Je n'éprouve aucune sympathie particulière pour le juge Burgaud. Je l'ai rencontré une fois au restaurant et, parce qu'il allait vivre une épreuve difficile devant la commission d'enquête, j'ai désiré lui souhaiter "bon courage". Il m'a regardé d'une manière qui m'a inquiété. Sans réaction ni mouvement. J'aurais mieux fait de m'abstenir.
Il n'empêche que je vais penser à lui la semaine prochaine quand il viendra devant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour s'expliquer au sujet des griefs qui sont formulés contre lui.
Le dernier état de la question, à lire un article du Figaro, consiste à lui imputer notamment "une absence de rigueur" et "un défaut de maîtrise dans la conduite de l'instruction". On l'accuse aussi de poser des questions "qui induisent des réponses" ou encore d'avoir mené "des interrogatoires insuffisamment approfondis" . Une prise en compte insuffisante "des éléments à décharge" lui était également reprochée.
Derrière cette accumulation qui semble impressionnante mais on verra ce qu'elle vaut en réalité, se cache l'essentiel. La directrice des services judiciaires fait porter au juge Burgaud la charge exclusive de la catastrophe puisqu'elle affirme que "ses pratiques ont compromis, pour les autres magistrats, le contrôle d'un dossier rendu confus". Autrement dit, s'il y a eu une faillite des instances de contrôle, de la Chambre de l'Instruction aux chefs de Cour et jusqu'au ministère de la Justice, c'est évidemment à cause de ce juge fort opportun, juge émissaire, qui endosse tous les péchés du monde judiciaire.
Etrange volte qui s'est opérée et dont l'explication réside sans doute dans le débat engagé au CSM et qui a concerné il y a quelques mois le procureur Gérald Lesigne. Le garde des Sceaux, au sujet de celui-ci, a pris une décision de sagesse et d'opportunité mais la comparution de notre collègue a fait apparaître, surtout grâce aux interrogations pertinentes et ciblées du procureur général Nadal, qu'une responsabilité collective existait pour le moins et que sanctionner seul le procureur aurait constitué un véritable déni de justice.
La directrice des services judiciaires tente d'opposer une argumentation à cette évidente culpabilité plurielle en soutenant que tous ceux qui, n'étant pas dans l'action immédiate, avaient toute liberté pour vérifier, valider ou dénoncer l'instruction conduite, n'étaient pourtant impliqués en rien dans ce désastre qui n'aurait été le fait que d'une singularité professionnelle
A supposer qu'on continue à avancer une telle assertion si contraire à la complicité de tous les niveaux dans la création du pire, si on veut accabler seulement Burgaud et au regard de la nature des griefs qui lui sont opposés, y a-t-il un seul magistrat instructeur ou quelque magistrat que ce soit qui aurait le front d'affirmer que jamais de tels défauts n'ont affecté sa pratique ? Pour ma part, dans une carrière déjà longue, il est évident que je n'aurai pas le ridicule de me dire parfait et toujours à l'abri de ces dérives choquantes mais presque inévitables. Même les rapporteurs, qui bénéficient d'une lucidité facile parce que rétrospective, dans leur for intérieur se savent sans doute aussi critiquables, en telle ou telle circonstance de leur existence professionnelle, que le juge Burgaud. Certes, il n'est pas nécessaire d'avoir été soi-même impeccable pour juger ses pairs mais à condition que les fautes de ceux-ci ne relèvent pas de dysfonctionnements ordinaires et susceptibles d'être constatés assez généralement.
Je persiste dans l'affirmation que notre système actuel de responsabilité, appliqué à la lettre et sans préjugé, ne permettrait pas de sanctionner disciplinairement notre collègue Burgaud. En revanche, sa pratique associée à celle des autres qui ont avalisé sans cesse, médiocrement ou pas contrôlé, laissé faire ferait bloc et et constituerait une globalité qui par la répétition des erreurs et la constance du regard "unique" autoriserait une comparution générale. La totalité du processus d'échec aurait pu être prise en compte. A défaut de celle-ci, il faudrait au moins ne pas oublier que le singulier de Burgaud aurait pu advenir à quiconque et que la pluralité de ceux qui ont sombré dans le même naufrage devrait faire disparaître l'envie de "se payer" ce juge comme bouc émissaire. Au fond, c'est tous ou personne. Comme la première branche de l'alternative a été décrétée inconcevable, on veut donner un peu de consistance à la seconde.
Ce n'est pas sur le plan technique que le juge Burgaud pourrait être disqualifié. Il a été confirmé en permanence. C'est probablement au regard de sa conduite humaine si les mis en examen nous ont dit la vérité au sujet de ce magistrat. Ce n'est pas l'officiel de la justice qui pourra l'incriminer puisque ses pairs et ses supérieurs n'y ont rien trouvé à redire. C'est sur l'officieux, les comportements qui ne peuvent pas apparaître dans et sur les procès-verbaux que se trouve probablement la blessure fondamentale, le vice éclatant de cette instruction. Mais on ne les voit pas, on ne les lit pas et l'humanité, l'écoute qui manquent n'appartiennent pas encore à notre arsenal disciplinaire.
Je me prends à songer que, le rapport de la commission parlementaire ayant été peu suivi d'effet, on désire peut-être conserver de la terrible tragédie d'Outreau un seul souvenir : celui de la sanction disciplinaire du juge Burgaud.
En l'état, ce serait injuste : je hais la politique, la lâcheté du bouc émissaire.
Monsieur Bilger, si vous vous abonnez à Mediapart, je vous suggère vivement la formule à 9 euros par mois, qui vous permet de résilier quand vous le souhaitez, et non l'abonnement annuel à 90 euros.
En ce qui me concerne je regrette cet abonnement annuel, mais à chacun ses goûts, Mediapart vous séduira peut-être.
Rédigé par : Armand | 20 février 2009 à 14:13
Laisser sous-entendre que tous les juges d'instruction se comporteraient comme le juge Burgaud me semble déshonorant pour ceux, et ils existent, qui ont pratiqué régulièrement leur métier.
Exemple : le juge Yves Bonnet dans l'affaire Roman-Gentil à la Motte du Caire ou le juge Laurent dans l'affaire Kaas.
Rédigé par : Paul Schmitt | 10 février 2009 à 12:15
Monsieur l'avocat général,
A vous lire on pourrait avoir le sentiment que tous les juges d'instruction se comporteraient à la manière du juge Burgaud s'ils étaient placés dans une situation analogue.
Or les contre-exemples de juges ayant examiné avec sérénité les preuves à décharge existent :
- le juge Yves Bonnet dans l'affaire de la petite Céline à la Motte-du-Caire ayant constaté des anomalies dans les "preuves" de la gendarmerie et malgré la pression de l'opinion publique, n'a pas hésité à demander le remise en liberté du "présumé coupable" ROMAN.
- dans l'affaire KAAS, le juge Thierry Laurent a demandé la mise en liberté de M. Kaas dès qu'il s'est aperçu que les témoignages contre lui avaient été largement "provoqués et inspirés" par la police et qu'ils avaient des relents d'antisémitisme.
Je suis certain que vous avez d'autres exemples de juges courageux qui se sont fait une opinion personnelle, en bravant parfois même leurs collègues des chambres d'instruction ou du parquet.
