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25 septembre 2008

Commentaires

Javi

Hag et Marcel Patoulatchi ont un débat pour attribuer des qualités collectives de respect aux Allemands.

Je ne saurais confirmer pour les teutons, par contre je leur signale les mêmes qualités essentielles chez les Espagnols, les Anglais, et les Suédois - trois pays que j'ai eu la chance de connaître en détail.

Dans ces trois Etats, le policier est habillé normalement et non pas en Rambo, il parle courtoisement à l'individu lambda, probablement un peu moins aux braqueurs en goguette, mais ça reste anecdotique.

Et surtout, surtout, il ne donne pas cette impression de suspicion systématique tous azimuts qui dessert parfois la police française.

Ma réponse est évidemment critiquable : partielle et parcellaire, je ne prétends pas à l'universalité. Des flics, j'en ai croisé des sympathiques, d'autres moins.

Ceci dit, dans la rue, par précaution, je continuerai à changer de trottoir avant de croiser la patrouille.

Marcel Patoulatchi

Que de propos à commenter, même si c'est sans doute en pure perte.
Allons-y quand même. Le combat cesse trop souvent faute de combattant. Or, tenter de faire se manifester quelque vague éclat de vérité n'en vaut-il pas la peine ?

Jean-Dominique nous narre sa rencontre avec la BAC. Ce sont « des voyous », nous dit-il. Mais croit-il que n'existe qu'une seule et même BAC en France ? Croit-il qu'au sein d'une BAC, l'ensemble des fonctionnaires se ressemblent ? La BAC de Paris intra-muros est réputée haïe dans les cités parisiennes. Les BAC locales des départements de petite couronne sont connues pour avoir énormément de contacts dans les cités, capables de retrouver un individu recherché dans une meule de foin en quelques heures. De simples voyous, tous identiques ? Ou bien, parfois, souvent, des fonctionnaires qui ont compris qu'il faut parfois se fondre dans le décor pour y évoluer, y être respecté et en tirer le meilleur, le tout au service de la Justice, afin de lui présenter ceux qui ont commis des infractions pénales ?

Jean-Dominique nous narre que dans les coins huppés, les policiers seraient plus cordiaux, plus motivés, de meilleur niveau, que dans les zones difficiles, où seraient les « plus idiots ». Croit-il que, vu la situation française, les policiers les plus motivés cherchent à s'enterrer en pré-retraite à Neuilly-sur-Seine ?


René Richard, lui, nous explique que son fils s'est fait contrôler d'une manière qui lui a semblé déplaisante. Il ajoute « et encore il est Blanc et habite le centre de Paris, tous des délinquants !!! ». Il est toujours prodigieusement cocasse de lire des petits bourgeois blancs se scandaliser d'être traité comme n'importe qui - ne sont-ils pas n'importe qui, d'où leur naît la revendication de mériter meilleur traitement, d'où leur naît leur revendication à l'inéquité ?


Hag nous parle des commissariats allemands, où la police est respectée. Ce serait par la courtoisie de ses policiers. Mais il ne pipe mot sur la courtoisie habituelle des Allemands, ni sur leur rigueur légaliste. Qu'il commence donc par nous présenter un Allemand qui, dans le style français, reprocherait à ses policiers de vouloir intercepter un véhicule volé ! En Allemagne, le délinquant n'est pas habituellement considéré comme victime de ses actes délibérés.


Humaniste, de son côté, nous parle de rapports de la CNDS. Faut-il donc faire confiance à un petit comité pour se substituer à la Justice ? Dans cette affaire Barber, si ce que vous dites est vrai, alors il y aurait des infractions pénales à reprocher aux policiers : c'est à la Justice de s'en saisir, admettre que la CNDS s'en saisisse, c'est accepter qu'on empiète sur ses prérogatives exclusives (plus en détail : http://riesling.free.fr/20080429 ).
Humaniste poursuit en nous parlant de cette affaire de vidéo de France 2, pendant les émeutes de 2005, où un homme à terre reçoit des coups de pieds sans justification. Cette vidéo lui aurait fait perdre la naïveté de croire que « la justice est juste et tous les policiers honnêtes ». Mais les policiers en question étaient-ils si malhonnêtes, pour, après la libération d'une personne gardée à vue pour des faits émeutiers, l'ayant aperçu en train de jeter un projectile sur un camion de sapeurs-pompiers dès sa sortie du commissariat, l'avoir interpellé et s'être oublié en laissant leur colère s'exprimer par la violence le temps d'un instant ? Faute professionnelle, certes. Moindre que celle de la remise en liberté après sa garde à vue d'un individu devant aussi ostensiblement réitérer les actes ayant conduit à sa première interpellation. Malhonnêteté, je ne crois pas.

Pour le reste, Humaniste, ne vous laissez pas berner par la littérature. Les « techniques d'arrestation », selon vos termes, sont du folklore théorique. La pratique, c'est parfois des individus que même 4 hommes, versés en matière de techniques d'intervention, ne parviennent pas à maîtriser sans l'amener au sol avec force. Et dans ce cas de figure, une mauvaise réception n'est jamais à exclure.

marie

Cher Philippe,
C'est bien la première fois que je lis ce blog et que je suis déçue.
Quant à Mme Jacob, je suis aux regrets de lui dire que la police lit le blog de Mr Bilger bien que la police ne travaille pas forcément aux RG.
Je suis fonctionnaire de police et je lis le blog de Mr Bilger et ce depuis le début.
et bien souvent la justesse et l'objectivité de ce blog me frappe.
Aujourd'hui, je suis mécontente de voir que l'on tombe dans le commun.

Catherine JACOB

@Fabrice D
"La meilleure formation du monde ne fera pas d’un âne, un pur-sang. Chacun le sait et doit prendre cela en considération. "

@Patrick Marguillier
"Moi j'ajouterais monsieur Fabrice D.
que c'est plutôt du côté des politiques qu'on ne change pas un âne en pur-sang, pas du côté policier, les politiques commettent largement plus de "bavures" que n'en commettent les policiers."

Messieurs, messieurs, faites-nous cette grâce de rendre justice à l'âne, animal intelligent s'il en est, et même au point de que le fameux 'bonnet d'âne' de nos grands-mères visait à insuffler un peu de bon sens aux écervelés en sorte qu'ils deviennent au moins aussi intelligents que les ânes, lesquels le sont probablement davantage que les pur-sang si l'on se fie à François Bayrou qui expliquait récemment que le cheval n'est pas si intelligent qu'on l'imagine!

Patrick Marguillier

@ Fabrice D.

Superbe argumentation, non la police n'est pas "mal aimée" par l'ensemble de la population, si elle pourrait se dispenser des juges, des politiques et des avocats et autres équilibristes, elle ne pourrait se dispenser des policiers, matière première de la sécurité de chacun.

Je vais vous confier que j'encourage mes enfants à manquer de respect à des gens comme Sarkozy, Hollande et toutes ces or...
de politiques, mais je les encourage à en avoir envers les policiers parce que moi je les ai vus au travail, et c'est décourageant...
La stupidité des politiques, des magistrats est incroyable. Ils sont censés être diplômés (comme Dati ?), le simple citoyen lambda que je suis se demande où et quand leurs diplômes servent à quelque chose, murés dans leurs institutions, ils amènent plus de vent qu'ils ne participent à résoudre les problèmes de délinquance... c'est peut-être pour ça aussi que Nicolas Sarkozy ne les aime pas trop et les malmène régulièrement ?

Encore récemment, j'ai assisté à quelque chose de gratiné de leur part (aux magistrats) chargés de gérer les plaintes, malgré des faits délictuels avérés de coups et blessures, deux plaintes avec interventions de police, témoins, interventions physiques des témoins, troubles à l'ordre public répétés, au final :
rejet des plaintes de la victime pour finir...
Hallucinant ! Pourquoi hallucinant ? Parce que j'ai assisté à toute la procédure, "trop de social" m'a dit un flic...
Il y a pourtant des cas clairs et net, surtout quand ça se solde par un nez cassé pour la victime, et quelques semaines après par d'autres coups encore..
La police est intervenu 10 fois au moins...
C'est pour ça que je disais : décourageant...
à propos des magistrats et aussi des politiques.

Moi j'ajouterais monsieur Fabrice D.
que c'est plutôt du côté des politiques qu'on ne change pas un âne en pur sang, pas du côté policier, les politiques commettent largement plus de "bavures" que n'en commettent les policiers.

Monsieur Bilger en tout cas dans cet article fait honneur aux conceptions d'un Etat de droit, d'une démocratie digne de ce nom que politiques, magistrats, fonctionnaires devraient lui envier sinon adopter de toute urgence !

Au-dessus de toute idéologie ou clivage politique. La justice doit être indivisible, égale pour tous, et ne doit pas être un terrain de confrontation entre membres au service d'une même cause, la sécurité des Francais, et les brebis galeuses doivent être dénoncées et exclues impérativement.

Patrick Marguillier

"je suis de plus en plus frappé par la montée d'une hostilité à l'encontre de la police, sans distinction aucune et avec une aigreur qui ne connaît pas la nuance."

Effet de mode ? Les magistrats n'y échappent plus ou peu ou pas...

Hostilité envers les policiers ? Sans blague ? L'inverse est réciproque mais hélas il n'y a que vous qui avez la parole, juges, avocats, procureurs... vous faites recette dans les épisodes people de TF1 et autres TV débitant de la niaiserie tout crin.

Pipôles avec effets de manches clés en main.
Déconsidération tout crin, le petit peuple n'a qu'à suivre. Et il suit...

Demandez-vous plutôt qui initie à ces nouvelles non-valeurs, à ce mépris de certains pans des institutions, des administrations...

Quand Nicolas Sarkozy humilie les policiers, les moutons suivent...

Quand Saddam était au pouvoir, tout ses conseillers et ministres avaient eux aussi la moustache...

C'est du lourd comme disent les jeunes.

Mais la plus à plaindre reste la police,
la victime (votre gagne-pain) se fiche pas mal de l'avocat, du juge, des magistrats en général quand le fléau lui tombe dessus, c'est le flic qui la sauve, reçoit ses confidences, ses larmes, est la première cellule de soutien psychologique et prend des risques pour sa vie, vit des scènes humaines abominables, certainement pas les juges ou les avocats en train de dormir dans leur soie, bien à l'abri du moindre risque, généralement dans des quartiers dits "chics".

En général, les flics font un travail admirable mais ce gouvernement a réussi à couper la parole qui existait entre la police et la population.

"la police n'est pas la pour jouer au foot" disait encore un certain premier magistrat de France avec une arrogance non dissimulée, et leurs heures sup non payées ?

Qui donnait l'exemple dans la haute magistrature sinon le premier magistrat de France en éjectant un flic parce que son pote avait des petits problèmes dans sa villa en Corse...

Curieusement, il m'a toujours paru stupéfiant qu'un magistrat ou un avocat gagne autant d'argent avec le seul risque de se fiche sa manche dans le nez alors qu'un policier risque sa vie presque tous les jours, même en dehors du service...

Pour moi, la plupart des flics valent mieux que n'importe quel membre du gouvernement ou de la magistrature, eux au moins on peut compter sur eux en cas de coup dur.

Mais chut je n'ai rien dit n'est-ce pas sinon je vais finir sur Edvige, je blague, j'y suis déjà heureusement... opposant aux mauvaises idées du gouvernement, ça m'appprendra, ça m'a valu de ne pas avoir le droit à une formation récemment, incroyable non ? Le préfet n'a pas renvoyé le dossier... mais comme ils sont aussi faux culs les uns que les autres, on ne m'a bien sûr pas envoyé un courrier stipulant les raisons comme théoriquement ils en ont l'obligation.

Des fois que vous auriez décidé de mener l'enquête, vous avez mon email n'est-ce pas, j'en profite pour caser mon cas puisque je suis censé être sur le blog de la justice... on verra s'il y a de véritables épris de justice ici ou si c'est effets de manche et cie. Je ne vous vise pas particulièrement Monsieur Bilger, je vise la justice en général.

Il y a bien du juste dans justice ?

