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26 décembre 2008

Commentaires

Aïssa Lacheb-Boukachache

Comme il pleut et que je m'ennuie, je pose mon journal puis songe que l'Histoire ne cesse d'étonner ... Ainsi, la Présidence Tchèque actuelle de l'Europe qui se démène entre Moscou et Kiev pour résoudre cette dispute au sujet du gaz russe transitant par l'Ukraine et n'atteignant plus ou à peine (conséquence du malentendu) le reste du continent. Qui aurait imaginé cela, il y a à peine une vingtaine d'années? Non la dispute, mais ce et ceux qui tentent de l'apaiser ... Et tout ça derrière ce qui fut le "rideau de fer" qui voulait nous envahir, nous asservir ... Ces pays brimés, plus ou presque plus européens désormais que nous le sommes à l'ouest ... A l'Est, du nouveau, pourrait-on écrire aujourd'hui ... La Présidence est derrière le "rideau" et elle donne fièrement le là pour qu'on puisse se chauffer tous ... Ca remonte le moral.

Le moral, justement! J'ai choisi cette colonne car si Marchiani est un chanceux maintenant, j'en connais un autre qui ne fut peut-être pas un héros mais bien vilipendé il y a peu ... Notre Président non plus de l'Europe mais de France, a, avec brio, changé sa robe d'accusateur public pour celle de défenseur, et ce sans transition ... Quel talent! on le remercie tous, enfin, ceux qui abondaient et abondent encore en ce sens ... J'aurais donné cher (soi le peu que j'ai) pour avoir été en coulisse écouter sa plaidoirie au Président Lula du Brésil. Assurément, les arguments ont marqué et sapé l'accusation à ses fondements. Magic Sarkozy! terrible procureur hier, sublime défenseur aujourd'hui ... Merci, cher Maître présidentiel ... Cesare Battisti, au long les plages de Rio, tu n'auras pas la nostalgie de Paris-plage ou à peine un peu mais si peu ... Le Brésil met en ce jour un voile de pudeur sur notre honte française de t'avoir si lâchement traqué après t'avoir accueilli si longtemps comme un des nôtres ... N'en veux pas à notre Président; sur ce coup, il a agi sans réflexion, mais, tu le vois, il a fait tout ce qu'il a pu pour se faire pardonner, et, ma foi, c'est assez réussi: ton statut là-bas sera meilleur que celui d'ici, et puis, le soleil toute l'année, les femmes, les plus belles du monde ... Ah, pardon, tu es marié, des enfants ... N'importe, Corcovado, depuis là-haut tu nous verras peut-être dans nos petits remords et nos petites hontes ... Il nous faudra un peu de temps pour nettoyer cela; ne nous honnis point et songe aux locataires de cet immeuble parisien à qui tu manques tant ...


Marchiani heureux ... Battisti heureux ... Mais aujourd'hui, 117 enfants morts qui laissent un millier de parents au désarroi et la fureur ... Ils portent beau ces pontes de la médecine et de la pharmacie relaxés tous qui distribuèrent à tour de bras du Creutzfeld-Jacob à tous ceux-là, les faisant périr atrocement ... Pas un jour de garde-à-vue à ceux-là, comme cette infirmière qui, considérée honteusement seule responsable, se trompa de flacon et causa la perte d'un enfant, pas un jour de prison ... Ils portent beau, et la justice plutôt cradingue en ce tribunal, dans ses vieux oripeaux, ses mites, ses puces, sa barbe folle, crasse et mal taillée ... C'est qu'en face, il y a Médecine, messieurs, mesdames les juges, tout Médecine, pas une petite infirmière isolée, démunie, et là vous vous ratatinez, éclate à la lumière votre esprit veule et craintif, fort avec les faibles, carpette avec les autres ... Même pas une condamnation de principe contre laquelle même les avocats de la défense, par pudeur, respect pour les victimes et leurs familles, ne se seraient pas levés, rien, jusqu'à la lie votre servilité vous la buvez aujourd'hui ... Osez encore la crédibilité après ça ... En exercice, dans un hôpital montpelliérain, je n'ai vu qu'une seule fois une mort par ce pourri Prion-CJ ... C'était une jeune femme, je m'en souviens, la trentaine ... Je n'ai jamais rien vu d'aussi horrible comme fin et je ne souhaite pas le revoir.


Aïssa.

