifs laisse pantois. D'autant que Jean-Louis Voirain n'est pas, à proprement parler, inconnu des services de la justice. Alors qu'il est substitut à Meaux, entre 1976 et 1986, il est une première fois soupçonné d'avoir tiré d'affaire une société engluée dans les ennuis judiciaires. Une procédure disciplinaire est ouverte à son encontre, qui sera vite abandonnée. Ses explications suffisent à convaincre ses pairs de sa bonne foi. En 1999, son nom est cité dans l'affaire de détournements de fonds de la Mutuelle nationale des étudiants de France (MNEF). Là encore, les deux juges qui l'interrogent l'exonèrent sur son seul témoignage. L'alerte a été chaude. Le dossier s'alourdit. Contacté par Le Point à propos de cette affaire, son avocat n'a pas donné suite.
Pas de petits profits
»Les élus comme les magistrats qu'il a connus en conviennent : l'impunité dont ce fonctionnaire a bénéficié durant ces années ne s'explique que par ses engagements politiques. Membre du RPR, puis de l'UMP, Jean-Louis Voirain a longtemps fait partie de l'Association professionnelle des magistrats (APM), le syndicat de droite, très en cour sous le ministère de Jacques Toubon. Il en devient bientôt le secrétaire général et, par la même occasion, l'obligé et l'homme à tout faire de son président, Georges Fenech, élu député UMP du Rhône aux élections législatives de mars 2002. Deux hommes que les circonstances et les intérêts croisés rendent indissociables. « Je n'entretenais pas de liens amicaux avec lui. Juste des liens syndicaux », tempère aujourd'hui Georges Fenech.
Lorsque, par la faute de son président honoraire, Alain Terrail, l'APM se retrouve au banc des accusés à la suite d'un jeu de mots antisémite paru dans la revue de l'organisation, tous deux s'en éloignent pour aller fonder le Syndicat indépendant des magistrats, une formation pratiquement mort-née. Comme il n'y a pas de petits profits, le secrétaire général part avec les timbres qu'il restituera un dimanche à son successeur, après avoir reçu une lettre comminatoire de la nouvelle direction de l'APM.
Fenech et Voirain sont de vieilles connaissances, embarqués volontaires dans l'expédition africaine organisée en 1998, en étroite liaison avec la présidence gabonaise, pour veiller au bon déroulement du scrutin devant conduire à la réélection d'Omar Bongo. La délégation comporte quelques bonnes copines magistrates affiliées à l'APM et l'avocat parisien proche de l'Elysée, Francis Szpiner.
L'APM se retrouve également mêlée à l'affaire Falcone portant sur des ventes d'armes à l'Angola. L'enquête révèle que Pierre Falcone, l'homme d'affaires au coeur du dossier, a financé le syndicat dirigé à l'époque par Fenech. L'épisode se traduira par la mise en examen de ce dernier.
Spécialisé dans le contentieux des débits de boisson et la chasse au trafic d'influence commis par les gérants de pizzérias, Jean-Louis Voirain, ces dernières années, est las de poursuivre le crime dans La Plaine-Saint-Denis, où il a officié pendant quatorze ans. Désormais, il aspire à prendre du grade comme avocat général à la cour d'appel de Paris. Lui qui n'a jamais fait mystère de ses engagements politiques, y compris lorsqu'il requiert devant le tribunal, se mobilise pour les campagnes présidentielle et législatives de 2002. Il participe à plusieurs réunions politiques en Seine-Saint-Denis. Pilier du département, Robert Pandraud, qui fut ministre délégué à l'Intérieur chargé de la sécurité dans le gouvernement Chirac en 1986-1988, se souvient de l'avoir vu à une soirée qu'il avait organisée en présence de Jean-Louis Borloo, futur ministre délégué à la Ville du gouvernement Raffarin. A cette occasion, Voirain prend la parole pour réclamer plus de fermeté dans les textes et davantage de moyens matériels pour la justice. « Le discours classique d'un magistrat modéré », note Pandraud.