Aïssa Lacheb-Boukachache

Ah, j'oubliais : mon précédent billet ci-dessus se termine ainsi : ATTENTION, JUSTICE !

Aïssa.

Aïssa Lacheb-Boukachache

Le tribunal correctionnel vient de relaxer Jean Sarkozy, fils à son papa et futur président héréditaire de la République, du chef d'avoir, au guidon de son scooter, accidenté l'arrière d'une BMW appartenant à un gueux populace (dixit Imbert), minorité ethnique visible de surcroît, Arabe donc pour ses origines. Pour conclure, le tribunal condamne ce dernier des derniers à verser au fils à son papa et futur premier magistrat de France la somme de 2000 euros en préjudice moral (eh oui) de, dixit la Chambre, l'abus qu'il fit de la procédure. Il n'empêche -et c'est en souriant que j'écris cela-, quelque chose dans cette affaire ne tourne forcément pas rond et c'est solennellement que je pose ici la question : pourquoi avoir, si donc les charges accusatoires, comme le clame fort maître Herzog à l'issue du procès, sont inexistantes, en tout cas pas de nature à poursuivre, pourquoi donc ne pas avoir rendu en amont une ordonnance de non-lieu, tout simplement? C'est ainsi que l'on procède d'habitude ou me trompè-je? Un non-lieu, au vu des éléments, témoignages et pièces des uns et des autres et baste! L'affaire était classée comme tant d'autres insignifiantes (un petit peu de taule froissée et un délit de fuite, mettons, un léger -une distraction à peine- oubli de s'arrêter pour constater et faire constater) affaires de ce genre où il est entendu qu'il ne suffit pas d'accuser pour mobiliser tout un tribunal et obtenir gain de cause... Or, s'il n'y a pas eu de non-lieu, c'est donc bien qu'il y avait largement matière à renvoyer devant la juridiction; le magistrat instructeur, le Parquet, la Chambre d'accusation -puisqu'appel il dut certainement y avoir contre cette ordonnance de renvoi- , ne prennent pas ces décisions à la légère, cela se saurait. C'est donc que l'accusation avait déjà à moitié raison et la défense à moitié tort... Ou à moins qu'il y ait eu de l'idéologie là-dedans et que, malgré le vide du dossier, de singuliers gauchistes magistrats, des haineux, des Eva Joly, aient décidé de renvoyer envers et contre tout et tous face la justice ce blond rejeton cousu d'or à la naissance. Cela laisse songeur...

Aïssa.

Catherine JACOB

@Humaniste
"C’est la même naïveté qui me permet de dormir sur mes deux oreilles en pensant que personne ne va entrer chez moi pendant mon sommeil alors que n’importe qui peut ouvrir n’importe quelle porte en dix minutes."

Faites comme moi et comme la petite jeune fille dont le chien (catégorie2 la semaine dernière a sauvé la famille d'un incendie qui s'était déclenché pendant leur sommeil - mais j'ai oublié la cause de ce sinistre -, en sautant sur son lit et en s'évertuant à la réveiller, faites donc dormir votre animal dans votre chambre.
Quand le grand chef est ainsi installé à demeure, nul ne peut monter ne serait-ce que la première marche de l'escalier, ni même chuchoter de façon inhabituelle dans la rue sans déclencher un concert d'avertissements assourdissants. Ce qui n'est toutefois pas sans inconvénients surtout quand vous êtes en train d'écouter de la musique...

Ceci étant, je ne tiens pas compte là il est vrai, des éventuels maîtres chiens susceptibles de tromper la vigilance de l'animal et qui seraient également des as de l'effraction, de potentiels tueurs en série et s'imagineraient avoir des raisons de vous en vouloir personnellement.

Plus judicieusement encore donc, ne stressez plus d'être ou de ne pas être naïf, autrement dit, plus de paranoïa et vous aurez ainsi statistiquement bien davantage de chance de gagner cinq ans d'espérance de vie que de vous la faire raccourcir!

"ne lisez par les rapports d’Amnesty International, de la CIMADE ou de CNDS, vous risqueriez de perdre la foi."

Assez étrangement, le parcours criminel de Fourniret tel que dessiné par France2 formait une sorte de croix avec un lieu supplémentaire en bas à gauche tel une silhouette prosternée au pied de la croix d'un supplicié et schéma qui me fait penser à cette remarque de l'expert psychiatre : "Les tueurs en série ont tous eu un parcours terrible dans leur enfance, mais tous ceux qui comme eux ont eu un parcours terrible ne deviennent pas nécessairement loin de là des tueurs en série, ni même des tueurs tout court.".
Un constat auquel semble faire écho ce passage de la chanson favorite d'Alain Delon qui nous a fait cadeau (pas seulement lui mais lui et son fils) du seul moment vrai du dernier 'Vivement dimanche prochain': "C'est le chagrin qui fait l'homme."
Et pourtant, l'expert cité semblait penser que le plus éprouvé et le plus réprouvé de ces tueurs n'était pas irrémédiablement coupé d'un devenir homme... un jour, donc aussi quelque part et tel que le conçoit le christianisme, d'un dieu.
Donc, s'il reste une chance pour le tueur en série, pourquoi pas pour le tortionnaire au grand jour et dans la foulée pour le policier qui perd son sang-froid et abuse de son autorité, qui n'est donc pas le pire des trois et dont on peut espérer qu'il est également le moins sourd à sa conscience morale!

Humaniste

J’ai fait une bêtise, j’ai commenté plus avec mon cœur qu’avec ma tête, trop choqué par les gens qui ne veulent pas reconnaître qu’il y a des bavures, de la violence policière et des innocents condamnés.
Énervé par ce système où il suffit à un policier qui a frappé un innocent, souvent en se trompant de bonne foi, de lui mettre un outrage et rébellion sur le dos pour être couvert et même indemnisé.

Mais c’est la nature humaine d’avoir besoin de cette naïveté, qui nous fait croire que la justice est juste et tous les policiers honnêtes. Tous les psys le disent. C’est la même naïveté qui me permet de dormir sur mes deux oreilles en pensant que personne ne va entrer chez moi pendant mon sommeil alors que n’importe qui peut ouvrir n’importe quelle porte en dix minutes.

Moi, j’ai perdu cette naïveté un soir d’émeutes en voyant huit policiers frapper un homme à terre sur France 2. J’ai perdu les dernières traces de cette naïveté dans l’affaire Outreau.

Mais j’envie ceux qui l’ont encore. Alors ne lisez par les rapports d’Amnesty International, de la CIMADE ou de CNDS, vous risqueriez de perdre la foi.

Humaniste

@ Ray Hack

C’est donc plus + ou – choquant de se faire insulter en fonction de la couleur ?

C’est plus agréable de se faire insulter par un blanc ?

Ce simple mot « maghrébin » prononcé par vous, policier, illustre bien les propos de Philippe Bilger.
Il y a réellement des couleurs qui sont plus suspectes que d’autres.

@Marcel Patoulatchi

Concernant Eunice Barber, je vous convie à taper son nom dans Google et à lire le rapport du CNDS. Des policiers qui changent leur version parce qu’ils apprennent qu’ils ont été filmés, c’est déshonorant.

Moi aussi j’aimerais croire que les policiers sont tous des gens bien qui font éthiquement leur boulot mais il y en a régulièrement des condamnés, et puis il y a les rapports de la CIMADE, d’Amnesty International et du CNDS qui nous disent le contraire.

Bien sûr, il faut parfois user de la force pour arrêter des gens, mais en proportion : il est anormal de voir des gens sortir de GAV avec des nez cassés ou des dents en moins : le coup de poing facial n’est pas et n’a jamais été un mouvement technique d’arrestation.

Nous avons des policiers fatigués, parfois loin de leur familles quand ils viennent de province et qu’on les nomme dans les « beaux « quartiers de Paris. On leur demande de travailler 6 jour /7 en horaire décalé.
A la fin, certains ce suicident, d’autre pétent les plombs et deviennent violents, ce n’est pas de leur faute : le système les amène à dérailler.
Ce qui pose problème est que l’on ne dit rien, ne fait rien et laisse dériver jusqu'à la grosse bavure.

C’est l’homme qui amène l’honneur au blason de son uniforme et non pas le contraire, il faut donc retirer cet uniforme à celui qui le déshonore.

Aïssa Lacheb-Boukachache

@Jean-Dominique

Sois honni si à Gallo le nègre tu fis !


@basba

Vous avez dit ce qu'il fallait dire et on ne saurait rien y ajouter. Je me souviens, en prison, une de nos distractions préférées dans les cours de promenade était d'essayer par tous les moyens d'imaginer une société sans flic et sans juge. Il y avait là des types de la banlieue sud, des caïds pas du genre à touiller, des Corses, des gens du Sud, des Arabes, des Gitans, même des étrangers, Colombie et cartels, des tueurs, et d'autres encore, bref du beau monde, même un flic qui avait tué un jeune dans un commissariat, un notaire aussi, un vrai (ça c'est le clin d'oeil Bruay) qui tua sa femme d'un coup de fusil de chasse lors qu'elle rentrait au petit matin de chez son amant, et on dissertait des heures durant ce grave sujet ... Bien, voyez-vous, on arrivait toujours, malgré les arguments et l'imagination pertinents des uns et des autres, à cette conclusion que c'était chose impossible et inacceptable et que les flics et les juges étaient ABSOLUMENT nécessaire au bon fonctionnement de la société civile et des affaires privées ...

- T'imagines, Daniel, si y'avait pas de flics, rien ...
- J'imagine pas ... Ca serait un de ces foutoirs!
- Oh cong! tu as raison ... Invivable!

Bonne journée.

Aïssa.

Jean-Dominique Reffait

@ Aïssa

Je t'ai vexé peut-être et je m'en veux : je n'exprimais qu'un point de vue de lecteur comparant, effectivement, uniquement les styles. Ni grand frère, ni condescendant, du tout. Je pense avoir été le premier ici à dire tout le bien que je pensais de ta verdeur de style. Pourquoi ne protestes-tu pas quand on te compare ici à Céline ? C'est bien plus outrancier que ma remarque très amicale et très subjective.

Moi, publier ? J'ai fait, beaucoup, le nègre. Peu de politiques écrivent les biographies historiques de leurs héros (sauf Villepin et Bayrou) et j'en ai donc quelques-unes à mon actif ! Je n'en suis pas spécialement fier car c'était du boulot vite fait, de compilation, sans véritable recherche, dont le but était d'orienter la biographie vers une leçon politique servant l'"auteur" officiel. J'ai aussi écrit des discours, pleins, des charretées de discours, et des slogans, les fameuses petites phrases, j'en ai quelques-unes dans mon stock. J'ai arrêté en 2002, après la défaite au premier tour de Jospin, honteux d'avoir si mal fait mon travail.

Je ne publierai jamais d'ouvrages historiques sous mon nom, parce que j'en lis trop d'excellents qui me paraissent indépassables, fussent-ils confidentiels. Je suis incapable d'écrire l'"hHstoire du climat depuis l'an mil" ou "Montaillou, village occitan" de Le Roy-Ladurie, alors je m'abstiens. Un jour j'ai cru tenir un vrai sujet, une bombe, deux ans de recherche, des notes manuscrites de la marquise de Pompadour conservées dans un couvent à Hull en Angleterre. Et puis, patatras, une incohérence de date dans un feuillet de la marquise et je m'apercevais que tout le document était apocryphe, écrit deux ans après sa mort. Le Roy Ladurie m'avait guidé dans ma recherche : la tête qu'il a faite quand je lui ai dit que ça ne tenait pas. Un sujet historique, c'est très difficile à tenir, très. Et répéter les autres, quel intérêt ?

Tout jeune, j'ai fait jouer des pièces, même jusqu'à Montréal, une qui a tenu trois ans ! Sous pseudonyme toujours, parce que ma conception de la littérature est qu'elle est une mystification de bout en bout. Une pièce de style anglais, avec un nom anglais, par exemple. Des pseudos différents, mais c'était pour l'essentiel du café-théâtre, des gags. J'en retrouve parfois dans mes cartons et ça me paraît très mauvais !

