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04 février 2009

Commentaires

Marie

Le 09 novembre 1918 est aussi le jour de l'abdication du Kaiser Guillaume II et la naissance de la République de Weimar !

PARMENTIER Dominique

Il est un peu facile de faire de subtils distinguos entre le stalinisme qui serait un totalitarisme et le communisme un idéal ! Si les communistes avaient pris le pouvoir en France comme il s'en est fallu d'un cheveu à la Libération, c'en était fini de nos libertés.
Rappelons-nous de la réponse de G.Marchais à un journaliste qui lui demandait si Soljenitsyne pourrait être publié en France si les communistes arrivaient au pouvoir : "s'il trouvait un éditeur"...
Bravo messieurs les 17 députés UMP et honte à notre Président de n'avoir pas délégué de représentant pour les obsèques du grand écrivain russe.

Marie

« Il y a trop de commémorations !», a-t-on entendu il y a quelque temps !


« La date du 9 novembre, en mémoire de la destruction du Mur de Berlin : le 9 novembre 1989, pourrait être choisie.... » écrivez-vous.


Le 9 novembre !
Le 9 novembre ! Quelle ironie ! Quelle coïncidence !

Alors, que s’est-il passé le 9 novembre 1970 ?
9 novembre 1970 : décès de Charles de Gaulle, général et président de la République Française de 1959 à 1969 - (né le 22 novembre 1890 à Lille "Nord").

Selon son testament qu’il avait rédigé en 1952 dernière gifle d’outre-tombe aux conventions :

« Je veux être enterré à Colombey ».

« Je déclare refuser d'avance toute distinction, promotion, dignité, citation, décoration, qu'elle soit française ou étrangère. Si l'une quelconque m'était décernée, ce serait en violation de mes dernières volontés. »


Et aussi, le 9 novembre 1888, naissance de Jean Monnet à Cognac…

9 novembre 1918 : décès de Guillaume Apollinaire de Kostrowitzky de la grippe espagnole, poète (né le 26 août 1880).

9 novembre 1953, indépendance du Cambodge obtenu à la fin de la guerre d'Indochine…

9 novembre 2000 décès de Jacques Chaban-Delmas, ancien résistant et homme politique français. (né le 7 mars 1915 à Paris).

……

Quelle ironie l’Histoire parfois… Est-ce que le Général rirait rouge ?

Nathalie

L'Etat (providence) ne vient au secours que des banques, symbole même de ce capitalisme.

Aïssa Lacheb-Boukachache

Le rire jaune, maintenant ... Il y a quelque chose franchement ironique de voir, comme dit l'expression, "l'hôpital se moquer de la charité" ... Constater en ce moment partout dans le monde -et nous n'y échappons pas- les pourfendeurs de l'Etat interventionniste dans les domaines de l'économie, nous agitant sans cesse pour nous effrayer ce fameux chiffon rouge comme une atteinte à toutes nos libertés, sic, nous moquant aussi en "rire rouge", agir comme cet Etat "rouge" qu'ils jurent toujours inepte et inapte ... C'est la crise, au secours, l'Etat! Et l'Etat qui vient, débonnaire, bon enfant, indulgent, rieur ... Même la presse qui supplie qu'on la "nationalise" ...


Allez, bonne nuit.


Aïssa.

Nathalie

"L'archipel du goulag" ? Œuvre immense et admirable, et "Une journée d'Ivan Denissovitch" aussi.
Difficile d'interdire les partis extrémistes, d'accord, mais alors il faut aller jusqu'au bout du raisonnement et admettre par exemple un parti nazi -avec les manifs le bras tendu, mais ça, ce n'est pas grand chose à côté de l'idéologie véhiculée.
Et puis, tant que nous y sommes, avons-nous fait le bilan des morts du capitalisme depuis ses débuts ? Il faudrait écrire un livre noir à ce sujet aussi. Depuis quand le capitalisme a, à proprement parler, débuté ? Depuis les débuts du commerce à grande échelle de l'esclavage ?
Les livres noirs, c'est la mode, il y en a un sur la psychanalyse aussi, fort intéressant qui n'a pas reçu véritablement de réponse, si ce n'est de l'ECF, et encore, pas sur son contenu. C'était vraiment très drôle de voir les nez tordus (J-A Miller ha ha ha, je me souviens, il y a quelques années, ne sachant trop quoi faire de mon temps sans doute, je ne vois pas d'autres explications à cette perte de temps, j'allais à des séminaires où tout le monde était fort désagréable. J'avais l'impression d'aller au musée du narcissisme. Le pire était que la moindre intervention était ponctuée de "Jacques Alain Miller a dit" et ce à plusieurs reprises ! Alors, j'avais intitulé ces séminaires "Jacques a dit" - vous connaissez le jeu, et si c'était "baissez le froc" se seraient-ils retrouvés cul-nu ? -. J'ai fini par me réveiller et revenir à des réalités plus saines, plus éthiques - horribles "présentations de cas" - et aller planter ma tente sous des cieux plus sympathiques et véritablement instructifs : la secte et la terreur intellectuelle, non merci) devant la (très) timide contestation de ce qu'il faut bien appeler une hégémonie intellectuelle en France et qui n'existe pas ailleurs, sauf peut-être en Argentine... ex-pays à dictature. On se demande comment cette discipline a pu s'y développer autant. Une complicité réciproque ?
Non, mais pourquoi cette petite digression ? Parce que les tenanciers de cette boutique sont souvent d'anciens mao. Ceci expliquant cela peut-être.

Alexandre

@Erig Le Brun de La Bouëxière
Vous avez raison, il s'agit des Pierres Noires, ma mémoire a fourché. Je préférais passer par le Petit Minou. Je vous retiens comme timonier pour la prochaine guerre, si vous voulez bien riposter par autre chose que des lois mémorielles et ne pas couler la frégate dans la rade.
@Hari Seldon, Surcouf
On peut difficilement interdire les partis extrémistes. Il faut même s'en réjouir, car au-delà de cette révolution à laquelle ils ne croient pas eux-mêmes, leur discours fait sortir certaines vérités qui devraient tous nous inquiéter, comme l'évolution de la répartition des richesses entre le travail et le financier, ou bien l'emploi qui devient la variable d'ajustement. La crise actuelle leur donne malheureusement raison. Une loi mémorielle pour aider à les bannir du débat public ne nous fera pas l'économie de cette réflexion.

Florence

Pourquoi tant d'indulgence en France envers le communisme ? Peut-être parce que nous n'avons pas eu à en souffrir dans notre chair. Cela doit en être une des raisons mais probablement pas la seule.

Il faut lire bien sûr "Le livre noir du communisme" suivi de "Du passé, faisons table rase !" du même Stéphane Courtois. Mais il faut absolument lire ou relire "L'archipel du Goulag" de l'immense Soljenitsyne, ainsi que toute son oeuvre qui est pure merveille. Je conseille tout particulièrement "Le pavillon des cancéreux" et "Le premier cercle".

Dans "Les Bienveillantes", Jonathan Littell fait discuter deux hommes, l'un nazi, l'autre communiste soviétique, en un intéressant parallèle.

En ce qui me concerne, jamais je ne voterai socialiste tant que le PS sera allié au PC. Je suis satisfaite que la droite n'ait jamais commis d'alliance avec le FN.

Irfan

Tous ceux qui ont voulu défendre cette proposition, avez-vous lu les réponses de ceux qui s'y sont opposés ?
Pour ma part, ce n'est pas une défense du PC (encore que ceux qui comparent le PC français et le NSDAP ou les partis de droite extrême en France, ne pèsent pas leurs mots), mais une attaque de l'idée de loi mémorielle, sur ce sujet, aggravée par le fait de choisir une dénomination douteuse. La droite qui dénonce les crimes "communistes", bon. Quand la gauche plurielle était au pouvoir, inscrivait-elle les "crimes de la droite contre l'humanité" dans la loi ?

Hari Seldon ex Surcouf

Interdire les partis politiques extrémistes?
C'est une idée qui à mon sens n'a pas de réponse satisfaisante.

