Trop de sujets, aujourd'hui, et je ne veux rien exclure. Pourtant, du dérisoire au tragique, la ligne est claire et la montée évidente.
Alain Delon ne jouera pas dans une pièce avec Line Renaud. Ses exigences artistiques coûtent trop cher. Il se retire avec fracas (Le Figaro). Omniprésent depuis qu'il dit s'être mis en réserve de l'Art, désormais il nous fatigue. "Il faut savoir", chantait Aznavour. Alain Delon devrait méditer les paroles.
A la demande des avocats d'une défense qui voulait éviter à toute force la tenue d'un procès à Rennes, une affaire criminelle a été renvoyée "pour une bonne administration de la justice", ce que d'aucuns ont traduit : pour cause de Ramadan (Le Monde et Le Parisien). Il ne faut pas s'étonner si de glissement en glissement on nous impose l'autorité de "lois" et de convenances particulières au détriment de l'intérêt de tous. On a commencé par accepter la présence de femmes voilées dans les salles d'audience, puis on les a laissées témoigner devant des jurys populaires sans leur enjoindre la décence laïque, enfin nous avons le Ramadan comme motif pour surseoir à l'oeuvre de justice. Tout va bien qui se dégrade insensiblement mais sûrement ! Le comble, c'est qu'on y met la main et l'esprit.
Le drame, c'est la mort récente des soldats français en Afghanistan et la polémique grave qu'a suscitée le reportage de Paris Match sur les Talibans, avec l'interview de l'un des assaillants. Le Parisien, Le Figaro et Le Monde s'en sont fait l'écho, avec le site du Nouvel Obs, et le rédacteur en chef de l'hebdomadaire, Laurent Valdiguié, a par ailleurs répliqué aux critiques.
Sauf à supposer que Paris Match aurait par nature, comme l'a dit trop rapidement Daniel Cohn-Bendit, "tout un côté abject dans le voyeurisme" et que sa rédaction ne serait composée que d'irresponsables et de malveillants, il faut bien tenter d'appréhender la problématique qui est au coeur de cette controverse.
Le premier mouvement est évidemment de répugnance devant ces photographies qui montrent les tueurs et leur attirail guerrier, et à la lecture de l'entretien avec un Taliban qui expose tranquillement ses projets de massacre. En ce sens, Max Gallo n'a pas tort, qui affirme que la vérité n'avait pas besoin de ces représentations. Même si à force d'être sollicité comme chantre de la Patrie, il devrait prendre garde à ne pas finir en un Déroulède de l'ère médiatique faisant un peu systématiquement dans le "tragique troupier"...
Ce qui dérange, c'est que Paris Match ait clairement affiché que le reportage n'avait pas une visée politique mais voulait seulement informer sur les desseins de ceux qui avaient tendu l'embuscade. Entre la réalité brute de ce massacre aux modalités encore mal déterminées et le journaliste et sa photographe, nulle médiation, seulement leur curiosité à l'égard d'un groupe ennemi de la France et de l'Occident chrétien, fier de ses valeurs et son appétit de mort, osant proclamer que son action relevait de "la légitime défense".
Etait-il nécessaire de mettre la lumière sur ces Talibans et de leur donner la parole ? La France aurait pu s'en passer. Reste qu'il n'est pas indifférent, pour ceux qui se berçaient encore d'illusions, de pouvoir lire, proférées avec une telle crudité et un cynisme aussi tranquille, les ambitions et les intentions de ces fanatiques.
Cessons l'hypocrisie qui consiste à s'indigner devant cette affreuse complaisance médiatique et à prôner en même temps l'urgence d'un dialogue avec ces mêmes Talibans, force politique et combattante paraît-il incontournable, si on suit certains spécialistes réels ou prétendus de cette région du monde. Je n'ai pas rêvé, j'ai entendu des esprits brillants et distingués plaider pour le retour des Talibans dans la complexité afghane, en dépit de leur conception de la politique, de la société et de l'humanité. Ces barbares - le président de la République a légitimement usé de ce terme pour les qualifier - sont souhaités par certains dans une future négociation et la triste expérience historique fait craindre que le dégoût d'aujourd'hui succombe demain devant les contraintes de ce qu'on appellera la "politique du réel".
Paris Match, donnant de l'écho à ces voix malades et meurtrières, leur donne-t-il du lustre et de l'éclat ? Il me semble que c'est plutôt le contraire, sauf à admettre que des lecteurs puissent être si peu clairvoyants qu'ils confondraient la légitimité d'un combat avec la folie de déséquilibrés. Je ne perçois pas non plus, dans la présentation et les questions, une tonalité qui serait de nature à donner fût-ce une apparence de crédibilité et d'honneur à ces ennemis.
Mais peut-être Laurent Valdiguié a-t-il plus désorienté qu'expliqué, en plaçant l'hebdomadaire derrière le bouclier de l'information. Je ne suis pas sûr du tout que ce registre puisse s'appliquer à cet épisode si lourd de drames pour les malheureuses familles. Il pourrait laisser entendre qu'il y aurait eu une sorte d'équilibre à respecter entre la tragédie française et l'embuscade des Talibans - comme, pour reprendre un exemple ressassé, si on avait justifié un débat entre Hitler et le Juif qu'il s'apprêtait à exterminer. Au demeurant, s'il s'était agi de cette seule exigence, on aurait pu reprocher au journaliste de n'avoir pas poussé son interlocuteur dans ses retranchements, n'osant pas prendre le risque de le fâcher. Il aurait été sain d'entendre les réponses non seulement aux questions sur l'embuscade mais à celles sur la vision effroyable des Talibans pour leur pays et leur peuple.
En revanche, pourquoi ne pas assumer avec honnêteté qu'il existe peut-être des provocations indispensables pour les médias ? Je formule seulement l'interrogation. Si l'information s'assigne pour ambition de ne pas seulement commenter l'ordre des choses, la communication des politiques et l'apparence des réalités économiques et financières, elle est condamnée tôt ou tard à relever des défis, à troubler. Il ne s'agit pas de cultiver les incongruités, le choquant et le nauséeux pour eux-mêmes mais parfois, cette capacité de susciter des indignations est le meilleur moyen pour approcher la vérité. Il y a souvent une corrélation, dès lors que la conscience professionnelle veille, entre l'intensité de l'émoi et et la profondeur, la justesse du fragment dévoilé. Je ne prétends pas faire l'apologie de Paris Match mais la difficulté même à trancher, sauf à se réjouir d'être sommaire, montre comme cette polémique ne mérite pas d'être traitée à la légère.
Il est facile d'écrire un billet sur les tragédies des autres et les familles dévastées, qui auraient seules toute légitimité pour réduire à néant ce que j'ai essayé de dire.
Rédacteur en chef de Paris Match, sans doute me serais-je abstenu. Mais cet hebdomadaire a raison d'assumer et de ne pas avoir honte.