Mais j'ai plein d'autres choses dans mes tiroirs, allez un petit scoop : une pièce méchante, une comédie bien cruelle et, j'espère, très drôle, sur les magistrats et qui s'appelle "arrière-cour", acceptée par un théâtre et montée j'espère pour 2010, sous pseudonyme aussi...

basba

Je savais que Philippe Bilger aimait la presse, mais je ne pensais pas que c'était au point d'en arriver à prendre partie pour des affaires qu'il ne connaît pas. En effet, pour me faire une idée sur la pseudo mésaventure arrivée à ce footballeur, j'aimerais aussi lire les PV et ne pas seulement me contenter de la communication de l'OL.

Pour le reste, en tant que policier, je regrette tout comme vous l'hostilité assez largement diffusée de la population à l'encontre du seul service public de France à veiller sur les zones urbaines 24 heures sur 24, 365 jours par an.

Certes, tous les policiers ne sont pas de valeureux fonctionnaires honnêtes, polis et dévoués. Cependant, les brebis galeuses sont tellement rares que je suis effrayé par certains posts négatifs de ce topic.

La police que je connais et que je pratique, c'est la police du service public, celle qui intervient là où plus aucune autre institution ne répond, celle qui compte en son sein beaucoup plus de fonctionnaires "issus de l'immigration" que ce qu'en disent certains commentateurs de ce blog, celle qui a mis en place bien avant les autres fonctions publiques des dispositifs de recrutement visant à accroître la diversité de ses fonctionnaires, celle qui compte un nombre incroyable de blessés ou de suicidés, celle qui combat et sanctionne le plus ses dérives internes (no comment sur la Justice ou l'Education nationale à ce sujet), etc.

Des anecdotes, moi aussi j'en aurais plein à vous raconter après seulement un peu plus de deux ans de fonction. Alors je me limiterai seulement à parler de ces derniers jours, durant lesquels on m'a menacé de mort, on a tenté de me blesser grièvement (projectile de 800 grammes jeté depuis le 6ème étage d'un immeuble et tombé à moins d'un mètre de moi), etc. Je pourrais aussi vous parler de ma collègue qui s'est fait cracher au visage par une personne atteinte des hépatites B et C, ou d'une autre qui est en arrêt maladie depuis 10 jours pour une dépression s'aggravant chaque jour. Et j'ai aussi d'autres anecdotes bien plus graves comme celle de cette collègue qui s'est défenestrée ou celle de ce policier qui s'est pris cinq coups de couteau en voulant interpeller un voleur. Mais bon, là j'avoue que je dévie un peu puisque ces deux dernières histoires ne datent pas de quelques jours mais de quelques mois. Mais vous allez dire que je suis égotiste à ne parler que de nos difficultés internes. C'est pourquoi je pourrais aussi vous parler de notre dévouement en évoquant cette fonctionnaire qui a déployé des efforts considérables pour protéger une mineur en danger cette semaine (la jeune maghrébine de 16 ans a eu le malheur de tomber enceinte d'un jeune non musulman), ou mes autres collègues qui ont travaillé 35 heures en deux jours pour une banale affaire de viol.

Mais bon, les choses s'arrangent : je crois que ma mère a cessé de se prostituer car la dernière fois qu'on m'a traité de bâtard de fils de pute, c'était il y a au moins quatre semaines!

Autre commentaire : quand j'entends parler de GAV abusive dans certains posts, je m'en amuse beaucoup car je rappelle que si la police place en GAV, c'est la justice qui décide de la fin de ces procédures. A quand des parquetiers de nuit pour garantir la liberté individuelle conformément à l'article 66 de notre loi fondamentale ? A moins que le travail de nuit ne soit trop sale pour un magistrat ?

Bref, c'est peut être parce que la police est à ce point représentative de la population qu'elle est autant perfectible. Le flic parfait n'existe pas, le salaud de flic existera toujours trop, mais la police nationale a vraiment de trop nombreuses qualités pour être l'objet d'autant de critiques et d'agressions. N'oubliez jamais que derrière l'uniforme du flic se cache un être humain qui mettra peut être demain sa vie en jeu pour vous protéger. Et si vous ne croyez pas à celà, c'est que vous vivez à l'abri du malheur, dans des endroits où la police fait si bien son travail que vous pouvez en arriver à douter de sa nécessité.

Marcel Patoulatchi

Aïssa,

Une fois n'est pas coutume, j'ai apprécié votre message, aussi touchant qu'il semble sincère.

Ca fait plaisir, vu le niveau lamentable de la plupart des autres commentaires postés sur ce fil, enflés d'accusations gratuites et de généralisations plus qu'outrancières.

Humaniste,

Concernant Eunice Barber, avez-vous des sources ? Parce que manifestement, ce que vous croyez avoir vu sur vidéo ne correspond pas à ce d'autres en ont vu.
Pour ma part, je ne me permets pas d'avoir un avis sur cette affaire sur une simple vidéo lointaine ou des témoignages de seconde main.

Quant à votre notion du fait de « se débattre », vous devriez solliciter vos élus pour la suppression de l'infraction de rebellion. Il y a déjà une pétition pour la suppression de l'infraction d'outrage, vous allez sans nul doute faire des émules.
Je suis convaincu que d'autres partagent avec vous l'idée qu'il est possible d'interpeller sans heurt un individu virulent - j'oubliais, la police n'interpelle sans doute que des enfants de choeur, qui ne deviennent hostiles que du fait du comportement intolérable des policiers. Après tout le blabla écrit dans les commentaires plus haut sur les policiers qui croiraient n'avoir que des droits et aucun devoir, ne nous posons surtout pas de question sur ce que se permettent des « citoyens » à l'encontre de l'autorité publique.

Catherine JACOB

@Pierre
"Attention à l'ampoule..."

Rien d'emphatique ni de boursouflé chez Philippe Bilger qui ne me paraît pas non plus prétendre à soigner l'image de la police avec des ventouses appliquées aux points névralgiques comme ici les lombalgies, entorses, torticolis et autres gonalgies: http://www.kine-formations.com/Technique-des-ventouses_r46.html

Aïssa Lacheb-Boukachache

@sbriglia

L'histoire est vraie de bout en bout, jusqu'à ce "beau rôle" final que me prête (à tort) J.D.Reffait et qui l'ennuie... Mais c'est ainsi ; les faits ont été ceux-là, exactement ceux-là. Maintenant, que je l'écrive de cette façon ou d'une autre, ce n'est plus que de la littérature, j'aurais pu faire en trois lignes comme en 1000 pages... Je pourrais en raconter d'autres ; comme ce maton en retraite, à l'hosto, qui me chope par ma blouse et se met à gueuler:" Bordel, ça fait une heure que je sonne! Même en prison on est mieux soigné qu'ici!...". Je n'ai pas pu m'empêcher de me marrer ... Ou cette infirmière des prisons qui dut quitter la Pénitentiaire quand chaque taule s'est trouvée rattachée à l'hosto de la ville, qui nous pourrissait la vie de mépris et d'ignorance, et que j'ai retrouvée en maison de retraite où elle chialait littéralement de ne pouvoir assumer la charge de travail et les soins techniques qu'elle ignorait complètement, larguée qu'elle était depuis par l'essentiel de sa carrière qu'elle avait passée en prison à nous tyranniser ... Elle ne se souvenait pas de moi mais moi je me souvenais bien d'elle et je prenais un malin plaisir à la laisser patauger dans le boulot, à chialer (vraiment, des larmes, des vraies) de ne pouvoir assumer (ah c'était le bon temps, infirmière de la Pénitentiaire, t'étais malade à crever, un doliprane et hop dégage dans ta cellule, morbac!...) le taf et les doléances des personnes âgées et malades, j'intervenais juste quand c'était limite qu'elle allait les tuer tous, un gérontocide par une infirmière de la tentiaire, comme, par exemple, perfuser au sérum physiologique au lieu du NaCl idoine, mais c'est technique, j'entrerai pas dans les détails ... Je la surveillais au cul comme elle nous surveillait à la gueule et je l'engueulais pire qu'elle nous engueulait et je la pourrissais pire quelle nous pourrissait ... Je me marrais bien. A la fin, sa retraite, je lui ai dit le pourquoi et le comment, la taule et tout, les détails, sa tenue de matone infirmière, son petit caoutchouc jaune accroché à son gros trousseau de clefs de cellules et de portes, rien à faire, elle ne m'a jamais cru, elle voulait pas me croire, elle disait oui t'as du connaître quelqu'un là-bas qui t'a tout raconté mais toi je te crois pas, tu y as pas été, c'est pas possible,, tu serais pas là sinon ... C'est ainsi.


@J.D.Reffait

Pas de condescendance ou de psychologie de bazar de cousin ou grand-frère; j'ai passé l'âge ... Pardon? Pourquoi? Il y a eu offense? Il faut rire, mon vieux; c'est tellement naze partout autour ... Mes billets, je les relis une fois et à une vitesse que t'as même pas idée ... Après, j'envoie le bail, direction Bilger ... J'écris vite, c'est un don et j'écris bien, re don, j'ai tous les styles, re re don ... Je suis un vrai fainéant de la littérature, re re re don ... Les éditeurs (j'en ai quatre dont l'Antoine le rejeton de l'Achille) veulent plus bosser les manuscrits, travailler plus connaissent pas eux, juste mettre un tampon BAT et baste! plus flemme qu'eux, tu meurs, des administratifs au mieux, des rentiers au mieux pareil, ils sont tous gros en général, suinte l'huile, repus, avachis ... Pas de raison que je fasse tout le taf tout seul pour eux moitié les bénefs ... Préfère crever sans rien publier dans ce cas. D'ailleurs, ils peuvent pas suivre le rythme, j'impose, ils m'ont dit, ils sont largués, ils ont plus l'habitude ... Ce que j'offre ici à Bilger, c'est du bonus, ça me coûte rien, quelques minutes à peine chaque commentaire, que du plaisir et ça je garde ... Yo! J.D.Reffait, quand donc nous feras-tu une Histoire de France à la façon Braudel, les odeurs, la couleur locale, les vraies simples gens qui disent plus par leur petites choses que tous les Poléon leurs façons? Pas façon Minc, gaffe! là tu te fourvoies ... Boursicoteur singe Michelet et passe à la télé ... Ni Gallo, malheureux ...

Bonne nuit.

Aïssa.

Pierre

Prudent, mais c'est de plus en plus long !

Attention à l'ampoule...

Surcouf

Remarquable billet que celui-ci.
Malheureusement il y a tellement de commentaires à faire que cela fait bien quatre fois que je recommence ma réponse et que celle-ci sera forcément incomplète tant dans la forme que dans le fond.

Les commentaires des habitués, dans l'ensemble, m'ont bien plu même si certains me semblent éloignés de la réalité des choses et relèvent plus de l'idéologie, de la tournure d'esprit.

Je crois surtout que le policer est quelqu'un qui dès qu'il a quelques années de "boîte" est désabusé, écoeuré.

Là, deux dérives coexistent.
Soit il tombe dans un laisser-aller qui ouvre la voie à beaucoup de laxisme, soit il tombe dans une attitude aigrie qui dérive elle vers la violence, l'irrespect, l'abus de pouvoir et ceci par colère le plus souvent.

Heureusement ce genre de comportement n'est pas celui de la quasi totalité mais on sait bien qu'une brebis galeuse contamine le troupeau et stigmatise une profession.

L'incompréhension aussi face à une justice qui semble bien souvent ne pas faire grand cas du policier et de son difficile métier, voire même aime bien se payer un flic de temps en temps surtout si c'est un haut gradé.
Mais bon l'inverse existe aussi, pouvoir faire tomber un avocat est parfois stimulant pour certains.

Pour Aïssa je précise que les portes des concours sont ouvertes à tous les Français.

Il existe des commissaires divisionnaires dont le nom ressemble terriblement au vôtre.
Pour avoir un peu connu le sujet, je peux affirmer que dans la police il existe des gens de toutes origines et religions, même des témoins de Jéhovah.

