On entend dire et on peut lire que le président de la République dégainerait trop facilement l'arme judiciaire et qu'il y aurait comme une contradiction entre son statut et ses démarches contentieuses. D'aucuns ne sont pas loin de penser que ce président-ci devrait être privé de justice.
Je ne vois pas au nom de quoi mais j'admets que l'interrogation puisse être formulée si le débat est abordé avec bonne foi. Ou sans une ironie qui offre le mérite d'un petit succès immédiat mais qui n'éclaire et ne résout rien. Ségolène Royal, qui est tombée depuis quelque temps dans le sarcasme ad hominem - ce n'est pas son meilleur genre - , s'est vantée, au sujet de la "poupée vaudou", d'avoir eu plus d'humour que Nicolas Sarkozy puisqu'elle n'avait pas demandé d'interdire sa vente.
Le problème est beaucoup plus sérieux que sa légèreté semble le prétendre. Il est évident, déjà, qu'on ne saurait comparer la responsabilité d'un président soucieux de défendre l'honneur de sa charge avec la liberté d'une opposante politique qui peut, sans risque, s'abandonner à une totale tolérance. Le premier est confronté à une alternative que la seconde a le droit d'ignorer. On comprend bien que, pour un président de la République en exercice, le choix ne soit pas si aisé à faire entre l'exigence d'une majesté et d'une indifférence républicaines qui le conduirait à ne jamais avoir recours à la justice ou l'acceptation d'une judiciarisation qui le mettrait au niveau de ses concitoyens.
Il va de soi que pour tout ce qui se rapporte à la respiration d'une vie démocratique, à la nécessité d'un débat public contradictoire et approfondi, à la sauvegarde d'un pluralisme médiatique, de nos jours plus encore qu'hier, toute entrave, de nature contentieuse, de la part d'un président serait politiquement suicidaire, certainement contre-productive. Comment imaginer qu'aujourd'hui Nicolas Sarkozy pourrait être tenté de porter atteinte à l'esprit et à la dérision diffusés par les Guignols de l'Info ou à d'autres émissions satiriques du même genre ? Il y a là un droit de critique, une tradition de la gouaille et de l'ironie cultivée à la radio, à la télévision ou dans les chroniques étincelantes de Michèle Stouvenot dans le Journal du Dimanche, qu'aucun pouvoir n'aurait la maladresse de brimer, sauf à se perdre dans le ridicule.
Mais le questionnement difficile à résoudre n'est jamais fiché au coeur de la liberté d'expression, il se trouve sur ses marges et n'a jamais la pureté qu'imposerait l'évident refus d'une censure politique. En dehors même du SMS mensongèrement intime, deux affaires, surtout, ont fait réfléchir sur l'attitude du président face à la justice. Ryanair et, récemment, le livre-objet présenté dans un coffret contenant notamment une poupée de tissu et douze aiguilles, résumé sous l'appellation "poupée vaudoue". Cette étrange chose - et dont la vente se multiplie depuis l'annonce de l'assignation présidentielle en référé - a été inspirée par un dessein commercial et revêtue d'une apparence politique. Il est incontestable que l'image de Nicolas Sarkozy a été utilisée et exploitée dans des conditions qui même pour un président tolérant pouvaient susciter une réaction.
De mon point de vue, ce livre-objet équivoque, offrant habilement une double facette contradictoire (mercantile et civique), aurait mérité une analyse globale sur la notion d'outrage ou d'offense au président de la République. Il ne serait en effet pas absurde de soutenir conceptuellement que cette "instrumentalisation" de l'image présidentielle dans un but de lucre était à l'évidence de nature à dégrader la fonction présidentielle et son apparence publique. Juridiquement, cependant, ni l'outrage réprimé par le code pénal (une offense non publique) ni l'offense elle-même prévue par la loi spéciale sur la presse ne pouvaient être retenus. D'où le choix de Me Herzog, conseil du président, de viser la violation du droit à l'image.
Au moment où je commençais la rédaction de ce billet, j'apprenais que le chef de l'Etat avait été débouté de son action en référé et qu'il allait relever appel de cette décision. Selon ce que j'ai pu lire et entendre (sites du Nouvel Obs et de 20 minutes, TF1), la juridiction saisie de l'instance aurait souligné l'absence "d'atteinte à la dignité humaine et d'attaque personnelle" et le fait que la vente de cette "poupée vaudoue n'aurait pas caractérisé une atteinte au droit à l'image". D'après elle, cette affaire demeurait inscrite "dans les limites autorisées de la liberté d'expression et du droit à l'humour". On verra ce qu'il adviendra judiciairement de la suite qui, peut-être, mettra plus en évidence le commerce profitant de la personne du président et de son image.
Ségolène Royal, tout de même, ne peut pas faire semblant de craindre que ce recours entraîne, demain, des plaintes contre le Canard enchaîné, Marianne ou les Guignols de l'Info. Il n'est pas fondé, en effet, sur une contestation de la parole médiatique. L'issue négative d'aujourd'hui - une première pour un président -, après les succès anciens de Georges Pompidou et de Valéry Giscard d'Estaing, répond opportunément à une critique qu'on n'aurait pas manqué de formuler. On aurait dénoncé cet usage de la voie judiciaire puisque, pour un président, elle aurait été de toutes manières sans risque. Un démenti éclatant vient d'être apporté. Il met en lumière l'indépendance de la justice, une victoire de la démocratie et que le président a d'autant plus le droit de n'être pas privé de l'arme judiciaire que celle-ci ne lui garantit rien et le met, à tous les niveaux, au même plan que ceux qui l'ont élu ou rejeté.
Enfin, on a trop mis en cause le comportement personnel du président dans les premiers temps de son mandat pour lui reprocher, alors qu'il a de son propre gré changé, d'imposer le respect de sa fonction, grâce à la justice, à ceux qui continueraient de la traiter sur un registre qui date sensiblement. Il me semble qu'on ne peut, à la fois, sauf à être incohérent, désirer la dignité présidentielle et contester à celle-ci les moyens de sa sauvegarde si la société est en retard d'une image par rapport à celui qui la représente.
Daniel Ciccia nous dit : "On ne peut pas tout à fait altérer son image, la dégrader, car, Aïssa, que vous le vouliez ou non, que je le veuille ou non, que M. Bilger, JDR, Nathalie, Véronique A, Catherine Jacob, le veuillent ou non, cette image est fondatrice."
Mais il ne nous dit pas ce que cette image fonde, hélas, j'aurais été curieuse de l'apprendre. Car je peux affirmer qu'à ma connaissance NS n'a rien fondé chez moi.
D'autre part, Daniel confond sans doute : ce n'était pas le chef de l'Etat qui était visé, preuve en est ce que dit son avocat, Me Herzog, qui prétend même le défendre à l'oeil, il dit que NS intente une action à titre personnel... Mon oeil, mais bon.
Et puis si NS ne s'était pas mis à crier à l'atteinte à son image en public, personne n'aurait rien su de cette pitoyable et ridicule histoire. A présent, quel coup de pub ! Ce procès est une très bonne affaire commerciale pour le commerçant. Si on l'oblige à publier le jugement en public encore plus, comme pour les magasines pipoles. Il a trouvé une mine d'or.
Rédigé par : Nathalie | 11 novembre 2008 à 13:11
En cette journée exceptionnelle, je ne peux m'empêcher d'entendre les paroles si émouvantes de la chanson "Strange fruit", interprétée par Billie Holliday : ces fruits étranges qui sont les corps des hommes noirs pendus aux arbres :
Southern trees bear a strange fruit
Blood on the leaves and blood at the root
Black body swinging in the Southern breeze
Strange fruit hanging from the poplar trees
Les arbres du Sud portent un étrange fruit,
Du sang sur les feuilles et du sang aux racines,
Un corps noir qui se balance dans la brise du Sud,
Étrange fruit suspendu aux peupliers.
Visionner sur you tube le petit extrait si poignant : http://www.youtube.com/watch?v=h4ZyuULy9zs
PS : J'espère que vous m'excuserez, cher Philippe, vu les circonstances un peu particulières, une telle digression par rapport au sujet de votre article.
Rédigé par : Laurent Dingli | 04 novembre 2008 à 15:30
@ fedydurke
Je ne crois pas que l'élection d'Obama soit "la véritable insulte pour Sarkozy" comme vous dites, ni que cet homme soit "le contraire de ce qu'est notre président". "Quand nous serons capables d'élire un Obama au pouvoir, déclamez-vous encore, nous serons adultes", etc.
Vous mélangez tout et effectuez des comparaisons assez dérisoires. Nicolas Sarkozy est sans doute autant à gauche que Barack Obama sur bien des points, replongez-vous dans la réalité des Etats-Unis d'Amérique et concevez que la situation y est difficilement comparable à celle de la France, notamment en ce qui concerne la fiscalité et l'intervention de l'Etat dans l'économie. Certes, le programme d'Obama, en matière de fiscalité ou d'immigration, s'inscrit clairement à gauche (1), mais là-bas, comme vous le savez il n'y a pas de RSA ni de RMI. Quant à l'immigration, les Etats-Unis, qui sont depuis l'origine une terre de migrants, demeurent le premier pays d'accueil au monde (un million d'immigrés par an), et connaissent en même temps des problèmes liés au communautarisme (communautarisme dont la gauche française est la première à se gausser).
Vous savez sans doute aussi que le sénateur de l'Illinois s'est prononcé contre le marché "Airbus", alors que John McCain y était tout d'abord favorable, avant de changer d'avis. Si Airbus doit donc licencier ou mettre ses ouvriers au chômage technique, vous irez leur expliquer qu'Obama est le contraire de Sarkozy, que son élection est une insulte pour le président français (qui a contribué à sauver Alstom), et toutes vos remarquables réflexions.
Pour ma part, je souhaite de tout coeur que Barack Hussein Obama devienne, d'ici demain matin, le quarante-quatrième président des Etats-Unis. Mais je ne veux pas pour autant me bercer d'illusions et idéaliser le sénateur de l'Illinois.
Comme McCain s'il était élu, Obama sera confronté à une situation très difficile : crise économique et financière mondiale, guerre en Irak et en Afghanistan, réchauffement climatique, etc.
