Gilbert Collard est un avocat adoré par les médias et dont tout le monde, à commencer par les avocats eux-mêmes, dit du mal.
"Voici", la semaine dernière, lui a consacré un portrait sans complaisance mais honnête, sous la signature de Yann Le Poulichet. Le titre : "Gilbert Collard, l'avocat de la défaite".
On aurait pu s'arrêter là mais Gilbert Collard, dans cette double page dont je me demande si elle l'a meurtri ou flatté, donne sa définition du "grand avocat".
Pour lui, c'est "celui qui accepte de défendre l'individu que tout le monde veut lapider". Je ne suis pas d'accord. Ce qu'il énonce là, c'est tout simplement la passion et la vocation de l'avocat : défendre tout le monde. Et, heureusement, on n'est plus condamné à mort. Donc, aussi difficile que puisse être la mission d'un conseil, elle ne le confronte plus à de l'irréversible.
Gilbert Collard se risque à un paradoxe pour compléter ce que serait encore "le grand avocat" : "Il ne se jauge pas à ses acquittements mais à ses échecs".
Etrange pensée et au fond très confortable. Ainsi, plus l'avocat connaîtrait d'échecs judiciaires, plus il serait remarquable. Combien, qui n'ont pas le talent ni les facilités de Me Collard, accepteraient volontiers de se soumettre à une telle appréciation, à une telle évaluation !
Il est évident, certes, que l'acquittement aux assises ne dépend pas que de la seule qualité de l'avocat, de sa puissance d'argumentation et de son art de la parole. Il est le résultat étonnant ou prévisible de l'oralité des débats, de la nature du jury, de la manière de présider, de la médiocrité de l'accusation et de l'intensité équitable du délibéré. L'acquittement peut ainsi ne pas apparaître comme le couronnement exclusif de l'avocat mais tout de même ! De là à soutenir que les défaites signent davantage "le grand avocat" que les victoires, il y a une marge.
Il y a évidemment des causes qui sont choisies précisément parce que le défenseur ne peut que les perdre ; son unique souci est alors de donner un baroud d'honneur. Elles sont rassurantes ces affaires qui ne mettent jamais en péril l'opinion flatteuse que l'avocat a de lui-même puisqu'il ne sera jamais jugé à partir d'elles, qui sont impossibles à gagner. Me Vergès n'a pas toujours été étranger à ces démarches qui permettent de concilier l'honneur de la défense à tout prix et la tranquillité d'une pratique épargnée par le feu de la critique. A condition qu'on ne promette pas monts et merveilles, faute de quoi la montagne accouchant forcément d'une souris, l'avocat se ridiculisera.
En dehors de ces rares situations désespérées, le "grand avocat", ce n'est pas celui qui perd mais celui qui gagne. Il est des victoires qui, pour le citoyen, pour le magistrat, ont un parfum de scandale et suscitent l'indignation, même si elles sont décrétées par des délibérés insoupçonnables ; mais il n'empêche que l'avocat qui s'en prévaut a le droit de le faire. Il ne s'agit évidemment pas, pour le professionnel digne de ce nom, de porter "ses" acquittements comme autant de scalps mais, avocat, je me féliciterais plus de mes succès que de mes échecs. Ou bien faut-il considérer que Me Collard théorise ses déconfitures, selon l'observation profonde de Marcel Proust pour qui "les idées sont les succédanés des chagrins" ?
Je ne désire pas me mêler de la vie du barreau, de ses lumières et de ses ombres. Mais, après avoir lu cette définition incongrue du "grand avocat" par Me Collard, je me suis demandé si, entre confrères, elle ne constituait pas une pierre maligne jetée dans le jardin de Me Dupond-Moretti dont la réputation est justement fondée sur les nombreux acquittements qu'il a obtenus et dont il est fier.
Imaginons le pire. Demain, j'ai besoin d''un "grand" avocat. Je n'hésite pas une seconde. Je préfère tenter l'acquittement avec Me Dupond-Moretti que risquer l'échec avec Me Collard.
Il n'est pas nécessaire de chercher l'attitude de Maître Gilbert Collard dans les oeuvres philosophiques pour connaître le fondement de son comportement "qui perd gagne", c'est l'avidité qui lui colle à la peau et lui rend insupportable de faire gagner un client qui réclame des indemnités en réparation de ses dommages. Maître Collard n'a pas l'âme d'un avocat, il s'est trompé de robe !
Rédigé par : SYRABELLA DE BEAUREGARD | 04 juin 2011 à 06:41
Peut-être que Gilbert Collard ne plaide que les causes qu'il est sûr de gagner mais pour avoir été défendue par des avocats moyennant des sommes astronomiques et être allée en Cour de cassation pour m'entendre dire par l'avocat qu'il savait qu'il allait perdre, je trouve que maître Collard a au moins l'honnêteté d'annoncer la couleur dès le départ.
Rédigé par : helene | 03 mai 2010 à 17:49
Je veux mentionner les phrases fétiches de Me Collard : l'avocat de la dernière chance, celui qui est là quand il n'y a plus d'espoir, je porte la robe noire car je suis en deuil de la justice et faites-moi confiance. Toutes ses paroles, je ne suis pas près de les oublier.
Rédigé par : bissonnier danielle | 16 mars 2010 à 10:38
Je trouve vos propos choquants de la part d'un fonctionnaire chargé de protéger les intérêts de la société. Il m'a semblé lire dans une récente thèse que le premier défenseur d'un mis en cause est le procureur de la république. J'y crois pour partie... tout dépend de la personne. Certains sont intègres, d'autres corrompus, enfin (on en trouve TOUJOURS) d'autres aveuglés par leurs ambitions, leurs "petites" stat ou sous la pression de notre Grand Maître (Mme le garde des S...). Je crois intimement que la personne que tout condamne mérite plus que jamais une défense à la hauteur. Il est certain que si la cause est entendue selon le parquet, il est plus facile de condamner surtout si aucun ne vient s'interposer pour relever parfois ici et là quelques irrégularités procédurales, quelques griefs à la défense, un problème de qualification et même (cela m'est arrivé plus d'une fois) une prescription de l'action publique alors que le parquet soutenait AVEUGLEMENT une peine pour abonder dans le sens de son collègue qui a réglé le dossier!
Bref, vos propos appellent sans conteste des observations mais ce blog destiné à l'échange devrait laisser une place à vos réactions quant aux commentaires déposés? Je n'en trouve pas! Seriez-vous trop occupé à écrire des articles, des ouvrages, des fusées intellectuelles ..... C'est regrettable. Reprenez la plume pour répondre parfois il y aura alors un véritable échange et non plus un prétoire sans contradicteur!...
Rédigé par : max | 23 janvier 2009 à 18:38
Il faudrait donc qu'ils arrivent à se procurer une machine pour payer par cartes bancaires : modernisation ! Ca m'étonne qu'ils n'y aient pas encore pensé. C'est mieux que le liquide "pour ne pas avoir à le déclarer" comme j'ai entendu dire, coût de l'opération pour mézigue : 100 euros en billets de banque flambant neuf tout chauds sortis du distributeur...
Rédigé par : Nathalie | 21 janvier 2009 à 19:35
Très franchement, vous me faites tomber à la renverse.
Que des cabinets d'avocats puissent faire l'objet de visites nocturnes, j'en suis consciente ; il se trouve que c'est arrivé dans un cabinet dans lequel, il y a quelques années, j'effectuais un stage. Personne n'a cru une seule seconde qu'il s'agissait d'un confrère. Je pense que personne ne l'a même imaginé. Il y avait des dossiers de nature commerciale, disons confidentiels, sans être particulièrement sensibles, mais l'avis général a été qu'il s'agissait tout bêtement d'une tentative de cambriolage, et que le ou les cambrioleurs avaient dû chercher des liquidités.
Sinon, donc, pour la bonne forme, je vous confirme, si besoin était, que commettre une infraction pénale est généralement considéré comme un manquement à l'honneur et à la probité, susceptible en tant que tel, même lorsqu'il n'est pas commis dans le cadre de notre exercice professionnel, de nous valoir une radiation du barreau, a fortiori dans l'hypothèse inverse. En d'autres termes, un avocat qui s'introduirait nuitamment dans le cabinet d'un confrère pour y dérober des pièces (fut-ce sous la forme de photocopies) s'expose non seulement à des poursuites pénales (justifiées) mais également disciplinaires (également justifiées).
