Le 16 octobre sera débattu le sort pénitentiaire de Jean-Marc Rouillan (JMR) après la suspension récente de sa semi-liberté à titre conservatoire.
En dépit de la controverse intense que ses déclarations à l'Express ont suscitée, je n'aurais pas désiré prendre pour sujet central d'un billet JMR si certains de ses soutiens n'avaient pas, à mon sens, dépassé les limites de la décence et du bon sens.
Ce qui a également représenté un aiguillon, c'est dans le Monde une tribune de Françoise Rudetzki se plaignant du silence des intellectuels, des magistrats et des avocats sur les victimes du terrorisme. Il ne m'a pas semblé illégitime, devant cette respectable injonction, de modestement la contredire.
Qu'on comprenne bien que le titre de mon billet n'est pas destiné à créer un climat de dérision qui serait inapproprié aux assassinats commis par Action Directe et à la polémique grave et choquante d'aujourd'hui. Il n'empêche qu'à bien écouter et lire JMR, on est fondé à s'interroger sur lui, sur la pertinence de ses concepts et de ses nostalgies, sur l'intensité de ses haines et, plus globalement, sur son équilibre mental.
Il est clair que JMR, aussi tortueuse qu'ait été sa réponse, n'a pas voulu céder d'un pouce devant l'horreur criminelle d'hier et le regret espéré aujourd'hui. Il aurait été infiniment simple de rejeter, sans se renier - à supposer qu'il faille rester fidèle à des aberrations - les entreprises délirantes et sauvages qui ont causé la mort de Georges Besse et du général Audran. S'il a décidé de ne pas offrir cette contrition ou au moins cette pudeur médiatiques, c'est que demeure en lui la passion du sadisme criminel colorié en lutte politique, c'est que persiste en lui le refus de la démocratie des temps paisibles, quelles que soient les duretés d'existence de beaucoup. Il y a dans cette adhésion maintenue à l'absurde, dans cette complaisance à peine étouffée à l'égard de ce que le sentiment public a justement abhorré, la manifestation d'un tempérament, d'une singularité, d'un désordre qui devraient faire réfléchir sur l'être qui les porte.
Apparemment, cette analyse a été très éloignée de la perception d'Olivier Besancenot (OB) qui, avec sa fougue partiale et son talent qui fait regretter la cause qu'il s'obstine à servir, a tenté tant bien que mal de justifier sans justifier, de souligner que le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) répudiait la lutte armée et la violence mais que la politique et le changement de société avaient ses exigences auxquelles la raison et la morale commune étaient étrangères. Au fond, OB, comme il a pu, a cherché à défendre JMR sans enfoncer davantage un parti qui n'avait pas hésité à l'accueillir au prétexte qu'il avait purgé une partie de sa peine et alors que, pourtant, il n'avait rien modifié d'un état d'esprit ayant présidé à de sales assassinats.
Mais OB n'est pas seul à adopter une étrange démarche qui consiste à défendre le criminel non repenti en affirmant récuser politiquement ce qui l'a inspiré et demeure. En effet, dans le Monde toujours, par un étonnant contraste puisque l'article que je vise offre sa part sombre à la lumière de Françoise Rudetzki, un professeur de philosophie, Aline Louangvannasy, développe de surprenantes considérations.
D'abord, elle prétend que JMR ne s'est pas exprimé sur l'assassinat de Georges Besse alors que tout suinte, dans le propos de JMR, la médiocre et ricanante certitude de nous égarer grâce au flou affiché et à la réalité toujours dissidente du fond. Ensuite, et plus gravement à mon sens, exacerbant le compagnonnage intellectuel en frénésie révolutionnaire, elle n'hésite pas à écrire que "même si nous la refusons, la violence est toujours une possibilité" et qu'elle est "d'autant plus imminente et probable" que nos élites dirigeantes ne nous offrent pas un espace politique conforme à "notre bonheur". Pourquoi pas ? Sauf que la démocratie pouvant se définir par la gestion civilisée des frustrations inévitables, on est saisi de panique à voir proposer la violence comme remède aux insatisfactions collectives. A-t-on d'ailleurs le droit de présenter la violence presque comme une opportunité désirable, un moyen de faire de la politique autrement que par la voie républicaine et son système représentatif ? Un tel texte jette, de manière irresponsable, de l'huile sur le feu et pour émaner d'un professeur de philosophie, il n'en est pas moins d'une inquiétante actualité avec les tentations anti-démocratiques qu'il prétend théoriser.
Non, OB n'est pas seul et JMR a des amis qui ne le servent pas avec une longue cuillère. Mais quelqu'un que j'estime, notamment parce qu'il a un rôle quotidien et décisif en faveur de la liberté d'expression et de la révélation des forces occultes qui étouffent et censurent, Daniel Schneidermann, s'est aventuré, au sujet de JMR, à écrire, sur le site de Libération, notamment - parce que la fin de son texte laisse aussi pantois - "qu'un homme aujourd'hui vient de préférer renoncer à sa liberté plutôt que de renier ses idées". Cette affirmation me paraît doublement sujette à caution. D'une part, je suis persuadé que JMR, au moment où il énonçait cette apologie masquée de son comportement ancien, ne pesait pas sur une balance le scandale de sa provocation feutrée et la semi-liberté qu'il risquait de perdre. Il ne songeait qu'au premier sans s'inquiéter pour la seconde. D'autre part, et ce point me semble capital, l'équilibre théorique et abstrait qu'on établit entre un prétendu courage intellectuel et la liberté à perdre représente, pour JMR, un modèle qui le surestime et le place dans un débat qu'il ne mérite pas. On ne peut valider un propos affecté par le délire et la régression archaïque en le situant dans un sacrifice qui ferait de son locuteur un héros. L'absurdité indigne qui blesse, par exemple, la veuve de Georges Besse - quel dommage qu'OB ne se soit pas contraint à ne pas la mettre en cause - ne renvoie pas à de l'honneur parce que la prison l'a sanctionnée. Mais à une bêtise profonde qui ne pouvait pas avoir une autre issue.
J'ai évoqué "la bêtise". En effet, je m'interroge sur la manière contemporaine de désavouer la violence et de refuser le terrorisme. Derrière l'indignation la plus vive, on sent toujours comme un frisson d'effroi, une admiration stupéfiée et horrible pour les créateurs de l'innommable. Jamais on n'oserait questionner leur santé mentale. Inconcevable de se demander si leur lucidité est entière, leur esprit cohérent. On les déteste mais on ne veut pas les prendre pour des malades. Et si JMR était tout simplement bête, bête à lier en ressassant sur un mode mécanique, sans tenir compte de rien ni du temps, son antienne, son chant de mort, son rêve de décombres qui engloutiraient les seuls exploiteurs ? Et si, en n'acceptant pas de les regarder vraiment, on faisait de ces hommes dévoyés, détournés des héros, des images fascinantes grâce au sang versé, répugnantes à cause du sang épandu ? Et si c'étaient tout simplement des imbéciles broyés par une logomachie qui leur donne l'illusion de penser et la capacité de tuer ? Je sais bien que la mode est au langage extrême. Les jeunes UMP veulent faire "la révolution" et tel acteur nous avertit qu'il faut "radicaliser". C'est dérisoire mais c'est un signe. JMR continue à croire à un passé qui heureusement n'a jamais eu d'avenir. Il a causé la mort et ne regrette rien.
Est-il bête ou méchant ?
Réincarcérer Jean-Marc après 20 ans de réclusion dont au moins 15 piges en quartier de haute sécurité parce qu`il ne montre aucun regret me fait gerber. 20 ans permettent à un homme de ne montrer aucune sorte d`hypocrisie. Il peut parler vrai, n'en déplaise aux peigne-cul, il a droit à la liberté d expression, il mérite le plus grand respect.
Rédigé par : peretti | 16 novembre 2008 à 21:06
M. Bilger,
Pour Rouillan, la bourgeoisie est violente. Ses conditions de détention le prouvent. Votre réaction (bourgeoise), dégoulinant de morgue, est violente et totalitaire. Pour vous, il ne peut être que bête et/ou méchant. Vous ne voyez que sa violence mais en aucun cas la vôtre ou celle de votre classe. Il est la victime du totalitarisme bourgeois dont vous êtes l'aimable représentant. Et on voit comment les gentils bourgeois torturent à long feu les méchants contestataires.
Votre incompréhension est normale et je suis flatté d'être en total désaccord avec vous. Vous êtes Neuilly ou XVIème ? Saint-Germain-en-Laye peut-être ? Le Vésinet ? Ah oui ! Je vous comprends mieux maintenant.
Rédigé par : Xavier | 05 novembre 2008 à 11:09
Dans le cas de Rouillan comme dans celui de Marina Petrella, on ne peut s'empêcher d'imaginer pendant une toute petite minute, ce que seraient les réactions, les attitudes et les comportements, de la presse, des observateurs, des penseurs, des philosophes, des politiques et des citoyens, s'il s'agissait de criminels politiques d'extrême droite, ayant tué du responsable syndical au lieu d'un Commissaire de Police, un leader communiste à la place d'un Général ou d'un patron.
Fermez votre ordinateur, passez-vous mentalement le film d'un Rouillan, terroriste d'extrême droite ayant occis un membre de comité central du PCF ou Georges Séguy, et écoutez maintenant les complaintes que nous n'avons pas manqué d'entendre de toute une partie de l'intelligentsia sur le retour à la case prison de l'un, sur la non extradition de l'autre.
Vous croyez sincèrement que nous entendrions les mêmes arguments énoncés par les mêmes ?
Allons. Il se sait qu'à certain bord, on a l'émotion à géométrie variable. C'est d'ailleurs ce qui décrédibilise leurs prises de position. Rouillan est un criminel, bête et méchant, soit la définition pur sucre, pur fruit, de la crapule de la plus basse extraction. Même pas l'once du début d'une quelconque humanité pour regretter d'avoir supprimé la vie à un simple être humain, une fois retiré la panoplie du patron ou du général. Et le Besancenot, au moins aussi méchant, à défaut d'être bête, ce qui porte à lui en vouloir encore plus d'ailleurs, qui ne trouve autre chose qu'à fustiger l'attitude de Madame Besse. Infâme.
Rédigé par : matéo | 27 octobre 2008 à 15:07
Voui, mais JMR n'a pas les relations politiques (je veux dire le piston) dont bénéficie une Petrella et en plus il n'a pas fait de chantage à la dépression.
Etonnant chantage qui a fonctionné, d'autres qui pourrissent en prison, dépressifs depuis longtemps, ne sont pas libérés pour raison humanitaires. Sauf exception bien sûr.
Hoo, je ne dis pas cela pour justifier JMR, non pas du tout. Mais je ne comprends pas tout simplement la différence de traitement entre deux personnes qui ont des agissements équivalents et aussi graves. Sauf que Petrella s'est fendue d'une lettre de regret (ha, eh bien si cela suffit, JMR est bête de ne pas l'avoir fait, cela ne lui coûtait rien après tout et pas besoin d'être sincère) communiquée par son avocat, sauf, que elle, elle n'a jamais fait de prison pour les crimes qu'elle a commis et pour lesquels elle a été condamnée. C'est en Italie, d'accord...
Rédigé par : Nathalie | 24 octobre 2008 à 19:30
@Hub' le patron des chasseurs
"Comme tout porte à croire que vous ne changerez probablement pas de sujet et que vous ne changerez pas non plus d'avis."
Tout? Vous incluez les contre argumentaires dignes de ce nom?
"vous me pardonnerez, j'en suis sûr, de vous annoncer tout de go que je ne répondrai plus à vos injonctions pour éviter de devenir, moi aussi, mono-maniaque. "
1- Je n'ai pas qu'une seule idée fixe à vrai dire.
