Le Premier ministre envisage de durcir les sanctions contre le racisme et l'antisémitisme (Le Figaro). Je crains fort que cette volonté à la fois politique et mécanique d'aggravation des peines, intimidation symbolique, n'ait aucune incidence sur le nombre d'interpellations et de poursuites dans ce domaine. L'efficacité de la répression est totalement indépendante de ces effets d'annonce. La cohérence de l'action est infiniment préférable à la menace de la parole. C'est comme un vase dont on élargirait sans cesse les dimensions mais qui demeurerait empli de peu d'eau. L'enflure du contenant mais la faiblesse du contenu.
François Fillon me renvoie naturellement à l'UMP qui ne ressemble plus du tout à ce parti de "godillots" dont on moquait l'inconditionnalité. Une controverse éclate entre deux ministres sur l'homoparentalité et sa reconnaissance. Immédiatement, Jean-François Copé souhaite que l'UMP en débatte, ce qui est une démarche à la fois intelligente et habile pour limiter la discussion et éviter que de manière erratique elle embrase les sujets environnants (Le Monde).
C'est encore plus vrai pour l'instruction. Il y a eu le discours du président de la République devant la Cour de cassation qui, je l'espère, sera perçu par la Commission Léger comme une ouverture et non comme une interdiction d'aller au-delà des voeux de Nicolas Sarkozy. Le rapport d'étape de cette structure de réflexion, qui devait être connu en février, a été retardé jusqu'à la mi-mars. C'est un bon signe, qui augure apparemment une prise en compte des difficultés techniques et procédurales suscitées par les propos du président. Les états généraux de la justice, dont l'inspiration est clairement hostile aux orientations gouvernementales et viendront au secours de la fonction de juge d'instruction, apporteront leur pierre à l'effervescence intellectuelle et judiciaire, qui manifeste qu'on est prêt à se battre pour une cause complexe voire aride. Il y a aussi l'invitation des magistrats instructeurs aux députés, pour que ceux-ci viennent constater la réalité du fonctionnement de leur cabinet et l'investissement majeur, dans cette polémique de fond, de l'Association française des magistrats instructeurs (AFMI).
Enfin et surtout, il y a ces 80 députés de l'UMP ayant déposé une "proposition de résolution demandant la création d'une commission d'enquête parlementaire sur la réforme de l'instruction des affaires pénales" (Le Figaro) sous l'égide du député de la Gironde Jean-Paul Garraud, qui se mobilisent pour sauver le juge d'instruction, "pierre angulaire de notre système pénal" selon leur inspirateur.
J'apprécie beaucoup ce parlementaire, fils d'un maître de conférence qui m'avait beaucoup plu à Bordeaux lors de ma formation d'auditeur de justice. Le seul, à vrai dire, qui n'ait pas mis un éteignoir sur ma passion de la justice. Jean-Paul Garraud et ceux qui le suivent s'inscrivent, même s'ils s'en défendent, dans une démarche qui les sort de l'inconditionnalité bête et partisane et les constitue comme des opposants à la ligne "judiciaire" du président sur ce plan de l'instruction.
Même si je suis en désaccord avec ces députés qui désirent le maintien du système inquisitoire, je ne peux qu'approuver cette résolution collective qui a pour finalité, clairement, de contraindre à une poursuite et à un approfondissement de la problématique en discussion. Abandonner l'inquisitoire, avec un juge d'instruction si parcimonieusement saisi, pour s'arrêter au milieu du gué - c'est le projet du président - sans aller jusqu'à la pureté de l'accusatoire me semble un pari risqué. On va délaisser une proie imparfaite pour une ombre peu fiable. Pourquoi ne pas prolonger l'analyse des interrogations et des solutions possibles pour faire du discours prononcé par le Président un espace ouvert et non une injonction pour cesser de penser ?
Je déteste, dans quelque parti que ce soit, les godillots, les obéissants par principe, les serviles par vocation. Merci à Jean-Paul Garraud, qui a déjà démontré qu'il n'avait pas peur de son ombre intellectuelle et politique, pour avoir, avec beaucoup de collègues, mis de la matière dans cette question de société, dans cet avenir de justice.
Pour que le feu ne s'éteigne pas.
Bonjour, il semblerait en réalité, des dires même du président de groupe UMP, que la pratique du godillot soit malheureusement toujours bien présente à l'Assemblée.
