Depuis plusieurs jours, la nomination de François Pérol, secrétaire général adjoint de l'Elysée, à la tête du groupe issu de la fusion des Banques populaires et des Caisses d'épargne, fait l'objet d'une vive contestation sur les plans politique, juridique et déontologique (Mediapart). Pourtant, le président de la République, sur un ton presque de colère, a déclaré qu'il faudrait plutôt se féliciter que "le meilleur" soit désigné pour occuper cette lourde charge en ces temps de crise. Il y avait dans son propos comme une forme de remontrance à l'égard de ceux qui, à l'évidence, dans cette affaire, "coupaient les cheveux en quatre". Polémique inutile et oiseuse donc ! L'Etat doit passer, et l'Etat de droit demeurer à sa place.
Que le président de la République affirme que François Pérol est "le meilleur" me semble inévitable. Cet éloge, émanant de celui qui a nommé, est destiné à renforcer la conviction des nombreux partisans de ce choix et à battre en brèche le point de vue des adversaires ou des sceptiques qui daubent sur la compétence et les résultats antérieurs de François Pérol (Marianne 2). Mais il est évident que ce domaine dépasse très largement les attributions d'un magistrat.
Ce qui doit importer à ce dernier, en revanche, c'est le sens de cette controverse au regard de l'Etat de droit et de l'étrange rapport que le président entretient avec celui-ci.
D'abord, pour paraître dérisoire, une telle dispute qui implique des personnalités aussi respectables que Claude Guéant et Olivier Fouquet, président de la Commission de déontologie, qui met en lumière une problématique passionnante, d'interprétation difficile sur le rôle de François Pérol à l'Elysée et l'autorité attachée à son action, qui, enfin, suscite des avis réservés et prudents de la part de fins politiques comme par exemple Edouard Balladur, est tout sauf dénuée de sens. Il n'est pas choquant de lui donner de l'importance, il n'est pas scandaleux de s'interroger sur la pertinence de ce processus. Pour reprendre la pensée du président, ce n'est pas "la compétence" de François Pérol qui fait débat ni même sa qualité de Conseiller auprès de Nicolas Sarkozy mais les détours par lesquels, en voulant prendre des raccourcis, on a en réalité créé un problème et affaibli la légitimité d'une nomination qu'on affirmait capitale et nécessaire.
Je ne comprends pas comment, devant une telle configuration complexe et équivoque que les précédents jurisprudentiels n'éclairaient pas ou très peu, le réflexe immédiat et salubre n'a pas été de respecter les formes dans leur plénitude et l'Etat de droit même dans son pointillisme, afin précisément de couper court à la tradition française de suspicion généralisée. Dès lors qu'un doute pertinent pouvait être formulé sur la parfaite validité du processus, on aurait dû d'emblée soumettre son examen à une collectivité incontestable. Cette démarche, qui aurait peut-être consisté à mettre en oeuvre une surenchère prudente et légaliste, aurait été infiniment plus efficace que ces raccourcis qui, en démocratie, font toujours perdre du temps et du crédit. Quand on examine les réponses et les textes d'Olivier Fouquet, en dépit de certaines contradictions qui révèlent la gêne bien compréhensible de cet homme estimable (Le Monde, le site du Point) ils laissent entendre que le principe de précaution aurait dû s'appliquer en l'occurrence et que son seul avis, par courrier et sans avoir connu le détail de la situation et des oeuvres de François Pérol, ne pouvait pas être probant. Je crois donc qu'on met en cause Olivier Fouquet avec trop de légèreté quand, comme Arnaud Montebourg, on lui impute d'avoir "couvert" une infraction de prise illégale d'intérêt (site du Nouvel Observateur).
On ne peut que s'étonner d'une telle abstention au plus haut niveau de l'exécutif. Elle attise un feu que l'observation de la règle n'aurait pas fait naître. En définitive contre-productive sur le plan politique, elle surprend de la part de Nicolas Sarkozy qui a démontré, durant sa campagne, une intuition rare de ce qu'il lui était loisible de dire et d'accomplir, qui savait jusqu'où il pouvait aller trop loin. Il y a des exemples judiciaires de cette audace payante parce qu'elle était fondée. Il n'empêche que le président paraît mal supporter les contraintes et les règles de l'Etat de droit, l'obligation de certaines procédures, l'indispensable rigueur textuelle et formelle d'une démocratie qu'il souhaiterait plus débridée, plus spontanée. Il est clair qu'il donne l'impression de les appréhender plutôt comme des bâtons dans les roues de la République que comme une chance et une illustration de l'exemplarité d'un pays.
Pourquoi ? Probablement parce qu'avant son élection, ses coups de boutoir contre une conception laxiste de la justice l'ont fait se méfier d'un Etat de droit dont la seule finalité semblait être de complaire à la transgression et de favoriser, contre l'intérêt social, la délinquance et la criminalité. Ou des libérations anticipées choquantes. Un Etat de droit qui déplaisait au pragmatique et à l'homme d'ordre sans contenter l'avocat. Eprouvant une sainte horreur - et je partage sa dénonciation - à l'égard de cet arsenal juridique "gnan-gnan", moins protecteur que facilitateur, sans doute a-t-il conservé cette répugnance pour tout ce qui de près ou de loin ressemble à une garantie, à un frein, à un rituel. Il y a cependant une différence considérable entre un Etat de droit, arme de ceux qui offensent une société, et l'Etat de droit, honneur d'une démocratie, morale d'une République. Qui respecte celui-ci à la lettre et dans son esprit suscite le respect de tous parce que n'appartenant à personne, il est précisément le bien de tous. Nicolas Sarkozy est tellement pressé d'agir et d'entreprendre que pour prévenir l'entrave possible de l'Etat de droit, il ne le sollicite pas et, en définitive, pâtit d'un désagrément et d'une suspicion tellement plus négatifs que l'adhésion sans barguigner à l'orthodoxie d'un Etat de droit dont président, il est le garant et le protecteur. Notre défenseur contre l'arbitraire.
Il y a sans doute plus. Le président est tellement habitué à ce qu'il y ait à son encontre une présomption systématique de malveillance démocratique, quoi qu'il fasse, que cet Etat de droit, en permanence brandi par ses adversaires comme s'ils en étaient propriétaires, doit lui insupporter et que, peut-être par provocation, il accélère là où il faudrait ralentir, saute l'obstacle là où il faudrait le contourner, s'impatiente là où il faudrait attendre. Plutôt que de se plier, il s'échappe. Il a gagné, il gagnera mais à quel prix ? C'est comme s'il laissait le symbole à la disposition de ceux qu'il ne séduira jamais et se satisfaisait de nommer et de décider comme s'il était totalement libre.
Pourtant, je suis persuadé que l'Etat de droit, dans son acception la plus haute, lien, ciment, unité, bonheur collectif d'un peuple sûr de ses droits et de ses devoirs, confiant en des gouvernants soumis aux mêmes obligations et attachés aux mêmes valeurs, mérite d'être préservé avec acharnement, cultivé jusqu'à l'extrême. Pour l'hommage quotidien qui doit lui être rendu, on ne reprochera jamais à l'Etat sa surabondance, son excès.
Surtout, qu'on ne s'y trompe pas, et le président de la République moins que tout autre. La démocratie, la République et son intégrité ne sont pas clivées, de manière mécanique, en une Droite et une Gauche, entre les partisans du président et ses opposants socialistes et d'extrême gauche. L'affaire Pérol, même si les inconditionnels qui gravitent à l'UMP ou ailleurs s'en moquent, constitue une blessure, surtout pour ceux qui aspirent à la réussite du président. Les autres engrangent des provisions pour demain.
Je ne comprends pas, monsieur le Président. Vous iriez plus vite en passant par l'Etat de droit.
"François Pérol renouvelé à la tête de BPCE"
Le Monde.fr | 04.11.2015 à 16h08 • Mis à jour le 04.11.2015 à 16h09
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/11/04/francois-perol-renouvele-a-la-tete-de-bpce_4803125_3234.html#EHCE9icoGFdYLzps.99
Ah ben mince alors, encore un non lieu !
Ça doit être terrible de relire ce qu'on a écrit...
Rédigé par : Savonarole | 04 novembre 2015 à 17:09
Sans vouloir préjuger de la culpabilité ou non de François Pérol,
Encore un jugement de circonstance qui sent le prochain changement de régime à plein nez... Normal que les petits pois s'affolent à l'approche de l'effondrement du pouvoir socialiste et de la gauche caviar et se repositionnent habilement sur l'échiquier judiciaire pas si indépendant qu'il voudrait nous en convaincre.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 24 septembre 2015 à 18:27
Si les exhumations ne sont pas toujours des parties de plaisir, en l'espèce c'est assez désopilant voire cruel pour certains...
Bravo pour la pioche !
Rédigé par : sbriglia | 24 septembre 2015 à 18:00
"Le tribunal vous déclare non coupable", François Pérol relaxé (AFP de ce jour).
Relisez-vous les uns les autres, ça ne manque pas de sel.
Rédigé par : Savonarole | 24 septembre 2015 à 17:18
@YPS
ça existe encore les IPS ?
Il fut un temps où j'ai été reçue sur la liste supplémentaire de ce concours qui comptait vraiment très très peu de place dans ma discipline.
