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21 février 2009

Commentaires

Alexandre

Bashung
Tellement évident que personne n'a commenté.
Je ne sais pas si le lien existe, mais les Résidents de la République, l'usage du futur 'com licença' et la maladie me ramènent aux Têtes Raides, de l'Iditenté à Fragile.
Et vivement Bertrand Cantat, on a tant besoin de grands artistes. Avec Manu Chao, ils forment quelque chose d'énorme. Mon épouse m'a raconté que juste après son arrivée en France, elle ne parlait pas encore la langue, et 'Le vent l'emportera' était la première musique envoutante qui se dégageait du poste. C'est son premier disque français. Aujourd'hui Madame rêve aussi, bien sûr...

phineus

"sans bruit"... eh bien oui, et c'est normal, mais alors que n'avez-vous pas respecté ce "sans bruit" ! Votre bravo tue cette conduite simplement comme il faut.

Aïssa Lacheb-Boukachache

@Laurent Dingli

En toute chose, il y a le fond (ce que vous relatez ci-dessus, par exemple) et la forme (ce que à quoi je me suis arrêté)... Quelle idée auriez-vous de vous si ce dont vous aviez grand besoin et nécessité, on vous le jetait comme à un chien ? Voila ce que je dis et rien autre ...


Aïssa.

mike

@ Aïssa
Cher commentateur,
Au sujet de votre dernière intervention dont je n'ai pas saisi le rapport avec le billet de notre hôte vous paraphrasez presque Mao en parlant de mannequin de papier ; il est vrai qu'un tigre au Salon de l'agriculture, cela aurait pu créer de l'émoi.
Voila que je me mets hors sujet.

Le Père Poujade @ Aïssa Lacheb-Boukachache & sbriglia

@ Aïssa Lacheb-Boukachache et sbriglia
Comme je n'ai pas le temps de commenter longuement vos commentaires qui fleurent un peu trop le populisme rustique et se bornent aux apparences et que, par ailleurs, je fais une entorse à ma règle de silence monacal, je vous copie un extrait de 20 mn.fr de ce jour. Vous constaterez seulement que la Confédération paysanne de José Bové, qui n'est pas spécialement connue pour être une organisation pro-gouvernementale, se félicite des mesures prises dans ce domaine, suivant le même journal. Attention donc à ne pas plaquer ses fantasmes sur la réalité après s'être contentés de voir quelques images rapides à la télévision. On reproche au président de la République une chose et son contraire. Le fond est privilégié par rapport à la forme, vous devriez vous en réjouir :
"Agriculture: le gouvernement va redistribuer 1,4 milliard d'euros aux filières en difficulté
AIDES - Il veut une politique «plus juste» et «plus équitable»...

En ces temps de Salon de l’agriculture, l’Etat français refait sa cuisine. Il va redistribuer près de 1,4 milliard d'euros d'aides en faveur des filières agricoles qui souffrent, comme l'élevage. «Pour que cette politique continue, s'adapte, soit forte et dispose d'un budget substantiel, il faut qu'elle soit quatre fois légitime, sur le plan économique, écologique, social et territorial», a expliqué le ministre de l'Agriculture et de la Pêche, Michel Barnier (...)

Combler le fossé entre exploitations

Cette réforme permet une «réduction significative» des écarts entre les aides perçues par les exploitations. Désormais une exploitation sur deux touchera une aide comprise entre 250 et 300 euros l'hectare, soit deux fois plus d'exploitations qu'avant. Ces 1,4 milliard d'euros représentent 18% des aides directes reçues par les agriculteurs. Comme attendu, les céréaliers, principaux bénéficiaires des aides européennes, sont les premiers contributeurs de cette réorientation de la politique agricole française.

Le deuxième objectif est de rééquilibrer le soutien en faveur de productions structurellement fragiles: le lait de montagne (45 millions d'euros) ou encore l'élevage d'ovins et caprins (135 millions).

Coup de pouce pour les agricultures bio

Comme promis à plusieurs reprises, l'agriculture biologique, qui représente aujourd’hui 2% des terres agricoles en France, a obtenu un coup de pouce avec une enveloppe de 57 millions d'euros. Le lancement d'une production de protéines végétales, qui permettra de limiter la dépendance des agriculteurs, souvent obligés d'importer de l'alimentation animale, sera doté de 40 millions d'euros.

Enfin, un fonds d'assurance pour les aléas climatiques (100 millions) et un fonds sanitaire (40 millions) seront mis en place (...)

«Certaines attentes ont été satisfaites, mais des craintes n'ont pas été levées», a commenté Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, premier syndicat agricole. La Confédération paysanne a de son côté fait part de sa satisfaction du soutien à l'élevage, particulièrement aux ovins, une filière que ce syndicat minoritaire a toujours défendue".

Laurent Dingli


bruno

@ ALB, sur un même sujet
7 posts, cela devient de l'overdose, du harcèlement, publiez votre prose à compte d'auteur, ouvrez un blog perso, faites du sport, mais faites-vous rare, et je vous lirai avec intérêt.

sbriglia @Aïssa

Combien pertinent est votre constat, cher Aïssa ! Outre le caractère navrant de cette incompréhension du monde agricole - mais que peut-on attendre à cet égard d'un buveur d'eau, d'un homme sans racines terriennes au sens mitterrandien du terme, de qui n'a sans doute jamais humé la suave odeur du crottin ou senti la glaise sur ses chaussures ? J'ai été frappé par cette image, fugitive mais réelle, du ministre de l'Agriculture, les deux mains accrochées à chaque revers de sa veste, tel un hobereau visitant ses manants... On ne demande pas nécessairement à notre Président de flatter le cul des vaches, comme son prédécesseur, mais de savoir considérer la paille qui a donné le grain que d'aucuns se sont échinés à moudre.

Marie

L'ancien représentant de la gauche caviar disait : "Ce qui intéresse l'homme politique, ce n'est pas l'argent, c'est le pouvoir. Il ne pense qu'à ça tout le temps jour et nuit. [...] S'il sacrifie tout, sa famille, sa santé, sa dignité, c'est toujours pour le pouvoir. Il se gâche la vie pour être conseiller général ou président de la République."

Vingt de diousse !

