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09 janvier 2009

Commentaires

Tony

Le mrap défende-t-il le racisme envers les blancs ?

Sérieusement je crois que ce sont des organisations financées par des mouvements islamistes, c'est assez évident vu de l'extérieur.

Daniel

Les commentaires sont modérés !? Comment laisser ce monsieur écrire ces propos outrageants sur Véronique Akobé qu'il ne connaît pas, pas plus que le dossier, pas plus que le déroulement du procès entaché de racisme et de sexisme ?

HORACE

Aller de Karim Achoui pour parvenir à Omar Raddad, m'a surpris au début, et pourtant...Je ne connais pas Omar Raddad, mais plus les acteurs judiciaires qui ont porté ce procès et je constate que les avis restent et resteront partagés. Certaines erreurs d'enquête ont été lourdes de conséquences et ont profité à l'accusé. Que dire de plus ? La justice a rempli son rôle.
J'ai côtoyé par contre Karim Achoui, avocat qui aurait pu être bien installé s'il n'avait été aussi âpre au gain, aussi peu soucieux de la peine de ses clients et aussi dépourvu d'humanité.
Demandez leur avis au nombreux travailleurs étrangers clandestins qui ont eu recours à ses services, le drame qu'ils ont tous vécu, en leur faisant croire à l'Eden après les avoir dépouillés de leur économies... et en ne faisant rien. Un certain nombre ont eu le courage d'affronter la justice malgré leur situation, pour dénoncer les pratiques de cet avocat. Demandez à ses autres clients détenus, qui ont découvert à leur sortie de prison, après avoir gagné un procès, que les dommages et intérêts versés au compte Carpa de Karim Achoui avaient disparu, grâce à une fausse signature imitée par ce même Karim Achoui.
Rassurez-vous, toutes ces personnes étaient arabes et peu cultivées - la différence de Me Achoui - alors elles ne sauraient être prises en compte pour être opposées à la présumée innocence de cet avocat. Même la récente décision de la Cour de cassation qui confirme l'arrêt de la cour d'appel de Versailles le condamnant à un an de prison avec sursis, 20.000€ et 5 ans d'interdiction d'exercer la profession d'avocat, pour faux et usage (eh oui c'est une seconde nature chez lui !) est considéré comme de l'acharnement judiciaire et pourtant, il y en a des preuves dans cette affaire, à la pelle !
Et sa culpabilité dans l'évasion de Ferrara direz-vous ; est-ce sur ses pratiques antérieures qu'il a été jugé ? Il y a de cela, car on en revient à l'argent, Karim Achoui a dit n'avoir eu que peu d'honoraires dans cette affaire. Pour un avocat qui avoue 15.000 € d'honoraires par jour, on peut rester dubitatif sur la discrétion dont il a entouré sa réponse. mais un fait est certain, on a depuis trouvé de l'argent, loin, très loin.
Alors, toujours innocent ? pensez-le si cela vous convient, c'est un choix respectable, mais de grâce ne souhaitez pas qu'une telle "réussite" soit un modèle et je ne peux que plaindre ceux qui s'identifient à lui, car plus dure sera la chute et ils ne le méritent pas !
Horace

Alexandre

"Qu'ils n'en fassent pas trop avant 2010."
Présumé innocent et sympathisants, ne faites pas les malins ou on double le compte en appel, parce que je le veux bien.
La justice décomplexée aimerait humilier ceux qui ont le verbe un peu haut, non ?
En même temps c'est d'une franchise rafraîchissante.

"Tout bon raisonnement offense."
Stendhal
(on va dire qu'un mauvais énerve, le mieux est donc de se taire et regarder ses pieds)

Nathalie

Qui a lu Max Weber sur ce sujet ?

Marie

Pourquoi amalgamer faits et origines ? Cela n'a rien à voir.

Au printemps prochain il est prévu la sortie du film tiré du roman noir de Hannelore Cayre : "Commis d'office" avec Roschdy Zem dans le rôle principal.

"Christophe Leibowitz, avocat pénaliste, commis d'office, défend les frappes de banlieue et les truands à la petite semaine, les dealers qui n'ont pas le sens du commerce. Il ne pensait pas pouvoir intéresser un proxénète cogneur en lui racontant Flaubert, ni même un jour faire évader de Fresnes l'ennemi public numéro un, et pourtant...
Il y a bien sûr une arnaque à la clé, et Christophe se retrouve en taule, avec ses ex clients..."

Catherine JACOB

@Alexandra
"c'est que cette théologie établit que la réussite matérielle est un signe d'approbation de Dieu sur nos vies."

Donc quelque part une variante du Karma bouddhiste qui lui aussi fonctionne selon le système de la rétribution, bien que en ce qui le concerne, des actes accomplis dans une ou des vies antérieures.

Alexandre

Cher Daniel Ciccia, ne vous excusez pas d'être trop long, votre propos est très intéressant.
Votre raisonnement me rappelle celui par lequel on explique comment la Théologie de la Prospérité des Luthériens a beaucoup contribué à l'essor économique des pays Anglo-Saxons: ce n'est pas que les Luthériens prônent la réussite matérielle comme but (au contraire ils sont supposés mépriser les richesses), c'est que cette théologie établit que la réussite matérielle est un signe d'approbation de Dieu sur nos vies.
Pour se conformer à la haute idée que chacun avait de lui-même, les Luthériens travaillèrent sans relâche pour accumuler ces richesses supposées insignifiantes.
Belle perversion de raisonnement. Si la Police fait de même avec le pourcentage d'élucidation, et que le Juge d'Instruction se laisse aller à cette poussée naturelle en plus de sa situation délicate, on peut agrandir les prisons tout de suite.
Au poker une telle logique d'entêtement et une tendance aux "croyances auto-réalisatrices" pourraient vous coûter cher.

Revenons maintenant sur le raisonnement statistique que vous condamnez. C'est au contraire le seul valable pour décorréler beaucoup de problèmes complexes, et il est de plus en plus utilisé en sciences pour analyser les problèmes environnementaux. Je vous conseille la lecture de Jean-Pierre Dupuy sur Tchernobyl et l'invisibilité du mal, en particulier l'invisibilité statistique (http://www.esprit.presse.fr/review/article.php?code=14471):
"Les trente ou quarante mille morts qu’aura causées la catastrophe nucléaire ne peuvent donc être nommées. La thèse officielle consiste à en conclure qu’elles n’existent pas. Cela ne constitue pas seulement une faute philosophique grave, c’est un crime éthique."

Un exemple simple sur le Tour de France: la population normale compte environ 5% d'asthmatiques. La Ventoline est considérée comme produit dopant, mais autorisée sous dérogation pour les coureurs asthmatiques. 40% des coureurs du peloton ont une dérogation, donc à moins d’une corrélation improbable avec l'exposition au grand air…
La loi des grands nombres a la tête dure…

PS: je remarque que la carte des expulsions d'étrangers correspond exactement aux quotas par département 'proposés' par le gouvernement. Ces ratios-là sont évidemment intolérables, et je vous rejoins si c'est ce que vous signifiez par incompatibilité entre justice et application de quotas.

Cordialement

Daniel Ciccia

"Ce que je ne veux pas, c'est que demain on se retrouve avec le même ratio entre le nombre d'inculpés et le nombre de condamnés."
Très intéressant développement, Laboca...
Je ne comprends pas cette compilation en ratio. Que dit un ratio s'agissant de choses aussi dissemblables que des affaires pénales?
Une justice "infaillible", à laquelle il ne faut ni rêver ni prétendre, devrait être une justice aux termes desquels une personne est mise en examen lorsque les charges qui pèsent sur elles sont telles que, avant le procès et bien que l'accusé soit réputé innocent, l'accusation est solidement étayée.

