Excellente initiative qui vise à atteindre, grâce au ridicule, ce que des blogs - dont modestement le mien -, cherchent à réaliser sur le mode critique, voire même par l'indignation.
Les Fatals flatteurs s'assignent pour objectif d'être tellement hyperboliques à l'égard de certaines personnalités, sur les sites d'information les plus connus, que l'outrance même de leurs commentaires ne pourra que révéler le simulacre, décréter le roi nu et déboulonner les statues.
Je crains que ce ne soit pas aussi simple. Certes je veux bien croire que la dérision pourrait blesser quelques esprits trop sûrs d'eux-mêmes et qui se la verraient renvoyer en pleine face, en plein dans leur personnage. Volontiers caustiques, pleins d'eux-mêmes, peut-être seraient-ils affectés par une manière de ne pas les prendre au sérieux ou de moquer leur air tragique qui est destiné à nous laisser croire chaque jour que la démocratie est en péril ou que la prochaine guerre est à nos portes. On a le droit de le supposer mais, pour ma part, j'ai tendance à en douter.
Il suffit de citer ceux dont les Fatals flatteurs font aujourd'hui leurs victimes principales, selon le Monde : Jean Daniel, Alain Minc, Bernard-Henri Lévy et André Glucksmann. Imagine-t-on l'espace d'un instant que les médias gouvernés, inspirés ou obsédés par ces derniers puissent miraculeusement les traiter autrement qu'ils ne le font à l'ordinaire ? Ces intelligences assurées manifestant sans cesse la haute opinion qu'elles ont d'elles-mêmes, se félicitant mutuellement d'appartenir à une élite dont elles ont fait avaliser l'existence et la légitimité par des médias trop honorés de les célébrer vont continuer à occuper leur espace, intervenant à tout coup et sur tous sujets, professeurs de morale, censeurs républicains, bouches d'or, parangons de vertus et intellectuels au service de tous les pouvoirs. Il est inconcevable que les médias s'arrêtent de glorifier pour réfléchir et se demander si le cercle qu'ils privilégient n'est pas trop restreint. Il est impossible que cette lancinante machine à confirmer des réputations surestimées dès l'origine ne poursuive pas sa tâche si bienfaisante pour ces élus jamais discutés, si malfaisante pour la démocratie et son nécessaire pluralisme intellectuel. Car, en réalité, qu'on ne s'y trompe pas, ces personnalités se rejoignent quelles que soient leurs divergences au demeurant minimes derrière la mousse. Ce qui fait leur succès, ce n'est pas ce qu'ils pensent mais ce qu'ils sont. Installés dans le campement médiatique, ils n'en seront jamais délogés. Décrétés importants, ils continueront à être traités comme tels. Hors d'eux, point de salut. La pensée unique est la leur.
Même si certains médias plus avertis que d'autres se laissaient toucher par cette offensive drôle des Fatals flatteurs, nul doute que se dresserait alors un obstacle de taille : la conscience du ridicule. Je suis persuadé que le propre des "têtes de turc" visées est précisément d'estimer qu'aucun éloge n'est injustifié et que toute hyperbole est bonne à prendre. Il y a des outrances qui seront accueillies avec bonheur. Pour favoriser le contentement de soi, aucun excès n'est blâmable. On en verra se rengorger plutôt que se repentir. Les flatteries, ils sauront les appréhender au premier degré. Prétendre les déstabiliser ainsi sera peine perdue. Au contraire, ils seront confirmés dans la certitude d'être le sel de la société française.
Est-ce à dire que les Fatals flatteurs doivent mettre fin à leur démarche méritante ? Surtout pas. Il me semble toutefois qu'ils n'auront aucune chance de faire triompher leur cause à eux seuls. L'acidité de la dérision, le velours feint du compliment n'auront de sens et d'efficacité que si les blogs, que j'ai évoqués plus haut, s'y mettent aussi ou certains sites moins dupes que d'autres comme, par exemple, Rue 89 à propos de BHL et de sa Géorgie inventée.
Pour abolir "l'infatuation médiatique" ou au moins la diminuer, une seule stratégie possible : mettre les dominants abusifs d'aujourd'hui entre le marteau dur et l'enclume perfide, les réduire par le ridicule, les démystifier par la vérité.
Ce sera long.