Aïssa Lacheb-Boukachache

@Bruno

De mon droit je manie à votre encontre non l'injure mais l'ironie... Vos histoires de services secrets kidnappant Battisti m'ont tellement fait rire que je me suis senti une nécessité de les étoffer. De plus, jeune homme, vous devriez m'être reconnaissant car, dans le même mouvement, j'insiste à vous rendre de l'intelligence en lieu de cette vindicte haineuse qui font laids ceux qui la vivent ou la subissent, c'est selon...


Sans transition


Moi qui suis un fils de la campagne et qui aime ce monde pour le connaître bien, j'ai trouvé ô combien pathétique et lamentable cette visite de Nicolas Sarkozy au Salon de l'agriculture... Au tableau de déshonneur, le Président aurait décroché la médaille d'or ce jour-là, sans contredit. On aurait dit un voleur protégé d'une foule par un cordon, tiens, de services et d'agents secrets... Au pas de charge, sans voir rien ni personne, passer en courant presque parmi ces gens pour la plupart admirables et dont le courage à faire vivre notre agriculture n'a d'égal a contrario que celui présidentiel à se démener pour sauver ses amis rentiers et capital... Quelle honte sur lui ! Il aurait été plus digne de s'abstenir de cette visite grotesque qui signe davantage une lâcheté réelle qu'une réelle attitude présidentielle... Et ces médias qui ne montrent rien... Certes, on les avait recalés loin derrière la charge, mais enfin, ils auraient pu le dire, l'écrire, le filmer malgré les censures : ces quolibets, insultes, sifflets, mépris, de ces gens de la terre, de la façon honteuse dont il est venu inaugurer ce salon, les voir comme on va voir presque des chiens... Mais je puis les comprendre ; ce fut si indigne... Après tout, qu'on le veuille ou non, Nicolas Sarkozy représente actuellement la France, son image... Ce fut le "casse-toi, pov' con" à rebours... Et il s'est cassé, effectivement... Là encore, il aurait eu tout à gagner à venir franchement, sans cette horde sécuritaire qui faisait quasi rideau de fer autour de lui, s'attarder auprès de ces gens dont la vie n'est pas la plus facile, essuyer même les quolibets et y répondre franchement voire en plaisantant, faire face, ne pas craindre d'expliciter, d'affronter ce Peuple authentique, cette France... D'aucuns auraient reconnu à ce moment la franchise, le courage, ce qui est vrai chez un homme, qui n'est pas feint, vain, et l'auraient respecté rien qu'en cela si tout le reste ne satisfaisait pas... Tous ont bien ri de "voir" passer ce Président Speedy-Gonzalez, littéralement soulevé et entraîné par ses gorilles, un vent zigzaguant et trouillard venu de l'Elysée, rien du tout en fait... Mais qui sont ces abrutis qui conseillent quant à ces choses cet homme, à l'Elysée ? Je lui aurais dit, moi: "Ecoute, c'est pas des assassins, ces hommes, c'est des hommes de la terre, pas du superficiel ; tu prends ton temps, tu ne crains rien, tu te balades là sans affectation avec eux et tu leur parles yeux dans les yeux...". En lieu de cela, il se couvre encore de ridicule, en France certes, mais aussi à l'étranger qui se dit : Mais c'est quoi ce Président qui se cache et a peur de "ses" paysans venus simplement exposer ?!... Il eut fait parader ce jour-là à sa place un mannequin de papier lui ressemblant, c'eut été plus convaincant ...


Aïssa.

Jean-Dominique Reffait

Ah Philippe, Basta Battisti ! C'est classé, cela n'est plus du ressort d'aucune autorité française, affaire brésilo-italienne dorénavant. On sent que vous auriez aimé que Battisti à défaut d'être fréquentable eut au moins de la classe. Il n'en a pas, bon, et alors ? Sa cause est indiscutablement surévaluée tant par ses zélateurs que ses contempteurs. Je ne radoterai pas ma position quant au contexte historique et juridique italien, je n'en demeure pas moins convaincu que cette position n'en est pas moins respectable (et discutable) que la vôtre, sans que cela fasse de moi le thuriféraire d'un terrorisme prétendument de gauche qui me dégoûte comme tous les terrorismes (les vrais, pas les gros nez rouges de Tarnac).

Bashung, c'est mes 20 ans, Gaby, O Gaby et, vous me l'apprenez, ces 20 ans partent en quenouille, dans les douleurs, les radiothérapies et les teints cireux. Bashung veut continuer d'avoir 20 ans, comme il a raison.

Que Jouyet ne soit pas un homme d'argent, je peux le croire d'autant plus facilement qu'il n'a pas trop d'effort à faire pour l'obtenir. S'affirmer de gauche en présidant l'AMF n'est qu'une posture, fort utile pour désamorcer les moralisateurs. Et c'est une grande habileté que de nommer au FMI ou à l'AMF, des hommes dits de gauche. Il ne manque plus que François Chérèque à la tête du MEDEF et l'entourloupe sera complète.

Comme l'indépendance d'esprit, ce détachement de l'argent est d'autant plus confortable à affirmer qu'on n'a pas à en donner de preuves. Les petits marquis de la République s'échangent les prébendes, avec l'air de ne pas y toucher, c'est inscrit dans la pratique séculaire et il n'y a rien à espérer de bien meilleur dans ce domaine où la vulgarité constitue le noyau dur de la sélection des élites. Nihil novi sub sole.

mike

@semtob
Simple précision : les hommes de Néandertal ont disparu entre trente et quarante mille ans en Andalousie (Yves Coppens et Pascal Picq)
@Catherine A
Je vous suis bien lorsque vous écrivez que la morale se vit ; le modèle pourrait en être ce fameux Battisti.

bruno

@ Aïssa Lacheb-Boukachache
De quel droit maniez-vous l'injure à mon encontre ?
Vous sentez-vous proche de Battisti ?
BRUNO

Aïssa Lacheb-Boukachache

Bon, j'ai arrêté King-Kong ... Je ne supporte pas la seconde partie, quand on le tue sur le building, ça me donne des envies de tuer des humains ...

Cher PB, puisque ce cher Alexandre ci-dessus cite -encore- Burgaud, vous est-il arrivé de penser et prendre conscience avec une douleur pleine de regret (comment en serait-il autrement?) que c'est lui que l'Histoire retiendra, pas vous qui bâtissez et construisez consciencieusement ... Son nom dans les dicos futurs, pas vous, sauf à être nominé puis élu in extremis à l'Académie, immortel "vert" à bicorne, entre Dabadie et Barbelivien, l'ami de Nicolas, qu'on chuchote ... Souvenez-vous, je vous l'avais dit: EROSTRATE FOR EVER ...


