Je refuse d'être à la mode.
Je n'ai pas envie de cracher sur les religions, les croyances et les rites. Si je déteste les intégrismes mortifères et les massacres perpétrés au nom d'un sacré dévoyé, je ne ferai jamais partie des ricaneurs qui, devant ce qui les dépasse ou qu'ils n'essaient même pas de comprendre, jouent les esprits forts faute d'esprit et ne font pas preuve, à l'égard des êtres de foi, de la tolérance que ceux-ci leur manifestent. Mon occupation principale n'est pas de "bouffer du curé" et de montrer mon audace intellectuelle et médiatique en traînant le pape dans la boue ou la dérision permanente. Bref, je suis infréquentable.
Pourtant, l'inconditionnalité n'est pas plus mon fort en religion qu'en politique ou pour la justice. J'avoue avoir été très troublé, voire choqué, par un épisode dramatique qui s'est déroulé au Brésil, qui a entraîné des excommunications prononcées par l'évêque de Recife, lui-même approuvé par le Vatican (Le Monde).
L'excommunication n'est rien de moins que l'exclusion d'un membre de la communauté catholique à laquelle il appartient.
Une toute jeune fille de 9 ans s'est retrouvée enceinte de jumeaux à la suite d'un viol. Au bout de 15 semaines, sa grossesse a été découverte à cause d'importantes douleurs au ventre. Sa mère a accepté qu'un avortement soit pratiqué parce que le médecin qui l'a effectué, le docteur Sergio Cabral, avait souligné les risques d'une telle grossesse pour une enfant de 9 ans dont les organes n'étaient pas encore formés.
La mère et le médecin ont été excommuniés par l'évêque de Recife.
Pourtant l'avortement était permis par la législation brésilienne en cas de viol ou de danger pour la mère. En l'occurrence, cette double condition était satisfaite.
Le violeur était le jeune beau-père de 23 ans qui ne s'en était pas pris seulement à la petite fille de 9 ans - et ce depuis qu'elle avait 6 ans - mais aussi à sa soeur handicapée âgée de 14 ans.
Le criminel n'a pas été excommunié par l'évêque de Recife.
Comment comprendre d'un côté cette disgrâce et de l'autre cette mansuétude ? Le Vatican les a justifiées en soutenant que "le viol serait moins grave que l'avortement". Je ne me sens pas la compétence pour discuter la validité de l'échelle théologique même si je suis tout de même surpris sur ce plan par la gravité attachée à un comportement qui, contrairement à l'autre, criminel, peut légitimement invoquer des contraintes, des explications et des excuses. Le viol, c'est une culpabilité qui, à l'extérieur d'elle-même, va saccager une innocence. En l'espèce, celle d'une enfant.
Sans doute l'évêque de Recife a-t-il posé sur ces drames un regard théorique, absurde à force d'abstraction, à ce point dédaigneux des réalités sociales et familiales qu'il en devient presque inhumain. C'est clairement le danger d'une Eglise qui pour maintenir une conception de l'absolu au sein du relatif et pour valider sa grille de valeurs devant une modernité qui la pourfend, en oublie que cette mission n'a de sens que reliée aux grandeurs, aux limites et aux détresses des vies concernées. Qui, même inspiré par un respect pieux, peut prétendre saisir la cohérence et la justice d'une décision qui exclut une mère et un médecin qui ont accompli ce qu'ils devaient faire ? Une décision qui sauvegarde le coupable, qui tient pour rien les nécessités indiscutables de l'existence et de la santé et semble traiter le crime à la légère ? Ce serait se tromper que d'accepter une religion dont les décrets ne seraient pas intelligibles, qui négligerait le bon sens et l'équité. Ce peut être une tentation, pour une institution à la fois vénérée et contestée, de se crisper plutôt que de s'ouvrir. Rien de plus néfaste, alors, pour son aura et son enseignement. Les bras ouverts valent mieux que les pensées fermées. S'imprégner, sans démagogie, de l'air du temps et prendre en charge, dans ses élans mystiques au quotidien, la pauvre, la fragile humanité ne constituerait pas une trahison de l'esprit religieux mais, au contraire, une incarnation exemplaire. Toute promiscuité avec le siècle n'est pas honteuse. J'espère qu'il y a un milieu honorable entre la foi comme forteresse et un clergé si désireux d'être "in" qu'il en oublie parfois l'essentiel : convaincre, exalter, témoigner.
Il fallait s'y attendre. Christian Terras, directeur de la rédaction de l'hebdomadaire catholique Golias, a évidemment évoqué "un contexte de droitisation de l'Eglise" (site du Nouvel Obs). Terras, qu'on cherche dès qu'on a besoin d'une dénonciation de l'intérieur, plus virulente que celle des adversaires naturels de l'institution, met sa propre obsession politique au coeur de ce débat alors qu'elle me semble inadaptée. Je ne crois pas qu'on puisse réduire, même si c'est confortable, le pape et l'évêque de Recife à la droite et les autres, les déjà bienheureux progressistes, à la gauche. J'incline à considérer que la seule manière de battre en brèche efficacement les dysfonctionnements d'une vision et d'une pratique religieuses consiste à chercher le remède dans un approfondissement de la religion et non pas dans le recours facile au clivage partisan.
La mère et le médecin excommuniés. Le violeur sera jugé. Mais que deviendra cette petite fille de 9 ans doublement meurtrie ?
Il était une foi au Brésil, à Recife. Celle de demain ?
@Hari Seldon
"Sinon la finalité du berger envers son troupeau c'est quand même de le vendre à l'abattoir... "
Tous les bergers ne sont pas des Judas et la finalité du berger c'est avant tout de faire paître ses brebis. Laissons à la métaphore son statut de métaphore.
Rédigé par : Catherine JACOB | 20 mars 2009 à 10:50
Bien, bien, Florence, mais enfin la grossesse de cette petite fille n'est pas le fruit de l'Immaculée conception... De même, les propos du prélat n'ont pas été déformés : ce sont des informations sérieuses. Et croyez-moi, je n'ai pas l'habitude de me précipiter sur la première rumeur qui passe ; c'est une attitude que je condamne suffisamment pour essayer de ne pas tomber moi-même dans le panneau (certes, on n'y parvient pas toujours).
Non Marie, vous utilisez trop de circonvolutions rhétoriques pour tourner un fait assez simple et préserver votre idéal : pour "sauver" comme vous dites deux vies de quinze semaines, cet intégriste justifie l'accouchement d'une petite fille de neuf ans : je maintiens que c'est irresponsable pour ne pas dire criminel. Ce fanatique - le terme n'est pas réservé aux musulmans - ce fanatique a en outre déclaré que le viol d'une enfant était moins grave qu'un avortement (dont il occulte le caractère tout à fait exceptionnel). Déclaration honteuse qui a d'ailleurs choqué une grande partie de la population brésilienne, pourtant très catholique, ainsi que beaucoup d'évêques à travers le monde. Ne soyez donc pas plus catholique que le pape.
Rédigé par : Laurent Dingli | 14 mars 2009 à 17:28
@Catherine JACOB
Harde avec un e ?
Je l'entends bien comme cela évidemment.
Je réfléchis mais je ne vois rien dans mes propos qui laisse à penser que je puisse avoir d'autres sous-entendus.
Sinon, je prends acte de votre explication.
Mais le mot troupeau me faisait penser aussi à cette volonté de regroupement, d'amalgame même, qu'ont toutes ces théories généralistes qu'elles soient religieuses ou politiques.
Les communistes parlant des "masses populaires". J'ai toujours trouvé ces mots d'un vulgaire et d'un blessant phénoménal. On parle d'hommes quand même.
