Au nom du citoyen inconnu, parce que ce billet prétend avec une totale immodestie refléter l'humeur de tous. J'aurais pu choisir pour titre "une indignation démocratique", mais quelle outrance polémique, ou "un conseil d'ami", mais quelle familiarité choquante à l'égard du président de la République. Je persiste donc dans ma volonté d'écrire en tentant d'exprimer ce qui me semble être un point de vue général tel que je peux le percevoir ici ou là, dans les cercles officiels (quand ils osent la parole) et/ou dans les réunions privées.
Un président de la République n'est pas digne de cette fonction si, profondément et dans sa pratique quotidienne, même dans ses moments de détente où son image continue d'importer à ses concitoyens, il ne se veut pas président et responsable de tous les Français. Ce ne sont pas évidemment ses choix politiques qui permettront la réalisation de ce consensus, de cette unité qui évite à une société de se déchirer pour l'essentiel comme pour l'accessoire, pour le conjoncturel comme pour le fondamental. Il est naturel, et sain d'une certaine manière, que les orientations et l'action gouvernementales clivent et suscitent opposition et résistance. C'est la manifestation même de l'identité et de la force d'une politique que les contradictions qu'elle appelle et auxquelles elle survit. Ce qui crée un lien légitime, valable pour tous, c'est la morale, c'est la qualité du regard que le président porte sur la fonction présidentielle et donc l'adhésion de la communauté nationale à l'allure de son président dans l'exercice de ses fonctions, dans les coulisses officieuses aussi bien que dans sa large part officielle. L'éthique renvoie à une esthétique du rôle présidentiel si superbement et évidemment assumé qu'il comblerait, sur ce plan, partisans ou adversaires de sa politique. Le président, ainsi, demeure vraiment au-dessus d'une mêlée dans laquelle, se dédoublant, il a aussi un titre éminent à intervenir en qualité de gouvernant suprême le temps d'un quinquennat. La morale n'est pas un luxe, une surabondance inutile, un ornement superfétatoire mais le fond même du tissu d'un pays, d'abord caractérisé par la relation d'estime et de confiance que malgré TOUT les citoyens veulent continuer à cultiver avec LEUR président, même s'ils ont voté hier pour son adversaire.
Sur ce registre, rien n'est jamais vraiment dérisoire et tout compte dans la balance républicaine. C'est aussi parce qu'il s'agit de morale qu'un magistrat a le droit d'écrire sur elle puisque naturellement le respect de l'éthique, le souci de l'élégance dans l'apparence comme pour le profond concernent l'ensemble des citoyens et que ce n'est pas "faire" de la politique que se placer sur ce terrain mais exercer une vigilance et une exigence qu'on devrait souhaiter de la part de tous. Cela ne conduit pas, en effet, à privilégier un camp contre l'autre mais à signifier, toutes tendances confondues, ce qu'on espère en démocratie de son président - pour pouvoir demeurer fier de la fonction qu'il exerce en notre nom. Cet orgueil civique, la gauche comme la droite ont besoin de l'éprouver. S'abandonner exclusivement aux empoignades partisanes me semble un dévoiement par rapport à ce qu'une présidence doit présenter d'universel. Il faut pouvoir respecter qui on a choisi, qui on n'approuve pas. Il y a le flot et l'écume.
Comment échapper à cette réflexion sur la charge présidentielle après les équivoques péripéties mexicaines du récent voyage du président de la République et de son épouse ? Je les prétends, en dépit de leur caractère apparemment futile dans l'immensité des problèmes du monde et de la crise française, préoccupantes et révélatrices d'un comportement qui définitivement semble avoir mis au rancart le souci des apparences : une exigence à inscrire pourtant au fronton de la démocratie au quotidien. L'affaire Pérol ne cesse pas de montrer, et de plus en plus gravement, avec quelle désinvolture un tantinet méprisante l'Etat considère l'Etat de droit comme un empêcheur d'agir selon son bon plaisir (Médiapart). L'épisode mexicain nous conduit à une interrogation sur le rapport que le chef de l'Etat entretient avec le concept de pompe républicaine. Celui-ci signifie que l'onction démocratique et la dignité qui doit nécessairement en découler ne s'effacent pas au prétexte que le président aurait fermé les portes sur son univers personnel. Certes, le président est une personne mais la personne du président, durant tout son mandat, est condamnée à demeurer étrangère à tout ce qui serait de nature à obscurcir la puissance et la légitimité du vote qui un jour l'a porté au pinacle. Il n'y a jamais de repos ni de rémission pour la majesté en mouvement. En pleine lumière ou rideaux tirés. Ou, alors, on ne s'engage pas dans une voie où une forme d'austérité et de rigueur est indissociable du pouvoir qui vous a été dévolu et dont on a évidemment accepté les contraintes consubstantielles à la qualité de son exercice. Bref, cette polémique est tout sauf "imbécile" comme le dit trop rapidement Georges Tron, villepiniste de l'UMP. Ce propos, que je n'ose qualifier, montre à quel point la classe politique, dont Tron est un acteur très présent, ne comprend rien à l'intégrité et à la nouveauté radicale qu'elle représenterait aujourd'hui.
Nicolas Sarkozy et son épouse ont passé les nuits du 6 et 7 mars dans un superbe complexe hôtelier : El Tamarindo beach and Golf Resort. Celui-ci est géré par le beau-fils d'un milliardaire mexicain à la réputation que d'aucuns qualifient de sulfureuse, Roberto Hernandez Ramirez, ami du président Felipe Calderon. Il semblerait que les frais de ce séjour se soient élevés, sécurité comprise, à la somme non négligeable de 50 000 euros. Le dimanche 8 mars, le couple présidentiel a retrouvé le président Felipe Calderon. Le lendemain, un dîner officiel a été offert par ce dernier et Roberto Hernandez Ramirez y assistait (Le Parisien, Marianne 2, le site du Nouvel Obs, Le Monde).
Qui a payé les frais du séjour privé ? Au fil des informations contradictoires, sous la pression notamment d'un opposant socialiste mexicain qui a exigé des informations des services de la Présidence, on peut tenir pour acquis aujourd'hui que le chef de l'Etat mexicain n'a rien déboursé mais que des "entrepreneurs" ont réglé les dépenses personnelles de "notre" couple présidentiel. En l'occurrence, ces entrepreneurs paraissent se réduire à un seul : Roberto Hernandez Ramirez.
Qui peut dénier à Nicolas Sarkozy le droit de prendre deux jours de repos, même dans un cadre somptueux et somptuaire ? Certes, on peut préférer le goût du confort, qui est bien élevé, à l'obsession du luxe, qui est vulgaire. Mais au prétexte que la crise existe et qu'elle mord la plupart des situations familiales et professionnelles, ce serait vraiment trop exiger du chef de l'Etat qu'un ascétisme à la hauteur de ce que beaucoup de citoyens ont à affronter dans leur vie. L'essentiel, c'est de dénoncer le pire et de le combattre, non de feindre d'en être victime.
Ce qui me frappe et sur quoi, à mon sens, on n'a pas assez insisté, ce sont moins les modalités du paiement par un autre des frais d'un séjour purement privé - modalités au demeurant guère reluisantes - que le fait incontestable que le couple présidentiel n'a pas jugé bon de régler lui-même les dépenses afférentes à son escapade intime de deux jours. C'est cette abstention qui ne laisse pas de m'étonner, pour ne pas dire plus. Comment se fait-il que le couple, avec un partage aussi clairement établi entre le privé et le public, n'ait pas choisi l'attitude qui allait de soi, prendre en charge lui-même ce qui relevait de la phase festive ? Le président de la République, pour des raisons légitimes, a fait fortement revaloriser le salaire de l'occupant de l'Elysée et son épouse, c'est de notoriété publique, jouit de revenus considérables. Rien n'empêchait que Nicolas Sarkozy, dans un pays étranger où son comportement personnel aussi bien qu'officiel importait à la France, assumât ce qui lui incombait de fait.