Auprès de certains de ses collègues, l'accusateur public se targue d'être l'inspirateur du programme « justice » de l'UMP. « Pas de quoi se vanter », ironise l'un d'eux. Voirain fonde tous ses espoirs dans la victoire de la droite. « Il voyait déjà le tapis rouge se dérouler sous ses pieds », résume un magistrat. Le résultat des élections conforte ses ambitions, d'autant que, dès janvier 2002, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur sur proposition de l'Elysée. C'est Robert Pandraud qui, lui donnant alternativement du « Cher Jean-Louis Voirain » et du « Cher ami », lui remet les insignes. Pour « récompenser les services éminents »... « rendus à la justice ». Et à la France. « La distinction qui vous honore, déclare l'ancien ministre, récompense, vous a écrit le président de la République, je le cite, votre disponibilité, votre compétence, votre sens de l'intérêt général. Ceux-ci vous avaient déjà valu, en 1996, votre nomination au grade de chevalier de l'ordre national du Mérite. »
« Eminent serviteur de l'Etat »
Après avoir salué l'« éminent serviteur de l'Etat » pour l'« écoute » qu'il prodigue aux élus locaux et le « modèle » qu'il incarne « au service serein du noble métier de procureur », Robert Pandraud se félicite d'avoir été choisi comme « parrain » de cette remise de décoration. « Je ne parlerai pas des valeurs que vous défendez avec tant de conviction, nous tous ici les partageons. »
Dans l'assistance, le sénateur maire UMP de Neuilly-Plaisance, Christian Demuynck, puissance invitante, jubile. De même que le chanteur Jean-Luc Lahaye, propriétaire impécunieux d'une discothèque, Le 287, à Aubervilliers, où Jacques Chirac était venu célébrer la Fête de l'Internet pendant la campagne présidentielle. Ami de Voirain, le chanteur, au bord de la faillite, avait, en 2002, obtenu du tribunal de commerce de Seine-Saint-Denis la faveur d'un plan de continuation au lieu d'une liquidation judiciaire. Inscrit sur la liste des invités, le magistrat Jean-Claude Antonetti, conseiller d'Alain Juppé à Matignon puis de Chirac à l'Elysée jusqu'à sa réélection, a, au dernier moment, été empêché d'assister à l'amicale cérémonie.
Le dévouement de Voirain, bientôt, serait récompensé. En décembre 2002, quelques semaines avant son incarcération, Dominique Perben, ministre de la Justice, le propose au poste prestigieux d'avocat général, sur les instances de... Georges Fenech. Malédiction ! Le Conseil supérieur de la magistrature, « surpris » de cet avancement, s'y oppose. « Ses capacités n'avaient jamais impressionné personne », relève, laconique, un membre du CSM. Ce refus évite à Dominique Perben de commettre un impair qui, politiquement, aurait pu lui coûter cher
© le point 19/09/03 - N°1618 - Page 34 - 1380 mots
Rédigé par : Admirateur éperdu | 28 août 2008 à 13:24
@Véronique
Je ne suis pas sûr que vous ayez compris ce que j'ai voulu vous faire voir : cette promptitude qu'ont certains lorsque un magistrat se fait pincer à nous expliquer bouche en coeur :
- que ce brave homme avait des difficultés passagères,
- qu'il est "gris et terne" sous-entendu insignifiant…
- - etc…
Lorsqu'on gratte un peu et qu'il y a une enquête sérieuse on se rend compte la plupart du temps que ce magistrat dérapait depuis bien longtemps, que c'était connu de la plupart, qu'il bénéficiait de solides protections en particulier politiques… (ex récents : Hontang, Vérita, Renard et bien d'autres…)
C'était le cas de Voirain.
Et qui vient nous dire cela : ses collègues magistrats, les quelques journalistes dits "spécialistes" de la justice dont PRD car bien évidemment s'ils faisaient correctement leur travail, cela se saurait et ils n'ont pas envie de scier la branche sur laquelle ils sont assis…
Alors, j'espère que vous aurez autant de critiques pour les 3 articles que je soumets à votre sagacité : en face de l'humanité" (je dirais l'extrême bienveillance de PRD pour ne pas être plus désobligeant) heureusement que certains s'en tiennent aux faits… et ils étaient accablants pour Voirain... et ses supérieurs.
Et les supérieurs de Voirain convoqués sont bien entendu connus pour leur neutralité politique ! Défense de rire...
Trois anciens supérieurs du substitut Voirain convoqués par les juges
LE MONDE | 12.06.03 | 14h10 • MIS A JOUR LE 12.06.03 | 17h28
Dans l'enquête pour blanchiment qui a provoqué l'incarcération, le 11 février, de Jean-Louis Voirain, premier substitut au parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis), les juges Prévost-Desprez et Simeoni veulent entendre comme témoins trois hauts magistrats qui n'ont pas diligenté de poursuites contre lui. Alexandre Benmakhlouf, l'ancien procureur général de Paris, devrait, ainsi que son successeur Jean-Louis Nadal, être entendu fin juin. Marc Moinard, aujourd'hui procureur général de Bordeaux, devrait l'être en juillet. Le débat sur les insuffisances des mécanismes de contrôle de la magistrature est à nouveau relancé.
