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18 août 2008

Commentaires

Darius

A mes yeux, le discours de Muriel est mensonger (vu qu'Hitler ne souffrait pas de schizophrénie. C'était un grand pervers, oui, mais il n'avait pas de troubles hallucinatoires ou délirants), et il est aussi insultant vis-à-vis des personnes atteintes de psychoses.

Catherine JACOB@Pierre-Antoine

@Pierre-Antoine | le 23 août 2008 à 18:52
"si je comprends bien dans votre énoncé, fi de l'acte, c'est le verdict qui fait le crime..."

En effet, c'est bien le ver-dict, le dict ou le dit qui créé l'acte en tant que tel acte, dans cette optique où le meurtre - s'il s'agit d'un meurtre - sera tantôt 'crime' s'il est transgression et exigera donc si l'on en croit notamment le sens du verbe grec λαμβάνω dont le champ lexical est passionnant, le châtiment en échange de la faute, tantôt 'légitime défense' s'il ne l'est pas, tantôt accident si le hasard y a sa part et compte tenu du fait que dans le temps du rituel notamment, ce qui est interdit d'ordinaire devient permis et même doté d'une certaine efficacité (ce que certains ont théorisé avec le notion de violence sacrificielle).
Cf. cependant de façon plus modérée le temps du carnaval par ex. où la réalité s'inverse et où les fous sont rois. Le crime n'existe donc comme tel qu'en tant que fait démontré criminel et tel présumé innocent reconnu et déclaré coupable! Ceci dit grosso modo et de façon succincte.
Si les faits qualifiés de crime changent de qualification et se voient reconnus pour un suicide, on pourra dire que la sentence exécutée dans un premier temps contre le criminel l'a été de façon erronée contre un leurre et que criminel redevient un pur et simple quidam, innocent bafoué à indemniser!

Eric

Les êtres humains sont des animaux. Ce qui nous différencie des autres animaux c'est que nous appartenons à des civilisations. Ces civilisations définissent des règles de vie que nous devons respecter afin de vivre en harmonie les uns avec les autres.
Y contrevenir nous amène à devenir des délinquants ou des criminels (en fonction de la gravité des actions commises au regard de la législation en cours). Y contrevenir signifie à mon sens que l'on a cessé d'écouter cette petite voix intérieure qui est censée nous avertir de ce qui est légal de ce qui ne l'est pas. Sans parler de schizophrénie (terme un peu galvaudé à mon avis), il faut reconnaître une forme de dualité de notre esprit: celui qui désire - le naturel - et celui qui raisonne - le civilisé, le moral. Car il faut bien le dire, les civilisations sont basées sur une forme de morale; et cette morale dicte les règles auxquelles nous devons nous plier.
Un criminel est une personne qui a oublié que la société est régie par ces règles. Un criminel est une personne qui n'est plus à l'écoute de sa raison, parce qu'il l'a perdue (rarement) ou qu'il a cessé d'y prêter attention depuis trop longtemps. Non que je pense qu'il n'existe pas de coup de folie, mais un être conscient des règles est à même de ne pas franchir la ligne blanche; qu'au dernier moment la raison l'emporte sur la passion. Cela nécessite ce que j'appellerais de l'auto-intransigeance, la capacité d'analyser notre propre comportement au regard de la société à laquelle nous appartenons et de reconnaître nos petits travers et nos petits abus; et surtout ne pas s'auto-amnistier mais de se rendre compte que l'on commence à grignoter cette petite ligne qui sépare le légal de l'illégal.

Un "justiciable" Lambda

Véronique

@ Aïssa

Juste une chose.

" J'ai été bibliothécaire en prison ... Je me souviens ces livres que je remettais chaque semaine à..."

Comme bibliothécaire, nous pouvons bien entendu parler du fonds, des prêts, des souhaits du public, etc., mais d'une façon anonyme. Nous nous interdisons d'informer en associant le nom d'un lecteur à un document ou à type de documents.

Cela appartient à la déontologie de notre métier, quelle que soit la bibliothèque. En tant qu'ex-bibliothécaire, vous êtes tenu, Aïssa, de respecter cela.

Pour Reims, ce sera avec plaisir.

Aïssa Lacheb-Boukachache

Muriel, vous écrivez que cet homme, ce "gentil" pharmacien qui a oublié jusqu'à la mort son enfant dans sa voiture, l'aimait (son enfant) plus que tout. Qu'en savez-vous ? Elle est étrange -et bien connue- cette façon qui est la vôtre de poser ainsi les choses a priori pour appuyer une démonstration... Je puis tout aussi facilement -et gratuitement- écrire l'inverse : qu'il n'aimait pas son enfant car s'il l'aimait, il ne l'aurait pas oublié; quand on aime, on n'oublie pas, vous le savez bien ... Et puis, mon expérience m'apprend que l'imagination et l'inventivité dans le crime des tueurs d'enfants (même les leurs) ne connait point de limite. Je puis comprendre que vous n'ayez pas cette expérience ... Vous écrivez également que la normalité est aujourd'hui parfaitement définie en psychiatrie ... Ah bon? Par qui? Depuis quand? Quel est cet(te) inconnu(e) futur(e) Nobel de médecine psychiatrique qui aurait défini, sans que personne ne le sache hormis vous, la normalité psychique humaine? Mais dans quelle brochure avez-vous lu ça? Vous continuez: "Quelle personne normale (sic) et saine d'esprit tue une autre de sang-froid ou a envie de faire du mal à une autre uniquement par jalousie ou pour la voler?...". Ce sont donc les deux critères que vous retenez: la jalousie et le vol. Il y en a une infinité d'autres, vous savez, mais passons ... Mais vous, moi, tous, voyons ... Comment croyez-vous que fonctionne la société? A coups de brassées de pétales de roses jetées sur les uns et les autres par les autres et les uns? Nos innombrables petitesses au quotidien, nos lâchetés, hypocrisies, silences, bien-pensance, tout ce qui fait nos singularités humaines et qui fait que cela fonctionne plutôt que cela ne s'écroule ... Etes-vous exempte de reproche? Etes-vous normale, vous? Si c'est le cas, alors il faut vous montrer à toute l'Humanité car vous seriez bien la seule, l'unique ... Vous désignez le bas comme l'indigne, l'anormal et le condamnable; depuis les incivilités quotidiennes jusqu'aux viols "tournantes", passant sans doute par tous les crimes et délits possibles ... Mais enfin, l'exemple vient du haut, c'est là surtout qu'il vous faut poser le bout du doigt et votre diagnostic ... Il est des attitudes positivement ("positif", au sens légal, c'est-à-dire qui a cours actuellement car la loi n'est rien d'autre qu'un moment dans l'Histoire humaine; aujourd'hui elle punit un fait, demain elle encensera ce même fait; il ne faut donc pas en faire tout un plat; ce n'est que de la rhétorique humaine, rien d'autre), il est donc des attitudes positivement criminelles et/ou délictuelles tellement silencieuses et d'apparences si dignes qu'on les dirait des vertus, l'ignorez-vous? En bas, en tout cas, ils ne l'ignorent point; ils ne font qu'imiter -bien pâlement, je dois dire- ce que lui "enseigne" tout dans la manière l'"élite" ... "Pourquoi le législateur a-t-il prévu des peines qui ne semblent plus jamais appliquées?", écrivez-vous encore. Mais qu'elles soient déjà appliquées au législateur, ce serait le moindre, n'est-ce pas?... Pourquoi payerai-je une amende pour excès de vitesse sur la route en voiture quand aucun politique qui roule toujours plus vite que moi n'est jamais verbalisé, lui? C'est un petit exemple; ils sont légions comme celui-ci. Si donc un Charles Pasqua, tout débonnaire et sympathique qu'il soit, actuellement mis en examen plus de cinq ou six fois pour des délits de toutes sortes, est toujours législateur qui fait la loi, au nom de quoi voudriez-vous qu'on punissât le petit trafiquant ou cambrioleur du coin qui lui, contrairement au précédent, est souvent réellement dans le besoin?... Quelle est la crédibilité de la loi dans ce cas? Elle est nulle, c'est manifeste et vous n'irez pas contre cela. Dans le fond, je suis inquiet de constater, à votre lecture, qu'il y a des personnes telles que vous, aussi sincères et dénuées de mauvaises arrières-pensées, c'est patent, mais néanmoins aussi peu informées et tellement naïves ... Reprenez tout votre billet, retournez-en chaque phrase, vous aurez le monde tel qu'il est en partie ... En partie seulement; le tout est bien pire.