2- Je n'ai jamais enjoint à quiconque de me répondre, pas plus que je ne me laisse intimer de ne pas rectifier, notamment les incompréhensions apparentes ou les assertions fondées sur la seule mauvaise foi. Cependant, je vous donne acte de ce que vous m'annoncez que je n'entendrai plus parler de vous, une fois suffit en effet au héraut d'armes pour se faire entendre de qui n'est pas encore sourd.
-Commmmmenenent?! - dit avec la bouche de travers de ce cher et regretté Fernand Raynaud -.
"Vous dénoncez avec l'éclat du ridicule les "classements" des être humains, mais n'hésitez pas une seconde en revanche à vous définir implicitement comme "normale", puisque "lambda""
Lambda signifie non pas 'dans la norme', mais qui ne revendique que sa propre insignifiance ( ≠ celle de son propos).
"avant de vous réclamer de la vérité vraie et d'agiter le spectre de votre connaissance supérieure des problèmes à résoudre."
Je ne me réclame jamais de rien d'autre que d'efforts pour éviter au maximum la distorsion des faits, inévitable dès lors qu'on se positionne d'un unique point de vue singulier, et qui veut qu'on n'omette jamais de passer un petit coup de chiffon sur le pas de sa propre porte avant de retrousser ses manches pour ratisser l'écurie du voisin!
"Il est vrai qu'à mélanger terrorisme, infanticide, suicide ou encore violences familiales, on peut comprendre que vous ayez fini par vous perdre."
Je ne mélange rien du tout, j'essaie simplement de dégager des priorités. Par ex. plutôt qu'une loi 'Petit Enis' commise dans l'urgence en parallèle d'une défiscalisation des affaires, un classement des domaines autorisés à la spéculation qui en sortirait les aliments de première nécessité : riz, céréales etc... ainsi que le suggère avec bon sens et quelques illusions Jean Ziegler, en sorte de limiter les décès d'enfants dans le monde que la spéculation sur le blé, entre autres choses, a porté à un enfant toutes les cinq secondes! Ce constat vaut également pour les méthodes terroristes qui prétendent changer le monde en abattant une personnalité en vue, et s'armant d'une grenade plutôt que d'un chaudron, se projettent eux-mêmes dans la lumière au lieu de s'en tenir à l'humilité de la louche qui distribue les portions dans l'anonymat!
Voir au besoin : http://www.monde-diplomatique.fr/2008/03/ZIEGLER/15658
Rédigé par : Catherine JACOB | 13 octobre 2008 à 10:57
Madame Jacob,
il ne me semble pas que vous ayez une faible capacité à argumenter, sauf peut-être sur l'orthographe d'un pseudonyme humoristique, mais c'est alors la colère qui manifestement vous égare.
En revanche vos argumentation relève d'une rhétorique populiste et fait montre d'une confusion de la hiérarchie des valeurs que je trouve consternante. On m'opposera que c'est assez répandu, mais cela n'ôte rien à la gravité de la constatation.
Pour être précis :
- Vous défoncez la porte ouverte du "mes jugements sur les défauts des autres sont des enseignements sur les mieux" avec fracas, et appliquez qui plus est ce type de raisonnement dans un cadre proprement choquant : celui de la culpabilité de terroriste. Il est vrai qu'à mélanger terrorisme, infanticide, suicide ou encore violences familiales, on peut comprendre que vous ayez fini par vous perdre.
- Vous dénoncez avec l'éclat du ridicule les "classements" des être humains, mais n'hésitez pas une seconde en revanche à vous définir implicitement comme "normale", puisque "lambda" avant de vous réclamer de la vérité vraie et d'agiter le spectre de votre connaissance supérieure des problèmes à résoudre. Inconséquent, en plus d'être grotesque.
Comme tout porte à croire que vous ne changerez probablement pas de sujet et que vous ne changerez pas non plus d'avis (mes respects à Winston pour l'emprunt) vous me pardonnerez, j'en suis sûr, de vous annoncer tout de go que je ne répondrai plus à vos injonctions pour éviter de devenir, moi aussi, mono-maniaque.
Soyez sûre en tout cas qu'il n'y a aucun mépris dans ce silence, et que tout au plus je suis victime de fatalisme.
Bien cordialement encore une fois,
Hub'
Rédigé par : Hubert Montjoie de Saint-Denis | 12 octobre 2008 à 19:35
@Véronique
Je risque, si je lis comme vous Eolas en son blog, ou un autre de cet acabit, de commenter inconsciemment ici ses billets et je doute que cela soit le lieu. Cependant, puisque vous le citez quant à cette affaire de Valence, permettez-moi de vous répondre. Les choses ne sont pas aussi faciles du fait de -et c'en étonnant !- la diligence du Parquet à se saisir de cette affaire sans plainte aucune préalable des parties si ce n'est le "signalement" qu'ont fait d'abord cette infirmière qui accompagnait l'urgentiste sur cette intervention, puis, immédiatement à sa suite, la direction de l'hôpital où il est employé. Quasi avant même que les familles soient informées de quoi que ce soit. On a arrêté immédiatement ce médecin, mis en garde-à-vue puis déféré aussitôt. Principe de précaution: zéro. Présomption d'innocence: quasi zéro. Il s'est avéré a posteriori que les gestes "bizarres" que dénonçait cette infirmière étaient tout à fait normaux et adaptés; les médecins -les urgentistes en premiers- l'ont confirmé. Ce sont les faits. Sans dire en plus de cette "discrétion" lamentable de ce petit procureur singulier qui s'est précipité en l'espèce sur les micros des journalistes et les télés pour raconter un peu tout et n'importe quoi sur des faits dont, matériellement, à ce moment, il était incapable d'avoir une idée un tant soit peu claire et objective. (Il n'aurait certainement pas agi de cette façon diligente, assurée et suffisante si le médecin en cause n'avait pas été un de ces nombreux médecins étrangers qui permettent heureusement à tout notre système hospitalier de relativement fonctionner). La faute vient également et en grande partie de cette infirmière qui fit ces constatations et les dénonça. Infirmière de SAMU, elle devait savoir que ces gestes "bizarres" qu'elle observait et auxquels peut-être elle participait n'étaient rien d'autre que fermer plus ou moins avec vigueur la mâchoire inférieure d'une personne morte qui, comme souvent, fait des gasp, autrement dit des râles végétatifs post-mortem souvent très impressionnants. On agit ainsi par respect, par dignité de la personne morte. Souvent même, ces gasp sont tellement bruyants et durent longtemps qu'on se trouve obligé de coerciser la mâchoire inférieure par un bandage solide qui prend toute la tête. Cette infirmière, ignorant cela, n'avait manifestement rien à faire dans un SAMU; son incompétence est manifeste. De plus, avant d'arrêter ce médecin comme on le fit, il aurait fallu interroger le médecin généraliste présent fortuitement sur les lieux de l'arrêt cardiaque de cette dame et les pompiers présents eux aussi et qui firent longtemps les massages pour la réanimer, en vain. Ils cessèrent ceux-ci quand ils constatèrent qu'il n'y avait plus rien à faire. A ce moment, ils passèrent le relai au SAMU, donc à ce médecin qui, présent, n'avait pas, intelligemment, interrompu tout ce qu'avaient commencé de faire les pompiers pour la sauver. Le SAMU l'emmena et dans l'ambulance eurent lieu ces fameux gasp et ces gestes soignants et humains pour les faire cesser de ce médecin, que dénonce de la façon la plus ignorante des élémentaires connaissances de la profession soignante cette infirmière. Les recommandations d'Eolas ne pouvaient avoir lieu ici. Pour cause, tout va très vite quant aux interventions du SAMU et quand bien même les familles des victimes seraient présentes, on ne pourrait leur expliquer quoi que ce soit, l'intervention et l'urgence primant toutes les informations et explications à celles-ci.
Quant à votre recommandation aux magistrats d'expliquer, comme feraient les médecins, aux familles les tenants et aboutissants de leurs décisions, on pourra, si vous le souhaiter, en discuter après. Néanmoins, sachez qu'il n'est pas aisé ni même, dans certaines situations, recommandé (toutes les conférences médicales du consensus se sont prononcées en ce sens quant à ce sujet) d'expliquer aux familles -ni même au malade- ce qu'il en est de la maladie, des gestes et traitements administrés, des pronostics et conséquences, etc. Ceci dans un souci d'humanité et, même si cela peut étonner voire choquer, de déontologie. De plus, toutes les familles ne le souhaitent pas forcément et quand bien même elles le souhaiteraient voire l'exigeraient, l'expérience a démontré qu'elles n'entendent pas toujours ni ne veulent entendre, encore moins comprendre, ce qui leur est alors dit, même lorsque cela l'est "dans des termes loyaux et accessibles", comme le précise le code de déontologie médicale. Je vous citerai plus tard un exemple que j'ai personnellement connu ou la décision médicale et paramédicale collégiale a été prise qu'il ne serait rien dit à l'unique fille d'un malade condamné par sa maladie. Vous verrez alors combien c'est douloureux pour tous. Eolas fait, en l'espèce, fausse route et vous avec en le suivant. Ce n'est pas aussi simple que cela.
Bon jour.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 12 octobre 2008 à 14:27
@véronique
"Maintenant, si un magistrat pouvait intégrer l'idée qu'il doit être prêt à motiver et à expliquer une décision judiciaire, alors il me semble que les rapports justiciables / magistrats seraient plus sains et plus apaisés. "
Véronique, l'absence de motivation d'une décision judiciaire est un moyen de cassation.
La responsabilité du magistrat que PB appelle de ses vœux me paraît tout à fait autre chose et qui est différent encore de la possibilité de mise en cause qui existe elle aussi pour par ex. le cas où une décision aurait manifestement pris en compte un intérêt tiers par rapport aux parties en cause (qui devant le TA notamment incluent l'État).
Puisque vous faites un parallèle avec la médecine, imaginez qu'un service de chirurgie se trompe dans le nombre de gazes à l'aide desquelles il aura épongé le sang d'une plaie et qu'il en laisse une avant de refermer, laquelle sera susceptible d'occasionner par la suite au patient des douleurs dont la cause sera très difficile à déterminer sans compter le risque d'infection etc... Le chirurgien aura eu beau expliquer au patient le pourquoi du comment de son opération ça ne changera rien au fait que lorsque la cause du problème précis sera identifiée, ce dernier sera en mesure d'exiger un tout autre type d'explications, ainsi que d'en appeler à la responsabilité du chef de service et aussi à celle de l'établissement hospitalier concerné.
Pourtant certains craindront de ne pas bénéficier de bons soins jusqu'à leur complet rétablissement et ne feront rien, puis ensuite ils auront signé un papier quelconque qui aura pour conséquence qu'il n'y aura plus rien à faire du tout sur un plan juridique.
Autre ex. L'épouse d'un médecin est hospitalisée en vue d'être opérée d'un problème aux intestins. Au cours du bilan préliminaire pratiqué, on s'aperçoit qu'elle a un problème supplémentaire qui nécessite également une intervention à la base du crâne et on décide de faire d'une pierre deux coups.
Jusque là tout va bien.
Malheureusement, on (quelqu'un) ne change pas de gants chirurgicaux entre les deux interventions pratiquées dans la foulée l'une de l'autre.
Résultat: septicémie foudroyante.
La patiente décède alors que les deux interventions ont intrinsèquement techniquement réussi chacune pour elle-même, et qu'il apparaît en effet judicieux d'avoir limité le nombre d'anesthésies générales en profitant de la 1ère pour éviter la seconde.
