Devant cette unanimité agaçante, pourquoi nier que la tentation existe de la briser ? Y succomber serait une erreur, une grave faute même. Parce que le film, techniquement, est remarquable, que son rythme ne faiblit pas et qu'on ne s'y ennuie pas une seconde. C'est un tour de force d'avoir rendu si passionnante une expérience professionnelle aussi éloignée de l'enseignement authentique que le juge l'est, par exemple, du justicier.
Se détourner de ce film parce qu'il serait trop loué serait aussi absurde que de le prendre pour une image plausible d'une classe de collège. Brillant mais particulier, il séduit par sa forme mais peut irriter par son fond.
Une anecdote qui éclairera bien mon propos. A peine m'étais-je levé de ma place pour quitter la salle, à la fin de la projection, que j'étais aimablement interpellé par une jeune femme qui me demandait ce que j'en pensais et qui surtout m'exhortait à ne pas croire que ce film constituait une représentation fidèle de l'univers scolaire. Aurais-je eu cette envie que sa vision et la philosophie développée par François Bégaudeau m'en auraient évidemment préservé. En effet, celui-ci, auteur du livre adapté, co-rédacteur du scénario et acteur principal - au demeurant, étonnant de talent et de naturel - s'est toujours présenté comme "un prof qui n'enseigne jamais" et, en ce sens, si on suit, dans Marianne, Fanny Capel, professeur de lettres en Seine-et-Marne, il convient d'admettre "qu'en fait le plus mauvais prof de France est devenu une star".
Il ne faudra pas oublier, dans l'analyse de la pratique de François Bégaudeau telle qu'elle se dégage du film, à la fois sa conception du métier et les contraintes qu'une telle classe n'a pas manqué de faire peser sur lui. En même temps, il ne cesse pas d'exprimer en action ce qui fait le fond de sa personnalité - et il est responsable de cette étrange manière de faire, selon mon point de vue - et affronte dans un triste empirisme les difficultés presque insurmontables qui naissent d'une collectivité quasiment ingérable. Il n'enseigne pas parce qu'il ne veut pas et qu'il ne peut pas. A ce titre, rien ne serait pire, pour l'observateur, que de ne pas en tenir compte et de s'abandonner à une dénonciation péremptoire.
Pourtant, il y a beaucoup à dire.
Je tiens pour rien l'atmosphère générale de l'établissement où le principal en cravate dialogue avec des professeurs certes estimables mais que leur apparence maintient dans une sorte de décontraction affichée et que tel ou tel de leurs propos situe clairement en opposition idéologique. Par exemple, la CPE qui évoque "une rafle" au sujet de la lutte contre les "sans papiers". Plus précisément, au sein de la classe elle-même je suis effaré par le désordre constant, les réactions intempestives, le bruit lancinant et, plus grave, la grossièreté presque chronique. Je ne veux même pas faire allusion à une élève, Esméralda, qui déclare "ne pas aimer la France". Et François Bégaudeau, loin de s'en offusquer, réplique que lui aussi, il ne l'aime pas. Je préfère oublier la mastication des chewing-gum durant le "cours" et quand l'élève parle au professeur. Au fond, les élèves sont chez eux dans cette classe et le maître n'y est qu'un invité toléré. J'éprouve même de la pitié à l'égard de ce dernier lorsque courageusement il tente de retrouver une place qui serait celle de l'enseignant. Pendant qu'ils "défont" la classe, lui s'essaie par moments à la "faire". Mais à sa manière. On ne peut pas prétendre qu'il leur apprend la langue française, ses richesses et ses subtilités. Il s'acharne à dépasser le cadre de ce que serait un enseignement véritable pour entraîner ses élèves sur des chemins vaguement perçus comme "une école de la vie" ou, pour parler plus brutalement, "un bordel généralisé" qui espère faire jaillir de son tohu-bohu une esquisse de leçon et de cohérence. On n'apprend rien, donc, et une élève, la même Esméralda, le souligne tandis qu'une autre, pitoyable, vient le larmoyer à la fin de l'année.
Que, dans cette classe, il y ait des pépites d'avenir, un jeune chinois par exemple, c'est une évidence. Que parmi ces jeunes gens et jeunes filles, il y ait des personnalités attachantes, parfois une spontanéité rafraîchissante, même des bonheurs d'expression, un aplomb incroyable, sans doute. Cela ne crée pas par miracle des élèves et un professeur. Car il y a surtout, dans cette multitude sans cesse en ébullition et jamais maîtrisée - rien de plus contradictoire avec ce pédagogue délibérément dépassé que la belle notion de maîtrise - la certitude rarement démentie de se trouver sur un pied d'égalité, sans aucune relation de dépendance même intellectuelle, avec cet adulte qui à force de gentille démagogie - un peu de fermeté, jamais trop, on ne sait jamais ! - et de réduction ostensible de son rôle joue au contraire à se rapprocher d'eux. Ils désiraient, au fond d'eux-mêmes, un professeur et ils ont un ami. Ils auraient respecté le premier et ils se moquent, en réalité, du second. Celui-ci a beau faire, éprouver même le besoin de ne pas se distinguer d'eux en refusant toute apparence clairement démonstrative du hiatus, dans le rituel scolaire, entre l'enseignant et l'enseigné, tous les signes ostensibles du savoir face à l'apprentissage, à l'écoute du savoir, rien ne suscitera leur complaisance car contrairement aux idées reçues - et j'en ai eu l'expérience avec de jeunes accusés aux assises - ils n'auraient été prêts à faire don de leur concentration et de leur tenue qu'à celui qui aurait su les exiger. C'est un immense gâchis, que les qualités personnelles ne parviennent pas à dissimuler, pas plus que la lecture de Platon par une élève qui ne voulait pas être traitée de "pétasse" et qui l'était pourtant lors de l'épisode visé par François Bégaudeau.
Parce que le pire, c'est qu'au milieu du laxisme presque encouragé - il est des faiblesses qui sont des pousse à l'anarchie - et de la répugnance de la sanction même nécessaire en tant que telle (elle entraînerait une tension lourde et un risque d'affrontement alors qu'on a l'une et l'autre en période dite "normale" !), on se pique parfois d'autorité. Mais elle est si rare, si mal utilisée, si douloureusement sortie de soi, elle fait tellement mal à celui qui doit en user que son exercice aboutit à l'effet inverse. Comme aucune limite n'a jamais été fixée et que l'insupportable, pourtant, se présente, même un professeur comme lui qui ne désire pas l'être, nourrit l'utopie d'une sanction acceptée sans résistance. La contestation étant toutefois permanente et faute d'être obéi puisque les élèves n'ont jamais eu à obtempérer à ce qui ne leur a jamais été demandé, l'enseignant désavoué s'emballe, tente de rattraper en une seconde des heures de camaraderie non structurante, dérape enfin. Il est mis injustement, pour presque rien, au ban des accusés quand il aurait dû l'être depuis longtemps pour non-assistance à élèves virtuels en perdition et en état d'insolence. Un jeune malien, Souleymane, n'aurait pas dû rester dans une classe qu'il n'a cessé de "pourrir" et quand il est enfin expulsé de l'établissement, on lui promet, avec beaucoup de miséricorde, de l'aider à en trouver un autre où il pourra à son aise poursuivre son "travail" de sape.