Cela ne donnait certes pas droit aux émoluments afférents ni à l'ensemble des autres avantages, mais cela vous signalait tout de même comme pas trop nul(le) et avec un peu de chance, si le candidat vous précédant se désistait, notamment lorsqu'il était finalement déclaré reçu à Normale Sup sur la base du désistement d'un autre candidat reçu lui-même à un autre concours et ayant fait ce dernier choix.
Cela faisait un peu beaucoup de si mais bon... ça pouvait arriver !
Rédigé par : Catherine JACOB | 03 mars 2009 à 11:42
"ce qui m'énerve le plus..."
Oups, j'arrive après avoir suivi un chemin vicinal... Je n'ai pas encore tout lu... Je n'ai pas encore écrit ma bêtise !
Que lis-je ? Monsieur Bilger, vous vous énervez !
Je vous croyais si maître de vous-même ! :-)
"Pourquoi NS est-il si mal à l'aise avec le concept et la pratique de l'Etat de droit ? Vous interrogez-vous ?"
Alors là, monsieur Bilger aucun doute possible sur la réponse :
Même si NS n'a pas reçu le pouvoir de Dieu, mais du peuple, il n'admet aucune limite à celui-ci et tel Louis XIV, il considère que : « L'État, c'est moi » !
Allez, je continue la lecture des commentaires... ! fort intéressants... !
Rédigé par : Marie | 03 mars 2009 à 08:30
@Alexandre
Je ne trouve pas "amusant" d'être traité entre les lignes de pétainiste et de frontiste et d'employer un langage bolchévique !
Tout ça parce que vous avez un compte perso á régler avec Sarko... Vous voulez l'adresse de l'Elysée :
http://www.elysee.fr/accueil/
Je ne suis pas un mystère. Tout ou presque est sur ma page perso.
http://clownjean.tripod.com/
Téléphoner du Brésil en Allemagne... vous avez les moyens ? Pour me dire quoi ?
Bien le bonjour á Nicolas si vous lui écrivez...
LedunJP
Rédigé par : Ledun JP | 03 mars 2009 à 03:06
Moi non plus, je ne comprends pas:
Rédigé par : MaNat | 03 mars 2009 à 01:27
@ JP Ledun
C'est amusant, on se fait une image distordue des gens à travers leurs posts.
J'aurais dû me méfier des accents aigus sur les "á", c'est symptomatique des Français à l'étranger (moi-même je lutte contre mon clavier).
On peut se parler en plusieurs langues donc (je partage l'anglais et l'italien avec vous, même si le portugais a tendance à recouvrir mes autres langues latines actuellement), mais restons-en au français.
Finalement nous sommes plutôt proches, vu que moi j'ai quitté la France à cause de Sarko, pas tellement parce que j'étais anti-Sarko, c'était plus lui qui était anti-locataire du cinquième...
Du coup votre post n'en est que plus mystérieux pour moi, et donc intéressant.
J'en déduis que vous avez trouvé bons les différents points du programme de Sarkozy concernant l'immigration et le regroupement familial.
Savez-vous ce que cela implique en France ?
Sur la banque, puisque c'est le sujet: vous qui avez quitté la France en 1981 à cause de trop d'État et de copinages. J'étais très jeune à cette époque mais je me souviens et je peux comprendre.
Que pensez-vous alors de NS qui rejoue à fond la carte du copinage et du pantouflage, plus étatique, protectionniste et interventionniste que jamais. Vous trouvez que cela correspond à la rupture pour laquelle vous avez voté ?
Cher monsieur, vous êtes un mystère pour moi, j'aurais envie de discuter avec vous au téléphone.
Amicalement.
PS @ Philippe Bilger
Vous pouvez transmettre mon adresse e-mail à M. Ledun
Rédigé par : Alexandre | 02 mars 2009 à 20:44
Bonjour, est-il possible pour un simple citoyen de déposer plainte (article 434-1) contre cette nomination en vertu de l'article 432-13, si oui comment ?
Rédigé par : laurent | 02 mars 2009 à 18:56
Le seule chose qui peut être comprise, c'est que Sarkozy est un monarque qui se moque réellement de votre avis (et c'est dommage et triste) et de celui du peuple, il fait ce qu'il veut, et vous ne pouvez rien faire ! RIEN.
Rédigé par : Sigma | 02 mars 2009 à 18:12
Réponse à Rubin : à l'analyse, cette question de majuscule est délicate. La rule of law, issue de Hobbes, semble devoir obéir à la registration romane des mots et donc comporter une majuscule. Car l'état est la traduction d'un moment, et signifierait que nous sommes dans le cadre social où le droit existe, ce qui est tautologique.
Etat de droit, et à titre monstrueux, les lois hitlériennes, indique que le fonctionnement de l'Etat se fait sur des bases juridiques, selon lesquelles le pouvoir est soumis aux lois comme les citoyens, ce qui a quelque chose d'irréaliste, mais qui englobe bien la totalité de l'Etat, c'est-à-dire les corps sociaux dans leur intégralité. Ce qui me paraît plus... judicieux. Qu'en pensez-vous ?
Rédigé par : Jean-Marie | 02 mars 2009 à 18:10
@Alexandre
Désolé Alexandre, je vais vous décevoir.
Vous ne vous servirez pas de moi pour nous dire d’un ton mielleux, en parlant de Pétain (classique), de la Serbie et des Kosovars, des Allemands… que je n’aurais jamais dû voter pour un dictateur en devenir (il ne manque que l’argument des fautes d’orthographes pour enfoncer gratuitement votre contradicteur, merci de m'avoir épargné).
En effet je pense que la France est dans la m… et cela déjà depuis 1981. Date á laquelle j’ai quitté la France pour TRAVAILLER en Allemagne. Je ne supporterais plus de vivre en France. Je n’y vais que pour raisons familiales. Et maintenant je vis en Autriche. Comme je suis assez ouvert, il m’arrive de séjourner en Suisse.
Comme je suis un « fainéant » du spectacle je travaille actuellement á Frankfurt. Ca c’est pour votre « Befehle » de sortir de mes habitudes (j’en ris tout seul rien qu’á écrire cette phrase).
Demander au gens de cirque (vous savez, ceux qui roulent sur l’or) ce qu’ils pensent de « l’habitude ».
Alors voilà cher Alexandre, le frontiste et pétainiste á qui vous pensez vous adresser est marié á une femme d’un autre pays.
Il a lui-même fait la queue tout les six mois au « Ausserländeramt » de Düsseldorf pour obtenir une rallonge á son permis de séjour et il n’a jamais trouvé cela scandaleux (Ich bin GASTARBEITER donc invité).
Je n’ai pas de clan (je peux me défendre tout seul). Je ne considère pas appartenir á une race. Je pense que pour nous sortir de ce racisme rampant, il faudrait que chacun d’entre nous se mélange par l’union á un autre peuple, ainsi il n’y aurait, dans quelques décennies, plus d’étrangers.
Ma langue est le français, l’allemand, l’anglais, l’italien, le russe (malinki)… De quelle langue voulez-vous que je sorte ?
Alexandre je ne m’encombre d’aucune référence. Par contre vous… seta un poco pesanti…
Je juge la politique au jour le jour. Nature. Pur.
On parle de banque, je réponds banque.
On vous parle de banque, vous répondez Pétain…
Ce ne sont pas vos arguments historiques qui vont faire élire la Sego ou autre de votre choix, mais bien le suffrage universel que vous êtes sans cesse en train de critiquer.
Alexandre, dictateur ? Je n’oserai.
Allez, je me « casse » aux thermes pour la journée.
Amicalement
Rédigé par : Ledun JP | 02 mars 2009 à 14:43
Cher Philippe,
Je vous ai énervé, soit. Désolée.
Si vous ne comprenez pas les actions de notre Président (avec une majuscule) Nicolas Sarkozy, j'ai pensé que mon action était de vous répondre EN ECHO, et de vous signifier que je ne comprenais pas ce que vous disiez.
En effet, je ne supporte pas que l'on porte des jugements erronés sur les qualités des personnes que j'apprécie beaucoup. Nicolas Sarkozy est sincère et courageux et prend les problèmes à bras le corps, ne vous en déplaise.
Il y a bien des affaires médiatiques qui ne sont que de l'agitation stérile...
Que fait-on d'une éventuelle surinterprétation d'une lettre dans une situation où ce sont les règles économiques et les règles de l'efficacité et de la compétence qui sont les clefs de la situation et dictent la conduite à tenir?
On s'endort sur ses lauriers?
On attend la fin des vacances?
Où on agit CE QUI DOIT ETRE FAIT?
Sortir d'une crise économique n'est pas un exercice ordinaire du pouvoir facile.
Il serait peut-être intelligent que le droit s'inscrive dans la réalité temporelle.
L'utilisation des concepts Etat de Droit peut s'entendre selon tout un nuancier et reste une source de confusions possibles.
Pardonnez ma franchise.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 02 mars 2009 à 01:12
@ Aïssa
Je dis à M. Ledun de sortir de ses références et je tombe dans le panneau des miennes, pensant bêtement que tout le monde a cette admiration pour de Gaulle et oubliant qu'il y a peut-être des descendants de Harkis dans la salle...
Mea culpa, on ne va pas jouer à de Gaulle contre Bigeard tant il est évident que personne n'est tout blanc ou tout noir.
L'idée était plus qu'une France moderne devrait sortir des pratiques de pantouflage, de copinage, séparer clairement le public et le privé.
