On n'en finira donc jamais.
Le projet de loi sur le statut des beaux-parents a suscité une controverse intra gouvernementale entre Nadine Morano et Christine Boutin. Autant l'une cherche à se présenter comme une "fonceuse" prête à beaucoup accepter, autant l'autre campe, dans le domaine de la famille et du couple, sur une position clairement conservatrice défendue avec constance. J'ose dire qu'en ces temps de "progressisme" obligatoire, la seconde a plus de mérite à faire preuve de courage que la première approuvée par Valérie Pécresse et, ce qui n'est pas décisif, par David Douillet.
Cette polémique à laquelle le président de la République a désiré mettre un terme en Conseil des ministres - Christine Boutin ne s'est pas sentie visée (Le Monde) - a trouvé aussi un prolongement à la fois intéressant et naturel avec l'intervention de Xavier Bertrand, Secrétaire général de l'UMP. Ce dernier, en approuvant le futur statut donné aux beaux-parents, a affirmé que celui-ci "ne rentre pas dans une logique de mariage homosexuel et d'adoption par les couples homosexuels" auxquels lui-même, d'ailleurs, - "ce ne sont pas mes convictions" - était hostile comme son parti (site du Nouvel Observateur).
Il y a une certaine ironie à pouvoir constater que l'UMP, grâce à son principal responsable, exprime une vision de l'homosexualité et de ses limites familiales et sociales qui n'est pas loin de celle exprimée hier par Christian Vanneste, longtemps traîné dans la boue ou peu soutenu par beaucoup de ses collègues, avant que la Cour de cassation, à travers lui, rende à la liberté d'expression son dû.
Ce n'est pas une mince affaire, il est vrai, que de résister, sur un plan général, au snobisme de l'éclatement et de la diversité. J'en veux pour preuve une tribune libre publiée récemment dans le Monde où une "chercheuse" sans doute émérite du CNRS reprochait au président de la République ses fautes de français mais émettait, en incidente, une observation étrange. Elle se disait fière, en tant que citoyenne, des divorces de Nicolas Sarkozy. Cette incongruité ne me serait jamais venue à l'esprit. Je suis très heureux à la suite de mon remariage mais je n'aurais jamais eu l'idée saugrenue de me déclarer "fier" de mon divorce ou de celui des autres, même des deux du président. Ou bien faut-il considérer que nous deviendrait insupportable une image intime de stabilité ?
Le débat relancé sur l'homoparentalité et le mariage gay me semble tout à fait passionnant parce qu'il oblige chacun, partisans comme adversaires, à avancer avec prudence dans le maquis des sensations, sentiments et désirs personnels, à respecter la différence et à fuir la démagogie. Cette dernière consisterait, en particulier, à adhérer à l'évolution en tant que telle, aux minorités parce qu'elles auraient forcément raison, à l'exigence d'égalité même si elle est absurde. Oser, aujourd'hui, ne pas s'abandonner au fil du courant et maintenir que le mariage gay et l'adoption par des couples homosexuels ne sont pas souhaitables relèvent d'une audace intellectuelle presque inconsidérée. On veut prendre une balle dans l'esprit ?
Un film remarquable, Harvey Milk, avec Sean Penn au sommet de son talent, nous fait bien percevoir comme la réflexion sur l'homosexualité a changé de nature et donc divisé, au lieu de rassembler l'immensité des citoyens de bonne foi. Harvey Milk était cet homosexuel américain, le premier à être élu, sa sexualité affichée, au sein d'un conseil municipal. Se battant pour les droits des homosexuels et combattant les inadmissibles tentatives pour leur dénier l'humanité et la dignité que seuls les hétérosexuels et leurs familles auraient méritées. Ce pionnier, cet éclaireur, ce courageux est mort assassiné par un rival politique déchu et frustré. Ce que réclamait Harvey Milk, c'était l'égalité entre homosexuels et hétérosexuels, non pas en fonction de ce que les uns et les autres étaient dans leur identité singulière et sexuelle mais parce qu'ils appartenaient ensemble à la race humaine. Les droits qu'il revendiquait non seulement ne se trouvaient pas en contradiction avec les choix intimes qu'il cultivait mais prétendaient le placer lui, au contraire, au coeur de la communauté humaine. On ne serait pas contraint de lui répliquer aujourd'hui, s'il était des nôtres, "qu'un homosexuel ne peut pas" mais nous devrions admettre avec lui "qu'un être humain doit". On comprend parfaitement alors sa lutte contre la dérive qui voulait chasser les professeurs homosexuels, non pas pour les actes graves qu'ils auraient pu commettre, mais pour ce qu'ils étaient.
Le glissement est net qui a conduit de cette aspiration forcenée et légitime à l'humanité pour TOUS, quelle que soit leur sexualité, à une volonté entêtée et militante d'appropriation et d'imitation. On prétend imposer à la société et à ses représentants un modèle unique où le mariage et l'adoption seraient, dans la confusion, arrachés sous couvert d'un principe d'égalité, lui, totalement erratique puisque démenti par la réalité des pratiques et de leurs effets possibles. En dépit du fait que l'être humain homosexuel dispose enfin heureusement des mêmes droits d'homme et de femme que son frère hétérosexuel, il faudrait en plus qu'en sa qualité d'homosexuel, il soit aspiré vers une similitude naturellement et socialement absurde, peut-être risquée, simplement parce qu'il en a envie et que par définition un mouvement de réclamation ne s'arrête jamais. Il n'y aurait pas de honte à opposer à l'homosexualité les limites que sa dilection pour le même sexe implique. Lui reconnaître évidemment une humanité absolue n'impose à personne de lui offrir, par exemple, le cadeau du mariage que son être et son statut rendraient à la fois ridicule et vide de sens. Cette appétence pour l'officiel est surprenante de la part d'une minorité dont j'aurais pu penser qu'elle aurait d'autres ambitions que de "singer" les rites et les stéréotypes de l'hétérosexualité. Comme si celle-ci était, demeurait un but à atteindre, au moins dans ses objectifs. Une référence, tout en étant récusée dans les pratiques de l'amour. Peut-être faudrait-il choisir ? Comme j'approuve Dominique Fernandez qui, homosexuel proclamé au point d'en voir partout, a toujours associé son être intime à la solitude, à la dissidence et à la marge en regrettant, chez les autres, cette course vers le commun ! Il y a d'autre moyen que le mariage pour se fondre dans la masse puisque je ne méconnais pas que pour des homosexuels moins assurés d'eux-mêmes que ce grand écrivain, le désir d'intégration puisse être vif.
