Quelle étrange, surprenante, choquante minute de silence à la mémoire de Jean-Marie Demange, député UMP de Moselle, sous une présidence socialiste, à l'Assemblée nationale !
Ce parlementaire s'est suicidé à Thionville, le lundi 17 novembre, après avoir assassiné sa compagne qui voulait le quitter, Karine Albert, une restauratrice mère de deux enfants de 13 et 15 ans. Avec un pistolet automatique, il a tiré une première balle dans son flanc puis une seconde dans sa tempe gauche. Selon certains témoins, il l'aurait battue avant de la tuer mais on n'a relevé sur le corps de la victime aucun signe manifeste de violences ( Paris Match, le site du Nouvel Observateur).
A supposer que l'inexplicable d'un suicide puisse être élucidé par les vivants, Jean-Marie Demange aurait été très affecté par la perte de la mairie de Thionville au mois de mars 2008 (Le Monde) et par la séparation qu'avait décidée Karine Albert.
Mais pourquoi cette minute de silence, de recueillement qui, de quelque manière qu'on l'envisage, représente une démarche d'empathie, un mouvement de solidarité avec un homme, un collègue qui certes a mis fin à ses jours mais après avoir commis le pire et dévasté deux jeunes enfants ? Je me demande si les parlementaires ont perçu comme il convenait le caractère en l'occurrence presque provocateur d'une telle initiative. Comme si le corporatisme allait jusqu'à faire perdre le sens de la dignité et le souci de la décence. Cette mémoire devant laquelle ils s'inclinaient, c'était tout de même celle d'un bourreau de quelques secondes qui ne pouvait pas leur faire oublier, par la mort qu'il s'était infligé, la mort odieuse qu'il avait causée.
S'ils l'ont appris, je n'ose penser à la réaction des deux enfants et de leur père devant ce silence, même si court. Il y avait là une double tragédie certes mais qui aurait du, le suicide suivant le crime, susciter chez chacun une compassion intime, une tristesse ou une incompréhension muettes, un chagrin discret, une appréhension délicate et générale de ces épouvantables moments mais surtout pas cette apparence de dissociation où le criminel puis victime de soi semblait mis en pleine lumière quand la victime du criminel était oubliée.
Il y a des minutes de silence inopportunes. Je ne peux pas m'empêcher d'entendre Karine Albert crier, quand la certitude de sa mort est venue avec effroi la frapper en plein coeur : "une minute, monsieur le bourreau".
Cette minute de silence n'est-elle pas la symbolique d'une société en crise voire excessive et d'un corps social qui ne l'accepte plus au regard de la violence humaine que cela induit ?
N'est-ce pas simplement l'esprit corporatiste de l'ensemble de la Chambre qui s'est exprimé, car si cette minute a été décidée, elle a aussi été acceptée par d'autres députés...
C'est cela qui est grave et décalé.
Rédigé par : ettori emmanuelle | 02 décembre 2008 à 07:25
Je partage entièrement votre opinion.
Ce qui est choquant, au-delà de la minute de silence elle-même, c'est le parallèle avec l'attitude habituelle de ces mêmes députés, si prompts depuis quelques mois à voter des lois extraordinairement répressives.
Je m'étonne encore du silence de monsieur Sarkozy, pourtant si rapide à se saisir des faits divers pour dénoncer l'incapacité de la justice à protéger les Français.
Tout cela est écoeurant.
Rédigé par : Laurent | 01 décembre 2008 à 14:04
@ Aïssa,
Je suis persuadé que nous pouvons exprimer nos différences sans échanger des noms d'oiseaux.
Je lirai certainement avec beaucoup de curiosité et d'intérêt votre prochain livre.
Et bon couscous à vous.
Rédigé par : Laurent Dingli | 26 novembre 2008 à 11:55
Je précise que j'ai fait une digression par rapport à la lettre du billet de Philippe Bilger qui évoquait les réformes matérielles d'urgence, et n'entamait nullement une discussion générale sur notre manière d'appréhender la réforme générale du système pénitentiaire. L'actualité des prochains mois donnera certainement aux personnes compétentes et aux observateurs éclairés, comme Véronique Raffeneau, l'occasion de s'y pencher plus en détail.
Rédigé par : Laurent Dingli | 26 novembre 2008 à 11:39
Tout est sujet et hors-sujet, Jean-Dominique, rien n'est jamais isolé ... J'ai le premier évoqué ce drame et l'interrogation que m'avait posée cette minute parlementaire de silence, et je les ai évoqués le premier ici-même, sur ce blog, il n'y a qu'à remonter les colonnes pour le constater ... Je sais à quoi m'en tenir, pour ce qui me concerne. Et j'ai le premier, ici même encore, en cette colonne, signalé avec une triste ironie ces longues déviances rhétoriques, quant à ce cas dramatique, du plus mauvais goût relativement à la signification "bilgérienne" du mot "bourreau", etc. Je sais exactement ce que j'écris et pourquoi je l'écris et à qui je l'écris qui n'est pas toujours qui intervient ici. Je ne pense pas être attaqué en lisant ce que tu viens d'écrire, en tout cas je m'en défends ... Prenant acte de l'intervention de PB ci-dessus, si tant est qu'elle me soit entièrement adressée, j'affirme n'avoir jamais été odieux ni insultant envers qui que ce soit ici. Si je devais l'être comme je sais l'être, ce serait quelque chose, tu peux le croire; notre cher PB en ferait une syncope ... Puis, serais-je encore moi si je me forçais autrement, différemment, contre nature, à rebours, pour que sais-je plaire, complaire ou autre à qui sais-je, fut-il l'hôte?... J'ai des retours plus que sympathiques et encourageants de ce que j'exprime ici, et ce que d'aucuns pensent et ne savent le dire, moi je le dis AUSSI pour ceux-là. Des choses m'interpellent, je les écris librement; que ces choses soient directement dans le ton du billet initial ou non, en tout cas d'autres façons. Qu'on ne m'apprécie pas ici ou là, mon nom annonce, comme pour tous et toutes, à gauche du blog, à chaque fois un mien nouveau commentaire; personne n'est obligé de s'y arrêter ... J'en éclipse certains, je le sais et plus que cela, ça les gêne, ils voudraient bien un peu de place ... Et alors! c'est leur problème, pas le mien. Qu'ils la fassent leur place, mais qu'ils cessent pour ce faire -ou plutôt se défaire- de faire des hi et des han à mon encontre ... Je ne suis pas collé après le blog de PB, je n'en attends rien sinon le plaisir de débattre et commenter de sujets que je trouve souvent utiles et intéressants, entre deux pages de manuscrit que je rédige ou corrige avant, après et même pendant; j'ai des fenêtres ouvertes partout sur mon pc quand j'y suis des heures durant ... Tu peux me traiter de vieux con, dix, cent fois même, j'en ferais pas une maladie; j'en rirais d'un rire chaleureux et franc même si en retour je te traiterais pareil vieux con ... Et seuls ceux qui s'en sentiraient offensés et plus que cela, seraient effectivement ceux-là les vrais vieux cons, mais je ne puis rien pour eux sinon les appeler à un peu plus de raison, d'illumination ... Tout est là, c'est ce qu'on appelle du recul et de l'intelligence ... Comme en tout, si t'es trop dans le truc, tu te fourvoies et te flétris ... C'est étrange qu'on ne comprenne pas cette chose élémentaire. Ca me dépasse ...
Allez, digression: Y'a mon couscous qui réchauffe, c'est une frangine qui me l'a apporté pour un anniversaire ... La terre peut s'arrêter tout de suite de tourner, j'y renoncerai pas. Bon appétit toutes tous!... Et souhaitons que cette polémique stérile et pour tout dire un peu ridicule, cessera définitivement.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 25 novembre 2008 à 20:54
JDR, comme vous je déteste que l'on danse autour d'une tombe. Et si l'Assemblée nationale n'avait pas fait cette minute de silence, jamais sans doute Philippe Bilger (pas plus que moi) n'aurait je pense commenté ce qu'il est convenu d'appeler dans un raccourci inconvenant "un fait divers", un drame qui laisse deux familles détruites. Mais c'est cette minute de silence, ce silence assourdissant (et je ne cherche pas à tout prix l'oxymore) qui pose problème. Quand il y a en France tant de femmes victimes oubliées, cachées, honteuses, niées, bafouées, de violences conjugales - et dans tous les milieux - cet hommage à un homme qui a tué sa compagne est plus que mal venu. Les députés pour une fois auraient du s'abstenir.
