A la suite de mon dernier billet, au milieu de commentaires approbateurs, deux ou trois volées de bois vert me reprochant de "faire de la morale" et de décerner des bons ou des mauvais points. Ce blâme revient trop souvent pour que je le traite à la légère même si je ne le comprends pas. Dès lors qu'on affirme les limites et, je l'espère, la force d'une subjectivité, il me semble beaucoup plus courageux, sur un blog, de personnaliser ses appréciations favorables ou défavorables. J'attache la plus grande importance à ne jamais m'en prendre aux faibles et j'avoue que ma modeste contribution à la banalisation de certains puissants suffit à mon bonheur intellectuel et citoyen. Il est infiniment plus aisé de se réfugier sans cesse derrière des considérations abstraites et vagues que d'attaquer ou de louer sans se cacher. La rançon consiste à recevoir son lot de gracieusetés mais c'est un prix facile à assumer.
J'ai envie depuis quelques jours de traiter un thème particulier qui se rapporte à une expérience récente très agréable et conviviale et à une question que les médias m'ont assez souvent posée. Certes, il y a d'autres sujets importants que l'actualité propose actuellement mais, par exemple pour le procès Colonna, il est exclu que je me puisse me donner le droit d'exprimer aujourd'hui un point de vue.
Paul Wermus, pour VSD, invite chaque semaine deux ou trois personnalités auxquelles, ensuite, il consacre une page faisant la synthèse des propos tenus au cours d'un déjeuner raffiné à la Closerie des Lilas. J'ai eu le plaisir d'être sollicité et d'avoir ainsi l'opportunité qui m'a ravi de rencontrer le ministre André Santini et le Secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly. Cette initiative à la fois festive et médiatique répond à un besoin trop rarement satisfait. Combien de fois, entendant tel ou telle à la radio ou sur une chaîne de télévision, ai-je regretté le fait que la vie ne me permettrait jamais vraisemblablement de faire la connaissance de ces êtres qui m'avaient séduit, convaincu ou troublé ! Paul Wermus comble justement ce manque et je serais enchanté, pour ma part, de voir multipliées ces rencontres qui, en quelques heures, amplifient ou réduisent une estime ou une admiration.
La première question de Paul Wermus a été de me demander si j'aimerais être ministre. Je l'avais déjà entendue de la part d'autres journalistes et j'avais tenté, à chaque fois, d'y répondre avec sincérité. C'est une interrogation très gênante parce qu'immédiatement, on croit nécessaire, avec une modestie totalement feinte, de se récrier et de protester. Comme si jamais, au grand jamais, dans son esprit n'était venue se glisser une idée aussi impudente, une ambition aussi démesurée et utopique.
En même temps, je n'ai jamais menti avec une pleine conscience du caractère surréaliste du dialogue, comme si on évoquait le sexe des anges. Il n'est pas obligatoire qu'une chose soit réalisable pour se donner la liberté de l'aborder. Au contraire, même. L'impossibilité dégage la réponse de tout risque tactique et d'une visée utilitaire, quelle qu'elle soit. Autrement dit, il est évident que si on est un citoyen actif, croyant avoir des idées à transmettre et à incarner, habité par la passion de servir et sans hostilité de principe à l'égard du pouvoir, on ne peut que répondre positivement à cette demande. Etre ministre, bien sûr, ce serait formidable !
J'insiste sur la nécessaire familiarité intellectuelle avec le monde de l'Etat, de ses règles et de ses privilèges parce qu'elle représente la condition indispensable pour oser rêver d'entreprendre en tant que ministre. Il me semble que ce qui arrête le démocrate dans l'élan d'un tel aveu qui n'aurait rien de honteux, c'est qu'il s'agirait d'un univers qui lui serait interdit parce que réservé à une élite, à une caste, à des initiés. J'incline à penser que cette révérence s'est beaucoup atténuée. En effet, comme Jean-Paul Sartre, dans une modestie et une fierté admirables, écrivait qu'il valait n'importe qui et que n'importe qui le valait dans une conception de la puissance partagée et collective, tout autre plus classique pourrait soutenir qu'aujourd'hui la fonction de ministre est au moins théoriquement à la portée de tout le monde. Ce sentiment que le politique n'est plus l'apanage exclusif de spécialistes vient sans doute d'une double évolution.
D'abord de la certitude, qui suit l'illusion contraire, que les ministres sont des femmes et des hommes comme les autres, qu'ils réussissent ou qu'ils échouent, que leur action a des limites, des ratés, qu'ils sont houspillés, réprimandés ou contrôlés et qu'ils tentent tant bien que mal d'exercer un métier qui, pour peu de pouvoir réel, procure à l'évidence beaucoup d'incommodités. Ce destin "de chien" n'est pas pour rien dans le fait que l'aura s'est dissipée et que paradoxalement, la conscience du caractère ordinaire de ces carrières rapproche le citoyen d'elles et ne le rend pas tétanisé devant le rêve ou le cauchemar de leur prise en charge. J'ajoute que l'esprit critique qui souvent renforce l'âme républicaine ne conduit plus à surestimer les trajectoires et les bilans de ceux qui nommés par le président de la République administrent en notre nom. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'y a plus d'éblouissement démocratique. Ramenés à notre aune, les ministres ne nous effraient plus et nous acceptons volontiers de les entendre quand ils jouent à la simplicité et à la modestie intellectuelles et civiques.
Surtout, le changement radical que Nicolas Sarkozy a mis en oeuvre - délibérément ou à son corps défendant - dans le rapport du président de la République avec la communauté nationale, qui pourrait se caractériser par une omnipotence de proximité et non plus par une majesté de l'essentiel, entraîne la modification du regard que le citoyen porte en retour sur ses ministres, les responsables politiques. On n'affirme plus cette absurdité que les politiques seraient "tous pourris" mais on a clairement pris le parti et suivi le chemin de cette désacralisation et de cette vulgarisation du Pouvoir. On peut être ministre puisqu'au fond les repères sont brouillés, que tout le monde a sa chance et que la compétence technique ne constitue plus la référence suprême.