C'est pourquoi, afin d'aider M.Copé dans son difficile combat contre les godillots, des citoyens ont lancé le site Députés Godillots : http://www.deputesgodillots.info sur lequel des godillots sont dévoilés jour après jour.
Les premiers en date sont
- Alain Marty: http://www.deputesgodillots.info/depute-alain-marty.html
- Françoise Guégot: http://www.deputesgodillots.info/depute-francoise-guegot.html
- Jack Lang: http://www.deputesgodillots.info/depute-jack-lang.html
Rédigé par : Roux | 19 avril 2009 à 11:23
Madame Boutin , joue le rôle de la méchante chargée d'attirer les voix des homophobes , madame Morano joue le rôle de la gentille chargée d'attirer les voix des homosexuels .
Madame Morano a tellement peur d'effrayer les voix des homophobes de l'ump , qu'elle n'ose même pas prononcer le mot " homosexuel " ! Elle parle de couples de personnes de même sexe ! Quelle tartuffe !
On balance quelques miettes aux homosexuels ( cette petite réforme qui ne change pas grand chose puisque des homosexuels peuvent déjà avoir une partie de l'autorité parentale )pour éviter que les homos ne réclament pas le MARIAGE et l'adoption .
En France au XXI ème siècle une femme hétérosexuelle peut se marier avec son compagnon MORT !
Un homosexuel vivant ne peut pas se marier avec l'homme qu'il aime et qui lui est bien vivant .
Mieux , bientôt la France va reconnaitre officiellement la polygamie !!!
Mayotte va devenir un département français , les mariages polygames déjà existants seront officialisés !
MARIAGE AVEC UN MORT : AUTORISE, POLYGAMIE : AUTORISEE
MARIAGE HOMOSEXUEL INTERDIT
Rédigé par : Têtuniçois | 11 mars 2009 à 01:30
"Pour que le feu ne s'éteigne pas."
Je croyais que vous aimiez bien Johnny Hallyday !
Rédigé par : Catherine JACOB | 07 mars 2009 à 14:03
@Florence
Clair et net.
Bravo
Pensée du jour:
"Même si Jospin n'a pas été ridicule. Au moins il nous laissait tranquilles." (Philosophe brésilien 09)
LedunJP
Rédigé par : Ledun JP | 06 mars 2009 à 04:36
@ Florence
Nous sommes bien d'accord, peut-être que mon vocabulaire n'est pas adapté mais l'idée est là. C'est justement au nom de ce qu'il n'y a pas place dans la République pour de telles distinctions que je suis favorable au mariage civil de n'importe quel sexe avec n'importe quel autre. Ce qui devrait faire l'affaire de tous les humains qui veulent fonder quelque chose ensemble.
En revanche (suis-je déjà vieux jeu ?), j'ai un peu de mal avec le PACS pour sceller une union d'intérêt, entre frères et sœurs, entre colocataires pourquoi pas. Sinon pourquoi pas un PACS à 3 (la France pionnière en ça ce serait drôle). Or le PACS - à mon sens - est tellement utilisé pour ça qu'il fait plus de mal au concept de famille qu'un mariage généralisé aux non-hétéros. Le modèle de la famille c'est les enfants, mais c'est d'abord de l'amour entre deux personnes.
@ Jean-Dominique Reffait
Madame Boutin mérite tout notre respect et tout votre amour, surtout qu'elle a souvent été traitée avec grossièreté.
Sur l'institutionnalisation de l'homosexualité: je ne vois pas bien ce qu'il y a derrière ces mots. Je crois que je ne m'en fiche pas.
Si c'est continuer à se voiler la face et faire comme si toute autre sexualité n'existait pas, c'est à mon sens discriminatoire. Par exemple le Pacs n'est pas reconnu autant que le mariage pour le droit des étrangers.
Pour les droits de succession je ne sais pas si ça a évolué. J'espère.
Quand je dis ne pas comprendre Mme Boutin, c'est qu'elle semble penser comme si les gens choisissaient leur sexualité, et que l'État devait faire pression pour orienter ce choix vers l'hétérosexualité. Et donc en niant et en discriminant gentiment les autres, on en limiterait le nombre. J'ai l'impression que ça ne marche pas, et si ça marche pour certains on fabrique autant de malheureux.
Si c'est pour encourager à rentrer dans les ordres, plutôt autoriser le mariage des prêtres. Mais là l'Eglise fera ce qu'elle pensera bon, ce n'est plus la République...
