J'ai honte, je suis incurablement passéiste. Traditionnel. En tout cas pour le dimanche.
Il paraît qu'un compromis a été trouvé sur le plan politique. Pour son incidence sur l'emploi et l'économie, l'ouverture des magasins le dimanche suscite interrogations, controverses et débats contradictoires. Le parti socialiste est hostile à un telle mesure et l'UMP au contraire fait signer une pétition par ceux qui y sont favorables. Il y aurait déjà 16000 signatures. Je n'ai rien à dire sur ce registre.
Il n'empêche que j'éprouve un malaise. Que ce soit ce gouvernement, cette famille politique, cette philosophie de l'Etat et de la vie en société qui proposent un tel bouleversement me perturbe. Je sais bien qu'aujourd'hui on pense et on sent volontiers à fronts renversés. André Santini estime la culture générale inutile pour certains concours et recrutements. Plus de classement à la sortie de l'ENA. Les meilleurs ne choisiront plus, ils seront choisis. Pourquoi pas ?
Mais pour le dimanche ? Cette halte, cette rémission, ce merveilleux jour de religion ou pas. Cette douceur de vivre, soudain, et ce repos comme une parenthèse magique. Pas de magasins justement, du commerce mais seulement celui des corps, des esprits et des coeurs, autre chose dans nos têtes. Du gratuit, de l'affection, de la famille. On se vide le corps de la semaine et de ses obligations. De la nécessité d'être moderne. De consommer sept jours sur sept. On se prend même à rêver. Ce serait vraiment un choc de civilisation. Insensiblement on nous ferait entrer dans une société qui abandonnerait sa part de belle inutilité au profit d'une efficacité suspecte à force de n'être jamais oubliée.
Pardon de ne pas comprendre que ce soit la droite qui veuille casser le rite, ranger le dimanche dans la catégorie des jours industrieux, instiller dans la tête des citoyens que la seule ambition légitime d'une vie, c'est de se ruer vers la marchandise et de dépenser. C'est la seule apparemment puisque c'est la seule qu'il convient de ne jamais cesser. C'est la seule puisqu'un gouvernement veut, à toute force et avec une conviction jamais lassée, persuader une société qui n'y pensait pas, qui avait d'autres joies et soucis, de l'inscrire comme une obsession dans ses finalités.
C'est un bout de nous qui se déchirera. Des enfants qui pleureront parce que leurs parents travailleront. Les cloches des églises au milieu des supermarchés. Plus rien qui nous laissera croire que nous sommes un peu plus que nous-mêmes.
Je ne signerai pas la pétition.
Bonsoir, et pour faire bonne mesure, je rajoute ceci. C'est une bonne adresse pour le dimanche :
http://www.travail-dimanche.com/
Voilà.
Rédigé par : Nathalie | 30 décembre 2008 à 22:55
@Aïssa
Nous serons au moins d'accord sur un point, il y a erreur humaine et il est inutile de se défausser derrière le système...
Par contre,
il faut s'en tenir aux faits :
1) le service en question n'était pas en sous-effectif ce soir-là (10 patients pour 4 soignants dont 2 ide !), il ne s'agit donc pas d'une question de moyens mais bien uniquement d'une erreur humaine. Notez que je n'accable pas la personne ; nul n'est à l'abri d'une défaillance.
2) ce n'est pas Mme Bachelot qui intrumentalise cette affaire mais plutôt M. Pelloux et ses amis.
3) pas d'accord avec vous sur le système de santé français, classé au rang n°1 par l'OMS.
La France consacre 11% de son PIB à la santé et obtient de très bons résultats, les gens étant plutôt bien soignés.
Je ne nie pas les problèmes d'organisation mais ne tirons pas sur l'ambulance svp...
Ma femme par exemple est puéricultrice dans un service de néonatologie ; je vous garantis qu'elle estime faire du bon boulot avec des conditions de travail plutôt correctes.
Il est de surcroît trop facile de demander dans ce contexte la démission d'un ministre car dans cette dialectique, c'est vous qui intrumentalisez ce drame.
Rédigé par : heulot | 29 décembre 2008 à 23:34
Pragmatisme, pragmatisme, il y en a qui n'ont plus que ce mot-là à la bouche, comme une formule incantatoire selon leur pensée magique, pour tout justifier même (et surtout) des âneries ! "Pragmatisme" et tout est dit, et le tour est joué c'est le mot magique censé clore toute discussion.
Ben voui, Monsieur matéo, ce n'est pas parce que certains souhaitent rester avec un jour commun de repos par semaine -disons de référence - pour l'ensemble de la société qu'ils sont "passéistes". Si en plus votre seule argumentation c'est d'acheter un clou qui vous manque pour monter votre étagère, alors vraiment c'est léger. Pourquoi vouloir tout dérèglementer ainsi dans le code du Travail ? Vous le trouvez encore trop favorable encore aux salariés ? Personne ne vous dicte ce que vous avez à faire le dimanche, vous pouvez vous y emmerder autant que vous le souhaitez, bientôt vous passerez (rassurez-vous) vos dimanche dans les centre commerciaux à regarder ce que vous achèterez et ce que vous n'achèterez pas, mais laissez les autres faire ce qu'ils veulent, y compris vivre leur vie familiale et passer enfin une journée entière avec leurs enfants et leur famille.
Vous savez bien que le travail du dimanche, compte tenu des véritables rapports de force qui existent dans l'entreprise et que les relations entre salariés et employeurs sont loin d'être égalitaires, sera toujours imposé... sous peine d'être mis sur la touche, puis poussé vers la porte. Je vois d'ici le tableau.
Traiter les autres qui ne sont pas d'accord avec vous de passéiste n'est pas un argument.
Rédigé par : Nathalie | 29 décembre 2008 à 07:55
@heulot
Le système de Santé français part à vau-l'eau, c'est exact. Mais ce n'est pas ce dont il s'agit en substance dans mon commentaire; vous me lisez mal. Il y s'agit de la garde-à-vue de cette infirmière et de l'hyper médiatisation instrumentalisation politique qui fut faite illico de ce drame, toutes choses foncièrement indignes et inacceptables.