Quelle est-elle ? J'espère ne choquer personne mais il me semble qu'elle pourrait se définir par l'obligation d'être ministre du culte. Du culte présidentiel. Il n'est plus concevable aujourd'hui, dans notre système et depuis longtemps, de demeurer libre quand on est ministre. Entre les silences des uns et les flagorneries insupportables des autres, y en a-t-il qui tirent leur épingle du jeu, leur parole de la nasse ? Je ne sais.
Ce serait le plus difficile, pour moi, que cette obséquiosité à laquelle on est contraint.
Heureusement qu'on peut, à la fois, répondre oui à une question et insulter l'avenir.
"Certes, il y a d'autres sujets importants que l'actualité propose actuellement mais, par exemple pour le procès Colonna, il est exclu que je me puisse me donner le droit d'exprimer aujourd'hui un point de vue."
Quelque justesse de point de vue que vous pourriez exprimer en effet avant que ne soit rendu un arrêt... attendu, tout commentaire de votre part serait en effet le très mal venu. Mais ce n'est pas le cas du (de la) citoyen(ne) lambda dont le droit d'expression dans les limites qui lui sont imparties par la loi quel que soit le sujet, ne saurait se voir mis en cause par celui-ci bien évidemment. Toutefois, pas aujourd'hui.
Rédigé par : Catherine JACOB | 28 février 2009 à 17:15
@Cactus
Quand il désatine sans désafiner, je m'amarre sans vouloir des Cendres.
Rédigé par : Alexandre | 27 février 2009 à 02:33
Le rêve de M. Sbriglia restera pour moi un des plus beaux écrits ici lus depuis les débuts de ce blog ; d'ailleurs je les ai copiés-collés tous deux sur mon Dazibao juste au-dessus de mon bureau !
(du pain béni, oui oui, voire de l'eau bénite à déguster à tout moment de mes journées !)
Sissi !
(De plus, un rêve ou il évite de cocher "marre !" mais non "je me marre", en ces temps de crises multiples est beaucoup plus qu'une digression, M. Alexandre, non ?
Sinon, haaa les fourches Claudine si bien dépeintes par Marie, sissi aussi)
Rédigé par : Cactus à M. Sbriglia ! | 26 février 2009 à 22:34
@ Fleuryval,
"Maintenant, s'il vous plaît de m'imaginer au garde-à-vous avec un balai de paille, un nez rouge et un entonnoir sur la tête, c'est bien volontiers que je contribuerai à vos rires...
en me préparant au pire ;-)"
Je n'imagine rien, monsieur Fleuryval, et jamais je ne me le permettrai, même si vous faites le pitre !
J'ai simplement saisi l'occasion pour délirer sur le mot "fourche" que vous avez utilisé et qui est plein de "bons sens"... ! Très France !
Je n'ai nullement fait allusion à un quelconque épouvantail, mais dans "présenter les armes", j’ai imaginé éventuellement, vous, gardien qui élèverait ou entretiendrait la guillotine qui rouille (fourche : bois de justice = guillotine) ou encore des fourches patibulaires (gibets). Qui vont fort bien avec un ministère de la Justice… ! (ce qui rejoint votre pensée !)
Je faisais référence, et pensais également à une réflexion du sieur sbriglia, d'il y a quelque temps déjà, qui faisait allusion à la guillotine, mot que j'ai transporté, alors qu'il l'avait utilisé dans son commentaire de l'époque... (mais je ne sais plus quand) !
Si vous avez pensé que j'étais méprisante en utilisant le terme "paysan", que nenni. Je pensais tout comme vous le fîtes, à la Révolution. J'aime la terre et je préfère encore mille fois avoir les mains dans la terre qu’autour d’une assiette dans des dîners mondains, même organisés par le sieur sbriglia... !!!!
J'aime la nature qui rit au printemps, de notre gaucherie, nous regardant nous démener chaque année pour lutter contre : les mauvaises herbes, les escargots, les limaces, les chenilles, les fourmis..., trop d'eau, trop de soleil, la végétation qui s'installe selon son bon vouloir, là où elle le désire, au gré du vent... mais pas toujours où vous la voulez… alors, on recommence, et encore et encore...
Malgré un hiver long et froid, cette année est une année à processionnaires... mais voici que les iris, les jonquilles, les jacinthes sont en fleurs et les rosiers en feuilles, cela sent le printemps !
Vive la nature...
Si je vous ai froissé, monsieur Fleuryval, j'en suis désolée ! Ce n'était pas mon intention, que et uniquement de l'humour, sans aucune méchanceté de ma part !
Aussi, je vous prierai de m'en excuser.
Rédigé par : Marie | 26 février 2009 à 14:53
@ Marie
Relisez plus avant : "Fleuryval présentait les armes avec un râteau."
Je précisais seulement qu'en fait d'armes, les jardiniers en ont de plus redoutables qui ont fait leurs preuves tout au long de l'Histoire de France.
Maintenant, s'il vous plaît de m'imaginer au garde-à-vous avec un balai de paille, un nez rouge et un entonnoir sur la tête, c'est bien volontiers que je contribuerai à vos rires...
en me préparant au pire ;-)
Rédigé par : Fleuryval | 26 février 2009 à 11:40
@ Fleuryval,
Le sieur sbriglia fait la fourche, tout en cachant quelques idées révolutionnaires, en vous attribuant la fourche du jardinier qui peut aussi être la fourche à fumier, mais sans toutefois vous faire courber sous les fourches caudines !
Peut être vous attribue t-il le rôle du paysan qui jadis à chaque fois que l’Assemblée Nationale décrétait quelque chose, prenait la fourche ou le fusil, en disant : -Exécutons ça tout de suite !
Mais vous attribue t-il, la réinstaurant par là même, la charge de la manipulation de la fourche, le bois de justice, voire son entretien, lourde charge en effet, car comme chacun sait cet instrument constitué d’un lourd couperet biseauté glissant verticalement entre deux montants servait à décapiter, jadis, un condamné… ! ou encore celle de charger des fourches patibulaires… ?
Mais ne peignons pas monsieur Bilger avec une fourche, car si nous l’osions, nous risquerions de prendre une fourche !
