J'adore certains ministres parce que leur conception de la solidarité gouvernementale et leur sens de la camaraderie atteignent le grandiose, donc frôlent le ridicule.
Par exemple, pour Roger Karoutchi, secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement, "il n'y a pas de problème Dati". C'est ce qu'il a déclaré à l'émission Dimanche Soir Politique (France Inter-I Télé-Le Monde).
La mondanité qui longtemps a "juré" avec la mission d'un ministre de la Justice, aucune difficulté !
Une politique pénale inspirée par le président de la République, mise en oeuvre ou projetée mais expliquée avec une dialectique qui fait frémir même ceux qui l'approuvent, pas de souci !
Les manifestations qui, à chaque "sortie", et elle sort beaucoup, l'accueillent et, sans le respect minimal qu'exige sa fonction, montrent l'ampleur de la contestation, c'est une illusion !
Une journée de protestation le 23 octobre réunissant les deux syndicats judiciaires dans le même mouvement, et d'autres organisations avec eux, et l'intense mobilisation qu'elle a entraînée (dont je n'étais pas), une apparence seulement !
Les personnels pénitentiaires négligés puis repêchés avant d'être contactés d'urgence avant le Conseil des ministres par la garde des Sceaux, une réussite !
Une inspection disciplinaire diligentée selon des modalités choquantes puis tout de même mise heureusement au rancart, un succès !
Le président de la République recevant l'Union syndicale des magistrats pour la première fois, à la suite de péripéties où le comportement de la ministre a été mis en cause et son autorité - à force de l'entendre l'affirmer, on va finir par en douter - récusée, le président de la République reprochant à Rachida Dati d'avoir "tout à faire" (le Monde), une broutille !
L'affirmation de son "respect et de sa confiance" aux magistrats comme s'ils avaient manqué en profondeur dans l'attitude générale de la garde des Sceaux, une peccadille !
Un garde des Sceaux obligée de se justifier en permanence et utilisant la pire méthode pour faire avancer la magistrature, dont le mouvement n'est pas la passion principale, un détail !
Bref, tout va bien, "il n'y a pas de problème Dati". J'ai presque de l'admiration pour le secrétaire d'Etat Karoutchi. Il y a du courage à braver de manière aussi ostensible l'évidence. La politique fascine par les mots. Les mots de la puissance : la puissance s'exprime d'abord et surtout par les mots. La puissance des mots : ils servent à cacher la réalité et la force de la dénégation prétend convaincre par sa seule existence. Le langage est détourné de son but qui est de rendre encore plus éclatant ce qui est déjà visible. "Il n'y a pas de problème Dati" donc, puisque tout exige de nier cette vérité qui, à la longue, est devenue une banalité. Que serait-ce alors s'il y avait un problème Dati ? Quoi de plus ?
Roger Karoutchi, tout de même, n'est pas allé jusqu'à dire qu'elle était la solution à l'absence de problème qu'elle pose.
Je n'apprécie pas Madame Dati. L'ambition en politique est normale, elle est même indispensable, c'est une lapalissade que de le rappeler. Mais cette ambition, aussi importante soit-elle, doit s'accompagner de convictions. Ce n'est certes qu'une impression, mais je n'en sens pas de très profondes chez cette femme : je la trouve froide, inutilement hautaine, manipulatrice et poussant l'arrivisme au niveau du grand art.
J'attends son successeur.
Rédigé par : Laurent Dingli | 26 mars 2009 à 11:03
J'ai lu avec beaucoup d'intérêt, cher Philippe, l'article que vous avez écrit dans le Figaro. Comme à votre habitude, vous y faites preuve de beaucoup de nuances et d'indépendance d'esprit. Vous parlez à juste titre de l'arrogance de ces magistrats qui interpellent le ministre, exigent, mettent en demeure, demandent des excuses, que sais-je encore, alors qu'ils ne sont pas toujours eux-mêmes capables de se remettre en cause, comme vous le dites si justement. Mais quid de l'arrogance de Madame Dati elle-même ? Le caractère opportuniste et excessif d'une charge peut-il faire oublier les défauts de celle à qui la cohorte de magistrats en colère s'adressent ? En un mot, les responsabilités ne sont-elles pas partagées ? N'y voyez pas là une réponse de Normand et la volonté d'éluder le problème, mais je crois que, tout en restant ferme sur ses positions, le garde des Sceaux pourrait faire preuve d'un peu moins de hauteur.
Pour le reste, je vous suis et j'élargirai même le propos à d'autres domaines, comme l'Education où, une fois encore, inévitablement, répétitivement, inlassablement, les profs militants, et autres adeptes d’un troisième tour social, sont dans la rue, comme il y a dix ans, comme il y a trente ans, et je comprends l'agacement teinté de lassitude de Xavier Darcos. Il y avait quelque chose de consternant à voir encore ce pauvre Aschieri piétiner sur le pavé parisien, avec sa figure aussi somnolente que ses idées. Je crois que beaucoup de socialistes n’ont pas encore très bien compris ce que signifiait l’alternance politique. Comme les bras de Shiva, ils agitent certains syndicats de la fonction publique, sorte d’excroissance remuante et bavarde qui doit attiser le mécontentement de l'opinion et, pensent-ils, préparer leur retour aux affaires.
Alors fait-on à Madame Dati un mauvais procès parce qu'elle est une femme d'origine immigrée ? N'accepte-t-on pas d'elle ce que l'on accepterait de Monsieur Darcos ? Je ne crois nullement que ses origines ou son sexe soient en cause, comme je l'ai déjà écrit. Cette femme, il me semble, manque vraiment de souplesse, c'est un euphémisme de le dire. Je sais bien que la tâche est difficile. Je sais bien quelle est la mauvaise foi de certains groupes de pressions qui s'opposent systématiquement à elle, mais, sincèrement, je ne sens pas chez elle une véritable envie de pousser le dialogue, ou alors je n'a rien compris et elle cache très bien son jeu.
Rédigé par : Laurent Dingli | 21 novembre 2008 à 14:29
Dati est née en 1965 ? Alors, elle a mon âge ;)))
Rédigé par : Nathalie | 30 octobre 2008 à 19:46
@ Guile
Votre perspicacité tout enrobée du "nous" de majesté, me fait craindre pour de bon d'avoir à être un jour jugé par vous... Si c'est ainsi que vous décryptez les dossiers qui vous sont confiés, vous n'avez pas fini d'être à côté de la plaque. Il semble que vous n'ayez pas compris une ligne des propos, certes éventuellement désagréables, tenus ici, par des gens qui ont d'ailleurs des idées bien opposées entre elles mais qui, d'où qu'elles viennent, vous font gémir.
J'ai adoré les grandes réformes de Rama Yade.
"Personne n'aime les gens qui ont fait des études, ce sont nécessairement des parvenus, imbus de leur personne, et qui ne connaissent rien de la vie... "
Vous parlez de qui ici ? des juges ? Car clairement, pour en avoir pratiqué quelques-uns, rien ne leur paraît plus suspect qu'un justiciable instruit et cultivé, régulièrement soupçonné par le juge d'user de son intelligence pour manipuler, embrouiller. Etre intelligent devant un juge est souvent une circonstance aggravante.