Que les amoureux de ce type de système se rassurent, l'avenir européen nous prédit de nouvelles normes, de nouveaux dossiers à remplir, aidés par des cabinets exorbitants expliquant comment présenter favorablement le dossier, payant à prix d'or les experts qui ont pondu la norme. Ces experts seront bien sûr "les meilleurs" et personne n'y trouvera à redire.
Rédigé par : Alexandre | 02 mars 2009 à 00:37
Sur Wikipédia, l'article rapportant les problèmes juridiques a été enlevé, en indiquant qu'ils sont hypothétiques. Pourtant, plusieurs juristes et vous-mêmes semblez penser qu'il eût mieux valu que la commission soit saisie... La France a encore à faire des progrès sur droit et politique.
Rédigé par : Greg | 01 mars 2009 à 23:24
@Alexandre
Revoyez vos classiques, je vous prie, c'en devient ridicule pour vous ... de Gaulle et la Vème République, posture irresponsable, retour à la démocratie, etc. Désarmement et abandon des Harkis sur place, livrés aux atrocités des "résistants" FLN de la dernière heure, pressés subitement de montrer leur patriotisme, leur attachement à leur cause et leur pays, ces mêmes lâches assassins qui embarquaient le lendemain de leurs monstruosités sur ces hommes, femmes et enfants, pour venir travailler se faire exploiter centaines de milliers au pays "honnis" que la veille ils combattaient, disent-ils, et rejetaient, de Gaulle les accueillant pour les loger aux bidonvilles de Nanterre et d'ailleurs ... Ces Harkis nombreux qui étaient pourtant à ses côtés durant la France libre, qui débarquèrent en Provence 18 ans plus tôt, qui formaient une majorité de la division Leclerc libérant Paris et Strasbourg, allant dénicher le nazi jusqu'au "nid d'aigle" d'Hitler, et qu'on s'est soudain empressé d'effacer des films, de nos livres d'Histoire, pour montrer une division Leclerc plus blanche que blanche, franchouillarde d'un bout l'autre ... Puis Papon sur les actes duquel il mit comme un sombre voile cache-misère, lui remettant lui-même la légion d'honneur pour "services" rendus à la patrie durant l'Occupation ... Le même Papon félicité et maintenu à son poste, même promu, quand il faisait en 61 jeter par centaines les Algériens à la Seine, qui manifestaient simplement, démocratiquement ... Encore, de Gaulle fuyant la nuit à Baden-Baden en 68 solliciter Massu pour un éventuel parachutage de ses paras sur Paris ... de Gaulle qui disait "les poubelles de la France" pour nommer les prisons ... Qui eut des propos plus qu'ambigus et insanes quant aux Juifs ... Et j'en passe ... C'est bon avec cette fausse icône, baste! trouvez d'autres références pour illustrer l'honneur, la République, la démocratie, ce que vous voulez ... l'honneur surtout. Et puisqu'on en est là, tiens, il serait temps de réhabiliter Bastien-Thiry.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 01 mars 2009 à 22:34
Mesdames et Messieurs les commentateurs, Monsieur le Procureur, vous faites tous une belle bande de coupeurs de cheveux en quatre. Je n'ai rien mais alors là rien compris à vos discours à tous, de beaux salmigondis dont on se demande ce qu'il faut retenir.
Rédigé par : Grain de poivre | 01 mars 2009 à 22:09
Je tiens à saluer les posts de JP Ledun. Cet homme dit avec beaucoup d'honnêteté ce que la majorité pense. En gros qu'il voit bien que le Président bafoue les lois et se moque de l'équité. Ça me rassure, il n'est pas aveugle. Il doit voir aussi l'horreur des CRAs, des tests ADN, la situation des couples mixtes pire que sous Pétain, etc, etc... Il s'en fout, c'est tout, dans sa famille on reste bien Français.
Sans remonter à l'Allemagne de 1933, on peut se remémorer la Serbie. Les Serbes ne se voyaient pas vivre avec les Kosovars, donc ont gentiment détourné la tête pendant le massacre de la minorité gênante. Du coup ils sont un peu embêtés aujourd'hui de livrer leurs anciens chefs...
C'est la base d'à peu près toutes les dictatures, celles-ci n'étant pas stables sans un acquiescement tacite du peuple.
C'est quand j'ai réalisé qu'il y avait 53% de M. Ledun en France que je suis parti vivre au Brésil. N'y voyez pas de la haine, j'en ai des comme vous dans ma proche famille et je les aime quand même. Ils étaient incrédules quand on racontait les affrontements que mon épouse avait avec l'administration pour faire appliquer la loi et obtenir une carte de séjour, et quelques semaines après votaient pour un programme déclarant clairement qu'un conjoint de Français n'aurait pas de carte de résident durant 4 ans après le mariage, donc pas de vie normale possible en France (au passage un conjoint d'européen en France a lui sa carte de résident tout de suite, par réciprocité avec nos voisins de l'UE, donc cette loi n'empêche pas un seul mariage blanc, elle est juste pour faire baisser les stats et rendre inapplicable le droit du sol, amusant non ?).
Sortez de votre clan, de votre race, de votre langue, de votre habitus.
Vous vous moquez du facteur mais employez une dialectique de soviétique sur la légitimité de bafouer le Droit pour un hypothétique bien supérieur de votre majorité.
Vous représentez vraiment le bon peuple, gentiment anti-ce-que-je-suis-pas qui pense que la Police ne fait jamais de faux témoignage, que l'arabe du coin il est gentil mais que, à la télé, on voit bien que ces gens-là...
Ce bon peuple que je suis content de laisser dans sa m...
J'accueillerai avec solidarité les boat people français au Brésil, que les aventuriers ne s'inquiètent pas:
Capoeira que é bom, não cai
E si um dia ele cai, cai bem
@ Véronique Raffeneau
J'abonde dans votre sens: NS est dans une logique de paraître, quand il n'a pas de solution il propose quelque chose d'anticonstitutionnel pour montrer qu'il fait le max mais que ce sont 'les autres' qui l'empêchent de régler tous les problèmes. Visiblement cette comédie arrive même à convaincre notre hôte.
Le problème est que la Vème République a été faite aux mesures d'un de Gaulle, symbole vivant du retour de la démocratie. Un tel homme n'était pas dans la posture irresponsable de petit enfant jouant contre l'État alors qu'il le représente.
Rédigé par : Alexandre | 01 mars 2009 à 21:03
Evidemment, c'est encore à moi la corvée de clore ce débat partant zigzagant ...
Mon ami est toujours le meilleur, c'est connu ... Entre nommer le meilleur et choisir son ami, il y a toute la place à un gros Parlement démocratique dont l'objet est justement de discuter AUSSI de ces choses importantes de la République ... Si donc l'exécutif de l'Etat de Droit entre dans le capital de deux banques dont il a initié la fusion et sauvé les capitaux, la crédibilité voire l'existence même, il semble légitime que revient maintenant aux parlementaires de désigner ceux appelés à diriger cet ensemble en partie nationalisé. Le fait du Prince est léger -et imprudent-, en l'espèce ... C'est davantage la représentation parlementaire qu'il sape et discrédite à sa base, en agissant comme il le fait, qu'une quelconque commission administrative de déontologie somme toute mineure ... Le débat tendra davantage à savoir si nous sommes réellement en démocratie ou sous un quelconque Consulat ...
Sans transition
Cher PB, il serait peut-être judicieux, pour anticiper toute polémique à ce sujet, que vous inscriviez dans la présentation de votre blog, en préambule, ce que vous avez écrit en commentaire relativement à votre nécessaire devoir de réserve en certaines choses car magistrat en exercice, et votre liberté de tout dire, en d'autres sujets cela s'entend ... Ainsi, les choses seront définitivement claires et posées pour tous qui viendraient ici. On ne vous prendrait plus à partie aussi violemment et frontalement (SUR CE SUJET) qu'il a été fait ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 01 mars 2009 à 19:15
ça siffle sur nos têtes là en quelques com', non ? un peu de toux voire de quinte de tout (et sévice versa ?) ....... du venimeux au vénéneux !
Deux faits positifs trop vite oubliés : l'arrivée du printemps et la baisse du prix de nos essences (87 centimes le litre !), pas que du négatif me semble-t-il !
Au fait, la crise _ pour certains pourtant sans souffrance aucune _ a bon dos en ce moment, non ?
Sissi !!!!!!!!!!!!!
Bien à vous !
Rédigé par : Cactus du dimanche | 01 mars 2009 à 10:31
Je suis d'accord avec Alexandre.
Je ne suis pas certaine que dans cette affaire la mise en avant du contournement par NS des obligations liées à l'Etat de droit soit suffisante.
Il y a aussi l'incapacité dans la tradition politique de notre pays à savoir dire la réalité des choses. Et pour nos concitoyens l'incapacité à savoir l'entendre.
Là où je vous rejoins c'est sur la perte de temps et d'énergie que le non respect des règles ne manque pas de créer.
Il y a également la volonté de pragmatisme pressé de la part de NS qui fait qu'il a toujours la tentation de sauter les obstacles plutôt que de les affronter.
Je pense à sa façon d'avoir voulu, par exemple, tenter de s'affranchir du verrou constitutionnel quant à la non rétroactivité au moment du vote de la rétention de sûreté.