Un mot sur la guerre en Irak, à ce propos. Je me suis toujours prononcé contre. Mais je me suis peut-être trompé. Des gens assez courageux comme Pierre Lellouche ou Bernard Kouchner n'avaient-ils pas raison contre la majorité dont je faisais partie ? A vrai dire, je n'en sais rien : cette guerre, fondée sur un mensonge d'Etat, a été en outre mal organisée, mais il est encore trop tôt pour dresser un bilan. Si la situation se stabilise en Irak d'ici trois ou quatre ans et qu'un régime démocratique s'y enracine, on félicitera G. W. Bush malgré son imprévoyance et ses grossières manipulations ; dans le cas contraire, et si l'Irak devient un bastion du chiisme fondamentaliste, téléguidé par l'Iran, on continuera de le traiter de criminel. Que fera Obama en Irak ? Pourra-t-il évacuer l'essentiel des troupes dans seize mois comme il l'a promis ? D'une manière plus générale, bien des questions se posent auxquelles il n'existe pas de réponses simples : faut-il par exemple imposer la liberté à un peuple tyrannisé que ce soit au nom du pétrole, des intérêts stratégiques ou du droit d'ingérence humanitaire ? Les Etats-Unis se sont illustrés dans cette voie à des époques et dans des contextes très différents : avec l'Allemagne et le Japon en 1945, plus récemment, avec la Serbie. Le résultat a été mitigé en Corée (ils ont tout de même sauvé - n'ayons pas peur des mots - la moitié du pays de la barbarie communiste). Ils ont failli gravement au Vietnam, différemment en Somalie, de manière honteuse en Amérique centrale et du Sud où ils ont appuyé, soutenu, créé des régimes militaires d'extrême droite, couvrant et soutenant les assassinats de masse et la torture (Salvador, Chili, Argentine, etc.). Il faut donc prendre du recul et se garder de toute considération manichéenne. George W. Bush a été une calamité pour l'Amérique et le monde - je l'ai écrit depuis huit ans - mais il n'est pas le diable et Obama le bon dieu. Je veux dire par là qu'en idéalisant ou en dénigrant à l'extrême, on se condamne aux désillusions les plus cruelles.
En matière de redistribution des richesses et d'environnement, je n'hésite pas une seconde entre MacCain et Obama, même si le premier s'est souvent placé à l'avant-garde du parti républicain sur des questions brûlantes. Obama s'était prononcé contre les forages off-shore, mais il est partiellement revenu sur sa position. En revanche, il s'est opposé à la violation des zones préservées d'Alaska, contrairement à son concurrent républicain. En matière d'environnement et de protection animale, MacCain a reçu la note de 40 sur cent, de la part de la plus ancienne association US, et Obama, la note de 60 (mais 100 pour H. Clinton). Obama est favorable à l'exploitation des agrocarburants (dont son Etat, l'Illinois est très producteur), mais il a précisé qu'il fallait utiliser les agrocarburants de seconde génération, plus respectueux de l'environnement et qui n'entrent pas en concurrence avec l'alimentation humaine. Enfin, même si le programme de McCain en matière de lutte contre les gaz à effet de serre est loin d'être nul, celui d'Obama paraît bien plus ambitieux et volontaire. Là où, en effet, le sénateur démocrate s'oppose radicalement à Nicolas Sarkozy, s'est qu'il ne partage nullement son engouement pour le nucléaire (contrairement à McCain) et préfère diversifier les sources d'énergie, ce qui me paraît beaucoup plus raisonnable.
Un dernier mot sur Obama : je n'espère pas son élection parce qu'il est noir, ce serait faire du racisme à rebours (Condoleeza Rice aussi est noire), mais parce que c'est un homme dont j'apprécie les convictions et la personnalité ; pour autant son identité n'est évidemment pas anodine. Et il y a une grande émotion à imaginer que ce pays où l'on lynchait encore des noirs, il y a quarante ans, sera peut-être présidé dans quelques heures par un "couloured man". Il y a beaucoup d'émotion à imaginer que cette terre où ont souffert tant d'esclaves sera présidée par un homme d'origine africaine.
D'autres, en France, ont joué sur leur identité féminine pour expliquer en partie leur échec de mai 2007. Obama, lui, a déjà annoncé que s'il échoue, il ne mettra jamais en cause la couleur de sa peau. Une belle leçon de responsabilité venue d'outre-Atlantique.
(1) A noter aussi, qu'en ce qui concerne la crise des subprimes, McCain veut utiliser 300 milliards de dollars du plan de sauvetage des institutions financières pour racheter des crédits hypothécaires fragiles et les remplacer par des crédits à taux fixe.
Rédigé par : Laurent Dingli | 04 novembre 2008 à 12:44
Merci sbriglia pour cette très belle phrase soulignée de Nietszche. Je songe en cet instant qu'il est un procès d'assises actuellement à Douai qui, au-delà de l'horreur qu'il a à juger, est intéressant en ce sens qu'il s'y trouve, également accusés de complicité et non dénonciation de crime, deux médecins. C'est de cet enfant dont il s'agit, que son beau-père et sa mère ont durant des années torturé jusqu'à la mort ("à la fin, il pleurait sans larmes", voilà ce qu'a dit en témoignage au procès son jeune frère à peine plus âgé que lui). Croira-t-on que ces deux médecins à qui la mère amenait l'enfant en consultation lorsque les coups étaient par trop violents et laissaient sur son corps des traces sordides, pour avoir aussi des certificats médicaux qui la justifiait auprès de l'école, croira-t-on qu'ils sont des praticiens pervers de n'avoir rien dit ni dénoncé de ce qu'ils constataient objectivement sur le corps de cet enfant à chacun de leurs examens? Croira-t-on pareillement qu'ils sont tant incompétents de médecine qu'ils ont été incapables de faire la différence entre des plaies et traces causées par des "jeux" entre enfants ou des automutilations, comme le leur affirmait sa mère, et des tortures infligées volontairement par des tiers? Non, bien sûr. La réalité est beaucoup plus simple et, d'une certaine manière, rejoint à ce que j'écrivais plus haut quant à certaines psychologies médicales, des us et coutumes de ce monde, de son hermétisme anachronique, de sa toute puissance insupportable et de ses façons singulières, etc., qui rendent compte de bien des choses et des comportements qui, sans cela, demeuraient longtemps confus voire incompréhensibles quand ce ne serait inadmissible comme c'est le cas pour cet enfant. Cette réalité porte un nom et repose sur un socle légal, elle s'appelle: Le secret médical. Et celui-ci s'est, au fil des siècles et des mauvaises habitudes, tant ancré dans l'esprit de ce monde et de ceux qui y accèdent pour le pratiquer, qu'il n'est pas une seule fois venu à la conscience de ces deux médecins qu'ils pouvaient -qu'ils devaient- aller contre et dénoncer ce crime abominable qu'ils avaient régulièrement sous les yeux en consultation. Ainsi, avec la foi la plus sincère et meilleure qui soit et la conviction profonde qu'ils ne faisaient pas mal, qu'ils ne faisaient pas le mal, ils aidaient à assassiner cet enfant. A aucun moment, ils n'ont soulagé sa douleur. Et cela est la constante et résultante terribles toutes deux d'une singulière culture médicale...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 02 novembre 2008 à 21:28
...En ce jour des morts il se disait qu'il aurait souhaité la présence fraternelle d'Aïssa auprès du lit d'agonie de ses parents...
Humain, trop humain Aïssa !
Rédigé par : sbriglia | 02 novembre 2008 à 12:04
@Daniel Ciccia
Deux billets appellent deux billets ... Pour que vous compreniez bien, quand bien même vous vous n'aboyez pas mais couinez (expression pour expression, d'accord), sachez que c'est à peine maintenant que l'on commence, dans les facultés de médecine, à enseigner les prises en charge efficientes de la douleur physique et que la grande majorité des médecins, qu'ils soient hospitaliers ou généralistes, ont à peine quelques notions de celles-ci et que ceci explique pour une grande part cela ... Qu'il existe une grande réticence de leur part voire une réelle peur à prescrire ces antalgiques majeurs dont le moindre n'est pas la morphine en injectable et que l'on se trouve là davantage dans les domaines de la psychologie, les habitudes médicales et d'enseignement médical voire même les croyances que dans tout autre chose ... Certaines écoles de médecine ne pensent même et jurent aujourd'hui encore, malgré les évidences, que par le tout curable et à cela ils joignent la douleur comme une manifestation utile aidant au diagnostic et à la thérapeutique, etc. Je pourrais poursuivre longtemps comme cela. Comprenez alors que c'est beaucoup plus complexe que ce que vous n'avez que trop tendance d'énoncer facilement. Voilà. Close.
Re bon soir.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 01 novembre 2008 à 22:22
@Daniel Ciccia
On va arrêter là, je pense, car cela me fatigue plus qu'autre chose. Sachez que je ne vous prends pas de haut ni encore ne cherche à vous convaincre, pas plus qu'un(e) autre. Vos références à la loi, aux directives, décrets et autres ordonnances, me font sourire, vous permettez ... Changeons de registre un moment, si vous le voulez bien. Prenons les prisons et le judiciaire ... Que dit la loi? Toute incarcération est individuelle et unicellulaire? Qu'en est-il dans les faits et qui y remédie? qu'est-ce qui y remédie? Quel procureur, quelle justice, interviennent à cet endroit pour faire cesser cette constante violation caractérisée de la loi, pour faire respecter la loi? Nulle ni aucun. En ce sens, tout le système carcéral français ou peu s'en faut est hors la loi, le nierez-vous? Que dit-elle encore? Tout homme est présumé innocent tant qu'il n'a pas été reconnu coupable, etc. Combien, dans ce cas, d'innocents légaux, qui sont en prison et durant des années plus que souvent, en détention dite provisoire? Vous concevez des présumés innocents de par la loi, en prison, vous? Moi non. Pareillement, qui intervient à cet endroit? Quel procureur ou tribunal qui ferait ici respecter la loi, cesser cette hérésie judiciaire? Je pourrais continuer longtemps ainsi; de ces exemples en ce domaine juridique comme en tant d'autres, il y en a la pelle et au râteau ... Ne vous servez pas, je vous prie, d'une quelconque et pour tout dire pauvre argumentation de Droit pour vous convaincre ou convaincre je ne sais qui qui vous lit. Voyez-vous, je n'ai rien à gagner ni rien à perdre de dire ou taire les choses qui me font vomir, je vous les pose telles qu'elles sont, sans fioriture, que vous le vouliez ou non, c'est ainsi: La législation, c'est de la merde dès lors que ceux qui l'ont décidée ne la respectent pas ni ne l'appliquent ni ne la font respecter ni appliquer. Partant, ni moi ni personne ne vous interdit de rêver, si vous y trouvez du bonheur, ce que je vous souhaite.
Bon soir.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 01 novembre 2008 à 20:13
@Aïssa,
Au-delà même et pour prendre un peu de hauteur je ne voudrais pas que nous devenions une nation - et même un continent - chétifs, poursuivis par la peur de mourir, la peur des rides, la peur de ne pas ressembler à l'autre, où des jeunes filles rêvent à des opérations de chirurgie esthétique pour avoir les lèvres de telle ou les seins de telle autre...
Or, derrière la question du droit à mourir dans la dignité, je vois personnellement se profiler une aspiration gigantesque à l'égoïsme.
On peut l'appréhender à plusieurs niveaux, me semble-t-il. Un niveau symbolique, celui, consistant à nier à Dieu, au destin, à l'ordre des choses, le pouvoir de décider de l'instant où chacun rend l'âme.
L'euthanasie active, il me semble, est dans cette contestation. Ma vie m'appartient jusque là... Elle l'a appartenu tout le temps et je revendique, pour moi et les autres, qui souffrent, au nom de leur souffrance qui n'est pas admissible et tolérable dans la société telle qu'elle doit être, que je choisis le moment de mon départ.
Je considère que c'est une revendication de société fatiguée, repliée sur elle-même, peut-être blasée.