Cela empêchera-t-il des gens de penser que ce genre de fanatisme est une solution à nos problème quotidiens?

Je ne le pense pas. De plus cela permettra d'en loger une partie si je puis dire.

Nathalie

Bon, dire qu'il n'y a aucune relation entre le communisme et le stalinisme, je pense que c'est une erreur : Staline est tout à fait resté dans la continuité de Lénine, qu'il a fini par évincer d'ailleurs. Je ne sache pas non plus que Lénine a été un gentil mis à l'écart par le méchant Staline. Il suffit de se remémorer un peu ses cours d'histoire ou de relire quelque revues bien informées.
De mon côté, et à ma plus grande surprise, j'ai entendu de vieux syndicalistes se déclarer staliniens, oui, staliniens, dire admirer Staline, qualifié de grand homme politique et "qu'au moins, du temps de Staline, les patrons avaient la trouille et faisaient moins c..." Tout cela sans scrupule, sans conscience d'un certain négationnisme implicite, sans culpabilité. Est-ce à dire que certain négationnisme serait tout à fait répréhensible et de fait mériterait la réprobation sociale (collective) et pas un autre ? J'ai tendance à le penser. J'ai lu aussi le "Livre noir du communisme", très intéressant, mais les thèses de S. Courtois ont été par la suite contestées car manquant de nuances : il lui était reproché de ne pas rendre compte de la complexité et de la diversité des contextes dans lesquels le communisme s'est développé, voire de ses ambiguïtés. C'est le cas notamment de l'ouvrage collectif "Le siècle des communismes". Mais ces deux livres se rejoignent sur un point, essentiel à mes yeux, c'est que toutes les tentatives pour l'instaurer ont été des échecs, si on se place dans la perspective que c'est le meilleur modèle social possible, ou bien que c'est du communisme lui-même dont sont issues les dictatures qui ont vu le jour.
Mais quelle est la relation avec Chazal ?
Je me souviens d'autre part qu'il était question il y a à peine quelques mois de supprimer quelques jours fériés pour éviter justement la surenchère mémorielle.
En sautant du coq à l'âne, j'ai bien lu dans l'autobiographie de de Beauvoir, je ne sais plus quel tome, quel titre ? La force des choses peut-être, une justification de la révolution culturelle et de ce qui s'y est passé, comme de rien du tout, Mao ayant le mérite de montrer les contradictions de l'histoire etc... Quelques-uns de nos pipoles, se disant intellectuels de nos jours, sont d'anciens maos ! Cela ne leur pose pas de problèmes. Mao, c'est tout aussi déshonorant que nazi parce que c'est aussi nuisible et immoral et inhumain.
Bon, le parti communiste français fut en son temps stalinien et bien aligné à ses ordres, ainsi qu'une bonne partie de la population française.
En 1952, à la mort de Staline, la SNCF a fait grève, sans que cela donne lieu à des émeutes de sauvages dans la population, en signe de deuil avec quelques minutes de silence et en se tenant immobile. Le rapport Khrouchtchev a été tenu confidentiel pendant un certain temps voire un temps certain avant d'être rendu public en France.
Et il y en a d'autres. Il existe encore un parti communiste en France, oui, un dernier carré d'adeptes, moribond certes, mais qui bénéficie d'une indulgence souriante dans notre pays. Pourquoi ? Il semble bénéficier d'une sorte d'aura romantique et il joue et s'appuie beaucoup encore sur le mythe construit autour de la résistance ... à la cruauté nazie, mais pas à la cruauté stalinienne ! Certainement, au moins en France, que l'hagiographie produite par ce parti et longtemps laissé entre ses mains exclusives y est pour quelque chose.
Bon, j'ajoute que j'ai une copine polonaise que l'idée même du communisme ne fait pas du tout frétiller et puis Marx la fait bâiller à s'en décrocher la mâchoire. Elle n'a pas de temps à perdre dans sa tête à des "bêtises" qui ont fait tant de malheurs dans le monde et tant de victimes.
Je lis ceci et je suis bien d'accord "Lorsque je vois un petit facteur le cul bien au chaud appeler à la révolution je me sens frémir non pas de haine mais d'indignation et de colère.", mais j'ajoute que le petit facteur s'est bien embourgeoisé et bien mis à l'abri des fins de mois difficiles avec son dernier mariage (oui, enfin s'il s'est marié). Exit la fille de Krivine ! Exit le HLM, vive les quartiers chics.
Ma question est : pourquoi n'interdit-on pas le parti communiste comme on interdirait un parti nazi ? Certes l'idéologie n'est pas la même, mais ces deux idéologies ont prouvé qu'elles étaient aussi nuisibles et catastrophiques l'une que l'autre.


Catherine JACOB

Dans un premier temps je souhaite simplement signaler que votre nouveau billet, celui qui concerne la conférence de presse du président Sarkozy ne permet aucun commentaire, ensuite que le lien indiqué vers l'opinion du SNJ aboutit à ERREUR 404 NOT FOUND.

Comme je ne sais pas si votre billet ne souffre effectivement aucun commentaire ou s'il ne s'agit que d'un problème d'affichage, je vais attendre un peu pour vous faire part du décalage que j'ai ressenti entre ma propre vision de l'évènement de référence et celle dont vous nous faites part.
Très rapidement en attendant et vu que le sujet n'exige pas qu'on s'y attarde particulièrement, mais je vous dirais bien que je ne sais pas si Laurence Ferrari était ou non très en beauté, en tout cas, elle approuvait tout et n'importe quoi sans distinction d'un battement quasi permanent de tous les cils de ses deux paupières à tel point qu'on pouvait se demander ce que cela aurait donné avec trois...

Il n'y a pas qu'à l'occasion de la réception des journalistes par l'hôte de l'Elysée que le mascara tient lieu de réflexion pertinente ou d'intelligence. Voici en effet une réflexion qui m'a été adressée il n'y a pas une heure par une jeune mère de famille qui s'apprêtait à embarquer dans un véhicule d'environ 40 000euros, un très jeune enfant mais par la portière donnant sur la chaussée. Elle ne s'est pas pour sa part, hélas! contentée de battre des cils lorsque dans la nécessité de freiner subitement de ce fait, j'ai baissé la vitre pour lui faire observer qu'il vaudrait mieux, pour leur sécurité et celles des véhicules, embarquer les enfants par la portière donnant sur le trottoir: "J'la mets comme je veux. Dégage salope!"

Donc à tout prendre en effet, mieux valent les silences de certaines beautés aux cils étoffés que leurs observations!

Surcouf

@Alexandre
Point de haine mais seulement un fort agacement devant les excuses permanentes et la quasi idolâtrie concernant les chefs communistes alors que ceux-ci ne prônaient justement que haine de l'autre et volonté affichée de prendre le pouvoir pour eux tout en écrasant les fameuses masses populaires.
Rien que ce terme me dégoûte tant il renvoie au peu de considération de ces gens-là pour le monde en général et les ouvriers en particulier.

Monsieur Bilger citait il me semble le Livre noir du communisme. Quand fera-t-on le procès public de cette idéologie qui dès ses prémices prôna le meurtre et l'assassinat pour arriver à ses fins. Si tout les allemands ne furent pas des nazis fanatiques, tous les communistes ne le sont pas non plus mais faut-il de ce fait ne pas fustiger leurs chefs qui le furent à leur place. Pourquoi a-t-on jugé les chefs allemands et ne devrait-on pas en faire autant avec les dirigeants de l'ex Urss ou de la Chine actuelle.
Lorsque je vois un petit facteur le cul bien au chaud appeler à la révolution je me sens frémir non pas de haine mais d'indignation et de colère.

Cela dit, que de Gaulle ait oublié de me consulter c'est effectivement ballot. Un moment d'égarement peut-être. Les plus grands y sont parfois sujet mais je ne lui en tiens pas rigueur.

Pour le pseudo rassurez-vous également, il vient d'un livre lu peu de temps avant. Cela aurait pu être Hari Seldon.