Fort heureusement pour l'hôpital, solidarité médicale oblige, l'époux s'écrase ne fait rien.
Mais admettons qu'il s'agisse d'un quidam, il serait tout de même en droit d'intimer le service et l'établissement en responsabilité et d'attendre des réponses qui ne se limiteraient pas à : "On a fait ce qu'on a pu malheureusement dieu en a décidé autrement!"
Enfin question à 1€ symbolique, pour les besoins d'une enquête, un enquêteur a la miraculeuse idée de se glisser subrepticement dans un service hospitalier, neutralise momentanément le technicien radio et prend sa place pour procéder à un questionnaire médical de son cru, puis fait des clichés un peu au petit bonheur la chance.
Son 'patient', et c'est le cas de le dire! est victime d'une surexposition. Qui doit en assumer la responsabilité?
Revenons à nos moutons juridiques ainsi qu'aux questions de procédures qui sont peut-être lourdes mais qui sont aussi des gardes-fous lesquels comme leur nom l'indique préservent le bon déroulement des affaires. Se comporter à cet égard de façon arbitraire, c'est comme ne pas laisser passer le piéton sur un passage pour piétons en comptant sur l'agilité de ce dernier à éviter de passer sous les roues. Par conséquent, juger d'une affaire qui n'a pas été introduite par le biais d'une autre dont on a effectivement à connaître en rendant une décision qui en réalité se rapporte à la première et non pas à la seconde, régler des comptes personnels et contourner toutes les règles, les ignorer, y contrevenir délibérément, donner libre cours à son imagination en répondant soi-même aux questions au lieu de les poser à qui de droit, se laisser manipuler par qui y a intérêt, ou utiliser des fichiers illégaux et porteurs d'informations douteuses qui conduiront à détruire de fond en comble la vie professionnelle et privée de quelqu'un en y accordant purement et simplement foi sans prendre la peine des vérifications minimales dans les formes prescrites qui incluent la vérification de l'existence même des faits reprochés, être sourd d'une oreille et recopier les conclusions d'une partie pour toute forme de procès vu que celles de l'autre partie ont glissé derrière le piano ou qu'elles ont été oubliées dans un train alors qu'elles n'auraient pas du sortir du tribunal, faire expertiser les travaux d'un, mettons, Luc Montagné (prix Nobel de médecine cette année et vu que le parallèle est médical) par son concurrent américain direct pour décider à qui revient le mérite de la découverte, et d'une façon générale, quand bien même on ne dispose pas de la toute puissance divine, oublier ou méconnaître que, de même que dans un acte chirurgical il y va de vie et de la mort, il y va dans un acte juridique, de la sauvegarde ou la destruction d'une activité professionnelle au bénéfice d'une concurrence qui n'aura même plus besoin de se comporter de façon illicite pour écraser l'adversaire et se nourrir de sa dépouille, ou encore de celles d'une vie personnelle que, selon le cas, l'âge interdira qu'on puisse malgré tout la reconstruire - ainsi que accessoirement, à nouveau de la vie et de la mort (affaire Villemin)-, agir essentiellement de façon arrogante et en fonction d'idées préconçues etc. etc., ça pose tout de même d'autres questions, et qui appellent d'autres réponses, que celles que vous préconisez (ou que celles qui leur ont été apportées en leur temps), ainsi qu'une autre manière de résoudre le problème que de se dépêcher de bâillonner ou d'embastiller la victime de ce n'importe quoi, et qui s'appellent tout bêtement : 'assumer personnellement ses conneries', et désolée si mon langage vous choque.
Ceci étant, vous disiez quelque chose qui au premier abord m'avait bien plu dans votre post précédent et c'est ceci:
"Médiatiser l'engagement de Jean-Marc Rouillan en faveur d'Olivier Besancenot par le biais d'un entretien, c'est explicitement lui reconnaître une légitimité politique ou d'opinion au seul motif de son passé terroriste et criminel."
Toutefois à la réflexion je pense qu'il s'agit plutôt de céder la fascination qu'est susceptible de susciter qui ne s'embarrasse pas, ou en l'espèce, ne s'est pas embarrassé, de scrupules à verser le sang!
@Hubert Montjoie de Saint-Denis
"Sans m'attarder, parce que ça ne le mérite pas, mais pour ne pas laisser physiquement la place aux seules voix imbéciles, je tenais à écrire ma consternation à la lecture des propos de Aïssa Lacheb-Boukachache et Catherine Jacob."
Vous pouvez justifier concrètement votre appréciation de mon imbécillité SVP Monsieur "MONT-JOYE-SAINT-DENIS, de ce mot fameux dans l'histoire de France, qui a été longtemps le cri de guerre de la nation, et qui est encore aujourd'hui le nom du roi d'armes."?
Signé Hermès et Voir au besoin non pas Vuitton Sac mais : http://www.blason-armoiries.org/institutions/m/montjoye-saint-denis.htm
NB: Roi d'armes : "officier de France qui annonçait la guerre, les trêves, les traités de paix et les tournois. C'est le premier et le chef des héraults d'armes ; nos ancêtres lui ont donné le titre de roi qui signifie premier chef. " Voir : http://www.blason-armoiries.org/institutions/r/roi-d-armes.htm
Or donc, messire, que prétendez-vous m'annoncer en dehors de ma faible capacité à argumenter?
Rédigé par : Catherine JACOB | 12 octobre 2008 à 13:16
"La responsabilité des magistrats, enfin."
Honnêtement, Philippe, je ne saisis pas comment concrètement vous pourriez traduire juridiquement "la responsabilité des magistrats" que vous souhaitez.
Il me semble que sur ce sujet il y a une piste intéressante et possible dans le post d'Eolas au sujet de la garde à vue du médecin urgentiste de Valence.
Eolas écrit dans son billet que beaucoup d'incompréhensions de la part des patients pourraient être évitées si les médecins expliquaient aux familles et/ou aux patients ce qui, d'un point de vue médical, a motivé telle ou telle décision.
Je pense que si les magistrats devaient expliquer aux justiciables ce qui se passe ou ce que s'est passé d'un point de vue judiciaire, et donc ce qui a motivé telle ou telle décision, alors le justiciable aurait le sentiment d'une décision prise en toute responsabilité.
Je pense qu'il est très délicat d'ouvrir les vannes d'une responsabilité personnelle des magistrats. Car cette protection est source de sérénité pour le magistrat dans la prise de décision et dans l‘application du droit. C’est cette source de sérénité et d’équité qui protège le justiciable d'une justice angoissée, fragile, fébrile, aléatoire, dangereuse.
Maintenant, si un magistrat pouvait intégrer l'idée qu'il doit être prêt à motiver et à expliquer une décision judiciaire, alors il me semble que les rapports justiciables / magistrats seraient plus sains et plus apaisés.
Le fait de devoir rédiger et communiquer la motivation d’une décision en direction du justiciable serait un exercice intellectuel qui ne pourrait, selon moi, que renforcer, pour le magistrat, la qualité du choix de telle ou telle décision.
Une disposition comme celle-ci me semblerait nettement préférable à des échafaudages juridiques de responsabilité personnelle très compliqués et très abstraits à construire qui, à mon sens, présenteraient le risque majeur de trop fragiliser et de rendre trop vulnérable le magistrat dans sa prise de décisions.
Rédigé par : Véronique | 12 octobre 2008 à 10:27
Sans m'attarder, parce que ça ne le mérite pas, mais pour ne pas laisser physiquement la place aux seules voix imbéciles, je tenais à écrire ma consternation à la lecture des propos de Aïssa Lacheb-Boukachache et Catherine Jacob.
Qui mythifie, la justice ou les gens qui invoquent les "Résistants" pour justifier leur délire ? Avez-vous été en âge de faire ou comprendre quoi que ce soit à l'époque ? Non ? Alors laissez-là derrière plutôt que de vous en réclamer pour vous portraitiser en héros (un geek dirait plus simplement que vous avez atteint le point godwin).
Par ailleurs si l'angélisme confine souvent à la bêtise et le pragmatisme à la méchanceté, je ne suis pas sûr que vous évitiez sagement ces deux écueils, ce que notre hôte fait lui avec brio.
Cordialement
Hub'
Rédigé par : Hubert Montjoie de Saint-Denis | 11 octobre 2008 à 10:40
Bête ou méchant ? J.M Rouillan ne l'est pas. A défaut d'être bête, il possède l'intelligence politique, ce qui n'est qu'un défaut, une rouerie. Méchant, il ne l'est pas, c'est plus grave, il est d'un délire obsessionnel, détruire la société, grevée par le capitalisme. Pour lui tous les moyens sont utilisables, il l'a prouvé. La langue de bois politique, il sait, en témoigne sa réponse à Barbier. Ce rédacteur en chef, en mal de scoop, a eu la perversité d'amener Rouillan à prononcer la réponse ampoulée mais révélatrice de son délire cohérent. J.M Rouillan ne guérira jamais, il reste dangereux, fortifié par 20 ans de solitude. Où est sa place désormais ?
Rédigé par : francis | 10 octobre 2008 à 21:04
@catherine A.
" j'envisage de vous offrir pour Noël une belle paire de ciseaux. Au risque d'être traitée de castratrice j'avoue qu'il ne me déplairait pas que vous coupiez volontiers tout ce qui dépasse (dans les commentaires of course) ! "
Mouais. Juste pour ma gouverne, combien de centimètres en trop mesure à votre avis une mauvaise langue bien pendue?
Rédigé par : Catherine JACOB | 10 octobre 2008 à 19:51
Cher Philippe,
N'ayant aucune envie de faire des provisions pour l'hiver - même si paraît-il certains commencent à en faire, compte tenu de la conjoncture éco - j'envisage de vous offrir pour Noël une belle paire de ciseaux. Au risque d'être traitée de castratrice j'avoue qu'il ne me déplairait pas que vous coupiez volontiers tout ce qui dépasse (dans les commentaires of course) !
Rédigé par : catherine A. | 10 octobre 2008 à 15:50
"Il faut poser la seule question valable, reste-t-il ou non un danger qui justifie l'emprisonnement et comme cela la baudruche se dégonflera, à la figure du militant se substituera celle plus avérée de l'assassin et du criminel." (post d'Olivier)
Je ne suis pas d'accord.
Jean-Marc Rouillan a accepté les obligations posées par la justice dans le cadre de sa semi-liberté.
L'une de ces obligations lui interdisait de parler publiquement des faits pour lesquels il a été condamné.
Accorder un entretien à l'Express c'est se et le positionner comme un leader d'opinion, aussi dérisoire fut-il.
Il ne viendrait pas à l'idée de Christophe Barbier de "chasser le scoop" - c'est son expression pour définir le métier de journaliste - en interviewant un anonyme qui adhère au parti d'Olivier Besancenot.
Médiatiser l'engagement de Jean-Marc Rouillan en faveur d'Olivier Besancenot par le biais d'un entretien, c'est explicitement lui reconnaître une légitimité politique ou d'opinion au seul motif de son passé terroriste et criminel.
""Dans Le Monde, Françoise Besse, la veuve de Georges Besse, a évoqué à votre propos un "honteux recrutement". Regrettez-vous les actes d'Action directe, notamment cet assassinat ?
Je n'ai pas le droit de m'exprimer là-dessus."
Voilà, à mon avis, la seule réponse qui était possible pour JMR à cette question.
Rédigé par : Véronique | 10 octobre 2008 à 13:42
@Muriel
"Il y a deux types d'individus : les personnes "équilibrées" et les personnes "déséquilibrées","
Quel manichéisme et quelle prétention à classifier les humains !