Attention, ne me faites pas dire ou même penser que je mépriserais la souffrance d'autrui. Tout doit être entrepris pour la soulager, la gommer, aider à la surmonter.
Mais il faut être tourné vers la vie. D'ailleurs je vais faire un footing, et pendant ce temps, à l'échelle du monde, des milliers de personnes vont naître tandis que d'autres vont mourir.
Et voyez-vous, Aïssa, au moment où j'écris cela, je ne peux pas m'empêcher de me dire: et toi, comment seras-tu ou serais-tu face à la souffrance?
C'est là que l'on compte sur les autres, la compassion, et le fait que des inconnus, tenus par le serment d'Hippocrate, la conscience ou la loi, veille à préserver votre dignité.
Rédigé par : Daniel Ciccia | 01 novembre 2008 à 14:57
@Aïssa (débat sur la fin de vie)
J'ignore pourquoi vous vous croyez autorisé à me toiser de haut, Aïssa, au prétexte que je serais l'ingénu dans votre milieu. Le condescendance ne permet guère d'avancer dans un débat. Puisque vous l'ouvrez, souffrez que des personnes qui partagent votre compassion universelle, ne partagent pas votre manière de l'exprimer et les conclusions qui sont les vôtres.
Je maintiens que la loi doit permettre d'éclairer d'ores et déjà la situation et aurait pu être invoquée.
Je prends le décret n° 2006-120 du 6 février 2006 relatif à la procédure collégiale prévue par la loi n° 2005-370 du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie et modifiant le code de la santé publique (dispositions réglementaires).
Il est clair:
« Art. R. 4127-37. - I. - En toutes circonstances, le médecin doit s'efforcer de soulager les souffrances du malade par des moyens appropriés à son état et l'assister moralement. Il doit s'abstenir de toute obstination déraisonnable dans les investigations ou la thérapeutique et peut renoncer à entreprendre ou poursuivre des traitements qui apparaissent inutiles, disproportionnés ou qui n'ont d'autre objet ou effet que le maintien artificiel de la vie.
« II. - Dans les cas prévus aux articles L. 1111-4 et L. 1111-13, lorsque le patient est hors d'état d'exprimer sa volonté, le médecin ne peut décider de limiter ou d'arrêter les traitements dispensés sans avoir préalablement mis en oeuvre une procédure collégiale dans les conditions suivantes :
« La décision est prise par le médecin en charge du patient, après concertation avec l'équipe de soins si elle existe et sur l'avis motivé d'au moins un médecin, appelé en qualité de consultant. Il ne doit exister aucun lien de nature hiérarchique entre le médecin en charge du patient et le consultant. L'avis motivé d'un deuxième consultant est demandé par ces médecins si l'un d'eux l'estime utile.
Ce sont des décrets promulgués par le Premier ministre de l'époque, Dominique de Villepin, et ils ont valeur règlementaire, ceci pour dire que toutes les lois ne sont pas des effets de législation et sont immédiatement applicables.
Alors, j'insiste car si la description que vous avez fait des souffrances endurées par cette mourante reflète ma réalité, votre établissement, à plusieurs niveaux, a manqué à ses devoirs. Je suppose qu'il compte une chaîne de responsabilité, une direction, des chefs de service dans le secteur infirmier, des praticiens, etc, et que dans ce contexte, s'il y a eu volonté de laisser souffrir cette dame cela constitue une faute manifeste et qu'elle peut être dénoncée à cet titre et faire l'objet de sanctions disciplinaires et judiciaires.
Je suis sans doute ingénu, mais dès l'instant où il y a une loi qui prescrit une attitude face à une situation, celui ou ceux qui ne s'y soumettent pas sont passibles d'être poursuivis. Cela ne les prive pas de se défendre, d'apporter leur justification, leur point de vue, mais si le jeu consiste simplement à dire "J'ai assisté à quelque chose d'affreux, mes amis, que vous ne supporteriez pas. Regardez comme nous avons à faire à une loi mal faite, comment je vous souhaite madame de tomber sur un bon docteur parce sinon vous allez souffrir mille enfers, alors, Aïssa, cette rhétorique est vaine.
Je vais parler comme vous. Si la loi existe, même dans une dimension règlementaire, elle n'est pas faite pour les chiens.
Alors voyez-vous j'essaie de ne pas aboyer.
Rédigé par : Daniel Ciccia | 01 novembre 2008 à 14:42
Le Président, oui
par ce procès, oui
ridicule, non
a ouvert la voie, non pas lui le juge la justice
à une débauche de caricatures ou d'objets le représentant, oui mais pas seulement lui
dans des situations qui seront de moins en moins à son avantage oui mais pas seulement lui
Fera-t-il vraiment des procès à tout le monde ? feront-ils vraiment...
Faudra-t-il réserver un petit Tribunal spécial rien que pour lui ? non aussi pour eux.
Même Chevalier criera pouce !
l'antisarkozysme aveugle.
Rédigé par : bernard | 01 novembre 2008 à 12:26
Le Président, par ce procès ridicule, a ouvert la voie à une débauche de caricatures ou d'objets le représentant, dans des situations qui seront de moins en moins à son avantage. Fera-t-il vraiment des procès à tout le monde ? Faudra-t-il réserver un petit Tribunal spécial rien que pour lui ?
Ce qui me préoccupe, personnellement, c'est que ce Président puisse se permettre d'insulter publiquement un citoyen sans être poursuivi, qu'il ordonne à des magistrats, depuis la Chine, de s'asseoir sur une jurisprudence relative aux rectifications d'erreurs matérielles, pour réincarcérer un présumé coupable, de trouver des centaines de milliards pour aider les banques, en prétendant que les caisses sont vides pour d'autres causes plus nobles...
Ce qui me dérange, c'est que ce Président fasse croire que la Loi Leonetti règle le problème des soins palliatifs, alors que le témoignage bouleversant d'Aïssa démontre qu'il n'en est rien...
Ce qui me navre, c'est le décalage des discours avec la réalité.
Dans cette affaire de poupée vaudoue, il se comporte comme un "people", pas comme un Président.
Rédigé par : chevalier | 01 novembre 2008 à 01:11
Bon, puisque certains, suivant notre cher PB, veulent jouer les malins et prendre fait et cause pour le sort judiciaire fait à cette poupée, je vais vous montrer, moi, ce qu'est une attitude présidentielle courageusement authentique et empreinte de toute la dignité inhérente à la fonction. C'est autre chose que vos petits motifs rhétoriques à faire rire de pitié. Voici, écoutez : Quand Bastien-Thiry, suite à l'attentat de Clamart, attendait dans la cellule des condamnés à mort que le président Charles de Gaulle le gracie ou le fasse exécuter, ce dernier eut ce mot pour expliquer pourquoi il décida l'exécution: "S'il n'avait visé que moi, je l'aurais gracié. Mais mon épouse se trouvait avec moi dans la voiture. Il ne pouvait certes le savoir; cependant, il eut, sur cette question, ces mots, lors de son procès: "Quand on est la femme d'un homme, c'est pour le meilleur et pour le pire ..." S'il avait seulement regretté la présence de ma femme dans notre voiture, je le graciais".
C'est quand même autre chose que ces (vos) élucubrations médiatico-procédurières vaudouesques ... Ca a de la gueule, ça! être mitraillé à bout portant et avoir cette réaction présidentielle ... C'est autre chose que se sentir menacé et atteint par un chiffon d'aiguilles fait poupée ... A vous les laudateurs d'une pitrerie supplémentaire qui s'empare de l'élu suprême!
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 31 octobre 2008 à 21:35
Le Vaudou est toujours debout;
On encense Sa puissance
D’un bout du monde à l’autre bout!
Pour fêter l’infâme idole,
Rois et peuples confondus,
Au bruit sombre des écus
Dansent une ronde folle
Autour de son piédestal!
Et Satan conduit le bal!
Le Vaudou est toujours debout; Dans sa gloire Dérisoire
Le monstre abject insulte aux cieux!
Il contemple, ô rage étrange!
A ses pieds le genre humain
Rédigé par : sbriglia chantant Faust | 31 octobre 2008 à 21:20
Je trouve que vous avez très bien recadré le débat...
Rédigé par : Frankey | 31 octobre 2008 à 19:01
@Grain de Poivre,
"Je rêve. Il s'agit tout simplement de dire s'il est normal de commercialiser des effigies destinées à des rites magiques et démoniaques : je pique la poupée avec des épingles et celui qu'elle représente mourra. Quel que soit le personnage représenté, cela n'a rien d'humoristique. C'est au contraire très grave car ce n'est ni plus ni moins qu'un appel au meurtre, même s'il ne doit rester que symbolique."
Non vous ne rêvez pas et agissez. Non seulement ce n'est pas normal mais cela devrait être interdit.
C'est au procureur de la République d'en interdire la diffusion et la vente. Je porterai plainte s'il ne le fait pas.
Mon préjudice ?? Je n'en dors pas la nuit et j'y pense continuellement le jour à cette folie qui s'est emparée des Français et qui en rappelle bien d'autres.
Martin
Rédigé par : [email protected] | 31 octobre 2008 à 18:41
@Catherine Jacob
"Je ne te demande pas ton pays, ta religion; tu souffres (-horrible migraine-), cela suffit, je te soulagerai"/L.Pasteur.
Heureux de vous trouver à nouveau parmi nous, chère, nous vous crûmes alitée et ruminant de noirs desseins ... Votre intervention ne m'interpelle pas car vous y nommez une hypothétique "loi Humbert" relative à ce que vous dites très pertinemment, quand moi j'évoque et invoque la loi Léonetti bien réelle, elle. C'est d'ailleurs, il me semble, le lieu des amalgames et de l'incompréhension. On confond l'une avec l'autre et inversement; ce qui relèverait de l'une et ce qui relève de l'autre et inversement ... La confusion a été -j'ose la penser involontaire- par le militantisme médiatique des associations prônant une euthanasie active. Faire mourir sans souffrance et laisser mourir sans souffrance sont deux choses différentes où mon propos trouve sa résonance uniquement dans la seconde proposition. Le docteur Léonetti a parfaitement compris cela et a su définir avec raison les limites de la loi portant son nom. Concluant, il s'agit, dans mon exemple et quasiment toutes les situations que j'ai à l'esprit, de la mort en institution de retraite, c'est-à-dire précisément en milieu para-hospitalier voire extra-hospitalier, où les intervenants médicaux sont uniquement les médecins généralistes traitants des résidents âgés et très âgés où les cas pathologiques, incurables et douloureux tels que celui que j'ai dit sont plus nombreux que ne peut le laisser à croire l'imagerie et l'imagination populaire.
Sur ce, bon rétablissement et, contrairement à l'énoncé de "mon" incipit que j'ai eu l'heur de signer de son illustre auteur, quelle que soit votre condition humaine vous ne m'appartenez pas, chère, ni plus qu'à un autre, j'ose le croire ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 31 octobre 2008 à 18:13
A l'heure où les milliards s'envolent tandis que pleuvent les bombes sur de pauvres congolais, cette histoire de poupée vaudoue est quand même d'un dérisoire achevée, mais bon, notre monde ne hiérarchise plus, il empile.