Rédigé par : Marie @ Fleuryval | 26 février 2009 à 09:21
Cher sbriglia
Juste un détail technique pour votre rêve : les Brésiliennes n'utilisent pas de string mais plutôt des tangas (aka deltaplanes), bas et quasi triangulaires, à la découpe légèrement concave sur l'arrière. Cela met plus en valeur les formes féminines (et c'est probablement plus confortable).
Les costumes de Carnaval c'est autre chose, il s'agit plus de cache-sexes brillants, mais elles portent des sous-vêtements couleur chair très discrets en dessous, réalisés de manière ad hoc.
D'ailleurs ma femme avait été très surprise de voir cette mode du string en France, avec en plus la réputation que ça venait du Brésil. Peut-être une mode au début des années 80 qui a complètement disparu aujourd'hui, car ici c'est assez vulgaire ou ringard.
Bon, désolé de cette digression, c'était juste pour montrer que je connaissais mes dossiers...
Sinon, sur la fainéantise de nos dirigeants, je ne pense pas que ce soit un critère important. Je trouve même cette agitation suspecte, car un vrai leader doit laisser à d'autres la mise en oeuvre technique et se conserver plusieurs heures par jour de libre, pour sortir le nez du guidon. Un bon chef de quart en approche des terres ne fait pas l'aller retour entre son point carte, le GPS, ses relèvements et son radar. Il organise ses timoniers pour que chacun renvoie l'info d'une source, en vérifie la cohérence en s'en faisant une idée avant qu'elle arrive par des calculs approximatifs, le regard tourné vers l'horizon et les imprévus.
Tranquille.
100 fainéants bien organisés feront toujours mieux qu'un excité, un proverbe catalan dit qu'il y a les chevaux vaillants et les chevaux intelligents.
Rédigé par : Alexandre | 26 février 2009 à 01:48
@Jean-Dominique Reffait
Vous manquez d'intuition de la chose publique, c'est manifeste. Les rusés de mon espèce savent bien que tout le boulot des politiques est mâché et remâché mille fois en amont par ceux-là les obscurs fonctionnaires qui restent quand les gouvernements passent ... Au mieux, le ministre le moins glandeur feuillette ce qu'on lui présente, annote rapidement ici ou là, puis s'en va gloser face les parlementaires puis la télé défendre ce qui n'est pas son texte, ce qui ne l'a jamais été ... Fillon dont le visage ravagé semble vous inquiéter, je vous dis simplement que s'il en est arrivé physiquement à un tel degré de décrépitude, c'est à force de faire inlassablement le pion dans cette cour de recréation qu'est ce gouvernement pas moins que les autres, rattraper les conneries des uns, stopper les délires des autres, faire remuer celle-là davantage, immobiliser et faire taire l'autre qui grands gestes et grands cris, sevrer le troisième de ses manies impossibles, bref donner un semblant d'apparence, de cohérence, d'intelligence ... C'est de l'énergie, je le concède. Puis, il a Nico sur le dos aussi, tous les jours, pas une sinécure ... Quant à ces administrations et autres préfectures qui n'appliqueraient pas les lois, décrets et autres de ces ministres que vous semblez flatter singulièrement, c'est bien parce que cela en devient du charabia inapplicable, un texte se contredisant lui-même le lendemain, mille autres se surajoutant tous plus confus et illisibles les uns les autres, etc. ... On y deviendrait gaga à vouloir appliquer ces folies innombrables, cette bureaucratie avalanche ... Cessez la pommade, voulez-vous, ce n'est pas comme cela que vous aurez le poste d'historien de la République que vous donnez l'impression doucereuse de convoiter ... Soyez plus sérieux, je vous prie, ou c'est à vous que je vais faire une piqûre pour vous ramener à la raison, vous ne méritez pas ces égarements de l'esprit ...
D'ailleurs, tout ceci me ramène à ce cher PB qu'on (la presse, pas moi, je reste prudent) verrait bien ministre aux Sceaux ... Cher PB, défiez-vous qu'on veuille se servir de votre caution de probité et technique pour re-créditer l'image d'un ministère gravement dépité ... Je m'explique: Il ne sera pas impossible qu'on vous propose d'être sous-ministre, un peu à la manière de Kiejman en d'autres temps ... Vous comprenez? Un politique pur jus, bon rhéteur mais glandeur comme ceux de son espèce, puis vous en dessous pour donner le change, les apparences, le crédit, aller au charbon coup dur ... et puis faire aussi tout le boulot compliqué, le vrai boulot ... Gare! on vous instrumentaliserait ... Régalien ou rien, exigez, souvenez-vous ... C'est mon conseil!
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 26 février 2009 à 01:30
Aïssa, regardez ce gouvernement dont je ne partage presqu'aucune des positions. Bertrand, Pécresse, Lagarde, Fillon, Hortefeux, Alliot-Marie, Darcos, Boutin, Woerth sont des bosseurs. Le président peut râler après eux, il ne fait pas leurs heures. Je n'aime pas leur politique mais ce ne sont pas des fainéants. Mais prenez une loi, ses décrets d'applications et allez la faire appliquer dans les préfectures, les administrations, vous y boufferez vos seringues.
sbriglia
Les libelles, oui. Publics et privés. Et du fluide glacial aussi, répandu sur certains fauteuils de velours rouge qui n'en peuvent plus de générations de fesses qui les écrasent sûres de leurs dignités endimanchées.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 25 février 2009 à 22:16
Heureusement grâce à la Bilger's team, il vous sera ainsi épargné l'un des plus célèbre dialogue de l'histoire de notre République :
- "Le ministre B a-t-il encore sa connaissance ?"
- "Non, on l'a fait passer par l'escalier !"
que vos "ennemis" auraient pu être tentés de bruisser ! :-)
Rédigé par : Marie | 25 février 2009 à 22:13
Avec une fourche, sbriglia. Une fourche !
Ou une faux, éventuellement.
Epongez-vous. Il peut encore faire frais la nuit.