Les études qui mènent aux carrières de la magistrature ne sont pas trop longues, au contraire, elles ne le sont pas assez et ne se situent plus au niveau que la pratique judiciaire exigerait et ce qui ressort bien souvent des hoquets de la justice provient trop souvent de la médiocrité intellectuelle des magistrats concernés.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 30 octobre 2008 à 13:08
tschok,
Vous avez parlé de "changement", Horreur ! à ce mot impie, je frémis, je blêmis, mon sang se glace. Au secours ! mes bons avocats parisiens ! A l'aide ma fidèle basoche, mes juges et mes procureurs figés dans l'airain, on veut violer le sanctuaire ! Vade retro Sarkozas !
Rédigé par : Laurent Dingli @ Surcouf | 29 octobre 2008 à 19:22
Bonjour M. Bilger,
Voilà un post qui frise l'assassinat politique!
Bien d'accord avec vous pour dire que Mme Dati est en soi une absence de problème.
Le problème, ce n'est pas tellement elle.
Le problème, c'est que la figure symbolique du Président de la République s'interpose entre la Justice et la Nation.
On voit bien qu'à travers les revendications exprimées par nombre de vos collègues magistrats à l'occasion de la journée d'action du 23 octobre dernier, se pose un problème de moyens et de considération, mais bien au-delà, de légitimité de la Justice.
Comme vous le savez, le Juge tient sa légitimité de la loi, qui est l'expression de la volonté générale.
Ce principe est le soubassement de l'édifice.
Si un type, qui est accessoirement Président de la République, élu au suffrage universel, vient dire publiquement, en ne loupant jamais une occasion, que les Juges sont des incapables, voire des imbéciles, il est assez clair que ce qui fonde la légitimité du Juge aux yeux de ces concitoyens - c'est-à-dire la manifestation de la volonté générale - ne résistera pas longtemps au conflit de valeurs que de telles interventions publiques provoquent nécessairement.
Si le Juge ne tient plus sa légitimité de la volonté générale, puisque l'Elu lui-même la conteste, alors il la tiendra de qui ou de quoi?
Ne sommes-nous pas en train d'évoluer, sans vraiment en prendre conscience, vers une autre forme de justice, plus "à l'américaine" (jury populaire, magistrats élus, procédure accusatoire)?
Or je relève qu'une refonte globale du code de procédure pénale et du code pénale a été annoncée par la chancellerie.
Bien sûr je ne m'attends pas à ce que notre système judiciaire bascule du jour au lendemain vers un système totalement différent à l'occasion d'une énième réforme.
Mais je crois qu'il y a un mouvement de fond qui porte le navire dans la direction d'un changement.
Je ne vois donc rien dans ces événements qui incite à les considérer comme des péripéties finalement neutres.
Rédigé par : tschok | 29 octobre 2008 à 15:52
@Patrick Marguillier
Vous avez tort de moquer la terminologie manageuriale de Polochon. Derrière ce qui peut vous apparaître comme des gros mots du monde de l’entreprise se cache en fait probablement le cœur du problème de la réforme des services publics.
D’un côté, on ne parle qu’économies et réduction d’effectifs, de l’autre on ne sait que répéter inlassablement « plus de moyens et plus d’effectifs ». Et entre les deux, il y a effectivement un truc qui s’appelle se réorganiser, revoir ses méthodes de travail, modifier les modalités de fonctionnement. De là découlent économies et réductions d'effectifs, de là découlent ou devrait découler la bonne adéquation entre moyens et besoins.
Je reconnais ce que cela peut sembler basique, voire un peu neu-neu même, mais dans toute structure, il faut se remettre en question (homme, organisation, méthode, et fonctionnement) si on veut progresser. L’affaire est peut-être là.
La "plage", les "oiseaux", et le "soleil", c’est très bien aussi, ça fait mec libre et détaché des contingences de ce monde, mais c’est le monde des bisounours, pas la réalité. Si les entreprises pratiquaient comme notre administration et nos services publics, nos pertes de parts de marché seraient bien plus grandes, et notre chômage s’envolerait largement au-delà de là où il en est rendu. Il s’agit bel et bien d’une grande compétition mondiale, et les chinois et les indiens ne connaissent pas le monde des bisounours.
C’est là sûrement le mal, mais comme disait l’autre : « il faut bien faire manger la classe ouvrière » et ce n’est pas avec des concepts aussi sexy que la plage et les oiseaux qu’elle va y parvenir.
De ce point de vue, votre formule du « stress » que ferait subir Sarkozy au pays, il est sûr que sous Chirac et sous Mitterrand, soit 26 ans d’histoire récente, vous étiez assez peinard de ce côté-là. Cela ne veut pas dire que l’un comme l’autre ne revendiquait pas une volonté réformatrice, mais au pied du mur, ce fût un florilège de réformes remisées au placard, de projets retirés, de grandes réformes dégradées en réformettes et mesurettes, ayant ou pas des effets à la marge. Avec le résultat que l'on connaît.
Quelles que soient nos idées politiques respectives, nous avons assisté comme des gamins à l’immobilisme érigé en mode d’action politique, nous avons regardé comme des bovins nos principaux indicateurs économiques et sociaux se dégrader de façon lente et continue, sans jamais remettre en cause nos pratiques, notre système et par-dessus tout notre fameux Etat-Providence. 26 ans plus tard, l'addition est là, des besoins lourds, notamment en matière sociale, en termes d'équipement public, de matériel, de personnel dans certains cas, et un Etat exsangue, flanqué d'une dette abyssale. Nos enfants ne nous diront pas merci.
Certains pensent que la gauche a mieux fait que la droite, d’autres pensent l’inverse, tous devraient convenir que peu ou prou, les choses ne sont pas allées en s’améliorant.
Comme d’habitude, la réaction aux réformes est là, présente, et argue toujours des mêmes motifs pour « ne rien faire », c’est-à-dire pour continuer comme si de rien n’était, comme avant. Ministre nul, méthode mauvaise, pas assez d’écoute des professionnels, pas de prise en compte des avis, pratiques hussardes, morgue, désinvolture, incompétence, il n’y a pas beaucoup à se creuser la tête pour réactiver à chaque fois tout plein de bonnes raisons pour stopper net les restructurations en cours.
Il faut à chaque chef-lieu de canton, son hôpital, son tribunal, sa Trésorerie. Chercher à rationaliser un tant soit peu ce foisonnement, fruit de la simple accumulation historique du travail des énarques de tout poil, et vous trouverez un paquet d’élus à écharpe tricolore, autant de droite que de gauche, pour défiler en tête de la troupe dans sa commune. C’est ça qui est boulifiant dans les procès faits à Dati, hier à Ferry, avant-hier à Allègre, et avant-avant-hier à Juppé.
Rédigé par : matéo | 29 octobre 2008 à 14:39
Pour sbriglia :
Je voulais dire : arabe.