Qu'est-ce que la norme ? sinon une moyenne ! Laquelle n'est pas sans, qui plus est, intégrer des paramètres culturels.
Et qu'est-ce que l'équilibre sinon l'égalité de forces opposées et l'état émotionnel stable qui s'en suit mais qui peut se rompre et se retrouver sans nécessairement avoir eu de conséquences catastrophiques !
@Aïssa Lacheb-Boukachache
"Avec infiniment de brumes à venir
[...]
Avec un ciel si gris qu'un canal s'est pendu"
Il y a eu presque trois fois plus de suicidés en prison depuis le début de l'année que d'accidents canins mortels en 22ans, mais il est vrai qu'il y a moins de suicidés en prison que de femmes battues à mort par leur compagnon.
Et il y a aussi ceci : "Une chute, un arrêt respiratoire, une disparition puis des parents brisés par la douleur: un enfant meurt. Parfois, ces drames, qui se déroulent derrière des portes closes, sans témoin, dans le silence feutré de maisons où, croyait-on, des gens vivaient heureux, ont un nom qui blesse l'oreille et les cœurs: infanticide.
Au Québec, chaque année, une centaine de petites vies se terminent abruptement, dont un nombre indéterminé emportées dans la tourmente d'événements obscurs et violents qui échappent à la raison." - Voir au besoin : http://www.scom.ulaval.ca/Au.fil.des.evenements/1997/08.21/labbe.html
"En France, les experts évaluent le nombre d'infanticides entre 60 et 80, chaque année. Tous ne concernent pas des nouveau-nés. « Ce chiffre est constant depuis les années 1970 », observe le Dr Jacques Dayan, ancien expert près des tribunaux et responsable d'une unité de psychiatrie périnatale au CHU de Caen. Pour ce spécialiste, seules une dizaine d'affaires seraient portées en justice par an, moins encore à la connaissance des médias: « On cristallise sur une poignée d'affaires médiatiques mais la réalité de l'infanticide est bien plus dure », dit-il.
On considère généralement que les mères infanticides ont de graves problèmes psychiatriques. Or, dans la majorité des cas, elles ne souffrent d'aucune maladie de ce genre, assurent les psychiatres. « Seuls 10 à 20 % de ces crimes sont dus à une psychose puerpérale, juste après la naissance, précise Jacques Dayan. Dans 80 % des cas, les mères infanticides sont des femmes ordinaires. »
« Une chose, pas un être »
Si des profils sont ainsi difficiles à dresser, une caractéristique commune existerait pourtant. « En général, la conception de l'enfant s'est faite dans des circonstances très insécurisantes pour la mère: trop jeune, fruit d'un adultère, rapport compliqué avec la mère, père brutal... ». Une observation que partage le Dr Daniel Zagury, psychiatre à Bondy (Seine-Saint- Denis) : « Les mères infanticides peuvent avoir été d'excellentes mères et même le redevenir, dit-il. Leur acte a toujours quelque chose de très conjoncturel et situationnel. » Selon cet expert, « le fantasme collectif qui consiste à voir en ces mères des femmes monstrueuses, contrariant l'instinct maternel, est clairement faux »." Voir le contexte sur : http://www.lefigaro.fr/actualites/2007/10/22/01001-20071022ARTFIG90082-pour_les_psychiatres_les_meres_infanticides_ne_sont_pas_des_mons
tres.php
ça en fait des victimes innocentes!!
La présentation du dernier ouvrage de Daniel Zagury sur France2, ouvrage intitulé 'L'énigme des tueurs en série' et dont la tentative de résolution se fonde sur une étude de douze cas, a été suivie, en forme de clin d'œil à Outreau j'imagine, par la présentation de la profession de 'femme de ménage', avec notamment l'une de ces employées de maison qui s'est déclarée très satisfaite de son sort, ne désirant aucunement en changer, par ex.pour celle de pédopsychiatre de quat'sous j'imagine.
Toutefois, je crains qu'avec le conseil suivant de Muriel :
"je vous conseille : "Psychopathologie des agresseurs sexuels - Masson 2001 ou "Traitement des personnalités pathologiques" de Quentin Debré 2005 ) pour comprendre ce qui se passe dans ces êtres humains et ne plus les laisser sévir et exprimer leur haine et leur méchanceté.",
on ne voie (ré)apparaître, de façon nécessairement dommageable, des expertises peut-être pas de 'femmes de ménages', mais en quelque sorte de Deseperate housewife (M6) comme par ex. dans l'avant dernier épisode dans lequel on a vu Lynette Scavo, mère de famille débordée et femme d'affaires de choc, qui trouve néanmoins le temps et la motivation pour s'introduire chez son nouveau voisin à son insu, lequel vient pourtant de lui sauver la vie et voisin qui vit seul avec une sœur handicapée, visite la maison de fond en comble et déniche sur un mur du sous-sol les photos de l'équipe junior de canoë, il me semble, dont il s'occupe, photos qu'elle expertise comme révélant une personnalité déséquilibrée de pédophile.
Elle fait part des conclusions de son expertise à la police qui demeure stoïque, puis à une vieille voisine qui ameute tout le quartier, lequel vient ensuite manifester devant le domicile de l'entraîneur pour exiger qu'il déménage. Lynette qui se rend compte que les choses sont allées un peu loin essaie, mais en vain, de s'interposer.
L'aventure se termine par le décès de la personne handicapée et le déménagement du frère auquel notre mère de trois enfants débordée vient présenter ses excuses, mais qui lui déclare qu'au contraire c'est plutôt à lui de la remercier pour lui avoir permis de prendre conscience de sa véritable nature à laquelle il envisage désormais de donner libre cours, bien que...ailleurs!!
Personnellement je pense que l'acharnement à aller chasser le loup de l'autre côté du palier ou de la rue, peut être le signe de ce qu'on ne veut pas le voir dans son propre miroir! Mais bon, je ne suis ni femme de ménage, ni psychiatre, ni même deseperate, juste la citoyenne lambda qui souhaite que l'arbre ne cache pas continuellement la forêt et qu'on pose correctement les vrais problèmes de société et ça vaut aussi pour la question politique du terrorisme!
Rédigé par : Catherine JACOB | 10 octobre 2008 à 10:56
...eh bien, entre Muriel et CJ je pense que nous avons des provisions pour l'hiver...
Qui veut faire la préface de "Ethologie du commentateur de blog, essai sur la sublimation par le virtuel" ?
Rédigé par : sbriglia | 10 octobre 2008 à 09:17
"Avec des cathédrales pour uniques montagnes
Et de noirs clochers comme mâts de cocagne
Où des diables en pierre décrochent les nuages
Avec le fil des jours pour unique voyage
Et des chemins de pluie pour unique bonsoir..."
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 09 octobre 2008 à 23:30
Bonjour,
Bêtes ou méchants ?
Le proverbe est "bête ET méchant" ! L'un ne va pas sans l'autre.
Intelligents et méchants n'existe pas, et ce nulle part dans le monde.
La réponse est dans votre question : il s'agit de sadisme criminel déguisé en lutte politique.
Il y a deux types d'individus : les personnes "équilibrées" et les personnes "déséquilibrées", ce quels ques soient l'ethnie, les origines, le niveau social, le niveau socio-culturel et l'intelligence. Il y a les "pervers" et les "non pervers". L'expérience de ma vie me démontre que c'est 50% des uns et 50% des autres.
Les "pervers" affichent de nobles causes, en apparence, et cachent leur desseins de destruction derrière beaucoup de gentillesse (en apparence), des causes qui peuvent paraître nobles (en apparence) si on ne les étudie pas en détail : s'ils ne se cachaient pas, cela ne marcherait pas !
Les coupables sont aussi les "non pervers" qui les regardent parfois médusés, mais le plus souvent "admiratifs" et les badent en les croyant intelligents alors qu'ils ne sont que fondamentalement méchants et haineux, en faisant de grands sourires et se prétendant "gentils" et irréprochables.
Les "non pervers" les laissent donc faire sans mot dire parce qu'un "pervers" est toujours soutenu et défendu par un autre ou par deux autres "pervers" ! On s'insurge à peine. Qu'un SEUL "non pervers" ait le courage et la lucidité de les dénoncer et de les affronter : on le fait taire, on lui coupe la parole, on l'empêche de s'exprimer et tout le monde le conspue en prétendant que c'est lui le méchant et le tordu !
A qui le crime profite financièrement ? C'est par l'argent que l'on peut repérer "les pervers", et surtout par la manière dont ils l'obtiennent. Il y a toujours un décalage entre leur train de vie, leurs dépenses, ce qu'ils produisent eux seuls, leurs revenus réels et leur métier (quand ils en ont un vrai !!)
Que ce soit pour Rouillan ou Besancenot, imaginez ce que serait leur vie actuelle et leur audience s'ils n'avaient pas, l'un et l'autre, réussi à se faire passer pour ce qu'ils ne seront jamais !
A qui profite financièrement leurs "luttes politiques" tout aussi utopique qu'en dehors de la réalité : si on prend la distance pour analyser avec recul et à tête reposée leurs théories, on voit bien que ce sont des "délires paranoïaques" ou "schizophrènes" ! L'argent produit par "leur lutte" profite Uniquement à eux, n'est-ce pas !
Comment Besancenot, jeune facteur au smic, réussit-il à s'acheter un appartement à 250 000 euros ? Même sur 30 ans de crédit, les mensualités sont supérieures à son salaire et il n'a pas le droit de contracter des crédits au delà de 33% de son salaire : c'est la loi depuis plus de 30 ans en France ! 1/3 de 1200 euros, cela fait 400 euros et 1/3 de 2400 euros (avec le smic de son épouse) cela fait 600 euros - c'est insuffisant pour louer un simple studio à Paris ! Mais comment mange-t-il cet homme, même s'il ne se déplace qu'à vélo et en métro ?
Mais comment font-ils tous ces smicards politiques ? D'où vient leur argent et comment trouvent-ils l'argent de leur train de vie avec des salaires et des postes de smicards ?
LE PDG de Skyrock est passé en correctionnelle selon L'Express : l'article est édifiant ! Il a effectivement tout du pervers sexuel schizophrène, du même type que Raël : il suffit de taper "perversité" et "perversions sexuelles" (cours pour les infirmiers) sur google pour y lire 20 articles des meilleurs psys mondiaux, et pour se rendre compte que ce qui est décrit de ce procès de correctionnelle sont bien les actes de schizophrènes, pervers et destructeurs, sadiques, haineux de ce qui est pur et innocent, et qui n'aiment que salir ce qui est encore pur et faire le mal gratuitement !!! Un homme "non pervers" et psychiquement équilibré ne se comporte JAMAIS comme lui.
C'est pourtant le PDG de Skyrock : il gagne 400 000 euros et reçoit Rachida Dati !! Donc, il est prétendu être "loyal" et "normal" alors que de toute évidence, c'est un fou dangereux et très malfaisant !! Sa victime mineure est prétendu "coupable" autant que lui ! On prétendait il y a peu de temps qu'une femme violée l'avait toujours cherché et que c'était toujours de sa faute : ce sont des réactions féodales et indignes du 21ème siècle.
Si cela était votre fille de 17 ans qui lui était tombé dans "les pattes", trouveriez-vous juste que cet homme ne "prenne" que 8 mois de prison avec "sursis" ? Il faut se mettre à la place de cette jeune fille de 17 ans, de toute évidence pauvre et isolée, pour comprendre la pression psychologique qu'elle a subie. Sa vie de femme est sans doute brisée à jamais ! Et elle va probablement avoir des problèmes psys et relationnels avec tous les hommes. Est-ce normal selon vous ?