Cela dit comme vous j'espère qu'aucun proche du meurtrier ou de la victime n'a lu certains commentaires.
PS : pour revenir à la foule réclamant souvent vengeance je rappellerai ce qu'a dit Robert Badinter lorsqu'il plaida contre la peine de mort devant la même Assemblée : dans la foule qui criait à mort à mort pour Buffet et Bontemps il y avait un certain Patrick Henry.
Rédigé par : catherine A. | 25 novembre 2008 à 19:08
Mais heureusement, vous êtes là, JDR, au-dessus de toutes ces mesquineries, si digne, si plein de compassion, nous offrant votre coeur pur ou vos lumières, et le faisant toujours tellement à propos...
Merci encore, cher Phénix, pour cette leçon de dignité et la si touchante compassion que vous témoignez à la famille des défunts. Quelle leçon !
Rédigé par : Laurent Dingli | 25 novembre 2008 à 18:42
Bonsoir,
Encore un fait divers présenté pour faire causer au coin du zinc .........! Le beaujolais nouveau est arrivé. Mais mérite-t-il une minute de silence ? (je parle du beaujolais) J'ai entendu que non... Mais il est vrai que je ne suis pas une fana de pinard, de vin, et pas plus des grands crus.
Rédigé par : Nathalie | 25 novembre 2008 à 18:36
Sur 74 commentaires, 32 sont hors sujet, j'ai compté.
J'avais essayé de le dire : il ne s'agit pas de Miss France mais d'un drame épouvantable et tout se passe dans certains commentaires comme si, oubliant qu'il s'agit de cadavres dont un, celui d'une femme qui voulait vivre, on en prenait les membres, un doigt, une oreille pour se les jeter à la figure dans une bagarre au mieux, de potaches, au pire, de coqs.
La famille de Karine Albert n'aura pour toute archive médiatique de ce drame qu'un hommage national à son meurtrier et, s'il en reste quelque chose, un bon billet et une bonne dose de méchants commentaires commis par les Vadius et Trissotin de la blogosphère.
J'ai pensé à la tête effarée de la famille, si l'un de ses membres était venu ici, attiré par la condamnation prompte de Philippe, pensant trouver un réconfort devant cette anomalie parlementaire : prends ça, je suis meilleur écrivain que toi. Pardon à la famille, le monde va ainsi.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 25 novembre 2008 à 16:39
Je vous avais écrit un très long message qui s'est effacé. Je vais le réduire.
D'abord avoir l'amabilité de traiter le fond de mon billet. Les périphéries aussi passionnantes soient-elles pourraient relever de liens personnels. Ce blog n'est pas un hôtel.
Vos diverses personnalités, ensemble, constituent une richesse. Vous n'auriez pas besoin de vous en féliciter sans cesse si des insultes et des grossièretés ne vous détournaient pas du soin de discuter le fond pour vous obliger à vous battre sur la forme.
Les grossièretés, scatologies et insultes doivent être absolument bannies de ce blog. Laides en elles-mêmes elles induisent un climat de violence dont on ne sort plus et qui tenant à un langage qui se laisse aller n'apporte rien. Une vulgarité dans le style, à la Montherlant, d'accord comme chez JDR qui l'a voulue, pourquoi pas, mais Aïssa, il y en a trop chez vous et ne vous étonnez pas si en retour on vous réplique !
Prenez exemple sur TOUTES les remarquables commentatrices de ce blog qui savent manier l'expression et faire preuve de vigueur. Jamais elles ne confondent le débat d'idées avec la mise en cause ad hominem, les insultes avec le jeu intellectuel.
Pardon pour ce ton comminatoire. Le précédent message plus long était doux et plein de circonlocutions.
Je vous informe aussi que je pars à Grenoble pour participer à un jury de cinéma judiciaire. Je reviendrai dimanche.
A bientôt.
Rédigé par : philippe.bilger | 25 novembre 2008 à 12:08
@ Erynie
La vie est une immense pièce de théâtre où chacun joue son rôle. Chacun des intervenants de ce blog est un acteur incontournable (même si j’ai ma préférence pour certains.) Alors de grâce, Monsieur, ne vous prenez pas trop au sérieux... et laissez à Monsieur Bilger le soin de décider du casting !
Rédigé par : Helene Nigen | 25 novembre 2008 à 11:11
@ Catherine A
Je comprends et partage pour ma part la réaction de Jean-Dominique Reffait. Moi aussi, parfois, je n'aime pas le peuple, ou plutôt les hommes, et moi aussi, en vérité je les aime rarement.
Il précisera ses propos s'il en éprouve le besoin, mais je crois qu'il fait allusion à cette habitude qu'ont les membres de certaines foules de se dresser soudain en justiciers, en autant de petits procureurs de la lanterne, croyant savoir qui est coupable, qui doit être hissé à la branche de l'arbre, le noir, le juif, le protestant, l'aristocrate, le communiste, le patron, l'homme politique, le journaliste, le procureur, le schizophrène, tous ceux qui ont trop bien réussi, ou tous ceux qui, à l'inverse, sont restés en marge de la bonne société, en un mot, tous ceux qu'on voue à l'opprobre et parfois à la mort, forcément pour de très bonnes raisons.
Je crois que cette question a une résonance particulière pour lui, mais je n'aurais pas l'indélicatesse que je lui avais un jour reprochée à propos de Philippe Bilger, sans doute de manière injuste.
Rédigé par : Laurent Dingli | 25 novembre 2008 à 09:13
@Aïssa Lacheb-Boukachache
«Cathy euh ... Catherine Jacob, ma chère, je vous fais une confidence que vous ne pourrez pas nier car alors vous aurez fini de la lire à ce moment: Si vous tenez par le physique à la comédienne homonyme, alors comme j'envie le bonheur de votre ami ... »
Désolée de vous décevoir. Si j'ai sans doute longtemps été une oie blanche, je n'ai jamais viré à la bonne oie dodue et grassouillette que vous me paraissez affectionner et je ne tiens de la comédienne homonyme rien d'autre hélas que l'homonymie.
@Véronique Raffeneau
«le titre et la conclusion de son billet, dans leur forme, continuent de me heurter.
C'est comme ça.»
C'est comme ça et c'est votre droit le plus strict après tout.
@Laurent Dingli [sbriglia]
«Pour le reste, je vais de ce pas me nouer une serviette autour du coup dans l'attente de nos futures agapes. »
Nouez donc plutôt un drap à la taille du mammouth de JL
Rédigé par : Catherine JACOB | 24 novembre 2008 à 22:36
Il y a beaucoup trop de gens qui entrent ici en pique-assiette. Le fait qu'ils en aient pris l'habitude n'est pas une excuse, bien au contraire.
Il ne s'agit plus de "commentaires". Mais de parasitisme délibérément hors sujet, à grands coups de "je", et dans un style qui n'a rien à voir avec l'élégante sobriété de notre hôte. C'est fort impoli à son égard.
Mesdames et messieurs, pourrait-on vous demander de vous oublier un peu moins sur la moquette ? Et si vous ressentez l'intense besoin de vous mettre en scène, d'aller chercher votre public ailleurs ?