Je suis assez d'accord avec Aïssa : n'aimant pas Sarkozy, je n'irais jamais acheter une poupée vaudoue à son effigie. Ceux qui le font n'ont sans doute pas la même aversion que moi.
Imaginer une milli-seconde que les acheteurs ont l'espoir de causer ne serait-ce qu'une démangeaison au président en plantant une épingle de couture dans une peluche, on frise le burlesque. C'est du Buster Keaton, ça ne se plaide pas.
Tout cela est d'un grotesque achevé, depuis la mise en vente d'un produit d'assez médiocre qualité à ce que j'en ai vu à la télé jusqu'à la procédure engagée. Cet épiphénomène de la vie mondaine ne méritait ni cet excès d'honneur, ni cette indignité.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 31 octobre 2008 à 17:51
Piqûres vaudoues ; des rites passéistes de l’obscurantisme remis à la une de l’actualité.
Et il y a des personnes pour acheter cette débilité. Au jeu de cons, que des gagnants...
Piqûres, piqûres, nos jeunes psychotiques ne sont pas dans le même registre.
Intramusculaires à effet prolongé pour nos psychotiques, c’est le traitement dit «de stabilisation» pour tenter de les faire revenir dans la réalité.
Un rituel répétitif d’années en années. Y aura-t-il une fin.
Sortirons-nous nos jeunes de leurs cauchemars.
Chaque poupée achetée devrait être taxée pour financer la recherche sur la schizophrénie.
A quand à l’effigie du Pape, autres chefs religieux et gourous sectaires ?
Croire en l’irréalité est une fonction cérébrale; son excès est schizophrénique; sa souffrance est la maladie psychique.
http://monsite.orange.fr/champion20
Rédigé par : Champion Maurice | 31 octobre 2008 à 16:45
Une réaction allergique à une épice asiatique dont la date de consommation était probablement dépassée m'ayant occasionné une forte migraine, elle n'autorisera donc pas un très long commentaire.
Toutefois en marge de ce commentaire, qui donc sera très court, et de façon liminaire et puisque aussi bien Aissa évoque lui aussi le sujet en parallèle, je dirai par ex. que bien que ma migraine soit persistante depuis 24heures elle ne saurait en aucun cas être destinée à me faire comprendre ce que c'est que cette souffrance que "la loi Vincent Humbert" - qui selon les termes du présentateur de France2 'n'est pas encore appliquée' - vise à autoriser à soulager définitivement.
L'idée même d'une telle éventualité aboutirait en réalité tout à fait à l'inverse puisque je ne suis pas plus d'accord pour qu'on décide arbitrairement de guérir les gens de la vie, que pour qu'on les torture ou qu'on les empoisonne pour leur faire admettre qu'il y a des souffrances qui méritent qu'on les guérisse par la mort sans que cet en quelque sorte remède à la vie se voie qualifié de crime, parce que c'est précisément contre ce type d'attitude condamnable et contre le risque de se voir qualifier d'incurable pour arranger d'éventuelles affaires de famille que la loi doit protéger le citoyen en général, en déclarant dans un cas que l'empoisonnement délibéré n'est pas un argumentaire admissible, et dans l'autre que la médecine est faite pour guérir de la maladie et non pas de la vie comme lorsque Socrate demandait que l'on consacrât un coq à Esculape une fois que le poison aurait achevé son office.
Enfin, non seulement "la loi Vincent Humbert" n'est pas actuellement appliquée mais elle ne saurait l'être n'ayant été ni votée, ni présentée, ni rédigée par un rédacteur habilité en vue d'être présentée à l'assemblée et soutenue le rapporteur adéquat, et ne représente, pour l'instant, qu'une sorte d'abus de langage.
Enfin, contrairement à une Mme Humbert qui assimile sa lutte à celle qui avait autrefois pour objet le droit à l'avortement, je pense que la plus grande différence entre les deux circonstances c'est qu'on ne saurait encore hériter d'un fœtus mais que le cas se présentera vraisemblablement dès lors qu'on aura reconnu à ce dernier un statut juridique.
Je pense également qu’une loi n'a pas à être modifiée ou amendée en urgence pour épargner le sentiment de culpabilité de ceux qui l'enfreignent et que le débat de fond est loin d'être clos sur le sujet.
Pour en venir à la poupée vaudoue conçue à la ressemblance du président de la République française en exercice, mon sentiment est qu'elle pose un problème différent de celui de la simple caricature dans la mesure où la loi française prend en compte l'intentionnel - par ex. dans quelle intention telle ou telle personne aura donné la mort à tel ou tel réputé ou présumé incurable - que le vaudou est une pratique magique qui agit sur le plan de l'intention en créditant cette dernière d'une efficacité et que par conséquent il ne s'agit pas d'un simple outrage à l'adresse du premier magistrat de la République et qu'il peut y avoir suspicion d'une tentative d'action subreptice et maligne sur son psychisme dans la mesure où on le penserait influençable de ce point de vue.
Le cas donc ne me paraît pas si simple, mais c'est sans doute parce que je ne suis pas juriste.
Rédigé par : Catherine JACOB | 31 octobre 2008 à 14:23
@Daniel Ciccia
En vous lisant à l'instant, je mesure toute la difficulté de discuter clairement de ces choses de la fin de vie, avec, comme vous le dites, des personnes non au fait de ce qui fait et fonde judiciairement, médicalement, techniquement, historiquement, dans ses us et coutumes et ses rapports au malade et sa famille quand celle-ci existe et est présente, etc., le monde hospitalier et para-hospitalier. Je ne milite, vous pouvez me croire, pour aucune association pro-euthanasie, comme vous dites, et, je répète, mon propos n'entre pas précisément dans ce thème même s'il peut donner à le penser. La transparence médicale, comme la transparence judiciaire, doit être une réalité avec pour socles inévitables des contre-pouvoirs civils réels et légitimes qui seraient en mesure de rappeler certaines notions d'humanité et de droit à ce monde médical par trop et depuis si longtemps quasi replié sur lui-même, ses convictions, ses certitudes, ses orgueils mêmes ... C'est d'une question fondamentale de démocratie dont il s'agit là. Et c'est à l'échelle d'une population entière qu'elle se doit d'être prise à bras le corps et discutée franchement.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 31 octobre 2008 à 13:32
L'election d'Obama sera la veritable insulte pour Sarkozy. cet homme est le contraire de ce qu'est notre president. Quand nous serons capables d'elire un Obama au pouvoir, nous serons adultes. En attendant cet heureux jour, continuons de nous disputer avec la bonne foi qui nous caracterise.
Rédigé par : fedydurke | 31 octobre 2008 à 12:07
M.SARKOZY n'est pas le premier chef d'Etat français à faire valoir démocratiquement ses droits devant un tribunal,... au risque de perdre (« La cour rend des arrêts et non des services ».SÉGUIER M., cité in ROUSSELET M., Les cas de conscience du magistrat, p.52-53). A propos des rapports entre les souverains français et la justice, les amateurs d'histoire judiciaire liront Marcel ROUSSELET, "Les souverains devant la justice, de Louis XVI à Napoléon III", Albin Michel, 1946
Rédigé par : Pascal SOURIS | 31 octobre 2008 à 10:46
@Aïssa, "Plus sérieusement", j'espère que vous ne faites pas du prosélytisme pro-euthanasie puisque j'observe que vous nous relatez la "pire agonie humaine qu'il [vous] ait été donné de voir" au moment où l'association de M. Romero lance le 2 novembre la "Journée mondiale pour le droit à mourir dans la dignité". Par contre si le sort - depuis deux ans - fait à cette patiente est tel que vous reviendriez de l'enfer pour poursuivre le médecin, pour reprendre vos termes, cela me pose un problème. Les gens se parlent-ils dans votre établissement? Y-t-il une hiérarchie? La patiente en question avait-elle une famille? Et puis, au fond, si la souffrance à laquelle cette personne a été abandonnée et livrée est telle que vous la décrivez, et les raisons de ne pas lui administrer des palliatifs liées à l'incompétence ou à la méconnaissance des dispositifs légaux, alors je ne comprends pas que vous puissiez revenir de l'enfer pour vous-même et, tout en étant si sensible à sa souffrance, ne pas bousculer les cloisons pour cette dame. Je persiste à penser que le procureur de la République, à défaut de tout autre, y compris la DDASS ou l'IGAS, est un interlocuteur possible.
Devant une situation anormale, où la loi est ignorée par des praticiens avec de telles conséquences, il peut me semble-t-il être saisi, mais je ne connais pas les détails de cette affaire.
Pour le reste, il est possible de cumuler plusieurs plans de réflexion sans nécessairement trahir quoi que ce soit. De fait, une nation est notamment fondée sur des cohésions entre individus entre eux, groupes d'individus, et des cohérences juridiques. Les questions de fin de vie représentent, dans une France qui verra sa proportion de personnes âgées augmenter de manière importante (mais moins que le Japon) d'ici vingt ans, un enjeu extrêmement important.
Dans l'histoire de l'humanité, c'est la première fois que la pyramide des âges, en Europe particulièrement, aura cette forme. Nous n'en sommes donc qu'au début des questionnements. Soyons attentifs qu'ils ne nous submergent pas...
On peut aborder ces problématiques à la fois par l'émotion du cas particulier, ce que vous savez faire avec talent, mais aussi dans la perspective de l'organisation sociale, ce qui me fait revenir au président de la République qui est le garant de la cohésion nationale.
Où commence-t-elle, peut-être à vous, Aïssa, qui savez nous interpeller et nous prendre aux tripes, ce qui est salutaire, mais peut-être aussi – fondamentalement – à celui qui en est constitutionnellement le garant. La question de la poupée vaudoue, à ce stade, n'est pas selon moi indigne d'être traitée avec sérieux et objectivité. On en peut pas tout à fait altérer son image, la dégrader, car, Aïssa, que vous le vouliez ou non, que je le veuille ou non, que M. Bilger, JDR, Nathalie, Véronique A, Catherine Jacob, le veuillent ou non, cette image est fondatrice.
Je crains de ne pas être en mesure de développer ma pensée aussi clairement que je le souhaiterais, mais tant pis... Les questions relatives à la fin de vie relèvent de la cohésion nationale. Le débat auquel vous nous invitez questionnent cette cohésion. Opposer la souffrance d'une vieille dame agonisante à la prétention légitime du président de la République à faire respecter son image vous attirera beaucoup de sympathie, mais vous usez d'un procédé qui dans d'autres circonstances, touchant un urgentiste d'origine maghrébine par exemple, vous semblerait spécieux.
Par ailleurs, il semble nécessaire de rappeler que la personne qui a inspiré la poupée vaudoue est celle qui a fait de la maladie d'Alzheimer une cause nationale.
Bien à vous.
Rédigé par : Daniel Ciccia | 31 octobre 2008 à 10:46
Merci grain de poivre,
Portons plainte collective et saisissons la justice pour nous débarrasser de cette effigie. C'est à nous de le faire et non au Président.
Que ceux et celles qui sont d'accord se joignent à moi. Je ne veux absolument pas voir cette horreur entre les mains de qui que ce soit.
Je peux comprendre que la crise financière nous préoccupe,mais réagir par une régression aussi abjecte c'est inadmissible.