Il est manifeste, pour un professionnel de santé, que cette infirmière a commis une faute grave. Car, quand bien même, dans le pire des services possibles, tous les flacons seraient mélangés dans une armoire unique, le b.a.b.a de la profession n'a de cesse d'insister sur l'obligation impérieuse qu'a tout soignant de lire et relire les étiquettes apposées sur les flacons ainsi que les dates de péremption voire, dans certains cas, le nom du malade à qui est destiné tel flacon (les poches toujours nominatives de sang avant transfusion, par exemple), avant d'en extraire le produit puis l'injecter à un malade. Beaucoup de flacons se ressemblent à s'y méprendre, mais de cela, nous ne pouvons rien, c'est l'industrie pharmaceutique qui les crée ainsi. Cependant, si elle (cette infirmière) avait pris dix secondes pour lire l'intitulé du médicament avant de l'injecter, cette erreur ne se serait pas produite. Si elle ne l'a fait, c'est -peut-être, je ne sais, l'enquête le dira- parce qu'elle était à ce moment surmenée (nous sommes aux Urgences pédiatriques parisiennes, un soir de réveillon, ce n'est pas rien). Ou peut-être l'a-t-elle fait mais, dans la précipitation, n'a-t-elle pas assimilé immédiatement sa lecture ... Quoi qu'il en soit, rien, RIEN, ne justifie qu'elle soit traitée comme elle l'a été puis une telle publicité et récupération politique de ce drame. Des erreurs voire des fautes professionnelles, il s'en trouve des milliers chaque année en France; il n'y a pas de tels battages ... Avez-vous entendu parler de cet adolescent venu dans une clinique de Reims s'y faire extraire un kyste bénin mais disgrâcieux à un testicule et qui est mort sur la table d'opération, au bloc, d'une erreur de l'anésthésiste qui lui injecta une dose mortelle de produit quand il ne suffisait que d'une anésthésie locale et d'une hospitalisation d'une journée? C'était il y a un an environ. Non. Alors pourquoi cette infirmière aujourd'hui? Puis, a-t-on arrêté et exhibé tel un pire criminel l'anésthésiste qui fit sombrer, en lui administrant du curare alors qu'il en est allergique, dans le coma durant plusieurs semaines Jean-Pierre Chevènement, alors ministre qui plus est? Il n'y a pas de bouc émissaire, comme vous dites, mais des responsabilités à assumer. Bachelot ne les assume pas et elle s'exhibe sans pudeur pour crier avec les chiens. La politique de Santé publique, c'est elle actuellement. Si tout part en couille, qu'elle en tire les conséquences avec responsabilité et dignité et qu'elle déguerpisse; un ou une autre plus compétent et moins pipole sauvera peut-être ce qui pourra l'être ... A moins qu'on ne veuille rien sauver du tout et qu'on appelle à un système de Santé à l'états-uniènes. Qu'on le dise clairement aux Français, dans ce cas, mais qu'on ne se serve pas de ce genre de drame pour vilipender et accuser à tort et à travers ...
Transition
L.Dingli, vous faites dans la pire mauvaise foi et démagogie quant à ce malade schizophrène qui s'est enfui de cette structure hospitalière (hospitalière et non carcérale, comme vous avez l'air de sous-tendre qu'elle le devienne), et cette mauvaise foi démagogique n'est pas pour vous honorer, loin de là. Je vous croyais un peu plus d'intelligence et ne faisant pas, vous, dans autant et avec si peu de vergogne, d'instrumentalisation de ces drames pareillement. Point envie de m'attarder là-dessus; je vous renvoie simplement aux propos écrits et télés du docteur Daniel Zagury ainsi que d'autres non moins éclairés et responsables quant à ces malades particulièrement difficiles voire dangereux pour eux-mêmes et pour les autres; ils vous éclaireront puisque, manifestement, vous semblez en l'occurence geindre dans l'ombre de l'ignorance quand ce ne serait pas celle des mauvais Cassandre qui aboient quand une étoile apparaît cette nuit qui n'y était pas la nuit d'avant ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 28 décembre 2008 à 22:38
Etonnant passéisme en effet. Tout le monde n'a pas forcément envie du "rite" du moment en famille, du commerce des corps et des coeurs, ni que le commerce s'arrête.
En quoi cela regarde t-il d'ailleurs le pouvoir politique ? Ne devrait-il pas tout simplement regarder (ce qu'il tente, je crois, de faire) comment la société dans son ensemble se comporte ?
Vous voulez rester sous la couette, pourquoi cela serait-il codifié par la loi ? Cela fait au moins 20 ans, que voulez-vous que les jardineries font leur plus gros chiffre le dimanche. Les étudiants qui n'ont pas la chance d'avoir un père ou une mère avocate, sont pour certains bien contents de pouvoir toucher le double en alignant des heures dans les grandes surfaces spécialisées, fortement fréquentées ces fameux dimanche par de bonnes bandes de mécréants. Un signe, non une manifestation parmi "n" que nous avons changé d'époque, que lorsque les uns privilégient une glande totale en savate et peignoir, d'autres arpentent musées, magasins ou balades en forêt. Ces jours là, certains commerçants baissent le rideau quand d'autres trouvent opportun, malin ou judicieux d'ouvrir.
Et puis réfléchissez, comment ferions-nous quand, ayant entrepris de monter enfin ce placard par un dimanche pluvieux, soudainement planté par l'absence du foret adéquat, nous repousserions au dimanche suivant cette noble tâche, provoquant ainsi le courroux de nos compagnes, excédées par ce qui pourrait être "bêtement" assimilé à de la mauvaise volonté, alors que ce ne serait que le sombre résultat obtenu par 577 gugusses à qui personne n'a demandé d'administrer nos vies, et surtout pas ce que nous devons faire le dimanche.
Pragmatisme tout simplement. Philippe Bilger n'aura qu'à rester au lit, les autres iront au shopping, ou se faire voir chez plumeau.
Rédigé par : matéo | 28 décembre 2008 à 22:32
Perso, je n'ai aucune, mais je dis bien AUCUNE envie de travailler un dimanche. Le dimanche pour tous c'est un jour de repos où toutes les personnes sont de repos en même temps, ce qui facilite la vie familiale et la vie sociale aussi. J'ai une vie en dehors de mon travail MOI. Et je n'existe pas que par rapport à mon travail bien heureusement, ma vie a un sens, MOI.
Et si je suis la seule à profiter du dimanche, et si personne n'a un jour de repos en même temps, alors à quoi bon ? En effet, nous ne serions faits que pour travailler pour gagner un salaire puis le dépenser, heuu, disons justement le dimanche ? Si on ne travaille pas.
Et pourquoi pas la nuit aussi pendant que nous y sommes ? Mais vraiment, les gens qui n'ont rien d'autre à faire de leur peau que de la traîner dans des centres commerciaux et de faire du shopping tous les jours m'étonneront toujours...