La police a même embauché des jeunes de banlieue, au langage coloré, comme vous le montra l'anecdote suivante.
Alors que je cherchais mon chemin dans Paris, j'avise un gardien de la paix auprès duquel je me suis renseigné.
Le dialogue a donné à peu près ceci :
Bonjour monsieur je cherche la rue...
Le gardien de m'interrompre :
"Tu vas où m'sieur ?"
Ceci dit il m'a, avec son accent truculent, bien indiqué mon chemin.

hag

Le rapport du citoyen avec la police n'est pas anodin ; ce billet fait bien ressortir à quel point c'est important.
Je constate qu'en Allemagne, le slogan est 'der Polizist, dein Freund' (le policier, ton ami) et que la population, bien sûr en général, n'a pas à l'égard de la police ce sentiment de défiance comme en France.
Dans un commissariat allemand, on est 'accueilli' d'une autre manière aussi...

Ray Hack

C'est marrant je me suis souvent fait la même réflexion à propos des magistrats et de la baisse de niveau général, z'avez jamais entendu parler du syndicat de la magistrature ?
Ouais l'enfer c'est les autres...
Bien sûr vous n'avez jamais eu à faire -par exemple- à une quinzaine de quintaux de viande saoule à 3h du mat' dans un bar pourri, d'un quartier pourri, où une bagarre générale s'est déclenchée avec du "fer" (= des armes) de sortie.
Ou bien ne vous êtes-vous jamais fait traiter d'enculé par un maghrébin de 15 ans, alors que vous en avez 50 !
etc...etc...
Essayez vous verrez, c'est riche d'enseignements et peut-être aurez-vous un autre regard sur ceux qui mettent les mains dans la merde, au propre et au figuré.

Fabrice D.

Ah, la police… Vaste sujet…
Quel que soit l’angle d’enquête, elle connaîtra ses ardents défenseurs et ses plus farouches détracteurs…

Il y a un fossé. Et ce post contribue quelque peu à le creuser.
On ne peut, M.BILGER, faire d’un fait précis dont nul ne connaît les tenants, un exemple, et de cet exemple, une généralité.
A l’inverse, si le cas cité est évidemment déplorable, d’autres le sont tout autant, quand il s’agit de transiger sur la responsabilité d’un nanti, à qui par exemple, l’on évitera une garde à vue ou bien que l’on ne déférera pas à la justice.

Je lis régulièrement votre blog et l’apprécie.
N’en déplaise @ trollquirigole « Le souci, c'est que la police ne lit pas ton blog », je suis flic.
Certes, je ne suis pas la police à moi tout seul. Simple officier de police judiciaire dans un grand service parisien, je suis un élément de cette police.
L’entité « police » est une idiotie. Le mot seul est l’expression du raccourci trop souvent usité pour décrier le comportement d’un ou d’un groupe de fonctionnaires.
Votre sentence dommageable en est la parfaite illustration.

Si je puis vous éclairer de l’intérieur, je ne pense pas que la police soit mal aimée.
En tous les cas, je n’en ai pas le ressenti. Et pourtant…
Jeune flicard, je me suis fait cracher dessus par des enfants de 8 ans que je faisais traverser sur les points écoles, mais cela reste anecdotique car tous les policiers que vous pourrez interroger iront de leurs exemples ou de leurs faits d’armes… Suis-je devenu pour autant misanthrope ?
Non. Je n’ai pas généralisé.

Le monde policier n’est qu’un fantasme pour celui qui ne le connaît pas, abreuvé de mille clichés ringards et surannés.
Il n’est vu qu’au travers de fictions plus ou moins bien éclairées, de documentaires racoleurs, ou de tristes faits divers.

Ne me prêtez ni m’offrez aucune velléité corporatiste que je n’ai de cesse de combattre à grands coups de posts dans des forums spécialisés.

Le critique –et c’est tout naturel- notera la dérive, la bascule, le faux pas. Jamais ce même critique ne s’interrogera au fond sur la pugnacité des enquêteurs, l’humanité de poulets au service de leurs contemporains.
Les services et les missions sont si différentes, que personne ne peut en dépeindre un tableau unique.
Et je ne parle que de l’aspect humain, laissant loin derrière les considérations statistico-administratives des hiérarques pesant lourd dans la balance répressive quotidienne.

Je ne compte plus les victimes ayant pleuré devant moi après leur affaire résolue, ou non d’ailleurs. Ce qui est encore plus émouvant, car à cet instant, c’est notre travail qui est mis sur la balance, notre faillite aussi. Désarmés de n’avoir pu « répondre » à la victime, elle, efface les faits –parfois insoutenables- en remerciant les enquêteurs du travail accompli.

Je compte aussi les voyous, gros ou moins gros, jeunes ou moins jeunes, qui viennent nous revoir après leur détention, pour nous remercier de notre honnêteté.
Et pas besoin d’être fiché au grand banditisme pour un tel comportement. Seuls tiennent les arguments et la personnalité du flic.

Alors c’est vrai, la police est perfectible et elle y travaille. Chaque écart est sévèrement sanctionné.
La meilleure formation du monde ne fera pas d’un âne, un pur sang. Chacun le sait et doit prendre cela en considération.
La police seule n’est rien et n’est pas une force d’auto-suffisance.
Elle doit, par essence, policer. Adoucir. Humaniser. Châtier.

Sa matière première est l’humain.
Perfectible tout comme elle.

Humaniste

Mon père est policier et j'ai le plus grand respect pour ce dur métier. Cependant il faut reconnaître qu'on a souvent l'impression d'une injustice dans les affaires impliquant la police. Je me souviens de Virginie, la première tazer de France qui a été condamnée pour s'être débattue quand 4 BAC en civil SANS brassard (ils l'ont reconnu) lui sont tombés dessus.
Pour ce qui est de Eunice Barber, le principal sujet de discussion est non pas qu'elle se soit rebellée, mais que la prétendue agression vis-à-vis des policiers ne se soit pas du tout déroulée comme indiqué par le PV (hélas les caméras de sécurité du Parc des princes tournaient et les bandes ont montré ce mensonge).
Bien sûr qu'après elle s'est débattue : mais, mis a part le Dalaï-lama, connaissez-vous quelqu'un qui ne se débat pas quand on lui fait mal ?
Simplement si des policiers vous font mal et que vous vous débattez : c'est de la rébellion.

René Richard

Je comprends, cher Monsieur, votre inquiétude sur le rapport du citoyen et de la police, je vous soumets remarques, expériences et propositions.

1/ Expérience 1:
Lors d’une infraction commise mon permis de conduire m’a été retiré et fait l’objet d’une rétention administrative (comme on dit), bon.
Après quelques mois je reçois une convocation au commissariat de mon arrondissement.
Je suis reçu par un officier de police fort courtois, qui ne sais pas tout à fait ce dont il s’agit, appelle la préfecture, on lui répond qu’il s’agit de récupérer mon permis de conduire, l’officier explique que celui-ci a fait l’objet d’une rétention, elle avoue que le permis à été perdu, et me demande de faire une déclaration de perte !! Ce que j’ai bien entendu refusé.

Je dois dire pour l’honneur de la police que l’officier m’a encouragé à ne pas faire cette déclaration, qui était de fait un faux !!

Il m’a avoué que la chose est assez courante.

2/ Expérience 2
Celle de mon fils (21 ans) étudiant dans une Ecole de Commerce, qui circule en scooter.
Il me raconte la façon dont ils sont arrêtés par la Police « en tenue de combat », tutoiement, vérification d’identité, du certificat d’assurances, carte grise, pourquoi pas mais un peu de manière, et encore il est Blanc et habite le centre de Paris, « tous des délinquants !!! »

3/ Expérience 3
Les cohortes stationnées place de la Bastille « en tenue de combat »qui contrôlent les voitures à 4 ou 5 policiers, coup de sifflet, deux font le tour du véhicule, ouverture de coffre…..papiers (Ausweis bitte). Tous terroristes.


4 Expérience 4
Ayant fait il y a deux ans aux USA, un voyage en voiture de Houston à LA en passant par le sud du Texas. En longeant la frontière avec le Mexique il y a quelques postes de contrôle.
Un douanier s’approche, chemise blanche impeccable, pantalon très bien coupé, quelques écussons, magnifiquement poli.
-Bonjour Monsieur Bonjour Madame, pouvez-vous me dire où vous allez.
-Nous venons de Huston et allons à LA.
Comprenant que nous étions étranger il dit « bienvenue au Texas »
-Est-ce que vous vous vu le Lac de xxxxx eh bien prenez la route Nr) , vous verrez c’est magnifique.

5 Conclusions :

Tant que les Polices auront cette posture de combat, à la fois dans le costume et dans les comportements, il est certain que le rapport entre les citoyens et les polices sera difficile.

6-Rève
Je rêve de Policiers qui auraient quitté leur « Battle dress » avec leurs chaussures de parachutistes, avec marqué dans le dos « Police » comme si on ne les avait pas reconnu. Et auraient une tenue civile, chemise blanche cravate, veste et chaussures normales.

Jean-Dominique Reffait

Merci à Aïssa de cette avant-première qui est à la fois émouvante mais qui, je le dis avec toute la sympathie que m'inspire Aïssa depuis que je l'ai vu arriver sur ce blog avec excès, se conclut par lui donner le beau rôle. C'est une tentation que nous aurions tous, mais je me permets cette légère critique pour signifier mon sentiment de lecteur.
Je ne jouerai pas à l'Alceste du Misanthrope confronté au sonnet d'Oronte, mais il me paraît que le style destiné à la publication est moins rythmé, moins dense, moins fortement imagé que le style de certains commentaires, presque trop relu, ce que je trouve personnellement dommage.
Pardon Aïssa.

Il n'y a pas une police, mais des polices. La police que nous avons dans la tête, que nous aimons puisqu'elle nous ressemble, qu'elle court après les méchants et nous couvre de sourires bienveillants. Et puis il y a les polices qui existent sur le terrain, différentes en fonction de leurs statuts mais aussi de leur lieu d'affectation. La BAC, ce sont des voyous qui se trouvent côté police tout en ayant les manières des voyous, y compris à l'égard du citoyen pépère. Comment voulez-vous avoir confiance dans un de ces groupes qui vous apostrophe de nuit, comme cela m'est arrivé sans que je leur adresse seulement la parole, : "rentre chez toi, qu'on ne te voie plus".
Et puis, il y a les cons au crâne rasé, pour qui la rédaction d'un PV constitue un exercice digne de la dissertation de philosophie du Concours Général, à qui il est vain de vouloir faire rien comprendre,qui vous en veulent de vous apercevoir qu'ils sont intellectuellement diminués et qui vous le font payer. Il y a des lieux où l'on recrute des policiers plus idiots qu'ailleurs et le flic moyen de Champigny n'a pas le même niveau que celui de Neuilly. Le neuilléen peut aimer un policier aimable, la campinois ne peut pas aimer un policier stupide et arbitraire.

Philippe, le lien s'est dégradé avec la disparition du képi. Le policier est devenu, par son allure, un para-militaire. Alors que le terme de policier suggère un rapport avec la cité et les citoyens, l'apparence, la coupe de cheveux, les rangers, relève de miliciens plus que de policiers. Un jour je me suis élevé contre la présence, à la sortie d'une école maternelle, d'un policier en tenue de combat qui faisait traverser les enfants, avec matraque et menottes à sa ceinture. Il m'a été répondu que la gentille titulaire, à qui les enfants font la bise en passant devant elle, était malade ce jour-là. Soit mais n'y avait-t-il pas moyen de vêtir le remplaçant de façon plus civilisée. Pas un gosse n'avait envie de l'embrasser celui-là.
A débattre.

Véronique

A la lecture de votre billet, ce qui me navre c'est le sentiment d'une insécurité grandissante chez le citoyen au regard des excès et des abus de pouvoir ordinaires de la part de ceux qui représentent une autorité.

Je ne veux pas réduire mon commentaire en direction des policiers. Car je pense que ce que vous soulevez ici concerne de façon générale et très partagée toute personne qui, par sa profession ou par sa fonction, dispose d'un pouvoir sur autrui.

Je suis surprise et choquée que l'Institution judiciaire admette que des policiers témoins et/ou acteurs dans une procédure puissent s'esquiver aussi facilement au moment d'un procès d'assises.