Allez, bonne nuit ... Eh Alexandre des nuits moites du Brésil, salsa et cuisses en flammes, ça te coûterait de nous faire là-bas un peu de promotion pour nos calendos, notamment Roquefort que les Tasuniens veulent plus pour nous punir on demande pourquoi ... Puis un peu de Brie, de camembert... Lait cru, toujours, lait cru ... for ever.


Aïssa.

semtob

Cher Philippe,
Si l'on reprend notre histoire commune, nous sommes tous des descendants d'homo sapiens
d'Afrique et du Moyen Orient, nos ancêtres
les hommes de Néandertal et de Salo ayant disparu il y a plus d'un million d'années
sans laisser de descendance.
L'intelligence des homo sapiens archaïques a servi à développer des comportements individuels de risque, comme le meurtre du père, du frère, de l'enfant plus faible pour le dévorer, ce qui avait semblé intelligent à court terme mais fatal à plus long terme.
Les individus ont su inhiber des mécanismes d'instinct et se dominer, chacun ressentant des pulsions contradictoires en période de crise.
Les générations suivantes avaient en tête les violences précédentes et la mémoire des désastres passés.
Tous les mythes et les religions fondent des interdits et mettent en scène des comportements prohibés.
L'explosion symbolique remonte à environ
40000 ans d'après les chercheurs et peut-être est-elle en cours d'élaboration.
Là aussi se trouve l'explication du rôle central de la régulation des relations sociales.
Le passage à la cognition est le plus proche de nous.
Il est la manifestation de nos capacités cognitives qui permettent de hiérarchiser
nos compétences logiques et nos capacités narratives - servant notre imagination créatrice et la curiosité de vie concernant ce qui nous entoure.
C'est ainsi que celui qui possède une information a une chance accrue de s'élever
au sein d'une hiérarchie sociale du groupe, la qualité d'une information devenant plus forte que la force physique elle-même.
De quelle(s) information(s) disposons-nous
en cette période de crise ?
De toutes les informations nécessaires.
Pour tendre vers des solutions, il nous reste qu'à faire appel à nos compétences
de logique ou à amuser nos capacités
narratives.
Faut-il soulever les derniers tapis pour
évacuer tous les toxiques ?
Faut-il faire apparaître les toxiques un à un ?
Faut-il prendre le temps d'expliquer ?
Faut-il réapprendre la patience ?
Faut-il rappeler à Madame Royal ce qu'est
une révolution et voir si sa responsabilité ne pourrait pas être engagée si des violences voyaient le jour ?
françoise et karell Semtob

Nathalie

Et puis les pratiques de notations dans les entreprises sont autrement plus épouvantables et iniques que le tableau d'honneur ou les bons points. Et bien plus "immorales" si ce n'est parfaitement "amorales". Mais il ne se trouve pas grand-monde pour protester, s'y opposer ou manifester la moindre résistance. J'imagine que l'avidité des actionnaires et du taulier tient lieu de "morale" de "référence" que chaque personne travaillant s'est empressée de s'approprier, voire d'intégrer. Aaah, devenir comme le fort qui vous exploite... Le rêve... Manger ses miettes et lui dire merci...

Nathalie

Ah oui, j'allais oublier, avec le temps qui passe : "tableau d'honneur", c'était une expression scolaire, on obtenait un "tableau d'honneur" quand on avait des résultats scolaire suffisants. Du moins, c'était le cas dans l'école primaire où j'aillais. Je l'ai eu quelques fois, pas toujours... Mais je suppose que cela a disparu, peur que ce soit "moral" sans doute... Et puis c'était une règle qui valait pour tous, pas une règle inventée par un tout seul pour un tout seul, alors j'imagine que cela a dû être bon à jeter à la poubelle des oubliettes. Seulement, avec une morale de l'invention de chaque individu, comment constituer une société, ou une collectivité, une communauté humaine de vie cohérente et viable s'il n'existe pas de valeur commune ? Comment chaque individu peut-il se positionner par rapport à ce collectif s'il n'existe aucune valeur ou éthique ou morale commune ? A quoi, à qui s'opposer par exemple, quelle autorité dépasser ou bafouer ou à laquelle obéir ou tourner le dos s'il n'existe aucune référence commune ?
Bon, c'est un peu simplet ce que je dis là, parce que je n'ai pas la place d'écrire une dissertation sur le sujet, mais il faut bien faire court pour résumer mon questionnement et ce que je veux dire à ce sujet.
C'est bien le problème de notre société : chacun se croit l'auteur, l'inventeur, le créateur, du bien, du mal, du bon du mauvais etc... Résultat, nous vivons dans une société, comme "on" dit sans repère. On crée du vide, et comme il paraît que la nature à horreur du vide, on fait appel d'air pour n'importe quelle croyance, idéologie, même les plus farfelues, même les plus dangereuses.
Avant le tableau d'honneur, c'est-à-dire dans les petites classes, on attribuait aussi des bons points, sous forme d'images, au bout de tant d'images on avait droit à un livre. Mais attention, si on avait quelque chose à nous reprocher, on pouvait nous retirer une image aussi. Au bout du compte, ces images, pour les enfants que nous étions, comptaient beaucoup et étaient précieuses. Je ne crois pas m'en être jamais plaint par la suite, et cette histoire de bons points et de tableau d'honneur ne fait pas partie des reproches que, comme tout un chacun, j'aurais à adresser à ceux qui se sont occupés de mon éducation (parents, enseignants, figures parentales diverses)
Mais, bon, au royaume des shaddocks, tout est possible. Et nous y sommes, continuons donc à pomper !

Aïssa Lacheb-Boukachache

@Alexandre


Qu'ils déguerpissent ... Ils sont nombreux qui viennent du monde et les remplacent ... C'est notre nouveau melting-pot ... Tout ça s'équilibre somme toute assez bien ... Vous êtes au Brésil, carnaval en ce moment, je vous envie même si ce carnaval est un bain de sang en coulisse, on y règle bien des comptes, c'est dommage ... Cependant, qu'au Brésil -ou ailleurs- vous n'ayez pas vos Kerviel (magic Kerviel!), vos Burgaud, que ce pays -que j'aime au demeurant- respire partout la justice sociale puis la justice tout court, au point d'en remontrer au nôtre ... vous êtes un comique, vous, un sacré comique ... Pour le reste, vous avez raison, on n'aime pas les écrivains à talent, en France, on trouve que ce sont des fouteurs de merde, on leur préfère l'eau de rose, les bons sentiments, la marmelade, bref ce qui dégouline ... Personnellement, j'adore le fromage, mais lait cru, s'il vous plaît, uniquement lait cru, et maudite soit cette Europe qui veut nous en priver et l'interdire ...