Il me semble donc que le juge Burgaud aurait pu agir différemment, d'autant que les mises en garde sur la fragilité des preuves ne manquaient pas, y compris de la part des polices belges et françaises.
Enfin votre avis sur votre rencontre au restaurant avec le juge Burgaud me rappelle l'impression exprimée par l'abbé Dominique Wiel, l'un des mis en examen d'Outreau qui fait état dans ses mémoires de "sa déception immédiate en constatant que cet homme (le juge Burgaud) ne regarde jamais son interlocuteur".
Avec mes salutations distinguées
Rédigé par : Paul Schmitt | 08 février 2009 à 19:06
Jean-Dominique Reffait : je ne suis pas avare d'une bourde, mais je ne suis pas la seule ! C'est un défaut que je partage avec d'autres semble-t-il. Le hors sujet en forme de provocation ? Pourquoi n'aurais-je pas le droit d'y répondre comme je l'entends, d'autant plus que je ne vous ai pas adressé la parole et que vous n'étiez pas concerné. Hum ?
Rédigé par : Nathalie | 07 février 2009 à 23:20
Burgaud ? Comme toutes les personnes de son espèce, va tout faire pour inverser les rôles et se revêtir de la peau d'une victime.
Rédigé par : Nathalie | 07 février 2009 à 23:12
@ Thierry Miallier
Monsieur,
Merci d'avoir écrit ce que je ressens et ne pouvais dire aussi clairement.
Dans ce "procès" du juge Burgaud le CSM se juge lui-même. Nous verrons fin mars ce à quoi il se sera résolu aussi n'anticipons pas. Pour ce qui est du juge Burgaud, je le soupçonne de ne pas être très futé et d'être entièrement dans la main de ses avocats.
Son manque d'humanité est flagrant.
Rédigé par : mike | 07 février 2009 à 09:15
L'empathie globale de la Magistrature envers ce Monsieur (Fabrice Burgaud) et son absence totale de regret ni même de compassion envers ses victimes est très choquante pour le vulgum pecus dont je fais partie. Car in fine c'est bien de ce dont il s'agit, une succession d'événements qui ont généré des dégâts humains considérables.
Imagine-t-on un médecin qui après avoir estropié à vie une dizaine de ses patients, viendrait tranquillement nous expliquer qu'il n'a fait que son devoir et de plus n'aurait pas un mot d'excuse envers ses victimes. Et de surcroît le ban et l'arrière-ban du corps médical se scandaliserait du sort fait à son honorable confrère. Imagine-t-on un chauffeur de poids lourd écraser 10 personnes et venir nous expliquer avec arrogance qu'il a bien respecté le code de la route.
Même le policier ne bénéficie d'aucune indulgence en des circonstances similaires.
Les juges ne s'y trompent d'ailleurs pas. Leur première action devant de telles situations est de faire incarcérer avant toute discussion les professionnels en question pour préserver l'ordre public.
Les juges seraient-ils donc des hommes au-dessus des autres qui ne devraient jamais rendre compte de leurs actes ? Sont-ils décrétés infaillibles dès la sortie de l'ENM ?
Je ne prétends même pas que le Monsieur soit coupable ou non. Mais sa totale absence d'affect, du moindre regret pour les dégâts humains qu'il a causés fait froid dans le dos.
Je pense que la Justice en France est plutôt bien rendue. Alors pourquoi la Magistrature a-t-elle besoin de se discréditer en soutenant quelqu'un qui assurément ne le mérite pas par son absence de la moindre trace d'humanité. Je puis vous affirmer que la grande majorité des citoyens est choquée comme moi. J'oubliais un autre détail particulièrement révoltant : nombre de magistrats font circuler en privé une rumeur selon laquelle certains des acquittés seraient en fait bien coupables.
Rédigé par : Thierry Miallier | 06 février 2009 à 21:23
Citoyens réveillez vous !
Comment pouvez vous encore tolérer que votre responsabilité individuelle soit évaluée et sanctionnée par un ou plusieurs irresponsables soumis à une structure irresponsable et qui le revendique depuis 1.500 ans ?
La magistrature de France - 6.000 juges - est l'organisme le plus réactionnaire et conservateur qui soit.
Relisez donc l'histoire juridique en France : la magistrature a toujours opposé une résistance farouche aux évolutions morales et professionnelles souhaitées par la monarchie et la république : droit à la défense avec des avocats professionnels, présence des avocats pendant les interrogatoires, abolition de la torture, abolition de la peine de mort et maintenant la réforme de la garde à vue, de la détention préventive...
Chaque fois elle y voyait ses privilèges et son pouvoir en péril.
C'est le propre de la médiocrité de se réfugier derrière les règlements, les procédures et les ordres des supérieurs.
Je vous souhaite d'avoir à faire à des magistrats compétents, vertueux, éthiques et travailleurs. Ils existent fort heureusement, mais vous n'avez aucun droit de les "choisir" pour traiter votre cause !
Je vous plaindrais si vous tombiez sur un modèle "Burgaudisé" !
J'en frémis d'avance !!!
Qui sont-ils et comment les neutraliser définitivement ?
Bien sûr Burgaud n'est pas le seul responsable, il y a aussi le procureur, le juge d'application des peines, les policiers, la structure pénitentiaire... et peut-être le ministre et pourquoi pas le gouvernement...
De la compassion, de l'empathie pour Burgaud et ses semblables ????
Son honneur ???
Qu'en pensent les "professeurs" de l'unique école française de la magistrature à Bordeaux - qui "produisent" 150 magistrats par an.
Rendez-vous à la prochaine affaire !
Rédigé par : pakupable | 06 février 2009 à 14:55
Monsieur Bilger,
En lisant hier, 5/2 dans Le Figaro les réflexions de l'avocat Dupond-Moretti, et en relisant votre chronique, je me rends compte d'avantage encore, que le problème de la justice, comme des autres professions "s'autojugeant" (médecins, avocats, architectes...) c'est l'impossibilité pour une profession d'admettre ses failles et erreurs. Que le corporatisme d'où qu'il vienne ne pourra apporter ni justice, ni équité. Pourquoi ne pas pouvoir juger des incompétences professionnelles devant des juridictions adéquates, comme c'est aujourd'hui le cas pour des actes médicaux entachés d'erreur. La médecine étant tout aussi un art que la justice et non une science exacte.
Rédigé par : claude Jonniaux | 06 février 2009 à 09:55
Ce qu'il y a d'incroyable maintenant dans ce procès fait par le CSM à Burgaud, c'est qu'on sent qu'il devient victime, on se prend à compatir, encore un effort et on soutiendrait ce juge face à ces juges... C'est sidérant. Kafka n'aurait pas fait mieux...
Allez, bonne nuit.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 03 février 2009 à 23:05
Je ne comprends pas pourquoi dans cette affaire on n'a toujours pas interrogé les magistrats qui ont formé M.BURGAUD pendant son stage juridictionnel et notamment à l'instruction. Ce sont eux les véritables responsables. Que sont-ils devenus ? Un Juge mal formé ne peut que reproduire les défauts qu'il a appris. Si pour obtenir "des résultats" on vous apprend à faire du "rentre dedans", la faute ne revient pas à l'élève mais au maître.
De plus une véritable réforme de l'ENM est nécessaire avec des véritables épreuves lors de la sortie pour pouvoir évaluer réellement les auditeurs.