Rédigé par : Fleuryval | 25 février 2009 à 21:16
On étouffait dans la salle du sceau : Rachida cédait la place à PB... A côté, Aïssa berçait un couffin avec un rire sardonique... Fleuryval présentait les armes avec un râteau, Véronique, maniant un encensoir, semblait en extase, Jean-Dominique distribuait des libelles à tout-va, Cactus s'échinait à tenir un huissier par la barbichette, Alexandre, entouré de deux brésiliennes en string, dansait la samba, debout sur le buffet... Tout autour, les magistrats présents semblaient sortis d'un tableau de Goya, en robes de dentelle, nains comme les ménines... On aurait dit un tableau de Dali... Je me suis réveillé en sueur...
Rédigé par : sbriglia | 25 février 2009 à 20:36
Jean-Dominique,
Je généralise ... Comment pourrait-il en être autrement quant à ces vastes choses? Je sais bien qu'il est partout des êtres d'exception, mais s'ils sont les plus nombreux d'exception, le monde serait autrement mieux, n'est-ce pas? Généraliser est inévitable, et, à ce moment, c'est toujours -hélas!- le pire qui l'emporte ... Cela ne signe pas l'absence du meilleur.
En vérité, la question qui me taraude souvent est de savoir comment le meilleur minoritaire peut au quotidien côtoyer le pire majoritaire, en telle ou telle profession singulière ou politique générale, sans en être dénaturé considérablement voire affaibli jusqu'à l'extinction ... Car il s'agit ni plus ni moins que de l'homme et son avenir, l'homme et son humanité.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 25 février 2009 à 19:14
Aïssa,
J'ai rencontré des flemmards en politique, ça ne constitue pas la majorité du genre. Une illustre cossarde fut au deuxième tour dernièrement. Il paraît que depuis, elle s'est mise au boulot.
Je ne me prononce donc pas sur telle ou telle individualité médiatique mais sur ce que j'ai observé, aussi bien parmi des membres de gouvernements, des membres de cabinets, des parlementaires et leurs assistants. Certains ne sont pas des travailleurs acharnés mais, tel Strauss-Kahn, une réunion avec lui donne le sentiment que l'oracle de Delphes s'est fait entendre et que la talentueuse intuition rassemble en un exposé brillantissime les 400 pages d'un rapport indigeste. D'autres ont la conviction chevillée au corps et le temps qui leur est imparti au gouvernement, et dont ils savent qu'il est limité, est investi en totalité.
Non, je ne participe pas à la curée à l'endroit des politiques. L'essentiel du travail d'un ministre est d'essayer de faire appliquer une ou deux mesures nouvelles. Ils sont parfois mal servis par une administration routinière qui met trois ans à sortir un formulaire. Croyez-moi, ces gens-là, pour l'essentiel, bossent. Prenez une photo de Fillon en mai 2007 et une photo maintenant, ça se voit que cet homme ne dort pas beaucoup (et j'aime pas Fillon).
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 25 février 2009 à 18:04
Fleurir le ministre de l'Intérieur ?
Présent !
Mais oui ! J'en rêve depuis longtemps !!
J'ai même créé un jardin devant l'une de ses écoles. C'est vous dire !!!
Ah ça, elle fera moins sa maligne, la délinquance, quand on l'embusquera dans mes lilas ;-)
Rédigé par : Fleuryval | 25 février 2009 à 16:49
Et si ledit ministère du culte, au vrai sens du terme, le ministère de l’Intérieur, vous était réservé ? Surprise !!!!
Alors, là, sur ce blog, vous avez déjà de quoi vous soutenir, voyons :
- le sieur sbriglia aux réceptions mondaines,
- dame Véronique pour le coordonné chemise-cravate et les sorties littéraires,
- dame Catherine A. les relations avec la presse,
- le sieur JDR, votre nègre, en cas de grosse fatigue,
- le sieur Aïssa, votre garde du corps et forte-voix,
- le sieur Fleuryval à la décoration florale de votre bureau,
- le sieur Surcouf, (dommage que vous ayez abandonné ce surnom, on vous reconnaissait tout de suite !) comme coordinateur de votre « cantine » (cela fait plus humble) (et/ou votre sous-marin !)
- Dame Catherine J. et l’enseigneur Cactus, relations avec l’ENM,
- le sieur L Dingli, pour votre biographie,
- Dame Nathalie…
Vous avez de quoi faire, la liste est longue…
Et puis, sous l’Ancien Régime, les officiers travaillaient un trimestre sur quatre, alors… est-ce que cela a beaucoup changé ???
Rassurez-vous, le jour où vous serez nommé, ils ne seront pas tous derrière vous, lorsque vous vous présenterez… ils seront discrets !
Personnellement, j’irai brûler un cierge pour le culte !
Rédigé par : Et si... ministre du culte ! | 25 février 2009 à 12:15
Enseigneur Cactus, quel plaisir de vous lire, vous si rare maintenant !
Salut man,
C’est Félix ! Le cat !
T’as un problème ? Ministre du culte ? Avec...
Attention, man ne deviens pas, si tu ne l’es déjà le Hans im Schnokeloch !
Tu connais la chanson, toi qui as des racines alsaciennes, pour les non initiés, (Schnokeloch : nid à cousins !) :
Der Hans im Schnokeloch
Hett alles, was er will!
Un was er hett
Des will er nitt,
Un was er will
Des hett er nitt!
Der Hans im Schnokeloch
Hett alles, was er will!
Le Jean du Schnokeloch
Il a tout ce qu’il veut !
Et ce qu’il a il ne veut pas
Et ce qu’il veut
Il ne l’a pas !
Le Jean du Schnokeloch
Il a tout ce qu’il veut !
Der Hans im Schnokeloch
Saat ailes, was er will!
Un was er saat
Des denkt er nitt,
Un was er denkt
Der saat er nitt!
Der Hans im Schnokeloch
Saat ailes, was er will!
Le Jean du Schnokeloch,
Il dit tout ce qu'il peut!
Et ce qu'il dit
Il ne l'croit pas,
Et ce qu'il pense
Il ne l'dit pas!
Le Jean du Schnokeloch,
Il dit tout ce qu'il veut!
Der Hans im Schnokeloch
Düet ailes, was er will!