Au fond, aussi paradoxal que cela puisse paraître, il y a une force presque irrésistible de la dissidence choisie ou fatale sur la norme, il y a un impérialisme de la minorité parce que celle-ci suscite considération et protection, surenchère du coeur et de l'esprit, il est douloureux de sembler mettre le holà à des évolutions que l'absence de volonté laisse faire, que l'autorité politique, trop souvent, avalise pour ne pas donner l'impression d'être dépassée.
Gay et paix ? Sans doute jamais mais aucune raison, pourtant, d'avoir mauvaise conscience.
Finalement monsieur Bilger, vous n'aimez les homos que dans la marginalité. Vous n'arrivez pas à comprendre que les homosexuels aient tant envie d'Egalité.
Ca me fait penser aux hommes qui n'arrivaient pas à comprendre que les femmes puissent avoir envie de voter. Les femmes ont-elles revendiqué le droit de vote par "imitation" ?
Pour vous qui fréquentez si souvent un lieu où figurent les mots de Liberté EGALITE Fraternité, ne s'agit-il que de simples mots n'ayant aucun besoin d'être appliqués ?
Désolé mais même en cherchant bien je ne trouve pas dans votre billet un argument valable pour s'opposer au mariage des homosexuels.
Pourtant l'ouverture du mariage aux homosexuels est un bon moyen de combattre le COMMUNAUTARISME que vous dénoncez si souvent.
Pas d'union civile discriminatoire, le même mariage républicain pour tous.
Rédigé par : Têtuniçois | 25 mars 2009 à 22:46
Certains sont tellement arriérés qu'ils s'imaginent qu'il faut être marié pour savoir faire des enfants...
En France la majorité des enfants naissent hors mariage.
Doit-on interdire le mariage aux couples stériles ? aux couples âgés ?
Refuser le mariage aux couples homosexuels c'est de l'HOMOPHOBIE d'Etat.
Refuser les mariages mixtes c'est du racisme.
Quant au C.U.L Pierre-Antoine a l'air d'en connaître un rayon sur le sujet...
Un expert du C.U.L. en quelque sorte.
J'espère que mon commentaire qui donne l'avis d'un homosexuel ne sera pas censuré. Cela serait le comble alors que plusieurs commentaires homophobes sont tolérés.
Rédigé par : Têtuniçois | 11 mars 2009 à 19:32
"En dépit du fait que l'être humain homosexuel dispose enfin heureusement des mêmes droits d'homme et de femme que son frère hétérosexuel..."
Et c'est un Avocat Général qui écrit cela ? On croit rêver !
Ca en dit long sur l'état de la Justice française....
Rédigé par : EricB | 10 mars 2009 à 23:43
Ce qui m'étonne, c'est que l'on puisse se réclamer d'un droit qui n'a aucune relation avec ceux qui le demande.
En effet, le mariage confère aux époux le droit de diriger ensemble l’éducation des enfants issus du mariage, en exerçant en commun l’autorité parentale.
Et jusqu'à preuve du contraire, un couple homosexuel, ne peut pas, biologiquement, avoir d'enfant issue de leur union (je ne parle même pas de mariage).
A mon sens, le mariage c'est l'union, non seulement sociale, mais aussi biologique de deux personnes.
En plus, l'homosexualité est une aberration du point de vue de l'évolution. En effet l'évolution s'appuie sur la transmission des gènes dans l'espèce considérée. Hors dans l'homosexualité, il n'y pas de transmission de gène puisqu'il n'y a pas d'union biologique.
Pourquoi ne pas laisser le mariage aux personnes complémentaires biologiquement, et aux homosexuels, un "Contrat d'Union Libre", quitte à offrir à ces deux types d'alliances les mêmes devoirs et droits sur le plan juridique. Et pourquoi pas le même cérémonial.
L'une, le mariage, contribuerait à la survie de l'espèce, l'autre, le C.U.L. au bien-être social d'une certaine catégorie de l'espèce humaine.
Le seul problème majeur que je verrai à ce stade de ma réflexion, c'est, en cas de divorce d'un couple uni sous le C.U.L., le cruel dilemme torturant le pauvre magistrat se posant la question "à qui confier la garde des enfants… au père ou à la mère ?"
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 10 mars 2009 à 15:48
Je reviens sur mon énigme des cocus de Bagdad, posée plus haut.
Les amateurs de philosophie sociale vous diront que le Phénicien a apporté une information capitale en publiant une information pourtant connue de tous. La nouveauté, c’est que maintenant tout le monde sait que tout le monde sait qu’il y a des cocus à Bagdad, et ceci même tout le monde le sait et ainsi à l’infini.
Les juristes commenteront que c’est un point très important, que c’est dans un mécanisme similaire qu’on publie une loi que nul n’est supposé ignorer ensuite, ou bien les bans d’un mariage. C’est ce qui rentre dans le domaine du savoir public. Mais concrètement, qu’est-ce que cela entraîne ?
