Je sais, le garde des Sceaux est souvent invitée sur ce blog mais après tout n'est-ce pas normal puisque celui-ci traite essentiellement de justice ?
Le Monde et TF1 nous ont appris récemment que Rachida Dati s'était rendue à la maison d'arrêt de Metz-Queuleu pour y "répondre aux critiques sur "l'incohérence" de sa politique pénale" et pour constater l'action d'une remarquable directrice, Sophie Bleuet, qui a réussi à mettre en oeuvre depuis longtemps une séparation radicale entre les prévenus (pas encore définitivement condamnés) et les condamnés définitifs.
Sur ces points, j'avais soumis à la réflexion les deux billets "Une prison qui bouge" et "L'équivoque carcérale".
Au cours de sa visite, le ministre, selon le journaliste Nicolas Bastuck, n'a rien perdu "de son ardeur répressive". Qu'on en juge. A un détenu qui déplore le manque d'intimité dans les cellules, elle réplique : "Tenez-vous à carreau, et vous serez chez vous, libre, avec une chambre et des toilettes séparées. La prison, ce n'est pas l'hôtel".
Je devine ce que d'aucuns pourraient reprocher à cette verte semonce. De la familiarité, de l'autorité facile, une réprimande un tantinet démagogique ?
Pour ma part, je l'approuve totalement, je la trouve courageuse et elle tranche avec la langue de bois de l'humanisme correct et lénifiant.
Du courage, il en faut en effet pour braver la bienséance qui consisterait plus à plaindre les modalités de détention qu'à morigéner celui que sa conduite a entraîné là. N'importe qui trouverait plus gratifiant de se la "jouer compassionnel", en vertu de cette inévitable tendance qui fait s'apitoyer sur le sort même de celui qui a été justement sanctionné. J'apprécie que Rachida Dati ne se soit pas sentie ligotée dans son expression et ait pris le parti d'une parole vraie voire brutale, mais porteuse d'une éclatante évidence.
Sans doute suis-je excessivement sensible à ce type d'affirmation qui vient déchirer les mille subterfuges dont dispose une pensée pour éviter la clarté parfois dangereuse. J'aime trop, parce qu'ils sont rares, les propos de responsables politiques qui ne tournent pas autour du vrai mais s'y attachent directement sans fioritures. On est probablement trop habitué à la convention d'un langage officiel courtisan ou creux pour s'enthousiasmer ainsi de ce qui devrait être une règle, dans le monde du pouvoir comme dans tous les univers professionnels. On ne masque pas ce qu'on a à dire : on le dit.
Quel bonheur, aussi, une fois acquise la nécessité d'une réforme pénitentiaire de fond, d'entendre si vivement rappelé aux prisonniers le poids de leur responsabilité dans la création de leur infortune ! Cette injonction, loin d'être contradictoire avec l'exigence d'humanité, les aménagements futurs et le rôle du contrôleur général, m'en semble au contraire un utile complément. Pour que la prison ait du sens, il convient aussi que le détenu n'entende pas sans cesse qu'il n'y est pour rien, que la société est seule coupable et qu'il mérite plus d'être plaint que traité en homme, en adulte.
Rachida Dati a eu raison, dans cet échange singulier, de souligner que l'enfermement est, D'ABORD, le châtiment d'une liberté dévoyée.
Au vu du troisième homicide en cellule, je dirais avec une pensée emprunte de clarté que "la prison, ce n'est pas l'hôtel", non, la prison, c'est le crime et la mort.
Rédigé par : Mehdi Yazi-Roman | 13 septembre 2008 à 23:37
Madame Dati va-t-elle répondre à la famille de ce détenu égorgé à Rouen, si jamais elle avait le courage de la rencontrer, que "la prison ce n'est pas l'hôtel" ?
Rédigé par : Mussipont | 13 septembre 2008 à 17:13
La question n'est pas de savoir si l'on doit obliger les condamnés à être seuls en cellule. La question est de savoir s'ils peuvent choisir eux-même d'être seuls ou pas.
Cela est théoriquement le cas pour les seuls détenus en attente de jugement, mais il semble que rien n'est fait pour leur faciliter la demande !
Sans compter les cellules ou ce n'est plus 2, mais 3 voire 4 détenus par cellule... ou même 6 si j'en crois certains témoignages.
Rédigé par : ElDesdichado | 12 septembre 2008 à 23:03
Soit, elle est "vache", et ça vous plaît.
Pourquoi pas ?
Si d'aventure un jour vous veniez aussi à être incarcéré (si, si), je vous souhaite toutefois qu'aucune parole de ministre ne vienne couvrir de facto des actes qui ont peu à voir avec la République, même quand celle-ci est punitive.
-
Il y a une évidence relayée à l'envi, et sans doute plus encore après la mort d'un détenu égorgé par un autre,
évidence selon laquelle il faudrait être seul en cellule.
Moi qui suis resté 6 ans, je vous l'affirme : on devient moins fou avec un codétenu que seul.
(et tous les détenus ne s'entreviolent pas, pas plus que vous-même, le détenu n'est pas moins humain que le commentateur du blog de Bilger).
Rédigé par : olivier-p | 12 septembre 2008 à 11:59
Les familles des soldats tués en Afghanistan se rendent là-bas dès ce soir, invitées par l'Armée ... Pour y faire quoi? Nul ne sait vraiment. Au nom de quoi? Nul ne sait davantage ... Si elles s'y rendaient à leurs frais, discrètement, pudiquement, pour se recueillir, voir, comprendre, rencontrer les habitants, leur apporter quelques livres et crayons pour leurs enfants, tout ce qu'on voudra ... certes, il n'y aurait rien à y redire ... Mais là, officiellement, micros et caméras journalistes pour les accompagner, effet d'annonce, presque vindicatives, sûres de leur droit, jusque sur l'aéroport ... L'Armée pour leur servir de guide, se justifier ... Ainsi, l'épidémie victimaire qui sévit en notre pays depuis plusieurs années touche aussi les Armées ... Ce ne sont plus des soldats professionnels morts dans l'exercice de leurs fonctions, ce sont des victimes ... Mais victimes de quoi? de qui? ... De leur travail?... Ca laisse franchement dubitatif ... Elles vont porter plainte, pas loin d'ici là, saisir la correctionnelle et y envoyer Georgelin chef d'Etat-major et même Morin et Sarkozy, de fait, Chef des Armées, tout ce beau monde menotté pour ... pour ... pour ... je n'en sais rien ... homicide par imprudence, peut-être ... Le fond est dramatique mais la forme franchement guignol maintenant ... D'ici à ce qu'elles demandent repentance aux talibans et si ils sont bien assurés pour indemniser, il n'y a pas loin ... Je me permets ce billet car, fils de militaire, né dans un camp militaire, connaissant de nombreux militaires, plus d'un m'a dit que ça en devient franchement indigne et honteux que cette attitude et ces exigences des familles ... Je souscris entièrement et ajoute: ridicule.
Sans transition.
Rouen, maison d'arrêt. Il se tenait à carreau, on ne peut plus à carreau, ce jeune détenu voleur de poules, assassiné hier dans la cellule par son co-détenu givré du cerveau complet, il se tenait à carreau afin de sortir rapidement et de rentrer chez lui retrouver parents, femme et enfants ... Il vient de sortir rapidement.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 11 septembre 2008 à 20:57
Camarade bourgeois !!
Il me semblait qu'une peine de prison était une privation de liberté et non une humiliation ou une remise en cause de la dignité humaine de chaque détenu.
Pour un aperçu du vécu d'un détenu, je vous conseille vivement de pisser et de chier devant tous vos collaborateurs...
PS : Pour réaliser l'expérience, trouver une pièce de 9m2, inviter 3 ou 4 collègues du ministère public... Alors, on se sent à l'Hôtel ????
Rédigé par : Lenine | 08 septembre 2008 à 17:10
Je suis surpris que vous puissiez approuver les propos méprisants de Madame Dati envers un prisonnier. Qui a dit qu'une prison était un hôtel ? Privation de liberté, telle est la peine, ni plus ni moins ! Pas la peine de philosopher sur le gradient !