Par conséquent, les droits de la défense étant garantis par ailleurs et indispensable au processus judiciaire, le procès représente lui-même un stade où tout le dossier est "reconsidéré" et "représenté", mais où, quoi qu'il en soit des sophismes, un élément de culpabilité pèse dès lors qu'il prend place dans le box sur l'accusé.

Si l'accusation est sérieusement étayée, et c'est par elle que la personne est "traduite" en justice, cela aboutit à une condamnation, dont l'appel est non suspensif devant les assises.

Lorsqu'un accusé est innocenté, c'est une exception. Un petit miracle. Un coup de théâtre. C'est bien ressenti comme cela.
Inverser le ratio mis en examen/condamnation ne signifierait pas une justice de meilleure qualité, mais plus certainement un certain je m'en foutisme dans la mise en accusation (réquisitoire introductif, si mes souvenirs sont bons...).

C'est un propos bien long, mais je trouve votre assertion sur le ratio curieuse.

PS: Pardon si je ne maîtrise pas parfaitement le jargon.

Nathalie

Je me demande, si à l'époque où le jury était professionnel, ce n'était pas plus équitable, moins "populaire", j'entends par là s'il exprimait des jugements moins soumis aux états émotionnels et aux réactions épidermiques de ces jurys populaires, certes qui assistent de gré ou de force à tout le procès mais qui n'ont pas eu de formation et pas de préparation à ce qui va se passer donc qui peuvent moins adopter une position de recul et de réflexion.
Rassurez-vous Aissa, j'avais très bien compris ce que vous écriviez et je parie aussi que vous avez très bien compris ce que j'ai écrit aussi : mais comparer Dreyfus à Omar Raddad... C'est un peu trop non ?
Et je me répète, on ne prouve pas la culpabilité ou l'innocence de quelqu'un à l'aide de l'opinion publique, dont on ne sait pas trop comment elle se forme, peut-être sur le zinc d'un café, ou bien dans une manif, ou bien inventée par un média, fort heureusement. Encore que je suppose que les magistrats peuvent être sensibles à cette opinion surtout si celle-ci est médiatisée.
A l'époque de Dreyfus, il me semble que l'opinion publique était divisée justement, rappelez-vous les caricaturistes qui illustraient des repas de famille ou tout le monde se bagarre et s'étrangle.
Mais il a fallu bien d'autres arguments pour arriver à mettre à jour l'innocence de Dreyfus.
A propos de Vergès, il était sur la chaîne Paris Première avec Philippe B. et commençait à ricaner au sujet de la disparition des juges d'instruction. C'était tard le soir, désolée je n'ai pas pu suivre.

LABOCA

Monsieur l'Avocat général Bilger cherche-t-il à faire condamner en appel Karim Achoui en paraissant considérer le procès en appel comme inutile et en doutant ouvertement de la légitimité des initiatives prises par les uns et les autres pour que Karim Achoui soit jugé objectivement en appel ?
Le lent passage suivant de son billet semble prouver qu'il ne veut observer aucune stricte neutralité dans le processus du dénouement judiciaire de l'affaire Karim Achoui :

"Me Achoui proteste de son innocence et c'est son droit le plus strict. Condamné une première fois mais en attente d'appel, il est toujours présumé innocent. Je parie que s'il est à nouveau sanctionné en 2010, il continuera à adopter la même position en alléguant probablement l'existence d'une erreur judiciaire. Mais on ne peut savoir ce que nous réservera à son sujet l'avenir judiciaire. Qu'il fasse feu de tout bois et défense de tout ce qu'il est susceptible d'utiliser à son bénéfice, rien de plus normal. Innocent, c'est logique. Coupable, ce n'est pas absurde non plus parce qu'il y a une représentation de soi-même qui peut parfois l'emporter sur la certitude de sa culpabilité. On continue à faire comme si on était innocent parce qu'on en a besoin pour
soi et pour les autres auxquels on tient".

La dernière phrase de ce long passage doit certainement être mise en évidence tant elle trahit la partialité de Monsieur l'Avocat général Bilger :

"On continue à faire comme si on était innocent parce qu'on en a besoin pour soi et pour les autres auxquels on tient".

