Elle n'est pas encore partie que déjà on disserte sur "sa déchéance" (Le Monde).
Rachida Dati, à ma connaissance, est toujours garde des Sceaux, pour peu de temps peut-être, mais suffisamment pour qu'on ne passe pas sans s'attarder au chapitre suivant de sa vie politique : les élections européennes où elle figurera en numéro 2 sur la liste conduite par Michel Barnier pour l'Ile-de-France.
En effet, comme nous en sommes presque à l'heure du bilan, puis-je modestement souhaiter que justice soit rendue au ministre de la Justice.
A partir de ce dont, comme tous les magistrats, j'ai pu avoir une expérience directe, je voudrais évoquer son action, les forces indéniables de celle-ci et formuler quelques regrets. Certes, nous ne savons pas tout. J'ai eu beau lire tout ce qui a été publié ces derniers jours sur les tractations menées entre le président de la République, le Premier ministre et Rachida Dati, je ne peux prétendre à une perception exacte des péripéties qui aboutiront à son départ. Pas davantage que du rapport politique et psychologique existant entre le président et la ministre.
D'autres ignorances m'affectent. N'exagère-t-on pas le conflit entre Patrick Ouart et Rachida Dati ? Le premier a-t-il toujours été approuvé par le président ? La ministre a-t-elle été aussi roide et rude qu'on le dit dans ses relations de travail et d'autorité au ministère de la Justice ? Il me semble honnête, avant d'aborder l'analyse de sa personnalité et de ce qu'elle a accompli, inspirée par le président de la République, de faire état de ce qui peut manquer au professionnel de justice, au citoyen même le plus éclairé, pour avoir une approche totalement pertinente.
Je me sens pourtant d'autant plus fondé à communiquer mon point de vue que je n'ai jamais hésité, sur la pratique personnelle de la garde des Sceaux à une certaine époque, à critiquer une dérive et des outrances qui se trouvaient en contradiction avec la grandeur et l'austérité de la mission qui lui avait été confiée. Ayant fait preuve de cette franchise, je n'éprouve nulle tentation de m'acharner maintenant, comme diverses manifestations judiciaires m'en ont donné l'impression, sur une ministre dont on anticipait le déclin et que "courageusement" on désirait achever. Il me semble que depuis cette dénonciation, sous l'influence décisive du président de la République, Rachida Dati avait mis beaucoup d'eau dans son vin, de retenue dans sa passion festive publique et de discrétion dans son affichage ostentatoire de la mode. Aujourd'hui, elle n'est plus la même qui éclatait de mille feux somptuaires et insupportables pour la magistrature. La naissance de sa petite Zohra n'a fait qu'accentuer ce mouvement positif.
Sa politique, quant à elle, si la gauche largement entendue l'a dénoncée, a été reconnue importante dans sa substance, conforme à tous les objectifs que le président de la République avait fixés et exclusivement inspirée par ce dernier. Je conçois volontiers que des visions antagonistes de la liberté et de la responsabilité s'affrontent sur un tel bilan et que les socialistes, l'extrême gauche, un syndicat judiciaire partisan, n'aient pour souci que de le mettre en pièces. Aussi, comme il est vain de reprendre une à une le fond des mesures qui ont été décidées depuis vingt mois puisqu'aucune conciliation n'est envisageable, je me contenterai de mentionner le dispositif des peines plancher, la réforme de l'ordonnance de 1945 sur les mineurs, la rétention de sûreté, la création d'un contrôleur général des lieux d'enfermement et d'un juge des victimes, la sécurisation des tribunaux. Je mêle délibérément ce qui relève du législatif à ce qui résulte de la seule action du ministre. Je n'ai pas oublié l'intense combat lié à la carte judiciaire, les maladresses de la méthode, la vulgarité des accueils faits à une représentante de la République et, en définitive, la victoire politique même si elle est loin d'être effective et, surtout, à la hauteur des promesses présidentielles. Mais elle existe et c'est un exploit au regard de l'immensité des entraves.
Ce n'est pas tout, à l'évidence. Un tel récapitulatif qui ne fait référence qu'à l'officiel omet les mille gestes moins connus qui ont permis à Rachida Dati de faire preuve de son caractère, par exemple lorsqu'elle contredit heureusement son ministère pour des indemnisations, qu'elle traite avec finesse le procureur Lesigne ou qu'elle n'a pas de langue de bois dans son dialogue avec certains détenus.
On ne peut s'empêcher de penser - même si la ministre fait l'objet d'appréciations élogieuses de la part de Claude Guéant (Le Parisien, Le Journal du Dimanche) - que Rachida Dati est "remerciée" après avoir accompli "le sale boulot". A elle les affrontements, les manifestations, les humiliations, à elle la charge de faire passer dans la magistrature le message du changement et des réformes, à elle le devoir de se battre contre le corporatisme et la passion de l'immobilité théorisée. Elle a fait tout ce qu'elle a pu avec le handicap d'une légitimité qui lui était profondément déniée.
Cet abandon en rase justice est d'autant plus étonnant qu'elle n'a jamais désiré jouer, contre la magistrature, la carte d'un sentiment populaire qui continue à lui être majoritairement acquis. Comment, dans les conditions que j'ai évoquées et avec le mandat compliqué et risqué qui était le sien, s'étonner de la guerre entre les syndicats judiciaires et elle-même, entre le corps judiciaire et la ministre, entre la prudence, le classicisme du premier et l'atypisme sans frein de la seconde ? Etrange de la jeter au milieu d'un univers qui n'aime pas être troublé et de faire peser sur elle, ensuite, la responsabilité d'une mésentente inévitable !
La justice pour Rachida Dati n'implique pas l'aveuglement. S'est-elle suffisamment battue pour ce projet de loi pénitentiaire, a-t-elle attiré l'attention avec assez d'acharnement et de conviction pour imposer l'idée de l'urgence, a-t-elle assez souligné la catastrophe républicaine de ces prisons ici indignes, là à peine décentes ? Puis-je faire observer aussi, qu'en dépit de la fronde constante sur le fond des syndicats, des manifestations, protestations et défilés chroniques, elle a sans doute trop négligé, certaine du soutien de l'opinion, les apparences et la considération espérées par la magistrature. Pour faire bouger cette dernière, il aurait convenu de la flatter dans le sens du respect. Le président de la République à la Cour de cassation, récemment, constituait une illustration de cette démarche. La pauvreté argumentative et le laconisme obligé de ses propos officiels de la ministre - comme si en public elle craignait d'exprimer son élan et sa fougue intimes - n'ont pas été pour rien dans l'image négative qu'elle a diffusée auprès des professionnels, avocats et magistrats.
Puisque son remplacement est prochain, quel que soit son successeur, qu'il ne s'illusionne pas : comme par miracle, la magistrature ne retrouvera pas sa tranquillité, son envie d'en découdre avec le pouvoir ne sera pas apaisée. Il restera le problème de la responsabilité des juges, celui de la création d'un véritable système accusatoire qui donnera seul son sens à la suppression du juge d'instruction. Peut-être le nouveau garde des Sceaux aura-t-il à présenter le projet de loi pénitentiaire. Il est évident que l'avenir démontrera que, tout bien pesé, Rachida Dati, en fin de compte, n'aura pas été une ministre de la Justice médiocre. Peu conventionnelle, certes, mais efficace. L'erreur serait de la juger aujourd'hui comme à ses débuts, sans mesurer le fil du temps et l'évolution qui a été la sienne. L'exercice de sa mission n'aura pas été un long fleuve tranquille mais une histoire pleine de forces et de faiblesses, de bruit et d'énergie, de clinquant et de volonté, avec des lacunes mais beaucoup de résultats.
La Justice, après elle, ne sera plus la même. Et je suis sûr que beaucoup de citoyens la regretteront. Ceux qui vont continuer à l'accabler ne devraient pas oublier ce changement et ce regret.
@ Aissa.
1- Le Docteur Bensoussan l'a dit haut et fort à la télévision qu'il est impossible de guérir ces cas en l'état actuel de nos connaissance.
2- La psychothérapie imposée n'a aucun sens.
La demande doit provenir du patient lui même et sans aucun rapport avec sa sortie ou pas.