Qu'encore une fois il me soit permis de rappeler l'honnêteté proverbiale du général de Gaulle qui, à l'Elysée, prenait à sa charge les goûters de ses petits-enfants et séparait soigneusement ce qui se rapportait à sa consommation personnelle et ce qui concernait les frais liés à la gestion de l'Etat. Cet exemple me paraît d'autant plus éclairant qu'il est révélateur de la nécessité de la morale comme facteur d'unité d'un pays et pour favoriser une admiration collective. Il l'est d'autant plus qu'on ne cesse pas, sur un plan politique, de faire référence au gaullisme, pour s'en inspirer ou s'en détacher. La récente décision présidentielle sur notre retour dans le commandement militaire intégré de l'OTAN en constitue une parfaite illustration. Pourquoi le gaullisme n'est-il invoqué que sur le plan international et pratiquement jamais pour la pratique de l'Etat et les comportements personnels ? Pourquoi le statufier comme visionnaire et oublier l'homme respectueux de la morale au quotidien, en France ou ailleurs ? Imagine-t-on le Général, s'il avait eu l'idée si peu accordée à son tempérament d'un séjour privé au Mexique quand il y a été accueilli triomphalement, se "faire inviter" par je ne sais quel entrepreneur ? Pourtant, l'absolue modernité de de Gaulle réside moins dans ses leçons politiques, puisque la principale était précisément de s'adapter à la force des choses et au fil du temps, que dans sa volonté d'incarner de manière exemplaire la France où qu'il se trouve et quelque position qu'il ait. Il manifestait une intuition, une conscience infiniment sensibles à l'image qu'il donnait, à l'allure qu'il avait et ce, moins pour lui que pour inspirer un superbe orgueil à ses compatriotes. Comme j'aurais aimé que Nicolas Sarkozy ne soit pas aussi étranger qu'il l'est, dans beaucoup des séquences dont il est le protagoniste, au net, au limpide, au transparent, à l'irréfutable ! Pourquoi, pour des moments aussi faciles à gérer que ce séjour intime au Mexique, tant de trouble et de controverses ? Pourquoi toujours rendre douteux ce qui aurait mérité d'être vécu comme une parenthèse insoupçonnable ?
J'en reviens à ce culte des apparences trop dédaigné par le président. Celui-ci ne pressent-il pas que mon "citoyen inconnu" peut se sentir humilié parce que "son" président se laisse ainsi "traiter" au Mexique ? La France est-elle à ce point misérable et chiche que son président, pourvu d'une belle aisance, et son épouse privilégiée soient obligés de se laisser convier à l'étranger par des tiers qui certes doivent en être flattés... Mais nous, les Français ? Le président, qu'il le regrette ou non, nous emporte à la semelle de ses souliers et tout ce qui est de nature à affecter sa dignité nous affecte. Certes, ce n'est pas, comme on dit, l'affaire du siècle mais cela va bien au-delà de la querelle et de l'identité du généreux mécène. Il est question de la démocratie dans cette histoire, de notre fierté, de notre confiance, de NOTRE président. Il y va de nous et de lui, de lui pour nous, de nous en face de lui.
Contrairement à ce que ce temps laisse trop souvent entendre, la clé du succès réside dans un retour à une morale pointilliste et globale. Dans les petites choses comme dans les grands moments. Dans la vie la plus simple comme dans l'appareil de l'Etat. Contre le délitement, l'éthique comme colonne vertébrale. La morale comme coeur d'un monde qui semble l'avoir oubliée.
Le président sait pourtant qu'avec lui, la France est partout, et nous avec elle. Même au Mexique.
Il devient de moins en moins crédible not'président quand il nous parle de morale et d'honnêteté, lui qui n'a pas eu l'élémentaire bon sens, l'indispensable rectitude de se payer ses vacances où qu'elles se passent... après le Fouquet's, Malte, les Etats-Unis, etc. Ce sans-gêne, ce "foutage de gueule" compulsif sont d'une idiotie crasse. Et s'il est incapable de prendre la mesure d'une telle maladresse, n'y a-t-il personne dans son entourage d'innombrables conseillers pour le briefer ?
Rédigé par : jane | 25 mars 2009 à 09:21
@ Aïssa & Laurent Dingli,
Ce n'est pas grave, je vous ai peut-être de mon côté heurté dans mon propos, j'accepte très volontiers vos hommages à tous les deux.
C'est déjà oublié !
A vous lire.
A chès fètes !
Rédigé par : Marie @ Aïssa & Laurent Dingli | 20 mars 2009 à 20:31
Mea Culpa Marie,
Je me suis laissé emporté et je n'aurais pas dû.
Mes hommages aussi.
Rédigé par : Laurent Dingli | 20 mars 2009 à 17:32
Marie, n'entrez pas là-dedans, vous n'en sortirez pas avec l'individu ... Je vous l'explique en quelques mots: Laurent Dingli ou l'art de dire je n'ai pas dit ce que j'ai dit et j'ai dit le contraire de ce que je n'ai pas dit ... Vous vous y noierez ...
Mes hommages, madame.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 20 mars 2009 à 13:01
Non, Marie, ce n'étaient pas des insultes à l'égard du Généraaaaaaal, mais des critiques, auxquelles, je le répète, vous n'avez pas répondu. On peut reconnaître ce qu'il a fait pour la France, comme je l'ai fait d'ailleurs, et ne pas sombrer pour autant dans l'idolâtrie.
Rédigé par : Laurent Dingli | 20 mars 2009 à 10:12
@Laurent Dingli,
Vous n'aimez pas que l'on vous contredise, monsieur ! Votre seul argumentation alors est l'attaque. Je ne vois pas ce que viennent faire bondieuseries et jardin d'enfant alors que je vous fais aimablement remarquer que vos propos à l'égard du Général sont insultants tant pour sa mémoire que pour le chef d'Etat qu'il fut.
Rédigé par : [email protected] Dingli | 20 mars 2009 à 08:36
Marie,
Vous dites : "Je ne reprendrai pas chacun de vos propos car ce serait trop long".
C'est surtout que vous n'avez pas d'arguments à y opposer. On n'a pourtant pas le sentiment que vous manquez de temps lorsqu'on survole vos assommantes bondieuseries ou vos niaiseries de Félix le chat. Mais peut-être est-ce le temps de la récréation ou du jardin d'enfants qui ne vous fait pas défaut...
Rédigé par : Laurent Dingli | 19 mars 2009 à 11:34
@ Marie,
Wouahh !
A la prochaine élection, je vote pour le Général de Gaulle !
Rédigé par : Ledun JP | 19 mars 2009 à 01:15
@Marie
C'est intéressant ce que vous écrivez. Mais je ne crois pas qu'il faille juger d'un homme d'Etat de cette façon. Etre "privé" au sens discret du terme n'est pas un gage de moralité, cela se saurait ... Mais soit! considérons néanmoins cela à son actif. Quant à son bilan politique, il est nettement mitigé ... de Gaulle n'a pas sauvé la France, comme vous laissez à le croire; il a fait ce qu'un autre aurait pu faire qui n'est pas tout propre et moral en tout; ce serait pitié de croire qu'à ce moment la France ne comptait qu'un seul pour la relever autant qu'il se pouvait ... Voyez l'Allemagne détruite, vaincue, divisée, avec en sus cette lourde mémoire criminelle à exorciser ... Point de de Gaulle "héroïque" chez eux, point d'homme, moral ou immoral n'importe, providentiel ... C'est tout un Peuple qui se redressa à la face de tous, reconnaissant ses crimes et demandant pardon au monde et s'impliquant plus que la France dans le destin de celui-ci. Que n'est-elle à la hauteur voire plus indépendante que ne l'est notre pays aujourd'hui ... Voyez le Japon ... Votre argumentation ne tient pas, j'en suis désolé pour vous car, je le vois, vous y mettez du coeur et de la sincérité. Mais la réalité Historique ne saurait faire ce genre d'arrangement avec des sentiments personnels des uns et des autres ... Voyez les choses comme elles sont, comme elles furent exactement ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 19 mars 2009 à 00:53
@Laurent Dingli,
Votre façon de parler du Général de Gaulle, monsieur, est insultante et indigne.
Vous oubliez de qui vous parlez.
Je ne reprendrai pas chacun de vos propos car ce serait trop long.
Si vous aviez connu la période à laquelle vous faites référence, vous sauriez que le Général de Gaulle gênait tant les Anglais que les Américains du fait de sa volonté (et de ne pas en démordre) de vouloir installer un gouvernement civil et non militaire tel que eux l’auraient souhaité. Aussi, ses bons détracteurs, dont vous citez les propos, avaient également envisagé de rattacher la France à l’Angleterre, car ils considéraient qu’elle avait perdu la guerre. De Gaulle étant pour eux une lourde entrave, il avait été tout naturellement envisagé de le supprimer ! Les Américains avaient même été jusqu'à demander aux Anglais de lui couper les vivres… !
Je suppose que dans votre ironie, vous pensez aussi à la monnaie américaine qui se trouvait déjà imprimée et qui devait remplacer la monnaie française de l’époque… !
Projet, absolument pas nouveau, puisque déjà en 1909, je crois, il était question de rattacher la partie Nord de la France à l’Angleterre, la capitale aurait été « Calais » et la partie Sud à l’Italie. Projet Allemand !
