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16 février 2009

Commentaires

 Cactus docteur

"Dommage que de par ses fonctions Monsieur Jouyet ne puisse répliquer" nous conte Armand........qui oublie cette belle réplique qu'il lança à Michel Simon dans "Drôle de drame" : « Moi j'ai dit "bizarre, bizarre" ? Comme c'est étrange… […] Moi, j'ai dit "bizarre", comme c'est bizarre. »

Et oui, si je ne m'abuse !

Armand

Dommage que de par ses fonctions Monsieur Jouyet ne puisse répliquer, par exemple en élargissant le débat aux salaires des hauts magistrats. Ca aurait pu faire une amusante émission de variétés.
Au fait, combien gagne Monsieur Bot à son nouveau poste au Luxembourg ? Après ses exploits dans l'affaire dite d'Outreau (annoncer le verdict à la presse avant que les jurés n'aient commencé à délibérer...) cet éminent personnage mériterait lui aussi un suivi rapproché de sa carrière !

Jean-Dominique Reffait

Compliqué, tout ça.
Il fut un temps grec, romain ou janséniste peu ou prou où la gloire, le talent, le mérite ne se prosternait pas devant l'argent. Cincinnatus retournait à sa charrue après avoir sauvé Rome. Arriéré, archaïque, nous a-t-on dit. Mozart aurait raté sa vie parce qu'il n'aurait pas su transformer son talent en Rollex. L'argent a gagné le droit d'entrer dans le système de mesure qui évalue les hommes entre eux. Ce qui aurait épouvanté Platon, Locke et sequentes devient une pratique dominante.

Un grand patron n'est pas un patron de grand talent, c'est un patron à gros revenus. Inversion de valeurs.

Cela n'est ni de droite, ni de gauche : la droite comme la gauche sont des pensées cristallisées autour de l'argent et de sa répartition. Vous êtes un nostalgique de l'antique vertu patricienne, c'est fini ça ! Je me souviens d'un ami qui me conduisit un jour avec son yacht de 20 mètres hyper-motorisé jusqu'au môle "Khashoggi" à Antibes où accostent les plus grands yachts du monde et il faisait tourner sa coquille de noix autour de ce rêve inaccessible : jamais assez. Je ne comprends pas mais c'est ainsi.

Guile

Allez j'ose...

Je lis sous certains commentaires que 200 000€ serait une rémunération modeste. J'en pleure de rire !!! J'aimerais rappeler que le grand manitou de l'AMF ne crée pas grand-chose pour le bien commun. Ce sont déjà des sommes astronomiques, pour quelqu'un qui est choisi pour être là.
Donc revenez à des valeurs plus pragmatiques. Si cette individu touchait 50 000€ annuel, ce serait largement suffisant. L'Etat doit aussi montrer l'exemple, et cela fait longtemps que ce n'est pas le cas...

Alexandre

Bah le vrai problème ce n'est pas le salaire du président de l'AMF, c'est de savoir si l'AMF est vraiment efficace.
En plus 200,000 euros brut c'est relativement modeste, mais les fonctionnaires ont tendance à oublier les nombreux avantages. L'appartement de fonction et les avantages sont parfois d'une valeur du même ordre que ce revenu après impôts.
La vrai question c'est: à quoi sert l'AMF ?
- à surveiller les petites manipulations de cours ou autres combines sur les petits volumes: ok ça ils le font assez bien
- à habiliter les produits financiers, émettre des règles qui assurent que le client est pleinement conscient du produit: ça aussi c'est plutôt strict, ce qui nous empêche de générer trop de produits "toxiques", mais au risque d'un dynamisme réduit et de faibles bras de leviers. La crise vient de montrer que l'Europe est plus sérieuse que les US.
- à habiliter ou non les grands fonds de type Maddoff. Sur ce point très important, avec la meilleure volonté du monde ils ne peuvent rien faire: comment refuser Maddoff quand des fonds européens en sont composés ? Peut-on mener un tel refus de manière isolée ? Bien sûr que non.