Le logicien donnerait une réponse quantitative : rien ne va se passer à Bagdad le jour de l’annonce ainsi que les 39 jours qui suivront. Le matin du 40ème jour on découvrira les cadavres des 40 cocus ainsi que des épouses.
Son raisonnement est par récurrence. S’il y avait un seul cocu à Bagdad, celui-ci, n’en connaissant aucun, comprendrait au moment de l’annonce du Phénicien qu’il a été trompé. Il égorgerait son épouse et se tuerait dans la nuit. S’il y avait deux cocus, chacun des deux, en découvrant le matin suivant l’annonce que celui qu’il savaient cocu (l’autre) ne s’est pas suicidé, comprendrait qu’ils sont deux et qu’il est le second. Les deux se tueraient la nuit suivante. Ainsi de suite, si bien que dans le cas de 40 cocus c’est le soir du 39ème jour suivant l’annonce qu’ils se tuent tous, chacun comprenant qu’il est cocu en découvrant qu’aucun des 39 cocus qu’il connaît ne s’est tué au matin du 39ème jour.
La publication d’une information n’est donc pas un mécanisme anodin : aucune personne, autre loi ni entité sociale n’est censée ensuite l’ignorer.
C’est pourquoi les historiens prennent souvent les dates des lois comme référence, même si l’efficacité de la publication à des époques où chaque région parle son dialecte est pour le moins discutable. Ça ne remplace pas une étude sociologique.
Pour revenir au mariage de nos jours, la publication des bans est le moment où on donne une vie sociale au couple. On n’est plus deux, mais trois : les époux et le couple. D’ailleurs, les juristes m’éclairciront : si l’un des futurs époux renonce au mariage au dernier moment, l’autre peut-il aller en justice et demander réparation pour le préjudice moral ?
Logiquement, la réponse devrait dépendre du fait que l’abandon soit antérieur ou postérieur à la publication des bans.
Comme le soulignait justement Claude Jonniaux, l’adoption est plus compliquée car elle implique un tiers. Un peu comme le droit à l’avortement, où on s’intéresse plus au droit des parents. Il y a plus de 200000 avortements par an, ce nombre est scandaleux au passage, surtout que le planning familial résiste aux contraceptifs de longue durée pour favoriser les naissances fortuites. La pilule au détriment des stérilets nouvelle génération ou des implants de diffuseur de contraceptif à petite dose (même principe que la pilule mais à moindre dose), promus au Brésil depuis des années.
Comme pour l’avortement, il faudra bien tenir compte des pays voisins : la France n’est pas seule au monde et doit tenir compte du reste de l’UE. On ne peut donc pas faire abstraction de l’évolution de la société. C’est même le critère principal.
Les limites sont fluctuantes et arbitraires. Il faut respecter que certaines personnes de l’Opus Dei soient choquées par les relations homosexuelles comme les autres sont choqués par des relations incestueuses consenties. De là à prendre Mme Boutin comme parangon de l’éthique et lui accorder plus de poids qu'elle n'en mérite…
Rédigé par : Alexandre | 08 mars 2009 à 21:32
C'est tellement généralisant que ce genre de débat qu'on en appliquerait, par exemple, sans difficulté, les dix dernières lignes de votre billet, cher PB, à la soirée dite des "Restos du coeur", avant-hier soir sur TF1. Plus encore si tant est que cela soit possible, la toute dernière phrase. Ainsi, cette débauche de millions pour évoquer-invoquer l'égalité des pauvres et plus que pauvres non entre eux -cela irait presque de soit, quoique ...- mais avec les autres, ceux qui ont, s'entend, qui possèdent ... Ces strass à la télé, durant 5 heures, aux heures les plus rentables, sur une chaîne commerciale, pour dire et chanter aux uns de donner aux autres, cette caricature médiatique de christianisme, cette charité d'étiage, ce semblant d'égalité proclamée, cette "bonne" conscience affichée ... Je n'ai pas assisté à cette prostitution publique de la Morale, mais de temps à autre je zappais et regardais qui affirmait, chantant ou non, l'égalité de tous, puis je vomissais sur ma télé, jurant que je ne devais pas être le seul ainsi à régurgiter ... C'était beau par moment, on mentirait en le niant, les costumes, les chorégraphies, le prix du string d'unetelle artiste aurait suffi à nourrir une famille pendant un mois, des chaussures de tel autre durant un an ... Coluche lui-même n'aurait pas imaginé que, vingt ans plus tard, sa modeste création aurait pris tant de valeur ajoutée ... Ici à Reims, la semaine dernière, des inscrits (car il faut y être inscrit, désormais, et dûment) à ces Restos myocardiques, se sont plaint à la presse, photographies à l'appui (L'Union de Reims), de ce qu'on ne leur y donnait que toujours la même chose, que c'en n'était pas juste, une de ces habituées citait même, je transcris mot à mot: "On n'est pas égaux dans la distribution, certains ont plus que d'autres ... Moi, par exemple, ça fait un mois que je n'ai pas eu DROIT à de la viande ..." ... C'est que la misère, chez nous, désormais se plaint d'être mal servie ... Elle aussi veut l'égalité des Droits. Pendant ce temps, chez TF1, on chante, on danse, on amasse pour l'année les millions de la publicité et tonnes de bonne conscience ... Le gouvernement, l'autorité publique, là dedans? Ils laissent faire, avalisent, pour ne pas donner l'impression d'être dépassés ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 08 mars 2009 à 19:59
Homoparentalité : cela veut dire quoi ? Est-ce qu'existe "l'hétéroparentalité" ? Pas à ma connaissance. Quels vilains mots ! Homoparents, hétéroparents, c'est pour quand ?
Un enfant a des parents, qui sont éventuellement adoptifs. Il peut également avoir un tuteur.
Qu'est-ce qui justifie le fait qu'un enfant a DEUX parents ? Pourquoi pas TROIS ?