Je pense que tous les juristes étaient très conscients qu'une rétroactivité de cette loi était impensable.
Pourtant cela n'a pas empêché que le texte présenté par Rachida Dati fasse abstraction de cette impossibilité.
Je me suis beaucoup interrogée sur le fait que NS ait pu envisager que la rétroactivité pouvait passer le filtre constitutionnel.
Je me suis dis que peut-être, au fond, cet épisode pouvait constituer l'illustration et la traduction de ce que devrait être en réel un contrôle des pouvoirs les uns sur les autres. Une tension permanente assumée.
Un pouvoir est toujours dans le jusqu'où il peut aller trop loin, un autre pouvoir est là pour censurer, équilibrer en faisant valoir et affirmer un fondement de ce qui structure un bien collectif et commun, qui selon votre expression, "suscite le respect de tous parce que n'appartenant à personne, il est précisément le bien de tous."
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 01 mars 2009 à 09:23
Il eut sans doute fallu qu'il nommât là la banquière Arlette Laguiller pour surveiller La Banque ? C'eût posé moins de problèmes de honte au logis.
M. Ledun plus haut pour le fond a dit ce que je pense aussi.
Va en paix, Nicolas !
Rédigé par : bernard | 01 mars 2009 à 09:11
Encore un mot.
Cela lui rapporte quoi à NS d'avoir un pote à lui á la tête de ce nouvel organisme bancaire ? Il va pouvoir prendre de l'argent dans la caisse ?
Son pote va lui refiler des super infos pour quand acheter, quand vendre ?
A moins qu'il donne simplement á ces deux banques la chance de ne pas baisser le rideau avec les conséquences que l'on peut imaginer.
Et là encore, ce serait certainement de sa faute....
Je suis d'accord pour dire qu'il a bousculé les conventions.
Je ne pense pas que cela soit pour son propre intérêt.
LedunJP
Rédigé par : Ledun JP | 01 mars 2009 à 03:43
@ YPS
Parlez pour vous, mais certainement pas pour moi. Non je n’ai pas voté aveuglement pour Monsieur Sarkozy, mais en conscience et exactement pour le programme qu’il a annoncé (« je dis tout avant pour pouvoir tout faire après »)
Non je ne suis pas en train de m’en mordre les doigts, bien au contraire.
Vous me pompez l’air avec votre démocratie non respectée mais par contre vous espérez que NS ne finisse pas son mandat. C’est ça votre sens de la démocratie respectée ?
Pour ma part, je n’élis pas un président de la République parce qu'il lit beaucoup de livres ni parce qu’il sait se tenir en société. J’élis un président de la République pour qu’il essaye d’appliquer dans la réalité ce qu’il m’a dit á la tribune.
Ni plus ni moins. Et je dois dire qu’avec lui je suis servi.
Qui êtes-vous pour vous attribuez le droit de parler du peuple ?
Parlez de vous ou de votre facteur, ce sera déjà très bien.
Ledun JP
Rédigé par : Ledun JP | 01 mars 2009 à 03:34
Le pillage de l'Etat par les individus qui détiennent le Pouvoir a commencé... et bientôt on déclarera la FRANCE en faillite... Les caisses seront vides une bonne fois pour toute et à ce moment là il sera trop tard... A quand la révolte du PEUPLE ... !!!! Un conseil retirez vos avoirs de ces 2 Etablissements avant qu'il ne soit trop tard !!!!!!!!!!
Rédigé par : Azzaroo | 28 février 2009 à 22:17
Face à des posts aussi longs, j'ai tendance à aller voir la lune dans une petite sieste.
Il faut éviter d'interpeller publiquement PB quand il ne peut pas répondre publiquement, ça me semble être la principale règle...
Mais pour autant, avec toute la compréhension de la position parfois délicate de notre hôte, il est une partie de son billet qui suscite une réaction: cette analyse comme quoi ce non respect de la déontologie serait la faute à tous ces méchants opposants qui auraient "utilisé" les mécanismes de l'État pour ruer dans les brancards.
Par exemple pour l'histoire des amendements fleuves à l'Assemblée, je suis désolé c'est de bonne guerre quand de l'autre côté on utilise les périodes de vacances et la menace sur les députés du groupe majoritaire qui ne seraient pas d'accord.
Après, que ce soit le principal argument que PB ait trouvé pour équilibrer le reproche contenu dans son billet, c'est une autre histoire.
Mais il est alors normal qu'il reçoive des objections trouvant que c'est un peu tiré par les cheveux. Et que ce billet suscite des critiques sur les méthodes de NS, vu que c'est un peu le sujet quand même.
Pour moi la meilleure méthode aurait été que NS indique clairement la difficulté: il faut faire ce regroupement au plus vite, j'ai un candidat compétent qui connaît le dossier, mais il y a un problème de déontologie vu que c'est mon conseiller. Aussi vais-je le nommer à titre temporaire, en attendant que la commission délibère sereinement, et que l'on prépare un remplaçant éventuel en cas de refus.
Rédigé par : Alexandre | 28 février 2009 à 21:58
Ca coûte combien, ça, la déontologie? C'est cher à l'investissement? Et ça rapporte combien court et moyen terme? J'investirais bien ... Il me semble, jurisprudence faisant foi, qu'elle ne coûte presque rien certains jours et peut rapporter jusqu'à 300 000 euros net en quelques semaines. Ainsi les augustes membres du tribunal arbitral qui arbitra il y a peu l'affaire Tapie-Crédit-Lyonnais ... Parmi eux, des membres essentiels et coeur même de toute déontologie puisque la créant, l'écrivant, l'inscrivant, la disant et l'imposant à tous ... C'est mieux que le prêt à taux zéro puisque là vous n'engagez même pas votre parole ... C'est entendu, dès que de la déontologie sera de nouveau disponible en Bourse et si je suis informé avant (je sais: délit d'initié, pas très déontologique, ça, mais bref, passons, une fois ne comptera pas ...), j'en achèterai quelques kilos à la baisse et patienterai le temps qu'il faudra avant de vendre à mon tour ce beau paquet ...
Cher PB, calmez-vous, je vous prie, nous sommes entre gentilhommes bourgeois, nous causons paisiblement affaires, botus et mouche cousues, faites comme si nous n'existions pas ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 28 février 2009 à 18:56
Malgré le coup d’extincteur, je m’y risque.
Je suis, j’étais comme vous (échaudé par l’amnistie de l’agonisante rouge) et je ne comprenais pas pourquoi dans cette fusion/désignation NS confondait vitesse et précipitation.
Ne connaissant pas grand-chose au fonctionnement des banques normales et encore moins à celui des établissements mutualistes, j’ai demandé un (un seul c’est peu mais bon…) avis auprès d’un ami bien situé dans une des coques du nouveau catamaran bancaire.
Son analyse complètement dépolitisée est que NS s’est retrouvé le dos au mur pour des problèmes de calendrier (dates des AG) alors que des lutins espiègles jouaient la montre dans des négociations incertaines, que de très mauvais résultats internes allaient tomber sanctionnant une gestion hasardeuse (quand ceux dont c’est le métier se plantent ils sont tristes, les « amateurs » qui veulent jouer dans la cour des grands eux, pleurent).
Et encore il « lui » semble que les résultats affichés pourraient bien ne prendre en compte qu’une partie de l’ardoise. (Une sombre histoire de hors bilan et de 3ème larron ? plombé)
Bref, besoin urgent d’argent, nécessité de cesser les tergiversations sur la fusion avant la date des AG.
A mon sens, le « bug » de l’avis personnel du président de la C.D. compris comme celui de la commission est plus une erreur de communication ou de transmission interne qu’une tentative de maquillage quelconque. Mais il aurait pu, c’est vrai, être plus précis sans que cela change quoi que ce soit, ou simplement ne pas répondre à une question franco française à l'étranger.
Il me semble que cette commission (qui ne paraît pas pouvoir se réunir en urgence et délibérer rapidement) donne un avis consultatif et que, de toutes façon si quelque chose de juridiquement opposable apparaît, même plus tard, meilleur ou pas, FP fera ses valises et un de ses camarades de corps en bénéficiera et il sera le meilleur des suivants.
«Je ne comprends pas comment, devant une telle configuration complexe et équivoque que les précédents jurisprudentiels n'éclairaient pas ou très peu, le réflexe immédiat et salubre n'a pas été de respecter les formes dans leur plénitude et l'Etat de droit même dans son pointillisme, afin précisément de couper court à la tradition française de suspicion généralisée».
Cela eu été bien préférable en effet mais le calendrier le permettait-il sans risquer de tout remettre à plus tard… trop tard peut-être ?
Il y avait paraît-il des risques en cette période de Bourse folle où les gros dévorent rapidement les plus faibles et où les paniques sont parfois contagieuses. Le ratio bénéfices/risques était peut-être positif.
On ne connaît qu’une partie des tenants de cette histoire, les explications données par Mediapart et Marianne 1 ou 2, militants anti-NS assumé, risquent de manquer d’objectivité. Avec pour le second une constance à faire de NS un argument de gestion du tirage avec des Unes provocantes et parfois insultantes qui ne laissent pas de doute sur l’objectivité.
Quant au Nouvel Observateur il est, à mes yeux, disqualifié pour arbitrer en matière déontologique.
