Double étonnement, à la suite de la vision de deux films remarquables, quoique sur un registre différent. Le cinéma français s'améliore, sort doucement de ses histoires vaudevillesques ou de de ses péripéties incompréhensibles - Bergman sans le génie - pour s'engager enfin dans des films de société et d'action qui ne soient pas ridicules de simplisme.
Go Fast d'abord, avec Roschdy Zem, une oeuvre efficace et rythmée. Surtout, elle offre le bonheur, pour le commun des spectateurs qui attend une image plausible de l'existence et une adhésion à la morale ordinaire, de nous présenter des "salauds" qui le sont indiscutablement et des policiers qui sont des honnêtes gens. J'en ai tellement assez de cette tarte à la crème artistique de l'ambiguïté qui mélange les bons et les méchants, fait de la police des malfaiteurs à rebours et prétend nous faire douter de ce qui crève l'esprit et les yeux : les actes partagent indiscutablement le monde en une part malfaisante et un immense territoire lumineux. Heureusement, c'est le retour, dans notre modernité, des westerns.
Mesrine, c'est autre chose. Un formidable scénariste, un metteur en scène de talent qui ne fait pas durer une scène dix minutes quand elle en mérite cinq, une acuité du regard, une perception dure et sensible de la destinée d'un homme, un acteur éblouissant, Vincent Cassel, et les autres comédiens qui l'entourent ne sont pas médiocres. Ce film, tout de même, aurait pu s'enliser dans ce qui a représenté le tombeau pour beaucoup de spectacles, notamment consacrés à ce qui fascine le milieu artistique ainsi que beaucoup de citoyens étrangement admiratifs : les voyous, les criminels, ceux qui vont au bout d'eux-mêmes par le crime et la mort des autres. Là où Soeur Emmanuelle existait par l'amour, ils existent par la haine , la destruction de leur prochain et le pouvoir vulgaire que l'arme et leur immoralité procurent. Il y a mille manières d'exister qui ne se valent pas, les unes par l'intensité de l'humanité, les autres par un excès d'inhumanité.
Le tour de force du film sur Mesrine, c'est de ne privilégier aucun point de vue, de ne pas mettre en surplomb de l'oeuvre une instance de jugement, de réprobation ou de glorification. Les scènes se suivent, de manière apparemment erratique, mêlant le bon et le mauvais, l'odieux et le supportable, et sont acceptées comme la relation nue et sèche d'une vie qui alterne ce que l'humain peut créer d'horrible et ce qu'il est capable malgré tout de sauver dans la chienlit d'une existence qui suinte et s'agite de partout. L'admirable, c'est que le scénariste et le metteur en scène, se refusant à toute perception préétablie, permettent à leur oeuvre de ne choquer personne ou, plus précisément, d'être accueillie comme le constat clinique d'une histoire qui s'invente dans le bien mais surtout dans le mal. On ne cherche pas à nous présenter le pire en explication de tout ni le meilleur comme une excuse du reste. Ce film échappe aussi bien à l'opprobre qu'à la sanctification. Mesrine est ce qu'il accomplit. Ses crimes, sa violence, ses rares beaux gestes, son affection parcimonieuse. Pas de mythologie ni de réquisitoire.
Il n'est pas étonnant que les seules scènes moins captivantes de l'oeuvre soient celles qui rapportent l'action et l'audace réelles du malfaiteur : elles nous intéressent moins que ce qui l'a constitué, lui, comme une bête à tuer. Avantage supplémentaire : Vincent Cassel, en en parlant, n'a dégoûté personne du film. Au contraire.
On attend avec impatience le 19 novembre. Le second film sur Mesrine.
"Le cinéma français en progrès".
Une anecdote :
Suite au buzz médiatique ahurissant et à diverses controverses, qui ont accompagné la sortie du film de Mathieu Kassovitz "L'Odre et la Morale", j'ai voulu savoir combien d'entrées ce film avait fait.
Après moult recherches, c'est à l'autre bout du monde que j'ai trouvé l'information, dans "L'Echo de Tahiti" !...