Je vois plutôt pour l'avenir une diminution de voilure de l'AMF, et la création d'une autorité au niveau européen.
200,000 c'est deux fois plus que le traitement d'un haut magistrat, mais vu qu'ils ne font que la partie à charge du boulot...

semtob

Cher Philippe,

Jean Benjamin Stora m'a envoyé récemment
ce texte.

Maïmonide, prière et serment d’un médecin du XII° siècle.
« O Dieu, remplis mon âme d’amour pour l’art et pour toutes les créatures. N’admets pas que la soif du gain et la recherche de la gloire m’influencent dans l’exercice de mon art, car les ennemis de la vérité et de l’amour des hommes pourraient facilement m’abuser et m’éloigner du noble devoir de faire du bien à tes enfants.
Soutiens la force de mon cœur pour qu’il soit toujours prêt à servir le pauvre et le riche, l’ami et l’ennemi, le bon et le mauvais.
Fais que je ne vois que l’homme dans celui qui souffre.
Que mon esprit reste clair près du lit du malade, qu’il ne soit distrait par aucune pensée étrangère, afin qu’il ait présent tout ce que l’expérience et la science lui ont enseigné ; car grandes et sublimes sont les recherches scientifiques, qui ont pour but de conserver la santé et la vie de toutes les créatures.
Fais que mes malades aient confiance en moi et mon art, qu’ils suivent mes conseils et mes prescriptions.
Éloigne de leur lit les charlatans, l’armée des parents aux mille conseils et les gardes qui savent toujours tout, car c’est une engeance dangereuse qui, par vanité, fait échouer les meilleures intentions de l’art et conduit souvent les créatures à la mort.
Si les ignorants me blâment et me raillent, fais que l’amour de mon art, comme une cuirasse, me rende invulnérable, pour que je puisse persévérer dans le vrai, sans égard au prestige, au renom et à l’âge de mes ennemis.
Prête-moi, mon Dieu, l’indulgence et la patience auprès des malades entêtés et grossiers. Fais que je sois modéré en tout, mais insatiable dans mon amour de la science.
ÉLOIGNE DE MOI, O DIEU, L’IDEE QUE JE PEUX TOUT.
Donne-moi la force, la volonté et l’occasion d’élargir de plus en plus mes connaissances. Je peux aujourd’hui découvrir dans mon savoir des choses que je ne soupçonnais pas hier, car l’art est grand, mais l’esprit de l’homme pénètre toujours plus avant ».
françoise et karell Semtob

Fred

Philippe,

Sur le fond je suis tout à fait d'accord avec vous. Mais ce que j'attendais de vous c'était une critique ajustée et juste. Non pas cette critique mal ciblée, qui fait passer votre remarque pour l'une des voix du coeur des habituels donneurs de leçons.

En somme :

- poser les faits tels qu'ils sont et non pas tels qu'ils ont été une fois de plus foireusement rapportés ;
- ajuster la critique sur les organes de presse apportant une information incomplète et colportant une vision déformée de la réalité ;
- poser votre jugement (que je partage donc) sur l'impérieuse nécessité très relative de voir JPJ, homme je crois sincèrement intègre par ailleurs, voir son traitement garanti à un bon niveau ;
- conclure en posant un ou deux défis savoureux et remarquables à l'ami JPJ nouveau président de l'AMF

Excellente soirée !

sbriglia

JL, Armand, je vous en prie, méprenez-vous sur PB correctement...

Fly

@"J-P Jouyet ne cesse de répéter qu'il demeure un homme de gauche"

Dont acte...

Dans l'inconscient général, être de gauche c'est encore se battre contre les "immoralités" financières, se battre pour la solidarité économique, etc.

Merci de me rappeler que (malgré ? grâce ?) à ma vingtaine d'années au compteur, je ne me trompe pas M. Bilger :-)

Armand

Je comprends votre logique, mais s'il faut montrer l'exemple je serais plutôt pour qu'on diminue les rémunérations des fonctionnaires par catégories, par exemple un -20% pour les fonctionnaires les mieux payés. Je ne vois pas trop l'intérêt d'une diminution individuelle de rémunération. On n'est pas dans la problématique "stock options".