J'ai participé à ma manière, avec un plaisir jouissif, au canular sur Arthur Schnepitz et à un autre sur les m'bitwi ,en y concoctant un certain nombre de messages ; les deux thèmes se sont un jour télescopés.
Je tente de reconstituer les deux thèmes, qui étaient vraiment des canulars de haut vol ; si J.Reffait y consent et s'il dispose encore de la suite de messages touchant à ces sujets, je lui serais très reconnaissant de me les faire parvenir à mon adresse électronique.
Si cela amuse quelqu'un, je peux lui faire parvenir la biographie de Schnepitz, tout aussi imaginaire que le personnage lui-même, quoique...
Rédigé par : René SMEETS | 29 septembre 2008 à 01:23
@Tina May
Fine mouche ?
Bien vu...
Rédigé par : Admirateur éperdu | 18 septembre 2008 à 18:05
Max Gallo...
Il est à l'histoire, ce que la musique militaire est à la musique...
C'est un délice de l'entendre pontifier le Dimanche avec ses potes sur France Culture ("Esprit Public" : comme disait le Chi "Ils font pèter le conomètre !"
Rédigé par : Admirateur éperdu | 18 septembre 2008 à 18:04
Savez-vous quel surnom a été donné à Jean Daniel ?
"Je me suis tant aimé".
Rédigé par : Admirateur éperdu | 18 septembre 2008 à 18:01
Je me demande si les "fatals flatteurs" ne se glissent pas de temps à autre parmi vos commentateurs.
Rédigé par : Tina May | 18 septembre 2008 à 15:01
J'imagine ces augustes personnages dans le costume de Don Salluste et disant "Blaise, flattez-moi".
Rédigé par : mike | 16 septembre 2008 à 19:06
On trouve dans Le Point le "bloc-notes" habituel de Bernard-Henry Lévy intitulé cette semaine "L'honneur d'une photographe". Rapport à la controverse née des photos dans Match de ces talibans tueurs de nos soldats ... Il prend sa défense, en bon avocat et j'ai trouvé ça pas mal. Je cite néanmoins la fin qui, à la manière de certaines péroraisons lourdes, gâche la plaidoirie entière. Voici:
"Car c'est, au fond, toujours comme ça. Ces salauds de journalistes. Ces sapeurs de moral. Ces irresponsables. Ces diables. Et, en face, les donneurs de leçon qui n'ont jamais quitté leur bureau ou leur clavier de blogueurs. Quelle honte!".
D'abord, qu'en sait-il, que ces "blogueurs" qu'il semble mépriser ne voyagent pas eux aussi et n'ont, comme lui, leur guide du routard dans la poche ? On peut bloguer de partout et tout en voyageant, c'est le progrès ... Mais là n'est pas l'essentiel. L'essentiel est sa réaction précisément. Piètre réaction qui, je le répète, gâche une belle plaidoirie à laquelle, pour l'essentiel, j'adhère. Comment l'analyser (cette réaction aux blogueurs)? En deux mots, je dirai: par l'impuissance. Il est désemparé, il ne sait comment les faire taire à la manière de ces journalistes de presse papier, télé et radio qui lui sont soumis, qui par la peur qui par l'intérêt ou par la complicité. Il n'a aucune prise sur ce média et, de ce fait, des démystifications de sa personne et son oeuvre qu'on y lit, son aura et sa crédibilité tremblent sur leurs bases ... C'est bon signe pour la démocratie. L'horizontalité tous azimuts de l'information et de l'opinion sape à ses fondations le mensonge vertical de celles-ci érigé en colosse idôlatre de la crédulité. Certes, tout n'est pas toujours vrai sur Internet et tout n'est pas toujours faux sur les autres médias. Une sorte d'équilibre s'instaure ... Plusieurs sons de cloches au lieu d'un ... Une symphonie, en quelque sorte; c'est mieux qu'une seule note répétée à l'infinie ... Non? Sois bon joueur, Bernard-Henry Lévy. Au final et comme en une meilleure péroraison que la tienne, je t'écris: Internet et les blogueurs te rendront meilleur.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 16 septembre 2008 à 18:21
Aïssa,
Gallo, en voilà un qui aurait dû être ajouté à la liste de Philippe des personnalités complaisamment passées à la brosse à reluire, et lui n'appartient pas à la minorité culturelle évoquée ailleurs, comme quoi les parasites de l'intelligence collective viennent de partout.