Je vous laisse pareillement ... Ici, ce n'est pas carnaval, mais King-Kong ce soir à la télé, la dernière version ...


Aïssa.

Alexandre

@ Aïssa
Rassurez-vous il ne s'agit pas d'une menace, mais d'un processus déjà amorcé. Je ne parle pas des grands patrons sûrement remplaçables, mais de tous les cadres qui partent dès la sortie d'école, les horizons étant bouchés en France par la difficulté d'entreprendre et le manque de promotion interne au sein des grands groupes.
Je suis au Brésil pour d'autres raisons, mais reçois de plus en plus de demandes de gens prêts à venir dès la sortie d'école, sous contrat local à moindre salaire (mais meilleur niveau de vie), juste pour sortir du marasme et des horizons bouchés.
Les financiers partent surtout à Londres, les électroniciens et biologistes surtout aux US. Beaucoup d'universitaires qui attendent un simple poste des années se voient offert un poste d'enseignant-chercheur en Australie ou au Canada.
La crise ne va pas trop toucher ces cadres en UK et aux US, car pour démarrer ils acceptent des salaires plus bas que les locaux.
Quand la France sera exsangue, que Fabrice Burgaud, Honneur de la Magistrature, sera Avocat Général à la suite de notre hôte, que Jérôme Kerviel donnera des cours de trading aux gestionnaires de l'Ecureuil, l'institut Pasteur délocalisé à Manhattan, alors la France sera bien la reine des fromages, nourrissant quelques écrivains locaux misérables. Personne ne saura apprécier s'ils ont du talent, à moins qu'ils ne fassent une version téléchargeable gratuitement en langage texto.
Bon je force un peu le trait mais en regardant notre (bientôt votre) Président...

Je vous laisse, c'est Carnaval. Vive la Vai-Vai, l'âme de mon Bixiga, et son défilé fantastique sur la "globalisação microbiologica"...

sbriglia

"Josyane Savigneau, abandonnant le registre littéraire où ses goûts et ses enthousiasmes ont fait des ravages..."

Bon, on a compris que vous n'aimiez pas Sollers.

ludovic

Il me semble que M. Paul Lacam devrait se réjouir que M. Bilger publie un tel commentaire, sans doute par son attachement à la liberté d'expression. Toutefois, si on est tout à fait en droit de réagir et d'exprimer une divergence de vue avec l'auteur de ce blog, il me semble, tout de même que le ton devrait être tout simplement plus courtois. Ainsi la formule "populisme de bas étage" est totalement déplacée, à la limite de la calomnie. D'autres qualifient les hauts fonctionnaires de parasites, oubliant que ces derniers assument de lourdes responsabilités et doivent le plus souvent leur situation à leur mérite. N'oublions pas que parmi les hauts fonctionnaires il y a aussi les professeurs des universités, les préfets, les officiers généraux, un certain nombre de magistrats (dont M. Bilger d'ailleurs du fait de son rang dans la hiérarchie judiciaire). Qui peut sérieusement prétendre que ces hommes et ces femmes sont des parasites ?

catherine A

Je dois dire que cette attribution de bons et mauvais points sent un peu trop la morale à mon goût. Non pas qu'il ne faille pas de morale mais je persiste à penser que comme la foi, elle devrait être quelque chose d'intimement personnel. A vouloir imposer aux autres sa propre conception le risque est grand de devenir moralisateur. Je n'aime pas ceux qui rendent publics leurs faits d'armes en ce domaine et encore moins ceux qui les applaudissent ou les stigmatisent tant il est facile de travestir la vérité, de n'en dévoiler qu'une partie, de mentir éventuellement par omission. Les leçons de morale de Bernard Kouchner auraient dû nous alerter depuis longtemps. La morale se vit ; elle ne se dit pas. Enfin me semble-t-il.

Aïssa Lacheb-Boukachache

Doucement ricaner, ces guss qui menacent: Attention, si on restreint leurs indemnités bonus et tralala, nos "élites" fonctionnarisées et même autres, partiront à l'étranger ... C'est sûr, on les attend en Amérique, en Chine, ils seraient vitaux, indispensables là-bas ... Mais qu'ils dégagent, qu'ils déguerpissent donc, on verra bien s'ils y seront des sauveurs quelconque... Qu'ils dégagent, on la regardera enfin en plein jour la gueule de ceux qui détestent et méprisent leur pays sous des apparences d'amour et de dévouement ... Allez, bon vent, cassez-vous, bande de nazes, allez chercher ailleurs vos millions de vos dit-on infinis talents, la France vous survivra sans même s'apercevoir que vous existiez ...