JL

Plus urgent et plus habile certes !

Jouyet aurait dû ! Ben voyons !
C'est donc bien épidermique.

Je ne sais ce qu'a fait d'exemplaire notre ambassadeur de France aux États-Unis Pierre Vimont lors de son jeu de chaises musicales avec Jean-David Levitte mais pour le coup, ce serait intéressant de le savoir.

Philippe Bilger

Me grandir en m'excusant ? Volontiers si j'avais à le faire. Je continue à penser qu'il y avait plus urgent et plus habile en ces temps que d'augmenter substantiellement une indemnité de fonction, même pour favoriser une égalité avec les revenus du prédécesseur ! Jean-Pierre Jouyet aurait dû suivre l'exemple de Pierre Vimont, ancien directeur de cabinet de Michel Barnier et de Dominique de Villepin.

Armand

Monsieur Bilger, maintenant qu'on sait que la rémunération du président de l'AMF n'a pas été augmentée, je pense que vous vous grandiriez en présentant vos excuses à Jean-Pierre Jouyet.
Certes il y a eu mauvaise communication de la part de l'AMF, mais autant être fair-play...
Par ailleurs vu ses fonctions sensibles il me paraît hautement sain que le président de l'AMF soit très bien rémunéré... en espérant que ça le mette à l'abri de certaines tentations.

JL

@fred

Merci de ces précisions qui, si elles sont vérifiées, montrent que non seulement il n'y a pas d'affaire d'Etat, mais que ces "ajustements" permettent en plus de plafonner l'indemnité dans le cas où un cumul est possible.

Pas d'inflation non plus, semble t-il, depuis 2004. Ce n'est pas le cas partout.

Je reconnais que notre hôte n'a pas relevé pour s'en offusquer, que JPJ allait percevoir en 2009 environ 20 x smic.

Alors, mauvais exemple accidentel, réaction épidermique liée à la personne ciblée ou bien la "raison ordinaire" ne peut-elle percevoir qu'il n'y rien de choquant ni de nouveau dans ces réglages et ce quels que soient les hommes et leurs choix politiques ?

Fred

Traitement président AMF en 2004 : 220 000 euros

Passage au statut de retraité de la fonction publique du président de l'AMF en cours de mandat

Prise d'un décret pour que retraite + traitement en tant que président de l'AMF soit égal à 220 000 euros

Changement de président de l'AMF.

Prise d'un décret avec rétablissement du traitement initial.

What else Pierre ?

Ludovic

Bonjour Monsieur Bilger,

Je tiens avant tout à vous faire part de mon admiration. Lecteur assidu de votre blog, j'ai aussi commandé tous vos livres, enfin ceux destinés au grand public, car je présume que vous avez dû en commettre quelques-uns purement juridiques et hors de portée du simple justiciable que je suis. J'ai bien conscience que ce que j'écris est sans rapport aucun avec votre billet du jour mais, tout de même, votre pertinence, votre sagacité, votre talent indéniable méritaient bien ce commentaire. Pourtant, je ne partage pas toujours vos thèses, en particulier quant à la future suppression du juge d'instruction. Ainsi, sans être nullement qualifié en la matière, je n ai rien d'un juriste, il me semble que si la procédure accusatoire que vous défendez à juste titre est infiniment préférable à l'actuelle procédure inquisitoire, j'ai beaucoup de mal à croire à l'indépendance du parquet. Un seul exemple récent, celui des parquetiers de Nancy, qui pour avoir en janvier dernier applaudit le discours de Marie-Agnès Crédoz, lors de l'audience solennelle de rentrée du Tribunal de Grande Instance, se sont vus réprimandés comme des écoliers par le procureur de la République puis par le procureur général. Le simple justiciable que je suis ne peut que s'inquiéter de voir à l'avenir confier aux magistrats du parquet le soin de diligenter la totalité des enquêtes.J'ai suivi, avec beaucoup d'intérêt, le débat qui vous opposait à Serge Portelli sur Marianne 2, et je dois dire que ce dernier m'a semblé très convaincant dans son argumentation, nonobstant ses positions partisanes affichées.
Bien cordialement.