Aïssa.

Véronique, vous êtes bibliothécaire ... tiens tiens ... Excellent, excellent!... Quelquefois, je m'ennuie tellement dans ma vie que c'est ce beau métier que j'aurais aimé faire: bibliothécaire, mais bibliothécaire "poussiéreux", si vous voyez ce que je veux dire, dans une vieille galerie ou les combles sombres d'un quelconque château du Moyen Age, là où il n'y aurait que des livres, des souris et un homme, moi. Si vous me rendez visite un jour à Reims, je vous montrerai ma petite bibliothèque. Oh, c'est pas grand-chose mais j'ai aussi de nombreux manuscrits à moi inédits ...

PS/ J'ai été bibliothécaire en prison ... Je me souviens ces livres que je remettais chaque semaine à Christian Van-Géloven, Patrick Tissier, dans leurs cellules d'isolement, ces abominables tueurs d'enfants ... A ma grande surprise, ils ne lisaient que des ... bandes dessinées. Cela ne cessait -et ne cesse encore- de m'étonner et m'interroger ...

Aïssa.

Véronique

@ Muriel

L'article du Monde auquel fait référence le billet de PB ne dit pas que la rue est le 1er lieu de la violence et de l'insécurité. Les auteurs (un psychiatre et un photographe) s'insurgent contre l'amalgame qui est établi entre schizophrénie et criminalité. Ils soulignent qu'un malade mental est plus vulnérable à la violence d'autrui qu'une personne saine d'esprit. Qui plus est, si ce malade vit dans la rue.

"...en revanche tous les criminels sont des malades mentaux." écrivez-vous.

Alors, il faut renvoyer Philippe Bilger et ses collègues qui sont chargés des crimes, à la maison et ou fac de médecine. Et les transformer dare-dare en psychiatres.

95% des criminels sont déclarés responsables d'un point de vue pénal.

Je ne sais pas définir la responsabilité pénale et l'irresponsabilité pénale. Cette question de responsabilité et d'irresponsabilité fait appel à des notions que je ne maîtrise pas du tout. Mais a priori, il me semble préférable de privilégier, tant que cela est possible, la notion de responsabilité.

Catherine JACOB

@Muriel
"la perversité, la violence familiale, l'enfance maltraitée, la criminalité physique mais aussi économique etc... Voilà plus de 25 ans que le 119 existe : il a été créé en 1980. Il y a donc des personnes bien conscientes de ces phénomènes psychosociologiques destructeurs pour tous, et en premier pour les coupables eux-mêmes, depuis plus de 25 ans."

Sans doute l'information est-elle défaillante malgré tout vu que la semaine dernière a été jugé à Metz un mari qui comparaissait pour 28 ans de violences conjugales consistant en des maltraitances et physiques et psychologiques assez hallucinantes vu ce qui en a été rapporté dans le quotidien régional. Les réquisitions du parquet quant au prévenu qui s'est de surcroît payé le luxe de faire le zouave dans le tribunal, ont été suivies d'effet : huit mois avec sursis.

Dans le même quotidien, le lendemain six mois fermes pour avoir jeté des pétards dans un bus, sans avoir fait de blessés semble-t-il. Une autre ville était cependant concernée quant à la commission des faits !

Conclusion néanmoins, ça coûte moins cher de tourmenter sa femme de toutes les manières possibles sur près de trente ans que de faire le con dans un bus sans autres dommages ! Avis aux amateurs !

"Hitler était schizophrène et malade mental."

A ma connaissance il y aurait aussi l'influence de son hypnotiseur-magnétiseur mais je n'ai pas les détails en mémoire.

Le grand problème toutefois, ce n'est pas tant l'organisation psychique du führer que celle des foules qui l'ont suivi !

Catherine JACOB

@ROUTA VILLANOVA
"De plus, des témoins italiens ayant vu ces ados lancer des pierres du haut de la falaise de Bunifaziu ont prévenu la Police Municipale pour qu'elle intervienne, une admonestation aurait suffi, elle n'a rien fait. "

Attention à la calomnie, parce si c'est effectivement le cas, c'est une faute professionnelle lourde vu les conséquences. J'imagine qu'il reste une trace de cette communication d'informations sur la main-courante et qu'il est aisé de se préoccuper dès lors de l'absence de suites donnée.

M'étant plainte il y a quelque temps d'une mise en danger de ma vie de conductrice, de celle d'un membre de ma famille passager et de celle d'un éventuel piéton qui aurait pu se trouver là, du fait d'un dépassement non autorisé, à vitesse excessive et soudain, en agglomération, sans clignotant, ni sirène, ni avertisseur d'aucune sorte, qui était manifestement non nécessaire vu le flux de la circulation, intervenu à l'endroit d'un rétrécissement de la chaussée du fait de travaux, la suite donnée a au moins été l'installation de nouveaux panneaux sur le tronçon concerné ! Je présume qu'il n'y a eu en revanche aucune sanction disciplinaire vu que j'ai été incapable de dire s'il s'agissait d'un véhicule de police municipal ou national !

ROUTA VILLANOVA

Monsieur Bilger,

Lorsque vous étiez enfant, avez-vous jeté des pierres du haut des falaises, ou du haut des "hauts". Ou, jeté des pierres "tout court", pour le fun. En ce qui me concerne, comme sale gosse, je l'ai fait, du haut de la falaise d'Etretat, du Tréport, et même des calanches de Piana, dans mon pays. Idiot, puéril, dangereux et mortel comme on l'a vu à Bunifaziu ou un nourrain a été tué suite à des agissements de ce genre. C'est un drame terrible, les adolescents à l'origine de ces gestes ont été mis en prison à Borgo, puis transférés dans un centre DDASS avec interdiction de voir leurs parents. Un pays ou l'on met en prison des enfants est un bien triste pays, déjà. Ces familles sont détruites, tant pour la petite victime que pour les "sales gosses". Où est la sérénité de la justice quand le procureur de Corse interdit aux parents de voir leurs enfants, sans doute désireux de les savoir en prison ? De plus, des témoins italiens ayant vu ces ados lancer des pierres du haut de la falaise de Bunifaziu ont prévenu la Police Municipale pour qu'elle intervienne, une admonestation aurait suffi, elle n'a rien fait. Le Procureur Thorel (quand part-il de notre pays ?) a considéré que ces "ressortissants étrangers n'avaient pas la qualité de témoins" magistrats, ne soyez plus ni durs, ni méprisants à l'égard de la société civile, pourquoi êtes-vous si corporatistes ?

le plébéien qui vit avec le peuple.