Je vous conseille de lire "Les murs de vos prisons" de Fabienne Maestracci. (Eh oui, encore une Corse ! )
Respectueusement.
Didier ROUTA Villanova
Rédigé par : ROUTA VILLANOVA | 03 septembre 2008 à 23:12
Demad d'it ! qu'on dit chez moi, Aïssa ! Mais à l'heure qu'il est ce serait plutôt "noz vat", vu qu'il faut que j'aille carrer la viande dans le torchon.
J'ten serre cinq et je vais fermer ma lourde, des fois que les chats fourrés viennent me faire du rif c'te noite.
(j'suis tout dépaysé d'un coup !)
Rédigé par : Erig le Brun de La Bouëxière | 03 septembre 2008 à 22:42
Mon cher ami Erig, c'est que je cause encore comme d'antan, mie, ça va trop vite le changement, j'ai plus vingt ans, même les euros que j'ai pas j'ai du mal à compter, suis officiellement limite seuil de pauvreté tel que décrit par le BIT en Suisse, si je paume dix sacs je bascule dans l'autre colonne, les déficits, le rien, écrivain français, soignant français, la daube, le mouroir, la langue verte que j'aurai, crève... Le franc me tenait encore par le colbac comme un cintre un vieux manteau, j'avais à bouffer un peu... J'ai jamais été aussi pauvre et miséreux que depuis ce jour où j'ai décidé d'être honnête, de plus voler, de plus mentir, de travailler... Mais depuis le progrès, le mini-traité, l'Euro et le Kosovo, la France d'en bas, hypermarchés, je les connais par coeur les variétés de nouilles et les patates du paysan clandestin du bled à côté au consommateur affamé, mie et les autres mies à la queue leu leu qu'on fait... Le dernier prend la carotte... sans parler de l'électricité et d'"escort" une fois par mois pour dégorger le pané... C'est les pires, ça, escort", sans pitié ces étudiantes et bourgeoises affamées, macach walou crédit, échéancier, cash, mais obligé, faut aller au sérieux, l'hygiène, pas choper une vérole d'infirmité, c'est le carré des indigents direct, suis infirmier un peu, j'en vois des vacheries et des sévères que tu sais pas d'où ça vient ni ce que c'est médical, le dico répertorie pas tout, on recense tous les jours, faut se méfier, peux me croire, pas la mettre n'importe où un oui un non, exiger certif récent d'un mois, tampons des docteurs et cartes avec photos, professions et vaccins à jour... C'est réciproque, soyent pas outrées les femmes, indignées, le chancre des mâles réapparaît lui aussi plus violent que jamais, les verges pourries ça regorge dans les dispensaires et l'hosto, plus personne se lave dans ce pays, font semblant, se méfier des plus parfumés, des Julio bien coiffés dents blanches, des bobos... Pourris par le bas et ça empoisonne nos dames sans le dire... Même les mains, pire les mains, on devrait faire comme en Chine, jamais se la serrer la paluche, pas se toucher, même à peine, les joindre sur son coeur et se pencher, s'incliner, bonjour madame, bonjour monsieur... Pas de transmissions croisées des germes, l'horreur, je les ai vus au microscopes, la paume d'un Rmiste et même celle d'une héritière à champagne, effrayant la jungle que ça grouille et que ça dévore et que ça se reproduit vite... Je me décontamine deux cents fois par jour les mains, j'ai un petit flacon planqué sur moi, pschit pschit discrètement, le dos tourné pour pas vexer... Il n'y a que les riches maintenant qui peuvent aimer quotidiennement en toute sécurité, sérénité entre eux et même se décontaminer mutuellement ouvertement entre eux avant le coït, savoir vivre, miiiiiss, yes siiiiir... ils ont évolué depuis Louis 14, ils chiaient dans les couloirs à cette époque, pas de toilettes comme on connaît, même à côté, la Bastille c'était plus propre, Sade a témoigné, la galerie des Glaces le merdier diarrhées que ça devait puer là-dedans, ils glissaient là-dessus, se fracturaient, la grandeur de la France wouarf ! Le Lever... Ils chiaient où, le roi et la Maintenon quand ils se levaient... Dis donc... le grand siècle... Teulé nous apprend qu'en Auvergne, famine alors, les femmes misère jusqu'au bout tuaient et mangeaient leurs enfants, vrai, des cannibales ils étaient devenus sous le 14 des Louis, pendant qu'à Versailles on chiait partout par terre car ils avaient pas les chiottes encore, s'essuyaient avec les rideaux certains mesquins aristos, histoire d'emmerder la Toinette et sa clique... Je me demande si ça a beaucoup changé depuis... Je m'égare, je trouve, et long... Pb devrait nous faire un peu de pub, tiens, on a besoin de bouffer nous aussi, les couv' de mon "Plaidoyer" et "Henry Crotter" mon préféré seront pas de trop ici ; les autres aussi qui publient qui animent fixe au poste son blog, j'en connais ici... Et ses frangins, le François et le Pierre qui sont cool aussi, vois pas leurs bouquins ici, pas de justice vous le dis, j'aime pas ça l'injustice, les siens sont sur leurs blogs... Réci-proc' ! Quant au flic la Corse, m'en fiche, mes soucis priorité... Seulement tu réfléchis mal, si ils virent celui-là c'est pour y mettre à sa place un plus larbin et tordu, tu vois... Pareil chez toi la Bretagne, ils te débarrasseraient de tous les PB non Bretons et kiffent les Bretons pour t'y coller tous les morback Fouquier-Tinville encore moins Bretons et détestent la Bretagne basse, Haute et même Rennes et Nantes et Tourniquet et Brest et Charles-de-Gaulle qu'a perdu son hélice en août, encore, secret défense, personne sait à part moi, en rade vu qu'il faut le réparer encore, tourne pas rond le nucléaire, encore un coup comme ça et on le donnera aux Hindous qu'en voudront peut-être même pas, tiens... pas gagné, faut peser pour contre, toujours... Ou alors, la Révolution... Mais gaffe, ils ont pas oublié la graisse fondue, c'est toujours dans les tiroirs cette manière de civiliser, c'est vicieux les Lumières...
Bonjourno a tutti... C'est comme ça qu'on dit salutation en breton ? Non ? Ben tant pis... Bonjourno quand même, toi-même...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 03 septembre 2008 à 19:24
Ce qu'on rate comme exploits quand on ne consulte plus ses flux RSS !
La France est régulièrement condamnée pour les conditions de détention inhumaines dans ses prisons / maisons d'arrêt / commissariats / dépôts dans les palais de justice / etc.
Les détenus (dont bon nombre ne sont même pas condamnés) sont brimés, racketés, tabassés, violés, et apparemment même victimes d'actes de cannibalisme de leurs codétenus (un cas rare, mais soit).
Et quand un d'entre eux se plaint de devoir chier et pisser devant tout le monde, quand il se plaint de perdre toute intimité, quand il se plaint que la prison le déshumanise, quand il explique en somme qu'il est traité comme un animal en cage, tout ce que trouve à répondre la ministre des paillettes Dior est "bien fait pour ta gueule" ?
Sans parler des hauts magistrats qui, du haut de leur estrade, applaudissent des deux mains en parlant de "courage" pour décrire la plus basse forme de populisme qui soit. On aurait attendu tellement mieux de la part de quelqu'un de cette trempe ...
Quand on entend ça, comment ne pas penser à Alain Marécaux, innocent d'Outreau, qui n'a été libéré au bout de 98 jours de grève de la faim que parce que sa vie était en jeu (il ne pouvait apparemment même plus bouger ses jambes, d'après son témoignage devant la commission d'enquête parlementaire), après trois séjours en hôpital psychiatriques et de multiples tentatives de suicide.
Lui aussi, Monsieur Bilger, auriez-vous voulu qu'on lui dise : "Tenez-vous à carreau, et vous serez chez vous, libre, avec une chambre et des toilettes séparées. La prison, ce n'est pas l'hôtel" ?