Ce que montrent ces photos, en dehors du fait de savoir si elles sont infamantes ou pas, c'est la proximité des combats. Pour que des "trophées " aient pu être récupérés par les talibans, il faut que les combats aient été rapprochés. Il semble que le gouvernement commence à l'admettre.
Rédigé par : anne | 11 septembre 2008 à 23:34
Paris Match a suscité ce reportage en Afghanistan et l'assume. Je l'approuve, bien que je comprenne l'émoi des familles de tués là-bas, la douleur est faite d'intimité. Ce n'est pas un reportage conçu pour détourner l'information vers des futilités. Il est fait pour éclairer l'opinion sur cette guerre lointaine. Il y a 50 ans, la guerre d'Algérie (elle enfin ainsi dénommée) dura 8 ans. 30 000 morts, en majorité dans les rangs des appelés, soit 10 morts journalières. La médiatisation n'était pas mondiale, mais que d'articles, de propos pour désorienter l'opinion et la tromper. Les 3 départements algériens, la fiction de l'Algérie française , même proclamée par de Gaulle, qui n'en croyait pas un mot était un leurre. Le contingent le comprenait bien, lui qui voyait l'injustice régnante ne comprenait pas pourquoi il fallait mettre sa peau en jeu, et pourtant que d'abnégation et d'héroïsme. En Afghanistan, combat notre armée de métier. Je sais et partage le respect de son engagement, perinde ac cadaver. Ils savent qu'ils sont là-bas pour combattre le terrorisme islamique fanatique nourri par le marché de la drogue. Il est dirigé contre nos valeurs occidentales, issues du judéo-christianisme, qui irritent d'autant plus ces fanatiques. Faire parler l'ennemi, comme l'a fait Paris Match, est utile. L'opinion saura pourquoi meurent nos soldats et pourquoi luttent les Talibans. Une suggestion, l'Afghanistan n'est pas peuplé que de fanatiques, il faut donner la parole aux Patchounes, la majorité, sachant qu'il n'est pas une armée anglaise ou soviétique qui ait gagné sur le terrain.
Rédigé par : francis | 11 septembre 2008 à 13:57
j'ai relevé ceci :
"Monsieur Bilger, en preux chevalier, organiserait-il un tournoi ?"(Catherine JACOB | le 08 septembre 2008 à 14:55)
Je propose plutôt un jeu de dames , moi , non , au lu de tous les commentaires colorées ?
Rédigé par : Cactus et ces dames | 10 septembre 2008 à 10:59
Miroirs là aussi, Marie.
Accepteriez-vous l'intrusion sur notre sol d'une force militaire "pacifiante" et "civilisatrice" qui omettrait dans ses équipages des matériels agricoles, des structures logistiques pour les routes, les ponts, les écoles élémentaires et les centres de soin et depuis plus récemment négligerait nos "vitales" équipes de soutien psychologique ?
Sans doute, techniquement, en y mettant "le paquet", la France peut assurer relativement la défense de ses forces présentes.
Ce n'est pas la peur qu'il faut inspirer ; c'est l'envie qu'il faut semer et les résultats concrets de tous les jours qu'il faut attester.
Ici aussi, d'ailleurs.
Rédigé par : Fleuryval | 09 septembre 2008 à 23:10
Cet article de Paris-Match, auquel vous vous référez, qui fait « hurler » certains, je ne l’ai pas lu, je n’ai pas vu les photos, j’en ai juste eu des échos, avant la lecture de votre billet.
Selon monsieur Hervé Morin, Ministre de la Défense, qui s’est exprimé conjointement avec le Ministre des Affaires étrangères, à l’occasion de leurs auditions devant la commission de la Défense à l’Assemblée Nationale (il y a quelques jours) sur les événements passés, la France n’est PAS en GUERRE !!
Même si l’armée, elle, indiqua le contraire… !!!
Peut-on, avec ces indications confuses, reprocher à des journalistes de faire leur travail et d’aller interviewer des talibans (dont certains sont peut-être même formés par nos forces ????) qui, au demeurant, selon ce que j’ai lu précédemment, les auraient invités… ?
Alors ??? J’opposerai deux réflexions :
Tout d’abord, il est de coutume dans ce pays de cacher ce qui est la réalité…. Dans ce cas, une triste réalité. Guerre ou pas guerre, les faits sont là. Ces informations ne sont-elles pas salutaires, voire « utiles » aux futurs militaires qui devront, peut-être prochainement, se rendre en Afghanistan ? Il est sans doute nécessaire de leur rappeler que des soldats français sont en terre hostile !!! Ils savent ainsi à quoi s’en tenir. Et qu’ils doivent, d’abord et avant tout, compter sur « eux-mêmes » !!! A eux d’être vigilants… Ils sont prévenus…
Ce qui dérange dans cet article, il me semble, après le Canard enchaîné, est que, justement, un voile est tiré sur une réalité qui contredit les versions des autorités militaires et du pouvoir politique de France…
Ne faut-il pas, plus exactement, ce sera ma seconde réflexion, se poser la question suivante :
Ce pouvoir politique devait-il, là encore une fois, envoyer des militaires (même motivés et bien entraînés ???) sans aucuns moyens adaptés à leur mission (que des jumelles ou le simple monoculaire de visée, seulement deux hélicoptères ??? des engins blindés non protégés, aucunes munitions, etc…), nécessaires à leur protection, à leur survie… ????
Cette embuscade funeste pour les soldats français dénonce immanquablement une mauvaise organisation, une mauvaise utilisation des moyens de reconnaissance qui à première vue donnent l’impression d’être inexistants...
La France n’a-t-elle donc plus les moyens d’assumer une défense ???? Ou y a-t-il un malaise quant aux commandements des troupes françaises sous les ordres de ??? avec tous les risques, que bien évidemment, cela entraîne…
Rédigé par : Marie | 09 septembre 2008 à 20:37
Un homme qui s'aimait sans avoir de rivaux
Passait dans son esprit pour le plus beau du monde.
Il accusait toujours les miroirs d'être faux,
Vivant plus que content dans son erreur profonde.
Afin de le guérir, le sort officieux
Présentait partout à ses yeux
Les Conseillers muets dont se servent nos Dames :
Miroirs dans les logis, miroirs chez les Marchands,
Miroirs aux poches des galands,
Miroirs aux ceintures des femmes.
Que fait notre Narcisse ? Il va se confiner
Aux lieux les plus cachés qu'il peut s'imaginer
N'osant plus des miroirs éprouver l'aventure.
Mais un canal, formé par une source pure,
Se trouve en ces lieux écartés ;
Il s'y voit ; il se fâche ; et ses yeux irrités
Pensent apercevoir une chimère vaine.
Il fait tout ce qu'il peut pour éviter cette eau ;
Mais quoi, le canal est si beau
Qu'il ne le quitte qu'avec peine.
On voit bien où je veux venir.
Je parle à tous ; et cette erreur extrême
Est un mal que chacun se plaît d'entretenir.