Sinon la finalité du berger envers son troupeau c'est quand même de le vendre à l'abattoir... Le jugement dernier en quelque sorte si je puis me permettre ce raccourci.
Rédigé par : Hari Seldon | 14 mars 2009 à 16:55
@ Hari Seldon
Si le fait qu'il y ait plusieurs religions est une preuve pour vous de l'inexistence de Dieu, c'est votre raisonnement. Permettez-moi de ne pas le partager.
Permettez-moi également de vous faire remarquer que le fait que vous ne soyez pas croyant et que je le sois ne change rien en la vérité : Dieu existe ou Il n'existe pas. Cela indépendamment de votre croyance ou de la mienne. L'un de nous se trompe, l'autre pas et aucun de nous n'est en mesure de prouver l'existence de Dieu ou son inexistence. Il est donc inutile d'en discuter.
Personnellement, j'ai beaucoup de respect pour les athées. Je ne viens jamais leur balancer à la figure leur croyance en l'inexistence de Dieu. J'aimerais aussi que ce soit réciproque. Il y a une intolérance de certains athées envers les croyants assez pénible. Mettez-vous une bonne fois dans la tête que les croyants existent sur cette terre par milliards et qu'à moins de les exterminer un par un, vous n'y pourrez rien changer. Ce serait plus agréable de s'accepter les uns les autres avec nos qualités et nos défauts. Pour ma part, j'ai beaucoup de proches non-croyants et tout se passe parfaitement bien entre nous.
@ Laurent Dingli
Je dis oui à l'émotion mais je me méfie aussi beaucoup de toutes ces émotions médiatiques qui nous font interpréter une histoire dont nous ne connaissons pas les détails et qui nous est servie avec la conclusion toute faite.
Je me rappelle trop bien cette "vive émotion" qui avait embrasé la France quand une jeune-femme avait subi une ignoble agression antisémite dans le RER. La suite de l'histoire a remis les pendules à l'heure quand on a su qu'elle avait menti de bout en bout.
Rédigé par : Florence | 14 mars 2009 à 16:12
Pour moi, être chrétien, ce n'est pas brandir le droit canon ni juger les actes des autres ; c'est plutôt les aider sur cette terre.
Ce n'est pas ce que certains prélats pratiquent et ils agissent donc à détruire la foi. Heureusement il reste l'espérance qui ne peut être jugée.
Rédigé par : mike | 14 mars 2009 à 12:21
@Hari Seldon
"Je vois donc que selon vous le croyant est un animal en troupeau. C'est exactement cela que je reproche aux religions, faire des hommes et des êtres veules et soumis, voire apeurés dans la crainte d'un châtiment de ce dieu d'amour."
Je n'attache dans ce contexte aucune connotation négative à troupeau. La terminologie de 'pasteur','brebis','agneau pascal' etc.. autrement dit également celle du sacrifié substitué inclut en effet le mot 'troupeau' à titre de terme générique et sa métaphore. Chez les grecs l'animal substitué est la biche (Sacrifice d'Iphigénie) et dans ce cas je parlerai éventuellement de 'harde'... avec un 'e' comme cela ne vous aura sans doute pas échappé.
Rédigé par : Catherine JACOB | 14 mars 2009 à 11:54
@ Laurent Dingli,
« Vous avez partiellement tort, un représentant intégriste de l'Eglise cautionne la destruction d'une vie, celle d'une petite fille de neuf ans violée par son beau-père - et se moque éperdument de sa souffrance. »
Permettez-moi, monsieur Dingli, cette réflexion. Le représentant de l’Eglise n’a nullement cautionné la destruction de la vie d’une petite fille, il a seulement tenté de sauver celles innocentes qui avaient 15 semaines.
Reconnaissez qu’il y a destruction de deux vies dont rien ne prouve qu’elles n’auraient été non viables !
D’où la question, qui devait-on privilégier ?
Quant à la destruction de la vie de l’enfant, je crois que la mère et son compagnon s’en sont chargés !
Après chacun pense ce qu’il veut. En fonction de l’information qui est délivrée.
Et de ce que pense ce prélat de la souffrance de l’enfant, là, reconnaissez que nous n’en savons rien… ! Et je me garderai bien de vous appuyer sur ce point !
Par ailleurs, je suis honorée que vous ayez pris le temps de me reprendre, étant donné votre tâche !
Rédigé par : Marie @ Laurent Dingli | 14 mars 2009 à 11:54
@Florence
Je pourrais vous rappeler :
"Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens"
C'est bien ce que je disais dans ma première réponse. Ne pas avoir de dieu est pour beaucoup une horreur.
Comment peut-on écrire raisonnablement :
"A tout prendre, je préfère être soumise à Dieu qu'à des hommes."
A tout prendre cela m'embêterait fortement de me soumettre à de l'irréel et donc au bon vouloir de ceux qui dirigent cette construction humaine telle que vous la qualifiez.
Cela dit parler de l'église en ces termes c'est lui trouver des excuses, la dédouaner par avance.
On pourrait tout aussi bien le faire pour les personnages que vous avez cités.
Je ne leur trouve pour moi aucune excuse tout comme je ne trouve aucune excuse aux dirigeants d'église lorsque leur comportement est indigne de la simple compassion due à une enfant maltraitée.
En relisant une deuxième fois votre réponse une chose me frappe c'est que vous affirmez que dieu n'existe pas alors même que vous êtes prête à vous y soumettre. Je dois dire que là je suis étonné.
Je vous cite:
"Les religions et leurs Eglises sont des constructions humaines"
si elle sont humaines alors point de dieu. Je le veux bien pour les églises mais pas les religions notamment la chrétienne qui est une religion dite révélée.
Déjà le fait que l'on parle de religions au pluriel me fait m'esclaffer. Si un dieu existait, il y aurait une religion. Elle s'imposerait par évidence depuis la nuit des temps.
Mais bon on s'éloigne de l'histoire de cette pauvre gosse à jamais marquée par le drame qu'elle a subi. Les âneries d'un homme d'église n'y changeront malheureusement rien.
Rédigé par : Hari Seldon | 14 mars 2009 à 08:16
@ Florence,
Merci à vous pour votre chaleureux soutien.
Rédigé par : Marie @ Florence | 14 mars 2009 à 08:14
@ Florence,
Il est possible que je me trompe aussi et peut-être avons-nous tout simplement une manière différente d'appréhender le monde. Mais pensez-vous que nos appréciations puissent être réellement exemptes d'émotion ? Est-ce même humainement possible ? Je sais que l'on a coutume d'opposer une émotion qui déformerait la réalité à une raison qui constituerait un parangon suprême de la pensée. Je crois les choses bien plus mêlées, pour ne pas dire inextricables. J'ai sans doute réagi trop vivement aux propos de Marie, mais le décalage entre la souffrance de cette enfant et la position, disons stricte (pour éviter le mot rigide) de la commentatrice m'a assez choqué. Pour le reste, je ne saurais dire mieux que Jean-Dominique Reffait dans son dernier commentaire.
Rédigé par : Laurent Dingli | 13 mars 2009 à 19:53
A Hari Seldon
je crois qu'il n'est pas besoin de religion pour que les hommes se comportent en êtres veules et soumis, voire apeurés dans la crainte d'un châtiment.
Je crois même que ceux qui les rendent veules et soumis sont souvent les hommes eux-mêmes. Staline, Hitler, Mao et bien d'autres ont transformé eux aussi bien des hommes en troupeaux veules et soumis.
Ce ne sont que des exemples parmi tant d'autres. La quête de pouvoir, l'envie de domination font partie de la condition humaine, avec ou sans religion.
Les religions et leurs Eglises sont des constructions humaines et donc sont soumises aux travers des humains, comme toutes les constructions humaines.