Rédigé par : Nathalie | 28 décembre 2008 à 17:12
@Aïssa
A vous lire, on a l'impression que tout repose sur le système, que personne n'est responsable de rien.
L'infirmière en question a reconnu son erreur et de plus le service en question était loin d'être en sous-effectif.
Voyez-vous l'erreur est humaine... inutile de chercher en permanence des boucs émissaires.
Rédigé par : heulot | 27 décembre 2008 à 19:13
Il y a donc une pétition POUR travailler le dimanche ?
Je serais bien curieuse de savoir qui peut bien signer une ineptie pareille.
Et lancée par qui donc cette pétition ?
On a tout dit sur cette affaire je crois. Les commerçants (et autres grandes surfaces) vont obtenir gain de cause pour gagner encore plus de pognon - et faire plaisir aux actionnaires -, on devrait aussi banaliser le jour de Noël tant que nous y sommes, puis le 1er janvier aussi et supprimer tous les jours fériés aussi. Et travailler 7/7 jours, 15h/jour, ça laisse quand même 8h de sommeil pour les 24 h et 1h pour prendre les 2 repas/jour ce qui est largement nécessaire. A bas les congés payés, car vraiment, est-ce acceptable pour un patron d'être obligé de payer des gens à rester chez eux au lieu de ne payer que le travail effectué ?
Tous ces jours de "fêtes" commémoratifs d'événements religieux dont tous profitent par ailleurs (religieux ou pas), il y en a assez. Non, mais c'est vrai ça... gnangneurougntoudjou....
Au boulot la France !
Rédigé par : Nathalie | 27 décembre 2008 à 19:07
Il n'y en a pas le samedi non plus des commentaires ?
Heuuu, suis-je censurée ??? ;)
Où sont passés les quelques mots que j'ai écrits ? Perdus dans les tuyaux ?
Rédigé par : Nathalie | 27 décembre 2008 à 18:58
Ce n'est pas le travail du dimanche qui me choque, l'ayant pratiqué pendant des années celui-ci ne me gêne absolument pas dans le principe.
Aïssa travaille régulièrement des dimanches et il ne me semble pas désireux de revenir sur ça.
Ce qui m'interroge ce sont les conditions de ce travail, non pas seulement financières mais d'organisation du temps de travail.
La grande distribution sait parfaitement déréguler les horaires de ses employés et c'est là, il me semble, le vrai cheval de bataille, là où de vrais syndicats pourraient faire pression.
Obtenir de ces patrons de vrais horaires réguliers de travail et non plus un saupoudrage hebdomadaire avec des contrats de 25 heures.
De nombreux pays pratiquent le travail le dimanche et les frontaliers connaissent bien les transhumances dominicales chez le voisin ouvert et pourtant ces voisins ne me semblent pas désireux de modifier leurs habitudes.
Nous-mêmes dans notre pays avons énormément de catégories de personnes travaillant la fin de semaine et donc le dimanche.
Donc vraiment je pense que le problème n'est pas forcément un souci de travail mais de conditions.
Certains font remarquer le vieux fond judéo-chrétien sur le travail dominical. Il serait peut-être bon en 2008 de s'affranchir des vieilles superstitions.
Sinon il va falloir prendre en compte toutes les spécificités juives, musulmanes ou autres sur ces mêmes jours de travail. Pas de travail du vendredi soir au samedi soir...
Rédigé par : Surcouf | 27 décembre 2008 à 18:57
Donc, ni blog ni commentaires le dimanche.
Comme le disait Melina Mercouri.
Liberté ???
Rédigé par : mike | 26 décembre 2008 à 11:57
@djh
"Les professions libérales, les commerçants, les agriculteurs sont libres de travailler ou non le dimanche. Pourquoi les salariés en toute égalité n'auraient-ils pas cette même liberté ?"
La plupart des gens que vous citez sont leur propre maître et/ou sont tenus par une mission de service public ou encore au service du loisir des travailleurs de la semaine (cafetiers notamment).
Il faut savoir qu'être son propre maître se paie, et souvent très cher.
Notamment sur le plan des cotisations sociales, beaucoup plus élevées, et sans droit d'accès aux assedics qui n'existent que pour les salariés.
Itou en ce qui concerne les congés payés!!
La profession libérale qui part en vacances, assume non seulement ses vacances, n'est pas elle-même rémunérée mais au contraire doit rémunérer un remplaçant à peine de voir sa clientèle se disperser et ne voit pas disparaître sa taxe professionnelle pour autant dans la laps de temps de ses congés!
Il s'agit donc là bien souvent d'un choix de l'ordre de celui qui est traité par la fable de La Fontaine "Le loup et le chien".
Celle qui commence par :"Un Loup n'avait que les os et la peau,
Tant les chiens faisaient bonne garde." Introduction qui me paraît s'appliquer à merveille à la situation de l'artisan vis à vis de la SA concurrente! Et pourtant, voyez la chute :
"- Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas
Où vous voulez ? - Pas toujours ; mais qu'importe ?
- Il importe si bien, que de tous vos repas
Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. "
Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court encor."
Si un travailleur indépendant de quelque statut juridique que se soit, libéral ou commercial etc., qui n'appartient pas à une profession protégée à laquelle l'accès est limité et dont le fonctionnement et les horaires d'ouverture sont régulés de façon à limiter aussi la concurrence du secteur à des critères de qualité du service, de proximité ou encore de façon à garantir la soupe pour tous ainsi que l'accès à leurs services aux habitants du fin fond des campagnes tout comme des 'cités' (= pharmaciens astreints à tour de rôle à une permanence nocturne et dominicale, notaires, huissiers etc...), subit en sus de toutes ses contraintes propres - lesquelles pour être différentes de celles des salariés des sociétés d'une certaine dimension n'en existent pas moins -, le préjudice économique que représentera immanquablement l'ouverture le dimanche de, par exemple, le stand de 'kilometer brot' d'une grande surface pour une boulangerie artisanale - laquelle de toute façon, ayant ouvert le dimanche... matin, sans que le prix du pain augmente sur le modèle du tarif des taxis, ferme en Alsace-Moselle le lundi-, est susceptible de l'obliger à mettre la clé sous la porte, générera une faillite personnelle si elle est en nom propre et n'ouvrira à aucun droit aux assedics!