Didier ROUTA VILLANOVA

Muriel

Bonjour,

Je suis inquiète de l'actuelle banalisation de la violence, de la malfaisance, de la méchanceté, du déséquilibre mental et des crimes. Les avancées des recherches universitaires en psychiatrie donnent pourtant très clairement, aujourd'hui, les réponses à toutes ces questions.
Elles sont vulgarisées dans des milliers d'ouvrages professionnels et grands publics abreuvant les étals des libraires, sur la perversité, la violence familiale, l'enfance maltraitée, la criminalité physique mais aussi économique etc... Voilà plus de 25 ans que le 119 existe : il a été créé en 1980. Il y a donc des personnes bien conscientes de ces phénomènes psycho-sociologiques destructeurs pour tous, et en premier pour les coupables eux-mêmes, depuis plus de 25 ans.

Hitler était schizophrène et malade mental. De nombreux sociologues, psychiatres et psychologues dans le monde entier ont parfaitement expliqué le nazisme et la folie d'Hitler. Un malade mental au pouvoir est le pire fléau pour l'humanité. Certains chefs d'Etat présentent des troubles évidents. Mais les médecins psychiatres n'ont pas le droit de le dire : partout dans le monde ils sont tenus par le "secret médical" et ne parlent pas. Un médecin ne parle jamais !
Aurions-nous oublié que c'est l'esprit qui commande la main et que seul l'esprit commande la main : tout acte de violence et de malfaisance est dicté par l'esprit.
J'ai lu que la rue était le 1er lieu de violences et d'insécurité. A mes yeux, ce n'est pas la rue, mais la famille qui est le premier lieu de violences et d'insécurité.
Faire enfin tomber ce "tabou" ne serait-ce pas progresser et évoluer enfin ? Il me semble que les derniers meurtres, assassinats par volonté ou "mégarde" dont l'actualité nous a informé se sont passés, pour la majorité en famille davantage que dans la rue. Il me semble que de nombreuses escroqueries ont lieu au sein même des familles et entre membres d'une même famille. Mais je n'ai pas de statistiques et ne suis ni juriste, ni magistrat. La justice n'est pas mon métier, ce qui ne m'empêche pas de désirer avoir une vue juste des réalités et une attitude juste, humaine et citoyenne envers autrui.

Il me semble que si la majorité des malades mentaux ne deviennent pas criminels, en revanche tous les criminels sont des malades mentaux.La maladie mentale, tout comme la maladie physique, présente divers degrés de gravité.
Quelle personne normale et saine d'esprit tue une autre de sang-froid ou a envie de faire du mal à une autre uniquement par jalousie ou pour le voler ? Quels parents normaux et psychologiquement équilibrés maltraitent leur enfant sans s'en rendre compte et en avoir conscience ? Nous sommes au 21ème siècle et nous n'avons pas le droit d'ignorer ce que les sciences humaines nous ont apporté.
Les obligations de la citoyenneté citées par la documentation française sont:
1- Respecter les lois et s'efforcer, grâce à une attitude civique, de les faire respecter.
2- Participer à la dépense publique et à la solidarité nationale en s'acquittant de ses impôts
3- S'INFORMER
4- Participer à la défense du pays, en temps de guerre mais aussi en temps de paix.

On ne parle plus que des droits des citoyens mais jamais des devoirs. Or, les uns sont indissociables des autres.

La normalité est aujourd'hui parfaitement définie en psychiatrie. Si elle n'était pas définie, mais comment pourrait-on justifier de l'amélioration de l'état de santé psychique de malades mentaux ?
Il y a bien plus de 1700 assassins qui se baladent en toute liberté: s'ils n'étaient que 1700, tout irait bien. Tous les mois, de nouveaux assassins étant jusqu'alors de bons citoyens anonymes se révèlent être des assassins. Qui osera me dire que ce gentil pharmacien, apprécié et aimé de tous, ayant "oublié" son enfant dans sa voiture n'a aucun problème de santé mentale et ne doit pas être soigné et pris en charge médicalement en psychiatrie ? Cet homme a soudain oublié la réalité de son enfant vivant, dans sa voiture alors qu'il l'aimait plus que tout au monde. Il a perdu le contact avec la réalité : son enfant en est mort. Qui a pensé et qui a évoqué ce qu'a ressenti cet enfant ? Qui a pensé et a évoqué le calvaire psychique vécu par cet enfant ? Qui s'est posé la question ? Qui a essayé de se mettre à la place et dans la peau de l'enfant ? Prôner que ce pharmacien est un homme parfaitement normal, c'est laisser entendre que nous sommes tous capables d'oublier comme lui un enfant dans notre voiture ! Or je pense sincèrement que ce n'est pas le cas. Heureusement d'ailleurs. Banaliser un acte grave et dénier la maladie mentale, n'est-ce pas l'encourager ?
On est scandalisé des "tournantes" : mais les viols et les agressions sexuelles, bien que passibles de 15 à 20 ans, sont presque devenus "normaux" et on trouve tout un tas d'excuses aux coupables pour alléger leur peine et excuser leurs agressions. Est-ce une attitude citoyenne ou une attitude anti-sociale ? Pourquoi le législateur a-t-il prévu des peines qui ne semblent plus jamais appliquées ? Pourquoi certains, en France et au 21ème siècle, totalement conscients de ce qu'ils sont en train de faire, pensent et organisent le viol d'une femme en bande, tout en étant persuadés de ne jamais en être inquiétés ou qu'ils s'en tireront bien ? Notre ultra tolérance est aussi génératrice des pires maux. La tolérance, comme tout sur cette terre, a son juste milieu. Trop de tolérance est aussi destructeur que l'absence de tolérance. L'ultra tolérance est tout aussi destructrice au niveau individuel et collectif que l'ultra intolérance. L'intolérance au nazisme, au sexisme, à l'esclavagisme a été le seul moteur pour les juguler pendant un moment de l'histoire. Force est de constater qu'ils sont loin d'avoir été jugulés à jamais. C'est un combat à mener au quotidien et par tous les citoyens du monde.

Pierre-Antoine

Merci à vous gente dame CJ, pour l'excellence de votre commentaire.
Juste une petite remarque, sans beaucoup d'érudition, mais énormément de naïveté. Lorsque vous dites :
>>Et si, pour le savoir, nous interrogions le langage.
Tout d’abord le français : « Par qui un crime est-il commis ? » mais par un « criminel » bien sûr !
Qu’est-ce qu’un criminel ? Mais le coupable d’un crime bien sûr ! Autrement dit celui qui a été reconnu tel ;<<

si je comprends bien dans votre énoncé, fi de l'acte, c'est le verdict qui fait le crime...

Peu importe la réalité, ce qui compte ce serait les mots prononcés par d'autres hommes.
D'autres hommes coupés de la réalité de l'acte, puisqu'ils n'étaient pas présents, et que ce sont d'autres hommes qui mettant des mots sur des PV d'audition, eux aussi absents, nourriraient la conviction.
Fi de la réalité, juste la reconnaissance du verdict…

Mots pour maux, même les mots d'aveu du criminel sont parfois coupés de la réalité. Il est plus facile de faire sortir des mots d'une bouche que la vérité d'un cerveau. Encore moins d'un cœur.