Rédigé par : PN | 03 février 2009 à 13:49
@ Aïssa
"... Aussi insultant au justiciable que le premier."
Enfin une parole sensée et juste dans ce que vous crachez à la figure de Philippe au sujet de son billet !
Je pense qu'on ne dira jamais assez l'humiliation infligée aux justiciables qui est celle de penser illusoirement que ces derniers n'ont pas saisi un traître mot de ce cirque judiciaire, médiatique et politique d'Outreau version I.
Des systèmes policiers et judiciaires - services sociaux, magistrats, experts, avocats - incapables d'enrayer l'emballement des machines à fabriquer de misérables mythologies - le réseau, le "notable" pédophile etc. -
La Justice toute entière acquise à la cause du plus petit dénominateur politique et médiatique.
Voilà, pour moi, l'Outrage fait à la société "civile" par la blessure d'Outreau.
Celle-ci a compris depuis longtemps que dans cette affaire, les insuffisances intellectuelles et professionnelles des pouvoirs politiques et médiatiques se sont transformées en relais parfaits des croyances des idéologues et des dogmatiques dominants, et que la Justice, elle-même, en était devenue le principal ressort et sous-traitant.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 03 février 2009 à 06:20
Vous illustrez encore une fois une triste réalité : le monde judiciaire a beaucoup d'indulgence pour le monde judiciaire.
Je ne suis pas sûr que vous ayez la même mansuétude quand vous poursuivez dans une affaire médicale ou industrielle.
Et le coup du "il faut tous les poursuivre ou n'en poursuivre aucun", c'est vraiment pas sérieux. Quand la police vous amène un petit revendeur de drogue, l'absolvez-vous au prétexte que tous les revendeurs ne sont pas poursuivis ? Non, car la responsabilité de tous n'empêche pas de s'interroger sur la responsabilité de chacun.
La faute du procureur Lesigne, bien qu'amnistiée, a été reconnue. Je ne sais pas ce qu'il en sera pour le juge Burgaud, qui a droit a une audition équitable. Mais je sais qu'à chaque fois qu'il indique que son instruction s'est bien déroulée, il remue le couteau dans la plaie du pays tout entier.
Rédigé par : Augustissime | 03 février 2009 à 00:03
Dans le Lévitique, 16, on lit qu'à l'office de Kippour le Grand Prêtre choisissait deux boucs. Puis il les tirait au sort. L'un était sacrifié sur l'autel en sacrifice à l'Eternel. Pour l'autre, le Grand Prêtre lui imposait ses mains sur la tête pour le charger de touts les péchés d'Israël. Il devenait le bouc émissaire. Il était envoyé dans le désert du Sinaï, en haut de la falaise d'Azarel et précipité dans le vide. J'imagine le même scénario pour le juge d'instruction et le Parquet de Boulogne. Notre époque est moins sanguinaire. Le CSM pourrait désigner un bouc émissaire, pourquoi pas le chef du parquet, le procureur Lesigne, dans mon esprit vieillot la responsabilité part du chef, et le troupeau de Panurge des pécheurs devant la Justice. Tous méritent d'être couverts d'opprobres publiques (c'est un pléonasme).
Rédigé par : francis | 02 février 2009 à 22:22
Je ne voudrais pas, cher PB, que vous croyiiez que je m'acharne de manière si facile et gratuite sur votre collègue Burgaud ... En vérité, cela me dégoûte par maints endroits. Laissez-moi vous expliquer rapidement comment, en hospitalier, une transfusion hétérogène de sang se pratique ... C'est un acte délicat, l'erreur ne pardonne pas, c'est la mort immédiate assurée du transfusé ... Je n'entrerai pas dans les détails techniques, peu ici y comprendraient quelque chose. Juste dire qu'une fois tout le protocole accompli par l'infirmier, au lit du malade, celui-ci requiert un(e) collègue ne sachant rien ou à peine de la transfusion à préparer, c'est-à-dire à qui, de qui, etc., qui va itérer au même endroit et avec les mêmes matériels tout le protocole et ainsi infirmer ou confirmer la compatibilité sanguine ... Une fois les documents signés par les deux soignants, et seulement si la compatibilité est confirmée dans les mêmes termes et conditions par eux, la transfusion peut avoir lieu, et même à ce moment où le sang commence de couler depuis la poche jusque dans la veine du malade, le premier soignant reste présent à son chevet durant les 15 premières minutes, constater de visu qu'aucun des signes péjoratifs signant une erreur de groupe ou autre ne se manifeste ... Vous avez compris ce que je veux dire ... Ce procès à Burgaud seul a quelque chose de profondément indigne et honteux. Il signe l'irresponsabilité dramatique du corps judiciaire français, je veux dire en cela cette indécence à assumer et défendre sa crédibilité, sa légitimité et son honneur en totalité. Burgaud seul dans le box du CSM, c'est le second scandale d'Outreau ... Aussi insultant au justiciable que le premier.
Il me répugne, ce magistrat Burgaud, mais je ne serai pas stupide et niais au point de souhaiter qu'en cet hallali intrajudiciaire, quasi consanguin, de procès, il soit condamné ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 02 février 2009 à 21:44
- Je n'ai failli d'aucune sorte à mon serment de magistrat", dit-il au CSM.
- Moi non plus, je n'ai failli d'aucune sorte à ma condition d'innocent, répondit un des accusés en lui-même.
Cher PB, pouvez-vous jurer, sic, que vous avez prêté le même serment que Fabrice ...? Si oui, serez-vous assez gentil pour nous en faire connaître les termes précis, qu'on rit, diantre! qu'on rit! ... Je l'ai dit ici même, on se prend trop souvent au sérieux, on a l'air d'austères vieux ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 02 février 2009 à 19:59
@PB
"Je n'éprouve aucune sympathie particulière pour le juge Burgaud. Je l'ai rencontré une fois au restaurant et, parce qu'il allait vivre une épreuve difficile devant la commission d'enquête, j'ai désiré lui souhaiter "bon courage". Il m'a regardé d'une manière qui m'a inquiété. Sans réaction ni mouvement. J'aurais mieux fait de m'abstenir."
Son apparente apathie était peut-être due à la prise d'anxiolitiques...
J'ai souvent rencontré des "accusés" avec ce drôle de regard...
Et dans les journaux on lisait sous la plume d'un journaliste rempli de présupposés "à son procès, il n'a présenté aucun signe de compassion envers la victime"...
Avez-vous déjà dit "bon courage" à un accusé lors d'un procès d'assises ?
Y avez-vous seulement pensé ?
Vos fonction vous l'a certainement interdit... mais votre humanité ?
Cordialement et avec empathie
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 02 février 2009 à 11:50
@ Guile
"Aucun magistrat de la formation de jugement ne peut être responsable."
Mais enfin, tout le monde a bien compris depuis un moment que les 60 magistrats qui, à un titre ou à un autre sont intervenus dans les dossiers, exemple: les chambres d'instruction, n'appartiennent pas à une formation de jugement, et n'ont JAMAIS validé et prononcé une seule décision judiciaire dans cette affaire.
Du reste, figurez-vous que la question que je me pose en premier n'est pas celle de leur responsabilité. Mais bien celle de l'utilité et de la finalité d'une chambre d'instruction en pareil cas.