Yannick Massé

La société ne réclame pas que matériellement, mais surtout idéologiquement. La société n'est pas une masse informe mais une composition d'individus, il faut le comprendre pour accepter que ses qualités se nivellent au lieu de s'ajouter et ainsi apprécier les qualités morales ou autres de l'individu à sa juste valeur.

Oublier de le faire n'est que vanité, (presque) tout est vanité - L'Ecclésiaste 2 -

http://www.philo5.com/Les%20vrais%20penseurs%20de%20notre%20temps.htm

JL

Votre billet éclaire bien le paradoxe et le risque qu’il y a à jouer avec la boîte de Pandore.

Mais votre exemple, pour être complet, aurait dû indiquer que la revalorisation de l’indemnité de fonction de J-P Jouyet passait de 149000 euros brut à 220000 euros brut car c’était l’indemnité liée au poste et à la fonction que percevait déjà son prédécesseur (qui n’était pas de gauche lui).
Il ne s’agit donc pas là d’une revalorisation basée sur la bonne mine ou l’angle des oreilles.
Y voir une raison d’Etat est peut-être un peu malicieux. Je m’étonne de votre étonnement :)

Quant à savoir s’il « valait » 149000 en tant que secrétaire d’état et si l’A.M.F. justifie les 220000 c’est une autre affaire.

Il ne serait pas inutile de regarder dans la boîte (puisque vous tenez le couvercle) pour comparer les indemnités servies aux responsables de toutes ces « autorités », hautes ou pas, CSA, ARCEP…etc.
Tant qu’on y est, le FMI, l’OMC m’intéressent aussi, pour me faire une idée. (Je ne me pose pas de question sur l’Avocat général, il ne doit pas être dans la boîte lui)

Admirateur Eperdu

Pas un mot sur les déclarations de M. Vinolas lors du procès Colonna ?

Votre discrétion vous honore, Monsieur Bilger...

Tant de pudeur est la marque d'une grande sympathie vis-à-vis de cette profession qui souffre en silence... cette profession si injustement mise en cause, (on ne rit pas dans les rangs) alors que la sublime prestation de Messieurs Montfort et Beauvais, ces derniers jours, rendait confiance au citoyen dans sa justice, une justice rendue par des magistrats toujours prêts à se rapprocher du peuple en reconnaissant failles et erreurs.

Comme on vous plaint...

Alexandre

Un autre commentaire, ce sujet étant bien plus intéressant que le précédent et aujourd'hui étant férié à la bourse de NY.

J'ai l'impression que les fonctionnaires fantasment pas mal sur les carrières du privé.

Prenez deux jeunes diplômés de Polytechnique + Ecole d'application, l'un se destinant à une carrière de haut fonctionnaire, l'autre allant se frotter au secteur privé.
Le premier sera tout de suite propulsé à un rôle de cadre administratif. S'il va dans le corps des assurances après l'ENSAE (puisqu'on parle de l'AMF qui est connexe), dès ses premières années d'activité il aura l'occasion de rencontrer les directeurs des grandes assurances, leurs adjoints et tout ce petit monde qui domine l'économie française. A côté de tous ces beaux costards, et malgré son traitement plutôt supérieur au salaires du privé, il se sent déjà ridicule parmi des gens qui ont un zéro de plus sur la fiche de paye. Chez les plus fats, le complexe démarre dès ce jeune âge.
Si des appuis politiques lui font gravir les échelons (car arrivé là c'est le plus important...) il va grimper vers le Ministre, rencontrer les grands patrons de plus en plus fréquemment. Là vous commencez à comprendre le processus psychologique qui amenait un Juppé à penser que son salaire de Ministre était un sacrifice comparé à ce qu'il estime qu'aurait été sa carrière dans le privé et donc à loger son fils à loyer modéré en pensant que de bonne foi l'État lui devait bien ça.