Je suis assez d'accord avec Philippe Bilger en ce qui concerne le fait qu'une certaine part des homosexuels n'a de cesse de singer les hétérosexuels. Le terme n'a pas plu à tout le monde mais il est assez bien choisi. Pourquoi diable cette envie de mariage ?
Ce qui est curieux car de nos jours le mariage est un peu ringard. Il a été décrié pendant ces dernières décennies comme institution bourgeoise dans le mauvais sens du terme.
En gros, je trouve assez amusant que plus personne ou presque ne veuille se marier sauf certains homosexuels !
En ce qui concerne l'adoption, je ne sais que deux choses :
au plus profond de moi, si j'avais été une enfant adoptée, je n'aurais pas voulu que ce soit par des homosexuels.
De même, si mes enfants avaient dû être adoptés (on n'est à l'abri de rien), j'aurais voulu qu'ils le soient par un homme et une femme.
On peut toujours penser que c'est de l'homophobie (quel vilain mot encore !), on peut me traiter de tous les noms d'oiseaux, on peut toujours me faire un procès, m'envoyer en prison et que sais-je encore, c'est ce que je ressens et cela ne changera pas.
Rédigé par : Florence | 08 mars 2009 à 19:03
@ ludovic
Mme Christine Boutin n'a pas "brandi la Bible, faute d'arguments" lors de la discussion sur le Pacs à l'Assemblée.
Pour gagner du temps et permettre aux députés socialistes qui avaient déserté l'hémicycle de revenir et éviter que l'exception d'irrecevabilité soit votée par la majorité, Mme Guigou, ministre de la justice de la République, relisait le discours qu'elle venait de prononcer. Oui ! elle lisait pour la deuxième fois le discours qu'elle venait de lire ! Alors un député communiste, "brandissant" Le Monde du jour, lui a crié : "lisez-nous plutôt le journal, tout le monde ne l'a pas encore lu, ce sera moins une perte de temps!" Et Mme Boutin fit de même avec la Bible qui était dans son sac.
S'il y a quelqu'un à moquer en l'affaire, c'est Mme Guigou, qui a réduit la parole ministérielle à un artifice pour gagner du temps, ce n'est pas Mme Boutin qui, seule contre tous ou presque, seule ou presque contre l'opinion dominante, vilipendée, injuriée, a courageusement tenu bon.
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 08 mars 2009 à 18:44
@ludovic
Vous avez un commentaire somme toute modéré. La vraie question qui se pose dans l'adoption monoparentale ou homosexuelle : allons-nous sous prétexte que les divorces représentent 50 % des mariages et donc créent des situations compliquées pour les enfants, ajouter à un problème un autre avec ce genre d'adoption ? La question est : un couple homosexuel ne va-t-il pas "aussi mal" éduquer ces enfants que les hétéro et non « aussi bien » !
La question que pose Monsieur Bilger est pertinente : pourquoi absolument, alors que l'on est par nature "différent" , vouloir "singer" les hétéro ? Pourquoi vouloir absolument créer ce que l'on ne pourrait naturellement réaliser ? Ceci ne contredit en rien l'égalité civile ; évidente, de tout le monde. L’égalité biologique étant une vue de l’esprit, on doit se poser la question de savoir s’il faut comme le souligne Monsieur Bilger, être « suiviste » sur toutes les questions morales. Doit-on passer pour homophobe et ringard parce que l’on s’oppose en conscience à une minorité, qui fut malheureusement jadis mise à l’index ? Ne peut-on tout à la fois plaider pour une égalité de tous les individus sur le plan civil et en même temps placer des bornes morales aux manipulations génétiques, aux procréations assistées surréalistes et aux actes sociétaux qui tendent à tout normaliser dans un terrible et insensé effet de réaction à un récent conservatisme excessif.
Et si le mariage fait plaisir aux homosexuels, on peut trouver cela cocasse mais comme cela n'entraîne que deux personnes adultes, why not ?? L'adoption par contre concerne un être fragile, n'ayant aucun choix. N’est-on pas davantage dans le domaine de la psychologie que dans celui du droit et de la philosophie ?
Rédigé par : claude jonniaux | 08 mars 2009 à 18:28
"Lui reconnaître évidemment une humanité absolue n'impose à personne de lui offrir, par exemple, le cadeau du mariage que son être et son statut rendraient à la fois ridicule et vide de sens. Cette appétence pour l'officiel est surprenante de la part d'une minorité dont j'aurais pu penser qu'elle aurait d'autres ambitions que de "singer" les rites et les stéréotypes de l'hétérosexualité", écrivez-vous.
A l'évidence, le ridicule et le vide de sens ne vous concernent pas, et ce malgré deux mariages.
Les singes m'aiment pas être singés ?
Rédigé par : benoist | 08 mars 2009 à 17:53
Préjugés, préjugés.
Votre position générale se résume en deux points : (1) il est courageux d’être contre le mariage gay et l’adoption homosexuelle (2) vous approuvez les homosexuels qui ne demandent rien sinon qu’on les laisse tranquille ; ceux-là au moins savent rester à leur place.
Et je caricature à peine.
Car à la question : pourquoi êtes-vous contre le mariage gay et l’adoption homosexuelle, la seule réponse qui vient à lire votre texte est « parce que ». D’arguments, en effet, point.
Cherchons un peu tout de même, charitablement :
Ces demandes seraient « démenti(es) par la réalité des pratiques et de leurs effets possibles. » Autorisez le mariage et l’adoption gays, et vous verrez qu’ils ne seront plus démentis par la réalité des pratiques et de leurs effets possibles.
« le cadeau du mariage que son être et son statut rendraient à la fois ridicule et vide de sens. »
En quoi le mariage de deux homosexuels ayant le droit d’adopter serait-il plus vide de sens que celui d’un couple hétérosexuel stérile ? Quelle différence faites-vous entre eux, sinon basée sur vos préjugés qui veulent que le mariage, c’est entre un homme et une femme, comme si c’était une réalité transcendante et pas un choix social.