@ Alexandre
ça y est ! je pense avoir (enfin) trouvé comment écrire à nouveau dans le blog de Philippe.
Je poste la réponse que je vous avais faite.
"Je vous trouve un peu limite, Burgaud n'est pas là par amour..."
me dites-vous.
J'ai pris la précaution dans mon évocation des vers d'Eluard prononcés par G. Pompidou, lequel, dans le moins, savait ce que la littérature a comme pouvoir pour rendre intelligible les noirceurs, les lâchetés et les sauvageries dont est capable l'esprit humain, particulièrement quand celui-ci s'exonère à bon compte et se protège entre soi, en meute, de sa vérité et de ses réalités, j'ai dit à Philippe que ma réaction était ce que m'inspirait en première lecture son billet.
Pour moi, il s'agit bien ici dans les déclarations de la Chancellerie de sauvageries verbales. Au sens où vouloir faire porter à un seul - le juge Burgaud - les insuffisances, les carences, les médiocrités, les lâchetés de toute une chaîne judiciaire, du début à sa fin, du plus petit au plus haut, est simplement effrayant.
Et je ne voudrais pas que soit dit, répété et encore répété, que c’est l’opinion publique qui réclame ainsi son dû.
Dans mon esprit, un Outreau n’est JAMAIS le fait d’un seul homme. Des dysfonctionnements de cette ampleur et de cet ordinaire mélangés ne sont possibles que parce que TOUS les acteurs professionnels y ont d’abord trouvé leur compte.
Et je pense que dans cet agglomérat d’individualités anesthésiées dans leurs habitudes, leurs isolements de mots et de puretés théoriques viciées, il n’y en a qu’un seul capable aujourd’hui de devenir un magistrat d’envergure, le juge Burgaud.
Car je pense qu'il doit savoir à présent de quoi et avec qui est fait le monde professionnel qu’il a choisi. Sans illusions.
Renoncer à ses illusions c’est conquérir douloureusement son indépendance, la seule à mes yeux, qui tous comptes faits, quand il le faudra, dans les attributions judiciaires présentes et à venir du juge Burgaud , fait et fera la différence entre une pratique qui n'est que conforme à des usages et à des habitudes et une pratique professionnelle d’envergure.
@ Philippe
Désolée pour mon ignartitude en technique de posting. Mais bon, la méthode pour poster chez vous a changé.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 02 février 2009 à 09:36
Tant qu'à parler des causes d'Outreau, je m'étonne que personne, autant que je sache, n'aille voir plus en amont. Il y a quelques décennies (je n'ai pas de référence précise mais je me souviens bien des articles de presse), on s'est rendu compte qu'un enfant accusant un adulte d'abus sexuel pouvait fort bien mentir. On s'est donc méfié de telles accusations, on les a passées au crible (on imagine ce que ça peut représenter pour les enfants vraiment victimes), on les a souvent rejetées, peut-être abusivement pour certaines. Alors, retour de balancier, un lobby s'est levé pour soutenir que la parole de l'enfant était sacrée, que la société se dérobait devant ce fléau, etc. relayé notamment par une certaine Ségolène Royal. Et donc retour à la case départ, jusqu'à Outreau, où on maintient un homme en prison alors que la fillette que cet homme est supposé avoir violée et déflorée s'est révélée vierge...
Rédigé par : Jean Roche | 01 février 2009 à 16:49
Je vous rappelle qu'ils n'ont jamais été condamné à la moindre peine, mais ils ont été maintenus en détention provisoire pour une durée excessivement longue.
Aucun magistrat de la formation de jugement ne peut être responsable.
Par contre, le Procureur, qui a requis des peines de prison ferme, alors qu'il avait eu le dossier rempli d'erreurs d'appréciation et de contre sens, est responsable de ce fiasco, au même titre que Burgaud.
A trop vouloir du collectif, on en oublie la vérité.
Rédigé par : Guile | 30 janvier 2009 à 18:17
"Pourquoi en France, il n'est pas une telle possibilité aux étudiants?", ai-je posé en question. J'y réponds: Parce que en France le fait de l'infaillibilité judiciaire -comme on dit de l'infaillibilité papale (tu vois, Jean-Dominique, rien n'est jamais hors sujet, je te l'avais déjà dit, tout se tient, tout est toujours lié ...)- ainsi que celui de son autorité sont à ce point intégrés dans la conscience collective judiciaire ainsi que, même si dans une moindre mesure, celle politique qui souvent y trouve un intérêt, que une telle innovation dresserait contre elle avec une violence inouïe l'ensemble ou peu s'en faudrait de cette corporation qui, pour seuls et néanmoins pauvres arguments, invoquerait le manque de confiance et de crédibilité dont elle se considèrerait de ce fait l'objet, qu'aucun gouvernement ne prendrait le risque d'imiter en l'espèce cette possibilité des universités américaines.
C'est qu'ils ne se prennent pas pour de la merde, les juges, en France ... C'est qu'il ne saurait être question qu'un jeune boutonneux en licence de Droit ou Sciences criminelles vienne les démentir, refasse mieux tout leur travail ... Je ne dirai pas la même chose des avocats; je crois que le Barreau serait plus libéral ...
C'est donc une question de culture, de mentalité ... Nous sommes français, c'est le bout du monde, on n'avance pas aussi vite, notre tête est plus lourde, lasse des révolutions et des changements, fatiguée, vieillie, on fait un faible tirage dans notre étiage ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 30 janvier 2009 à 17:47
L'affaire Burgaud ne doit pas masquer l'échec collectif de la justice des hommes. En sanctionnant uniquement Monsieur Burgaud, on lui infligerait une injustice aussi grande que celle qu'il a lui-même infligée aux victimes de ses illégales méthodes de travail.
Je ne tiens pas à défendre Monsieur Burgaud. Je veux seulement dire que ses erreurs monumentales, ses fautes caractérisées, n'expliquent pas seules le gâchis qu'on sait. Le Parquet a aussi été complice. La formation de jugement a une responsabilité au moins égale à celle de Monsieur Burgaud. Les procureurs et les "juges" peuvent quand même corriger le travail d'un "juge" d'instruction s'il s'avère défectueux.
Monsieur Burgaud n'a pas seul infligé l'injustice. La justice des hommes est une chaîne et tous ceux qui interviennent dans la chaîne sont responsables si un malheur se produit, la responsabilité des uns et des autres pouvant varier.
Il ne faut que les magistrats lavent le linge sale en famille en choisissant de sacrifier l'un d'entre eux.
Le magistrat qui a requis les peines aurait dû réfléchir un peu plus, renoncer à ses préjugés et ne pas craindre de décevoir ceux qui réclamaient avec passion la condamnation des pauvres personnes jugées. Idem pour les "juges", ceux qui en définitive ont validé le sale boulot de Monsieur Burgaud.
Il y a près de 20 ans, je pense, le tribunal de Paris, pour réprimer un violent accident de train survenu à la gare de l'Est, s'est ingénié à déclarer responsable tout le monde : le tireur de l'alarme; l'aiguilleur des trains arrivé en retard à son lieu de travail; l'usager du train qui par inadvertance bloqua pendant deux ou trois minutes une porte en sorte que le train ne respecta plus l'horaire défini initialement; le contrôleur imprudent; etc. Mais s'agissant de la tragédie d'Outreau, on sélectionne les responsables réels : on se concentre sur le juge d'instruction, alors que dans l'affaire un autre magistrat a requis des peines, cependant que d'autres encore ont décidé d'infliger des peines. Ce faisant, la justice des hommes inflige une injustice plus insupportable encore.