Le second va, par exemple, rentrer chez Airbus comme ingénieur de développement. Au milieu de centaines de collègues à compétences équivalentes, il devra concevoir des engins, commencer par apprendre à se servir des outils de développement, puis encadrer 3 personnes 3 ans après, puis gérer un petit projet, etc... En fin de carrière il aura beaucoup plus créé de richesse et dû montrer sa valeur réelle. Pour autant il peut juste aspirer à un poste de cadre technique, le top management étant systématiquement parachuté par les politiques. Il finira sous les 200 000 euros à 65 ans, mais très heureux et content d'avoir fait voler des bouts de ferraille en sécurité.

Enfin, imaginons celui qui déciderait de créer sa propre boîte. Lui commence à travailler dans le privé pour apprendre, tout d'abord. Manque de pot, ses patrons veulent le garder, et il n'est pas assez retors pour saboter le travail et se faire virer pour profiter du PARE. Il démissionne donc et monte sa boîte en cash-burn, se versant un smic pour commencer. Il commence à gagner un peu d'argent en travaillant jour et nuit, en faisant investir sa famille, ce malgré la fiscalité toujours plus compliquée et pesante. Il a du mal à obtenir une couverture sécu, à cotiser pour la retraite, le statut de patron étant à part. Il n'est pas vraiment concerné par le bouclier fiscal. Pour autant, il est socialement considéré comme un salaud, surtout s'il emploie quelqu'un qu'il peut difficilement payer plus que lui-même.
Si, après les années de vaches maigres en France, son business prend et qu'il est assez bête pour vouloir rémunérer ses cadres avec des bons salaires en remplissant les caisses sociales, il se trouvera un politicard rollexeux, traître et arriviste pour lui faire la morale.

Le plus malin aura intérêt à commencer une carrière publique puis à se faire pantoufler puis parachuter dans le privé. Fort heureusement, la grande majorité est d'abord attachée à faire un travail productif et de qualité, à être haut fonctionnaire ou ingénieur sans vendre uniquement son c...arnet d'adresses. Grâce à eux l'État et les Airbus tournent un minimum. N'est pas Séguéla qui veut, comme dirait Aïssa.
On se bidonne sur Giscard et sa Croix de Guerre, en portant aux nues le roi des incultes et du brassage de vent, qui balance des milliards et défèque sans complexe sur la compétence, la culture et tous les principes fondateurs de notre société qui légitiment les élites, riches ou non.
C'est cela la crise dont on ne se remettra pas, que les US ont déjà dépassée.
J'espère Bayrou en 2012.

Aïssa Lacheb-Boukachache

Jouyet n'a rien demandé ... On lui donne, il serait bien bête de ne pas prendre. Vous oubliez de dire, cher PB, que cette large indemnité est en sus de son traitement "hors échelle", c'est-à-dire grand, de haut fonctionnaire de l'Etat ... Je pense, cependant, que vous êtes un peu injuste avec cet homme au demeurant sympathique, compétent ... Auriez-vous commis le même billet si Jouyet avait été de Droite. En vérité, ce serait qu'il soit de Gauche qui vous gênerait en l'occurrence ... Un homme de Gauche, selon vous, n'accepte pas tant d'argent pour son travail ou quelque mission d'Etat ... J'interprète votre discours ainsi. Et je vous dis que vous avez tout faux, vous ciblez une chose qui n'a pas lieu à être condamnée, et vous ignorez ce qui devrait être et ciblé et condamné. Le problème réel se trouvera toujours tout entier en ceci: AUCUN FONCTIONNAIRE DE LA REPUBLIQUE NE PEUT S'ENRICHIR PAR SON TRAVAIL ET/OU SES MISSIONS AU SERVICE DE LA REPUBLIQUE. LA REPUBLIQUE N'A PAS VOCATION A ENRICHIR SES SERVITEURS. Tout ce qui va contre relève des "bananières". Or, Jouyet va se trouver riche ou peu s'en faut, désormais, pour ces missions. Si Jouyet -et d'autres- blesse, c'est à cet endroit. Pour cela: s'enrichir, il ne lui tenait qu'à cesser de servir l'Etat et la Nation, et d'aller dans le privé exercer ses talents. Maintenant, pour lui comme pour tant d'autres hauts fonctionnaires et autres de l'Etat, la République n'est plus -qu'ils s'en défendent comme ils peuvent n'y fera rien- devenue qu'une putain et eux leurs souteneurs ... Chaque mois, d'aucuns relèvent pour eux les compteurs, c'est devenu ainsi.