Vienne

Des belles paroles sur des idéaux "généreux" que voici ...
J'ai grandi à quelques km du Rideau de Fer, heureusement pour moi, du bon côté! Une partie de ma famille n'a pas eu cette chance. Pendant que vous étiez en France en train de fêter les "30 glorieuses" en vous vautrant dans vos fauteuils confortables tout en écoutant religieusement Sartre et bien d'autres idéalistes, moi, je voyais tous les jours des gens se faire tuer en essayant de franchir la frontière pour rejoindre la liberté. Pourtant on n'était plus depuis longtemps sous Staline de l'autre côté ...

Honte à ceux qui essayent encore aujourd'hui de trouver des théories fumeuses sur une hypothétique générosité de l'idée initiale, sur un idéal dévoyé par quelque dictateurs.

Il suffit de connaître la vie de Marx pour savoir qu'il ne pouvait rien sortir de bon et de généreux du cerveau d'un homme instruit qui n'avait même pas suffisamment de sens de l'honneur pour ne pas laisser sa femme et ses enfants dans une extrême pauvreté, qui a vécu jusqu'à la fin de sa vie au crochet de ses amis et se défaussait quand les premiers bataillons d'endoctrinés partaient se faire tuer en proclamant la révolution.

Nos frères de l'Est ont vécu les "30 misérables" suite à ces idéaux pendant que la France se gargarisait de Marx, de Sartre et de Marchais!

Erig Le Brun de La Bouëxière

@ Alexandre: Vous confondez tout mon pauvre ami, Terres noires avec "Pierres Noires" (le phare des), et un corsaire avec un officier de marine.
Il est à vous signaler de plus que "la Royale", parlant de la marine ne désigne pas la Marine de l'ancien régime (qui se sabordait moins que ce que vous dites), mais la marine de la république, mise en pièces par la révolution, (qui a systématiquement remplacé les capitaines compétents par des brutes stupides malpropres et privées de toute qualification maririme) et dont le siège est (plus pour longtemps semble-t-il) rue Royale...
En outre vous ne mesurez sans doute pas la dimension éthique, et le sacrifice suprême pour un chef de bord que représente un sabordage. Mais il est vrai que les "gens de gauche" en savent pourtant long sur le sujet...


Daniel Ciccia

Il n'est pas possible, ce qui n'est certainement pas la volonté de notre hôte, de commenter en ligne le billet sur la prestation télévisée du chef de l'Etat aussi je le place ici.
Edwy Plenel (Rue89) qui a contribué à renforcer la crédibilité du Monde comme organe de presse indépendant et idéologiquement désintéressé (la Une du Monde lorsque la Cour de Cassation a confirmé l'inviolabilité du statut pénal du chef de l'Etat appelant ses "lecteurs" a sanctionner l'ancien président de la République Chirac dans les urnes était un cas d'école pour les écoles de journalisme) a été parmi les premiers à se plaindre de ce simulacre d'interview. L'exercice auquel nous avons assisté ne lui semble pas conforme à ce que devrait être un journalisme digne de notre démocratie.
Nul doute qu'il considère incarner ce journalisme.
Vous-même, M. Bilger, souhaiteriez des journalistes plus pugnaces, relançant leurs questions quand le chef de l'Etat ne répond pas ou répond à côté.
On prétend que si PPDA, Yves Calvi ont été recalés, c'est que le chef de l'Etat les avait jugé trop lisses quand lui, dit-on, aime à se colleter face à adversaire lui permettant de donner cours à son tempérament.
Ma tendance est de considérer qu'on est exposé à entrer alors dans le spectacle et les gages donnés aux uns et aux autres.
Peut-être faut-il les donner? Mais peu de choses sont gratuites.
Personnellement, je sais une chose: le chef de l'Etat n'est pas et ne saurait être un sujet comme les autres.
Par conséquent, et le risque est d'autant plus à considérer quand on est en période de trouble, il n'est pas concevable, dans mon esprit en tout cas, que la démocratie et l'enjeu démocratique soient exprimés exclusivement par l'impertinence et la faculté de placer le président de la République sur le gril.
Peut-être l'actuel président, par goût, par caractère, s'y prêterait-il et, alors, l'exercice pourrait également être critiqué car on pourrait assimiler ce qui se passe à des calculs. On peut aussi organiser pour satisfaire le goût du public, pour radicaliser le pays, des tensions sur des questions particulières et introduire des polémiques démesurées.

En Italie, un incident sur Rai 3 avait défrayé la chronique quand Silvio Berlusconi avait quitté un plateau en signe de protestation jugeant la journaliste trop agressive et partisane.
Ce n'était qu'une modeste interview au cours d'un journal. Pas une quasi-adresse au pays, en temps de crise, pour expliquer une politique, dresser des perspectives, représentant un enjeu considérable.

J'imagine Edwy Plenel dans le rôle d'interviewever? Il ne manquerait pas, au nom de ceux et celles dont il "représente" l'opinion, de contester la parole présidentielle, peut-être par une mimique (vous évoquez le sourire ironique de Pujadas) à se placer en juge médiatique.
Qu'on en soit à juger des journalistes est éloquent finalement.
J'observe, ce qui n'est pas le cas, que beaucoup de gens n'auraient pas exigé plus de fond, plus de raison, mais au contraire, souhaité de la contestation pour des motifs stériles ou déplacés comme la volonté de faire dire au président que le modèle social français, qu'il veut réformer, est bien puisqu'il permet d'amortir les effets de la crise. La question de savoir à quel prix ne se pose pas. Nous sommes et restons à plat.

Mais nous paraissent plus sérieux les gages de démocratie représentés par la dépose de la plaque funéraire de l'enterrement des promesses sarkoziennes à Gandrange que la publication du rapport de la Cour des Comptes et l'avertissement sur l'endettement qui pourrait représenter en 2010, 80% du PIB.
Je ne suis pas sûr, sauf à revenir sur la polémique sur le bouclier fiscal, qu'Edwy Plenel himself aurait abordé lui-même ce sujet.

Il n'y a peut-être pas d'interviewer idéal sans un peuple mature prêt à entendre même et surtout ce qu'il ne veut pas entendre, et voir ce qu'il ne veut pas voir de lui-même et en lui-même.
D'une certaine manière, la notion de chef de l'Etat, consacré "intuitus personae", me semblait être le privilège accordé par le peuple de "regarder dedans" puisque lui, le peuple, ne saurait toujours le faire.
J'ai regardé les textes juridiques et ils font référence à tout à fait autre chose qu'à ce "pouvoir". Dommage.

Alexandre

@ Surcouf
Surcouf, c'est ce héros des mers derrière le nom duquel se cache notre "Royale" qui a surtout comme fait d'armes de se saborder.
Un peu comme d'Estiennes d'Orves, c'est l'exception qui confirme la règle, tant les Officiers de Marine n'aimaient pas de Gaulle.
Vous me semblez remonté et plein de haine.
Souvenez-vous que de Gaulle a pardonné à Thorez. Il a oublié de vous consulter malheureusement avant de le nommer Ministre d'Etat et de lui faire créer la sécu.
J'aurais presque envie de vous faire envoyer amicalement une reproduction de l'Affiche Rouge pour votre salon.
Ça sera plus original que les photos de Plisson des Terres Noires du bon loufiat de base...

Surcouf

Les idéologies nationalistes noires ou celles internationalistes rouges n'ont produit que des dictatures en chemises noires ou rouges qui elles-mêmes ont produit les mêmes effets.
Camp de concentrations, déportations, tortures, massacres, violences en tout genre.
Je ne vois que peu de différence entre un goulag, un laogaï ou Auschwitz.

Lorsque j'ai entendu hier soir monsieur Mélenchon, l'air inspiré, chanter l'Internationale je me demande pourquoi on enquiquine des gens pouvant chanter le Horst Wessel lied. Au regard de l'Histoire ces gens n'ont aucune pudeur.
C'est vrai qu'il m'a fait penser, un instant, à Ségolène Royal se prenant pour Bernadette non pas Chirac mais Soubirous.

A cet égard le sketch des Guignols sur Canal m'a paru fort opportun alors même que je déplore régulièrement leurs outrances.