« Il n'y aurait pas de honte à opposer à l'homosexualité les limites que sa dilection pour le même sexe implique »
Les limites que VOUS posez. La dilection pour le même sexe n’implique en rien de ne pas pouvoir se marier ou adopter.
Préjugés, préjugés.
Monsieur Bilger, sortez de votre conservatisme et de vos a priori
Rédigé par : Paritis | 08 mars 2009 à 14:26
arf!! pas de bol!
Deux intervenants qui signent avec les mêmes initiales "JL".
Pour éviter les confusion le "JL" de 22h23 et des billets précédents deviens LJ merci au nouvel intervenant de ne pas faire la même chose. :)
Rédigé par : LJ | 08 mars 2009 à 10:05
En vérité, votre billet n'appelle pas de longs commentaires; chacun voit midi à sa porte ... Pour ma part, je dirai simplement: Le cul et le Droit, excellente union ... A quand désormais le gouvernement qui légifère quant à la sexualité des personnes handicapées? leur mariage même, leur droit à la reproduction ... Puisque toute vie, organique comme sociale, donc tout Droit, commence là. Puis la liberté laissée aux personnes adultes qui le souhaitent, de se prostituer publiquement, légalement ... Comme ce pays pue l'hypocrisie ... c'en est répugnant, une vraie nausée ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 08 mars 2009 à 01:05
Pour ceux qui souhaitent compléter leur information sur un aspect du débat lancé par PB, je signale l’intéressante audition du professeur Jean Hauser le 04-03-09 devant la mission d’information sur la révision des lois de bioéthiques particulièrement le passage entre 1h08 et 1h10.
Il y parle de l’intérêt qu’a, selon lui, cette proposition de loi. Le passage est court mais explicite sur ce sujet.
Le reste de l’audition peut aussi aider à la réflexion.
Lien :
http://www.assemblee-nationale.fr/13/commissions/bioethique/bioethique-20090304-2.asp
Rédigé par : JL | 07 mars 2009 à 22:23
@Laurent Dingli again
Sur le point de qui serait conservateur ou pas, si vous me lisez sans oeillères vous noterez que je dis la même chose que vous quelques lignes plus haut: ces questions-là dépassent les clivages, elles touchent à l'intime. C'est un point sur lequel Giscard et Sarkozy se ressemblent: tous deux sont de jeunes présidents. Leur fascination pour les médias est commune également.
Sur le reste, Giscard s'est fait élire de justesse en rassemblant à partir du centre droit, alors que Sarkozy a ratissé sans vergogne 7% de différence à l'extrême droite au slogan "la France tu l'aimes ou tu la quittes", slogan partagé par le Front National, les dictatures militaires d'Amérique du Sud, etc... Il s'est mis également à s'attaquer à certains droits constitutionnels comme celui au mariage et à la vie normale avec des étrangers, à promouvoir la délation, à attaquer Emmaus pour aider les étrangers en détresse, la Cimade pour les informer de leurs droits...
L'UDF de l'époque est par ses idées plus proches de l'actuel MoDem que de notre ex-Ministre de l'Intérieur. Elle rompait avec l'époque du Général, qui était un peu âgé pour comprendre les nouvelles générations.
Mais ne présumons pas trop, et laissons à Sarkozy le bénéfice du doute sur ces questions de sexualité.
Autre chose pour espérer d'un Sarkozy malgré tout:
j'ai vu sur le net une intervention de son aîné Pierre proposant que Neuilly rachète des appartement existants plutôt que de ne pas construire de HLM par manque de place.
Dommage que ce soit le cadet qui fasse de la politique...
Rédigé par : Alexandre | 07 mars 2009 à 22:09
La ""chercheuse" sans doute "émérite" voulait-elle dire qu'elle était fière d'être citoyenne d'un pays dans lequel le divorce est socialement admis, au point qu'il n'empêche pas d'être élu président ?
Et en est-elle fière ?
Bien que n'étant pour rien dans cette évolution des mentalités, comme d'autres sont fiers d'être français, ou hétérosexuels, qui n'y sont pour rien.
Rédigé par : JL | 07 mars 2009 à 20:41
@Laurent Dingli
Je suis content si je vous distrais, c'est déjà ça. Il est amusant de noter comment vous utilisez votre érudition de manière sélective et avec mauvaise foi.
Monsieur Bilger fait une citation de cette chercheuse en lui faisant dire qu'elle est fière des divorces du Président. Alors qu'il est évident qu'elle est fière de ce que la possibilité du divorce soit devenue communément acceptée socialement. Elle met tout cela dans un package progressiste, ce qui est très discutable. Vous me citez la date du droit au divorce lue dans des livres. Je crois que ce n'était pas comme ça pour mes grands-parents. Les vôtres étaient peut-être très avancés à Paris quand les miens gavaient les oies dans le Gers, c'est possible.
En revanche vous n'utilisez nullement votre culture pour bondir quand Philippe Bilger résume l'acte de mariage à un rite, un stéréotype, dans une bouillie post-soixante-huitarde qui sonne mal sous sa plume. J'aurais aimé discuter avec vous de la notion de publication d'un mariage, et tout ce qu'il y a derrière. Cela doit avoir un volant historique passionnant.
Cette utilisation de la culture uniquement pour se distinguer et se valoriser, sans apporter au débat, était bien dénoncée par Pierre Bourdieu. Il la voyait inconsciente, mais chez vous c'est délibéré. A noter que Philippe Bilger la dénonce dans cette attaque de la chercheuse sur la mauvaise orthographe du Président. Peut-être un passage que vous n'avez pas compris.