La méchanceté et la perversité, ainsi que la haine est dans la personne : elles se manifestent et sortent :
soit dans une sexualité perverse,
soit dans l'expression de causes politiques perverses,
soit dans le détournement d'argent
La seule différence est le "moyen" utilisé pour l'exprimer et la perpétuer : il s'agit bien de haine et de méchanceté.
Machiavel l'a écrit : relire Machiavel et Sade donne une parfaite illustration de ce que sont, et en conséquence de ce que font ce type d'individus.
Les forums internet sur les borderlines et les schizophrènes permettent de se rendre compte de leurs comportements et actes, même en famille, et qu'ils sont totalement conscients du mal qu'ils font, au moment où ils le font !
Ils aiment le MAL et faire MAL ! C'est bien du sadisme ! Il suffit de se balader sur les forums pour le lire et, en plus, de lire simplement 1 ou 2 livres de traitement de psychopathologies (plus facile à lire et à comprendre que les billets que PB, en vente libre pour moins de 35 euros - pour n'en citer que 2 , je vous conseille : "Psychopathologie des agresseurs sexuels - Masson 2001 ou "Traitement des personnalités pathologiques" de Quentin Debré 2005 ) pour comprendre ce qui se passe dans ces êtres humains et ne plus les laisser sévir et exprimer leur haine et leur méchanceté. Elles sont souvent incurable et se répètent : un pervers ne craint que la loi et seule la loi et la justice l'arrêtent !
C'est toujours "l'esprit" qui commande "la main", "l'acte" et "les mots " ! L'esprit c'est du domaine de la psychiatrie et de nul autre.
Pour les contrer :
- arrêter de "dénier" la réalité et en prendre conscience
- s'informer sur les manifestations des maladies mentales
- s'informer sur la perversité narcissique (facile avec internet. L'article wikipédia est très bien fait)
- s'arrêter pour les observer en se demandant si soi-même, on se comporterait comme eux le font.
C'est le seul moyen.
Rédigé par : Muriel | 09 octobre 2008 à 22:09
Bête ou méchant ? Peut-être les deux... en définitive, comme le revendiquait un fameux journal satirique.
Le XXe a été un siècle extraordinaire. Par opposition à celui des Lumières, on peut le qualifier de siècle des obscurités ou des ténèbres, pour paraphraser Burgess, tant il a inventé à tour de bras des abominations dans le domaine de la destruction massive, des terrorismes idéologiques, des totalitarismes. Les mauvaises langues disent que le diable était contenu dans la Révolution française, emblématique, n'est-ce-pas et dont on peut s'interroger comment encore aujourd'hui elle développe autant de chimères autour de la liberté?
Rouillan est le produit de la bêtise historique. Celle qui avait -une époque où Action Directe effrayait la France d'avant 81 et fascinait encore celle d'après 1981- pour lecture un journal satirique bête et méchant qui avait fait son heure de gloire avec je ne sais quel événement monstrueux survenu à Colombey-les-Deux-Eglises.
Une histoire de bal, me semble-t-il, qui avait fait rire une grande partie de notre pays et de sa jeunesse d'alors. Comme j'étais dépourvu de conscience politique, et que je n'avais que neuf ans, surtout, cet humour m'était comme étranger et je le regrettais. Môme on a envie de rire avec les ados plus grands que soi.
Alors Rouillan, c'est un fantôme du passé, presque désincarné. Il n'est rien par lui-même, sinon ce qu'on souhaite le voir incarner et la manière dont les uns et les autres l'instrumentaliseront, en premier lieu Olivier Besancenot, qui maintient un cordon ombilical avec "la lutte armée".
Il n'est pas un emblème, sauf à en faire un, à tout prix.
Par ailleurs, la décision du JLD à l'encontre de Rouillan, celui-ci ayant assumé une médiatisation considérable de ses états d'âmes, pouvait-elle être différente de ce qu'elle a été.
Je n'en suis pas sûr...car l'interview de l'Express donnée, il m'a semblé que l'ensemble de la presse était focalisé sur ces mots équivoques et d'une certaine manière "questionnait la justice au nom du peuple français", et, à partir de là, de là je veux dire de cette aberration tout de même, il peut sembler difficile de ne pas en prendre la mesure puisqu'elle est imposée médiatiquement.
Au-delà de ces considérations, cette décision est avant tout celle d'un magistrat. Elle est légitime. Combien de décisions de ce type, à l'encontre de bénéficiaires de semi-libertés ou de contrôle judiciaire, sont prononcées chaque semaine?
Celle-ci, pas davantage que les autres, n'engage pas la démocratie française comme semblent vouloir le faire croire un certain nombre de bonnes consciences, je sais en général on dit de gauche, alors disons de gauche.
C'est vrai que chaque fois que l'on se retrouve devant de tels cas, comme ceux des relaps des années de plomb italiennes venus se réfugier en France, on se retrouve devant un immense, colossal, problème de conscience. Et, je dois dire, qu'on aime cela en France, les problèmes de conscience, les grèves de la faim, ces drames de la conviction ultime.
La démocratie ne se trahit-elle pas si elle dénie la libre expression à un des siens parce que justement il la menace? C'est un vrai sujet de baccalauréat. Pour disserter à l'infini.
Le débat sur le démocratie et sa défense vis-à-vis de ses ennemis, n'est-il pas toujours le même. En Espagne, quand le PS de Felipe Gonzalès envoyait ses sbires liquider des ettarras de ce côté-ci de la frontière; à Guantanamo; en Algérie, avec les confidences à scandale du général Aussaresses qui a libéré sa conscience et fait un pied de nez à la bonne conscience générale. C'est vrai que de son temps, on ne connaissait pas encore l'hollistique. Ou on ne la mélangeait pas à toutes les sauces, y compris celle du terrorisme. Mais c'est vrai, ça fait drôlement intelligent dès qu'on met hollistique.
Ha oui, Rouillan, un fantôme oui, mais qui aimerait se réincarner.
Ce n'est pas lui qui décide, ce sont les époques. Non, ce ne sont même pas les époques. Ce sont les contemporains, c'est-à-dire ceux qui habitent les époques et qui, épris d'ironies diverses, de nihilismes déguisés, les laisseront devenir bête et méchantes.
C'est tellement facile en ces temps de "crise du capitalisme financier", de fin du monde qui permet aux prédicateurs de provoquer Wall Street, temple du satanisme. J'ai l'impression que notre gauche a retrouvé ses couleurs, comme si ces krachs avaient été inventés pour elle, pour qu'elle puisse redire à quel point la prédation était à ce point l'ordre naturel du capitalisme, de "l'ultra-libéralisme", qu'il arrivait à se dévorer lui-même.
Rouillan, n'avait peut-être pas tort en définitive. Sur le fond. Sur la forme.
Est-ce qu'il rendait aux pauvres ce qu'il volait aux riches?
Vous ne sentez pas la bêtise revenir au galop, vous? Un peu partout.
Moi oui.
L'inverse d'une époque bête et méchante, c'est quoi?
Peut-être un âge d'or.
Et pourquoi en a-t-on une nostalgie plutôt qu'un espoir?
Parce qu'on est un peu dérisoire, et qu'on a les seules figures de révolution qu'on mérite. Les fausses.
Rédigé par : daniel ciccia | 09 octobre 2008 à 20:36
Il faut bien du talent pour avoir la prétention de répondre à une telle démonstration. Vous éclairez le terrorisme d'une lumière qui ne l'épargne pas. Merci.
Rédigé par : Damien | 09 octobre 2008 à 17:26
Face à cette affaire, je reste partagé. En premier lieu, le discours de JMR frappe d'épouvante par la froideur des mots, l'inhumanité de l'expression, le regard désincarné d'un clinicien qui analyse rétrospectivement les faits du passé comme s'ils étaient détachables de toute matière humaine (évoquer son "expérience", parler d'un "regard critique", de bilan...). La profonde ignominie de l'entreprise criminelle d'AD s'établit clairement, lorsqu'on oppose à ces paroles monomaniaques la douleur nue des victimes.
Néanmoins, à vrai dire je partage l'esprit du texte de M. Bilger, et c'est conférer trop d'importance à l'homme que de lui assigner le rang d'ennemi du genre humain. Le discours de JMR secrète lui-même ses propres anticorps, et la justification laborieuse de la nécessité de la lutte armée paraîtra toujours caduque, et ce d'autant plus que des gens comme Besancenot voire Bové (un peu au marge de la loi dans son cas, c'est vrai, mais guère plus que d'autres corporations) démontrent la possibilité d'agir sur le débat public suivant les normes civiques ordinaires d'un Etat de droit.
Son impénitence reste la plus terrible circonstance aggravante, puisqu'il n'est même plus capable de concéder que le mouvement d'AD a débouché sur une impasse avérée, avec deux meurtres gratuits pour seul prix de l'hybris idéologique.
A l'enfermement du corps, JMR a visiblement choisi l'emmurement dans des représentations stéréotypées, convenues, un peu éloquentes mais toujours périmées et erronées. Il est à lui-même sa propre nemesis.
D'une certaine façon, la demande du parquet de levée du régime de semi-liberté de JMR, quoique prévisible, ne contribuera qu'à renforcer un faux statut de victime admirable, en parant son obstination de l'honneur du sacrifice à un idéal (comme si la violence était honorable). Et d'ailleurs, quelques tribunes parues dans la presse démontrent bien la persistance de cette ambiguïté.
La meilleure peine applicable resterait plus sûrement la condamnation à l'oubli. Passées quelques années, notre indifférence recouvrera le souvenir des forfaits de ces terroristes, en leur assignant la place et l'épaisseur d'une note de bas de page dans un livre d'histoire consacré à une période marquée par de nombreuses confusions idéologiques.
Après tout, à son âge, vraisemblablement marqué par la sévérité de ses conditions d'incarcération, qui ont poussé dans la folie l'un de ses complices, JMR ne représente probablement plus de danger pour quiconque. Ce qui justifiait en premier chef sa relégation en prison ne représente plus un véritable argument aujourd'hui. Les jeunes gauchistes d'aujourd'hui préféreront certainement la dimension festive et amicale des raouts de la nouvelle mouvance anticapitaliste ; à l'occasion, ils pourront saccager la propriété d'autrui derrière José Bové, mais je ne les vois pas manier la kalach pour faire des cartons sur des personnes, coupables du seul fait d'être des pédégés. Partageons l'affliction des familles des victimes d'AD, sachons honorer la mémoire de Monsieur Besse, un patron qui avait l'estime des syndicats en son temps, et laissons choir M. Rouillan dans le tombeau de son entêtement, même en lui accordant le privilège de la liberté : incarcéré, JMR risque de devenir une idole trouble, un faux persécuté, un homme d'honneur car fidèle à ses croyances.
Enfin, a-t-on jamais vu un terroriste renier son passé ? Attendre que des années de prison conduisent JMR à l'expiation était déjà quelque chose d'irréaliste, avec des hommes de son genre les passions l'emporteront toujours sur le devoir de lucidité, à tel point que je m'étonne presque que cette fameuse interview suscite tant d'indignations. Il y avait une sorte de naïveté dans le fait de conditionner la liberté de M. Rouillan à la démonstration de sa contrition ; l'intéressé, habile dans la dispute idéologique, aura beau jeu de dénoncer un chantage au reniement. L'affaire était d'une certaine façon biaisée dès le départ. Il faut poser la seule question valable, reste-t-il ou non un danger qui justifie l'emprisonnement et comme cela la baudruche se dégonflera, à la figure du militant se substituera celle plus avérée de l'assassin et du criminel.