Il y a une habitude dans les réactions épidermiques des politiques. S’il s’agit d’une réforme, tout le monde est d’accord sur la nécessité mais : pas comme cela, pas chez moi, pas maintenant bref, une vraie réforme quoi.
Dans ce domaine, s’il y a prêts aux banques, les hurleurs dénoncent l’absence de prise de participation avec administrateur.
S’il y a entrée au capital avec administrateurs et dirigeant imposés, les mêmes attaquent la personne choisie.
Je suis sûr que si tout avait été bordé dans son « pointillisme » en amont il y aurait toujours des A M provocants ou insultants pour trouver des micros ou colonnes accueillantes.
Entre le doigt et la lune il faut choisir.
Rédigé par : JL | 28 février 2009 à 17:11
"Je ne comprends pas, monsieur le Président. Vous iriez plus vite en passant par l'Etat de droit. "
"Il est évident que mes billets appellent la contradiction mais encore faudrait-il les lire intégralement et en appréhender le noyau central et ce n'est tout de même pas sorcier. "
C'est vrai que j'aime assez vous contredire quand le sujet s'y prête, mais là malheureusement, je suis tout à fait d'accord avec vous pour dire que si le plus court chemin d'un point à un autre n'est pas la ligne droite si l'on tient compte de la courbure de l'espace il me semble, le plus court chemin pour se faire huer est à coup sûr le coup de force même si le clou est un dur à cuire. Le temps qu'on perd ensuite à se justifier est en effet du temps perdu pour la démocratie de quelque point de vue que l'on se place.
Il fut un temps où j'avais été assez choquée de voir nommer à la tête de l'Education nationale un secrétaire général de parti quelles que fussent ses compétences intrinsèques dans leur ensemble, la première qualité à la tête de ce ministère me paraissant être l'indépendance pédagogique et une large ouverture d'esprit ; je crois que, mutatis mutandis, le problème que vous évoquez aujourd'hui présente quelques similitudes avec ce qui m'avait profondément choquée à l'époque. Mais bon, sur la base du virage manifesté de nos jours par la personnalité en question, on peut augurer que la position du pion actuel risque fort elle aussi de n'être pas pérenne sur l'échiquier du pouvoir.
"J'essaie tant bien que mal de transmettre une pensée personnelle."
Soyez tranquille, on vous lit assez bien et parfois même mieux sans doute que vous ne pourriez le souhaiter même si on ne le manifeste pas systématiquement.
Rédigé par : Catherine JACOB | 28 février 2009 à 16:51
Bien d'accord sur le fond de votre billet et son argumentation. Cependant, quelques remarques :
Vous dites : "dès lors qu'un doute pertinent pouvait être formulé sur la validité du processus..."
J'observe que doutes et polémiques pas toujours pertinents apparaissent dès que le président de la République enclenche une action, par exemple de la part de Marianne, Mediapart(ial) etc...
Ceci fausse le jugement.
Vous parlez plus loin de "l'observation de la règle".
Mais je m'interroge : quelle règle, quelle déontologie, fixée par qui et de quel droit ?
Aurait-il observé cette règle prétendue obligatoire que Monsieur Sarkozy se serait fait reprocher autre chose. Vous citez l'Etat de droit et je vous comprends.
Mais j'ai des inquiétudes quant à ce prétendu Etat de droit - la France -, qui fait voter des lois par les représentants du peuple puis annule ces lois sous des pressions qui ne sont pas "de droit", un Etat qui oublie de demander à son administration de rédiger les décrets d'application des lois votés par la majorité, un Etat qui laisse ses banlieues et ses DOM en zones de non droit.
Bien sûr, le président devrait montrer l'exemple mais ses opposants devraient faire de même ; nous sommes progressivement engagés dans des rapports de force qui n'augurent rien de démocratique.
L'affaire Pérol constitue, dites-vous, une blessure.
Peut-être mais elle ne fait que s'ajouter à toutes celles qui ont déjà marqué et presque tué les Français.
Rédigé par : mike | 28 février 2009 à 16:26
Alors ça, c'est de la mise au point (ou au poing).
Rédigé par : OY | 28 février 2009 à 14:27
J'ai envie de rajouter que vos analyses ne trouvent à Sarkozy que des facteurs extérieurs, en termes des causes de son comportement abusif sur le plan autoritaire. Vous apparaissez dans le déni des facteurs internes, psychologiques. Ce que votre légitimité professionnelle, évidemment, ne vous permet pas d'aborder ici... Excusez moi de vous taquiner...
Les facteurs externes, tels par exemple les raisons qui font que le président à une vision "déformée et négative" relativement aux "polémiques judiciaires", dont vous parlez, ne montrent pas chez vous une vision si profonde des choses, mais plutôt superficielle, bornée à votre propre cadre professionnel, relative aux événements extérieurs que vous observez et analysez dans votre propre milieu.
Si ce président avait une réelle capacité de recul, une faculté à ne pas se laisser autant influencer par les événements, moins besoin de donner de lui l'image de l'homme d'action et d'influence, il ne subirait pas ainsi cette influence. Il montrerait un détachement, il serait posé, y compris dans ses attitudes corporelles. Ce n'est pas un homme centré, bien dans sa peau, mais instable... Pourquoi est-il autant attaché à l'image si ce n'est que dans le fond seule compte l'apparence ? Du coup fi des procédures, pourvu que l'on ne sache rien... Cela ne vous donne donc pas tort dans votre observation, la corrobore. Sauf que le problème n'est pas à l'extérieur, mais bien dans celui qui se laisse influencer sans discernement et avec le mépris des conséquence sur les causes. Le mépris de la commission de déontologie est terrible, puisque ne compte plus que l'avis du président en "off".
Cet homme brise toute forme d'éthique, le manque d'humanisme est bien réel.
Vous n'évoquez rien du manque de sagesse, de bienveillance, de l'absence d'empathie, d'intelligence même, de la problématique que pose son profil personnel, psychologique. C'est pour ça qu'il ne donne aucun espoir réel à personne. La dichotomie entre le discours et la capacité d'assumer est énorme. Plus de pauvreté d'inégalité, de détricotage des libertés, les élites toujours plus privilégiées, rien n'a véritablement changé. Le peuple est moins heureux, la culture souffre, la démocratie est devenue un étouffoir, on n'a même plus de droit d'avoir une spiritualité qui nous épanouit sans se faire accuser d'être dans une secte.
Difficile de vous contredire, parce que vous allez encore dire que ce sont les autres qui veulent que l'on pense comme eux ! Mais j'avoue que parfois on a bien envie que les "élites" nous donnent raison et ne nous renvoient pas que votre désir d'être compris et entendu comme si cela devait être coupable. Chacun peut légitimement penser qu'il a "raison". En fait votre réaction à mon sujet n'est rien d'autre que du mépris de la valeur réelle du propos, bien déguisé certes.
De leur côté elles ont encore trop de raisons ces "élites" à ne regarder encore que trop le moule dans lequel elles se complaisent. Elle ne savent pas ce qe c'est de vivre au rmi, avec 1200 euro en tout et pour tout pour une famille de quatre personnes par mois.
Difficile d'être authentique avec des gens qui n'ont pas cette habitude, ils n'aiment pas ça... C'est bien le problème de ceux qui veulent avoir raison sans pouvoir être libres réellement, ils méprisent la raison qui n'est pas la leur, parce que ça les remet en cause, et ils n'aiment pas ça non plus...
Vous ne m'avez pas du tout convaincu que je me trompe, bien au contraire.
Cordialement
Rédigé par : YPS | 28 février 2009 à 14:26
Le plus surprenant dans la nomination de François Pérol est justement qu'elle puisse surprendre. Enfin quoi, en instaurant la Vème République, Charles de Gaulle créait de fait une monarchie présidentielle. Un souverain républicain, irresponsable pénalement et qu'aucune procédure d'impeachment, au contraire du système américain, ne peut mettre en cause. Un Parlement phagocyté par l'exécutif, une justice servile. On retrouve dans notre "Etat de droit" bien des caractéristiques de la pratique du pouvoir par le Roi des Français de Louis XVIII à Louis Philippe. Le fait du prince s'est très vite installé dans les nominations et dès de Gaulle, les manquements à l'Etat de droit, au nom de la raison d'Etat, ont multiplié les dérives dans l'exercice du pouvoir.Sans faire la litanie des nombreuses affaires d'Etat qui ont entaché la fonction présidentielle, prenons des exemples, à droite comme à gauche. François Mitterrand, avec l'inénarrable affaire du Rainbow Warrior ou encore avec le scandale des écoutes de l'Elysée, ou encore avec le coup monté des Irlandais de Vincennes, illustre assez bien un certain mépris du pouvoir présidentiel à l'égard de l'Etat de droit. Quant aux nominations de hauts fonctionnaires, le fait du prince est là encore une coutume largement pratiquée par tous les locataires de l'Elysée. Votre supérieur hiérarchique direct, Laurent Le Mesle, procureur général près la cour d'appel de Paris, serait-il passé si vite à cette prestigieuse fonction, après avoir été procureur de la République de Nancy, s'il n'avait entre temps été le conseiller judiciaire de Jacques Chirac à l'Elysée ? Sans être un expert de la magistrature,je me suis tout de même interrogé sur une telle accélération de carrière. Avec Nicolas Sarkozy, le phénomène prend une ampleur rarement égalée. Lorsque le chef de l'Etat, car tel est son bon plaisir, destitue un directeur départemental de la sécurité publique ou un préfet pour quelques sifflets lors d'un déplacement en province, ou parce que la villa de tel ami acteur résidant en Corse a fait l'objet d'une occupation, on peut s'interroger, en effet, sur le respect de l'Etat de droit. Voilà pourquoi, l'affaire Pérol, puisqu'affaire il y a, ne s'inscrit que dans la longue continuité de la pratique monarchique du pouvoir présidentiel, telle que la Vème République l'a établie. Encore faut-il que le monarque soit à la hauteur de sa charge, est-ce le cas de Nicolas Ier ?