Rédigé par : Erynie | 24 novembre 2008 à 22:08
Quel souk, mes aïeux! Y'en a que ça gêne que je leur plonge leur nez dans le caca ... Ma foi! Otez ces vérités que je ne saurais voir!... Hé hé!... Ce bon PB doit recevoir moult courriels exigeant mon exécution pilori, au mieux mon bannissement Kerguelen car circonstances atténuantes ... Cher PB, faites fi, je vous prie, de ces exigences à certains de lapidation secrète à mon endroit; je n'ai pas fini de les touiller à la conscience ... J'en vois qui n'osent plus commenter, terrifiés que je les surprenne et lise. C'est ça le prix de la liberté, quand on s'expose publiquement; il faut l'assumer. C'est ça la contradiction, soyez-en fiers. Autrement, restez dans l'ombre ... Moi je l'assume. Une vraie marmelade je vous fais, vous savez plus où vous en êtes, où vous habitez, je vous la tourne la tête ... J'en ris! Parce que j'ai de la déconnade, moi messieurs, de la philosophie, pas coincé, rien à cirer, j'aime la vie ... J'aime surtout le concret, du solide, de l'utile, pas du blabla de consensus béat, de lieux communs; comme une femme, toujours, bien grasse, jamais de maigre, jamais de creux, c'est ça le lien social, le meilleur lien social, le délicieux ... Mais comme j'ai bien conscience depuis que je l'ai découvert, que l'écriture est le courage des faibles, je ne vous hais jamais. C'est toujours à ce que vous écrivez que je m'adresse quand je le fais; non à vos personnes quand vous le penseriez. Et puisque j'évoque l'écrit, sachez que le grand secret, c'est d'écrire sans décrire ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 24 novembre 2008 à 21:48
Catherine A. Vous vous méprenez sur mon propos, ce n'est pas grave. Je pensais seulement à ceux qui meurent ainsi, sous les projecteurs plats et insipides que sont devenus nos yeux écarquillés. Bruits et colères autour des cadavres dont chacun veut brandir un membre qui devant une caméra, qui sur un blog. Ce monde-là, pardonnez-moi, ne me convient pas.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 24 novembre 2008 à 21:26
Pour détendre l'atmosphère un billet d'opinion de Laurent Greilsamer dans le Monde
>> http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/11/24/le-mammouth-et-la-magistrature-par-laurent-greilsamer_1122330_3232.html >>
Peu de mots pour décrire la réalité
Rédigé par : JL | 24 novembre 2008 à 21:25
Député, ancien maire de Thionville après avoir tué sa maîtresse avec une arme à feu, a eu les «honneurs» de l´Assemblée Nationale par une minute de silence...
Une femme, mère de deux enfants est morte sous les coups, sous le coup de folie de cet élu du peuple.
Son acte n´est pas qualifié «fou» ou oeuvre d´un fou... Simplement "crime passionnel" comme si la passion excusait tout !
Ce tueur a droit à plus d´égards dans la vie sociale que les malades psychiques qui passent à l´acte alors qu´ils sont, ou ont été hospitalisés en psychiatrie.
Consternant !!
La schizophrénie, cette maladie passée sous silence.
Deux poids, deux mesures, deux silences...
http://monsite.orange.fr/champion20
Rédigé par : Maurice Champion | 24 novembre 2008 à 20:43
Cher sbriglia,
Merci pour votre appréciation si gentille à mon égard.
Vous avez raison, il serait bien triste d'ostraciser qui que ce soit et votre façon d'apaiser les choses est à mes yeux une marque d'intelligence. Je déteste l'uniformité.
Pour le reste, je vais de ce pas me nouer une serviette autour du coup dans l'attente de nos futures agapes.
@ Maître Folace,
C'est curieux ce besoin qu'ont les marins de toujours faire des phrases.
Rédigé par : Laurent Dingli | 24 novembre 2008 à 20:06
Je lis vos commentaires, cher Laurent, avec assiduité et plaisir : vous partagez avec PB et quelques autres, dont Aïssa, cet amour de la langue française, du mot juste et de l'harmonie de la phrase. Vos oeuvres en témoignent...
Comme vous, je pense que le Paradis, s'il existe, n'est pas fait que pour les damnés de la terre... mais j'ai la faiblesse de penser que la richesse - rare en la matière - de ce blog est constituée aussi des foucades de notre ami, tout étonné que je puisse être de ses jugements à l'emporte-pièce... Comme je lisais, avec gourmandise, les textes de Ludo Lefebvre à l'époque.
Je me plais à imaginer le jour où les commentateurs habituels de ce blog pourraient se réunir autour d'une bonne table : nul doute que si ce projet venait à se réaliser le plaisir serait au rendez-vous : j'arriverais, je crois, à convaincre Maître Folace de se joindre à nous ! Cordialement à vous, sans baiser à la Russe !
Rédigé par : sbriglia à Laurent Dingli | 24 novembre 2008 à 19:26
@Monsieur Lacheb-Boukachache
Puis-je me permettre l'outrecuidance de vous demander un petit effort de rédaction ?
Vous qui avez plein la bouche de votre extraordinaire sens littéraire et de votre non moins éminent sens moral veuillez, s'il vous plaît Maaaaaaître, prendre la peine de faire, de temps en temps, des sauts de ligne et des retours chariots (le gros bouton avec une flèche sur la droite de votre clavier alphabétique).
Ceci afin de rendre vos sentences littéraires et morales compréhensibles à défaut d'être supportables.
Le style Marcel Proust étant dépassé vous n'aurez jamais le Goncourt en écrivant cela :)
Cordialement.... enfin presque sur ce coup
Rédigé par : Surcouf | 24 novembre 2008 à 18:34
Non, Catherine Jacob, vous ne rêvez pas vous avez raison, ils sont légion ceux qui pourraient être utiles et citoyens au sein des prisons. Seulement ils sont souvent hors jeu, de par leur passé, de par leur appartenance politique, ou de par leur métier, mis à part, peut-être, quelques ecclésiastiques, et encore, triés sur le volet. Corporatisme toujours !
Rédigé par : ROUTA VILLANOVA | 24 novembre 2008 à 17:30
@ Catherine A
Je suis très désolée.
Je vous ai prêté des intentions et des mots qui sont effectivement absents de votre commentaire.
Ce n'est pas par mauvaise foi.
J'ai très sincèrement été mise mal à l'aise et heurtée par le titre du billet et par sa conclusion.
Je pense que ce qui s'est passé c'est que la première phrase de votre commentaire :
"Non, pas une minute ; c'est pendant dix minutes que cette femme a hurlé sur le balcon avant que son bourreau ne passe à l'acte."
a fait écho avec "l'effet" de la conclusion de Philippe que j'avais associée à une sorte de démarche ou d'approche type profiler, comme quand ceux-ci détaillent une scène de crime.
C'est cela qui m'a heurtée dans le billet.
Ce n'est pas du tout que je dénie à Philippe ou à vous le droit d'exprimer ce que vous entendez devoir exprimer au sujet de cette minute de silence totalement incompréhensible observée par les députés.
Mais il n'y a rien à faire.
Malgré l'éclaircissement de sa phrase empruntée à celle de Mme du Barry qui devrait amortir le propos de Philippe, le titre et la conclusion de son billet, dans leur forme, continuent de me heurter.
C'est comme ça.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 24 novembre 2008 à 17:15
Véronique Raffeneau
«et donne ainsi à entendre à ses lecteurs la terreur de Madame Albert. »
Madame Albert...!
J'ai connu deux Mme Albert. La première était famille avec nous bien que d'assez loin finalement mais employée de banque désormais à la retraite ne manquait jamais, étant encore en activité, d'informer nos parents du montant du solde du compte de leurs enfants, ce qui partant d'une intention sans doute louable au départ nous a finalement tous conduits à changer de banque.
L'autre Mme Albert, un ancien proviseur, fut à l'origine de l'introduction du japonais au lycée Georges de la Tour de Metz en 1986 mais, nommée ensuite à Dijon où les étudiants japonais ont toujours été très nombreux à venir suivre les cours de FLE qui y ont été dispensés, pour certains, par l'enseignant japonais de japonais de l'Université populaire de Strasbourg - tout comme à Metz le FLE est enseigné aux étudiants chinois des universités partenaires par l'enseignante chinoise de l'option chinois de LEA-, autrement dit cette bonne ville bourguignonne où l'on a trouvé celle qui fut pendant longtemps l'une des rares native speaker effectivement titulaires d'un diplôme japonais spécifique au JLE, à enseigner sa langue maternelle donc dans un cadre associatif franco-japonais.
Cette Mme Albert là fut malheureusement remplacée par un personnage qui considérait qu'avec le japonais il avait d'une certaine façon hérité du bébé avec l'eau du bain [sic], et qui s'est comporté ensuite hélas en conséquence.
Elles sont donc toutes deux trop âgées pour être concernées par le drame de Thionville, en revanche l'une des victimes d'un horrible accident de la route survenu il n'y a pas si longtemps à un passage pour piétons à la sortie d'un restaurant où les corps avaient été déchiquetés et envoyés dans les quatre directions, avait été une étudiante de japonais il me semble et une mère de deux enfants.
J'avais donc été très choquée d'en lire le compte rendu dans la presse.
Enfin l'un de mes très très bons anciens étudiants est récemment tombé dans l'escalier de sa résidence d'Osaka au Japon avec pour résultat les deux bras cassés et cinq mois d'arrêt de travail, et une très très bonne ancienne étudiante également vient de se retrouver au chômage.