Notre âme, c'est cet Homme amoureux de lui-même ;
Tant de Miroirs, ce sont les sottises d'autrui,
Miroirs, de nos défauts les Peintres légitimes ;
Et quant au Canal, c'est celui
Que chacun sait, le Livre des Maximes.
Un homme qui s'aimait
Jean de la Fontaine
Rédigé par : Marie | 09 septembre 2008 à 20:26
@Aliocha
De mes lectures je ne vous dirai rien. Pour ce que vous appelez un "reportage de guerre" je ne ferai que vous renvoyer à ce qu'en dit -fort justement Patrick Pike le 9 09 à 1h42.
On ne fait pas le métier de reporter de guerre pour gagner de l'argent dites-vous. Je souhaite à tous ceux qui font ce métier avec dignité de bien gagner leur vie au contraire. Pour ce qui est du travail qui nous importe ici, je redis qu'il s'agit d'une trahison et non pas d'un travail informatif. Que ce reportage ne recèle aucun information digne d'intérêt, et qu'elle ne fait que servir la propagande talibane, par la transformation d'une défaite militaire en victoire médiatique.
Je re-redis que comme nationaliste breton, je m'en fous et je re-redis que je suis stupéfait de voir des Français trahir aussi sciemment leurs troupes sur le terrain en acceptant qu'on les désigne comme cible privilégiée en raison d'une couverture médiatique folle.
PS : A bien y réfléchir, je vais tout de même vous dire un mot de mes lectures, pour vous préciser que je ne mets pas Paris Match beaucoup plus haut que Télé 7 jours et Gala dans la hiérarchie des torche-culs.
Rédigé par : Erig le Brun de La Bouëxière | 09 septembre 2008 à 18:03
@erig le brun
"On leur souhaite au moins d'avoir été payé à la hauteur de cette triste bravoure" écrivez-vous à propos des journalistes de Match. Sachez Monsieur que les reportages de guerre sont beaucoup moins bien payés que les photos de fesses de star sur la plage. Et que d'ailleurs, ces reportages ne se vendent quasiment plus. Les patrons de presse savent que ça n'intéresse personne. Vous devriez vous féliciter que des journalistes qui risquent leur peau pour vous informer aient réussi à convaincre un journal de passer leur reportage. A moins bien sûr que vous ne vous cantonniez à la lecture de Gala et de Télé 7 jours. En tout cas votre position plaide sans le savoir pour le mal journalisme, le marketing et l'info people, est-ce vraiment cela que vous entendiez défendre ? J'en profite pour rappeler que 87 journalistes ont été tués en 2007 dans le monde. On ne fait pas le métier de reporter de guerre pour gagner de l'argent, encore moins pour doper les ventes de la presse, on le fait par passion.
Rédigé par : aliocha | 09 septembre 2008 à 12:36
Vous ne comprenez pas chère catherine A.? Sans doute n'ai-je pas été suffisamment explicite, ou avez-vous regardé ces photos d'un oeil indifférent parce que - et croyez bien que j'en suis heureux pour vous - non concernée.
Mais je ne reviendrai pas sur mes propos, sauf à dire que ce reportage, puisqu'il faut le nommer ainsi, n'apportait rien de plus que ce que savaient les familles et l'Etat-Major. Il ne servait à rien, qu'à amplifier la douleur des parents, parents qui, je le répète, souhaitaient qu'on n'abordent pas ce sujet en public. Il s'agissait de leurs enfants, et on peut aussi avoir ce respect.
La question que je vous pose est celle-ci : que vous a apporté ce reportage? Ou encore cette autre : qu'en tirez-vous comme conclusion ? Questions que je pose également à J.D. Reffait, étant en partie en désaccord avec lui sur la valeur informative du dit-reportage.
Tout se passe comme si, puisque vous donnez l'exemple d'un accident de voiture, on photographiait le responsable, rescapé bien sûr, de cet accident, hilare, exhibant la chemise du conducteur qu'il a tué. Ce n'était pas autre chose, que de montrer un taliban vêtu d'un des treillis des soldats morts. Talibans dont on sait qu'ils ne sont pas tous afghans, loin de là, recrutés un peu partout dans la mouvance de l'Islam fanatique.
Les deux autres exemples que vous citez, en un savant amalgame, ne participent pas non plus de la même démarche. Mais je pense que vous le savez et qu'il m'est inutile de vous le démontrer. D'ailleurs Erig le Brun de la B. le dit fort bien.
Quant au courage des deux journalistes, parlons-en. Les estimez-vous courageux d'avoir publié ce reportage ou d'avoir photographié les talibans ? Quoi qu'il en soit, dans les deux cas il n'y avait là rien de surhumain, et à la portée du premier venu, ayant été contactés par les talibans pour ce faire. Ces derniers n'allaient pas, en plus, les prendre en otages, ou les exécuter, au risque de ne pas atteindre le but qu'ils s'étaient fixé. C'est en cela que j'estime qu'ils se sont faits les complices de cette mascarade, car on sait bien que dans un conflit les belligérants ne sont pas là pour autre chose que s'entre-tuer. A moins de rêver.
Rédigé par : Patrick PIKE | 09 septembre 2008 à 01:42
Je trouve incroyable que le débat se rapporte à la question: Paris Match devait-il ou non diffuser ce reportage ?
Il se trouve que c'est ce reportage, mauvais ou bon, peu importe, qui permet à nombre d'individus d'avoir un avis sur la question.
Je crois que nous avons face à nous un pan de l'indépendance de la presse qui est remis en cause par de nombreux commentaires. C'est ennuyeux. Rapporter la pertinence d'une publication à la nécessaire non-douleur des victimes fausse tout le débat puisque ce n'est pas la question.
Que le gouvernement donne son avis sur cette publication me gêne paradoxalement moins que les multiples indignations des individus non-membres du gouvernement ; et ils sont nombreux !
La remise en cause de l'indépendance de la presse vue par le versant financier est suffisamment inquiétante pour ne pas en rajouter une couche.
Conscient que, concrètement, le coup de force de Paris Match n'a pas été dicté par les seuls intérêts journalistiques, le fait est, que cette publication apporte au citoyen un point de vue nouveau sur la question afghane.
Pourquoi bouder cet éclairage ?