A moins que vous ne soyez qu'un phonographe à dates. Je ne crois pas.
Bon, je reviens sur mon créneau des histoires drôles, où vous me reconnaissez un petit talent, pour illustrer la notion de publication. C'est l'histoire des cocus de Bagdad. A Bagdad, il y a toujours eu des cocus de mémoire d'homme. La particularité est que tout le monde le sait quand quelqu'un est cocu, sauf lui-même. La tradition veut que si quelqu'un sait qu'il est cocu, dans la nuit qui suit il tue sa femme et se suicide ensuite. C'est un sujet dont les gens ne parlent pas. Il y a 40 cocus à Bagdad.
Un jour, un marchand Phénicien (ah, ces Libanais) arrive au port et, sur la place du marché où tout Bagdad est rassemblée, dit haut et fort: il y a des cocus à Bagdad.
Il ne dit somme toute que ce que tout le monde sait déjà.
Cher Laurent Dingli, que pensez-vous qu'il va se passer ?
Rédigé par : Alexandre | 07 mars 2009 à 19:22
Sans vouloir vous décevoir, je pense qu'il a fallu et qu'il faut encore bien plus de courage pour défendre les droits des homosexuels que pour défendre vos positions.
Sur le fond, je crois que vous vous méprenez sur un point essentiel. Les homosexuels ne veulent pas singer les hétérosexuels. Simplement, en tant qu'êtres humains, ils ont les mêmes aspirations qu'eux. Ils aspirent à voir leur amour socialement reconnu, ils aspirent à être protégés des aléas de la vie et ils aspirent à pouvoir élever des enfants.
Pourquoi un homosexuel ne peut-il pas bénéficier d'une pension alimentaire en cas de séparation ? Pourquoi un un couple homosexuel ne peut-il pas adopter alors que, ô paradoxe, un célibataire le peut ? Où est l'intérêt de l'enfant ? Pourquoi un enfant élevé par un couple homosexuel ne voit pas sa relation avec ses deux parents également reconnue ? Où est l'intérêt de l'enfant ?
Il est toujours facile de défendre ses positions en alternant préjugés, protestations contre la persécution et vagues concepts généraux. Essayez-vous plutôt à analyser des questions concrètes qui se posent au quotidien.
Rédigé par : Augustissime | 07 mars 2009 à 16:23
Ah Philippe, quel goût pour la provocation.
La chercheuse (oui, pas la peine de mettre des guillemets comme si ce féminin vous écorchait la plume du stylo ou la touche du clavier) a le droit de dire des bêtises ; la féministe revendiquée que je suis milite pour le droit à la connerie des Femmes et en use le cas échéant.
Quant à Madame Boutin j'aimerais qu'elle garde sa morale et ses convictions religieuses pour elle.
Que les homosexuels demandent la reconnaissance du lien qui les unit ne me gêne pas du tout. Trouvez-vous normal que lorsqu'un des deux meurt l'autre se retrouve éventuellement à la rue, privé de tout ce qu'ils ont bâti ensemble, traité comme s'il était un étranger ? Moi pas. Que Dominique Fernandez dont je ne vois pas ce qu'il peut avoir d'exemplaire pense le contraire c'est son affaire ; en quoi sa parole a-t-elle plus de valeur que celle d'un autre homosexuel d'un avis contraire ? Parce qu'il est
écrivain ? Et alors, la belle affaire... personne ne l'obligera à se pacser. S'il veut conserver sa posture de rebelle, très bien. D'autres aspirent à une vie plus tranquille ; c'est leur droit. Je ne me sens absolument aucune raison de le leur interdire au nom de mes principes, de mes convictions et de mes éventuels tabous.
Rédigé par : catherine A | 07 mars 2009 à 16:20
J'oubliais une anecdote me concernant. J'occupe dans le cadre de ma profession un logement de fonction. Il s'est trouvé un collègue bien intentionné pour écrire à ma hiérarchie que je recevais régulièrement les week-ends un homme, mon compagnon, et que j'étais par conséquent homosexuel. Passons sur le côté vichyste de cette délation, ma hiérarchie ne m'ayant fait aucun reproche et m'ayant au contraire soutenu quant au respect de ma vie privée, mais cet exemple illustre assez bien le chemin qu'il nous reste à parcourir.
Rédigé par : ludovic | 07 mars 2009 à 14:22
Bonjour M. Bilger,
Vous abordez dans ce billet un sujet qui m'est cher puisqu'il me concerne directement. Trouver courageuse la position de Christine Boutin est assez cocasse en soi. Sa position relève davantage de ses convictions religieuses que du débat politique. Je n'oublierai jamais la vision de Christine Boutin brandissant, faute d'arguments, la Bible dans l'hémicycle, lors de l'adoption de la loi sur le PACS. Pas plus que je ne saurais oublier les slogans haineux du style "les pédés au bûcher" lors de manifestations publiques des opposants au PACS. Je n'ai pas de sympathie particulière pour Nadine Morano, qui n'a guère brillé jusque là par son intelligence, mais je lui reconnais au moins le mérite de vouloir faire évoluer le droit vers davantage d'équité. Il a fallu attendre 1982 pour que l'homosexualité soit dépénalisée en France et si beaucoup de chemin a été parcouru depuis lors, l'égalité des droits entre homosexuels et hétérosexuels n'est toujours pas acquise. De même que l'égalité des droits entre hommes et femmes, le droit à la contraception puis à l'avortement ont été des conquêtes à mettre au compte des féministes, il est légitime que les homosexuels revendiquent également le droit au mariage et à l'adoption. L'homoparentalité est déjà une réalité en France, elle est par ailleurs reconnue par de nombreux pays d'Europe. Les homosexuels, longtemps perçus comme des sous-hommes, sont encore des sous-citoyens. Il est encore bien difficile de révéler son homosexualité au sein de sa famille ou de son travail, lorsque l'on est sportif de haut niveau, journaliste, chef d'établissement scolaire, etc. Il est sans doute encore trop tôt pour obtenir le droit au mariage et à l'adoption pour les homosexuels mais un jour viendra, il ne faut pas en douter, où ils s'imposeront comme des évidences. Après tout, les couples homosexuels ne feraient pas de moins bons parents que les autres, et si, comme certains le prétendent, l'équilibre d'un enfant nécessite qu'il soit conjointement élevé par un homme et une femme, alors interdisons les familles monoparentales. L'homosexualité ne relève aucunement d'un choix personnel mais d'un état de fait, qu'en pense M. Karoutchi ?