Rédigé par : olivier | 09 octobre 2008 à 15:54
Je rectifie: c'est 4 suicides dont celui d'un mineur à Metz-Queuleu ces cinq derniers mois et trois tentatives de suicide par pendaison de 3 mineurs ces dix derniers jours, heureusement décrochés à temps par les surveillants. Voilà. Que faire?
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 09 octobre 2008 à 14:30
Le Clézio Nobel littérature, je l'apprends à l'instant! Mérité!
NB/ J'ajoute à mon commentaire précédent que s'il n'y a plus d'éditeurs ou à peine, les rédac'chefs et directeurs de publication demeurent encore ... La presse reste à la hauteur malgré ses pertes ... Ca console un peu.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 09 octobre 2008 à 14:05
Je change de disque ... Toute façon, Jean-Marc Rouillan devrait bientôt recouvrer la semi-liberté ou la conditionnelle, il a pas le choix le tribunal, c'est ça ou en faire un martyr de la démocratie bourgeoise chantre de la liberté d'expression. Il n'en sera que populaire et la justice, encore une fois, aura eu tout faux: croyant réprimer, elle aura mythifié.
C'est surprenant et sidérant que de voir se réveiller, sur Internet et même dans la rue, avec une virulence et une haine inouïes, ces antiennes thèses du complot (juif, forcément, et franc-maçon et autres Bohémians club), au fur et à mesure que la crise financière et économique actuelle prend de l'ampleur. O tempora O mores! c'est pas vrai en l'espèce.
Rachida Dati est ennuyée en ce moment. "Sa" prison modèle, Metz-Queuleu, en est à son quatrième suicide de mineur en cinq mois ... Que faire?
J.M.G. le Clézio sera peut-être (je l'espère infiniment) Nobel littérature aujourd'hui. Ce matin, sur Inter, il songeait, suite à une question, qu'il consacrerait bien, dans ce cas, son discours à la difficulté pour les auteurs d'être édité. Il posait cette interrogation: "Pourquoi ce mur? Pourquoi c'est si dur?". J'y réponds: Parce qu'il n'y a plus d'éditeurs, sont morts, disparus; ne reste que ces merdes sorties de je ne sais quelle HEC foireuses, qui ont investi les lieux. Faites comme feu Jean-Hedern Hallier, envoyez sous un nom d'emprunt, recopié mot à mot manuscrit, "Les travailleurs de la mer" ou, comme il le fit, "Les Illuminations", à tout ce ramassis germanopratin riche à milliard du tapin "littéraire" de ces innombrables qu'ils recrutent jusque comme avant ces maquereaux à la descente des trains les jeunes filles qui débarquaient aux gares parisiennes pleines d'ambition et d'espérance, vous serez édifié des réponses et leurs motifs ineptes et débiles de refus! On dit que ce sont souvent des agrégés de Lettres, ces lecteurs d'édition. Ne cherchez pas davantage, cher le Clézio, on comprend tous pourquoi nos enfants même nos étudiants ne savent plus ni lire ni écrire correctement. La nouvelle médiathèque de Strasbourg s'est vu ornée sur ces murs de mille et une inscriptions courtes d'auteurs d'hier ou contemporains. Une phrase anodine de Céline où le mot "messieurs" apparaissait fut choisie en place de l'accès aux toilettes hommes. Le responsable à la culture de cette ville a exigé qu'elle en soit retiré immédiatement -point de Céline à la médiathèque! jamais! au ban!-. Il est vrai que ce petit politique municipal est aussi agrégé de Lettres ...
Bonjour.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 09 octobre 2008 à 13:33
"Dans Le Monde, Françoise Besse, la veuve de Georges Besse, a évoqué à votre propos un "honteux recrutement". Regrettez-vous les actes d'Action directe, notamment cet assassinat?
Je n'ai pas le droit de m'exprimer là-dessus... Mais le fait que je ne m'exprime pas est une réponse. Car il est évident que si je crachais sur tout ce qu'on avait fait, je pourrais m'exprimer. Mais par cette obligation de silence, on empêche aussi notre expérience de tirer son vrai bilan critique." (interview de Jean-Marc Rouillan dans l’Express)
Eh bien non.
Quand bien même Jean-Marc Rouillan exprimerait du regret pour ses assassinats - je rejoins un tout petit peu Aïssa et sbriglia sur ce point, à savoir que nul ne peut exiger la contrition d’un auteur d’actes meurtriers -, je ne pense pas une seconde que l'interdiction qui lui a été faite par la justice de parler publiquement (médiatiquement) de ses actes criminels soit une pression pour l’obliger à consentir au regret.
Dans sa décision de semi-liberté, la justice a contractualisé avec JMR des obligations qu'il s'est engagé à respecter.
Pour le moment la justice ne dit pas qu'il a transgressé l'obligation de ne pas évoquer les faits pour lesquels il a été condamné. La justice se réserve le droit d'examiner si les termes d'un contrat ont été respectés.
"Etes-vous prêt encore à jouer votre liberté personnelle pour vos idées?
Mais je la joue actuellement. Avec cette interview... Je sais que je ne suis qu'en "semi-liberté". Et s'il y a une amélioration, ce sera une liberté sous condition. C'est-à-dire que je ne serai jamais plus un homme libre. On me l'a marqué sur un papier." (interview de l’Express)
Le verbe "jouer" est, à mon sens, le mot important, digne d'intérêt et de questionnement de l'interview de l'Express.
JMR joue avec habileté avec les mots, le jusqu'au bout il peut aller trop loin. Comme le dit très justement Jean-Dominique, il lui faut préserver une marge de plaidable. Avec l'espérance folle et le désir fiévreux que le désordre provoqué par sa phrase constituera une sorte de point de ralliement pour la liberté d'expression.
C'est infiniment désolant que les Christophe Barbier, les Olivier Besancenot, les Daniel Schneidermann et les professeurs de philosophie s'imaginent être, par le biais de leurs différentes interventions au sujet de la publication de l'interview, dans une problématique de liberté d’expression.
A les lire, j'ai le sentiment qu'il s'agit avant tout pour eux d’être à la pointe d’une liberté navrante au regard des libertés qui ont un prix, la liberté de JOUER.
Rédigé par : Véronique | 09 octobre 2008 à 07:21
Après en avoir parlé avec Pierre Tombal je peux dire que je suis pour la liberté d'expression et la mise en conditionnelle de monsieur Besse.
Rédigé par : Surcouf | 08 octobre 2008 à 19:37
@ElDesdichado
Vous me lisez mal. Je sais ce qu'est une mesure judiciaire de semi-liberté et que Jean-Marc Rouillan en bénéficiait. Mais cela n'a aucun rapport. Semi-liberté ou liberté conditionnelle ou libération "sèche", c'est une insulte à la liberté que de l'avoir re-incarcéré pour cette raison.
@Nicolas
Jean-Marc Rouillan s'est toujours, durant sa longue détention, exprimé publiquement, soit par des livres, soit via internet, soit par des entretiens téléphoniques données à des journalistes. C'était de notoriété publique qu'il ne se taisait pas et qu'il ne se tairait pas. On l'a semi-libéré en sachant tout cela. Et aujourd'hui, on le re-incarcère pour moins que cela. C'est de la débilité judiciaire franche.
Quoi qu'il en soit, après 20 années de réclusion, il est temps de libérer définitivement les membres d'Action Directe dont Jean-Marc Rouillan. Quoi qu'il en soit, ils n'ont jamais -ni ne seront- pires que les Papon et autres Bousquet qui se sont vus toujours davantage récompensés par l'Etat que condamnés par quelque justice que ce soit. Les 20 ans de Jean-Marc Rouillan pour ses crimes valent bien les 3 ans pour l'un et zéro jour de prison quant à l'autre pour les leurs qui furent autrement plus vastes. Il faut savoir ce que l'on veut et dire et affronter en face les choses puisqu'on se targue de justice et de démocratie. Il n'y a pas des criminels d'un côté et des serviteurs de l'Etat de l'autre. En ce temps, les Résistants, les vrais, auraient à peine condamné Rouillan et pendu mille fois les Papon et Bousquet s'ils avaient su, s'ils avaient pu ... Dehors Jean-Marc Rouillan, dehors et libre! Et qu'il dise ce qu'il veut à qui il veut! Personne n'est obligé de l'écouter et/ou de le suivre. D'autres ont fait pire et dit pire qui furent honorés par les institutions et singulièrement bien traités par la justice ...
Il y a quelque chose de désolant dégoûtant dans ce pas de deux et de travers judiciaire, en ce moment.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 08 octobre 2008 à 17:50
Je viens de lire les deux articles du Monde que vous commentez, celui paru dans la rubrique 'point de vue' sous la plume de Françoise Rudetzki et intitulé : "Au nom des victimes du terrorisme" - LE MONDE | 07.10.08 - ainsi que celui qui dans la même rubrique sonne comme une réponse sous la plume de Aline Louangvannasy et intitulé : "Qui a peur de Jean-Marc Rouillan"? - LE MONDE | 07.10.08 -
Ils sont tous deux consultables au besoin pour le premier à cette adresse : http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/10/07/au-nom-des-victimes-du-terrorisme-par-francoise-rudetzki_1104030_3232.html
et pour le second à celle-ci : http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/10/07/qui-a-peur-de-jean-marc-rouillan-par-aline-louangvannasy_1104029_3232.html
Oserais-je me permettre d'avancer que toutes deux ont tort ?
La première parce que la question du terrorisme n'est pas en premier lieu la question de ses victimes et de leur famille, question au travers de laquelle la menace terroriste prend une société entière en otage en tant qu'invitée à s'identifier aux victimes en tant que future victime potentielle elle-même, et par voix de conséquence à participer, à négocier ou à pactiser avec la violence en exerçant diverses formes de pression.
La deuxième parce que elle se situe dans la même logique victimaire mais inversée, en faisant de JMR le bouc émissaire des échecs de la démocratie ou du moins d'une situation critique donnée pour telle, ce qui me paraît en effet très irresponsable.
J'ai entendu Olivier Besancenot prôner sur les médias la réinsertion des anciens détenus. Mais là aussi, il me semble que le problème de la réinsertion d'un détenu pour lequel un statut politique a été revendiqué ne peut pas se résoudre par son intégration dans un appareil politique quelconque avec des responsabilités sinon sur le modèle du perceur de coffre-fort engagé ultérieurement comme agent de sécurité dans un organisme bancaire, au lieu d'être plutôt engagé comme 'expert' par une société de fabrication de coffres désireuse de tester la fiabilité de son matériel.
Pourquoi vouloir absolument tenter le diable?
La question du terrorisme est celle du recours à la violence comme action politique contre un Etat qui se veut non totalitaire, c'est-à-dire un régime à partis multiples qui exclut de gouverner lui-même par la violence et la torture, autrement dit encore une démocratie qui n'est pas dans un contexte de guerre civile, mais dans laquelle existent bien d'autres possibilités d'expression et/ou de revendication que de faire couler le sang.
Ceci étant, sa peine purgée JMR recouvre la pleine jouissance de ses droits et peut adhérer au parti politique légal de son choix. Il est également concerné par la liberté d'expression pour autant qu'il n'y ait pas de confusion entre liberté d'expression et incitation à la violence.
Mais Christophe Barbier souligne bien que son journal, l'Express, "n'en condamne pas moins les crimes terroristes commis hier par Action directe, ainsi que tout ce qui pourrait ressembler à une apologie de la lutte armée en France."