Je vais prendre le risque de vous surprendre, mais ce qui m'étonne quasiment le plus, dans cette histoire, c'est qu'un avocat pourrait être suffisamment fusionnel avec les intérêts de sa clientèle pour en arriver à s'exposer à de tels risques, simplement pour faire gagner son client. J'y vois un manque d'indépendance regrettable. L'indépendance de l'avocat par rapport à son client fait également partie de nos obligations déontologiques.
Un dernier mot. Il est fréquent, et conforme à nos principes déontologiques, qu'un avocat garde sous le coude des pièces en sa possession, dès lors que les produire nuiraient à la défense de son client.
Par contre, ça m'étonnerait que vous ayez pu payer un avocat par carte bancaire.
Rédigé par : Fantômette | 21 janvier 2009 à 15:09
@Fantômette
"@Catherine Jacob
Je n'ai rien compris de ce que vous écriviez."
Je faisais grosso modo allusion au fait que m'étant rendue un jour à l'étude de l'avocat dont j'avais fait choix à l'époque [= ça a changé depuis ], ne voilà-t-il pas que ce dernier m'annonce tout de go qu'il venait de s'apercevoir (comment? mystère), que Me Untel (=notre adversaire) s'était offert une petite visite de son étude pendant le week-end. Assez estomaquée malgré tout, j'ai répliqué en gros que je voulais bien créditer les yeux fermés Me Untel de bien des turpitudes, mais de là à le croire capable d'être venu consulter nuitamment les dossiers de son adversaire alors que nous sommes dans un système où le respect du contradictoire exige la communication des conclusions et des pièces qui les appuient à la partie adversaire dans des délais raisonnables, il y avait tout de même de la marge.
J'ai eu l'occasion de m'apercevoir par la suite qu'un autre de ses confrères croyait que le premier avait, quant à lui, piégé son étude, ce qui l'avait conduit à organiser un partage de ses dossiers entre ceux qui étaient accessibles par ex. à son secrétariat, et ceux qu'il gardait sous le coude.
De là mon étonnement quant aux moeurs ayant cours entre confrères dans le barreau concerné ainsi que mon inquiétude quant aux principes déontologiques gouvernant cette profession et encore quant à l'écart pouvant exister entre le contenu du dossier qui finissait par aboutir sur le bureau du juge compétent et celui qui restait sous le coude dans son petit carton, enfin quant à la pertinence de cet écart.
Et je ne vous dis là que ce qui est publiable par notre hôte sans mettre en cause qui que ce soit de façon reconnaissable !!
Maintenant il est possible que dans l'un et l'autre cas, et pour une raison qui m'échappe encore, j'ai été prise pour une parfaite beubeu juste bonne à signer un chèque ou à insérer sa carte bancaire dans l'appareil idoine sans qu'aucune convention d'honoraires n'ait été préalablement, au moins verbalement, conclue, ni aucun tarif affiché nulle part !
Rédigé par : Catherine JACOB | 19 janvier 2009 à 14:35
@ Véronique
Un avocat général qui exercerait sa mission avec "dignité, conscience, indépendance, humanité et probité", par exemple ? C'est la formule du serment prêté par les avocats :-) et l'alpha et l'oméga de nos principes déontologiques.
Je déduis donc de votre commentaire que la qualité d'un procureur se mesure à l'aune de la forme plus que du fond, non ? Il y est moins question de résultats, et davantage question de la façon que l'on a d'y parvenir, me semble t-il.
C'était bien mon propos, relativement à la question de ce qui fait un bon avocat. Pas plus que l'excellence d'un parcours d'avocat général ne se mesurera uniquement en années de détention obtenues, l'excellence d'un parcours d'un avocat ne se mesurera seulement aux résultats qu'il aura obtenus.
L'excellence - dans l'une et l'autre de nos professions - tient à d'autres critères, plus lointains, moins visibles, moins saisissables, hélas, et bien moins aisément mesurables.
@ Catherine Jacob
Je n'ai rien compris de ce que vous écriviez.
Rédigé par : Fantômette | 17 janvier 2009 à 20:58
@Fantômette
""Aucun avocat ne peut se dire bon s'il ne respecte pas les principes déontologiques de notre profession", a t-il conclut en me regardant droit dans les yeux et, vous voyez, j'ai retenu ses paroles."
Donc l'avocat qui espionne son confrère en se cachant derrière l'intérêt de son client devant être soutenu par tout moyen car il scotomise le qualificatif de moyen qui est 'juridique', pourrait être considéré comme oeuvrant en infraction aux principes déontologiques de sa profession ? Idem celui qui espionne la partie adverse en général, son propre secrétariat en particulier ou encore son client pour déterminer si le cas de ce dernier n'est pas finalement susceptible d'exiger qu'il excepte sa conscience d'avocat en particulier ou encore sa conscience tout court si tant est qu'il y ait une distinction à établir à ce niveau?
Autrement dit, tout de même que l'organisation de fragants délits par la mise en danger la vie d'autrui ou même tout court, l'espionnite organisée sous son propre bonnet, ne fait pas partie des pratiques déontologiques de votre profession. Ou bien?
Rédigé par : Catherine JACOB | 17 janvier 2009 à 15:07
@ Fantômette
"Qu'est-ce qu'un bon avocat général ?"
demandez-vous à Philippe Bilger.
Je me permets de réagir à votre question du point de vue du justiciable et du grand public, en m'appuyant sur des extraits de réquisitoires vus dans un documentaire de France 3 diffusé il y a quelques mois.
Le mauvais avocat général, donc.
Celui qui lit son réquisitoire sans un regard, ni une respiration pour ceux qu'il a en face de lui, à côté de lui, bref pour l'ensemble de l’auditoire qui constitue un tribunal : une vraie catastrophe ambulante.
Celui qui va estimer le montant de la peine à l'aune de petits calculs judiciaires maison qui auront comme résultat, additions et soustractions faites et refaites, que la condamnation sera pile poil d'une durée équivalente à celle de la détention provisoire de l'accusé : la médiocre opération judiciaire blanche.
Alors que le documentaire nous apprend que le poste de juge d'instruction dans la juridiction n'a pas été pourvu pendant des années. Et qu'il y a tout lieu de penser que ce poste est resté vacant non pas en raison du sempiternel "manque de moyens", mais parce qu'il semble normal à l'Institution judiciaire et admis par tous que des postes pourvus ou non pourvus ne peuvent dépendre que du bon vouloir des magistrats du siège en ce qui concerne leurs mutations.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 17 janvier 2009 à 09:06
Bonsoir Monsieur Bilger,
Je me sens un peu concernée par le thème de ce billet, et, quoique craignant arriver après la bataille, je souhaite y répondre, et je me lance.
Qu'est-ce qu'un bon avocat ?
C'est une question que l'on se pose tous un jour ou l'autre, je crois. Et - probablement, pour mes confrères - je vous l'affirme, pour moi-même - assez tôt, dans notre exercice professionnel.
J'ai eu l'occasion de poser la question, lors d'une formation en déontologie, à notre formateur - un ancien bâtonnier. Il a souri et a cité les propos tenus par un autre bâtonnier, le bâtonnier Picot-Persin, qui ne voyait ni dans les procès perdus, ni dans les procès gagnés, la marque du bon avocat.
"Entre les procès imperdables que l'on perd (et cela m'est arrivé, Monsieur Bilger), et les procès ingagnables que l'on gagne (et cela m'est arrivé, Monsieur Bilger)" s'exclamait-il...
Il était bâtonnier, peut-être ceci explique t-il cela, mais ce qu'il recherchait, finalement, chez le bon avocat, c'était ce souci des droits de la défense, le respect du contradictoire, de la déontologie, du principe de confraternité.
"Aucun avocat ne peut se dire bon s'il ne respecte pas les principes déontologiques de notre profession", a t-il conclut en me regardant droit dans les yeux et, vous voyez, j'ai retenu ses paroles.
Je suis un peu surprise que, me semble t-il, pas une fois dans votre billet, vous ne parliez de la vérité.
Je salue, et saluerai toujours, l'excellence de mes confrères, qui font relaxer ou acquitter un coupable. Ils ont fait leur travail, et d'une excellente façon, si le ministère public n'a pas su démontrer la culpabilité d'un prévenu ou d'un accusé.