Parce que l'Histoire selon Gallo, c'est Roudoudou au pays de Napoléon. En plus je trouve cela épouvantablement écrit.
Qui s'intéresse aux ouvrages pourtant aisés à lire d'un Le Roy Ladurie (mon maître), de Jacqueline de Romilly, pour ne parler que de ceux qui écrivent pour le grand public. Personne. Trop complet, trop rigoureux donc trop compliqué.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 16 septembre 2008 à 18:13
Est-ce la rentrée scolaire qui donne à ces commentaires des parfums (odeurs plutôt) de cour de récré quand ce n'est pas de place publique où on lapide qui Asko qui quelqu'un d'autre. Dénoncez les camarades ; de préférence ces salopards et nullards de journalistes bien sûr.
Et puisque je fais du mauvais esprit, juste un petit rappel pour JDR : à peu près tout le monde a dû s'essayer à des mystifications du niveau de votre Schnepitz ; il n'y a pas de quoi en faire un fromage. Un fromage, un fromage, tiens cela me rappelle quelque chose, "Maître Corbeau"... La fin c'est comment déjà ? Ah oui : "tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute"...
Rédigé par : catherine A. | 16 septembre 2008 à 16:32
Ce commentaire n'est pas lié à ce post, mais j'ai découvert sur le site "la vie des idées" un article qui m'a étonné.
Voici le lien :
http://www.laviedesidees.fr/Virginite-et-burqa-des.html
J'aimerais avoir votre avis d'homme averti.
Cordialement
Rédigé par : René Richard | 16 septembre 2008 à 15:54
@J.D. Reffait
Vous n'êtes pas un grand historien, écrivez-vous, je veux bien vous croire là encore puisque vous l'affirmez ... Néanmoins, vous êtes historien et je doute que vous soyez pire que Max Gallo et son usine à "nègres", ce serait difficile ... Du Max Gallo, c'est bon, on a la dose, sevrés, basta, marre, on voudrait entendre d'autres thèses, idées, voir d'autres têtes, écouter d'autres voix; qu'on ne le fasse pas taire, non, mais que d'aucuns lui donnent la contradiction ... C'est légitime, non?
PS/ Le "paparazzi" qui vous a photographié ... Erreur, c'était EDVIGE ... (rire).
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 16 septembre 2008 à 12:39
Aïssa,
Je ne suis pas un grand historien et n'ai jamais pu l'affirmer car je ne le pense pas une seconde ! Je me suis contenté, un temps donné, d'être un scrupuleux chercheur, dans des domaines qui ne pouvaient en aucun cas m'amener au prime-time de TF1. J'étais en meilleure compagnie avec des religieuses du 18ème siècle (puisque bizarrement, ce fut l'une de mes publications). J'ai eu à participer à des émissions de télé et beaucoup de radio : je suis admiratif du courage de ceux qui parviennent à lutter contre l'ennui d'un plateau télé. Depuis quelques temps, et pour des raisons qui tiennent à des événements pas rigolos qui me touchent de près, je puis vous assurer que je fuis la presse comme jamais. J'ai même été la semaine dernière, pour la première fois de ma vie, paparazzé, dites-donc ! Ca fait bizarre de voir publier une photo alors qu'on croyait être seul dans la rue !
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 16 septembre 2008 à 10:08
Moi je dis que vous êtes génial, que vous déchirez un max à chaque billet ici écrit, monsieur Bilger !
suis-je pour autant un fatal flatteur (ou une groupie -mains rouges- , comme on dit de nos jours) ?
suis-je fatal voire arme fatale ou même larmes fatales (je laisse de côté le bien naître foetal) ?
sinon la chute ("Pour abolir "l'infatuation médiatique" ou au moins la diminuer, une seule stratégie possible : mettre les dominants abusifs d'aujourd'hui entre le marteau dur et l'enclume perfide, les réduire par le ridicule, les démystifier par la vérité.") est belle, une fois de plus.
Sissi !
amitiés cactées !!
Rédigé par : Cactus | 16 septembre 2008 à 09:36
@ Jean-Dominique Reffait
"Tout homme est un homme"
Bien sûr, mais quand vous êtes sur un trône médiatique, que vous revendiquez ouvertement votre appartenance à une minorité (et ils ont tout à fait le droit de le faire) et que vous avez un comportement arrogant, donneur de leçon et même méprisant, vous portez forcément atteinte à l'image de cette minorité. Ces quatre-là énervent !