Un was er düet
Des soll er nitt,
Un was er soll
Des düet er nitt!
Der Hans im Schnokeloch
Düet alles, was er will!
Le Jean du Schnokeloch
II fait tout ce qu'il veut!
Et ce qu'il fait
II ne l'doit pas,
Et ce qu'il doit
II ne l'fait pas!
Le Jean du Schnokeloch
II fait tout ce qu'il veut!
Der Hans im Schnokeloch
Kann alles, was er will!
Un was er kann
Des macht er nitt,
Un was er macht
Gerot im nitt!
Der Hans im Schnokeloch
Kann alles, was er will!
Le Jean du Schnokeloch
Il peut tout ce qu'il veut!
Et ce qu'il peut
II ne l'fait pas,
Et ce qu'il fait
Ne lui va pas!
Le Jean du Schnokeloch
Il peut tout ce qu'il veut!
Der Hans im Schnokeloch
Geht arme, wo er will!
Un wo er isch
Do bliet er nitt,
Un wo er bliet
Do g'fallt's em nitt!
Der Hans im Schnokeloch
Geht anne, wo er will!
Le Jean du Schnokeloch
Il va là où il veut!
Et où il est
Il ne rest' pas,
Et où il reste
Il ne s'plait pas!
Le Jean du Schnokeloch
Il va là où il veut!
Félix,
Le Cat
Rédigé par : Le Cat | 25 février 2009 à 09:01
Avant de signer, imprégnez-vous du ministre du Verbe :
"Si la délation est condamnable car se faisant au détriment de gens honnêtes, la dénonciation est un devoir républicain prévu dans la loi et permettant de lutter contre les délinquants".
Ce pour défendre la proposition Besson qui est la définition même de la délation. Aussi nul en Français que Darcos en maths.
Vous finiriez avec Borloo et Morin à écouter les crevettes au bar, à ressasser du Battisti.
Rédigé par : Alexandre | 25 février 2009 à 07:08
D'accord, monsieur Bilger, vous y pensez le matin en vous rasant, bien ! D'autres aussi ont eu ce même genre de pensée... !
Le principal sera, si vous êtes désigné, de ne pas vous "raser" après... !
Maintenant, si une réflexion et une méditation vous semblent opportunes, une petite retraite peut parfois éclairer... !
Rédigé par : Marie | 24 février 2009 à 20:37
@ Ludovic
"Premier président ou procureur général près la Cour de Cassation, ce n'est pas si mal non plus"
Non. cela ne convient absolument pas au tempérament de PB.
Laissons cela à des fous de droit et de doctrine, il en faut et des remarquables. Laissons cela à des juristes.
PB est un POLITIQUE au bon sens du terme. Il a besoin d'un dialogue avec ses jurés populaires. Il lui faut être dans la salle des machines.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 24 février 2009 à 18:58
Je me réveille de mon "dorme", comme disent les manouches... Gueule dans le cul, comme je dis, moi... Foutue crève!
Cher Jean-Dominique, arrête ton char, veux-tu ... N'importe quel abruti est capable d'être ministre, c'est encore Nicolas Sarkozy lui-même qui l'a dit : "Je suis entouré d'imbéciles, suis obligé tout faire moi-même !". Le fait est qu'ils font figure, point barre et c'est tout ! Le pouvoir est ailleurs, c'est connu... Parisot ou le baron Ernest tiennent davantage les rênes de cette République que tout le gouvernement assemblé... Qu'on ne se fasse aucune illusion, la démocratie c'est leur jouet, pas notre luxe... Leur puissance de travail... non mais, je rêve... L'apothicaire Bachelot travailleuse, son carré Hermès tombant manière vulgaire sur la hanche... FOG nous raconte comment Chirac la remit à sa place d'inconséquente stupide femme quand elle se réjouit de la présence au second tour présidentiel de Le Pen, c'est dire le niveau intellectuel, la compétence... Puis les parlementaires, la preuve en est qu'ils s'emmerdent tellement dans leur rôle polichinelle qu'ils inflationnent et plus que ça tous les Codes de millions lois contradictoires et obscures les unes les autres que plus personne s'y retrouve, donner le change, faire croire que, s'occuper, occuper... Je relisais dernièrement la Constitution états-uniène... Je ne cessais d'être étonné qu'elle fut la même depuis déjà deux siècles, qu'on n'y a rien touché en sa structure essentielle, juste quelques amendements à la suite au fil du temps, une trentaine à peine en 200 ans... Nous, à côté, ça fait un bail qu'on gesticule, qu'on fait du bruit, tam-tam ridicule pour faire croire qu'il y a quelqu'un là-haut qui gère bien la République, la conserve, l'évolue... Même les juges au quotidien dans les tribunaux ne s'y retrouvent plus dans ce merdier de textes, lois, décrets et règlements dont les deux tiers si ce n'est plus sont ô combien futiles et inutiles... Sans rien dire des hôpitaux et, plus généralement, de toute les administrations qui paient cher -et nous avec par contrecoup- ce lourd ennui législatif, ce terrible sentiment de n'avoir rien à faire, de ne servir à rien qu'à faire semblant... Heureusement qu'il y eut la Décentralisation, au moins là des élus qui travaillent et ont le sentiment d'avoir été élus pour quelque chose, avec un pouvoir réel même si encore trop restreint... C'est singulier, d'ailleurs... Copé est le pouvoir à Meaux ; il est la guenon au palais Bourbon...
Allez-y, cher PB, si on vous le demande, vous n'y ferez pas plus de mauvaises grimaces que les autres... La marque intangible de votre indépendance sera alors la continuité ou non, en cette façon identique, de ce blog ; c'est à cela qu'on vous jugera dès l'abord quant à ce culte -ce léchage, plutôt, cet avilissement, cette soumission, cette putanerie "politique" en notre nom- ou non... Aurez-vous encore le droit de tout dire, désormais ministre ? L'aune qui le dira, elle sera là.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 24 février 2009 à 18:46
Délicieux déjeuner à la Closerie.
J'ai pu confier mon vélib au voiturier, et j'ai pu constater que la crise s'était arrêtée à la porte de cette taverne...