"Le film fait un bide en métropole"
"Pour sa quatrième semaine à l’affiche, “L’ordre et la morale”, 13 millions d’euros de budget, n’a fait que 5 192 entrées dans l’Hexagone. Catastrophique. Depuis sa sortie, seulement 148 090 personnes, en comptant les avant-premières, ont vu le film.
“L’ordre et la morale” risque d’être le pire film de Kassovitz."
(Publié le jeudi 15 décembre 2011 à 01H00
dans L'Echo de Tahiti.)
Les cinéphiles aussi sont en progrès...
Rédigé par : Savonarole | 22 décembre 2011 à 09:15
Je préfère de loin Gabin dans ses films de voyous, ce soir "Le Pacha" sur Direct 8.
Angot, Angot, qui est-ce celle-là ?
L'Afghanistan, c'est tendance, c'est bobo, c'est bling-bling, c'est mode en ce moment. Il suffisait de regarder le look de l'heureux élu coopté grâce à ses relations dans les milieux bien placés pour s'en rendre compte. Rien d'un talent tout neuf découvert tout droit issu de ses montagnes afghanes et tout frais du vent des hautes altitudes qui n'a pas encore connu la société occidentale.
C'est du pur parisianisme.
Qui y croit encore à ces prix Renaudot, Fémina, Goncourt ?
Demain ce sera le tour de L'Anchourie septentrionale s'il le faut.
Comme disait Qohélet (chap.2-26) que j'aime à lire et relire : "Vanités des vanités, tout est vanité. Quel profit trouve l'homme à toute la peine qu'il prend sous le soleil ? Un âge va, un âge vient, mais la terre tient toujours...Car que reste-t-il à l'homme de toute sa peine et de tout l'effort pour lequel son coeur a peiné sous le soleil ?"
J'avais lu ce que disait Charles Bauer dans son autobiographie de Mesrine. Il le surnommait "l'ami" comme un générique, sans que je comprenne jamais en quoi Mesrine représentait une sorte de prototype de l'amitié. Mais il n'a sûrement pas tout raconté pour le cas où la justice s'intéresserait encore à des histoires qu'elle ne connaîtrait pas. C'était risqué d'écrire ses aventures dans la carrière de la délinquance, un lapsus, un mot en trop, involontaire et hop, des ennuis qui arrivent... Il faut une drôle de maîtrise de soi sans doute.
J'ai cherché ce qu'était devenu Bauer sur internet, ben ça fait peur sa tête et son look....
Je ne comprends pas trop non plus en quoi les crimes de gens se disant d'extrême gauche seraient moins crapuleux que ceux se disant d'extrême droite. Mais peut-être qu'en France, par une sorte d'idéologie sourde (plus ou moins) rampante directement issue des mouvements soixantehuitards, ça en fait des héros "tellement" romantiques ! C'est has been.
Rédigé par : Nathalie | 10 novembre 2008 à 21:42
Le Goncourt et le Renaudot attribués à deux auteurs étrangers ... Yes yes yes we can! Ca leur apprendra à tous ces bras cassés français de notre littérature à nous décrire de long en large leur cul, leur con, leur mal à la culotte, leur "je" merdique et j'en passe ... Content pour POL qui a eu le Goncourt, que je salue bien ... Yes we can! Pas que le cinoche français qui est à la ramasse complet; la littérature pareille ... J'ai frémis un moment qu'ils le donnent à la Angot, ils en sont capables ... Ah Decoin, soudain t'es devenu intelligent! C'est peut-être l'effet le Clézio juré au Renaudot ... Qu'est-ce que ça fait du bien une nouvelle pareille un lundi! Eh les scribouillards bobos parisiens à trois balles, vous voulez des mouchoirs, un sopalin?.... C'est parti en Guinée et en Afghanistan le Goncourt et le Renaudot ... Et le Ferdine d'outre-tombe je l'entends qui vous dit: Niqués, les nazes! Ca vous obligera peut-être à bosser un peu au lieu de vous contempler incessamment le trou de balle!