Créer des ennuis à ce type de profession style calomnie, désinformations diverses, concurrence illicite, entraves à la recherche, piratage des systèmes informatiques, exploitation ou vente des données récupérées à une concurrence étrangère ou nationale ou que sais-je encore, et donc contribuer de surcroit à une réduction drastique de leur volume d'activité par l'autorisation de 'chasser' aussi le dimanche, revient à mettre en place délibérément avec un cynisme coupable, des procédures d'asphyxie tous azimuts qui aboutiront à crever jusqu'aux yeux de petits territoires tout juste vivants comme on dit au jeu de Go et comme on le voit parfois, et apparaît donc beaucoup plus grave, quelque soit le "fighting spirit" du tenant du territoire ou des parts de marchés ainsi attaqués, que, par ex., d'ennuyer d'une façon quelconque, harceler ou calomnier le salarié d'une grande entreprise privée ou publique ou d'une administration, lesquelles ne 'mourront' pas de s'en séparer le temps d'y voir clair, ou encore de lui permettre à lui de s'en remettre sans que son pouvoir d'achat en subisse par trop les conséquences.
Enfin, si l'agriculteur a la liberté de donner à manger à ses poules et autres délicieux chapons aussi le dimanche, ces derniers n'ont pas liberté de jeuner à peine d'arriver sur votre table dans le piteux état de leur éleveur qui n'a d'autre choix que celui qui n'ouvre à "tout qu'à la pointe de l'épée!"
Or donc, Édouard Leclerc, Darty et autres "Dogues aussi puissants que beaux,
Gras, polis": "Coucouche panier!" à peine de voir les loups chercher aventure... dangereusement!
"Coucouche panier" également à tous les économistes de salon dont les fantaisies théoriques qui bien que scotomisant la situation de toute une partie de la population, ne sont jamais sanctionnées par les mises à pied sans solde à qui devraient s'imposer en pareil cas!
Rédigé par : Catherine JACOB | 26 décembre 2008 à 11:57
Très beau billet merci.
À vous avoir un peu lu je crois partager avec vous un goût non du passé mais du moins de la réflexion posée, du respect de l'autre, de l'étude calme de choses avant de les détruire; quitte à passer parfois temporairement pour réactionnaire quand je pense que quelque chose est bon et qu'il ne faut pas sacrifier au culte du changement.
Ces valeurs ne sont ni de droite ni de gauche, même si probablement depuis ma naissance et même la vôtre elles ont été portées plus souvent par la droite, contre la gauche. Aujourd'hui elles ne sont pas la priorité du parti de la rupture, de très loin. Elle ne lui sont utile que distillées au échéances clefs, pour ne pas perdre une partie de son électorat. Aucun autre parti susceptible de former un gouvernement n'a repris le flambeau. J'espère que cela viendra, quel que soit ce parti.
Rédigé par : Derek | 26 décembre 2008 à 11:55
Cher Philippe,
Nous vous souhaitons un joyeux Noël.
Joyeux Noël à votre famille et à toutes et tous. françoise et karell semtob
Rédigé par : semtob | 26 décembre 2008 à 11:55
Hier, réveillon, j'ai travaillé jusque soir ... Aujourd'hui, j'ai dormi. Demain, j'y retourne ... Et si ce n'est pas les Urgences parisiennes et leur hallucinant bordel d'affluence les soirs de fête, c'est tout de même des vieux, des vieilles, souvent tristes, plus esseulés ces soirs-là que les autres jours, certains, certaines, agonisants, mourants, juste une question d'heures, de jours ... C'est dur, le soir du réveillon, d'être seul dans la chambre d'un mourant qui vous cherche du regard loin ... Il y a le silence, la pénombre, l'odeur, surtout elle, l'odeur ... déjà un souffle d'outre tombe ... Cette personne, vous l'avez vue marcher dans les couloirs, rire, vous parler, vous emmerder même par ces récriminations, vous courir après de sollicitations futiles, et là, vous la voyez vous claquer lentement, vous glisser entre les doigts, ces doigts qui lui touchent le front moite et tiède, disent bêtement "comment ça va?", préparent une vague perfusion d'hydratation, fait tout de sorte qu'elle n'ait pas mal, qu'elle ne se sente pas complètement abandonnée ... Sera-t-elle là demain ou est-elle morte? Je ne sais. c'est une collègue qui s'y trouve aujourd'hui. Si elle ne meure cette nuit, je serai demain encore auprès d'elle pour lui toucher le front, la couvrir, faire en sorte qu'elle n'ait pas froid, qu'elle n'ait pas peur ... Elle meurt, et il n'y a personne que vous le soir: l'infirmier et une aide-soignante qui prépare à la hâte les changes pour toute la maison. 100 personnes; plusieurs en fin de vie ... Un soir de réveillon de Noël, c'est comme un dimanche. Et nous y sommes au tapin, au travail si l'on préfère ... On fait un raouf médiatique aujourd'hui au sujet de cet enfant mort du fait d'une infirmière, sans pudeur on exhibe ce drame hospitalier. Je ne sais les tenants de ce cas, si elle l'a tué volontairement ou si c'est un accident, comme tout le laisse à penser. Un accident de manipulation, un flacon en lieu d'un autre, une injection intra-veineuse, ça ne pardonne pas ... Mais quoi?! sa garde-à-vue est-elle nécessaire dans ce cas, elle qui aussitôt son erreur comprise courut alerter les médecins réanimateurs? et sa garde-à-vue hyper médiatisée ... Narquin-Bachelot la ministre se précipite pour ramener face les télés sa fraise, elle qui est sourde aux doléances des hôpitaux publics et alertes des médecins et infirmières quant aux dangers de nos métiers dans ces dangereuses conditions de sous-effectifs chroniques de personnels formés ... Elle se précipite et ramène sa fraise face les télés en lieu d'exiger qu'on sorte immédiatement cette femme soignante de cette garde-à-vue précipitée et disproportionnée ... C'est une délinquante, cette infirmière qui travaille le soir du réveillon de Noël, une criminelle ... La curée ... en pature ... pilori ... Comme cet urgentiste il n' y a pas longtemps dans l'Ain, que ce petit procureur a fait sur le tas arrêter et gardé-à-vue et déférer pour finalement ne rien lui reprocher ... ce petit procureur tout fier d'avoir sa tronche à la télé pour dire ceci et cela et puis rien du tout, le ridicule ne tuant pas ... En 2003, au plus fort de la canicule qui décimait par milliers la vieillesse française, on ne l'a pas vu beaucoup, pas du tout même, à la télé le ministre de la Santé, malgré les appels à l'aide de tous, malgré les images, les sons ... C'était pas Narquin-Bachelot mais tout comme, Mattéi, elle pharmacienne et lui pédiatre ... J'ai en dégoût profond qui a fait médecine ou pharma ou pareil et qui n'excerce pas auprès des malades, qui préfère plutôt faire le singe en politique et ramener sa fraise à la télé pour donner des leçons de conduite, de n'importe quoi, pour faire fun, people ... C'est l'occasion rêvée pour la Narquin de se faire les infirmières qui lui pourrissent la vie ministérielle depuis longtemps, à revendiquer, à exiger une meilleure politique de soins publics, de Santé publique ... Elle va bouffer de la soignante, exiger sa culpabilité ... Elle ira les soigner, cette glandeuse politique, quand plus personne ou presque, ne voudra rester près les malades pour les soutenir, les soigner, elle ira, elle, les dimanches et à Noël, tenir la main de ceux qui souffrent, ceux qui meurent ... C'est moins marrant qu'un grossier rouge à lèvres à la télé sitôt une opportunité, fut-elle celle si triste et pénible de la mort accidentelle d'un enfant ... La nausée!