Je vais finir par croire qu'une mauvaise étoile est venue s'inscrire dans le ciel régional du japonais langue étrangère mais j'espère tout de même bien que non.
«Je passe sur votre comparaison totalement extravagante entre une comparution dans un tribunal où tous les acteurs présents étaient à même de se manifester, leur obligation d'intervention se situant en premier dans le respect d'une notion simple et de base, celle de faire normalement son métier, et la terreur mêlée de totale détresse d’une femme assassinée, à laquelle les témoins, selon Catherine A et vous, seraient demeurés sourds et passifs.»
Si vous saviez comme les gens peuvent être sourds qu'un audiogramme créditerait cependant d'une excellente ouïe.
S'agissant de la comparaison extravagante que vous évoquez, veuillez considérer que je n'ai pas comparé les situations qui ne sont bien évidemment pas comparables, mais que j'ai simplement emprunté une métaphore au billet précédent.
Ceci étant j'ai un jour personnellement attendu une heure que la police dûment alertée [17] ne se déplace pas et n'envoie aucun secours après avoir été agressée d'un coup au plexus solaire porté avec un rondin par des squatters de jardins ouvriers situés dans la proximité de mon domicile...et coup qui m'avait mise dans un état légèrement comateux!!! De fait ils voulaient atteindre le chien qui ne leur avait par ailleurs rien fait, mais c'est moi qui ai pris.
J'ai supposé qu'ils avaient été sollicités entre-temps par des agressions plus importantes à moins qu'ils ne se soient égarés dans le dédale des jardinets.
Pourtant un coup à cet endroit était susceptible de causer un vrai coma.
Rédigé par : Catherine JACOB | 24 novembre 2008 à 16:58
sbriglia, mon petit... Je voudrais pas vous paraître vieux jeu ni encore moins grossier. L'homme de la Pampa parfois rude reste toujours courtois mais la vérité m'oblige à vous le dire : votre Aïssa commence à me les briser menu !
Rédigé par : Maître Folace | 24 novembre 2008 à 16:54
Pourquoi tant de tension dans le pays et même sur ce blog ?
Pour reprendre une vieille et mauvaise plaisanterie :
"De quoi sont les pieds ?
De la part du soldat l'objet de soins attentifs".
Je me risquerai, en espérant égayer sans insulter, à dire :
"De quoi est ce blog ?
De la part d'Aïssa et de quelques autres l'objet de commentaires nombreux".
Rédigé par : mike | 24 novembre 2008 à 16:45
@Jean-Dominique Reffait
Passons sur l'incohérence qu'il y a à ne pas aimer le peuple et à lire tout de même ce qu'il écrit... Je n'aime peut-être pas plus que vous les lynchages, fussent-ils médiatiques ou non, pas plus que bêler avec le troupeau même s'il m'arrive de le faire, mais pour autant est-il obscène de dire que nos élus auraient pu se dispenser de cet "hommage" au cours duquel pas un mot ne fut dit sur la victime, je ne le crois pas. Et quand une députée réagit mais se croit obligée de dire "qu'elle est attachée à la présomption d'innocence", j'en rirais si ce politiquement correct dans le cas présent n'était pas franchement atterrant.
ps : cela dit, si vous pensez que la famille de l'assassin est aussi à plaindre que celle de la victime, je vous suis. Personne n'est responsable de ses parents, qu'ils soient des héros ou des salauds.
2ème ps : la transcription du début du compte rendu intégral de la séance de l'Assemblée Nationale du lundi 17 novembre :
Copie du compte rendu intégral de la séance du lundi 17 novembre sur site Assemblée nationale :
Présidence de Mme Danièle Hoffman-Rispal,
vice-présidente
Mme la présidente. La séance est ouverte.
(La séance est ouverte à seize heures.)
1
décès d’un député
Mme la présidente. J’ai la tristesse de faire part du décès de notre collègue Jean-Marie Demange, député de la neuvième circonscription de Moselle. J’invite l’Assemblée à observer une minute de silence. (Mme et M. les membres du Gouvernement et Mmes et MM. les députés se lèvent et observent une minute de silence).
Rédigé par : catherine A. | 24 novembre 2008 à 16:45
Aïssa Lacheb-Boukachache n’aime ni la glose ni les citations.
D’autres n’apprécient pas ses références autobiographiques spontanées et itératives, l’utilisation d’un verbiage insultant en guise de réponses…
Moi, j’aime beaucoup les citations.
Je ne résiste d’ailleurs pas au plaisir de clôturer ce message par une citation de notre hôte : « Je dénie à quiconque et à quelque groupe que ce soit l’impudence de se prétendre dépositaires de la morale et, au nom de celle-ci, de jouer aux censeurs. S’il faut choisir, plutôt la solitude dans la liberté qu’une liberté convenable qui doit passer sous les fourches caudines des arbitres autoproclamés de l’élégance éthique et intellectuelle. »
BILGER P., J’ai le droit de tout dire, p.42
Rédigé par : Pascal SOURIS | 24 novembre 2008 à 15:56
Que faire alors contre les parlementaires coupables? Dans quatre ans, lors des législatives, le peuple sanctionnera-t-il ces députés irresponsables en envoyant à la chambre de nouvelles têtes?
Les peuples ont les dirigeants qu'ils méritent.
Si le bas-peuple se perd dans la consommation et l'amour de la télévision, le haut-peuple commence, quant à lui, à faire l'apologie du crime en ne se séparant pas d'un député qui a commis un crime.
Après tout cela, nous oserons donner des leçons aux Chinois, aux Cubains, aux Africains, aux Arables et autres peuples non occidentaux, simplement parce qu'ils ont une conception du monde autre que la nôtre.
Nous devons apprendre à nous auto-flageller, tellement nous sommes sales, plus sales que nous l'imaginons.
Cette minute de silence est abominable, et informe sur la valeur morale de nos élus.
Nous sommes tous sales, bas-peuple comme haut-peuple. Il faut que chacun d'entre nous monte sur le toit d'un immeuble et déclare en direction des passants : "je suis sale!".
Mais sommes-nous capables d'un si facile effort, l'orgueil, l'auto-congratulation, la mauvaise pensée étant nos maîtres?
Rédigé par : LABOCA | 24 novembre 2008 à 15:45
Une minute monsieur le bourreau...
Beau texte, contenu.. tenue, sensibilité, enfin une place aux victimes réelles...
Merci à Monsieur Bilger pour ce texte, cette position..
Enfin le droit de tout dire appliqué et surtout de ne pas dire n'importe quoi!
Si un jour les hommes se levaient de leurs sièges confortablement rembourrés pour regarder ce qui se passe vraiment au-delà de leurs apparences, de leurs visions directes...
Mais y a-t-il encore des hommes?
Ou contentons nous de dire y a-t-il encore des humains? des êtres censés être différents des animaux... ?
Rédigé par : Patrick Marguillier | 24 novembre 2008 à 15:34
@Pascal SOURIS
Réponse à Catherine Jacob, « Je vous remercie de l’intérêt témoigné à mon message précédent mais je ne puis vous suivre :
1. Le Littré (http://francois.gannaz.free.fr/Littre/xmlittre.php?rand=&requete=bourreau ) définit le bourreau non seulement comme « 1°Celui qui inflige les peines corporelles qu'ordonnent les arrêts rendus en matière criminelle…. »
Mais aussi comme « 2°Par extension, meurtrier. ‘Et toi-même des tiens devenu le bourreau’ »
CORN. Cinna, IV, 3. Texte annoté et établi par Pierre Lièvre – 1934 – Tome 1
Cinna – acte IV Scène III
Auguste à Livie
Madame, on me trahit, et la main qui me tue
Rend sous mes déplaisirs ma constance abattue.
Cinna, Cinna, le traître...
Livie
Essayez sur Cinna ce que peux la clémence ;
Faites son châtiment de sa confusion ;
Sa peine peut aigrir une ville animée,
Son pardon peut servir votre renommée :
Auguste
[...]
J’abandonne mon sang à qui voudra l’épandre.
Après un long orage il faut trouver un port ;
Et je n’envois que deux, le repos, ou la mort.
[...]
Tout son ( celui du Prince) peuple est blessé par un tel attentat,
Et la seule pensée est un crime d’état,
Une offense qu’on fait à toute sa province,
Dont il faut qu’il la vende, ou cesse d’être prince.