Alors, monsieur, heureusement que le Général était homme d’honneur, aristocrate de devoir, portant l’intérêt de la France au plus haut ! Car, qui, autre que lui, aurait tenu tête tant aux alliés qu’à l’envahisseur ? Il n’y avait pas foule, il me semble !
Vos critiques ne sont pas adaptées aux époques.
La « chienlit », comme vous dites, s’appliquait au désordre qui régnait alors en France. Car, si vous aviez vécu les événements, vous sauriez alors qu’ils ne se sont pas concentrés uniquement à la jeunesse, qui n’est pas le centre du monde, ni de la France, mais également aux grèves et aux dégâts, les casses qui s'ensuivirent… La situation économique était alors critique du fait des restrictions….
Le Général n’est jamais parti bouder en mai 68 ! Il s’est assuré du soutien de l’Armée.
De retour de Baden-Baden, il s’exprima et dit à peu près ceci : « dans les circonstances présentes, je ne me retirerai pas. J'ai un mandat du peuple. Je le remplirai ».
Il annonça la dissolution de l'Assemblée Nationale et la tenue de nouvelles élections législatives. Ce discours entraîna spontanément plus d'un million de gaullistes qui lui manifestèrent leur soutien sur les Champs-Elysées le 30 mai 68, puis un raz-de-marée gaulliste un mois plus tard lors des élections législatives du 30 juin (358 députés sur 485 !).
Quant au référendum de 1969, il savait par avance le résultat et il avait annoncé qu’il se retirerait. Ce qu’il fit. Il avait d’ailleurs toujours dit qu’il comptait prendre sa retraite à 80 ans. C’est ce qui se produisit, puisqu’il s’est éteint à 80 ans !
Par ailleurs, le Général de Gaulle n’a aucun égal, dans la Vème République, aucune critique à recevoir quant à sa droiture, son honneur, sa morale, le respect qu’il portait à la France, sa rigueur, son honnêteté…
JDR rappelait l’indélicatesse de NS qui a arrondi son salaire présidentiel.
Sachez, monsieur Dingli, que JAMAIS le Général de Gaulle ne reçut le moindre salaire de Président de la République. Il les refusa, considérant que sa retraite de Général lui était suffisante.
En effet, il payait toutes les dépenses de sa famille. Comme il réglait rubis sur l’ongle les robes de couturiers de son épouse. Ce qui n’était pas toujours le cas de certains députés. Certains d’entre eux virent leurs chèques en bois accrochés dans le bureau de l’un de ces couturiers… !
QUI DIT MIEUX !
PS : Aucun président, autre que le Général de Gaulle, ne fut autant pleuré ! A son départ et à sa mort. Cela dépassa même des frontières.. !
Rédigé par : Marie @ Laurent Dingli | 18 mars 2009 à 18:31
Nous ne connaissons pas toutes les ficelles de l’histoire. Cela me gêne un peu de juger. J’aurais aimé appeler à témoigner le réceptionniste de l’hôtel. Peut-être nous aurait-il dit que le couple, s’avançant pour payer, a été arrêté par le patron, ce Roberto Hernandez Ramirez qui a alors insisté pour les inviter. Je suis sûrement naïve de penser qu’il n’y à rien de plus derrière. A mon humble niveau social, pour un petit dîner par exemple, cela se fait. La différence est que ce couple n’est justement pas à mon niveau social modeste. « Ils auraient dû refuser » ont dit certains. Peut-être.
Une question me vient alors à l’esprit : où apprend-on à être Président ?
M. Bilger prend comme exemple le Général de Gaulle. Je suis, comme lui, une admiratrice du personnage et de ses actions. Je crois cependant qu’il est temps d’arrêter les comparaisons. Autres temps autres mœurs.
NS n’est pas un aristocrate. C’est un self-made man. Il a réussi grâce à son travail acharné et sa grande intelligence. On peut critiquer son éducation, son manque de dignité, son langage… mais on ne peut qu’admirer son énergie et sa volonté, même si elles sont parfois mal dirigées.
Je suis de l’avis du citoyen inconnu, le titre de Président de la République mérite un certain standing, une image, car il représente la France. Oui je suis d’accord avec toutes ces idées. Oui, mais notre Président est NS, il faut s’y résigner. Il a basé sa campagne sur son refus de se plier aux convenances. Il tient ses promesses, pour le meilleur ou pour le pire.
Rédigé par : Mathilde | 17 mars 2009 à 17:38
"Certes, le président est une personne mais la personne du président, durant tout son mandat, est condamnée à demeurer étrangère à tout ce qui serait de nature à obscurcir la puissance et la légitimité du vote qui un jour l'a porté au pinacle. Il n'y a jamais de repos ni de rémission pour la majesté en mouvement. En pleine lumière ou rideaux tirés. Ou alors, on ne s'engage pas dans une voie où une forme d'austérité et de rigueur est indissociable du pouvoir qui vous a été dévolu et dont on a évidemment accepté les contraintes consubstantielles à la qualité de son exercice."
Il faut croire que monsieur Sarkozy s'est engagé dans cette fonction sans avoir pleine conscience du statut emblématique qu'incarne encore le Président de la République pour la majorité des Français.
Son invraisemblable conduite privée a tant fait pour émousser sa popularité qu'un enfant de quatre ans mal doué aurait mis un frein à, en étant indulgent, ce qu'on peut qualifier de fautes de goût.
Il a essayé, mais preuve est faite une fois de plus qu'il ne peut s'en empêcher. On a beau galoper, la vulgarité naturelle ne se chasse pas aisément.
C'est triste mais aussi risible et, comme disait Chateaubriant, soyons économe de notre mépris, tant il y a de nécessiteux.
FMD
Rédigé par : FMD | 17 mars 2009 à 13:58
Peut-être que l'Ambassade de France à Mexico a été fermée sans qu'on le sache, privant ainsi "Bling-bling" de l'usage de sa résidence "obligée" payée avec nos impôts !
lol
Rédigé par : L'ignoble Infreequentable | 17 mars 2009 à 10:02
@Véronique Raffeneau
J’entends bien.
Je relisais les différents commentaires et y trouvais des résonances avec ce que je m’apprêtais à écrire.
De guzet :
L’idée que notre société met en avant comme une vertu la capacité à aller par delà Bien et Mal. C’est bien vrai, et je suis le premier à inciter à le faire : je préfère responsabiliser les employés pour qu’ils évaluent à chaque fois le rapport coût/bénéfice pour l’entreprise. Avec des pointilleux qui payent leur bière de leur poche mais ne regardent même pas le prix du billet classe affaires qu’ils prennent au dernier moment, on met la clef sous la porte. Avec cela vient la relativisation du principe de probité, dans certaines limites. On peut le regretter ou penser que c’était de la bêtise, que les gens doivent penser en patron et non en employé.
D’une commentatrice dont je n’ai pas retrouvé le post :
Elle disait que cette attitude est similaire à l’affirmation « La loi c’est moi » d’un maire.
Elle a touché dans le mille : que ce soit négligeable ou pas, pour certains c'est un symbole, une manière de montrer qu'il existe des règles qu’il ne refait pas à sa guise, même si elles sont stupides. Surtout si elles sont stupides.
De Hérisson93
Il pense que Barak Obama sera pointilleux là-dessus. Je ne suis pas exactement d’accord, même si Obama semble de nature plus discrète. Je crois qu’il sera plus dans une démarche d’économie sur les frais globaux. Car dans la culture américaine l’entreprise prend en charge tous les frais lors des déplacements, donc cela choquerait beaucoup moins je crois. Et Google est le chancre du win-win perso-boulot, de l’open-bar après les heures sup dans l’open-space. Les scandinaves, en revanche, sont intransigeants là-dessus.
Mais ils n'ont pas le culte des 70h par semaine comme preuve d'efficacité. Pas le modèle de société de notre président.
Rédigé par : Alexandre | 17 mars 2009 à 05:39
Sarkozy est à la République ce que sont les financiers à l'industrie réelle.
Sa force est son cynisme car il a compris que le monde va très vite, que les citoyens zappent et oublient, que la société vit plus avec ses tripes qu'avec son cerveau.
A peine a t-il quitté le Mexique, qu'il nous parle de l'OTAN et demain fera un peu de provoc vis-à-vis d'Obama pour démontrer qu'il est un allié indépendant des USA, tout en saluant la vision de l'Amérique de ce Président du nouveau siècle, etc...
Si vous connaissez la fameuse danse du ventilateur, Sarkozy nous l'offre tous les jours. Il n'est pas comme le Sage qui nous montre la lune.