Faut-il blâmer pour autant celui qui serait parvenu à faire reconnaître à son client la réalité d'une infraction qu'il avait jusqu'alors contestée, même si une plaidoirie de relaxe était possible (mais toujours risquée, je ne vous l'apprends pas) ?
Je n'ai pas la réponse.
Certains de mes confrères pensent que cela n'est pas notre rôle, d'autres pensent l'inverse.
Lesquels sont les meilleurs ?
Et après tout, puisque vous envisagez sans déplaisir le face-à-face accusatoire que pourraient nous réserver de futures réformes, l'avocat de l'intérêt général d'un côté, celui de l'intérêt particulier de l'autre, je vais vous renvoyer la question.
Qu'est-ce qu'un bon avocat général ?
Qu'est-ce qu'un bon procureur de la République ?
Celui qui fait condamner celui-là même à propos duquel, finalement, la question de sa culpabilité était restée posée ?
Celui qui obtient le plus grand nombre d'années de détention ?
Est-ce celui-là, "celui qui gagne" ?
Vraiment ?
Rédigé par : Fantômette | 16 janvier 2009 à 21:13
Chère Barbara Billard : je crains bien d'être un peu trop âgée et pas du tout motivée à me remettre en selle pour aller user mes fonds de jeans sur les durs bancs en bois (ou plastique) de la fac et m'user les yeux sur d'arides et austères cours de droits chaque soir et aller passer des exams, supporter les chameaux de profs etc.... pour devenir avocat pendant houuu combien de temps ? plus de 5 ou 6 ans ?
Je songe, en effet, à changer de métier, mais j'envisage une formation plus courte qui n'excéderait pas 3 ou 4 ans et dans un tout autre domaine.
Pourquoi me souhaiter un supplément d'âme ? J'ai ce qu'il me faut et de naissance. Tout comme vous.
Que Collard tire des profits de ses activités professionnelles, en effet, quoi de plus normal, il a un métier il est logique qu'il en vive.
Mais je dois préciser que si j'ai besoin d'un avocat, je n'irai pas le voir, il perd, c'est lui qui l'a écrit. Et en plus ses tarifs ne sont sûrement pas à la mesure de la capacité de ma bourse. Ce que je demande à un avocat, ce n'est pas qu'il soit un ange venu du ciel, ou un saint, mais qu'il travaille et défende au mieux mes intérêts pour trouver une sortie honorable à des situations éventuellement embarrassantes. C'est tout.
Bon, est-ce que je dois comprendre que l'invitation, c'était pipo ? :))
Rédigé par : Nathalie | 13 janvier 2009 à 22:48
Trêve de plaisanterie !
FABULOUS !
Quelle pêche à l'aulne de 2009 !
Cela promet, mais ne nous décevez point !!
Rédigé par : Marie @Aïssa & sbriglia | 13 janvier 2009 à 22:08
J'ai bien peur que vous ne soyez pas à la hauteur de la tâche, laquelle est pleine de subtilités qui vous échapperaient, à l'évidence comme le supplément d'âme ! VOUS ËTES UNE JALOUSE et surtout vous ne pourriez... même en obtenant les diplômes ad hoc... et qui, en soit, n'ont rien d'extraordinaires, défendre qui que ce soit parce que le métier d'Avocat est tout autre chose qu'un simple travail contre rémunération. Que Collard en tire des profits ? et alors... tout travail mérite salaire et la charge des dossiers, la lourde charge que cela représente sur le plan humain ne se comptabilise pas en honoraires tout simplement parce que cela n'a pas de prix !
Rédigé par : BARBARA BILLARD | 12 janvier 2009 à 23:12
@Marie : non, non, non, ne dites pas cela et en fait je me disais : j'espère que Collard va dans des bons restaurants parce que si je dois passer une semaine avec lui, tant qu'à faire hein ? Parce que c'est une invitation, normalement, l'invité ne paye pas son séjour : règle d'or de l'hospitalité, j'ose l'espérer, que tout le monde honore, même et surtout Collard.
Rédigé par : Nathalie | 11 janvier 2009 à 21:07
La critique est facile, l'Art est difficile ; à méditer !
Rédigé par : BARBARA BILLARD | 11 janvier 2009 à 20:35
Toutes ces citations m'ont rappelé un petit poème.
LE VIEIL IVROGNE
Mon père, ce héros au sourire si doux
Qui mangeait sobrement mais qui buvait beaucoup
S’endormit en buvant du rhum. Alors ma mère lui dit :
Tu dors Brutus, le rhum est dans les veines
C’était pendant l’horreur d’une profonde nuit
Ma mère Jézabel avait bu moins que lui
Mais elle ingurgitait le rhum avec courage
Pour réparer des ans l’irréparable outrage.
Mon père s’éveillant, rauque et rébarbatif
Cria : laissez-moi seul servir les digestifs
Je me les sers moi-même avec assez de verve
Et je ne permets point qu’un autre me les serve.
C’est alors qu’intervint dans le touchant récit
Une enfant aux yeux bleus, une enfant grecque aussi
La petite servante à l’origine Hélène,
Une enfant de seize ans qui filait de la laine.
Vous avez bu, dit-elle en agitant la main
Aujourd’hui plus qu’hier et bien moins que demain.
Mon père se levant répondit avec rage :
Qui te rend si hardie de troubler mon breuvage
Tiens… Paf. Voilà pour t’apprendre à troubler mes ébats
Le coup passa si près que le chapeau tomba
Et mon père à nouveau calotta la soubrette.
L’enfant avait reçu deux baffes à la tête
Et la pauvre servante pleurait comme un veau.
Les plus désespérés sont les chants les plus beaux
Et, désespérément elle pleurait sa peine.
O, combien de marins, combien de capitaines
Eussent aimé la voir dans le simple appareil
D’une beauté qu’on vient d’arracher au sommeil.
Mon père, cependant, dédaignant le cirrhose
Se servit un cocktail, ce qu’on appelle un rose.
Il le but, il en but un second coup sur coup,
Puis il s’en fit encore un troisième bien doux ;
Et rose, il a vécu ce que vivent les roses
L’espace d’un glouglou.
Mon père triomphait des bouteilles à boire
A vaincre sans péril on triomphe sans gloire.
Ma mère Jézabel le sentant nettoyé
Osa lui proposer trois petits quarts Perrier
Elle craignait qu’il ne fît un écart en arrière
Donne-moi tout de même à boire, dit mon père.
Il but les trois Perrier et changea de couleur
Rien ne nous rend si grands qu’une grande douleur.
Car un Perrier n’est pas ce qu’un vieux peuple pense
Un Perrier lui causait une douleur immense.
Que vouliez-vous qu’il fît contre trois, qu’il mourût ?
Non, mais toute la nuit le pauvre homme courut
Et ma mère, affolée, lui criait, maternelle
Ta douleur du Perrier sera donc éternelle ?
Rédigé par : Alexandre | 11 janvier 2009 à 20:33
@BARBARA BILLARD,
..."si COLLARD invitait Nathalie à prendre sa place une petite semaine banale... pour rire dans les prétoires !"
J'ose espérer que les "clients cobayes lors de cette petite semaine banale" ne se verront pas, ô outrecuidance, réclamer une note d'honoraires désopilante !
Rédigé par : Marie | 11 janvier 2009 à 11:08
@BARBARA BILLARD : Chiche !! J'accepte tout de suite, merci de me contacter dès que possible. C'est simple, j'ai un blog, laissez un commentaire et je vous contacte. Mais, il y a un hic : je ne suis pas avocat. Par contre je suis un(e) VRAI(e) humain(e), c'est déjà bien, et cela devrait suffire.
Rédigé par : Nathalie | 11 janvier 2009 à 02:27
Il vous avait été suggéré, Madame Bilger, tout comme dans « de l’autre côté du lit », d’écrire un billet par exemple sur un beau spécimen mâle…. lasse que vous auriez été de voir monsieur Bilger vanter les qualités de courtoises donzelles…
Vous auriez pu écrire, alors, Madame, un billet sur : « comment gagner le Paradis », ce qui aurait intéressé le sieur Sbriglia, après qu’il nous eût révélé être revenu de l’enfer… !