[...]
J’ai donc eu beau relire cette Scène, je n’y ai point trouvé le vers que vous citez. En revanche, s’il est question de faire périr quelqu’un c’est de livrer ou non au bourreau par une sentence de culpabilité, l’auteur d’un attentat sur la personne du Prince, autrement dit d’Auguste, ce à quoi on (Livie) exhorte ce dernier de renoncer par... véritable grandeur.
On peut trouver un emploi de « bourreau » dans une autre scène III d’un autre acte IV d’une pièce de Corneille et c’est Polyeucte ; Toutefois, il y renvoie explicitement non pas au sens de ‘meurtrier’, mais au sens commun du terme, puisqu’il s’agit manifestement pour Polyeucte de laisser le bourreau faire son travail et donc, pour lui, de mourir, malgré l’amour de Pauline, sa femme, vu que l’amour de Dieu au nom duquel il veut mourir, lui paraît au-dessus des exigences de l’amour humain qui est qu’il vive !
Polyeucte – acte IV Scène III
Pauline à Polyeucte
Vous n’avez point ici d’ennemi que vous-même :
[...]
Ne veuillez pas vous perdre et vous êtes sauvé.
A quelque extrémité que votre crime passe,
Vous êtes innocent si vous vous faites grâce.
[...]
N’abandonnez pas à la main d’un bourreau
Ce qu’à nos justes vœux promet un sort si beau.
Polyeucte
[..]
Aujourd’hui dans le trône et demain dans la boue ;
[...]
Cette grandeur (= celle des Césars) périt, j’en veux une immortelle,
Un bonheur assuré, sans mesure et sans fin,
Au-dessus de l’envie, au-dessus du destin.
Est-ce trop l’acheter que d’une triste vie
Qui tantôt, qui soudaine me peut-être ravie,
Qui ne me fait jouir que d’un instant qui fuit,
Et ne peut m’assurer de celui qui le suit ?
Pauline
[...]
Mais pour en disposer, ce sang est-il à vous ?
Vous n’avez pas la vie ainsi qu’un héritage ;
Le jour qui vous la donne en même temps l’engage :
Vous la devez au prince, au public, à l’Etat.
Polyeucte
Je la voudrais pour eux perdre dans un combat ;
Je sais qu’elle en est l’heure et quelle en est la gloire.
[...]
Si mourir pour son prince est un illustre sort ,
Quand on meurt pour son Dieu, quelle sera la mort !
Pauline
Adorez-le le dans l’âme, et n’en témoignez-rien.
[...]
Cruel, car il est temps que ma douleur éclate,
[...]
Je ne te parlais point de l’état déplorable
Où ta mort va laisser ta femme inconsolable ;
Je croyais que l’amour t’en parlerais assez,
[...]
Et ton cœur, insensible à ces tristes appas,
Se figure un bonheur où je ne serais pas !
[...]
Quittez cette chimère, et m’aimez.
Polyeucte
Je vous aime,
Beaucoup moins que mon Dieu, mais bien plus que moi-même ;
Pauline
Au nom de cet amour, ne m’abandonnez pas.
Polyeucte
Au nom de cet amour, daignez suivre mes pas.
Pauline
C’est peu de me quitter, tu veux donc me séduire ?
Polyeucte
C’est peu d’aller au ciel, je vous y veux conduire.
Pauline
Imaginations !
Polyeucte
Célestes vérités !
Pauline
Etrange aveuglement !
Polyeucte
Eternelles clartés !
[..]
Vivez heureuse au monde, et me laissez en paix.
Scène IV + Sévère et Fabian
Polyeucte
[..]
Vous êtes digne d’elle, elle est digne de vous ;
Ne la refusez pas de la main d’un époux
[...]
Qu’on me mère à la mort, je n’ai plus rien à dire.
Allons, gardes, c’est fait.
De même la lecture de la scène II du même acte fait clairement référence à l’exécution d’une sentence :
« Que cependant Félix m’immole à ta colère ;
Qu’un rival plus puissant éblouisse ses yeux ;
Qu’aux dépens de ma vie, il s’en fasse beau-père,
Et qu’à titre d’esclave il commande en ces lieux ;
Je consens, ou plutôt j’aspire à ma ruine. »
Voilà, donc le nœud du problème c’est l’héroïsme au nom duquel par ex. encore on pouvait lire ceci un peu plus avant dans le texte : Acte III scène V – Félix, Albin
Félix
Albin, comment est-il mort ?
Albin
En brutal, en impie,
En bravant les tourments, en dédaignant la vie,
[...]
Félix
Et l’autre ?
Albin
[..]
On l’a violenté pour quitter l’échafaud.
On est donc assez loin ici, de la supplication au bourreau révolutionnaire qui est prêtée à Jeanne Bécu, ancienne modiste devenu la maîtresse d'un célèbre libertin qui la présentera à d'influents personnages et qui montera à l'échafaud en 1793 après avoir été reconnue coupable d'intelligence avec l'ennemi et dénoncé en vain plusieurs personnes dans l'espoir de sauver sa propre tête!
Rédigé par : Pion Pion Pion fait le petit wallaby ! | 24 novembre 2008 à 12:23
J'allais oublier... Vous fanfaronnez d'avoir vos textes dans les programmes officiels de l'Education nationale. Mais, au juste, rappelez-moi votre utilité ?
Je préfèrerais qu'on enseigne aux élèves les rudiments sur le fonctionnement de la justice. Cela éviterait de lire dans des commentaires des âneries.
Je ne crois pas que vous favorisez ce genre de chose ? Je me trompe ?
Rédigé par : Guile | 24 novembre 2008 à 11:40
Je suis content de voir que d'autres que moi en ont marre de vous lire Monsieur Lacheb-Boukachache. Vous êtes souvent de mauvaise foi, vous persistez à faire la morale à tout le monde, et pour enfoncer le clou, vous méprisez la justice parce qu'elle vous aurait "brisé".
Même si je partage votre point de vue sur cette glose ridicule sur la définition du mot bourreau, je vous rappelle que, aux dires de certains de mes amis, vos trop nombreux commentaires sur ce blog nuisent à l'envie de répondre des citoyens intéressés par la Justice.
Rédigé par : Guile | 24 novembre 2008 à 11:26
Monsieur Lacheb-Boukachache,
Je vais tenter de répondre (pour la première et la dernière fois) à votre mise en cause.
Vous écrivez :
"Si je comprends bien, L.Dingli, vous êtes de Droite et cette Droite plutôt colbertiste (je vois que vous lui avez consacré un beau livre), le bon bédite gommerce puis un peu de charité par ci un peu de charité par là, c'est donc ça qui vous anime, vous y croyez, de l'ambition, vous faites de la presse, des revues, vous avez des opinions, hum ... C'est une Gauche pas méchante que vous voulez, pas contrariante, histoire de dire qu'il y a une Opposition qui fait son travail, qui ne vous embête pas ... Comment vont les affaires en ce moment? Pas trop de perte malgré la crise? Le gommerce, certes certes ... Golbert ... Il a sa statue à Reims, ici, le bonze, vous le savez, face la gare, le square, y'a un ramassis de SDF qui squatte tout le temps autour, faut voir ça, les pieds dans la pisse le Colbert, un scandale ... Y'a même leurs clébards qui chient dessus, la municipalité (de Gauche) veut rien faire, laisse pourrir le grand homme sur son socle, c'est d'une crasse ... Lui aussi faisait à son époque sa petite "consommation d'hommes", comme écrivaient les généraux de 14-18 au gouvernement et même Clemenceau et Poincaré ...
- Nivelle, veuillez faire cesser cette consommation d'hommes au Chemin des Dames et jetez-les sur la Somme, Joffre en a besoin (tel quel, fouillez les archives et lisez, vous avez bien fouillé celle du codificateur esclavagiste rémois) ...
- Monsieur le Président, je n'en ai pas fini, c'est une question de jour, je puis encore EN CONSOMMER 100 000 et nous aurons pris les crêtes et la rivière l'Ailette et repoussé le boche à trois kilomètres ...