L'enquête pour blanchiment qui a provoqué l'incarcération, le 11 février, de Jean-Louis Voirain, premier substitut au parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis), suscite depuis quelques jours une vive effervescence dans les milieux judiciaires. La juge parisienne Isabelle Prévost-Desprez - désormais épaulée dans ce dossier délicat par Xavière Simeoni - vient d'adresser des convocations à trois hauts magistrats, qui devraient être interrogés en qualité de témoins.
Premier avocat général à la Cour de cassation, Alexandre Benmakhlouf, procureur général de Paris de 1996 à 2001, et Jean-Louis Nadal, qui lui a succédé à ce poste, sont convoqués la dernière semaine de juin. Le procureur général de Bordeaux, Marc Moinard, qui fut procureur de la République à Bobigny (1991-1995), puis directeur des services judiciaires (1995-1996) et directeur des affaires criminelles et des grâces (1996-1997) à la chancellerie, est quant à lui convoqué la première semaine de juillet.
Les juges souhaitent obtenir les explications de ces trois magistrats qui, à un moment de leur carrière, ont eu M. Voirain sous leur autorité. Elles paraissent s'interroger sur l'indulgence dont auraient fait preuve les supérieurs de M. Voirain, qui a toujours été très bien noté mais dont le parcours a pourtant été jalonné d'"incidents" susceptibles de donner l'alerte.
Après avoir obtenu le placement en détention provisoire de M. Voirain, mis en examen pour "blanchiment aggravé, recel d'abus de biens sociaux, détournements d'actifs, corruption passive et trafic d'influence passif", Mme Prévost-Desprez avait sollicité la direction des services judiciaires (DSJ) de la chancellerie afin de se faire communiquer le dossier administratif du magistrat du parquet. La juge dut constater que la DSJ avait omis de lui faire parvenir la chemise qui accompagne chaque dossier de magistrat et qui recense les incidents disciplinaires. Finalement, début avril, la juge a obtenu cette chemise, au contenu édifiant.
"PRENDRE L'APÉRITIF"
Ce dossier porte notamment la trace d'une affaire de traites fictives - comparable à celle qui vaut à M. Voirain d'être incarcéré - dans laquelle le nom du magistrat fut cité dès 1992. Dans cette enquête, ouverte contre X... à Bobigny pour "escroquerie" et "faux en écriture de commerce" au cabinet du juge Guy Pieri, deux personnes étaient mises en cause : un avocat, Robert Ghariani - aujourd'hui en fuite - et un chef d'entreprise, Jacques Maloberti. Ce dernier et le fils de M. Ghariani, accusés d'avoir remis des cadeaux et des espèces à M. Voirain, sont poursuivis par Mmes Prévost-Desprez et Simeoni.
En octobre 1992, le juge Pieri avait demandé au procureur, Marc Moinard, de saisir la Cour de cassation afin qu'elle dépayse le dossier, en vertu du privilège de juridiction qui s'appliquait alors lorsqu'un magistrat était en cause. Plusieurs conversations téléphoniques interceptées entre MM. Maloberti et Ghariani attestaient leur proximité avec M. Voirain, en poste à Bobigny depuis 1989. Evoquant d'éventuels ennuis judiciaires, le premier disait au second : "On va parler de ça à Jean-Louis." Lors d'un autre appel, M. Maloberti indiquait : "Jean-Louis arrive, je lui en touche deux mots."
Selon les documents versés au dossier disciplinaire de M. Voirain, M. Moinard avait indiqué à la Cour de cassation que, d'après lui, il n'y avait pas lieu d'engager de poursuites contre le magistrat - alors chef de la section économique et financière du parquet. Suivant l'avis de M. Moinard, la Cour avait, le 9 décembre 1992, renvoyé le dossier au juge de Bobigny. Courant 1993, ce dernier avait, conformément aux réquisitions de M. Moinard, clôturé son enquête par un non-lieu. Interrogé le 3 juin par Mmes Prévost-Desprez et Simeoni sur cet épisode, M. Voirain a concédé qu'il avait noué des relations avec M. Maloberti, domicilié dans la même rue que lui, à Villemomble et à qui il aurait prodigué des "conseils commerciaux". Le magistrat a précisé que dès 1992, M. Moinard lui avait "demandé des explications" concernant ses relations avec M. Maloberti. "Je lui ai dit que comme voisin, il m'arrivait de passer prendre l'apéritif", a-t-il ajouté.