Cordialement

Pierre-Antoine

Duval Uzan

Bonsoir,
Soyons sérieux il y a un sujet !
Le problème que vous soulevez est celui qui avait été discuté par Arendt et Jaspers, à propos des crimes nazis dont la difficulté consistait en leur caractère inouï, en regard duquel aucun châtiment ne semble proportionné.
Cela est d’autant vrai que le crime est plus ou moins défini par la peine.
« Les crimes allemands me paraissent au-delà des limites de la loi, et c’est précisément en cela que consiste leur monstruosité… Cette culpabilité contraste sur toutes les autres culpabilités criminelles elle dépasse et brise tous les systèmes juridiques. C’est la raison pour laquelle les nazis à Nuremberg font preuve de tant de morgue. Ils le savent bien. Et de même que leur culpabilité est inhumaine , de même l’est l’innocence de leur victime… Nous n’avons aucun moyen de traiter à un niveau humain une culpabilité qui est au-delà du crime et une innocence qui est au-delà de la bonté et de la vertu…
Peut-être que ce qui se cache derrière tout cela est que les êtres humains n’ont pas tué d’autres êtres humains pour des raisons humaines, mais qu’une tentative organisée a été faite pour éradiquer le concept d’être humain. »
( Hanna Harendt Correspondances)
Ce à quoi Jaspers répondit qu’affirmer que le génocide est « par delà le crime et l’innocence » c’était risquer de DIABOLISER les crimes nazis.
« Une culpabilité qui dépasse toute culpabilité criminelle prend une touche de « GRANDEUR SATANIQUE » qui est tout aussi inappropriée en ce qui concerne les nazis que toutes les discussions sur l’élément DEMONIAQUE chez Hitler."

Voilà ! Excusez-moi de n’avoir pas su faire court.
Je pensais déjà cela à propos de Fourniret, qui tenta d’échapper à la peine en se qualifiant de MONSTRE, donc « injugeable ».
L’horreur d’un crime ne doit donner aucune grandeur à son auteur.
Plus nous sommes frappés par l'horreur plus nous cherchons à comprendre. Mais comprendre ce n'est pas justifier.
Il y a 1700 crimes non élucidés, devons-nous comprendre qu'un assassin bat des records (avale des oeufs durs pour se distinguer) ou qu'il y a 1700 assassins qui se baladent en toute liberté ?
Bonne soirée

Duval Uzan

Jean-Dominique Reffait

Allez, Catherine, touchez là ! Dès que vous faites plus court, vos propos deviennent intelligibles, on y découvre un humour et une personnalité enterrés autrement sous un fatras aussi bêtement docte qu'inutile, on y prendrait même plaisir. Ca vaut le coup d'abréger, non ?
"Va, je ne te hais point"

Surcouf

Chers amis, en matière de jeux de mots ou de blagues ou encore de petites piques, les plus courtes sont les meilleures.
Bien amicalement.

Catherine JACOB

@Jean-Dominique Reffait
"je préfère le silence des esprits vides au vacarme des esprits creux..."

La vieille courge amère tout comme la Non pensée, conviennent cependant très bien, l'une et l'autre, pour offrir une résonance aux contes du Tsar Saltan aux trois merveilles, l'écureuil qui grignote des noix d'or, les 33 preux qui naissent comme Aphrodite de la mer, la princesse à la beauté unique au monde, et dont le moment musical le plus connu du grand public est en effet le Vol du Bourdon qui évoque aussi quelque part les harmonies imitatives de la musique des antiques chamans dont la guimbarde est l'instrument ! Vous en avez une belle interprétation par le célébrissime orchestre philharmonique de Berlin sur :
http://tranquanghai.musicblog.fr/645709/le-vol-du-bourdon-de-Rimsk
y-Korsakov-par-l-orchestre-philharmonique/

"avec interdiction d'aller pisser dans l'intervalle" rappelle "cuistre incontinence"

Ecrivant cela, pensez-vous aux malheureux prostatiques qui bien que dotés d'un savoir très maîtrisé au contraire des cuistres, sont affectés de tout le contraire de l'incontinence si en revanche ils en meurent, tandis qu'une bonne couche, allez, d'autosatisfaction, suffit aux premiers pour continuer de survivre !

S'agissant d'harmonies imitatives, la langue coréenne dispose d'un mot bien plus intéressant que notre 'pipi' et donc très très parlant musicalement, mais je ne sache pas qu'il ait donné lieu à quelque moment musical, sinon je ne manquerais pas de vous l'indiquer aussi !

Duval Uzan

Bonjour,
J'ai appris (le Monde) qu'il y a 1700 crimes non élucidés ! Alors que l'on ne parle que de Marion, d'Estelle, de Maddie, etc...
1700 non sur combien de oui ??
Lucien Léger est mort, nous ne savons pas de QUOI. Il a fait 43 ans de détention, il a toujours crié son innocence.
Qui donc dérangeait-il ?
Si Rachida créait un "prix" ou une "distinction" qui viendrait en récompense pour chaque "erreur" commise et avouée, vous ne pensez pas que nous avancerions mieux ?
Bonne journée.
Duval uzan

mike

A nous tous :
Boileau disait je crois :
"Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement... etc..."
J'y ajouterai, de mon cru : "brièvement".
Cela dit, je nous conjure d'éviter les guerres pichrocolines si bien décrites par notre maître en humanisme.

Jean-Dominique Reffait

Maître Aïssa,

Considérant que modération ne signifie pas censure,

considérant que la modération consiste en (j'allais vous coller trois notices de Gaffiot, mais j'ai pitié de vous et de moi) l'action de tenir dans la mesure, de régler,

considérant que modérer un texte en en réglant le format à des proportions raisonnables consisterait à en ôter des passages substantiels,

considérant que le charcutage des oeuvres complètes de Catherine Jacob constituerait une censure,

considérant que pour effectuer ces coupes salutaires, deux solutions existent, l'une étant de lire intégralement sans dormir le pensum pour en extraire les redondances ou les évidences, l'autre étant de couper au hasard dans le tas,

considérant que Philippe Bilger n'a matériellement pas le temps de se taper cette lecture et qu'il n'aurait d'autre choix que de couper deux lignes sur trois voire quatre sur cinq des textes incriminés pour les rendre avalables, aussi avantageuse cependant que paraisse cette méthode,

considérant que peu de lecteurs s'apercevraient de cette amputation mais que Philippe Bilger y répugne, étant affligé d'un sens moral d'une autre époque,

considérant que les textes incriminés ne contiennent aucun propos tombant sous le coup de la loi ou que, s'ils en contiennent, ces propos passent inaperçus dans un flot de lieux communs,

considérant que vous concluez que "tous les commentaires de la citoyenne Catherine Jacob ont leur place ici", ce que personne ne saurait contester attendu qu'ils ont non seulement leur place, mais qu'ils prennent toute la place disponible,

considérant que par vos conclusions, vous vous faites le complice du délit constitué d'hypertrophie textuelle et que vous exposez les lecteurs de ce blog à une inflation desdits textes qui pourraient atteindre des proportions en comparaison de laquelle la Recherche du temps perdu serait reléguée au statut d'une chanson de Carla Bruni,

Concluons que Philippe Bilger n'a d'autre choix, en hôte bien élevé, que de cliquer négligemment en faveur de la publication des commentaires sans être astreint à la torture de les lire,

Concluons que l'auteur des commentaires concernés a le devoir d'appliquer a priori la modération affirmée sur ce weblog sans attendre que la patience de celui qui a l'obligeance de l'accueillir ne soit au bout du rouleau.

Vous condamnons à lire intégralement les commentaires concernés, avec interdiction d'aller pisser dans l'intervalle, sans possibilité d'échanger cette peine contre un séjour à Fleury-Mérogis qui vous paraîtrait plus doux et sans faire semblant d'avoir lu ces textes comme c'est votre habitude, bougre d'hypocrite.

Dixi

(J'ai sauté des lignes pour faire plus long, mais je ne parviens pourtant pas au kilométrage que nous évoquons. Y a pas à dire, c'est un métier !)