Sans transition


Figurez-vous, cher PB, que j'ai fait un drôle rêve cette nuit ... J'étais kidnappé par des services secrets (français? autres? je ne sais ...), mais uniquement femmes. Une équipe féminine nombreuse et secrète me bondissait dessus et m'enlevait, auparavant elles m'assommaient, les garces ... Puis dans une pièce éclairée pareille celle "L'aveu" de Costa-Gavras, elles allaient me soumettre à la question ... Je me suis réveillé à ce moment, bondissant comme un diable ... C'est étrange; en général, quand les femmes me viennent en rêve, c'est ... hum ... Cependant, la transition est toute trouvée pour dire un mot de ce Bruno hilarant d'ineptie qui semble, comme vous, avoir en obsession et abhorration (néologisme, priorité!) ce sacré Cesare Battisti ... Si donc les services secrets italiens l'allaient kidnapper, imaginez le conflit diplomatique qui s'en suivrait ... Déjà que les susdits services italiens reprochent à nos services secrets français de l'avoir exfiltré du pays pour le Brésil (dixit Battisti lui-même) ... Les services brésiliens honnissent encore nos services français de ne les en avoir pas avertis, en somme un sans-papiers supplémentaire ... Mais cela ne s'arrêterait pas là; blessés dans leur orgueil et leur souveraineté, lesdits services secrets brésiliens s'en iraient aussitôt, secrètement, "rapatrier" depuis l'Italie Cesare que les services secrets italiens auraient camouflé, jurant que l'objet du délit ne fut jamais entre leurs mains ... Un vrai merdier, en vérité ... Peut-être même une guerre pour violation caractérisée des Traités d'amitié et de non intrusion armée à ce mauvais escient secret ... La France nierait tout, jurant qu'elle n'a fait que ce qu'elle considérait son devoir, même si secret ... L'Italie et le Brésil, après s'être étripés, pourraient former une coalition et nous attaquer pour motif de semer la zizanie internationale et troubler gravement l'ordre public mondial en violant sa propre parole donnée à un ressortissant ... Non, non, mon cher, calmez-vous ... Laissons en paix ce bon vieux Battisti faire de la bonne littérature secrète et policière au Brésil, paisiblement et pacifiquement ... Au pire (ou mieux, c'est selon), rapatrions-le dignement et non plus secrètement puis naturalisons-le et offrons-lui en dédommagement un petit appartement tout près de chez notre cher PB dont il sera, comme auparavant, le discret voisin ... Et pour dédommager le Brésil, ce grand pays ami, ainsi que l'Italie, ce non moins grand pays ami, envoyons-leur nos "élites" susnommées, fonctionnarisées ou non, puisqu'elles veulent partir, menacent-elles, si on les empêche de gagner des millions et milliards ici,, bref de travailler en paix au salut des Français, à la grandeur, etc. etc. Je ne sais ce qu'ils en feront, mais au moins, nous, on aura calmé le jeu, comme on dit, rassuré et donné des gages sérieux de notre bonne foi et bonne volonté à coopérer ...

Ah, cher PB, vous me faites trop rire ... Au stade où vous en êtes avec Battisti, si j'essayais, comme disait Victor Hugo, de vous l'extirper de la tête, je vous arracherai avec la cervelle ... C'est pourquoi, je n'insisterai pas, plus ...


Aïssa.

ancien

1. Les autorités constituées auraient pu en temps utile manifester leur indépendance tant revendiquée en appliquant les lois nationale et internationale à Battisti : l'ami de Bousquet n'avait aucune qualité à accorder une quelconque immunité à ce personnage sauf à faire voter par le Parlement à l'initiative du gouvernement, maître de l'ordre du jour, une loi en ce sens, laquelle aurait certainement contrevenu aux engagements internationaux.
Alors que Mme Savigneau, citée dans "La face cachée du Monde", et d'autres fassent leur petit tapage, quelle importance.
2. Ce n'est pas l'attributaire J. qui est critiquable mais le gestionnaire des deniers publics qui distribue à pleines pelletées l'argent qu'il ne gagne ni ne possède. Combien de temps encore les autres membres de l'Eurogroupe vont-ils tolérer cette gabegie ? Sans l'Euro nous aurions dû depuis longtemps dévaluer lourdement.
3.@M. Lacam
Ce n'est pas de l'"argent des autres" mais de celui du contribuable qu'il s'agit.
Depuis quand et à quel titre vous revient-il de faire la police, et sur ce ton, de ce blog, espace privé où le maître de céans exprime comme c'est son droit son opinion et a la courtoisie d'accueillir les commentaires tant de ceux qui opinent que des autres.

Véronique Raffeneau

Savigneau - Vargas ?

Bien.

Depuis quand un critique littéraire et un auteur de romans policiers dont les conversations sont certes plaisantes - je veux dire qu'elles ne donnent pas mal à la tête -, sont-ils des références et apportent-ils des perspectives et des horizons suffisants pour nous informer au sujet des décisions de la justice italienne ?

Si nous tenons à rester dans le domaine littéraire, il me semble plus judicieux d'écouter ou de lire ce qu'exprimait Giancarlo De Cataldo, l’auteur de Romanzo criminale au sujet de l'extradition de C. Battisti demandée par l'Etat italien .

L’avantage décisif est que Giancarlo De Cataldo est un magistrat italien.

Et puis cette doctrine Mitterrand.

Alors que nos élites médiatiques et virtuelles nous font la leçon et ne cessent pas de vouloir nous "éduquer" tous les jours ou presque, sur les dangers imminents qui menacent l'Indépendance de notre justice par rapport à l'exécutif (suppression du juge d'instruction), il nous faudrait admettre qu'une doctrine Mitterrand est non totalement acceptable, mais qu'il convient de la défendre envers et contre tout.

Après tout cette doctrine Mitterrand pourrait être une bonne illustration pour le thème :

quand l’exécutif est dans le rien à foutre du judiciaire, et quand "la doctrine" de l'air du temps se substitue à la notion d‘Etat de droit.

Vous ne pensez pas ?

Alexandre

Sur le salaire du nouveau président de l'AMF, les réactions de Philippe Bilger sont un peu bileuses également. Cette histoire a plusieurs aspects
- Chacun est libre de juger que la charge de l'AMF mérite un salaire plus haut ou plus bas. Mais en aucun cas cela n'a de sens d'en contester le montant parce que le nouveau nommé serait de gauche. C'est un peu dégueulasse, en plus de l'outing public salarial que cela représente.
- Doit-on être au smic si on prétend être de gauche ? Cela n'a pas de sens. J'invite chaque militant de gauche français à venir au Brésil en retraite. Bien sûr en voyant comment les smicards locaux se font exploiter (crédit à 15% par mois pour finir les mois !) il aura des idées, mais avant d'ouvrir la bouche, doit-il renoncer à sa retraite française et virer à droite ? Ici aussi c'est une pratique bien de droite d'aimer choisir ses opposants et de discréditer ceux qui se prétendraient de gauche avec un salaire plus gros qu'eux. La jalousie emporte les derniers scrupules.
- Doit-on avoir des salaires modestes si on travaille pour l'État ? C'est l'opinion de certains commentateurs. Je pense pour ma part qu'il est très dangereux d'entretenir une société à deux vitesses en France. L'idée qu'il y a derrière est qu'il y aurait un monde des inégalités, où les travailleurs de base sont des kleenex, les grands patrons des nababs, et que dans le même pays il y aurait une autre race de gens, les fonctionnaires. Eux bénéficierait en priorité des loyers aidés (40% des loyers en France !), seraient inamovibles, avec sécurité de l'emploi, facilité de l'accès au crédit. Les très hauts fonctionnaires, eux, se contenteraient de salaires de cadres moyens du privé, en étant pour autant sur un siège éjectable. S'ils sont mécontents, qu'ils aillent dans le privé !