Mussipont

Je trouve étrange d'avoir inclus M.Marchiani dans une liste de détenus ayant eu une attitude très positive, voire héroïque, pendant leur détention. Si M.Marchiani a eu une attitude héroïque avant sa détention, les juges qui l'ont envoyé en prison n'ont pas pris en compte, comme il se doit, cette part positive de la personnalité de l'accusé en déterminant la durée de la peine ? M. Marchiani ne bénéficierait-il pas là une deuxième fois de son passé héroïque ?

Autre chose, M. Bilger, ne défendiez-vous pas naguère sur ce blog l'idée de supprimer le système actuel de réduction de peines afin que les peines soient exécutées intégralement et rendent toute leur clarté aux verdicts ? Deux poids, deux mesures ?

Casanova

Il y a eu mieux que Marchiani. Un président graciant une condamnée pour trafic de drogue. Ex cliente du ministre de la Justice, en exercice au moment de la grâce.

Guile

Non, non et non ! En démocratie, on ne justifie pas une infraction par d'autres commises par des adversaires.
Si d'autres ont fait la même chose, comme vous dites, qu'on les traque, sans répit, pour que justice soit rendue. Et Marchiani est gracié plus parce qu'il est un ami du parti, que parce qu'il est un héros.
Encore une fois, vous cherchez à justifier ce qui reste contraire au discours de fond de notre Président.

francis

La grâce présidentielle à l'égard de M.Marchiani est justiciable. Il est incarcéré pour les malfaisances que sont des trafics d'armes, plus encore pour des bénéfices servant à alimenter des caisses électorales. C'est vrai. C'était pour la droite, la faction de Charles Pasqua. En ces temps, la gauche avec URBA en faisait ainsi et ce ne fut guère sanctionné par la justice. Naguère, les fonds de l'Etat n'alimentaient pas avant le scrutin les caisses des partis pour les campagnes, il y avait un remboursement éventuel ultérieur. La loi a mis fin à ces pratiques absurdes. Détail amusant, depuis lors les dépenses électorales ont diminué de moitié. Une économie pour l'Etat ! M.Marchiani paye pour cela. Il n'est pas l'escroc de la République, il y en aurait trop s'il fallait incriminer et incarcérer les acteurs de ces faits, tant à gauche qu'à droite à l'époque. Je sais par expérience que la fonction d'agent de renseignement est exaltante mais périlleuse. Au gré du hasard, on s'en sort mal ou bien. Mal, c'est l'oubli voulu ou la décoration posthume quand ce n'est pas le suicide plein d'honneur. Mission accomplie, il est normal de bénéficier de faveurs. Cela va de la venue facilitée d'un proche au chevet d'un blessé grave jusqu'à la promotion ou la décoration, voire des années après. Contribuer à libérer des otages dans cet Orient compliqué et dangereux méritait la clémence du Président.

semtob

Cher Philippe,

Afin de tenter de rendre à Freud ce qui appartient à Freud et à Nicolas Sarkozy ce qui appartient à Nicolas Sarkozy, je propose ces quelques réflexions sur la notion de choix, d'amour et d'ambivalence.
En ce qui concerne la tendresse, Freud nous invite à faire remonter son origine à la relation la plus archaïque à la mère,au choix d'objet primaire dans lequel satisfaction sexuelle et satisfaction des besoins vitaux fonctionnent indissolublement en étayage.
C'est effectivement la vie amoureuse du genre humain qui a fourni à Freud un motif d'instruire le narcissisme.
Dans la genèse de l'amour,il ne faut pas méconnaître ce qui concerne la relation d'objet,ce qui concerne les modes de satisfactions et l'objet lui-même.
Sous le terme d'amour génital,Freud n'ayant jamais introduit le stade génital- sourire-
il faut entendre le développement libidinal
qui conduit en principe à la synthèse des pulsions partielles sous la primauté des organes génitaux.
La relation d'objet suppose l'accomplissement de l'Oedipe.
Restent le choix et la relation singulière.
Et là,c'est le plus subtil à piger.
L'objet d'amour est conçu comme interchangeable -le génital trouvant nécessairement un objet d'amour- et unique-
le génital prenant en considération la singularité d'autrui.
La notion de soi grandiose est le concept
le plus difficile à articuler même s'il apparait simple.
Deuxième point.Avant d'évoquer une fixation,
il serait plaisant de ne pas oublier que chaque individu est en constante évolution
qu'il lui est possible de regresser de sublimer,et que le gros avantage de la fixation que personnellement je ne situe pas au même stade,c'est de pouvoir verbaliser ,c'est dans le cas d'un stress important ou de deuil de ne pas regresser trop...de ne pas péter les plombs et d'assurer.En gros, cela veut dire que toutes les stuctures moi, sur- moi sont bien en place et chose très rare c'est qu'une fantaisie a encore sa position possible.C'est ce qui distingue les personnalités des aligneurs de zéros,des chercheurs de diplômes,qui restent eux au stade de la maitrise anale sadique ou sociale.
françoise et karell semtob