Les juges ont aussi découvert, dans le dossier de la DSJ, un rapport de 1997 intitulé "Liens de M. Voirain avec un repris de justice". Le nom du magistrat figurait dans l'agenda de Jean-Michel P., un malfaiteur arrêté en France à la demande de la justice danoise. Celui-ci était accusé d'avoir participé, avec quatre complices, à un hold-up commis en juin 1995 à Arhus au cours duquel un policier avait été tué. Un mois plus tard, le suspect avait été arrêté et mis en examen par un juge de Bobigny, Baudoin Thouvenot.
Selon le rapport rédigé en septembre 1997 par le procureur de Bobigny, Jean-Paul Simonnot - et transmis au procureur général de Paris puis à la chancellerie -, dès l'arrestation du malfrat, M. Voirain aurait révélé "spontanément au magistrat instructeur connaître Jean-Michel P.". "Il [a] entretenu des relations amicales avec Jean-Michel P. qu'il tutoie, ainsi que son amie", ajoutait le rapport. M. Voirain avait sympathisé avec le malfaiteur - condamné dans l'affaire du braquage par la cour d'assises de Bobigny en 2000 - au milieu des années 1980, à l'époque où il était substitut à Meaux (Seine-et-Marne). Jean-Michel P. avait été poursuivi devant ce tribunal pour vols de véhicules et utilisation de chèques volés.
TÉMOIN DE MORALITÉ
Avant son procès aux assises, Jean-Michel P. avait même songé à faire citer son ami Jean-Louis Voirain devant le tribunal comme témoin de moralité : "Cette perspective est extrêmement préoccupante", notait M. Simonnot dans son rapport. Au cours d'une perquisition menée chez M. Voirain en février, Mme Prévost-Desprez a découvert des vestes de cuir qui, selon le témoignage des propres filles du magistrat, avaient été offertes par Jean-Michel P. Lors de son interrogatoire du 3 juin, M. Voirain a assuré n'avoir "eu connaissance de toutes les condamnations" de Jean-Michel P. que récemment, "lors de [son] audition par l'inspection générale des services judiciaires".
Le dossier disciplinaire évoque aussi l'affaire de la MNEF : en 1999, M. Voirain avait été accusé par un imprimeur d'être rémunéré par un faux facturier à qui il aurait offert une "protection". Interrogé par les juges Armand Riberolles et Françoise Néher, M. Voirain avait admis avoir donné quelques conseils mais contesté avoir été payé. Il n'avait pas été mis en examen, mais son audition suscita trois rapports du procureur général, Alexandre Benmakhlouf, au garde des sceaux, les 22 octobre 1999, 29 novembre 1999 et 19 janvier 2000. M. Benmakhlouf s'était lui-même appuyé sur les synthèses rédigées par le procureur de Bobigny. Pourtant, lorsqu'il a été interrogé par la juge Prévost-Desprez, en février, M. Simonnot a assuré ne pas avoir été informé, en 1999, de l'implication de M. Voirain dans le dossier de la MNEF.
Les juges ont aussi versé au dossier judiciaire un fax adressé par le parquet général à la chancellerie le 19 février - soit huit jours après l'incarcération de M. Voirain - : il s'agit de la copie du procès-verbal d'audition de M. Voirain, le 9 mai 2001, dans l'enquête sur les ventes d'armes vers l'Angola. Il avait été questionné par la brigade financière lorsqu'il était apparu que l'Association professionnelle des magistrats (APM, droite), dont il fut le secrétaire général, avait été financée par la société de Pierre Falcone, l'homme d'affaires au cœur du dossier.
Nommé chevalier de la Légion d'honneur en janvier 2002 sur proposition de l'Elysée, M. Voirain avait été, en décembre 2002, proposé par le ministre de la justice pour le poste prestigieux d'avocat général à la cour d'appel de Paris. Mais le conseil supérieur de la magistrature avait émis un avis négatif.