Rédigé par : ludovic | 28 février 2009 à 13:39
Bonjour !
J'aime le dialogue et comme vous m'interpellez et bien allons-y, éclaircissons nous mieux.
Nous avons vite fait d'interpréter ce qui nous touche (vous vous dites énervé). Je n'ai pas douté un instant que vous seriez touché par mon intervention, vu la sensibilité de vos propos. Mais aurais-je dû ne pas être moi-même ?
Pour ma part je n'ai pas eu l'impression de vous reprocher ces "circonvolutions" qui vous agacent, mais de simplement donner mon opinion sur une réflexion qui me semble ne pas aller au but, en effet. Elle a toutefois le mérite de poser des questions et de partager un regard, même si je ne vous suis pas dans ce que vous pensez naturellement être votre propre discernement.
Je comprends que vous puissiez le prendre comme un reproche à un endroit ou vous pouvez vous sentir "en faute", voire "infantilisé" dans la réprimande. Excusez-moi si vous avez eu le sentiment que je vous remonte les bretelles. Désolé si vous vous sentez "agressé", mais ce n'est pas le but. Je n'ai pas de mépris pour vous, ni ce que vous exprimez bien au contraire. Vous apportez même beaucoup d'eau à mon moulin aujourd'hui quant à ce qui permet d'aller plus en profondeur.
Ma propre perception m'a fait lire entre vos lignes un propos qui ne me semble pas aller au fond des choses, parce qu'il me semble que vous tendez à les édulcorer. Vous dites vous-même en titre ne pas comprendre "le président". Après il me semble que vous résistez à l'idée que le problème est bien plus simple que ce que vous pouvez le percevoir vous-même et ce que vous en dites. Du coup vous m'accusez en retour de vouloir que les autres pensent comme moi ! Magnifique ! Il suffit de faire le tour du net pour s'apercevoir que je ne suis pas seul à penser ainsi, d'une part. De l'autre rien ne vous oblige à penser comme moi. Mais peut-être y a-t-il en vous quelque chose qui s'y sent "conduit", qui "résiste" à le faire, ce que vous vous refusez à regarder comme tel, de manière objective, sans affect personnel, l'ego remisé ?
Votre fonction dites-vous, à de l'influence sur le fait que vous ne pouvez pas dire les choses comme vous le voudriez, mais comme vous le pouvez, en substance. Soit ! Après vous achoppez sur le mot "circonvolution". N'est-il pas sain de mieux connaître ses propres méandres ?
Vous avez manifestement le soucis de ne pas heurter les susceptibilités, tout en ayant tout de même des choses à dire qui ne sont pas forcément tendres. Avec un tel chef au sommet je vous comprends, votre liberté de pensée et d'expression dont vous parlez à la fin est remise en cause dans le contexte actuel. Quelle liberté vous reste-t-il réellement ? Je vous ai lu hier dans un article qui m'a beaucoup plus sur Agoravox, à propos des comiques et de leur rôle, ce qui me conduit sur votre blog. J'apprécie beaucoup votre perception sur ce point (un peu de baume sur les blessures narcissiques, ça fait aussi du bien, j'en conviens).Toutefois je vois bien tout les reproches que vous faites vous-même à l'autorité, au sens large, et même symbolique. Médiatique, politique, comique... C'est ce que je perçois de vous sur deux écrits différents, similaires et complémentaires à la fois.
Mais là, quand vous parlez de ce qui se passe autour des décisions clairement, irréfutablement arbitraires qui ne devraient pourtant pas souffrir de contorsions aux procédures, pour démontrer le respect des règles et des procédures qui sont aussi un socle démocratique sain, je vous trouve manquant de punch. Alors désolé si je vous bouscule un peu. Mais le magistrat ne bouscule-t-il jamais personne en s'arrangeant aussi avec l'interprétation du droit ?
Vous ménagez la chèvre et "le loup", ici. Ensuite vous dites que je voudrais que tout le monde pense comme moi ! Désolé mais là encore vous interprétez. Il me semble que vous pouvez aussi résister à cette idée que je puisse avoir raison, tout bonnement, tout bêtement même. Ainsi, au lieu de démontrer que je puisse avoir tort, vous me semblez atermoyer sur votre sort, parce que ça vous remet vous-même en question dans ce qui vous reste de "liberté" et surtout dans le manque de celle-ci, manifestement. Je peux naturellement me tromper...
Pourquoi ouvrir un blog si c'est pour que l'on ne vous renvoie que ce que vous désirez que l'on vous renvoie ? Je n'avais pourtant pas senti que vous ne cherchez à satisfaire que votre seul ego, mais que vous aimiez partager et approfondir ? En effet, vous avez le mérite d'ouvrir un espace de dialogue démocratique qui paraît même sincère, mais on peut douter de tout au bout du compte. Je n'ai pourtant pas douté que mon propos sévère allait être publié, sachant pourtant qu'il remet le vôtre en question. Que voulez-vous j'ai bien envie de faire bouger les choses, réellement, de mon côté.
Alors si j'ai tort expliquez-moi pourquoi, ça m'intéresse. Mais ce que je connais de l'autoritarisme et des souffrances qu'il engendre pour ma part, ses dégâts dans ma propre vie, mon expérience concrète, me font dire que nous avons à la tête du pays un élitisme et un paternalisme très infantilisant de la conscience du peuple de ce qui est bon ou mauvais pour lui. Cet élitisme s'affranchit des règles qu'il impose très durement aux autres, à la plèbe, et la coupe est pleine... Le sujet est très chaud.
Ce n'est évidemment pas nouveau, ce président est bien le "digne" fils droit dans ses bottes de la lignée de ses pairs, en pire ! Il n'y a pas la moindre rupture dans le fond, tout juste une forme qui se voudrait "décomplexée", "modernisée" (et encore, il y a beaucoup d'illusionnisme à ce niveau aussi). Beaucoup de gens perçoivent que le père fouettard qui nous gouverne pourrait avoir besoin d'une psychothérapie très sérieuse...
Nous sommes dans un contexte surréaliste. Comment ne pas se sentir infantilisé en tant que subordonnés, que citoyen, que peuple, qu'êtres humains ? Vous pouvez faire des analyses très fines en apparence, qui montrent votre coeur pour celui que vous voudriez meilleur qu'il ne l'est, mais ça ne changera rien. A force de se perdre dans la recherche idéaliste, on fini par tomber de haut. Les réalités nous rattrapent toujours.
A partir de là pour ma part, je ne m'attends à rien de bon de Nicolas Sarkozy et je n'espère qu'une chose, c'est qu'il ne finisse surtout pas son mandat. Je ne le sens pas capable de changer suffisamment pour qu'il soit à la hauteur de la tâche dont il se montre indigne à bien des égards. Sa vulgarité et son manque d'intelligence et de créativité sont un outrage au peuple ! Bien entendu, j'aimerais bien me tromper sur son compte et sur le compte de tous ceux qui ont voté aveuglément pour lui, qui sont en train de s'en mordre les doigts.
Donc je ne parle pas spécialement de Sarkozy, mais de votre vision de lui concernant l'affaire Pérol qui est une goutte de plus dans la vase qui déborde de partout. C'est vous et moi qui sommes en cause, pas lui... Lui s'en fiche de la remise en cause, de toute évidence, ou alors il cache bien son jeu.
Le sujet est brûlant, il s'agit bien de la remise en cause de comportements inadmissibles de la part d'un chef d'Etat qui apparaît de plus en plus indigne de la fonction. Il s'agit donc en premier lieu du comportement d'un peuple qui tolère, tout en subissant... Et le peuple à son mot à dire. Vous de votre côté pour exister, tant bien que mal et malgré tout, vous devez rester aussi consensuel que possible. Vous faites un numéro d'équilibriste, ça se voit, ça se sent... Et vous êtes même doué pour ça. Ce que vous dites à la fin est un aveu splendide, en ce qu'il vous montre en porte-à-faux et dans votre incapacité de faire autrement, tout en restant aussi digne que possible. Nous sommes tous humiliés par ce président qui représente ce que la démocratie est devenue. Tant mieux, quelle chance, on va pouvoir changer.
Vous parlez des limites que vous vous mettez quant à votre liberté (d'expression), relativement au fait que vous mettriez en péril votre légitimité professionnelle. A partir de là ne parlez pas de "liberté", mais d'arrangement avec ce qui est de cette liberté, d'une part, et votre incapacité à être réellement libre, de l'autre... Difficile de ne pas être énervé lorsque l'on met le doigt là où c'est sensible.