Quand nous savons l'importance déterminante que représente le chapitre policier dans un dossier judiciaire criminel, considérer que l'absence des policiers dans les débats est indifférente, compréhensible et acceptable, contribue clairement à fabriquer chez ceux-là un sentiment d'impunité et d'irresponsabilité. Cela, très sûrement, autorise et valide directement les excès de pouvoir.

Je pense que dans toute profession dépositaire d'une part d'autorité, de la plus banale à la plus grave, l'abus de pouvoir intervient toujours parce qu'un contexte le permet et y trouve son compte.

Dans mon esprit les excès et les abus de pouvoir sont le plus souvent le résultat d'un défaut et d'une absence de contrôles, de responsabilité, d'expérience, de compétences et d’autorité de la part des encadrements et des décisionnels.

Cette médiocrité professionnelle des directions qui semble invisible et pourtant admise et trop acceptée me préoccupe dans l'ensemble des métiers qui ont à voir avec le pouvoir sur autrui.

sbriglia

@Aïssa
Joseph Barthélémy... mais le véritable responsable fut Pierre Pucheu, à l'Intérieur, fusillé à la libération...

...ceci dit, même "Ron l'infirmier" n'aurait pas écrit une si belle histoire que la vôtre... Si non e vero, e bello !

"Même les bourreaux ont une âme"

PS: @ Daniel Ciccia : enlever à Aïssa son côté célinien, c'est comme boire du décaféiné !

Patrick PIKE

Il faudra nous dire Aïssa lorsque votre livre paraîtra. Nous le lirons, non pas pour savoir -après tout, qu'importe, quand bien même le passé est le révélateur de notre présent- mais pour votre talent et la profonde humanité émanant de vos mots.

Quant au billet de Philippe, je suis en plein accord avec lui. Si notre police veut être respectée, qu'elle fasse le nécessaire pour ce faire. Mais porte-t-elle seule l'entière responsabilité de cette déchirure? A trop promouvoir une politique de résultats ou de quotas on encourage tous les excès et les dérapages, et malheureusement on ne met en exergue et on ne retient qu'eux.

Aïssa Lacheb-Boukachache

Du plus lointain que je me souvienne, je n'ai pas été victime de racisme policier. Pourtant, si je n'ai pas les cheveux crépus (poivre et sel, pareil George Clooney), je n'ai pas la tête non plus d'un Robert ou Jules quelconque. Par contre, le racisme judiciaire, oui, ça j'ai connu, un racisme pernicieux, tout en rondeur, douceur, vicieux, qui ne dit jamais son nom mais "au nom du peuple français" blablabla ... La plupart des prisons françaises sont davantage occupées de détenus (prévenus et condamnés) d'origine peu ou prou lointaines d'ailleurs que de blancs locaux autochtones, ce n'est un secret pour personne. Alors, certes, on peut dire, pour l'expliquer, que ceux-là sont davantage délinquants et/ou criminels que les autres, oui, on peut, on peut même tout dire pour le justifier ... Mais qui sera dupe vraiment si ce n'est celui qui est déjà convaincu? Vous voyez la paille, cher PB, comme dit le proverbe, dans l'oeil ... Mais la poutre dans le vôtre, enfin celui de votre institution judiciaire, qu'en est-il exactement? Ceci est une chose qui mériterait tout autant votre opprobre par un long billet ...

L'autre chose est que la césure de l'incompréhension réciproque voire de la haine se fait de jour en jour entre les citoyens (jeunes ou moins jeunes) et la police, est de par ce sentiment de plus en plus fort que celle-ci n'est que pour la défense réelle des intérêts d'une certaine classe sociale ... Marx dont les analyses économiques n'ont, à ce jour encore, été démenties et qui fut aussi un grand philosophe l'avait bien compris. Et depuis Marx, les esprits se sont éveillés, naturellement, qui pour, qui contre, qui stupide et ne pense pas ... La police n'est pas ce bloc monolithique que l'on croit parfois. Il s'y trouve des uns qui diront "tu, toi, connard, sale nègre, arabe, gitan ...." et d'autres qui diront "vous, monsieur, madame, s'il vous plaît ...". In fine tout cela s'équilibre assez bien.

Que dans l'action spontanée ou programmée d'une interpellation policière pour un délit ou un crime réel ou imaginaire ou pour un simple contrôle de routine, il y ait parfois des coups, des mots mêmes, des réactions de part et d'autre, cela peut se comprendre, c'est encore de l'humain face à de l'humain et ce serait chouette si toujours l'un était heureux des manières de l'autre et inversement ... C'est dramatique quand il y a mort des uns ou des autres ou de tous à la fois mais on peut raisonnablement et honnêtement dire que c'est tout de même assez rare, en tout cas en France.

Par contre, dans la sérénité des cabinets d'instruction, des tribunaux, des cours d'assises, là où aucune violence n'est tolérée, là où les choses doivent être dites et faites en toute impartialité, dans le respect de tous, dans le calme et le recul des choses instruites et/ou jugées, alors oui, on y voit, pour qui sait un peu l'observer et la déceler, la pire des violences, sous les apparences les plus rassurantes pourtant et légitimes, cette violence judiciaire qui ne pousse ni grands gestes ni grands cris mais qui ne le cède en rien à la violence policière, ce petit racisme des ordonnances, des peines et des verdicts aux lourdes conséquences pénales pour celui qui le subit ... Et ce racisme n'est pas seulement qui atteint les Noirs, les Arabes, les Gitans, un peu les Jaunes, très peu les Juifs (les Juifs, c'était surtout ... enfin, on m'aura compris ... les tribunaux s'en sont diligemment occupés en ce temps proche des Pétain-Laval et compagnie (comment s'appelait-il ce ministre de la justice de cette période? je ne m'en souviens plus ...)...), c'est un racisme judiciaire qui frappe tout aussi violemment et insidieusement le local autochtone blanc on ne peut plus blanc et souche française on ne peut plus souche et même racines, de condition modeste ou pauvre voire très pauvre ...

Pratiquez l'impartialité chez vous déjà, une justice égale pour tous; les flics alors entendront mieux votre message et y adhèreront davantage, j'en suis certain ...

Pour terminer, ouvrir les concours d'entrée dans les écoles et les administrations de la Police et de la Justice et aussi la Pénitentiaire à égalité (quitte à instaurer des quotas, une discrimination positive si il faut absolument en passer par là à cause des résistances, ces atavisme monstrueux) pour tous, quelles que soient la couleur de peau, la religion ou que sais-je, pourvu que cela soit républicain. Car la République, cela commence là!

Aïssa.

daniel ciccia

@Claude

Comme vous évoquez des pierres, je vais vous raconter une anecdote vécue. C'était en 1996. Je devais me rendre dans la Montagne Noire pour y réaliser un reportage sur des jeunes de banlieue transportés pour faire une apprentissage profitable de la nature.
Je voyais un groupe jubiler en jetant des pierres d'un petit pont qui enjambait un ruisseau.
Intrigué, je m'avançais vers eux et soudain je compris la source de leur euphorie.
La ruisseau était pratiquement à sec et dans la petite marre de boue grouillaient des têtards.
Ce sont sur eux qu'ils se déchaînaient oserais-je comme de beaux petits diables.
J'allais vers quelques uns d'entre eux pour leur demander ce qu'ils faisaient et très naturellement le plus grand d'entre eux me dit qu'ils fracassaient les têtards.
Il était assez fier de cela.
A ce moment, je n'ai pas objecté que c'était pas bien. Je les ai regardé et je leur ai signalé qu'ils étaient eux aussi des têtards et que sur eux aussi tombaient des pierres.
Ils ont poursuivi leur jeu.
Et je suis parti.
Mais je pense que la sévérité de la loi, des policiers aussi, c'est pour limiter au fond le nombre de cailloux qu'ils ramasseront - et qui sont autrement plus blessantes handicapantes qu'ils peuvent le penser - qui tomberont de la société.
Il y a un authentique devoir vis-à-vis de ces gamins et je crains que l'excès de laxisme, de "compréhension", d'empathie, ne conduise à l'effet inverse de celui recherché : les maintenir dans une délinquance qui fera pleuvoir des pierres sur leur chemin de vie, jusqu'au jour où ils se trouveront pris dans des eaux stagnantes.
C'est la raison pour laquelle le discours prégnant qui peut être tenu sur la compréhension me semble un piège d'autant plus redoutable qu'ils s'y livrent, s'en amusent, sans se douter qu'ils sont à l'intérieur de la mâchoire qui les dévore et anéantit progressivement leurs chances de réussir d'ans la vie et d'être quelqu'un. Pas un petit gosse désoeuvré qui tue des têtards pour simuler un sentiment de toute-puissance.
Je m'excuse d'une telle violence de propos. Mais c'est une sorte de révolte qui m'anime sur ce point. Le gâchis. Insupportable.

daniel ciccia

@Catherine Jacob,

J'ai vaguement eu connaissance de ces "événements" et j'ignore la nature du procès.
Ce n'est pas la première fois que la sentence prononcée par une cour donne lieu à des manifestations et des tensions. On a même parfois le cas, inverse, d'une intimidation préalable de la cour par des manifestations à l'ouverture d'un procès, par ex. faucheurs volontaires, ou en Corse, mais bon, l'île de Beauté.
On va dire que c'est sympathique, mais ça ne l'est pas du tout.
Ceci dit, je crois que cela marque que l'autorité de la justice, fondée sur un procès contradictoire aboutissant à un jugement est disputée, aujourd'hui de plus en plus, par l'autorité de l'émotion, amplifiée par les médias, certains s'autorisant à conspuer le jugement dès lors qu'il ne les satisfait pas.
C'est un vrai problème.

Enfin, s'agissant de l'avocat général, s'il s'agissait d'assises, je ne vois pas en quoi le fait qu'il interjette appel -en fait, ce n'est pas lui me semble-t-il, c'est le procureur général - est en relation directe ou indirecte avec les manifestations des parties civiles qu'il abonderait.
Ce n'est pas lui, je crois, qui les représente.
S'il considère que le jugement ne satisfait pas le besoin de justice, il n'est pas concevable qu'il se satisfasse de la première instance.
C'est une des bonnes raisons, à mes yeux, pour lesquelles il était légitime d'offrir à un procès d'assises, la possibilité d'un appel.

Thierry SAGARDOYTHO

Cher Philippe, il est temps que les magistrats du Ministère public, mais aussi du siège, lisent votre billet et soient plus vigilants : la détestation que certains policiers vouent à l'institution judiciaire censée les contrôler dans leur action justifie une vigilance totale.

daniel ciccia

@Aïssa

Je viens de lire votre post et je ne sais pas quoi dire d'autre sinon que vous avez du talent et de l'humanité.
Je vous lis souvent ici, y a un côté Céline dans le style et une dimension attachante d'écorché vif.
Elle donne incontestablement un relief et un ton particuliers à votre expression. Mais je ne peux pas exclure que vous gagneriez peut-être en la dépassant...
Enfin, c'est un sentiment et comme beaucoup de sentiments il n'est pas sûr que j'ai le même dans cinq minutes.

daniel ciccia

@raven-hs

Je ne suis pas convaincu qu'à l'instant où une action judiciaire est engagée, ce qui soit en opposition ce soit la manifestation de la vérité contre les "libertés fondamentales de la personne".
Parce que à l'instant où des présomptions sérieuses pèsent sur une personne, quelle qu'elle soit, son régime est déjà différent de celui d'une personne sur qui ne pèse pas de présomptions.
On peut le déplorer, mais comment en serait-il autrement?
Il est peut-être indispensable de prendre acte de cela, sachant cependant qu'avant d'être déclaré coupable, l'intéressé demeure, en présomption, en réputation, innocent.

Avant d'évoquer des doctrines, en état de droit, ce sont les principes qui prévalent pour les garanties générales qu'ils apportent.
Or, sauf à me tromper, j'ai la quasi certitude que le placement en garde à vue n'est pas effectué par un officier de police judiciaire sans être visé par le procureur de la République dans le cadre de la flagrance, avant l'ouverture d'une information judiciaire qui transfère la direction de l'enquête au juge d'instruction.