3- Je maintiens qu'il ne faut pas leurrer les prévenus.
4 - Il faut avoir le courage de dire les choses. Nous sommes confrontés à un problème d'ordre juridique. Il faut le résoudre juridiquement. Comment ? Je ne sais pas.
Mais sûrement pas avec cette tricherie.
Duval Uzan
Rédigé par : Duval Uzan | 07 février 2009 à 21:55
J'ignorais franchement que c'est PB qui requerait dans l'affaire Frémeaux, ne m'étant pas du tout intéressé à ce procès ... Mais j'en voudrais dire un petit mot, puisque Duval nous en fait part. En liminaire, si je ne me réjouis pas d'un violeur systématique tel que lui (je puis comprendre l'unique pulsion violente qui ne signe pas pour autant une monstruosité quasi pathologique de son auteur; c'est ainsi, c'est la vie, parfois l'espace d'un moment l'être humain est dépassé par sa propre nature), je ne me réjouirai pas non plus de cette longue incarcération qui l'attend ... Cet homme aura quasiment passé sa vie en prison, c'est d'une tristesse et d'un échec personnel, familial, social ... Je retiens une phrase du réquisitoire telle que rapporté par le Figaro:" ... une peine qui prenne en compte le fait que l'accusé serait capable un jour de sortir, sans doute diminué de tout ce qui le rendait dangereux". En d'autres termes: quand il sera vieux à sa sortie de prison (s'il en sort vivant), quand il ne pourra plus bander, il ne violera plus ... Je n'en suis pas si sûr ... L'expérience (hélas) a montré que des vieillards ont plus que souvent violé. Elle nous montre également que le viol d'une femme par un homme revêt plus d'une manière; le cérébral y jouant, sic, son rôle qui n'est pas le moindre dans bien des cas.
Ce que je voudrais dire en substance, c'est qu'il serait utile et nécessaire que l'on cesse avec cette hypocrisie en ces cas d'espèce, qui fait dire à tous, même aux procureurs maintenant: Les soins, les soins, les soins! Et d'en rajouter: A commencer, ces soins, durant la détention et X années après celle-ci ...
C'est faux de croire qu'il existe une psychothérapie du violeur systématique tel que celui-là. Les psychiatres, souvent ces fameux experts abonnés aux plateaux de télévision pour nous ressasser leurs salades en la matière, n'ont pas plus la capacité de les soigner, a fortiori les guérir, que moi celle d'être un jour cosmonaute en cette vie. Ils n'en savent pas plus que vous ou moi en ce domaine, cher PB, ils sont autant démunis ... Je puis moi aussi -et vous aussi- shooter ces personnes aux neuroleptiques; vous verrez, on en fera des zombis impuissants et, qui plus est, incapables jamais de tenir tête à la plus frêle et vulnérable des femmes ... Mais ce n'est pas ce discours qu'ils tiennent à la société ni même au tribunal; ils parlent de soins au long cours, de thérapie, etc., et ceci est un mensonge. Quand un succès est obtenu, quand un violeur est "soigné" et ne récidive pas, la vérité c'est qu'il était déjà "guéri" avant son crime, je veux dire qu'il faisait -fait- parti de ces hommes qui, dans un moment d'égarement, peut-être l'alcool ou autre aidant, a cédé à sa -LA- nature ... Mais que prétendent-ils soigner un Dutroux, un Alègre, un Frémeaux ... La médecine à partout ses limites; dans ces cas de figure, elles se trouvent à cet endroit. Le discours de ces psychiatres et autres psycho-thérapeutes qui voient et affirment possible maintenant le curatif partout est un leurre qu'il conviendrait avec force de dénoncer. Frémeaux a sa vie entre ses mains désormais, il lui revient de l'interroger, même avec l'aide de tiers intervenants -si rares- dans les prisons. Mais ce fond qui lui est sien qui l'a poussé à ces violences systématiques est si total que nul, à ce jour, ne peut se prévaloir d'y atteindre ...
Seules ses victimes peuvent aider Frémeaux ou un autre comme lui, seules elles peuvent lui accomplir un réel commencement de cette thérapie tant vantée par les uns et les autres ... Mais en auront-elles le désir, la force, aller en prison de mois en mois, d'années en années, le rencontrer, se montrer à lui car il ne les a jamais vues en vérité, lui parler, le regarder assis chacun face à face, tout près, lui faire silence, l'écouter ... Puis, il est possible qu'il se suicide alors ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 07 février 2009 à 19:36
Bonjour
Vous me pardonnerez ce commentaire tardif mais pas hors sujet, concernant la peine de précaution. C’est la lecture d’un extrait du réquisitoire de Monsieur Bilger (concernant ce violeur récidiviste), publié dans le Figaro qui m’encourage à le faire.
Ce qui me gêne dans cette loi c’est son aspect déloyal. En fait il s’agit d’une perpétuité déguisée. Une espèce de gêne à dire vous ne sortirez jamais ou vous ne sortirez de prison qu’après l’andropause.
Pourquoi n'osons-nous pas le dire?
Nous sommes là face à une aporie insurmontable.
Pour qu’il y ait délit il faut que le prévenu soit non seulement conscient de ses actes, mais aussi pouvoir les contrôler. Je ne connais pas le problème des violeurs mais touts les psychiatres sont d’accord pour dire qu’en l’état actuel de la science ils sont inguérissables.
Or si nous disons cela nous avouerons que le prévenu n’est pas responsable de ses actes et que donc il n’a pas à être détenu.
Il y a donc comme un manque dans la loi concernant ces cas précis qu’il ne faut pas confondre avec les bouffées délirantes, les psychoses paranoïaques et les délires d’interprétation, qui eux sont parfaitement guérissables, surtout depuis la découverte des neuroleptiques.
Il y a là comme un problème de fond que l’on élude continuellement.
Il ne faut absolument pas mettre la récidive et la rechute dans le même panier.
Quelqu’un qui tue parce que se dresse devant lui une bête sauvage qui cherche à le tuer ne fait que se défendre. Il cessera dès que l’hallucination aura cessé.
Mais qu’est-ce qui fera cesser le violeur ?
A défaut de médication adaptée pourquoi ne pas laisser le choix au violeur et le laisser prendre une décision en connaissance de cause et sans faux espoirs.
Pensez-vous vraiment que la vie ne mérite pas d’être vécue après la soixantaine?
La peine de précaution permet-elle au prévenu de sortir de prison dès l’accomplissement de cet acte qui protègera totalement la société ? Laissons-lui cette chance s’il l’accomplit avant le procès.
Je ressens plus qu’un manque dans la façon dont est traité ce problème.
Duval Uzan
Rédigé par : Duval Uzan | 07 février 2009 à 15:13
Il ne faut pas s'égarer. Porter un jugement sur l'action de madame Dati, revient à porter un jugement sur les réformes qu'elle a portées (certes, elle ne viennent pas d'elle, mais tout de même) et sur la manière dont elle agit face aux membres du corps judiciaire. Le reste n'a que très peu d'importance, même si, comme je l'ai dit plus haut, elle a une tendance à agacer par son attitude.
Sur le fond, j'insiste, elle a été médiocre, ou dans la moyenne, si je devais rester optimiste.
Elle n'a jamais réussi à fédérer qui que ce soit sur des réformes pourtant voulues par les acteurs de la justice, et elle a réussi le tour de force de se ridiculiser parfois, lors de discours inhérents à sa fonction de garde des Sceaux.
Juste un exemple : elle a déclaré que "Toutes les réformes conduites depuis mai 2007 ont offert une place majeure aux droits de la défense." Elle parle notamment de la loi sur les peines planchers dans son dernier discours...
Bref, elle raconte de nombreuses sottises.
Rédigé par : Guile | 28 janvier 2009 à 09:31
@Aïssa,
Juste pour vous signaler, au moment où vous me voyez glisser dans le complot qui consiste à diviser pour mieux régner, qu'il y a quelques semaines, avant le plan engagé par le gouvernement, M. Fillon avait demandé à l'opposition de participer à l'union nationale dans ce contexte particulier.
Cette attitude est apparemment au-dessus de ses moyens.