Rédigé par : Blanc Cassis | 17 mars 2009 à 03:24
@Laurent Dingli
"...tapotent anonymement leur clavier en se prenant pour de grands héros, et hurlent à qui veut bien les entendre au naufrage des libertés publiques."
Quel juste propos !
@PB
Les Français qui représentent la tendance dominante veulent absolument que la France change de fond en comble. Ca oui je le crois.
Sur l'aspect de la représentation, il ne s’agit jamais de rien d'autre que de la représentation. Pour moi cet aspect est accessoire. En effet, je vous l’accorde.
Sarko est nul quand même de se mettre sans arrêt dans des pétrins pas possible.
Je vous le concède.
Il serait heureux qu'il regarde aussi dans son proche entourage, qui a fait montre de tant d'imprudence sur l'intendance de ce voyage au Mexique.
Maintenant je vous pose une question parce que la réponse m'échappe vraiment.
Quel intérêt, quel bénéfice y a-t-il pour lui à se faire "entretenir" par un narcotrafiquant ?
Pour l'instant je n'y vois que des désavantages.
"Il prépare son avenir" me disait hier une visite de France, lui-même fumeur de chanvre...
Sarko chasseur impardonnable des petits dealers de France se prépare une retraite dorée avec l'argent de la drogue ?
Je crois que je divague. La qualité de mon dernier « joint » laisse de plus en plus á désirer.
Tout fout le camp.
JPLEDUN
Rédigé par : Ledun JP | 16 mars 2009 à 23:08
@ Alexandre
Personne ne conteste les dépenses engagées pour assurer la sécurité du couple présidentiel.
Le coeur de ce dont il est question dans le billet de PB, c'est cela :
"Comment se fait-il que le couple, avec un partage aussi clairement établi entre le privé et le public, n'ait pas choisi l'attitude qui allait de soi, prendre en charge lui-même ce qui relevait de la phase festive ? Le président de la République, pour des raisons légitimes, a fait fortement revaloriser le salaire de l'occupant de l'Elysée et son épouse, c'est de notoriété publique, jouit de revenus considérables. Rien n'empêchait que Nicolas Sarkozy, dans un pays étranger où son comportement personnel aussi bien qu'officiel importait à la France, assumât ce qui lui incombait de fait. "
Dans un voyage privé du président de la République, il y a une ligne de partage nécessaire à observer entre ce qui relève des frais évidents et nécessaires en lien avec sa fonction, que personne ne lui contestera, et ce qu'il lui incombe d'assumer à titre personnel.
Philippe regrette que Nicolas Sarkozy n'ait pas eu la délicatesse et la sensibilité politiques d'envisager cette retenue et cette ligne de partage comme une part essentielle de la représentation de la fonction de chef d'Etat.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 16 mars 2009 à 20:06
Je ne comprends pas bien.
En somme, vous voudriez que quand Sarkozy va en week-end de détente en Grèce il paye le jet privé et les notes d'hôtel de l'équipe de sécurité ?
50000 euros c'est le prix de 5 vols transcontinentaux en classe affaire sur Air France.
On peut lui reprocher de ne pas avoir réglé au plus quelques milliers d'euros des 50000, soit ce qui correspond à sa chambre, ses repas. Encore pourrait-il arguer qu'il n'a pas le choix de l'hôtel pour raisons professionnelles .
Je suis favorable à ce que l'Élysée paye tout (à côté du jet les 50000 c'est peanuts) et que le Président soit encouragé à se déplacer pour aider les compatriotes.
S'il se fait plaisir en plus je suis content pour lui.
Même si je comprends que les gens qui se battent avec un RMI et ne partent pas en vacances soient dégoûtés.
Rédigé par : Alexandre | 16 mars 2009 à 18:59
Merci.
Merci, M. Bilger d'avoir su donner corps, avec tant de justesse, aux sentiments que m'inspire l'actualité récente relative à notre président.
Rédigé par : Un citoyen inconnu | 16 mars 2009 à 16:16
Merci pour votre billet Monsieur Bilger, qui me conforte dans l'opinion que je me suis faite de ce président "profiteur" qui manie en expert le mélange des genres en se faisant inviter par un hôte pas très limpide au cours d'un déplacement officiel. Et ce n'est pas la première fois ! L'image qu'il donne en qualité de premier magistrat de France est désastreuse. Je comprends votre trouble et moi-même comme très modeste conseiller prud'homme, je n'arrive pas à admettre ce comportement. Et lorsque je lis certains commentaires sur votre blog qui estiment qu'il n'y a rien de choquant, j'ai de plus en plus d'inquiétudes sur les valeurs de notre démocratie !
Manque de lucidité ? provocation ? mépris ? cynisme ? Tout ce dans quoi G. Bush excellait et qui reste le modèle de notre président. Puisse-t-il s'inspirer des nouvelles vertus en place aux Etats Unis depuis l'élection de B. Obama...
Je suis dans une grande perplexité et très triste que notre pays soit devenu la risée du monde et se "berlusconise" de la sorte...
Rédigé par : herisson83 | 16 mars 2009 à 15:33
Le citoyen inconnu que je suis, vous remercie Philippe Bilger : non, Sarkozy n’est pas de Gaulle, oui, les Députés, comme Georges Tron (UMP, NC, etc.), sont « complices » !
Article citoyen, c’est sur A.D.A, c’est là :
http://rpubliquejetaime.typepad.fr/
Rédigé par : Citoyen | 16 mars 2009 à 14:50
Merci.
Rédigé par : ni_coco | 16 mars 2009 à 14:08
Bonjour
Même si souvent vous m'irritez je vous lis et parfois je me sens en accord avec vos indignations.
J'aurais une question : que pensez-vous de l'affaire Colonna, non de sa possible ou non culpabilité, mais de la façon dont le procès se déroule ?
Merci, bonne continuation.
Rédigé par : Charles | 16 mars 2009 à 10:58
Merci Philippe Bilger,
L'exercice du pouvoir est aussi bien une affaire de morale. La fonction présidentielle accordée par le suffrage universel impose à celle ou celui qui en hérite une attitude digne pendant toute la durée de son mandat, à tous les instants.
Opportunisme, orgueil, avidité... sont incompatibles avec la charge présidentielle quelle que soit la période et encore moins quand les temps sont difficiles pour la plupart d'entre nous.
L'illusion diffusée par les médias - pendant la dernière campagne électorale et le début de mandat présidentiel - sur un déterminisme affiché, sur une volonté de modernisation, sur une culture du résultat... s'évanouit au fil des semaines, au fil des derniers mois... et pas par le seul fait de la conjoncture économique et sociale mais aussi par un manque de grandeur morale du président de notre république.
Les efforts de communication des ministres et autres conseillers présidentiels, de sa famille politique, de certains journalistes et autres commentateurs autorisés... ne peuvent masquer la réalité de l'exercice actuel du pouvoir. Qui peut encore être dupe ?
Devant tant d'hypocrisie, d'indifférence... c'est la colère qui monte et c'est bien une vraie crise sociale qui s'annonce et qui viendra s'ajouter à une crise financière et économique planétaire.
Au moment où il faut lucidité, déterminisme, imagination, humilité... de la part des grands décideurs. Pour la France c'est raté...
Rédigé par : Philippe Huguet | 16 mars 2009 à 10:19
J'ajoute que je vous ai très bien compris, Philippe. Il ne s'agit pas de comparer les deux hommes quant à leur action politique respective (ce qui serait d'ailleurs difficile, étant donné que le second ne gouverne que depuis deux ans et n'a pas été confronté à une guerre mondiale), mais de juger leur capacité à incarner la nation. Or je le répète, de Gaulle doit l'incarner dans tous les aspects de son attitude privée ou publique, et non pas seulement dans les aspects positifs, même si ces derniers furent nombreux. Pour le reste c'est une question d'interprétation personnelle et, encore une fois, qu'un président de la République soit invité deux jours dans un hôtel ne me choque pas. Je ne me reconnais pas dans les "citoyens anonymes" que vous évoquez.
Rédigé par : Laurent Dingli | 16 mars 2009 à 10:18
Philippe vous écrivez :
"Je crois profondément à l'importance de la morale chez ceux qui nous gouvernent..."
Et je vous ai répondu : la morale est un tout, même pour l'idole de Gaulle. Il n'y a pas le gentil goûter de ses petits enfants d'un côté et les massacres d'Algériens de l'autre. Vous ne pouvez pas séparer pour ce qui le concerne ce qu'il y a de gênant et scruter avec vigilance l'être "intime" et public de Nicolas Sarkozy. Il y a là une contradiction au sujet de laquelle vous ne m'avez pas du tout convaincu.