Je trouve que Monsieur l'Avocat général Bilger va trop loin en prenant position publiquement pour la culpabilité de Maître Achoui.
Dire qu'Achoui "continue à faire comme si" sonne presque comme une conviction de Monsieur l'Avocat général Bilger quant à la culpabilité de l'avocat parisien.
J'espère simplement qu'aucun magistrat, aucun juré d'appel ne tombera sur le billet de Monsieur l'Avocat général Bilger. Je crains en effet que le jury d'appel soit influencé par ce billet, sachant que son auteur est très médiatique et donc, à son corps défendant, faiseur d'opinions.
L'autre point contestable du billet de Monsieur l'Avocat général Bilger, c'est son opposition à l'intervention du MRAP dans le débat né de la honteuse condamnation de Karim Achoui.
Comment Monsieur l'Avocat général Bilger peut-il dénier le droit au MRAP d'intervenir s'il juge qu'une personne est victime de discrimination?
Le MRAP a le droit de faire ce qu'il faut pour sauver Karim Achoui parce sa mission est d'aider ceux qui sont victimes d'injustice.
J'aurais suivi Monsieur l'Avocat général Bilger s'il avait pu prouver que le MRAP ne peut légalement défendre une personne contre l'institution judiciaire française ou que la discrimination en France pouvait partout se rencontrer sauf au sein de ladite institution.
Un innocent a été condamné et il ne faut pas chercher à empêcher ceux qui essayent de relever cet innocent.
Je note que s'il a été prompt à défendre avec une rare énergie Monsieur Burgaud, magistrat ayant honteusement fait condamner des innocents de province dans une affaire de faux pédophiles, Monsieur l'Avocat général Bilger n'apprécie pas que le MRAP cherche à défendre l'innocent avocat Achoui.
Quant à la suppression du juge d'instruction, j'avertis Monsieur l'Avocat général Bilger qu'il est illusoire de penser que la justice des hommes s'améliorera si les magistrats ne changent pas de coeur ou ne renoncent pas à leurs préjugés sur les gens.
Une bonne réforme de la justice des hommes passe d'abord par la reconnaissance par les magistrats de leurs erreurs actuelles ou passées.
Notre France avancera le jour où ses magistrats reconnaîtront publiquement qu'ils peuvent commettre des fautes comme le commun des mortels.
C'est l'orgueil, c'est la prétention, qui empêche le progrès.
Techniquement, la réforme - suppression du juge d'instruction - annoncée par le chef de l'Etat est intéressante.
La procédure pénale en France est si déséquilibrée structurellement qu'il faut bien tenter quelque chose.
Notre procédure pénale fait intervenir quatre acteurs : le juge d'instruction, le procureur ou l'avocat général, l'avocat et le juge (formation de jugement).
La loi impose au juge d'instruction d'enquêter en recherchant aussi bien les éléments à charge que les éléments à décharge. Mais celui-ci, violant délibérément le code de procédure pénale, s'est plu en pratique à n'instruire qu'à charge. Du coup, nous nous sommes retrouvés en France avec deux acteurs s'employant à faire condamner le prévenu ou l'accusé : d'une part le juge d'instruction; d'autre part le procureur ou l'avocat général. Il n'y avait donc plus qu'un acteur pour essayer de défendre le prévenu ou l'accusé : l'avocat. Le travail de ce dernier a été rendu difficile par le fait qu'en pratique le juge (tribunal correctionnel ou cour d'assises), a cherché à se ranger systématiquement du côté du tandem juge d'instruction - procureur ou avocat général.
Je crains donc que la suppression du juge d'instruction ne soit qu'un leurre.
Pourtant je ne tiens pas spécialement au maintien du juge d'instruction. A dire vrai, c'est l'acteur que j'apprécie le moins dans la procédure pénale.
Ce que je ne veux pas, c'est que demain on se retrouve avec le même ratio entre le nombre d'inculpés et le nombre de condamnés.
C'est pourquoi il faut en appeler au changement de mentalité, au changement de culture au niveau des juges tenant les tribunaux correctionnels ou les cours d'assises.
Pour moi, une réforme radicale est celle qui obligerait les juges à exercer préalablement la profession d'avocat. Seuls de tels juges pourraient facilement comprendre l'importance des droits de la défense, du principe du contradictoire et de la présomption d'innocence. Une personne ayant vaillamment défendu en tant qu'avocat la présomption d'innocence ne trahira pas sa foi, une devenue juge.
La magistrature en France recèle aussi des gens de qualité. La semaine passée, j'ai ainsi fait la connaissance d'un juge de référés qui a laissé les avocats des deux parties s'expliquer pendant pratiquement deux heures, alors que généralement ce genre de procédure dure entre 15 et 20 minutes. J'ai vu donc un juge patient, désireux de tout comprendre. Malheureusement, dans notre France on rencontre de moins en moins de tels juges.
Outre qu'elle nous permettra probablement de sortir de cette vieille hypocrisie française qui nous empêche de voir que la procédure pénale française vise fondamentalement à faire condamner quelqu'un, la réforme voulue par le Président de la République nous aidera probablement à nous conformer à l'obligation de procès dans un délai raisonnable portée par l'article 6 de la convention européenne des droits de l'homme. Telle qu'elle est conduite actuellement dans notre pays, l'instruction pénale dure excessivement, sans que cela corresponde à une volonté du juge d'instruction d'enquêter aussi à décharge. Les conflits surgissant parfois entre le juge d'instruction et le ministère public contribuent aussi à alourdir cette tendance.
Or ce que l'on pourrait escompter de la réforme envisagée par Nicolas Sarkozy, c'est une certaine célérité de la procédure, le ministère public devant continuer à céder à sa tendance à voir saisie vite la formation de jugement.
Sauf erreur de ma part, il est un point auquel Nicolas Sarkozy, grand admirateur des Etats-Unis, n'a pas prêté attention : dans le système américain, le procès pénal est un procès opposant l'Etat (ministère public, lequel s'appuie sur une puissante police judiciaire qui est chargée, dans le respect scrupuleux de la loi, de réunir les preuves d'inculpation) à l'inculpé. Je souhaite donc qu'au terme de la réforme envisagée, ne subsiste pas des éléments hybrides rappelant le système dont veut sortir la France. Précisément, je souhaite qu'il n'y ait plus de partie civile dans le procès pénal, celle-ci ne devant intervenir que dans une instance postérieure à ce procès.
A cet égard, un intervenant sur ce site ayant comme moi l'expérience du système pénal nord-américain et du système pénal français a fait observer à juste titre que le modèle voulu par Sarkozy nécessite, pour bien fonctionner, la mise en place d'une vraie organisation assurant une défense pénale digne de ce nom.
Je souhaite donc que les avocats français deviennent des personnes viscéralement attachées à la défense pénale.
Or de nos jours, il n'est pas rare de voir un même avocat assurer la défense pénale aujourd'hui et représenter la partie civile demain. Je sais qu'un avocat doit faire rentrer les honoraires pour assurer l'avenir du cabinet, ce qui peut amener selon les cas à défendre l'inculpé ou à représenter la "victime". Mais un esprit carré peut se sentir déboussolé par ce genre de changement de posture.
En France, heureusement, quelques-uns de nos ténors ne se consacrent plus qu'à la défense et je songe ici spécialement à Maître Soulez-Larivière - dont je ne partage pas cependant les conceptions relativement à l'application du droit de l'environnement en France.
Je conclus.
Pour que la réforme annoncée par Nicolas Sarkozy, techniquement intéressante, se révèle efficace, il faut que nos magistrats actuels, chargés demain de l'appliquer, changent de mentalité, de culture et témoignent d'une nouvelle disposition spirituelle. Rien ne peut se faire sans changement de coeur. Il faut renoncer à l'orgueil et à la prétention si l'on veut faire une bonne oeuvre. Cela aidera à ne pas rester prisonnier des préjugés.


Catherine JACOB

@Machin
Donc, comme d'habitude, il traîne n'importe quoi n'importe où qu'on risque de prendre bêtement pour argent comptant.

ROUTA VILLANOVA

Mauvaise pioche, Monsieur le Procureur ! Claude Berri vient de mourir !

noel

Monsieur
Je vous lis, je vous écoute lors de vos interventions dans les médias.
Je ne suis pas toujours d'accord avec vous mais je prie... je prie que l'ensemble de la magistrature soit à votre image ; et ainsi nous reprendrons confiance.
Merci.

Laurent Dingli

@ Gaétan B.;
Vous pensez sérieusement que le défenseur d'Omar Raddad appartienne à cette "classe d'intellectuels germanopratins" que vous dénoncez ?
On voit que vous ne connaissez pas Maître Vergès. Un ancien des Forces Françaises Libres, engagé à dix-sept ans, condamné à mort par l'OAS pendant la guerre d'Algérie, incarne-t-il vraiment l'intellectuel à lunette d'écaille de la rive gauche ?

Guile

Je constate que le débat fait rage sur ce sujet. J'avoue admirer la liberté que laisse M. Bilger à tous les commentateurs tant la haine a repris le dessus, voire même le règlement de compte...

Pour ma part, j'attends de voir la suite de cette histoire pour me faire une idée, car je me méfie tant des déclarations d'un avocat à la sortie d'une audience, que de celle d'une association comme le MRAP.
L'un comme l'autre sont utiles à la vie en démocratie, mais il nourrissent parfois le débat de toute leur mauvaise foi.

Maintenant, pour ce qui est du racisme dans la magistrature, il doit y être présent, comme partout dans notre société, mais j'aurais tendance à croire (espérer peut être) qu'il y est moins présent.

Pour connaître de nombreux magistrats, je peux affirmer sans trop de doute, que chacun, à leur manière, aiment le droit, ont un profond sens des valeurs républicaines et croient en la formule sacrée de notre beau pays: liberté, égalité, fraternité.

Après, le racisme n'en est pas pour autant inexistant.

Gaétan B.

@ Aïssa

Si les prisons sont pleines d'Africains et d'Arabes, c'est parce que ceux-ci ont commis des crimes et délits qui les y ont amenés.

Pour ne plus aller en prison, il suffit de respecter la loi, c'est plutôt simple il me semble. Personnellement j'y arrive très bien et je ne pense pas que ce soit grâce à mes gènes.

Vos accusations de racisme à l'endroit de la magistrature sont parfaitement stupides et déplacées.

Gaétan B.

@Jean-Dominique Reffait

Certes un jury est tiré au sort et pas plus compétent que la prostituée Opinion, mais la petite différence qui ne vous aura pas échappé, c'est que tandis que l'opinion se fait son idée sur un comptoir de café du commerce, en 2 min de lecture de journaux, le jury assiste à l'intégralité du procès pendant des jours, puis pèse et soupèse la moindre de ses délibérations.

Il y a quelque chose de scandaleux pour la justice que ce droit de grâce qui vient modifier ses jugements a posteriori, par l'influence politique, suite à des campagnes médiatiques.

A mon avis on doit ça entièrement à l'appétit de pouvoir d'une classe d'intellectuels germanopratins qui testent leur capacité à être au-dessus des lois du vulgaire, tout en se trouvant beaux à la télé d'être encore rebelles à l'âge mur (et fortuné).

Derrière Battisti, Raddad ou Petrella, se cachent toujours un Vergès, un BHL ou une Fred Vargas. Libre à vous de croire que la justice y gagne.