Rédigé par : Marcellus_Walace | 08 septembre 2008 à 23:42
Bojour toutes et à tous,
J'ycris ici car j'y vu ki c'yti un blogue por s'exprimer librement. Donc voila mon affaire, mysieur le procureur la Répoublique. Hier soir j'y revenais tranquillement de chy mon ami Momo qui habite li bloc à coté. J'y marchais tranquillement dans la rue, j'y fesais pas des histoires à personne, j'y avais l'estomac bien plein à cause du Ramadan qui vous savait j'y mange pas du matin jusqu'à le soir, donc ce soir là jy cassé li Ramadan avec mon copain Momo y sa femme y sy enfants, la chorba, ly mouton, ly pitits pois chiches, ly gâteaux soucrés, vous connaissez, vous faites ly même chose à votre Nouèl. Donc, voila, j'explique. J'y rentrais chez moi tranquillement quand trois jeune voyos y m'ont agressé. Ils ont fait tomber par terre ma chéchia tote neuve et apres ça ils m'ont donné des claque et après ça ils m'ont tapé sur la tête avec un bot de plastique, coume ça, gratuitement, pour sy faire plaisir. J'y eu très mal. Ils s'y sont sauvés comme des voyos car j'y crié et madame Taillelefer qui y est ma voisine dans le bloc il a été témoin dé tote la scène. J'ai pas réconnu mes agresseurs. Mais j'y bien vu, et madame Taillefer aussi il a bien vu, cy une dame qui voit bien la nuit, qu'ils avaient totes les trois un kippa sor la tête, donc c'étaient des Juifs pratiquants comme moi j'y suis un musulman pratiquant, cy la vériti. J'y suis sour et certain que j'y bien vu la kippa sor leur tête chacun. J'y portais plainte mais avant j'y étais voir mon docteur mysieur Appolinaire qui est un bonne Africain comme moi et il m'a donné des aspirines que j'y dois prendre plusieurs fois par jour à cause dy mal de tête que ça m'a fait le bot de plastique qu'ils m'ont frappé avec, ces voyos. J'y vodrais maintenant, s'il vos plait, avec votre permission, alerter ly médias, totes les médias, surtoute la télévision Claire Chazal y PIPIDA pour qu'ils parlaient de mon affaire à toute la France et au monde à 8 heures pile le soir au moment où jy casse ly Ramadan. Cy pas possible que dy choses comme ça ils s'y produisent en France ly pays des droits de l'homme. Cy un scandale! Ils ont même volé ma chéchia, les petites voyous que si je les attrape ils vont avoir affaire à moi, jy ly jure. Voila, j'espère vous passerez ma participation sur votre blougue, comme ça toute le monde elle pourra le lire mon timoignage.
Agrez, mysieur le Procureur la Répoublique, mi salutations distinguées.
Signé:
Mosieur Ali Baba
Un citoyen en colère!
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 08 septembre 2008 à 23:29
@ Catherine A:
"Et la douleur de la victime violée, martyrisée, dont rien ne nous échappe de son calvaire à la lecture d'un compte rendu d'assises, gêne-t-elle vraiment ceux qui ont hurlé à la honte à propos du reportage de Match ?"
Mais enfin, quel rapport ?
Ensuite, "Et diriez-vous que les journalistes et photographes américains qui ont dénoncé photos à l'appui les sévices à Abou Graïb étaient des traîtres à leur patrie ?"
Justement, ils avaient raison, ces photographes américains, mais je ne sache pas qu'on ait surpris des militaires du 8e RPIMa en flagrant délit de torture. Au contraire on en a égorgé un. Et ce sont les égorgeurs à qui on donne une tribune. Par ailleurs trouvez-vous vraiment très digne cette façon d'exhiber des trophées ?
Enfin personne n'a prétendu que les auteurs de ce reportage n'ont pas eu de courage. A vrai dire je trouve qu'ils ont eu un courage extraordinaire et pas seulement d'aller sous une burqa parler à des tueurs : le courage d'exhiber cette pitoyable mise en scène. On leur souhaite au moins d'avoir été payé à la hauteur de cette triste bravoure.
S'intéressant au destin qu'il prévoit aux démocraties modernes, Tocqueville écrit en 1835 au sujet de l'homme du futur:
"Quand au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d'eux, mais il ne les voit pas ; il les touche, et ne les sent point ; il n'existe qu'en lui-même et pour lui seul, et, s'il lui reste encore une famille, on peut dire au moins qu'il n'a plus de patrie."
Vous le confirmez je crois admirablement.
Rédigé par : Erig le Brun de La Bouëxière | 08 septembre 2008 à 20:16
@Patrick Pike
Une ignominie ce reportage écrivez-vous. De deux choses l'une : ou vous ne l'avez pas vu/lu et dans ce cas-là comment juger. Ou vous l'avez lu et là vraiment je ne comprends pas. Je suis une fois encore assez attristée de voir s'élever le choeur des pleureuses, des pleureurs prompts à monter au front pour défendre je ne sais trop quelle morale. Je n'ai trouvé ce reportage ni mauvais, ni indigne, ni inutile. Quant à la douleur des familles, aussi respectable qu'elle soit elle ne doit en rien empêcher la recherche et la publication d'informations autres qu'officielles. La douleur des familles ne doit pas être l'élément déterminant pour la publication d'un reportage ; je trouve moi beaucoup plus violente et inutile la photo d'un accident de voiture avec un corps étendu à terre : est-ce une information essentielle ? Je n'en suis pas sûre mais là, les mêmes qui poussent des cris d'orfraie ne cillent pas. Et la douleur de la victime violée, martyrisée, dont rien ne nous échappe de son calvaire à la lecture d'un compte rendu d'assises, gêne-t-elle vraiment ceux qui ont hurlé à la honte à propos du reportage de Match ?
Et diriez-vous que les journalistes et photographes américains qui ont dénoncé photos à l'appui les sévices à Abou Graïb étaient des traîtres à leur patrie ? Y aurait-il une vérité bonne à dire dans certains pays et pas en France ?
Au risque de m'attirer quelques foudres je trouve que le journaliste et la photographe qui ont donné ce reportage (oui vendu je sais mais c'est leur job ; que celui qui travaille pour rien leur lance la première pierre) ont eu un sacré courage et j'espère qu'il y en aura d'autres pour nous faire entendre autre chose que la voix officielle. Qui n'entend qu'une cloche n'entend qu'un son dit le proverbe. Même s'ils sont disharmonieux je préfèrerai toujours en entendre plusieurs.
Rédigé par : catherine A. | 08 septembre 2008 à 17:45
@Marie
"Vous allez, Madame, donner des idées à vos détracteurs."
ça ne changerait guère vu que certains ont coutume de faire feu de tout bois...
"Monsieur Bilger, en preux chevalier, organiserait-il un tournoi ? ...Au pistolet à eau... !!"
Et pourquoi pas, par ex. dans la tradition carnavalesque, donc sacrificielle, quelque chose comme un tournoi d'injures qui me permettrait du coup à moi aussi de répliquer de même dans un espace de réalité inversée de façon moins fatigante et plus jouissive que la démonstrative et le raisonnable !
Rédigé par : Catherine JACOB | 08 septembre 2008 à 14:55
Je ne suis pas sûr que Match a eu raison de publier ces photos. Mais je le remercie de parler de cette « guerre », terme interdit par le Président et ses ministres, ni de donner la parole aux Afghans, qui manifestement ont peu le droit à la parole en France : je ne sais pas aujourd’hui qui dans la société locale nous soutient et donc je suis porté à croire que nous venons faire le bonheur des peuples contre eux.