Je crois savoir que Rachida Dati est née en 1965 : elle est donc âgée de plus de 40 ans; mais par commodité, nous dirons qu'elle a 40 ans.
Merci pour la belle citation par vous offerte.
On ne se rend jamais compte de l'implicite qui peut s'attacher à une chose dite spontanément.
Merci encore pour la citation offerte.
Votre imagination est admirable. Je vois aussi que vous possédez une mémoire bien exercée.
Rédigé par : LABOCA | 29 octobre 2008 à 10:35
Mon problème, Philippe, pour commenter votre billet, c'est que je ne connais pas en profondeur le fonctionnement, les pratiques et les cultures professionnelles des tribunaux ou ceux d'une prison.
Nicolas Sarkozy a confié à Rachida Dati la mise en oeuvre d’objectifs politiques et le commandement en chef d’une flotte avec ses équipages, ses travaux et ses jours.
Qu'il y ait un amiral à la tête du vaisseau amiral, rien de plus nécessaire.
Mais là, les navires sont depuis longtemps contraints à la navigation à vue, épuisés d’écoper ici et ailleurs des avanies laissées à l'abandon.
Mon sentiment est que la mission de Rachida Dati est de reformer, de reconstruire, de restructurer et de transformer.
Selon moi, rien de solide ne se fera si Rachida Dati ne sait pas donner à ses équipages le goût d'eux-mêmes et une définition claire et cohérente de la mission de chacun.
En management, puisqu'il s'agit d'abord de cela, c'est une des choses les plus difficiles mais aussi des plus exaltantes à réaliser et à réussir :
Apporter de la confiance dans les esprits, quand l’outil de travail est délabré depuis longtemps, et quand les professionnels finissent par ne plus savoir qui ils sont.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 29 octobre 2008 à 08:24
"évaluation" "amélioration continue" "plan qualité" "indicateurs de progrès" "service client" ?"
Tout ces bons mots de l'abrutissant esclavage moderne sans fin et de pire en pire.
Si je vous répondais "plage, soleil, nature, chants d'oiseaux, liberté" est ce que ça vous ferait penser un instant à la liberté humaine, à la fin du traumatisme travail, la fin du stress de pire en pire partout... enfin en bref, au progrès ?
L'homme prépare son propre esclavage et il en redemande, hallucinant!
Je me demande a propos de ministre comment on peut passer de ministre de l'agriculture à ministre de la justice ou autres du même style.
Pour être avocat général, médecin et que sais-je, il faut des années d'études derrière soi, mais être ministre, ça peut être sur simple nomination, piston.
On peut comprendre le stress de Dati avec ses collaborateurs un peu trop diplômés.
Ne parlons pas du président avec son petit bac et sa maigre licence..
La plus qualifiée de ce gouvernement semble être Rama Yade qui d'ailleurs se moquait des gens de l'UMP à ce propos..
@ Catherine A
Délit de belle gueule ? ça n'engage que vous ces propos fort heureusement..
Quant à ses tenues, vaut mieux qu'elle soit très bien habillée pour représenter la France. Quand je la compare avec Fadela Amara, je frissonne ! cette dernière est une cata sur pattes que je ne voudrais même pas emmener dans cet enfer qu'est la foire du trône. Qu'est ce que ça serait si elle avait été nommée ministre de la justice ? brr..
Une personne compétente peut presque tout se permettre et sera toujours très à l'aise quel que soit son look, Dati paraît engoncée dans son new look chicos, n'est pas à l'aise.
Il est bien évident qu'elle est partagée entre ses convictions personnelles et le stress que fait subir Sarkozy à toute la France depuis des mois, mais elle se soumet.
Si il n'y avait qu'elle... ça paraît assez incroyable cette soumission de presque tous les fonctionnaires, ils sont harcelés, humiliés, et pas un ne moufte... Doigt sur la couture.. comment a-t-on pu en arriver la?
Les humiliations concernent plus particulièrement les petits fonctionnaires.
Le goût du pouvoir vient vite dès que la nomination...
J'ai pu observer que la plupart des préfets sont méprisants qu'ils soient de gauche ou de droite envers le petit personnel et le grand public.
Au-delà de ça, qu'importe qu'elle soit arabe? qu'on l'appelle Rachida, ce n'est que son prénom après tout, Bien des gens disent Nicolas et Sarkozy est aussi d'origine étrangère et les psychosés du racisme ne s'en prennent pas à lui... bon nombre ont même voté pour lui au FN (par exemple).
Cherchez le bug...
Rédigé par : Patrick Marguillier | 29 octobre 2008 à 06:36
"Les mots de la puissance : la puissance s'exprime d'abord et surtout par les mots. La puissance des mots : ils servent à cacher la réalité et la force de la dénégation prétend convaincre par sa seule existence." Vous venez de résumer, pour moi, l'ère Sarkozy. Des mots, des mots, avec à l'image, le bonheur qu'il met à s'écouter les dire... Et des idées incohérentes qu'il habille avec conviction pour se définir comme "pragmatique", ça permet de dire tout et le contraire de tout. Et faire tout et le contraire de tout. Rachida Dati agit comme son modèle.
Rédigé par : Bulle | 29 octobre 2008 à 05:44
J'estime beaucoup les analyses de M. Philippe Bilger et son sens de la mesure.
Cependant, en démonstration de l'existence d'un "problème Dati", il mentionne les manifestations de magistrats hostiles au ministre en déplacement.
N'y aurait- il pas un "problème Magistrats" ?
Rédigé par : Yves | 29 octobre 2008 à 04:03
À mon avis, "les" magistrats" ( en tous cas, ceux qui s'expriment publiquement ) s'agitent pour faire chasser Rachida Dati, non pas par racisme, sexisme, arrogance sociale, ou autre vilain sentiment, mais simplement parce- qu'elle a fait et/ou tenté quelques réformes.
Les ministres tolérés sont ceux qui ne font rien, si ce n'est la promotion syndicaloïde des intérêts matériels de leurs fonctionnaires.
Les citoyens - justiciables - contribuables rêvent de juges concentrés sur leurs responsabilités qui, une fois élaborée la politique de notre pays, s'occupent davantage de l'appliquer que de la saboter.
Les magistrats sont des serviteurs publics au-dessus desquels la Constitution a placé d'autres serviteurs, les ministres.
On pense à la règle des Anciens : "Sutor, ne supra crepidam !", Cordonnier, pas plus haut que la chaussure !
Également à une métaphore américaine : "si le passager veut conduire la moto depuis le siège arrière, la moto va aller dans le fossé".
Rédigé par : Yves | 29 octobre 2008 à 03:48
Haa Dati... C'est étonnant, comment elle fait pour rester en place après tout ce qui lui arrive ?
Tapie n'a pas eu droit à la justice ? Heuu, j'aimerais bien ne pas avoir droit à la justice comme lui, surtout si il y a autant de thunes que lui bien sûr au bout.
@Polochon qui a dit cela "Les magistrats connaissent-ils les mots "évaluation" "amélioration continue" "plan qualité" "indicateurs de progrès" "service client" ?" Sur une autre note, je leur proposais une expérience en entreprise, c'est marrant, les grands esprits se rencontrent.