A ceux qui vont encore enfourcher le drapeau de la résistance communiste, je leur rappellerai leur espérance de renverser la démocratie à la fin de cette guerre et le pacte germano-soviétique au début de celle-ci.
Et leur attitude devant les soldats français dans le port de Marseille au moment de la guerre d'Indochine.
Parlez-moi d'amour disait la chanson et vous communistes parlez-moi de Thorez et de sa grande résistance ou de celle d'un Georges Marchais dans les usines Messerschmitt.

Florence

Ne pouvant pas insérer mon commentaire dans "les journalistes ...", je viens ici.

Cela fait longtemps que je me pose la question sur la compétence des journalistes et en particulier sur les journalistes généralistes de TV. Pour tout dire, je ne regarde plus depuis de nombreuses années le journal télévisé. Je pense que le président devrait être interrogé par des journalistes vraiment spécialisés et pas forcément venant de la TV. Il y en a de très bons dans les domaines économique, financier, des affaires étrangères etc.
Ce serait vraiment passionnant de pouvoir discuter avec le président à travers un journaliste compétent qui poserait les bonnes questions. On peut toujours rêver !
Ceci étant, ce n'est peut-être pas le rêve de tous les Français...

Hélène Nigen

Le 9 novembre c'est aussi la date anniversaire de la « nuit de cristal » qui est l'une des prémices de la Shoah... Communisme et Nazisme, faudrait-il les "commémorer" le même jour ?

Florence

Aïssa

Les choses ne sont pas aussi simples. Si la Droite a une vision d'ensemble, de groupe, c'est parce qu'elle est au pouvoir. Quand on est au pouvoir, on est bien obligé de voir les choses dans leur ensemble et de cerner l'intérêt collectif.
Si la Gauche se trouve au niveau des individus, c'est parce qu'elle est dans l'opposition. Quand on est dans l'opposition, on va partout chercher les insatisfactions individuelles et les attiser. C'est de bonne guerre.

Aïssa Lacheb-Boukachache

Ce qu'il faut retenir de ce votre billet, cher PB, c'est que si à l'Assemblée nationale, représentation du Peuple, ils n'ont que ça à faire et penser, les députés, chercher une date pour commémorer ceci et cela, alors c'est franchement inquiétant pour l'avenir de ce pays, surtout en cette période économique et politique plus qu'incertaine.

J'ai suivi sur France2, avec intérêt, ce soir, le débat suivant l'intervention de Nicolas Sarkozy, débat animé par Yves Calvi. Il y avait là Nicolas Beytout et Sylvie Pierre-Brossolette pour la Droite et Nicolas Domenach et Edwy Plenel pour la Gauche ... Ce qui m'a frappé encore une fois, c'est que, malgré les apparences d'opposition radicale dans le discours, chacun avait raison, qui à tel endroit, qui à tel autres, et ainsi de suite ... Ce n'est pas la première fois que je constate cela qu'aucune vérité ni solution n'est toujours qu'ici ou là. On peut également remarquer que dans l'idéologie de Droite, les choses sont vues de manière générale, tandis que dans celle de Gauche, elles le sont dans le détail. Chaque personne entendue individuellement ou l'ensemble comme un groupe indifférencié ... Ce soir, Beytout, Pierre-Brossolette d'une part; Plenel, Domenach de l'autre, disaient bien cela, qui, pour les premiers n'évoquaient et n'expliquaient que le macro, alors que les seconds se référaient du micro ... L'ensemble prospère ferait chaque individu prospère ou chaque individu prospère ferait l'ensemble prospère ... C'est étonnant quand on songe que l'on accuse encore les communistes et autres socialistes de nier l'individu au profit du groupe ... Ce soir, encore une fois, j'ai vu et entendu le contraire.


Aïssa.

Aïssa Lacheb-Boukachache

Pan pan cul cul, cher PB! vous aurez votre photo couleur et un éloge 8 lignes dans Facebook de Joanseen quand vous serez plus sage, na! Je suis écroulé de rire et fasciné en même temps ... Comment faites-vous pour les hypnotiser autant? Même Véronique qui vous cite en majuscule comme une CARRURE sous laquelle nous ployons tous, dit-elle, tous, et baise votre main, son seigneur ... Je vous envie ... tant de femmes essuyant vos pieds nus de leurs cheveux parfumés, puis Joanseen maintenant, Joanseen, lui-même et Face-de-bouc (écrivons français la chose) ... Que n'êtes-vous resté dans les empyrées de la pensée, ô idole magistrale, pour tomber si bas et ne pas mériter aujourd'hui ce Face-de-Bouc ...


Aïssa

joanseen

J'étais à deux doigts de créer un site sur facebook en votre honneur car la rigueur de vos analyses tranche souvent de manière nette avec la médiocrité ambiante.
Ca aurait été une manière dans l'air du temps de vous remercier.
C'est un vrai réconfort de voir qu'il existe des gens capables de faire preuve à la fois d'intelligence et d'intégrité, chose d'autant plus remarquable que l'un et l'autre sont rarement compatibles à partir d'une certaine altitude.
J'estime que votre réflexion se situe souvent dans les sommets de la perfection (c'est l'esthète qui parle, vous me pardonnerez cette flagornerie !!), jusqu'à votre dernier billet "Le rire rouge"...
Que vous est-il arrivé ??
Ce n'est pas digne de vous, cet article est à placer au bas fond de la réflexion où l'analogie est maître, les raccourcis sont nombreux, l'incompréhension règne, etc etc..

J'abonderais au premier abord dans votre sens en disant "Qui fait l'ange fait la bête", mais... mais condamner l'ange n'a pas de sens pour autant !! (c'est un peu le résumé que l'on pourrait faire de votre billet !!)

Le communisme, pour le comprendre doit être analysé avant tout comme un idéal et non comme un système, sinon on tombe tout droit dans l'incompréhension dont vous faites preuve.

Les idéaux ont une durée de vie plus ou moins longue, ils sont plus ou moins éloignés des rivages de la réalité. Le bateau des idéaux navigue de manière incertaine dans les eaux tumultueuses des âmes humaines. Il est un temps où le choc avec le rivage des réalités arrive et celui-ci est d'autant plus violent que le bateau est grand.
Ce bateau du "vivre ensemble" peut être condamnable car fragile, peu solide face aux écueils de la réalité humaine. Condamner le bateau en tant que tel n'a pas de sens, c'est oublier les eaux, c'est oublier le rivage, c'est ne pas comprendre la mer et la terre en se focalisant sur le bateau.
On peut émettre légitimement des critiques sur la solidité du bateau, critiquer le bateau en tant que tel n'a pas de sens encore une fois (l'apprentissage passe par la répétition, vous êtes servi !!!).

Pour revenir à des considérations plus terre à terre, il ne faut pas oublier qu'en France comme dans l'ancienne URSS, beaucoup de personnes se sont battues, ont accompli des élans de générosité au nom du communisme, ont voulu tout simplement améliorer le "vivre ensemble" au nom de ce qui doit être considéré comme un idéal.
Le symbole a été dévoyé à juste titre notamment avec le livre noir du communisme. Le condamner en tant que tel, c'est condamner aussi cet immense tissu de solidarité, de générosité, qui s'est formé notamment en France. Nombreuses sont les personnes qui se reconnaissent encore dans le communisme et estiment que l'URSS n'a été qu'une traître adaptation par Staline.
Si on oublie toute cette réalité, le rire prend tout son sens, un désespoir, une politesse face à cette proposition de loi qui doit être considérée comme une provocation imbécile !
Concernant donc facebook, j'attendrai que vous reveniez à la hauteur dont vous faites régulièrement preuve pour mettre en place l'estime dont je vous fais part, individu lambda que je suis.

Aïssa Lacheb-Boukachache

Le rire noir, maintenant: Lilian Thuram a failli être ministre ... Sarko lui a proposé un poste ... Et régalien, s'il vous plaît ...


Le rire Beur: Gare, cher PB, qu'un matin Sarko se lève mal luné et me nomme soudain moi aussi ministre ... Je réclamerai les Sceaux, évidemment, et, contraire à Lilian, moi j'accepterai ... Je me vois bien vous noyer nominativement sous les consignes, règlements et circulaires ... Puis, naturellement, après un temps où je vous laisserai poireauter et me maudire, je vous nommerai mon conseiller spécial es Parquet et tout le reste ... Vous aurez la bonne prime, rassurez-vous ... au ministère, on s'enrichit bien ...