Il a émis le même souhait hier soir au JT de France2.
Avez-vous lu "Le génie du Christianisme" de Chateaubriand. Le style est remarquable.
Rédigé par : Daniel Ciccia | 28 janvier 2009 à 09:00
Hier Michel Barnier tête de liste en Ile-de-France pour les élections européennes a assuré que sa numéro 2 Rachida Dati sera à Strasbourg pour siéger à 100 %. Alors, on peut s'attendre à découvrir un clone au conseil municipal de la mairie du VIIème. S'agissant de la Place Vendôme le siège sera préservé - seulement - en cas d'échec aux élections. Gageons qu'elle réussira à la proportionnelle à démontrer aux Parisiens qu'elle assure en Dior dans le train Paris-Strasbourg.
Rédigé par : SR | 28 janvier 2009 à 08:50
Après Cyd Charisse, Meryl Streep, Paris Hilton, Isabelle Huppert, Rachida Dati, Dany Boon... Aah ??... Madame Bilger vous êtes une sainte ! Comment faites-vous pour garder votre self-control tout en continuant de captiver votre Seigneur d'époux ? L'Enseigneur Cactus ou le sieur Fleuryval vous adressent-ils une cargaison de Cactus ou de plantes carnivores ? Je crois, Madame, qu'un thé ou un repas, pour singer le sieur Sbriglia, uniquement entre dames, évidemment, s'impose. Durant lequel vous nous distillerez votre recette... !
Cette dame Dati fut déclarée incompétente, alors j'aurais aimé connaître ses critères de sélection ? Avoir des cheveux ébène ? Un teint hâlé ? Un sourire de pub ? Le prix de camaraderie ? Le goût du luxe ?... Cela pourrait servir à d'autres... !
Notez que mon grand-oncle, à l'occasion de la mobilisation de la guerre de 1870 fut sélectionné pour sa dentition... !!! A quoi ça tient la vie !
Rédigé par : Marie | 28 janvier 2009 à 08:48
@ Anne
"Et cela ne vous a pas posé de problème. Triste."
dires-vous à Philippe Bilger.
Figurez-vous que s'il y a eu un SEUL magistrat qui ait dit publiquement, ici même, et qui a eu le courage intellectuel de contester la communication people et hors de propos de Rachida Dati dans les premiers mois qui ont suivi sa nomination, au regard de ce que la Justice représente comme malheurs, c'est bien Philippe Bilger.
Cherchez les autres.
A ma connaissance, il a été le seul à le lui dire en toute sincérité et intégrité humaines et intellectuelles.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 28 janvier 2009 à 08:23
Amis du Blog, je vous demande une pensée pour Monsieur Bilger, auquel le programme Télé de France 2 le 27/01 a dû donner des boutons !
Et ça va recommencer mardi prochain !
Rédigé par : Duval | 28 janvier 2009 à 08:00
Prenez garde, Daniel Ciccia, d'abonder dans le sens des restrictions toujours plus menaçantes des libertés publiques et individuelles qui feraient croire qu'on agit ainsi pour protéger les uns des autres ... On ne règne plus longtemps en divisant, et c'est toujours le plus méprisé par le Pouvoir qui à la fin l'emporte. Si certaines barbouzes politiques, n'ayant plus rien à proposer que le néant économique et le mépris secret du Peuple en général, n'ont que cette rhétorique à la bouche pour effrayer les gens et faire de sorte qu'ils acceptent leur sort, elles en paieront les premières chèrement le prix ...
Pensez ce que vous voulez; plus un Pouvoir politique réprime ou veut réprimer, plus c'est la preuve de son incurie, sa faiblesse et, in fine, son rejet et le dégoût qu'il inspire ...
Bonne nuit.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 27 janvier 2009 à 23:24
Cher Philippe,
Madame Alliot Marie sous-estime l'intelligence de la police et de la gendarmerie.
La justice ne garde pas en prison un homme qui n'a pas trahi la Justice.
Faire confiance à l'intelligence,c'est aussi faire progresser la Justice.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 27 janvier 2009 à 22:41
Comment être aussi élogieux à l'égard d'un ministre qui respectait aussi peu les magistrats, ses subordonnés et, plus généralement, l'institution qu'elle devait défendre ou, pour le moins, aider à être mieux comprise du corps social. Paris Match en bas résille, Point de Vue avec Zhora, Voici en tenue Dior. Ce sont les images qui resteront. Elle a contribué à abaisser la justice. Et cela ne vous a pas posé de problème. Triste.
Rédigé par : anne l | 27 janvier 2009 à 22:29
@Daniel Ciccia
Votre propos est celui-là-même qu'aurait pu tenir au Peuple un quelconque aristocrate seigneur de l'Ancien régime à la veille de la Révolution: Attention, si vous détruisez tout, si vous empêchez de fonctionner la société actuelle, que vous restera-t-il ainsi qu'à vos enfants?
Comme si ce qui est actuellement est une fatalité contre laquelle on ne peut rien ...
Vous préféreriez l'esclavage, le mépris, l'exploitation, à l'espoir d'un meilleur sur des ruines de la honte?...
Vous espérez qu'un discours populaire pathétique va apitoyer ceux-là qui ont conçu la société économique à leur unique mesure et que celle-là?
Vous ne comprenez pas ni n'admettez que le lien social tel qu'entendu aujourd'hui n'est plus depuis qu'une autre façon de désigner un rapport de force et que un rapport de force ...
Vous déniez au Peuple qui a accepté la République et la démocratie le droit de détruire la démocratie et la République quand celles-ci se sont dévoyées à un point tel qu'on ne les reconnaît plus, ne répondent plus à ses attentes ni ne remplissent leur mission sacrée ...
Vous croyez à une rédemption spontanée de l'homme, comme illuminé soudain par un feu divin, une lumière ...
Pour un peu, vous diriez, sans rire, comme Erig le Brun de la Bouëxière dont je ne me lasse jamais tant il m'amuse d'ineptie et d'aberration, que de l'Eglise catholique, apostolique, etc., sont venues les Lumières ... ces Lumières révolutionnaires qui, précisément, avant toute chose, dénoncèrent le mensonge politique, religieux, social, et commencèrent d'écraser l'infâme pour changer toute chose dans le seul désir, l'unique volonté, d'une Justice ...
Cher Daniel Ciccia ... que vous arrive-t-il? A quoi pensez-vous?
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 27 janvier 2009 à 22:24
@Alexandre
J'ai bien dit que l'abus de bien social tel que je le vise dépasse la question de la perte d'exploitation. L'abus de bien social dans mon esprit est "constitué" par le fait que la grève, le blocage, sont utilisés pour contraindre à un arbitrage au profit d'un intérêt immédiat. Il ne s'agit pas ou plus de négocier dans le respect de l'intérêt de tous, y compris de l'intérêt de l'entreprise et des prérogatives de ceux qui la dirigent, mais de figer et de s'arc-bouter sur ce que l'entreprise doit à "ses" salariés, ce quitte à l'affaiblir et à retarder sa mutation lorsque celle-ci s'impose.
Ici, il y a une faute démocratique. Je le pense. Car la société en question, qu'elle soit publique ou pas, représente un élément de la génération de richesse, de prospérité, d'activité, de créativité, de dynamique, choses si fragiles et difficiles à produire.
Chacun a une responsabilité à l'égard du destin de l'entreprise, étant entendu qu'aucune entreprise n'est immortelle.
Cette dimension, je le crains, est souvent sacrifiée dans les luttes sociales.
Les salariés d'aujourd'hui, qu'ils soient à la SNCF (frêt ou voyageur), les dockers, les salariés d'Alcatel, hier, doivent quelque chose à ceux qui leurs succéderont ou auraient pu leur succéder. Ils le doivent, c'est évident, autant et à une autre niveau que les actionnaires - je suis bien d'accord avec vous sur les errances de certains fonds spéculatifs avides de résultats - et les dirigeants de l'entreprise. Chacun a son devoir, et si chacun l'a oublié, tous doivent le réapprendre.
C'est peut-être le sens de ce que l'on appelle de ses voeux sous le nom de "moralisation du capitalisme".