A tout prendre, je préfère être soumise à Dieu qu'à des hommes. A mon avis, Dieu sera toujours moins cruel. La soumission à Dieu a donné la force à bien des peuples pour refuser la soumission aux hommes. En Pologne communiste, la résistance à l'oppression humaine était incarnée par l'Eglise catholique. Cela aussi, il faut l'enseigner.
Rédigé par : Florence | 13 mars 2009 à 19:30
Laurent Dingli
Personnellement, l'émotion m'empêche de raisonner. Il faut que l'émotion passe pour que ma raison parle. C'est juste ma façon de fonctionner et je pensais que c'était très courant. Il est possible que je me trompe et que cela ne soit pas si courant.
Je n'ai pas compris votre réaction envers Marie. Pourtant, j'apprécie souvent vos interventions.
Rédigé par : Florence | 13 mars 2009 à 18:26
@Catherine Jacob
Quand bien même ils ne le seraient pas, ils font partie d'une communauté où sont très largement majoritaires semble-t-il, les catholiques pratiquants et respectueux du dogme dans l'interprétation qui s'est imposée à eux et qui constituent le troupeau auquel le pasteur-archevêque adresse ainsi son message, et qui n'est à mon sens qu'une interprétation car si on peut admettre le postulat que Dieu ne se trompe pas, dont l'amour qui inclut nécessairement le pardon est infini, on est bien obligés d'admettre que ce n'a pas toujours été le cas de ses malentendants.
Je vois donc que selon vous le croyant est un animal en troupeau. C'est exactement cela que je reproche aux religions, faire des hommes et des êtres veules et soumis, voire apeurés dans la crainte d'un châtiment de ce dieu d'amour.
De plus pourriez-vous m'expliquer que si on a un amour infini alors on a un pardon.
C'est là une supposition qui me semble surréaliste.
@Polochon
Soit vous voulez dire que par sa partialité, l'enseignement est hostile aux religions et ainsi parvient à les discréditer, soit vous insinuez que la religion est bonne pour les demeurés et qu'un peu d'instruction leur ouvre les yeux.
Dans les 2 cas, je constate que votre tolérance est assez limitée.
Je n'insinue rien, je constate que dans les contrées ou arrive l'éducation, pas forcément scolaire, et la connaissance, l'obscurantisme religieux recule.
Bref, selon vous, dire que dieu n'existe pas est un acte d'intolérance. Je ne vous empêche pas de dire que dieu existe je vous dénie le droit de m'empêcher de dire le contraire.
Où ai-je dit que les croyants sont des demeurés ? Nulle part, vous faites dans l'auto-flagellation pour mieux retourner mes propos. Mais ainsi vous les déformez.
Où ai-je dit que l'enseignement était hostile aux religions ? je pense que le bon enseignement c'est de ne pas aborder les religions d'un point de vue spirituel mais de montrer ce que cela a apporté en bien ou en mal dans le monde au cours de l'histoire. Chacun étant libre d'avoir la pensée qu'il veut.
Rédigé par : Hari Seldon | 13 mars 2009 à 18:24
@ Florence
Sur l'avortement, qui n'est pas le sujet de Philippe, je ne souhaite pas digresser. Je répondais à Marie sur la responsabilité à la fois réelle et motivée de ma famille philosophique dans la légalisation de l'avortement en France, car je sais trop combien il est tentant de ranger tel ou tel courant philosophique parmi les "cultures de mort", dans lesquelles je ne me reconnais évidemment pas, bien au contraire.
S'agissant de la position de l'église sur le sujet et des conséquences qu'a évoquées Philippe, personne n'est en mesure de reprocher à l'église d'être hostile à l'avortement. Il s'agit là d'un principe de fond qui s'appuie sur l'incapacité de la science et de la raison à déterminer à quel moment un embryon est ou non une personne humaine. Le principe qui consiste à estimer que, dans l'absence d'aucune certitude, la conception forme la personne humaine dotée de tous ses droits moraux ne me paraît pas illégitime, je le partage personnellement.
Mais vous avez bien compris que la poursuite de la grossesse de cette enfant aurait tué et l'enfant et le bébé. En l'occurrence, la position vaticane, non partagée par les évêques français, est une compromission et une dissolution du repère prétendu, car il s'agit de choisir entre d'une part la vie d'une enfant et de son bébé, d'autre part la vie du bébé seulement. Le principe consisterait à laisser faire la providence divine qui choisirait par les voies naturelles de son expression de sauver l'une, l'autre, ou aucune des deux, sans la moindre intervention médicale.
Mais il faut rapprocher cet épisode de celui de cette jeune femme italienne dans le coma depuis des années et qu'un branchement maintenait artificiellement en vie. A contrario, la position de l'église vaticane a été d'exiger que la technique médicale supplée à la providence divine, laquelle aurait été fatale à cette jeune femme depuis des années. D'un côté, il faut laisser faire la providence divine, au risque d'avoir deux victimes au lieu d'une seule, de l'autre il ne faut pas laisser faire la providence divine pour maintenir en vie un légume.
Le seul principe de la conservation de la vie, avec la providence ou contre elle, semble devenue la doctrine de l'église, en dépit du dessein de dieu, comme s'il était inscrit en dogme que si dieu fait émerger la vie, il exige qu'on la conserve à tout prix, fusse en combattant son propre dessein. Je crois donc, à l'inverse de votre proposition, que le principe de l'église en la matière s'est déconnecté de tous repères, car la science médicale ouvre des perspectives inattendues, et est fortement compromis. Notons, à l'illustration de ce flottement de doctrine, la diversité des opinions au sein de l'épiscopat, les uns valant bien les autres en matière de théologie.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 13 mars 2009 à 18:17
@ Florence,
L'émotion n'interdit pas toujours la raison, et inversement.
Rédigé par : Laurent Dingli | 13 mars 2009 à 17:41
Marie,
je ne suis pas du tout glacée par votre "rigidité". Peut-être que Laurent Dingli a été gêné par votre manière de sortir de l'émotionnel. Moi, non.
Jean-Dominique,
le problème de l'avortement est particulièrement difficile et je me pose la question sans pouvoir y répondre. Est-ce un crève-coeur nécessaire ? J'hésite encore.
Ce qui m'empêche de trancher pour le oui, c'est la banalisation de l'avortement dans notre société. Il semble que l'on ne puisse pas rester sur la position de départ dans laquelle l'avortement est légalisé pour les situations de détresse. On en pratique plus de 200 000 par an. Soit sur 10 ans, 2 millions d'avortements. Je ne crois pas que cela corresponde à autant de situations de détresse. Combien de femmes avortent sans trop réfléchir et le regrettent dix ans, 20 ans après. Ce n'est pas du tout anodin.
Ce qui m'empêche de dire non à l'avortement, c'est justement ces situations de détresse qui existent bel et bien. Toutes ces femmes qui ont agonisé dans le passé, victimes de pratiques barbares, c'est insupportable.
L'Eglise a tranché. C'est la protection du plus faible qui prime sur tout. Cela est largement critiqué mais cela est aussi un repère stable. Sans compromission. Le faible sera soutenu par l'Eglise quoiqu'il arrive.
Ce principe intangible est nécessaire car il est évident que les hommes, sur tous les continents, à toutes les époques, ont une fâcheuse tendance à se débarrasser des gêneurs de manière radicale. Les plus faibles sont souvent les premiers à faire les frais de cette tendance, ne serait-ce que par facilité.