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 26 décembre 2008 à 11:54
LIBERTE, EGALITE....
Les professions libérales, les commerçants, les agriculteurs sont libres de travailler ou non le dimanche. Pourquoi les salariés en toute égalité n'auraient-ils pas cette même liberté ?
Quelle chance de pouvoir se faire soigner en urgence un dimanche....
Quel bonheur de pouvoir se désaltérer à une terrasse de café un dimanche de canicule ....
Etc.
Rédigé par : djh | 24 décembre 2008 à 18:53
Et un dimanche sans chasseurs, un malheureux jour, un seul...
Rédigé par : Laurent Dingli | 24 décembre 2008 à 18:52
JOYEUX NOËL et une trêve des éventuels conflits familiaux et/ou de voisinage à l'ensemble des commentateurs ainsi qu'à leur hôte.
Il ne me reste plus qu'à embarquer le chien qui, où qu'il se trouve d'ailleurs, préfère toujours rester là où il est, ainsi qu'à nous conduire vers un délicieux pot-au-feu !
Rédigé par : Catherine JACOB qui joint ses voeux | 24 décembre 2008 à 11:33
"J'ai honte, je suis incurablement passéiste. Traditionnel. En tout cas pour le dimanche."
Le dimanche, les respirations, oui... bien sûr.
Mais je suis plus en accord avec le post de Daniel Ciccia qu'avec votre billet.
J'ai le sentiment que vous nous parlez du dimanche comme quand pour les vacances d'été, vous aviez écrit les "grandes vacances".
Votre monde d'hier équilibré dans ses tempo est, pardonnez-moi de le dire ainsi, l'expression d'une vision de privilégiés.
La déclinaison d'une boboïtude. Philippe, un bobo ! Qui l'eût cru ?
Pour certains - beaucoup -, le drame c'est quand tous les jours finissent par ressembler à un dimanche.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 24 décembre 2008 à 11:33
Cher Philippe
je vous souhaite un Joyeux Noël.
JOYEUX NOËL à tous sans exception (personne à jeter et surtout : jamais le dimanche...)
Rédigé par : Florence | 23 décembre 2008 à 23:12
...Tout comme Ilya, qui ne "péripatétiquait" qu'en semaine, réservant le dimanche à ses amis...
C'était en 1960...
Rédigé par : Mélina | 23 décembre 2008 à 21:30
En complet accord avec ce billet.
Concernant le premier chapitre, juste une remarque.
La réforme de l'ENA n'est pas problématique eu égard aux valeurs républicaines car ce concours ne promeut pas les meilleurs mais juste les détenteurs d'un capital symbolique et culturel totalement hérité.
Je vous conseillerai la lecture (ou relecture !) de Pierre Bourdieu.
Rédigé par : YH | 23 décembre 2008 à 21:29
Bonjour,
Toute la semaine dès lundi matin.
Moi je me démène comme un vrai lutin
Mais quand vient dimanche on respire un peu
et ma robe blanche si le ciel est bleu…
Qu'elle était jolie cette chanson !
Presque aussi jolie que la chèvre de Monsieur Seguin !
Toute deux victimes de leur liberté.
Plus de robe blanche pour encenser le bleu du ciel.
Que dis-je plus de dimanches ??
Quel sens auront donc les lundi mardi mercredi etc.. sans les dimanches qu'est-ce donc qu'une semaine?
Ah toujours ce PLUS si ambigu.
Nous devenons donc plus forts que DIEU
qui s’arrêta au bout de 6 jours ?
Duval Uzan
Rédigé par : Duval Uzan | 23 décembre 2008 à 21:27
Les remarques sur les propos de Me Szpiner avant-hier, le commentaire du prix Goncourt hier, ce commentaire sur l'UMP et le Dimanche constituent une chronique d'une désintégration galopante qui se niche dans tous les recoins de la société française, en atteignant plus particulièrement ses "élites", ou réputées telles... Quant à la désintégration intellectuelle de l'UMP, elle traduit d'abord l'exactitude du vieux propos de Guy Mollet sur la droite française "qui est la plus bête du monde", et dont l'identité intellectuelle est si faible que son projet semble désormais se réduire à empêcher le retour de la gauche au pouvoir en débauchant ses hommes et en récupérant ce qui subsiste de ses idées... tout en se calquant sur le "politiquement correct" qu'imposent les ukases de la culture médiatique.
Rédigé par : guzet | 23 décembre 2008 à 16:34
Cher Monsieur,
Ma Mère vient de mourir un Dimanche.
Dieu, s'il existe, avait bien choisi "son" jour.
"Cette halte, cette rémission, ce merveilleux jour de religion ou pas." écrivez-vous.
Quelle douceur de mourir un Dimanche ! Le repos éternel, un Dimanche comme une parenthèse magique pour l'Eternité.
Pas de bruit, pas de commerce mais seulement celui des esprits et des coeurs, autre chose dans nos têtes.
De l'affection hors le bruit.
On ne devrait mourir que le Dimanche !
Mais nous autres, ici-bas, n'avons pas le pouvoir de décider cela... Seuls Dieu ou la Nature (selon ce que l'on croit) y pourvoient.
Parfois, IL ou Elle font bien les choses.
Et si les hommes avaient la même sagesse ?