Ah, et surtout, ne pas penser que le Brésil est en avance là-dessus. Je n'ai jamais vu autant d'homosexuels ensemble ni autant d'homophobie. J'ai joué au volley contre des équipes complètement composées d'homos qui faisaient les folles entre chaque point, quand dans mon équipe ça jasait toute l'année en douce parce que l'un de nous qui n'avait pas de compagne avait amené une fois un "ami" assister à un match. Au point d'avoir des joueurs s'arrangeant pour ne pas partager les douches communes avec ce joueur.
En France tout le monde s'en fout, en général au bout de quelques temps le compagnon d'un joueur homo vient prendre la bière d'après match avec tout le monde...
Rédigé par : Alexandre | 06 mars 2009 à 00:25
Cher Philippe,
En avril prochain,va commencer le procès
concernant l'affaire des jeunes français
biochimistes tués à Londres l'été dernier.
Est-il vrai que les parents de ces jeunes gens ne feront pas partie du procès pénal ?
Une déclaration lue à la Cour, expression des sentiments, ne sera lue que si le ou les accusés sont reconnus coupables.
La partie civile n'existant presque pas en cas de décès, la famille pourra-t-elle être représentée par un avocat ?
Est-ce que les familles auront accès aux dossiers ? Il semblerait que non, mais je cherche à comprendre.
Il semblerait également que lorsque la victime peut se rendre à l'audience pénale,
son avocat ne puisse pas prendre la parole,
et seulement prendre des notes.
Il semblerait que la demande au tribunal d'une expertise soit impossible.
Il semblerait également que la victime ne puisse pas faire appel d'une décision d'acquittement et que seule la personne reconnue coupable puisse faire appel.
La victime peut faire appel en civil.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 05 mars 2009 à 23:44
@Alexandre
Christine Boutin est tout à l'opposé de moi, je suis franc-maçon athée, elle est Opus Dei dévote et j'ai beaucoup d'estime pour elle, je ne peux m'en empêcher. Elle a des convictions et elles sont cohérentes. Elle a un sens moral, dont je ne partage pas tous les attendus, mais il est sans faille. Son coeur, je le sens plein d'amour et de compassion. Elle est hostile à l'institutionnalisation de l'homosexualité dans la société ; pour ma part je m'en fiche. C'est son droit le plus strict, je n'y vois rien de méprisable, ni ringard, et je la comprends tout à fait comme je comprends tous ceux qui ont des convictions fermes et qui s'y tiennent. Il n'y a aucun impératif à suivre les mouvements de la société qui nous déplaisent, mouvements qui iront bien un jour ou l'autre dans un sens différent, entraînant toujours le même troupeau inconscient d'aller dans le sens inverse. Christine Boutin est singulière, je l'aime bien.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 05 mars 2009 à 21:24
Si l'on raille les députés godillots d'une majorité, particulièrement de droite compte tenu de l'origine de l'expression, comme étant un appauvrissement de la démocratie parlementaire, il faudrait avec autant d'intransigeance traquer de tels indices de soumission intellectuelle au sein des autres groupes parlementaires...
Sur des sujets cruciaux, il m'a toujours semblé assez risible de voir l'opposition stigmatiser les députés de la majorité pour ébranler la base majoritaire et se comporter dans le même temps comme un seul homme, c'est-à-dire comme des godillots eux-mêmes, poursuivant quant à eux un objectif qui vise autant un capital de stratégie politicienne que le fond des débats.
On pourra toujours arguer que l'opposition et la majorité ne sont pas au même régime question moyens et philosophie d'action, mais quand même.
Si le citoyen que je suis peut voir des godillots à un endroit et, puisqu'il le faut, le déplorer par principe; alors selon ce même principe, si je constate qu'il y a des godillots dans l'opposition, cela doit bien constituer aussi un effet pervers.
Ce qui s'est passé sur la réforme des institutions, me semble révéler cet abysse.
Ne s'agissait-il pas de faire mordre la poussière au président de la République qui avait eu l'imprudence d'attacher son nom de manière trop prononcée à cette réforme, emblématique de la rupture.
Quand on a vu toute la gauche et apparentée bêler d'une même voix - y compris ceux qui très certainement ont une autre position - un même discours, on peut aussi déplorer l'atteinte que cela constitue par rapport à ce que l'on devrait pouvoir attendre d'un débat intelligent à l'AN.