Guile

Bonjour M. Bilger, cela fait un moment déjà que je vous vois lutter pour tenter de justifier les choix présidentiels qui déclenchent la polémique.
Pour ma part, je trouve que c'en est trop. Trop de ratés, trop de petites phrases, trop de choix ridicules qui font perdre toute classe et crédibilité à notre Président, et donc à notre pays.

Attention, il ne s'agit pas d'une fronde partisane contre un Président de droite, mais bien d'une réflexion sur ce qu'est Nicolas Sarkozy. Un homme qui manque de classe, et qui se contredit.

Il se contredit dans cette affaire également. Souvenez-vous, lors de la campagne présidentielle, il avait martelé son refus de la grâce, son refus du clientélisme politique, son attirance pour la rigueur et le respect de la règle de droit.

Or, choisir la grâce pour absoudre, ou presque, un escroc de la République, fût-il un héros, n'est en rien cohérent avec son discours passé.

Alors malgré tout, de nombreux Français, et lecteurs de ce blog, vont défendre ce choix comme vous l'avez fait. Je suis entier et je le resterai.

Nicolas Sarkozy ne l'est plus...

Catherine JACOB

Des diverses réactions qui se donnent à lire un peu partout, je conclus pour ma part que tout le problème est finalement de savoir si nous avons affaire avec le bénéficiaire le plus connu de la dernière fournée de grâce présidentielle à un ancien cors...aire qui courait le marché de vente d'armes avec une 'lettre de course' ou à un pur et simple forban qui s'en mettait plein les poches à cette occasion ou enfin à un flibustier mâtiné des deux premiers et mis en cause avec d'autres coreligionnaires dans une nouvelle affaire de piraterie et non pas de savoir si le droit de grâce a toujours sa place dans la modernité.

Les pirates sont souvent accompagnés d'un perroquet dit-on et ce dernier nous rabat les oreilles depuis quelque temps de références à l'héroïsme.
La question apparaît donc de se positionnier non pas par rapport à la grâce ou à la flibuste mais par rapport à l'héroïsme.
Sachant qu'"il fallait, chez les Grecs, être mort pour être reconnu héros, c'est-à-dire aussi objet d'un culte (le mot héros , qui désigne un mort détenteur d’un potentiel vital exceptionnel, est d'origine crétoise). Le terme "héros" s'appliquera donc à des êtres demi-légendaires, appartenant à un lointain passé, mais considérés comme supérieurs et objets, à l'instar des dieux, d'un culte particulier", tout ce qu'on peut dire dans ce cas de figure c'est que le problème d'une quelconque grâce ne saurait plus de poser.

Ceci dit, il se pose là néanmoins une question qui nous intéresse est qui est celle-ci: Le héros (épique, tragique, romantique etc. etc.) est-il encore à considérer du point de vue de l'humain (= ici du citoyen ordinaire)?

Autrement dit, ce que l'on peut éventuellement reprocher à l'humain peut-il être reproché au héros de la même manière?

Il semblerait que ce soit cet aspect solaire et transgressif des normes ordinaires, mais dont la communauté ne saurait cependant se passer (en particulier dans son combat contre le terrorisme), qui ait été pris en considération par la grâce présidentielle.

Attention toutefois, car si "si le héros est souvent le sauveur, de tout un peuple ou de quelques-uns, il est aussi guetté par l'ivresse de sa puissance et la démesure de sa mégalomanie" que le psychanalyste pourra définir comme en somme une "fixation au stade phallique"!

Bien, au fait j'ai terminé le Goncourt.

Aïssa Lacheb-Boukachache

Vous m'épatez, Machiavel ... Un commentaire pour dire que vous ne faites pas de commentaire ... Il y a des choses, comme ça, dans la vie, qui me dépasseront toujours ... C'est ainsi.