Il y a donc une validation préalable ou légèrement rétroactive par un magistrat et je suis à peu prés persuadé qu'il y a des magistrats qui ont plus ou moins confiance dans des opj, s'en remettent plus volontiers, éventuellement, à un corps ou à un autre, la police ou la gendarmerie, et donc sanctionnent les manquements éventuels, parce qu'ils apprécient peu de se trouver avec des dossiers mal embouchés dans les pattes.

Ceci pour dire que tout imparfait que soit un système administré par des hommes; il est tout de même contrôlé par l'expérience qu'ils ont les uns les autres de leurs pratiques respectives de la procédure pénale.
De surcroit, la mobilité géographique de ces fonctionnaires ou magistrats évite également des interprétations locales. Enfin, il y a aussi les avocats qui ne manquent que rarement d'imagination et de brio pour faire valoir les droits de leurs clients s'ils étaient violés.

Nous ne sommes, à aucun moment, dans l'arbitraire policier, mais dans l'Etat de droit. Je me permets d'insister là-dessus parce que c'est essentiel, et le code de procédure pénale s'inscrit à l'intérieur de l'Etat de droit pour l'assurer, dans ce domaine précis.

Il est toujours possible de raisonner à partir des manquements, mais sont-ils assez nombreux et systématiques pour rendre compte de la réalité?
Je ne le pense pas.

Il me semble également qu'il y a deux ou trois ans, les droits de la défense ont été ouverts au cours de cette période de garde à vue à compter d'un certain nombre d'heures, 10, 20 et qu'un constat médical est établi?... Je veux bien croire que c'est insatisfaisant tout comme le sont l'enregistrement vidéo des "interrogatoires" et "auditions", controversés.

S'agissant de qui contrôle qui, on peut le dérouler indéfiniment dans un nombre considérable de domaine où l'état intervient. La limite finalement à l'inflation des couches de contrôle, c'est la confiance.
l n'est interdit à personne d'entretenir un degré de confiance lucide.
S'agissant des policiers, il y a une hiérarchie. On peut imaginer que celle-ci puisse couvrir des manquements, mais il y a aussi un service d'inspection générale des services, les boeuf-carotte comme on dit, que chacun peut saisir, ou qui peut, il me semble se saisir lui-même, et qui va mener une enquête.
Il a déjà fait tomber des têtes et ses fonctionnaires n'ont une réputation de complaisance.
Le système n'est pas infaillible, mais il n'est pas livré à l'arbitraire.

claude

Je crains observer là de la part de certains Policiers une tendance à soupçonner toute personne qui ressemble aux casseurs de banlieue : des noirs, des peaux entre le noir et le blanc, des encapuchonnés... s'accompagnant d'une attitude générale peu respectueuse d'autrui (morgue... dont les VIP ne manquent pas non plus).
Je ne peux pas leur jeter la pierre (ils en reçoivent suffisamment d'ailleurs) ; ils voient trop d'enquêtes ruinées par un laxisme inquiétant de la part de la Justice qui foule trop souvent aux pieds le principe de la certitude de la peine. Laxisme qui ruine également leur autorité.
Je ne crois guère à la thèse de l'augmentation du racisme dans l'esprit des Policiers. Ils estiment devoir réagir, et pas seulement par papillons, contre les guêpes, car elles montrent tous les jours soudainement leur dangerosité contre eux ou contre tout citoyen et ils s'aperçoivent parfois un peu tard que la personne "logée" n'est qu'une abeille inoffensive.

stéphane augendre

J'ai deux mauvaises nouvelles :

1°) vous êtes désormais fiché
2°) je n'ai pas mes papiers, puis-je quand même laisser un commentaire ?

Le problème de la police réside dans la crainte qu'elle a pu faire naître dans de sombres périodes de l'histoire tandis que récemment, on l'a obligée à produire toujours plus de résultats.

Je pense notamment à la réflexion d'un "frénétique" (le mot est de Jacques Martin, cité dans le Canard p. 8) ministre de l'Intérieur passant un savon à un directeur de police qui organisait des parties de football à Toulouse (c'est vrai que du rugby aurait été plus pertinent).

Et on parle pas des émeutes.
Cordialement

raven-hs

Monsieur Bilger,

Est-ce tant la pratique de certains policiers, heureusement peu nombreux, que vous dénoncez ou plutôt une dérive sécuritaire de notre société dont le policier ne serait qu'un maillon, malheureusement pour lui le premier de la chaîne.

C'est à s'y méprendre. La procédure pénale doit à la fois tendre vers la manifestation de la vérité, ce qui la rend efficace, mais aussi être respectueuse des libertés fondamentales de l'individu, ce qui la rend légitime. Or, cette nécessaire et fragile conciliation de deux intérêts contradictoires (impératif catégorique et philosophie utilitariste) n'est-elle pas la source de l'incompréhension ?
Par exemple, le tutoiement : il permet au policier de créer une certaine connivence avec un suspect et peut le cas échéant permettre d'obtenir des aveux ; pourtant dans le même temps le tutoiement peut marquer un manque de considération ou de respect vis-à-vis de l'interlocuteur.
En réalité, je pense que la méfiance des individus à l'égard de l'institution policière s'accroit à mesure que l'opinion prend conscience que la procédure pénale ne s'appliquent pas qu'aux délinquants, "procédure pénale pour les honnêtes gens" selon l'expression d'un membre de la doctrine.
En effet, il y a une contradiction à élire nos représentants aux plus hautes fonctions de l'Etat sur un discours sécuritaire et dans le même temps à reprocher aux personnes dont la mission est d'assurer en pratique la sécurité de faire du zèle. Zèle tout relatif car l'appréciation des motifs de placement en garde à vue par exemple est laissé par la loi à la discrétion de l'OPJ, aucun juge n'en apprécie l'opportunité.
Le coeur du problème est là, dire que les lois sécuritaires ne toucheront que les délinquants est faux. Il est tentant d'appliquer la présomption d'innocence uniquement aux honnêtes gens et non aux délinquants, le problème est qu'on ne peut les différencier avant un procès. C'est pourquoi, à mon sens, l'incompréhension de nos concitoyens est seulement le fruit de leurs contradictions.

Enfin, il y a aussi un problème structurel concernant l'activité des policiers. Les policiers sont chargés de contrôler l'application de la loi pénale, mais qui les contrôle ? la question du contrôleur du contrôleur est sans fin.
Pour autant, on peut saluer quelques initiatives (l'obligation pour les OPJ de filmer les interrogatoires des majeurs en GAV en cas de crimes) et en regretter d'autres (la disparition de la notification du droit au silence au gardé à vue par l'OPJ).

En tout cas, merci de nous pousser à la réflexion sur ces sujets.

Catherine JACOB

@daniel ciccia
"Je voudrais terminer en signalant tout de même que cette police, qui incarne aux yeux de quelques-uns une sorte d'abomination répressive et qui ne saurait être infaillible, est celle qui, avec les sapeurs-pompiers, subit , régulièrement, lorsqu'elle intervient, y compris pour dénouer des violences ou pour venir en aide à une victime, des agressions d'une violence qui semble sans limite.
En novembre 2005, il est peut-être nécessaire de rappeler que nous avons connu une situation d'état d'urgence avec les "émeutes urbaines" qui se sont propagées de la région parisienne à l'ensemble du territoire."

Votre § m'évoque irrésistiblement les scènes de violence et les propos rapportés par les infos télévisées de la première heure ce matin et qui concernait un verdict de cour d'assises, celle de NANCY, verdict d'acquittement rendu donc par des jurés mais qui n'a pas convenu aux parties civiles qui se sont comportées de telle sorte que les forces de police se sont vues contraintes d'intervenir à l'aide de grenades lacrymogènes.

Le parquet a fait appel, celui-là même je suppose à propos duquel les manifestants ont fait observer qu'il lisait des revues (sans en préciser toutefois la nature) pendant les débats.

J'ai été profondément choquée. Non pas par l'attitude rapportée comme ayant été celle du parquet, lequel pouvait très bien rechercher une référence de dernière minute dans une revue juridique, après tout, qui peut savoir qui ne lisait pas par-dessus son épaule ?

Mais par l'attitude du public qui avait rendu son propre verdict et s'insurgeait violemment contre celui rendu par un jury populaire en son âme et conscience, se répandant en propos diffamatoires contre la Justice au lieu de se contenter de se joindre à la procédure d'appel interjeté par le parquet.
J'ai tout d'un coup réalisé que les gens n'ont aucune idée de ce que 'justice' signifie 'procès équitable' et non pas 'délégation de vengeance' et 'autorisation de lynchage, preuves suffisantes ou non au regard du technicien du droit ou de tout autre étranger à l'affaire', et atterrée de constater à quel point la qualité de victime ou de partie civile emportait droit de veto à tout verdict d'acquittement à peine de désordres.
Manifestement quelque chose ne va pas!
Il faut expliquer aux gens que, dès lors qu’une enquête dûment diligentée et mise en oeuvre, a établi que les faits dont ils se plaignent ne sont pas imaginaires, ce qui arrive parfois, ou supportent bien la qualification dont ils ont fait l’objet, un verdict d'acquittement ne remet en rien en cause leur qualité de victimes au sens étroit ou élargi aux familles, mais dit simplement que tel ou telle n'est pas le coupable devant et/ou pouvant être sanctionné en l'état du dossier porté devant la cour et que cela aussi garantit tout autant leurs droits, mais au sens large de citoyens et non pas au sens étroit de réparation symbolique de leur préjudice et autres dommages particuliers, et ça c'est, me semble-t-il, le rôle de leur avocat! Ou bien??

On ne peut pas outrager les droits de la défense sous prétexte d'enrayer certaines tensions sociales pas plus qu'on ne peut exacerber les sentiments des victimes dans un quelconque but politicien. Un État de droit c'est un Etat dans lequel chacun a le sentiment de trouver sa place sans devoir nier l'autre à cet effet.

guzet

Qui aujourd'hui, dans la société française, pense que les droits s'accompagnent de devoirs? Qui pense que lorsqu'on a des droits on a le devoir de ne pas en abuser et de respecter les règles qui en encadrent l'exercice? Les policiers, comme les magistrats, sont des citoyens comme les autres, qui transposent dans leur vie professionnelle les habitudes qu'ils ont acquises avant d'entrer dans leur métier, et que la culture médiatique recommande comme exemplaires... à ceux qui ne sont pas policiers (ou magistrats). Qui accepte aujourd'hui d'imposer à sa "liberté" une "discipline stricte" et de se soumettre à une "autorité ferme"? Les policiers pas plus que les autres. Les déontologies professionnelles - qu'elles soient policières, judiciaires, ou militaires (cf l'affaire de Carcassonne) et autres..- sont en train de voler en éclats face à l'autonomie exacerbée des "ego"... Il est évident que les institutions - policière, judiciaire, militaire, etc..- ont de plus en plus de mal à faire accepter à leurs membres l'idée que leurs fonctions impliquent des obligations et qu'un policier, par exemple, ne peut user à sa guise, selon sa fantaisie, ses pulsions, ou ses préjugés, des prérogatives exceptionnelles que la société lui reconnaît...