Vous êtes toutefois d'un avis différent de celui qui a conduit cet hebdomadaire à décider de reproduire les propos de JMR, quand vous écrivez :"Il est clair que JMR, aussi tortueuse qu'ait été sa réponse, n'a pas voulu céder d'un pouce devant l'horreur criminelle d'hier et le regret espéré aujourd'hui. Il aurait été infiniment simple de rejeter, sans se renier - à supposer qu'il faille rester fidèle à des aberrations - les entreprises délirantes et sauvages qui ont causé la mort de Georges Besse et du général Audran."
C'est compliqué. Je ne voudrais pas être à la place du JAP de Paris qui va devoir apprécier la situation et statuer de telle sorte que sa décision apparaisse évidente à tous. Quel sens donner notamment à ceci :"Pour le moment, le NPA n'est qu'une saine pagaille... Mais j'y vois un formidable élan."
Autrement dit qu'est-ce que mettre de l'ordre dans la 'saine pagaille' du facteur et comment est-il envisagé de l'aider à classer son courrier sans l'égarer?
Rédigé par : Catherine JACOB | 08 octobre 2008 à 17:24
"Il y a dans cette adhésion maintenue à l'absurde, dans cette complaisance à peine étouffée à l'égard de ce que le sentiment public a justement abhorré, la manifestation d'un tempérament, d'une singularité, d'un désordre qui devraient faire réfléchir sur l'être qui les porte."
Mais, cher PB, c'est bien pourquoi votre fille est muette !
Vous pensiez que durant son incarcération la hyène allait se changer en mouton ?
Rouillan est un assassin sans envergure (pléonasme ?), à la pensée médiocre, auquel Camus aurait fait un sort, en deux phrases, dans "L'homme révolté" : "souvent l'assassin n'est pas à la hauteur de son acte, il le diminue ou le calomnie" (de mémoire).
Sans aller à écrire, comme l'a fait assez ignominieusement Schneidermann, qu'il est digne d'estime pour ne s'être pas renié, je partage l'analyse lucide, courageuse,sans concession au "politiquement correct" d'Aïssa : cessons l'hypocrisie et n'exigeons pas des criminels une contrition publique après qu'ils aient purgé leur peine (oui, je sais, il ne l'a pas purgée, il doit la fermer quand il est dehors, en conditionnelle) ! Comme personne n'écoute par ailleurs ses délires, qu'il n'y a pas eu, dans l'article évoqué, d'apologie de crime, qu'il n'effraie plus le bourgeois, il est inutile de permettre à quelques vieux croûtons nostagiques d'AD (voir les commentaires - hallucinants - de certains d'entre eux sur le site de NPA) de hurler à l'oppression... Il suffit de n'y accorder aucune oreille...
J'attends sur ce point avec intérêt le commentaire de J-D Reffait...
Rédigé par : sbriglia | 08 octobre 2008 à 16:49
Aïssa, votre conclusion me laisse pantois.
JM Rouillan n'avait pas le droit de s'exprimer sur les crimes qu'il a commis.
Quand le journaliste lui pose une question à ce sujet, il commence par répondre (à peu de choses près) : "je n'ai pas le droit de m'exprimer à ce sujet".
S'il s'en était tenu là, il serait toujours dehors. Notez que s'il avait même pu s'en tenir à ça, tout en continuant de ne rien regretter.
Mais il n'a pu s'empêcher d'ajouter (de tête) : "le fait que je n'ai pas le droit de m'exprimer est en soi une réponse. Si je crachais sur ce que j'avais fait, je pourrais m'exprimer".
Ce n'est ni une insinuation, ni une métaphore, c'est affirmation fort simple : "je ne regrette pas, et c'est pour ça que je n'ai pas le droit de m'exprimer à ce sujet" ; affirmation par ailleurs fausse : s'il n'a pas le droit de s'exprimer dessus, c'est pour éviter que la presse fasse choux gras avec des confessions d'assassins (repentis ou non), et pour préserver la famille de la victime.
JM Rouillan est fort heureusement libre de regretter ou pas ses actions passées (et d'une manière plus générale de penser ce qu'il veut), mais en revanche il lui est interdit de s'exprimer à ce sujet.
Dès lors c'est très simple : interdiction non respectée= sanction. C'est factuel.
Sur un plan plus "philosophique", j'ajouterai que je ne vois là nulle trace de liberté d'expression amputée. Lorsque l'on commet un crime (ou un délit), on perd pour un temps sa liberté, y compris d'expression. C'est parfaitement normal et démocratique. JMR après une lourde peine de prison (20 ans, c'est terrible !) était toujours privé d'un pan infime de sa liberté d'expression. Alors qu'il était libre de s'exprimer sur tous les autres sujets possibles au monde (c'est vaste quand même !), il a choisi précisément le seul qui lui était interdit, ou plutôt, il a choisi de ne pas l'éviter.
C'est pourquoi à la question : "JMR est-il bête ou méchant?" je réponds bête.
Pas stupide, pas idiot ou débile. Au contraire, l'homme est cultivé, capable de présenter des raisonnements argumentés et construits. Mais beaucoup trop embrigadé, voire conditionné. Cela conduit parfois à l'aveuglement.
Rédigé par : nicolas | 08 octobre 2008 à 14:20
J'avais tenté de dire à peu près la même chose que vous sur le site de Rue89, mais avec moins de talent, de brio et d'intelligence.
Mon intervention reçut une volée de bois vert !!
Je vais me permettre de mettre un lien avec votre article.
Rédigé par : Philippe | 08 octobre 2008 à 14:06
Bête, méchant et assassin.
Mais il n'est apparemment pas le seul pour ce qui est de la bêtise.
S'il n'est pas de mauvaise foi, d'autres le sont.
Rédigé par : mike | 08 octobre 2008 à 14:02
Rouillan est une bête immonde et Schneidermann dit souvent des sottises...
Rédigé par : bruno | 08 octobre 2008 à 12:44
Bonjour,
Vous indiquez : "A-t-on d'ailleurs le droit de présenter la violence presque comme une opportunité désirable, un moyen de faire de la politique autrement que par la voie républicaine et son système représentatif ?"
Il me semble malheureusement que notre système démocratique "cède" régulièrement devant des comportements violents que ce soit des agriculteurs qui brûlent des pneus devant une préfecture, des "faucheurs" qui détruisent des plans d'OGM, des "jeunes" qui brûlent des voitures etc.
La violence, dans les faits plus que dans les mots, semble prouver à "l'Etat" la détermination d'un groupe et l'Etat envisage alors de négocier, d'accorder des "subventions" ou des "aides" (dénommées dans certains cas "plan banlieue").
Il faut malheureusement constater au cours de l'histoire (et même l'histoire récente) que le rapport de force débouche souvent sur une issue violente et que la violence aura finalement permis de "débloquer" des situations.
Je ne peux que le regretter, je ne l'approuve pas... mais je le constate.
Alors à votre question je répondrais : non nous n'avons pas le droit de présenter la violence comme un "moyen désirable..." car ce serait nier notre système démocratique mais force est de constater que la violence permet à certains groupes de défendre leurs positions et d'obtenir des solutions en leur faveur.
m'enfin,
@+
Rédigé par : nap | 08 octobre 2008 à 12:23
@Aïssa,
Le plaidoyer est intéressant, mais JMR n'était pas "en liberté", mais en "semi-liberté", qui est un régime particulier.
En vous lisant, je me dis que vous pensez qu'il n'aurait tout simplement pas fallu offrir ce régime, certes contraignant, à JMR.
Humainement, je pense qu'il fallait le faire, même si cette chance supposait quelques contraintes. Qu'il n'ait pas daigné bon d'y porter attention, c'est de sa responsabilité.
Rédigé par : ElDesdichado | 08 octobre 2008 à 12:08
"Ce qui a également représenté un aiguillon, c'est dans le Monde une tribune de Françoise Rudetzki se plaignant du silence des intellectuels, des magistrats et des avocats sur les victimes du terrorisme. Il ne m'a pas semblé illégitime, devant cette respectable injonction, de modestement la contredire."
"'il a décidé de ne pas offrir cette contrition ou au moins cette pudeur médiatiques, c'est que demeure en lui la passion du sadisme criminel colorié en lutte politique,"
Personnellement j'aimerais bien voir évoquer tous les terrorismes, autrement dit non pas seulement ceux qui se traduisent par des meurtres sanglants, à savoir des actions d'éclat, mais également tous ceux qui, à tous les niveaux de la société et sous tous les prétextes, idéologiques et non idéologiques (terrorisme intellectuel), principe de précaution et simple paranoïa (terrorisme de la bêtise) etc. etc. faisant de l'exception la règle recourent systématiquement au
- meurtre psychique (pratiques diverses visant à la destruction non pas des idées mais de la personnalité de l'adversaire - ex. l'exécution en règle de Michel Colucci perpétrée par des professionnels du domaine considéré à l'occasion de l'émission de Michel Polac au cours de laquelle j'ai, d'une certaine manière, perdu ma naïveté télévisuelle - ), au
- meurtre social (diffamations, calomnies et autres interventions et immixtions intempestives et infondées) ainsi qu'à toutes mesures visant, comme dans le cas d'une organisation politique qui cherche à créer et maintenir dans un but politique un climat d'insécurité dans la population en général, à susciter une crainte totalement infondée eu égard au risque réellement présenté de divers points de vue, par un individu ou un groupe d'individus donné eu égard à une communauté particulière d'intérêts, de façon à pouvoir ensuite occuper soi-même ou ses amis, le terrain!
Autrement dit, j'aimerais bien voir évoquer le terrorisme comme méthode ou encore régime de fonctionnement social usant du détournement et du dévoiement des libertés et des pouvoirs ordinaires (médiatique etc.)
"Un tel texte jette, de manière irresponsable, de l'huile sur le feu et pour émaner d'un professeur de philosophie, il n'en est pas moins d'une inquiétante actualité avec les tentations anti-démocratiques qu'il prétend théoriser."
Tous les professeurs de philosophie ne sont pas des anges de vertu intellectuelle et tout comme il existe un dévoiement des libertés et des pouvoirs ordinaires ainsi que je l'évoquais ci-dessus, ou encore tout comme il existe un dévoiement des techniques de combat, il existe un dévoiement des techniques du discours, la sophistique...
"J'ai évoqué "la bêtise". En effet, je m'interroge sur la manière contemporaine de désavouer la violence et de refuser le terrorisme."
Van Gogh a écrit : "j’ai tenté d’exprimer les terribles passions humaines par le rouge et le vert".
Pour ma part, j'avoue avoir été, par un moment, tentée par une thèse de doctorat qui aurait porté sur le terrorisme (pour ce qui est des couleurs, le rouge: autrement dit "en héraldique = 'de gueules', une dénomination qui a détrôné le 'sinople' et s'y rapporte d’abord à la férocité ; d'une façon plus générale, le rouge est la couleur de la magie ou encore du démoniaque").
Mais, vu que "comme de longs échos qui de loin se confondent,
En une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent" (Baudelaire), j'ai finalement opté pour l'étude du phénomène humain par le biais d'un langage symbolique différent, celui de la coupe de jade de la philosophie du thé (pour ce qui est des couleurs, le vert : "en héraldique =sinople ; une dénomination qui a curieusement d'abord désigné la couleur rouge." - d'autre part, "dans le cycle arthurien, le Graal est un vase d’émeraude ou de cristal vert le plus pur. Enfin, le vert était également la couleur du chapeau des apothicaires... - ), ce dans cette idée que, si chaque couleur a ses vices et ses vertus qui ne sont pas sans faire apparaître quelques divergences culturelles, de même encore qu' "en alchimie, le rouge et le vert ont parfois la même symbolique - l'alchimie ayant beaucoup blasonné", peut-être y avait-t-il un lien avec la pierre philosophale et donc l'art des mutations, la première des philosophies... -, il y avait sans doute donc, une possibilité d'atteindre (par la pensée, rassurez vous) et de comprendre les mécanismes de l'un en pratiquant l'autre. Ça paraît idiot, mais ça ne l'est pas tant que cela.