Rédigé par : Florence | 13 mars 2009 à 16:55
@Marie
Je n'ai nullement prétendu que dieu avait planifié le viol de cette enfant mais que, dans la tête d'une enfant de 9 ans éventuellement naïvement croyante comme on peut l'être à cet âge, ses malheurs sont au moins le signe d'un abandon de dieu. Les canons et les articles cités, pardonnez-moi, sont un chouïa grotesques dans un tel contexte de foi enfantine. Je ne pense qu'à cette gamine et non aux implications théologiques. Je prie dieu chaque jour, je l'aime et voilà ce qui m'arrive. Il faudra bien de la persuasion pour expliquer à cette gosse que ça va la rendre plus forte...
Oui les francs-maçons ont largement initié la loi sur l'avortement comme celle sur la contraception. Et cela n'a jamais constitué un débat d'enthousiasme général mais la prise en compte de détresses morales et physiques auxquelles il fallait apporter une réponse la moins pire possible. L'avortement n'a jamais été compris par les francs-maçons et ceux qui ont soutenu cette loi comme une grande fête. Je suis moralement et philosophiquement hostile à l'avortement tout en étant favorable à la loi qui l'autorise. C'est un crève-coeur nécessaire.
Rédigé par : Jean-Dominique | 13 mars 2009 à 12:12
Marie, vous écrivez :
"L'Eglise ne reconnaît pas, ne cautionne pas la destruction d'une vie !"
Est-ce là tout ce que vous inspire le drame de cette petite fille de neuf ans ?
Vous avez partiellement tort, un représentant intégriste de l'Eglise cautionne la destruction d'une vie, celle d'une petite fille de neuf ans violée par son beau-père - et se moque éperdument de sa souffrance.
En ce qui concerne votre second commentaire, sans vouloir répondre à la place de M. Reffait, il me semble que la précision que vous donnez ne change rien au fond de la question : c’est-à-dire la condamnation explicite de l’avortement concernant une petite fille de neuf ans violée par son beau-père. J’ai entendu ce matin Mgr l’archevêque de Sens condamner fermement cette réaction ignoble d’un représentant de l’Eglise. Il l’a fait avec son cœur et non pas armé du droit canon. Votre rigidité me glace.
Rédigé par : Laurent Dingli @ Marie | 13 mars 2009 à 09:44
Mea culpa.
Si la fillette n'est pas concernée, je m'en tape. Les adultes sont assez grands pour gérer une excommunication.
Rédigé par : Jean-Dominique | 13 mars 2009 à 09:16
@françoise et karell Semtob,
Merci pour la chaleur de votre réflexion. Celle-ci fait chaud au coeur !
Rédigé par : Marie @françoise et karell Semtob | 13 mars 2009 à 08:42
@ Jean-Dominique Reffait,
"Et voilà que ce dieu se dérobe à elle, une première fois, en lui assénant coup sur coup viols, grossesse et avortement, une deuxième fois en la montrant publiquement du doigt comme la criminelle qu'il faut rejeter..."
Permettez-moi de vous dire, monsieur, que là vous abusez !
Dieu n'est en rien dans les actes de viols, de la grossesse et de l'avortement de cette enfant !
Jésus n'a jamais jeté la pierre à la prostituée qui l'avait approché... !
Le catéchisme de l'Eglise Catholique dénonce les offenses à la chasteté dans ses articles 2351 à 2356. Aussi dans son article 2356, il est dit ceci :
"Le viol désigne l’entrée par effraction, avec violence, dans l’intimité sexuelle d’une personne. Il est atteinte à la justice et à la charité. Le viol blesse profondément le droit de chacun au respect, à la liberté, à l’intégrité physique et morale. Il crée un préjudice grave, qui peut marquer la victime sa vie durant. Il est toujours un acte intrinsèquement mauvais. Plus grave encore est le viol commis de la part des parents (cf. inceste) ou d’éducateurs envers les enfants qui leur sont confiés."
Son destin tragique, cette enfant le doit à un environnement, qu'on peut, sans ironie, considérer comme malsain ! Surtout si la luxure et la fornication règnent autour d'elle ! En aucun cas, ces épreuves ne sont du fait de Dieu ! Elles ne peuvent que faire grandir cette enfant ou totalement la détruire !!
L'éveil à la vie pour un enfant, commence dans sa cellule familiale. C'est elle qui marquera sa vie d'adulte, en bien ou en mal !
Dieu n'a rien à voir là-dedans !
Les épreuves que tout individu subit dans sa vie, ne sont pas du fait de Dieu, elles le sont des hommes, de lui-même ; charge à eux, à lui, de faire le bon choix, de prendre les bonnes décisions, de faire preuve de discernement lorsque cela est nécessaire... Ce sont les Hommes qui ont entre leurs mains leur destin. Même si parfois d'autres hommes influent sur celui-ci !
Et c'est à l'humain, seul, de décider s'il posera ses pas dans ceux que recommande l'Eglise dont il relève...
Ce fait soulevé sur ce blog, n'est que le reflet du quotidien de nombreuses femmes et enfants... Pour au moins 50% d'entre elles paraît-il !
L'Eglise, par cette excommunication, aura, peut-être, soulevé, mis à jour, une situation insupportable pour les habitant(e)s du Brésil !
A ses politiques de faire leur travail, à leurs tribunaux de faire le leur, protéger les plus faibles, les enfants...
Je vous rappelle qu'en France, se sont les francs-maçons qui sont à l'origine de l'inspiration de la loi sur l'avortement et qui ont incité à son vote !
Rédigé par : Marie @ Jean-Dominique Reffait | 13 mars 2009 à 06:44
@Jean-Dominique Reffait,
Il me semble qu’il y a méprise. Il n’a jamais été question d’excommunier une enfant de 9 ans. Cela n’aurait aucune valeur, étant donné son jeune âge ! Seuls sont excommuniés la mère et le médecin avorteur.
Le canon 1323 donne les 7 circonstances où la peine d'excommunication est nulle :
1) la personne qui n'avait pas encore 16 ans accomplis.
2) la personne qui ignorait, sans faute de sa part, qu'elle violait une loi ou un précepte.
3) la personne qui a agi sous la contrainte d'une violence physique ou à la suite d'une circonstance fortuite qu'elle n'a pas pu prévoir.
4) la personne qui a agi forcé par une crainte grave, même si elle ne l'était que relativement, ou bien poussée par la nécessité, ou pour éviter un grave inconvénient, à moins cependant que l'acte ne soit intrinsèquement mauvais ou qu'il ne porte préjudice aux âmes.
5) la personne qui a agi en état de légitime défense contre un agresseur qui l'attaquait injustement.
6) la personne qui était privée de l'usage de la raison.
7) la personne qui a cru que se présentait une des circonstances prévues aux nn. 4 ou 5.
Il est étonnant de constater autant de réactions parce que Le Code du Droit Canonique s’applique dans le cas de ce billet. Décision qui concerne uniquement des catholiques baptisés !
Il est inutile d’insulter un prélat, encore moins le Pape Benoît XVI, pour contester une règle du nouveau Code de Droit Canonique, promulgué par le Pape Jean-Paul II en 1983, ici, une sentence, qui n’est, par ailleurs, pas systématiquement perpétuelle ! Elle peut être absoute. Sauf si la personne frappée d’excommunication ne souhaite pas l’être, refuse de se repentir… !
Le Canon 1311, stipule que « L'Église a le droit inné et propre de contraindre par des sanctions pénales les fidèles délinquants. »
Le Catéchisme de Saint Pie X nous dit : « Les excommuniés sont ceux qui, pour des fautes graves, sont frappés d'excommunication par le Pape ou l'Évêque, et sont par suite, comme des indignes, séparés du corps de l'Église, qui attend et désire leur conversion.
Dans la législation actuelle de l'Église, il y a sept sortes de péchés qui conduisent à l'excommunication.