Et après les mêmes se lamentent que le peuple veuille assister à la décapitation publique des magistrats...
Rédigé par : Vivian | 03 septembre 2008 à 16:44
Aïssa, mon ami, comment faites-vous donc, en 2008, pour parier "10 sacs" ? Qu'est ce que ça fait dix sacs en euros ? En nouveau francs, ça faisait cent... Un sac étant une pièce de dix. Je me souviens quand enfant j'ai découvert le sens de ces expressions argotiques comme j'aimais en user devant mes parents et comme cela les agaçait... Dix sacs, cent sacs, vingt briques... C'est fini, on ne peut plus dire tout ça depuis qu'on paye en eurodollars... Peut-être parlera-t-on bientôt en "bucks" : "Gimme ten bucks, dude..." comme les Américains, ou en piastres comme les Québécois (1 piastre=5 dollars)...
Quant au flic de Corse, Sarkozy a bien fait de le virer, il faisait trop de tort au mouvement indépendantiste. S'il pouvait aussi nous débarrasser de tous les flics de Bretagne...
Rédigé par : Erig Le Brun de La Bouëxière | 03 septembre 2008 à 10:38
Je parie dix sacs contre un que le prochain billet de PB traitera de ce haut fonctionnaire délégué à la sécurité en Corse que le gouv' vient de limoger car il a laissé, le sagouin! des bandites Corses squatter la maison de l'ami Christian Clavier... Faites sauter la Préfecture, d'accord, mais pique-niquer sans autorisation dans le jardin de l'ami Clavier, ça non !... Heureusement que Christian Clavier n'était pas parmi les spectateurs de Carcassonne, ce jour-là, on aurait, sûr, limogé l'Armée française entière... Okaaaaaaayyyyyyyyyyy!!!!!
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 02 septembre 2008 à 21:02
Il fut des personnes détenues reconnues plus tard innocentes, il en est peut-être encore, c'était scandaleux ce le serait aujourd'hui. Quant à l'immense majorité des personnes détenues, c'est un manquement à la loi qui les y a mené. Pour les récidivistes,c'est "un incident de travail" prévisible lorsqu'ils retombent, me disaient-ils. Ils connaissaient les conditions de détention et ne protestent pas, c'est le prix à payer. Le plus souvent en bons professionnels de la délinquance, ils se montrent des détenus modèles, c'est la recette des remises de peines. Ainsi donc la réponse de R.Dati au détenu me semble pertinente. Un bémol d'importance, améliorer les conditions de détention s'avère urgent. Privation de liberté, oui ; dans un milieu dégradant et indigne, non ! La fonction du personnel de la pénitentiaire serait moins pénible.
Rédigé par : francis | 02 septembre 2008 à 19:00
On vient de libérer ce psychologue de Fleury-Mérogis que ce dingue aurait tué, c'était certain... Rachida rapplique, normal, c'est son job, fait nuit, tout le monde rassuré, sain sauf, elle fait le tour, constate, félicite puis journalistes, presse, télé, radio, normal encore, l'info, le fait est rare, grave, l'état des prisons, les malades mentaux en prison, la surpopulation...
Question de la presse : "Madame Dati, madame Dati, est-il vrai que vous êtes enceinte ?... Un heureux événement...".
Là, sur le perron de Fleury, minuit, sirènes hurlantes, GIPN a côté, coups de feu, ambulances, projecteurs... On croit rêver... Et l'info absolue à glaner, là, maintenant, priorité, c'est: "Etes-vous enceinte, madame la ministre ? êtes-vous ...?" Je vous le dis, de la graisse fondue, les détenus, comme à Nantes, les Lumières, Droits de l'Homme... Ils feraient brûler toutes les prisons, les taulards, qu'on se précipiterait dare micro caméra stylo: "Madame la ministre, médèèèème, êtes-vous, êtes-vous enciiiiiiinnnnnte ? Médèèèèème, le peuple a droit de savoir ce qui se passe.... information, priorité... Enciiiiinnnnte ou po enciiiiinnnnte ? Médèèèèème..." ... Quel buzz mes aïeux ! quel pays foutu !...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 02 septembre 2008 à 18:49
@mike
"Il n'empêche que l'on ne va pas en prison sans raison."
Le tout reste néanmoins que l'incarcéré ait effectivement à voir avec le crime ou le délit reproché et que ce dernier ne serve pas de pur prétexte à enfermer Pierre, Paul, Jacques, histoire de leur faire les pieds tout en rassurant le peuple sur sa propre efficacité !
Il faut donc non seulement une raison mais aussi une rime qui fasse que, par ex., incarcéré rime avec coupable avéré et non pas seulement présumé sur la base d'une expertise de femme de ménage intérimaire !
Rédigé par : Catherine JACOB | 02 septembre 2008 à 18:11
Je rejoins monsieur Bilger ; ne soyez point vaches avec Rachida Dati !
pas sur ce fil, voyons !!!!!
Sissi !
Rédigé par : cactus aime le mot dit | 02 septembre 2008 à 17:47
Et s'il ne s'agissait que de la plus terrible des langues de bois, celle qui emprunte le masque de la liberté d'esprit ? Celle qui a compris qu'il ne fallait pas hésiter à indigner les élites pour flatter le bon sens populaire ? Vous résistez à l'indignation facile de l'élite quand on remet en cause ce qu'elle décrète légitime de penser -ici, l'état des prisons en France est scandaleux - , bravo, il faut en effet exercer son esprit critique y compris et surtout dans les domaines qui semblent les plus incontestables, savoir se libérer de sa condition, s'extraire de soi-même, de ses réflexes professionnels, de ses préjugés, mais où cette émancipation vous mène-t-elle ? A adhérer, vous le magistrat, à l'idée selon laquelle les prisonniers n'ont pas le droit de se plaindre de l'état des prisons car ils sont coupables. Je salue votre démarche intellectuelle, je comprends ce qui a pu vous séduire dans le discours, mais je regrette la conclusion à laquelle elle vous mène mécaniquement. A ma connaissance, cela fait plus d'un siècle que l'on se plaint de l'état de nos prisons et plus d'un siècle aussi que personne n'a réussi à faire en sorte que cela aille mieux. Et je me demande pourquoi ? Peut-être parce que cette impuissance n'est pas innocente, peut-être parce qu'elle exprime un besoin de vengeance collective vis-à-vis de ceux qui ont enfreint les règles et à qui on inflige une deuxième peine, non écrite, non décidée par un juge ou un jury. Belle hypocrisie sociale, non ? Je sais que l'argument des droits de l'homme ne fait pas recette en la matière. En revanche, il me semble que la société n'a rien à gagner à maltraiter ses prisonniers. Mais cen'est que mon avis...
Rédigé par : aliocha | 02 septembre 2008 à 16:46
"(...) l'enfermement est, D'ABORD, le châtiment d'une liberté dévoyée".
Le terme de "châtiment" renvoie à l'idée, parfois dite religieuse, parfois dite morale, d'expiation du coupable par la souffrance. Il me semble que la Justice se limite quant à elle à prononcer des "sanctions". Aussi ai-je quelque mal à suivre votre argumentation.
Rédigé par : Variable | 02 septembre 2008 à 16:28
Après la lecture soigneuse de tous les commentaires, je persiste à être d'accord avec Monsieur Bilger.
L'intimité dans les cellules est souhaitable et "saint Badinter", lui non plus, n'a pas fait grand-chose pour améliorer la situation.
Il n'empêche que l'on ne va pas en prison sans raison.
Rédigé par : mike | 02 septembre 2008 à 12:30
@Yves D.
"Cependant, comme le souligne un autre commentateur, dans le cas d'espèce il s'agit avant tout de "communication" de la garde des Sceaux."
Je ne sais pas si méconnaître la différence entre personne condamnée et personne détenue à titre préventif vu que c'est aussi plus pratique à divers égards, est une si bonne méthode de communication que cela lorsque la tribune en est un établissement réputé 'pilote' eu égard à la mise en œuvre des normes européennes.