Vous dites encore :
"Contrairement à certains, je pense que la démocratie nous conduit à appréhender globalement le président : être intime et personnage officiel mêlés. Ce qu'il est, ce qu'il montre et ce qu'il accomplit constitue une indivisibilité sur laquelle le regard se pose avec une égale vigilance".
Mais oui, cher Philippe, et cela s'applique aussi au général de Gaulle auquel vous n'avez toujours adressé que des louanges.
Soyons aussi prudents en ce qui concerne "l'être intime", qu'il s'agisse de Sarkozy ou du général de Gaulle. Qu'en savons-nous ? Je ne vous suis pas du tout sur cette "indispensable vigilance" qui devrait toucher "l'être intime". Cela part chez vous d'un bon sentiment et d'une grande rectitude d'âme, je le sais, mais ce discours peut prêter aussi le flanc à tous les petits Fouquier-Tinville qui attendent leur heure, tapotent anonymement leur clavier en se prenant pour de grands héros, et hurlent à qui veut bien les entendre au naufrage des libertés publiques. A ce propos prenez garde aux envolées de l'ancien trotskiste Plenel qui m'a bien fait rire lorsqu'il a déboulé un jour en pétaradant sur le plateau du camarade Moati, fanfaronnant, criant au scoop dans l'affaire Clearstream qu'il devait publier dans son assommant Mediapart (l'ancien anticapitaliste qui passe son temps à faire sa propre pub, comique !). Eh oui ! On allait voir ce qu'on allait voir, le fier moustachu allait faire tomber ce demi-Bonaparte de Sarko. Les yeux du petit prétentieux s'embrasait déjà d'ambition et de revanche. Et qu'a-t-on vu ? Rien ! Le grand scoop du camarade Edwy a fait plouf, plouf : le bide total, le flop abyssal, le titanesque ridicule ! Goodbye Edwy.
Rédigé par : Laurent Dingli | 16 mars 2009 à 10:09
Tout ce texte repose sur un mot qui n'est pas interrogé, le mot "morale". Que peut bien signifier ce texte alors que toutes les têtes pensantes de ce pays - celles qui remplissent les colonnes des médias - expliquent que la morale n'existe pas, qu'il faut se garder comme la peste du retour de l'ordre moral, et qu'il faut adopter comme ligne de conduite l'axiome prôné par Michel Onfray "Chacun doit être à soi-même sa propre norme"..?. Pourquoi le Président de la République devrait-il être le seul à s'obliger à un comportement "moral" dans une société qui en rejette le principe même, et pourquoi n'aurait-il pas le droit de choisir, lui aussi, sa "propre norme", puisque telle est la "norme" des temps nouveaux ... ? On dira : il doit se conformer aux obligations de sa fonction ? Mais qui, aujourd'hui, dans la société française, considère que sa fonction lui impose des obligations... à commencer par les magistrats...! Les obligations et la "morale" ça concerne les autres...! Comme le disait Gilles Lipovetsky il y a quelques années, en commentant les résultats d'un sondage : "Nous voulons le respect des valeurs, l'obligation en moins..."
Rédigé par : guzet | 16 mars 2009 à 09:38
Alexandre
"Ne vous en déplaise les étrangers ont encore des droits..."
Cela ne me déplaît pas, bien au contraire. Ce qui me déplaît c'est que vous jouiez ici le torturé exilé pour justifier votre opposition á un homme. Pas besoin de ce cinéma.
Quand on apprend par la bouche même de votre ami (vu sur le net : Renné MEDEIROS DE ARAUJO) que le Brésil est un pays très aimé de votre famille, ça me donne beaucoup de doute sur votre exil "douloureux".
Quoi qu'il en soit n'oubliez jamais ce dicton que je trouve très révélateur :
"Même si Jospin n'a pas été ridicule. Au moins il nous laissait tranquilles." (Philosophe brésilien 09)
Rédigé par : Ledun JP | 16 mars 2009 à 02:46
"Au nom du citoyen inconnu, parce que ce billet prétend avec une totale immodestie refléter l'humeur de tous...."
Vous ne reflétez pas mon humeur, en tous les cas.
Si mes souvenirs sont bons NS nous demandait nos suffrages pas notre amour.
Il nous demandait de soutenir le Président de la République, pas la personne de Nicolas Sarkozy.
Alors voilà ce qui me froisse :
Nous ne parlons plus des dossiers mais "de l'attitude du maire qui ressemble beaucoup à l'attitude de N.Sarkozy..."
Nous ne décortiquons plus les multiples réformes ENFIN mises en route (bonjour tous les fainéants) mais "...des mauvaises manières, inouïes à ce niveau de l'Etat depuis longtemps (Bonaparte ?)..."
Nous ne faisons pas face á la réorganisation mondiale de l'économie nécessaire mais "...L'augmentation de 176% de son salaire..." reste une obsession pour certains (même maintes fois expliquée).
Alors si c'est tout ce que vous avez comme problèmes, je me dis que vous allez tous très bien. Tant mieux.
Je ne vois pas la gestion d'une société réduite á la personne de son président... mais je peux faire semblant :
"La France a perdu contre l'Angleterre (34-10), Sarko n'a pas été á la hauteur. Je suis déçu. Moi qui ai voté pour lui ! On ne m'y reprendra pas.“
Dans la famille hypocrite...
Rédigé par : Ledun JP | 16 mars 2009 à 02:41
Bien écrit et si juste.
Votre ton, vos références, me font penser à la manière dont le troisième homme de 2007 s'exprime lui aussi sur ce sujet, sur la morale, l'éthique et le sens de l'État. Avec regret...
Question : selon vous, pourquoi "en sommes-nous arrivés là" ? Qu'est-ce qui a changé ?
Bien à vous.
Rédigé par : Pierre Guillery | 15 mars 2009 à 23:12
@PB
"Enfin, je me demande si le partage ne se fait pas aujourd'hui dans notre pays entre ceux qui n'ont jamais aimé NS et ceux qui lui demandent de leur permettre de continuer à l'apprécier. Une hostilité d'un côté, une attente qui ne voudrait pas être déçue de l'autre."
Peut-être que c'est plus simple que cela... le partage se ferait entre ceux qui ont besoin d'un bouc émissaire sur lequel se décharger de leur "incompétence latente", leurs "erreurs stratégiques", leurs "fautes ataviques", leur "mesquinerie ordinaire", leur "faiblesse chronique".
Et les autres, ceux qui attendent de celui qui les dirige, un ligne de conduite, un mode d'emploi, une solution toute faite...
Puis il y a l'immense majorité silencieuse des citoyens inconnus et anonymes... qui n'ont pas le temps de se plaindre de qui que ce soit, car trop occupés à vivre leur vie ordinaire.
Ah oui tiens... j'avais pas remarqué, ça fait trois catégories ! Voyons voir dans laquelle vais-je bien pouvoir me caser...
Cordialement et banalement ordinaire,
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 15 mars 2009 à 23:08
Non, sur ce coup-là j'aimerais bien être d'accord avec les critiques mais non. Tout cadre a déjà prolongé un voyage professionnel pour profiter d'un week-end. Les frais de sécurité associés à la condition de Président de la République représentent la majeure partie du coût. Ils sont liés à la charge. Comme pour Pierre Suard à la tête d'Alcatel.
C'est pourquoi j'étais contre la hausse du salaire du Président: tous ses actes même personnels engagent des frais de nature professionnelle, il n'a pas besoin d'un très haut salaire, c’est son argent de poche. Ce qui est choquant c'est que le Mexique ait utilisé des deniers privés et que l'Élysée ait accepté mais le savait-il ?
Je vais énumérer des raisons d’impeachment. Le Président (ou son gouvernement)
- bafoue la Constitution, est repris par le CC mais continue (Décision n°2003-484 DC du 20 novembre 2003 du Conseil Constitutionnel),
- a recours à l'ADN pour le regroupement familial et le scooter de son fils plus que pour les vrais criminels pour lesquels on a peur de trouver l'ADN des policiers,
- publie dans des rapports officiels qu'il envisage d'expulser les Français de France trop attachés aux pays étrangers en qualifiant l'immigration légale de leur conjoint de subie,
- sort les associations fiables des CRA pour avoir les coudées franches sans témoin gênant,
- bafoue les droits de la défense (même des affreux jojos car ces droits sont les nôtres),
- dicte son CSA qui est l'organe vérifiant les temps de parole aux élections et organisant l'éviction des journalistes qui déclarent ne pas voter pour lui
- a des accointances avec les médias privés
- organise l’asservissement des médias publics.
- laisse ses amis politiques racheter des médias structurellement déficitaires, acquérant ainsi un levier sur ces politiques dont leur business dépend tellement. Le BTP a financé toutes les campagnes de la droite depuis des décennies, a arrosé y compris Noir à Lyon, maintenant ils font directement l'opinion, c'est encore plus direct que financer la campagne.