Rédigé par : ludovic | 07 mars 2009 à 13:56
@ Alexandre, merci pour la minute comique que vous nous offrez en écrivant le plus sérieusement du monde:
"La chercheuse qui se disait « fière » des divorces du Président, ce qu’elle veut dire est pour le moins clair : le divorce est une conquête à laquelle cette femme pense avoir contribué, elle est fière de constater qu’en quelques années l’ensemble de la société semble satisfait de disposer de ce droit, jusqu’au Président issu du parti conservateur. Si cette femme s’est battue pour le droit au divorce elle peut en effet être fière, et vous pouvez lui (sic) remercier de vous avoir simplifié la vie".
Comment cette femme pourrait-elle être fière d'avoir contribué à "la conquête" du divorce, institué pour la première fois en France... en 1792 ??? et rétabli en 1884 ? A moins que vous ne parliez de son arrière-arrière-arrière grand-mère, je ne vois pas très bien. Donc, si l'on veut suivre votre logique pour le moins alambiquée, Philippe Bilger devrait remercier une chercheuse du CNRS pour une loi sur le divorce qui a plus de 120 ans ! Quant au parti conservateur dont serait issu le président, vous devez confondre avec l'actuel Parti socialiste. Je vous rappelle que le consentement mutuel en matière de divorce a été acquis sous un gouvernement de droite (en 1975, il me semble), comme d'ailleurs la loi sur l'avortement. Le conservatisme n'est pas toujours là où l'on pense.
N'hésitez pas à publier d'autres commentaires aussi cocasses, vos naïves gasconnades me distraient beaucoup pendant le travail...
Rédigé par : Laurent Dingli | 07 mars 2009 à 10:01
Complètement hors sujet. Mais j'ai une excuse...
Désolé d’être un peu en contretemps avec vous, habitants de France.
Comme actuellement je ne reçois que TV5MONDE pour être informé, je découvre avec une semaine de retard le dernier numéro de « Ripostes » : Sarkozy : état de disgrâce ?
Déjà le point d’interrogation est une blague tant les invités sur le plateau et son chef d’orchestre pantomime étaient d’accord pour dire que Sarkozy EST en disgrâce…
A part le Besson de gauche (quel paradoxe).
Je me demandais comment était-ce possible de passer autant de temps d’antenne (car ce n’est pas la première fois) á disséquer la popularité ou non, la grâce ou la disgrâce de NS.
Nous qui avons déjà si peu d’émission de débats politiques (à part pendant les élections, mais c’est la loi qui le demande).
En Allemagne les débats de controverse politique et sociétale sont la règle. Il vous suffit de choisir entre les nombreux programmes régionaux (mais á diffusion nationale) pour trouver chaque jour un duel, un débat etc.
Je ne me souviens pas d’avoir jamais vu UN débat sur la popularité de Madame Merkel.
Par contre, sur les différentes actions gouvernementales, SANS ARRET :
Ripostes…. avec M.Mamère comme pensionnaire á vie de cette émission (où sont les autres ?).
M.Mamère est, pour moi, l’homme politique le plus inutile en France (lui et Gremetz).
Je vous demande de lire comme je l’ai fait les comptes rendus des débats de l’AN sur la dernière loi de l’audiovisuel. M.Mamère a complètement pollué le débat en ramenant á tout propos Sarkozy, ses amis, le Fouquet's, TF1 qu’il va enrichir grâce á une troisième tranche de pub, etc. (Voyez les derniers résultats de TF1, M.Mamère, -23% il me semble)
Bref.
A la 35ème minute de l’émission, M.Besson a la bonne réaction et le propos juste :
« En pleine crise économique, en pleine tension sociale, alors que l’on a un président qui se démène á l’international, en Europe et à l’échelon national,
nous sommes en train de discuter á l’envi de savoir si NS a le bon style, si NS est populaire. »
Et de conclure : « nous sommes á côté de la plaque »
Ben oui complètement à côté ….
Ne pourrions-nous pas remettre le débat à la prochaine élection présidentielle ? Et puis il me semble que c’est le suffrage universel qui tranche.
Ou êtes-vous déjà en dictature ?
OUI au débat. OUI á la controverse, OUI á l’opposition.
Mais sur le fond, mais maintenant, et pas sur la personne et pas sans arrêt.
Je m’excuse d’avoir été un peu long.
Je ne peux m’empêcher de terminer par cette citation désormais célèbre ici et qui pour moi explique beaucoup des animosités envers le président de la République :
"Même si Jospin n'a pas été ridicule. Au moins il nous laissait tranquilles." (Philosophe brésilien 09)
JPLedun
Rédigé par : Ledun JP | 07 mars 2009 à 04:04
Il faut donner à la communauté homosexuelle l'égalité exacte des droits civils d'avec leurs petits copains d'en face.
Par contre, je ne suis pas d'accord pour toucher á l'équilibre de la famille homme-femme.
Donc pas de mariage, pas d'adoption.
Je remarque d'ailleurs que parmi mes amis "homo" aucun ne réclame cela... Ils ont des demandes beaucoup plus terre á terre :
Trouver le "bon", "la bonne", réussir á fonder une relation solide, ne pas devoir sans arrêt se justifier d'être homo..