Véronique Raffeneau

"...Mais que vient donc faire JDR dans cette galère judiciaire ? Il ne connaît pas l'affaire, les charges et les moyens de défense, sauf si Me Szpiner le conseil de Me Achoui l'a, avec impartialité je n'en doute pas, informé et convaincu du grandiose de sa stratégie de défense.

Ah, le Francis, qui n’en finissait pas de vouloir faire rire et décontracter la présidente avec les auto-citations de son "Paroles de prétoires" écrit en une soirée de folie avec son confère et ami des temps anciens, Me sbriglia.

JDR dit lui-même qu'il ne dispose d'aucun élément factuel pour dénoncer à coup sûr "une condamnation raciste" mais cela ne l'empêche pas, sans vergogne, de considérer que l'accusation est particulièrement mince, "éthiopienne", c'est son expression, et que le Jury populaire - opinion publique en petit, je n'en doute pas dans l'esprit de JDR - qui a déclaré coupable Me Achoui, l'a condamné au seul motif que celui-ci lui apparaissait franchement et irréversiblement antipathique..."

Jean-Dominique Reffait

Comprenons bien : Philippe, fortement convaincu de l'innocence de Me Achoui, considère que l'intervention intempestive et communautariste du MRAP ne peut que desservir la cause défendue, et il a raison. Philippe, qui souhaite ardemment l'acquittement de Karim Achoui, considérant la maigreur éthiopienne du dossier, s'inquiète d'une récupération inopportune qui viendrait inverser l'issue logique du nouveau procès. Je le suis tout à fait dans cette inquiétude.

Il n'est pas question ici de racisme au sein de la magistrature : une cour d'assises, c'est un jury populaire - ô terrifiante expression - avec les préjugés ordinaires du peuple, dont le racisme fait partie de la panoplie. Quel miracle transformerait un raciste ordinaire en humaniste consciencieux - quoiqu'indispensablement vigoureux - sitôt qu'il deviendrait juré d'assises ?

Toutefois je pense que Karim Achoui a moins subi le racisme que l'antipathie qu'il dégage, avec son visage dur, ses cheveux gominés et son arrogance à la commissure des lèvres : un jury d'assises est profondément sensible à l'antipathie d'un prévenu, sentiment qui entre de plain-pied dans l'intimité de la conviction.

Chers commentateurs, sortez de vos têtes ces équations insensées : l'acquittement ou la condamnation sont des décisions de justice qui n'ont qu'un rapport lointain avec l'innocence ou la culpabilité. Parfois, ces notions se recoupent, mais c'est alors une coïncidence.

Enfin, à ceux qui contestent l'innocence d'Omar Raddad ou de Seznec, je ne puis que rappeler cette évidence : un jury d'assises n'est que l'expression de l'opinion publique. Si, après la décision d'un jury d'assises, l'opinion publique renvoie une autre conviction, dont l'intimité n'est pas moins respectable que celle de douze péquins dont la compétence se réduit au tirage au sort, eh bien, il faut se résoudre à ce revirement. Ce qu'un pape peut faire, un pape peut le défaire.

Gag : Claude Guéant qui affirme sans pouffer "Le fait que le parquet soit rattaché au ministre de la Justice garantit aux citoyens que la justice est la même pour tous." Les terroristes de Tarnac en sont convaincus !

Frédéric Valandré

A Aïssa :
La grâce partielle accordée par Jacques Chirac à Omar Raddad (qui a fait 7 ans de prison et non 4) ne fait pas de ce dernier un innocent : la grâce, c'est le pardon accordé à un coupable, non une réhabilitation. Par ailleurs, le 3 juillet 1996, M.Chirac a gracié Véronique Akobé, une femme de ménage ivoirienne qui avait été condamnée le 30 janvier 1990 pour avoir égorgé le fils de son patron et avoir grièvement blessé celui-ci. Or, la condamnée n'a jamais contesté son crime, elle l'a justifié en salissant ses victimes, qui selon elle l'auraient violée. Le MRAP avait à l'époque salué la décision du Président : pensez donc, une femme subsaharienne ne peut être qu'une victime ! Les antécédents violents de cette "brave fille", la sauvagerie du crime ? Silence dans les rangs.
Bonne journée,
Cordialement,
Frédéric Valandré

Véronique Raffeneau

@ Aïssa

Voyez-vous, pour le grand public auquel je m'identifie, s'il y a un juge d'instruction qui d'emblée impose l'écoute et le respect, c'est bien le juge Van Ruymbeke.

Pour cette annonce présidentielle où il me manque l'essentiel - l'expérience et la connaissance en vrai du monde judiciaire, la maîtrise intellectuelle des conséquences d'un tel débat - pour exprimer un avis et une opinion construits, une position comme celle de RVR est très importante.

"vaut pas un clou ce discours éculé..." écrivez-vous à Sophie.

Ce que je veux juste vous dire, c'est que lorsqu'une grande question de justice est posée - la suppression du juge d'instruction en est une -, il y a tous comptes faits, parmi le brouhaha de réactions, deux, trois positions que je guette, qui compteront et qui emporteront la partie dans mon propre débat.

La position de RVR est de celles-là.

Cela peut tenir à beaucoup, cela peut tenir à rien. C'est ainsi.

semtob

Cher Philippe,

La première question que je me pose est celle de connaître comment va Maître Achoui. A quoi cela sert-il de le faire souffrir comme cela ?

Il est présumé innocent, jusqu'à preuve du contraire. Il me semble que vérification devrait être faite s'il n'y a pas de biais cynique dans certaine décision. Maître Achoui est un modèle d'identification pour beaucoup de jeunes.
C'est un modèle de réussite. Pour tous il serait intelligent de lui laisser exercer ses talents de synthèse, d'orateur. Monsieur Joël Boyer a dit que tout le monde a droit a une seconde chance. Tout le monde, cela veut dire tout le monde.
françoise et karell semtob

Aïssa Lacheb-Boukachache

@Frédéric Valandré et Georges Cenci


Alors, le Président de la République Jacques Chirac, sans que le Conseil Supérieur de la Magistrature ni les services des Grâces de la Chancellerie n'aient rien trouvé à y dire, a gracié celui qui fracassa le crâne de Ghislaine Marshal, la poignarda à 15 ou 20 reprises, puis l'éventra de bas en haut comme on vide un poisson ... Certainement l'a-t-il gracié pour "bonne conduite, après 4 ans de prison ... Dont acte, si je vous crois. Heureux Omar Raddad, le meurtrier le plus chanceux -et aimé- du monde ...


Voyez-vous, il est ainsi des choses qui me persuadent davantage que d'autres ... Ainsi, quand on traite aujourd'hui comme une pire criminelle une infirmière qui fit une erreur de soins, je songe à ces deux infirmières décapitées hier par un malade, dans leur service de l'hôpital, une nuit, à Pau et qu'on a bien vite oubliées ... Ainsi, quand on me jure sur l'indépendance des juges d'instruction qui seraient les garants de toutes les libertés publiques et individuelles, je songe au juge Boulouque ... Et cela ne m'amuse guère.


Bonne nuit.


Aïssa.

Georges CENCI

Monsieur Lacheb-Boukachache. Je ne vois pas en quoi mes propos seraient offensants.
Je constate seulement que vous ne voulez pas remettre en question vos préjugés mais que vous n'en formulez pas moins un avis dogmatique.
Gardez vos certitudes ou lisez (mais là aussi il faudra acheter le livre) "L'intellectuel fourvoyé" de Maître Dominique INCHAUSPE qui cite mon ouvrage dans sa bibliographie (pages 237 à 245)

Frédéric Valandré

Bravo à Georges Cenci pour son intervention ! Le bon sens et l'intuition populaires ayant innocenté Omar Raddad ? Cet argument me rappelle ceux de Denis Le Her-Seznec, qui estime que son grand-père a été innocenté depuis belle lurette par l'opinion publique. Cher Aïssa, je vous recommande vivement la lecture de l'ouvrage de Georges Cenci ; voir également celui de François Foucart : "L'affaire Omar Raddad Le dossier pour servir la vérité" (Paris, François-Xavier de Guibert, 1998). Conseil d'une personne qui a longtemps cru à l'innocence d'Omar Raddad, et qui a changé d'avis.