Surtout, cette autorité parcimonieuse survient toujours trop tard. Durant le conseil de classe, les deux déléguées des élèves (dont l'inévitable Esméralda) ont un comportement scandaleux. L'une même, tellement elle pouffe de rire, s'absente sans autorisation de la salle avant d'y revenir. Au cours de cette séance, pas une voix ne s'élève, même pas celle du principal, pour les rappeler à l'ordre et à leur mission. Pourquoi ? Peur de déplaire, fascination du jeunisme même le plus insupportable, insertion molle dans la modernité ? Je ne sais. En tout cas, quand François Bégaudeau, à retardement, évoquera ces incidents, au cours de sa classe, pour les déplorer, il s'engagera dans un combat perdu d'avance précisément parce que tardif. Et c'est lui qui sera blâmé !
"Entre les murs" doit être vu. Par qui aime le grand cinéma. Par qui est passionné par les convulsions, les désordres et, pour certains, les chances d'une société. Pas étonnant qu'avec la philosophie et la vision politique qui inspirent François Bégaudeau et l'oeuvre tout entière, Sean Penn et son jury aient octroyé à celle-ci la Palme d'or, guère surprenant que les médias spécialisés l'aient encensée sans réfléchir à ce qu'elle révélait du triste état de certaines des coulisses scolaires de notre pays. Bref, on n'a qu'à applaudir.
Pour ma part, j'ai eu envie d'applaudir mais aussi d'interroger : va-t-on rentrer dans le mur ?
Je suis donc allé voir ce film, non avec des pieds de plomb mais avec l'espoir d'assister à un spectacle frais et intéressant.
J'en reviens à moitié déçu; certes le film est bien fait avec toutefois des longueurs et des répétitions d'exactions faciles à prévoir pour qui a pratiqué les "jeunes" d'aujourd'hui.
Les"acteurs" ne jouent pas, ils sont comme dans le réel et c'est bien ce qui me démoralise.
Les élèves sont bêtes et ignorants et souhaitent le rester; le professeur commet toutes les erreurs qu'il ne faut pas commettre et ceci dès le début du film.
Au demeurant c'est bien réalisé; cela méritait-il la palme d'or?
Heureusement nous dit-on: c'est une fiction.
Je crains que ce soit plus grave.
Derrière nous plusieurs 'jeunes" s'amusaient bruyamment des saillies voulues spirituelles d'Esmeralda et consorts.
Il fallut faire la grosse voix pour les faire taire ; certains spectateurs trouvèrent ce rappel à la politesse et au respect des autres malvenu. Voilà pourquoi j'ai dans l'idée que nous sommes déjà dans le mur.
Rédigé par : mike | 06 octobre 2008 à 10:11
@Marcel Patoulatchi |
"ils n'imaginent même pas que cela puisse être considéré irrespectueux. Cela veut dire que leurs errances, leurs dérapages, ne peuvent être mises au simple compte de leur jeunesse, de l'adolescence. Cela veut surtout dire qu'elles ne s'estomperont pas une fois la maturité venue."
Très probablement, et tout comme l'épouse du pharmacien qui n'est pas elle-même pharmacienne, tient seule la pharmacie et donne des conseils au lieu de se limiter à tenir la caisse, la secrétaire médicale qui n'est pas médecin elle-même et qui consulte au téléphone - ce qui est interdit au médecin lui-même - en faisant profiter du conseil et de l'identité de son interlocutrice toute la salle d'attente, l'assistante dentaire qui juge de l'urgence sans en référer au dentiste lui-même pour vous accorder un rendez-vous, ou encore la copine de l'officier de police qui fait ses premières armes dans la perquisition domiciliaire en l'absence de l'occupant et sans appartenir elle-même aux administrations habilitées et tenues par des formes prescrites, l'épouse de l'huissier qui fait profiter de sa liste personnelle de mauvais payeurs présumés tout son petit cercle d'amies ayant des appartements à louer... Enfin, la 'femme de ménage' qui récupère dans la poubelle la lettre primitivement destinée à permettre d'alimenter Edvige en ce qui concerne les aspirations spirituelles de tel ou telle, et, en dehors des heures de bureau, fait des heures supplémentaires gratuites à la photocopie et au collage de timbres...
Histoire, vraisemblablement de donner un coup de main, de se sentir coûte que coûte et vaille que vaille utiles à la communauté et de cesser de voir leurs mérites dépréciés sur le modèle de la fille au pair qui se fait engager au noir pour donner des cours de langue étrangère ailleurs que dans sa famille d'accueil, et en lieu et place d'un professionnel confirmé, diplômé et déclaré et dont le véritable statut ne sera porté à la connaissance du public concerné et des administrations susceptibles de s’y intéresser qu'une fois qu'elle aura fini par accéder à la fonction d'épouse comblée du directeur!
Aucun de ces personnages n'a véritablement le sentiment de se foutre du monde et si d'aventure leur conscience les titille quelque peu à l'occasion d'un blues matinal, le sentiment puissant qu'ils tirent de leur utilité, bonne volonté et bonnes intentions évaluées à l'aune de leur convenance personnelle, n'aura aucune difficulté à l'étouffer sans délais!
Rédigé par : Catherine JACOB | 03 octobre 2008 à 11:01
Assurément, le mur n'est pas loin. Le mur que l'on rencontre à bord d'une voiture volée, par exemple.
Vous écrivez que ce laxisme pousse à l'anarchie. C'est pire, il pousse au chaos.
Car ces jeunes ne sont pas de naïfs anarchistes, persuadés que l'homme serait idéal s'il n'était objet de la contrainte de lois trop étriquées pour lui. Ces jeunes sont des ignares, ignorants de la limite qui consiste à ne pas empiéter sur autrui, ignorants de la nécessité de s'impliquer pour recevoir. Lorsqu'à nos yeux ils bravent l'interdit, il n'en est rien pour eux : ils ignorent l'interdit, on ne leur apprend pas. Ils ne bravent pas l'autorité en insultant un prof ou un policier, ils ne bravent pas l'autorité en mâchouillant un chewing-gum alors que leur enseignant leur parle, ils n'imaginent même pas que cela puisse être considéré irrespectueux.
Cela veut dire que leurs errances, leurs dérapages, ne peuvent être mises au simple compte de leur jeunesse, de l'adolescence. Cela veut surtout dire qu'elles ne s'estomperont pas une fois la maturité venue.
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 02 octobre 2008 à 23:14
Bravo pour cette éclatante dénonciation de la basse démagogie et des non-cours ! Même s'il s'agit d'une fiction (au sens où l'entend la critique littéraire), ce bateleur de "prof" n'a que ce qu'il mérite : la chienlit, ainsi que le mépris de ses élèves.
Je suis professeur agrégé et je n'ai que condescendance amusée pour ces gentils animateurs qui se font bordéliser.
Rédigé par : Néo-tradi | 02 octobre 2008 à 22:02
En a-t-on parlé de ce film avant sa sortie ? La Palme d’Or à Cannes, ce n’est pas rien. Eh bien je n’en retire qu’une satisfaction très mitigée, loin de mes attentes. Certes, Laurent Cantet nous a déjà prouvé son savoir-faire (L’Emploi du temps, Ressources humaines…), mais là ? Que nous livre-t-il ? Un état des lieux à désespérer ? Une triste réalité ou seulement un microcosme « Entre les murs » ?