Fabrice Lhomme
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"On n'a peut-être pas voulu voir"
Interrogé par Le Monde, Alexandre Benmakhlouf a indiqué qu'il réservait ses réponses aux juges d'instruction, précisant toutefois n'avoir "jamais eu l'occasion de connaître personnellement Jean-Louis Voirain". "La cour d'appel de Paris regroupe de nombreux magistrats ; pour les notations, je m'en remettais aux propositions des procureurs", a ajouté l'ancien procureur général de Paris (de 1996 à 2001). Marc Moinard, procureur de Bobigny entre 1991 et 1995, a concédé que, "à l'époque, on n'a peut-être pas voulu voir ce qui semblait inimaginable, à savoir qu'un magistrat pouvait être malhonnête". "Il y avait eu quelques soupçons concernant M. Voirain, mais j'imaginais qu'il avait seulement commis des maladresses. Avec le recul, je me dis que je me suis fait avoir", a regretté M. Moinard. Jean-Louis Nadal et Jean-Paul Simonnot, respectivement procureur général de Paris et procureur de Bobigny, n'ont pas souhaité s'exprimer.
• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 13.06.03
A propos des trois hauts magistrats qui seront entendus pour comprendre la mansuétude dont Jean-Louis Voirain a bénéficié malgré plusieurs alertes
Alexandre Benmakhlouf
Actuellement Premier avocat général à la Cour de cassation, Alexandre Benmakhlouf, fut procureur général de Paris de 1996 à 2001. Il fut nommé a ce poste par Jacques Toubon en pleine explosion des affaires de détournements de fonds et de commissions occultes en Ile-de-France.
Fidèle des fidèles, il fut membre du Cabinet de Jacques Chriac, Premier Ministre de la première cohabitation de 1986 à 1988. Il fut ensuite conseiller juridique de Jacques Chirac à la mairie de Paris (1985-1991) puis directeur de cabinet de Jacques Toubon, ministre RPR de la Justice, de 1995 à 1996.
Comme Jean-Louis Voirain, Georges Fenech (député UMP, affaire Falcone), Alain Terrail (calembourg raciste), Jean-Louis Herail (affaire Falcone) et Yves Bot (actuel procureur de la République de Paris), Alexandre Benmakhlouf est un ancien du bureau de la très doitière APM (ex-secretaire général adjoint), impliquée dans plusieurs scandales (d"ordre financier ou raciste).
Sa propre épouse fut salariée du célèbre office des HLM des Hauts-de-Seine, embauchée par Didier Schuller, dont il fut une relation. Si l'on en croit certaines sources judiciaires (Le Parisien, 15 décembre 2000), le fils du procureur Benmakhouf aurait été engagé en janvier 1995 comme chargé de mission auprès du maire de Paris Jacques Chirac.
Il put donc diriger, en toute impartialité, l'action publique dans les affaires des HLM de Paris et des Hauts-de-Seine, du RPR et de la Mairie de Paris.
Devant le tollé suscité par les réquisitions de nullité de la procédure engagée contre Xavière Tiberi le 8 novembre 2000 (emploi présumé fictif au Conseil général de l'Essonne) et des réquisitions de remise en liberté de l'ancien ministre RPR Michel Roussin le 5 décembre 2000, Alexandre Benmakhlouf donna sa démission en décembre 2000.
Il est aujourd'hui Premier avocat général auprès de la Cour de cassation. Il a été élevé au grade d'Officier de la Légion d'Honneur à la promotion du 1er janvier 2003.
Jean-Louis Nadal
Comme Procureur général auprès de la Cour d'Appel de Paris, Jean-Louis Nadal joua un rôle clé dans la reconnaissance de l'immunité pénale de Jacques Chirac. Dans ce cadre, il s'opposa à son subordonné direct Jean-Pierre Dintilhac, Procureur de la République de Paris, qui estimait "possible en droit" la convocation de M. Chirac chez le juge d'instruction.
Marc Moinard
Marc Moinard a été nommé par Jacques Toubon, en 1995, directeur des Affaires criminelles et des Grâces au ministère de la Justice. Il fut a ce titre qualifié de grand ordonnateur des enterrements judiciaires par le Canard du 3 septembre 1997. En 1994, magistrat à Bobigny comme Jean-Louis Voirain, il fit parti d'un groupe (surnommé le gang de Bobigny selon le Canard) associant Michel Barrau, alors premier substitut du procureur de Bobigny, qui s'illustra face au juge Halphen après sa nomination comme procureur de la République de créteil (Michel Barrau a été récemment nommé Procureur général près de la Cour d'appel de Toulouse en pleine affaire Alègre).