Ca oui je l’entends.
La parodie de mariage á la Mamère... NON !
Pas de citation ce soir...
JPLedun
Rédigé par : Ledun JP | 07 mars 2009 à 03:59
Roger Karoutchi a écrit un livre pour dire qu'il est un être humain comme les autres ... On en est là, hélas!... Qu'ajouter d'autre? Elephant man, peut-être ... les handicapés physiques, mentaux ... La fin pathétique du film: "Je suis un être humain ..." ... Il me semblait que le coeur même du canon chrétien est la tolérance. Et quand bien même, je n'ai pas appris que la République est une religion. La culture: souvent des crasses habitudes ... Les racines chrétiennes de la France, de l'Europe ... Oui, mais les racines du Monde? de l'Humain?... Trop vaste pour une loi ... C'est un infini.
Aïssa
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 06 mars 2009 à 23:22
Monsieur Bilger, ne soyez pas de mauvaise foi.
Nous faire croire que votre opinion qui résume la conservatisme de droite français est un acte de courage... à d'autres, merci !
La bonne conscience n'est pas de donner les mêmes droits aux homosexuels, mais bien de maintenir cette idée selon laquelle ils seraient des sous hommes.
Utilisez tous les subterfuges que vous voulez, mais continuer à nier leur aspiration à l'égalité, la vraie, c'est continuer à mettre de la morale là ou il ne devrait pas y en avoir.
Maintenant, la France n'est pas prête, attendons que la CEDH nous punisse pour notre "bonne conscience"... Et là, je viendrai jubiler sur votre blog, fantastique espace de liberté d'expression, et peut-être plus qu'ailleurs...
Gilles
Rédigé par : Guile | 06 mars 2009 à 23:06
Juste un petit commentaire pour communiquer un lien vers un combat que je soutiens.
Le rapport avec le sujet est bien sûr le respect de la valeur famille.
Rédigé par : Alexandre (militant sous sons lien) | 06 mars 2009 à 20:59
Je reviens sur quelques points.
Le début de votre billet en pose déjà le cadre : la position de Nadine Morano serait dictée par une propension à accepter, celle de Christine Boutin serait un acte de courage. Attention, sur d’autres sujets ces critères de noblesse pourront vous être resservis à votre désavantage par quelques exaltés, qui dénigreraient la valeur de votre conviction parce qu’elle suivrait trop à leur goût les idées en place. Cette façon de faire d’une nouvelle droite d’essayer de se présenter subversive pour convaincre n’est plus, après les saillies d’Eric Zemmour sur la féminisation de la société, d’une grande originalité. On a tous vu le débat Zemmour-Autain chez Ardisson où il disait que l’homme avait besoin de mépriser la femme pour bien la b… Argument démonté illico par la beauté de Clémentine Autain, qui avec ses yeux ne doit pas avoir besoin de s’humilier beaucoup. On aurait pu répondre sur la beauté supérieure des femmes de gauche. Rama Yade est-elle toujours de droite ? Désolé, je m’éloigne. C’est que les belles femmes…
De mon côté je ne me sens pas le droit d’établir de hiérarchie dans la valeur des convictions de chacun, et surtout pas en fonction de la sincérité ou de la subversion supposées, arguments toujours suspects.
La chercheuse qui se disait « fière » des divorces du Président, ce qu’elle veut dire est pour le moins clair : le divorce est une conquête à laquelle cette femme pense avoir contribué, elle est fière de constater qu’en quelques années l’ensemble de la société semble satisfait de disposer de ce droit, jusqu’au Président issu du parti conservateur. Si cette femme s’est battue pour le droit au divorce elle peut en effet être fière, et vous pouvez lui remercier de vous avoir simplifié la vie. Après, on peut refuser l’amalgame entre le droit au divorce et celui au mariage homosexuel, ainsi qu’avec le droit à l’avortement. C’est un peu plus compliqué. Mais à cet amalgame vous répondez par un amalgame mariage homosexuel – homoparentalité. Je connais beaucoup de gens favorables au premier et hostiles au second.
Après j’approuve votre analyse sur le côté passionnant du débat car il touche à l’intime et peut faire exploser les clivages.
J’aimerais me placer sur un plan plus pratique : pour atténuer les discriminations tout en sauvant l’institution du mariage, on a créé le PACS. Ne pensez-vous pas que ce genre de solution peut être pire que le mal ? Peut-être est-ce un prix à payer pour ne pas violer les consciences conservatrices, en somme laisser le temps au temps.
Christine Boutin était contre la PACS, ce qui est cohérent et que j’approuve. Moi aussi je trouve que ce truc est une absurdité. Aujourd’hui les hétérosexuels ne se marient plus, ils se pacsent d’abord, parce que ça n’implique pas le côté familial de la chose.
Or le mariage c’est crier au monde que le couple est une entité sociale, le mettre dans le domaine du « public knowledge ». On publie les bans dans ce but, je ne vous l’apprendrai pas. Ce n’est pas anodin. C’est ce que veulent pouvoir faire les homosexuels.
Ainsi le mariage gay galvaude moins la valeur du mariage et donc de la famille – à mon sens - que le PACS. Je suis pour, surtout si on supprime ce machin qu’est le PACS.
Enfin, pour battre en brèche tous les arguments trop raisonnés, y compris les miens. S’il y a une chose démontrée assurément en philosophie sociale, c’est qu’aucune éthique n’est rationnelle. Chaque raisonnement poussé complètement aboutit à ce que chacun concorde à qualifier d’horreur. C’est donc une affaire de ressenti.
Toute la question est de savoir qui doit fixer les standards, dans une démocratie.
Rédigé par : Alexandre | 06 mars 2009 à 19:28