PEB

La dualité des personnalités du criminel se rencontre dans la littérature. J. R. R. Tolkien dans le Seigneur des Anneaux a décrit justement le personnage de Smeagol-Gollum comme deux hypostases se partageant le même petit corps mortel. La première, "le sournois", représente ce qui reste du Smeagol d'avant le meurtre de son frère Deagol. Cette partie de lui-même est faible et désemparée. De l'autre côté, Gollum, le puant meurtrier, est la part d'humanité définitivement tournée vers le crime. Gollum est la torture mentale de Smeagol mais en même temps son protecteur. Peter Jackson a admirablement représenté le déchirement de ce misérable dans sa fameuse trilogie.

L'Ecriture est riche d'enseignement à ce sujet. On peut citer David qui par une fable du prophète Nathan se condamne à mort. Judas, tourmenté par le remords, rend les 30 deniers (un SMIC mensuel de l'époque) et se pend.

Fondamentalement le crime divise l'homme. Il est doublement homicide : par la victime innocente et par la déshumanisation du coupable. Il est le triomphe du Diable, le Diviseur et de Satan, l'Accusateur.

Aussi sommes-nous solidairement homicides avec nos premiers parents.

Pour rassurer notre accusateur public, il ne nous appartient pas de réparer tout seul les homicides commis depuis la fondation du monde mais d'en contenir les effets. Le Salut ne peut venir que par la Grâce dispensée par le Paraclet, notre Avocat éternel. Ne manque que notre "bonne volonté" pour en recueillir les effets.

Aïssa Lacheb-Boukachache

Vu ce qui suit :

"Les commentaires sont modérés. Ils n'apparaîtront pas sur ce weblog tant que l'auteur ne les aura pas approuvés".

Considérons que cet avertissement dûment mentionné et visible fait foi et autorité en tant qu'il est voulu et approuvé par le propriétaire du weblog ; considérons que, de ce fait, il en instaure la règle et le fonctionnement. La Cour, en son assemblée plénière et saisie du fond en la forme, arrête :

1) Que la citoyenne Catherine Jacob est tout à fait légitimée à s'exprimer en ce weblog comme elle souhaite, en la forme qu'elle souhaite et le temps qu'elle souhaite.

2) Que l'avertissement ci-devant rappelé s'applique autant à elle qu'à tous et que seul le propriétaire-auteur du weblog est légitimé à en faire usage ou non.

3) Que si, s'appuyant sur cet avertissement, le propriétaire de ce weblog a laissé apparaître les commentaires incriminés, c'est qu'il les a jugés "modérés" et "modérables" tel que cela a été précisé dans l'avertissement.

4) En conséquence, disons qu'il n'y a pas lieu de poursuivre et qu'il y a force de considérer que tous les commentaires de la citoyenne Catherine Jacob ont leur place ici.

Copie de l'arrêt transmis à maître Aïssa, avocat commis d'office de la défenderesse. A charge et FRAIS pour lui d'en informer sa cliente.

(Ce qui sera fait, le temps d'un clic, à la vitesse de la lumière ...)

Maitre Aïssa, Avocat au Barreau de Bourg-la-Reine et Bourg-madame ....

Clic.

Véronique

@ Catherine

"Donc, et si je vous lis bien, des personnages qui devraient appeler un réflexe de protection davantage qu'un réflexe de suspicion et de répulsion."

Simplement il convient d'être conscient que la rue est un lieu de violences et d'insécurité, que la maladie mentale peut rendre une personne encore plus vulnérable aux dangers de toutes sortes.

C'est ce que les auteurs de l'article rappellent.

A propos de votre réponse à Jean-Dominique, quelles que soient les motivations d'un commentaire, je pense qu'il est important de convenir ensemble que l'espace d'un blog appartient à celui qui l'a créé et le fait vivre par ses billets. Maîtriser ses contributions c'est d'abord respecter Philippe, et faire preuve à son égard de courtoisie.


Jean-Dominique Reffait

Catherine Jacob, vous êtes un gag vivant. Philaminte vous déplaît, Achille Talon vous convient-il mieux ? Bouvard ou Pécuchet ?

Que le bourdon Bilger vous pollinise - grands dieux, quel érotisme soudain ! - c'est fort bien, mais pollinisez donc dans votre jardin ! Vous en faites encore une tartine pour vous justifier sur le ton de "c'est celui qui dit qui y est", développé en 100 fois plus de mots qu'il n'en faut pour exprimer une chose aussi simple. J'ai bien compris que seul votre esprit est supérieur puisque personne ne travaille plus que vous ici, je me prosterne devant vos qualités que vous énoncez mieux que quiconque. Vous êtes partout chez vous où règne l'esprit, votre humilité est désarmante et votre sans-gêne confondant ! Je suppose que pour espérer pouvoir échapper à vos pollinisations interminables, il faut être invité à un dîner de cons ?
Ca tombe bien, c'est là que je me plais : je préfère le silence des esprits vides au vacarme des esprits creux...

G.Court

@ aux belligérants

Ce qui m'épate avec vous tous c'est votre vitesse de réaction. Je suis même tombée une fois sur une réaction avant la diffusion du billet ! Je n'en revenais pas. Comment cela est-il possible ? Comme j'ai tendance à donner moi-même des réponses à mes questions j'en ai déduit que peut-être certains d'entre vous sont abonnés et reçoivent les billets avant leur diffusion. Mais je n'ai pas vérifié, cela est donc resté un mystère pour moi. Alors dites-moi donc, comment faites vous ?
En ce qui me concerne c'est le seul blog que je consulte, et il me donne envie de faire une étude psychosociologique sur les relations interpersonnelles entre blogueurs.
Enfin je dirais que nous nous devons une certaine courtoisie.
Il est vrai que les billets de Monsieur Bilger sont très riches et courts, et que les commentaires doivent prendre l'exemple sur eux.
L'encyclopédie c'est très intéressant, et je m'y oublie souvent, comme je m'oublie dans les commentaires de Catherine Jacob. Quand c'est long je passe et je me dis j'y reviendrai, si j'y trouve un intérêt...
je vais vous faire une confidence. C'est moi qui ai inventé les blogs. Exactement le 26 février 1980. J'en avais fait part aux intéressés de mon groupe à cette époque par lettre ouverte en 2000 exemplaires. Forcément il n'y avait pas d'internet. J'étais loin de m'imaginer l'envergure que cela allait prendre.
Je vous en dirai peut-être plus la prochaine fois.
Bonne soirée.
G.Court

Catherine JACOB

@Véronique
"Je voudrais juste ajouter que dans l'article du Monde, les auteurs rappellent que les personnes atteintes de schizophrénie et/ou très désocialisées et isolées, dans la rue, sont aussi celles qui sont les plus vulnérables à la violence d'autrui. "

Donc, et si je vous lis bien, des personnages qui devraient appeler un réflexe de protection davantage qu'un réflexe de suspicion et de répulsion.

@Jean-Dominique Reffait
"Ça y est, Catherine Jacob-Philaminte nous fait une rechute... Qu'est-ce que c'est pénible cette cuistre incontinence."

Je n'ai pas de fille à marier et si c'était le cas je ne pencherais certainement pas en faveur d'un hypocrite imbu de lui-même comme Trissotin.
Ce qui est dénoncé par Molière dans les Femmes savantes, c'est que "sans esprit critique, nous devenions les propagandistes trop zélés de la mode et du snobisme." Or s'il y a un reproche particulièrement injustifié à mon égard, c'est bien de manquer d'esprit critique (racine *krei : voir commentaire de référence).
Idem pour le terrorisme intellectuel de Philaminte, il me semble que je suis bien davantage victime du vôtre que vous du mien !