Aïssa Lacheb-Boukachache

@Marcel Patoulatchi


Je suis tout à fait d'accord avec vous : si les prisons sont pleines de ceux-là, Africains et autres Arabes, pour certaines et non des moindres à 70% de leur taux d'occupation, c'est, bien entendu, parce qu'ils ont ça dans leurs gènes, ces bons à rien... A l'américaine, en somme...


@Sophie


Les arguties de Renaud Van Rymbecke ne tiennent pas la route, vaut pas un clou ce discours éculé... Ca fait des lustres que le juge d'instruction a vendu son indépendance pourtant inscrite dans la Constitution. Il est des procureurs, pourtant institutionnellement soumis au gouvernement, qui, dans les faits, sont infiniment plus indépendants que ces magistrats instructeurs... On n'en serait pas là de toute cette merde juridique si l'Instruction, ce Siège, avait su tenir fermement et dignement son rang et, comme l'intitule sa fonction, s'en était tenu mordicus uniquement à protéger les libertés individuelles, toutes les libertés individuelles et non certaines uniquement choisies par trop souvent selon des critères (relire La Fontaine) et d'autres critères encore (relire Patoulatchi ci-dessus)... Le nouveau système en gestation ne sera pas mieux ? A la bonne heure ! on verra... Il aura au moins le mérite d'afficher clairement les choses, de ne pas être veule et servile dans l'ombre, hypocrite...


@Nathalie


Ne faites pas celle qui ne comprend pas... Le bon sens populaire, au sens où je l'entends, existe; c'est celui qui toujours, déjà même en ce temps, a proclamé l'innocence de Dreyfus... La populace (dixit Imbert) malveillante, jalouse, sauvage, comme vous dites, c'est quelques un(es), pas une majorité; parfois on la retrouve, cette populace singulière, par le miracle d'un tirage au sort sur des listes électorales, jury d'assises et majorité... C'est la démocratie qui veut que même les plus bizarres aient droit de juger, pourvu qu'auparavant ils ne se soient pas fait prendre de leurs forfaits...


@Georges Cenci


Votre "ours", si vous me l'envoyez, scotchez bien le paquet... J'habite une zone sympa somme toute mais où le facteur n'est pas Besancenot, vous comprenez... Je cite la zone, pas le facteur, vous l'aurez compris...


Aïssa

Alexandre

Il est amusant que lorsque je signale qu'il ne faille pas faire l'amalgame de toutes les associations avec le MRAP (qui n'est pas ma favorite vous l'aurez deviné) on crie au manichéisme.
Quant au Gisti et à la Cimade, bien sûr ils ont leur avis que tout le monde ne partage pas, mais leur action principale consiste à faire appliquer la loi existante, empêcher que les préfectures ne l'ignorent et enfin garantir le respect de libertés basiques. Le tout sans être donneur de leçons, car ces problèmes sont objectivement compliqués.
Pour avoir une idée de qui sont les dangereux extrémistes qui quittent la France:
http://www.dailymotion.com/video/k1y8P8UVWUSRS8Rzv2
Nous on est partis pour le Brésil. Je ne sais pas en Chine mais au Brésil je confirme que tout roule (pour une loi sensiblement égale). Juste ils l'appliquent avec honnêteté, sans user du prétexte de soupçon systématique de mariage blanc, juste pour faire baisser les stats de délivrance de cartes de résident pour récupérer des votes FN.
Ce n'est pas la loi le problème en France, c'est son mépris, sa dénaturation par des modalités malhonnêtes. Mais la Police a toujours raison... Sûrement l'héritage de Rousseau et d'une époque où on ne pouvait même pas concevoir d'attaquer l'Etat.
Je crois que tant qu'on n'a pas vécu l'atteinte à sa propre liberté, on ne peut pas comprendre. Du moins je ne comprenais pas avant de le vivre.
Maintenant j'ai en moi cette colère, celle qui vous tord le ventre quand on touche à votre famille. Ca n'est pas politique.
Je vais boire ma Bohemia au soleil, ça me calme.
Il reste que penser c'est fondamentalement dire non.

Nathalie

"Le bon sens et l'intuition populaires, savez-vous, ont depuis longtemps innocenté Omar qui ne l'a pas "tuer"..." Achtung ! Ce n'est pas au "bon sens" et à l'opinion populaire de se prononcer sur la culpabilité ou l'innocence de tel ou telle ! Sinon, où va-t-on ? Une rumeur malveillante lancée par un rival, un malveillant, un jaloux, un con, et hop, c'est le lynchage direct ? C'est ainsi qu'on arrive direct à une société de sauvages, vous me direz, on y est déjà, mais on n'est pas encore au fond au fond... Encore un effort.

Aïssa Lacheb-Boukachache

Monsieur Georges Cenci, j'exige de vous que vous ne m'interpelliez pas de cette façon comminatoire et, pour tout dire, proprement mal élevée... Vous vous pensez seigneur, peut-être, un marquis... Votre adjectif démonstratif "ce" précédant mon beau prénom ne me convient pas. Fi de la familiarité ! nous ne gardons pas encore les cochons ensemble... A ce moment, nous aviserons ; vous m'appellerez Aïssa et moi, bien entendu, sacré Georges... De plus, ayez, comme je mets un point d'honneur à le faire moi-même ici, quand je le fais, l'honnêteté de préciser ainsi : (publicité), lorsque vous référencez une de vos oeuvres en cet espace assez libéral sur ce point pour peu qu'on n'en abuse...

Votre "ours", je ne l'ai pas lu. A vrai dire, j'ignorais que vous le fîtes. Néanmoins, ce sera avec plaisir que je le lirai si, naturellement, vous me l'envoyez et, ma foi, dédicacé, pourquoi pas... Même si je doute qu'il me persuade autrement... Le bon sens et l'intuition populaires, savez-vous, ont depuis longtemps innocenté Omar qui ne l'a pas "tuer"... Cependant, ne comptez pas sur moi pour l'acheter, même d'occase ; je suis avec peine à, mettons, 100 euros au-dessus du seuil officiel de pauvreté tel que posé par l'INSEE, le BIT et le ministère... Je hais Lagarde et elle me le rend bien... Tant pis !

Mon adresse:

7 Place des Argonautes
5/G
51100 DUROCORTORUM (REIMS)


Bon jour


Aïssa.


sophie

Voici la réaction de Van Ruymbeke !

Dans un entretien à paraître dimanche 11 janvier dans le Journal du Dimanche, le juge d'instruction Renaud van Ruymbeke estime que la suppression du juge d'instruction, annoncée la semaine dernière par Nicolas Sarkozy, "sonne le glas des affaires politico-financières" et "va à l'encontre des libertés individuelles".



Verbatim "J'ai confiance en la justice, car je n'en ai pas peur"

Entretien Dominique Inchauspé : "Ce projet ne règle pas les vrais problèmes"
Selon lui, le fait de vouloir transformer le juge d'instruction en juge de l'instruction "revient à lui enlever tous les pouvoirs d'enquête" et à transférer "ses prérogatives au parquet sans assurer le préalable indispensable à une telle évolution, à savoir l'indépendance des procureurs". Pour le juge, qui s'est fait connaître dans les affaires politico-judiciaires, "cette réforme est inacceptable en l'état".