Vous qui avez commencé à opérer une mutation du rouge primitif de 'Justice au singulier', saviez-vous que l'on dit que cette couleur "rose qui résulte du mélange du rouge (sagesse divine) et du blanc (amour divin) devient, associée à Vénus, le symbole de la tendresse, de la jeunesse et de ce bonheur que veulent traduire les nœuds roses des petites filles... et qui par le biais des dessous rosés des dames "place leur union sous les meilleurs auspices..."?
Vous auriez choisi là la couleur porte bonheur par excellence à une Justice féconde... en décisions justes!!
Rédigé par : Catherine JACOB | 08 octobre 2008 à 11:59
Je souscris à la dernière phrase d'Aïssa à savoir qu'il faut remettre Rouillan en liberté ou alors c'est lui qui a raison.
En vérité, je pense que la suspension de sa semi-liberté à titre conservatoire est une erreur. Il aurait fallu signifier que ses propos allait être examinés par la juridiction compétente pour statuer sur sa semi-liberté à qui il revient de remettre en cause la semi-liberté, dans le cadre d'un débat contradictoire. Cela aurait été plus intelligent.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 08 octobre 2008 à 11:33
Je vous comprends mais j'ai de gros points de désaccord.
Rouillan bête ? Ma réaction en lisant ses propos a bien été de m'émerveiller devant tant de bêtise, parce que quitte à revenir en taule, autant le faire avec éclat, ce qui n'a pas été le ton de son propos. Il a essayé de louvoyer dans sa réponse, pour se garder une porte de sortie juridique. Le fait est qu'il n'a pas évoqué les faits qui l'ont conduit en prison - et c'est ce qui lui était expressément interdit - mais uniquement le contexte de la réponse qu'il pourrait faire s'il avait la possibilité d'évoquer les faits. Ca se plaide. Bête donc, mais malin quand même.
Surtout pas courageux. Je ne suis pas comme vous : je crois que certains peuvent se laisser abuser par une idéologie, par leur compréhension des misères du monde au point de passer à la lutte armée dans un pays démocratique. Ce n'est pas nécessairement du sadisme criminel et il faut, là-dessus, lire et relire beaucoup d'ouvrages sur ces sujets. J'ai en tête "Les Justes" de Camus.
Mais JMR a joué au plus fin dans une société dont il combat les ressorts institutionnels et ça c'est pas courageux. Il pouvait très bien dire : "notre cause était juste, l'assassinat était ce que nous croyions juste, aujourd'hui je regrette la mort inutile de ces hommes car notre cause n'y a rien gagné". Cela aurait été la vérité et aurait permis de séparer le contexte de l'acte criminel de l'idéologie qui le sous-tendait. Mais il a préféré rester dans le plaidable. C'est donc un has been de la cause révolutionnaire.
Toutefois, nous ne devons pas nous aveugler devant le mot de démocratie, notamment en ces temps de crise financière majeure où nous constatons bien que le véritable pouvoir, y compris sur des Etats démocratiques puissants, se situe dans des institutions qui n'ont rien de démocratique. Il existe des blocages, des barrages de tous ordres à la démocratie réelle. Et nous en subissons aujourd'hui les conséquences directes. On a pris la Bastille pour moins de 700 milliards de dollars. La démocratie n'est pas forcément imparfaite du fait d'elle-même, comme vous le suggérez ; elle est aussi étranglée par des pouvoirs qui la contraignent et qui ne sont pas démocratiques. C'est là où, je crois, votre philosophe et vous-même, quoiqu'exprimant des points de vue opposés, faites erreur car vous renvoyez tous deux les faiblesses de la démocratie à elle-même, elle en justifiant la violence endogène à la démocratie, vous en exaltant les vertus du débat démocratique pour améliorer le système.
Si la guerre est la poursuite de la diplomatie par d'autres moyens, la révolution (avec son cortège d'inévitables violences) peut être considérée comme la poursuite de la démocratie par d'autres moyens. Je ne développe pas, alors que cela le justifierait, pardonnez-moi donc ce raccourci sans nuance. Devant un mur, soit on recule et on cherche un autre passage, sans être certain de le trouver, soit on abat le mur.
Lorsqu'Olivier Besancenot - certainement l'un des esprits politiques les plus brillants d'aujourd'hui, sans que j'adhère à une once de son projet - n'exclut pas que la violence ou le désordre puisse être des recours y compris dans une société démocratique qui se trouve bloquée en totalité ou partiellement, il exprime une réalité politique qui se trouve confirmée dans l'histoire. Il existe des situations où le vote n'est pas suffisant pour bousculer les blocages. Et bien évidemment, la prise en compte de cette réalité suppose une intelligence politique que n'a pas JMR car une révolution doit être évaluée par ses thuriféraires comme un ensemble d'impacts sur toutes les couches de la société, et pas seulement sur les nantis. Ainsi une révolution en pays démocratique ne peut concerner que les sphères non encore démocratisées de la société et pas la société politique qui, pour imparfaite qu'elle soit, laisse la place au citoyen d'exprimer et de choisir.
J'adhère complètement à votre dernier paragraphe.
Je précise que mon grand-père avait été l'un des prédécesseurs du général Audran dans sa dernière fonction et qu'il aurait pu être la victime d'un groupe comparable à Action Directe.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 08 octobre 2008 à 11:20
En vingt ans de prison JMR a eu largement le temps de nourrir sa haine. Et je ne pense pas que la décision de l'y renvoyer puisse arranger les choses. Cela dit je suis surprise, pour ne pas dire choquée, de cette décision. Si l'on réincarcérait les assassins et criminels qui ne regrettent rien, il faudrait construire un sacré paquet d'établissements pénitentiaires.
Lorsqu'un condamné qui a exécuté sa peine ne montre aucun regret c'est, me semble-t-il, la morale qui est mise à mal, pas la justice.
Rédigé par : catherine A. | 08 octobre 2008 à 10:53
Monsieur,
Votre approche est relativement claire, précise et porte juste.
Pour ma part, je pense que cette affaire montre combien au fond Olivier Besancenot est chargé de haine. Qu'au-delà du gentil facteur se cache un diablotin qui aux commandes du pouvoir enverrait à la guillotine tous ceux qui ne seraient pas en accord avec ses idées. Ainsi accepter les actes d'Action directe, c'est de fait rejeter l'autre, que malheureusement Georges Besse a incarné à travers sa fonction. Au fond Olivier Besancenot n'a aucune leçon de morale à donner à présent sur un plateau de télé. Comment peut-on tenir des propos lucides après cela ? Rouillan quant à lui a bien mérité ses condamnations à perpétuité.
Ayons une pensée pour les victimes d'Action directe et les familles de celles-ci.
Rédigé par : Jimmy | 08 octobre 2008 à 09:29
Jean-Marc Rouillan, durant sa détention, a longuement écrit et publié, que ce soit des livres diffusés en librairie ou des articles et des commentaires via internet. Il ne s'est pas privé d'exprimer ce qu'il pensait et sur un ton autrement plus virulent et vindicatif. Sa liberté physique ne pesait pour rien en son esprit puisqu'alors il était encore à des années de celle-ci. Sa pensée était connue de tous et d'actualité encore au moment même où il fut mis en semi-liberté. Qu'on ne feigne pas de s'étonner de ce qu'il l'exprime publiquement aujourd'hui encore. Ce qui vous heurte davantage que le fond de son propos, cher PB, je crois le deviner. C'est que ce soit dans un média quasi institutionnel, en tout cas d'une réelle crédibilité et, pour tout dire, d'un certain prestige, qu'il le fasse quand bien même il n'atteindrait pas à davantage de lecteurs qu'il l'a fait auparavant sur d'autres supports qui, je le répète, n'étaient pas clandestins. Il n'a pas regretté publiquement la mort par lui donnée. Il ne l'a pas vantée non plus ni n'a appelé au meurtre de quiconque et au pillage de quoi que ce soit (c'eut été un délit grave). La liberté d'expression, c'est tout ou rien. Il en a sa part lui aussi. Il est quelque chose de singulier et foncièrement honteux et dangereux de poser comme condition à la liberté l'interdiction de sa part la plus significative, la plus fondamentale, le dire et vouloir dire. C'est d'une liberté amputée dont il s'agit là et elle ne saurait plus s'appeler de ce nom. Je l'avais écrit il y a quelques mois ici même : il vaut mieux Olivier Besancenot un après-midi chez Drucker à la télé que l'assassinat de George Besse. J'itère et réitère : il vaut mieux Jean-Marc Rouillan aujourd'hui dans l'Express que... Même si on ne refera pas l'Histoire, qu'on ne reviendra pas en arrière, que les morts sont morts... La liberté ne se mesure pas à l'aune du prix d'une page... fut-elle à l'Express. Il faut l'assumer et aux mots répondre par les mots ou alors on avoue sa faiblesse et le poids léger des opinions qui s'énervent... IL FAUT REMETTRE IMMEDIATEMENT EN LIBERTE JEAN-MARC ROUILLAN OU ALORS C'EST LUI QUI A RAISON !
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 08 octobre 2008 à 01:37
Besancenot s'est tiré une balle dans le pied mais pouvait-il faire autrement sans se couper de sa base trotskiste qui rêve encore à la romantique lutte armée, façon Che !
Son discours flou va désormais lui coller à la peau et tout le monde aura beau jeu de lui envoyer Rouillan à la figure. A juste titre du reste. Il lui manquait une casserole, il l'a désormais bien accrochée. Comme jadis Le Pen, il sera assez facile de le diaboliser.
De plus, il a commis une bourde qui était celle-ci parfaitement évitable. Quand il dit qu'un homme qui a purgé sa peine a le droit de s'engager en politique, il légitime le retour en politique de tous les Juppé, Emmanuelli, Balkany et consorts, qui ont purgé eux aussi leurs peines et qui ont commis tout de même des actes bien moins graves que l'assassinat.
Je ne plains pas Besancenot, il n'a que ce qu'il mérite.
Rédigé par : Florence | 07 octobre 2008 à 23:13
Je ne sais pas s'il est bête, mais comme disait un prof de ma connaissance : soit il est supérieurement intelligent, soit c'est le roi des c...
En tout cas, rien ne l'obligeait à parler à un journaliste. Il a cédé aux sirènes des médias, c'est son problème. Mais, selon nos lois, tant pis pour lui : il retourne en prison.
Car, au fond, qui se soucierait de JMR sans sa participation à ces assassinats ? Qu'il profite de sa notoriété ainsi acquise, comment le cautionner ?
PS : dans Le Monde, la chronique du soutien de JMR est ridicule. Lisez-là pour vous faire une opinion...
Rédigé par : ElDesdichado | 07 octobre 2008 à 22:53
Sérieusement, qui peut ressortir apaisé, lucide et serein après autant d'années d'incarcération ?
Rédigé par : El Re | 07 octobre 2008 à 21:40
Bête ? Méchant ?
Non, un assassin froid visiblement prêt à recommencer s'il le jugeait "utile".
Bête, mais alors avec le mot "une" devant. C'est le genre d'individu qui ferait monter la haine en moi, mais peut-être est-ce là son désir et il ne faut jamais céder à la haine, jamais, au risque de rejoindre dans l'abjection l'individu que l'on exècre.
Rédigé par : Surcouf | 07 octobre 2008 à 21:36