Une pétition circule, il s'agit des habitants l'immeuble où monsieur Cesare Battisti est concierge ("est" car il n'a toujours pas été licencié et son contrat à durée indéterminée court toujours). Ces dignes contribuables sont à bout d'être livrés depuis de longs mois à eux-mêmes sans plus personne pour occuper l'office, les petits travaux et menus services. Le Syndic se défend d'avoir à tout assumer seul, ce n'est pas dans ses attributions, dit-il ... La situation des habitants devient préoccupante; on ne remplace pas un artisan concierge comme on remplace un Marchiani ... La mairie de Paris refuse de s'en mêler, arguant qu'il s'agit d'une affaire strictement privée et qu'en conséquence un concierge public dûment habilité ne saurait être mis ainsi à disponibilité. Les tensions au sein de l'immeuble commencent de s'étendre à tout l'arrondissement; on dit que des heurts ont eu lieu sur la place du marché et dans la cage d'escalier laissée quasi à l'abandon ... Devant la menace grandissante de ces citoyens de ne plus payer l'impôt et de faire sédition si la situation n'était débloquée rapidement, l'Elysée a dépêché un émissaire à fin de convaincre ledit concierge, refugié au Brésil pour de sombres querelles vieilles de 30 ans dont les habitants de l'immeuble et du quartier n'ont jamais entendu parler, n'étant pour la plupart pas nés à cette époque, de reprendre son poste immédiatement et rassurer ses employeurs. De fait, l'émissaire en question se trouve depuis plusieurs jours en Brésil pour dénouer cette crise qui, de conscrite et domestique, tend à devenir générale et révolutionnaire. Le Président Lula, vieux gauchiste et ancien concierge lui-même, a accepté de recevoir l'émissaire français, pur droitiste et propriétaire de son immeuble avec concierge. Ensemble, ils ont évoqué la situation, tant il est vrai qu'un concierge volatilisé de Rome peut créer de graves incidents depuis Paris jusque Brasilia. Après leur entretien dont on ne sut rien mais qui laisse augurer de prochaines positives choses pour les habitants de l'immeuble parisien, l'émissaire français, accompagné de son épouse ainsi que quelques proches, se sont accordés quelques moments de repos sur les plages de Salvador de Bahia, plus au nord du pays ... Aux dernières nouvelles, ils y sont toujours. Bahia de tous les saints ...


Aïssa.

forward11

Question sans doute de contexte politique : il y a des personnalités qui méritent sans doute d'inspirer du sectarisme et de l'ingratitude.
Marchiani est de ces figures.
L'opération d'une certaine gauche qui va de Mamère à Hamon est dans ce registre. La parole des ex-otages ne les atteint pas. C'est elle que j'écoute car c'est elle qui pèse le plus.

C'est comme Ingrid Betancourt passée du statut d'icône à celui de mystique de la jungle... Et ce sont là des gens beaucoup plus enclins à la mansuétude pour Cesare Battisti et ceux qui filent ce coton révolutionnaire.
Quelle leçon recevoir là.

Le droit de grâce est un droit de conscience et il est dans les prérogatives régaliennes du chef de l'Etat. Quels abus en-a-t-il fait pour mériter un tel procès sous-jacent. Nous sommes dans une instrumentalisation éhontée et d'un assez bas niveau.

Les médiations de Marchiani, réalisées en eaux nécessairement troubles, ont permis à des otages français d'être libérés par le Hezbollah qui à cette époque avait tout de même participé à l'attentat sur Drakar au Liban (avant ou après ?).
On dit (Kauffmann) qu'il a risqué sa vie. Je ne sais pas, mais sans doute son action justifie ce geste de clémence et le lui refuser eût été, selon moi, une perfidie de la République.

Maintenant, au-delà, il y a sans doute de la jubilation à voir les héros honnis (dérivé du Pasquaisme dérivé lui-même de la face obscure du Gaullisme et de la Résistance et de ses réseaux, Foccart par ex) tomber et leur dénier alors toute grâce.

Machiavel

"Je préfère qu'un président de la République accomplisse seul ce qu'il a la liberté de faire seul plutôt que de le savoir en proie à des influences sur lesquelles les citoyens n'ont aucune information ni prise."

No comment !