Sacré petit bonhomme, va, qui se rêve grand comme le Golbert peut-être, import-export, vous vendriez quoi, monsieur Dingli? tout se vend aujourd'hui, vous ne l'ignorez pas ... Et ne me répondez pas encore, à défaut d'avoir quelque chose d'intelligent à dire, que je fait dans l'anti américanosionisme ou que sais-je... Je ne vous trouve pas aimable avec J.D.Reffait qui ne mérite pas ce genre de sortie ridicule de petitesse que vous lui faites... Cool, détendez-vous ...
Aïssa."
Ma réponse :
Je ne suis ni de droite ni de gauche : certaines de mes idées sont proches de la gauche, et d'autres proches de la droite. La dichotomie ne se fait pas par rapport à un domaine, du genre : être à gauche en ce qui concerne l'environnement, et de droite pour les affaires économiques, sociales ou sécuritaires. Non, j'aime être libre de penser ce que je veux sur le sujet que je veux.
Pour autant j'assume mes choix politiques, comme vous l'avez sûrement déjà constaté, c'est-à-dire que j'ai soutenu Nicolas Sarkozy depuis le début, ce qui, je l'espère, ne m'empêche pas de porter un regard critique sur son action. Pour faire bref, je ne suis pas de droite, je suis sarkozyste. J'admire l'homme, sa volonté, son pragmatisme, son ouverture d'esprit, sans toutefois négliger ses défauts (notamment sa volonté de tout régenter ou de confondre parfois l'action rapide et la précipitation).
Aïssa, ce n'est pas parce que j'ai écrit un livre sur Colbert que je suis colbertiste en économie !!!!! de même que ma biographie de Robespierre ne fait pas de moi un robespierriste, etc...
La charité ? Bien, vous travaillez dans un hôpital où vous vivez des choses très émouvantes, c'est formidable et je suis sûr que vous apportez beaucoup à la société, dans la mesure de vos moyens. Mais, ce n'est pas pour cela que les autres se contentent de faire de la "charité", avec l'espèce de condescendance que vous accolez à ce terme (faire de la charité n'est d'ailleurs pas si mal, si on ne se contente pas de cela, comme une sorte d'alibi pour sa conscience).
Mon commentaire sur le PS vous a mis en colère, je le conçois, mais c'est ainsi. Et non, je ne veux pas d'une gauche bien sage comme vous le dites, en me faisant un nouveau procès d'intention. Je dis et répète que tant que la gauche traditionnelle ne s'est pas séparée des "centristes" (pour faire vite), le PS continuera irrémédiablement son naufrage et ce n'est pas souhaitable pour la démocratie française. Je l'avais déjà écrit dans une lettre au président Jacques Chirac, en avril 2005 et je ne crois pas que l'actualité me démente sur ce point. Est-ce Royal ou Bayrou qui parviendra à former ce grand parti de centre gauche ? Je l'ignore bien évidemment. Pour l'heure, Madame Royal dit ne pas vouloir quitter le PS, mais je vois mal comment un parti où coexistent des positions aussi antithétiques (sans parler des haines personnelles)pourra éviter une scission.
Ah, à propos de riches et de pauvres : Martine Aubry a été au couvent des Oiseaux, le psychanalyste ex-maoïste Miller est issu d'une famille aisée, la tête "pensante" du mouvement d'ultra-gauche qui a détruit le matériel de la SNCF est fils de médecin. J'oubliais, dans un tout autre genre, l'abbé Pierre, fils d'un soyeux lyonnais, issu donc du "bedite gommerce" pour reprendre votre expression préférée : mais ce n'est le cas ni de Fadela Amara, ni de Nadine Morano, ni de Rachida Dati, etc. Et alors ? Qu'est-ce que cela nous révèle sur leurs convictions et leurs qualités respectives ? Rien.
PS : pour votre proposition de baiser sur la bouche "à la russe", ça doit sûrement être un grand moment, mais très peu pour moi.
Rédigé par : Laurent Dingli | 24 novembre 2008 à 11:23
Catherine Jacob,
Ca me dérange de devoir le dire aussi crument mais ce que vous dites est absolument ridicule.
« ça sait se défendre sans arme », dites-vous. En prison, on ne trouve pas que des enfants de choeur. On y trouve aussi des gens qui savent se battre, qui ont la technique et la force brute. Votre militaire n'ayant ni l'avantage de la surprise ni l'avantage du nombre pourrait s'en trouver fort déconfit, en particulier face à deux individus porteurs d'armes artisanales.
« ça ne craque pas si facilement ». Qu'en savez-vous, du degré de facilité qui ferait craquer les gardiens de prisons ? Que savez-vous du contexte si particulier qui consiste pour un individu à en surveiller un autre ? Que savez-vous de l'aptitude d'un soldat d'élite à remplir quotidiennement une tâche aussi ingrate ?
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 24 novembre 2008 à 10:37
@ sbriglia,
Vous relirez peut-être l'envolée d'A. Lacheb-Boukachache qui s'adressait à moi et à laquelle j'ai pris seulement la liberté de réagir. Si vous admettez sa fougue (à juste titre), concédez aussi que je puisse répondre sur le même ton à la sienne. Par ailleurs, je crois qu'Aïssa a un vrai talent d'écriture, autant que je peux en juger d'après ses commentaires : quand il ne ressasse pas, je les trouve vivants, truculents même et j'aime aussi pour ma part ce côté original. Mais, ce qui me lasse, c'est cette façon de cataloguer les gens suivant leur origine sociale ou autre. Ce discours binaire me fatigue. Quand je rencontre quelqu'un, je ne juge pas de sa valeur, ou de sa capacité affective d'après l'état de son compte en banque ou de sa sensibilité politique (extrêmes mis à part). Parce qu'il vient d'un milieu défavorisé, il fait du social, et moi qui suis issu d'un milieu aisé, je ne peux faire forcément que de la "charité", le Bien, le Mal, les bons sentiments d'un côté, l'opprobre qu'il faudrait effacée ou la culpabilité de l'autre, etc. Il y a certainement de véritables pourritures qui sortent de prison et de braves gens qui vivent dans le seizième. Bien sûr, nous avons une affection particulière pour un homme comme Aïssa qui, après avoir vécu des choses très dures, construit sa vie, et je ressens sûrement les mêmes choses que vous à ce sujet. Dès son arrivée sur ce blog, j'avais d'ailleurs écrit qu'il devait avoir une grande force de caractère pour survivre à la prison, et j'avais ajouté que je n'étais pas sûr d'avoir la même. Mais, le fait qu'il ait été en prison ne constitue pas non plus une sorte de blanc-seing éternel. Quand il dit par exemple, comme il y a quelques mois dans je ne sais plus quel commentaire, que l'environnement social d'une personne justifie en quelque sorte le crime qu'il commet, alors je me sens très éloigné de sa façon de voir le monde. Et puis, qu'il vienne de prison ou de la planète Mars, une sottise reste une sottise.
Encore une fois, il ne s'agit pas de l'ironie d'Aïssa - j'en use moi-même souvent avec J-D. Reffait, c'est ma façon de m'exprimer, et j'en abuse certainement parfois, mais du droit de réponse à une suite d'idées préconçues qui se situent parfois à la limite de l'insulte.
(PS : je répondrai à part à Aïssa Lacheb-Boukachache).
Rédigé par : Laurent Dingli | 24 novembre 2008 à 10:34
C'est instructif de lire plus de 40 commentaires, certains en diagonale, après un billet de cette gravité. Ca va vite, la décomposition médiatique ! Ca commence dans le grave, puis, hop, on ripe vers la sémantique et on finit dans l'invective et le dérisoire des vivants. Les cadavres ne sont pas enterrés que déjà ils sont en décomposition sur le net.
Je viens de lire qu'un jeune américain s'est suicidé devant sa webcam en avalant des médicaments. Tandis qu'il mourait, ses spectateurs l'insultaient parce qu'ils croyaient à du chiqué : le gars est mort sous les quolibets. Raccourci saisissant de notre époque.
Jeanne du Barry n'était plus la jeunette favorite de Louis XV quand elle est montée sur l'échafaud, elle fut malgré tout salie avant d'être exécutée.
Je n'aime pas toujours le peuple. En fait je l'aime rarement.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 24 novembre 2008 à 10:26
Véronique, je n'ai jamais écrit et encore moins pensé que les témoins ont été passifs, sachant qu'ils avaient essayé d'intervenir et que je n'aurais pas fait mieux. Je trouve surprenant que vous arriviez à lire entre les lignes, en profitant au passage pour faire un procès d'intention. Pas un de ces journalistes régulièrement pris à partie sur ce blog n'oserait je pense ce manque de rigueur et cette mauvaise foi.