J'ai également vu une chaise "philippe bilger", comme à Hollywood !!!
Bruno
Rédigé par : bruno | 24 février 2009 à 18:30
"Une question, monsieur Bilger, pratiquez-vous le jogging ?"
Rédigé par: Marie | 24 février 2009 at 12:39
Je ne sais mais il pratique très bien déjà le blogging, non ?
(Mes salutations à l'agente Marie donc et à la gente féminine d'ici hoo _un peu plus appuyées pour Dame Véronique si elle me permet !)
Rédigé par : Cactus à Marie ! | 24 février 2009 à 18:26
Belle initiative encore que ce billet où vous n'êtes jamais sinistre ! Votre denier si bien tourné de détourner définitivement tout inculte de ces lieux !!
Sissi !!!!
(Bien à vous !)
Rédigé par : Cactus sinistré | 24 février 2009 à 18:17
Celui qui se résigne à être un ministre du "culte" est sans doute un incompétent ou un carriériste, ou les deux à la fois.
C'est vrai que ce gouvernement manque de vrais tronches !
Rédigé par : Polochon | 24 février 2009 à 14:26
Bonjour M. Bilger,
Claude Guéant, Secrétaire Général de l'Elysée : "...Ministre de la Justice, garde des Sceaux : Monsieur Philippe Bilger." J'imagine assez bien cette annonce au journal de 20h lors du prochain remaniement ministériel. Contrairement à ce que vous augurez, une telle éventualité n'aurait rien d'improbable. Il n'y a pas que Paul Wermus pour y songer et je me souviens avoir lu sur différents sites d'information des rumeurs à ce sujet. Vous feriez d'ailleurs un grand ministre de la Justice, meilleur je suppose que Xavier Darcos qui, chacun le sait, lorgne le poste depuis quelque temps. De lui, je ne dirai pas qu'il n'est pas un bon ministre, mais s'il est par son parcours, un expert du système éducatif, je vois mal ce qui le qualifie pour occuper la Place Vendôme. Même si la nomination d'un haut magistrat à ce poste n'est pas une garantie d'efficacité, on se souvient de Pierre Arpaillange, gageons que la maison serait mieux tenue qu'elle ne l'est actuellement. Toutefois et vous l'avez compris, le prestige de la fonction ministérielle s'est déprécié depuis l'avènement de notre omniprésident. De quelle marge de manoeuvre, de quelle autonomie, un ministre dispose-t-il aujourd'hui ? Je vous imagine mal en ministre du culte présidentiel, aussi, je ne vois pas ce que vous gagneriez à occuper une telle charge. En revanche, je vois très bien ce que tout le monde aurait à y perdre. Vous tout d'abord, si attaché à votre liberté d'expression, seriez muselé et réduit à vous en tenir à la maxime du Che de Belfort "un ministre ça ferme sa gueule ou ça démissionne". Nous, ensuite, vos fidèles lecteurs, qui devrions nous passer de ce blog et qui nous lamenterions de vous voir réduit à la langue de bois. La magistrature, enfin, qui perdrait avec vous l'un de ses meilleurs représentants. Alors, de grâce, lorsque l'Elysée vous appellera pour occuper la Place Vendôme, fuyez ! C'est libre que nous vous voulons, M. Bilger, et après tout, Premier président ou procureur général près la Cour de Cassation, ce n'est pas si mal non plus.
Bien à vous.
Rédigé par : ludovic | 24 février 2009 à 13:36
"Alors, Monsieur Santini, pas trop long ce déjeuner ?..."
"On a ciré le Parquet et la causerie défila..."
Rédigé par : sbriglia, fleur de cactus | 24 février 2009 à 13:31
Billet très fin.
La question est : où est-on en posture de mieux porter les actions que l'on souhaite utiles, à la tête d'un ministère ou ailleurs, dans d'autres cercles ?
Pour avoir longtemps côtoyé des politiques de tous niveaux, j'ai pris conscience de la difficulté de la tâche au plus haut niveau. Tel ministre, gourmand d'une réforme, n'ose ne serait-ce qu'en parler pour ne pas réveiller l'ours syndical maintenu en hibernation. Tel autre va de crises en crises et ne dispose d'aucune latitude pour aller au fond des choses, pris tout entier par les météorites qui lui fondent sur la figure. J'ai été admiratif de certains, monstres de travail, la conviction jamais atténuée, bien entourés de gens brillants et intellectuellement audacieux, mais la montagne accouche trop souvent d'une souris car les pesanteurs sont terribles. Une réforme, la plus modeste, nécessite une mobilisation d'énergies considérable pour obtenir un début timide d'application sur le terrain, sans garantie ni de succès ni de pérennité. La volonté politique se perd dans une routine qui vampirise les talents. Des tonnes d'intelligence s'évaporent en notes de cabinet à peine lues.
La pompe de l'Etat, les dorures des palais nationaux sont des cache-misère d'une condition politique fort ingrate et souvent humiliante. Combien de citoyens sont conscients de l'immense qualité du travail parlementaire ? Combien imaginent les heures interminables de travail qui épuiseraient le cadre supérieur ambitieux du privé ? Tout cela pour peu de résultats, car ici, on ne travaille pas sur un produit, sur un marché, sur des marges, mais sur la société elle-même, sur ses conservatismes, sur la paresse administrative ordinaire, sur la complexité des intérêts divergents.
Mon défunt beau-frère, ancien député-maire, à qui j'exprimais ma déception devant la médiocrité de certains de ses adjoints, me répondait : "Mais, Jean-Dominique, tu es brillant, toi, tu pourrais nous être utile, mais es-tu disposé, après ta journée de travail, à rentrer en réunion jusqu'à minuit ? Es-tu disposé à sacrifier tous tes week-end ? Es-tu disposé à écouter patiemment mille critiques sans t'énerver ? Je fais avec ceux qui sont disposés à tout cela."