Rédigé par : Un revenant ! | 23 décembre 2008 à 13:46
Je suis étonné que vous soyez étonné : la droite actuelle n'est plus la droite d'antan, elle n'est plus conservatrice, elle est idéologiquement plongée dans l'excès individualiste et contractuel du libéralisme. La droite a jeté ses propres valeurs qui étaient utiles à la démocratie : celles de la conservation, de la pause, de la gestion prospère des acquis de chaque catégorie, face à une gauche qui elle, devait bousculer la société parfois jusqu'à l'essoufflement.
Le travail du dimanche a toujours existé mais il ne s'agit pas du même travail que le reste de la semaine : c'est le marché du dimanche matin, ce sont les services de garde qui veillent sur une société humaine qui se repose, qui s'ennuie un peu - qui dira la grande richesse de l'ennui ? - qui suspend le temps dans une somnolence tranquille ou dans une promenade rasante. Ceux qui travaillent le dimanche, parce qu'ils ne sont pas les mêmes qui travaillent la semaine donnent à voir une société qui ne s'arrête pas mais qui change, un jour par semaine, ses priorités.
Désormais, le rythme normal c'est 24h/24, 7 jours sur 7, plus de répit, marche forcée d'individus opposés les uns aux autres. Les bagnards du dimanche revendiquent leurs propres chaînes.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 23 décembre 2008 à 13:45
Nous sommes bien en monarchie élective. Le Président de la République veut bouleverser le quotidien des Français mais ses dimanches à LUI sont sacrés !
http://www.elysee.fr/actualites/index.php?mode=agenda
Rédigé par : SR | 23 décembre 2008 à 13:45
C'était l'inénarrable Christine Lagarde, ministre des Finances, qui dit à l'Assemblée, sitôt le gouvernement formé: "Il est temps de cesser de penser et se mettre à travailler". Cela avait même fait bondir Finkielkraut, c'est dire ... "Cesser de penser", il faut l'oser tout de même, une injonction aussi débile ... Voilà le mot d'ordre de ces gens-là, responsables dit-on. Puis, là-dessus, on ajoute la possibilité non d'une île mais d'une usine jusque l'âge de 70 ans. Pour celles et ceux qui le voudront, s'empresse-t-on de préciser. J'en connais beaucoup, moi, des qui veulent trimer jusque 70 balais, tiens ... Puis les nuits, les heures sup', le dimanche ... L'hôpital public doit des millions d'heures sup' à ses salariés soignants et autres, les payera-t-on un jour? L'Américaine de Bercy, si prompte à payer cash Tapie à centaines de millions d'euros -et qui n'est pas son petit copain, croit-elle bon d'insister; heureusement, lui répondrons-nous car -et nous n'insisterons jamais assez là-dessus- si elle avait été son copain, elle lui eut donné le budget de la France-, quand les payera-t-elle ces millions d'heures travaillées, dimanches et fériés compris, de ces médecins, ces infirmières ...? Puis ce mensonge qui consiste à dire qu'à 70 ans, on est encore pimpant ... Bien sûr, quelques-uns qu'on s'empresse d'exhiber presque comme des curiosités de foire ... Mais moi, nous, dans les hôpitaux, les cliniques, les maisons de retraite, nous les voyons les 70 ans, l'état dans lequel ils sont souvent ... Et si ce n'est pas toujours la mort, l'agonie, ce n'est pas non plus la forme, comme on dit, l'entrain ... Ils veulent juste qu'on ne leur demande plus rien, ils veulent juste se soigner, se reposer, profiter un peu ... C'est sûr que la Chicago-bizness-woman de Bercy, elle, elle pourra bosser même jusque 80 ans si cela lui chaut; c'est pas son job assise au chaud dans son burlingue capitonné à blablater, parapher des dossiers déjà faits et toaster de réunions paisibles en soporifiques réunions qui lui ruinera et le corps et l'esprit; d'ailleurs, son esprit lui est en paix, puisque pour elle il ne "pense pas", ne doit pas penser, elle l'a dit ... Et l'assureur Bertrand qui prend le Parti en main, qu'est-ce qu'il va nous pondre comme énième aberration? Rouvrir les mines et y jeter tous qu'ils cotisent de 7 à 77 ans ... Ce n'est pas ça, la vie, non, ça c'est de la merde, ça n'a pas d'autre nom. Je suis profondément pessimiste pour l'année qui vient. Ce gouvernement, ces politiques me font penser à ces médecins maladroits qui n'en finissent plus de prescrire à un malade un médicament qui corrige les effets secondaires indésirables d'un autre médicament qui corrige, lui aussi, les effets secondaires indésirables d'un troisième médicament et ainsi dix fois voire plus, jusqu'au premier médicament prescrit pour remédier à la maladie, et qui y remédie effectivement, mais qui n'empêche pas le malade guéri de celle-ci de mourir dans le même temps de toute cette surmédication censée remédier en première intention aux effets secondaires indésirables du premier, utile et efficace traitement ... On a affaire à des apprentis sorciers qui pensent l'être humain comme en ces périodes de fêtes on pense dans les élevages les canards et les oies ... A table ceux qui peuvent; les autres, qu'ils regardent ... Je connais des gens de Droite qui commencent de vomir cette façon d'organiser la société. Il n'y a plus de clivages politiques quand on se sent réduit à un vaste poulailler, millions d'estomacs à gaver jusqu'à faire du foie un énorme morceau de gras ... Voila l'homme selon ceux-là.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 23 décembre 2008 à 13:44
Cher Philippe,
Claude Nougaro
PETIT TAUREAU
Je suis un petit taureau,
Mais moi c'est pas pareil
Je suis un petit taureau,
Mais moi, en plein soleil,
J'entrerai dans la reine,
Dans la reine des abeilles
Je suis sans doute un animal
Doué de pouvoirs anormaux
Je peux échapper au mal
En jouant avec les mots
Je ne serai plus taureau,
Tonneau de sang vermeil
Je n'aurai plus au garrot
Ce collier de groseilles
J'entrerai dans la reine,
Dans la reine des abeilles
À partir de nos épousailles,
La morale va basculer
La reine va crier aïe!
Et moi je dirai olé!
Je la matadorerai
Avec mon appareil
Un bourdonnement doré
Emplira vos oreilles
Quand j'entrerai dans la reine,
Dans la reine des abeilles
Et si la reine tue ses amants
Comme l'arène tue ses taureaux,
Je crèverai vaillamment
Avec du miel aux naseaux!