Rédigé par : LABOCA | 30 janvier 2009 à 17:19
Cher Philippe,
La critique du manque d'expérience des jeunes magistrats ne doit pas être prise à la légère, car elle est souvent fondée.
Loin d'être à classer dans les idées reçues,
cette réflexion a été menée au sein même de
l'école de la magistrature et a fait l'objet de nombreux débats.
En quoi une école donnerait-elle à un individu la faculté de juger ou de douter, de trancher, de liquider une société, du placement d'un enfant, du devenir d'un adolescent en quelques mois de cours ?
En quoi une école peut-elle donner de l'épaisseur à un individu,de l'expérience ?
A partir de 2009, une formation continue deviendrait obligatoire pour tous les magistrats à raison de 5 jours par an.
françoise et karell semtob
Rédigé par : semtob | 30 janvier 2009 à 16:36
Aïssa, je vois que la fabrique à préjugés vous a bien façonné !!! Beaucoup de nos concitoyens en sont remplis (moi-même, je dois en avoir ma part) mais vous êtes encore dans le ridicule en affirmant que la faculté de droit suffit à former les juges, pas besoin d'ENM, circulez y'a rien à voir !!!
Désolé, mais laissez dire cela me rend malade... Savez-vous au moins ce qu'on apprend à l'université ? On apprend le droit. Et à l'ENM ? On apprend le(s) métier(s) de juge au sens large. Connaître les règles de droit ne confère pas la compétence pour exercer un métier. Idem pour les avocats, les huissiers, les notaires...
Maintenant, je suis tout de même d'accord avec vous sur un point: les formations doivent être améliorées, pour limiter les risques. Cependant, cela ne fera pas disparaître les prétentieux et les incompétents. Ceux-là sont partout.
Maintenant, je vous assure, les facultés de médecine fabriquent également des Burgaud, j'en connais, et de bien meilleurs que lui !!
Rédigé par : Guile | 30 janvier 2009 à 14:41
Problème : comment éviter les mesures contre des individus boucs-émissaires? Mais aussi comment éviter une tendance à l'irresponsabilité individuelle généralisée, que l'on voit se manifester par exemple à propos des mutations du Préfet de du DDPN de Saint Lô. Comme s'il était désormais inacceptable qu'un individu puisse être responsable de ses actes et de la façon dont il remplit les fonctions qui lui sont confiées par la société. "Des droits, mais pas de devoirs" semble devenir le principe fondateur de nos sociétés, qui semblent faire leur l'axiome de Michel Onfray : "Chacun doit être à lui-même sa propre norme" et donc ne rendre compte à personne...
Rédigé par : guzet | 30 janvier 2009 à 13:10
Si la Justice, globalement, avait le même sens de l'honneur et du respect d'elle-même et sa parole, comme ces membres de nos services secrets officiels qui aidèrent Battisti pour le Brésil, lui fournissant papiers et logistique, comme il le dit aujourd'hui lui-même à un grand quotidien brésilien, ce pour ne pas que notre pays sombre davantage dans la honte et la boue de notre parole politique reniée, si la Justice était ainsi, que resterait-il à lui reprocher sinon une petite sotte inutile coûteuse bureaucratie, mais bien peu de chose en regard de la bassesse immense et l'ignominie sans fond qui la caractérisent par trop souvent ...
Je repose ma question: Burgaud, on s'en fiche ... Combien l'indemnisation à ceux d'Outreau? COMBIEN? C'est ça qui est important maintenant ...
Pour conclure, il serait ironique et drôle que Maisonneuve, un des avocats de Burgaud, après avoir gueulé à la sortie du Palais quant à Achoui son client le mot que l'on sait, gueule encore plus fort cette fois face à ce CSM: Aujourd'hui, en France, il ne fait pas bon d'être Blanc et juge d'instruction!
En toute logique ...
Aïssa.
Jean-Dominique, de grâce, pas de condescendance entre nous ... pas de "malheureux" précédent mon beau prénom; en règle générale, pas d'adjectif ... et laissez l'autre me braire à sa guise, ça m'amuse ...
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 30 janvier 2009 à 13:09
@J-D Reffait
"En période de crise, on ne va pas jeter toute la boîte de petits pois, non ?"
Certes, rajoutons-y donc quelques tendres petites carottes et faisons-leur jouer un bœuf sur les toits du palais !
Rédigé par : Catherine JACOB | 30 janvier 2009 à 11:58
@Maubert
"Il n'est pas scandaleux que cette règle s'applique également aux juges. "
Sans doute mais la Justice n'est pas une entreprise privée et porte une symbolique tout à fait spécifique en tant que pièce maîtresse de la structure du corps social et toute la difficulté vient, du moins il me semble, de la nécessité d'en maintenir la santé (= surtout la crédibilité) en tant qu'organe vital tout ne permettant pas, donc en prévenant, les conséquences nuisibles de ses dysfonctionnements et autres débordements sur tous les autres organes dont la vie quotidienne du justiciable singulier.
Pas facile dès lors que la médication de l'harmonie sociale se met à en devenir elle-même le poison et le ferment de troubles graves !
Rédigé par : Catherine JACOB | 30 janvier 2009 à 11:54
@ Nathalie
La question évoquée par Aïssa sur le pape et consort est hors sujet. Mais vous n'êtes pas avare d'une bourde. Parce que le malheureux Aïssa se trimballe une identité à consonance levantine, vous lui attribuez des coreligionnaires à La Mecque, alors même qu'il nous indique qu'il n'a de coreligionnaires nulle part ! Un nom ne marque personne au rouge.
@Dan
Vous n'êtes sans doute pas habitué à ce blog pour vous exprimer de cette façon : votre ton est moins choquant que sot et je vous conseille de lire plus d'un mot sur deux du billet de Monsieur l'Avocat Général, votre nausée passera et nous en serons quitte pour nettoyer après votre premier passage.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 30 janvier 2009 à 10:30
Dan, allez vomir ailleurs, je n'ai quant à moi aucune envie de recevoir vos éclaboussures ; si vous cherchez bien vous trouverez un blog de médecin qui récupérant votre bile vous prescrira une panacée. Ou une bonne diète de blog. C'est encore le remède le plus simple. Et le meilleur... pour tout le monde.
Rédigé par : catherine A | 30 janvier 2009 à 08:53
@semtob
Je suis jeune parquetière. ma formation a commencé par un stage de trois mois dans un centre hospitalier général. Non pas dans un service administratif, mais dans les services sociaux et de soins. J'ai également bénéficié d'un stage de deux semaines en tant que surveillante dans une prison.
Alors lorsque je vous lis, je constate que les idées reçues sont nombreuses.
Pour info, ces stages dont j'ai pu bénéficier ont été retirés de la formation par la réforme conduite par Mme Dati.
Rédigé par : TIL | 30 janvier 2009 à 08:28
Le mot "tragédie" est un voile pudique. Vous devriez l'appeler la "terrible erreur d'Outreau".