Quelqu’un a dit ou écrit que c’était un film « bien pensant de gauche ». Drôle de lecture, car Cantet sait appuyer où cela fait mal et n’est pas spécialement démagogue ni tendre avec les adultes et notamment les enseignants. Tous solitaires mais guère solidaires. Il faut voir leurs têtes quand un d’entre eux craque. Ils sont tous sidérés, tétanisés, impuissants à lui venir en aide. Effrayant !
Et ce prof de Français – bien sympathique au demeurant – « gère » sa classe comme il peut, toujours à la limite du débordement, asseyant sa faible autorité sur d’éternels compromis, d’une familiarité et d’une démagogie confondante avec ses élèves. Il n’achète pas très cher « la paix sociale » comme lui lance un de ses collègues. Au total – film ou simple documentaire, c’est un débat secondaire – c’est le malaise qui domine. Il paraît que François Bégaudeau a changé de métier. Il a bien fait.
« Entre les murs » a eu la Palme d’Or comme outsider chanceux de la sélection. C’est probablement surévalué comme récompense. Mais, bon. Quant aux élèves : pauvres gosses !
Rédigé par : Titanus | 01 octobre 2008 à 22:02
"La fécondité d'une civilisation ou d'une époque dépend de la vigueur avec laquelle on décourage les talents médiocres et applaudit ceux qui, dès leur coup d'essai, font preuve de leur maîtrise. Ils sautent d'un bond par-dessus l'abîme que leurs concurrents doivent combler avant de le franchir. C'est un crime contre l'esprit que de retarder les premiers pour permettre aux autres de les rejoindre, et mettre tout le monde en retard que d'empêcher les meilleurs de profiter allègrement de leur avance."
Maxime Cohen "Promenades sous la lune" (Grasset) que j'invite chaque lecteur de ce blog... et le maître des lieux, à lire dare-dare...
Rédigé par : sbriglia | 01 octobre 2008 à 19:39
Je n'irai pas voir ce film, pas envie de me casser le moral, mais le collège, je connais car j'ai un enfant en 3ème, un autre en quatrième. Autant dire que je cerne de près la classe d'"Entre les murs" !
Mes enfants ne sont pas dans un collège à problèmes même si les problèmes ne manquent pas !
Un des problèmes de l'école, à mon humble avis, c'est que l'école n'assume plus la transmission du savoir. Parmi les profs de mes enfants, très peu assument ce rôle. Les nouvelles méthodes pédagogiques veulent que les élèves "s'approprient" leurs connaissances. En pratique, cela donne du "démerdez-vous pour apprendre par vous-mêmes". On laisse l'élève ramer en pensant qu'au bout d'un certain temps, il aura compris la règle de grammaire sous-jacente. Autant dire que seuls ceux qui sont aidés d'une manière ou d'une autre à la maison s'en sortent.
En primaire, mon fils a eu une institutrice qui leur a fait faire du théâtre (classique et moderne) tout au long de l'année. En fin d'année, les enfants ont fait un spectacle. L'institutrice avait placé la barre très très haut. Le résultat fut à la hauteur : tous les élèves, sans exception, avaient parfaitement appris leurs textes et les ont parfaitement restitués, en ordre et dans le calme.
Cela fut une grande leçon pour moi. Il ne faut pas hésiter à placer haut la barre, tout en restant à leur portée.
Au collège, il reste encore quelques profs de cette veine-là. Ainsi, ma fille a fait d'énormes progrès en math l'an dernier avec un jeune prof qui a placé la barre très haut.
Rédigé par : Florence | 01 octobre 2008 à 17:34
Suggestion : donner à lire à ces élèves de ZEP le texte de Catherine Jacob et le leur faire résumer en 15 phrases. Mais non je plaisante.
Sur le film, rien à dire, je suis resté scotché sur mon siège pendant toute la séance.
Est-ce que j'aurais aimé que mes enfants soient dans cette classe ? Bien sûr que non.
Est-ce que toutes les classes de ZEP ressemblent à celle du film ? D'après ce que je lis (Nouvel Obs, ce blog ...), il semble que ce ne soit pas le cas et que la plupart des profs arrivent à tenir leur classe en donnant des repères et des connaissances utiles à leurs élèves. C'est rassurant ! Donc où est le problème ?
Rédigé par : Polochon | 01 octobre 2008 à 16:52
J'aime beaucoup ce billet.
Parce qu'il est plein de colères et de tristesses maîtrisées.
"Au fond, les élèves sont chez eux dans cette classe et le maître n'y est qu'un invité toléré. J'éprouve même de la pitié à l'égard de ce dernier lorsque courageusement il tente de retrouver une place qui serait celle de l'enseignant. "
Et ce chez eux est l’enfer de l'indifférenciation et du rien.
"Il est mis injustement, pour presque rien, au ban des accusés quand il aurait dû l'être depuis longtemps pour non-assistance à élèves virtuels en perdition et en état d'insolence."
J'ai envie d'ajouter que cette façon de se non définir en tant qu'enseignant devrait être mise au banc des accusés pour non estime de soi et indifférence à soi. Celles qui se transforment en boulevard de non-assistance à élèves en perdition et en errance intellectuelle, pour certains, à vie.
Ce qui me frappe, c'est le silence de l'enseignant au regard de sa détestation de lui-même, de ses élèves, de sa détestation de tous et de tout.
Rédigé par : Véronique | 01 octobre 2008 à 15:16
Juste pour dire que je suis très mécontent de moi dans mon dernier commentaire ici hooo , monsieur Bilger ; bahhh si !
je le trouve parfois "imbitable" comme disent les élèves ; ça m'apprendra à vouloir essayer d'être clair !
à me comparer à toutes les grandes plumes plumes qui écrivent ici , ça devait m'arriver ;
l'émotion face à un sujet aussi brûlant ( dirait Dany ) m'y fait briller par mes absences de style ; j'évite de peu l'émotion de censure là !
voili voilou , je tenais à l'écrire ; ce qui est écrit sur le net ne peut plus être effacé ; j'ai oublié qui a dit ceci au fait !
Sinon je termine sur cette belle figure de style lu plus haut :
" En conclusion, "espèce de rat de prof de mes deux, je t'emmerde!" est le plus bel incipit à la plus belle et la plus rationnelle des compositions orales et, ma foi, aussi écrites si le dit "rat" professeur de "ses deux" a proposé ce matin-là celle-ci ainsi.
Aïssa.
Rédigé par: Aïssa Lacheb-Boukachache | 30 septembre 2008 at 19:45 "
Je vais m'entraîner car je voudrais bien écrire ainsi moi aussi ! chiche !!!
Rédigé par : Cactus dans le mur | 01 octobre 2008 à 14:33
J'aime beaucoup vos interventions, Aïssa. Vous avez toujours un angle de vue hors des sentiers battus.
En effet, ne nous faisons pas d'illusions, le film "Entre les murs" nous renvoie une image de notre société.
Les profs peuvent ramer à inculquer quelques notions de littérature aux élèves , à quoi cela sert si au final, un chanteur de rap qui "nique" tout le monde et qui tape sa femme est une icône parce qu'il vend ses disques !
A quoi bon enseigner l'amour de la vérité si notre "philosophe national" est pris régulièrement en flagrant délit de mensonge sans que cela ne change rien à sa carrière médiatique ni à ses revenus.