De celle-ci, il y a deux catégories :
- l’excommunication latae sententiae, c’est-à-dire celle qui est encourue ipso facto lorsqu’on fait tel acte ;
- et l’excommunication ferendae sententiae, qui résulte d’une décision de l’autorité ecclésiastique.
Dans le 1er des cas : 2 sortes de péchés conduisent à l'excommunication, dont la levée est réservée à l'Évêque (ou le Pape).
1) Canon 1364 - § 1. « L'apostat de la foi, l'hérétique ou le schismatique encourent une excommunication latae sententiae […] ».
2) Canon 1398 - « Qui procure un avortement, si l'effet s'en suit, encourt l'excommunication latae sententiae. »
Le fait-divers du Brésil, l’atteinte à la vie par avortement entre sous le coup du canon 1398.
L’excommunication latae sententiae touche automatiquement le chrétien baptisé coupable de la faute grave qui a entraîné l’anathématisation. L’excommunication se trouve prononcée « sans qu’il soit besoin d’une décision de l’autorité compétente, car les coupables de fautes graves sont supposés savoir que leur comportement est délictueux.» ! La déclaration de l’Evêque, qui, à proprement parler, n’excommunie pas la personne, consiste à déclarer que le coupable S’EST LUI-MEME excommunié ! Il n’impose pas arbitrairement une peine, mais fait simplement reconnaître officiellement le fait que le coupable s’est séparé de la communion par son acte.
L’excommunié n’est pas rejeté par l’Église, ni ne perd la grâce de son baptême car « les dons de Dieu sont sans repentance ». L’excommunication est une sanction qui a pour but principal l’amendement des fidèles ; en vue du bien, pour les amener à la conversion.
Par ailleurs, l'excommunication latæ sententiæ peut être levée par l'évêque pour les fidèles de son diocèse ou s'y situant, ou par tout évêque dans la confession (can. 1355-2). Ce pouvoir est parfois délégué aux prêtres pour certaines offenses. La levée de l’excommunication par l’autorité ecclésiastique ne fait normalement que reconnaître le repentir de l’excommunié.
L'Église porte un jugement sévère sur l'acte d’avortement en lui-même du fait de l'incertitude du pronostic médical, sans pour autant en condamner la personne, ce que montre sa recommandation sur l'accueil pastoral qui doit être réservé aux femmes ayant avorté, elle souligne que cet acte, qu'elle considère très grave, est traumatisant pour la personne qui l'a vécu…
En revanche, l'Église condamne sévèrement les membres du corps médical procédant à l'avortement en les excommuniant. Ceci s'applique également aux hommes politiques qui défendent l'avortement, en tant que participants à cette structure de péché … !
L’Eglise orthodoxe pratique l’excommunication dans le cas de l’avortement, qui n’est pas accepté chez les Bouddhistes, dans l’Islam….
Rédigé par : Marie | 12 mars 2009 à 21:27
@Jean-Dominique Reffait
Ce n'est pas la fillette qui est excommuniée mais sa mère. Ce n'est pas vraiment la même chose mais il semble que tout le monde ait envie de faire l'amalgame.
Rédigé par : Florence | 12 mars 2009 à 20:25
Tant qu'on est dans le tocsin ... Sur France 2/ journal de 13 heures/ Elise Lucet/, on voit toute cette semaine le procès (en partie) filmé de Garcia ... Hier, on a ainsi pu voir BHL à la barre et témoigner. Ce qu'il disait, en substance, c'est que le raciste souvent ne se voit pas raciste, bref comme un déni inconscient de racisme du raciste lui-même ... C'est bien vu car c'est, hélas, ce "petit" racisme du quotidien qui ne dit jamais son nom mais qui pourrit la vie de bien des gens, dont il s'agit. En l'espèce, là, ce "petit" racisme de tous les jours est passé à l'acte et a tué ...
On a vu à ce moment l'avocat de la défense bondir sur BHL et l'accuser de faire fi de la présomption d'innocence. D'accord mais laquelle? BHL a fait, à mon avis, celui qui ne comprenait pas, en précisant qu'effectivement, dans ce cas précis, quand les faits sont établis, que la victime est morte, que les familles pleurent, que l'accusé a avoué, que les preuves matérielles et autres sont constituées, il avait, oui, tendance à faire fi de cette fameuse présomption d'innocence ... Je suppose, cependant, quant à moi, que cet avocat a voulu dire: présomption d'innocence de crime raciste, ce qui eut été tout autre chose, on en conviendra. Mais, dans sa diatribe et sa précipitation à attaquer l'icône, il omit ceci qui lui fut préjudiciable, enfin à sa défense ...
Aujourd'hui, on a vu un moment du réquisitoire de l'avocat général. En vérité, je n'ai pas bien saisi ce qu'il a voulu dire lorsqu'il affirma que l'accusé a commis un crime encore plus grave que le crime raciste, un crime qui dénie autrui, qui le nie en tout ce qu'il est ... C'est la même chose, il me semble. Le crime raciste ou non dénie, nie, en tout ce qu'il était celui qui en est la victime ... J'ai pensé un instant qu'en disant cela, l'avocat général ne cherchait pas à ramener la dimension raciste du crime à celle de crime tout court, en les englobant l'un et l'autre dans la même dialectique. En ce sens, il abondait dans le sens de la défense de l'accusé, même si, in fine, il a réclamé une peine non inférieure à 25 années de réclusion criminelle, soit ce que l'on requiert généralement lors de cas d'assassinat ... Or, il est manifeste qu'il ne s'agit pas d'un assassinat mais d'un homicide volontaire. Pourquoi alors une telle distorsion entre la qualification du crime et celle de la peine requise? On ne peut comprendre le réquisitoire de l'AG si on ne pense pas qu'il a admis en son for le caractère raciste du crime mais qu'il n'a pas souhaité que la Cour le retienne explicitement.
Je retiens surtout Garcia, ce misérable au sens zolien, hugolien du terme ... Il s'est enfoncé tout seul lors qu'il prit la parole après BHL ... " ... ce n'est pas un crime raciste, si cela avait été un noir, un blanc,un chinois, N'IMPORTE QUOI, ça se serait passé pareil ...", dit-il. Ce N'IMPORTE QUOI pour désigner un être humain plaide et prouve contre lui et le condamne déjà, cet abruti!
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 12 mars 2009 à 18:48
@ L'ignoble infreequentable
Si quelque évêque ou pape s'avisait de m'excommunier, je rirais de l'aventure.
Mais il s'agit là d'une fillette dans un pays catholique fervent, elle-même peut-être prie-t-elle un dieu qui lui apparaît comme un ultime espoir au fond de sa misère. Et voilà que ce dieu se dérobe à elle, une première fois, en lui assénant coup sur coup viols, grossesse et avortement, une deuxième fois en la montrant publiquement du doigt comme la criminelle qu'il faut rejeter. Sa vie est un enfer sur terre et voilà qu'on lui promet, quoi qu'elle fasse, par voie de communiqué de presse international pour nul ne l'ignore, qu'elle a sa place en enfer éternellement. Que l'on soit croyant ou pas, c'est poignant. Et dégueulasse.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 12 mars 2009 à 17:31
@françoise et karell Semtob
Très beau et très doux message. Merci.
------------------
@L'ignoble Infreequentable,
Vous avez parfaitement raison. Qui gêne, ici, en France une excommunication ? Cette indignation générale a quelque chose de surfait.
Rédigé par : Florence | 12 mars 2009 à 14:36
@Hari Seldon |
"D'ailleurs, je pense que l'éducation et l'instruction font doucement leurs œuvres et c'est très bien ainsi."