LABOCA

Ce n'est pas parce qu'on a servi la France dans une vie antérieure qu'on devrait automatiquement bénéficier d'une grâce présidentielle si l'on se retrouvait ensuite en prison pour avoir fauté lourdement.
Je ne comprends pas bien le raisonnement de Monsieur l'Avocat général Bilger. Pourtant, je ne suis vraiment pas hostile à la mesure de faveur accordée par Nicolas Sarkozy à Marchiani.
Un avocat ayant permis que soit acquitté en appel un innocent injustement condamné dans le cadre d'un premier procès, a-t-il droit automatiquement, lui aussi, à une grâce présidentielle?
Un avocat rend-il service à la France en contribuant au rétablissement de la justice bafouée antérieurement par un tribunal ?
Tel qu'exposé par Monsieur l'Avocat général Bilger, le nouveau critère de la reconnaissance présidentiellement de grâce est trop arbitraire pour ne pas susciter des réserves.

sbriglia, suite et fin

Je lis et ne résiste pas au plaisir de la reproduire in extenso, la déclaration de Jean Pin, obscur avocat varois et ami de JC Marchiani, telle que reproduite dans "Var matin" le 25 décembre :

"La réaction de M.Hamon et du Parti socialiste à la grâce partielle accordée à JCM relève d'une politique de basse- cour. Lorsqu'il y a deux mois environ, M.Sarkozy annonça - contrairement à ce qu'il avait dit auparavant -qu'il ne laisserait pas extrader Mme Petrella vers l'Italie - on n'a pas entendu M.Hamon ni le Parti socialiste manifester quelque émotion."

"Or, la grâce accordée était beaucoup plus importante puisque Mme Petrella a été condamnée en Italie, pour assassinat d'un commissaire de police et de quelques civils, à la réclusion criminelle à perpétuité. C'est la peine que M.Sarkozy, par sa décision, ne permettait pas à la justice italienne de faire exécuter à Mme Petrella."

"Pourtant cette dernière n'a jamais rien fait pour la France, alors que JCM a servi son pays, dans des conditions difficiles, avec courage et au péril de sa vie."

Quand le Président de la République, qui agit au nom de la France, évite à une terroriste d'extrême gauche de passer de longues années en prison, le Parti socialiste et M.Hamon trouvent cela normal. Lorsque six mois de grâce sont accordés à un homme qui n'a pas de sensibilité de gauche et qui n'a ni le comportement, ni la mentalité de faire une grève de la faim, c'est une "dérive monarchique".

"Sans doute le Parti socialiste a oublié la clémence dont ont fait preuve le juges lorsqu'ils ont eu à sanctionner les détournements de fonds publics commis par certains de ses dirigeants (affaire Urba Gracco,notamment). Ce rappel devrait le conduire à plus de pudeur".

Sans autre commentaire...

Aïssa lacheb-Boukachache

Mon cher PB, une grâce, oui, mais jamais le dimanche. Le fait de la République, oui ; le fait du Prince, non. En d'autres termes : le 14 juillet, oui ; à la Noël, nenni. Est-ce la grâce du Président de la République ou la grâce du chanoine de Latran ? Le doute est de taille. Puis, noyer l'élargissement de l'ancien Préfet, si héros fut-il un moment il y a très longtemps, dans celle d'une vingtaine d'autres condamnés, n'est-ce pas, comme dirait l'autre, "noyer le poisson", dans un mince banc de sardines évidemment ?... Que nul ne soit dupe : pas de grâce Marchiani, pas de grâce à quiconque... Je serais Marchiani, en bon républicain "héroïque", je refuserais cette grâce "éclésiastique" et accomplirais avec fierté et dignité la peine infligée par la Justice de la République. A-t-il ce courage seulement, ce "héros" valeureux chevalier preux debout armure épée héraut tançant de loin les terribles hezbollahs qu'ils libèrent incessemment leurs innocentes proies, ou pleurniche-t-il ne cesse tel areuh areuh maman bobo ces quelques mois dans la grosse prison Santé ? Cette grâce en "sourdine" a comme un relent de petite honte, grâce des ombres, écoeurante comme trop de chocolat à une quelconque Pâques, célée comme un hoquet qu'on retient, boiteuse, ça pue comme trop d'encens dans l'encensoir, le silencieux goutte à goutte de la Pitié vaticane, le cloître vieux qu'on ouvre pénible et grinçant ... Le 14 juillet, ç'avait autrement de la gueule! c'était flonflon et tsouin tsouin, ostensible et ostentatoire, sans honte ni rien de cela, tintamarre, boucan, joie, agapes et lourdes portes qu'on claque!... Marianne à tous qui donne le sein, et Dieu que c'est beau, bon!

Marchiani, paquetage ! et sortez par la porte de derrière, s'il vous plaît ... Les 26 autres, la ferme! baissez la tête et suivez-le ...


Aïssa.