Le rire noir, on y revient, on ne s'en lasse pas: Rama Yade, femme libre et libérée, devra, à compter de ce jour, faire viser voire amender chacun de ses mots lorsqu'elle voudra s'exprimer publiquement ... par Claude Guéant, qui d'autre ... Mise sous curatelle, la future Condelezza Rice de Sarkozy, dixit Nicolas lui-même: "Rama,je ferai de toi ma Condi Rice ..." ...


Le rire juif:

Bernard Kouchner, pour se défendre de Péan:

- Il y a dans son livre des insinuations douteuses ... nauséabondes ... mes origines juives ...

Pierre Moscovici, pour lui répondre:

- Sa défense à Bernard est mauvaise ... Moi aussi, je suis Juif.


Le rire humanitaire:

(Chanson, paroles et musiques: Enrico Macias)

"Donneeeez donnnnneez donneeeeez-donneeez-mooooaaaaa ....
Donneeeeeeez, do-do-donneeeeeez
Dieu vous le rendraaaaaaaaaa!"


On a failli avoir aussi le rire Bernard-Henry Lévy ... Accordons-lui cette décence et cette mesure ... Près la Cour d'assises de Lyon, le Président l'invite à se présenter, noms, prénoms, adresse, etc. Voici:

"Bernard-Henry Lévy, né le .... 1948, demeurant à Saint-Germain-des-Prés, écrivain"

Ecrivain ... Zut, raté! J'en connais plus d'un de ces normaliens et agrégés qui auraient dit, sans rire: philosophes. Lui est resté à sa place, c'est bien, même si on aurait bien ri qu'il le dit et l'affirma ...


Allez, une dernière, le rire du justiciable dont le revenu est inférieur à celui du seuil de pauvreté tel que BIT et INSEE ... Ici, TGI de Reims, Chambre correctionnelle, le Président au prévenu accusé d'un cambriolage:

- Vous niez mais on a retrouvé votre ADN ...

- Oui, monsieur le juge, mais comme j'ai la mauvaise habitude de cracher partout par terre, à mon avis c'est quelqu'un qui l'a ramassé et qui l'a mis là-bas ...


Aïssa.

Daniel Ciccia

Je constate qu'il y beaucoup d'empressement pour disqualifier cette initiative et stigmatiser M. Bilger à la fois pour son soutien implicite à ladite initiative et son aversion de l'amalgame fait par Patrick Bessac.

Je n'ai pas compris que ce soit le communisme français orthodoxe, ni celui fruit d'une émancipation qui s'est développé en Italie, que cette initiative vise.

Si la réflexion porte sur l'instauration d'une journée du 9 novembre, coïncidant avec la chute du mur de Berlin, j'en conclus que le communisme en tant que fléau s'apprécie à l'échelle continentale et de système.
Qui peut contester que le communisme a coupé l'Europe en deux?
Qui peut contester, jusqu'à Gorbatchev, que jusqu'en Pologne, il a été synonyme d'asservissement, de dictature, de pauvreté?

En tant que citoyen européen, je ne peux pas occulter cette face-là de l'histoire de l'UE. Cette qualification, cette mémoire, qu'elle passe par la loi ou pas, est due aux futures générations d'Européens. C'est un devoir incontestable de vérité et d'objectivité et le plus tragique dans les réactions épidermiques des intellectuels ou porte-parole communistes c'est qu'elle élude la réalité. Pour des communistes, qui ont inventé l'auto-critique, c'est symptomatique car au-delà de toute défense, et sans faire de procès d'intention, il y a toujours une tentation totalitaire chez les communistes.
Seuls diffèrent souvent les moyens ou pas de la mettre en oeuvre.

Car l'immonde bête, expression favorite notamment dans la bouche de générations de communistes élevés dans la mythologie héroïque qui oublie au passage le pacte germano-soviétique, n'est pas que celle liée au national-socialisme.

Marcel Aymé dans Uranus avait semble-t-il dessiné un portrait rassis de l'après-guerre. On remarquera également que les auteurs qui ont tenté de démystifier le communisme, de JF Revel à Furet, ont été excommunié par une grande partie de l'intelligentsia.
La question n'est pas de porter un coup fatal ou pas au PCF, de toucher par ricochet à l'aura de la gauche révolutionnaire désormais calée sur le crédo "Vert, anti-antennes, anti-nucléaire, anti-malbouffe"... Les totalitarismes n'attirent jamais ceux qui dont ils attendent la force par du vinaigre.
Cela reste une constante, de masse.
Face à elle, il est une autre constante: celle de l'homme libre.
M. Bilger, ici, sans être le seul, en est un.


Alexandre

Je relisais les différents posts de ce blog et leurs commentaires: la liberté d’expression de M. Narcy, de Siné, l’accumulation d’erreurs reprochées à Burgaud, son lynchage annoncé, et maintenant cette demande de loi mémorielle. J’y vois les facettes d’un problème général : le mal est statistique et insaisissable (le bien aussi d’ailleurs), or la Justice ne peut que se concentrer sur le particulier et contre ce dilemme notre recours au symbole est devenu inefficace. « La liberté n’est pas une statistique », comme on dit.
Un professeur illustrant cette idée nous racontait un jour qu’il se promenait avec sa fille dans un parc naturel des montagnes rocheuses, quand celle-ci laissa échapper un mouchoir en papier. Lui, fâché :
- Enfin, tu ne peux pas faire ça
- mais c’est juste un petit mouchoir
- oui mais imagine, si tout le monde faisait pareil
- mais enfin, tu ne peux pas me rendre responsable de ce que les autres font !
Pour résoudre ce paradoxe on a recours au symbole, en l’occurrence le concept de Nature, ou plus simplement dans la Loi publiée. Tout le monde accepte de limiter sa liberté pour la bonne cause, et celui qui enfreint la Loi est jugé plus pour avoir trahi la parole donnée que pour les conséquences de son acte propre.
Le juge est en permanence écartelé entre ces deux pôles, entre l’application de la Loi et l’humanité qui le lie tantôt aux victimes, tantôt à l’accusé (plus facile quand il n’y a pas de crime de sang).
Mais aujourd’hui la mécanique est brisée. La Justice s’attaque de plus en plus aux infirmières, aux obstétriciens alors que la qualité des soins s’améliore globalement. Parallèlement les taux de cancers montent en flèche, et personne ne sera inquiété. Le juge est pris de crise existentielle.
En même temps nos libertés commencent à accuser le coup. On nous apprend qu’il faudrait censurer Desproges aujourd’hui, on ne peut déjà plus trop se marier avec une étrangère et prétendre à une vie normale.
Que nous reste-t-il alors si la Loi ne peut rien ? Pas grand-chose. Mais les réflexes sont toujours là : il nous faut créer du symbole, du sacré, dans n’importe quel sens.
Le simple peuple demande le lynchage d’un bouc émissaire.
Le juge préfère une loi mémorielle de plus, dans le sens du poil de ses opinions politiques tant qu’à faire.