Si le seul résultat de l'éducation et de l'instruction devait être la promotion de la seule matérialité au détriment de toute spiritualité, je pense pour ma part, qu'elles seraient très loin de faire œuvre utile vu que la majorité des grands problèmes qui se posent à notre temps vient il me semble de ce primat du matériel sur le spirituel dans leur rapport au réel.
"Dernière petite chose, est ce que la mère, le praticien et surtout l'enfant sont des croyants?
S'ils ne le sont pas tout ce tapage n'est soubresauts de personnes déconnectées des réalités de la vie quotidienne."
Quand bien même ils ne le seraient pas, ils font partie d'une communauté où sont très largement majoritaires semble-t-il, les catholiques pratiquants et respectueux du dogme dans l'interprétation qui s'est imposée à eux et qui constituent le troupeau auquel le pasteur-archevêque adresse ainsi son message, et qui n'est à mon sens qu'une interprétation car si on peut admettre le postulat que Dieu ne se trompe pas dont l'amour qui inclut nécessairement le pardon est infini, on est bien obligés d'admettre que ce n'a pas toujours été le cas de ses malentendants. Or mal entendre le message divin qui ne peut vouloir voir s'achever purement et simplement par les conséquences des violences subies cette frêle vie déjà tant blessée pour laisser une chance de survie des plus hypothétiques et déjà largement hypothéquée sur le plan de la souffrance à des fœtus sans mère, n'est-ce pas pire quelque part que
1- de renoncer à assumer une charge trop lourde pour choisir de perpétuer la vie là où l'on pense en effet pouvoir raisonnablement en assumer la responsabilité et la charge par soi-même. Choix du médecin.
2- préférer une vie traumatisée mais qu'il sera possible de restaurer à trois morts des plus probables dès lors que mener jusqu'à un stade de viabilité des jumeaux avec la conformation de bassin d'une enfant de neuf ans souffrant qui plus est de dénutrition paraît aux faibles moyens de la médecine humaine plus qu'une gageure et que l'archevêque ne donne pas de garanties de miracle. Choix de la mère!
Je ne connais pas suffisamment les textes mais il doit bien y avoir quelque part de quoi prendre en compte de façon canonique ce type de choix et ses circonstances particulières où davantage qu'un avortement on peut tenter de lire un acte de sauvegarde d'au moins une vie!
Rédigé par : Catherine JACOB | 12 mars 2009 à 12:59
Chère Véronique, ne sombrez pas, vous aussi, dans ce vulgaire panneau qu'est ce mauvais tocsin, que PB n'a cessé pourtant de dénoncer et qui le fait trébucher à son tour, d'où le ridicule... Car il s'agit de cela, sauf que cette fois c'est ce ministre de pacotille qui s'y met contre un metteur en scène libre et responsable, dont le propos incriminé est d'une clarté, d'une simplicité, d'un respect et d'une dignité incontestable.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 12 mars 2009 à 11:41
Perso, je m'amuse comme un fou à lire vos commentaires divers et variés.
Franchement, le problème d'une excommunication quelconque n'est-il pas sans intérêt pour un non croyant (athée, agnostique) un croyant d'une autre religion (bouddhiste, huguenot, taoïste, israélite, musulman et j'en passe) qui n'ont pas à en connaître et ne connaissent par définition pas ou mal la religion des "papistes" ?
C'est un peu comme si des souverainistes m'expliquaient comment je dois faire l'Europe en tant qu'européen convaincu, un menuisier comment je dois tourner mon béton en tant que maçon patenté, un juriste comment je dois distiller mon pinard, sulfater ma vigne ou "barriquer le jus" en tant que vigneron assermenté !
Du grand n'importe quoi, finalement !
Qu'on ait des opinions et qu'on les exprime, je veux bien.
Et c'est même très bien.
Mais venir me dire ce que devraient être mes décisions et intimes convictions en ignorant mes responsabilités (envers moi-même ou envers autrui), que j'assume seul par ailleurs, je ne comprends pas.
Vraiment.
Serait-ce de la fatuité appliquée ?
On marche parfois sur la tête, me semble-t-il...
Rédigé par : L'ignoble Infreequentable | 12 mars 2009 à 11:41
A Audrey
Cette petite fille a été violée par le mari de sa mère pendant 3 ans. La soeur de cette petite fille, handicapée, a été violée également par le même homme. Si l'affaire a été découverte c'est parce que la petite s'est retrouvée enceinte.
Excusez-moi d'avoir des doutes sur la mère de deux petites filles qui se font violer pendant 3 ans par son mari dont l'une depuis l'âge de 6 ans et l'autre handicapée.
Le beau-père violeur est en prison et j'espère qu'il aura une peine en rapport avec ses actes ignobles.
La mère s'en tire avec une excommunication. A mes yeux, elle s'en tire bien. Drôlement bien.
Rédigé par : Florence | 12 mars 2009 à 10:08
Quand la foi manque, l'espérance reste: l'homme est améliorable.
Rédigé par : mike | 12 mars 2009 à 09:55
@Hari Seldon
"D'ailleurs, je pense que l'éducation et l'instruction font doucement leurs oeuvres et c'est très bien ainsi"
Soit vous voulez dire que par sa partialité, l'enseignement est hostile aux religions et ainsi parvient à les discréditer
Soit vous insinuez que la religion est bonne pour les demeurés et qu'un peu d'instruction leur ouvre les yeux.
Dans les 2 cas, je constate que votre tolérance est assez limitée.
Rédigé par : Polochon | 12 mars 2009 à 09:44
Merci Alexandre de rappeler, à travers la belle figure de Dom Helder Camara, que les évêques de Recife se suivent mais ne se ressemblent pas.
Je puis, Philippe, ricaner de l'organisation religieuse dont les très grosses ficelles ne me dépassent en rien tout en respectant ce mystère de la foi, qui lui me dépasse et que je ne comprends pas. Commenter votre billet serait trop long car s'y bousculent beaucoup de choses.
Il n'aura pas suffi à ce dieu de miséricorde affichée d'abandonner cette fillette, il lui aura fallu lui signifier cet abandon par exploit d'huissier pontifical, avec le cachet et les signatures saintes. Pathétique et dérisoire.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 12 mars 2009 à 09:24
@ Aïssa
C'est tout de même commode de ne pas apporter de réponses à mes questions.
Mais, en réalité, je ne vous le reproche pas.
Tant il me paraît évident qu'établir des équivalences entre le gouvernement de Vichy et celui d'aujourd'hui est un exercice qui exige un minimum de maîtrise de ce qu'a été, dans toutes ses composantes et toutes ses complexités, la période de l'Occupation.
Et c'est bien cette absence d'une connaissance détaillée, précise, exigeante qui m'exaspère au plus haut point dans l'équivalence qu'établit Philippe Loiret.
J'en ai assez de cette prime accordée tout le temps à l'ignorance, aux généralités et aux poncifs balancés comme ça - comme dans les téléfilms les plus médiocres - histoire de vouloir justifier au moindre coût et au moindre effort intellectuels le propos d'un film ou d’un livre.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 12 mars 2009 à 08:48
Au-delà de cette affaire médiatique, il y a des problèmes bien plus graves à Recife.
Chez les très pauvres du Nordeste, la cellule familiale telle que nous la connaissons est parfois un concept très flou.
Les enfants sont en bande, avec des cousins. Il s'agit plus parfois quasiment de "tribus". Je ne sais pas si c'était le cas de cette famille.
Pour lutter contre cela, des prêtres ont monté dans les années 50 des organisations de type Emmaüs, acheté des terrains pour y construire des maisons, fait des écoles, instruit les gens de leurs droits.