"Si Catherine Jacob a tant à dire sur les étymologies comparées, bon sang, qu'elle ouvre un blog où ses lecteurs (dont je serais peut-être pourquoi pas) pourront se rassasier de ses compilations à tiroirs. Elle y sera libre d'en faire des tonnes et de citer in extenso tous les articles de dictionnaires qu'elle souhaitera, puisqu'elle sera chez elle. Ce qui n'est pas le cas ici."

Je pense que le sujet de réflexion proposé est suffisamment grave pour justifier de citer, de fait pas tout à fait in extenso mais toutefois de façon non dommageablement réductrice, autrement dit non préjudiciable à la compréhension des ressorts de la réflexion mise en œuvre, la matière de cette dernière. Qu'elle consiste en une page de texte organisé ou une page d'article de dictionnaire, l'important c'est de ne pas la répéter de façon oiseuse autrement dit de l'asservir à une démarche portée par une culture qu'il n'est pas nécessaire de faire apparaître, chacun étant animée par la sienne, et qui ne tournera donc pas en rond cantonnée aux limites de l'article.

Enfin, compiler des matériaux de façon à ce qu'ils s'éclairent les uns les autres et nourrissent ainsi la réflexion représente un travail à la fois fastidieux pour celui qui prend la peine de s'y livrer mais très bénéfique à tout le monde ensuite. C'est comme lorsque vous constituez un herbier. Il faut se promener, discerner les plantes qui présentent de l'intérêt, les classer, les faire sécher, les décrire, les mettre en relation les unes avec les autres de façon à faire apparaître les identités et les différences en rapport avec par ex. des vertus communes ou un biotope donné etc... En revanche, compiler des conclusions d'autres auteurs et les présenter, la plupart du temps sans les citer, de façon concise, et comme les siennes propres donc, en référence au même matériau de base sur lequel on ne se sera pas donné la peine de travailler directement, représente sans doute une escroquerie intellectuelle assez répandue. De même parler sous l'inspiration divine de ce sur quoi on n'a jamais travaillé, ni jamais rien lu ou rien d'autre que des digest, n'a rien d'original mais représente au contraire un défaut extrêmement répandu ! De même encore critiquer l'organisation de l'herbier de quelqu'un d'autre quand on ne s'est jamais occupé des plantes autrement qu'en pratiquant du lèche-vitrine de fleuriste et en s'autorisant de sa seule carte de visite d'intello made in France !

Donc, si vous souhaitez que je tienne compte de vos critiques, ne critiquez pas à tort et à travers et faites en sorte qu'elles soient pertinentes, un bon mot apparent n'étant pas admis dans les espaces de réflexion sérieux au même titre qu'une conclusion documentée !

"Un commentaire, c'est un commentaire, pas une révision du bac."

Votre épouse vous a déjà donné à lire des copies de bac ?

"Et la concision est également une qualité éminente et rare."

En effet, mais seulement quand elle se limite à dire ce qu'il y a à penser et non quand elle se donne dans le contexte d'un matériau déterminé de façon à permettre au lecteur de poser ses propres conclusions sur la même base ainsi que de critiquer éventuellement et utilement, et non pas à l'aide de phrases, bons mots et/ou pensées stéréotypés !!
Les enzymes musclées qui de toute la force de leurs petits bras extraient les tâches du linge dans votre machine à laver, sont déjà labellisées !

"puisqu'elle sera chez elle. "

Je me sens chez moi partout où règne l'esprit et ce n'est pas ce qui manque dans les billets de PB qui 'pollinisent' toujours ma réflexion ceci dit pour rester dans le fil de la métaphore végétale !

@Claire
Merci à vous.

Véronique

"Mais pour les autres, pour tous les autres criminels ? La nuit succède au jour en une seconde."

D'une façon très générale, en séparant mon propos des analyses psychiatriques que je ne maîtrise pas, je ne pense pas qu'en matière de criminalité la nuit succède toujours au jour en une seconde.

Il y a quand même des crimes dont le degré et le soin apporté à leur élaboration laissent tout de même peu de chance à l’argument du dédoublement, disons par surprise .

" Un crime, deux hommes ? "

Et puis, souvent le double existe réellement. Ce sont la conjugaison et la jonction des deux ou du groupe qui peuvent être décisifs dans le passage à l'acte. Non ?

En réalité, je suis très perplexe à vous lire.

Je voudrais juste ajouter que dans l'article du Monde, les auteurs rappellent que les personnes atteintes de schizophrénie et/ou très désocialisées et isolées, dans la rue, sont aussi celles qui sont les plus vulnérables à la violence d'autrui.

Jean-Dominique Reffait

Claire, qui est impoli ? Celui qui prie inlassablement, d'abord avec courtoisie puis, forcément, de moins en moins, que les commentaires ne soient pas des cours magistraux d'une longueur exténuante ? Ou celle qui s'installe dans le blog d'un autre pour s'y étaler sans limite et sans égard pour ceux qui, timidement, espèrent placer un avis entre deux logorrhées ?

Je ne comprends pas cette désinvolture. Songez-vous aux lecteurs de ce blog qui, voyant la longueur d'un seul pseudo-commentaire, n'en pouvant plus de faire défiler le pensum, renoncent et ne lisent pas les commentaires plus courts mais qui ont le malheur de se retrouver derrière le rouleau compresseur ? Trouvez-vous cela correct ?

Si Catherine Jacob a tant à dire sur les étymologies comparées, bon sang, qu'elle ouvre un blog où ses lecteurs (dont je serais peut-être pourquoi pas) pourront se rassasier de ses compilations à tiroirs. Elle y sera libre d'en faire des tonnes et de citer in extenso tous les articles de dictionnaires qu'elle souhaitera, puisqu'elle sera chez elle. Ce qui n'est pas le cas ici.

Un commentaire, c'est un commentaire, pas une révision du bac. Et la concision est également une qualité éminente et rare.

Claire

Contrairement au point de vue exprimé par un internaute impoli, moi j'aime beaucoup lire Catherine Jacob. Je trouve que c'est un esprit très original, et qui raisonne bien : ce sont des qualités éminentes et rares.
J'en profite aussi pour dire que j'apprécie les réflexions de Aïssa, même si je trouve qu'il les exprime parfois de façon trop tranchée ou abrupte ; mais c'est sans doute aussi pour cela qu'il est intéressant à lire.

Catherine JACOB

"dans le Monde, un psychiatre et un photographe dénoncent l'amalgame systématique qui serait fait entre schizophrénie et criminalité."
1- La schizophrénie n'est pas la seule maladie psychiatrique à engendrer un trouble du rapport au monde extérieur.
2- ça fait très longtemps qu'on sait très bien que seul un infime pourcentage de ces malheureux exilés d'eux-mêmes se rend dans les faits, coupable de meurtre. Toutefois, dans leur cas, à la répulsion qu'inspire le criminel en soi, s'ajoute l'anxiété que provoque l'état dans lequel se trouve celui qu'on qualifie de "dépossédé de lui-même", ce qui donc va redoubler et le mot est faible, la première, et mettra l'opinion publique à la merci de toutes sortes de manipulations retorses, nuisibles et dommageables à tous !

Du moins c'est mon avis, et depuis longtemps.

Mais que faire hélas, quand celui qui tente de nager à contre-courant se voit derechef assimilé à un danger public number one !

@Jean-Marie
"la question de la responsabilité dont on voit qu'elle est insuffisamment tranchée pour permettre à l'esprit d'être paisible en ces certitudes."