Il faut introduire immédiatement une action au fond.
Cher Maître EOLAS défendrez-vous cette affaire???
C'est un appel au meurtre
Duval uzan
P.S j'ai fait une faute de frappe dans mon dernier commentaire : à la place de différence il faut lire déférence.
Rédigé par : Duval Uzan | 31 octobre 2008 à 06:33
Dans quelques jours, les Restos du coeur ouvriront à nouveau leur porte, au grand dam de feu Coluche dont le voeu était qu'ils n'aient plus de raison d'être. J'écoute sur une radio la chanson, l'hymne, de ces Restos: "Aujourd'hui, on n'a plus le droit ni d'avoir faim ni d'avoir froid, etc.", et je me demande quel est le nom de cet abruti qui a écrit les paroles de celle-ci car j'aimerais bien qu'il m'explique enfin depuis quand avoir faim et froid fut un droit. Bref...
@Nathalie
Ce qui est en cause dans mon propos est précisément le pouvoir absolu des médecins en ce domaine. C'est à ce pouvoir quasi sans limite que je souhaiterais qu'il soit mis un terme ou, à tout le moins, des limites et contre-pouvoirs réels. Le monde associatif doit en être, cela ne laisse aucun doute. Cela a été fait et continue d'être fait pour les magistrats instructeurs; que cela soit fait également pour ceux dont les pouvoirs et les décisions qui en peuvent venir touchent souvent, comme ce fut le cas dans l'exemple que j'ai cité, non seulement à l'intégrité corporelle (souffrance du corps) mais aussi à la dignité humaine dans son essence même, sans que rien ni personne n'en puisse jamais contredire ni contrevenir la volonté. Je ne généralise pas. J'ai assisté et participé à des accompagnements de fin de vie de personne malades incurables, et cela a été fait, par la volonté de tel et tel médecin responsable, dans les meilleures conditions d'apaisement de la souffrances et de dignité; les moyens médicaux et médicamenteux existent et existaient bien avant la loi Léonetti qui, précisément, essaya de donner un cadre légal à cela. Ce qui faisait la différence est précisément que ces médecins ne craignaient pas de prendre leur responsabilité face à ces détresses humaines inexorables. C'était de leur volonté et uniquement de leur volonté de faire qu'une agonie se passe paisiblement et sans souffrance ou dans les conditions ignobles telles que celle que j'ai racontée. Contre cela, il faut s'élever car, sous les prétextes les plus futiles voire sans prétexte du tout, c'est bel et bien d'une tyrannie médicale dont il s'agit. Ces médecins qui ont laissé durant deux ans cette dame pourrir tel que je l'ai vue, j'aurais voulu qu'on les mette à son chevet du soir au matin et du matin au soir durant deux ans, sans sortir de cette chambre que, par pitié, impuissance, honte, dégoût et culpabilité, nous, soignants infirmiers et aide-soignants et autres, tenions refermée ou à peine entrouverte pour tenter un peu l'oublier à défaut de la soulager car nous n'avons aucun pouvoir de prescrire quoi que ce soit, pas même une aspirine, et qu'ils la regardent mourir atrocement comme ils l'ont décidé, ou plutôt, comme ils n'ont pas voulu décider de ce qui n'aurait pas été une euthanasie mais seulement des dispositifs médicaux ramenant à zéro la souffrance physique et laissant aller la nature à son terme dans d'autres conditions soulagées et soulageantes. Je ne vous souhaite pas, Nathalie, un cancer du sein métastasé partout vos os et rachis; mais si cela vous advenait, je vous souhaite alors d'être dans le bon endroit avec le bon médecin qui ne fuira pas lâchement sa responsabilité vis à vis de vous et dont le moindre n'est pas qu'il empêche absolument toute souffrance physique de vous atteindre; ce qui lui est pourtant la chose la plus facile et accessible: il lui suffit de signer une prescription comme on souffle pour la faire partir sur une quelconque douleur. Ce pouvoir exorbitant qu'il a et contre lequel rien ni personne n'a prise, de décider que vous mourrez en souffrant ou que vous mourrez paisiblement, c'est une ordure et une abomination au coeur de la République.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 31 octobre 2008 à 01:06
Il y a des constructeurs, des destructeurs,
des personnes qui se mettraient des plumes
dans le cul pour faire parler d'elles, des personnes qui ont des dents à rayer le plancher et pire encore des personnes méchantes.
Sans culture morale, il n'existe aucune chance pour les hommes.
Est-ce que des incitations à la haine peuvent ou doivent être tolérées ?
Certains applaudissements qui résonnent
dans certaines chambres fragilisent la démocratie et sont inadmissibles.
Toute incitation à la haine doit être
condamnée.
françoise karell semtob
Rédigé par : semtob | 31 octobre 2008 à 00:09
Je rêve. Il s'agit tout simplement de dire s'il est normal de commercialiser des effigies destinées à des rites magiques et démoniaques : je pique la poupée avec des épingles et celui qu'elle représente mourra. Quel que soit le personnage représenté, cela n'a rien d'humoristique. C'est au contraire très grave car ce n'est ni plus ni moins qu'un appel au meurtre, même s'il ne doit rester que symbolique.
Rédigé par : Grain de poivre | 30 octobre 2008 à 21:56
Bonjour,
Tout comme Jean Meyran "je vous remercie de partager vos lumières" comme toujours d'ailleurs.
Je remercie également Daniel Ciccia pour son précieux commentaire qui a si bien traduit ma pensée, si dure à exprimer malgré toutes les libertés. Il faut savoir mais moi... alors je fais un petit copier coller du commentaire de Daniel Ciccia afin de le mettre en exergue :
"Même si, par nature, le président constitue la figure qui concentre la haine, les ressentiments, les passions, etc, il est le premier personnage de l'Etat et, à ce titre, il doit bénéficier d'un respect minimal.
Or, il y a une certaine jubilation à voir le nom comme l'image du président tournée en dérision.
On est au-delà de la caricature et de l'expression démocratiques mais dans une culture où l'ensemble des repères, des bienséances, des institutions sont déconsidérées dans l'esprit public.
Dans une démocratie saine, les frontières de ce qui est acceptable ou pas, de ce qui est décent, se forment naturellement.
Il semble que cela ne soit plus tout à fait le cas. Alors gloire à notre époque médiatique, si elle est à ce point apte à souffler sur les choses un air aussi vivifiant.
A de multiples moments, on choisit les valeurs, les "postures" que l'on encourage. C'est ce que ce jugement en référé a accompli, mais un référé, si j'ai bon souvenir, n'a pas vocation ou prétention à trancher au fond..."
Voilà, j'ajoute ceci :
Le président de la République est le représentant de la fonction paternelle sur le plan symbolique.
Ce n'est pas comparable avec l'histoire des infirmières bulgares qui est une affaire politique.
Il y a là plus qu'une atteinte à la dignité, il y a une incitation à la haine.
Je m'associe donc à la plainte de Président, je justifie mon intérêt à agir et j'invite le ministre de l'Education nationale à en faire autant au nom de la protection de l'enfance dont il a la charge.
Comme dit Laurent Dingli "ne laissons pas la bêtise prendre le 5ème pouvoir."
Vous aviez d'ailleurs évoqué ce problème lors de votre billet sur ce fameux jeu vidéo.
J'approuve ce procès et encourage une action au fond. Je suis en train de lire un livre remarquable: "L'histoire d'un Allemand" par Sebastien Haffner, recommandé par Finkielkraut lors de son émission "Répliques".
Au sujet du nombre de procès du Président, je dirai que si l'on m'attaque 20 fois je porterai plainte 20 fois et même 100 fois. Sinon c'est trop facile, en persécutant quelqu'un un grand nombre de fois, on lui retirerait facilement son droit de justice.
Un Président de la République a droit à la même différence qu'un Président de conseil syndical au moins !
Duval Uzan
Rédigé par : Duval Uzan | 30 octobre 2008 à 21:22
@Aïssa : Témoignage très touchant, vraiment émouvant et qui donne à réfléchir. Il ne m'était pas du tout venu à l'idée qu'un médecin, volontairement ou pas, par idéologie ou négligence, omettrait de prescrire des soins palliatifs à quelqu'un qui, de manière évidente, souffre beaucoup, ne va pas s'en remettre et guérir. J'avais tendance même à croire, que s'il y avait les moyens matériels, ceux-ci étaient plutôt, comment dirai-je, automatiques, sans prescription spéciale autres que celle du médecin dans l'unité de soins où on reste. Il n'en est rien on dirait. Non, je n'y aurais pas pensé, mais je vais en parler à mon médecin, car cela fait peur d'apprendre que de telles choses puissent être possibles.
Je dirai même que votre témoignage me semble épouvantable.
Parallèlement, j'ai appris aujourd'hui que le 2 novembre, jour des défunts, l'association pour le droit à mourir dans la dignité a prévu une manifestation "Journée mondiale pour le droit à mourir dans la dignité". Est-ce "de bon goût" ? Pourquoi donc cette association ne parle-t-elle pas et ne manifeste-t-elle pas pour le droit de vivre, même et surtout ses derniers instants dans la dignité ?
Bref, quand on pense et on parle des choses sérieuses de la vie, est-ce que l'on se préoccupe de poupée vaudoue ou pas ?
Ne se sent-on pas ridicule de concentrer son esprit sur ces bêtises ? Si cela avait été moi, bien sûr que j'aurais aussi été vexée, j'aurais perçu la volonté de ridiculiser et une certaine malveillance aussi. Mais aussi, même si NS a bien droit à la justice et au respect à sa fonction (était-ce sa fonction qui était visée ? Il me semble que c'est plus sa personne) en tant que chef d'Etat, justement, n'aurait-il pas pu montrer un comportement au-dessus de ceci, pour, justement préserver sa dignité ?
En plus, il donne l'impression de concentrer encore plus son attention sur sa personne et passe pour encore plus narcissique que jamais, au lieu de s'occuper des problèmes de ce pays qui devraient passer avant son confort et sa susceptibilité.
Rédigé par : Nathalie | 30 octobre 2008 à 21:04
@Daniel Ciccia
Bien sûr que le "Plus sérieusement" s'impose, et plus sérieusement que jamais ... Vous êtes hilarant, PB le premier, de monter en épingles rhétoriques des poupées de chiffon ... Si les problèmes des Français et du monde se réduisaient à ça, qu'est-ce que ça serait bien! Ce serait le ministère des Finances lui-même qui les produirait et les mettrait en vente, ces jouets aux augustes effigies, et on créerait aussi, pour la circonstance, le grand ministère de la déconnade tous azimuts dont notre cher PB, j'en suis sûr, accepterait, à défaut de celui de la Justice prochainement vacant, d'en être le grave ministre d'Etat au ricanement sourd et discret; vous certainement son plus proche collaborateur et puis moi aussi, tiens, un conseiller discret, façon Douste, un petit bureau fumeur là-dedans, tout au fond, qui ne me déplairait pas ... On s'amuserait bien; après la poupée vaudoue, on créerait d'autres concepts politiques plus élaborés, plus loin, plus fous ... Notre nouveau ministre d'Etat croulerait sous les demandes d'embauche ... J'en vois d'ici qui peaufinent déjà leur CV.