Ils avaient compris que la maison était le creuset de la famille. C'était la façon de l'Église de lutter contre la misère morale et sociale, dont l'avortement n'est qu'une conséquence.
Dom Hélder, l'Archevêque précédent, avait acquis une popularité énorme dans ce combat, au point d'être censuré dans les médias par les dictateurs, qui y voyaient un danger politique. C'était un Abbé Pierre avec un pouvoir d'Archevêque, des pauvres par millions et une dictature en face.
Dom Hélder a voyagé, dénoncé la torture appliquée sur les opposants dont des prêtres. Il a parcouru le monde en prophète de la religion impliquée dans le social. Il a beaucoup contribué à Vatican II. Mais Jean-Paul II, après Vatican II, a désiré se tourner vers la frange traditionnelle qui se sentait un peu délaissée. Il a de plus signalé à Dom Hélder qu'il sortait de son rôle en arpentant le monde et faisant le prophète. En effet dans la hiérarchie de l'Église ce rôle est réservé au Pape. C'est pourquoi un remplaçant traditionaliste a été nommé à Recife, histoire de faire rentrer dans le giron européen du Vatican tous ces mouvements. Tout à été détruit: les bibliothèques populaires, les programmes style Emmaüs, les programmes de logement, les coordinations nationales d'évêques. Jean Paul II s'est acquitté de sa charge d'arpenter le monde et de faire progresser l'église d'en haut.
Dom Hélder a fini sa vie en reclus, restant discret pour obéir au Pape.
Mais maintenant c'est la frange traditionaliste qui domine et qui veut anéantir l'influence des prêtres sud-américains, africains, asiatiques, qui eux se basent sur le peuple.
Tout ça pour dire qu'il faut mettre cet événement en perspective avec les luttes de pouvoir au sein de l'Église, la source du dogme étant le point fort des pro-européens et le nombre de croyants leur point faible...
Rédigé par : Alexandre | 12 mars 2009 à 08:38
Le sens ... Plus de progrès, pareille humanité ... La technique m'avachit. Je regarde aux informations ce lycéen allemand qui tue ses camarades dans ce lycée plus d'autres gens dans la rue, j'aurais pu en être, vous, n'importe qui ... Combien sont-ils, chez nous seulement, ces lycéens qui se savent condamnés, je veux dire qui savent que leurs espérances, leurs saines envies, leurs motivations, s'arrêtent à vingt ans, qu'après c'est le néant social, professionnel, personnel, la lutte, le combat?... Total travaille plus pour gagner plus et licencier plus ... Deux exemples parmi tant d'autres ... Quelle lecture faire de ce monde? Les religions? On le voit, elles williamsonnent d'un coté et récifent de l'autre ... Pour ne citer que celle-là; les autres ... Sarah Palin se faisant exorciser ... Les ayatollahs ... Le Droit, la justice, la morale, le mérite, la qualité ... Tout ça c'est du vernis. A l'échelle d'un homme comme à celle d'une société humaine, c'est toujours que le rapport de force, chaque jour la technologie en plus ... Les bêtes n'ont pas Total ni les religions ni les armes à feu ni internet, mais à part ça ... La croissance économique, une volonté désespérée de fuite en avant, à l'aveugle ... La réalité d'airain, c'est l'état de guerre permanent. Chacun est son petit soldat et parfois son chef à la fois ... à qui crèvera l'autre, à qui vivra ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 12 mars 2009 à 01:11
Un billet qui exprime pourquoi en plus du contre témoignage, l'attitude de l'évêque est absurde sur le plan médical :
http://medecindecampagne.lesdemocrates.fr
Rédigé par : DrGauDo | 11 mars 2009 à 23:05
Cher Philippe,
Il y a environ 40 ans, un bébé naissait dans un hôpital parisien. Il pesait moins de 600g. Les médecins ont expliqué que l'enfant était perdu. L'homme le prit et le déposa dans une boîte à chaussure pour pouvoir l'enterrer. Dans la nuit, le petit se mit à hurler de faim. L'enfant de ce fait réel vit à ce jour. Cet homme a montré aux médecins qu'il était possible de sauver des prématurés très précoces.
La vie d'un Pape s'inscrit dans l'histoire.
Le Pape est un des représentants des commandements. Il dessine les grands axes.
L'individu quant à lui aurait la possibilité d'exercer son libre arbitre.
Imaginez 30 secondes que le Pape se mette à réfléchir comme un juriste. A suivre la mode. A entrer dans l'exception de l'exception...
Cela serait la confusion totale.
La problématique précédente était celle du pardon.
La religion catholique prétend qu'il est souhaitable de pardonner. J'ai le libre arbitre de dire que s'il est souhaitable de pardonner, il ne faut pas oublier.
La problématique de votre billet est autre.
Si le Pape autorise une possibilité exceptionnelle d'arrêter la vie, ne montre-t-il pas une faiblesse, une autorisation ou ce qui pourrait être entendu comme une autorisation concernant l'expérimentation sur l'embryon, l'euthanasie des handicapés, la mode génétique, le trafic d'organes.
Quand l'homme agit, il ne sait pas toujours pourquoi il agit.
Il oscille entre raison et passion.
A la question posée par vous-même, pour la graduation de la culpabilité le Pape donne un message clair qui est la protection des plus faibles, la protection de la vie, la protection des enfants, la responsabilisation des adultes, le respect de la vie de l'autre qui passe par le respect de l'autre.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 11 mars 2009 à 23:04
Pourquoi s'étonner de cette décision alors qu'il suffit de lire la Bible ou le Coran pour se rendre compte que ces livres sont d'une cruauté et d'une intolérance sans limite.
Il suffit de prendre le Coran, les damnés seront brûlés vifs et pour que le supplice dure éternellement la peau de la victime repoussera à chaque fois. Même Torquemada n'y avait pas pensé.
Ce qui est surprenant c'est que malgré ces livres qui encouragent le meurtre et la torture, on trouve encore quelques croyants tolérants.
Enfin, il ne faut pas être un grand visionnaire pour se rendre compte que les religions sont sur le déclin.
Même dans les pays du Golfe, les jeunes musulmans téléchargent des photos de femmes nues plutôt que des versets du Coran, c'est pour dire. En Iran les ayatollahs arrivent à dégoûter les jeunes de la religion pour plusieurs siècles.
Rédigé par : Têtuniçois | 11 mars 2009 à 22:57
La pédophilie reconnue par l'Eglise ! Bravo ! Qu'est ce que la vie d'une enfant de 9 ans face à l'honneur d'un violeur ! C'est honteux, minable et peu encourageant pour l'avenir... Heureusement que les garçons violés par des prêtres n'ont pas avorté !
Rédigé par : Fanfan | 11 mars 2009 à 20:54
Je suis athée convaincu, fervent.
J'espère au moins que cette tragédie montrera à ces pauvres gens que la religion est un grand mensonge, tant dans les sornettes qu'elle raconte que par le comportement de ses édiles.
Je sais bien que disant cela je vais subir une volée de bois vert de la part de nos bien-pensant mais que voulez-vous j'accepte bien de les supporter, qu'ils acceptent en retour de faire la même chose.
Il nous faut, nous non-croyants, subir les affres des chrétiens, des musulmans, des juifs... et de tant d'autres, et cela au nom d'un dieu d'amour ou de divinités quelconques au demeurant.
Rassurez-vous cependant je ne suis pas pour l'interdiction des religions, ni pour des mesures coercitives d'aucune sorte. Libre à chacun de croire mais libre aussi de ne pas croire.
D'ailleurs, je pense que l'éducation et l'instruction font doucement leurs oeuvres et c'est très bien ainsi.
Dernière petite chose, est-ce que la mère, le praticien et surtout l'enfant sont des croyants ?