Vous auriez pu, Madame, écrire, encore, un billet sur : « des Japonais auraient découvert des empreintes du Yéti en octobre 2008 », ce, au grand bonheur de notre Catherine Jacob…
Vous auriez pu, Madame, toujours, écrire, un billet sur : « Hitler est-il mort en 1956, selon des documents secrets du FBI.. ? » ce qui aurait ravi les historiens de ce blog…
Vous auriez pu, enfin, Madame, écrire, un billet sur : « Corneille est-il le nègre de Molière ? », ce qui aurait ravi JD Reffait, qui nous avoua avoir un petit faible pour l’exotisme et être lui-même le nègre de… Ce qui lui valut depuis l’Edwige d’Or !.... et satisfait notre éminent enseigneur aux oponces... congelés… !
Que nenni, Madame, vous avez choisi d’être « le nègre » de Philippe Bilger et d’écrire un billet sur « Gilbert Collard » !!! à défaut d'un illustre étranger... !
Eh ben Vlan ! quelle claque vous prîtes !
La petite souris !
Rédigé par : Marie | 11 janvier 2009 à 02:21
J'ouvre une revue hautement intellectuelle. Philosophie magazine ? La gazette des tribunaux ? Non, TV câble hebdo. Et qui vois-je en page 12, photographié, interviewé, en train de plastronner et de ronronner sur le thème indémodable de "Moi, je..." ? Je vous le donne en mille : Gilbert Collard. Le grand Maître ne lit peut-être pas des revues comme Voici, mais, diable, il ne dédaigne pas d'y figurer.
Rédigé par : Laurent Dingli | 11 janvier 2009 à 02:11
La différence entre COLLARD et NATHALIE, c'est ce petit supplément d'âme qui fait l'Homme et le grand Avocat, le VRAI !
Pourvu qu'il y en ait encore longtemps, Madame, des Collard, des Vergès, des Dupont-Moretti... et tous les autres qui luttent au quotidien, qui oeuvrent dans l'ombre et combattent.
Tiens... si COLLARD invitait Nathalie à prendre sa place une petite semaine banale... pour rire dans les prétoires !
Rédigé par : BARBARA BILLARD | 10 janvier 2009 à 01:01
@ Maître Collard
"Il (Philippe Bilger) nous révèle son fond culturel et ses passions secrètes : il lit Voici !"
Mais enfin, Philippe Bilger ne nous révèle rien du tout dans dans ce billet !
Sa lecture de "Voici" est habituelle. Philippe Bilger évoque régulièrement ici la presse - toute la presse - qu'il regarde et qu'il lit.
Sans se cacher de ses lecteurs et sans alibi foireux. Pas le genre non plus, dans son tribunal, à planquer ses érotiques et ses érotismes.
Oui, parfaitement, tout cela est à la vue de tout le monde, comme pour les camionneurs ! En homme de goût et de qualité, Philippe Bilger se fiche totalement du bon goût.
Et c'est en raison de cette spontanéité que Philippe Bilger est totalement craquant !
"Gilbert Collard est un avocat adoré par les médias et dont tout le monde, à commencer par les avocats eux-mêmes, dit du mal.
"Voici", la semaine dernière, lui a consacré un portrait sans complaisance mais honnête, sous la signature de Yann Le Poulichet. Le titre : "Gilbert Collard, l'avocat de la défaite".
Du Bilger au top ! Moi, je l'adore aussi pour ça ! Quand il écrit du mal des autres.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 09 janvier 2009 à 10:56
"Je ne sais si son épouse le sait, mais elle va l'apprendre..."
En tout cas, il ne recule pas devant les attaques personnelles !
Et je ne connais pas les amis de notre hôte... que je ne connais que dans le monde virtuel de son blog.
Et quand bien même, s'il lisait la presse dont il est question, ce n'est pas un délit que je sache, il a bien le droit. D'ailleurs, chez le dentiste ou le médecin on n'a pas le choix... sauf à amener sa propre lecture.
Rédigé par : Nathalie | 09 janvier 2009 à 10:54
Salut man !
C'est Félix, le cat incognitos !
Devant tant d'intelligence, sur ton blog, je ne peux m'empêcher cette citation, que tu connais peut-être :
"Je devais être fusillé ce matin à six heures. Mais comme j'avais un bon avocat, le peloton n'arrivera qu'à six heures trente !"
Woody Allen
Je te laisse, man ! Ma journée va être rude. C'est l'heure de ma sieste !
Bonne journée à toi, man !
Le cat !
Rédigé par : Marie | 09 janvier 2009 à 10:53
Il suffit d’avoir entendu plaider Me Collard pour savoir qu’il n’arrive pas à la barre pour perdre.
Il me semble que l’on pourrait rapprocher le paradoxe du grand avocat qui "… ne se jauge pas à ses acquittements mais à ses échecs" de ce vers de MUSSET dans La Nuit de Mai « Les plus désespérés sont les chants les plus beaux » .
Le vingtième siècle fut un âge d’or du barreau français .
Maurice Garçon (le plus technique) , Jacques Charpentier (le plus mathématique, l’auteur du chef d’œuvre : « Remarques sur la parole »), Tixier-Vignancour (le plus rusé, la plus belle voix) en furent les fleurons.
Mais le plus grand fut Jacques Isorni, parce qu’il fut radié (pour avoir mis en cause un magistrat dans le cadre de la défense de son client), parce qu’il a défendu Brasillach et le Maréchal Pétain, sinon parce qu’il a perdu, malgré qu’il ait perdu.
Me Collard cite Cyrano de Bergerac dans son « droit de réponse » : le même extrait clôture - et ce n’est pas un hasard - la préface, par Me Roland Dumas de la merveilleuse biographie d’Isorni par Me G.Antonowicz.
Pierre-Antoine PERROD disait : « Pour les avocats dignes de la robe qu’ils portent, il n’y a que le grand combat, poitrine découverte, avec tous ses dangers et tous ses risques, voire avec ses maladresses et ses imprudences. »
S’il me fallait consulter au pénal, je me sentirais honoré et rassuré si Me Collard acceptait de me défendre.
Rédigé par : Pascal SOURIS | 09 janvier 2009 à 10:52
Excellentes et très drôles parodies cher Sbriglia. Bravo aussi à Aïssa pour son talent. Nous allons bientôt ressusciter un petit salon du dix-huitième siècle avec Madame Bilger remplaçant Mesdames du Deffand, de Genlis ou Necker.
Rédigé par : Laurent Dingli | 09 janvier 2009 à 10:50
Ce soir en seconde partie de soirée sur France 2, une émission sur les "ténors du barreau", et avec qui ???????
Me Collard !
Rédigé par : Marie | 08 janvier 2009 à 23:58
"Je ne sais si son épouse le sait, mais elle va l'apprendre..."
Personnellement, je n'ai rien à voir avec le cercle d'amis de monsieur Bilger, cependant je trouve cette diatribe falotte... !
Quel tact ! quelle médiocrité !
On aurait pu s'attendre à ce que ce genre de réflexion émanât plutôt d'une femme jalouse en mal de blesser... elle aurait été, alors, gracieusement affublée du nom de garce... !
Mais venant de la part d'un avocat, d'un ténor du barreau ! ... quel étonnement !
Rédigé par : Marie | 08 janvier 2009 à 23:56
Aïe, aïe, aïe, le sieur sbriglia versifie...
Après Faust, la pluie, le vent, la tempête, la neige, le verglas, faut-il se construire un abri ???
Le père Noël lui aurait-il apporté un traîneau ? ou aurait-il quelques accointances avec quelque(s) assureur(s) ??? :-))))))
Rédigé par : Marie | 08 janvier 2009 à 23:55
Avec une telle plaidoirie de défense, maître Collard, non merci, je garde mes sous... Sbriglia, c'est du bon, là... J'en ris encore... Permettez que je poursuive sur votre lancée, on ne s'en lasse pas :
Ah vous me cherchâtes !
Et point ne me trouvâtes,
Ni dans la Gazette ni dans la Semaine...
Eh bien, Bilger, me voici,
Au sommaire de Voici.
Vous mîtes longtemps à comprendre,
Fouillant au kiosque du Palais,
Que c'est à l'autre rayon,
Que sont ma robe, mes arguments,
Papier glacé, culs d'actrices et mots fléchés...
Nous y sommes, en garde, manant
Que je brise votre élan!
C'est Floriot, Pollack et Giafferi,
Berryer, Chaix d'Est-Ange, Cambacérès,
Qu'en ma personne, cabot, vous outragez.
Par la plaidoirie et la péroraison,
Que les mânes de ceux-là se joignent à moi
Et vous pourfendent le nez dans Gala.