Mais, il faut bien reconnaître que les magistrats aussi travaillent dans d'énormes difficultés, avec très peu de moyens et doivent gérer des situations impossibles bien souvent, et une quantité de travail ingérable.
Voici, dans Le Monde des témoignages très intéressants qui, je pense, peuvent aider à comprendre ce qu'est le quotidien de pas mal de magistrats et comment ils le vivent.
http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/10/24/magistrate-depuis-deux-ans-et-deja-usee_1110626_3224.html
Rédigé par : Nathalie | 28 octobre 2008 à 23:06
@ Guile
Personnellement je ne pense pas que les attaques en règle contre la Ministre de la Justice relèvent du racisme, même si on peut bien se figurer que comme ailleurs dans la société française, des acteurs du monde judiciaire, pouvant même avoir individuellement des rôles importants dans la machine, ne sont pas ravis-ravis que leur Ministre soit arabe.
Pour votre tentative d'alibi, "les réformes difficiles et importantes de Rama Yade" j'ai bien ri. Comparativement à celle(s) entreprise(s) par la responsable d'un des Ministères les plus importants du gouvernement, fallait oser. Toute chose attestée par le rang ministériel de la Justice. Passons.
Je ne sais pas à qui vous vous adressez lorsque vous dites : « Je suis du monde judiciaire que vous détestez tant ». Et il a l'air de vous sembler évident que si on n'aime pas les gens-du-monde-judiciaire , c'est parce qu'on est populiste. Figurez-vous que je n'aime pas trop le monde judiciaire, notamment les magistrats, et surtout les procureurs (ces gens me font simplement peur), j'aime déjà mieux les avocats, qui restent cependant à mes yeux un « mal nécessaire » (tout en étant admiratif de leur maniement du verbe). Et je ne me sens toujours pas populiste. Peut-être suis-je Mr Jourdain ?
Votre fin est trop belle pour ne pas être évoquée. Il faut peut-être commencer par vous dire qu'il y a d'autres études que les études de droit. Je sais un matheux, un toubib, un vendeur de saucisse (les HEC apprécieront), pire un ingénieur ont certes fait des études post-bac mais il leur manque tous la case Code Civil, Code Pénal, Droit Privé, Droit Public et j'en passe. Pour autant, il vous faut savoir dorénavant qu'on ne peut ne pas aimer ou craindre ce monde et ces gens « du judiciaire », si bien dessinés par Daumier, on peut trouver d'ailleurs que vous n'avez pas tellement changé. On peut détester ces professionnels, pas mal concentrés dans la sphère publique qui pour la xième fois renâclent à la réforme sous couvert que le Ministre est nul et incompétent, que la méthode n'est pas bonne, et que le mieux serait de retirer la copie. Comme on peut se dire que, comme souvent dans la Fonction Publique, ils se trouvent tout un tas d'esprits brillants, reconnus par leurs pairs, modérés, évidemment modérés, qui s'ingénient à lourder la présente Ministre qui empêche le juge de Périgueux de continuer à exercer à Périgueux.
Le tout en ayant fait des études, et en ne prétendant à aucune forme de populisme particulier.
R 'prendrez bien un Ricard ?
Rédigé par : matéo | 28 octobre 2008 à 19:50
Je viens de lire le grand et beau plaidoyer de Bernard-Henri Lévy quant au géant de la littérature qu'est Milan Kundera et ce qu'il lui advient honteusement actuellement. Au fil de ma lecture, je remplaçais inconsciemment le nom de l'auteur par celui de la ministre de la justice et c'était encore plus pertinent et bien vu que jamais. Sous les grands mots de ces juges à la grande gueule, les apparences de ces dignitaires nains en robe noire, c'est exactement cela dont il s'agit, ni plus ni moins. Cf. l'article "Bloc-notes" le Point cette semaine. En France, l'aigreur ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 28 octobre 2008 à 18:43
Hé ben! Ce n'est pas cent pour cent comme dirait Mike mais sang pour sang. Bigre les couteaux sont tirés. Comme souvent dès qu'il s'agit de Rachida Dati (il faudrait effectivement peut-être arrêter de l'appeler par son seul prénom, j'aimerais en effet savoir lequel d'entre nous écrivait Robert quand il voulait évoquer Badinter). D'ailleurs cette manie en dit long sur ce qui agace aussi beaucoup chez Dati : elle est une femme, elle est ravissante et accessoirement, car je crois que c'est accessoire ses ancêtres ne sont pas estampillés gaulois. Personne n'a mis en cause les qualités (sic) de Roland Dumas sous prétexte qu'il se faisait faire des Berluti sur mesure et nombre de nos ministres et hommes de pouvoir ont sur le dos des costumes en cachemire valant des fortunes mais cela ne se voit pas ; alors que chaque tenue de Mme Dati apparaît pour certains comme une provocation. Je crois effectivement qu'elle en a trop fait mais je ne peux pas m'empêcher de penser qu'elle est quand même victime d'un délit de belle gueule.
Rédigé par : catherine A. | 28 octobre 2008 à 18:40
@ Laurent Dingli
Jolie non information qui ne dit rien mais sous-tend à en dire long sur vos non-relations directes avec la jolie brunette que l'on appelle par mauvais goût "Rachida", son prénom.
Quels autres précieux secrets d'alcôve ne nous faites-vous pas partager? nous sommes tout ouïe.
Je l'admets, juste un petit coup bas, sur vos lacets.
Rédigé par : Patrick Marguillier | 28 octobre 2008 à 18:29
@ Aïssa
Simone, l'immense référence ab-so-lu-ment incontournable avait bien veillé encore sur ce coup-là, Rachida faisant des envieux ? bé le ton actuel ne semble pas confirmer vos dires...
L'incompétence n'est pas enviable. Le manque de personnalité non plus.
Heureusement que Momone est là pour nous rappeler les vraies valeurs !
Je vous taquine...
Rédigé par : Patrick Marguillier | 28 octobre 2008 à 18:19
@ Sylvestre
Il y a du vrai dans ce que vous dites à propos des femmes et des Arabes, et derrière tout cela, il y a le fait que la politique judiciaire menée par Dati émane du fait du prince et que personne n'ose le dire, autant s'en prendre aux subalternes, femme et d'origine Arabe, c'est l'idéal, l'éternel bouc émissaire..
Cela dit, comme le souligne Monsieur Bilger, tout le monde ne fait pas dans ce registre, Monsieur Bilger parle essentiellement des compétences...
Personnellement, en tant que citoyen Français, j'accepte qu'un président soit Hongrois, la première dame de France Italienne et une ministre de la justice
d'origine Marocaine et qu'elle soit femme à condition que les compétences suivent..
Les femmes sont compétentes dans beaucoup de domaines et bien des hommes rêvent qu'elles soient aussi incompétentes qu'eux-mêmes... Cela dans tous les milieux, ça rétablirait l'égalité face au miroir
de l'homme nu, arrogant velu descendant du singe ou de Dieu.
Dans la sexualité, dans le travail, au domicile...