Pour le reste, je suis d'accord avec vous.
Rédigé par : Polochon | 16 septembre 2008 à 09:08
@Jean-Dominique Reffait
"J'avoue.
Les commentaires de Clignotant extrême, Vanessa, Adrien Mazerot et Scrogneugneu sont de moi. Philippe avait mon adresse mail dans l'envoi et pouvait donc identifier le malfaisant. "
"Le messager des étoiles" est le titre d'un ouvrage de Galilée. Comme il était question de tours j'ai cru malin de développer mon argument en me référant implicitement à la tour de Pise et aux expériences pour partie mythiques, dit-on de nos jours, dont elle fut le théâtre.
@Aïssa:
Concernant les marées et la conclusion qu'elles ont aussi à voir avec la déformation de la terre sous l'influence des diverses attractions lointaines et le calcul de la gravité, cela ne découle pas tant de l'observation de ce phénomène répétitif (bi journalier) depuis le hub satellite que de puissance de l'imagination qui permet de concevoir un certain nombre d'expériences dont celles des trois ballons que vous retrouverez ici (bas de la page) : http://lameyse.free.fr/marees.htm
@sbriglia
"Bon, comme Jean Dominique a avoué, je reconnais, moi qui n'ai pour toutes lettres que les trois qui forment le mot "sot", être" Oural de la pensée"..
...Ce n'est pas le nom d'un cheval de course...
C'est mon poisson rouge."
Donc vous vous réclamez indirectement de Confucius ?
Rédigé par : Catherine JACOB | 16 septembre 2008 à 08:26
@J.D.Reffait
Je souhaite vous répondre car c'est nécessaire pour expliciter certaines choses que vous omettez. Le problème ne se situe pas là où vous croyez qu'il est. C'est la durée et la constance omniprésence hyper médiatique de ces personnes qui est mise en cause. J'ai une affection particulière moi aussi pour Jean Daniel, quand bien même je ne le connais pas personnellement. En plus, il est né à Blida, ville des origines de mes parents, de toute ma famille, ville et pays qu'il n'a jamais ni reniés ni oubliés, bien au contraire; c'est dire si aussi pour cela je l'estime. Cependant, je n'étais pas né qu'il médiatisait déjà, certes des causes justes, comme vous le précisez mais il monopolisait déjà l'information. J'ai 45 ans, il monopolise toujours. Je mourrai peut-être qu'il sera encore à monopoliser l'information ... Où est la diversité et de l'information et des opinions dans ces conditions? Je veux dire, quel espace lui reste-t-il (cette diversité) pour s'exprimer aussi largement?... Vous êtes historien, vous, un grand historien (vous l'écrivez vous-même et je veux bien vous croire). Cependant, quand vous verra-t-on à la télévision, vous aussi, vous lira-t-on dans les grands journaux, vous entendra-t-on dans les grandes radios, nous exprimer votre avis, un autre avis peut-être, l'avis d'un autre historien ou philosophe ou autre que ceux-là qu'on voit, entend, lit depuis des lustres sans moyens de leur échapper?... Il n'y a pas de sous-entendu; je hais tous les racismes plus que n'importe quel anti-raciste. Il y a, cependant, une réalité malsaine qu'il convient de prendre en compte et de dénoncer ... De plus, je le répète, les premières victimes de ce lobby "juif" des médias français sont ceux-là-mêmes de cette communauté, gens comme tous les autres et qui vivent paisiblement et leur vie et leur foi et/ou leur tradition sans avoir à faire ni à voir ni de près ni de loin avec ce lobby qui, de façon plus insidieuse que tout, à la moindre dénonciation les visant, les implique en tant que Juifs, qu'ils le veuillent ou non, eux (ce lobby) qui n'ont le plus souvent que mépris et pour la religion juive et pour les traditions juives ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 15 septembre 2008 à 23:21