Rédigé par : Alexandre | 30 janvier 2009 à 04:29
Je songe en cette seconde à ce gouverneur de l'Illinois qui, il n'y a pas longtemps, a gracié d'une seule fois plus d'une centaine de condamnés qui attendaient, certains depuis des années, dans le couloir de la mort ... De ces affaires judiciaires pourtant jugées définitivement, on ne savait plus si c'était du lard ou du cochon, et c'est en quelque sorte pour finir son mandat la conscience tranquille qu'il fit ce noble geste. La plupart de ces condamnés à mort désormais graciés sont Noirs ou Latinos, il faut le remarquer ... Il faut noter également qu'ils vivront leur vie en prison car la perpétuité réelle, là-bas est bien réelle, sauf si (je l'explique par la suite) ... Combien d'innocents réels de ces crimes dont on les a accusés, parmi eux, qui fit ce doute tel à la conscience de ce gouverneur qu'il décida de tous les gracier simultanément?
J'évoque cela car en ce pays, les Etats-Unis d'Amérique, c'est d'un système accusatoire dont est fait le judiciaire. Or, il a été évoqué ici, et moi-même j'en ai dit ma pensée ...
Certes, il y a des pourris et plus que cela en notre système judiciaire, et mon expérience en ce domaine vaut celle de ce cher PB, mais ce système judiciaire ainsi que les hommes et les femmes qui le composent ne sont pas tous, loin s'en faut, ce qu'il y a de pire en ce monde; l'exemple récent ci-dessus en est encore une preuve si besoin en était ... Un Outreau ici mettons par décennie, mais combien là-bas chaque jour? Et là-bas, ils exécutent, au sens propre comme au figuré ... Et là-bas, c'est les Etats-Unis, le pays du Droit, par excellence ...
Ce gouverneur a pris conscience de l'ampleur des erreurs voire des crimes judiciaires en son Etat, qui menaient plus que souvent au couloir de la mort puis à la mort tout court, parce que des universités de Droit disposent pour certaines de départements formatifs où les étudiants, futurs magistrats, avocats ou autres, sont amenés, s'ils le choisissent, durant leur cursus, à travailler sur des cas concrets, autrement dit, des affaires (crimes) ayant eu lieu et depuis définitivement jugées ... Ce sont ces étudiants qui, dans ce cadre précis universitaire, ont repris certains dossiers (souvent de façon arbitraire; pourquoi celui-ci et pas celui-là ...) et ont refait les enquêtes ... A leur surprise, ils découvraient des lacunes immenses voire ils prouvaient des innocences et démasquaient le(les) vrai(s) coupables alors encore en liberté et jamais inquiétés, certains coupables de crimes atroces. Ainsi, ils firent libérer beaucoup qui croupissaient, certains depuis plus de 20 ans, des ces cellules de ces couloirs, expiant en lieu et place des précédents ce qu'ils n'avaient jamais commis ...
Pourquoi en France, il n'est pas une telle possibilité aux étudiants? Tout le monde y gagne ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 30 janvier 2009 à 02:17
Pour avoir vu l'attitude de cet homme lors de la commission d'enquête, tout dans ses gestes, ses réponses bredouillantes, ses regards parfois, sa tête baissée souvent, me laisse supposer un adolescent immature. Il se défendait comme un enfant pris en faute. Et sa non-réponse, Philippe, à votre encouragement en est encore une preuve.
De là à en faire un bouc-émissaire, c'est facile, trop facile et indigne d'une institution dont la responsabilité est aussi grande que la sienne en expédiant au feu des soldats peu aguerris, à tout le moins au psychisme mal préparé. Ou alors, est-ce ce que l'on souhaite en formatant de jeunes juges afin qu'ils enquêtent uniquement à charge, partant du principe que, quelque part, nous sommes tous coupables. Quitte ensuite, s'il y a dérapage, à crier tous en chœur haro sur le baudet !
Seulement voilà, lorsque la vie d'un être dépend de l'unique pertinence de celui qui tient en ses mains cette épée de Damoclès, la nécessité d'une intelligence attentive à ce destin est incommensurable. S'imagine-t-on, dans l'hypothèse d'une intervention indispensable, se laisser taillader par un bistouri brandi par un chirurgien sans conscience?
Car il s'agit bien de cela, la conscience de celui qui détient le pouvoir, quel qu'il soit, se doit d'être d'être infinie et apte à capter le moindre indice d'une vérité souvent insaisissable, faisant abstraction de ses préjugés, de ses croyances, de ses certitudes.
Le doute accompagne sans cesse l'artiste lors de l'ébauche ; l'homme de talent sait le malaxer en son esprit pour accomplir l'épreuve.
Il suffit de peu, en fait, être à l'écoute de l'autre et non de soi.
C'est ce qu'on devrait enseigner à Bordeaux.
Rédigé par : Patrick PIKE | 30 janvier 2009 à 01:11
"il faudrait au moins ne pas oublier que le singulier de Burgaud aurait pu advenir à quiconque"
Il faudrait au moins ne pas oublier, Monsieur l'avocat général, que dans toute autre profession, le singulier de l'erreur et de la faute de responsabilité est toujours sanctionné par les juges même si cela peut advenir à quiconque !
"Je persiste dans l'affirmation que notre système actuel de responsabilité, appliqué à la lettre et sans préjugé, ne permettrait pas de sanctionner disciplinairement notre collègue Burgaud" ! Comment se fait-il, dans ces conditions, que les juges soient aptes à sanctionner toute faute de responsabilité dans toute autre profession?
Mais il est probable que l'avocat général corporatiste Bilger dira que Burgaud n'a, comme ses supérieurs chargés de le contrôler, aucune responsabilité dans ce chaos puisque l'erreur était collective !
Franchement, vous donnez la nausée. Occupez-vous d'écrire des articles pour défendre les bling bling et compagnie. Là, au moins vous ne faites de tort à personne.
Un avocat général peut-il avoir un peu d'humanité face aux vies brisées par l'incompétence de ses petits camarades de corporation ?
Ayez au moins la décence d'un peu de retenue...
Rédigé par : dan | 29 janvier 2009 à 22:07
"Quant à l'Eglise, ce clergé, les ors vaticanes et autres évêchés, je ne les confonds pas, diantre! ni avec le Christ ni avec son message tel que rapporté par les Evangiles... etc" je serais curieuse de savoir si celui qui a écrit cela, l'agnostique, pourrait nous le redire sur ses coreligionnaires, la même chose sur les ors de La Mecque par exemple, que la galerie s'amuse un petit peu.
Notez que je n'interpelle personne en particulier... Et que je n'attends pas de réponse que je ne lirai pas.
Pouf, fin de l'intervention.
C'est l'heure du repas, je me télétransporte donc sous des cieux plus respirables et plus appétissants.
Rédigé par : Nathalie | 29 janvier 2009 à 19:48
@semtob
Sauf que Burgaud n'a écouté et accordé du crédit à sa parole qu'à une seule personne, manifestement perturbée : Myriam Badaoui. Pourquoi cette fascination selon vous ?
Rédigé par : Nathalie | 29 janvier 2009 à 19:39
Votre conclusion rejoint parfaitement ce que j'ai compris depuis maintenant une année après un événement judiciaire familial : il n'y aura plus d'Outreau, parce que la décision politique est qu'il n'y aura plus d'Outreau. Le bouc émissaire Burgaud est chargé de toutes les tares du système et zou, direction le désert pour aller y crever, sauf que, dans le cas de Burgaud, je ne doute pas qu'il soit peinardement recasé.