Gala où j'irai porter et mon honneur vengé et votre robe un trophée...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 08 janvier 2009 à 23:54
Cyrano au fond ne se bat que pour lui-même.
Quant au courage, le sens du post initial était qu'il en fallait plus pour gagner que pour perdre. Robert Badinter a fini par faire loi. Dreyfus fut réhabilité.
Contre un procureur, j'aurais préféré cette citation-là:
"Méfiez-vous de tous ceux en qui l'instinct de punir est puissant."
Maître Collard m'a rassuré, au vu de ses lectures j'ai encore un peu d'avance sur lui dans mes classiques.
Je peux retourner lire 'Caras' (l'équivalent de Gala au Brésil)
J'ai un peu de défiance devant une telle promptitude à reconnaître des amis, des ennemis, à mépriser, à s'adresser à l'épouse. Je continue à penser que Maître Achoui est plus classe malgré son bling-bling. Sans parler de courage.
PS: moi aussi j'ai travaillé avec les senseurs... optiques.
Rédigé par : Alexandre | 08 janvier 2009 à 20:24
BILGER, imperturbable.
C'est tout ?...
COLLARD
Mais...
BILGER
Ah ! non ! c'est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire... Oh ! Dieu !... bien des choses en somme.
En variant le ton, - par exemple, tenez :
Agressif : "Moi, Monsieur, si mes causes perdais,
Il faudrait sur-le-champ que je me fasse radier"
Amical : "Cette chevelure permanentée
Est-ce pour le froid ou pour séduire les jurées ?"
Descriptif : "Vous un pic ! vous un cap qui de loin, luit !
Que dis-je, vous un cap ? Un long tunnel d’ennui !"
Curieux : "De quoi sert cette blanche épitoge
De drapeau, Monsieur, ou de brosse à cirage ?"
Gracieux : "Etes-vous à ce point si volage
Que paternellement vous vous préoccupâtes
De tendre ces battoirs à nos jeunes avocates ?"
Truculent : "Ça, Monsieur, lorsque vous plaidez,
Les flammes de votre ire vous sortent-elles du nez
Sans qu'un greffier ne crie au feu de cheminée ?"
Prévenant : "Gardez-vous, votre tête entraînée
Par ces poils, de tomber en avant sur le sol !"
Tendre : "Faites-lui faire un petit parasol
Que cette permanente au soleil ne se fane !"
Pédant : "L'animal seul, Monsieur, qu'Aristophane
Appelle Hippocampelephantocamelos
Dût avoir sur le front tant de crins sur tant d'os !"
Cavalier : "Quoi, l'ami, votre robe est très mode ?
Pour cacher sa bedaine, c'est vraiment très commode!" ,
Emphatique : "Quel vent peut, ô maître magistral
Vous porter tout entier, excepté le mistral !"
Dramatique : "Collard aux Assises, ça saigne !
« Vidi Vichy » Pour un baveux quelle enseigne !"
Lyrique : "Etes-vous le meilleur pour le baston ?"
Naïf : "Ce monument, quand le visite-t-on ?"
Respectueux : "Souffrez, Monsieur, qu'on vous salue,
C'est là ce qui s'appelle avoir perruque sur rue !"
Campagnard : "He, arde ! C'est-y un grand ? Nanain !
C'est queuqu'navet baveux ou ben queuque stagiaire nain !"
Militaire : "Ajustez, Maître, la plaidoirie !
Votre Robe, voulez-vous la mettre en loterie ?
Assurément, cher Maître, ce sera le gros lot !"
Enfin, parodiant Pyrame en un sanglot :
"Voilà la permanente qui des traits de son maître
A détruit l'harmonie ! Elle en blanchit, la traître !"
- Voilà ce qu'à peu près, mon cher, vous m'auriez dit
Si vous aviez un peu de lettres et d'esprit :
Mais d'esprit, ô le plus cabotin des maîtres
Vous n'en eûtes jamais un atome, et de lettres
Vous n'avez que les trois qui forment le mot : fat !
Rédigé par : Sbriglia | 08 janvier 2009 à 20:20
Il est tellement sérieux ce Me Collard, qu'élu conseiller municipal de Vichy en 2001, il ne trouva le temps d'assister au conseil qu'une fois en SEPT ans...
Vous l'avez touché et il a peur d'être coulé.
Quant à la photo illustrant son "billet", elle n'est qu'une des photos du GRAND MAITRE, ces dernières sont omniprésentes dans un blog d'auto-promotion.
Pour l'écriture, on est habitué à meilleur, est-ce bien de lui ? ou du web-master ?
Rédigé par : Vichyssois hilare | 08 janvier 2009 à 20:13
Il n'empêche, ça "latte sec" dans votre milieu professionnel... Pas de cadeaux.
Mais ça prouve que vous ne laissez pas insensible Collard... et qu'il vient régulièrement sans doute lire ce que vous écrivez, que vous l'intéressez et que vous avez une certaine importance pour lui.
Rédigé par : Nathalie | 08 janvier 2009 à 20:11
Anecdote sans importance : j'ai une fois eu recours au conseil d'un avocat. Qui a lu mon dossier (3 ou 4 documents au bout de 3 semaines), en rdv m'a dit de ne pas bouger (faire la sourde) et m'a demandé 100 euros en liquide de préférence car comme cela ce ne sera pas à déclarer. J'ai suivi le conseil que j'aurais pu trouver toute seule car c'est ce que je faisais déjà ! Mais les 100 euros en liquide, AU BLACK !!! ....
Tss tss, Me Collard peut se permettre de raconter à la presse qu'il est nul, il a la notoriété qui le lui permet, il s'amuse, il peut, il a les moyens vu sa situation.
Mais je n'imagine pas un jeune qui démarre faire de même, ou bien un avocat qui aurait la réputation de looser n'aurait pas beaucoup de clients.
Ha ouais ? Me Collard a un blog, je vais y faire un petit tour pour rire un peu.
Mais alors, pitié, pitié, qu'on ne me raconte pas que l'avocat avec un grand A (tas?) est comme un chevalier qui vole au secours de l'orphelin et de l'opprimé sur son destrier blanc, n'importe quoi ! Redresseur de tort, martyr de la justice, à d'autre !!! Mort sur les barricades de la juste cause pfffft !!! Il nous prendrait pas pour des c... des fois ? Remarquez qu'il ne serait pas le seul dans sa catégorie et dans d'autres aussi d'ailleurs.
A présent, à comparer la taille des narcissismes des uns et des autres.... ha, ça me donne une idée.... :-))
Rédigé par : Nathalie | 08 janvier 2009 à 20:06
Fait rire, Maître Collard... Plouc, on ne fait pas mieux... Si donc ce cher PB ne lit plus "La Semaine Juridique" et "La Gazette du Palais" pour se consacrer davantage à "Voici", c'est bien parce qu'on vous y trouve en moult pages et qu'alors vous avez, ainsi que d'autres tels que vous, depuis longtemps transformé ces revues pipoles en nouvelles "Semaine juridique" et "Gazette du Palais" !... Il faut lire ça, maintenant, puisque c'est là où vous aimez à être et paraître pour discourir Justice et le reste... Faut pas cracher dans la soupe comme ça, Monsieur, cette presse, vous l'aimez davantage que votre détracteur et nul n'est plus besoin d'en faire la preuve.
Maître Aïssa
Avocat commis d'office de Philippe Bilger, procureur.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 08 janvier 2009 à 12:55
Vous avez fait mouche, cher Philippe, si j'en juge au ton acrimonieux de Me Collard à qui vous venez d'infliger une douloureuse blessure d'amour-propre. La pointe, il est vrai, n'était pas émoussée, mais quelle réponse rageuse et disproportionnée n'a-t-elle pas engendrée !
Pour ma part, j'ose penser que le grand avocat n'est ni celui qui perd une cause ni celui qui la gagne, mais celui qui aura tout fait pour bien la défendre.