- donne son avis sur la nomination des journalistes politiques
- organise le fichage de ses opposants et des justiciables, est dénoncé gravement par la CNIL mais continue à laisser en tout laxisme les officines privées vendre les accès illégaux à ces informations en plus erronées, non mises à jour lorsqu’une personne est blanchie.
AUCUN JURISTE N'Y TROUVE À REDIRE ? Je ne suis qu’ingénieur, certaines subtilités visiblement m’échappent.
Mais qu'un très haut fonctionnaire ait un salaire annuel à 6 chiffres, que le Président aime le bling bling vulgaire et les breloques qui tintinnabulent, là c'est le scandale national.
Philippe Bilger pourra répondre que sa réserve lui permet plus de réagir sur la forme que sur le fond (d’ailleurs je viens de voir sa réponse). Dommage, parfois j'aimerais savoir ce qu'il en pense. Mais les éminents juristes qui fréquentent ce blog...
Moi j’ai l’impression qu’on peut tabasser les étrangers et humilier les gars des banlieues en silence (car 53% dont 7% du FN), mais que si on excite les jalousies des notables avec des choses qu’ils ne peuvent pas se payer… C’est ce partage de la France en deux groupes d’intérêt, dont parle Philippe Bilger dans son commentaire, qui fait mal à la France comme Bush a fait mal aux USA.
Je ne suis pas déçu par NS, car pour être déçu il faut avoir de l'estime.
L'impeachment OUI OUI OUI, pour le week-end au Mexique NON.
Rédigé par : Alexandre | 15 mars 2009 à 22:37
Je vous remercie vraiment pour la qualité de vos commentaires sur mes billets et notamment sur le dernier. J'apprécie infiniment que la tonalité de la forme soit devenue, sans aucune exception, vigoureuse parfois mais civilisée et courtoise.
Sur le fond, je ne prétends pas répondre aux idées passionnantes exprimées ici ou là.
Deux ou trois choses seulement.
C'est un magistrat qui écrit ces textes et sauf à me détruire je ne peux pas dépasser certaines limites.
Je crois profondément à l'importance de la morale chez ceux qui nous gouvernent même si les citoyens ordinaires ne doivent pas s'en exempter. Il n'y a que les innocents qui ne comprendront pas les exigences du plus haut niveau politique et républicain et la banalité acceptable de nos attitudes quotidiennes. Nous, nous ne représentons que nous.
Contrairement à certains, je pense que la démocratie nous conduit à appréhender globalement le président : être intime et personnage officiel mêlés. Ce qu'il est, ce qu'il montre et ce qu'il accomplit constitue une indivisibilité sur laquelle le regard se pose avec une égale vigilance.
Enfin, je me demande si le partage ne se fait pas aujourd'hui dans notre pays entre ceux qui n'ont jamais aimé NS et ceux qui lui demandent de leur permettre de continuer à l'apprécier. Une hostilité d'un côté, une attente qui ne voudrait pas être déçue de l'autre.
Rédigé par : Philippe Bilger | 15 mars 2009 à 20:46
Bravo pour la mémoire de de Gaulle !
Rédigé par : Jagielski | 15 mars 2009 à 20:16
Que l'on me comprenne bien avant que mon téléphone explose à force de sonner (ah, ce cher PB finira par me créer des ennuis!...: J'ESPERE, OUI, EFFECTIVEMENT ET RAPIDEMENT LE RAPATRIEMENT DE FLORENCE CASSEZ AINSI ET SURTOUT CELUI DE MICHAEL BLANC CONDAMNE A PERPETUITE EN INDONESIE ET QUI N'EN PEUT PLUS DEPUIS DES ANNEES DE SOMBRER FOU LA-DEDANS, AINSI, PUISQU'ON CAUSE DE TOUT CECI, QUE LE RETOUR EN FRANCE, LIBRE TEL QU'IL L'ETAIT, LUI, DE CESARE BATTISTI ...
Ma charge contre PB ne visait qu'en cela que, chez lui comme pour n'importe qui, je hais le son de cloche unique qui arrange et donne l'air de ... et cette discrétion coupable d'à côté qui dérange et donne l'air de moins de ... Puisqu'on applaudit publiquement à Nicolas Sarkozy l'extradition de Battisti vers l'Italie qu'ainsi on respecterait en tant qu'Etat de Droit l'ayant légitimement jugé et condamné, qu'on le honnisse tout autant publiquement au rapatriement négocié et programmé de Florence Cassez du Mexique, non moins Etat de Droit, l'ayant non moins légitimement jugée et condamnée ... Les motifs à poursuites judiciaires imputés par la Justice mexicaine à celle-ci valent dans la gravité ceux imputés à Cesare Battisti par la Justice italienne ... L'Etat de Droit mexicain vaut l'Etat de Droit italien et vaut le nôtre pareillement! On ne peut, sans toucher au comble de l'hypocrisie, se taire ici et hurler avec les chiens là!...
Sans transition
Jean-Dominique, la mesure d'impeachment états-uniène ne pourrait avoir lieu en notre pays, pour la raison simple que notre Parlement est chaque jour davantage un nain d'exercice et réalité démocratiques et d'autorité face au Pouvoir exécutif incarné essentiellement aujourd'hui par le Président de la République, est un nain donc en tout ceci comparé au Congrès des Etats-Unis.
L'ironie de la chose, néanmoins, mérite d'être signalée: Il n'est pas impossible voire fort probable que Nicolas Sarkozy, dans son désir et sa volonté politiques d'"américaniser" tous azimuts notre société et donc aussi ses Institutions politiques et autres, soit celui qui créera cette fameuse procédure et donc démocratisera davantage, en tout cas dépoussièrera sérieusement, nos poussives, limitées voire maladives Institutions ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 15 mars 2009 à 19:48
Merci pour cette hauteur de vue.
En altitude, l'air semble plus pur et revivifiant. Puisse celui qui devrait se trouver au sommet...
...de l'Etat s'inspirer de cette réflexion (voire l'"inspirer" dans l'acception respiratoire du terme) pour sortir d'une bassesse matérialiste et malodorante !
Rédigé par : Joël35 | 15 mars 2009 à 19:22
Bravo Monsieur Bilger,
Le monsieur qui comme il dit, en affichant son mépris pour Mme de La Fayette, "a fait président" n'a pas une bien haute idée de ce que l'on appelait naguère les devoirs de sa charge. Vous avez parfaitement raison d'en faire la critique car ses mauvaises manières, inouïes à ce niveau de l'Etat depuis longtemps (Bonaparte ?), rejaillissent sur ceux-là mêmes qui ne l'ont pas élu.
Il faut à mon sens relier cette absence de toute retenue à la nature du régime auquel ce pays est parvenu avec un monarque absolu même si son mandat est à durée limitée, sans aucun contre-pouvoir institutionnel sérieux, régime qui n'a d'équivalent dans aucune des démocraties dignes de ce nom. De Gaulle lorsqu'il a fait instituer l'élection de Président au suffrage universel n'avait certainement pas imaginé les dérives, inscrites dans les textes ou seulement dans les faits, auxquelles nous assistons. Dès lors nous ne voyons plus comme contre-pouvoir, stérile et désordonné en attendant d'être peut-être un jour dangereux, que la rue et ce d'autant que le respect est détruit par celui-là même qui devrait l'inspirer et dont le moindre déplacement ne peut plus s'effectuer sans une cohorte policière insensée et indécente.
L'agitation de surface cache mal un enlisement progressif fort malsain.
"L'homme ivre d'une ombre qui passe
Porte toujours le châtiment
D'avoir voulu changer de place."
Rédigé par : ancien | 15 mars 2009 à 19:15
@Ledun JP
Vous êtes libre de publier en spams, mais vous êtes un clown bien triste.
Puisque vous aimez penser par slogans, aux prochains collégiens en classe verte aux nez cassés sous les matraques, je vous laisse annoncer avec votre enthousiasme non élimé pour votre champion que c'est "la rupture" tant attendue, que maintenant "tout est possible" et que "la France tu l'aimes ou tu la quittes".
Sarkozy maintenant me laisse bien tranquille, il n'a pas encore le pouvoir de harceler jusqu'au Brésil les amis français des étrangers, qui les aident à faire valoir leurs attaches en France et à se régulariser en application de la LOI. Ne vous déplaise les étrangers ont encore des droits.