Vous-mêmes, magistrats judiciaires, n'y échappez pas. Adeline Hazan, juge des enfants, aujourd'hui et ce depuis les récentes élections municipales maire de Reims ... Dès son élection, la première chose qu'elle fit fut de s'octroyer une augmentation de son indemnité de maire de 36% ainsi qu'à son équipe, sans compter son indemnité de présidente de la communauté d'agglomération, puis d'augmenter pour l'ensemble de la population rémoise les impôts locaux comme pour les asservir davantage à son nouveau train de vie! Les seuls de la mairie qui furent laissés sur le carreau furent ceux-là ouvriers et employés municipaux de la catégorie inférieure dite "C" qui n'ont à ce jour encore pas vu leur traitement revalorisé depuis des années, d'où la grève violente qu'elle essuya ces jours derniers ... Adeline Hazan se dit socialiste, membre du Bureau national ... Magistrate, comme vous, cher PB, ayant excercé au TGI de Paris. Et de même, j'affirme: COMME LA REPUBLIQUE, LA COMMUNE N'A PAS VOCATION A ENRICHIR SES SERVITEURS.

Je suis sidéré de la patience du Peuple français ... Comme il est loin le temps des émeutes et des révolutions pour moins de mépris que ça ... Je suis sidéré d'une telle soumission populaire, d'un tel abrutissement général ... Et c'est ce Peuple qui prit la Bastille, qui ressuscita la République, qui fit la Commune! on n'y croit pas ... C'est pitoyable qu'un tel avachissement de la conscience individuelle et collective, un tel reniement de son Histoire, de ses justes luttes ...

Ce seront peut-être ces ex esclaves des Antilles et de la Réunion françaises qui nous rendront à notre dignité, qui nous remémoreront à nos principes républicains, à nos idéaux d'airain ... Quelle ironie de l'Histoire, mais tant mieux! tant mieux!


Aïssa.

Alexandre

On avait déjà eu l'idée fumeuse d'"entreprise citoyenne". Là on est parti pour le "capitalisme moral". Ce que vous montrez bien dans votre billet, c'est qu'avec la meilleure volonté du monde ces concepts sont trop flous pour résister à la simple pratique et volent au premier cas concret, même au sein de l'administration.
Une entreprise, c'est d'abord fait pour créer de la richesse.
Veillons à ne pas dissuader un potentiel Bill Gates français. Aujourd'hui un tel oiseau rare risquerait de mettre son ambition au placard et de s'organiser pour fonder une famille et profiter d'une petite vie de classe moyenne avec l'argent de famille.
Non, en fait, même pour ça il risquerait de s'expatrier...

Donc, au risque de choquer les rêveurs d'extrême gauche et d'extrême droite:
- une entreprise n'est pas un système démocratique. On est promu/apprécié/dégradé inéquitablement. On peut aussi proposer nos compétences ailleurs, heureusement.
- une entreprise n'est pas "citoyenne". Ce terme a même une forte odeur protectionniste, incompatible avec nos besoins d'exportation.
- une entreprise n'est pas "morale". Si elle respecte les normes, les lois et leur esprit elle fait déjà plus que l'État.
L'État apporte des lois pour encadrer ce petit mal nécessaire qu'est le travail et générer les richesses nécessaires.
Mais sur-contraindre par démagogie les entreprises en cette période quand l'État n'assume pas correctement les fonctions régaliennes, c'est d'un cynisme politique sans bornes.
Commençons par faire appliquer honnêtement la fiscalité existante, les charges sociales, les lois sur les transferts de savoir-faire, les contrats de travail, l'installation des travailleurs étrangers légaux avec leurs familles.
Au lieu de ça on voit proposer
- le CPE
- le bouclier fiscal
- l'intimidation pour ne pas verser des bonus de salaire aux patrons, ce qui vide les caisses de solidarité et sera contourné par des rétributions en actions par l'intermédiaire d'autres pays des multinationales.
- les tests ADN qui finiront de dissuader n'importe quel cadre étranger de s'implanter avec sa famille. Trop compliqué.
La délation c'est la petite note Besson, pour la bonne ambiance. Lui aussi va faire plaisir aux Vichyssois en faisant le sommet de la délation dans cette jolie ville qui n'a rien demandé ?