"Demain, si on supprime le juge d'instruction qui est un magistrat indépendant, on transfère ces affaires à un magistrat du parquet qui, lui, dépend du pouvoir", explique notamment M. van Ruymbeke. "Dans le système qui est préconisé par le président de la République, le magistrat conduisant l'enquête sera soumis au pouvoir exécutif", dit-il. Conséquence de cette réforme, le renforcement "des pouvoirs du parquet et de la police" et la fin annoncée "des affaires politico-financières". "Nous assistons à une véritable reprise en main de l'institution judiciaire par le pouvoir politique", constate le juge van Ruymbeke.

Georges Cenci

Quel ton péremptoire ce Aïssa ! Je cite : "Omar Raddad sur lequel personne ne paierait un kopeck sur sa culpabilité." Je parie un €, restons français, que ce monsieur ne connaît aucune pièce des six tomes du dossier de l'instruction. Je suis persuadé qu'il n'a pas assisté au procès et pourtant... Ainsi va l'opinion publique manipulée ! Il serait bon pour son information, s'il ne redoute pas de remettre en cause ses préjugés, qu'il lise l'ouvrage que j'ai écrit sur cette affaire que j'ai dirigée : OMAR L'A TUEE - Vérité et manipulations d'opinions, aux éditions L'Harmattan. Il y lira les six volumes de l'instruction, assistera au procès et découvrira sans doute des détails qu'il ignore. Nul doute qu'après sa lecture, il versera son obole sur sa culpabilité et ne fera plus partie du clan des abrutis.

Machin

"M'étant un peu documentée sur les différents protagonistes que vous évoquez, j'ai découvert que Me Karim Achoui {http://maitreachoui.wordpress.com/ }, l'actuel possesseur de la robe d'avocat de François Mitterrand, avait travaillé avec Jacques Vergès sur l'affaire Patrick Dils, bien que sans statut de collaborateur."

Non, vous êtes mal renseignée.
Achaoui était collaborateur du cabinet de Me Florand au moment ou celui-ci a obtenu la révision du procès Dills, en revanche, il n'a jamais travaillé avec Vergès, pas plus que Me Florand.

Laurent Dingli

Tout comme vous, j'ai surtout entendu un seul son de cloche dans les médias au sujet de la suppression du juge d'instruction. J'avoue aussi que ce n'est pas mon premier centre d'intérêt. A propos, le juge Gilbert Thiel a déclaré chez Calvi être un lecteur assidu du blog de Philippe Bilger, mais sans doute le saviez-vous déjà.
Intéressant commentaire de Me Migueline Rosset à votre billet précédent.
@ Alexandre,
Le pays dans lequel nous vivons est autant le fruit du progressisme que du conservatisme, aucun parti, aucune mouvance n'ayant d'ailleurs l'apanage de l'un ou de l'autre. Méfiez-vous donc de votre propre manichéisme.

Pascal SOURIS

La situation que vit Me Achoui emporte ma sympathie. J’ai exprimé mon sentiment sur ce blog le 17décembre (N.B mais j’ai posté par erreur mon message au chapitre « Se taire en cravate ? »).
J’ignore s’il est coupable , ou innocent, mais Karim Achoui est une personnalité, un rhéteur, et un combattant.
Cette sympathie ne peut pour autant m’amener à souffrir l’ « argumentation » du M.R.A.P., qui dessert Me Achoui : la mise en cause systématique de l’impartialité du siège constitue (notamment ) un procédé bassement sophistique : un « argumentum ad personam ».
Schopenhauer écrit : « ULTIME STRATAGÈME Si l’on s’aperçoit que l’adversaire est supérieur et que l’on ne va pas gagner, il faut tenir des propos désobligeants, blessants et grossiers. Être désobligeant, cela consiste à quitter l’objet de la querelle (puisqu’on a perdu la partie) pour passer à l’adversaire, et à l’attaquer d’une manière ou d’une autre dans ce qu’il est : on pourrait appeler cela argumentum ad personam pour faire la différence avec l’argumentum ad hominem. Ce dernier s’écarte de l’objet purement objectif pour s’attacher à ce que l’adversaire en a dit ou concédé. Mais quand on passe aux attaques personnelles, on délaisse complètement l’objet et on dirige les attaques sur la personne de l’adversaire. On devient donc vexant, méchant, blessant, grossier. C’est un appel des facultés de l’esprit à celles du corps ou à l’animalité. Cette règle est très appréciée car chacun est capable de l’appliquer, et elle est donc souvent utilisée. »(SCHOPENHAUER A., L’Art d’avoir toujours raison, p.61)
L’utilisation de ce type de stratagème peut constituer l’indice de la carence d’argumentation. Quand l’adversaire ne peut dévorer, il insulte, tel le chasseur à l’égard du renard.
BRILLAT-SAVARIN ., (Physiologie du goût, p.91) écrivait
« DU GIBIER. 39. – On entend par gibier les animaux bons à manger qui vivent dans les bois et les campagnes, dans l’état de liberté naturelle.
Nous disons bons à manger, parce que quelques-uns de ces animaux ne sont pas compris sous la dénomination de gibier. Tels sont les renards, blaireaux, corbeaux, pies, chats-huants et autres : on les appelle bêtes puantes. »

mike

Ravi de revenir en France après un séjour loin des honnêtes médiocrités et des opinions toujours "objectives" qui font le charme de ce pays.
Notre hôte toujours pertinent, Aïssa toujours sur la brèche, des commentaires riches et pauvres ; et, en plus, il fait froid.
Bonne année à tous.

Thierry SAGARDOYTHO

J'espère tout d'abord que l'accusation sera soutenue par un accusateur de talent... Ensuite, il semble que la saisine du MRAP n'émane nullement de ses conseils qui ont parlé, au contraire, d'une initiative des proches de l'accusé. Enfin, certes c'est sans doute socialement incorrect, mais qui peut sérieusement contester que la réussite professionnelle fulgurante d'un jeune beur des banlieues n'a pas aiguisé quelques appétits de règlement de comptes. Indépendamment de la culpabilité éventuelle qu'il n'appartient qu'à la Cour de renvoi de trancher, admettons tout de même que la sanction, si les faits sont avérés, est d'une particulière sévérité et il est bon nombre d'avocats, à Paris, et ailleurs, qui évoquent que l'on s'est "payé un avocat". Qu'il s'agisse de Karim ACHOUI n'a sans doute pas déplu à certains. Sauf à penser que l'intéressé souffrait de paranoïa, Me ACHOUI se plaignait régulièrement d'être honni par bon nombre de policiers et magistrats dont il avait, avec talent, trop souvent mis en exergue les lacunes sinon l'incurie par de brillants résultats concédés par d'autres Juges. Racisme ou pas, la formule détonnante de Me SZPINER, à l'issue des débats, n'avait rien de choquant car elle ouvre le débat. Quant à lire certains articles de presse relatant les mouvements de magistrats au sein de la COUR d'APPEL DE PARIS, et notamment dans la section des assises, Karim ACHOUI a du souci à se faire car il semble que les meilleurs magistrats soient sur la sellette. Un juge docile et incompétent fait toujours plus de mal pour les libertés qu'un juge madré et intransigeant. A lire les comptes rendus du procès de première instance, la tenue de l'audience a des progrès à faire lors de l'audience en appel.

Marcel Patoulatchi

Concernant les lycéens manifestants, il faut leur reconnaître le mérite de braver le climat, à défaut d'être délicats dans leurs constatations (cf. http://www.youtube.com/watch?v=Vr1Jd1CMc-g ) et limpides dans leurs motivations.