Ceci dit, il est de bonne guerre de railler avec esprit, comme vous le faites, l'immense narcissisme de quelques ténors du barreau. Je sais bien aussi que ce défaut constitue en même temps l'une de leurs qualités essentielles. Il est parfaitement assumé par Me Vergès pour qui j'ai une réelle affection. Mais dans certains cas, ce cabotinage vire au grotesque et l'on ne voit pas très bien pourquoi les avocats seraient à l'abri de la critique. Lorsqu'on s'adresse à ceux-là, on a souvent la désagréable impression de leur servir de porte-miroir. Je vous avais dit, en d'autres temps, ce que je pensais de Me "Eolas", brillant juriste à n'en pas douter, mais dont l'extrême suffisance tourne elle aussi au burlesque. Et puisque nous sommes dans Cyrano, tous ces modestes plaideurs à la susceptibilité si chatouilleuse me font songer à une célèbre tirade du Gascon qui n'aimait pas qu'on lui servît les railleries dont il voulait être le seul à pouvoir se gratifier.
Avec son "veni vidi vichy", ce fanfaron de Collard donne par ailleurs dans le comique troupier de bas étage. Très éloquente aussi, cette manière qu'il a d'illustrer la réponse venimeuse qu'il vous adresse sur son blog... par sa propre image.
Rédigé par : Laurent Dingli | 08 janvier 2009 à 12:49
Comme quoi on peut tout craindre d'un homme dont la devise, affichée sur son blog, est "Veni, Vidi, Vichy"...
...il commença César, il termine Pompée...
Rédigé par : Sbriglia | 08 janvier 2009 à 09:51
Modeste complément pour le plaisir d'être cynique : vous auriez pu ajouter à la fin de votre article : "échec médiatisé".
Rédigé par : bob de marque | 08 janvier 2009 à 09:00
Je ne connais pas les amis de monsieur Bilger, mais ils ne sont pas mes amis.
Sa diatribe contre moi, n'est que l'expression d'un clan dont je me moque.
J’aurais cru que dans sa retraite chaste, le sérieux Bilger lisait la Semaine Juridique ou la Gazette du Palais.
Erreur grave !
Il nous révèle son fond culturel et ses passions secrètes : il lit Voici !
Je ne sais si son épouse le sait, mais elle va l'apprendre. Sans aucun doute, cette revue va se flatter d'être la référence culturelle d'un avocat général, qui a pu se délecter des photos de nu, des confidences sur les stars et des publications judiciaires le condamnant pour diffamation. C’est peut-être par ce biais que monsieur Bilger croit faire du droit en lisant ce journal. Chacun prend son plaisir ou il le trouve.
Donc, monsieur Bilger, senseur sentencieux, va pouvoir mettre dans son camion les photos de Voici. Qu’il ne me pardonne pas d'avoir dit ce que je pense de lui dans une chronique, je peux le comprendre ! Un avocat est grand, je le répète, par ses défaites. Elles révèlent l’enjeu des risques qu’il prend. Lachaud et Laborit n'ont-ils pas été très grands au soir de la condamnation de Dreyfus ? Émile Paulak n'a-t-il pas été très grand au soir de la condamnation de Dominici ? Robert Badinter au moment du verdict de mort condamnant Bontems ? Et ainsi de suite...
Il n’y a pour moi qu’une catégorie d’avocats : les avocats qui s’engagent au risque de perdre. Au demeurant, qui perd, qui gagne ? On peut, si Bilger qui bave en lisant Voici le veut, inventer un marché aux bestiaux judiciaire du résultat. On y pèsera les acquittements et les condamnations. Voici la foire aux statistiques, je peux m’y prêter sans risque. Moi, je me bas, je perds et je gagne. Je me refuse à faire comme le voudrait monsieur Bilger, du métier d'avocat, une marque de lessive en prétendant que j'acquitte plus blanc ! Sans aucun doute monsieur Bilger ne me lira pas, il préfère peut-être lire Voici, le soir, à la veilleuse ?
Pour son anniversaire, veuillez l'abonner à Closer, Entrevue, Voici, afin qu'il puisse parfaire sa culture. Le pauvre homme risquerait sinon de s'ennuyer. Je ne vois pas ou monsieur Bilger prend la pierre que je jetterais dans le jardin d’un de mes confrères. Je respecte tous les avocats. Je sais trop à quel point notre métier est fragile et que la part de succès comme de défaites qui nous revient est infime. La seule chose qui nous appartient en propre, c’est le courage. Enfin, puisque monsieur Bilger envisage dans le pire des cas une carrière de délinquant, il sera libre, bien sûr, de choisir son avocat. Je l’imagine bien comptabiliser les acquittements des uns et les condamnations des autres pour faire son choix.
Il est tout de même triste de voir monsieur Bilger, certes un peu fatigué par l’exercice de son blog, croire que la justice se réduit a une statistique de résultats. Bonne lecture monsieur Bilger. Je vous laisse biberonner aux mamelles des journaux people, et je vous conseille de relire ou de lire la dernière scène de Cyrano de Bergerac que mon père m’a inculquée :
« Mais on ne se bat pas dans l’espoir du succès. C’est bien plus beau lorsque c’est inutile. Qu’est que c’est que tout cela, je vous reconnais, tous mes vieux ennemis : le mensonge, les lâchetés, les compromis ; que je pactise, jamais, jamais, jamais ! Ah te voila la sottise, je sais bien qu’à la fin vous me mettrez à bas, qu’importe, je me bas, je me bas, je me bas ».
(Vous voudrez bien excuser les imperfections de ce texte que j’ai dû dicter à distance.)
Rédigé par : Gilbert Collard | 08 janvier 2009 à 08:58
Sur la démarche qualité
Regardez la photo de satellite par terre à
http://www.forum-conquete-spatiale.fr/autres-f17/photos-insolites-t1060-195.htm
dans le post du Ven 15 Juin 2007 - 9:29
L'anecdote est assez rocambolesque: parce qu'il est impossible d'introduire quoi que ce soit et qu'ils ne trouvaient plus de boulons 'qualifiés' spatial, l'équipe de nuit qui avait besoin de déplacer un satellite les a pris en douce sur le satellite voisin, et l'information n'a visiblement pas été bien communiquée à l'équipe suivante, sûrement parce que c'est en théorie interdit, les boulons étant à usage quantifié.
Tout ça pour dire qu'une démarche qualité amène des solutions, mais aussi d'autres contraintes et un problème de dilution de la responsabilité.
Les entreprises automobiles japonaises sont les seules à ne pas avoir de département qualité. A méditer.
Rédigé par : Alexandre | 08 janvier 2009 à 00:05
@Alexandre
"Bref, moi c'est la négligence et l'incompétence qui me terrorisent le plus, et je préfère juger les conséquences que les intentions."
De façon à vous rassurer, je vous dirai qu'il m'est arrivé pas plus tard qu'hier d'apercevoir une trousse médicale ouverte avec une seringue non jetable et divers produits dont ma myopie ne m'a cependant pas permis de lire l'étiquette, en évidence sur le siège du passager avant d'un véhicule portant caducée d'infirmier, et donc offert à la tentation d'effraction du moindre passant qui eut pu être intéressé.
Ayant pris la peine de signaler le fait à l'accueil de l'administration où j'avais affaire, voici ce qu'il me fut répondu : "Qu'est-ce que vous voulez que j'y fasse!"
La semaine dernière j'ai pu observer qu'un membre de la famille d'un médecin utilisait le véhicule au pare-brise muni du caducée médical pour parquer n'importe où de façon gênante pour aller rechercher quelqu'un !
Or, arborer un caducée auquel on n'a pas droit c'est comme arborer une décoration qui ne nous a pas été décernée ou utiliser un véhicule d'entreprise (SARL ou SA) pour faire ses propres courses avec le carburant qui rentre dans la comptabilité de cette dernière !!!
Ceci étant, je constate trop souvent que dans des circonstances certes bien moins dramatiques, les gens oublient qu'ils ont appris à lire un jour des textes ou encore une signalisation et empruntent systématiquement un sens interdit parce que c'est plus court, confondent systématiquement une place de parking marqué en gros :"Payant" avec une place de parking marquée en gros et en vert "horodateur vert" (= gratuit), 20mn gratuites avec 24h, "Ne pas afficher sous peine de poursuites3 avec "Tagger SVP", "Ne pas altérer l'affichage les informations utiles à l'entreprise sous peine de poursuites" avec "Arracher tout et envoyez-nous la facture", "Whisky" avec "Jus de pomme", "Privé" avec "Public" , '"trois gouttes" avec "trois litres" etc.. etc.. Ceci étant, il me paraît en effet assez extraordinaire que sachant quelle charge de travail et quelle fatigue est celle du personnel médical des services de nuit, le ou la responsable du rangement des produits dans l'armoire n'ait pas eu l'idée de distinguer par simple précaution et par une marque supplémentaire les produits dont la similitude d'étiquette pouvait prêter à confusion !! Autrement dit quid de la mise en application du 'cercle de qualité' dans les hôpitaux et non pas seulement chez Renault !