J'ai connu un gouvernement qui a fonctionné de façon exemplaire, celui de Lionel Jospin, dont les méthodes ont été d'une efficacité étonnante, propres à séduire les plus grands experts en organisation de management. J'étais soufflé devant l'inventivité, les talents, l'abnégation au plus haut niveau. Dans un autre registre, avec un autre caractère, je crois qu'un Juppé était du même tonneau. Et puis ? Même pas présent au second tour !
Ministre du culte présidentiel ? C'est une dérive dommageable qui éloigne ou éteint les meilleures ambitions. Le véritable culte est celui de la République, de sa finalité profonde, de la conscience de servir avec une humilité admise ou contrainte, humilité que ne peuvent masquer les ors du pouvoir.
Ceux ou celles d'entre nous qui ont cette conscience profonde du service républicain peuvent imaginer, en insultant l'avenir comme vous le dites justement, agir avec l'originalité dont nous nous croyons dotés, mais sans conscience des immédiates limites de l'exercice, on termine comme Juppé, comme Allègre ou comme Jospin.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 24 février 2009 à 13:31
@Bruno
Ah, mon cher Bruno, vous n'êtes vraiment pas rusé... Tenez, je reprends exactement ce que vous m'avez dit et vous l'oppose en pleine poire... Ainsi : Allez écrire ailleurs, m'écrivez-vous... Soit ! je vous rétorque retoque : Allez lire ailleurs, quant à vous...
Jeune homme, vous êtes impatient et manquez d'esprit, c'est dommage... Mais comme je vous sais indigent d'expérience et d'à-propos, je vous dis que je n'ai point de blog ni n'en ouvrirai, je ne le pense pas... Ceci parce que j'y passerais mon temps à répondre à chaque commentaire, je me redoute, voyez-vous, j'ai mes manies... Puis, je connais certains ici qui ont des blogs -intéressants au demeurant-, mais qui se trouvent plus souvent mieux ici que chez eux... Comme quoi, se lover dans l'ombre d'autrui, c'est si bon, comme dit la chanson... Puis encore, ce cher PB lui-même m'a dit jadis : soyez le bienvenue en mon espace, j'en suis heureux et honoré... (à peu près en ces termes ; corrigez-moi, cher PB, si j'en rajoute)... Donc, Bruno, vous allez cesser de m'agresser nominativement, s'il vous plaît, surtout ce sans raison... Je constate cependant que vous me lisez souvent, sinon comment expliquer cette votre exaspération? Si donc vous me lisez, c'est que vous y trouvez votre compte, et vous m'en trouverez flatté... Cependant, là encore, rien ne vous m'oblige à vous arrêter même une seconde sur mon nom quand il apparaît en rubrique "commentaires"... Vous êtes libre, sachez-le.
Mon cher PB, quant à nous, ministre, mais c'est bien sûr... Ne refusez pas, diable! même en y mettant la meilleure volonté, même en me nommant conseiller à quelque chose dans un bureau fumeur en bas, vous ne serez jamais aussi pire que ceux qui vous ont précédé... Vous échoueriez, vous seriez le moins pire ; vous réussiriez, vous seriez le meilleur... A tous les coups, vous êtes gagnant. Vous avez un projet pour la Justice de ce pays, vous l'avez fait suffisamment connaître ici même, il vaut ce qu'il vaut mais au moins il vaut celui des autres... Puis, je vais conseiller ces conseillers élyséens qui conseillent en ce moment notre Président et qui lisent chaque jour ici ce qui se trame : c'est une telle vraie plaie devenue que ce ministère pour notre Président, pire qu'un boulet au pied, pire qu'une épine à la dent, qu'il ne saurait faire meilleur choix pour le réhabiliter et dans le même élan se réhabiliter lui auprès des justiciables et des justiciers, que le vôtre. Puis, sachant que vous n'êtes pas un professionnel de la politique, donc un soumis et un flagorneur, il n'attendra pas de vous ces contorsions singulières qu'on connaît qui font rire pareils des bouffons... Je dis ceci en toute sincérité, même si tout votre projet judiciaire n'est pas indiscutable ni essentiel... Mais de tout ceci, on reparlera si, ministre désormais, vous continuiez ce blog en sa forme actuelle et libérée...
J'ai un foutu rhume, je vais me coucher...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 24 février 2009 à 12:50
Une question, monsieur Bilger, pratiquez-vous le jogging ?
Rédigé par : Marie | 24 février 2009 à 12:39
"Ce serait le plus difficile, pour moi, que cette obséquiosité à laquelle on est contraint."
Je ne pense pas. Compte tenu de votre caractère, cette question ne se poserait pas, sauf à accepter de vous défigurer vous-même.
Je pense qu'un ministre de la Justice doit approuver l'esprit général de la politique judiciaire qu'il est chargé de mettre en oeuvre.
En matière pénale, vous seriez la bonne personne au bon moment.
Suffisamment en phase avec le projet présidentiel, mais aussi disposant d'une personnalité et d'une identité suffisamment structurées et construites pour permettre l'opposition au jusqu'où ne pas aller plus loin et trop loin.
Et puis Philippe vous seriez pour moi la bonne personne au bon moment dans la mesure où je pense qu'en ces temps de crises chroniques entre le judiciaire et le politique, votre métier d'avocat général - des années et des années à vous confronter à la très mystérieuse alchimie entre l'intérêt social et l'exigence de justice dans le détail - ne pourrait que faire apparaître une figure de ministre new wave. Un jamais vu.
Ne le prenez pas mal. Mais un magistrat populaire, avenant, qui sait s’exprimer avec hauteur de vues, qui sait pacifier les choses en ne cédant rien sur le fondamental - je pense à vos interventions sur l'affaire d'Outreau -, un magistrat qui aime passionnément son métier, voilà une configuration tout à fait neuve et sensible qui ne laisserait pas indifférent.
La limite que je vois à votre profil est l'aspect justice pénale trop prépondérant lié à votre personnalité.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 24 février 2009 à 12:23
Faut-il comprendre qu'il nous faut se cotiser pour vous offrir à défaut de crosse, une canne, un rétroviseur d'épaule et un GPS de chaussures ?