Ces Fatals Flatteurs devraient aussi moquer et dénoncer l'infatuation des milieux politiques et surtout parlementaires ... Il y aurait matière formidable à sketch comiques quant à cette Commission d'enquête parlementaire qui vient d'interroger Bernard Tapie quant à cette divine surprise financière qui lui tombe aujourd'hui du ciel ... De l'or comme s'il en pleuvait, mamma mia! yé souis riiiiiiche! ... Et ces guignols parlementaires, cette Commission, l'air grave et austère des gens sérieux, crédibles, qu'on écoute ... Et Nanard en face, en secret goguenard, cocomémédiiia! comme chante Paolo Conte qui, soit dit en passant, est avocat pénaliste, à l'origine ... Cocomédiiiia!... Nanard verse une larme, hésite, soupire ... "Je ... je ... (ici la larme, grosse, visible, unique) ... je vous ... (un hoquet, un gros, sonore) ... je ... je vous souhaite ... souhaite pas ... (une larme encore et soupir profond, respiration, inspiration profonde) ... je ... je ... vous souhaite pas (ici, lâcher tout en bloc, larmes, soupir et expiration, souffler et crier ...) .... d'avoir un nom qui soit devenu une injure publiiiiiique!... Puis silence total, attendre, baisser la tête, tendre l'oreille et passer un doigt tremblotant sur la joue mouillée pour essuyer ... Les parlementaires snif snif snif ... le pôvre ... le malheureux ... la victime .... la victiiiiiiime .... Nanaaaaard, dans nos braaaaaas, vieil ami!.... Viiiiite, rendez-lui ses millliiiiioooonnnns!... Et de se jeter sur lui, l'embrasser, essuyer ses pleurs, arrêter ses sanglots, le ranimer .... Bon Dieu! cette guignol's band du Parlement ne nous aura rien épargné comme pitreries publiques ... Heureusement qu'on rit ... Quel cirque, mes aïeux! Que s'imaginent-ils? Qu'ils ont le pouvoir de changer les choses? Qu'ils peuvent lui reprendre le fric maintenant, le rendre au Peuple dont ils se disent, sans rire, les défenseurs de ses intérêts? ... Qu'ils sont plus importants, puissants que Nanard? ... C'est déjà bien qu'il ait daigné se déplacer jusqu'à eux pour écouter leurs conneries; il n'avait rien de prévu ce jour-là ... Et je ne dis rien, pour l'instant, de ce député de Reims, notre député, notre représentant, Renaud Dutreil qui, confondant ses intérêts personnels et les nôtres, ceux du Peuple, est présent, quand il en a le temps, par téléconférence transcontinentale, dans sa circonscription; "siège" virtuel à l'Assemblée Nationale et siège réel chair et os depuis plusieurs mois à New-York comme patron de la filiale LVMH, etc.etc. ... Le député invisible, comme ça qu'il est connu à Reims maintenant ... On l'appelle aussi: Le député du mépris à la ville de Reims. On ne lui aura rien épargné à cette pauvre ville ... Gag! D'aucuns me diront: Non, c'est impossible, tu exagères ... Si si, c'est possible en France, c'est possible ... Impossible n'est pas français, voyons ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 15 septembre 2008 à 21:16
Non, Polochon, non, non, non. Les individus sont des individus et ne doivent en aucun cas, lorsqu'il s'agit de personnes plus connues que d'autres, être insérés de force dans une communauté ou minorité lorsqu'ils expriment des opinions qui n'ont aucun rapport avec cette pseudo-appartenance, que certains d'entre eux ne revendiquent pas.
Nous pourrions en citer plein d'autres, des juifs que vous ne nommez pas, qui sont des intellectuels plus discrets, moins prolixes, et qui vont à l'encontre de la facilité de pensée que requiert l'obsession médiatique. Un Finkelkraut, que je ne prise pas toujours, est d'une nature bien différente que les 4 cités. Et encore, j'aurais volontiers enlevé Jean Daniel de la liste, même si, sur sa vieillesse, il tend à faire sa propre apologie. Cet homme a eu des combats justes, d'avant-garde à l'époque, qui se sont avérés nécessaires et n'a jamais, dans sa carrière marqué la moindre concession à une appartenance culturelle, notamment lorsqu'il s'est agi, parmi les premiers, d'aller défendre la cause palestinienne.
Dieu que je n'aime pas ces sous-entendus, non pas parce que je fustigerais l'antisémitisme, mais parce que, si l'on est antisémite, au moins que ce soit pour de bonnes raisons, étayées sur des arguments et non sur des apparences. Il y a toujours eu de grands intellectuels juifs, l'histoire européenne les a amené à cela en leur refusant de cultiver la terre et de servir ordinairement le pays. Dans ce lot d'individus, il y a le meilleur et le pire. Et la TF1 du breton Le Lay puis du corse Paolini sait faire la part belle à ceux d'entre eux qui ont le verbe facile et la pensée aussi mince qu'une protection périodique dont la publicité suit immédiatement.