Alexandre, le droit est-il affaire de foi ? Que la Cimade et le GISTI aient un avis très marqué sur l'évolution du droit, conforme à leurs orientations, c'est un fait. Que leur avis soit réalité, par contre, mérite démonstration.

Aïssa, Omar Raddad a été gracié et non innocenté. Il n'y a pas eu, à ma connaissance, de révision de son jugement. Si le doute existe sur sa culpabilité, son innocence n'en devient pas automatiquement certaine. Et ce n'est pas à vos yeux, je l'espère, affaire d'être abruti que de ne pas se permettre d'avoir un avis si tranché sur cette question.
Quant à votre accusation de racisme à l'endroit de la magistrature, pouvez-vous l'étayer ? Il est fort probable que se trouvent des racistes parmi les magistrats, comme dans le reste de la société. Mais qu'est-ce qui vous permet de suggérer le racisme à propos de jugements dont vous n'êtes pas capable de démontrer l'anormalité ? Oui, il y a beaucoup de nord-africains et d'africains condamnés par les juridictions françaises. Oui, il y a beaucoup de nord-africains et d'africains écroués en France - on sait que l'Islam est de loin la première religion en milieu carcéral. Mais on retrouve la même disproportion dans les plaintes déposées auprès des services de police et de gendarmerie dans le signalement des auteurs d'infractions pénales.

Ledun Jean-paul

Nous en sommes là. Personne ne fait son boulot. Tout le monde s'improvise quelque métier ou quelque fonction. Même moi je m'improvise journaliste et politicien en tapant ses phrases... et que croit l'opinion publique ? L’original ou la copie ?
Pourquoi je dois me taper des heures de comptes rendus des débats de l'Assemblée Nationale pour savoir quels sont les arguments des uns et des autres sur la réforme de l'audiovisuel ?
Pourquoi il n'y a pas un journal digne de ce nom pour me dire, sur le fond, de quoi il en retourne ?

MRAP á part faire les plateaux de télé et faire force d'appoint dans les démos du PS, il sert á quoi ? Quel service a-t-il rendu pour l'amitié et la paix entre les peuples ?
Quand je vois M. Aounit "débattre" j'en deviens pour le coup, moi le pacifique, haineux.
Cette époque ne me plaît vraiment pas.

LedunJP

jean Meyran

Sauf erreur de ma part, c'est, au sortir du procès que son avocat maître Szpiner a évoqué l'hypothèse "raciste" du jugement, non ?

Citation (à peu près) : en France il ne fait pas bon être soit avocat, soit arabe.

Bonjour chez vous.

Nathalie

Ha bon, mais au sujet du MRAP : à force de crier au loup à tort et à travers, il se discrédite lui-même. Dans cette affaire, il crie au racisme, mais tout en reconnaissant qu'il n'y a pas matière pour étayer cette accusation. En quelque sorte, il reconnaît sa mauvaise foi, mais, comme dit 1bR, du moment que l'on parle de lui, qu'il refait surface médiatiquement parlant, alors l'occasion est à saisir. Ce n'est pas glorieux.
J'ai connu une collègue de travail qui accusait sans arrêt les autres de racisme, c'était stressant pour tout le monde. Des réunions étaient organisées à cause de ces accusations, des convocations ont été lancées. Alors, dès que certains la croisaient, ils faisaient demi-tour pour ne pas avoir à lui parler et se faire accuser encore auprès de la direction de racisme. Alors, elle les accusait de racisme quand même car ils partaient en la voyant. L'ambiance est devenue délétère en quelques mois. Le problème est devenu ingérable en fin de compte.
De plus, elle avait appelé à plusieurs reprises à la rescousse SOS Racisme! Qui se sont fait un plaisir de venir nous casser les pieds, demander du fric, menacer etc sans bien entendu chercher à y voir plus clair dans cette histoire et sur la foi de la seule parole de cette personne... Qu'elle dise n'importe quoi et sa parole était crue telle quelle !
Cette personne, chaque année, prenait 4 semaines de congés, allait au pays d'où elle était originaire, puis nous faisait parvenir un arrêt de travail de 4 semaines rédigé en arabe que nous devions faire traduire. A la fin, elle s'est tordu la cheville, ce qu'elle est arrivée à faire passer en accident du travail, puis a trouvé un médecin marron qui lui a fait des arrêts de travail pendant 2 ans ! Bonne affaire avec plein salaire pendant ce temps selon nos conventions collectives héé oui. Quelques collègues l'ont croisée dans la rue, elle ne boitait pas, et même cavalait comme un lapin. Ou bien boitait de la jambe droite, puis de la jambe gauche. En fin de compte, on a fini par trouver un moyen de s'en débarrasser sans avoir SOS racisme sur le dos : la médecine du travail nous a été providentielle. Inapte à tout emploi dans l'entreprise ! C'est qu'elle connaissait bien ses droits la bougresse et savait les revendiquer. Je connaissais bien son affaire, car à l'époque j'étais déléguée du personnel et membre du CHSCT. Je l'ai assistée, croyez-moi, c'était difficile de défendre l'indéfendable ! La direction se payait ma tête et j'ai passé quelques séances plutôt vives avec des mots piquants chez le RRH... Comme, bien entendu, je ne lui ai pas évité le licenciement et je n'ai pas échappé à l'accusation de racisme non plus.
Je pense que le racisme existe partout, dans tous les milieux professionnels, ETHNIQUES, culturels, cultuels, et sociaux.
Mais le voir partout, et surtout là où il n'y en a pas n'est-ce pas abuser et desservir la cause que l'on entend défendre ?
Le MRAP et consort indisposent bon nombre de nos concitoyens à force de démagogie alors qu'ils auraient pu faire quelque chose de véritablement utile pour la société. Quel gâchis.

Catherine JACOB

M'étant un peu documentée sur les différents protagonistes que vous évoquez, j'ai découvert que Me Karim Achoui {http://maitreachoui.wordpress.com/ }, l'actuel possesseur de la robe d'avocat de François Mitterrand, avait travaillé avec Jacques Verges sur l'affaire Patrick Dils, bien que sans statut de collaborateur. Je n'avais entendu parler en effet que de ses liens présumés avec le grand banditisme, de son agression par balles, je découvre également que le secrétariat de son étude incluait un indicateur de police, ce qui quelque part fait frémir, car j'imagine qu'il ne doit pas avoir été le seul cabinet à avoir été victime d'une infiltration telle qu'on peut à bon droit en conclure à une atteinte au secret professionnel dont est susceptible d'être victimes tout type de clientèle, qu'on ait affaire à un indicateur de police, un indicateur du banditisme ou un indicateur de votre concierge. Il me semble en effet qu'il est du devoir d'un avocat de se montrer particulièrement vigilant dans le recrutement de son personnel et de rendre ce dernier attentif au moment de l'embauche aux conséquences qui résulteraient immanquablement et pour le coupable et pour le cabinet victime, d'une atteinte aux droits du consommateur/client/patient etc... dans ce domaine qui ne me paraît pas, qui plus est, constituer une très bonne source de renseignements fiables, et vu ce qu'on est amené à prétendre quant à la partie adverse, me paraît donc représenter bien davantage une bonne source de ragots.
Enfin, dans la mesure où il n'est pas affiché à la porte d'un cabinet : "Étude affiliée au crime organisé", est susceptible de s'y présenter innocemment tout type de clientèle de facto nécessairement victime d'une éventuelle tentative d'infiltration par le SIAT (service interministériel d'assistance technique) dans le cadre de compétences de ce dernier, ce qui est INADMISSIBLE!
En tout état de cause, ce sont également là des choses qui ne sauraient être étalées sans preuves sur la place publique tant qu'une enquête ou une instruction dûment diligentée n'aura pas abouti, car cela est susceptible de déstabiliser la confiance nécessaire entre un avocat en général et son client en général.