Au fond, la discipline de groupe est aussi une forme d'intelligence objective dans un contexte précis qui est celui du parlementarisme, avec des transferts d'enjeux qui passent du sujet traité à ceux de la représentation politique et médiatique.
Si, ou plutôt quand pour rester optimiste, l'essentiel des débats étaient traités du seul point de vue de l'intelligence collective accordée à l'intérêt général, une partie du théâtre politique disparaîtrait.
Au profit de quoi?
Rédigé par : Daniel Ciccia | 05 mars 2009 à 21:04
@Alexandre
Ainsi donc il y a des hommes, des femmes et des homosexuels ? Et les bisexuels ? Je ne savais pas que les homosexuels étaient un genre à part, je croyais que les homosexuels étaient des hommes et des femmes à part entière. Soit vous vous êtes mal exprimé, soit nous ne partageons pas la même conception de l'humanité. Ce qui est possible. Sachez cependant que nous sommes nombreux à partager cette conception de l'humanité et que notre conception n'est pas inférieure moralement à la vôtre.
Pour moi, il n'y a que des hommes, au sens des êtres humains. Ce que l'on doit défendre, c'est les Droits de l'Homme. Les préférences sexuelles des uns et des autres n'ont rien à voir là-dedans. D'autant qu'au cours d'une vie, les préférences sexuelles peuvent varier (je l'ai déjà constaté autour de moi) alors que les hommes (au sens humains) restent des hommes.
Rédigé par : Florence | 05 mars 2009 à 20:26
Cher PB, vous ne seriez pas naïf au point de croire que parce que le Premier ministre et avec lui sa majorité parlementaire durciraient les sanctions contre le racisme et l'antisémitisme, les Cours et tribunaux durciraient de facto en rapport ... Il y a, comme en toute chose de jugement, un espace d'appréciation, soit du moins au plus; Fillon et les siens élargissant en l'espèce cet espace en étirant le plus ... A moins que là aussi, le "moins" soit moins fixé, et que des hautes peines plancher soient désormais prévues et systématisées ... Quoi qu'il en serait, rien n'empêcherait jamais (en tout cas, pas en l'état ni avec ce énième dispositif judiciaire somme toute classique) que des juges, en leurs jugements, fissent encore et toujours, mettons, manière un peu de racisme sans le dire, naturellement ... En somme, de l'étranger ou assimilé, délinquants et/ou criminel ou innocent, ils tendraient, comme de longtemps, en leurs verdicts, vers le haut; du raciste invétéré ou occasionnel mais agissant, ils tendraient vers le plus de moins possible, même si "durcissement législatif des sanctions" ...
Quant à vos histoires de godillots ... Moi, je devine et même sais actuellement des millions de Français préparant leurs vieilles godasses à foutre sur la poire de ce gouvernement et ces parlementaires, toutes tendances confondues, manière ce journaliste irakien à George fils Bush ...
Je comprends en votre billet que ce n'est pas tant le débat quant à l'inquisitoire judiciaire ou l'accusatoire, que vous félicitez, que le fait même qu'il y ait, tout simplement, débat ... C'est de démocratie dont vous parlez et l'on ne peut qu'abonder en votre sens. Cependant, avec ces manières "civilisées", "démocratiques", les Guadeloupéens et Caraïbes en seraient encore à crever la gueule ouverte aujourd'hui, nul ne l'ignore ... On ne peut pas invoquer cette grande idée de démocratie pour le principe uniquement, vous le savez ... Ce n'est pas un jouet pour donner l'impression de ... faire croire que ... Ce n'est pas simplement une FORME mise en branle ou comme semblant mise en actes par quelques personnes, fussent-elles élues du Peuple, qui consacrerait un FOND. La réalité démocratique, au sens fort, responsable et responsabilisant, c'est d'autres contingences auxquelles elle se soumet sans crainte des sanctions. En ces questions fondamentales de la Justice d'un Peuple, qui l'engagent tout entier pour le présent et longtemps l'avenir, sa constitution et ses modes essentiels de fonctionnement, c'est d'un référendum dont tout ceci relève, et non de la glose restreinte de quelques députés et sénateurs fatigués ... Quant à ces choses angulaires de la société civile, il n'y a pas à se réjouir que le débat reste "entre-soi", fusse-t-il parlementaire et, mettons, démocratique ... Votre billet aurait été mieux inspiré d'être titré ainsi: "Il n'y a plus de godillots en France!". A moins que vous n'y croyiez pas ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 05 mars 2009 à 20:05
Il n'y a, hélas, pas que les propos de banquets qui poussent à légiférer sans cesse.