S'ils ne le sont pas tout ce tapage n'est que soubresauts de personnes déconnectées des réalités de la vie. quotidienne.
Rédigé par : Hari Seldon | 11 mars 2009 à 20:08
Le représentant de la filiale Brésil et le PDG de la holding sise au Vatican ont un réel talent pour taper à côté !!
En tant que catholique, on ne peut être que surpris qu'il n'y ait pas de condamnation de l'adultère, de la mise à mal de la famille, de la pédophilie, et pour finir de l'inceste !
Ce serait une glorification de la vie et que pas de chance, la jeune enfant ne s'en rend même pas compte.
Et puis comment ne pas remarquer qu'est affirmé en creux que le consentement n'entre en rien dans les rapports charnels.
Il ne s'agit pas d'être à la mode ou non, mais bien de dégager l'esprit de ces positions atroces.
Rédigé par : Madame de F. | 11 mars 2009 à 19:48
Dans les années 60, il y a eu des "événements" au Congo... la guerre. Des religieuses catholiques ont été violées par les soldats, certaines sont "tombées" enceintes... ça arrive. Mais, et il s'agit d'une source crédible, elles ont eu l'autorisation d'avorter donnée par le pape Paul VI (humanisme ou peur de perdre des forces vives ??). Il s'agit d'un problème lié à ce "panzer" Pape, et aux choix d'entourages du pape précédent...
Rédigé par : protest | 11 mars 2009 à 19:21
L'argument du Vatican comme quoi le viol est moins grave que l'avortement est théologiquement le suivant :
L'avortement est le meurtre prémédité d'un innocent (bébé), tandis que le viol n'est pas un meurtre.
C'est un parti pris.
Maintenant, que le violeur ne soit pas excommunié, je crois que ça a à voir avec le fait qu'il n'a pas été jugé, donc présomption d'innocence.
Décidément, le droit canon n'en est pas à une incohérence près.
Rédigé par : MrTom | 11 mars 2009 à 18:42
S'agissant d'un article concernant une décision des autorités ecclésiales romaines, je me permettrai, simple protestant évangélique, un commentaire paraphrasant une scène presque similaire :
On amena à Jésus une mère de famille, avec toute une équipe médicale, en lui disant, notre loi exige qu'on les excommunie tous, et toi que dis-tu ?
Ils disaient cela afin de l'éprouver !
Alors Jésus s'étant baissé, écrivit sur le sol et se relevant leur dit "que celui d'entre vous qui est sans péché signe le premier le décret d'excommunication"
Alors tous, du plus petit curé jusqu'au plus grand prélat, repris dans leur conscience, se retirèrent un à un.
Alors Jésus se tournant vers les accusés, leur dit "où sont ceux qui vous accusent ? moi non plus je ne vous accuse pas"
Mais peut-être que ces "accusateurs" auraient eu besoin de lire les conseils que donnaient l'apôtre Paul à son disciple (je cite) "Si quelqu’un aspire à la charge d’évêque, il désire une œuvre excellente. Il faut donc que l’évêque soit irréprochable, mari d’une seule femme, sobre, modéré, réglé dans sa conduite, hospitalier, propre à l’enseignement. Il faut qu’il ne soit ni adonné au vin, ni violent, mais indulgent, pacifique, désintéressé. Il faut qu’il dirige bien sa propre maison, et qu’il tienne ses enfants dans la soumission et dans une parfaite honnêteté ;
car si quelqu’un ne sait pas diriger sa propre maison, comment prendra–t–il soin de l’Eglise de Dieu ?"
Ah l'exemple… quelle valeur n'a-t-il pas… Ce n'est pas la meilleure façon de conduire les autres, c'est la seule !
L'exemple s'appuyant sur l'expérience pratique et personnelle fait défaut à la curie Romaine...
Ah... s'il y avait en son sein un ou deux évêques dont la fille avait été violée... ou simplement mariés avec des enfants courant les mêmes risques que le reste de l'humanité, cette décision aurait été certainement différente.
Pourquoi passer sous silence ce sage conseil Paulinien ?
Cordialement
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 11 mars 2009 à 17:20
"des ricaneurs qui, devant ce qui les dépasse ou qu'ils n'essaient même pas de comprendre, jouent les esprits forts faute d'esprit et ne font pas preuve, à l'égard des êtres de foi, de la tolérance que ceux-ci leur manifestent"
Monsieur Bilger,
je souscris à votre constat de départ: souvent les croyants tolèrent athées et agnostiques. Peut être auriez-vous pu ajouter que souvent ces derniers (athées et agnostiques) respectent les croyants en étant parfois intolérants avec les croyances.
@ Florence: pourvu que l'enfant jamais n'entende l'horreur de votre pensée selon laquelle sa mère l'aurait laissée se faire violer. C'est, pour un enfant, une violence inouïe d'entendre que sa mère est responsable du malheur qui l'afflige (et il semble que se soit l'intervention de la mère qui ait conduit le beau-père en prison).
Audrey
Rédigé par : Audrey | 11 mars 2009 à 17:14
Je crains que cela s'appelle l'obscurantisme ; celui-là même qui a conduit un Pape à recommander à une société africaine l'abstinence plutôt que le préservatif, au mépris de la réalité d'un continent. Au mépris, surtout, de millions d'êtres humains.
Rédigé par : catherine A | 11 mars 2009 à 15:20
Si vous êtes intéressés par les réactions du monde catho à cette excommunication, je vous suggère de vous reporter à l'excellent blog de Bruno Frappat et particulièrement aux commentaires très nombreux de ses 2 derniers Post.
http://blogfrappat.la-croix.com/
Rédigé par : Polochon | 11 mars 2009 à 15:11
"maintenir une conception de l'absolu au sein du relatif, pour valider, au sein d'une modernité qui la pourfend, sa grille de valeurs et d'exigences, en oublie que cette mission n'a de sens que reliée aux grandeurs, aux limites et aux détresses des vies concernées"
Tout est dit.
C'est effectivement le grand défi de l'Eglise :
Affirmer ce à quoi elle croit mais être d'une infinie patience, d'une infinie miséricorde et d'une infinie compréhension avec chaque être humain.
Pas de moralisme dans tout ça car chaque homme est considéré comme responsable de son propre salut.
En fait cet appel de l'église à chacun d'entre nous pour plus d'humanité doit être considéré comme une marque de confiance. Il serait dommage que quelques faits, aussi douloureux soient-ils, et si médiatiquement montés en épingle, nous détournent de l'essentiel.
Sinon, pour comprendre comment cela se passe au Brésil, je ne peux que vous recommander le film "Puisque nous sommes nés", sorti récemment sur nos écrans.
Rédigé par : Polochon | 11 mars 2009 à 14:43
Je peux comprendre que l'on soit, pour des raisons religieuses, éthiques ou philosophiques, opposé à l'avortement. Chacun est sur ce point libre d'en penser ce qu il veut. Mais je ne comprends pas Marie ou Harald, qui sans la moindre compassion pour la victime, sans miséricorde, opposent le droit à la vie d'embryons au droit à la vie de la mère. L'intransigeance confine ici au fanatisme, rappelons tout de même qu'il s'agit d'un viol et que la mère n'aurait sans doute pas survécu à la grossesse. L'archevêque de Recife est semble-t-il prêt à lever l'excommunication à la condition que la mère, la tante et le médecin de la fillette demandent pardon et fassent preuve de repentance. Voilà la meilleure dans cette sordide histoire, c'est aux victimes de demander pardon, non au violeur pour son crime, non au prélat pour son ignominie. J'espère bien qu'ils ne demanderont pas pardon.
Rédigé par : ludovic | 11 mars 2009 à 14:42