LABOCA

Le billet de Monsieur l'Avocat général Bilger est proprement scandaleux. Monsieur l'Avocat général Bilger, sortant de son rôle d'observateur neutre, affiche clairement et sans nuance son ralliement aux positions de politiques dont les visées ne sont pas franchement favorables à l'intérêt de la France.
Les victimes du communisme méritent certainement d'être honorées. Mais, sauf erreur de ma part, le parti communiste français n'a jamais commis ou fait commettre des crimes en France. Il y a eu des victimes du communisme dans les pays de l'Europe de l'Est et centrale, ainsi qu'en Allemagne : la France doit avoir une pensée pour elles. Mais je ne vois pas en quoi la France devrait créer une journée pour célébrer des victimes faites par des Etats étrangers.
La France a ses propres victimes : il y a eu ces Africains et Arabes que nous sommes allés chercher et auxquels nous avons infligé des traitements inhumains à travers le commerce transatlantique, ou que nous sommes allés coloniser pendant que nous affirmons notre attachement aux droits de l'homme; il y a eu ces Juifs que nous avons livrés à Hitler sous le Gouvernement de Vichy; il y a eu ces Algériens que nous avons violentés pendant longtemps et jusqu'au début des années 1960 encore; il y a sûrement, actuellement, ces victimes créées par nos réseaux installés au coeur de l'Afrique pour aider Bongo, Sassou, Deby, Nguema, Bozizé et autres criminels africains à continuer à mater leurs peuples. Commençons par nous préoccuper de nos propres victimes avant de nous occuper des victimes faites par l'Allemagne et l'ex-URSS notamment.
Ce qu'a aussi de scandaleux le billet de Monsieur l'Avocat général Bilger, c'est le fait de nier implicitement que les communistes n'aient jamais été violentés par des gens de droite. Or les livres d'histoire disent que les communistes ont payé de leur sang leur opposition à Hitler et aux amis de Hitler à travers l'Europe.
Nul n'est tenu d'aimer les communistes français : je ne demanderai donc pas à Monsieur l'Avocat général Bilger d'aimer les communistes français. Mais on peut légitimement exiger de tout un chacun de reconnaître que bien des communistes ont été martyrisés. Je regrette donc que Monsieur l'Avocat général Bilger, dans son élan légitime de justifier certaines positions politiques, en vienne à discriminer parmi les victimes.

Marie-Luce MOULY

Chaque nation, pays, groupes d'"hommes" ont, à un moment de leur histoire, massacré, éliminé, torturé. Si l'on prend l'évolution historique, personne n'est innocent. Les conquêtes, les religions, les abus de pouvoir, les bonnes idées perverties...
Au lieu de commémorer quelques "ismes" en en oubliant beaucoup et en gaspillant donc des journées à cette mémoire subjective et parcellaire où la responsabilité est rejetée sur les "autres", passons une journée à un mea culpa général et le reste de l'année à faire avancer les "droits de l'homme" et à cultiver notre courage... Personne n'est à l'abri d'abus de pouvoir, d'injustice... ou d'un régime totalitaire ; et à notre niveau avons-nous le courage, si nous le voyons, d'aider un proche victime ? En retraite depuis peu, j'ai le temps de réfléchir sur les enchaînements que j'ai vécus ou qui se sont passés sous mon regard... Quelles ont été mes perceptions de ces événements ? Et maintenant qu'ils sont terminés et que je peux analyser leurs conséquences, quelle est ma réflexion, a posteriori, sans émotion.

reveillez-vous

"Le nazisme, comme le stalinisme, sont des perversions d'idées politiques respectables"

Du culot il en faut mais pas trop quand même.


Irfan

Mon message était long, car j'étais vraiment très énervé, donc je doute que quiconque le lise, c'était bête de ma part.
Pour le point le plus superficiel, et à mon sens le plus essentiel pour dire que ces lois ne doivent pas passer, un exemple des débats autour de la question des "lois mémorielles" :
http://www.dailymotion.com/relevance/search/lois%2Bm%25C3%25A9morielles/video/x76fuc_ce-soir-ou-jamais-201008-qui-ecrit_news

Une émission de "Ce soir ou jamais", avec Taubira, des historiens contre les lois mémorielles derrière Nora, etc.

Pour moi, si l'on prend une telle loi et qu'on la croit bonne, il faut en prendre alors au moins 200, sans quoi on est totalement injuste envers les autres mortifiés de l'histoire.

Aïssa Lacheb-Boukachache

"Entrrrrrrrre iciiiiii Jean Mouliiiiinnnnnnn et ton terrrrriiiiibleeeeee cortèèèèèège ..." ... Et même s'il s'y trouvait quelques-uns des droites extrêmes, des droites du centre et des droites d'ailleurs, et même des de nulle-part, il était plus que souvent communiste ce terrible cortège ...


Allez, bonne nuit ... J'ai un métier, moi, un petit pouvoir d'achat, un idéal social, je suis un consommateur ...


Aïssa.


Aïssa Lacheb-Boukachache

Le rire, c'est quelquefois vous lire, cher PB ... Je me demande parfois si vous le faites exprès. Chaque fois que j'ouvre votre blog, la première chose que j'y étudie est la votre photo qui s'y trouve ... Je m'y attarde environ une minute ... Les yeux surtout ... Puis je me dis: tiens, il ricane ... Ou alors: hum, ici il est plein de rage ... Ou encore: là, il est débonnaire, goguenard ... Plus loin: procureur ... Hier: mauvaise foi crasse ... Aujourd'hui: blagueur ... Parfois: chiant ... Ici: pensif ... Ailleurs: rêveur ... Etc. Aujourd'hui, la votre photo de votre "Rire rouge" me dit: tiens, il débloque ... Ou plutôt non: il manipule, il biaise, tout dans le discours, tout dans la "flûte", comme dirait ce cher Sbriglia, tout dans le pipeau, renchérirais-je ...

Allons-y gaiement en réponse et commentaire. Ce sera rapide, vous lirez. D'abord, ces 17 députés UMP seraient logiques avec leurs pieuses intentions si, dans le même élan, ils avaient proposé également une date commémorative de l'assassinat de Jean Jaurès par ceux qui furent leurs ancêtres de Droite ... Puis, comme ils mélangent sans vergogne le communisme de Marx et Lénine avec le stalinisme et autres maoïsmes postérieurs qui le pervertirent assurément (que voulez-vous, l'homme reste l'homme, c'est sa nature que de tout pervertir), que ne font-ils de même avec le libéralisme économique de nos Lumières et le capitalisme financier des Madoff, Soros et autres Messier et Zacharias quant à notre part française de cette longue et victorieuse idéologie ... Puisque c'est exactement de ce principe qu'ils se posent, autant le revendiquer dans sa totalité ... La dictature et les crimes des premiers ne le cèdent à ceux des seconds qu'en cela qu'ils eurent lieu légalement, étatiquement, pour tout dire: franchement. Mais pour le reste, c'est la même chose ou peu s'en faut, n'est-ce pas? La liberté du faible et du pauvre en pays libéral, en France aujourd'hui par exemple, hum hum ... Les droits de celui-là pareillement, hum ... Sa dignité, idem ... Alors, une date pour commémorer tous les crimes humains commis depuis trois siècles par le libéralisme raisonné perverti en capitalisme meurtrier, oui, bien sûr, oui, c'est la logique même ... Pour tout dire, je me demande ce que ces dizaines de millions de pauvres et autres exclus de notre pays, déjà notre pays, actuellement, ont à reprocher réellement au communisme tel que selon vous ... A ma connaissance, ce n'est pas lui ni un quelconque stalinisme qui les asservit de jour en jour jusqu'en ce moment ... Je vous cède une différence, cependant, même si elle est substantielle: l'abbé Pierre ne tuait pas "nos" fauteurs de troubles et autres exploiteurs et créateurs de misère; Staline, les pendait, Mao les fusillait, quelques autres les éduquaient car il est manifeste qu'ils ne furent jamais éduqués pour se ainsi comporter -aujourd'hui encore- avec leurs semblables ...

En vérité, il ne faudrait pas de date quelconque, jamais ... Juste une résolution parlementaire, solennelle, inscrivant pour hier et pour aujourd'hui: "Ceci est à ce jour un homme et c'est de la pourriture".

Aïssa.

 Jean

Monsieur Bilger,

Votre billet attire pour moi deux remarques.