Cher Philippe Bilger
Sur cette histoire de Mexique, malgré mon peu de considération pour le président je ne suis pas choqué outre mesure. Car certains des reproches sont un peu faciles pour ne pas dire populistes:
- le caractère somptueux de l'établissement: vous ne vouliez pas qu'il aille à l'Ibis du coin quand même. Ce ne serait pas bon pour l'image de la France, et il n'y a pas beaucoup d'hôtels capables d'assurer la sécurité d'un chef d'État. Les plus sûrs doivent être ceux où les barons de la drogue descendent.
- 50000 euros ce n'est pas tant que ça en comptant l'équipe de sécurité qu'il faut bien loger et nourrir sur place, les locations de véhicules sécurisés pour les déplacements. C'est un peu inéluctable si on veut que le Président aille plaider la cause d'une Française au Mexique. En plus c'est une estimation du coût s'il avait fallu le facturer, mais n'ignorons pas que c'est le propriétaire de l'établissement qui a offert. Il a maintenant dans son livre d'or le président français mais surtout Carla Bruni. De l'argent bien investi.
Pour le reste, je crois que Nicolas Sarkozy est issu d'une génération du RPR qui a vu ses aînés gaullistes détourner des millions pour payer les campagnes, truquer les votes, éliminer les moutons Noir par Courroye interposé pour un Smalto et des vacances acceptés en cadeau de son gendre, baron des pharmacies. Comme Juppé (qui a pris pour les autres) il relativise ses excès, trouve normal de NE RIEN PAYER de sa poche ou de faire des avantages à ses enfants. Même chose souvent du côté des socialistes, là où ils avaient le pouvoir, à l’exception de Jospin qui je crois avait mis fin à certaines pratiques.
Donc en résumé c'est choquant, oui, mais rien de nouveau sous le soleil.
Rédigé par : Alexandre | 15 mars 2009 à 19:11
Oh Yes !
Ce billet est dans le top des ++++++++++++++++++++
Il n'est pas convenable de faire précéder un voyage officiel d'une partie privée dont les frais sont pris en charge - même gentiment offerts - par un tiers.
C'est le privé inextricablement mêlé à l'officiel qui me met mal à l'aise. La confusion des genres.
Que Nicolas Sarkozy et son épouse aient très envie de passer un séjour privé là où ils le désirent, dans l'environnement qu'ils souhaitent, ne me dérange en rien.
Mais, comme l'a rappelé Jean-Dominique, le fait d'avoir augmenté de façon considérable son salaire de président oblige NS à régler lui-même ses dépenses personnelles.
Philippe, j'aime vraiment bien la morale publique que vous défendez.
@ Aïssa
C. Battisti n'a rien à voir avec le billet de PB.
Et puis le président Bilger n'accuse pas NS. Il est juste rendu malheureux par le monde politique qui décidément ne ressemble pas au sien.
Dans ce billet, PB s'appelle Zweig. Il nous parle de son monde qui appartient à un regret. C’est le billet de sa nostalgie.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 15 mars 2009 à 19:07
Le plus étonnant sans doute fut d'entendre les communicants de l'Elysée, devant la rumeur qui enflait de luxueuses vacances présidentielles payées par les contribuables français, affirmer qu'elles étaient en fait payées par le Mexique et donc par les contribuables mexicains. Voulant dédouaner leur patron ils aggravaient son cas !
Au vrai, depuis le premier jour, dès le lendemain de son élection, avant même son intronisation officielle, M. Sarkozy se moque de sa fonction. Quand, deux jours après son entrée à l'Elysée, au lendemain de la nomination de F. Fillon à Matignon, est lue la phrase rituelle nommant, "sur proposition du Premier ministre", les membres du gouvernement, il s'agit d'un mensonge éhonté. M. Fillon n'a rien proposé du tout. C'est M.Sarkozy qui a choisi "ses" ministres.
Et tout est à l'avenant depuis.
En un sens il aurait tort de se gêner puisque ces voies de fait ne provoquent à peu près aucune réaction, que ce soit dans le monde politique, dans le monde juridique, dans le monde intellectuel, dans le monde médiatique...
La Constitution, manifestement tout le monde s'en fiche, sauf quand il s'agit de la réviser bien sûr, façon officielle de la violer en commun...
Alors, convaincu de son impunité, et on le serait à moins, M. Sarkozy en prend à son aise. Nous, citoyens inconnus, sommes aussi coupables que lui.
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 15 mars 2009 à 18:23
"Certes, le président est une personne". Mais une personne inattaquable juridiquement lors de son mandat. On peut le comprendre pour un certain nombre de raisons dont la stabilité de l'Etat.
Pour le moins peut-on en attendre en retour une probité et une transparence sans failles.
Rédigé par : rtman | 15 mars 2009 à 18:21
Philippe, nous avons les dirigeants que nous méritons. Voulez-vous que nous fassions la liste de ceux qui ont été pris - et plus d'une fois - les doigts dans le pot de confiture ? Dans les Hauts-de-Seine, dans le Nord et ailleurs et qui, réélus, paradent et donnent des leçons de morale (cf Devedjian pas forcément joyeux drille disant à propos de son "ami "Balkany", mais il nous donnerait même des leçons de morale), ceux qui traitent avec les pires dictateurs et s'autoproclament champions de l'humanitaire... A force de dire "tous pourris" je crains que nous nous soyons faits à cette idée que les uns ne valent pas mieux que les autres, que les petites combines finalement ne sont pas très graves. Nous avons eu des candidats à la présidentielle qui ont été très approximatifs avec leur déclaration ISF (ici un appartement qui avait perdu une terrasse et un certain nombre de mètres carrés, là une maison largement sous-estimée) mais tout ça passe comme une lettre à la poste. Quelques cris effarouchés, des "j'ai ma conscience pour moi" scandalisés et hop l'affaire est réglée. Jusqu'à la suivante et aux mêmes protestations d'innocence, voix tremblotante, grandes déclarations sur l'honneur... Pendant ce temps en Suède une ministre est démissionnée parce qu'elle a payé son coiffeur avec la carte de crédit du Ministère...
La "morale" en France est devenue un gros mot ; pire, un mot sur lequel certains leaders d'extrême droite, pourtant très mal placés, ont fait main basse. Le pire qui pouvait arriver.
Rédigé par : catherine A | 15 mars 2009 à 15:28
@Alexandre
"Puisqu'il faut instruire également à décharge, juste un petit témoignage..."
Des noms !
Vous êtes hypocrite, Monsieur.
"Même si Jospin n'a pas été ridicule. Au moins il nous laissait tranquilles." (Philosophe brésilien 09)
Que NS ne nous laisse jamais tranquille, c'est mon plus grand désir. Avec ou sans élégance.
JPLEDUN
Rédigé par : Ledun JP | 15 mars 2009 à 14:28
Bien! La défense s'étant exprimée en son avocat Maître Laurent Dingli; l'accusé Nicolas Sarkozy ne souhaitant pas prendre la parole une dernière fois comme la loi le lui permet; la Cour désormais présidée par madame la doyenne Catherine Jacob va se retirer pour délibérer ...
La Cour informe tous à cet effet que le président Bilger a été, entre le réquisitoire de l'avocat général Reffait et la plaidoirie de l'avocat de la Défense Dingli, défait pour cause de suspicion de partialité dont le sieur témoin Aïssa Lacheb-Boukachache a fait mention à l'oreille de la Défense qui exigea immédiatement et obtint le retrait de la présidence de cette Cour du magistrat incriminé. Ceci, dans l'intérêt d'une bonne administration, etc. Il s'est avéré, en effet, que le Président Philippe Bilger omit de dire à la Cour et aux auxiliaires de Justice ici présents qu'aujourd'hui présidant et jugeant le nommé Nicolas Sarkozy pour ces faits graves en temps de crise et pénurie de grivèlerie de restauration et d'hôtellerie en pays étranger et ami, il fut en d'autres temps proches son plus ardent soutien et défenseur public lors qu'il décida de livrer Cesare Battisti à la justice de son pays qui le jugea et le condamna pour des crimes divers il y a plus de trente années de cela; le président Philippe Bilger trouvant et clamant que ce n'était que Justice et Droit que de respecter et faire droit à la Justice d'un pays ami, républicain et démocratique ne le cédant en rien au nôtre, en l'occurrence l'Italie, et ne pipe mot lorsque ledit même accusé Nicolas Sarkozy a fait fi de ces mêmes principes et jurisprudence que nous appellerons "Battisti" en méprisant Justice et Droit d'un autre non moins pays ami, républicain et démocrate lui aussi, le Mexique, négociant le rapatriement de Laurence Cassez, française et condamnée pour des crimes tout aussi graves que ceux dont fut accablé ledit Battisti ... Ainsi, la Cour a considéré qu'en l'état le président Bilger pouvait légitimement être suspecté par les parties de faire sans le dire le procès de l'accusé Sarkozy quant à l'affaire Cassez plus que celui de Sarkozy dans l'affaire de ses agapes non payées en pays mexicain ... Il y aurait donc cas de suspicion légitime. La Cour précise, à ce propos, que le président Bilger aurait été plus correct et honnête avec elle s'il condamnait aujourd'hui avec autant de motifs et d'acharnement le mépris de la Justice mexicaine dont a fait preuve, en sus de la quasi forfaiture de grivèlerie et autres qui nous concerne, l'accusé Sarkozy dans l'affaire Cassez, qu'il en mit pour féliciter le même sieur Sarkozy lorsqu'il "respecta", selon ses dires d'homme de loi et Droit, la Justice italienne en lui livrant un homme réfugié chez nous légalement de si longtemps et qui n'y commit ni crime ni délit ... Bref, le discrédit frappant aujourd'hui le magistrat Bilger en tout ceci ne saurait faire qu'il présida plus longtemps à cette Cour.