Notre gouvernement n'est-il pas godillot lui aussi ?
Lui si prompt à réagir au moindre fait divers ?
N'est-il pas le ou les godillots de la vox populi ?
D'où une prolifération de lois sur tout et souvent n'importe quoi et qui ne trouvent que rarement leurs décrets d'application... ou alors qui ne sont jamais appliquées.
Ces pauvres juges d'instruction qui à peine réunis en pôles se voient aujourd'hui menacés de suppression.
Plutôt que des godillots, on a là chaussé des bottes de sept lieux.
Rédigé par : noel | 05 mars 2009 à 19:03
Pendant ce temps là, sur le blog de Monsieur Bilger (chaussé de bottes de caoutchouc aux cotés de Fleuryval) , des godillots (pas tous de l'UMP) déjà bien partis, godelureaux et point godiches, de godiller à n'en plus prise de pouvoir et ce loin de toute gaudriole car à fleurets pas toujours mouchetés lorsque je me réveillai subitement plus qu'en sueur, presque en un Saint-Suaire dans le rêve de Monsieur Sbriglia, mes bahhhh grésilliant au fin fond d'un Brésil où de splendides créatures tintinnabulaient en dansant à l'unisson autour de leur Fée Clochette ; cruelle désillusion : ce n'était donc même pas mon rêve !!!!
Non non.
Rédigé par : Cactus night wear | 05 mars 2009 à 17:27
Chez moi, enseigneur Cactus, c'est Félix qui porte les crocs ! :-)
L’Italie applique dans sa procédure pénale le système accusatoire. Toutefois, il en ressort que la défense aurait depuis trop de droits ! Et également une certaine nostalgie envers l'ancien système abandonné : l'inquisitoire... pour les anciens, qui ont connu les deux, peut-être... ?
Y a t-il quelque chose de parfait ?
Rédigé par : Marie | 05 mars 2009 à 17:25
Christine Boutin a toujours été contre les avancées en faveur des homosexuels, ce n'est pas vraiment un coming out.
J'avoue que je la comprends avec difficulté. Elle était contre le mariage gay. Du coup on a eu le Pacs, dont je ne comprends pas bien l'avantage. Pourquoi le Pacs et pas le mariage civil ? Du coup nous avons plein de couples hétérosexuels qui se pacsent "pour les points", ce qui est beaucoup plus sordide au final.
La France a été en pointe sur les droits de l'Homme, mais pour les droits des femmes, ceux des homosexuels, nous y allons à reculons.
On sent que les arguments confus de ceux qui sont contre ne tiennent pas vraiment la route: comme si en reconnaissant l'existence des homosexuels dans la loi on allait inciter les gens à virer leur cuti.
Sur l'homoparentalité, il est évident que le caractère homosexuel d'un couple sera un point négatif dans l'appréciation globale que feront les services sociaux. Imaginer l'adoption comme moyen de génération massive d'homosexuels de pères en fils ou de mères en filles, c'est audacieux.
Donc pourquoi interdire le principe même ? Pourquoi fermer la porte dans la loi à l'évolution possible des mentalités ?
Une question pour nos juristes: comme pour le racisme avec ses lois fortes faiblement applicables, c'est comme si dans notre pays on se servait de la Loi pour publier les standards de ce qu'on aimerait que soit notre société. Plutôt qu'un outil pour régler qui a raison lors des différends.
Est-ce souhaitable ?
Rédigé par : Alexandre | 05 mars 2009 à 16:15
Ce qui me semble très nécessaire c'est que les débats et les controverses soient ambitieux et de qualité.
Pour la question du juge d'instruction.
Quand on a pris le soin de lire le rapport de l'enquête parlementaire mise en place à la suite de l'affaire d'Outreau, on se rend très vite compte que ce qui est en question dépasse largement le débat seul du maintien du juge d'instruction.
Ce qui est en cause c'est toute la phase d'instruction avec l’ensemble de ses rouages et les garde-fous lesquels, dans cette affaire, ont été dépassés, passifs et inopérants.