Rédigé par : Catherine JACOB | 07 janvier 2009 à 20:20
@Emy
"J'ai inlassablement assemblé le puzzle pour me rendre compte d'une chose : il n'y a aucune séparation du pouvoir exécutif, législatif et judiciaire. Les uns avocats, époux de magistrat, frère de préfet, fils de politicien, fille d'homme d'affaires, frère de banquier..." petit copain de fonctionnaire de police, amant d'inspecteur des impôts etc. etc. ceci dit pour éviter de mettre en cause le seul notable !
Savez-vous qu'il existe une procédure qui vous permet de saisir le président afin de demander un changement du magistrat sur la base du conflit d'intérêts dès lors qu'il est effectivement époux(se), frère(sœur), cousin(ne), père(mère), oncle(tante), concubin(e), ou simplement ami(e) ou en affaire avec le frère, l'époux, le cousin, parent d'élève etc. etc. (liste non exhaustive) de tout intervenant dans le procès qui vous concerne. Si le fait ne parvient à votre connaissance qu'après qu'il a statué et que vous puissiez l'établir, il peut représenter un motif de cassation.
Rédigé par : Catherine JACOB | 07 janvier 2009 à 20:17
@ Aïssa
Si je partage votre point de vue sur ces mises en examen inutiles, en même temps quelque chose me gêne profondément dans votre réaction:
quels que soient leur salaire et leur charge de travail, j'attends des infirmiers qu'ils sachent ce qu'ils font lorsqu'ils inoculent un produit en IV. Je n'arrive pas à mettre au même niveau le geste de ranger un produit dans une armoire.
Quant aux responsabilités, tout le monde en accepte: le militaire qui vérifie ses munitions, le pilote d'avion, le réparateur de bronchioscope, le technicien de labo optique qui manie les lasers pompes aux infra-rouges invisibles et aveuglants...
Autant je conçois très bien que tous ces gens puissent être détestables, racistes, échecs scolaires à dues proportions, autant je ne peux pas imaginer ne pas leur faire une entière confiance au moment de préparer/vérifier ce qui peut être fatal.
Il faut être intransigeant sinon toute vie en société est impossible. Je ne veux pas d'une société complaisante pour les 'gentils' incapables mais qui se croit autorisée à s'acharner contre ses 'ennemis' classés bien vite de terroristes comme ces membres de la cellule invisible.
Quant à RB, après les prouesses du ministre de l'Education incapable de faire une règle de trois, j'aurais tendance à être tolérant, ce n'est pas tous les jours qu'on trouve comme ministre une femme compétente, éduquée mais sachant rester simple, sans parler de son père qui fit honneur à la France.
Bref, moi c'est la négligence et l'incompétence qui me terrorisent le plus, et je préfère juger les conséquences que les intentions.
PS: je suis persuadé que le fait d'aller en garde à vue 48h est bien dérisoire comparé à la hantise d'avoir anéanti une vie par inadvertance. Ce doit être une grande solitude durant laquelle on rejoue toute la séquence à l'infini.
Rédigé par : Alexandre | 07 janvier 2009 à 09:10
"Imaginons le pire ...", écrivez-vous quant à vous, cher PB. Moi, je n'imagine pas; je sais que le pire existe, je ne l'ai que trop vu en prison et ailleurs ... Songez, même Althusser ... N'allez pas croire, cependant, que j'imagine cela, Dieu nous garde ... Je vous prie de n'aimer toujours que votre chère épouse et de ne point lui nuire jamais, c'est une femme admirable, je n'en doute une seconde ... Et puis, on n'étrangle pas sa femme avec les rideaux de la chambre; ce ne sont pas des choses qui se font ...
Ce étant, permettez que je vous dise ceci: les meilleurs avocats -enfin, ceux dont le rôle est le plus difficile mais qu'ils assument tant avec brio et réussite-, sont les avocats généraux, vous, cher PB ... Comment personne ne le remarque-t-il? Car enfin, en proportion du nombre des procès, vous obtenez -et de loin- plus de succès que les autres, alors que vous défendez l'indéfendable, c'est-à-dire la société, plus exactement la société en son état actuel, en cet instant précis où vous requérez ... C'est un sacré tour de force. Que de contorsions intellectuelles, d'imagination, de sophismes, d'inventions et constructions théoriques, d'argumentations impossibles dénichées vous seul savez où, de puissance oratoire et force dialectique, pour défendre ça, cette grosse bête sociale pourrie d'injustice, d'inégalité, du sommet à sa base ... On ne peut qu'être admiratif. Chapeau l'artiste! Il faut vous entendre, vous autres avocats généraux, avec vos arguments à trois balles que vous transformez -magic procureurs!- en oracles, en vérités, certitudes que vous finissez par croire vous-mêmes et qui finissent presque toujours par confondre ... J'aimerais vous poser une question, amicale, sans fioriture: Une fois, une seule, cher PB, avez-vous regretté, dans le silence de vos solitudes, d'avoir gagné?
Sans transition
Profitons de l'instant pour interpeller solennellement notre ministre Bachelot, cette apothicaire. Maintenant que l'enquête, dans la mort accidentelle récente de ce petit garçon à l'hôpital et qui valut une garde-à-vue de l'infirmière responsable de cela, garde-à-vue où vous vous êtes précipité pour blablater à la télé et jeter l'anathème sur notre profession, maintenant donc que l'enquête a démontré que vos confrères et consoeurs apothicaires, donc pharmaciens comme vous, de la Pharmacie centrale des hôpitaux de Paris et région, sont à l'origine également de cette faute qui fit se trouver ce flacon là où il n'aurait jamais dû se trouver, rendant de fait ces derniers aussi à l'origine de cet homicide involontaire comme il fut qualifié, allez-vous exiger pareillement pour eux, ces pharmaciens, vos pairs, leur garde-à-vue immédiate et leur inculpation sous les feux des médias et votre participation-haro-curée médiatique, bien entendu? Ou allez-vous faire corps, bloc? Inutile de m'envoyer vos services ou le SRPJ, répondez sur ce blog public, s'il vous plaît, si le courage ne vous manque pas d'être un peu plus digne et respectueuse des gens, ce sera plus rapide et moins ridicule ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 06 janvier 2009 à 22:10
Un avocat général, même usant de sa liberté d'expression, ne sort-il pas de son rôle en attaquant publiquement un adversaire ?
Je suis un peu gêné que Monsieur l'avocat général Bilger critique publiquement Maître Collard, avocat à la Cour. Cela veut-il dire que Monsieur l'avocat général Bilger, lors d'un procès d'assises l'opposant à Maître Collard en tant qu'avocat de la défense, partira avec un a priori défavorable sur ce dernier ?
Intuitivement, je ne veux pas le penser sérieusement, mais l'allure générale du billet qui me vaut d'intervenir m'incline à penser que cela risque fort d'être le cas.
La notion de bon avocat (pénaliste) est délicate. Tous sont potentiellement bons.
Les meilleurs pénalistes français me semblent être Maîtres Vergès et Forster.
Lors du procès relatif à l'assassinat du préfet Erignac, paix à son âme, j'ai découvert un jeune avocat corse dont je n'ai pu mémoriser le nom.
J'aime aussi un jeune pénaliste très peu connu et plaidant rarement dans des dossiers médiatiques : c'est Maître Kissangoula, du Barreau de Paris, qui est aussi un universitaire publiciste - très averti des aspects européens du droit pénal français. Je l'ai vu récemment plaider en costaud, au TGI de Paris (tribunal correctionnel), dans un procès important de diffamation concernant un important homme politique.
Chez les universitaires, on pourrait citer comme grand pénaliste Yves Mayaud, professeur à Paris 2 et théoricien intelligent du droit pénal des atteintes aux personnes physiques. J'ai même l'impression que toute la jurisprudence actuelle de la chambre criminelle à cet égard est une simple reprise des idées de ce brillant professeur.
Chez les juges, j'aime un peu le président Jacob, qui préside des assises au sein de la cour d'appel de Paris. J'aime aussi un peu Monsieur l'avocat général Bilger dont je suis très régulièrement les procès d'assises dans lesquels il intervient.