Le véritable progrès en toutes sciences, y compris et surtout humaines, est rarement issu de certitudes a priori. Ex. Si vous vous reposez sur la géométrie euclidienne vous vous situez dans le droit fil de ceux qui n'ont jamais remis en cause sa validité et la considère comme l'archétype du raisonnement logico-déductif. Or la géométrie euclidienne n'est pas le tout de la géométrie, mais seulement celle du monde telle qu'elle le crée. Or, de même qu'il existe des énergies alternatives, il existe des géométries alternatives mais à propos desquelles il semblerait que les idées reçues soient également légion. Posez donc la question à Anselme Lanturlu, héros de la BD Le géometricon ou le règne des espaces courbes (voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Anselme_Lanturlu )

Exemple plus sérieux avec Poincaré, mathématicien, physicien et philosophe lorrain :
"Chez Poincaré, l'espace représentatif se manifeste sous une triple forme : l'espace visuel pur, l'espace tactile, l'espace moteur.

Les caractéristiques de l'espace représentatif sont les suivantes :

Il n'est ni homogène, ni isotrope, on ne peut même pas dire qu'il ait trois dimensions.

Pour Poincaré, nos représentations ne sont que la reproduction de nos sensations (visuelles, tactiles, motrices). Nous ne nous représentons donc pas les corps extérieurs dans l'espace géométrique (continu, infini, homogène, isotrope, à trois dimensions), mais nous raisonnons sur ces corps, comme s'ils étaient situés dans l'espace géométrique.

Il nous est aussi impossible de nous représenter les corps extérieurs dans l'espace géométrique qu'il est impossible à un peintre de peindre, sur un tableau plan, des objets avec leurs trois dimensions." (Source Wiki)

Je pense pour ma part que savoir notamment qu'il n'existe pas qu'une géométrie, l'euclidienne, pourrait être bénéfique à la conception du monde qui d'une façon générale meut la Justice, vu que cela l'inciterait également elle-même à approfondir toute réflexion y compris celle qui l'amènerait au bout du compte à se mettre elle-même en doute !

Jean-Dominique Reffait

Ca y est, Catherine Jacob-Philaminte nous fait une rechute... Qu'est-ce que c'est pénible cette cuistre incontinence.

Aïssa Lacheb-Boukachache

Par qui un crime (meurtre, je suppose) est-il commis ? Mais par tous, cher PB. C'est cela qui nous est insupportable à mesure que la raison nous gagne. Le meurtre est consubstantiel à l'homme. Il ne fut pas une minute dans l'Histoire humaine où un homme n'en tua un autre. Ainsi, c'est toute l'Humanité qui est impliquée, de toujours, juge et accusée à la fois. Juge (la raison) ; accusée (la nature). Jugeant et s'accusant. Encore une fois, on retrouve dans votre billet la réponse à votre questionnement: schizophrénie. Dissociation. Le dégoût et la stupeur viennent de là : cet insupportable paradoxe qui nous fait tout entier. Il n'y a pas de coupable dans l'absolu ou alors l'humain, tout l'humain. "Si c'est un homme ...". Mais bien sûr que c'est un homme... C'est même l'Homme. "Je est un autre". Oui, c'est moi... Après, le reste, le tribunal, le discours, le jugement, la condamnation... tout n'est qu'artifices ; il faut bien continuer et vivre puisque c'est ainsi même si on demeure dans l'ignorance de ce dessein...

Aïssa.

Catherine JACOB

« Par qui un crime est-il commis ?
Un crime n'est-il que l'expression paroxystique, un jour, d'une personnalité ordinaire ou révèle-t-il l'irruption de quelqu'un d'autre, d'un étranger à soi-même ? »

Et si, pour le savoir, nous interrogions le langage.
Tout d’abord le français : « Par qui un crime est-il commis ? » mais par un « criminel » bien sûr !
Qu’est-ce qu’un criminel ? Mais le coupable d’un crime bien sûr ! Autrement dit celui qui a été reconnu tel ;

Qu’est-ce qu’un crime ? C’est là que la réponse devient intéressante vu qu’il est possible d’interroger de plusieurs manières plusieurs langages à plusieurs niveaux et de différents points de vue.

Le mot « crime » lui-même tel quel, nous vient du latin.
Je cite : « crīmen, n : apparenté à cernō, a dû d’abord signifier « ce qui sert à trier, décider », puis « décision » mais en passant par la langue du droit, crīmen s’est spécialisé dans le sens de « décision judiciaire », et « objet sur quoi doit porter la décision, grief, inculpation », souvent du reste avec une nuance péjorative : « fausse accusation, calomnie ». Puis l’accusation se confondant avec le crime (scelus) lui-même, crīmen a fini par désigner « le crime ». A perdu tout contact avec cernō. »

On a donc au départ, deux notions différentes :

1. Crimen : ce qui sert à trier, autrement dit avec un suffixe d’instrument, crībrum ( = le crible). (À la notion de « cribler », se rattache adj got. Hrains « pur » (all.: rein). Le sens de « séparer » demeure dans gall ; crip, crib : « peigne ».) Elle se rattache à une « racine *krei – inconnue à l’ indo-européen oriental, se trouve en grec, italique, celtique et germanique. »

2. Scelus : le fait de ne pas marcher droit, le faux pas. Le rapprochement avec sanscrit skhālati, « il fait un faux pas » est possible. Sachant nous autres modernes, rattachons le faux pas, le fait de trébucher au lapsus (de ‘lǎbō’ : tomber, s’affaisser, s’écrouler (sens physique et moral), qui peut servir à qualifier également un glissement qui n’est par forcément suivi de chute, comme celui d’un serpent, la marche d’un navire, le vol d’un oiseau, la course d’un astre, le cours des ans ; « Lapsus » a également, en tant que mot du latin, et non pas seulement terme technique du lexique analytique, un sens physique et moral dont la répétition est « lapsōsus » : glisser à plusieurs reprises, tomber sans cesse et dont l’impossibilité est « illaběfactus » : indestructible. Les rapprochements possibles que le linguistique déclare insatisfaisants mais que l’analyste pourrait juger intéressants sont got. « slepan » : dormir ; isl. « sláp » : homme ivre ; v.sl « slabǔ » : mou ; lit. « slōbti » : avoir une faiblesse (« La nuit succède au jour en une seconde. » dites vous) ; et en fin skr. « lámabte » : il penche, il pend, une idée que nous pourrions retrouver avec le français « broncher » : « faire un faux pas » en parlant d’un cheval et qui viendrait du français « pencher » (16ème) – Par voie de conséquence, ce qui tombe, c’est ce qui ne tient pas debout ou ne tient plus, par ex. le fruit mûr, c’est ce dont l’état de somnolence, manque de vigilance, porte à la chute, tout comme ce à quoi le relâchement de la tension du refoulé offre une soupape ( de anc. franç. 'Souspape' : coup sous le menton, qui peut faire notamment qu’on se ‘morde la langue’. Bref.).
Dans la langue familière, scelus a également pour sens : vaurien , scélérat (c’est donc un terme d’injure) – on trouve aussi le sens de « malheur », « infortune », et un scelestus avec le sens de « malheureux », pour un sens premier de scelus : «mauvaise action, faute, crime ».