Mais rien n'est assuré, ou plutôt acquis. Tout se gagne.
Pourtant, en monopolisant les revendications sur leur propre intérêt, même si on peut comprendre les difficultés liées à certaines conjonctures, je crains que certains syndicats commettent un abus de bien social. C'est le cas de Sud, par exemple. C'est ce en quoi ce syndicat agit de façon irresponsable.
Le salarié n'est pas un rentier. Or, en refusant de considérer l'intérêt de l'entreprise, que la direction est fondée à faire valoir, voire à imposer in fine, Sud ne fait autre chose que de dicter un rendement. Il n'est pas financier, il est social, symbolique et peut-être politique.
Si l'on veut un jour restaurer un environnement économique qui renoue avec la prospérité, il faut être intransigeant avec toutes les formes d'abus de biens sociaux, pas uniquement celles qui correspondent au stéréotype.
Il y a probablement des grèves nécessaires et indispensables. Je ne suis pas sûr que celle qui consiste à bloquer un pays tous secteurs confondus et qui coïncide avec le mythe de la grève générale, soit d'un quelconque secours. S'il s'agit en effet d'exprimer l'évidence d'une insatisfaction sociale quand advient une crise aussi sévère que celle qui nous frappe, alors je ne sais pas où est le génie démocratique.
S'il s'agit de donner la mesure d'une insatisfaction que l'on sait grande, il fallait la démocratie et la République pour cela.
C'est bien. Mais si on se mettait tous ensemble comme dit le slogan à les vivre pour développer autre chose.
Rédigé par : Daniel Ciccia | 27 janvier 2009 à 18:45
@ Daniel Ciccia
Le droit de grève va forcément à l'encontre du résultat de l'entreprise, du service et des impôts, ce n'est pas une raison pour l'interdire et revenir à l'esclavage...
Surtout qu'en l'espèce, les critiques des syndicats sont pertinentes et rejoignent les opinions de beaucoup de patrons, à savoir
- la tyrannie des actionnaires a fait se concentrer les entreprises sur leur 'coeur de métier', transformant une stratégie industrielle de diversité (ancienne Sagem) en une gestion d'un portefeuille d'actions d'entreprises spécialisées. En conséquence le risque repose aujourd'hui sur l'entreprise donc les salariés.
- la part des prélèvements sociaux n'a cessé d'augmenter car le salarié est captif, causant une baisse de pouvoir d'achat de tous les salaires, sauf le smic dont l'augmentation a annulé cet effet. Les salariés qualifiés se smicardisent.
Sinon, quand une grève part trop en eau de boudin, il existe une solution légale: la chaise vide, faire constater par huissier qu'on n'a plus le contrôle de l'entreprise. Le responsable de fait devient le chef syndical. S'il est intelligent - et souvent ils le sont - il comprend que tout va tomber sur lui si un enfant amené avec les merguez se blesse sur une machine. En général ça se calme et tout le monde sort. J'ai vu faire ça avec un certain succès...
Les barbouzes de l'UMP comprennent beaucoup moins ce qu'est une entreprise que les syndicats, les discours étatiques interventionnistes de notre Président nous le prouvent tous les jours. Avec Aubry d'un côté et NS de l'autre, on n'est pas sortis de l'auberge.
Rédigé par : Alexandre | 27 janvier 2009 à 16:44
C'est bien cela. J'avais été choqué à l'époque par la manière dont M. Suard avait été désigné à la vindicte ; à tel point que, si mes souvenirs ne me trompent pas, j'avais même rédigé un écho dans le quotidien où j'exerçais pour signaler que l'abus de bien social pouvait être reproché à bon escient quand des syndicats, des CE, abusent d'une position pour spolier une entreprise, publique ou pas.
Quand Sud joue avec les nerfs de 400000 usagers-clients, en instrumentalisant des failles dans la loi sur le service minimum (grève de 59 mn, dépôt du préavis et rétractation, etc) , elle est dans l'abus de bien social et ce dernier est mieux et concrètement caractérisé que dans l'affaire Suard, s'agissant de la capacité de déplacement (liberté de circulation des biens et des personnes) des individus.
On parle de prise d'otage et peut-être en effet - puisque certains récusent à la fois la formule et l'esprit dans lequel elle est employée - la formulation est davantage une clause de style, mais je dois dire que juridiquement, il serait intéressant de voir un jour une association de citoyens, un procureur, aller interroger la loi sur l'abus de bien social, ici, dans cet abus là, au-delà même de la perte d'exploitation et des conséquences économiques qui sont toujours plus ou moins évaluées.
La grève SNCF a coûté tant. Celle des dockers de Marseille qui ont paralysé le vieux port tant.
Tout cela constitue des abus. Des abus de quoi? de langage? Non, de biens sociaux, car si l'entreprise appartient à ceux qui la dirigent, la financent et la font vivre, elle n'est pas née ex nihilo et est donc liée à l'intérêt de la société. A ce titre, il me semble juste de considérer qu'elle ne s'appartient pas tout à fait à elle-même. Son intérêt ne peut donc pas être exploité, instrumentalisé selon son gré par un dirigeant; il ne peut pas davantage par un syndicat, un comité d'entreprise ou des salariés.
Je ne suis pas convaincu que si l'on dépouille les comportements, on ne trouve pas de l'abus de bien social derrière (ou devant) la volonté de s'accrocher aux acquis sociaux.
Surtout quand ils sont financés par des générations futures que l'on veut supposer, telle est notre grandeur d'âme, solidaires par anticipation.
Si nous continuons ainsi, nous verrons bien comment ils goûteront à la morale de l'histoire.
Au moins les barbouzes de l'UMP posent-ils des questions?
Rédigé par : Daniel Ciccia | 27 janvier 2009 à 14:41
@ Daniel Ciccia
Il s'agit de Pierre Suard, l'ancien PDG de la CGE devenue Alcatel. C'était à l'époque le patron le mieux payé de France (et un des moins charismatiques), à 1 million de francs par mois environ. D'ailleurs, en l'espèce, même si l'élégance à ce niveau de salaire aurait dicté de régler personnellement la facture, j'avais été en désaccord avec le verdict: en effet, après le drame de M. Besse assassiné es qualité de PDG de Renault (pensons à ses 5 enfants), il n'est pas absurde de faire passer un système de surveillance en frais professionnel.
Aujourd'hui, un DG aux ordres des actionnaires internationaux qui organise des transferts technologiques vers d'autres pays pour délocaliser fait bien pire. C'est en toute rigueur défendu par la loi, mais beaucoup le font, les syndicats ni la justice n'y voient rien. Pour un PDG comme Suard qui était réglo là-dessus, c'est un peu triste de se retrouver sali.
La justice, en bonne démago, va continuer à éplucher les factures de l'alarme.
Peut-être qu'un Suard valait bien un Tchuruk, vu ce qu'est devenu Alcatel finalement.
Je crois que M. Bilger, de par sa famille, doit être un des rares sensibles à ces nuances.
PS : je viens de voir sur Wikipedia que Pierre Suard a été blanchi en appel de l'abus de biens sociaux, en mars dernier, 11 ans après la première instance.
Il y a une justice.
Rédigé par : Alexandre | 27 janvier 2009 à 12:35
"Il me semble honnête, avant d'aborder l'analyse de sa personnalité et de ce qu'elle a accompli, inspirée par le président de la République, de faire état de ce qui peut manquer au professionnel de justice, au citoyen même le plus éclairé, pour avoir une approche totalement pertinente."
Certes, certes, Monsieur l'avocat général. Permettez-moi toutefois de faire observer que le personnage public de l'espèce politique n'est là où il est, du moins en principe, que parce les gens ont souhaité qu'il y soit sur la base des informations communiquées par ledit personnage lui-même, son entourage immédiat ou plus lointain, professionnel et parfois privé, ainsi que les divers supports médiatiques. Si vous estimez toutes ces informations insuffisantes à émettre un avis, elles étaient nécessairement insuffisantes à mettre là où il est ledit personnage politique au féminin comme au masculin, et, le cas étant particulier à cet égard, dès lors qu'on serait insuffisamment informé à souhaiter qu'il ne s'y maintienne pas, ou à le juger défavorablement relativement à la place qu'il occupe sur la scène publique, il est clair que l'inverse est tout à fait valable et qu'on est tout aussi insuffisamment informé à juger favorablement.