Quant à savoir si le silence s'impose à moi, désolée mais je suis assez grande pour en décider moi-même, quitte à me tromper.
Rédigé par : catherine A. | 24 novembre 2008 à 10:12
Vous avez parfaitement raison.
Merci.
Rédigé par : Alex | 24 novembre 2008 à 00:45
Merci, cher maître sbriglia, de prendre ma défense contre cette saillie intempestive outrecuidante de ce monsieur ... ah, le nommerai-je encore, ce cuistre inélégant!... Sachez, manant, que moi qui quitta l'école à quinze ans pour n'y plus revenir, je vois de mes textes aujourd'hui au programme officiel de français dans des livres scolaires, avec devoir à l'appui et dissertation ... Sachez encore, provocateur, s'il en était besoin et justifié, que "le grand écrivain ne craint pas le ridicule", je viens de citer Victor Hugo, le saviez-vous?. N'ayant pas encore le Goncourt, encore moins le Femina (à ce sujet, il est étrange et je ne l'explique pas, que, pourrissant généralement la femme dans mes romans, ce soient elles qui me lisent le plus et m'estiment ... étrange, oui, étrange ...), je ne puis vous rémunérer que par l'aide juridictionnelle ... je sais, c'est bien peu, lance-pierre administratif, mais les grandes causes, vous le savez bien, ne se chiffrent pas à ces petits moyens ... De l'intendance, de la vile procédure, n'est-ce pas, maître?
Cathy euh ... Catherine Jacob, ma chère, je vous fais une confidence que vous ne pourrez pas nier car alors vous aurez fini de la lire à ce moment: Si vous tenez par le physique à la comédienne homonyme, alors comme j'envie le bonheur de votre ami ... En tout cas, une chose sûre, vous en avez l'humour, peut-être plus, et rien que cela, vous fait aimable ...
Allez, bonne nuit ... hum ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 23 novembre 2008 à 23:09
Francis, d'accord et pas d'accord. Vous êtes surveillant de prison, peut-être, je ne sais pas ... Car si trois, quatre voire cinq détenus dans une cellule de petite maison d'arrêt de province décidaient de s'emparer de nuit des clefs d'un surveillant à fin de s'évader, vous pensez bien que ce ne sont pas les trois ou quatre surveillants, brigadier inclus, qui, appelés, pour une raison fallacieuse, à ouvrir cette cellule la nuit, opposeront une résistance sérieuse. Les clefs seraient, d'une façon ou d'une autre, prises, et les matons neutralisés. De plus, vous n'êtes pas sans savoir que quasiment toutes les prisons françaises sont construites selon ce modèle panoramique qu'a bien décrit Michel Foucault. D'une aile -ou division- on ne passe pas à une autre, surtout la nuit où elles sont isolées par des grilles ou des portes fermées. Si donc le maton affecté à telle unité n'a que les clefs des cellules de cette unité, au pire les détenus qui s'en empareraient de nuit ne pourraient ouvrir que les cellules de cette unité et se trouveraient néanmoins toujours bloqués dans celle-ci. A contrario, puisque le brigadier a, lui, toutes les clefs de la boutique, s'il se trouve avec ses collègues pris par les détenus d'une cellule, ceux-ci se trouveraient alors en possession de toutes les clefs de la prison. La situation ne serait pas meilleure.
De plus, pour les détenus occupant une cellule et s'emparant de nuit des clefs d'un surveillant et ouvrant alors toutes les autres cellules de l'unité, cela donnerait au pire une émeute nocturne dans les couloirs de cette unité; au mieux, quelques détenus seulement car tous n'auraient pas forcément envie de sortir de leur cellule dans ces conditions rebelles et cela s'est déjà vu ...
Si une prise de la prison doit se faire par les détenus en s'emparant des clefs, ils seraient bien bêtes -et je ne pense pas qu'ils le soient- de le faire de nuit alors qu'il n'est rien de plus aisé que de le faire de jour. Une prise d'otage le jour ne le cède en rien à une prise d'otage la nuit ...
Le fait est que la raison que j'ai évoquée pour expliquer que les matons de base n'ont pas les clefs, la nuit, est historiquement valable. Cependant, certes, les surveillants d'aujourd'hui, pour la plupart, ne sont plus les débiles alcoolos et pervers qu'on trouvait souvent hier dans cette administration ... Mais cela est resté que ces manières de surveiller. Et il serait temps d'évoluer; des vies en seraient sans aucun doute sauvées par la diligence alors mise en oeuvre. Que le maton -ou les deux matons- affecté(s) à telle unité ai(ent) au moins les clefs, sinon des grilles ou portes de l'unité, des cellules. Si un problème grave (tentative de suicide, incendie, bagarre, arrêt cardiaque ...) avait lieu dans l'une d'elles, il(s) pourrai(ent) intervenir immédiatement tout en prévenant tout aussi immédiatement leurs collègues des autres unités qui ne manqueraient pas d'intervenir aussitôt.
Il n'y a rien de plus désolant -pour lui comme pour notre société- qu'un surveillant de prison qui regarde la nuit à l'oeilleton un type en train de se pendre et mourir ou se faire tuer par son co-détenu, et qui ne peut rien faire car il n'a pas les clefs pour ouvrir la cellule et qu'il attend (plus d'une demi heure souvent) que le brigadier alerté intervienne, quand tout est fini, quand le pire a eu lieu ...
Il y a de vieilles habitudes de fonctionnement à modifier, c'est patent. Avez-vous lu le rapport (ou ses extraits) du contrôleur général des prisons, Delarue? C'est la pire honte qui soit quant à notre système carcéral. Les termes employés dans ce rapport ne font pas dans la dentelle pour dénoncer cela, c'est à son honneur que de nommer un chat un chat, etc.
La souricière du TGI de Versailles: immonde. On comprend -et on ne peut que les approuver- Antonio Ferrara et les autres, de refuser d'être jugés dans ces conditions. La cour d'assises vient de se déplacer pour voir (comme si elle les découvrait maintenant) ces immondices où elle tient enfermé ceux qu'elle traite ainsi moins que des chiens d'un vague chenil, quand elle prétend, elle civilisée, à les juger de manière civilisée ... Une première judiciaire et purement administrative et c'est tant mieux!
Il faut savoir ce que l'on veut. On ne peut pas dire d'êtres qu'ils sont infâmes et dangereux quand dans les mêmes temps et mouvements on a, légalement, le même comportement ou peu s'en faut. Que ce soit sciemment ou par négligence ou par distraction. Le TGI de Versailles -pour ne citer que lui- ne vaut pas mieux, dans ces conditions, que ceux qu'il juge et condamne. Sa crédibilité morale, éthique: ZERO!
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 23 novembre 2008 à 22:35
On hallucine! Une femme, mère de deux enfants, vient de se prendre une balle dans la tête par son mec médecin et député qui se suicide aussitôt, et que lit-on ici? de la glose à n'en plus finir et d'un ridicule et d'un terrible mauvais goût et d'une indécence des plus honteuses, quant à la définition du mot "bourreau" qui qualifierait ou non ce meurtrier et qu'a employé ici PB!... On croit rêver!...
De la philologie, pendant que vous y êtes, pendant que ces familles et ces orphelins enterrent leur mort ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 23 novembre 2008 à 20:27
Pitoyable L.Dingli... J'ai envie de vous prendre dans mes bras et de vous embrasser sur la bouche, longuement, à la russe, pour vous prouver que je ne vous hais point... N'eut été le respect que j'éprouve pour notre cher hôte PB, je dirais que c'est trop peine et affliction que de vous lire l'incessant petit jappement de son maître... Redressez-vous, bon Dieu, cessez de flagorner, un peu de dignité! du courage d'être libre!... Avez-vous des idées qui vous soient propres? Pensez-vous? Votre maladie, mon sieur, je ne la connais que trop: c'est que vous vous prenez vraiment gravement, au sérieux mettons, une autorité ...Si il y a une médaille des historiens, je vous la confère sans hésiter, la plus grosse ... Ca se soigne avec une petite dose, je vous rassure, disons une cuillère à soupe trois fois le jour, d'intelligence ... Hé hé! petit comique...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 23 novembre 2008 à 20:03
La citation "une minute, monsieur le bourreau" utilisée en titre ne me paraît tenir que de l'ordre de l'association d'idées.