Rédigé par : Florence | 01 octobre 2008 à 09:12
J'imagine aisément que celui à qui, dès l'enfance, on aura inculqué toutes les vertus, les morales (au sens où elles sont admises par le dictionnaire), et qui les aura assimilées au point d'en faire l'essence même de son être et les principes de sa conduite quotidienne, ne fera pas long feu dans ce monde des hommes. A coup sûr, il y rentrera dans le mur et s'y fracassera. Ce n'est pas bien vu, ça, la vertu, la morale pareillement, si on les pratique pour ce qu'elles sont uniquement, sans en attendre rien qui fit une haute situation ... On considère la vertu et la morale à la somme d'argent qu'elles ont apporté à leur détenteur. En somme, ce sont comme des titres à la bourse; on se les échange même, on se les vend, on spécule ... Qui a de la morale et de la vertu et les garde par devers soi est un sot qu'on ignore et qu'on méprise au mieux, qu'on hait au pire ... Pareillement le même qui n'a pas fait sa fortune. J'imagine les quolibets voire le mépris qu'a dû essuyer un certain votre frère qui a renoncé, par vertu et morale, à ses conséquentes financières options stockées indemnités professionnelles de remerciement ... Imaginez maintenant cet homme qui se dit philosophe et dont le père qui fit sa fortune des bois rares d'Afrique le dota, à sa mort, en héritier unique, imaginez-le sans le sou. Aurait-il des tribunes chaque jour à la meilleure place des journaux écrits? Serait-il l'invité des sérieux journaux télévisés, des émissions à grande audience pour commenter l'actualité et dire la morale et la vertu? Serait-il reconnu par d'innombrables comme une personne importante, une sommité? Certainement, non. C'est donc bien que sa morale et sa vertu sont toutes entières dans son portefeuille. Puisqu'il en est ainsi généralement, on puis dire sans risque de s'égarer que morale et vertu sont un portefeuille. Morale et vertu sont portefeuille, c'est mieux ainsi, précis, concis ... On récompense non le talent mais les dividendes qu'il crée. C'est à cette aune et à elle seule qu'on juge d'un homme qu'il est vertueux et moral ou non et, par extension ou corollaire, c'est selon, qu'il est talentueux ou non. On peut hurler, comme un chanteur de rap ou autre, devant des millions de gens: "Nique la France et nique ta mère et nique ta soeur et nique toi-même!", ce sera amoral voire immoral et a-vertueux si le disque ne se sera pas vendu conséquemment. Dans le cas contraire, ce chanteur sera un homme (ou une femme) vertueux(se) et l'idole et de la foule et des médias, donc exemplaire. Souvent, au plus haut sommet de l'Etat, incarnation pratique et physique de la vertu et de la morale, on le récompensera par un titre, une médaille ou une charge. Cet élève qui dit "nique ta race!" à son maître s'inscrit naturellement, logiquement et de façon pertinente dans ce schéma social et politique global. On peut dire en cela qu'il est plus doué et intelligent que ceux qui l'ont précédé sur ces bancs puisque, lui, a compris dès ce moment les significations réelles des enseignements moraux et vertueux qu'on lui inculquait quand les autres ne les avaient toujours pas compris au crépuscule de leur vie. On serait mal avisé de tenir pour bête et méchant l'élève qui nous dit "va te faire foutre, connard de mes deux!", très mal avisé ... Il ne fait qu'anticiper concrètement ce que le monde attend de lui; en somme, c'est un élève précoce. En ce sens, il est impatient et si on peut le blâmer un peu ce ne sera que à cet endroit. En conclusion, "espèce de rat de prof de mes deux, je t'emmerde!" est le plus bel incipit à la plus belle et la plus rationnelle des compositions orales et, ma foi, aussi écrites si le dit "rat" professeur de "ses deux" a proposé ce matin-là celle-ci ainsi.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 30 septembre 2008 à 19:45
"en attendant Bégaudeau !" je pensais que vous nommeriez votre nouveau billet doux , sissi ! (ou "pas que les pieds palmés" , je suis certain que vous y avez pensé)
"Pour ma part, j'ai eu envie d'applaudir mais aussi d'interroger : va-t-on rentrer dans le mur ?" concluez-vous !
Dans le mur , on y est et souvent seul entre les murs de notre classe ou tout va bien si aucune vague mais malheur à celui qui osera faire remonter ouvertement les problèmes rencontrés !
Ce film est le témoignage d'une époque que j'aurai perso vécu pendant près de 20 ans : j'ai pu voir notre système éducatif se délabrer année après année ; ni gauche ni droite n'ont réussi !
Même si j'ai passé de très bons moments, j'y ai laissé une partie de ma santé (l'expression " en avoir plein le dos "?) ;
et mon maghreb de vilains canards m'a quand même très vite fait comprendre que ceux d'en haut n'y comprenaient rien ! inspecteurs ; levez le doigt bien hooo là là (notons que l'on continue à envoyer en ces écoles dites sensibles de jeunes profs tout frais sortis d'IUFM qui les préparent à tout sauf aux élèves sortant de HLM avec lesquels il faut souvent surfer entre HetM préféré à des cours désuets voire à des cours-ULM qui les laissent plus qu'à des années lumières !)
Ce film est le témoign'âge d'une époque ou notre éducation actuelle a presque tout faux ; j'ai remarqué que "préparez une classe" pendant parfois vingt minutes avant le début du cours prévu en les écoutant et leur donnant la parole me permettait alors de faire en trente minutes ce que je n'aurais jamais fait en soixante, mais à quel prix !
Mon passage préféré en ce film restera pour moi l'instant , assez long, de doute silencieux chez ce prof principal au moment ou il se retrouve aux pieds d'un mur presque Sartrien : on retrouve en cette séquence, en fait, l'échec de notre enseignement actuel (ou tant de profs en saignent plus qu'enseignent) et où il semble avoir envie de tout laisser tomber devant tant d'incompréhension mutuelle !
Bonne chance aux nouveaux profs qui me demandent parfois quelques conseils ! (je déplore perso que les IUFM ne préparent que des profs "robotisés" par des donneurs de leçon qui les envoient dans le Mur, en leur demandant de gommer toute personnalité dérangeante si essayant de briser le modèle imposé)
"THIS IS THE END" (THE DOORS)
Rédigé par : Cactus qui n'attend même plus Godot | 30 septembre 2008 à 18:25
Bien que très anti-français moi-même (un breton un peu rusé, cultivé ou juste sain d'esprit ne peut pas aimer la France), et en précisant que je ne partage que peu les points de vue qu'il exprime habituellement, je dois dire que j'adhère totalement à la vigoureuse analyse de R. Marchenoir.
C'est clair, c'est précis, c'est sensé.
C'est rafraîchissant...
Rédigé par : Erig le Brun de La Bouëxière | 30 septembre 2008 à 18:19
Trop à dire. Donc une anecdote : l'année dernière une maîtresse a tenu absolument à remettre à un enfant le sapin qui décorait sa classe. La mère était particulièrement gênée, elle n'en voulait pas, mais la maîtresse insista. Originaire de Moldavie, nécessairement cette famille devait véhiculer les clichés les plus consensuels sur la misère. Bref, je m'étais amusée avec son mari une fois sur la qualité de ses souliers, mon oeil averti me disait qu'il s'agissait de mocassins en cuir tressé faits sur mesure. Donc un sapin récupéré par une mère devant les autres parents entretenaient cette idée de caste supérieure. Evidemment, cet enfant garde son identité d'étranger, la maîtresse oeuvre noblement à la répartition des richesses, et les parents apprécient de signer les pétitions pour les sans papiers, tout en se gardant bien d'inviter aux anniversaires ces enfants.