Autrement dit, on manque d'informations précises à charge et à décharge ce qui induit quelque part et pour autant qu'on s'y intéresse peu ou prou, à se positionner et juger sur la mine telle que chacun la perçoit depuis le pas de sa porte.
S'agissant de l'Europe, la question est des plus délicates vu que les européens de tradition et des plus convaincus ont déjà du mal se positionner dans le paysage actuel, paysage depuis lequel certains autres pays ne se privent pas de porter sur la France et son président des regards plus que dubitatifs et circonspects. Dès lors rajouter l'ingrédient DATI à une cuisine déjà très élaborée et très compliquée, peut faire craindre de voir retomber la mayonnaise pour peu que le tour de main ne soit pas celui d'un grand maître queux. Mais bon, wait and see.
Rédigé par : Catherine JACOB | 27 janvier 2009 à 12:07
@Aïssa,
Je ne suis pas un barbouze politique, mais j'aime bien m'amuser. Alors voyons ce que vous en pensez?
Au début des années 90, lorsqu'éclatèrent les affaires d'abus de biens sociaux concernant un certain nombre de grands patrons, il m'avait semblé que si l'on admettait le concept de bien social s'agissant des richesses possédées et produites par une entreprise, alors l'abus de ces biens n'était pas nécessairement le fait d'un patron indélicat qui fait passer sa Jaguar sur le compte de la société ou l'installation de son système de sécurité personnel (il y avait un scandale concernant Thomson, cette année-là).
Cela avait fait grand bruit et beaucoup de scandale.
Mais, objectivement, quand des salariés bloquent - refusant les termes d'une négociation interne, pour aller au bout d'une revendication à l'approche d'élections syndicales - une entreprise au point de la mettre en péril ou d'exaspérer ses clients, de lui occasionner des pertes, est-ce qu'on ne se trouve pas dans l'abus de biens sociaux, consistant à priver cette entreprise des ressources nécessaires à sa prospérité et sa pérennité.
Techniquement et juridiquement, cela pourrait presque se discuter. Mais moralement, dans un pays qui comme le nôtre caractérise ce délit, ce qui n'est pas le cas de tous me semble-t-il, soit ce délit coïncide avec une vision idéologique (la patron voyou vs les salariés citoyens) auquel cas, il doit être interprété comme tel, soit il peut être caractérisé dans le comportement des salariés lorsqu'ils fragilisent un patrimoine industriel ou économique, et il faut admettre alors que l'abus de bien social peut être imputé à un syndicat lorsqu'il abuse d'une position de blocage.
Je ne m'interdis pas de le penser.
La collectivité formée par les salariés, les cadres et les cadres dirigeants d'une société ou d'une entreprise ont une obligation commune: permettre la croissance et le maintien de la société de sorte qu'elle dure dans le temps et permette, à ses salariés, à ceux qui concourent à la production de richesse, d'en vivre durablement.
Mais ce patrimoine intéresse aussi au-delà des bénéficiaires directs (salariés, actionnaires, etc). Si donc l'abus de bien social correspond à une notion sérieuse, il peut être recherché et puni ailleurs que dans la caricature d'un système de surveillance payé sur les deniers de l'entreprise par (je ne me souviens plus le nom de cet ancien P.d-g).
Rédigé par : Daniel Ciccia | 27 janvier 2009 à 11:28
@ Jean-Dominique Reffait,
Je suis bien d'accord avec vous. Ce n'est nullement pour la raison que vous invoquez que j'interromps momentanément et à contrecoeur ma modeste participation à ce blog, mais seulement parce que je n'ai sans doute pas la capacité de travail d'un Philippe Bilger ou celle d'un Aïssa Lacheb-Boukachache.
En tout cas, encore merci à vous tous et à très bientôt.
Rédigé par : Laurent Dingli | 27 janvier 2009 à 11:18
@Laurent Dingli
A bientôt
Rédigé par : Daniel Ciccia | 27 janvier 2009 à 10:58
L'histoire retiendra - vraisemblablement - que Mme Dati a été la première enfant d'immigrés, maghrébins, à se voir confier un ministère régalien.
Par ailleurs, cette personnalité était suffisamment populaire pour que des personnes qui n'étaient aucunement intéressées par la justice autrement que par le retentissement de certaines affaires ou les cris de colère captés des justiciables au sortir des palais (hormone de croissance, etc), s'y intéressent.
Il y a quelque chose du conte de fées moderne, de cendrillon dans cet itinéraire d'une enfant pas forcément gâtée. Et je ne suis pas loin de penser qu'elle a réalisé, en quelque sorte, le rêve par procuration de beaucoup de générations d'enfants d'immigrés.
J'ai observé ma propre mère dans la sympathie qu'elle éprouvait pour Rachida et l'espèce d'indulgence pour le goût des belles toilettes, des rivières de diamant...
Et on lui pardonne, pas tout, mais beaucoup parce qu'elle fait partie, face aux Messieurs de l'establishment ou de l'intelligentsia, de la famille et que, quand bien même elle le voudrait, elle ne pourrait pas intégrer les mêmes codes.
Dati les a violés dans un registre. Celui du conte de fées républicain.
Amara les viole dans un registre, celui des cités, de la langue abrupte.
Elles sont les deux faces d'une même pièce.
Mais toutes deux sont fragiles et valent aussi, ce qui n'est pas qu'un défaut, par le soutien populaire susceptible de se porter sur elles, l'encouragement et le soutien tacite. Le lien au peuple passe parfois par Gala. Barack et Michelle Obama, en inaugurant quelques dizaines de bals à Washington l'ont manifesté.
Tous les registres de la vie publique et privée ne sont pas nécessairement antagonistes.
Ici le pire procureur n'est pas celui qui est investi ès fonction. Dati a donné de l'urticaire à beaucoup (mouais, mouais) et sans doute, au Ministère de l'Education nationale, n'eût-on fait qu'une bouchée de cette impudente.
Il est vrai que ce ministère est celui de toutes les excellences.
Le procès en superficialité et en incompétence instruit contre Rachida Dati ne brille pas par son élégance.
Souvent, ceux qui dénoncent le caractère superficiel et son légendaire mauvais caractère (qui en a tant fait fuir...) de la garde des Sceaux sont aussi superficiels que ce qu'ils dénoncent tout en affectant une grande profondeur morale de point de vue et d'éthique républicaine.
Je sais, je sais, il ne faut pas confondre les deux places Vendôme. Mais même si les diamants sont éternels, il ne faisait aucun doute que cette petite ivresse, sans doute inconvenante, se dissiperait.
Mais quoi, c'est pas Madame Bovary n'ayant plus d'yeux pour son Charles. C'est Sissi au Bal, comme dirait Cactus.
Quant au reste, l'impossible carte judiciaire, la rétention de sûreté, le statut des mineurs, les peines planchers, le statut des victimes, l'informatisation de la justice, qu'on le veuille ou pas, elle a imposé ces réformes.
Son successeur, le moment venu, aura la tâche facilitée. En lui faisant quitter ce ministère où elle était excessivement controversée, Nicolas Sarkozy est dans le politique.
Il n'y pas selon moi de sanction contre Rachida Dati. Mais un constat : la retirer scelle le fond des réformes engagées.
On aurait aimé qu'à l'Education nationale, le départ de quelques-uns des Ministres qui ont dirigé ce ministère se soit traduit de cette manière.
Rédigé par : Daniel Ciccia | 27 janvier 2009 à 10:54
@ Laurent Dingli
Il faudrait être bien sot pour venir contribuer aux polémiques sur le blog de Philippe et se blesser de prendre quelques portes dans la figure : c'est la loi du genre !
Où que vous alliez, continuez, et à bientôt.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 27 janvier 2009 à 10:34
Merci Catherine A.
Rédigé par : Laurent Dingli | 27 janvier 2009 à 10:23
Cher Aïssa,
Bien sûr que les ministres sont au service de la France. J'en suis tellement convaincue que je pense indispensable de le leur rappeler aussi souvent que nécessaire, de toutes les manières possibles. Histoire qu'ils ne l'oublient pas eux-mêmes.