Combien de fois ai-je entendu en un demi-siècle le mot salissant de "salope" pour désigner une femme...
Ne parlons pas de celles qui s'aventurent a montrer quelques cm de chair au soleil.
Il n'y a pas qu'en Iran qu'on tend à voiler les femmes ou leur esprit, leur intelligence.
Merci papa
Toute les enfants connaissent ce mot fatal "salope", "pute", des millions d'enfants et d'adolescents l'emploient chaque jour, ne parlons pas des adultes qui à défaut de le dire tout haut le pensent tout bas.. le beugle à la télévision à tour de bras, et la femme continue à faire celle qui n'a pas entendu, a-t-elle le choix face aux brutus corpus associés implicitement qui sévissent ?
Même les élus censés montrer l'exemple participent à l'hallali (Devedjian), la jalousie, la mesquinerie n'ont aucunes limites, aucunes pudeurs.
Certains vont jusqu'à à insinuer qu'on veut féminiser la société, l'homme, alors qu'il s'agit simplement d'établir l'égalité et d'accepter nos différences. Une forme de racisme appelé pudiquement sexisme.
Beaucoup d'hommes mélangent sexualité et travail, pas forcément volontairement d'ailleurs... (les gènes de gégéne le sans-gêne chers à NS)
- Sois Barbie secrétaire, avocate, femme au foyer, sexy, mondaine, hyper sexuelle, en gros esclave, OU tais toi ou dépêche-toi d'inexister hors de ma vue.
Il en va de même pour tout ce qui peut contrarier les projets de Monsieur si habitué à être servi depuis l'aube des temps.
La femme serait-elle l'avenir de l'homme?
Combien y a-t-il de millions de prostituées/esclaves/battues/manipulées/etc dans le monde?
Ça devrait pourtant donner une idée à l'homme lui-même du progrès et des conditions qu'impose l'homme depuis des siècles mais que nenni...
Peut être qu'en 3008 on y verra plus clair chers con-frères primates.
Rédigé par : Patrick Marguillier | 28 octobre 2008 à 18:08
On croit rêver !!! Voilà que dans la République, les magistrats veulent dicter leur "loi" et faire courber l'échine au Politique directement issu de la volonté du peuple... Voilà que des fonctionnaires fainéants, incultes et privilégiés, sous les prétextes professionnels et inhérents à l'exercice de leur fonction quotidienne les plus fallacieux et détournés de leurs buts, s'érigent en Souverain ... Gare à ce que le Peuple ne vous remette bientôt dans le droit chemin, à votre place! ... Voilà qu'une ne leur plaît pas ... Forcément, d'où vient-elle, l'étrangère? Ils crient "et moi et moi et moi!...". Gare à ce qu'il ne s'occupe de vous, ce peuple, fatigué de votre arrogance, vos incuries, vos lâchetés, vos abus de pouvoirs, votre morgue et vos prétentions! On hallucine et marche sur la tête ... Petits juges foireux, va! Simone Veil l'avait prévenue, Rachida Dati, qu'elle ferait beaucoup d'envieux ... On ne s'attendait pas à autant de bassesse et de culot, tout de même!
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 28 octobre 2008 à 17:21
Aïssa
Vous m'en mettez l'eau à la bouche, qui a déjà essayé Lidl Price ?
L'égalité devant la plus basique chose, la nourriture, ça interpelle ?
Aïe on va dire que je fais de la démagogie encore...
Dans le film "Les visiteurs", Réno jette la nourriture par terre à Clavier le gueux, certes, ce n'était pas très noble comme geste, mais au moins la nourriture était la même..
C'était au Moyen Age.
Rédigé par : Patrick Marguillier | 28 octobre 2008 à 16:42
Ah que ça fait du bien, du vrai parler vrai!
D'ailleurs j'ajouterais histoire de, qu'en France, il n'y a pas de problèmes du tout, il n'y a que les gauchistes, les gaullistes et le centre droit pour insinuer le contraire, une poignée de pauvre c.. qui n'ont ab-so-lu-ment rien compris malgré leur bac à sable + 50 !
Les médecins? Bah des pauvres demeurés, les scientifiques qui parlent de quitter la France? les magistrats? bah des pauvres demeurés! les .... (liste trop longue pour tenir dans une boîte à commentaires)
Dany boum boum badaboum...
.. je vais bien tout va bien..
Rédigé par : Patrick Marguillier | 28 octobre 2008 à 16:32
Tout va très bien Madame la Marquise...
Rédigé par : Thierry SAGARDOYTHO | 28 octobre 2008 à 15:17
Rachida avec ou sans Dati, on s'en fout.
Rachida, qu'elle soit d'origine turkmene, algérienne, péruvienne, on s'en fout.
De sa famille, on s'en fout et d'ailleurs je n'ai jamais lu ou entendu un propos raciste de Bilger.
Ce que l'on souhaite, en tant que citoyen, c'est avoir une justice qui juge avec et au respect de nos lois et qui est surtout INDEPENDANTE de tout pouvoir ou parti politique.
Ce qui me scandalise en tant que citoyen, c'est qu'il existe une justice à plusieurs étages ! et ça pour un Etat dit "démocratique", c'est scandaleux.
Pourquoi l'affaire Tapie n'a pas eu droit à un "vrai" procès, par exemple.
Messieurs les magistrats, dans ce cas-là, des gens ont fait le travail à votre place. Contestez-le, révoltez-vous.
Rédigé par : NicolasK | 28 octobre 2008 à 14:55
"....le fait que Rachida Dati soit une arable... à supposer qu'il soit possible à une femme de 40 ans de progresser encore humainement..." Rédigé par : LABOCA | 28 octobre 2008 at 11:58
"...cette terre arable, labourée pendant plus de quarante ans, produisit alors les plus beaux ceps de vigne. Le vin que l'on en tirait réjouissait le palais..." ("La treille muscate" Colette)
Rédigé par : sbriglia | 28 octobre 2008 à 14:38
Pour tous ceux qui nous prennent pour des racistes de bas niveau...
Je voudrais juste rappeler que nous avons d'autres ministres d'origine "populaire", et pour autant personne ne leur fait la chasse aux petites phrases ridicules ni au mauvais goût de réforme. Bizarrement, Rama Yade n'est pas critiquée autant que l'est Rachida Dati, et pour autant, elle aussi conduit des réformes difficiles et importantes.
Alors oui Rachida Dati a des origines "populaires", mais concrètement, on s'en moque. Contrairement aux autres membres issus des mêmes origines, elle dit tout et son contraire, elle ne connaît pas ses dossiers lorsqu'elle est seule face aux médias, et elle lance différentes réformes sans réelle pédagogie.
Alors oui, elle seule, est incompétente pour la fonction qu'elle occupe, et cette incompétence n'est liée ni à ses origines, ni à sa famille, ni à sa religion, ni au fait qu'elle soit enceinte ni à je ne sais quoi qui est censé la caractériser.
Elle est ministre, qu'elle se comporte comme tel.