Rédigé par : SR | 30 septembre 2008 à 17:35
@nouvouzil
"On peut en retirer entre autres choses que la gestion interne des établissements a une influence énorme, et peut rendre vains les efforts pédagogiques."
Oh que oui!
Quand vous vous adressez aux CPE pour signaler que quelques élèves ont noté à la place du nom de certains de leurs camarades la mention 'amoureux d'un tel s'agissant d'un garçon' ou 'amoureux d'une telle s'agissant d'une fille', sur le plan de classe que vous leur avez demandé de réaliser, ceux-ci vous répondent: "Adressez-vous au proviseur".
Lequel proviseur vous répond: "Il s'agit de tels et telles?"
Étonnement de votre part : "En effet. Mais,...."
Commentaire: "Oui, on sait. C'est d'ailleurs exact, mais ne vous en faites pas, ils assument. De toute façon, on ne peut rien y faire."
C'est là que vous réalisez tout d'un coup que le personnage pense que vous êtes venu(e) signaler à l'administration les préférences sexuelles dénoncées par les autres, alors qu'en réalité vous êtes venu(e) solliciter que soit sanctionnées l'intrusion dans la vie privée d'autrui et la dénonciation au professeur que cela ne concerne en rien, et qui n'a pas à le savoir, de l'identité sexuelle de leurs condisciples de façon à les voir rougir lorsque la feuille leur est passée pour qu'ils la complètent!!
Rédigé par : Catherine JACOB | 30 septembre 2008 à 16:45
Le film a le mérite de montrer les limites à un tel rapprochement.
Puisque l'on parle d'autorité, est-ce que la véritable autorité n'est pas le savoir ? Ce que l'on apporte aux élèves, au-delà de notre personnalité (je dis "nous" mais ne suis pas prof), devrait être la principale source d'autorité, mais sans doute est-ce là dans une société parfaite où chacun respecte l'autre pour ce qu'il est.
Concernant l'enseignement de François, est-ce que le livre, et donc le film, ne sont volontairement pas évasifs sur le fond pour se concentrer sur une méthode, une relation ? Je ne suis pas sûr que ce que voulaient montrer Bégaudeau puis Cantet était la qualité des programmes scolaires mais plutôt une tranche de vie entre un enseignant, "moderne", et des élèves, en difficulté.
Rédigé par : Cyril | 30 septembre 2008 à 16:37
Il existe peu de moyens de se documenter sur ce qui se passe réellement dans les établissements. Les rares blogs existants ont du fermer. Reste cependant celui-ci:
http://www.jobohebo.canalblog.com/
On peut en retirer entre autres choses que la gestion interne des établissements a une influence énorme, et peut rendre vains les efforts pédagogiques.
Rédigé par : nouvouzil | 30 septembre 2008 à 15:25
La plupart des enseignants de mon entourage, et moi-même, ne sommes pas allés voir ce film.
Vous devinez sans doute pourquoi.
Pour la même raison, je ne lis pas les livres des profs racontant leur "expérience" (parfois 3 années de métier seulement pour avoir quelque chose à écrire !).
Pour ma part, ras, tout va bien. Heureux d'enseigner, je me fais respecter comme adulte, mes élèves "filent doux" et ont plaisir à venir m'écouter parler d'Euclide et des nombres en écriture indo-arabe.
Des problèmes ? Oui bien sûr, pour certains, des familles déjantées, des services sociaux débordés, la routine quoi.
Mais à l'inverse du titre de ce film, "entre les murs", si mes élèves le sont, ce n'est pas dans ma classe. Mon enseignement abat un à un les murs que la télé, leur quartier ou leur ignorance dressent autour d'eux, et autant que je puisse en témoigner, mes collègues en font autant au travers de leurs disciplines.
Juste un dernier mot à propos des murs de ma classe, en plâtre ceux-là. Ils ne sont pas extensibles, et peu à peu, par suppression de postes, les effectifs augmentant, il me faudra bientôt faire classe dehors pour pouvoir accueillir tous mes élèves...
Rédigé par : Marc | 30 septembre 2008 à 14:53
J'en ai assez du misérabilisme, à quand un film sur une prépa à Ste Geneviève (ginette) de Versailles ?
Rédigé par : bruno | 30 septembre 2008 à 12:51
Je ne suis pas professeur mais je donne de mon temps depuis de nombreuses années à un service social qui assure l'aide aux devoirs à des élèves allant du CP jusqu'à la terminale dans un quartier dit défavorisé.
Les enfants et adolescents sont à 30 pour cent originaires d'Afrique noire, à 60 pour cent d'origine magrehbine et le reste est de souche provinciale.
Les éducateurs sont issus de toutes origines et de tous niveaux d'études et de métiers et leur âge va de vingt à soixante-dix ans et plus.
Ce "panel" mélangé d'éducateurs permet de résoudre tous les problèmes d'indiscipline, d'incorrections et de violence qui se présentent inévitablement.
Pourquoi ?
Sans doute en raison de la variété d'éducateurs , volontaires, non rémunérés et dont le but d'insertion de jeunes souvent difficiles est la vocation commune.
Sans doute aussi parce que toute marque d'irrespect est aussitôt soulignée et corrigée par la parole, les paroles de différents adultes et éventuellement sanctionnée plus fortement.
La solitude du professeur face à une "troupe" agitée voire enragée ne rend certainement pas sa tâche aisée en dépit de sa vocation.
Je n'ai pas encore vu le film dont vous parlez; ce que les médias en ont dit paraît plutôt décourageant.
Vous m'avez convaincu d'aller le voir, sur mes gardes.
Rédigé par : mike | 30 septembre 2008 à 12:32
@Romain
"Il n'empêche que l'autorité vient du respect et que les jeunes ne veulent pas d'une autorité qui ne les respecte pas.
On va dans le mur... et puis ? "
C'est l'histoire de la poule et de l'œuf. Qui doit commencer par respecter et écouter qui?
J'ai le souvenir suivant qui ne date pas tant que cela (mars 2006 - remplacement d'enseignant titulaire malade), d'élèves problématiques et à divers niveaux d'ailleurs, se refusant à un enseignement différent de celui auquel on les avait habitués depuis la rentrée de sept.2005 - dictée du cours - et auxquels d'autres ont vertement répondu que ce n'était pas à eux de décider quelle méthode était la plus adaptée à leur cas, me faisant savoir à moi-même sans ambiguïté : "Vous êtes le prof. C'est vous qui savez! Nous on est les élèves."
Voici quelques extraits de cahiers de cours d'élèves dont j'avais gardé une trace pour un éventuel autre cours sur le témoignage et j'en respecte l'orthographe initiale. On verra qu'il n'est pas si indifférent que cela de demander à voir ce que les élèves entendent puis restituent d'un même cours, pour ensuite leur distribuer un polycopié faisant état de leur propre écoute (ils sont toujours très avides de savoir ce qui a intéressé le voisin et de comparer), ainsi qu'un résumé de ce que le cours tendait à faire passer dans l'esprit de l'enseignant.
Extrait 1:(Fille)
Résumé du cours de Philosophie du jeudi 16 mars 2006:
Lors de ce cours de philosophie, nous avons débuté un nouveau thème: la société, la politique, et les lois que nous avons tenté d'étudier à travers l'exemple de la Chine.