Faire des ministres des idoles positives ou négatives ne sert qu'à leur gonfler les chevilles qui sont au départ bien pourvues... Et quand l'ego est trop fort, la France court à la catastrophe.
Les ministres sont au service de la France. Le dire et le redire sans cesse, sèchement s'il le faut.
Je ne lâcherai pas !
Bonne journée
Rédigé par : Florence | 27 janvier 2009 à 08:24
"Vous qui avez de nombreuses relations avec
les producteurs de cinéma, pouvez-vous demander à ceux-ci de mettre à la disposition des personnes sinistrées du sud-ouest les groupes électrogènes non utilisés."
Françoise et Karell (...se sont mis à deux pour cette perle ?...) je suggère aussi de transférer dans les Landes la guillotine de la Conciergerie, en-dessous du bureau de PB, pour y accélérer les coupes de bois...
Avec ses relations à la Chancellerie, ce doit être possible non ?
Rédigé par : sbriglia | 27 janvier 2009 à 06:29
Je n'avais pas compris que Rachida Dati était si compétente comme garde de Sceaux. Partir c'est donc grandir... Je suis surprise par tant d'hommages pour l'icône sarkoziste par excellence, bling bling et narcissique, on a vu mieux comme profil pour s'occuper des affaires publiques.
Rédigé par : Bulle | 27 janvier 2009 à 04:39
Etonnant ce déluge de papiers, de critiques négatives de bloggeurs-blagueurs, sur Madame Dati.
Si je comprends bien, c'est la faute à Sarkozy.
Les hypocrites se gardent bien de l'écrire.
La grande maison Justice est parfaite et il ne faut surtout pas la réveiller. Qu'elle se rassure, le prochain garde des Sceaux sera un somnolent comme elle. Garanti.
Je m'étonne encore que tout les bien-pensants de gauche, ici et ailleurs (Libération) qui ont tant fait et avec raison contre le FN, deviennent eux-mêmes, par les propos qu'ils tiennent, aussi FN que l'original.
Hypocrite je vous le dis.
Ledun Jean-Paul
Rédigé par : Ledun Jean-Paul | 27 janvier 2009 à 01:25
Cher Philippe,
Vous tournez trop vite les pages...
Madame Rachida Dati n'a pas terminé ses fonctions. Ce n'est pas le moment d'effectuer un bilan même si l'énorme travail qu'elle a réalisé ne passe pas inaperçu.
Vous qui avez de nombreuses relations avec
les producteurs de cinéma, pouvez-vous demander à ceux-ci de mettre à la disposition des personnes sinistrées du sud-ouest les groupes électrogènes non utilisés.
De nombreuses collectivités (maisons de retraites, crèches ...) sont en difficulté.
Merci.
Françoise et Karell Semtob
Rédigé par : semtob | 26 janvier 2009 à 23:29
Salut man,
C'est moi, Félix, ton soldat le chat !
Une question ! Tu dis que Rachida Dati elle serait remisée dans un placard à strass bourre. Eh ben ! elle peut saisir les prudes hommes ? Non ?
Dis, encore une question, est-ce que je peux mettre au placard chez le sieur Aïssa, la grand-mère ? Elle a pris ma banquette, mon fauteuil... Elle voit pas clair, elle me marche dessus... Il a dit qu'il savait les occuper... Alors, ce serait une idée, non ?
PS. Faut pas lui dire, mais quand elle a été placée à l'hôpital, il y a quelque temps, elle a boxé tous les infirmiers !!! A 88 ans, elle leur a fait danser la salsa de l'infirmier ! Bang, bang, que ça a fait !!! Et, la came isole... !
Dis, man, t'aurais aimé être américain, que t'as dit ! Remercie ton barde. Grâce à Assurancetourixglia, le Obama que tu vénères, il a pensé à toi, c'est sûr, le jour de son raout. Il a servi du "canard" !
Allez, je dois y aller. Il faut que je me trouve une place à côté de la grand-mère !
Salut man !
Félix
Le cat
Rédigé par : Marie | 26 janvier 2009 à 21:45
Bonsoir à tous. Je m'excuse par avance de me faire l'avocat du diable (c'est si rare) mais véritablement, Mme Dati ne m'a pas convaincu du tout.
D'abord sur la forme : trop souvent, elle a mal expliqué et nombreux sont ses discours remplis d'inepties juridiques.
Ensuite sur le fond : certaines réformes sont bonnes, mais encore une fois, mal conduites (la carte judiciaire notamment) alors que d'autres sont, pour moi, très contestables sur l'efficacité et sur l'apport réel (rétention de sûreté par exemple).
Enfin, il est vrai qu'elle a changé, mis de l'eau dans son vin, mais elle a quand même une tendance à la parade perpétuelle, qui est agaçante à la longue.
Rédigé par : Guile | 26 janvier 2009 à 21:17
Frédéric Levebvre, la barbouze politique de l'UMP, vient d'en sortir une bonne, à son habitude: "Il faudra voir à pénaliser l'abus du droit de grève", a-t-il dit. Pauvre France, dirigée par cette clique!... Je comprends Sarkozy quand il gueule en privé: "Mais putain, je suis obligé de tout faire moi-même, entouré que je suis par des abrutis!". On hallucine ... Sanctionner le droit de grève ... La dictature fasciste, pendant qu'il y est, il s'en approche ... Le 29, du monde dans la rue ... Magistrats compris, et pas uniquement, j'en suis sûr, ceux de ce "syndicat partisan" qu'évoque avec ironie notre cher PB ... Alors, faire sanctionner ce droit de grève, oui, Lefebvre, mais par qui?... Les juges seront en grève ... Jeter sur eux l'Armée, la Police?... En rétention cette France en grève ... Eh eh, bourrique, va! J'aurai bien ri cette journée ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 26 janvier 2009 à 20:23
A présent qu'elle est "presque" partie, quel beau discours, on dirait celui d'un enterrement... Que de belles qualités, superbe rétrospective :-))
Rédigé par : Nathalie | 26 janvier 2009 à 19:14
@Laurent
Mais comment vais-je me "détendre" sans vous ? Mais qui me fera sourire avec sa défense de sbriglia "le meilleur d'entre nous". J'espère vraiment qu'il aura plus de chance qu'un autre fameux "meilleur d'entre nous", exilé dans son beau Bordeaux. J'espère aussi vous retrouver vite.
Rédigé par : catherine A | 26 janvier 2009 à 18:06
Florence qui fait sa Foresti, j'adore ... "Les ministres sont au service de la France ...." ... Ca fait du bien de rire, bon Dieu! J'en re-veux, Florence, encore, des pareilles, beaucoup, une chaque jour ...
Véronique qui fait la leçon aux avocats (commis d'office ou non), j'adore pareil ... "Je pense, Aïssa, qu'un avocat ne défend bien quelqu'un que quand il sait aussi être lucide et maître de lui pour savoir dire les erreurs indiscutables de son client ..." ... Par le Code de Procédure Pénale et la tête de l'avocat général Philippe Bilger! où avais-je la raison?! Mais c'est bien sûr, je dois enfoncer mon client pour le mieux défendre!... A charge et à décharge, ma défense, ma plaidoirie, ma péroraison, ça alors! qui l'eut songé?! ... L'avocat selon Véronique est un juge d'instruction doublé d'un procureur ... Permettez, dame, que coi je demeure ainsi qu'hilare ...