Chaque homme est un homme, merde.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 15 septembre 2008 à 19:42
Polochon, je vous vois venir avec vos gros sabots !
Bon, comme Jean Dominique a avoué, je reconnais, moi qui n'ai pour toutes lettres que les trois qui forment le mot "sot", être" Oural de la pensée".
...Ce n'est pas le nom d'un cheval de course...
C'est mon poisson rouge.
Rédigé par : sbriglia | 15 septembre 2008 à 19:36
@Oural de la pensée
Vous avez tout à fait raison, tout cela fait bien cour d'un roi, qu'il soit Philippe ou autre ... Entre les flagorneries des uns, les béni-oui-oui des autres, les folles éperdues d'admiration qui ne trouvent à écrire que "vous êtes magnifique, mon cher, vous êtes ..." puis qui syncopent, les ennuyeux, les ennuyés, les ponctuels, les tenaces, les beaux, les moches, les fatigants, les intéressants, les très intéressants, les conseillers, les sans opinion juste présents pour le compliment et le sandwich, jusqu'aux penseurs, petits ou grands, qu'ils viennent d'Oural ou non, j'en passe ... Cela fait un peu singulier. Mais n'est-ce pas aussi que l'intitulé de cette "Justice ..."?
On peut déplorer néanmoins qu'il n'y ait point de dialogue, ici même, entre l'hôte et ses hôtes ... J'ai vu beaucoup de questions précises et publiques de commentateurs(trices) qui sont restées sans réponse, en tout cas en tant que réponse publique. Serait-ce à croire que le dialogue du magistrat avec "ses" concitoyens, comme c'est la raison annoncée de ce oppidum, emprunterait d'autres voies plus discrètes et exquises? On peut, on peut, comme vous le faites, déplorer que l'auteur et hôte de ces lieux n'intervienne pas également à l'intérieur même des commentaires et interrogations suscités par son intitulé à chaque fois renouvelé. Que cette absence de comportement démocratique nuit un peu à l'ensemble républicain ... Personnellement, cela m'est égal; je ne pose jamais de question. Puis, si je suis là souvent c'est que je suis souvent devant mon ordinateur, écrivant par ailleurs ... Je suis là comme je suis ailleurs également, ni larron bon ou méchant mais ici gratuitement. Il est des lieux où l'on me rémunère (c'est un principe) pour un article, un commentaire et il n'y a rien de singulier dans cette justice alors ... Vous ne m'y retrouverez pas; j'y ai souvent des pseudos infinis ... Mais je puis jurer que je n'ai jamais attaqué ad hominen sans signer de mon nom. Le reste, de la glose ... A la manière de ces quatre cités dans le billet de notre hôte: Jean Daniel, Alain Minc, Bernard-Henry Lévy et André Glucksman ... On y vient et cependant personne ne s'aperçoit qu'à travers ces quatre-là, PB, à la manière de feu Raymond Barre et d'autres moins francs, plus trouillards, vient de désigner pour l'accuser le réel lobby "juif" des médias français ... J'ai écrit "juif" avec des guillemets car ces gens-là n'ont rien à faire ni à voir avec la religion même s'ils prétendent, par on ne sait jamais quel tour de passe-passe rhétorique, l'incarner et la représenter; c'est toujours utile de le préciser. L'accusation est justifiée: ils monopolisent l'information, toute l'information ou presque, c'en est fatigant, dangereux et réellement anti-démocratique. Sans parler de ce fameux tocsin dont ils n'ont de cesse de souffler et faire souffler dedans pour un oui un non ... Je crains fort, cependant, que ce soit une manière de se tirer une balle dans le pied, pour reprendre la métaphore ... PB a pris un risque; on verra la suite ... Si il nous la dit, cette suite, évidemment. Un lobby est un lobby, certes, nécessaire quelquefois, en tout cas honorable; il n'y a aucun sens péjoratif dans ce mot ... Si j'écris "Ah ceux-là de ce lobby des producteurs de vin du pays de l'Aude, que je les hais! (ce qui est faux, soit-dit, c'est juste un exemple) ...", personne n'aura l'idée saugrenue de penser et dire que je suis anti-languedocien, une ordure, donc à réduire par tous les moyens ... Mais si l'on écrit la même chose quant à ce lobby "juif" des médias français, alors là vous y avez droit à tous les épithètes antisémites et autres nazi nazillon et ennemi irréductible et pourri du genre humain ... Ce sont de bien piètres arguments, honteux et sans scrupule par dessus le marché ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 15 septembre 2008 à 19:10
C'est bizarre mais les quatre personnes que vous citez font partie de la même minorité culturelle.