Jean-Dominique Reffait

Je suis d'accord avec vous : la grâce de M. Marchiani n'est pas injustifiable. J'irais plus loin en disant que, quand bien même n'aurait-il pas été un "héros", cette grâce résultant du pouvoir constitutionnel du président de la République est justifiable dès qu'elle s'exerce.

Je suis également d'accord avec vous sur l'odeur de soufre qui entoure l'influence de Charles Pasqua, dont N. Sarkozy est, d'une façon dont on ne devine pas toujours les tenants, l'obligé. Quel cadavre planqué dans les Hauts-de-Seine partagent ces deux hommes ? Sans conteste, connaissant le passé de barbouze de C. Pasqua, les amitiés persistantes de l'un et de l'autre au ministère de l'Intérieur, il y en a.

Ce qui est choquant est de deux natures :
Le cas de M. Marchiani a été joint à celui d'autres détenus, dans un cadre qui ne le concernait pas a priori. J'ai le souvenir que la liste des graciables devait contenir les noms de ceux qui se sont illustrés par des actes particuliers en détention, dans le cadre de leur amendement. Ce n'est pas le cas de M. Marchiani dont il n'a pas été dit qu'il a sauvé la vie d'un co-détenu ou qu'il s'est particulièrement investi dans une action positive à l'égard de la vie carcérale.

Partant de cette imposture, le deuxième point choquant est que le président persiste à ne jamais vouloir user de son droit de grâce, fut-il individuel, sauf pour les copains ou les copains des copains. Or si je ne conteste pas le droit imprescriptible du président à gracier un condamné, ce même président doit alors envisager d'user de ce pouvoir, hors de tout prétexte fallacieux, pour d'autres détenus qui, n'ayant pas forcément appartenus aux clans corses du ministère de l'Intérieur, ont peut-être eu, eux aussi, des comportements exemplaires dans le passé.

Dans le cas Marchiani, comme dans celui de Petrella, deux décisions que je salue, N. Sarkozy use des stratagèmes d'un Scapin pour habiller ses décisions en transformant une loi générale qu'il édicte en lois privées qu'il réserve à quelques-uns : inféodation des parquets, petits saboteurs transformés en terroristes, lois privées pour sauver les amis, voici, entre lettres de cachet et privilèges, le pire du pouvoir monarchique que N. Sarkozy prétendait fustiger.

sbriglia

Vous avez raison d'esquisser un parallèle entre Marina Petrella et Jean-Charles Marchiani : l'hypocrisie de la gauche est ici à son comble, qui se déchaîne sur les six mois de grâce accordés à un homme qui n'a pas de sang sur les mains, s'est conduit à une époque en homme courageux puis a affronté la justice de son pays, et une femme soupçonnée d'avoir commis des meurtres et qui a fui ses juges, bénéficiant en quelque sorte d'une amnistie présidentielle totale sur laquelle la gauche n'a, que je sache, pas émis de critiques, loin s'en faut !
Que rajouter de plus à cette indécence poussée à la caricature par les Mamère, Hamon et Aubry qui ne se grandissent pas une fois de plus...
J'attends sur ce sujet, toujours désespérément prévisibles, les commentaires fielleux et partisans de SR...

Henri

Le mieux eut été de remplacer dans la cellule Marchiani par Pasqua.

semtob

Cher Philippe,

La justice exhibe sa lenteur en cette fin d'année. Les faits datent de 1993.
La justice joue son numéro d'aveuglette.
Les modes changent avec le temps.
La presse en a sûrement conscience.
Pensez-vous que cet os déjà rongé puisse
intéresser les lecteurs?
Une poignée de cailloux a fait couler beaucoup d'encre. Cela reste l'histoire de la presse et personne ne croit plus à ce genre d'histoire.
Une story d'armes de récupération. Monsieur
Balladur avait dit non. La négociation était
décidée. D'autres en ont décidé autrement.
Cinq mois d'audience pour quoi faire?
Pour casser un travail de diplomatie délicat?
Pour amuser la curiosité malsaine ou animer la galerie?
Pour faire couler de l'encre et faire remonter les abstentions?
Pour sensibiliser sur les manques d'hopitaux, d'écoles en Angola?
CAN c'est un projet pour 2010. L'Angola a été choisi par la Confédération africaine de football pour organiser la Coupe africaine des Nations.
Ce qui est prévu dans la 11ème est un gaspillage, un défilé absurde, une conversation de salon qui n'a pas sa place.
C'est trop tard si cela devait être jugé.