On se souviendra de mon sort
Peut-être, deviendrai-je un mythe
J'ai rêvé d'un taureau mort
Sous une pluie de marguerites...
Un petit taureau...
Avant la version en un mot de Boris Vian...
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 23 décembre 2008 à 13:41
Il ne vous reste donc plus qu'à signer la pétition contre le travail le dimanche.
http://www.travail-dimanche.com/component/option,com_wrapper/Itemid,116/
Rédigé par : matringe | 23 décembre 2008 à 13:40
Je ne suis pas sûr que vous ayez raison M. Bilger lorsque vous prêtez à la mesure gouvernementale d'extension du nombre de dimanche travaillés et des zones - délibérées au niveau local? - de saper un des piliers qui structurent le foyer et la société.
La vision que vous développez de la semaine rythmée par l'alternance du labeur et du repos dominical permettant un recueillement de tous, dans leurs pratiques respectives, profanes ou laïques, temps que consacre à soi, aux siens et aux autres mérite d'être sanctuarisée.
Et, finalement, j'ai l'impression qu'elle l'est.
D'abord parce que le débat, quand il n'est pas caricaturé, permet justement de saisir la dimension sociétale de cette question. Ensuite parce que le principe, acté par la loi, c'est le repos dominical acquis à tous et l'exception, c'est - limitée à 10 dimanches et dans des zones de chalandise ou à caractère touristique précises – la dérogation au droit commun.
Je ne vois pas de hiatus là. Simplement deux sociétés qui vivent ensemble: celle héritée du fond des siècles avec ses villages, ses calendaires, ses mercuriales, le rythme de la France rurale (et de la force tranquille) et celle qui est née de la ville, qui coïncide avec l'avènement de la société des services et des congés payés.
Je n'ai jamais cru à ce slogan du PS sur l'avènement d'une société des loisirs, mais force est de constater que chacun d'entre nous est aussi – au repos - un consommateur de loisir, de structures, de sécurité.
Cette mesure d'ouverture dominicale s'inscrit dans les besoins de cette société-là.
Le dernier élément, c'est la croissance et l'emploi. Je ne veux pas, pas plus que vous, réduire l'homme à un consommateur, mais je pense qu'il mérite un régime de contraintes économiques équilibré et que le marché, là, est un arbitre qui évitera les dérives.
Si à Plan de Campagne (Marseille), ou à Labège (Toulouse) ces activités procurent des centaines et des centaines d'emplois, elles permettent à des foyers de mieux vivre, à des étudiants de gagner en deux jours de quoi améliorer ostensiblement leurs qualité de vie.
J'écoutais M. François Baroin dénoncer l'autre jour cette mesure – et l'obstination sur l'audiovisuel public- comme compliquant inutilement le calendrier de l'assemblée au moment où il y aurait des sujets, liés à la crise, autrement plus importants. Mais Troyes a bénéficié d'un miracle économique avec les magasins d'usine ouverts les dimanche et drainant des milliers de gens au point que des tours opérateurs l'ont inclus comme une destination touristique.
Et je ne peux pas juger les gens qui s'y rendent. J'en ai connu de parfaitement équilibrés, intelligents et attachés à la réunion de famille, voire le pique-nique, du dimanche.
Bon Noël à toutes et tous.
Rédigé par : Daniel Ciccia | 23 décembre 2008 à 13:39
"Plus de classement à la sortie de l'ENA. Les meilleurs ne choisiront plus, ils seront choisis. Pourquoi pas ?"
Autrement dit, vous décrivez là un passage de tous au statut d'un objet, consécutif du passage de l'État en tant que seul et unique Sujet à l'image de la manière dont Hegel nous décrit le statut de l'empereur de Chine de son époque.
Sachant que cet État a aussi tendance à s'incarner dans le pouvoir d'une 'bande de copains' depuis quelque temps, je me demande si votre intuition souvent très affinée ne vous fait pas pointer là l'ouverture dans la quatrième dimension d'un passage vers un nouveau totalitarisme!
Vous avez donc parfaitement raison d'être perturbé, on le serait à moins, à ne pouvoir que constater la métamorphose de l'Élysée en tertre d'intronisation où la garde rapprochée élèverait le bouclier en direction du sommet du sapin de neuf mètres offert par la fédération des pépiniéristes pour y accrocher la nouvelle étoile de l'Occident!
Rédigé par : Catherine JACOB | 23 décembre 2008 à 13:37
"Je ne signerai pas la pétition."
Moi non plus, mais contrairement à vous, personne ne me demande mon avis. Ceci précisé, j'ajouterai malgré tout que s'il est nécessaire d'assurer une permanence le dimanche dans tout un ensemble de corps de métiers et de professions et si on peut même troubler le repos dominical d'un magistrat par l'urgence d'un référé à laquelle il ne saurait se soustraire, l'assimilation de l'exception à la règle et la rupture commerciale de la trêve dominicale qui aboutira à faire des profits la seule valeur ou encore la valeur suprême c'est totalement autre chose!
Rédigé par : Catherine JACOB | 23 décembre 2008 à 13:37
Bonjour, et merci pour ce nouveau billet... auquel j'adhère à 100%.
Que valent les arguments économiques face à ceux que vous invoquez ? Bien peu de choses je trouve.
Et encore, même sur le strict point de vue de l'économie, il y en a qui soutiennent que le travail du dimanche serait néfaste puisqu'il amènerait une augmentation des prix (le double salaire du dimanche, il faut bien le financer).
Non vraiment je ne comprends pas cette volonté d'ouvrir le dimanche.
Rédigé par : nicolas | 23 décembre 2008 à 13:36
"Je ne signerai pas la pétition."
Vous avez bien raison monsieur Bilger !
Nous sommes passés du Ministère du Temps Libre au travail le dimanche. Belle évolution.
Pourquoi alors, avoir supprimé la scolarité le samedi ?
Il est dénoncé régulièrement la déconfiture des familles et la seule journée qui permettait de maintenir un lien primordial entre enfant(s) et parents, le voilà qui se délite à son tour...
J’ai lu dans la presse, il y a quelque temps, qu’il y a une bagarre particulièrement dense entre Aix-en-Provence et Marseille à propos de la zone de chalandise de Plan-de-Campagne. Cela dure depuis des années. Les impôts allant à Aix-en-Provence, Marseille s’oppose donc à l’ouverture des commerces.
Alors il y a procès sur procès, interdictions sur interdictions et intervention régulière du Préfet qui se voit immédiatement saisi lorsque la justice a tranché et retiré les autorisations… !!!