Bon jour.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 10 novembre 2008 à 13:50
Hier soir, chez Taddéi, Mesrine au sommaire ... L'excellent Jean-Louis Pelletier qui, suite à des confidences d'un policier au fait de cette chose, qui lui dit qu'en haut lieu on leur avait ordonné (aux policiers) "d'en finir" (ce qui est on ne peut plus clair à ce niveau des responsabilités politiques), s'exprime et dit, pesant ses mots, qu'il s'est agi ni plus ni moins que d'un "sordide assassinat" (la mort de Mesrine). J'ajoute, pour que cela soit plus complet: un sordide assassinat d'Etat médiatisé comme une basse publicité. A ses cotés, Roger Knobelpiess (que je salue ici) qui a bien raison de souligner que si les QHS ont disparu dans la loi, ils sont devenus pires dans les faits. J'ajoute, pour que cela soit plus pertinent: que vaut la loi, dans ce cas, si les faits ne la suivent pas voire la contrarient? Mais ce n'est pas tant de cela que je voulais m'exprimer dans ce commentaire que de Broussard lors qu'il parut dans la précédente émission consacrée elle aussi à Jacques Mersine, il y a une semaine de cela: "Faites entrer l'accusé"/Hondelatte. Broussard, à une question de Hondelatte, répond qu'aucun ordre n'a été donné de l'abattre, que les policiers qui se trouvaient dans le camion avaient agi spontanément, volontairement, de leur gré en somme, se sentant, sic, menacés (quid de la dernière balle tirée à bout touchant dans la tête de Mesrine mort à ce moment, par un quelconque policier sorti de nul ne sait où et venu à pied jusqu'à la voiture). Broussard, de la sorte, se dédouane et s'innocente -lâchement, on peut l'écrire- sur le petit personnel, mettons ces flics de base dont on peut dire qu'ils n'agissent pas de cette façon préméditée, sans ordre, pour tuer ainsi froidement un homme dont on a pu constater sans peine qu'à ce moment il était fait. Ce qui m'interroge maintenant -et qui ne manquera pas d'interroger tout ceux qui comme moi sont sensibles et intéressés de ces choses humaines-, c'est l'absence assourdissante de réaction de ces Pinots-simples-flics planqués dans le camion et tueurs publics sur ordre. Car enfin, ils doivent être à la retraite maintenant, comme Broussard, ils ne sont plus tenus d'une quelconque réserve ... On ne peut qu'être ébaubis par leur attitude, face à ces accusations mensongères de leur hiérarchie qui voudraient en quelque sorte leur faire porter seuls tout le sombrero. Comment l'un d'eux, seulement l'un d'eux, aujourd'hui, face à cette attitude un peu minable de ce Broussard à l'écran de télévision, n'est-il pas indigné et ne vient-il pas dans la même émission ou une autre plus importante démentir son ex chef, face à face même, entre hommes courageux: "Non monsieur Broussard, ni moi ni mes collègues depuis ce camion n'avons tiré de notre unique volonté, comme vous le dites partout. Non monsieur, sans vos ordres clairs et précis, on ne tirait pas, on l'interpellait vivant. Oui monsieur, vous n'êtes pas un homme de vous défausser ainsi sur nous, zéro courage, zéro dignité, flic sur le papier, c'est tout, clampin dans la réalité et vos propos le prouvent ...". Oui, comment font-ils maintenant pour se taire encore? Cette leur discrétion dont on ne sait si elle est de la noblesse de l'âme ou de la couardise infâme, m'épate, vraiment ... Je leur tire mon chapeau d'être aussi fidèle à leur "maison", quand bien même celle-ci, par la voix de l'un de ses plus éminents ex représentants (Broussard), ne le leur rend pas vraiment, les enfonce même et en fait de purs monstres.
Bonne nuit.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 04 novembre 2008 à 03:00
Mais c'est un film épatant, ce "Mesrine, l'instinct de mort" ! Excellente mise en scène, un rythme qui ne faiblit pas, de très bons comédiens - et le mot est faible, s'agissant de Vincent Cassel, digne fils de son père - et surtout, surtout ! pas de jugement, pas d'apologie de ce qui fut l'existence de ce tueur!
J'ai relevé un anachronisme de taille au début du film. Mesrine, qui avait devancé l'appel et avait choisi les commandos parachutistes pendant la guerre d'Algérie, est libéré en mars 1959. Il rencontre peu de temps après (en tout cas avant 1960, date de sa virée en Espagne) Guido (Gérard Depardieu) qui se vante d'appartenir à l'O.A.S.