Ceci étant, je pense que le placement en détention de Me Karim Achoui jusqu'à ce que son affaire vienne devant la cour d'appel est un problème qui concernerait d'après les informations qui se donnent à lire sur son propre Blog, "plus de 10%, soit 7000 des 65 000 prisonniers de France, qui condamnés sans preuves se voient emprisonnés avant leur procès en appel." J'imagine que les sept mille personnes détenues ainsi ne sont pas toutes issues de ce qu'il est devenu de bon ton de nommer la "diversité", à moins que?
D'autre part, Me Karim Achoui est loin d'être le seul professionnel du droit issu de la dite diversité, mais jusqu'à plus ample informé, c'est en revanche le seul depuis un bon moment à propos duquel on a entendu parler de collusion avec le milieu du crime organisé, mais bon je suis assez peu informée de ces questions.

A priori,il semblerait donc que ce soit ce type de collusion dont on pourrait avoir tout à craindre dans le cas d'une culpabilité effective et non pas son origine culturelle qui aurait pu peser dans une décision d'incarcération.

Dès lors, on ne voit pas ce qu'en effet le MRAP vient faire dans cette histoire.

Il sera néanmoins intéressant d'apprendre aux infos de ce soir la taille de la manifestation prévue de ce jour en faveur de la remise en liberté provisoire de Maitre Karim ACHOUI qui a également entrepris une grève de la faim.

Il serait cependant tout autant intéressant de savoir de quel poids la qualité des clients les plus médiatiques de Me ACHOUI a pu psychologiquement peser dans la première décision du Tribunal, vu que ce serait effectivement très injuste qu'il en soit comme lorsqu'autrefois le médecin était derechef soupçonné d'avoir attrapé la lèpre des patients pour lesquels il s'était dévoué.

Duval Uzan

Bonjour,

Comme vous dites si bien :
"….ces ligues et ces pétitionnaires qui s'indignent d'abord avant de se demander ensuite pourquoi. Je dénonce donc je suis. Je ne sais rien mais je proteste. Il y en a qui justifient leur existence comme cela."
J’ajoute la citation d’Alain que votre contradicteur Alexandre a eu la gentillesse de nous rappeler. Je la trouve tout à fait pertinente :
« lorsque les jeunes filles dansent en ronde, elles sont prises d'une ivresse et leurs pas s'accordent à cette cadence qui leur semble extérieure. Elles s'enivrent de cette joie d'être ensemble jusqu'à oublier qu'il ne s'agit que de la somme de leurs pas.
Telle est la religion de l'ordre »
Je crois qu’Alain a oublié de mentionner que c’est aussi la religion du désordre travestie en religion de l’ordre.
Le problème c’est que cette joie d’être ensemble devient parfois si forte qu’on va jusqu’à lui inventer un objet. C'est parce que l’HOMME est un être RAISONNABLE qu’il s’intéresse si peu à la RAISON.
Aussi il ne regarde que ce qui est à la surface, jamais ce qui est dans les souterrains.
Jusqu’au jour où comme dans la nouvelle d’Henry James apparaîtra la bête tapie dans la jungle, qui lui ouvrira les yeux.
En attendant il court il court il court au-dessus des tunnels.
Que vient faire le MRAP dans cette galère ?
Et bien il court tout simplement lui aussi à la recherche de ce qui le fait courir.
A l'heure qu'il est ils sont tous en train de courir. C'est une course mondiale qui peut prendre un certain tournant.
Duval Uzan

Aïssa Lacheb-Boukachache

Et moi j'ai une sainte horreur de ces magistrats qui inculpent et incarcèrent avant de savoir pourquoi, en en sachant moins des affaires qu'ils traitent que Mouloud Aounit et le MRAP en savent de l'affaire et du procès Ferrara-Achoui et les autres ... Ainsi, les non-lieux sont légion qui suivent les faciles détentions provisoires dont regorgent les prisons, détentions sans preuves ou à peine, qui durent des semaines, des mois, des années, et, singulièrement, ces mêmes ainsi mis en "attente" sont, dizaines de milliers, majoritairement ceux-là-mêmes qui ne seraient pas d'ici, "étrangers" en somme ...

Que Aounit n'ait pas assisté au procès, et alors? Cela le discrédite-t-il tant quand il le dénoncerait? Vous oubliez Omar Raddad ... Quel est l'abruti, aujourd'hui -et même hier- qui n'a pas assisté au procès et qui parierait un kopeck sur sa culpabilité? Puis, s'il n'y était pas, lui, le MRAP, Aounit, un autre y était que nous connaissons et estimons, qui nous a longuement, ici même, narré ce qu'il a vu, entendu à ces audiences: LABOCA. Tenez-vous pour rien son témoignage, cher PB, quand il vous dérangerait?

A vous lire ce soir, le racisme n'existe pas dans l'institution judiciaire, qui se manifeste parfois -souvent- en ses décisions répressives; il ne peut pas exister ... A qui ferez-vous gober ça? Y croyez-vous vous-même? Je reprends exactement vos mots et les retourne contre vous, vous mets face à votre propre contradiction et démolis aussi vite que cela vos piètres arguments: " ... ce n'est pas absurde non plus parce qu'il y a une représentation de soi-même (en l'occurrence l'institution judiciaire, donc aussi vous) qui peut parfois l'emporter sur la certitude de sa culpabilité (du racisme judiciaire donc). On continue à faire comme si on était innocent parce qu'on en a besoin pour soi et pour les autres (l'institution judiciaire et ses membres) auxquels on tient"/ Signé: Philippe Bilger".


Aïssa.

Alexandre

Attention aux amalgames, cher hôte.
Il est très classique dans les milieux de droite bon teint de pratiquer l'amalgame pour discréditer tout ce qui n'a pas l'odeur de réfectoire.
Ainsi s'est répandu le qualificatif 'droits-de-l'hommiste' qui est devenu péjoratif.
Mais non, soyez honnête et reconnaissez que certaines associations comme la Cimade tentent de témoigner des atteintes permanentes au droit, ce malgré les attaques et les intimidations d'une partie du gouvernement. Il en est de même du Gisti, et de bien d'autres. Beaucoup de magistrats et d'avocats y travaillent bénévolement, donc je suis sûr que vous ne pouvez l'ignorer. Faites acte de bonne foi.
Quant à votre amour de l'ordre et du conservatisme, est-il bon de rappeler que la patrie telle que vous la chérissez n'existe qu'à cause de troublions en groupes, ligues, rédacteurs de doléances. Vos homologues de l'époque devaient les mépriser tout comme vous.
Votre goût d'une rue propre sans manifestant me rappelle une image d'Alain: lorsque les jeunes filles dansent en ronde, elles sont prises d'une ivresse et leurs pas s'accordent à cette cadence qui leur semble extérieure. Elles s'enivrent de cette joie d'être ensemble jusqu'à oublier qu'il ne s'agit que de la somme de leurs pas.
Telle est la religion de l'ordre.

1bR

Un très grand sourire sur les lèvres en lisant les conclusions de votre article ! Je me faisais la même réflexion à l'égard des lycéens dans les rues alors même que le projet a été gelé et que le ministre a accepté de tout reprendre à zéro... ils continuent de protester...

Mais c'est vrai, si on y réfléchit, s'ils arrêtent de protester dès qu'ils pensent en avoir l'occasion, ils risquent de cesser d'exister... La notoriété d'un mouvement tel le MRAP semblant en effet se calculer en fonction de sa présence médiatique...

Léon Zitrone disait en son temps : "Qu'on parle de moi en bien ou en mal, peu importe. L'essentiel, c'est qu'on parle de moi !"
Ils en sont malheureusement la parfaite illustration...
... quitte à faire fi de la pertinence, regrettable...

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