Rédigé par : Jean-Marie | 08 septembre 2008 à 13:51
@ Catherine Jacob,
"...Ceci étant, si cet épisode pouvait inciter à envisager de mettre en présence quelquefois, non pas des bandes de bastonneurs et des victimes à bastonner, mais des mondes opposés invités à vider leur ras le bol/foulard/kippas héraldiques diverses etc... et autre stress des cités, dans les règles d'un tournoi "Do I live in opposit world" à armes égales, je ne sais pas si ce serait une si Bad Idea que cela."
Vous allez, Madame, donner des idées à vos détracteurs.
Monsieur Bilger, en preux chevalier, organiserait-il un tournoi ? ...Au pistolet à eau... !!
Rédigé par : Marie | 08 septembre 2008 à 12:34
Ridicule décision que ce renvoi de procès à Rennes, témoignant d'une panique fébrile d'être pris en défaut de respect onctueux des superstitions et d'une méconnaissance crétine des pratiques : dans les pays musulmans, les tribunaux siègent évidemment pendant le mois de Ramadan et il ferait beau voir qu'un prévenu invoque la fatigue du jeûne alors que tout le tribunal jeûne également. De plus, un musulman peut rompre le jeûne à tout moment s'il y est contraint par les circonstances de la vie, à la condition de rattraper les jours manqués. Bref, les juges de Rennes se sont fait escroquer et c'est moins une preuve du délitement de la laïcité républicaine qu'une démonstration de la sottise de certains magistrats.
J'aime vraiment beaucoup Gallo en Déroulède tragique troupier, c'est très justement observé.
J'ai un problème avec la mise en scène des photos : elles laissent entendre que les talibans ont obtenu une victoire alors que sur le terrain, ce sont bien les troupes de l'OTAN qui ont gagné la bataille, après l'embuscade. Si gagner une guerre se réduit à piquer une montre sur un cadavre, on est mal. Il eut été bon que le reportage, qui a une valeur informative indéniable, pousse un brin plus loin l'analyse en mettant en lumière le résultat final de l'opération, mal engagée mais bien finie.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 08 septembre 2008 à 11:32
@Aïssa
"Des petites bandes désœuvrées qui s'ennuient ; alors on se provoque, on se tape sur le pif, histoire de se passer le temps, de se saluer, faire ou refaire connaissance, partager un moment, c'est vieux comme le monde quand on a 17 ans... A peine trois lignes le lendemain dans le journal local si la baston s'est étendue et a dégénéré en blessés ; ce qui peut arriver dans le feu de l'action, la bière aidant ..."
Concluons que le style importe sans doute beaucoup. Emmanuel de Savoie (Emanuele Filiberto di Savoia) dit 'Emanuele' pour ses fans, interviewé (=/= interrogé!) sur les circonstances dans lesquelles (=/= la façon dont) il avait fait connaissance avec la princesse son épouse, alors la comédienne Clotilde Courau, son aînée, a évoqué (=/=s'est expliqué sur) une manifestation sportive organisée par Albert, le prince sportif (=/= le fils d'une ex star de cinéma), manifestation à l'occasion de laquelle les deux sexes ne concourraient pas séparément semble-t-il, puisqu'il s'est retrouvé à avoir comme adversaire à l'épée, "une grande dame" dont la détermination à "bouffer du petit prince", l'a fortement impressionné. Cet indéniable charmeur, piqué au vif, laissa de côté la galanterie, s'appliquant au contraire à gagner, et même tant et si bien qu'il remporta non seulement le match mais y gagna également une épouse, facilitant ainsi la réconciliation de deux mondes totalement opposés.
Quoique finalement pas tant que cela si l'on songe que sa mère, Marina Doria, fut quatre fois championne du monde de ski nautique et que sans doute, la main de fer dans le gant de velours de notre Clotilde nationale qui, perdant le match gagnait cependant un mari, avait quelque part manifestement, tout pour séduire !
Du coup, ce n'est pas à trois lignes mais à une foultitude de journalistes à laquelle nos deux combattants... à armes égales, ont eu droit au final. Bravo Albert...!
Ceci étant, si cet épisode pouvait inciter à envisager de mettre en présence quelquefois, non pas des bandes de bastonneurs et des victimes à bastonner, mais des mondes opposés invités à vider leur ras le bol/foulard/kippas héraldiques diverses etc... et autre stress des cités, dans les règles d'un tournoi "Do I live in opposit world" à armes égales, je ne sais pas si ce serait une si Bad Idea que cela.
Rédigé par : Catherine JACOB | 08 septembre 2008 à 10:11
Après le mariage annulé pour non virginité, une affaire criminelle renvoyée pour cause de Ramadan…
Un enfant de trente mois ?? abandonné à Marseille depuis le 05 août dernier, que plus personne ne réclamera, évidemment… des pères ou grand-père qui « oublient » leurs enfants en bas âge dans leur véhicule…
« On » nous a promis la « rupture », c’est bien, nous y allons « tout dré »… !!! ...........................................dans le mur !
Rédigé par : Marie | 08 septembre 2008 à 06:24
Aïssa et Catherine Jacob ayant tout dit, avec intelligence et humour, sur Delon pour le premier et sur le procès pour la seconde, je me garderai de renchérir, mon commentaire risquant de paraître superfétatoire et moins informé que les leurs.
En revanche, et n'userai d'aucune circonvolution, n'émettrai aucun doute, serai même, pourquoi pas, péremptoire, j'affirme que le reportage -peut-on d'ailleurs le nommer ainsi quand on sait que les deux soi-disant journalistes ont répondu présents à une espèce de convocation des talibans- est une ignominie, un leurre.
Au prétexte fallacieux d'apporter un complément d'information, une prétendue vision de la réalité d'une guerre, une approche de la vérité des faits, nos folliculaires ne couraient qu'après le scoop, l'audience, le lecteur avide d'images à faire frémir lorsqu'on est bien calé dans son fauteuil.
On savait déjà que certains soldats avaient été dépouillés de leur treillis, armes et objets personnels; on savait déjà qu'ils avaient été profanés; on savait déjà que ces barbares ne respectaient rien, achevant au poignard un blessé; on savait enfin (et je l'ai écrit bien avant que H. Morin ne le dise publiquement) que les familles des victimes ne souhaitaient pas que soient divulgués, exposés ces faits douloureux. On savait tout cela avant que fussent publiées ces images honteuses. Elles n'apportaient rien de plus, sinon quelques frissons malsains à des lecteurs potentiels.
Mais surtout, surtout, en une époque où le monde s'abreuve d'images qui font le tour de la planète en quelques secondes, à chaud, avant que le temps n'ait apaisé -si tant faire se peut- les émotions, on a fait fi des souffrances des mères, des pères, des familles de ces hommes, qui n'ont pu que pleurer en devinant derrière le pantin, masqué, se pavanant honteusement dans l'uniforme d'un des leurs, le visage de leur fils, de leur mari, de leur ami ou de leur père.
En regardant ces photos, tout un chacun déjà imagine ce qui s'est réellement déroulé, voit le scénario, développe le film séquence par séquence de cette profanation d'un homme mort qu'on dépouille sans décence; peut-on alors aussi imaginer ce que cela représente, mais amplifié au centuple, pour ses proches? Il fallait en rajouter dans le sordide et l'ignominie; c'est chose faite, grâce à Paris-Match.