Je vous rappelle enfin, que M. Bilger n'a attaqué Mme Dati que sur les faits concernant les réformes, et encore heureux d'ailleurs.
Je fais également partie du monde "judiciaire" que vous détestez tant. Vous le haïssez même, tellement vos propos sentent le populisme comme le café devant un torréfacteur.
Personne n'aime les gens qui ont fait des études, ce sont nécessairement des parvenus, imbus de leur personne, et qui ne connaissent rien de la vie...
Et après on me parle de préjugés et d'ouverture d'esprit...
Ecoutez-vous...
Rédigé par : Guile | 28 octobre 2008 à 14:36
N'est-il pas illusoire de croire que tous les problèmes de la magistrature viennent d'un (mauvais) ministre ? et qu'un (bon) ministre les effacerait rapidement ?
Je pense que malheureusement, comme dans beaucoup d'administrations françaises, le problème vient d'un manque de remise en cause du fonctionnement de la justice par les magistrats eux-mêmes.
Les magistrats connaissent-ils les mots "évaluation" "amélioration continue" "plan qualité" "indicateurs de progrès" "service client" ?
Rédigé par : Polochon | 28 octobre 2008 à 14:29
"Une inspection disciplinaire diligentée selon des modalités choquantes puis tout de même mise heureusement au rancart, un succès !"
C'est vrai que c'est choquant, indigne, insultant...
tout autant que l'est la méthode employée qui consiste à mettre en garde à vue un innocent, ou de défoncer une porte à coup de bélier d'un appartement voisin d'un présumé coupable de deal. Comme est choqué un patron d'entreprise (et ses ouvriers en chômage forcés) interrogé par un juge d'instruction et incarcéré en préventive sur simple présomptions générées par une dénonciation d'un concurrent...
Et je ne parle pas de ces enfants perturbés par le refus de parloir sous prétexte que cela peut perturber le cours de l'instruction.
Je sais, ça ne vous console pas, mais au moins cela peut-il vous faire réfléchir à certaines méthodes employées par ces mêmes magistrats outrés du traitement que l'ont fait subir à leur innocence.
Cordialement mais sans perturbation
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 28 octobre 2008 à 13:39
Karouqui ? Franchement, ce que dit ou ne dit pas Roger Karoutchi mérite-t-il tant d'honneur ? Et qu'auriez-vous voulu qu'il réponde ? Il n'a fait qu'un bel exercice de langue de bois, du bon vieux chêne. D'ailleurs n'est-il pas là pour ça ? Cela dit il n'est pas seul à dire que le problème n'est pas Dati. Sur le fond elle ne fait qu'appliquer la politique décidée par l'hôte de l'Elysée ; sur la forme elle le fait comme le ferait ce dernier, avec désinvolture et arrogance. Sans doute un (e) autre ministre mettrait-il un peu plus d'huile dans la machine judiciaire mais celle-ci tournerait-elle mieux pour autant ?
Rédigé par : catherine A. | 28 octobre 2008 à 13:25
PS: Faut-il se féliciter de l'égard tardif envers un corps tant décrié par le président ? Au mois d'août ce même président prenait sur son temps pour assister à deux reprises aux réunions de co-propriétaires de la maison du Cap Nègre de sa belle-mère. Pourquoi ? Pour résoudre une affaire du tout à l'égoût ! Et les magistrats sont émerveillés à la sortie de l'Elysée d'une petite marque d'attention du président qui aura duré moins d'une heure. En 2008, seuls les fous, les désaxés mentaux, les idiots doivent détenir les clefs du bonheur en France: leur esprit est définitivement fermé à l'analyse, et c'est tant mieux.
Rédigé par : SR | 28 octobre 2008 à 12:22
Mais où est le problème?
Cent pour cent dans la magistrature ou cent pour cent chez le garde des Sceaux?
Peut-être, une bonne moitié dans le corps judiciaire et le reste chez Madame Dati sans oublier le Président, les justiciables, les avocats ...etc
Presque tout le monde est d'accord pour dire qu'il faut réformer; je crois que ce ne sont ni les magistrats ni leurs syndicats qui le feront.
La réforme dépend du pouvoir législatif inspiré par l'exécutif.
Eh bien, c'est ce qui survient après des décennies de sommeil.
Rachida Dati est de passage et elle agit: les lois sont votées.
Pour moi, cela va plutôt dans le bon sens (et avec bon sens). De plus, la loi est la loi, y compris pour les syndicats de magistrats dont les citoyens ont pris l'habitude de n'entendre que les jérémiades et les critiques des lois votées.
Chicaner en permanence le ministre sur ses manières n'est certainement pas la solution.
A la longue, ce n'est guère productif; je dirais même que c'est lassant.
Cela pourrait de plus apparaître comme un alibi facile pour cacher les vrais problèmes, justifier l'inaction, faire oublier les "dysfonctionnements" et maintenir les avantages acquis.
Rédigé par : mike | 28 octobre 2008 à 12:15
Il est difficile de prendre position relativement aux affaires concernant Rachida Dati.
J'ai envie de dire : trop, c'est trop!
En le disant, je ne vise nullement Monsieur l'Avocat général Bilger dont l'objectivité dans la façon de présenter les "dossiers" Dati ne peut être contestée.
Je vise plutôt les autres : les politiques, les autres professionnels judiciaires, les journalistes généraux.
Je m'étonne que Rachida Dati soit systématiquement attaquée, alors que tout le monde sait parfaitement qu'elle n'a pas de politique, c'est-à-dire qu'elle se borne à exécuter ce que décide le chef de l'Etat.
Sans Rachida Dati, on aurait eu la même politique de la justice que celle actuellement mise en oeuvre.
Je crains donc que la personnalité atypique de Rachida Dati serve fallacieusement de prétexte à des attaques la visant spécialement pour ce qu'elle est.
Posons la question franchement : le fait que Rachida Dati soit une arable, donc française relevant d'une ethnie autre que française, explique-t-il la violence des attaques dont, de façon récurrente, elle est l'objet depuis son installation au prestigieux ministère qu'on sait?
Pourquoi certains nous parlent tout le temps de l'incompétence supposée de Rachida Dati, alors que l'on sait qu'en France ce sont les hauts fonctionnaires qui font tout le boulot des ministres, lesquels assurent simplement le travail d'exposition publique des politiques publiques?
On voit des ministères changer régulièrement d'affectation. Et tout le monde en vient à relativiser leurs compétences, c'est-à-dire leur expertise, en avançant que d'aussi nombreux changements de poste ne se produisent que parce qu'on trouve au sein de chaque ministère des fonctionnaires compétents, qui font le boulot à la place du ministre.
Si les ministres sont par définition des incompétents au sens où ils ne s'en sortent que grâce aux hauts fonctionnaires et autres fonctionnaires placés sous leur direction politique, pourquoi Rachida Radi serait-elle plus incompétente que les autres ministres?
Je ne veux pas ici défendre une ministre qui ne m'a jamais donné un centime d'euro et qui, probablement, ne me défendrait pas si un jour, un policier ou un magistrat devaient, du fait de leurs préjugés et de leur volonté de plaire aux hommes, m'infliger une injustice.