Il a été mis en évidence que l'on ne pouvait envisager de vivre en communauté, en tribu, ou en société, sans loi. On distingue deux types de lois: les lois écrites et les traditions et coutûmes qui existaient déjà bien avant.
Pour traiter le présent thème, nous avons choisi d'étudier le modèle chinois. La Chine appartient au monde oriental avec l'Inde, l'Egypte, et les Empires assyriens. Le texte sur lequel nous avons porté notre attention est un extrait de l'ouvrage....etc..etc... ce philosophe est un pédagogue. Son approche de la philosophie est ainsi différente de celle d'un philosophe uniquement auteur etc. = une page et demi format A4
Extrait2:(Fille)
Texte de Hegel: Leçon sur la philosophie de l'histoire:
Biographie de Hegel: ( six lignes et demi)
Etude du texte: 2 pages et demi format A4
Ces leçons parlent de la philosophie de l'histoire ce qui est différent de l'histoire de la philosophie. La philosophie de l'histoire reprend l'histoire pour en reconstruire le concept ( ce qui nous permet de rédiger une loi, telle les lois de la physique).
On tente d'élaborer un instrument de pensée pour mettre en place des choses pour les comprendre. Etc.. ect.
Extrait n°3: (Fille)
Résumé du cours de Philosophie - 16/03/06
Une société humaine ne peut vivre sans loi. Dans toutes sociétés il y a des lois, même si elles n'ont pas toujours été écrites, il y a toujours eu des traditions, des coutumes.
G.W.F.Hegel est un philosophe allemand de la fin du XIIIème siècle, il vécut soixante et un ans et mourut du choléra. Hegel est un professeur de philosophie, il a en effet enseigné dans diverses université allemandes. Pour Hegel la loi écrite est un des fondements de l'État.
Nous avons écouté un extrait des leçons sur la philosophie de l'histoire. Hegel donnait en effet des leçons qui étaient prises en notes par les étudiants qui les écoutaient. Cette œuvre est une édition posthume réalisée à partir des notes de étudiantes qui ont entendu les leçons et des notes de Hegel que l'on a retrouvé. Il s'agit d'une commémoration, ce texte se situe donc dans l'ordre de la mémoire. La philosophie de l'histoire reprend l'histoire pour essayer d'en construire le concept. Etc. sur une page et demie.
Extrait n°4:(Fille)
Résumé.
Les lois qui ne sont pas écrites sont des traditions, des coutûmes.
Le monde orientale se divise en quatre parties: la Chine, l'Inde, l'Egipte et...
Hegel est un professeur de philosophie allemand. Le philosophie consiste à la construction de concept. Un concept permet de rédiger une loi( y compris les lois de la physique), c'est un instrument de pensée permettant de comprendre les choses.
Hegel est né en 1770, et est décédé du cholérat. Etc. sur deux tiers de page format A4
Extrait n°5:(Fille)
Philosophie:
La loi écrite se différencie de quoi?
Peut-on envisager de vivre en commun sans loi? Non.
Si la loi n'est pas écrite on se base donc sur les traditions, les mœurs, les coutumes et les religions. C'est donc le nouveau statut de la philosophie qui au Moyen Age tient à ce que le christianisme veut préserver la sûprématie de la foi sur la raison. La vérité est d'abord révélée dans les écritures, et non pas l'effort autonome d'un esprit rationnel. C'est ainsi, d'après le texte chinois de Hegel, leçons sur la Philosophie de l'histoire, qu'il exprime différents points tels que la société, la justice, le droit, la loi. Hegel est un philosophe Allemand né en 1770 et mort à 61 après avoir attrapé le collérat. Il a enseignée dans diverses universités où il a enseigné la philosophie. C'était donc un pédagogue qui ne fait pas philosophie mais qui fait des leçons. Etc... sur trois pages format A4 et deux lignes
Extrait n°6: (Garçon)
Résumé du cours de philosophie:
- le dernier empereur ming en Chine est Chong Zheng.
- L'empereur est la partie solide de l'Empire, si lui n'est pas solide tout s'effondre.
- ce qui nous pousse à agir c'est la conscience, par exemple si un enfant de 6ème ne fait pas ses devoirs, c'est parce qu'il n'est pas conscient de son avenir, mais un élève de Terminale lui fera ses devoirs même s'il n'en a pas envie, parce qu'il est conscient de son avenir.
Par ailleurs il faut distinguer la conscience personnel et l'honneur.
-en Chine on se suicide pour des motifs totalement différents.
Droit: Statut juridique de chaqu'un au sein d'une société. Etc.. sur deux tiers de page format A4
Extrait n°7: (Garçon)
Philosophie:
Dans un précédent cours nous avons vu que l'astronomie n'est rien sans la notion d'éclipse, de cube ou de cercle.
La philosophie de l'Histoire nous montre bien cette idée, car cette œuvre nous explique bien qu'une personne qui n'a pas la notion de la géométrie ne pourra en aucun cas distinguer une constellation. De même nous avons vu que la gravité n'était que la négligence du maintient d'un objet.
Par ailleurs, nous avons vu que des personnes de terrains et sans grandes études sont plus aptes à gérer une entreprise;
droit: définit le statut juridique de chaque individu d'une communauté.
le point de vue moral: "détermination de la subjectivité en tant libre conviction du bien" - Hegel
innocence: ignorance du bien et du mal.
nous avons aussi évoquer l'idée qu'un enfant en bas âge ne pense pas à faire ses devoirs et que seul quelques enfant font les devoirs car ça leur plaît. -résumé restitué en totalité -
Dernier extrait: (Fille, même classe, même cours toujours)
Nous avons étudié le texte de Hegel, leçon sur la philosophie de la vie. Ce texte a été revisé par Carl Hegel, son fils.
Hegel est né en 1770 et meurt à 69ans du colérat.
Ce texte est de l'ordre de la mémoire.
*histoire immédiate: c'est l'histoire des chroniqueurs
*histoire réfléchissante: histoire sur laquelle on est en décalage par rapport au moment ou il a lieu.
*histoire philosophique: "idée va vers l'opposition infini"
Hegel s'est servi des informations des chroniqueurs pour parler de la Chine. Il prend donc la Chine de façon indirecte. - résumé restitué en totalité - !
Enfin, extrait du polycopié reprenant le passage du cours objet plus particulier de l'écoute des auteurs des extraits n°6 et7:
Le texte a été lu de :
"La famille exprime semble-t-il cette condition d'une manière plus précise et plus conforme à la représentation. C'est sur ce lien moral que repose tout l'Etat chinois et ce qui le caractérise, c'est l'objective piété filiale." à "en ce cas le Chinois se tue lui-même plutôt que son adversaire puisqu'il doit mourir tout de même. Mais dans le premier cas, il obtient encore les honneurs funèbres et peut avoir l'espoir que sa famille acquerra les biens de son adversaire. Ce qu'il y a de terrible dans l'imputation et la non imputation, c'est que l'on nie dans une action toute liberté subjective et tout présence morale."
Les moments forts de ce passage sont:
- Le fondement de la famille: [...]
- L'Education, qui se fait dans le respect de la hiérarchie familiale et sociale : [...]
- L'administration impériale (pyramidale) de l'empire (s'oppose à gouvernement)
- L'accession aux charges : Cette administration fait régner l'égalité grâce au système des examens impériaux auxquels même les princes sont soumis: : [...]