Pour ma part, je déplore le complet amateurisme politique de répliques cache-misère! Aux Ch....es le rédacteur de fiches!
@Daniel
"La prison n'est pas et ne doit pas être un lieu de brimade ni dégradant. "
C'est d'autant plus exact à mon sens, qu'encourager ainsi le voyeurisme des uns et l'exhibitionnisme des autres, tout en infligeant une atteinte à la pudeur des troisièmes et non pas seulement une atteinte à l'intimité des quatrièmes, n'est pas franchement une bonne idée eu égard à la prévention des sexualités dévoyées. L'administration pénitentiaire se déconsidère totalement à vouloir méconnaître cet aspect moralement absolument répugnant et qui n'est sans doute pas exempt quelque part d'un sadisme subreptice, de telles conditions de détention. Les impôts citoyens ne doivent pas servir à financer par la bande les pulsions perverses de certains, d'un côté comme de l'autre des barreaux! C'est inacceptable!
D'autant plus que certains germes sont volatiles. C'est donc également antihygiénique au possible, mais c'est bien connu: LES FRANÇAIS SONT SALES et c'en est une nouvelle preuve!
La prison c'est pas un hôtel de luxe? OK M'dame, mais c'est pas un cloaque non plus, sans compter que les germes c'est difficile à mettre en joue depuis un mirador, quand ça veut se faire la malle, ça passe sous la semelle des gardiens et de sa semelle à sa propre cuisine et ainsi de suite! Et ça trottine dans les deux sens!
@Aïssa
"Panpanculcul dit la Rachida, elle fait sa méchante miss, "tenez-vous à carreau, sir, et vous serez chez vous bol de café au lait et chiottes séparées à côté...". Patrick Dils s'est tenu à carreau pendant 15 ans... "
Je pense que c'est effectivement le bon commentaire dans ces circonstances!
@Erig le Brun de La Bouëxière
"Eh ben, il s'en trouve des humanistes en chambre, qui réfléchiront autrement quand les flammes des voitures qui brûlent viendront éclairer leur rue tranquille. Quand ce seront les petites vieilles de leur quartier qui n'oseront plus sortir."
Je pense qu'elles seraient déjà presque rassurées ces petites vieilles dès lors qu''on' s'abstiendrait de persévérer à financer l'installation dans leur rue de lupanars dont les clients assidus stationnent leurs véhicules sur les trottoirs, les contraignant ainsi à risquer leur vie quotidiennement sur la chaussée, ou même les agressant verbalement: "Qu'est-ce t'as là la vieille, t'es pas contente? Déménages tu s'ras tranquille et nous aussi!" , dans le seul but de permettre au locataire de la chambre de bonne de surveiller le trafic à l'abri des regards !!
@Daniel,
"J'aimerais que les magistrats qui ont tous pouvoirs pour nous y envoyer tout en exonérant des mafieux que souvent ils fréquentent dans les mêmes Loges et qui sont leurs "frères" puissent aller goûter eux aussi aux joies de la détention dans les conditions "offertes" aux prisonniers."
C'est quoi exactement cette histoire de Loges ?
Rédigé par : Le chameau blatère, la concierge débaltère... | 02 septembre 2008 à 11:39
@Marcel
Ça pourrait durer sans fin, mais c'est vous qui faites de la rhétorique en introduisant (si si, j'ai vérifié que ce n'était pas employé avant) le terme "d'inaliénable" pour justifier votre position. Si c'est de "confort" qu'il s'agissait, vous auriez raison, mais dans ce cas il n'y aurait pas eu de débat ! On parle bien de dignité humaine, fusse-t-elle celle d'un(e) prisonnier !
Il ne me semble pas que le non respect des 35 heures, par exemple, soit "plus grave" que le fait de ne pas permettre à un détenu en détention provisoire d'avoir une cellule isolée et tout au moins sécurisée !
Pour reprendre votre terme, on pourrait même penser que c'est justement un droit inaliénable, cf. article 5 de la déclaration universelle des droits de l'homme (Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants).
D'autre part, il ne me semble pas qu'un des moteur principal de l'action ou de l'inaction soit la possibilité d'être emprisonné ou non (n'en déplaise à Lautréamont), tout au plus est-ce un élément correctif ou régulateur.
Enfin, on a tendance à oublier que tous les prisonniers ne sont pas coupables de faits graves et INTENTIONNELS, que tous les prisonniers ne sont pas coupables (on l'a dit), mais aussi qu'il y a des délits passibles d'emprisonnement où il n'y a pas à proprement parler de victimes directes. Derrière chaque prisonnier, il n'y a pas un enfant violé, un préfet assassiné ou une femme battue ! (quoique je ne crois pas non plus que la société doivent infliger à ceux-ci autre chose que la peine déterminée par le tribunal...)
Comme j'ai eu l'occasion de le dire sur un blog du Figaro où les appels au meurtre se succédaient dans les commentaires, vouloir une justice équitable et respectueuse, c'est aussi penser aux victimes en tant que personnes, sans les ramener à ce statut qui ne représente que partiellement, de fait, ce qu'il sont (peu de gens en fait ont "souhaité" être des victimes).
Rédigé par : ElDesdichado | 02 septembre 2008 à 10:14
@ Marcel Patoulatchi :
"Comme ElDesdichado, vous semblez confondre un propos tenu sur un point précis de l'incarcération comme une bénédiction sur l'ensemble de ce qui se passe en prison"
Vous savez on met un doigt dans l'engrenage et tout le bras puis le reste suivent...
"Sans doute qu'en tenant ce propos, Rachida Dati plaît à l'opinion publique."
C'est bien évidemment le but de la manoeuvre, car nous sommes clairement là dans une opération de comm.
"Mais faut-il systématiquement lui déplaire pour avoir raison ? L'opinion n'a t-elle parfois pas une once de bon sens ? "
Vous voulez vraiment que l'on fasse un sondage sur, par exemple, la rétablissement de la peine de mort ? J'ai au contraire l'impression que dès que l'on parle justice bon nombre de nos concitoyens perdent tout sens de la mesure. Le courage d'un politique c'est surtout de savoir aller contre l'opinion publique.
"Dans quelles conditions vivent bon nombre de citoyens n'ayant jamais causé de torts justifiant une procédure pénale ?"
Et voilà revenu ce bon vieil argument "la situation des prisonniers ne doit pas être meilleure que celle des plus modestes citoyens".
Rédigé par : Mussipont | 02 septembre 2008 à 09:39
"J'apprécie que Rachida Dati ne se soit pas sentie ligotée dans son expression et ait pris le parti d'une parole vraie voire brutale, mais porteuse d'une éclatante évidence.
Sans doute suis-je excessivement sensible à ce type d'affirmation qui vient déchirer les mille subterfuges dont dispose une pensée pour éviter la clarté parfois dangereuse. "
Je pense que vous êtes très - trop - sensible à l'expression "vraie" de Rachida Dati.
Comme le soulignent vos commentateurs, les politiques - ou les consciences humanistes autoproclamées, est-ce bien différent ? - sont ligotés dans leur expression par des stratégies qui tiennent essentiellement à de la communication, au détriment de l'expression authentique de leur opinion et de leur propre vision des choses.
Je ne dis pas que RD n'est pas sincère dans sa phrase. Mais je pense qu'elle a tellement intégré dans son discours une logique de communication, qu'elle est enfermée et limitée par l'objectif et le gain politiques à atteindre à la faveur de telle ou telle déclaration.
Le recours systématique, en pilote automatique, à des discours millimétrés, dans un sens ou dans un autre, que ce soit de la part de ceux qui portent la casquette répressive, ou de la part de ceux qui portent la couleur humaniste, a fini par dénaturer le sens vrai, et le sens tout court de leur parole.
Le mot "hôtel", utilisé à propos de la prison, incontestablement, fait écho à un sentiment général partagé et exprimé de cette façon par une très large majorité. Je ne pense pas que RD ait employé ce mot d'une façon spontanée. Il a été choisi et calibré.