Je n'aime pas davantage la façon dont cette ministre se comporte parfois.
Je pourrais aussi reprocher à celle-ci son goût pour tout ce qui brille, jusqu'à oublier que, avant d'être ce qu'elle est actuellement, sa vie fut faite de souffrance, voire d'humiliation.
Mais ce n'est pas parce qu'une personne ne me plaît pas humainement que je devrais m'associer à tous ceux qui le prennent sans raison pour cible.
J'essaye de faire la part des choses et j'applique à ce que mon appréciation de l'être d'une personne n'interfère pas sur ma position à l'égard des jugements dont elle peut faire l'objet de la part du monde.
Rachida Dati doit certainement s'améliorer dans ses relations avec les gens - à supposer qu'il soit possible à une femme de 40 ans de progresser encore humainement. Mais elle ne mérite pas d'être agressée perpétuellement.
Rédigé par : LABOCA | 28 octobre 2008 à 11:58
Mateo et Sylvestre,
Vos remarques ne manquent pas de pertinence et je comprends votre lassitude, mais, pour répondre au second, je ne pense pas que l'origine sociale, ethnique ou l'identité sexuelle du garde des Sceaux aient pu influencer le jugement de notre hôte. Il est vrai, et j'en ai été choqué moi-même, que les médias et certains magistrats font preuve avec elle d'une familiarité déplacée quand ils l'appellent "Rachida". Mais au-delà de la lettre des réformes, que je ne sous-estime pas, il y a la psychologie de celui ou de celle qui les applique et je crois que ce facteur joue un rôle important sur le plan politique, bien plus qu'on ne l'accorde généralement. Peut-être Madame Dati paraît-elle cassante et arrogante par manque d'assurance, en raison justement de ses origines, de sa qualité de femme, etc. Mais peu importe, l'important c'est qu'elle n'a pas le minimum de diplomatie nécessaire pour conduire la réforme, et ses origines ou encore la peur (réelle) qu'éprouvent les Français pour la réforme ne peuvent pas servir d'éternelles justifications, voire d'explication univoque. Car alors, à chaque critique fondée, l'on retorquerait : Madame Dati est une femme, d'origine algérienne et les Français ont peur du changement. C'est un peu court, ne trouvez-vous pas ?
Rédigé par : Laurent Dingli | 28 octobre 2008 à 11:43
Monsieur l'Avocat Général,
Après votre réquisitoire, la plaidoirie de la défense :
L'accusée a beaucoup de chance. Oui, imaginez que l'on soit encore sous l'ancien régime, mais c'est la place de grêve qui l'attend, le peuple veut une tête ? on va lui la donner. Après tout cette place en a vu d'autres, des frères de la Tour de Nesle à La Voisin, en passant par le régicide Ravaillac... Alors une tête de plus, et issue des colonies en plus...
Mais vous vous trompez, ce n'est pas le peuple qui la réclame (lisez les sondages), c'est l'élite, s'appuyant sur les privilèges accordés à ses fonctionnaires de justice qui la réclame...
Cette femme s'attaque, à défaut de sagesse, avec courage au nettoyage d'une justice qui a perdu sa majuscule.
Attention que le peuple un jour ne fasse lui-même le nettoyage des écuries d'Augias, fils d'Hélios. Cela risque d'être non un débordement, mais un tsunami.
Cordialement et sans animosité.
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 28 octobre 2008 à 11:09
"Roger Karoutchi, tout de même, n'est pas allé jusqu'à dire qu'elle était la solution à l'absence de problème qu'elle pose."
« Tout avoir pour tout mépriser » peut-être?
Page 20 du Figaro Magazine du 25 octobre 2008 nous lisons dans la colonne de droite sous le titre "Dati félicitée par l'Elysée" : "La ministre de la Justice qui a été félicitée par l'Elysée pour sa prestation 'réussie' à l'émission de France2 'A vous de juger", inaugurera etc...
Que voulez-vous, votre garde des Sceaux figure désormais dans le buzz politique où on l'y découvre derrière Christine Lagarde et avant Xavier Bertrand; le top du buzz étant Olivier Besancenot devant François Fillon!
L'adage populaire ne nous dit-il pas que si les grands esprits se rencontrent, les Félicie aussi!
Du buzz au bug donc, une seule toute petite consonne Zzgogneugneu!
On apprend également sur cette même page, que les prisons n'étaient pas équipées jusqu'à présent d'accès handicapés mais que les nouvelles cellules inaugurées hier à Fleury-Mérogis font une toute petite place supplémentaire à la chaise à roulettes!
Est-ce que le personnel pénitentiaire est lui aussi équipé pour courir derrière le fauteuil et lui tirer dans les roues au cas où il lui prendrait l'envie de se faire la malle??!
"Un garde des Sceaux obligée de se justifier en permanence et utilisant la pire méthode pour faire avancer la magistrature, dont le mouvement n'est pas la passion principale, un détail !"
«Ce que j’aime dans le passé ? Sa tristesse, son silence et surtout sa fixité. Ce qui bouge me gêne. » André Gide citant Maurice Barrès in Journal1
Une solution, le fauteuil pour tout le monde et le perchoir pour le Garde!
Rédigé par : Catherine JACOB | 28 octobre 2008 à 09:54
Monsieur l’Avocat général.
Mon métier est d’être en contact avec des magistrats. J’entends beaucoup ce que vous dites, mais une fois sur deux ça se termine par « et avec la famille qu’elle a, sa place est plutôt en prison qu’à la chancellerie ». Le racisme est une composante importante de ce rejet (ce qui ne veut pas dire évidement que vous êtes raciste). Dans leur ensemble les magistrats aimeraient mieux madame Lagarde avec la même politique. Ils ne l‘appelleraient pas par son prénom parce que Christine et Rachida ça ne sonne pas pareil.
La politique pénale de madame Dati a été voulue par la majorité des Français. Savoir si la ministre a exactement la bonne manière est un problème terriblement secondaire. La sensibilité de l’épiderme des magistrats honnêtement on s’en moque.
Mais si vous voulez vraiment quelqu’un de votre milieu, le Président pourrait penser à Brice Hortefeux né à Neuilly sur Seine et non Neuilly sur Marne. Vous regretterez « Rachida »…
Historiquement le meilleur Garde fut Maupeou, cordialement détesté par les magistrats. Et les Gardes « plus nuls » que Madame Dati, il y en eût beaucoup, cela n’a pas posé tout ces problèmes, il est vrai qu’ils n'étaient ni arabes, ni femmes, ni issus d’un milieu populaire.
Heureusement, après avoir revu la notion d’arrêt cardiaque, certains magistrats entreprennent d’expliquer aux avionneurs comment on doit construire un avion pour la patrouille de France. Encore des catastrophes assurées, encore des réflexions désagréables sur la magistrature en perspective, heureusement l’infâme Rachida sera sûrement ailleurs quand le scandale éclatera.
Désolé d’être de mauvaise humeur ce matin.