3. Avec scelus, le crime et le criminel sont liés à la notion de malheur et d’infortune qui veut qu’à un moment donné les conditions soient réunies pour que se produise une chute. Le faux pas c’est aussi celui que font ceux qui ne marchent pas droit, comme Œdipe par exemple, le célèbre « Pieds enflés » qui chute à la fois par destin = ça ne dépend pas de lui – et par ubris = ça dépend de lui – Ce qui ne dépend pas de lui c’est ce qui a été annoncé par l’oracle et qui s’inscrit dans le destin tragique de sa lignée, celle des labdacides, autrement dit encore celui de la lettre : labda ( = lambda) qui pourrait le faire admettre dans les « 0,5% de criminels déclarés irresponsables », et ce qui dépend de lui c’est d’insister quand on lui dit d’arrêter, autrement dit tout la problématique de ses rapports avec notamment Tirésias. Scelus apparaît donc quelque part lié au tragique de la destinée humaine qui veut que nous soyons à la fois responsables et conditionnés. Chez Œdipe ce destin qui s’accomplit aveuglement à son insu, celui que porte la malédiction au sens fort du terme, celui d’ Œdipe le fils, ajouté à l’aveuglement du comportement violent et orgueilleux d’ Œdipe, le roi, aboutit à ce qu’il se crève finalement lui-même les yeux – je laisse de côté l’interprétation psychanalytique pour m’en tenir à la force du seul récit des faits – puis s’en aille sur les chemins poudreux, proscrit, éternel exilé qui ne connaîtra plus de paix, appuyé sur Antigone, sa fille et sa sœur à la fois... !!

Ceci dit 'ne pas marcher droit' a fait, à certaines époques, l'objet d'interprétations assez effrayantes puisque par un moment en orient des boiteux étaient apparus comme des victimes sacrificielles par excellence, mais bon il fallait qu'ils soient également chamans!
Sachant que en français, 'ne pas broncher', donc ne pas 'faire de faux pas', c'est également 'ne pas manifester d'opposition', la question de l'interprétation n'est toujours pas anodine!!

On va donc retourner voir ce qui se passe du côté de la racine *krei, mais en passant d’abord par le grec qui distingue :
1. « κρῑμα (τὸ) : Le crime, en tant que
a. I- 1- objet d’une contestation, contestation, querelle –
b. 2 – jugement, décision judiciaire d’où condamnation, peine –
c. 3 – par ex. prescription, loi
II – action de juger
1. κρίνω : Le verbe rattaché :
I- séparer (l’épi et la barbe, les guerriers par tribus), se séparer –
i. 2- distinguer –
ii. 3 – choisir
II- décider, trancher , décider d’une contestation –
iii. au sens juridique : poursuivre en justice , accuser :
- ὁ κρίνων : l’accusateur ou le juge,
- ὁ κρινόμενος : l’accusé ;
- par suite, juger, condamner ou être condamné –2- décider, résoudre, expliquer, interpréter ἐνύπνιον : un songe, -3- juger, estimer, apprécier – 4- attribuer, adjuger , ê.jugé, avoir fait ses preuves ; juger c’est-à-dire faire entrer dans la phase décisive ou critique, vent qui souffle dans une direction déterminée- mettre en jugement, interroger, questionner, le disputer à, lutter contre; juger interpréter ; »

A la notion d’infortune, de faux pas, de tragique, se substitue une notion de crise qui implique qu’à un moment donné, il faut prendre une décision : la bonne si possible. L’homme n’est plus le jouet du destin qui l’a amené jusqu’au moment où tout est joué, il en reste le maître, celui qui est capable de nous dit également le latin :

1. Cernō : trier , passer au crible
Distinguer par les sens et l’esprit entre différents objets et par affaiblissement : voir
- choisir entre différentes solutions, ou différents projets, d’où « décider ».
- dēcernō: décider de, décréter, voter – dēcrētum : « décision, décret » en philo traduit le grec δόγμα, ce qui paraît bon, opinion, puis donc « doctrine ».
- dis-cernō : séparer en triant, discerner –
- discrīmen : « raie » dans la chevelure et « diaphragme » - toute espèce d’intervalle ou de séparation : de là « signe distinctif, différence » et « dissentiment »
- « fait de trancher un différend », « jugement décisif » et » moment décisif et périlleux »
- « discerniculum » : épingle à cheveux des matrones romaines
- (égl. Discrētus : qui sait discerner » )

Par conséquent, l’accusé apparaît aussi quelque part comme celui qui aura failli à discerner, par exemple entre le bien et le mal, ce que son accusateur, de même racine linguistique, va lui apprendre? notamment en le faisant condamner, mais pour autant qu’il soit admis qu’il ait été doté d’un discernement estimé suffisant, et discernement dont l’absence n’a cependant rien à voir avec l’aveuglement dont il a été précédemment question : autrement dit pour autant qu’il ait été considéré apte à discerner les signes ( ex. ceux du code de la route) ; à faire la différence entre ce qui admis dans la culture de référence et ce qui ne l’est pas ( ex : excision) ; l’âge du discernement pénal étant ici de treize ans.

« Par qui donc le crime est-il commis ? » demandiez-vous.
Vu que les sociétés antiques admettent QUE le tabou aussi doit avoir été connu pour donner lieu à transgression, j’aurais tendance à répondre : peut-être par celui qui franchit délibérément le Rubicon!

Il y a tout un questionnement nouveau à partir de là je pense, par ex. Qu'est-ce qui pousse à franchir le Rubicon (= Rubico, un homonyme de Rǔbǐco : faire rougir, de rǔbǐa : la garance)? etc. Mais bon ça suffit pour cette fois-ci.

Jean-Dominique Reffait

Voici bien un de vos thèmes chers, trop présent dans vos notes pour ne pas révéler chez vous cette "tentation de l'ombre", ce désir de sonder l'humain dans ses abysses. Et il faut rapprocher cela de vos notes encore récentes sur la sublimation de la lumière, sur les ressorts, là encore extrêmes, qui propulsent un individu vers un sommet inatteignable au commun. Alain Bernard et Landru dans les mêmes excès. De l'Enfer et du Paradis de Dante, vous ne retenez que les extrémités des deux spirales, conscient que l'extrême beauté s'équilibre dans l'extrême laideur, sans jamais sortir ni l'une ni l'autre du périmètre humain, fut-il nietzschéen.

En ce moment, à Pékin, c'est le cyclisme sur piste. Votre note m'évoque cette image de la schizophrénie ordinaire : l'ange et le démon se mesurent, parfois en sur-place, l'un passe devant puis repasse tactiquement derrière, le rythme s'accélère, la cloche sonne, et dans le sprint final, l'ange et le démon ne sont distants que d'un centième de seconde.

A vous lire, je comprends qu'il y a deux manières d'être dans la mesure : dans la passivité totale, immobile au centre parce que pas un zéphyr, encore moins de passion, ne vient effleurer le tranquille équilibre. Et puis, l'autre manière, l'écartèlement des forces contraires qui ne parviennent pas à rompre l'équilibre contraint, forcé et douloureux.

Jean-Marie

Je vous remercie pour cette mise en perspective de la question de la responsabilité dont on voit qu'elle est insuffisamment tranchée pour permettre à l'esprit d'être paisible en ces certitudes.

Claude Roy traitant de la responsabilité des militants dans leur soutien au stalinisme -il parle en connaisseur et de l'intérieur- dit me semble-t-il : nous étions possédés, mais nous étions responsables, car même si dans l'instant nous n'avions plus de vrai libre arbitre, à un moment dans le passé nous avions choisi en connaissance de cause.

Cette conception de la responsabilité qui renvoie la décision instantanée à une série de décisions successives me semble l'éclairer, bien sûr sans résoudre totalement la question, notamment celle ayant trait à la maladie psychiatrique : sur cette question si perturbante, il faudrait aussi que soit mieux clarifiée le débat entre le refus de traitement et le traitement imposé et peut-être là aussi mise en évidence une zone grise entre deux où l'offre du traitement est suffisamment ferme sans être imposée ?

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