Sur ce, merci sieur sbriglia de vos bons vœux.
Monsieur Bilger, Madame, toutes et tous passez de très heureuses fêtes et……. A l’année prochaine… !
Rédigé par : Marie | 23 décembre 2008 à 13:35
Les enfants s'ennuient le dimanche
Le dimanche les enfants s'ennuient
en knickerbocker ou en robes blanches,
Le dimanche les enfants s'ennuient.
Vienne, vienne la semaine
Lundi mardi jeudi
Car la rue est toujours pleine
De lumière et de bruit
Que ce soit promenade ou tartine
Pâtissier pas plus que les bois
N'auront de succès, gamins et gamines,
Sont plus tristes que maman ne croit.
Vienne vienne la semaine
Lundi mardi jeudi
Car la rue est toujours pleine
De lumière et de bruit
A travers les rues sans rien dire
On parcourt la ville sans fin
Y a que les mannequins qui font des sourires
Aux vitrines des grands magasins
Vienne vienne la semaine
Lundi mardi jeudi
Car la rue est toujours pleine
De lumière et de bruit
Les parents s'ennuient le dimanche
Le dimanche les parents s'ennuient
Avec leur lorgnons et leurs barbes blanches
Le dimanche les parents s'ennuient
Vienne..vienne.. da capo !
Charles Trénet fut candidat à l'Académie française en qualité de troubadour, la même année, le Recteur Mallet, qui n'aimait pas les golfes clairs, estimait que notre "fou chantant" "manquait de rigueur", personne ne peut dire que ce brillant recteur était rigoureux puisque aucune ligne issue d'icelui ne nous est parvenue. Monsieur Bilger, ne me dites pas que vous l'avez lu !
Dites-moi que vous avez lu Trénet ou Péguy, je serai rassuré.
Rédigé par : ROUTA VILLANOVA | 22 décembre 2008 à 23:17
Une navigation à vue dans les décisions gouvernementales où l'absence du Premier ministre n'interpelle plus personne. Dans la même journée et le même discours le Président de la République menacera de supprimer les allocations familiales pour obliger les parents démissionnaires à plus de présence tout en les incitant à travailler plus pour espérer gagner plus le dimanche. Du bon foutage de gueule aux relents populistes alors que ce même président profite de ses dimanches pour partir en escapade avec sa chanteuse sans voix mais les seins nues sur une plage de Bahia.
Rédigé par : SR | 22 décembre 2008 à 23:15
Vous sachant papivore de la presse dominicale, je ne puis douter que vous ayez lu les mots superbes de Jean-Marie Rouart sur la mélancolie des dimanches après-midi et la nécessité de nous laisser ces moments de face à face avec nous-même pour enrichir, dans la sérénité de ces heures particulières, notre vie intérieure...
J'ai aussi imaginé que vous auriez pu écrire de telles phrases.
Bon Noël à vous, à toutes et à tous !
Rédigé par : sbriglia | 22 décembre 2008 à 23:14
Addendum : "samedi soir, entre amis, ou en famille ; le dimanche, aussi jour de visite aux malades, aux grands-parents, aux enfants lointains. Briser ce lien social, c'est une erreur, et c'est démonstratif d'une certaine partie de la droite qui se veut "moderne".
D'ailleurs, l'obligation de chômer le dimanche avait déjà été levée, dans les années 1890 je crois, pour embêter un peu les catholiques. Bien sûr, rares étaient les patrons qui ouvraient le dimanche, à moins d'être eux-mêmes farouchement anticléricaux et d'avoir un accord avec les employés. Mais l'obligation est revenue. Histoire de rappeler, peut-être, que ceux qui font du chantage à la modernité, oublient de voir que la leur ne l'est pas tant..."
Rédigé par : Irfan | 22 décembre 2008 à 19:52
Ah, mon cher PB, j'aime quand vous êtes réactionnaire de cette façon!... Moi non plus je ne signerai pas cette pétition. Pour deux raisons: 1) Un infirmier travaille le dimanche; 2) Un infirmier, comme des millions de Français, n'a plus les sous nécessaires pour consommer sept jours sur sept; à peine a-t-il de quoi consommer, mettons, trois jours sur sept ... Il est ailleurs d'autres millions de Français qui n'ont pas même de quoi consommer un jour sur sept ... Si c'est pour regarder les vitrines et les vendeuses s'emmerder là-dedans, à attendre un chaland qui n'entre pas ... Autant regarder une belle affiche de cinéma; au moins c'est un peu d'art gratuit ... A bas donc cette pétition infâme! Forfaiture! Signons une pétition contre la pétition!...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 22 décembre 2008 à 19:50
Cher Philippe,
Juste une observation : tout est magique le dimanche... les déplacements, les cérémonies, les spectacles, les soins, les distributions de fleurs, les activités culturelles, la restauration, les jeux, les sports...
Les marchés du dimanche ont un charme, une convivialité certaine.
françoise et karell semtob
Rédigé par : semtob | 22 décembre 2008 à 19:49
"Pas de magasins justement, du commerce mais seulement celui des corps, des esprits et des coeurs, autre chose dans nos têtes"
Avec tout de même un sacré bémol : les grandes surfaces qui ouvrent une dizaine de dimanche sur l'année, en profitant des "périodes de fête"...
La galerie commerciale de Val de Fontenay, dans le 94, par exemple, ouvre ses portes les 5 dimanches précédant Noël. Le gouvernement amplifie ce mouvement, qui favorise quand même plus les patrons que les salariés.
Anticlérical, comme d'autres je tiens au dimanche "chômé", au moins autant qu'il l'est aujourd'hui, car il est une occasion de s'arrêter dans une vie de fuite en avant. Le dimanche, les étudiants étudient, les médecins travaillent, des administrations et des commerçants aussi, mais les usines ferment, et tout le monde a un rythme plus ralenti (sauf dans la santé et la sécurité, bien sûr).
Cela permet aussi les réunions festives du samedi.
Rédigé par : Irfan | 22 décembre 2008 à 19:48
Michel Drucker a activement oeuvré pour la disparition du sacrosaint dimanche : infliger chaque semaine au télespectateur Adamo, Frédéric François et autres dinosaures des années 70, donne vite envie de se remettre au travail, ou à tout le moins d'espérer "Vivement lundi"...
Rédigé par : Thierry SAGARDOYTHO | 22 décembre 2008 à 19:48