Sachant que l'O.A.S. n'est créée qu'au début de 1961 et que le sigle n'apparaîtra qu'après le putch des généraux, le 22 avril 1961, j'ai rigolé intérieurement. C'est si loin, cette guerre, et ils sont peu nombreux ceux qui pourraient la raconter dans une parfaite chronologie. Mais tout de même...
Rédigé par : Jean-Jacques Bernardini | 30 octobre 2008 à 21:56
"Le cinéma français est nul." "Tout au moins _celui qui a seul les faveurs des media principaux_ (!!!!!!?????) " nous déconte Alibeu !(pouvez-vous éclairer ma lanterne plus que vacillante devant de telles affirmations avec exemples à l'appui ?)
Beurk beurk, pourquoi tant de haine entrelue ici voire là ? Notre net depuis peu file du mauvais coton en de nombreux blogs avec l'apparition de tels Fantomas, avançant toujours masqué pour déverser leur venin !
Alors pour vous "les Français sont des cons" généralisons généralisons !
"les Champs-élysées la plus belle avenue du monde" etc etc etc !
Rédigé par : Cactus | 27 octobre 2008 à 18:29
@Aïssa
En me baladant sur le blog de PB, que je connais depuis longtemps, mais que je ne fréquente pas si souvent, sans y avoir beaucoup participé d’ailleurs, je découvre qu’Aïssa est une sorte de contrepoint systématique aux papiers de Philippe Bilger. Il faut dire que la simple lecture de trois sujets controversés : Rouillan, Petrella, et là Mesrine suffisent à comprendre que le manichéisme qu’il dénonce chez PB est chez lui de nature projective. Que la malhonnêteté intellectuelle est chez lui compulsive.
Rouillan doit être libéré, ou plutôt ne doit pas être remis en prison au nom de la liberté d’expression. Il est « honteux » et « dangereux » d’amputer le garçon Rouillan de « sa part la plus significative » le « vouloir dire » et le « dire ».
Petrella (et tant qu’à faire Battisti) sont vaguement de vieux criminels, dont les crimes sont ou devraient être prescrits, parce qu’ils avaient en quelque sorte leur légitimité : « Les luttes armées de ces activistes italiens d'extrême gauche de cette époque avaient leurs explications historiques (on pourra être pour ou contre, c'est un autre débat). Cependant, elles ne sont pas nées du néant, spontanément .» Autrement dit, du côté d’Aïssa, on n’est bien sûr ni pour, ni contre les « explications » mais quand même il n’y a pas de fumée sans feu. Et d’enfoncer le clou dans l’établissement d’un lien hasardeux d’équivalence entre assassins à revolver d’extrême gauche, et patrons capitalistes assoiffeurs des masses laborieuses, dans un sabir que ne démentirait pas le plus obscur apparatchik de la révolution prolétarienne :
« Que ne comprenez-vous pas que les Etats démocratiques et capitalistes et libéraux qui sont les nôtres sont plus mal tenus que jamais de condamner à rebours et maintenant ceux qui les ont combattus, même combattus de ces façons terribles et meurtrières, quand nous assistons tous, en ce moment même, aux innombrables misères humaines, famines, injustices sociales immenses et crimes économiques mondiaux qui sont de notre fait démocratique, capitaliste et libéral? »
Eh bien non cher Aïssa, je n’ai pas vos pondérations, vos atténuations et encore moins cette vision du monde où quand les uns tuent, c’est parce qu’ils ont une raison, et que si celle-ci n’est pas valable, il y a au moins la même chose, commise par d’autres juste à côté, alors…
En tant que citoyen lambda, diplômé de pas grand-chose, spécialisé en rien, et propriétaire de peu, je n’en ai rien à faire que Rouillan soit limité dans sa liberté d’expression, comme il m’est parfaitement équilatéral qu’il retourne en prison. Je n’ai à ma disposition que ma capacité à me « mettre à la place de » et en l’occurrence, à la place de Madame Besse et de Madame Audran et de leurs enfants. Je sais, c’est faible, mais si la société doit avoir ce genre d’égard pour des types qui ont pour des raisons qui leur appartiennent décidé un beau matin de supprimer toute vie dans le corps d’un être humain, qui parce qu’il était patron, qui parce qu’il était général, alors moi, cher Aïssa, je prends le maquis, et je vais bomber moi aussi la guérite de ceux qui me semblent promouvoir une coupable intelligence avec des meurtriers.