Les politiques ou ceux qui se la "jouent compassionnels ou répressifs" ou ce que voulez, quand bien même ils voudraient communiquer leurs convictions avec authenticité, sont piégés dans leur expression par ce qu'ils ont eux-mêmes favorisé, construit et imposé : l'omniprésence du communicant et du médiatique. Cela est devenu et agit comme une seconde nature.
Rédigé par : Véronique | 02 septembre 2008 à 08:56
Eh ben, il s'en trouve des humanistes en chambre, qui réfléchiront autrement quand les flammes des voitures qui brûlent viendront éclairer leur rue tranquille. Quand ce seront les petites vieilles de leur quartier qui n'oseront plus sortir.
Je redis (il me semble l'avoir déjà expliqué ici-même) que les conditions de vie à l'extérieur étant de plus en plus terribles, pour un certain nombre de populations, il ne me semble pas normal de se préoccuper d'abord des conditions de vie à l'intérieur. Je veux me souvenir de ce jeune homme de seize ans qui trouvait, le jour ou on m'a envoyé l'extraire du Centre des Jeunes Détenus, qu'il était infiniment mieux là que dehors, où ses dealers voulaient sa peau, où sa mère buvait et où rien n'était en mesure de le conduire à l'école.
On peut signer toutes les pétitions qu'on veut sur les conditions d'incarcération. On ferait peut-être mieux de commencer par considérer que l'Individu (majuscule exprès) n'est pas une victime perpétuelle. Il a son LIBRE ARBITRE. Et parmi les adolescents qu'on me demande de fréquenter, venant pour leur majorité de "milieux difficiles", certains ont fait le CHOIX de la délinquance et d'autres le CHOIX de ne pas nuire à leur prochain. Respectons les prisonniers en considérant qu'ils ne sont pas des animaux et qu'ils ont été en face de ce même choix.
Ou bien ne nous étonnons pas qu'on nous traite comme des animaux.
Rédigé par : Erig le Brun de La Bouëxière | 02 septembre 2008 à 08:37
L'angle d'approche de Dati peut très bien servir d'argumentaire pour justifier le bagne. Fort heureusement qu'il y ait eu par le passé des bien-pensants permettant d'éradiquer cette ignominie.
Mais preuve en est que sur le fond les mentalités et consciences ont guère évolué.
Par ailleurs, il est judicieux de rappeler que lors de leurs "séjours" en prison ce sont dans des cellules particulières ("V.I.P.", selon la formule usuelle) que sont généralement enfermés les politiques.
Là, d'un seul coup, on ne parle plus d'"hôtel" ! Après la justice à deux vitesses, voici la prison du même acabit.
Mais à ce sujet, silence radio !
Rédigé par : GL | 02 septembre 2008 à 08:01
Pris plein la tête avec les commentaires d'Aïssa.
Dati est indigne de sa fonction, tout le monde sait ça par coeur... Elle est dans la pure jouissance d'un petit pouvoir qui ne tient qu'à la seule volonté de son maître...
Elle parle comme une concierge (respect pour les concierges), mais on attend un peu d'élévation d'une ministre... Petite et mesquine, éblouie par le clinquant, elle n'est pas à sa place... Où est passé Badinter ????
Rédigé par : Psy4 de la frime | 02 septembre 2008 à 01:46
Monsieur Bilger, sauf erreur de ma part, la loi impose à ce jour l'encellulement individuel ? Alors pourquoi un condamné détenu dans des conditions illégales ne pourrait-il pas faire entendre sa voix ?
Rédigé par : valentine | 02 septembre 2008 à 01:09
Si vos billets sont le plus souvent subtils et nuancés, celui-ci est décevant compte tenu de l'état actuel des prisons françaises.
Comme le disait avec justesse Giscard, l'emprisonnement c'est la suppression de la liberté et rien d'autre. Le manque d'hygiène, la vétusté, la promiscuité des prisons françaises (relisez le livre de Mme Vasseur) font de ces lieux "la honte de la République". Qu'un garde des Sceaux réponde aussi vertement à un détenu n'est pas à son honneur. Etre détenu, ce n'est pas perdre sa dignité. Ou alors, il faut penser à rétablir les galères, les travaux forcés et -pourquoi pas- les châtiments corporels. Mais nous changeons de société...
Rédigé par : anne l | 02 septembre 2008 à 00:20
@ Daniel
Le fantasme se substitue malaisément à la raison. Le serment maçonnique ne supplante jamais les lois de la République. Il impose même de les respecter. Mais vous ne le connaissez pas, donc, vous avez le droit de dire n'importe quoi.
Savez-vous quelle est l'attitude ordinaire d'un magistrat franc-maçon lorsqu'il est en situation de juger un autre franc-maçon ? Il se dessaisit de l'affaire sous un prétexte quelconque pour ne pas avoir à se trouver dans une situation difficile. Mais vous ne le savez pas, donc, vous avez le droit de dire n'importe quoi.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 02 septembre 2008 à 00:15
Florence,
Que Madame Dati exprime son opinion à un détenu qui se plaint malhabilement de ses conditions de détention est une chose qui ne me choque pas. Le faire devant une montagne de micros et de stylos en est une autre. Qui peut trouver son discours illogique ?
Alors de quel symbole s'agit-il ?
S'est-elle sentie tenue par le sentiment de devoir faire entendre à la France entière des vérités vraies à 200% (environ) ?
Est-il fondamental pour un ministre de la Justice de faire comprendre à la population qu'il est d'accord avec celle-ci sur le fait que dans un chêne normalement constitué, il y a des glands ?
Pouvez-vous expliciter la densité du symbole que vous évoquez ? Son utilité ?
Rédigé par : Marcellus_Walace | 01 septembre 2008 à 23:42
Cher PB,
Je ne suis absolument pas d'accord avec votre "plaidoirie" sur la petite phrase "assassine" de RD.
Premièrement on ne sait pas si la personne incarcérée était en préventive ou en condamnation.
La présomption d'innocence ça existe, l'auriez-vous oublié ?
Ensuite on ne devrait pas dire "détenu" mais "personne détenue", car, à moins que je me trompe, la prison, bien qu'étant un châtiment consécutif à une faute, n'est absolument pas une perte de respectabilité et d'intimité, encore moins de déni de personnalité.
Que je sache "détenu" est une situation temporaire, non un trait de personnalité permanent.
Ensuite, Mme RD renvoie la personne détenue qui l'interpelle sur son présent, à un avenir incertain, comme l'est le sien… Qui sait de quoi demain sera fait… même et surtout quand on est sur un siège somme toute éjectable… (!)
Ce qu'elle a dit s'appelle "botter en touche" de manière peu respectueuse de la personne.
Il eut été plus constructif pour la personne de lui rappeler qu'elle avait aussi la possibilité, même dans quelques m², de gérer son intimité dans la concertation et le respect des autres.
Cordialement (néanmoins).
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 01 septembre 2008 à 22:44
J'ai lu en diagonale l'article dont il est question à propos de la phrase de Dati et dans le même sens les commentaires qui l'accompagnent.
Ca me suffit pour être en désaccord avec le premier et en osmose avec la majorité des seconds.
La prison n'est pas et ne doit pas être un lieu de brimade ni dégradant. Il est un "espace" de non liberté, point barre.
J'aimerais que les magistrats qui ont tous pouvoirs pour nous y envoyer tout en exonérant des mafieux que souvent ils fréquentent dans les mêmes Loges et qui sont leurs "frères" puissent aller goûter eux aussi aux joies de la détention dans les conditions "offertes" aux prisonniers.
Eux aussi mériteraient d'y faire un "petit" séjour histoire de leur rappeler que le serment maçonnique ne doit pas supplanter les Lois de la république... même s'il s'agit à l'évidence d'une république bananière régie par des institutions corrompues... à la tête desquelles bien évidemment se trouvent des "hommes" corrompus.
Vu ?
Rompez !
Rédigé par : daniel | 01 septembre 2008 à 21:33
ElDesdichado,
Vous écrivez « Ma comparaison est inappropriée ? Bien entendu qu'elle l'est si on la prend au premier degré.