Aïssa Lacheb-Boukachache

Je n'aime pas procéder ainsi mais ce billet est suffisamment utile pour que je le fasse. Il s'agit d'un moment réel de ma vie, il n'y a pas longtemps, que l'on trouvera en fin de l'un de mes prochains ouvrages intitulé provisoirement "UN ARBRE DANS UNE POUBELLE". Des scènes de la vie carcérale puis ceci, à la fin, après que j'eus été rendu à la liberté après 10 années de prison, 1988-1998:

"J'étais libre désormais. J'avais été libéré. Dix années venaient de s'écouler. C'avait passé vite, très vite. Le temps là-dedans ne s'étire pas comme ailleurs; il est compressé. J'avais l'impression que cela m'était passé par dessus la tête, que je n'avais pas vu la prison, que je n'y étais jamais allé. Ma vie ne s'était pas arrêtée à l'entrée d'une prison et n'avait pas repris à la sortie. Elle avait continué, simplement. J'ai traversé ces murs et ce temps presque comme un fantôme. J'y laissais certainement des traces de mes pas, de mon souffle, mais si peu ... J'y laissais des êtres qui sortiraient à leur tour ou qui y mourraient. Je partais. Ce gros paquetage que j'avais trainé d'année en année et de cellule en cellule, je le distribuais à des indigents et je partais. Je gardais pour seul bagage les vêtements que je portais sur moi, "Resurrection" de Tolstoï que m'avait offert Thierry Lévy et mes manuscrits. J'avais écrit parce que j'aimais ça et c'étaient ces reliques que je voulais garder pour moi. J'emportais des lectures aussi, des milliers de livres dans ma tête. J'emportais ça et j'allais le mener ... je ne savais où. Quand, dix ans plus tôt on m'avait arrêté à un carrefour, dans une voiture, une dizaine de flics braquaient leurs flingues sur moi. L'un d'eux était à un mètre de la portière et visait ma tête. Si j'avais bougé les mains du volant ou seulement penché mon corps, il me tuait. Il me tuait, il me l'avait dit. C'était quelques mois plus tôt dans un bar de nuit. Il était ivre, il me provoquait, me prenait par le blouson ...
- Toi, un jour je te mettrai une balle dans la tête.
Il me secouait, j'essayais de le calmer.
- On t'aura, t'en fais pas, on t'aura et je te descendrai ...
- Je ne sais pas de quoi tu parles, Marcel, t'es bourré, enlève tes pattes de moi ...
- Tu verras, je t'allumerai ...
Je retirais doucement ses mains de sur moi, je ne le quittais pas des yeux, j'avais peur qu'il soit armé cette nuit-là et dans l'état où il était ... La patronne le raisonnait. Je partais. Je regrettais de ne pas lui avoir cassé la gueule pour ces menaces.
"Toi, un jour je te mettrai une balle dans la tête", j'y pensais longtemps puis je n'y pensais plus. Jusqu'à ce jour où il me tenait en joue à un mètre de moi. Il allait tirer, j'en étais sûr, une bavure ... Mais avant qu'il ait eu le temps -ou à moins qu'il n'ait plus voulu le faire ou qu'il n'en eut pas le courage-, ses collègues me sortaient de la voiture et me traînaient au sol. Trois jours de garde-à-vue plus tard, de ce commissariat central de la ville et pour longtemps, lié aux poignets et aux chevilles, je partais. Le temps avait passé. J'avais tout oublié. Je travaillais. J'étais devenu infirmier et, répondant à une annonce, j'acceptais un remplacement dans un institut où on y soignait les cancéreux. Du service de chirurgie on me demanda d'aller en service de médecine où les besoins en personnel soignant étaient plus nombreux. Au mur, sur la planification, les noms des patients. Je lisais. Un a retenu mon attention. Je ne voulais y croire et pourtant ... Je me suis rendu dans sa chambre, il était 6 heures du matin, il était là, sur le lit, perfusé de part et d'autre, à moitié endormi. Je me suis approché, lui ai pris la main, il m'a regardé. Il était dans le service des mourants, les soins palliatifs ... Il était amaigri, ravagé par cette vacherie: le cancer. Il ne lui restait que quelques jours à vivre, au mieux quelques semaines. Il m'a regardé encore pendant que je le réinstallais sur son lit, le couvrais, vérifiais que les perfusions n'étaient pas terminées, tirais les volets, lui donnais à boire ... Il ne comprenait pas, moi non plus. Il regardait ma tenue blanche, mon nom inscrit dessus, me suivait du regard dans cette chambre. Je lui tenais la main encore ...
- Ca va, Marcel?
Question qui ne signifiait plus rien à ce stade; juste une marque d'attention, d'empathie.
- C'est ... c'est toi?
- Oui, c'est moi.
On s'est regardé longuement. J'ai pensé à cette nuit où, ivre, il me secouait dans ce bar de nuit; à ce jour où il me mettait en joue, le canon presque sur la tempe. Lui pleurait mais je n'en étais pas sûr ...
Je ne suis pas resté davantage. Je ne pouvais pas, c'était aussi dur pour moi à vivre cette situation que pour lui. La mort ne m'effraie pas mais je ne voulais pas assister à la sienne. Je pensais -peut-être à tort- que lui non plus ne voudrait pas. Je suis allé voir la responsable du service, lui ai rendu sa blouse et lui ai dit:
- Je ne peux pas rester là, je suis désolé ...
Elle n'a rien dit, a simplement hoché la tête avec un sourire triste, elle comprenait: tellement de gens mouraient quotidiennement en ce lieux et peu d'infirmières le supportaient longtemps. Je lui suis reconnaissant de ne pas m'avoir tenu rigueur d'être parti si vite. Il est mort deux semaines plus tard, je l'ai su par le journal ...".


Droits réservés.


Voilà.


Aïssa.

LABOCA

Les Policiers sont très utiles pour la vie en société. Souvent, ils apportent protection aux citoyens.
Je regrette seulement que nos Policiers ne soient pas plus souvent affectés au travail de guide ou de renseignement des citoyens, comme cela se voit aux Etats-Unis, où les Policiers sont là pour aider ceux qui sont comme perdus.
Je ne crois pas que l'image des Policiers de notre pays auprès des étrangers soit négative.
En fait, il y a étrangers et étrangers.
On peut avoir l'impression que les Policiers discriminent entre les étrangers. A leurs yeux, certains pourraient être mieux traités que d'autres.
Je ne crois pas que nos Policiers se comportent mal vis-à-vis des Japonais, des Américains, des Allemands ou des Scandinaves. Je crois même qu'ils les respectent beaucoup.
Mais manifestent-ils les mêmes égards vis-à-vis des étrangers ne correspondant pas au profil physique des Asiatiques ou des Européens?
Nos Policiers sont à l'image de notre société.
Il faut dire que notre société a tendance à moins bien considérer ceux qu'on appelle Noirs ou Arabes. Il y a, certainement, une explication d'ordre historique à cela : nos pays ont par leur passé colonisé les pays des Noirs et des Arabes. Naguère, certains livres d'histoire utilisés par nos écoliers présentaient ces Noirs et ces Arabes de façon dégradée. Cette situation a contribué à la création dans nos pays d'Europe d'une image négative du Noir ou de l'Arabe.
Cette image ne s'est pas estompée, en dépit de la déclaration de l'universalité des droits de l'homme.
J'ajoute : nos institutions judiciaires se montrent souvent laxistes vis-à-vis des Policiers coupables de faits pénalement répréhensibles à l'égard des Noirs ou des Arabes.
Je comprends qu'on ne doive pas traumatiser nos Policiers en les sanctionnant systématiquement. Mais, pour des cas excessifs, les institutions judiciaires devraient se montrer inflexibles.
Si un Policier peut se permettre de se comporter d'une manière indigne à l'égard d'un Noir ou d'un Arabe, c'est parce qu'il a la certitude que le Ministère public devra requérir à son encontre une peine symbolique, à supposer qu'il ne classe pas le dossier.
Le défenseur lyonnais Mensha n'a pas été mal traité par les Policiers parce qu'il est un étranger. Il faut rechercher si la couleur de sa peau ne lui a pas été préjudiciable.
Je doute de la capacité de nos sociétés occidentales à renoncer au complexe de supériorité par rapport aux sociétés africaines ou aux sociétés arabes.
Nous n'avons pas seulement inventé un truc que nous ne sommes plus capables de dompter.
Nous sommes surtout travaillés par des forces occultes et malsaines qui nous empêchent de regarder l'autre comme un prochain.
Tous ces drames sont notre croix.


Marcel Patoulatchi

Monsieur Bilger,

Je suis sensible à votre proposition « d'imaginer ce qui serait survenu à un autre que John Mensah soutenu par l'OL et dont la bonne foi était entière ».

Mais, familiarité distante avec l'histoire pas si ancienne d'Eunice Barber, l'imagination ne m'amène pas au même endroit.

Vous tenez pour établi que ce footballeur Mensah a été interpellé sans motif et placé en garde à vue, toujours sans motif, puisqu'il était « parfaitement en règle et mal compris faute de posséder suffisamment la langue française ». Une arrestation arbitraire en somme. Et cela serait avéré par l'absence de poursuites.
Vous suggérez que s'il n'eut pas été célèbre, il eut été poursuivi... sans motif encore.

J'en reviens à Eunice Barber. Elle, était parfaitement en règle, le jour de sa rencontre animée avec la police. Et elle était parfaitement incomprise, lorsqu'elle s'estimait en droit de se rendre avec son automobile dans une rue où la circulation était coupée par décision de l'autorité administrative. Elle était donc parfaitement en règle, incomprise, avant qu'elle ne tente de forcer le passage qui lui était refusé par la police, avec son automobile.
Que n'a t-on entendu ensuite sur son interpellation. Amenée au sol, incomprise toujours, elle était loin de se laisser appréhender. Rébellion, c'est le terme prévu par le code pénal - mais la presse a préféré présumer le racisme de la part des policiers, qui ce jour-là ne faisaient que faire appliquer une mesure administrative d'interdiction de circulation automobile dans une rue précise. Incomprise encore, lorsque cette même athlète entreprit de mordre un policier. Violences volontaires aggravées par la circonstance d'être commises à l'encontre d'un dépositaire de l'autorité publique en raison de sa qualité - mais la presse s'est arrogée le droit d'invoquer la légitime défense.
Bien plus tard, cette championne s'est vue mise en examen pour refus d'obtempérer et outrages. Faites le compte, vous verrez qu'il n'y est pas.
Aujourd'hui, elle décrit la France comme « pays où l'on torture des Noirs et des Arabes ».

Alors s'il est question d'imaginer, mon imagination concernant ce footballeur ne m'amène pas à la conclusion qu'il n'est entré dans son bon droit que par sa célébrité. Non, je crois peu douteux qu'aucun Officier de Police Judiciaire ne se serait amusé à placer en garde à vue quelqu'un interpellé arbitrairement, d'autant plus sachant qu'il est riche, et donc susceptible d'avoir un bataillon d'avocats à disposition. Il me semble donc plus que probable qu'on pouvait suspecter ce footballeur d'avoir commis un crime ou délit puni d'une peine d'emprisonnement.
Mon imagination me rend plutôt enclin à envisager un traitement particulier - séquence d'amnésie judiciaire qui n'intervient, étonnement, qu'en faveur des riches et célèbres.

Vous avez raison, si le mis en cause avait été un individu lambda, sans doute son avenir judiciaire aurait été plus obscur. Mais rien dans tout ceci -car d'éléments factuels nous n'en connaissons aucun- ne permet d'estimer qu'il aurait été injuste, sauf mus par une présomption défavorable à l'encontre de la police.

D'une manière générale, pour avoir entendu, il y a moins d'une semaine, une demoiselle bien blanche, manifestement de bonne famille, faisant l'objet d'un contrôle de police dans le cadre de réquisition du procureur de la République, accuser deux policiers noirs de cibler leur activité présente à l'encontre des noirs et des pauvres - accusation difficilement corroborée par les circonstances - j'ai tendance à penser qu'on ne peut guère évaluer l'action policière par ce qu'en disent ceux qui la vivent.

La police n'est pas faite pour être aimée. Elle est là pour faire appliquer des lois que tout le monde s'accorde à estimer nécessaire, mais que nul n'aime se sentir contraint à respecter.
Toutes les franges de la population sont concernées par la loi, même si certaines franges seront plutôt habituées aux abus de biens sociaux alors que d'autres donneront dans l'extorsion à main armée, même si d'autres encore se contenteront de délits routiers.
Chacun y va de sa petite anecdote, racontée à sa sauce. Bien sûr, la police n'est pas irréprochable et certaines sont authentiques ; mais, selon mon expérience, elles sont rares.