Et je ne veux aborder aucune autre considération, quelle que soit la nationalité de celle ou de celui qui souffre, nous lui devons le respect, au-delà de toutes contingences.
Talibans parmi les talibans, notre plumitif et sa comparse (qui fut, je crois, seule à les approcher, sous la burqa de plus) se sont faits les complices de guerriers dédaigneux et sans honneur pour satisfaire la soif d'exhibitions macabres d'une majorité d'entre nous.
Voulez-vous que je vous dise, je connais d'autres hommes, humbles parmi les humbles, qui savent encore ce que c'est que le respect, l'honneur et la décence. Ils vivent dans un infime village sans nom, dans le centre de la Péninsule du Sinaï. Près de chez eux, l'an dernier, un petit avion de reconnaissance s'est écrasé faisant neuf morts. Tous les débris ne furent pas ramassés et rapatriés en France. Parmi ceux-là quelques restes osseux. Ils les rassemblèrent délicatement et les déposèrent, à quelques dizaines de mètres du lieu de l'accident, près d'une espèce d'édifice bâti de leurs mains, fait de branches sèches dressées vers le ciel, là où je les ai découverts.
Combien d'entre nous auraient agi comme ces bédouins du Sinaï, plutôt que de frapper négligemment du pied dans ces fragments de boîtes crâniennes?
Rédigé par : Patrick PIKE | 07 septembre 2008 à 23:44
Qu'aurait fait la Géorgie en Ossétie et Abkazy si la Russie n'était pas intervenue? Un nettoyage ethnique, il ne faut pas en douter ... Nos Présidents et diplomates le savent qui se sont contentés d'un brouet rhétorique en manière de protestation. Le docteur Kouchner a bien raison d'emmener ensuite tout ce beau monde européen des "Affaires étrangères" assister à "Carmen" en Avignon, en conclusion ... Que faire d'autre que ce qu'ont fait les Russes: stopper immédiatement ce qui s'annonçait comme un génocide programmé. L'Histoire en regorge de ces peuples opprimés de l'extérieur qui, une fois libérés, se font oppresseurs à l'intérieur... Docteur Kouchner devrait, je le pense, depuis Avignon, là, tout de suite, après Bizet et la représentation, s'en aller avec tous ces caciques des droits-de-l'Homme de Bruxelles et de Strasbourg voir en Roumanie, en Bulgarie, en Hongrie, pays institutionnellement européens s'il en est, ce qu'il en devient de ces centaines de milliers de Roms qui peuplent séculaires ces contrées ... N'est-ce pas, docteur? Et n'oubliez pas votre stéthoscope si vous savez vous en servir encore ... Les orphelinats pour bébés, enfants, jeunes, moins jeunes, handicapés ou non et vieux voire très vieux, hommes, femmes indifferemment, c'est là dans ce genre de vieilles maisons dans les bois et les zones des villes que se pratiquent discrètement les éradications, génocide au long cours, pas bruyant, sans bombes ni soldats, institutionnellement, quasi constitutionnellement ... Je n'ose croire qu'elle était inscrite dans leur cahier des charges, ces pays, cette manière de faire envers leurs minorités ethniques, pour intégrer l'Europe et ses Lumières ... Voyez-vous: Mourir pour Tbilissi, non merci!
Le buzz médiatique recommence ... Tocsin! Trois jeunes s'en rentrant chez eux se sont vus jeter des cailloux par d'autres jeunes depuis la rue d'en face Paris 9ème arrondissement ... Dans mon quartier aussi, tous les jours il se passe ce genre de petits ennuis et désagréments peu ou prou violents ... Des petites bandes désoeuvrées qui s'ennuient ; alors on se provoque, on se tape sur le pif, histoire de se passer le temps, de se saluer, faire ou refaire connaissance, partager un moment, c'est vieux comme le monde quand on a 17 ans ... A peine trois lignes le lendemain dans le journal local si la baston s'est étendue et a dégénéré en blessés; ce qui peut arriver dans le feu de l'action, la bière aidant ... Mais les ci-devants portaient chacun une kippa sur la tête ... Donc, le 20 heures immédiatement et trois jours consécutifs, en quasi ouverture de journal, le monde entier informé, pour deux gnons et un caillou jeté ... Ca c'est une réaction, mazette! Pour en rajouter dans la provocation, on ne fait pas mieux ... Mais aux ordres de qui sont-ils, ces singuliers médias? C'est franchement inquiétant ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 07 septembre 2008 à 22:03
"Mais cet hebdomadaire a raison d'assumer et de ne pas avoir honte"
Je crains que la honte, comme l'honneur soient souvent absentes dans notre société actuelle. On a déjà connu cela dans le passé : cf Munich.
Rédigé par : mike | 07 septembre 2008 à 19:51
@ Catherine Jacob
On pourrait aussi (les braqueurs) leur proposer une petite "chorba" dans le boxe, et exiger que les éventuelles femmes présentes dans le prétoire se voilent pudiquement, voire, pourquoi pas les expulser, c'est vrai, qu'auraient elles à faire avec la justice, ces femelles? Hein?.
Tout cela n'est que le prélude à la mise en place de la charia. Cependant elle aura sûrement bien des avantages, car on ne jugera plus les prévenus en période de ramadan, mais on pourra les repérer dans la rue à leur moignon. Aussi, "courons-y!" dirais-je, si je n'étais pas père d'une très adorable petite fille de 18 mois à qui je ne souhaite pas le hijab.
Ah! Ce qu'on entend comme faux-culteries. Un Musulman très "intégré", très fréquentable, puisque président du "Club Averroes" (t'en fouterais moi, des clubs); expliquait doctement l'autre jour à la radio, pour faire passer la pilule, qu'on n'avait pas renvoyé "pour cause de ramadan", mais en raison des "conséquences du ramadan" (la fatique des prévenus...) Du coup c'était très supportable, conforme à la laïcité. Ah! la laïcité. merci à elle d'avoir tué notre religion et d'avoir ouvert la porte à la barbarie.
Lorsqu'on décrocha les crucifix des salles d'audience, certains savaient que c'en était fini de la civilisation chrétienne. ils avaient raison.
Tout est foutu.
Rédigé par : Erig le Brun de La Bouëxière | 07 septembre 2008 à 18:47
Le renvoi du procés de Rennes, selon Ouest-France, avec les précisions du procureur général et des avocats
http://www.ouest-france.fr/Le-ramadan-cause-du-renvoi-le-parquet-dement-/re/actuDet/actu_3636-698696------_actu.html
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Mais, hier, le procureur général de la cour d'appel de Rennes leur a opposé un démenti formel. Si Léonard Bernard de la Gatinais a accepté la demande de renvoi de deux avocats de la défense, c'est pour d'autres raisons que le ramadan. C'eut été «totalement contraire à tous les principes républicains », a-t-il ajouté.