C'est bien ce que je souhaitais mettre en avant : la remarque de Mme Dati ne "passe" QUE parce qu'elle s'adresse à un détenu, mais ne serait pas tolérée aujourd'hui si elle s'adressait à d'autres victimes (car on peut être coupable de quelque chose et victime d'une autre). »
Mais non. Mais non, le problème n'est pas de savoir à qui la question est adressée, mais à quel titre.
Dans vos exemples, il s'agit de personnes auxquelles ont retire des droits inaliénables.
Dans le cas de Rachida Dati, le manque de confort évoqué n'apparaît pas comme un droit inaliénable.
Et c'est de cela qu'il s'agit. Inutile donc d'arguer sur les lacunes des prisons dans d'autres domaines, là il ne s'agit que de ça.
Vous précisez que « les détenus n'ont pas fait le choix d'être là. Ils ont fait à un moment de leur vie des choix ou des non-choix qui ont eu pour CONSEQUENCE de les amener là où ils sont ». Artifice rhétorique. Lorsqu'on agit délibérément d'une manière qui est fortement susceptible de nous entraîner vers l'incarcération, on ne peut pas dire que l'incarcération nous tombe dessus de manière imprévisible, sans crier gare.
Mussipont,
Comme ElDesdichado, vous semblez confondre un propos tenu sur un point précis de l'incarcération comme une bénédiction sur l'ensemble de ce qui se passe en prison - ce qui serait, en effet, contestable.
Ce n'est pas ainsi que je l'ai compris. Je ne pense pas non plus que ce soit le cas de Philippe Bilger, vu ses écrits antérieurs sur la question.
Sans doute qu'en tenant ce propos, Rachida Dati plaît à l'opinion publique. Mais faut-il systématiquement lui déplaire pour avoir raison ? L'opinion n'a t-elle parfois pas une once de bon sens ?
Dans quelles conditions vivent bon nombre de citoyens n'ayant jamais causé de torts justifiant une procédure pénale ? Est-il interdit de remettre un condamné à sa place, en reconnaissant l'absence de confort qu'il connaît, en lui faisant toutefois remarquer qu'il en est l'artisan premier ?
Et une fois qu'on a dit cela, doit-on, par fierté plus que par cohérence, à tout prix ne pas améliorer le sort des condamnés pour autant ?
Debic,
Est-ce que la Justice jouera son rôle, occupée à « s'auto-flageller devant le cas d'innocents honteusement enfermés ». Où voulez-vous en venir, exactement ?
Vous écrivez qu' « inspirer la crainte physique n'est rien devant la puissance de la conviction du coeur », mais n'est-il pas entendu qu'aucun procès, ou presque, ne satisfait l'ensemble des parties, vu que s'il y a procès, c'est qu'il y a des versions contradictoires ?
Faut-il croire que la Justice puisse être science exacte pour croire possible d'essayer de rendre Justice ?
Calach,
Vous voudriez que « Madame Dati [...] ait [...] réussi, dans sa propre famille, à mettre en exercice la leçon de morale qu'elle donne à ce détenu ». Mais la leçon donnée n'est-elle pas que le moyen de ne pas être emprisonné est entre les mains, repose en soi - et non pas entre celles de la société, de la famille ou des proches ?
Ce n'était donc pas à Rachida Dati de sauver ses frères. Jusqu'à preuve du contraire, elle a appliqué le principe qu'elle a évoqué ; elle est garde des Sceaux alors qu'elle pourrait comme tant d'autres se prétendre victime de la société.
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 01 septembre 2008 à 19:31
Tout à fait d'accord avec le premier commentaire.
Il ne faut pas voir de la morale là où il n'y a que de la communication.
Certes, on peut être responsable de la perte de sa liberté, pour autant il n'est pas acceptable que dans notre pays, un homme soit rabaissé jusqu'à ce que ce qu'il doive faire ses besoins aux yeux de codétenus ou qu'il soit contraint de dormir par terre.
Rédigé par : Alex | 01 septembre 2008 à 19:12
Un dernier pour la route et ce sera bon... En ce moment même, un détenu armé s'est retranché et retient en otage une intervenante psychologue à Fleury-Mérogis... Certainement marre de plus avoir d'intimité et de dignité entre ces murs, de devoir chier et pisser devant tous... Eviter le pire, je le souhaite, pour cette femme et pour lui ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 01 septembre 2008 à 19:12
Pour une fois, je vais me faire l'avocat du proc'... PB a certainement oublié, de bonne foi, ceci : "... ou acquittés ou relaxés ou non-lieusés (néologisme, je revendique)". Ce qui normal aurait dû donner: "Pas encore définitivement condamnés ou acquittés ou relaxés ou non-lieusés". Lui faites pas un faux-procès ; déjà qu'il prend des risques...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 01 septembre 2008 à 19:07
Tout le monde s'en fout de la taule sauf les taulards et leurs gardiens... Assez de blablabla et d'hypocrisie ; les Français savent très bien ce qu'est "leur" prison et s'en balancent comme de l'an 40 jusqu'à ce qu'un jour on les y mette pour un oui un non, alors à ce moment oui ils chialent et s'offensent et revendiquent leurs droits et patati patata... Panpanculcul dit la Rachida, elle fait sa méchante miss, "tenez-vous à carreau, sir, et vous serez chez vous bol de café au lait et chiottes séparées à côté...". Patrick Dils s'est tenu à carreau pendant 15 ans... Ce sujet me gonfle, en vérité... J'ai un beau manuscrit tout près où sont mes souvenirs de taule, pas gros mais l'essentiel, autre chose littéraire que le cul d'Angot... Si un éditeur passe dans le coin, fasse signe, je lui cède l'ours pas cher l'à-valoir... Ca en fera un de plus sur la cabane, pas changer le monde mais vrai et significatif et qui peut aligner trois adverbes à la suite sans nuire à la cohérence de la phrase est un grand écrivain... Sinon, lire "Fractures d'une vie" de Charlie Bauer, ça en édifiera...
Transition.
Un sondage traîne en ce moment dans la presse, paraît que c'est du sérieux : les préoccupations actuelles des Français. En tête : le pouvoir d'achat. Seconde : la santé... Et ainsi suite... La prison n'y figure pas ou en encre sympathique... C'est dire que c'est une préoccupation française, ça, la prison, s'en battent les glaouis et le pendant les ouvriers et les bourgeois... Quand je vois ce qu'ils font de leurs parents âgés et très âgés, des simili-déchets ou peu s'en faut, je me dis que les taulards, s'ils pouvaient en faire de la graisse fondue comme Westermann à la Roche-sur-Yon, ils hésiteraient pas, ça rehausserait peut-être leur pouvoir d'achat eux dixit... (Lire également; Professeur Soubeyrand: "On tue les vieux"; c'est récent...). J'ai souvenir d'une DRH bien comme il faut, bourgeoise sur elle et le toutim qui exigeait voir mon casier judiciaire avant de m'embaucher infirmier dans son cloaque qu'elle nommait avec fierté "maison de retraite" ... Je lui ai répondu: d'accord mais je veux voir le votre avant... J'ai rajouté: Et puis, les vieilles, les vieux que vous entassez rentabilité par centaines là-dedans, vous leur avez demandé leur casier judiciaire eux ?... On s'est quitté pas amis, m'en balance, m'en fout de sa gueule, de leur gueule, c'est elle, c'est eux qui devraient être en prison qui tuent chaque jour en bonne conscience, qui traitent l'âge et la vulnérabilité comme on traite pas des chiens dans un chenil, pas le voleur de cacahuètes ... Rachida, va mettre ton nez là-dedans si t'as des c... oups! du courage, vas-y voir ce silencieux moderne permanent génocide... Leur santé passe après le pouvoir d'achat, leur propre santé... Voilà la France !... C'est du propre, veulent se gaver de gras et d'huile tournesol pour tomber malades ensuite et ruiner la Sécu., qu'on les soigne, qu'on s'occupe d'eux... Les chiottes du détenu qui chie près de son co-détenu qui repousse son assiette car ça le dégoûte, si ça les intéresse, nos con-citoyens!... Ce qu'ils veulent, c'est bouffer, bouffer à exploser, à en chier tonnes chez eux dans le chiotte fermé à clé à côté, du pouvoir d'achat, ils l'ont dit au sondage, du pou-voir-d'a-chat !!! C'est dans le journal...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 01 septembre 2008 à 18:48
@Calach
Que je sache Madame Dati n'est pas responsable des actes de ses frères !