"Sur cette vaste plantation,ce n'est pas la pluie mais la sueur de mon front qui arrose les récoltes.
Sur cette vaste plantation il y a du café mûr et ce rouge cerise.
Les gouttes de mon sang en ont nourri la sève." Antonio JACINTO dans Monangamba.
françoise et karell semtob

gl

PB n'aime pas les socialistes, bien ! Dire que Dray est affaibli par une violation du secret de l'instruction et de la présomption d'innocence, ça fait bizarre... et puis j'ai lu dans "Le Monde" les réquisitions des collègues de PB lors des derniers procès qui décrivaient un autre homme que ce héros... dommage ... bizarre... bizarre... comme c'est...

Irfan

Je suis partiellement d'accord avec vous, sauf pour l'idée que J-C. Marchiani peut bénéficier aujourd'hui d'une conduite "héroïque" passée et ainsi être lavé partiellement de ses méfaits.

Mais cet "héroïsme" que vous lui réservez m'étonne : je n'étais pas né à l'époque, si j'ai bien compris il a agi dans le cadre d'une opération de sauvetage des services français (sous quel titre ?) ; par contre, l'Est Républicain, en 2002, publie une note de la DST qui affirme que des rançons ont été versées, accompagnées de rétro-commissions versées à Marchiani et à Pasqua. Tout de suite, ça fait moins "héros".
Surtout, en quoi est-il plus "héroïque" de libérer 3 otages que de sauver 3 personnes d'un incendie, ou de la noyade, ou de criminels français, ou de maladies, etc. ? Certes, plus médiatique, plus parlant à l'imaginaire collectif, je peux comprendre : on retire des patriotes des mains sales de "terroristes étrangers", en hélicoptère de surcroît, et on les rend sains et saufs à leur famille. Mais concrètement, ce sont trois hommes qui ont été sauvés, pour très cher.

Alors quoi ? La grande majorité des pompiers, des policiers, des infirmiers, des médecins, ont sans doute eu une conduite plus "héroïque" que cet homme en un sens. Sans parler bien sûr du personnel associatif assigné récemment sans raison, pour avoir beaucoup fait pour la cause des sans-logis. Ou des professeurs qui ont pu sauver des élèves de dérives bien difficiles. Et ainsi de suite.
Toutes ces personnes ont-elles par la suite le droit de braquer une banque, de violer un individu, de détourner des fonds publics dont la bonne gestion leur était confiée, sans être réellement inquiétés ?

Pendant ce temps, grâce aux "peines planchers", un jeune homme doit purger une peine de 4 ans de prison pour détention de 6 barrettes de shit... Et dans d'autres conditions que le sieur Marchiani, soyez-en sûr.
Ce n'est pas la justice de ma République. Remarquez, Sarkozy le disait lui-même : "pour ma part, je ne pense pas que la démocratie soit compatible avec le droit de grâce et le droit d'amnistie". (le 14 juillet 2006, discours retransmis sur France 3)

Enfin, hors Marchiani, qui sont les autres "grâciés" ? D'autres détourneurs de fond du même acabit, de la Pasqua-connexion ? D'autres hommes censés servir la République et qui ne font que l'affaiblir ?

Il serait bon que des hommes tels que vous rappellent ce que doit être une justice démocratique et républicaine. Elle doit protéger les faibles, et non les forts... Voir que des arrangements entre "initiés" autour de l'argent des contribuables sont traités par-dessous la jambe, quand des petits dealers (qui sont certes dangereux, mais un simple engrenage dans un commerce qui les dépasse, et dont les têtes pensantes ne sont pas toujours éloignées des premiers "initiés") risquent des peines plus lourdes, cela me choque extrêmement.

SR

Enfin une République des barbouzes assumée ! Nicolas Sarkozy est le fils de coeur de Charles Pasqua qui a un ami à la Santé. Pour le faire sortir il prend rendez-vous à l'Elysée et rappelle au Président ce que ce dernier doit aux réseaux pasquaiens des Hauts-de-Seine et du ministère de l'Intérieur. Bref, comme au théâtre il y a un souffleur qui glisse à l'acteur les répliques de son rôle.

Demain Johnny Halliday glissera à l'oreille du Président une réforme de l'adoption en France où comment un cocainomane notoire peut allègrement affréter un avion pour acheter une petite fille de trois mois au Cambodge.