- l'exercice de ces charges : [...]
- Le contrôle de l'action de ces administrateurs/fonctionnaires : [...]
L'empereur lui-même ne peut régner selon "son bon plaisir" mais selon "la coutume" s'exprimant à travers des "maximes" consignées dans des recueils de textes sacrés.
"le centre autour duquel tout tourne et vers lequel donc tout revient, c'est l'empereur: de lui dépend donc le bien du pays et du peuple."
- la condition juridique ( tous les sujets sont mineurs et sujets d'un seul Sujet): [...]
- La nature de la loi: [...] le châtiment étant souvent corporel Hegel pose la question de l'honneur car pour les allemands le châtiment corporel est déshonorant.: [...]
- La nature du sentiment d'injustice : il n'est pas "intérieur" - Les fautes sont punies "extérieurement".
- La nature du Droit: L'imputation des faits ne tient pas compte de la préméditation (circonstance aggravante pour les européens) ni du hasard (circonstance atténuante pour les européens).
- Le statut de la vengeance privée: La nature de l'imputation des faits nie toute liberté subjective et c'est là où Hegel voulait en venir. On ne se préoccupe pas de la libre détermination de l'individu à faire le bien ou à faire le mal, seul compte le fait sans nuances ( du moins d'après Hegel et ses informateurs).
Par la comparaison de vos propres résumés avec celui-ci, vous comprendrez comment présenter les choses de façon ordonnée en laissant de côté l'anecdotique ou le trop philosophiquement technique (ex.: histoire originale ou réfléchissante) de façon à essayer de bien voir où Hegel veut en venir dans ce texte (mvt dialectique de l'histoire).
Il faut donc chercher à voir inter réagir les oppositions : "objectif/subjectif" - "Intérieur/Extérieur" - "Libre détermination/Contrainte" -"Gouvernement/Administration" etc. et pourquoi pas "Pied bandé (chinoises)/Pied libre(Mandchoues)" -"Pied chaussé/va-nu-pieds/Pieds nus" et, si l'on pense que le port de la chaussure est lié à un certain fonctionnement social (quelle chaussure porter, quand se chausser ou se déchausser etc..), on pourra rattacher à ce dernier point le texte de Platon qui permet de bien distinguer le particulier du général par le biais de l'étude de l'art de la cordonnerie puisqu'il y répond à la question: "Qu'est-ce que la connaissance?", par tout d'abord ceci:
"Ce n'est pas la connaissance particulière ou singulière qu'est la connaissance de la chaussure ou 'art de la cordonnerie'" avant d'en venir à la définition générale qui permettra de développer la "théorie des irrationnelles".
La contrainte exercée sur l'élève afin de permettre au professeur d'écouter comment l'élève l'écoute et de lui restituer cette écoute de façon profitable est donc une manière de lui manifester du respect, tout au contraire du discours pernicieux qui viendra dévaloriser ce procédé aux yeux de personnalités fragiles, en faisant courir la rumeur par ex. suivante: "Quoi elle ne vous dicte pas le cours, mais comment vous allez faire au bac, vous n'saurez rien. C'est n'importe quoi. Tiens voilà le cours dicté l'année dernière par un tel sur le droit." - Pour information, on leur a expliqué par la suite que la remplaçante leur avait transmis des connaissances rares dont ils n'auraient pas nécessairement besoin. Je vous en laisse juge.
@Jean-Dominique Reffait |
"L'école a d'autres problèmes graves, mais dans le film, remarquable d'ailleurs, le problème, ce ne sont pas les élèves mais le prof."
C'est un point de vue.
"un prof agréable est respecté et écouté."
Le prof n'a pas à se montrer spécialement agréable, mais à faire comprendre à l'élève sa stratégie pédagogique de telle sorte qu'il y adhère faute de quoi, avec des élèves d'emblée hostiles à tel ou tel procédé, il n'y a sur le court terme, rien de productif à faire que de passer sous leurs fourches caudines, ce qui n'est pas nécessairement le meilleur service à leur rendre.
"le troisième en ZEP (découpage scolaire oblige et refus de ma part de déroger)"
Hum! parent d'élève modèle donc au regard de l'administration! Ce n'est donc pas l'un de vos enfants qui aurait l'idée de choisir une langue rare (au fait dans un précédent post, vous n'en aviez pas un qui avait choisi le chinois ou c'est un autre blogueur?) pour déroger à la carte scolaire?!
Rédigé par : Catherine JACOB | 30 septembre 2008 à 12:26
Je n'ai pas vu le film mais ce portrait du professeur me rappelle l'organisation de l'école.
Structurellement, dans l'école actuelle, un professeur est livré à lui-même, tout travail en commun (et même individuel) repose sur la bonne volonté de ceux qui y participent.
J'ai le souvenir de plusieurs professeurs qui profitant de cette situation s'abstenaient de cette bonne volonté impunément.
De même, il y avait de vraies pépites parmi mes professeurs.
L'effet miroir avec l'organisation (ou la désorganisation) de la classe que vous décrivez me semble intéressant.
Mon propos n'est pas de mettre les professeurs et les élèves sur un plan d'égalité, mais je voudrais rappeler l'impact, surtout sur de jeunes esprits, des attitudes et des situations.
Pour finir, je suis plus optimiste quant au mur dans lequel nous irions nous écraser. De nombreux enfants ont vécu par exemple durant la guerre des exemple d'incivilité d'un autre ordre de magnitude, sans qu'ils ne deviennent forcément des êtres perdus pour la société.
Rédigé par : stephan | 30 septembre 2008 à 08:52
"A peine m'étais-je levé de ma place pour quitter la salle, à la fin de la projection, que j'étais aimablement interpellé par une jeune femme qui me demandait ce que j'en pensais et qui surtout m'exhortait à ne pas croire que ce film constituait une représentation fidèle de l'univers scolaire." (Philippe Bilger)
Hallucinant. L'hydre socialo-totalitaire de l'Educ-naze est si nombreuse, avec son 1,3 million de fonctionnaires, qu'elle est capable d'envoyer des commissaires politiques jusque dans la moindre salle de cinéma pour convaincre les spectateurs un par un que "euh, en fait, vous savez, c'est pas comme ça dans la réalité"...
Cela rappelle furieusement les prosélytes musulmans et leurs complices occidentaux qui assurent, la main sur le coeur, que l'islam est une religion-d'amour-et-de-paix.
Il suffit de lire les multiples témoignages de professeurs pour constater que c'est, hélas, bien comme ça dans la réalité.
Qu'il existe des classes où les choses se passent plus normalement, c'est une évidence. Je ne vois pas en quoi ce serait rassurant. La situation bégaudolcienne est largement répandue, et c'est cela qui constitue une catastrophe.
De plus, la mentalité de Bégaudeau dans ce film, qui est la même que celle de Bégaudeau à la ville, reflète exactement les directives des idéologues en chef de l'Education nationale, grâce auxquelles ils ont réussi à couler leur institution.
C'est trop facile de faire un film que l'on présente comme ni tout à fait une fiction, ni tout à fait un documentaire. Cette posture, très à la mode actuellement, est d'une malhonnêteté confondante. Si l'on veut faire une fiction, on ne prend pas comme acteurs des amateurs élèves dans un collège.