Elle montre au contraire par son parcours que l'on a bel et bien le choix de choisir l'honnêteté plutôt que la délinquance. Elle a fait le choix de l'honnêteté au contraire de certains de ses frères. C'est tout à son honneur et c'est ce qui explique peut-être qu'elle n'ait pas opté pour la compassion si politiquement correcte de nos milieux privilégiés.
Au-delà de la personne de Madame Dati, il me semble que c'est une bonne chose que le ministre de la Justice (quel qu'il soit) remette à sa place un détenu qui prétend lui donner des leçons. Il ne s'agit pas de populisme, Marcellus_Walace, il s'agit de symbole. Même au café du commerce, on comprend les symboles, on n'y est pas plus bête qu'ailleurs !!!
Rédigé par : Florence | 01 septembre 2008 à 18:21
Il est dommage que Madame Dati n'ait pas réussi, dans sa propre famille, à mettre en exercice la leçon de morale qu'elle donne à ce détenu ! Par ailleurs, à l'instar de J-D Reffait je suis surpris d'apprendre qu'un prévenu est un détenu "pas encore définitivement condamné" ! Je croyais bêtement qu'il était présumé innocent tant qu'il n'avait pas été condamné ! La différence est probablement insignifiante dans l'esprit d'un procureur général !
Rédigé par : Calach | 01 septembre 2008 à 17:51
S'il est trop facile de ne pas rappeler aux détenus que s'ils sont en prison, c'est de leur faute, Rachida Dati a sombré dans la simplicité lors de son entretien "intime" avec l'un d'entre eux, en lui rappelant que les roses rouges sont nécessairement rouges.
Comme le rappelle justement ElDesdichado, Dati fait de la communication. Elle s'adressait à ce moment précis, non pas au détenu plaignant, mais au Français qui adore s'abreuver de pensées démagogiques.
On peut appeler cela du populisme ou de la démagogie poussée, peu importe ; ce qui m'ennuie profondément, c'est d'être obligé de me sentir au café du commerce, en tête-à-tête avec le barman charismatique, qui ne cesse de déballer des vérités vraies.
Rédigé par : Marcellus_Walace | 01 septembre 2008 à 17:49
Au risque d'entrer en contradiction Monsieur l'Avocat général Bilger, je dis que la Justice des hommes doit éviter de donner dans l'arrogance.
On commencera à faire l'éloge de la privation de liberté frappant ceux que la Justice des hommes a condamnés, seulement le jour où la Justice des hommes convaincra le monde qu'elle ne s'est jamais trompée, que chez certains de ses exerçants le préjugé et la volonté de plaire aux hommes ne sont pas plus forts que l'honnêteté, la mesure et la droiture.
On aimerait aussi que la Justice des hommes s'auto-flagelle devant le cas d'innocents honteusement enfermés.
Mais elle trop prétentieuse pour se voir moins belle qu'elle ne le prétend.
La Justice des hommes doit faire des efforts incommensurables pour s'imposer au coeur des hommes. Elle ne s'imposera donc jamais au coeur des hommes.
Il faut parler au coeur des hommes.
Inspirer la crainte physique n'est rien devant la puissance de la conviction du coeur.
Le devoir de l'homme est s'accorder avec ses prochains sur un minimum humain. La Justice des hommes, avec son imperfection congénitale, est de ce minimum.
Rédigé par : LABOCA | 01 septembre 2008 à 16:46
La remarque de Dati est frappée au coin du bon sens.
On peut polémiquer à l'infini sur le nombre d'étoiles que l'on doit mettre aux prisons, le fait est que si on ne commet ni crime ni délit (sauf erreur judiciaire hélas), on ne va pas en prison. Pas inutile de le rappeler de temps en temps. Un retour à la réalité des faits ne peut être que bénéfique.
Rédigé par : Florence | 01 septembre 2008 à 15:54
Je m'étonne de ce qu'un ministre se rende dans une prison, y engage, comme cela a dû être prévu par le programme, un dialogue avec des détenus pour répondre à leurs doléances par ce que vous citez. Je m'étonne car cela sent le préparé, le traquenard et la justification politique de l'incurie.
On ne met pas un ministre de la Justice face à un détenu sans que la chose ait été minutieusement bordée. C'est pire qu'un casting de la Star Ac'. La sélection est sévère, discutée, recoupée. Le détenu choisi est briefé, il en va de sa remise de peine, et s'il a une doléance à exprimer, elle doit être limitée, représentative, somme toute bénigne. Pas question de demander à ce que les sodomies soient moins fréquentes. Pas question d'évoquer le racket de la cantine, non, du soft : "on manque d'intimité". Version "Pensionnat des Oiseaux" ou chambrée de bidasses, donc.
Cette doléance est préparée pour montrer aux Français qu'on exagère quand même beaucoup sur les prisons et que ce dont se plaignent les détenus, c'est d'entendre le voisin ronfler.
La réponse de la ministre, non moins préparée, outre qu'elle est désobligeante pour celui que l'on a désigné pour lui parler et qui n'était pas forcément là pour recevoir panpan-cucul de la maîtresse, a été prononcée pour renvoyer tout ce monde-là dans ses buts par une boutade : "la prison, c'est pas l'hôtel". Ce n'est pas cette évidence que l'on attend du ministre ni de savoir ce que la prison n'est pas : ce n'est pas un château, pas une rondelle de citron, pas une piscine à vague. On attend du ministre qu'elle dise ce qu'est la prison. Et là, c'est un peu plus compliqué, semble-t-il.
En répondant ainsi, aussi peu spontanément que possible, la ministre évacue les obligations légales de l'Etat qui font de l'encellulement individuel un principe inscrit dans le droit. Avec ce clin d'oeil démagogique aux braves gens, on annonce en fait qu'on s'asseoit sur la loi et qu'ainsi, on fera des économies budgétaires. Puisque le summum de la doléance des détenus n'est que de faire pipi tranquillement, on ne va pas dépenser des millions pour un tel caprice de rosière.
Et vous, Philippe, depuis quand un prévenu n'est-il que "pas encore définitivement condamné" ? C'est deux adverbes de trop ! Le prévenu, me semble-t-il, est en attente de jugement, et non d'une condamnation certaine ! Cette formulation sert-elle à dissimuler votre gêne devant l'injustice faite à des personnes potentiellement innocentes, qui se sont "tenues à carreau", qui n'ont pas encore eu l'occasion de le démontrer et qui se retrouvent à péter de concert avec les vilains garnements ?
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 01 septembre 2008 à 13:06
Quand Madame Dati dit :
"Tenez-vous à carreau, et vous serez chez vous, libre, avec une chambre et des toilettes séparées. La prison, ce n'est pas l'hôtel"
je crois finalement entendre ce que répondent la plupart des citoyens français quand on évoque la condition carcérale, le fameux :
"Bien fait pour eux".
Je crois pas du tout que les propos de Madame Dati relèvent du courage politique mais bien au contraire du plus pur populisme et donc, de la lâcheté.
Est-ce faire preuve de courage que de répondre à certains détenus qui s'entassent à quatre dans 9m² avec le dernier arrivé qui dort par terre (2000 actuellement selon le syndicat UFAP) "Bien fait pour vous" ?
Est-ce faire preuve de courage de répondre aux 600/650 personnes par an qui bénéficient d'un non-lieu/relaxe/acquittement "Bien fait pour vous" ?
Est-ce faire preuve de courage de répondre aux détenus rackettés, tabassés, violés "Bien fait pour vous" ?