Rédigé par : Sylvestre | 28 octobre 2008 à 08:47
OK il y a donc un problème Dati. Il y eut un problème Allègre, et un problème Ferry. Encore avant, il y eut aussi un problème Juppé, un problème Fillon.
En fait en France, le problème central, le coeur du réacteur (de la réaction), c'est la réforme. Cela a pu être sous la gauche, ou sous la droite, l'affaire n'est en fait pas là. J'oubliais. Tout le monde est "pour" la réforme : ça fait citoyen, ça fait responsable, on sent ici la conscience diffuse des problèmes du pays.
C'est en général après que cela se gâte. L'antienne la plus entendue est "oui à la réforme, mais pas comme ça". Et de nombreuses variantes :" la méthode n'y est pas", "oui, ok pour réformer mais pas avec ce ministre". A FO on a le sens de la formule (entendue au matin) : "oui aux réformes progressistes" et le permanent de la centrale d'expliquer qu'une réforme progressiste est une réforme qui ajoute moyens et effectifs, et là bien sûr le bonhomme est en harmonie avec la réforme.
Le propre de votre institution, vue de l'extérieur, vue évidemment déformante et réductrice, est celle d'un truc extrêmement poussiéreux, où tout un chacun, professionnel de la profession, se noie entre jargon, codes complexes, et procédures "usine à gaz". Pour qui aura entre-aperçu les dessins de Daumier, la troupe judiciaire (magistrats, greffiers et avocats) semble être encore totalement dans son jus "XIXème siècle".
Alors virons Dati. Elle est nulle, incompétente, elle s'y prend mal, elle ne comprend rien, elle porte du Dior, des escarpins à 1000 boules, elle est petite, enceinte, et rebeu. Allez envoyez-nous un bon vieux Arpaillange, un Chalandon. Un peu comme un Bayrou qui se targuait, quelques mois en arrière, en pleine campagne, de ne pas avoir été confronté à des grèves de l'Education Nationale, lorsqu'il en était ministre.
Tu m'étonnes, "cogestion", aucune réforme, gestion courante des affaires, feux doux sous la popote, résultat brillantissime ? : Pas de grèves ! Whaou, ça c'est du ministère où je ne m'y connais pas.
C'est un peu le problème ici en Gaule, il y aurait pas mal d'institutions à dépoussiérer, à moderniser, des cadres de travail à toiletter. Mais inlassablement la société française bute toujours et encore sur le "non, pas comme ça", ou le "non, pas avec ce ministre-là", sous entendu pas de notre niveau.
Vous savez quoi ? Ca commence à gonfler tout le monde, même ceux qui renverraient bien Sarko dans son Neuilly préféré, parce qu'à ce petit jeu qui se répète tant et plus, on fait du surplace, et ça dure, ça dure.
On sait. Des centaines de millions d'euros de plus au budget, des recrutements en "masse", des immeubles neufs, des prisons rutilantes (la mort dans l'âme tout de même), des augmentations généralisées, voilà les termes d'une réforme acceptable.
Ca lasse sérieux !
Rédigé par : matéo | 28 octobre 2008 à 08:13
Sautez, sautez vite de l'ambulance, Rachida : l'homme qui la conduit est un magistrat qui s'est échappé, il a remplacé la croix rouge par une cible et ne vous conduit pas à Baudelocque mais sous les fenêtres du Palais où des snipers vous attendent... sautez, vous dis-je, quand il est encore temps !
Rédigé par : sbriglia | 28 octobre 2008 à 07:08
Tiens, de la Rachida au menu! Ca va finir par ressembler à un "marronnier" en langage journaliste ... Quelle sauce aujourd'hui, Nestor? Rôtie? champignons? au pot? vapeur? gras? maigre? bio? salade peut-être?... Nestor! Nestor!... Ah voila!... L'aile ou la cuisse? La cuisse, voyons!... Qui prend le blanc? Otez donc la peau, je vous prie, c'est trop gras ... Le sot-l'y-laisse, c'est pour moi, priorité! Un peu d'abat, monsieur? Du foie, madame? Un rognon, peut-être?... Ne dites pas que vous êtes au régime encore ... Vos robes vous serrent? Les coutures?... Allons, mangez, que diable! nous n'en aurons jamais assez, on ne s'en lasse pas, c'est si bon ... Goûtez, mais goûtez donc ... N'est-ce pas autrement bon que ce que nous mangions auparavant, tout cet insipide industriel, ces boîtes, ces Clément, Guigou, Nallet, ces Toubon qui n'avaient de bon que le nom, Vauzelle, oh Vauzelle, indigeste, souvenez-vous, vous en vomissiez et attrapiez la vauzellite, la vauzellose .... Vous en tombâtes bien malade et gardâtes le lit pendant longtemps ... Nestor! Nestor! voyons, démenez-vous, servez, servez! que faites-vous, mon garçon?!... Mon cher voisin, ne vous empiffrez pas, je vous prie ... Et vous mademoiselle, cessez de glousser et mâchez en silence, cela ne se fait pas ... Les enfants, un petit morceau?... Monsieur Karoutchi, vous ne prenez rien? Goûtez donc alors un peu de ce vin et dites-nous ce qu'il en est de votre chère collègue du gouvernement, cette excentrique ministre de la justice dont tout le monde cause en ce moment, vous savez, cette si jolie dame exotique qui porte un enfant actuellement et dont on a dit hier, contrairement aux dires des professionnels de la chose, qu'elle n'est pas un problème absolument ... Ah madame, la phrase exacte n'est pas celle-ci, on vous trompe ... Mais qu'est-ce alors?... Il a été dit exactement ceci: La soldate en question n'est pas à sauver ... Oui, en effet, la différence est de taille, j'en conviens. Ah ces publicistes qui ne rapportent jamais comme il faut les thèmes et les propos!... Comme vous dites, madame!... Mais est-ce à croire alors que ...? Oui, vous avez tout à fait raison, c'est cela, c'est pertinemment cela ... Alors tout va bien, pourquoi ces bruits de palais? cette petite révolution de fonctionnaires qui conspirent il me semble? C'est désolant! Allez, mon cher, oublions tout cela et faites-moi plaisir plutôt, goûtez-moi ça, juste ça, une miette, une toute petite miette de ce met rare et cher, vous verrez comme c'est fondant, si délicat, voilà, sur la langue, laissez-moi faire, fermez les yeux, humez simplement, laissez fondre, amour ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 28 octobre 2008 à 01:08
Rachida Dati est à l'image du gouvernement qui navigue à vue, au jour le jour, sans vision à long terme. Il y a peu encore elle était acclamée comme antidote à l'archaïsme attaché à la magistrature. Il suffisait de peu : un sourire bien large, une robe Dior, des escarpins vertigineux pour rendre obsolète un corps de métier montré du doigt. Et puis, la crise oblige à plus de décence, moins d'ostentatoire, et le fond manque au garde des Sceaux. Alors, le président revient vers ceux qu'il qualifia de petits pois, car en temps de disette une armée de petits pois lui servira mieux qu'une garde-robe imprimée de pois d'une ministre princesse un jour.
Rédigé par : SR | 27 octobre 2008 à 22:05