Plus sérieusement donc, saisir une autorité judiciaire quelconque pour cet état de fait médical ... Non, non, vous n'êtes pas au courant, cela se voit, c'est plus compliqué que ce que vous pouvez croire, cela ne se passe pas exactement ainsi, et puis quand bien même cela se pourrait faire et être, les tribunaux crouleraient immédiatement et étoufferaient sous ces demandes d'euthanasie, disons le mot franchement. Or, il ne s'agit pas d'euthanasie dans mon propos, au sens où le commun l'entend (péjorativement, ceci-dit) mais de l'application simple de ce que permet dans ce cas de figure la loi Léonetti. Vous survolez les propos, vous ne les lisez pas, c'est manifeste à la lecture de vos réactions et celle-ci précisément. La loi Léonetti laisse toute latitude au médecin et au médecin seul. Ma diatribe s'adresse à eux essentiellement, sachant qu'il est aussi des législateurs qui sont médecins, Léonetti par exemple, Accoyer également ... Comprenez bien ceci que j'ai écrit car tout est là de ce que j'ai voulu exprimer en substance: "La Loi Léonetti n'oblige pas le prescripteur médecin. Est-ce à croire que ce que j'ai vu, nous avons vu, leur est permis?". Un procureur ou, plus globalement, le tribunal, serait dépassé s'il était impliqué. Et quelle décision rendrait-il? pourrait-il rendre? Celle-ci: "Ordonnons que monsieur ou madame le docteur untel accomplisse, aux termes de la loi Léonetti (ces termes qui, justement, ne précisent ni ne disent rien de cela, et que vous semblez l'ignorer) les gestes nécessaires avec les matériels et produits médicaux nécessaires afin de mettre un terme létal aux souffrance de monsieur, madame untel/unetelle ..."? Vous n'y êtes pas, complètement à côté, je suis désolé. Ailleurs et là où je voulais, on m'a compris, c'est le principal. Cessons.
Revenons à nos poupées, puisque cela vous tient et n'en voulez démordre, pardon, épingler ... Sarko, tout en un, le corps physique du prince et son "corps" éthéré qui est souveraineté populaire, avant on aurait dit représentation divine ... Piquons, épinglons, allons-y gaiement, tous, en choeur, en chanson, si cela redresse les comptes publics et humanise les prisons voire les dépeuple substantiellement ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 30 octobre 2008 à 18:50
J'ai entendu sur une radio, ce matin, que Ségolène Royal avait averti qu'elle porterait plainte (et j'ai cru comprendre que c'était écrit, les écrits restent a dit l'avocat) si cette poupée...... et apprenant que Sarkozy allait porter plainte, elle avait décidé de prendre le contrepied de ce Sarkozy qu'elle déteste mais par lequel elle peut exister encore.
Est-ce une rumeur médiatique ou bien en êtes-vous informé vous-même ?
Deuxièmement, peut-on penser que la voie est autorisée par la justice maintenant pour la vente commerciale d'objets politiques avec cadeau-supplément, des poupées gonflables Unetelle, des sextoys X, des balais Y ou du papier WC Z ?
On peut craindre le pire.
Ces juges n'ont-ils pas fait une bien mauvaise action ?
J'espère que Sarkozy gagnera en appel.
On apprend par ailleurs que 150 employés de la Société Générale ont consulté le compte bancaire de Sarkozy par curiosité.
Décidément, certaines personnes sont prêtes à aller loin contre ce Président, se croient tout permis.
Rédigé par : bernard | 30 octobre 2008 à 16:34
@Aïssa,
Le "Plus sérieusement" ne s'impose pas, et je ne voudrais pas croire que vous ayez posté votre texte sur la fin de vie ici par dérision, car d'une certaine manière ce n'est pas la meilleure manière d'être pertinent sur ce thème.
Libre à vous d'opposer les sujets, mais chacun, à mes yeux, mérite une égale attention.
J'ai lu déjà dans une de vos récentes interventions à quel point ce sujet des conditions de fin de vie vous révoltait. Nul ne saurait vous le reprocher.
Pourtant, dans le cas de l'émission "Les infiltrés", j'observe que le principe et la méthode employée - comme la conclusion - est sujette à caution.
J'ose croire que l'établissement en question, les personnels qui y sont employés, les cadres hospitaliers, ne sont représentatifs.
S'agissant du cas que vous rapportez, s'il est à ce point inhumain qu'il a imposé des souffrances physiques et morales pendant tant de temps, je m'étonne - sans mettre en doute votre témoignage - que nul n'ait saisi les personnes compétentes et pourquoi pas - ce qui justifierait cette saillie ici - le procureur de la République car, à partir du moment où des souffrances illégitimes sont imposées à une personne quand la loi prévoit un dispositif depuis 2006, il peut déclencher une action publique.
Dans ce cas, ce n'est pas à l'ombre des consciences que les questions, les remords, les impuissances, doivent être traités.
Quant à la loi Léonetti, si après les raouts d'un certains nombre d'affaires médiatiques depuis Marie Imbert, il se trouve encore dans la communauté soignante des gens pour en ignorer les dispositions, c'est dramatique.
Ceci dit, Aïssa, le plus sérieusement ne s'imposait pas sauf à supposer qu'une personne sensible à la question posée par l'affaire de la poupée vaudoue soit nécessairement insensible à celle qui vous émeut.
Et nous savons tous ici que vous n'avez pas de tels préjugés.
Rédigé par : Daniel Ciccia | 30 octobre 2008 à 16:31
Le candidat Sarkozy soutint les journalistes poursuivis pour cause des caricatures de Mahomet. Je pense qu'il n'avait pas tort, même si je déteste que des gens, sous le prétexte fallacieux d'exercer l'art, se moquent de la religion de millions de personnes.
Dès lors, je comprends mal que le même Sarkozy, certes devenu entre-temps président, cherche à étouffer une personne qui a simplement exercé un art en créant la poupée vaudoue : qu'on ne me parle pas d'entreprise mercantile à la base du livre-objet qu'on sait, car la chose à retenir fondamentalement, c'est la création que constitue la poupée vaudoue !
Le président Sarkozy a donc tort d'assigner relativement à la poupée vaudoue.
Pour autant, il ne faut pas priver le président de justice. Un chef d'Etat reste un citoyen et à ce titre il doit pouvoir défendre ses droits liés à sa personnalité. Simplement il a le devoir de prouver qu'une atteinte à ces droits a été commise par l'artiste ayant osé le représenter.
La démocratie et la liberté égalent des travers. Elles amènent les gens à se "lâcher" au motif que l'étouffement constitue une abomination.
Il faut essayer de soulager la Justice des hommes en lui soumettant de vraies causes. On pourrait éviter quantité de procès en matière de droits des personnes en recourant à des lois plus précises. Dans cette perspective, on pourrait ainsi clairement afficher dans la loi que l'art consistant à représenter les signes ou personnages religieux ou les dépositaires du pouvoir suprême dans l'ordre civil est interdit. Mais chacun voit l'absurdité d'une telle perspective, la démocratie et la liberté obligeant, selon les critères humains, à un autre type d'attitude.
La démocratie et la liberté ne peuvent jouer sagement et pleinement que dans un contexte de personnes convaincues de la force de la notion de responsabilité morale, si chère au vénéré Jean-Paul II. Mais elles sont incapables de générer de telles personnes, parce qu'elles ne sont pensées que comme de simples procédures.
Rédigé par : LABOCA | 30 octobre 2008 à 13:57
Pas d'accord, Philippe, sur plusieurs points :
- Le caractère commercial d'une couverture de Paris Match avec l'escapade new-yorkaise du président n'est pas moins évidente que le lancement d'un produit satirique comme la poupée vaudoue. Dans les deux cas, il s'agit d'user de l'image du président pour faire du chiffre.
- Ryanair, c'est différent : le propos est éloigné de la fonction présidentielle. La poupée vaudoue n'est constituée que d'inscriptions mentionnant des éléments politiques ou de personnalité, directement en rapport avec la personnalité et traités sur le mode satirique. C'est une caricature en trois dimensions au lieu d'être imprimée sur Charlie Hebdo, c'est la seule différence et l'appel le confirmera à l'évidence.
- On ne compare pas N. Sarkozy à Pompidou ou Giscard : Ce n'est pas une malheureuse procédure, c'est 10 procédures que le président a lancé depuis son élection. Du jamais vu.
- Nous ne sommes pas là dans le rétablissement de la dignité présidentielle, mais bien dans sa peopolisation outrancière, avec un président qui attaque tout et n'importe quoi comme n'importe quelle starlette et qui, d'ailleurs, se fait logiquement débouter par la justice, comme n'importe quelle starlette.
Ce caractère chicaneur révèle une petite mentalité qui n'est pas en rapport avec la hauteur de vue que l'on prête à un homme d'Etat. Et, Philippe, puisque vous envisagez des changements imminents et des influences nouvelles, je ne trouve pas que c'est servir la fonction que de conseiller à son détenteur d'aller se bagarrer dans la bouillasse à toute occasion. De minimis non curat praetor.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 30 octobre 2008 à 12:34
Ce qui me gêne le plus, c'est que notre presse subventionnée reprenne chacune des inepties verbales de la présidente du Poitou-Charente !!!
Rédigé par : bruno | 30 octobre 2008 à 12:23
Magnifique coup médiatique cette poupée vaudoue. Quant à Sarko il montre ses muscles mais n'obtiendra pas grand-chose.
Cette affaire est ridicule, Sarkozy se ridiculise. Mais bon, peu importe on n'est plus à ça près.
@ Aissa :
Votre témoignage est bouleversant, à tel point que cette histoire de poupée vaudoue apparaît encore plus ridicule.
Rédigé par : toto | 30 octobre 2008 à 11:40
Mais les poupées à l'image de présidents, c'est pas nouveau ! J'ai dans mon bureau des Matriochka achetées à Berlin au moment de la chute du mur représentant un gros Kohl, un Bush père l'air pas très éveillé, un Mitterrand ,un Gorbatchev avec tache de vin bien visible et un tout petit Elstine. C'est de la caricature et c'est mercantile. Et alors ? Un livre de caricatures est mercantile, un article aussi si l'on pousse le raisonnement jusqu'au bout. Que la poupée vaudoue soit d'un goût douteux je veux bien ; qu'elle soit une atteinte à l'honneur de la charge de président je ne le pense pas. En tout cas moins que le fameux, hélas, "casse-toi pauvre con".
Quant à Mme Royal elle a tout à fait raison de préciser qu'elle a de l'humour : sans elle cela m'aurait échappé.
Aïssa merci pour votre témoignage hors sujet mais qui j'espère fera avancer la réflexion sur la fin de vie.
Rédigé par : catherine A. | 30 octobre 2008 à 10:15
J'ajoute :
Le président a beaucoup de dossiers graves et urgents à traiter ces temps-ci
- Les milliers de personnes menacées de perdre leur emploi et la gestion de la crise mondiale
- La guerre au Congo où la situation est dramatique, notamment au Nord Kivu
- La présidence de l'Europe et le programme de lutte contre les gaz à effet de serre.