C'est un fait avéré, peut-être faut-il y chercher un début d'explication ?
Rédigé par : Polochon | 15 septembre 2008 à 18:31
J'avoue.
Les commentaires de Clignotant extrême, Vanessa, Adrien Mazerot et Scrogneugneu sont de moi. Philippe avait mon adresse mail dans l'envoi et pouvait donc identifier le malfaisant. Lorsque je parlais de morues, j'évoquais uniquement les poissons et les insupportables ménagères portugaises qui vous passent devant parce que vous êtes un homme "Chi chi, ch'étais là avant, chi chi".
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 15 septembre 2008 à 17:18
@Oural de la pensée,
"Marie croit voir Sa Sainteté"
Vous êtes en retard de quelques messes ! Marie a vu sa Sainteté ! Et elle est ravie :-)
Rédigé par : Marie | 15 septembre 2008 à 17:07
Monsieur,
C'est bien joli tout ça ! Mais tout le monde n'a pas lu la poétique d'Aristote dont on peut déceler l'esprit dans les quatre dernières lignes de votre intervention, et de Valéry dans les premières lignes mais qui a lu Valéry !!! Encore un Corse, me direz-vous. Quant à votre contradicteur, Monsieur Mazerot, à qui faisait-il allusion en parlant de morues et de plateaux de studios TV squattés, peut-être à Eva Joly, à Van Ruymbeke ou autres Halphen, mais pas à vous.
Merci.
Didier ROUTA VILLANOVA
Rédigé par : ROUTA VILLANOVA | 15 septembre 2008 à 15:42
Merci Monsieur Bilger pour cette excellente flèche, visant juste tel le centaure agile, l'oeil vif, le sabot sûr.
À quand une compilation de votre blog chez l'excellent Flammarion par exemple ?
Les frissons que me procure votre prose m'empêchent d'écrire plus longtemps sans commettre des coquilles.
;-)
Rédigé par : Marc | 15 septembre 2008 à 14:46
De mauvaises langues prétendent que Askolovitch fait partie de la bande des "Fatals flatteurs".
En cherchant, on doit pouvoir en démasquer d'autres...
Rédigé par : Pilou | 15 septembre 2008 à 14:06
C'est très juste et il n'est pas indifférent que les commentaires lus habituellement sur ce blog remarquent en général la perspicacité acérée de votre expression.
Rédigé par: Clignotant extrême | 15 septembre 2008 at 09:59
Je n'y connais rien en justice mais j'avoue que votre blog me donne envie de devenir magistrat pour un jour peut-être atteindre à votre sagacité.
Rédigé par: Vanessa | 15 septembre 2008 at 10:02
C'est tout ?
C'est un peu court, jeunes gens !
On pouvait dire bien des choses en somme :
Philippe, vos post sont comme les caractères de La Bruyère (Claire)
...Quand vous écrivez, le vestibule de Harlay tremble, la Chancellerie est prise de fièvre puerpérale, le cimetière des éléphants barrit de jalousie, les actrices appréhendent vos critiques, les humoristes vos saillies (j'avais placé "saillies" à la place de"critiques"... j'ai inversé...), les avocats redoutent le diamant acéré de vos réquisitoires, Catherine Jacob, notre Pic Lénine de la culture, s'émoustille devant son Gaffiot, Véronique se pâme et réclame des sels, Cactus cherche désespérément une pirouette mais termine par une révérence, sbriglia use et abuse des Cyrano, Chardonne et autres hussards réactionnaires, Marie croit voir Sa Sainteté, Jean-Dominique dispute à Aïssa la place du bon larron...
Ah ! Que l'on sait vivre à la Cour du Roi Philippe !
Rédigé par : Oural de la pensée | 15 septembre 2008 à 13:59
"Je crains que ce ne soit pas aussi simple."