Il n'y a plus d'Outreau, c'est désormais interdit, ce qui signifie que le système judiciaire s'organise maintenant pour travestir tout Outreau potentiel en une affaire plausible. L'erreur judiciaire étant abolie par décret, toute affaire qui aurait dérapé sera transformée, dans le cadre d'un deal, en une culpabilité minimale. Que cela n'ait aucun sens n'a aucune importance, on cache les poussières sous les hermines, ça évite d'avoir à faire la lessive. Il vaut mieux qu'un innocent écope d'une broutille plutôt que mettre en accusation 60 magistrats foldingues. C'est donc la nouvelle règle, garons nos fesses !
L'argumentation de votre directrice des services judiciaires est, dans ce contexte de cynisme, parfaitement hallucinante : c'est parce que Burgaud aurait dérapé de façon trop énorme que les autres n'ont rien vu ! Cette dame nous prendrait donc pour des sots en nous faisant accroire qu'un semi-remorque qui tombe du ciel est moins facilement décelable qu'une plume de pigeon ! Comment veut-on qu'un pauvre magistrat s'aperçoive qu'il est impossible de violer un enfant qui n'est pas né, c'est trop énorme, peut pas le voir le malheureux. Parlez-lui de l'article 341 Z qui n'a pas été respecté en son deuxième alinéa, oui, là il va bondir, mais 14 péquins accusés à tort dont un qui se suicide, c'est la routine, on passe à côté sans lever un sourcil...
Outreau, c'est pas bien compliqué pourtant : personne n'a fait son job correctement, des greffiers au procureur, ce n'est qu'un catalogue d'incuries, de médiocrités et de paresses fonctionnarisées. Mais il est préférable, en politique, de virer un petit pois solitaire pour mieux déguster la purée qu'on aura faite avec les autres. En période de crise, on ne va pas jeter toute la boîte de petits pois, non ?
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 29 janvier 2009 à 19:25
Cher Philippe,
Voyez-vous comme il est facile de manipuler
les foules!!
Depuis quand les handicapés physiques et les handicapés mentaux seraient-ils dépourvus de sexualité?
Je pense tout au contraire que le juge Fabrice Burgaud a eu raison d'entendre
tout le monde.
Que se passera-t-il lorsque tous les dossiers délicats comme cela seront classés?
Que se passera-t-il lorsque la parole des enfants ne sera plus entendue par les juges?
Savez-vous combien de temps il faut à un enfant maltraité pour se reconstruire?
Une économie faite par la justice se transforme souvent en coût pour la sécurité sociale.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 29 janvier 2009 à 18:47
@ Maubert
Je vous rejoins tout à fait. Parallèle peut-être un peu osé : si Fabius avait en démissionnant assumé la responsabilité du scandale du sang contaminé, non pas parce qu'il était coupable, mais parce que comme Premier Ministre il avait à assumer ce dysfonctionnement majeur de l'appareil d'État dont il avait la charge, il aurait peut-être eu sa chance comme candidat à la présidentielle. Mais l'homme s'est révélé...
Bien à vous.
Rédigé par : Aristote | 29 janvier 2009 à 15:52
"si les mis en examen nous ont dit la vérité au sujet de ce magistrat"
Le doute, toujours, au profit du juge Burgaud, doute qu'il n'a pas eu envers les mis en examen.
Serait-il le bouc émissaire que cela n'enlèverait rien à sa responsabilité dans une affaire aussi mal menée.
Que son incompétence résulte du respect trop scrupuleux des procédures ou de sa jeunesse ou encore de l'absence coupable de conseils de sa hiérarchie, il reste qu'il a fait du mal : ceci mérite sanction.
Bien sûr cela sauvera la mise aux "autres" incapables de dire qu'ils ont failli.
Leur réputation n'en restera tout de même pas intacte auprès des "honnêtes gens" et des "magistrats de bonne foi". A mes yeux c'est là le plus important.
Rédigé par : mike | 29 janvier 2009 à 15:18
Cette "évidente culpabilité plurielle", le Csm l'a mise en évidence.
Dans son rapport 2007 p.41 le Csm dit ne pas être saisi, ni par le Garde des Sceaux, ni par les chefs de cour, alors qu'il le devrait.
Si la hiérarchie n'assume pas son rôle dans les cas les plus graves, cela ne signifie-t-il pas que dans le suivi quotidien elle l'assume encore moins ou même pas du tout ??
J'avais lu sur eolas, dans la catégorie "magistrats en colère" le témoignage d'un jeune juge d'instruction (à vérifier) qui demandant de l'aide à sa hiérarchie, s'entendait répondre qu'il devait se débrouiller tout seul.
Ne devrait-on pas remplacer le débat récurrent sur la responsabilité des magistrats, par celui sur la responsabilité de la hiérarchie et du garde des Sceaux ?
J'ai transmis à la commission Balladur (saisine du Csm par les justiciables) des éléments qui mettent en évidence que la "culpabilité plurielle" ça remonte jusqu'en haut.
Rédigé par : Mm | 29 janvier 2009 à 14:24
"Il m'a regardé d'une manière qui m'a inquiété. Sans réaction ni mouvement. "
Hou là. Serait-il frappé d'atonie, autrement dit de cet "affaiblissement, cette baisse du tonus musculaire normal d'un organe ayant les capacités de se contracter." Par exemple, et bien qu'il n'y ait pas véritablement d'organe de la parole, de l'un de ceux qui concourent à dire :"Bonjour." Peut-être bien.
Il paraît en effet que "l'atonie d'un organe se rencontre au cours de nombreuses pathologies, en particulier "la maladie dite de Canavan appelée également sclérose cérébrale spongieuse de Canavan; Il s'agit d'une affection de nature héréditaire dont la transmission se fait selon le mode récessif. Cette affection voisine de l'idiotie amaurotique familiale infantile, se caractérise par la survenue d'un retard du développement psychomoteur s'accompagnant d'hydrocéphalie (présence de liquide en trop grande quantité à l'intérieur de l'encéphale qui est la partie du système nerveux comprise dans le crâne), d'une atonie des muscles cervicaux (du cou), des contractions musculaires des membres, des difficultés pour avaler (troubles de la déglutition), des troubles de l'audition. L'évolution de la maladie de Canavan est hélas péjorative. "
Incapable de vous saluer et peut-être même de répondre à la commission d'enquête, sans doute ne vous a-t-il pas aperçu, et vu le "défaut de maîtrise dans la conduite de l'instruction" qui lui est reproché, vu la production mécanique de questions "qui induisent des réponses", ou encore vu "l'insuffisance d'approfondissement des interrogatoires" ainsi que de la "prise en compte des éléments à décharge", votre malheureux collègue est peut-être tout simplement frappé d'une atonie juridictionnelle, qui sait.
Et en effet, si " la directrice des services judiciaires fait porter au juge Burgaud la charge exclusive de la catastrophe, affirmant que "ses pratiques ont compromis, pour les autres magistrats, le contrôle d'un dossier rendu confus". ", il s'agit bien peut-être de "cette affection voisine de l'idiotie héréditaire au cours de laquelle les malades sont aveugles". Donc ce n'est pas de sa faute non plus.