Alors quand ce gouvernement souhaite moraliser le capitalisme...

PS: @Mike
L'AMF c'est ceux qui expliquent en même temps qu'ils sont indispensables pour vérifier la crédibilité des produits financiers, mais qu'ils ne pouvaient pas ne pas donner l'habilitation au fond Maddoff. Utilité certaine mais relative, donc.

ancien

Le Président de la Cour des Comptes rappelait dimanche soir que la quasi-totalité de l'impôt sur le revenu passait à servir la dette accumulée, et ce avant la débauche à laquelle nous assistons ces dernières semaines.
L'Etat ne respectant aucune règle en dépensant ce qu'il ne possède ni ne gagne est mal venu à faire la morale. Tous, enfin ceux qui le peuvent, se servent d'urgence pendant que cela marche encore.
Les lendemains ne vont pas chanter avant longtemps. Des révolutions se sont produites que l'on avait pas vues venir ni d'où elles viendraient. Il ne semble pas que les DOM/TOM étaient la préoccupation principale.
Vous parliez dans un précédent billet d'indécence, dans celui-ci d'obscénité même si vous n'employez pas ce terme.
Cordialement.

jmdesp

Hum, Jouyet sort de son poste européen avec la réputation d'avoir fait un très bon travail, dont Sarkozy a très probablement pu apprécier la qualité lors de la présidence qui vient de se terminer. L'effet rétroactif est donc peut-être bien une prime de résultat qui a des justifications concrètes.

On est quand même loin des banquiers qui après leur échec catastrophiquement patent se font récompenser aussi largement que les années précédentes où ils gagnaient des millions.

Le cat

Salut, man !

T'es triste, man ?

Si la morale disait : ce n'est pas la morale qui façonne le politique...
... il n'y aurait pas de politiques !

Comme la morale des politiques a besoin de beaucoup, beaucoup, beaucoup, d'euros... !


Un texte de prière que j'ai trouvé très bien écrit, je te le dédie, man :


"Si la note disait : ce n’est pas une note qui fait une musique,
... il n’y aurait pas de symphonie.

Si le mot disait : ce n’est pas un mot qui peut faire une page,
... il n’y aurait pas de livre.

Si la pierre disait : ce n’est pas une pierre qui peut monter un mur,
... il n’y aurait pas de maison.

Si la goutte d’eau disait : ce n’est pas une goutte d’eau qui peut faire une rivière,
... il n’y aurait pas d’océan.

Si le grain de blé disait : ce n’est pas un grain de blé qui peut ensemencer un champ,
... il n’y aurait pas de moisson.

Si l’homme disait : ce n’est pas un geste d’amour qui peut sauver l’humanité,
... il n’y aurait jamais de justice et de paix, de dignité et de bonheur sur la terre des hommes.

Comme la symphonie a besoin de chaque note,
Comme le livre a besoin de chaque mot,
Comme la maison a besoin de chaque pierre,
Comme l’océan a besoin de chaque goutte d’eau,
Comme la moisson a besoin de chaque grain de blé,

L’humanité tout entière a besoin de toi, là où tu es, unique, et donc irremplaçable."

écrit par le Père Michel Quoist


Allez, salut à toi, man !
Félix,
Le cat.

mike

220 000 euros par an pour le président de l'autorité des marchés financiers ne me paraît pas indu et encore moins immoral, particulièrement en cette période de troubles financiers, compte tenu des prébendes offertes à de nombreux serviteurs de l'Etat dont l'utilité resterait à prouver et compte tenu des salaires de nombreux cadres supérieurs d'organisations financières privées.
Que Jean-Pierre Jouyet soit de gauche ne fait rien à l'affaire pourvu qu'il rende les services attendus.

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