Une minute de silence pour un meurtrier, voire assassin puisqu'il est venu avec une arme.
La dame a crié, supplié le député de lui laisser la vie sauve.
Madame du Barry demande encore une minute à son bourreau.
Cette citation appartenant probablement au bagage culturel de Philippe Bilger, il aura fait l'association d'idées tout naturellement.
Mon esprit simple, voire simpliste, refuse d'aller au-delà de cette explication, à moins que Philippe Bilger lui-même tienne à mettre les choses au point et nous explique en détail les dessous de son subconscient.
A Aïssa,
si Philippe Bilger parle de la présidence socialiste à l'initiative de cette minute de silence, peut-être est-ce encore tout simplement par souci d'exactitude et de précision, qualités bienvenues chez un avocat général. Il n'en reste pas moins que tous les députés présents ont observé cette minute de silence ...
Rédigé par : Florence | 23 novembre 2008 à 19:19
@Laurent Dingli
Puis-je vous dire que je vous trouve quelque peu sévère, voire injuste, avec Aïssa ? J'avoue prendre plaisir à le lire, même en ses excès qu'il faut prendre au second degré, ce me semble... comme ces "invectives" à notre hôte que vous relevez.
Chacun de nous, ici, contribue avec sa sensibilité propre, aux billets de PB : certains avec dérision (j'en prends largement ma part), certains avec cette permanence du sérieux que d'aucuns apprécient, d'autres, comme Aïssa, avec fougue et, il faut l'écrire, un talent incontestable et une culture vivante et non livresque (suivez mon regard !).
Comme vous, comme Jean-Dominique et bien d'autres commentateurs, il apporte à ce blog cette touche inimitable qui constitue le décor de ce précieux salon.
Il est insupportable ? Oui, comme un ludion qui nous exaspère par ses saillies mais nous force aussi à nous mettre parfois en marge de nos certitudes...
Et puis, faut-il l'écrire, accepterait-il même que je le souligne, son parcours atypique ne me laisse pas indifférent... son humanité me touche.
PS : Aïssa, ne vous croyez pas obligé, après votre ineffable "Cathy", de parler de "Filou", de "Lolo" ou de "Véro" : du vice, oui, mais de la tenue, comme disait Oscar !
Rédigé par : sbriglia | 23 novembre 2008 à 19:01
La représentation nationale ne représente qu'elle-même. C'est connu depuis longtemps, et ce que vous dénoncez là, Monsieur Bilger, n'en est qu'une démonstration supplémentaire. Copains, coquins, et maintenant, "assassins".
Personnellement, il y a longtemps que l'indécence perpétuelle de cette république moribonde et pourrie ne me choque plus.
Rédigé par : Erig le Brun de La Bouëxière | 23 novembre 2008 à 18:14
Réponse à Catherine Jacob,
Je vous remercie de l’intérêt témoigné à mon message précédent mais je ne puis vous suivre :
1. Le Littré (http://francois.gannaz.free.fr/Littre/xmlittre.php?rand=&requete=bourreau ) définit le bourreau non seulement comme « 1°Celui qui inflige les peines corporelles qu'ordonnent les arrêts rendus en matière criminelle…. »
Mais aussi comme « 2°Par extension, meurtrier. Et toi-même des tiens devenu le bourreau, CORN. Cinna, IV, 3. De deux princes ses fils elle fait ses bourreaux, CORN. Rodog. II, 4. Toi-même de ton sang devenir le bourreau, RAC. Phèd. IV, 6. Il veut.... Qu'au lieu de votre époux je sois votre bourreau, RAC. Iphig. III, 6
2. Madame du Barry n’était pas une « victime » (celle qui subit la mort d’un bourreau tel que qualifié sous 2°) mais une condamnée (celle qui subit sa peine d’un bourreau tel que qualifié sous 1°).
Notons également que la citation dont il est question peut être apocryphe ; c’est la raison pour laquelle j’ai écrit qu’elle était « prêtée » à Jeanne du Barry.
3. Il ne me semble pas que la discussion relève de la psychanalyse. Il est question de la réponse de la société à un meurtre : un criminel mérite-t-il une minute de silence.
Rédigé par : Pascal SOURIS | 23 novembre 2008 à 15:40
@ Catherine
"L'extension d'emploi Bilger me paraît donc également tout à fait pertinente et sans ambiguïté quant à la métaphore, dans ce contexte linguistique précis qu'est celui de la citation et non d'une stricte qualification. " écrivez-vous.
Pour ma part, j'ignorais cette phrase prêtée à Madame du Barry au moment de mourir.
Donc l'extension Bilger, en ce qui me concerne, quand je lis son billet tombe à plat.
Sous-estimer le niveau de connaissances en citations des lecteurs d'un blog est une vilaine chose, mais surestimer leur savoir ou leur passion "citacioniques" est une erreur d’appréciation de la part de Philippe.
Pour être sûr d'être compris, Philippe pouvait insérer une note au bas de son billet pour expliquer la pertinence, selon lui, de sa référence Du Barry qui au fond, ressemble à s'y méprendre à un jeu de mots.
Je ne suis pas certaine que le recours au jeu de mots en forme de détournement de citation soit d'un goût très bienvenu compte tenu du sujet de son billet.
Je ne parle même pas de la conclusion où Philippe se projette au coeur de la scène de crime, au sens policier du terme.
Je reviens à l'essentiel.
J'ai lu le mot "bourreau" dans son sens de premier niveau.
Je veux bien que Philippe décrive de son point de vue la scène de crime - toujours au sens policier du terme - et donne ainsi à entendre à ses lecteurs la terreur de Madame Albert. Cela ne l'autorise pas à qualifier son meurtrier-assassin de bourreau.
Philippe, Catherine A, Pascal Souris, vous-même n'étiez pas dans ce cauchemar de violences de l'extrême.
Donc le silence au sens Bilger comme :
"une compassion intime, une tristesse ou une incompréhension muettes, un chagrin discret, une appréhension délicate et générale de ces épouvantables moments" (le billet)
s'impose également à Philippe et à vous.
Je passe sur votre comparaison totalement extravagante entre une comparution dans un tribunal où tous les acteurs présents étaient à même de se manifester, leur obligation d'intervention se situant en premier dans le respect d'une notion simple et de base, celle de faire normalement son métier, et la terreur mêlée de totale détresse d’une femme assassinée, à laquelle les témoins, selon Catherine A et vous, seraient demeurés sourds et passifs.
Considérez que ces témoins - du moins les articles cités par Philippe l'ont écrit -, ont alerté très rapidement les services de police, qui eux-mêmes sont intervenus très vite.
A la très notable différence du tribunal de Lyon, ces témoins ont, dans le moins, alerté et agi. Ce que les professionnels judiciaires de la comparution de Lyon n'ont même pas su ou voulu faire.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 23 novembre 2008 à 12:55
A. Lacheb-Boukachache,
Le pire c'est que vous ne vous rendez même pas compte de votre extrême suffisance ni de tout le ridicule de la manière impérative et présomptueuse avec laquelle vous vous adressez à Philippe Bilger en lui faisant notamment l'honneur de vos si subtiles injonctions : cessez ceci, dites cela, etc. Vos leçons de morale, votre prétention de "grand écrivain" contrarié par tous ceux qui n'ont rien compris à votre immense talent, enfin vos idées préconçues, fatras inimitable qui mêle l'éternelle statue de Reims, les crottes de chiens, tout cela donc commence à fatiguer.
Ah ! j'allais oublier la petite leçon d'histoire ridicule que vous vouliez m'asséner à propos de la Première Guerre mondiale, période sur laquelle j'ai travaillé pendant de longues années, mais passons. Vraiment vous ne doutez de rien.
Bref, vous connaissez la fable du crapaud...
Rédigé par : Laurent Dingli | 23 novembre 2008 à 11:55
Voilà donc notre bonne représentation nationale qui y va de sa minute de silence éplorée pour un collègue... pour un assassin.
Certes il est de tradition de faire une minute de silence pour la mort d'un député mais quand même il est des honneurs déshonorants.
Le monde ne tourne plus rond dans notre Hexagone.
@Grain de poivre
mettre sur le même pied la bise faite à l'inconnue et cette minute de silence me semble quelque chose des plus incongru.
Rédigé par : Surcouf | 23 novembre 2008 à 10:57