Un bon avocat est celui qui vit chaque affaire qu'on lui confie comme l'affaire de sa vie.
Un avocat passionné gagnera plus souvent qu'un avocat simplement professionnel du droit.
Les pénalistes sont les derniers grands avocats existant.
Les avocats d'affaires ne sont que des conseils, alors que les autres avocats font souvent du copier-coller en raison de la similitude d'ensemble des dossiers qu'on leur confie.
Les avocats spécialisés en droit public sont généralement très forts. En tout cas, ils écrivent très bien et on se régale à la lecture de leurs écritures.
Le danger qui guette les avocats aujourd'hui, c'est leur amour immodéré pour l'argent. Les avocats sont davantage devenus les rois des honoraires que des personnes passionnées par la défense des droits et des libertés. Leur attitude s'explique-t-elle par le fait que souvent ils font face à des magistrats manquant notoirement d'honnêteté intellectuelle ?
Rédigé par : LABOCA | 06 janvier 2009 à 21:49
Bonsoir Monsieur l'avocat général,
Je me rends régulièrement sur votre blog. Je vous écoute lorsque vous êtes invité sur les plateaux TV. Il m'est une interrogation :
Vous avez écrit à propos de l'auteur de ce blog :
"Avocat Général près la cour d'appel de Paris, j'exerce depuis plus de dix ans, de manière régulière, la fonction d'avocat général à la cour d'assises de Paris... Magistrat, je souhaite à travers ce blog, engager le dialogue avec mes concitoyens sur les problèmes de justice."
J'ai pour ma part été confrontée à la justice de notre pays, civile et pénale, et au cours de cette année 2008, bien malgré moi j'ai dû apprendre sur un sujet : "Justice et son fonctionnement".
J'ai inlassablement lu, à m'en faire éclater les yeux, j'ai entendu et ai assisté à bons nombres d'audience sur trois tribunaux différents en région et à Paris. J'ai inlassablement assemblé le puzzle pour me rendre compte d'une chose : il n'y a aucune séparation du pouvoir exécutif, législatif et judiciaire. Les uns avocats, époux de magistrat, frère de préfet, fils de politicien, fille d'homme d'affaires, frère de banquier... Vous parlez dans un autre billet de "cinéma" avec Isabelle Huppert. N'est-ce pas devenu aujourd'hui un "grand et vaste" cinéma que cette Justice qui n'en a plus que le nom, se détruisant elle-même par tous les scandales, la corruption, les malversations en son sein ?
Lorsque j'entends comment sur un plateau de télévision de TF1, les avocats et le médiateur tractent, "négocient" des jugements rendus par nos cours de Justice, disant autant d'énormités à des millions de Français qui écoutent que si nous entendions une brève au comptoir d'un bistrot ? Lorsque je vois dans la même semaine en cour d'appel à Paris, le procès de l'Angolagate, d'Antonio Ferrara et de J-P Huchon, puis en fin du même trimestre la distribution de Légion d'honneur et la grâce présidentielle à des citoyens politiques impliqués en procédure judiciaire ? Tandis que je reçois un arrêt de cour d'appel où il est porté que l'affaire a été entendue en audience publique le 9 octobre, et qu'assise dans la salle d'audience durant quatre heures, l'affaire n'a pas été appelée ? Lorsqu'il est porté des dates parfaitement erronées sur l'arrêt, mais que l'autorité de la "chose jugée" l'emporte ou appelle le justiciable à aller plus loin, à faire courrier sur courrier, qui n'obtiennent pas de réponse, à se pourvoir en cassation à 6 000 euros la séance ? Lorsque je vois, je vis cette absence de responsabilité, cette protection des corps de justice entre eux ? Lorsque dans le même temps des policiers tirent, sans stopper la circulation, dans une cité, sur un boulevard, contre des malfrats en Seine-Saint-Denis. Lorsque tous ces grands noms n'osent s'attaquer à leurs confrères, au prétexte du pouvoir, de la peur de représailles, de la rupture de leur carrière ? Lorsque je vois sur le même plateau de télévision le Go faster qui a écrit son livre, et le patron de la lutte anti drogue. Pas vu pas pris. Lorsque je lis, dans un article de presse, que le gendarme a été pris à voler 70 euros d'outillage dans un magasin, lorsque devant cet effondrement de l'économie appelée "crise des subprimes", le combat mené par les petits patrons contre les banques ne mène à rien. Lorsque le greffier dit blanc, l'avocat dit gris, le Juge dit "vous avez été mal conseillé, vous n'avez pas compris"... Lorsque je vois un ministre des Finances être classée la 5ème femme la plus puissante d'Europe, 12ème la plus puissante du Monde, dire qu'il n'y aura pas de krach en 2007, passer dans la presse avec virtuosité en 2008, et être présidente d'un cabinet d'avocats de renom, Baker et Mackenzie, après avoir doublé le chiffre d'affaires en 2004, avoir repoussé son mariage avec un avocat devenu hommes d'affaires...
Un étonnement évident, lorsque nous n'avons jamais vu sur un plateau de télévision des justiciables, famille de justiciables en définitive, acculés par les banques et leurs graves fautes, traînés en justice et ainsi laminés par des cours qui n'ont aucune compétence en code monétaire et financier. Quelles que soient les émissions, il y a des avocats, des magistrats, des syndicats, des porte-parole... mais où a-t-on invité des justiciables à participer aux débats en direct ?
Est-ce ça le droit ? Et où se situe le dialogue et où se situe l'équilibre ? Qui a octroyé ce pouvoir aux femmes et hommes de justice qui ont droit de vie et de mort sur les justiciables, sans que ces mêmes justiciables n'aient de droit puisque : "autorité de la chose jugée ?".
Diantre, qu'est devenue la JUSTICE... Qui de vous, magistrats, hommes de loi, quel qu'en soit le moyen, sans tricherie aucune, en lieu et place de réformes, qui sont en fait un pansement sur une jambe de bois, pourraient faire "entrer en eux et se parler" les hommes et les femmes qui jugent, qu'ils reconnaissent n'être que des humains et pas supérieurs à quiconque, et si l'erreur est, alors qu'ils en soient véritablement sanctionnés, et que leurs confrères ne les protègent pas, ne les cautionnent pas au prétexte que...
A quand les psychologues, les psychiatres, pour l'analyse d'un monde de justice devenu pervers, tandis que le Code est si bien fait.
Rédigé par : Emy | 06 janvier 2009 à 21:40
@Catherine JACOB:
Totalement d'accord avec vous.
Rédigé par : Thierry SAGARDOYTHO | 06 janvier 2009 à 21:27
Il est facile de disserter sur la phrase que vous citez selon laquelle les échecs d'un avocat serviraient d'étalon à son succès. Lisant souvent ce que l'intéressé a pu éditer, la phrase doit certainement être lue au second degré, peut-être même au sens d'une certaine provocation. Evidemment que l'acquittement est la consécration d'un combat judiciaire d'avocat agissant en défense; mais, force est de constater que cette réalité est statistiquement très faible; sans revenir sur le poids du Président dans la conduite des débats et du délibéré, bien des garde-fous existent pour que l'acquittement soit quantitativement plus faible que la relaxe en correctionnelle. Ceci étant, Eric DUPOND-MORETTI a eu récemment la sagesse et l'intelligence de rappeler que ses échecs lui pesaient bien plus que ses succès, et que, comme n'importe quel avocat, il lui est arrivé de perdre des dossiers "imperdables". Comme Gilbert COLLARD, il est arrivé à Eric DUPOND-MORETTI d'essuyer des déceptions traduites par un verdict de condamnation, parfois lourd. Cela n'affectait en rien la profondeur de son talent pour autant qu'il s'était battu vaillamment. Cette loi de la nature est également applicable au monde judiciaire. Je doute que G. COLLARD tire sa gloire de ses échecs et c'est une erreur que de dénaturer sa pensée en la réduisant à cette phrase quelque peu provocatrice; il a sans doute l'intelligence au contraire, car G. COLLARD est un avocat profondément intelligent, de dire qu'il est des échecs qui valent certains succès si tant est que l'Avocat a été à la hauteur de sa tâche. Je doute que l'analyse de EDM et celle de GC soient aussi contradictoires et opposées que vous ne souhaitez le voir. Devant le mauvais juge, le bon avocat ne peut hélas pas grand-chose!
Rédigé par : Thierry SAGARDOYTHO | 06 janvier 2009 à 16:38