Toujours, comme citoyen de base, je n’ai que faire que les crimes des Petrella et Battisti se soient passés, il y a trente ans, et que la justice et/ou Aïssa jugent que ces crimes sont prescrits. Les êtres humains morts depuis trente ans, dont tout le monde a oublié le nom, et le prénom, pour ne retenir, dans une espèce de dépersonnalisation, que la simple profession, le simple métier, ont vu leur vie raccourcie, leurs projets arrêtés, leur vie de famille anéantie, parce que des apprentis guerrilleros se sont faits leurs films, et ont joué à se faire peur jusqu’au bout. Il n’y a pas beaucoup à vous lire pour comprendre que jamais vous ne développeriez vos fallacieux arguments si vos Rouillan, Battisti et autre Petrella étaient des terroristes d’extrême droite. Vous avez l’indignation à géométrie variable et votre mise en regard des meurtres commis individuellement avec les misères humaines dues au capitalisme ou aux banquiers du CAC 40 en dit assez long sur votre confusion mentale et vos étranges relations d’équivalence.
Patatras sur Mesrine, vous récidivez. Né en 1962, je me fiche bien de savoir si l’Etat français était content ou non de tirer parti ou pas des « services » de Mesrine, cela ne l’absout pas, et je ne veux pas comme un bon ami allemand à moi, né 4 jours avant moi, avec le nazisme, porter la responsabilité de la conduite de mes pères en Algérie. Mesrine a tué, a nargué, a volé, bref il a joué au voleur/tueur, il fallait donc s’attendre à une action brutale de la Police. La chose est passée par une embuscade, avec un camion, et un flinguage dantesque : c’était dans la logique des choses. Audry Maupin a condensé en un jour infractions, délits, et crimes, il l’a payé de sa vie le soir venu. Ca fait un bail que les histoires de gendarmes et de voleurs terminent ainsi. Comme il est normal que Rouillan paye et paye encore, comme il serait normal que Battisti et Petrella payent un jour, comme il est logique que Mesrine ait payé.
Votre logique, je la comprends, défendre l'indéfendable. Avec une petite inclinaison à y aller encore plus franchement quand il s'agit de l'extrême gauche. Flippant !
Rédigé par : matéo | 27 octobre 2008 à 16:54
@ Alibeu,
Vous êtes un grossier personnage. Vous pourriez exprimer votre désaccord autrement.
PS : soi-disant s'écrit sans "t"
Rédigé par : Laurent Dingli | 26 octobre 2008 à 19:54
A croire que c'est comme pour Soeur Emmanuelle, tout le monde l'a croisée, la connaît, lui a parlé etc...
Mesrine aussi ?
Pas moi non.
Rédigé par : Nathalie | 26 octobre 2008 à 18:39
Le cinéma français est nul. Tout au moins celui qui a seul les faveurs des media principaux, qui méritent le même qualificatif, et auxquels vous apportez généreusement votre soutien dont il n'a d'ailleurs nul besoin... Vous faites référence à un "Guépard" dans une phrase sibylline qui gagnerait à ne pas l'être ! S'agit-il du film de Visconti ? Si c'est le cas, visionnez le cinéma italien qui est l'un des meilleurs qui fût jamais, après quoi vous ne ferez plus, si vous êtes artistiquement compétent - ce dont on peut légitimement douter pour l'instant, mais à chacun son métier - l'apologie de sous-produits soit-disant culturels... Restez dans votre domaine de compétence et employez votre logorrhée à la défense de causes essentielles et cruciales pour la société française, comme la réalité de l'univers carcéral par exemple...
Rédigé par : Alibeu | 26 octobre 2008 à 16:03
Dans l'émission d'Yves Calvi sur France Inter cette semaine au détour de la conversation l'animateur questionne l'acteur Vincent Cassel sur l'impact du film sur les jeunes de banlieue. Et la réponse fut bizarre, car l'acteur rappela les difficultés que la production avait eu pour insérer une séquence où Mesrine abat un maquereau arabe. Fallait-il mentionner la dimension raciste du personnage tempérament commun dans la France des années 70' ? Et c'est là que l'aspect commercial du film explose, il faut ménager le gros du public de ce film, des jeunes de banlieue en adoration devant l'ennemi public numéro 1.