Rédigé par : Marie | 24 février 2009 à 11:20
Il n'y a, à mon sens, aucune culpabilité à accepter d'être ministre pour autant que l'on s'en sente la vocation, que l'on ait le goût du service et que l'on dispose de capacités reconnues à écouter, discerner, étudier, choisir et décider.
Beaucoup y sont aptes mais peu sont pressentis ; notre système politicien le veut et l'a pratiquement toujours voulu.
Le souci de l'indépendance d'esprit ne saurait s'abstraire de l'indépendance de comportement comme vous l'avez encore récemment rappelé, aussi je vois mal comment un homme honnête pourrait accepter longtemps de se courber.
Le poste de ministre est soit serf, soit précaire.
Mais la précarité ne saurait empêcher "les âmes bien nées" de servir dignement surtout si l'inclination n'entraîne pas une trop grande inclinaison.
Rédigé par : mike | 24 février 2009 à 10:56
@sbriglia : je l'ai trouvé, je l'ai trouvé !
@Philippe : pour revenir sur votre note d'hier et votre tableau d'honneur ; peut-être vais-je essayer d'expliquer mon agacement né non pas de ce que je vous dénie le droit de donner des bons et des mauvais points évidemment mais plutôt de l'avalanche de commentaires faciles qu'il induisait inéluctablement. Quelle délectation en effet de traiter de salaud un homme qui accepte/sollicite une augmentation de 40 000 euros et de vertueux cet autre qui les refuse. Comme si le courage, la vertu, c'était ça. Ce n'est pas ma conception. On peut être riche et un mec bien, pauvre et un salaud comme riche et salaud et pauvre et formidable. C'est cette nouvelle occasion offerte à certains de hurler au loup (et avec les loups) qui m'a dérangée ; et qui me fait jouer le rôle cocasse d'avocate "du diable".
Certains commentaires ne m'ont d'ailleurs pas déçue ; le monde toujours partagé en deux : la littérature rose à jeter et la couillue forcément bonne, les gens nés à la campagne formant le peuple authentique. Cette litanie de clichés et cette haine dégoulinante qui me met mal à l'aise. J'y suis née à la campagne - ce qui au passage ne me donne aucun droit particulier - et cette vision plus caricaturale qu'angélique me ferait sourire si je ne connaissais pas l'envers du décor.
Voilà ce que je voulais dire hier quand je me suis agacée de cette distribution de bons points. C'était une porte ouverte à toutes les démagogies.
J'ai été d'autant plus agacée que cela ne vous ressemble pas. A ce propos : un ministre compétent et pas démago, ça aurait de la gueule. Il n'y a peut-être pas si loin du Fouquet's à la Closerie des Lilas...
Rédigé par : catherine A | 24 février 2009 à 10:47
J'allais remarquer, mais c'est déjà fait, l'absence du Premier Ministre qui selon la Constitution propose la nomination et la révocation des ministres.
L'inculture doublée de mépris de Césarin lui permet de s'apprécier au-delà de toute raison faute de s'être mesuré à de grands esprits en les étudiant ou seulement en les lisant.
Votre corporation a eu la preuve que vraiment n'importe qui peut être ministre.
Je ne suis pas certain que les Cultes comme la culture aient besoin d'être administrés, mais la fonction de ministre a certains aspects d'un sacerdoce et ce n'est pas d'aujourd'hui que s'y vouer demande un bon appétit.
Insulter pour conjurer ?
Rédigé par : ancien | 24 février 2009 à 08:54
Cher Philippe,
Ecoutez votre inconscient et laissez dire...
Si la question vous est posée, c'est qu'elle fait corps avec le possible.
Vous avez les capacités pour mettre en oeuvre les réformes nécessaires.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 24 février 2009 à 02:37
@sbriglia
Mailly ?
PS J'aime beaucoup vos commentaires.
Rédigé par : Ledun | 24 février 2009 à 01:46
C'est une des conséquences de la posture pas du tout anodine et très nouvelle de confondre Premier Ministre et Président. Normalement la solidarité d'un ministre se noue avec le Premier Ministre et reste une relation de travail sans écart immense de légitimité. Ainsi le culte éventuel qu'on porte ou non à la fonction de Président ne rentre pas en ligne de compte.
Ce Président de la République ne sait malheureusement pas déléguer. Je crains que l'on ne se rende compte bientôt que derrière les effets d'annonce quotidiens rien de constructif n'ait été accompli.
Car dans toute organisation, ce type de management exaspère tout collaborateur qui voudrait engager un travail de long terme.
Seuls des incompétents ou des arrivistes acceptent de servir de marionnettes.
Il est peu probable qu'on vous propose le portefeuille.
Rédigé par : Alexandre | 23 février 2009 à 22:34
"...et insulter l'avenir"
C'est tout le bien que l'on vous souhaite !
Mais rassurez-vous, notre Président finira bien par nommer Vallini aux Sceaux !
Une place d'Immortel me semble mieux convenir à votre genre de beauté, à condition de devancer Sollers ou Angot, vos écrivains préférés !
PS : La Closerie, Wermus, Santini, Mailly, Bilger : cherchez l'intrus !
Rédigé par : sbriglia | 23 février 2009 à 21:40
J'ai le plaisir de lire vos chroniques depuis quelques semaines mais ne me sens pas suffisamment "armé" (intellectuellement) pour y répondre.
Mon intervention d'aujourd'hui devrait donc demeurer une exception.
Votre "souhait" de devenir ministre est respectable en soi.
Mais j'ignore l'intérêt que vous auriez à entreprendre cette nouvelle carrière, hormis le fait de quitter le monde de la Haute Magistrature (dont vous estimez peut-être avoir "fait le tour").
Il y a beaucoup de coups à prendre et il est difficile d'entreprendre au ministère de la Justice, compte tenu du niveau des budgets alloués et de la pesanteur des services.
Le poste actuel de "Garde des Sceaux" étant (presque) vacant, votre "billet" d'aujourd'hui a le mérite de vous "positionner" ouvertement comme postulant à la succession de Madame Dati.
Et si tel devait être votre "avenir", je vous dirais, comme on dit en Bretagne : Bon vent et bon courage.
J. Quéau
Rédigé par : QUEAU Joël | 23 février 2009 à 21:10