Fermer les yeux sur une réalité sordide, est-ce faire preuve de courage?
Si le problème de l'intimité des détenus et donc de l'encellulement individuel n'est pas important, pourquoi en faire un objectif dans la loi pénitentiaire ? D'ailleurs, le report régulier de l'application de cette mesure depuis 1875 (!) vire à la farce grotesque et ces propos démagogiques de Mme Dati viennent confirmer, si besoin en était, que l'Etat a déjà renoncé à l'encellulement individuel.
Rédigé par : Mussipont | 01 septembre 2008 à 13:05
Philippe, je suis désolée.
Voilà deux billets (Monaco + celui-là) qui m'intéressent beaucoup.
Question virtuel, je suis très occupée par ailleurs pour commenter vos notes... Enfin, je veux dire pour commenter vos notes dans VOTRE blog.
Rédigé par : Véronique | 01 septembre 2008 à 12:50
Dommage, on ne parle jamais du droit des victimes...
Rédigé par : bruno | 01 septembre 2008 à 12:47
@Marcel et Erig
Ma comparaison est inappropriée ? Bien entendu qu'elle l'est si on la prend au premier degré.
C'est bien ce que je souhaitais mettre en avant : la remarque de Mme Dati ne "passe" QUE parce qu'elle s'adresse à un détenu, mais ne serait pas tolérée aujourd'hui si elle s'adressait à d'autres victimes (car on peut être coupable de quelque chose et victime d'une autre).
Quant à ce qui est bafoué dans les droits des détenus, renseignez-vous sur les multiples entorses françaises au droit européen et aux constats réguliers faits sur l'état des prisons.
@Marcel en particulier, je ne vous comprends pas. En quoi les mauvaises conditions d'incarcération sont-elles le prolongement de la peine ?
Plus généralement, les détenus n'ont pas fait le choix d'être là. Ils ont fait à un moment de leur vie des choix ou des non-choix qui ont eu pour CONSEQUENCE de les amener là où ils sont.
Enfin, je n'ai rien dit sur un quelconque déterminisme social. Je serais chagriné que l'on me prête cette intention.
Rédigé par : ElDesdichado | 01 septembre 2008 à 12:09
1. "A un détenu qui déplore le manque d'intimité dans les cellules, elle réplique : "Tenez-vous à carreau, et vous serez chez vous, libre, avec une chambre et des toilettes séparées. La prison, ce n'est pas l'hôtel"."
2. "en vertu de cette inévitable tendance qui fait s'apitoyer sur le sort même de celui qui a été justement sanctionné."
3. "Rachida Dati a eu raison, dans cet échange singulier, de souligner que l'enfermement est, D'ABORD, le châtiment d'une liberté dévoyée. "
Mon cher avocat général, ne veniez-vous pas de nous dire quelques lignes plus haut ceci :
1. "l'action d'une remarquable directrice, Sophie Bleuet, qui a réussi à mettre en œuvre depuis longtemps une séparation radicale entre les prévenus (pas encore définitivement condamnés) et les condamnés définitifs."
Or, je ne vois point de précision quant à l'origine du quartier de cette maison d'arrêt d'où serait issu le détenu. Celui qui est encore présumé innocent et sera peut-être innocenté tout à fait doit-il payer de surcroît le fait d'être injustement soupçonné par une absence d'intimé égale à celui dont la culpabilité ne fait plus de doute - du moins jusqu'à une éventuelle révision justifiée de son procès -?
Donc, et pour ce que personnellement je constate, il manque toujours la 2ème partie de l'article 5, vu qu'il y a toujours "moi" le chef et "moi" le chef! Et je déplore vivement que vous commenciez vous aussi à scotomiser la partie de la réalité qui ne vous arrange pas !
Ce n'est pas parce que les seconds auraient par ex. la possibilité d'utiliser individuellement un par un des toilettes communes au bout du couloir comme dans la partie des immeubles parisiens où sont logées les chambres de bonnes qui sont loin d'être des hôtels que ce serait immédiatement la grande vadrouille...
L'uniforme de Mme Bleuet en revanche, chapeau! aussi impeccable que s'il était encore suspendu au cintre du teinturier !
Rédigé par : Marguerite... | 01 septembre 2008 à 12:04
Vous me faites sourire, PB, ça fait du bien de bon matin quand le ciel est un peu gris... La gardienne des Sceaux, un petit coup de griffes par çi, un petit compliment par là... Rachida saura-t-elle jamais avec vous sur quel pied danser ?... Personnellement, j'apprécie cette façon franche de dire les choses ; comme le discours de N.Sarkozy me parle davantage que le charabia ampoulé de Ségolène pour ne citer qu'elle... Cette même Ségolène, soit dit en passant, qui osa dire de mon égérie que je kiffe trop, Fadela Amara, que, lorsqu'on est au gouvernement, la moindre des choses est de parler correctement le français... Faut le faire quand même, elle qui nous balança de la "bravitude" depuis la muraille de Chine... Cette fois, Fadela a été cool, pas répliqué derechef, ça vaut rien ce que dit et pense la Marie-Ségo, lui répondre c'est la tenir pour importante... Elle aurait pu la traiter de "grosse vache" comme elle le fit pour la Boutin qui commençait grave à lui prendre la tête au ministère ou de "Castafiore", la Morano qui commençait à ramener aussi sa fraise, toujours rapport au langage qui sied, se dit-il, quand on a le train posé sur le strapon d'or... Quant au fond, Rachida, oui j'aime quand elle barnave comme ça, c'est presque de la rousquaille des fortifs, ça cause au peuple, il esgourde mieux... Sur le fond, par contre, réserves, objection... Et, exemple, l'ex patron de l'IUMM, Gautier-Sauvagnac, si elle allait lui dire la même chose, fermeté et tout, justice, duralex, tenez-vous à carreau monsieur Denis et la justice saura vous le rendre... Après oui, elle pourra, moult journalistes pour que ça se voie et s'entende, aller le voir dans sa cellule pourrie ce petit voleur de mobylette et le morigéner aussi vertement... Encore un effort et la crédibilité judiciaire pointera le bout de son nez... J'ajoute, en manière, qu'elle a tout faux la magistrate chancellière justice Sceaux et Constitution et vous avec, cher PB, quand vous la suivez : la prison est une privation de liberté, pas une privation de dignité... Dès lors qu'elle est en perpétuelle contradiction avec les textes constitutionnels, législatifs et réglementaires qui la fondent, elle est hors-la-loi avant ce détenu qu'elle enferme. De fait, le droit est pour lui et vous en l'approuvant Rachida et elle, allez de façon singulière contre le Droit. Vous vous réfugiez derrière la morale subjective compensant ainsi dialectiquement ces lacunes immenses et flagrantes, pour ne pas écrire ces renoncements, au Droit qui vous justifie pourtant... Pour un peu, on y ajouterait le martinet et la fessée... "Quand tu seras sage, je cesserai de t'humilier" ; est-ce donc cela ?...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 01 septembre 2008 à 11:40
Je n'étais pas un lecteur assidu de ce blog, mais le ton volontairement incisif n'est pas pour me déplaire.
Cependant, comme le souligne un autre commentateur, dans le cas d'espèce il s'agit avant tout de "communication" de la garde des Sceaux.
Or, si je suis d'accord avec vous sur la nécessaire responsabilisation des condamnés, je pense qu'il ne faut pas pour autant en oublier les droits de l'homme (sinon pourquoi avoir aboli le bagne et la torture).
Ainsi, je trouve la réponse de Mme Dati un peu trop monolithique. Elle aurait plus gagner à, tout en rappelant au prisonnier qu'il était responsable de son état d'incarcération, et éventuellement indiquer qu'une prison n'avait pas à être un hôtel 4 étoiles avec barreaux, lui répondre que cependant, les conditions d'incarcération ne respectant pas la dignité humaine devaient être évitées.
Ne serait-ce que pour montrer l'exemple et permettre une meilleure réinsertion sociale de ceux qui auront "payé" leur dette.
Rédigé par : Yves D | 01 septembre 2008 à 11:28