Références:
Le meilleur avocat du RPR est un procureur - Canard Enchainé - 03/09/1997
http://forums.transnationale.org/viewtopic.php?t=144
Halphen victime d'un cinquième coup bas - Canard Enchainé - 19/02/1997
http://forums.transnationale.org/viewtopic.php?t=144
Alexandre Benmakhlouf: Le Cheval de Caligula - Canard Enchainé - 31/07/96
Nouveaux éléments à charge dans l'enquête sur le magistrat Voirain
AFP | 06.09.03 | 12h31
Les enquêteurs chargés de l'affaire sur le magistrat Jean-Louis Voirain, mis en examen et écroué depuis le 11 février pour "trafic d'influence", ont mis au jour de nouvelles interventions présumées du substitut en faveur de ses proches, a-t-on appris samedi de source proche du dossier.Dans un compte rendu d'enquête rédigé fin juillet, les policiers énumèrent les différentes "anomalies" relevées dans des dossiers dans lesquels M. Voirain est intervenu directement ou indirectement lorsqu'il était substitut au parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis).Alors que dans la majorité des cas mis en exergue, ses interventions visaient à obtenir des décisions favorables pour ses amis ou à minimiser, d'une manière ou d'une autre, les charges retenues à leur rencontre, les enquêteurs ont relevé un dossier d'une autre nature. Il concerne un chef d'entreprise qui se voyait reproché un dépôt de bilan avec des impayés non-frauduleux au préjudice d'une société dont le dirigeant était par ailleurs associé avec un proche de M. Voirain. Sur instructions expresses de M. Voirain, le chef d'entreprise a été placé en garde à vue avant d'être placé en détention provisoire suivant ses réquisitions. Surpris de ce placement en détention que rien ne semblait justifier, un policier a cependant sollicité un entretien auprès du procureur adjoint de Bobigny. Ce dernier a indiqué qu'il allait régler le problème et le chef d'entreprise a été libéré dès le lendemain. Sollicité par l'AFP, l'avocat de M. Voirain n'a pu être contacté.Dans leur rapport, les policiers énumèrent également les interventions présumées du magistrat en faveur de différentes personnes, parmi lesquelles le chanteur Jean-Luc Lahaye. Face aux policiers, ce dernier a reconnu qu'il connaissait M. Voirain mais a affirmé ne l'avoir jamais sollicité. Interrogé sur d'éventuels avantages qu'il aurait procuré au magistrat, il a notamment raconté l'avoir invité à un meeting de l'UMP au Bourget car le magistrat lui avait fait part de son souhait de rencontrer des personnalités politiques qui pourraient appuyer sa candidature à un poste d'avocat général à la cour d'appel de Paris. Depuis plusieurs mois, les juges d'instruction Isabelle Prevost-Desprez et Xavière Siméoni tentent de comprendre pourquoi M. Voirain a toujours été bien noté et n'a jamais fait l'objet de poursuites disciplinaires en dépit de plusieurs incidents dont certains étaient connus de la hiérarchie judiciaire.Fin juillet, les anciens ministres de la Justice Jacques Toubonet Marylise Lebranchu (2000-2002) ont été entendus comme témoins dans ce dossier.
Rédigé par : Admirateur éperdu | 28 août 2008 à 13:18
@Véronique
"ps : dans l’émission, je ne le croyais pas ! Philippe ne porte pas de cravate… chemise blanche à la BHL.
Je pense que par délicatesse, Philippe ne souhaitait pas faire ombrage à la cravate d’Eolas."
J'ignore le pourquoi du comment du comportement de votre cher PB, mais, pour ma part, je pense qu'il est sain de ne pas être prisonnier de ses habitudes et de prendre des vacances de la cravate quand les circonstances le permettent.
A quand une cravate donc, pour BHL ?
Ceci dit, je comprends fort bien vos explications concernant le souci que l'on peut avoir de ne pas faire de l'ombre à autrui par sa seule tenue. Il m'est arrivé moi-même d'enlever un collier que j'avais choisi de porter car, pour moi, fétiche à l'occasion de certaines prestations, et de le mettre dans mon sac sur la seule remarque d'une collègue qui me faisait observer qu'elle n'osait plus mettre le sien qui ne lui paraissait pas supporter la comparaison. Je l'ai cependant rassurée sur ce point et j'ai ensuite confié le sac au vestiaire tenu par l'ambassade du Japon à Luxembourg qui m'a rendu mon sac avec... mon collier et le... même collier à l'intérieur, ce qui n'a pas été le cas du bijoutier auquel je l'ai par la suite donné à renfiler.