Mais non malheureux ! Ils ne le font que trop: la plupart des grands patrons des boîtes françaises sont des administratifs passés en début de carrière par l'Ena et les cabinets de ministres. Grâce à ces contacts privilégiés ils se font parachuter comme adjoints ou conseillers à la direction d'une grosse boîte semi-privée, dirigée par un clone un peu plus âgé. Ils daignent s'intéresser quelques années à l'industrie ou ils entrent – ils appellent ça faire leurs classes, c'est dire leur considération pour les opérationnels ! - manient les milliards, vendent une activité, recentrent le cœur de métier...
Ils n'ont jamais rien conçu de leur vie, jamais monté un business. Si par chance la boîte fait des milliards, ils l'attribuent évidemment à leur gestion. Si c'est patatras la crise, ou qu'ils sont mouillés dans de la corruption politique, ils avouent en défense leur impuissance, et qu'ils n'ont jamais vraiment eu le choix. Ils touchent des salaires en millions d'euros annuels, et des indemnités de départ du même ordre, pour recentrer les activités au bon vouloir des actionnaires (qui eux se hedgent en diversifiant leur portefeuille). Le travailleur est la variable ajustée, eux reçoivent de l'ordre du million par mois. Parfois ils rendent leur prime de départ à grand bruit et le peuple applaudit. Je respecte beaucoup plus un Michelin ou un Bill Gates qu'un Tchuruk juste bon à des artifices comptables, un jour génie chez Total, le suivant grand loser chez Alcatel. Indépendamment du salaire ou de l'intelligence, celui qui joue avec ses billes joue différemment de celui qui doit rendre des comptes semi-annuels aux actionnaires qui décident son salaire.

En France on en est resté à l'automobile comme secteur de pointe. On n'a rien dans les bio-technologies, rien dans l'informatique (Bull, l'ordinateur qui se plante), quasi rien en électronique. On a Saint Gobain, un peu de savoir-faire nucléaire d'il y a 20 ans, mais pour renouveler tout ça on mise tout sur... des experts en administration publique ?

Pour conclure, si on interdisait par déontologie le trafic d'influence et la maffia, on aurait peut-être au global une industrie plus en forme et on pourrait payer plus que modestement nos hauts fonctionnaires fidèles au service de l'Etat.

Dans le passé nos bons ingénieurs créaient des industries. Aujourd'hui ils partent à l'étranger ou rentrent dans l'administration, c'est plus simple et plus sûr.

JL

Je vous rejoins totalement sur le dégoût que vous inspirent Battisti, ses complices et l’agitation des très puissants réseaux qui les soutiennent.
La décevante amnistie présidentielle de « l’agonisante » me laisse encore un goût de cendre dans la bouche.

Pour ce qui concerne O.B. les « idiots utiles » ont bien fait ce qu’il pouvait attendre d’eux. Il guette maintenant la bonne brise pour prendre son envol.

S’agissant du Jouyet, il semble vraiment être un caillou dans votre chaussure. Vous en souffrez au point d’attribuer une médaille au Vimont qui a refusé médiatiquement l’augmentation de son indemnité de résidence (je me méfie toujours de ceux qui ont le don ostensible, surtout quant il s’associe aux restrictions que doivent endurer les pauvres agents du Quai).
Mais tout de même, il semble que comparaison ne soit pas forcément raison. Pierre Vimont est ambassadeur de France aux USA. C’est, à l’évidence, une personne de grande qualité.
Je suppose qu’il perçoit une indemnité globale très substantielle, à laquelle il convient de rajouter (ce qui n’est pas une critique) :
Le logement de fonction à la hauteur de la mission, le personnel qui va avec, budget alimentation, réceptions, frais divers…etc.
Bref, comme on disait jadis aux conscrits, logé, nourri, blanchi par Marianne (la vraie).
Il doit être possible dans ces conditions de refuser l’augmentation d’indemnité de résidence (on peut aussi se poser la question du bien fondé de cette indemnité dans ce cas).
Bon, c’est un beau geste, c’est bien de le faire, il y a du panache s’il n’y a pas d’arrière-pensée, politique ou autre.

Tant que la boîte est ouverte, puisque J.P. Jouyet a déjà gravi lui, l’escalier des Gémonies, il conviendrait, pour être bien sûr, de mettre à plat les K€ bruts d’indemnité perçus en rajoutant les « toutes petites choses périphériques » qui rendent la vie plus facile et sans oublier le différentiel de change, avant de proposer Pierre Vimont comme candidat à la béatification.

Je pense que Paul Lacam a raison dans sa critique de cette partie du billet et, sans aller jusqu'à conseiller notre hôte dans ces productions, parfois, on peut trouver le trait mal ajusté et la critique injuste et le dire.

Point n’est besoin de dresser un cordon sanitaire autour du blog de P.B. il est de taille. De plus, c’est lui qui décide de la mise en ligne.
Paul Lacam n’est pas plus illégitime qu’un autre pour donner son avis et si PB ne l’a pas « anastasié » c’est qu’il l’a classé dans la catégorie de ceux qui faisaient vivre l’espace de liberté qu’est ce blog. Tant mieux !

Alexandre (citant Alain)

@Paul Lacam

Propos d'Alain sur le bonheur

En famille

Il y a deux espèces d'hommes, ceux qui s'habituent au bruit et ceux qui essaient de faire taire les autres. J'en ai connu beaucoup qui, lorsqu'ils tra­vaillent ou lorsqu'ils attendent le sommeil, entrent en fureur pour une voix qui murmure ou pour une chaise un peu vivement remuée ; j'en ai connu d'autres qui s'interdisent absolument de régler les actions d'autrui ; ils aimeraient mieux perdre une précieuse idée ou deux heures de sommeil que d'arrêter les conversations, les rires et les chants du voisin.

Ces deux espèces de gens fuient leurs contraires et cherchent leurs sem­blables par le monde. C'est pourquoi on rencontre des familles qui diffèrent beaucoup les unes des autres par les règles et les maximes de la vie en commun.