L'objectif est gros comme un maison. On peut ainsi se donner le beau rôle et échapper à toutes les critiques, à toutes les remarques, à tous les arguments. A ceux qui vous diront: ça ne se passe pas comme ça en réalité, tous les profs ne sont pas des lavettes gauchistes décérébrées, vous répondrez: ah! mais c'est une fiction, cher Monsieur.
A ceux qui vous diront: c'est scandaleux de faire jouer par de vrais élèves des scènes de mutinerie anti-française, vous répondrez: ah! mais ça vient de leur vécu, justement, vous ne voudriez pas que l'on dissimule la réalité, tout de même.
Enfin, je n'ai jamais lu nulle part sur ce film deux remarques d'évidence.
La première est la laideur morale qui suinte de l'affiche. La hargne, le mépris, la bêtise et la paresse se lisent sur les visages des élèves choisis par la production.
Je suis stupéfait que l'on ose faire la promotion d'une telle attitude, et encore plus étonné que l'on pense pouvoir attirer des spectateurs dans les salles en leur montrant des enfants prêts à leur cracher dessus. (Il est vrai que la mairie de Paris a distribué 10 000 billets gratuits, et que la machine stato-gauchiste va sans doute y envoyer les enfants des écoles par fournées).
La seconde est le crime moral que constitue le fait de montrer, à des adolescents ainsi qu'à la France entière, que l'on peut accéder au pinacle de la gloire (la Palme d'or) par le fait même que l'on incarne ses propres valeurs négatives, ses propres comportements anti-sociaux.
Faites assaut d'ignorance, d'insolence et de paresse, insultez votre professeur, insultez la France, et une équipe de cinéma viendra vous supplier de bien vouloir tourner dans son film, vous irez à Cannes, vous aurez la palme, et tous les médias se presseront autour de vous pour savoir "si ça vous intéresserait de continuer à faire du cinéma".
Ce film est un extraordinaire symptôme de l'abîme de bassesse dans lequel a sombré ce pays.
Enfin, je relève cette remarque: "Que, dans cette classe, il y ait des pépites d'avenir, un jeune chinois par exemple, c'est une évidence." Les clichés seraient-ils vrais?
Rédigé par : Robert Marchenoir | 30 septembre 2008 à 00:06
La réalité est à la fois bien plus rassurante et bien plus inquiétante que le film, dans lequel il n'y a pas plus de réel que dans Profs avec Patrick Bruel.
Plus rassurante parce que des enseignants qui enseignent fermement, y compris en ZEP, ça existe et c'est la très grande majorité. Ils sont compétents, savent parfois établir une relation pédagogique drôle et agréable avec leurs élèves, mais toujours sur les rails. C'est d'ailleurs une des invraisemblances du film : un prof agréable est respecté et écouté.
Plus inquiétante parce que lorsque cela ne se passe pas comme précédemment, la situation du film n'est plus possible, c'est directement les coups et les insultes.
Ce moyen terme maïeuticien que propose le film est une sorte de rêve pédagogique moderne qui ne s'inscrit pas dans la réalité mais dans l'imaginaire.
J'ai trois enfants scolarisés : l'une dans un grand lycée de province (ça bosse, ça bosse et ça bronche pas), l'autre en primaire standard (ça bosse très bien), et le troisième en ZEP (découpage scolaire oblige et refus de ma part de déroger) et là aussi, ça bosse, ça tient le coup et les gamins filent doux.
L'école a d'autres problèmes graves, mais dans le film, remarquable d'ailleurs, le problème, ce ne sont pas les élèves mais le prof.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 29 septembre 2008 à 21:30
J'aime bien quand les choses redeviennent grises après un bourrage de crâne médiatique qui rend tout noir ou blanc. Merci pour cette critique.
Il n'empêche que l'autorité vient du respect et que les jeunes ne veulent pas d'une autorité qui ne les respecte pas.
On va dans le mur... et puis ?
Rédigé par : Romain | 29 septembre 2008 à 20:07
Ayant eu le privilège de regarder ce film en avant-première et en présence d'une ministre je m'étonne, outre les commentaires sur la pédagogie désastreuse du prof, de l'impossibilité d'enseigner ou de l'ignorance affichée des "élèves", du silence assourdissant concernant l'échange entre le prof et un élève au sujet de l'Autriche (certains des élèves ne connaissant pas le sens du mot "autrichienne") je cite le prof : "on pourrait rayer l'Autriche de la carte personne ne s'en soucierait" soulignant ainsi qu'il n'était somme toute pas très important de savoir que les habitants de l'Autriche s'appellent des Autrichiens !! Je n'ose imaginer le tollé si cette phrase s'était adressée à un pays comme le Mali (pour prendre un pays qui compte autant d'habitants, soit une dizaine de millions). J'ajoute que je n'ai pas été la seule, loin de là, à être terriblement choquée par ce commentaire pour le moins déconcertant.
Rédigé par : suzan | 29 septembre 2008 à 19:16
Que veut démontrer ce film ? Est-ce simplement un triste constat ? A travers la France, les lycéens ont le même langage (mélange barbare d'accent, de mots et de syntaxes décomposés, recomposés)... que les ministres incluent dans leurs discours. Donner la palme d'or à ce film est "pervers".
... au fait de société qui montre la prise de pouvoir de la bêtise vulgaire et du peu de moyens des professeurs ; ces élèves devenus des "stars" qui continuent à étaler cette bêtise dans les "promotions".......j 'imagine l'impact sur des adolescents fragiles et angoissés - ou sur les autres trop sûrs d'eux.
Jeunisme, djeuns, adulescents, barbarie, bandes, haine de la culture, téléréalité, vulgarité télévisuelle...
Quel sera le visage de la démocratie demain ?
Rédigé par : marie-luce | 29 septembre 2008 à 19:16
"que leur apparence maintient dans une sorte de décontraction "
Mon fils m'a demandé un jour que je me plaignais de l'attitude d'un collègue à mon égard : "T'étais encore habillée comment ?". Je le lui ai dit et il commenté de façon blasée : "Comment tu veux que ça se passe bien si tu vas au lycée habillée comme si tu allais faire une prestation en entreprise ? Tu es trop différente !"
Toutefois, un chef d'entreprise qui était par ailleurs fort content de ma prestation d'interprétation et même au point de proposer de me rédiger un satisfecit pouvant servir au besoin, a néanmoins fait la remarque: "On voit bien que vous êtes enseignante". Donc quoi qu'on fasse on a souvent tout faux!
"Je préfère oublier la mastication des chewing gum durant le "cours" et quand l'élève parle au professeur. "
J'ai beau savoir que cela fait du bien au cerveau de mastiquer, je suis comme vous, je préfère que les gens mastiquent consciencieusement dans la discrétion, autrement dit en dehors de ma présence.
"lorsque courageusement il tente de retrouver une place qui serait celle de l'enseignant. "
Oh là, mais il prend des risques! Notamment de passer pour un facho, comme lorsqu'on attend des élèves qu'ils patientent jusqu'à ce qu'on leur dise de s'asseoir ou encore de quitter la salle et qu'on s'étonne de leur voir ranger leurs affaires et poser leur sac sur leur table cinq bonnes minutes avant que la cloche ne sonne!
Ceci étant, je pense que c'est important pour les élèves participants et leur avenir que ce film ait remporté une récompense qui compte, bien que Cannes ça me paraît nettement surévalué, du moins pour ce que j'en ai vu!
Rédigé par : Catherine JACOB | 29 septembre 2008 à 18:35