Etc, etc.
Pendant ce temps des milliers de ravis de la crèche n'ont d'autres distractions que d'enfoncer des aiguilles dans une poupée à l'effigie de Ségolène Royal et de Nicolas Sarkozy...
Tous les pouvoirs du monde ne sont rien comparés à celui que représente cette bonne vieille bêtise.
Oui, la bêtise, voilà le cinquième pouvoir.
Laissons donc travailler le "grand petit homme".
Rédigé par : Laurent Dingli | 30 octobre 2008 à 09:58
Je rejoins tout à fait votre analyse, cher Philippe, ainsi que le commentaire de Daniel Ciccia.
Je considère que le président de la République a eu raison de réagir ainsi à cet outrage.
En ce qui concerne Madame Ségolène Royal, ses positions opportunistes m'amusent. Elle reproche au chef de l'Etat de ne pas avoir suffisamment d'humour ; or, il me semble que la même Ségolène Royal avait refusé la présence de l'humoriste Nicolas Canteloup lors de son passage chez Drucker.
Amusant non ?
Rédigé par : Laurent Dingli | 30 octobre 2008 à 09:35
Que l'on soit président de la République française, Gourou Suprême Inter-universel, Pape, Pipaul ou que sais-je d'autre, le respect et la dignité chez moi ça se gagne au mérite chaque jour ! Si M.Sarkozy veut être respecté avec la dignité qui habillait ses illustres prédécesseurs, qu'il commence par être respectable, ensuite on en reparlera... L'habit présidentiel n'est pas livré avec le respect en bonus. Si ce monsieur a brigué ce poste principalement pour le respect qui s'y attache il doit être bien déçu...
J'ai beaucoup ri quand j'ai appris la présidentielle action contre la poupée vaudoue.
Si par une espèce de matérialisation absurde de la Loi de Murphy il obtenait gain de cause, tout ce que le pays compte de caricaturistes, et d'amoureux de caricatures lui serait définitivement perdu. Pour un professionnel de la politique de son acabit s'aliéner une telle quantité d'électeurs est la pire manœuvre possible.
Ses prédécesseurs (qu'on les apprécie ou non) n'ont jamais eu ce genre de comportement car ils savaient, à mon sens, que le pouvoir est toujours la cible de ce type de rudoiement. Ils préféraient certainement se consacrer aux affaires de la chose publique (et par les temps qui courent il y en a) plutôt que de dilapider des ressources dans des actions contre-productives de cet acabit.
La poupée vaudoue ne dénote pas d'un esprit critique passionnant, c'est principalement un coup médiatique de l'éditeur (qui lui a obtenu une publicité au-delà de ses espérances pour pas une thune) mais la réaction du président de la République ne crée ni l'admiration ni le respect : j'en rigole encore.
Bon je vous laisse, mes côtes me font mal...
Rédigé par : Mathieu | 30 octobre 2008 à 08:16
C'est vieux ça comme mode d'expression la vindicte par la dérision, la parodie, autrefois la mode allait au charivari et autres tambours pour crier sa colère sous les fenêtres des notables du village coupables aux yeux des citoyens de méfaits; Ce qui dérange toutefois aujourd'hui c'est l'immunité constitutionnelle du président et sa capacité à engorger les prétoires; Au moment de l'affaire de la libération des infirmières bulgares un veto était apposé pour refuser aux députés désireux de faire la lumière sur cette rocambolesque aventure l'audition du président, un paradoxe.
Rédigé par : SR | 30 octobre 2008 à 07:07
Je me souviens, dans les années 70, dans la vitrine d'un magasin de cadeaux de province, de bouteilles dont les bouchons étaient d'énormes têtes d'hommes politiques en cire, je revois de Gaulle en képi, Giscard et Barre, avec une tête proche de ce qu'est une marionnette des Guignols aujourd'hui. Je me souviens de réactions choquées autour de moi, comment peut-on associer le Général à l'alcool et en tirer profit. C'était, disait-on, de "mauvais goût" mais il ne me semble pas avoir entendu qu'il fallait poursuivre le fabriquant.
Nicolas Sarkozy fait vendre les journaux, il en bombe le torse de temps en temps. Qu'il fasse vendre les poupées, autre que les Barbie, c'est une bonne nouvelle en période de crise !
Ce qui est étonnant, c'est que ceux qui reprochent à Ségolène Royal d'être psycho-rigide, tout d'un coup l'accusent d'être trop cool ! Je trouve son attitude (je n'ai ni lu ni entendu sa réaction) fort sympathique. J'ai été surprise d'entendre dans la Matinale de Canal un certain Léon dire que si Ségolène Royal ne poursuit pas c'est qu'elle doit trouver sympathique de se faire percer avec des aiguilles. Info fort subjective...
Rédigé par : Bulle | 30 octobre 2008 à 05:03
Premièrement, je trouve que ce qu'a posé Jean Meyran est une bonne question. Comment parler de justice quand l'une des parties prenantes est inattaquable juridiquement parlant. Merci cher Philippe Bilger de préciser comment vous concilier cela.
Deuxièmement, je suis surpris pas la totalité des arguments qui défendent une royauté du président inattaquable juridiquement et "outrageusement": désolé, M Philippe Bilger, je n'admets pas que le président de la République se complaise dans des procès à tout bout de champ pour une affiche brandie ou un tee-shirt offensant (surprenant que vous n'ayez pas choisi ces deux plaintes plus polémiques). Nous sommes bien aux marges que vous évoquez, à la limite de la liberté d'expression. Beaucoup diront que la poupée vaudoue n'est pas de la liberté d'expression, mais si condamnation il y avait en appel, que feraient demain des journalistes ou des satiristes ? Avec la multiplication des procès, n'y a-t-il pas simplement le risque d'une auto-censure ? Même si ces journalistes sont éloignés de la poupée vaudoue, ne risque-t-il pas (inconsciemment) de limiter leur liberté d'expression par crainte d'aller trop loin ?
Pour une liberté d'expression sans crainte, il serait bon que le président de la république soit égal aux français et supprime cette antiquité de délit d'outrage. Le plus comique, c'est qu'avec ces plaintes il fait la pub de ceux contre qui il porte plainte.
Rédigé par : Patrick C. | 30 octobre 2008 à 01:54
Avez vous bientôt fini de jouer aux hypocrites comme Madame Royal aujourd'hui ?
Bien sûr succès médiatique immédiat de celle-ci et de ceux qui vont dans le même sens (BFM TV ce midi). Mais jusqu'à quand ?
Faisons donc ensemble la comptabilité des caricatures, BD, pamphlets, films (K.Zéro), revues, hebdomadaires, imitateurs, humoristes, télévision...
N'a-t-il jamais intenté un procès à tout ceci ? Non jamais. En plus il vous (vous les commentateurs) fait le cadeau suprême et annonce sur tout les toits : "Je préfère trop de caricatures à pas de caricatures".
Franchement vous (les commentateurs...) lui faites un mauvais procès (pour le coup !)
En fait, tout le monde a bien compris que cette poupée est un objet de haine et de violence extrême (aiguilles dans le corps... merci).
La haine. Vous êtes bien contre et très virulent quand il s'agit de Le Pen ? Auriez-vous changé de bord ?
Moi à sa place j'aurais agi de même. Et je ferais appel !
Ledun Jean-Paul
Rédigé par : Ledun Jean-Paul | 30 octobre 2008 à 01:32
@ Aïssa
Badinter a aboli la peine de mort.
Qui abolira la peine d'agonie, maintenant ?
Une poupée de chiffon, au diapason du temps, est bien hors de propos.
Et si une poupée nouvelle, bientôt, manteau rouge et col d'hermine, dans un coffret Outreau (ne rêvons pas) éditions ENM ?
Ou une autre, blouse blanche et stéthoscope ?
Une autre, bottes vertes et grand chapeau, avec pour toutes aiguilles des épines de roses ou les dents d'une fourche ?
C'est si bon de rire de soi, tant que personne d'autre s'en occupe.
Je ne sais pourquoi, mais je sens là le souci que la pandémie "vaudoue" soit vite maîtrisée. Que "l'outrage" (notez dans la racine l'Outreau du dictionnaire) n'aille pas se propager.
A l'évidence ici, à qui vit à bras le coeur, manque Nadine de Rotschild pour la forme des choses. Vos soins palliatifs ne sont guère des propos d'un salon.
Nos VO sont trop crues.
Ce blog en sous-titré causant l'universel, mêlant nos mélodies terreuses et sanguinolentes aux baroques les plus fins, nous permettrait peut-être de tendre comme un pont entre ce qui se pense et tout ce qui se FAIT, s'IMAGINE et s'ESPERE.
Le Baroque, tout à coup, aurait du grain à moudre, se sentirait utile...
Bel ouvrage de génie civil en perspective !
Rédigé par : Fleuryval | 30 octobre 2008 à 01:10
Excellente analyse, même si c'est très gênant de complimenter ici notre hôte.
M. Bilger a tout à fait raison de relever le distinguo, et ses implications, entre ce qui relève du droit d'expression et du droit commercial, car même ceux qui jubilent à l'évocation de cet exutoire anti-sarko ne peuvent pas contester le fait qu'il s'agit d'une exploitation à but principalement mercantile. Le "principalement", pour rappeler que le "Sarko" se vend très bien quel que soit le domaine, une de magazines, librairies, etc et qu'il se trouvera d'autant plus des malins pour profiter de cette veine, qu'elle leur assure de surcroît une publicité nationale.
J'ai tendance à penser que l'ironie et la dérision constituent une chute dans les moeurs qui rabaisse tous ceux qui s'y prêtent pour de bonnes ou de mauvaises raisons.
Une société qui s'y complaît, selon moi, est plus proche de la décadence que de sa renaissance.
Dès lors, il me semble qu'on ne peut pas outrager la fonction de président de la République sans accepter finalement, en invoquant de grands principes, de se placer dans l'ordre du dérisoire.
Or, il n'y a pas de quoi se flatter. Le dérisoire, qu'il soit démocratique, républicain, médiatique, n'est que vacuité.
On peut la choisir. On peut devenir nihiliste, aussi, le revendiquer clairement.
Qu'une candidate au poste de Premier secrétaire du PS y consente, cela prouve qu'elle est cool, mais la personnalité juridique et morale du président de la République, j'ose penser que, indépendamment de la personne, c'est un statut à part et que la déférence qui lui est due vaut le respect que nous nous accordons - et que nous méritons - à nous-mêmes en tant que peuple.
La tenue d'un peuple dans l'histoire comme dans les vicissitudes du quotidien, ce n'est pas non plus une notion sans importance.
Même si, par nature, le président constitue la figure qui concentre la haine, les ressentiments, les passions, etc, il est le premier personnage de l'Etat et, à ce titre, il doit bénéficier d'un respect minimal.
Or, il y a une certaine jubilation à voir le nom comme l'image du président tournée en dérision.
On est au-delà de la caricature et de l'expression démocratiques mais dans une culture où l'ensemble des repères, des bienséances, des institutions sont déconsidérées dans l'esprit public.