Il y a des familles où il est tacitement convenu que ce qui déplaît à l'un est interdit à tous les autres. L'un est gêné par le parfum des fleurs, l'autre par les éclats de voix ; l'un exige le silence du soir et l'autre le silence du matin. Celui-ci ne veut pas qu'on touche à la religion ; celui-là grince des dents dès que l'on parle politique. Tous se reconnaissent les uns aux autres un droit de « veto » ; tous exercent ce droit avec majesté. L'un dit : « J'aurai la migraine toute la journée, à cause de ces fleurs », et l'autre : « Je n'ai pas fermé l'œil cette nuit à cause de cette porte qui a été poussée un peu trop vivement vers onze heures. » C'est à l'heure du repas, comme à une sorte de Parlement, que chacun fait ses doléances. Tous connaissent bientôt cette charte compliquée, et l'éducation n'a pas d'autre objet que de l'apprendre aux enfants. Finalement, tous sont immobiles, et se regardent, et disent des pauvretés. Cela fait une paix morne et un bonheur ennuyé. Seulement comme, tout compte fait, chacun est plus gêné par tous les autres qu'il ne les gêne, tous se croient généreux et répètent avec conviction : « Il ne faut pas vivre pour soi ; il faut penser aux autres. »

Il y a aussi d'autres familles où la fantaisie de chacun est chose sacrée, chose aimée, et où nul ne songe jamais que sa joie puisse être importune aux autres. Mais ne parlons point de ceux-là ; ce sont des égoïstes.

12 juillet 1907

Aïssa Lacheb-Boukachache

Et quant vous auriez, ou un autre, des velléités de me répondre, je vous opposerai simplement de Gaulle dont tous ou peu s'en faut, Droite, Gauche et Centre, en font la référence et le citent comme l'exemple ... Durant 30 ans de vie politique, en des temps autrement troublés que ceux que nous vivons actuellement, quels primes, bonus, salaires exorbitants, indemnisations et gratifications a-t-il perçu pour son travail au service de la Nation? Jusqu'à ses factures d'électricité de ses appartements à l'Elysée, il payait de sa poche, même durant les trente glorieuses, même durant ce temps où l'argent et les richesses du pays abondaient, où le chômage n'existait pratiquement pas ... Et un Jouyet ou un autre pareil serait si indûment grassement payé pour servir le pays, pour le sauver de la débâcle, pour un job somme toute tranquille, en temps de paix, si peu risqué! un Jouyet indispensable ... Et on viendrait dire que c'est normal pour une telle mission ... les "de Gaulle" au petit pied et aux larges poches, à la rhétorique facile et gratuite mais par devers la gueule grande ouverte pour tout avaler de ce fric des deniers publics, se goinfrer jusqu'à l'apoplexie ... A vomir, vous êtes ...


Aïssa.

Aïssa Lacheb-Boukachache

@Paul Lacam


PB devrait vous répondre personnellement et tout aussi publiquement que vous l'attaquez; c'est lassant de le faire à sa place, et je me serais abstenu si ce que vous avez écrit ne suintait une sale bile ...

J'ai écouté effectivement sur Inter, moi aussi, Jouyet répondre paisiblement à une question précise d'une auditrice, qu'entre autres il n'est pas un homme d'argent, que ceux qui le connaissent le savent, etc. ... Dont acte! qu'il refuse alors ces sommes dont il n'a nul besoin ni nécessité pour vivre ... Qu'il mette -c'est la logique même- ses actes en adéquation avec ses paroles, s'il veut être crédible un tant soit peu ... Ou alors, qu'il ferme sa gueule et ne prenne pas les Français pour des imbéciles parfaits à dire qu'il n'aime pas l'argent et le prendre quand même sans discuter ni son montant ni sa raison ... En l'espèce, le problème n'est pas tant celui qui commente que celui qui a, par son discours, invité à commenter. C'est ainsi, soit! qu'il n'en rajoute pas, Jouyet, qu'il prenne la thune, puisqu'il ne la refuse pas, et ait la décence de se taire ni "expliquer" ni "justifier" ...

PB ainsi que d'autres ont bien raison d'appuyer sur ce point qui signe la pire hypocrisie fonctionnarisée, on dirait du vol presque ... Sa valeur professionnelle marchande, il y a des maisons privées pour ça, qu'il y retourne faire l'avocat d'affaire ou autre, personne n'est irremplaçable, pas même les présidents des Cour et Conseils que vous évoquez, qu'on peut mettre, je vous l'accorde, dans le même sac des avidités publiques ...


Aïssa.

Hari Seldon

Et moi je trouve qu'un salaire annuel de 220 000 € est quelque chose de totalement indécent.

Président de l'AMF ? Mais à quoi sert cet homme et son service, qui ne peuvent rien faire pour empêcher les voleurs et les escrocs qui sévissent dans les milieux financiers ?
Allez expliquer cela aux chômeurs et à ceux qui vont perdre leur emploi.

"A tout le moins devrait-il être payé autant que le président du Conseil Constitutionnel, de la Cour de Cassation ou du Conseil d'Etat." Ces gens sont grassement engraissés sur le dos des contribuables.

La véritable économie est de revoir le salaire et les trains de vie de tous ces parasites que sont les "hauts" fonctionnaires qui vivent dans le luxe mais qui savent très bien vous expliquer comment vous devez vous serrer la ceinture car les temps sont durs.

Il y a quelques jours j'ai croisé Edith Cresson, elle bénéficie d'une voiture de fonction, d'un chauffeur et d'une garde du corps. Et pourquoi donc faut-il fournir à ces gens autant d'avantages sur le dos du contribuable ? Car n'en doutons pas sa pension de retraite n'est pas méprisable.

Oui, monsieur Bilger trouve l'attitude de Pierre Vimont meilleure que celle de Jean-Pierre Jouyet et je lui donne raison.

Je pense que la place de ce dernier est plus à l'ANPE, suite à un licenciement pour incompétence grave.
On pourrait le condamner à vivre 5 ans avec 1500€/mois ; l'obliger à payer son loyer, sa voiture, son essence et tout le reste comme un citoyen lambda.