Le grand mérite du rapport parlementaire est de dérouler le film, de montrer d’une part la machinerie judiciaire de la phase de l'instruction toute entière en vrai et en réel dont les mécanismes dans cette affaire se sont dans un même mouvement emballés et enrayés. D’autre part, l’intérêt de ce rapport est que cette machinerie ait été observée et analysée avec ses multiples et insidieuses dépendances par le contrôle parlementaire.
Comme je vous l’ai déjà dit, la question de la suppression du juge d’instruction réduite à la perte "trop épouvantable et complètement irréparable" de juges dans le genre des Eva Joly, référence absolue, ne me fait ni chaud ni froid.
Ce qui m’importe c’est que les politiques soient à la hauteur d’un débat de fond qui concerne une grande question de société.
Supprimer d’un coup, comme ça et précipitamment un élément essentiel de l’architecture judiciaire et de l’histoire pénales de notre pays ne me semble pas être la bonne méthode.
ps: pour ceux qui souhaitent avoir une idée plus claire de ce qu’est le juge d’instruction, je me permets de signaler le "Que sais-je" (PUF) rédigé par le juge Van Ruymbeke.
Au moins, pour ceux qui ne sont pas très au fait de cette question, quand on a lu son exposé, on sait mieux de quoi on cause.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 05 mars 2009 à 12:47
Merci, Marie ;-)
Vous exagérez beaucoup. Nous ne sommes pas tous des godillots UMP. Tenez, moi, par exemple, je suis en quelque sorte les bottes en caoutchouc de Philippe Bilger et je n'en suis pas peu fier.
Rédigé par : Fleuryval | 05 mars 2009 à 10:54
"Vous devriez essayer, Monsieur Bilger, je suis sûr que vous seriez bien dans vos baskets à l'UMP." nous conte Bernard !
pourquoi pas ceci plutôt, Bernard :
"Vous devriez essayer, Monsieur Bilger, je suis sûr que vous seriez bien dans vos crocs à l'UMP."
Sissi ?????
Rédigé par : Cactus bien chaussé | 05 mars 2009 à 10:45
Chaque fois qu'un représentant du gouvernement s'exprime devant le CRIF, véritable organisme de propagande de la politique israélienne qui représente si peu la réalité juive de notre pays, il y va de son couplet sur le renforcement des sanctions contre le racisme et l'antisémitisme. Si ces propos de banquet devaient se concrétiser, ce serait une loi par an. Heureusement il n'en est rien, c'est du bruit dans les vapeurs de Champagne, rien de plus.
Les députés UMP ont des électeurs, distincts de ceux du président et ils font les marchés tous les dimanches. Ils observent deux choses :
- Les pôles de l'instruction sont à peine mis en place, n'ont pas été évalués, qu'on veut déjà les flinguer. Ils ont voté des pôles de l'instruction et souhaitent un minimum de cohérence politique.
- La suppression du juge d'instruction apparaît très fortement comme une mesure budgétaire, face à des pôles de l'instruction, peut-être efficaces (on ne le sait pas encore) mais bien plus coûteux que l'ancien système à juge unique.
Mon expérience récente, liée à un jugement intervenu hier concernant une personnalité politique de Seine-et-Marne, me montre une chose : le procureur de la République a fait lui-même son enquête, bâclée et mal ficelée, entièrement à charge. Cette situation a contraint les juges du siège à refaire l'enquête eux-mêmes, à partir de dépositions écrites directement parvenues au tribunal sans passer par le procureur. Est-ce le but ?
Pourriez-vous nous dire, Philippe, pour nous éclairer, ce que vous pensez de ces pôles de l'instruction et si vous pensez qu'il faut les supprimer sans avoir pris le temps de mesurer leurs résultats ? C'est un élément du débat lancé par les députés.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 05 mars 2009 à 10:29
Effectivement, on remarque que le débat politique se fait entre l'UMP et l'UMP.
Le PS n'occupe de place que pour parler de ses divisions et le MoDem ne propose pas grand-chose. Je ne parle bien sûr que des partis de gouvernement.
En fait, c'est l'UMP qui anime le débat politique.
Est-ce une bonne chose ? Nous le saurons avec le temps.
Rédigé par : Florence | 05 mars 2009 à 09:41
Nous sommes tous des godillots UMP.