Rédigé par : SR | 25 octobre 2008 à 13:27
C'est quoi ce blog ? Un repaire de convictes ? J'ai croisé Mesrine à la cantine, ah ben moi c'était dans l'avion, c'est bien ce que me disait Francis Le Belge quand je l'ai rencontré à la poste.
Personne ici n'aurait de nouvelles à nous donner d'Yvan Colonna ? Ca fait un bail que je ne l'ai pas vu !
PS : Et de trois, pas vu les Ch'tis.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 25 octobre 2008 à 10:31
Je n'ai pas encore eu le temps de voir Go Fast mais votre avis me donne envie de le faire.
Ayant entrevu Mesrine à Roissy lorsque j'ai été chargée d'un vol très sécurisé qu'il empruntait, je n'ai qu'à moitié envie de connaître mieux sa vie, même si votre critique est bonne.
Par contre, j'ai vu un film français formidable dans un autre registre que les deux que vous avez appréciés : Le crime est notre affaire, une histoire d'Agatha Christie très bien transposée avec André Dussolier, Catherine Frot, Claude Rich et d'autres talents, tous excellents. Le suspens est très bien conservé jusqu'au bout, c'est drôle et fin. Un bon moment garanti.
Rédigé par : Marie-Christine BLIN | 25 octobre 2008 à 00:48
Monsieur Bilger
J'ai confiance en vous, en votre honnêteté intellectuelle. Aussi, pouvez-vous, s'il vous plaît, nous expliquer comment une erreur, totalement humaine au demeurant, ne puisse pas être réparée rapidement à partir du moment où l'on s'en aperçoit, sans que le Président de la République ne le réclame en personne de la bonne ville de Pékin dans laquelle il a d'autres chats à fouetter ?
Vraiment, je m'interroge. Pas besoin de sondage pour être certaine que nous sommes une large majorité à nous interroger sur le même sujet. Merci à vous.
Rédigé par : Florence | 24 octobre 2008 à 22:34
@Aïssa
Nous sommes donc deux pour "les chti" et je rajoute en ce qui me concerne "Titanic".
Mais je raffole de la saga de la guerre des étoiles... y voir un désir d'ailleurs ou d'un autrement? possible...
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 24 octobre 2008 à 20:45
Cher ami,
Dommage que l'on attende du cinéma et des médias la correction de la perception qu'ont les citoyens de leur justice et police.
J'ai apprécié votre prestation à C dans l'air.
Dommage que l'actualité l'ait sérieusement altérée.
Qu'une simple erreur, même pas administrative, simplement une coquille si elle était le fait d'un pigiste, ne puisse pas être corrigée, démontre que la magistrature croit que tout ce qui émane d'elle est "inscrit dans le marbre".
Que ce soit le politique qui soit obligé de tancer (ou tacler, puisque vous aimez le foot) alors que "dans le marbre" existe aussi la possibilité de correction, me pose question.
La garde à vue utilisée systématiquement à la place d'une simple audition, ainsi que l'utilisation systématique de la violence pour interpeller, y compris à domicile, démontrent qu'à l'instar de la justice, la police doit revoir sa conception des libertés individuelles.
Au-dessus des lois, il y a l'être humain.
Les textes de lois, le CPP n'ont de valeur qu'en fonction de la valeur morale et du respect de l'autre détenus (!) par ceux qui sont chargés de leur application.
Je veux croire que c'est le cas de la majorité... mais...
enfin on verra bien...
Cordialement mais dubitatif.
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 24 octobre 2008 à 20:41
Afficher des idées d'extrême droite et avoir enlevé et torturé un journaliste d'un journal d'extrême droite ?
Rédigé par : Nathalie | 24 octobre 2008 à 19:33
C'est vrai que le cinéma français ose davantage dans le film d'action, avec moins de complexes, moins d'inhibitions.