Rédigé par : Catherine JACOB | 29 janvier 2009 à 13:00
Cher Philippe Bilger
Je lis toujours vos propos avec beaucoup de plaisir et j'y adhère très souvent car ils sont l'expression d'une réflexion, d'un bon sens et d'une pondération qui sont rares aujourd'hui. Reste que je n'approuve pas totalement votre appréciation de l'affaire Burgaud. Donc, ce juge ne serait que le bouc émissaire destiné à exonérer le système de ses propres défaillances? Il est fort possible qu'il en soit ainsi et que jeter ce pauvre juge en pâture à l'opinion soit une manoeuvre facile et somme toute courante en politique. Soit, mais cela me paraît insuffisant.
J'ai assisté aux séances télévisées de l'audition du juge Burgaud pour lequel j'avais un préjugé favorable car je n'aime pas le spectacle d'un homme convoqué à une épreuve difficile et promis à une flagellation publique.
Mais il se trouve qu'au fur et à mesure du déroulement de cette audition, le juge Burgaud a montré une image pitoyable et peu flatteuse pour lui-même. Sans assurance, bredouillant, et surtout incapable de justifier ses décisions calamiteuses autrement qu'en se retranchant maladroitement derrière les procédures. Respecter la procédure est évidemment indispensable pour un juge mais, à mon sens, ce n'est pas tout. Demander à un juge de la clairvoyance, du jugement (justement) et de l'humanité, ce n'est pas trop demander. Burgaud s'en est montré incapable. Pas de regret pour les accusés qui sont devenus ses victimes, pas de mea culpa. Et comment comprendre qu'il ait pu aller jusqu'à mettre en examen un handicapé physique dans l'incapacité matérielle de commettre les actes qui étaient censés justifier cette mise en examen? C'est pourquoi il me semble que lui demander des comptes, voire le sanctionner pour ses manques, ses défaillances ou ses décisions malheureuses dont certaines ont brisé la vie des accusés, ce n'est pas exercer une vengeance à son encontre. C'est la contrepartie des responsabilités qu'il a exercées. Quel que soit l'encadrement juridique et réglementaire d'une profession, il reste à celui qui l'exerce une latitude d'action qui fait l'intérêt et la responsabilité du métier, et cela est bien car nous ne sommes pas que des exécutants. Un chef d'entreprise peut être convoqué devant un tribunal pour répondre d'un accident dont un de ses employés a été victime. Serait-il anormal qu'un juge ait aussi a répondre pour les accidents dont sont victimes les justiciables? L'état de juge ne doit pas exonérer des responsabilités personnelles liées à la charge. Comme dans tout métier il y a de bons et de mauvais professionnels; la société doit faire en sorte d'écarter les mauvais pour qu'ils ne puissent plus sévir. Il n'est pas scandaleux que cette règle s'applique également aux juges.
Rédigé par : Maubert | 29 janvier 2009 à 12:52
Burgaud est-il bouc émissaire ou agnelet trop tendre, croyant déjà entraîner le troupeau, et ayant trop mangé et mal digéré la cuisine de l'ENM ?
Sinon, vous m'étonnez... j'allais dire positivement... de croire encore à votre âge d'expérience, que la Justice pourrait pratiquer autrement qu'en rejetant la responsabilité sur un seul...
N'est-ce pas ainsi depuis que le monde judiciaire est monde judiciaire ?
Rédigé par : PereD'1Juge | 29 janvier 2009 à 12:45
@Alexandre
"Un chrétien refoulé ...". Qu'est-ce que c'est que cette chose? Je suis agnostique complet, je l'ai déjà dit ... Quant à l'Eglise, ce clergé, les ors vaticanes et autres évêchés, je ne les confonds pas, diantre! ni avec le Christ ni avec son message tel que rapporté par les Evangiles ... "Tu me renieras trois fois que le coq aura chanté ..." ... On peut dire que, depuis deux mille ans, elle a su tenir cette triste promesse, son rang, cette pierre sur laquelle il a bâti son Eglise, ce malheureux homme ... Alors, certes, si il y eut un rare Saint Vincent de Paul ici, combien de nombreux Borgia et autres tueurs Innocent, là?... Puis le Pape, le bien, le mal, c'est souvent PB qui s'y réfère, tantôt dans l'ironie, tantôt gravement; je ne fais que suivre ... Aussi l'actualité ... Voilà que le Benoît demande maintenant pardon à tous ceux qu'il a offensés en relevant de leur excommunication ces évêques intégristes et négationnistes pour ne pas dire franchement racistes ... Un peu facile et lâche que cette attitude après ... Combien de siècles l'Eglise pour réhabiliter Galilée, et combien de mois pour réhabiliter sa lie intégriste, négationniste et antisémite? Comparez ... Tout est dit.
@Aristote
Priorité! C'est moi qui ici même, il y a plusieurs mois, ai proposé la suppression immédiate de cette école foireuse qu'est l'ENM ... J'avais ajouté que les universités de Droit devaient suffire; elle ne le cèdent en rien en qualité d'enseignement et d'éthique, mieux, elles la dépassent, à cette chose bidon immobilière bordelaise truc à planqués et carrière assurée sans se fatiguer ... Si à Médecine, on sortait chaque année autant de Burgaud qu'à l'ENM, diable! j'irais me faire soigner loin d'ici, juré! et je vous conseillerais amicalement d'en faire vite autant ...
Grève aujourd'hui ... J'en suis ... Je veux que la France soit belle et généreuse; pas moche et odieuse genre la tronche à Bachelot ... Cher PB, êtes-vous au bureau aujourd'hui ou banderole batte de base-ball à Bastille-Nation via République?
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 29 janvier 2009 à 12:39
Un procureur place en garde à vue un enseignant soupçonné (à tort) d'avoir donné à un élève un coup de poing : la garde à vue est pire que le coup de poing supposé ! Où va-t-on ? Au suicide de l'enseignant. Je serais curieux de savoir le procureur est lui-même placé en garde à vue ! Et le juge Burgaud, responsable parmi évidemment bien d'autres magistrats, de drames humains épouvantables, risque bien moins qu'un enseignant poussé à bout par un de nos chers petits au point de le frapper.
Rédigé par : Grabinoulor | 29 janvier 2009 à 12:38
Pour ma part, Burgaud est le premier maillon de la chaîne de responsabilité dans cette affaire. Les autres, qui l'ont contrôlé, seront-ils inquiétés? NON, et c'est bien là tout le problème.
Rédigé par : Giule | 29 janvier 2009 à 12:27
Je suis un peu inquiet quand on m'explique que le tort de Burgaud, c'est d'avoir appliqué ce qu'on lui avait appris à l'école ! Je propose la suppression immédiate de l'ENM.
Bien à vous.
Rédigé par : Aristote | 29 janvier 2009 à 10:58
@ Véronique Raffeneau
Seriez-vous décalée de 3 ou 4 billets ?
Je vous trouve un peu limite, Burgaud n'est pas là par amour...
Je verrais plutôt du Brassens:
"Car le juge, au moment suprême,
Criait : "Maman !", pleurait beaucoup,
Comme l'homme auquel, le jour même,
Il avait fait trancher le cou.
Gare au gorille !..."
Amicalement
Rédigé par : Alexandre | 29 janvier 2009 à 10:33