Dans une démocratie saine, les frontières de ce qui est acceptable ou pas, de ce qui est décent, se forment naturellement.
Il semble que cela ne soit plus tout à fait le cas. Alors gloire à notre époque médiatique, si elle est à ce point apte à souffler sur les choses un air aussi vivifiant.
A de multiples moments, on choisit les valeurs, les "postures" que l'on encourage. C'est ce que ce jugement en référé a accompli, mais un référé, si j'ai bon souvenir, n'a pas vocation ou prétention à trancher au fond...
Au-delà du juridique, il me semble que la question principale qui mérite de ne pas être perdue totalement de vue, c'est celle de la dignité.
A travers la dignité du président de la République, je considère que c'est celle du peuple qui est possiblement affectée. J'admets qu'il peut - le peuple - considérer cela comme une guigne et n'y attacher aucune importance, mais on peut rire aux Guignol de l'info, à la lecture du Canard enchaîné, et ne pas être tout à fait dupe de sa propre dérision et de la valeur qu'elle a, c'est-à-dire être capable de discerner la part des vanités qui sont à l'oeuvre, y compris et surtout la sienne.
Après, on a toute liberté de les dédier à la gloire de la démocratie. Elle a bon dos, tellement qu'un jour sans qu'on se rende compte, elle nous le tourne.
Aux Etats-Unis, une effigie de Sarah Palin a été brûlée dans une bonne ville de je ne sais plus quel Etat. Le gouverneur, démocrate me semble-t-il, a regretté ce geste en considérant, substantiellement, qu'il n'appartenait pas à la démocratie.
Rédigé par : Daniel Ciccia | 29 octobre 2008 à 23:57
Plus sérieusement. En tant qu'infirmier, je viens d'assister -et j'en ai connu de ces fins d'hommes et de femmes-, dans une maison de retraite où j'interviens, à la pire agonie humaine qu'il m'ait été donné de voir. Celle-ci s'est terminée par la mort de la personne (une dame âgée) avant-hier et aura duré deux années. Pour la première fois de ma vie, je fus sincèrement, réellement heureux qu'une personne meure. Deux années de souffrance physique continue, sur un lit, immobile, nourrie par sonde et j'en passe ... Deux années avec pour unique moyen de communiquer des cris d'horreur de douleur et des silences, le regard continuellement voilé, fermé ... Je n'en dirai pas plus. Même à mon pire ennemi je ne souhaite cela. Son médecin traitant qui la voyait de temps en temps ne soulageait en rien -ou à peine- médicalement sa douleur. Les Soins palliatifs du CHU que nous, soignants infirmiers, de notre initiative, avons fait intervenir à plusieurs reprises afin qu'ils, comme leur nom l'indique, pallient à cette souffrance, n'ont rien pallié ou à peine. Elle est morte dans des conditions de souffrances physiques pires que celles du dernier animal mourant abandonné. A un cheval, un chien, un chat, un oiseau, on n'aurait pas permis qu'il finisse ainsi et on aurait abrégé son agonie si, comme pour cette femme, le mal avait été incurable et fatal ... Alors, pourquoi ce commentaire ici? Parce qu'il est, à mon sens, ici plus crédible qu'ailleurs d'autres endroits plus spécialisés médicalement, et qu'il s'y trouve certainement des qui le lisent qui sont ou juristes ou médecins ou les deux ou encore simplement concernés et gravement interpellés par cette abomination de notre civilisation. Je connais la loi dite "loi Léonetti" du nom de son promoteur médecin et législateur, et je sais ce qu'elle permet en de certaines circonstances -et c'en était une, celle-là, mille fois c'en était une- afin d'accompagner au mieux et le plus dignement possible et avec le moins de souffrance physique possible pour elle, la personne en fin de vie. Cette personne, il suffisait de la mettre, comme la loi Léonetti le permet et recommande, sous seringue électrique de morphine et de l'accompagner ainsi et la laisser partir paisiblement au fil des jours en lieu de la laisser, comme ce fut le cas, pourrir littéralement sur son lit de souffrance durant deux années entières et sachant son mal absolument incurable. Pourquoi aucun médecin n'a-t-il prescrit cela? Pourquoi même les unités professionnelles de soins palliatifs, rodées dit-on à ces choses, n'ont de même osé cela, se contentant du minimum qui n'assurait ni ne compensait rien? A qui s'adresse alors cette loi et est-elle loi? Sont-ils formés à celle-ci et informés de celle-ci, les médecins qui ont seuls le pouvoir de prescription? Au nom de quoi et de quel droit un médecin généraliste qui passe voir cinq minutes sa patiente une fois par mois ou les Soins palliatifs du CHU quand on les sollicite, nous laissent-ils, nous soignants infirmiers et autres, démunis, impuissants, assister nuit et jour, continuellement, supporter voire culpabiliser, vomir de dégoût, n'en plus pouvoir de dépit, d'incompréhension, de honte, et ce durant deux ans, de l'agonie atroce d'une personne, quand ils peuvent, le plus simplement qui soit, par une simple prescription, de par la loi qui le leur permet, empêcher cela? De quel droit cette ordure pseudo médicale et pseudo humaniste? C'est peut-être parce que ce ne sont pas eux qui ont pris ça, cette agonie sans nom, dans la gueule, continuellement, sans répit, du matin au soir et du soir au matin, chaque heure, chaque instant, mais elle d'abord, cette mourante, et nous ensuite qui à chaque seconde de chaque jour de ces deux années n'en pouvions plus de la voir et l'entendre n'en plus finir d'atrocement mourir ... La loi Léonetti n'oblige pas les prescripteurs médecins. Est-ce à croire que ce que j'ai vu, nous avons vu, leur est permis? C'est facile, trop facile, de se réfugier loin de l'agonie, dans son cabinet ou son bureau de l'hôpital, et de dire: non, je ne fais rien. Nous, infirmiers, aide-soignants et autres, nous l'avons là, sous nos yeux, permanente, et nous ne pouvons rien faire si ce n'est nous boucher les oreilles et détourner le regard parce que monsieur ou madame docteur, soit est contre la loi Léonetti, soit a peur de la loi Léonetti, soit ignore la loi Léonetti! Qu'un médecin me laissât, moi, mourir dans ces conditions, depuis l'enfer je viendrais le chercher sur terre ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 29 octobre 2008 à 23:33
Certes, mais le "casse-toi, pov' con!" vaut bien une poupée vaudou. Sarko aurait davantage gagné à laisser faire qu'à attaquer ... On n'impose ni le respect ni surtout l'affection via un tribunal, cela se saurait. L'outrage, l'offense, sont légers en l'occurrence; quant à l'image "violée", volée, surtout cette image plutôt marrante et populaire, il faut savoir être bon joueur, bon blagueur ... Un tout petit peu de psychologie politique et l'on s'apercevra vite que ceux qui achètent cette effigie sont ceux-là-mêmes qui ont une réelle affection pour la personne qu'elle représente, et qu'à poursuivre en justice ses créateurs, c'est en aval leur faire d'abord à eux une offense. Ce genre d'objet transitionnel, on lui aurait demandé, à chaque meeting, avec des rires, des sourires et de grandes poignées de main, de le dédicacer et on aurait gardé ça chez soi en souvenir mieux qu'une quelconque photo "volée" ou même posée ... De plus, le Français qui subit, comme le reste du monde, les misères de toutes ces débâcles économiques et sociales, et qui attend de réelles solutions positives pour lui comme pour les autres, est maintenant fondé à se dire: Quoi! il n'a que ça à faire?! s'occuper de cette poupée!... C'est autrement plus subtil que ce qu'énonce le fond de votre billet, cher PB. Prendre au vol la chose était tout bénéfice pour lui. Qui est ce conseiller sot qui lui a conseillé de se baisser et bondir pour attaquer et faire rendre gorge de ce qui n'était pas une agression mais tout son contraire? Douste-Blazy, peut-être (est-il toujours à l'Elysée, dans ce bureau sombre du deuxième sous-sol au fond du couloir gauche?); je l'imagine bien chuchoter, quand ils se voient rarement, à l'oreille du président ce genre d'initiative politiquement perdante et ridiculement impopulaire. Voila que ma transition est faite, tiens. On sait tous que Rachida Dati au ministère a viré et découragé tous les conseillers de ce ministère, véritables piliers de l'institution, pour les remplacer par les siens qu'elle choisît. Mais qui sont ces "siens choisît" ? N'importe, ils doivent en tenir une sacrée couche, nonobstant, pour, quant à eux, lui insuffler et faire avaler cette idée fumeuse d'installer dans chaque cellule des prisons de France un interphone afin que le détenu candidat au suicide prévinsse l'administration pénitentiaire de son suicide, quelques minutes avant mettons, et, dans les maisons d'arrêt à promiscuité cellulaire deux trois quatre voire cinq bougres détenus dans ces 12 mètres carrés historiques, qu'au moins l'agressé ou l'un de ceux-là fisse de même quand le tiers tuera le second ou le premier ou inversement ou dans l'ordre que l'on voudra ... Ces conseillers savent-ils que dans les cellules, il s'y trouve toujours d'excellents tabourets de bois et d'acier et que ceux-là font un tintamarre du diable quand on cogne avec contre les portes des cellules pour alerter et qu'alors il faut être bien sourd pour ne rien entendre dans la prison car même à l'extérieur cela s'entend quand, comme c'est souvent le cas, par mimétisme carcéral et solidarité ou ennui général, le bruit fort et unique à cet endroit se fait roulement assourdissant partout? J'ai l'impression, pour conclure, que la poupée présidentielle de l'un et l'interphone ministériel de l'autre sont, hélas, trois fois hélas, les signes d'égarement d'un grand désarroi politique à comprendre ce qu'ils font tous deux ainsi que le reste du gouvernement, et le pays et le monde où ils le font.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 29 octobre 2008 à 22:10
Bonsoir
Sans vouloir polémiquer sur un personnage qui a décidé de donner du travail à la Justice, un truc me chiffonne : en étant juridiquement inattaquable, en n'ayant aucun compte à rendre à la justice (pour des raisons que je ne discuterais pas) quelle peut être la pertinence des ces plaintes successives ?
Dans le cas (avant son appel) où il est débouté, quid des dépends ? quid d'une éventuelle procédure pour abus de droit ?
Si l'accusé se considère comme éventuellement impliqué à tord, contre qui peut-il se retourner ?
Désolé de quelques termes probablement juridiquement impropres (ce n'est pas mon métier), mais les points relevés me questionnent. J'espère néanmoins avoir été clair...
Merci encore de partager (au quotidien) vos lumières.
Bonjour chez vous
Rédigé par : Jean Meyran | 29 octobre 2008 à 21:38
Certes, mais :
1) faudra-t-il supprimer, dans les kermesses, les stands de « jeux de massacre » qui nous offrent la possibilité de bombarder d’innocents projectiles en tissus des figurines de contreplaqué représentant moult célébrités, hommes politiques inclus ?
2) comment concilier cette démarche judiciaire avec le credo présidentiel : «je préfère un excès de caricature à un excès de censure » ?
Rédigé par : Yonathan | 29 octobre 2008 à 21:30