Je vous conseille dans ce registre 'Secret Defense' qui sort au mois de décembre. Au cœur de la DGSE, du recrutement des jihad dans les prisons français et de l'espionnage, on sent une véritable volonté de coller à plus de réalité.
Les moyens sont visibles, les acteurs (Lanvin, Duvauchelle, Giocante,...) tous très crédibles et l'ambition n'est enfin plus honteuse. On y sent d’ailleurs une forte influence de la trilogie des ‘Jason Bourne’ avec Matt Damon.
Si 'Go Fast' n'a pas trouvé grâce à mes yeux, malgré l'excellent Roschdy Zem, 'Mesrine' est bien à la hauteur des attentes, sans être tombé dans la starification dont tout le monde craignait et qui était l’écueil majeur.
Malheureusement la rumeur annonce un second volet nettement en retrait, à suivre...
Rédigé par : Cyril | 24 octobre 2008 à 15:44
Mesrine, un destin, une vie telle qu'il le souhaitait : gangster de petite envergure qui aurait fait la star academy, et qui aurait tout fait pour avoir sa minute nécessaire au quotidien.
Rédigé par : guillaumedebelleme | 24 octobre 2008 à 12:02
Intéressantes critiques, même si, pour ma part, les histoires de flics et de voyous m'intéressent peu.
Je ne sais pas, en revanche, si cela sanctionne un progrès du cinéma français. Je ne suis même pas sûr que celui-ci soit en berne. Peut-être en avons-nous seulement l'impression parce que les médias parlent moins des oeuvres réalisées par des cinéastes brillants comme Anne Fontaine ou François Ozon, préférant se concentrer sur les colossales âneries à succès que sont Amélie Poulain, Astérix, les Bronzés III et autres Choristes.
Rédigé par : Laurent Dingli | 24 octobre 2008 à 10:04
@ aïssa et accessoirement BHL
Relisez "Harmonie du soir" de Charles Baudelaire.
Rédigé par : mike | 24 octobre 2008 à 09:19
@ Aïssa Lacheb-Boukachache
J'ai rencontré par deux fois Jacques Mesrine.
Une fois, sur une voie ferrée, il sortait tout droit du casino de Dauville et était poursuivi par la police, et une fois à la prison de la Santé, l'impression que j'en ai gardé et avec le recul, je dirais que si l'Etat ne vaut pas plus, ou plutôt les hommes à la tête de l'Etat, Mesrine ne valait pas mieux, c'était une bête fauve, incontrôlable, colérique, arrogant, et d'une vanité incommensurable. Toujours prêt à donner des leçons de bonne conduite à tout le monde, et gare à ceux qui s'aventuraient à contester le "maître". Le milieu dans son ensemble ne l'aimait pas et le considérait comme un véritable plaie
pour leurs affaires, la police foutait le bordel et ne ménageait pas ses efforts pour secouer le paillasson au milieu.
"l'ont tué de cette façon lâche, ces policiers qui ont tiré comme à la foire depuis ce camion" dites-vous encore,
Mesrine tuait-il d'une autre manière que lâchement ? on se souvient de la scène de la grotte... un homme sans arme couché à terre et Mesrine jouant les héros avec armes et complices, donneur de leçons, tirant et tirant encore.
Et ses meurtres au Canada ? n'étaient-ils pas ignoblement lâches ? des innocents là encore, sans armes...
Mesrine soignait son image médiatique, lui aussi était une bête de scène, un manipulateur de masses béates, et ça marchait! on a la preuve que ça marche toujours d'ailleurs, même avec des voyous aux ambitions moins téméraires.
Et en Algérie, il n'avait pas la réputation d'être tendre croyez-moi ! Jacques Mesrine n'avait rien d'un humaniste, il s'affichait clairement d'extrême droite, la encore il faudrait recadrer les personnages au lieu de l'évoquer comme une sorte de Robin des bois, rebelle généreux ne braquant que les riches. Quand Mesrine donnait, c'est parce qu'il achetait.
Il a tué des innocents aussi. Voleur et assassin. La vie humaine n'avait pas plus d'intérêt que ça pour cet homme.
Raviver sa "légende", comme vous dites, est une très mauvaise chose, c'est mettre de l'eau sur le feu dans cette période trouble ou la violence double presque ses quotas années après années.