On est toujours le godillot de quelqu'un ou de quelque chose, godillot du chef en place, godillot de l'ex chef en place, godillot de la certitude systématique, godillot du doute systématique, godillot du oui, godillot du non, godillot de son ego, du-je-change-d'avis-comme-de- chemise. Il n'y a pas de raison de mépriser l'un plus que l'autre godillot. Et tout cela fait une excellente UMP.
Mais avant de devenir godillot, il faut être ELU.
Vous devriez essayer, Monsieur Bilger, je suis sûr que vous seriez bien dans vos baskets à l'UMP.
Et si Sarkozy est votre ami (??), c'est déjà gagné pour 2012.
C'est mon ami (Jacques Martin).
Avec vos applaudissements !
Rédigé par : bernard | 05 mars 2009 à 08:50
Plus de godillots à l'UMP, nous contez-vous !
Oui mais bien mieux, non, lorsque Roselyne Bachelot part en crocs roses au conseil des ministres : ministre point sinistre du tout en plus là ?
Un festin !
Sissi !!
Sinon je note ceci : "Je déteste, dans quelque parti que ce soit, les godillots, les obéissants par principe, les... serviles... par vocation."
et les "servent IL ", non plus ???
Sinon enfin : "L'UMP ne nous laisse pas tranquille. Bien heureusement." nous résume
JPLedun !
Bien heureusement, c'est vrai !
Bien à vous !!!
Rédigé par : Cactus tournicoti, tournis coton | 05 mars 2009 à 08:36
Heureuse de continuer à vous lire monsieur Fleuryval... !
Je suis d'accord avec votre réflexion, lorsque je vais bêcher, j'enfile mes godillots ! Ils sortent en fonction des circonstances... !
C'est pourquoi, je ne peux m'empêcher également d'ajouter ces paroles modifiées de Frédérik Mey :
"Une cruche en pierre, des miettes de pain
Autour de leur verre des taches de vin
Leur lit découvert une paire de godillots
Un foulard bleu-vert, des objets oubliés.
Ils n'avaient pas pris le temps
De les ranger en partant hm hm, hm hm
Ils en feront des souvenirs
Pour tous ces jours à venir hm hm, hm hm
Ils n'ont pas réalisé combien de temps a passé
A rester là à rêver, à cent fois se demander
Comment passer tout ce temps loin de Sarko,
Comment passer tout ce temps loin de Sarko... ?
Une cruche en pierre
Frédérik Mey
Rédigé par : Marie | 05 mars 2009 à 08:03
A méditer
"Même si Jospin n'a pas été ridicule. Au moins il nous laissait tranquilles." (Philosophe brésilien 09)
Ce que j’en dis :
A l’UMP, ça se questionne, ça bouge, ça bouillonne, ça débat, ça s'interpelle entre ministres, et puis
ça vote, ça décide, ça tranche.
Une rupture avec les habitudes. Une de plus.
L'UMP ne nous laisse pas tranquille. Bien heureusement.
JPLedun
Rédigé par : Ledun JP | 05 mars 2009 à 04:05
Il faudrait savoir ce que vous voulez. Vous applaudissez aujourd'hui ces 80 parlementaires qui se mobilisent pour défendre le juge d'instruction. Alors que vous avez été le premier hier à applaudir au discours du Président de la République qui appelait à sa suppression. Vous nous donnez le tournis.
Rédigé par : Claire | 04 mars 2009 à 22:49
Crier n'est pas tenir.
Jusqu'à aujourd'hui, les frondes de salon ont été légion à l'Assemblée. Sauf qu'au moment crucial du vote, chacun s'est mis au garde-à-vous, petit doigt sur la couture du pantalon. Il y a toujours des godillots, même s'ils commencent à se dessemeler légèrement.
Rédigé par : Nick Carraway | 04 mars 2009 à 22:12
Oh il doit bien en rester quelques-uns, comme partout.
En lisant la dernière phrase je pense à la connotation que le mot flamme a prise.
Pensons plutôt à une voix douce, une guitare, une fenêtre sur le Corcovado.
Até o apagar da velha chama.
Séguéla, sors de mon rêve !
Rédigé par : Alexandre | 04 mars 2009 à 20:51
Effet d'armoire, peut-être.
Ce n'est pas parce que le printemps arrivant, on a placé quelques souliers de course devant qu'on n'a pas le gros des godillots derrière.
De quelque côté que soit l'armoire.
Rédigé par : Fleuryval | 04 mars 2009 à 19:18