Ayant porté l'indélicatesse du professionnel à la connaissance de la gendarmerie, facture et photos à l'appui, le jeune gendarme qui a reçu ma plainte n'a rien trouvé de mieux que d'appeler immédiatement le bijoutier au téléphone, lequel lui a dit que si mon collier ne paraissait plus être le même (longueur notamment, mais aussi qualité de certaines perles restantes et fermoir etc..) c'était tout bonnement dû au renfilage qui l'avait raccourci (de quatre perles, dont j'éviterai de vous donner le diamètre !!). Mon courrier à l'adresse du parquet est resté avec le collier. Fin de l'histoire !
Depuis cependant, je ne le porte plus du tout parce que psychologiquement je ne peux pas !!
Rédigé par : Catherine JACOB | 28 août 2008 à 09:53
Bonsoir,
A quand un "post" sur le renvoi devant les juges du procureur Montgolfier.
Les couteaux sont sortis depuis longtemps et l'utilisation de la justice pour régler des comptes fait désordre. Marc Cimamonti avait déjà tenté, il y a quelque temps, de régler son compte à ce gêneur... Pourtant, le patrimoine de cette famille de magistrat mériterait qu'on s'y intéressa très sérieusement !
Triste société qui branle de toutes parts...
Oui, Philippe, ce serait agréable de vous lire sur ce sujet.
Bonne soirée
Marc
Rédigé par : Marc Fievet | 27 août 2008 à 23:19
@ Admirateur Eperdu
"Lisez donc le portrait qu'en avait fait un journal aussi subversif que Le Point (...)"
Je viens de lire l'article du Point. Un modèle d'un genre journalistique. Vous savez, cet exercice d'information qui consiste à synthétiser (recopier) dans le même texte des PV d'auditions et un dossier établi par l'attachée de presse du tribunal pour faciliter le travail de rédaction des journalistes.
Pascale Robert-Diard est chroniqueur judiciaire. Dans son blog, elle écrit des comptes-rendus d'audiences. Elle ne se cache pas de leur donner une touche plus personnelle (*).
Extrait du billet de PRD du 15 avril:
"(...)Un juge corrompu, un membre du parquet-représentant-la-société-et-l’ordre-public, qui plus est à un grade élevé, on imagine le tableau. Tout juste si on n’a pas déjà aiguisé la lame.
Un homme tout gris aux cheveux tout blancs est à la barre. Il a 64 ans.(...)"
Le procès, c'est l’espace-temps où l'homme est en chair et en os, dans ses nudités. Il est là, implacablement présent, sous le regard du chroniqueur. Sans les PV et sans les dossiers de presse.
Le magistrat dévoyé du Point a 64 ans. Il est tout gris avec des cheveux tout blancs.
C'est de ce point de vue que PRD nous raconte son histoire, et dessine son portrait.
Voilà tout.
(*)cf. une émission du 2 juillet dernier sur le site "Arrêt sur images" animée par Daniel Schneidermann et consacrée aux blogs judiciaires, qui réunissait PRD, Eolas et...Philippe Bilger)
ps : dans l’émission, je ne le croyais pas ! Philippe ne porte pas de cravate… chemise blanche à la BHL.
Je pense que par délicatesse, Philippe ne souhaitait pas faire ombrage à la cravate d’Eolas.
Rédigé par : Véronique | 27 août 2008 à 08:25
@Véronique
Ah ce portrait de Voirain fait par Pascale Robert Diard... qui semble vous avoir touché....
Le pôvre aurait pu dire le lecteur qui découvrait le "petit chose" sous la plume un brin démago et compassionnelle de la "petite soeur des magistrats".
Sauf que d'autres journalistes n'avaient pas le même avis sur Voirain...
Sauf que des magistrats n'avaient pas autant d'ingénuité sur ce zozo qui aurait dû tomber depuis bien longtemps.
Lisez donc le portrait qu'en avait fait un journal aussi subversif que Le Point (défense de rire) avec comme titre "Itinéraire d'un juge dévoyé" si je me souviens bien et qu'un internaute malicieux et un tant soit peu perfide a rajouté sous le portrait qu'en avait fait PRD...
Heureusement que certaines personnes ont compris et la tisane tiède que nous a servi PRD a eu du mal à passer ; mais c'était bien tenté...
Lorsque le pédophile Joubrel, ex. membre du CSM s'est fait pincer on nous a servi la même tisane tiède : le pôvre avait des difficultés dans son couple...
Lorsque Hontang s'est fait piquer en allant au claque avec une CB volée, lui le spécialiste de la déontologie chez les magistrats a été présenté comme "un magistrat exceptionnel" : sauf que l'enquête du CSM a démontré le contraire...