Ce votre blog, cher PB, va crescendo dans l'humour et le gag ... Il faut qu'on continue, ça nous changera des tristesses économiques ... et du mauvais temps ... Je trouve qu'on se prend trop au sérieux, souvent ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 26 janvier 2009 à 17:33
@ Laurent Dingli
Pourquoi ne serait-ce pas, bien au contraire, un "nous" marquant l'appartenance à un groupe, un "nous" de la complicité ou encore un "nous" de la modestie ? Ce qu'une lecture moins partisane aurait dû mettre en évidence sans que vous vous sentiez - personnellement - visé par mes propos et obligé de faire tout un laïus (avec accusations à la clé) pour justifier vos allégations premières ou masquer une "culpabilité" sous-jacente et qui sans doute vous incommode.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 26 janvier 2009 à 16:56
Des petits plaisirs de la vie, qui satisfont à bon compte notre conscience :
-relever le trois quart adverse à qui l’on a fait un croche-pied,
-prêter son stylo à l’adversaire qui a oublié de signer ses conclusions,
-louer la clarté des commentaires de Catherine Jacob,
-féliciter l’avocat de la défense pour sa brillante plaidoirie, alors même que les jurés vous ont suivi sur perpète,
-ne pas tirer sur l’ambulance dont on avait auparavant soigneusement dégonflé les pneus voire mis du sucre dans le réservoir.
Rédigé par : sbriglia | 26 janvier 2009 à 16:47
Mouais, mouais...
Dati aura été une ministre contestée et contestable. Elle a été, dans le sillage de son mentor, un des symboles du bling bling jusqu'à ce que le président décide de rebrousser chemin et d'effacer derrière lui les traces des gourmettes en or.
Imaginons trois millisecondes Dati à l'Education Nationale : en deux semaines, la France eut été à feu et à sang et elle a eu bien de la chance d'avoir face à elle un corps de magistrats dont le sens de la rébellion est très fortement émoussé. Ce n'est pas un grand prodige que d'avoir imposé des "réformes" à une catégorie de personnes qui n'a pas la contestation chevillée au corps.
Vous avez raison, ne tirons pas sur une ambulance et passons à autre chose.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 26 janvier 2009 à 16:17
Un dernier mot :
Je ne pourrai plus participer pendant un certain temps à ce blog.
Je tiens à remercier Philippe Bilger pour la qualité de ses billets ainsi que les commentateurs qui ont fait progressé ma réflexion et m'ont permis de remettre en cause certaines idées reçues. J'espère enfin que ceux qui ont pu être froissés par la vivacité de mes propos ne m'en tiendront pas rigueur. Bonne continuation à tous et à très bientôt, je l'espère.
Rédigé par : Laurent Dingli | 26 janvier 2009 à 16:08
Madame Preud'homme,
En employant un "nous" de majesté pour le moins comique, vous traitez de racistes et de xénophobes les contradicteurs de Madame Dati. Ce faisant, vous vous réfugiez derrière un bien piteux prétexte. Demandez-vous pourquoi mesdames Yade et Amara ne suscitent pas les mêmes réactions ? Certes, Rachida Dati évolue dans un domaine autrement plus sulfureux que ses deux collègues, mais on ne peut pas toujours se retrancher derrière le corporatisme ou le prétendu racisme de la magistrature pour tout expliquer. Toutes ces inculpations de racisme deviennent franchement lassantes. On ne peut pas exiger l'égalité politique et réclamer en même temps un traitement de faveur lorsqu'il s'agit de critiques. C'est faire du racisme à l'envers. Madame Dati est une citoyenne comme les autres ; elle est jugée dans le cadre de ses fonctions, comme les autres.
Pour ma part, je ne conteste ni la droiture, ni le courage, ni les convictions du garde des Sceaux, mais j'estime avoir le droit de donner un avis sur sa manière de gouverner, ne vous en déplaise. Enfin, l'estampille de Madame Veil, aussi prestigieuse soit-elle, ne la revêt pas à mes yeux, d'un quelconque pouvoir magique.
Rédigé par : Laurent Dingli | 26 janvier 2009 à 15:46
Il est certain que Rachida Dati aura marqué son passage au ministère de la Justice.
Je suis de ceux qui avaient beaucoup soutenu sa nomination en tant que ministre, considérant que nos compatriotes d'origine non européenne ou non juive devaient aussi être nommés à des fonctions importantes. Je ne m'étais jamais posé de question sur la compétence technique de Rachida Dati, sachant qu'en France ce sont les hauts fonctionnaires qui font tourner les ministères. Je m'étais dit la chose suivante : comme sous la Vème République les mêmes ministres changent souvent de poste gouvernemental, ce qui est la preuve qu'ils ne maîtrisent pas forcément les problèmes relevant de la compétence de leurs ministères respectifs, Rachida Dati peut, elle aussi, devenir ministre ; je m'étais dit qu'elle réussirait forcément puisqu'à l'instar de ses prédécesseurs, elle serait aidée au sein de son ministère par des techniciens chevronnés.
Dès lors, ma surprise fut grande de voir Monsieur l'Avocat général Bilger écrire que Rachida Dati avait été choisie pour des raisons autres que de compétence technique.
Sachant que Rachida Dati n'avait pour programme que celui de Nicolas Sarkozy, ma règle de conduite fut de ne pas trop l'attaquer, préférant réserver mes critiques directement au Président de la République et au Gouvernement par lui mis en place.
Rachida Dati a bousculé les magistrats en les faisant courir. Le monde est fait pour changer et je ne pense pas que les changements imprimés par Rachida Dati, à la demande de Sarkozy, aient toujours été contestables.
Si je dois faire deux ou trois reproches à Rachida Dati, ce serait pour me plaindre de sa relative propension à la provocation et de son goût pour le "m'as-tu vu ?". Mais je ne pense pas qu'il faille exagérer ces deux points, car ce faisant Rachida Dati n'a fait du mal à personne.
Je crains que la décision prise par le chef de l'Etat d'envoyer Rachida Dati au Parlement européen corresponde à une simple mise au placard. Rachida Dati risque de devenir une oubliée. C'est pour cela qu'il faut souhaiter qu'elle se voie confier aussi des responsabilités au niveau de l'UMP, ce qui lui permettrait d'avoir une certaine visibilité politique.
Rédigé par : LABOCA | 26 janvier 2009 à 15:31
Dati a fait des réformes, bonnes ou mauvaises on le verra dans la durée. Elle a des qualités et des défauts.
Maintenant qu'elle a fait le "sale boulot", il ne me paraît pas anormal qu'elle passe à autre chose. Si c'est l'intérêt de la France et de sa Justice que l'on change de ministre, cela me convient.
Les ministres sont au service de la France et si Dati a fait du bon boulot (le "sale boulot" !), elle aura d'autres occasions de servir notre pays.
Rédigé par : Florence | 26 janvier 2009 à 14:55
@ Aïssa
"Quant à elle, j'ai suffisamment été ici même, pour ne plus en rajouter, son avocat commis d'office, contre les culs mous qui prétendent qu'elle est moins compétente que ses prédécesseurs, ces glandeurs et glandeuses incultes et arrogants à la ramasse complet, droite et gauche dans le même sac ... "
Mais vous avez aussi très mal défendu Rachida Dati.
Car votre défense n'était que de la hargne de votre part contre ceux que Rachida Dati dans son action au ministère remuait.
Je pense, Aïssa, qu’un avocat ne défend bien quelqu'un que quand il sait aussi être lucide et maître de lui pour savoir dire les erreurs indiscutables de son client.
Quand RD a fait convoquer dans la précipitation le juge qui avait prononcé la décision d'incarcération du garçon mineur qui s'est suicidé, elle a commis là une faute de méthode et de politique importante.
La suivre aveuglément, par exemple, sur ce point était une erreur de votre part et un défaut majeur de votre défense.
Car nous sentions, nous lecteurs, qu'à travers cette défense aveugle, qui n'aidait pas votre cliente, l'avocat que vous vouliez être pour elle, ne réglait en réalité par le biais de sa défense que ses comptes avec l'Institution judiciaire.
J'ai juste envie de vous dire qu'une défense de l'autre est désastreuse quand elle n'est là que pour se venger, soi.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 26 janvier 2009 à 14:50
Je n'ai pas compris, cher PB, votre conclusion.
"La Justice, après elle, ne sera plus la même. Et je suis sûr que beaucoup de citoyens la regretteront".
Ces citoyens regretteront qui (ou quoi): la Justice d'avant ou Rachida Dati?
"Ceux qui vont continuer à l'accabler ne devraient pas oublier ce changement et ce regret".
Accabler qui (ou quoi): la Justice ou Rachida Dati?
Les nuances ...