Pour lui, les motifs du renvoi s'expliquent par les nombreux rebondissements de cette affaire. Elle concerne des braquages commis près de Rennes et de Saint-Malo, entre 2000 et 2001. Mes Yann Choucq et Antoine Conte, avocats de Mohamed Bouferkas, ont déjà effectué plusieurs demandes de renvoi. Notamment en remettant deux histoires sur le tapis. La première est la condamnation d'un enquêteur, pivot de l'accusation, pour une agression sexuelle sur un témoin à charge. Cela avait causé, en février, un premier renvoi du procès, au bout de 12 jours d'audience.
Instruction chaotique
La seconde histoire est la comparution, en décembre prochain, de deux témoins à charge devant le tribunal correctionnel de Saint-Malo pour une affaire de stupéfiants. C'est elle qui serait la cause du nouveau report. « La défense craignait que ces témoins soient dans les mains du ministère public, précise le procureur général. J'ai estimé ne pas avoir à m'opposer à ce renvoi pour retrouver un climat serein. »
Le 27 août, Me Choucq envoie une ultime requête. Il invoque cette fois le jeûne du ramadan, qui vient de débuter. « Notre client est musulman, écrit l'avocat, et ne sera pas en capacité de se défendre. » Cette requête a fait bondir Me Pierre Abbeg, de la partie civile, qui l'a fait savoir. D'où l'émoi.
« Le ramadan n'a rien à voir avec le renvoi, confirme Me Vincent Omez, avocat de la défense. Nous voulons un procès serein dans de bonnes conditions, au terme d'une instruction chaotique. »
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Rédigé par : gabbriele | 07 septembre 2008 à 18:19
Le pire, cher Philippe, est que le PG de Rennes en personne a expliqué devant les journalistes, le plus sérieusement du monde, que la période de Ramadan était totalement étrangère au renvoi de ce procès criminel sans expliquer d'ailleurs quelles en étaient les autres raisons.
Rédigé par : Thierry SAGARDOYTHO | 07 septembre 2008 à 17:54
"Le saoum ou sawm (صَوم [ṣawm], jeūne) désigne le jeûne pratiqué durant le mois de ramadan, quatrième pilier de l'islam.
Ce jeûne est prescrit par le Coran, il consiste à s'abstenir de manger, de boire, de fumer et d'avoir des relations sexuelles depuis l'aube jusqu'au coucher du soleil :
« Mangez et buvez jusqu'à ce que l'on puisse distinguer à l'aube un fil blanc d'un noir. Jeûnez, ensuite, jusqu'à la nuit. »
— Le Coran (II; 185)
Le ramadan est une période de recueillement et le jeûne une occasion de partager la situation des indigents."
Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Saoum
"Pendant le mois de Ramadan, le jeûne est obligatoire. Par contre, il est seulement souhaitable pour certaines occasions tel que Achoura,le dernier jour de pèlerinage, le mois de Chaabane (avant Ramadan), 6 jours du mois Chawal (après Ramadan), les 13, 14 et 15e jours de chaque mois hégire, les lundis et les jeudis. Le jeûne commence au lever du jour (alfajr) et se termine au coucher du soleil (almaghrib). On doit s'abstenir, pendant ce laps de temps, de nourriture, de boisson, de tabac et de relations sexuelles. Sont exemptés les femmes enceintes, les malades sous traitements médicaux, les enfants non pubères, les voyageurs, et les femmes en période de menstruations."
Voir :http://fr.wikipedia.org/wiki/Je%C3%BBne#Limites_du_je.C3.BBne
S'agissant des femmes en période de menstruation par ex. les entreprises japonaises leur accordent au besoin et sans difficulté un congé payé surtout dans le cas de menstruations douloureuses. Ce n'est pas dans Amélie Nothomb, mais c'est là une pratique courante et je me souviens d'avoir entendu traiter les entreprises occidentales de barbares pour ignorer cet état.
Quid des braqueurs en instance de comparution ? Il suffirait peut-être qu'ils sollicitent une dispense exceptionnelle de jeûne !
Ceci étant : "La plupart des religions ont prescrit ou prescrivent des usages spécifiques à l'alimentation de leurs fidèles, principalement pour des raisons spirituelles ou parfois à cause de théories de diététiques."
Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Religion_et_alimentation
Est-ce qu'il existe des précédents de renvois pour motif de faiblesse dû à une jeûne auquel on se serait astreint pour obéir aux préceptes d'une autre religion que l'Islam ? Dans ce cas on ne peut pas opérer de discrimination à propos des braqueurs concernés bien évidemment.
Ceci dit si on accorde à ces braqueurs de ne pas comparaître pendant le ramadan, l'équité voudra qu'on dispense un catholique très pratiquant de comparaître le vendredi ou au moins du Mercredi des Cendres au Vendredi Saint.
Maintenant le soleil se couchant de plus en plus tôt, on peut aussi les faire comparaître une heure après le coucher du soleil, une fois qu'ils se seraient restaurés!
Je réfléchis encore.
Rédigé par : Catherine JACOB | 07 septembre 2008 à 15:25
Alain Delon fait partie de cette espèce de gens qui, certainement, ont pris depuis longtemps des dispositions testamentaires afin qu'à leur mort on les enterre avec, dans la poche de leur veston mortuaire, un carnet de chèques et l'American Express... Ils sont quelques-uns comme ça... C'est ainsi...
Max Gallo... Sans commentaire ou presque... Il ne lui manque plus que le nez rouge, la tenue d'Arlequin et le compte y sera... Mais c'est l'"historien" des médias et du gouvernement, ils y tiennent... Il faut faire avec... Moi qui pleura tous les morts de la Grande guerre à la mort de Lazare Ponticelli, j'ai du éteindre ma télé pour ne plus avoir à rire de l'entendre ainsi blablater aux Invalides ; lui manquait plus que la mèche au vent et les "rrrrrr" désopilant de Dur-de-mèche Malraux et notre compte y était...
Daniel Cohn-Bendit... Il n'y a plus que vous, cher PB, pour prêter l'oreille aux débilités de ce type... Tiens, récemment, il en a ajouté une qui vaut son pesant, comparant l'attitude européenne face à la Russie en Géorgie à l'attitude Munich Daladier Chamberlain face à Hitler et le nazisme... A la ramasse complet, ce taré...