Je vous comprends très bien, votre propos à le mérite de montrer les limites dans la liberté de dialogue quant à ce qui est essentiel ou non, pour moi. C'est-à-dire la vie, ce qui remet les êtres en cause et ce qui empêche que ce soit le cas, alors que nous sommes pourtant bel et bien à cette frontière vitale des changements inéluctables et salutaires, des mutations intérieures profondes et incontrôlables, bien que l'on y résiste, naturellement...
Maintenant si vous trouvez que je déborde du sujet, posez-vous la question quant à ce que votre expression sur le sujet évoque, inspire de réponse aux autres. Posez-vous la question du champ des possibles que vous ouvrez vous-même. Parce que si vous voulez que l'on ne dise que ce qui vous convient, alors votre blog est mort, et vous avec.
Parce que là ou vous pourriez ressembler à Sarkozy, c'est qu'en dehors du cadre que vous êtes libre de fixer, rien ne semblerait plus devoir exister pour ne pas déranger votre quiétude inconfortable, ou votre confort inquiet ? Qu'en dites-vous ?
Et croyez-moi, si vous ne pensez pas comme moi, eh bien soyez aussi libre que vous pouvez l'être...
Je vous le souhaite !
Bien à vous.
YPS
Rédigé par : YPS | 28 février 2009 à 13:26
Je trouve personnellement que le billet est parfaitement clair : P.Bilger ne comprend pourquoi on s'effraie devant l'état de droit pour mettre en oeuvre une mesure juste.
Je partage ce point de vue car, à l'instar des critiques portant sur ce billet, le détail ou la forme se transforment en polémiques dissimulant le débat sur le fond.
J'observe par ailleurs avec amusement les critiques socialistes (et pourtant, pauvre de moi, j'en suis !) relatives à l'Etat Sarkozy.
A-t-on déjà oublié la politique de nomination sous le règne de F.Mitterrand ? (l'affaire la plus tragique restant de mon point de vue la nomination du pdg d'Elf)
Rédigé par : yh | 28 février 2009 à 13:25
Monsieur Bilger,
Je ne sais pas dans quelle catégorie me place la température de ma miction et n'ai pas cru émettre une critique mais un commentaire voire une appréciation, terme qui a une acception positive.
J'avais bien lu et je crois compris qu'il y avait avec l'affaire Pérol une affaire d'importance ou comme on dit une affaire d' Etat.
Ceci étant comment sort on dans un Etat civilisé d'une telle situation : en laissant passer quitte à ce que certains en fassent munition pour l'avenir ou en purgeant la question selon les règles, et si oui comment cela se peut-il ?
Se trouvera-t-il un juriste parmi ceux qui fréquentent ce lieu qui dise ce que devrait être la voie et non la sentence ce qui serait préjuger.
Si ce juriste est magistrat expliquer la ou les procédures disponibles ne me paraîtrait pas excéder le devoir de réserve.
S'il n'y a rien à faire qu'à constater et déplorer un ou des raccourcis, autrement dit des sorties de route, à quoi bon discuter, c'est que l'on est devenu sujet.
Le plus cordialement du monde.
Rédigé par : ancien | 28 février 2009 à 12:22
Je ne sais si je suis concerné par cette votre intervention ci-dessus, cher PB, mais, dans le doute et puisque vous vous expliquez, j'en ferai autant ma défense par anticipation, ci-dessous, même brièvement.
Sur la forme: Votre écriture est belle, simple et claire, en vérité ... J'aime à vous lire, et vous êtes bien plus positivement classique que ce que votre modestie vous fait dire. Manque cependant quelques de ces mots charmants que j'adore, tels ce "pisse-froid" ci-dessus que vous m'avez censuré, je vous rappelle, une autre fois ... Puis, que croyez-vous?! que nombreux sont ceux qui -même les lisant- comprennent Voltaire, Proust et tant d'autres encore? Ne surestimez pas toujours ceux qui vous répondent et/ou vous interpellent ici ... Les respecter comme ils vous respectent, c'est autre chose, et je ne pense pas qu'en cela vous ayez une seule fois failli.
Sur le fond: Je vous moque souvent sans vous dénigrer jamais ... Et n'ai surtout pas envie de me faire plus con que je ne le suis en réalité. J'ai -ainsi que beaucoup, je l'espère- parfaitement compris l'intégralité de votre billet et l'idée force que vous avez essayé d'en faire sortir. Ce n'est pas sorcier, et seule une mauvaise foi crasse ou la volonté délibérée de tenter vous mettre en contradiction avec vous-même, affirmerait le contraire. Pour ma part et quant à mon commentaire, je pense qu'il est clair, lui aussi, ne fait pas dans cette mauvaise foi ni cette volonté malsaine car hypocrite ... J'ai simplement dit que le Prince fait ce qu'il veut et que tous ou presque, corps constitutionnels, institutionnels, contre-pouvoirs légaux, etc., depuis longtemps, des décennies, semblent tragiquement l'accepter ... Tout le reste, j'ai tartiné, pour m'amuser, et vous-même me l'avez dit, la digression est autorisée ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 28 février 2009 à 12:20
"Enfin, ce qui m'énerve le plus, comme pour X hier soir, c'est d'affirmer qu'on ne comprend pas le billet et de m'offrir un commentaire lui véritablement abscons." dites-vous !
Comme je vous comprends !! La faute à leur raisonnement déjà bien abscons, non ?
Humblement vôtre.
Rédigé par : Cactus garçon gascon | 28 février 2009 à 11:48
Bonjour, et merci pour cet intéressant article.
Une petite remarque, très respectueusement :
On écrit : "état de droit", et non pas "État de droit". Dans cette expression, le mot "état" est à prendre de le sens de "situation" de droit, et non "État", comme par exemple un État-nation.
En effet, cette expression est traduite de l'anglais "rule of law", signifiant "situation dans laquelle règne le droit", par opposition, justement, à une situation dans laquelle règne l'arbitraire, fut-il celui de l'État.
Merci encore pour votre travail de réflexion et de rédaction, et à bientôt.
Rédigé par : Rubin | 28 février 2009 à 11:29
Je lis tous les commentaires. Puisque je ne suis pas ménagé parfois, et c'est normal, je voudrais tout de même attirer votre attention sur quelques points qui me semblent utiles et qui répliqueront.
Sur le plan de la forme, je ne prétends pas que les critiques qui peuvent m'être faites sont forcément absurdes ou injustes. Mais il y a cependant quelques pisse-froid qui me reprocheraient de ne pas être clair même si j'écrivais "qu'il fait beau aujourd'hui". Tout le monde ne peut pas être Voltaire. Ni Proust, aux antipodes. J'essaie tant bien que mal de transmettre une pensée personnelle. Pardon d'exprimer une forme d'orgueil : je préfère l'élan même discutable d'un style à un classicisme, un exercice d'école qui n'auraient rien à voir avec ce blog.
Sur le fond, j'avoue ma perplexité. Il est évident que mes billets appellent la contradiction mais encore faudrait-il les lire intégralement et en appréhender le noyau central ; et ce n'est tout de même pas sorcier. Encore faudrait-il, aussi, ne pas vouloir me faire dire ce que je n'ai jamais désiré exprimer et m'imputer des "circonvolutions" comme YPS qui me reproche clairement de dissimuler derrière un style complexe une pensée qui n'est pas la mienne - mais qui devrait être la sienne.
Par exemple, écrivant un billet sur le procureur Marin, la plupart des commentaires ont traité du point de détail de mon futur abonnement à Mediapart, au lieu de m'offrir des lumières sur le thème que j'avais abordé et dont la nature était claire.
De plus, combien de commentateurs me font grief de n'avoir pas exposé une idée qui se trouve précisément dans le corps du texte qui n'a pas été lu, ou pas jusqu'au bout, peut-être d'ailleurs parce qu'il était trop long !
Enfin, ce qui m'énerve le plus, comme pour Semtob hier soir, c'est d'affirmer qu'on ne comprend pas le billet et de m'offrir un commentaire lui véritablement abscons. Mediapart a annoncé le billet, l'a compris et ils ne sont pas moins exigeants que tel ou telle d'entre vous. Pour ceux qui auraient envie encore de me faire le même reproche, je leur conseille, pour ce billet comme pour les autres, de considérer l'articulation du raisonnement. Cela n'implique pas qu'ils l'approuvent mais au moins évitera des appréciations sans rapport avec le texte ou très discutables.
Pour ceux qui auraient du mal à saisir la logique de mon dernier billet, je la résume : il y a une affaire François Pérol. En démocratie il est dangereux de prendre des raccourcis. Pourquoi NS est-il si mal à l'aise avec le concept et la pratique de l'Etat de droit ? Parce que ses polémiques judiciaires lui en ont donné une vision déformée et négative ; parce que ses adversaires lui jettent sans cesse l'Etat de droit à la figure. Il a tort pourtant de refuser les belles contraintes républicaines de l'Etat de droit. C'est d'abord un facteur d'unité et politiquement cela encourage ses adversaires et blesse beaucoup de ses partisans.
Il suffit de lire. Ensuite on peut chipoter, discuter.
Enfin, des commentateurs prennent le prétexte de tel ou tel billet pour dénoncer globalement la politique de NS en m'enjoignant d'avoir à le faire. Ils oublient d'une part que ce n'est jamais le thème de mon billet - j'ai la faiblesse de m'y tenir - et que je suis magistrat. J'essaie d'être libre certes mais je m'impose des limites faute desquelles je mettrais en péril ma légitimité professionnelle.