Nathalie

Moi j'aime bien ce qu'écrit Philippe B., même si je ne suis pas toujours de son avis et si c'est le cas, je contredis ce avec quoi je suis en désaccord en essayant d'argumenter plus qu'en manifestant ma mauvaise humeur ou mon animosité qui n'ont aucun intérêt pour les autres qui veulent bien me lire. De plus, je ne trouve pas qu'il se pose en "père-la-morale" et je ne suis pas certaine qu'il ait une relation difficile avec l'argent des autres, pas plus qu'avec le sien. Et puis, ça suffit, le mot "morale" n'est quand même pas un gros mot, ni un mot honteux, comme le mot "sexe" l'était au 19ème siècle.

bruno

Cher Philippe Bilger, si votre blog ne plaît pas à Lacam, qu'il aille voir ailleurs. Me concernant, j'adore, et surtout ne mollissez pas concernant Battisti, je me demande ce qu'attendent les services secrets italiens pour aller le cueillir..

Paul Lacam

On est confondu devant cette forme d'arrogance qui vous conduit à distribuer bons et mauvais points publiquement à des personnes en situation de responsabilité.
Ceux qui connaissent Jean-Pierre Jouyet savent bien qu'effectivement, ce n'est pas l'argent qui motive son comportement. Sinon il serait resté avocat d'affaires !
De surcroît, que le Président de l'AMF, chargé de contrôler le fonctionnement des marchés financiers, mission ô combien cruciale, reçoive un salaire annuel de 220 000 euros et les agissements d'opérateurs et de banquiers rémunérés comme on le sait est proprement ridicule. A tout le moins devrait-il être payé autant que le président du Conseil Constitutionnel, de la Cour de Cassation ou du Conseil d'Etat.
Quant au populisme de bas étage qui vous conduit périodiquement à hurler avec les loups et souvent à côté de la plaque sur ces questions de rémunérations, il paraît refléter une relation difficile avec l'argent des autres.
On ne peut que vous conseiller de limiter vos billets à vos domaines de prédilection, justice et médias, où vos propos, parce que mieux informés, sont en général beaucoup plus pertinents.

Marcel Patoulatchi

Il y aurait en effet tant à dire sur la gestion de fonds de l'Etat, si disparate et sélective dans ses économies. A l'heure d'internet, on se demande comment il se fait que l'emploi des fonds reste si discret, si ce n'est par l'intéressement de certains.

Aïssa Lacheb-Boukachache

La catastrophe économique mondiale qui frappe de plein fouet également notre pays, ce n'est pas Sarkozy ni un Etat déterminé qui l'a créée, mais un système et ses affidés pour qui l'humain compte et a toujours compté pour rien ... Je ne crois pas qu'il faille maintenant se lamenter et attendre que les choses passent ou une quelconque charité puis un mea culpa des uns et des autres, auxquels, de toute façon, personne n'y croirait ni n'y comprendrait rien ... Besancenot part aujourd'hui en Guadeloupe y chercher, dit-on, les ingrédients pratiques d'une révolution, la sienne s'entend, trotskiste ... La raison bat de l'aile, il me semble, et comme sa petite entreprise semble ne pas connaitre la crise, il serait utile et urgent de lui faire entendre qu'elle n'est pas la seule. Le Président de la République, Nicolas Sarkozy, pressé de jouir, comme ces papes Borgia et autres lors qu'ils prirent la papauté, a, je le crains, perdu déjà l'occasion d'entrer dans l'Histoire comme celui-là à la tête de l'Etat qui considéra l'intérêt général plutôt que celui particulier de quelques-uns ... Sa crédibilité, sa sincérité, son honnêteté intellectuelle, son amour du Peuple, tout cela est parti en fumée dès le Fouquet's, puis le yacht et Malte, puis encore ses 150% d'augmentation de son salaire présidentielle, et encore ses amitiés richement dotées aux frais de la Nation à Bernard Tapie, puis le "casse-toi, pov' con" à ce quidam en lequel tant se reconnaissent aujourd'hui plus que jamais, encore le paquet cadeau fiscal à ses amis les plus nantis, et j'en passe, autant de faits et actes dont on comprend a posteriori la signification à l'aune de cette phrase publique adressée durant sa campagne présidentielle et qui résonne aujourd'hui comme un terrible et ignoble aveu et une non moins ignoble et terrible trahison: "Je ne vous oublierai pas, je ne vous trahirai pas ...!" ... Qu'il y est ici et là des Vimont pour, par leur attitude, montrer une autre image de la chose publique, une certaine façon de l'appréhender, la vivre et la faire vivre dignement, n'y suffira pas. Le mal est grand en ce mépris d'une petite classe contre l'ensemble de la population, pour que des individus tels puissent, par leurs actions -refus du mépris au Peuple et des honneurs et gratifications imméritées, illégitimes même si légales- dérisoires somme toutes, y remédier ... A Besancenot, comme à tous ces gens de la Gauche extrême: Qu'ils n'oublient pas qu'à l'alternative sarkozyste idéologiquement ultra-capitaliste et partisane, il n'est pas que son idéologie communiste ou assimilée ... Que les fondements de la République existent et sont inscrits depuis déjà deux siècles dans les textes qui créent -même imparfaitement- notre lien social, et qu'il n'est nul besoin d'en aller chercher ailleurs d'autres qui les dépasseraient laissez-vous croire ... Rien ne dépasse la Déclaration universelle des Droits de l'Homme et du Citoyen. Qu'il s'agit non de détruire une idéologie par une autre, mais d'exiger l'application stricte et entière de ce qui depuis la Révolution fonde notre volonté collective de vivre ensemble. Que les extrêmes se méfient: au milieu, il y a et y aura toujours la République, précisément cette République dont ils laissent dangereusement à penser qu'ils la renient et la défient ... Et cette République, la notre, n'est ni de Gauche ni de Droite; qu'ils ne l'oublient jamais ni ne s'imaginent qu'un Sarkozy quelconque l'a affaiblie et discréditée au point qu'on en pourra faire maintenant ce que l'on veut voire l'éliminer ... La République ne passera pas avec l'âge, c'est à elle qu'il faut s'en tenir, c'est à elle qu'il faut demeurer. Krivine l'a écrit et vous semblez ne pas l'avoir lu, vous prenant pourtant chacun à part: "Ca te passera avec l'âge". Que les légitimes mécontentements et non moins légitimes haines ne se trompent pas d'ennemi ...


Aïssa.

mike

Heureusement que votre blog diffuse de temps en temps une liste de méritants ; cela compense la médiocrité rampante dans tous les médias (en tout cas ceux que je lis, vois ou écoute).

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