La première, concerne la légitimité même d’une loi mémorielle. Je ne pense pas que l’État doivent s’évertuer à dicter la loi aux historiens. Si l’histoire est une chose trop sérieuse pour être laissée aux historiens, elle ne peut pas être confiée ni aux politiques ni aux magistrats. Ces eux types d’individus sont trop insérés dans le présent et l’émotion pour les premiers, trop proche de la morale pour les seconds qui les force à une histoire du ressentiments. Le général de Gaulle, François Mitterrand et d’autres échappent à cette logique. Ils ont un sens de l’Histoire, de celle à venir et de celle qui a construit la France. L’Histoire ne se confond pas avec la mémoire. Celle-ci se rapporte à l’émotion et à la morale. Elle se construit par des cérémonies, sert la morale et aussi l’Etat par la constitution d’un lien social commun entre tous les citoyens et le passé de leur nation. A l’heure actuelle, je ne suis pas persuadé qu’il y ait besoin d’un profusion mémorielle. Concentrons-nous, comme nous y invite le rapport Kaspi, sur l’essentiel avant de transformer chaque jour en une journée de commémoration particulière. Le 14 juillet concentre toutes les valeurs que ces dernières peuvent porter.

La seconde, concerne le communisme. Vous avez raison d’affirmer que c’est une perversion de l’histoire. L’idéologie marxiste qui est à son origine est complètement travestie. Néanmoins, on retrouve chez Marx des positions qui laissent supposer les dérives que nous avons connues. Tous ceux qui se sont réclamés de cette géniale théorie (il n’y a pas ici d’ironie, Marx est un grand penseur) pour gouverner l’ont dévoyée. Le marxisme est une théorie de l’histoire, on ne peut pas nier que l’histoire l’a infirmée. Même le trotskisme qu’on présente comme pur de toute victime n’est pas innocent. Il a cette réputation car il n’a jamais été appliqué. Il semble néanmoins important de remarquer que Trotsky était modéré par rapport à Staline. A l’état de parti, le communisme a présenté certains ferments totalitaires. Le « parti de Maurice » était celui de l’exclusion des militants en désaccord avec la logique de Moscou. Il a longtemps exercé (et exerce encore) une fascination sur de nombreux intellectuels. Celle-ci se fonde sur une illusion (pour reprendre le mot de F. Furet) condamnable. Je ne pense pas néanmoins que le communisme soit de même nature que le nazisme et qu’il faille résumer la comparaison des deux grands totalitarismes à une comptabilité des morts comme le fait Stéphane Courtois. Le communisme a une intention originelle plus louable que le nazisme.

Jean-Marie

Parmi les raisons de la myopie française vis-à-vis du communisme, il ne faut pas non plus oublier que la pensée française est à la source du génocide cambodgiens dont (tous) les chefs ont été membres du PCF ; ils ont comme nous traîné dans les cafés du Quartier Latin.

Le discours de la lutte antifasciste a permis à notre pensée française d’éluder la question de qu’est-ce que la lutte dans un état totalitaire, quelle est l’attitude juste, quelle est l’attitude efficace, et est-ce possible d’être à la fois juste et efficace dans un tel système ?

Ainsi l’occultation du concept de totalitarisme à dissymétrie permet aux intellectuels français d’éviter de remettre en cause leur attitude d’opposition gratifiante et romantique et de s’interroger sur ce que peut avoir de glauque et peu gratifiante à porter une attitude juste de vrai opposant à un vrai système totalitaire : l’exaltation narcissique d’un Sartre haranguant les foules sur son tonneau est tout sauf un exemple à suivre.

La pensée française n’étant pas capable de penser le totalitarisme est-elle utile pour le siècle qui vient ?

Jean-Dominique Reffait

@Erig
Je vous suis en partie. La mémoire ne s'applique qu'à ceux qui peuvent s'y référer et ça ne se décrète pas. Le devoir de mémoire, expression que je déteste comme la déteste Simone Veil, est une tentative de substituer l'émotion de quelques-uns à l'inéluctable examen critique historique qui viendra un jour ou l'autre.

Nous savons vous et moi, et sans doute rien que nous deux ici, les massacres oubliés dont ont été victimes nos aïeux bretons. Cela nous appartient, au sein de nos familles et, comme vous, je ne revendique nullement les excuses de la France pour les crimes commis par dizaines de milliers à l'encontre de notre pays.

Stalinisme et non communisme, Erig. Rappelons que ce sont les communistes vietnamiens qui ont mis fin au génocide, lui aussi prétendument communiste, de Pol Pot au Cambodge. Nous sommes en face de fous sanguinaires qui s'appuient sur n'importe quelle idéologie de circonstance pour perpétrer leurs crimes, à la différence que le nazisme - contrairement au fascisme ou au stalinisme - porte en lui la haine raciale.

Marchais n'avait que 22 ans, il n'a pas été volontaire (on le sait désormais), il n'était pas militant du PCF ni même syndiqué à l'époque. Ils furent des centaines de milliers dans son cas. Indulgence, tout le monde n'a pas l'étoffe d'un héros.

Polochon

Pourquoi s'arrêter à 1989 ?
Le communisme continue de tuer ou d'embastiller, en Corée du Nord, à Cuba, en Chine pour ne citer que les plus connus.
Alors, le communisme vainqueur du nazisme, c'est plutôt une dictature qui en a vaincu une autre et pas pour des raisons ethniques ou démocratiques.

Erig Le Brun de La Bouëxière

@Jean-Dominique (ça faisait longtemps)

La loi mémorielle, ca devrait être pour tout le monde, ou pour personne. Les victimes du nazisme y ont droit, les descendants d'esclaves noirs déportés aussi, mais pas les blancs enlevés par les pirates barabaresques, ni les noirs réduits en esclavage en Afrique même par leurs semblables d'ethnies voisines, (comme au Dahomey). On prétend faire porter à mes fils la mémoire d'enfants juifs exterminés, mais on les somme d'oublier leurs aïeux irlandais massacrés par les anglais (sous couvert de maladie de la pomme de terre et de famine), d'oublier leurs aïeux bretons massacrés successivement par l'ancien régime, la révolution puis par Nivelle et consorts...
Etrange mémoire française, non?
Moi je serais assez pour qu'on supprime les commémorations en tous genres (ou alors qu'elles ne soient pas du ressort de l'Etat), mais si on ne le fait pas, je ne vois pas comment on peut faire comme si le communisme n'avait été qu'une période, finalement pas si regrettable de l'histoire de l'Europe. Quant aux communistes qui auraient eu comme première victime Hitler et le nazisme, qu'ils se rappellent donc du pacte germano-soviétique et du grand démocrate Marchais volontaire chez Messerchmitt...

Jean-Dominique Reffait

@1br
Où l'on voit les erreurs des amalgames.
Olivier Besancenot est l'héritier d'une branche politique du communisme qui a justement été victime du stalinisme. Les trotskystes ont toujours condamné fortement les interventions sanglantes staliniennes, comme l'a fait Trotsky en 27 en dénonçant la répression sanglante des grèves de Shanghai par Tchang Kai Tchek avec le soutien de Staline.

L'un des points durs aussi de cette proposition d'hommage français, c'est que ces événements terribles du stalinisme n'ont pas touché des français, à l'inverse du nazisme. Les français ont subi le nazisme et certains dans leur chair, mais n'ont pas subi le communisme. C'est certainement ce qui explique d'ailleurs qu'en France le stalinisme et le nazisme n'ont pas le même statut et le dépit de Philippe, si je le comprends d'un point de vue moral (à la condition qu'on substitue le terme de stalinisme à celui de communisme), ne me semble pas fondé d'un point de vue politique français. Et je fais remarquer à Philippe que le fascisme italien ou le franquisme espagnol n'ont pas en France le même statut que le nazisme : le déséquilibre évoqué n'existe donc pas.

Si la France commence à honorer les victimes de toutes les dictatures sanglantes du monde, le calendrier n'y suffira pas. A ce titre, la reconnaissance du génocide arménien est une exception regrettable due à l'importance de la communauté arménienne réfugiée en France. Et je ne considère pas comme légitime l'exigence de reconnaissance du génocide arménien par la Turquie comme condition préalable à son entrée dans l'UE, l'Arménie n'étant elle-même pas membre de l'UE.

Il apparaît légitime que les ex-pays de l'Est commémorent cet épisode de leur propre histoire mais on ne demande pas aux Ukrainiens d'honorer la mémoire des anciens esclaves français ou de Jean Moulin.

Pierre-Antoine

Cher PB,

à rire rouge, rire jaune...