Quant à elle, j'ai suffisamment été ici même, pour ne plus en rajouter, son avocat commis d'office, contre les culs mous qui prétendent qu'elle est moins compétente que ses prédécesseurs, ces glandeurs et glandeuses incultes et arrogants à la ramasse complet, droite et gauche dans le même sac ... Cependant, les peines planchers et rétention de sûreté, poubelle sans hésiter ... L'avenir y pourvoira vite, vous verrez ... La France, c'est pas les Etats-Unis, que vous le vouliez ou non ... Il est davantage chez nous que chez eux, et pour longtemps encore, des magistrats qui ont un cerveau et qui s'en servent ... On n'a pas la même Histoire, pas les mêmes ambitions que les Etats-uniens, et c'est heureux ...
Son successeur? Borloo ... fort à parier. Avec lui, pas de vague, tout dans le sens du poil ... Après la tempête Rachida Dati, ils pourront reprendre leur ronron singulier au ministère, leurs petites habitudes et manières, leurs primes à la sieste et à la lèche, n'en doutons pas une seconde ... Il est très cool, libéral, Borloo, pour ces choses sympas de la vie quotidienne ministérielle ... Postulez, cher PB, c'est le moment, vous passerez de 8% à 20% et ce sans vous renier ni vous crever davantage, croyez-moi ...
Bon jour.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 26 janvier 2009 à 13:14
Rachida Dati, une femme de courage, de droiture, d'intelligence brillante et de conviction, sinon comment expliquer le soutien sans failles dont elle bénéficia émanant de personnalités comme Simone Veil.
C'est pourquoi nous ne nous abaisserons pas à relever ou à répondre aux commentaires de jaloux, misogynes compulsifs, xénophobes invétérés et autres colporteurs de ragots qu'insupportent le vrai mérite et le talent surtout quand ils émanent d'une personne issue de minorités longtemps tenues à l'écart et prétendues indignes d'exercer une responsabilité ou un pouvoir quelconque au sein de nos "vénérables" institutions.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 26 janvier 2009 à 12:15
@SR
"une Bac + 2 bidouilleuse de diplômes, inculte et limitant ses capacités linguistiques par trois mots "I love Dior" inquiétera néanmoins sur ses perspectives professionnelles"
Ouch. Coup bas !
Mais heureusement le diplôme, la culture et les capacités linguistiques de notre Président montrent qu'en politique ce n'est pas le problème. Au moins on peut lui reconnaître d'avoir une connaissance intime des prisons par son frère, et d'être - que je sache - restée neutre à son sujet, ce dont j'aurais été incapable à sa place.
Il est vrai qu'une belle machine intellectuelle fait rêver une part de l'électorat de plus en plus réduite.
PS: pour rassurer les lusophones sur mes propres capacités linguistiques, je tiens à préciser que dans mon commentaire où je citais un peu de Portugais, j'ai laissé volontairement les fautes (“avoa”, home(m), Num...) pour la rime et illustrer la manière de parler nordestine.
Rédigé par : Alexandre | 26 janvier 2009 à 12:05
@Catherine A
L'égalité des critiques est bien là, mais les femmes en politique entretiennent le statut victimaire des femmes. Qui a sorti l'idée de raccompagner les femmes policiers à leur domicile après leur service ?
Rachida Dati joue de sa féminité à outrance pour se maintenir au plus haut dans les sondages, et Edith Cresson portait des tailleurs en cuir qui seraient classés avec le recul dans le rayon sadomasochiste de la rue Pigalle.
Roger Karoutchi a récemment révélé son homosexualité pour justement contrer l'excès de féminité joué par Valérie Pécresse dans la perspective d'une élection.
La féminité est un argument politique, le rôle victimaire de Rachida Dati qui fait le sale boulot également. Ségolène Royal avait confessé sa rupture à une heure de grande écoute pour retenir l'électorat socialiste dans l'affect permanent.
Rachida Dati a posé en tenue d'apparat avec un bébé caché comme une star hollywoodienne à la sortie de la clinique, au même moment la compagne du comique Jamel Debbouze sortait de la maternité par une porte dérobée en pleine nuit.
Rédigé par : SR | 26 janvier 2009 à 11:10
Une approche équilibrée qui prend en compte l'évolution du garde des Sceaux depuis sa nomination. On oublie en effet trop souvent le "polissage" que constitue l'exercice du pouvoir.
Je n'ai nullement les compétences pour juger de l'action de Rachida Dati, comme je l'ai déjà écrit. Je me contenterai donc de l'impression qu'elle me laisse encore aujourd'hui, tout en prenant en considération vos commentaires : une femme qui a su affronter des réformes difficiles, même si le bilan reste très mitigé (comme vous le rappelez, il est un peu tôt pour juger certaines réformes encore inachevées). Je conserve pourtant, sur le plan humain, l'image d'une personne inutilement arrogante : j'entends bien que cela peut être un moyen de balancer l'inexpérience ; la manque d'assurance rend parfois cassant. Mais, avec toutes les réserves qui s'imposent à propos de quelqu'un que je ne connais pas personnellement, j'ai le sentiment qu'il s'agit davantage chez elle d'un réel trait de caractère que d'un simple défaut de circonstance. Je n'aime pas cette hauteur. On peut se montrer volontaire, sans tomber dans ce travers-là. Et puis, je suis persuadé que, loin d'être secondaire, la forme est au contraire essentielle en politique. Le Français, qui est un républicain mâtiné de bonapartiste, aime que le responsable politique le ménage, lui parle avec tous les égards que sa portion de souveraineté lui fait mériter. Et, en cela il ressemble un peu au corbeau de la fable. Qu'ils aient tort ou raison, que leurs réformes soient bonnes ou pas, ceux qui oublient ce précepte, comme ceux qui en abusent par pure démagogie, ne font jamais long feu dans la vie publique, du moins perdent-ils rapidement les suffrages que la masse leur avait d'abord décernés.
Rédigé par : Laurent Dingli | 26 janvier 2009 à 10:30
Un billet juste, avec le Ministre et avec la femme.
Je relève en tout premier lieu, à la lecture de certains commentaires (SR) délivrés ici, qu'apparaît comme une évidence le défaut récurrent de pertinence des arguments qui ont agité le débat autour de Rachida Dati.
On peut vous remercier, cher SR, d'étaler le niveau moyen des invectives qui ont mis en cause le Ministre.
J'ai été, pour ma part, assez hostile à bien des dispositions de ce gouvernement - néanmoins portées courageusement par Madame le Ministre (et notamment le "judevi" qui me paraît être une grave erreur, et pour tout dire, un non sens) - mais je n'ai jamais cessé d'être étonné de la rectitude dans les convictions et de la capacité politique de cette femme ; et pourtant, on aura rarement vu un tel déchaînement d'attaques personnelles contre un ministre en exercice.
Il est évident qu'on lui fait payer le fait de ne pas être du sérail (classement de sortie ENM, histoire du MBA, attaques systématiques sur sa compétence juridique alors que celle-ci opère avant tout en politique...)
C'est dès lors bien une leçon de dignité que cette femme aura donné à nombre de ses détracteurs dont l'essentiel du propos n'a souvent rien eu a voir avec les politiques pénales et la Justice.
En dernier lieu et enfin, il est très satisfaisant de pouvoir relever cette capacité de sérier, cette capacité de mesure, chez un homme qui chaque jour est amené à peser la culpabilité d'autres hommes.
Personne n'est indispensable, c'est acquis, mais il reste qu'il est heureux de pouvoir s'apercevoir qu'à certains hauts postes de la République se trouve quelques individus nantis des indispensables qualités aux fins d'assumer d'éminentes fonctions.
Rédigé par : Terence | 26 janvier 2009 à 10:25
Je suis effarée, effrayée serait plus juste, par les commentaires haineux sur le site de Libé à propos de Rachida Dati. Au risque de passer pour une monomaniaque, je ne crois pas qu'un homme en eût fait naître autant. Edith Cresson avait déjà eu ce privilège mais jeune et belle (oui je sais, certains ici ne sont pas d'accord) Mme Dati la bat cependant à plate couture. Un triste record ; pas pour "la pauvre chérie", plutôt pour la démocratie.
Rédigé par : catherine A | 26 janvier 2009 à 10:23