Paris Match... C'est délicat. Ce magazine est essentiellement acheté par les gens "tout le monde", comme on dit, pas forcément intellectuels ni mesurés plus que cela... Ce sont surtout les pages pipoles et les photos qui les intéressent... Or là, le sujet est grave et sérieux et les photos y sont... Les autres médias en ont fait la promotion... Comme la plupart, je ne l'ai pas acheté, juste ouvert au rayon presse de mon tabac et regardé ces fameuses photos puis reposé à sa place. Ces photos n'étaient pas nécessaires... Elles touchent à l'émotif populaire et ce dernier n'est pas de ceux qui lisent systématiquement l'article qui les accompagne voire les explicite ainsi que les circonstance de ce conflit, etc. C'est dangereux de jouer ainsi avec ce genre d'émotion collective populaire... Le lambda du coin me verra, moi, forcément un taliban en jean et teeshirt, les amalgames sont vite fait... Votre billet est raisonnable et intelligent ; cependant, le peuple, lui, ne l'est pas tant que vous ni tant que vous voulez le croire... On attise sans le vouloir une psychose collective dite paranoïde, c'est-à-dire au délire sans queue ni tête... La populace (dixit Imbert) voit la photo, ça lui suffit... Celui en nombre qui achète Paris Match n'est pas toujours, loin s'en faut, celui qui achète le Monde à la fois... Le second lira car il n'y a qu'à lire dans ce journal ; le premier regardera l'image et au mieux lira une fois sur deux voire deux fois sur trois le commentaire qui l'accompagne, quand ce sera même pas du tout et en tirera d'autres "informations" et conclusions forcément dévoyées...
Sans dire de l'outrage réel fait aux familles qui voient ainsi "glorifiés" dans une presse qui est peut-être la leur aussi ceux qui les tuent, après avoir entendu le Président de la République traiter leurs enfants soldats et leurs chefs d'incapables et d'abrutis finis...
Hervé Morin ramène sa fraise aujourd'hui quant au fichier "Edvige" qui attenterait aux libertés dixit lui et quelques autres... Quels hypocrites! Rendre légal et transparent, donc démocratique, ce qui existe dans l'ombre des officines de l'Etat et autres RG depuis des lustres, les gêne ?!... Le fait est qu'il se sent sur la sellette, prêt à être éjecté du ministère où, manifestement, il n'a jamais eu rien à faire... C'est ministre du tiercé au mieux qui lui conviendrait, si il fallait absolument pour des raisons politicardes le garder, pas à la Défense... Alors il se rebiffe, il attaque médiatiquement, il agresse, n'ayant rien d'intelligent à proposer aux Armées ni rien à dire de cohérent aux familles, "Edvige" fait l'affaire... Manière de dire au gouvernement : "Attention ! Si vous me dégagez, je passe dans l'Opposition...". Mais dégage, bouffon, et passe où tu veux si ça te chante, tu comptes zéro comme tous les précédents de ce commentaire...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 07 septembre 2008 à 14:16
Selon Eolas, le procès a été renvoyé entre autres raisons parce que certains témoins vont être jugés pour autre chose... comme un gendarme pour attouchement sexuel, etc.
En même temps, Paris Match, c'est le poids des mots le choc des photos... l'éthique et les sentiments, ils s'en moquent un peu.
Rédigé par : stéphane augendre | 07 septembre 2008 à 13:15
Mmmm.
L'autre matin, sur Europe 1 (c'est de pire en pire partout la radio...) un supposé journaliste crétin (Morandini), avait cru bon d'inviter un photographe de presse pour répondre à la question suivante (faisant clairement référence aux images de Paris-Match) : "Peut-on tout tout publier ?".
Le photographe en question était bien embêté pour répondre, allant d'une phrase à l'autre de l'approbation à la réprobation, sans bien réaliser toutefois dans quel paradoxe il se trouvait. Pourtant, par moments, face à ce dilemme il disait, "Je suis français tout de même, et les soldats qui ont été tués sont français, ils croient en quelque chose, il n'y a plus grand monde qui croit... de nos jours."
C'était intéressant, on aurait cependant souhaité l'entendre dire d'emblée à Morandini cet imbécile : "m'interroger moi photographe de presse sur le fait qu'on puisse ou pas tout publier, c'est comme demander à un charcutier s'il est moral de manger de la viande". Mais ainsi va la vie médiatique et commerciale.
La question est bel et bien de savoir si les gens qui VENDENT ces images sont d'abord des professionnels, ou d'abord des français. Il y a un moment que JD MERCHET a excellement démontré sur son blog "secret défense" que la vraie victoire des Talibans n'est pas d'avoir descendu 10 jeunes gens, c'est l'émoi politique et médiatique qui s'en est suivi. La guerre aujourd'hui se gagne aussi dans les journaux, aussi, les Talibans savent que les soldats français sont une cible politique beaucoup plus précieuse que les soldats britanniques par exemple, dont le pays est prêt lui, à les voir mourir, car il a une vraie culture militaire et surtout le respect des engagements individuels de ses soldats, ce que la France a démontré ne pas avoir : un président qui traite des soldats d'amateurs, alors même qu'il en était déjà mort plusieurs la même année en Afghanistan a tout dit à ce sujet.
Voilà, Paris-Match a mis un point d'orgue à une campagne dont la conséquence est de "prendre les soldats français par derrière": Les rendre les cibles les plus intéressantes en terme d'image pour l'ennemi. Bravo.
Ce que j'en dis, moi, nationaliste breton, ayant perdu tout espoir dans la France qui continue de ne m'accorder aucun droit linguistiques, culturels ou territoriaux, je m'en fous. Cependant, je m'étonne tous les jours de la manière terrible dont la France méprise, hait parfois, les plus engagés de ses fils.
Rédigé par : Erig le Brun de La Bouëxière | 07 septembre 2008 à 10:57
Peut être, en d'autres temps, les "envoyés spéciaux" de Paris Match seraient-ils allés questionner les membres de la 3e compagnie du 4e SS-Panzer-Regiment Der Führer de la 2eSS-Panzer-Division Das Reich.
Vous savez, ceux qui ont rasé Oradour-sur-Glane...
Bien grand dieu il faut bien informer les gens sur les motivations des combattants.
C'est une chose naturelle et le citoyen a le droit de savoir.
Rédigé par : Surcouf | 07 septembre 2008 à 09:34
Bonjour,
Vous avez oublié l'affaire toute récente des "qualités essentielles" du mariage.
Merci pour ces belles expressions :
"décence laïque" "chantre de la patrie" "tragique troupier" "complaisance médiatique" "politique du réel" "santé éthique".
Un poète a dit "chacun prie dans son coeur que sur lui le mal n'advienne pas".
J'ai un peu d'espoir car je crois au "va et vient" et que je pense que les médias sont allés si loin dans l'héroïsation de la barbarie, que maintenant pour survivre ils seront bien obligés de faire marche arrière.
Duval Uzan
Rédigé par : Duval Uzan | 07 septembre 2008 à 09:28
Les multiples indignations entendues après la publication des articles et photos de Paris Match m'ont elles-mêmes indigné.
Il me semble que la majorité des commentaires réclamait une chose insensée à mes yeux : le patriotisme des journalistes. Sans entrer dans les détails macabres des événements et en faisant abstraction du caractère qualitatif ou non de l'article de Paris Match, je considère qu'il est sain pour une démocratie d'être composée de journalistes qui ne se concentrent pas jour et nuit sur les intérêts de la politique gouvernementale.
Rédigé par : Marcellus_Walace | 07 septembre 2008 à 00:40