Quant à l'inflation des procédures d'outrage dont on nous rebat les oreilles, j'aimerais bien qu'on nous fournisse des chiffres, vérifiés et vérifiables.
J'aimerais notamment pouvoir vérifier s'il s'agit de procédures sans infraction initiale, ce qui n'est pas sans importance. Car il est bien commode de commettre un délit, d'insulter ceux qui nous appréhendent pour ce fait, et ensuite de jouer à la victime en n'évoquant que l'outrage, comme s'il s'agissait du fait central, en prétendant que c'est pour gonfler les statistiques.
Alors qu'en terme de statistique, ce sont le nombre de mises à dispositions et de gardes à vue qui sont comptées pour les fonctionnaires interpellateurs ; le fait que la mise en cause concerne une ou cinq infractions n'y change rien.

daniel ciccia

Il me semble qu'il y a un indicateur particulièrement révélateur des fantasmes publics à l'égard de la police, c'est le succès rencontré par la "pétition" lancée sur le net contre le fichier ancienne baptisé Edvige, la prétendue petite soeur de Big Brother comme il a été possible de le lire.
Qu'il soit nécessaire, dans un état de droit, d'entourer un outil de toutes les précautions nécessaires pour éviter qu'il soit dévoyé est évident. Mais qu'il participe d'un clivage idéologique est une aberration. C'est pourtant ce qui se produit et ce n'est pas sans faire peser sur les fonctionnaires de police un état de suspicion exagéré.
Pourtant, à l'exception de quelques fautes et bavures, l'essentiel de ceux qui composent les forces de l'ordre, sont incontestablement bien formés et respectueux de la loi et de ceux qu'ils sont appelés à contrôler ou interpeller.Quand ils commettent des fautes, ils sont sanctionnés.
En vingt ans, avec l'arrivée de nouvelles générations, j'ai davantage vu évoluer la culture policière que le rapport de la société à son égard.
Cependant, cette police républicaine, dont je n'ai pas à dire qu'elle est parfaite et in, a une mission rendue d'autant plus difficile dans le contexte d'une société qui est incontestablement de plus en plus violente et pas seulement en matière de délinquances et de criminalité.
Ce n'est pas que l'apanage des cités dites difficiles ou, selon une terminologie étonnante, "sensibles".
Sensible devant signifier, sans doute, que toute intervention de la force publique est, de corps à corps, une agression. On rêverait de cités sensibles d'un autre genre...
Mais il y a quelques jours, des salariés, épris de citoyenneté positive, n'ont-ils pas juché des bouteilles de gaz sur un stock de pièces d'une valeur de 250000€ en menaçant de tout faire sauter.
Légitime ?
Légitime, des sapeurs-pompiers qui il y a quelques mois s'en sont pris aux CRS ?
Je veux dire par là qu'il y a dans notre pays un état de violence considéré quasiment comme légitime pour faire valoir ce que l'on considère être son intérêt et que le maintien de l'ordre comme la lutte contre toutes les formes de délinquance est souvent, dans notre République, confronté à cette ambiguïté, ne reposant sur rien de convaincant, d'un état répressif, policier.
Alors, je comprends les états d'âmes des policiers. Je comprends, après des heurts sévères avec des vignerons du Midi ou des cheminots d'ailleurs, que ces hommes ou femmes, peut-être inspirés par leur hiérarchie pour calmer le jeu, ne se présentent pas devant le tribunal pour y témoigner ou y livrent une version édulcorée... et j'y vois personnellement, une sorte de désillusion chronique, un désenchantement, un fatalisme à l'égard de la société dans son entier et de la justice en particulier. Ha ces matchs de foot police-banlieue, police-justice, justice-presse, presse-police... Pardon, ce sont des vieux souvenirs qui remontent.
Il a quelques années, alors que j'exerçais mon métier de journaliste dans un quotidien régional, je me souviens avoir suivi parmi tant d'autres deux mouvements sociaux.
Le premier, c'était une grève de la Poste, en 95 ou 96. Quel rapport avec la police ? J'y viens. Le patronat au bout d'une semaine a pris des dispositions, avec la direction départementale, pour mettre en place un centre de tri pour permettre à ses ressortissants de recevoir chèques, commandes, etc. Je me suis rendu dans cet endroit, "secret", pour y faire une reportage. Dans la nuit, des postiers ont surgi, certains porteurs de tuteurs en bois, ce qui n'était pas le cas des "patrons". Muni de mon appareil photo, j'ai pris quelques images des tensions qui se sont finalement apaisées, mais à un moment, les risques de confrontation physique étaient réels.
Le lendemain matin, la CGT et le responsable fédéral du PC occupaient la direction départementale de la Poste. J'étais au fond de la salle lorsque le "patron" du PC, sur la foi de ce qui lui avait été rapporté, donna aux 200 ou 300 postiers présents, une version qui ne coïncidait pas avec ce que j'avais vu, arguant de patrons armés de barres de fer. Mais le comble, alors que j'étais le seul journaliste sur place équipé d'un appareil photo, fut de me voir transformé dans le récit en photographe de police, chargé de photographier les manifestants.
Aussitôt il obtint une bronca de désapprobation pour de telles pratiques.
Aussitôt j'élevai la voix pour relever que ceci n'était pas vrai et pour cause...
La seconde, et par cela je vais terminer l'anecdote, intervint lors de la grève à la mine d'or de Salsigne.
Les lieux étaient occupés depuis plusieurs semaines par les mineurs. Les locaux de la direction une nuit brûlèrent et il suffisait de discuter avec les mineurs eux-mêmes pour savoir que c'était l'un d'entre eux, alcoolisé, qui avait mis le feu. Intentionnellement ou pas, ce n'était pas la question.
La question, c'est que quelques heures après, c'est la direction des mines qui était officiellement mise en accusation par les dirigeants syndicaux. Je passe sur les arguments déployés et leur crédibilité.
Alors, j'ai écrit un papier en m'écartant de la thèse qui nous était proposée. Avec les mêmes éléments, d'autres ont préféré souscrire à la voix du peuple.
L'un de mes confrères d'alors m'a dit qu'il n'était pas dupe, non plus, mais m'a dit, textuellement, que c'était "la règle du jeu social".
Le "jeu social". C'est à cette notion que je voulais venir et on m'excusera d'y être allé par ces expériences personnelles, mais il me semble que c'est à une échelle plus grande que celle que je viens de citer, ce dont souffre profondément notre pays, chacun collectivement, personnellement, émotionnellement, étant tenu inconsciemment à se situer dans ce "théâtre" et à y tenir rôle.
Une société, une République qui se définit par un pacte, c'est-à-dire les conditions de la paix sociale entre ces composantes, est-elle une société avancée et mature?
Quel rôle y joue la police, sinon celui parfois de réceptacle de la violence latente ou de celle plus grande à venir, qui couve ? Ce n'est pas son rôle de prendre des coups et d'occuper une fonction d'exutoire pour les trop-pleins de violence, ce n'est pas sa vocation dans une société relativement stable et apaisée et c'est encore moins le cas dans une société de plus en plus sujette à des violences.
Elle n'est pas faite pour contenir les désordres, mais pour assurer l'ordre. Mais cette distinction, c'est à la société de l'apporter, non pas par des mots, mais par des actes, une manière de vivre et de s'accorder ensemble. Dans quelle mesure, une République - qui n'a pas clos son cycle révolutionnaire parce qu'il procure une facilité de dialectique - reposant sur un pacte social, censé neutraliser les antagonismes et non pas les dépasser, réunit-elle les conditions d'une France intelligente et apaisée?
Il faut à ces personnels - qui ne sont pas moins que d'autres des hommes et des femmes, avec leurs peurs, celles de leurs familles, leurs défauts - des nerfs d'acier dans une telle société.
Je voudrais terminer en signalant tout de même que cette police, qui incarne aux yeux de quelques-uns une sorte d'abomination répressive et qui ne saurait être infaillible, est celle qui, avec les sapeurs-pompiers, subit , régulièrement, lorsqu'elle intervient, y compris pour dénouer des violences ou pour venir en aide à une victime, des agressions d'une violence qui semble sans limite.
En novembre 2005, il est peut-être nécessaire de rappeler que nous avons connu une situation d'état d'urgence avec les "émeutes urbaines" qui se sont propagées de la région parisienne à l'ensemble du territoire.
Je me suis écarté du sujet, ou plutôt je l'ai abordé à ma manière, mais j'ai trouvé le billet du jour de M. Bilger excellent.

Catherine JACOB

@trollquirigole
"Le souci, c'est que la police ne lit pas ton blog."

Je ne suis pas certaine qu'elle ne le lise pas, mais j'ai bien peur que ce soit davantage dans un cadre professionnel de veille informatique, que dans un cadre personnel et sous l'effet d'un sentiment d'appartenance à cet "espace républicain [lequel pour sa part] appartient à tous", y compris aux fonctionnaires de police qui souhaiteraient enrichir le débat et s'enrichir (intellectuellement s'entend, - ceci étant précisé vu que nous sommes en un temps où il vaut mieux éviter un toujours possible malentendu - ), s'enrichir donc, de l'échange d'idées qui naissent sous l'égide des excellents billets que nous concocte un hôte dont la perception aiguë de l'actualité me confond régulièrement.

Voilà, davantage que celui des fichiers artistiquement fabriqués à la César à l'aide de boîtes de chaussures de récupération et rarement l'objet de mises à jour incluant non seulement ajouts, mais aussi suppressions, je prône donc l'enrichissement personnel mais, entendons-nous bien... intellectuel, de la police, grâce à nous tous, ce qui inclut les citoyens lambdas dont la culture générale dépasse le domaine de spécialité stricto sensu - ce qui est tout de même quelque part la définition même de pareille culture, il faut le savoir - sans que cela doive nécessairement les rendre suspects de tout et de rien, style "Allôô Edvige, j'écououte."!
Je ne suis pas sans savoir que certaines branches policières incluent d'anciens élèves de classe prépa ainsi que des lauréats de concours très difficiles, ça ne devrait donc pas leur poser trop de problèmes que de nous montrer aussi un visage de citoyens ordinaires!

Braillard

Ce n'est pas vraiment une objection, et je suis rarement un ardent défenseur des forces de l'ordre, mais j'ai l'impression -qui n'a certes rien d'objectif- que les flics souffrent, eux aussi, d'un manque de reconnaissance, d'un a priori systématiquement négatif à leur encontre et à celle de leur action.
En gros, j'en entends souvent se plaindre d'une solitude toujours plus grande: entre la pression du chiffre et les accusations de fascisme (je caricature) ils sont critiqués de toutes parts.
Que cela ne les empêche pas de se remettre en question, en tant que corps d'abord, en tant qu'individu dépositaire de la contrainte publique ensuite. Mais c'est aussi à nous, société, de réfléchir à la police que nous voulons, parce que, bien souvent, les hommes politiques ne font que ce qu'ils pensent qu'on veut qu'ils fassent.
P.S: rien à voir, mais l'inflation des procédures pour outrage dont on entend parler ici et là n'est-elle pas symptomatique de ce malaise grandissant et, pis encore, ne devient-elle pas cause et effet?

chevalier

Je remarque que la plupart des policiers se conduisent correctement, dans la mesure où la personne interpellée n'est pas vindicative et répond poliment aux questions posées. En général, les choses dégénèrent lorsque, comme c'est malheureusement souvent le cas, le policier subit une agression verbale, voire physique. Que sait-on exactement de l'attitude de ce footballeur, qui s'est retrouvé à terre, menotté et placé quelques heures en garde à vue ? Il n'a d'ailleurs pas porté plainte. Qu'il y ait des "bavures", je ne le conteste pas, mais cela reste marginal. On est loin des arrestations musclées des sherifs américains, les statistiques de l'IGPN le prouvent. Il serait dangereux, à mon avis, de désigner la Police comme le bouc émissaire de la violence de notre Société.

trollquirigole

Le souci, c'est que la police ne lit pas ton blog. J'ai vite appris dans mon adolescence à me méfier des flics qui suspectent d'office les jeunes. A 50 ans, je m'en méfie encore plus (voir le nombre exponentiel des affaires d'outrages...) J'apprends à mes enfants à s'en méfier d'autant plus maintenant, à rester polis et courtois malgré les insultes et le tutoiement. Je n'ai pas envie d'aller en chercher un dans un sac en plastique noir.
Nous n'avons plus d'espace républicain, il serait temps de l'admettre !

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