J'ai pourtant le souvenir d'avoir lu quelque chose à ce propos sous votre plume quoiqu'il est vrai en effet lesté d'un brin d'humour dont l'entreprise que vous dénoncez semble nettement dépourvue.
"Ce sera long."
Ouââh Hou!
@Scrogneugneu
"Facile de se pavaner dans sa robe d'avocaillon mondain en faisant la moue devant BHL avant d'aller poser son derrière sur le siège encore tout chaud de la chaleur de son postérieur sur un plateau télé !"
Rrrrôh!
La variante du "dos à dos", serait donc ainsi le "Face to face" par chaisier ou chaisière interposé(e)? Why not!
Rédigé par : Catherine JACOB | 15 septembre 2008 à 11:51
Les fatals flatteurs font ce que les media font depuis des années: flatter artificiellement une poignée de pseudo penseurs sélectionnés pour leur capacité à retourner leurs vestes au fil des élections présidentielles. Sans fond, ces pseudo penseurs accaparent les tribunes, les télévisions, les radios avec leurs tirades de personnalités blessées par la misère du monde, leurs connaissances immenses et leurs conclusions nécessairement intelligentes, tout en sirotant tôt le matin leur jus d'orange pressé minute au Georges V, et gare au serveur si une pulpe d'orange venait à déborder du verre Baccarat, n'est-ce-pas Monsieur Minc ?
Rédigé par : SR | 15 septembre 2008 à 11:15
Blague à part, vaste programme comme aurait dit le Général. Je me souviens qu'il y a quelques années, fatigué des enflures infatuées qui sévissaient sur le plus gros forum de francs-maçons francophones (un franc-maçon vaniteux, au cours actuel, vaut trois ou quatre Minc bien tassés), où l'on se tirlipotait le nombril à grand coups de René Guénon et de Mircéa Eliade, j'avais balancé des citations et des gloses forts savantes d'Arthur Schnepitz, grand penseur juif viennois de l'entre-deux-guerres (un grand penseur est toujours juif viennois de l'entre-deux-guerres). Un régal ! Comment tout ce petit monde a plongé ! Certains avouaient à demi-mot qu'ils n'avaient pas lu "ce" texte d'Arthur Schnepitz, tout en reconnaissant la forte portée symbolique et conceptuelle de l'extrait. En vérité, il s'agissait d'une dissertation que je venais de réaliser sur le mode philosophique dans le style Ricoeur sur la recette de l'omelette au lard. Cela n'avait strictement aucun sens, rien, nada, que pouic. Quant à Schnepitz, il sortait de mon pauvre cerveau.
Le plus significatif, dans cette histoire, c'est que les gogos qui se sont laissés prendre au canular, qui, bien sûr, avaient lu l'oeuvre de Schnepitz, qui commentaient les extraits cités avec force exégèses, ont vociféré par la suite !
Vanitas vanitatum et omnia vanitas
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 15 septembre 2008 à 10:59
Et les Fatals Flingueurs, vous en faites quoi ? Facile de se pavaner dans sa robe d'avocaillon mondain en faisant la moue devant BHL avant d'aller poser son derrière sur le siège encore tout chaud de la chaleur de son postérieur sur un plateau télé ! Chacun prend son ticket, comme à la poissonnerie de Carrefour, et vous êtes tous pareils, vous les squatteurs des médias, comme les vieilles portugaises qui vous passent devant sans vergogne pour vider l'étal de morue une heure durant après avoir tâté tous les morceaux en chuintant dans votre barbe.
Rédigé par : Scrogneugneu | 15 septembre 2008 à 10:12
C'est surtout, Maître, que ces flatteurs s'en prennent très justement à des "intellectuels" qui vampirisent les médias ne laissant plus d'espace pour des esprits authentiquement libres et brillants comme le vôtre, relégués chez Laurent Ruquier.
Rédigé par : Adrien Mazerot | 15 septembre 2008 à 10:05
Je n'y connais rien en justice mais j'avoue que votre blog me donne envie de devenir magistrat pour un jour peut-être atteindre à votre sagacité.
Rédigé par : Vanessa | 15 septembre 2008 à 10:02
C'est très juste et il n'est pas indifférent que les commentaires lus habituellement sur ce blog remarquent en général la perspicacité acérée de votre expression.
Rédigé par : Clignotant extrême | 15 septembre 2008 à 09:59