Moi ce qui m'interpelle, c'est qu'une mère privée de ses enfants pendant onze ans ait plus de coeur que des magistrats qui ont décidé de maintenir en prison ce père ariégeois d'adoption.

Ne croyez-vous pas que ce père (non présumé innocent car déjà condamné à 2 ans) présentait toutes les garanties de représentation pour son procès ? Quel trouble à l'ordre public présentait-il ?
Ne croyez-vous pas que ces deux enfants victimes d'un drame familial aient eu besoin d'un drame supplémentaire ?

Je n'oserais pas rapprocher les victimes de la justice des victimes du stalinisme... mais je m'interroge sur l'ouverture d'esprit et de coeur des mêmes qui vous font rire rouge et de ceux qui me font rire jaune.
Je m'interroge sur la qualité de coeur de cette mère qui ne se constitue pas partie civile pour ne pas offrir à ses enfants l'image d'une mère qui envoie leur père en prison...
Combien j'aimerais un jour entendre un procureur dire concernant un mis en cause "ne rajoutons pas un drame à un autre drame"
Non, tu rêves trop Pierre-Antoine... il n'y a aucun article du code qui parle de coeur et d'humanité... aucun ! "dura lex sed lex".

Pourtant c'est là la seule vraie réforme qui mériterait d'être faite… et en plus elle est gratuite.

Cordialement sans humour...

Pierre-Antoine

catherine A

Philippe, certes les hommes (et les femmes) ont la mémoire courte mais est-ce une raison pour cette journée en mémoire des victimes du communisme en Europe ? Désolée mais je trouve ça inutile et absurde et terriblement agaçant que des élus jouent les chevaliers blancs avec de telles initiatives dont je n'arrive pas, avec la meilleure volonté du monde, à comprendre l'intérêt. J'espère que ces élus ne vont pas oublier une journée en mémoire des victimes du Rwanda (oui je sais c'est loin l'Afrique et c'est plein de Noirs), du Vietnam... A ce rytme il faudra bientôt que l'année compte 500 jours.
D'autre part, comme JDR, je crois qu'il y a une confusion que je pense volontaire (si ce n'est pas le cas c'est encore plus grave car cela dénote une méconnaissance assez crasse des faits) entre communisme et stalinisme.
Et moi cela me ferait plutôt rire jaune.

ElDesdichado

Franchement, comparer Nazisme et Communisme est, outre une insulte à l'histoire, une simplification extrême de la réalité et une négation des enseignements que l'un comme l'autre de ces naufrages nous ont appris.
Il n'est pas anodin de voir qu'une certaine droite tente de laisser penser le contraire, dans une forme de manipulation idéologique de l'histoire qui ne peut être bonne pour personne.
Cette proposition n'est donc pas sérieuse sur son libellé. Les députés qui l'ont commise ne me semblent pas, dans le cas présent, mériter la confiance que les électeurs ont placée en eux.

michel V

Une certaine gauche peut s’appuyer sur une solide tradition d’aveuglement devant le pire. L’idéologie brouille en effet la vue.
Comme vous le dénoncez avec raison Philippe Bilger, elle a permis à certains de considérer que "le communisme est un accident de l'Histoire qui ne mérite pas davantage qu'un salut rapide et compatissant à ses millions de morts".
Elle explique qu'un philosophe comme Alain Badiou puisse, sans rire, dire :« Mon seul coup de chapeau à Staline : il faisait peur aux capitalistes ». Bref, les millions de victimes, un détail de l'histoire du communisme... Badiou,Bessac et consorts sont bien à la loubianka ce que Le Pen est à Auschwitz.

Jean-Dominique Reffait

C'est un chouïa plus complexe, à la fois sur les principes et sur la forme. La proposition de loi visant des régimes totalitaires désignés comme communistes, il paraît légitime de considérer que cette désignation ne convient pas. Ces régimes se qualifiaient eux-mêmes de communistes mais aussi de démocratie et je suis persuadé que vous ne souscririez pas à une proposition de loi concernant "les victimes des régimes démocratiques". Ce n'est pas parce qu'un régime se qualifie de communiste ou de démocratique qu'il l'est au regard de ce que nous entendons plus généralement par ces mots : le communisme préexistait en tant que théorie économique aux régimes qui s'en sont réclamés politiquement. Des tentatives, certes marginales mais réelles, de communisme démocratique ont existé, notamment au début de l'Etat d'Israël avec le mouvement des Kibboutz.

Il en serait autrement si les parlementaires avaient évoqué les régimes staliniens : le stalinisme porte en lui le massacre et l'oppression. Et c'est un autre communiste, Khrouchtchev, qui dénonce les crimes staliniens. L'amalgame entre communisme et stalinisme est illégitime.

Il en est de même en ce qui concerne le parallèle entre nazisme et communisme. Le nazisme ne peut être comparé qu'au stalinisme. Et le nazisme n'est lui-même qu'une auto-proclamation de nationalisme et de socialisme, deux idées politiques respectables qui ne sauraient être tenues pour responsables des crimes nazis. Le nazisme, comme le stalinisme, sont des perversions d'idées politiques respectables.

Cette proposition UMP, dans son libellé, contient donc une revendication revancharde et idéologique qui doit être écartée.

L'argumentation de M. Pessac est elle-même un peu usante : le communisme français n'a pas été d'une clarté totale pendant la guerre et les ordres se prenaient davantage à Moscou qu'à Londres. Il a fallu toute l'intelligence de de Gaulle pour rallier les communistes, en s'appuyant notamment sur la base militante patriote, tandis que Thorez désertait. Il y eut des héros résistants communistes, qui sont d'ailleurs largement honorés, une base résistante efficace. Mais il convient aussi de se souvenir de l'attitude du PCF à l'occasion de Budapest.

Je m'amuse cependant de votre soutien à une nouvelle loi mémorielle...

Thierry SAGARDOYTHO

Cher Philippe,
Votre réquisitoire contre la "discrétion" de Claire CHAZAL m'interpelle: serait-elle l'une de vos "têtes de turcs"?
Ayant lu cet article du FIGARO, je m'interrogeais, comme vous, sur son opportunité; il n'y a en effet rien de bien neuf que nous n'ayons lu déjà sur l'intéressée... Deviendrait-elle un marronnier des rédactions people?

Alexandre

Qu'est-ce que la France irait faire dans cette galère, nous qui n'avons pas trop à nous plaindre de nos communistes ?
Commençons par enlever les Légions d'Horreur aux officiers qui ont institutionnalisé la torture systématique à la Guerre d'Alger auprès de 100,000 locaux, à réhabiliter les officiers (communistes) qui l'ont dénoncée.
Vous parliez de conscience dans le billet précédent.

1bR

C'est amusant comme l'histoire est sélective. Certains faits doivent être relatés, d'autres pas. Quand on entend Le Pen parler, on crie au nazisme, mais on n'entend jamais crier au stalinisme en entendent Besancenot et pourtant, il se cache encore moins de son attachement aux origines même et à l'histoire de son parti que son homologue borgne.

Mon grand-père avait pour habitude de me dire que l'histoire qui était écrite dans les manuels concernant les faits remontant à mémoire d'homme (de la Seconde guerre mondiale à nos jours) ne sont pas objectifs et qu'il faudrait encore attendre des années pour apprendre certaines vérités. Il est rassurant de voir que nos élites ont conscience de certains pans de l'histoire plutôt sombres et que certains s'efforcent de laisser dans l'ombre, mais tôt ou tard, on finira par mieux comprendre, mieux appréhender ce passé si lointain par sa complexité mais si proche par le peu d'années qui nous en sépare...

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  • Formation à l'Institut de la parole
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  • L'Institut de la Parole propose des formations dans tous les domaines de l'expression et pour tous, au profane comme au professionnel de la parole publique. L'apprentissage et le perfectionnement s'attachent à l'appréhension psychologique de la personnalité et aux aptitudes techniques à développer. L’Institut de la Parole dispense des formations sur mesure et aussi, dans l’urgence, des formations liées à des interventions ponctuelles, notamment médiatiques. Magistrat honoraire, Philippe Bilger propose également des consultations judiciaires : conseils en stratégie et psychologie judiciaires.

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