Je ne parierai pas que pour le magistrat de Montpellier, on ne découvre lors d'une enquête un peu plus fouillée qu'il n'a pas dérapé qu'une fois...
En lecteur échaudé, j'ai appris à me méfier... et à ne pas croire la 1ere version surtout quand ça concerne des magistrats qui dérapent !
Rédigé par : Admirateur Eperdu | 26 août 2008 à 22:29
Pourquoi ne pas citer le nom de ce magistrat présumé innocent ?
Parce qu'il est magistrat ?
Combien d'innocents sont jetés en prison, avec leur identité connue de tous, et qui ressortent innocentés ?
Rédigé par : bruno | 26 août 2008 à 18:35
Est-ce que vos collègues dont le quotidien régional annonce qu'ils vont devoir écourter leurs vacances pour accueillir leur garde des Sceaux, vendredi prochain, vont s'éclater eux aussi à l'occasion de la prestation de serment de six auditeurs ainsi que de l'inspection de la 'prison pilote' de Metz-Queuleu ??
Rédigé par : Catherine JACOB | 26 août 2008 à 18:08
Cher Mr Bilger
Lisez ce petit livre riche d'information et trop peu commenté, publié à l'automne dernier, qui s'intitule "La société de défiance". Tout y est statistiquement et comparativement démontré en se référant au rapprochement d'enquêtes d'opinion transnationales. La défiance des Français à l'égard de leurs institutions et de leurs concitoyens comme leur tolérance complice à l'égard de l'incivisme et de l'absence d'intégrité, qui sont pourtant à l'origine de cette défiance généralisée...
Rédigé par : Guzet | 26 août 2008 à 17:29
Bonjour,
Que dire de cela?? Je n'en reviens pas!
je n'étais même pas au courant.
SOLIDARITE AVEC ERIC DE MONTGOLFIER.
où va la justice?
Charlotte De Langhe
25/08/2008 | Mise à jour : 16:33 | Commentaires 107 .
Crédits photo : AFP
INFO LE FIGARO - Le procureur de la République de Nice est soupçonné d'avoir contribué à maintenir abusivement en détention Jean Herrina, alias «le Sultan», un célèbre voleur de bijoux.
Les juges d'instruction de Lyon ont décidé, lundi, de renvoyer le procureur de la République de Nice, Eric de Montgolfier, devant le tribunal correctionnel, près de huit mois après sa mise en examen pour «atteinte à la liberté individuelle» dans une affaire de détention arbitraire.
En juin, le parquet de Lyon avait requis le renvoi en correctionnelle du magistrat, soupçonné d'avoir contribué à maintenir en détention un voleur de bijoux mondialement connu : Jean Herrina.
Duval Uzan
Rédigé par : Duval Uzan | 26 août 2008 à 08:11
Au contraire de vous, Philippe, et en total accord avec jean-Dominique Reffait, je pense que l'intégrité des magistrats est discutable, je pense que ce n'est pas nouveau et je parle d'expériences multiples glanées ici ou là, au fil des conversations, sur une trentaine d'années.
C'est un fait caché car les institutions considéraient et considèrent toujours que leur pouvoir et leur légitimité implique aucune mise en cause. Est-ce une bonne façon d'agir pour la société, là je n'ai pas d'avis. Par contre je sais que même les magistrats se laissent convaincre de l'intégrité par nature de leur corps, ils en oublient le doute or l'homme est l'homme.
Cette volonté de protéger les institutions a fait que le sujet restait confidentiel même en cas d'emprisonnement.
Ainsi il ne me semble pas que la condamnation à la prison d'un conseiller à la Cour d'Appel qui se faisait payer l'acquisition de son logement par des personnes du milieu lillois ait donné lieu à du battage médiatique, histoire que je m'autorise à relater car elle a été rendue publique dans un article amusant du Monde qui visait non pas le magistrat mais les relations entre le milieu et des politiques dans une démarche à arrière-pensée électorale.
De telles histoires et notamment celles d'abus de pouvoir de magistrats j'en connais de sources non contestables, ayant plus l'enrichissement personnel comme visée que celle ludique de J-D R. Plut au ciel que les magistrats ne soient qu'épicuriens !
Rédigé par : Jean-Marie | 25 août 2008 à 12:20
"Où le peuple est trop souvent appelé à le mal juger".
La réciproque n'est elle pas la cause de ce que vous déplorez ?
Rédigé par : mike | 25 août 2008 à 10:01