Catherine JACOB

C'est au monarque qui partage avec, il me semble Fu Hsi (mais à vérifier), l'emblème de la salamandre, donc à un personnage à la fois fin, éclairé, mais aussi brutal, que l'on doit la formule : « Car tel est notre bon plaisir », formule apposée au bas des ordonnances, ainsi que la captation de l'expression: « Votre Majesté » jusqu'alors restreinte à l'empereur; autrement dit à François 1er qui ramena également la royauté dans la voie du despotisme... dit-on.

On lira utilement je pense un cours de droit criminel qui expose ce qu'est le droit de grâce dans notre législation et que l'on trouvera à cette adresse : http://ledroitcriminel.free.fr/la_science_criminelle/les_sciences_juri
diques/le_proces_penal/suites_jugement/flour_la_grace.htm

On trouvera également un reflet du débat actuel qui le concerne à cet adresse : http://www.christianvanneste.fr/?p=727
à savoir un débat dont je retiens pour ma part momentanément ceci :

"M. Christian Vanneste – Cet article 6 , l'un des moins contestables du projet, est source de progrès : il conserve – pourquoi ne pas le dire ? – l'un des avantages du pouvoir monarchique… (Exclamations sur divers bancs)

M. Jean-Christophe Lagarde – Et voilà !

M. Christian Vanneste – …qui permettait au roi de réparer une injustice commise à l’encontre d’une personne. Permettez-moi d’en citer deux illustrations littéraires :
Dans Tartuffe, comme dans César Birotteau, c’est l'intervention du roi qui évite à un pauvre homme d'être victime d’une injustice.
Loin d'être la réparation d’une erreur judiciaire, le droit de grâce constitue ainsi la pratique la plus élevée de l'équité : il permet de tenir compte de la situation auquel un événement de son histoire personnelle expose un individu."

La raison pour laquelle mon attention a été retenue par cette définition, c'est que, à l'exception du domaine des sanctions disciplinaires à propos duquel les arguments retenus en 1978 par le Conseil national de l'Ordre des médecins ( http://www.ordomedic.be/web-Fr/fr/a27/a027010f.htm ) paraissent en l'état toujours très pertinents, elle doit pouvoir en effet initier un vrai débat humaniste à l'égard duquel les dévoiements politiques, effectifs (pantalonnades en rapport avec l'Arche de Zoé notamment) ou potentiels, d'un tel droit me semblent quelque part secondaires.

Je me rendrais donc volontiers à un nouveau colloque tel celui qui en 2003 a servi à présenter à l'initiative et à l'invitation de la Cour de cassation et de l'Association française pour l'Histoire de la Justice, la grâce royale au Moyen Âge en tant qu'aux origines du droit de grâce, autrement dit antérieurement à François 1er, et pour autant qu'un tel nouveau colloque soit bien sûr transdisciplinaire!!
Je tâcherai donc pour ma part et en l'attente de me procurer et de lire, si on le trouve encore, l'ouvrage publié en 1991 par Mme Claude GAUVARD - qui est intervenue à l'occasion du colloque évoqué -, ouvrage intitulé : "La grâce royale et les lettres de rémission - « De grace especial » : crime, État et société en France à la fin du Moyen Âge, Paris, 1991, 2 vol. (Histoire ancienne et médiévale, 24).- Je pense en effet que les enjeux du droit de grâce sont très loin de se réduire au plaisir d'évoquer quelque survivance archaïque comme si nous avions affaire là à un simple oeuf de dinosaure juridique!

Ceci étant, j'en suis pour l'instant à la page 115, du Goncourt objet du débat d'il y a une semaine.

christianL

Bonjour Mr Bilger
Nicolas Sarkozy se fiche de l'opinion publique, se plaît à la provoquer et lui adresse par cette grâce présidentielle circonstanciée un véritable doigt d'honneur. Que l'exercice de la grâce présidentielle ne soit pas critiquable, tout à fait d'accord. Mais, comme en toute matière de l'existence, il est des choses que chaque homme doit se garder de faire, parce que le moment est mal choisi, par opportunisme, par tact tout simplement. Notre cher Président est dénué de toutes ces qualités qui font un homme ordinaire et honnête. D'où le tohu-bohu et c'est bien compréhensible.

Baudolino

L'enquête de Pierre Péan, dans son livre Manipulations Africaines (Plon), montre à quel point l'action d’éclat de Marchiani (se faire photographier en accueillant les otages du Liban en 1988) est entourée d’un halo de mystère et de tromperie ...

Le silence de certains valent bien plus que la résonance médiatique de cette faveur.

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