Rédigé par : Philippe Bilger | 28 février 2009 à 11:06
Dis papa, à quoi il sert François Bayrou ?
http://frenchcarcan.com/
Rédigé par : Marie-Laure | 28 février 2009 à 08:53
Si je devais un jour me trouver face à un procureur je souhaiterais qu'il ait pareille mansuétude et qu'en énonçant les griefs sans en omettre, il leur trouve aussitôt une excuse.
Les "gnans-gnans" diraient ce n'est pas la faute du petit Nicolas, il est si empressé de bien faire ou de faire croire qu'il fait, et puis, voyez-vous, il a eu une enfance politique si difficile...
Je repose la question à la cantonade des juristes : la suspicion d'infraction étant flagrante pour des esprits avisés, c'est même votre deuxième billet qui en traite, qui dans les rouages de l'Etat a qualité pour et devoir d'agir afin que l'instance qualifiée soit saisie et tranche ?
Si cela n'est pas fait dans un avenir immédiat je prétends qu'il règne une forte odeur de banane avancée.
Car enfin dans l'avis si contorsionné de M. Fouquet que son destinataire réel ne "l'a pas tout compris", dixit Fouquet soi-même, imprudente insolence et tentative d'excuse du maître à la fois, il est fait textuellement mention de délit pénal.
La question jésuitique de savoir si un conseiller du palais n'a aucun pouvoir propre alors qu'il réunit maintes fois des sujets pour leur intimer de s'épouser en leur indiquant qu'il est le patron serait dès lors utilement remplacée par "c'est par mon ordre et pour le bien de l'Etat que le porteur de la présente a fait ce qu'il a fait."
On eut pu espérer que le conseiller d'Etat, présidant une commission fit attendre avant de s'exprimer que la commission ait délibéré : respect de sa fonction et de celle des membres.
Il ne me paraît pas anodin, aussi, que ce soit en présence de M. Berlusconi et au-delà du Rubicon que notre consul a balayé la critique d'un revers de main.
Rédigé par : ancien | 28 février 2009 à 08:46
Beaucoup de circonvolutions, se voulant certainement conciliantes, pour ne pas arriver à appeler un chat un chat, tout en essayant péniblement de le faire. L'autoritarisme se nourrit de son besoin de ne plus passer par le respect des règles et le respect des gens tout court. A partir de là, toutes les justifications "se justifient" pour ne pas regarder la réalité pour ce qu'elle est. Nous avons un homme inapte à sa tâche à la tête du pays, imbu de son autorité, malade de son incapacité à respecter ce pouvoir qui l'aveugle surtout sur lui-même. Seule son autorité "à de la valeur", "puisqu'il est arrivé au sommet", en substance. Bref un homme qui se trompe sur lui-même et qui trompe les autres de ce fait...
Bien entendu il est convaincu de ne pas se tromper tout en sachant qu'il est obligé de mentir. Donc passage en force... Partant de là la messe est dite ! Il n'y à plus rien à dire, encore moins à critiquer, à reprocher... Reconnaître ses torts serait pour lui un aveu de faiblesse, c'est-à-dire d'impuissance à être autrement. C'est-à-dire réellement à l'écoute, honnête avec lui et naturellement les autres. Vivement la destitution, puisqu'il ne nous mènera à rien de bon, encore moins de meilleur...Nous sommes déjà largement dans le pire, et il en est responsable avec la classe politique larguée qui règne depuis trente ans...
Rédigé par : YPS | 28 février 2009 à 03:20
Eh bien moi je n’ai pas d'état d'âme. L'opposition au président Sarkozy est tellement n'importe quoi et cela déjà avant son élection (ressortez vos "Marianne"…) que je ne m'offusque pas quand il prétend que la commission de déontologie est d'accord alors qu'il ne s'agit que d'un avis personnel,
Je ne m'offusque pas quand il fait un lapsus sur monsieur Colonna.
Ecoutez seulement une seconde ces messieurs de l'opposition socialiste et bayrouiste, qui exigeaient un contrôle de l'Etat en contrepartie des aides données aux instituts bancaires, venir nous dire maintenant que c'est le fait du prince et un abus de pouvoir que de proposer un responsable proche du président, reconnu pourtant par ses pairs (même socialiste : Bianco).
Il faudrait savoir.
Eh puis vous voulez savoir, moi je lui pardonne tout, même quand il bouscule un peu "mémère dans les orties".
Il est dans le feu de l’action, il se bouge pour améliorer les choses. Si tout était si parfait avant, il n'aurait pas besoin de secouer tout les cocotiers de France.
Il est là pour 5 ans. Il essaye. Il a raison. Son successeur pourra toujours revenir en arrière si c'est si mal que ça.
Je lui souhaite bon courage (au successeur, qui sera certainement très, très populaire. La belle affaire...)
LedunJP
Rédigé par : Ledun JP | 28 février 2009 à 02:23
Cher Philippe,
Je ne comprends rien de ce que vous dites dans ce billet.
A mon avis, les choses sont beaucoup plus simples...
C'est de l'Etat que la Justice tire son identité.
L'organisation et le fonctionnement des juridictions dépendent des choix politiques de l'Etat. Les productions juridiques sont toujours contrôlées par l'Etat.
Souhaitez-vous une prise de distance avec l'Etat ? Je ne le pense pas.
C'est pourquoi, je ne comprends rien.
Nous allons de toute façon plus vers le droit au droit que vers des inspirations de droit allemand qui ont vocation à disparaître.
Regardez si en France il y a l'équivalent des efforts menés par la Grande-Bretagne pour trouver des solutions pour régler l'affaire Pinochet...
Regardez si en France il y a un soupçon d'énergie pour incorporer le droit européen...
Il n'existe pas plus de droit parfait que d'Etat Innocent.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 27 février 2009 à 22:22
Pour vous rassurer sur vos états d'âme d'homme de droite sachez qu'à gauche le mal être existe aussi. L'opposition s'offusque depuis Marbella ou de Cuba. Alors il s'agit d'admettre modestement que l'offre politique est médiocre et cultive l'entre soi et le placement de copains.
Rédigé par : SR | 27 février 2009 à 21:36
Eh oui, le temps passe et au fil de celui-ci se découvre la véritable personnalité des individus...
Rédigé par : noel | 27 février 2009 à 20:50
Mon cher PB, j'apprécie infiniment la pertinence de cette nuance exquise qu'on voit en plissant l'oeil et tout le front, l'observant tout près comme au microscope les petites bêtes microbes dans les boîtes de Pétri, entre UN Etat de Droit et L'Etat de Droit ... Quelle dialectique formidable! on n'y peut qu'y souscrire. J'explique pour le profane, c'est bref: Le déterminant indéfini "UN" signifie qu'ici le "Droit" (les guillemets sont à escient puisqu'il s'agit toujours d'un Droit au rabais, d'occase en somme) de cet Etat est celui du pauvre, l'insignifiant voire la racaille, au mieux le petit laborieux travailleur qui ne s'enrichit guère, n'aura jamais une Rolex, même troisième main (poignet, plutôt), à 50 ans ni même 60 ni 80 ni 100 ni jamais. En revanche, l'article défini "LE" pour dire à nouveau le même (en théorie) Droit (ici, les guillemets, naturellement, ne sont plus justifiés) de cet Etat, indique qu'il s'agit du Droit de tous sauf, naturellement, les précédents relevant, eux, de l'indéfini déterminant. C'est donc bien vrai que chez nous ni Démocratie ni République ne sont clivées Droite-Gauche ni même extrêmes ... Il y a donc bien UN Etat de Droit (pour l'(un), comme son nom l'indique) et L'Etat de Droit (pour (l)'autre, comme son nom l'indique également). Un ou L'autre peut être de Gauche, de Droite ou d'extrême, cela ne change rien à son Droit. S'il est de Droite et pauvre, il relèvera logiquement du UN. Riche et de Gauche, de L'autre ... Ni de Droite ni de Gauche ni d'extrême mais pauvre voire très pauvre, on le tiendra quitte de L'autre mais pas du UN puisque l'impératif du premier est précisément de n'être déjà point pauvre ... Par défaut (il ne possède pas, donc il est pauvre), on le versera dans le UN plus général, lui, puisque indéfini).
Quant au reste de votre billet, je n'ai absolument rien compris, j'en suis fort attristé ... De même que, quoique je lui ai répondu avec plaisir, je n'ai rien compris à cette question de ce cher Sbriglia me demandant un élixir rajeunissant neurones et synapses et cellules gliales dont il doit tenir compte également et neuro-transmetteurs aussi, ainsi que liquide céphalo-rachidien dans lequel baigne et flotte le tout plus d'autres petites choses innombrables aux noms si complexes que je m'abstiendrai d'évoquer ici ... Pour moi et tous (enfin, je le croyais), ces choses sont claires et simples de toujours ... Notre pénultième Président de la République, désormais invité à vie du Salon de l'Agriculture, l'avait pourtant force martelé: "Je décide, il exécute!". Il n'était même pas besoin de préciser: "Ils exécutent ...". Tant la chose va de soi, étant donné que "il" c'est "on" et que "on" est, comme "un", indéfini même si déterminant ...
Bonne soirée.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 27 février 2009 à 19:44
Il n'est de pouvoir qui ne tende vers l'abus...
Rédigé par : Abiram | 27 février 2009 à 19:13