Gardes, évacuez l'accusé et donnez-lui un sandwich!...
Pour le Président Catherine Jacob
Aïssa/ Greffier en chef!
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 15 mars 2009 à 13:18
Merci Aïssa Lacheb-Boukachache d'introduire ma plaidoirie. Mais elle s'accompagnera d'un réquisitoire contre la "grande asperge", c'est-à-dire le généraaaaaal, pour reprendre le mot si drôle de Stéphane Zagdanski et les trémolos ridicules de ce grand cabotin de Malraux.
Franchement, est-ce sérieux ? Les petits comptes du Père la Vertu comme référence de sa morale républicaine. A vrai dire, je préfèrerais qu'il n’ait pas laissé massacrer des milliers d'Algériens, lâchement abandonnés là-bas, ou torturés ici, assassinés par la police de Maurice Papon, jetés dans la Seine, comme aux pires heures de notre histoire, comme pendant l‘Occupation, comme pendant la répression de la Commune, comme pendant les massacres de septembre ou les horribles noyades de Nantes. Est-ce cela la référence morale ? Je préfère les défauts mineurs de Nicolas Sarkozy à la personnalité psycho-rigide du généraaaaaal, qui, s'il a fait des choix stratégiques essentiels pour notre pays, a aussi souvent montré le peu de respect qu'il avait pour la vie humaine. Certains commentateurs me font rire. Que Jean-Dominique Reffait déverse sa bile ne m’étonne pas, mais que d’autres, comme Florence, se disent carrément « humiliés » me fait doucement rigoler. Et bien non, le fait que le président soit invité pendant deux jours lors d’un voyage à l’étranger ne me choque pas.
La morale, cher Philippe, ne se limite pas à payer le goûter de ses petits-enfants, comme le faisait « la grande asperge », tout en laissant torturer et assassiner une centaine de personnes, tout en abandonnant lâchement des milliers d’autres à leur terrible sort. Jamais je n’oublierai la voix enrouée de sanglots de ce membre des FFL d'origine algérienne qui, après avoir combattu pendant quatre ans pour la France, a découvert que toute sa famille avait été jetée dans un ravin, dans le cadre de la répression sanglante de l’insurrection de Sétif - seize ans, déjà, avant les prouesses du grand démocrate Papon. Vous savez sans doute qu’on y a même brûlé des corps d'Algériens dans des fours crématoires. Ah ! morale, quand tu nous tiens !
Vous me pardonnerez cher Philippe, mais je trouve le panégyrique suivant d’une désarmante naïveté :
« Pourtant, l'absolue modernité de de Gaulle réside moins dans ses leçons politiques, puisque la principale était précisément de s'adapter à la force des choses et au fil du temps, que dans sa volonté d'incarner de manière exemplaire la France où qu'il se trouve et quelque position qu'il ait. Il manifestait une intuition, une conscience infiniment sensibles à l'image qu'il donnait, à l'allure qu'il avait et ce, moins pour lui que pour inspirer un superbe orgueil à ses compatriotes ».
Non, c’est lorsque la France correspondait à l’auguste image qu’il se faisait de lui-même qu’il daignait l’encenser avec grandiloquence. Mais lorsqu’elle a fini de le louanger comme un dieu vivant, il n’eut plus qu’insultes et mépris à son égard, notamment pour sa jeunesse, la fameuse « chienlit ». Et il est parti bouder tant la blessure d’amour-propre avait été cuisante. Idem après le célèbre référendum de 1969... Passons rapidement sur le grotesque « Vive le Québec libre », énormité que même une Ségolène Royal, friande de pitreries et autres bravitude, rougirait à prononcer. La résistance ? Il y eut du bon et du moins bon. Permettez-moi de republier à ce sujet l’extrait d’une lettre de Churchill à Anthony Eden datée de 1943 que j’avais déjà postée en août dernier sur votre blog :
"Je demande instamment à mes collègues de considérer de toute urgence si nous devons à présent éliminer de Gaulle en tant que force politique (…) je suis tout prêt à défendre moi-même cette position au parlement et je montrerai au monde que le mouvement anticapitulard français autour duquel la légende de De Gaulle s’est bâtie et la réalité de cet homme vaniteux et même méchant n’ont plus rien à voir ensemble (…) Il déteste l’Angleterre et il a partout laissé derrière lui une véritable traînée d’anglophobie (…) Lorsqu’on considère l’intérêt absolument vital qui est le nôtre de préserver de bonnes relations avec les Etats-Unis, il me paraît tout à fait inacceptable de laisser ce brandon de discorde, ce chicaneur, poursuivre le mal qu’il fait… ». Dans leur réponse, Clement Atlee et Anthony Eden font valoir que « si le de Gaulle que suivent les Français libres est une figure idéalisée et semi-mythique différente de l’homme que nous connaissons », le fait demeure « qu’aucun effort propagandiste que nous pourrions entreprendre ne parviendra à convaincre les Français que leur idole à les pieds d’argile ».
Soixante-six ans plus tard, on ne saurait dire mieux.
Rédigé par : Laurent Dingli | 15 mars 2009 à 11:18
Un jour je t'aimerai moins
Jusqu'au jour où je ne t'aimerai plus
Un jour je sourirai moins
Jusqu'au jour où je ne sourirai plus
Un jour je parlerai moins
Jusqu'au jour où je ne parlerai plus
Un jour je courrai moins
Jusqu'au jour où je ne courrai plus
Hier on se regardait à peine
C'est à peine si l'on se penchait
Aujourd'hui nos regards sont suspendus
Nous résidents de la république
Où le rose a des reflets de bleu
Résidents, résidents de la république
Des atomes, fais ce que tu veux
Un jour je te parlerai moins
Peut-être le jour où tu ne me parleras plus
Un jour je voguerai moins
Peut-être le jour où la terre s'entrouvrira
Hier on se regardait à peine
C'est à peine si l'on se penchait
Aujourd'hui nos regards sont suspendus
Résidents, résidents de la république
Où le rose a des reflets de bleu
Résidents, résidents de la république
Chérie, des atomes, fais ce que tu veux...
Alain Bashung
"Résidents de la République"
Rédigé par : Marie | 15 mars 2009 à 09:28
Une petite histoire vraie : les lunettes du président.
Lorsque le président partait en voyage officiel en Concorde, on en mobilisait trois : un pour le transporter, un en "stand-by" à Paris et un troisième sur le terrain d'une escale intermédiaire, ceci pour parer à tout incident.
C'est ainsi que le président ayant égaré une de ses paires de lunettes à Mexico, on fit faire un aller-retour sur Mexico au Concorde en attente à New York !!!!!
Ceci se passait en 1985, année où le plan de rigueur était en vigueur.
Autres temps, mêmes moeurs !!
Rédigé par : mike | 15 mars 2009 à 09:14
Nous sommes les témoins impuissants de la construction d'une république bananière. On trouve même normal que les collants Wolford de Rachida Dati soient une dépense quotidienne à mettre sur le compte du contribuable.
Rédigé par : SR | 15 mars 2009 à 07:38
Je trouve ce billet et les habituels haineux du coin tellement déplacés par rapport aux problèmes qui sont á résoudre...
Je n'ai rien á dire donc je la ferme.
PS : Le Fouquet's doit être en faillite á l'heure qu'il est. Apparemment il n'y a que NS qui y va ?
Rédigé par : Ledun JP | 15 mars 2009 à 04:17
Cher Philippe,
Lorsque vous êtes invité dans vos fonctions
ou lorsque vous invitez amenez-vous votre panier de pique-nique ?
La définition de l'invitation, c'est la gratuité. Si l'on souhaite payer l'invitation, c'est une injure.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 15 mars 2009 à 02:44