Dans toutes les cités, des dizaines de milliers de jeunes connaissent Scarface et lui vouent une admiration sans failles avec les conséquences que l'on connaît, on n'avait sans doute pas besoin d'un deuxième héros anti-flic... braqueur... etc.
Je reprendrai les propos de Monsieur Bilger en les inversant quelque peu, c'est exactement ce que des jeunes sans repères ou malmenés par la société retiendront :
"les seules scènes captivantes de l'œuvre sont celles qui rapportent l'action et l'audace réelles du malfaiteur"
La encore, soyez certain qu'il y aura des retombées.
Je serais policier, je serais découragé, sérieusement découragé.
Certes il n'y a ni sanctification, ni opprobre, un documentaire de bonne facture pour ceux qui ne se souviennent plus de Mesrine ou ne l'ont pas connu.
Anecdotiquement, Cassel, en vrai professionnel, à également rencontré les deux enfants de Jacques Mesrine.
Rédigé par : Patrick Marguillier | 24 octobre 2008 à 02:53
Je n'ai pas vu ces films. Une éternité que je ne suis pas allé au cinoche ... La dernière fois (défense de rire): Spiderman (le n°1). Les Comic's américains, c'est toute mon enfance ... Je dois être le seul Français à n'être pas allé voir "Bienvenue chez les Chti's" ... Il passera bien à la télé, je le verrai là ... Cassel, un professionnel; Roschdy Zem, une grande carrière ... Enfin, espérons; on avait dit cela de Samy Naceri ...
A propos, je n'ai pas compris la réaction de Luc Besson à Montfermeil. Son film, avec Travolta, annulé ou que sais-je? pour quelques huées et voitures brûlées ... Pourquoi cette fuite cinématographique, ce renoncement?
Le bloc-notes de BHL la semaine dernière. Une phrase:
"L'argent ... comme un sang qui se fige".
Moi-même. Le roman du souterrain (2007): une phrase:
"L'argent, comme un fleuve de sang ...".
Si BHL me pille, je vais lui rentrer dans le lard ... (rire). Une coïncidence peut-être, tout de même ...
Bonne nuit.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 23 octobre 2008 à 22:36
Jacques Mesrine, quand l'Etat lui a enjoint de torturer et tuer en Algérie ceux qu'il considérait tels des terroristes, il fut un héros médaillé et félicité par ce même Etat qui, trente ans plus tard, l'exécutait lorsqu'il torturait et tuait pour d'autres raisons non d'Etat, plus personnelles ces fois. Tout est nuance, cher PB; vous êtes trop bref, tranché, tranchant, manichéen exactement. Si l'imaginaire populaire, avec ou sans film et cinéma, le considère plus positivement que jamais, c'est donc bien qu'il y a une raison au-delà des discours convenus, des jugements hâtifs et superficiels. Inutile de gloser davantage; il est entré aimé et admiré dans la légende. C'est ainsi et personne n'y fera rien. On oubliera Broussard et les autres ou on s'en souviendra uniquement que comme ses meurtriers, d'ignobles Javert à la solde d'un quelconque Etat de ce moment, mais lui, le peuple l'a mythifié -il l'était déjà de son vivant- pour les générations à venir ... Personnellement, je me suis toujours demandé si ceux qui l'ont tué de cette façon lâche, ces policiers qui ont tiré comme à la foire depuis ce camion et même Broussard et les autres chefs qui posaient le pied sur la bête achevée et riaient -hilares- aux photographes, ont pu longtemps après et aujourd'hui encore se regarder le visage dans un miroir sans baisser les yeux de honte ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 23 octobre 2008 à 21:24
Je n'ai pas aimé GO FAST. Bien que la Police nationale se soit attachée à afficher une image moderne, éloignée du flic solitaire et alcolo, il y a plusieurs invraisemblances qui altèrent la crédibilité du film. Au quotidien, il y a plus de dealers qui se flinguent entre eux que de dealers qui flinguent des flics (heureusement d'ailleurs). L'hémoglobine versée en début de film, et qui sert de fil conducteur, était inutile !
Rédigé par : Thierry SAGARDOYTHO | 23 octobre 2008 à 21:09