Le parti socialiste et Martine Aubry elle-même ont admis que leur manifestation dimanche dernier au Zénith - le Printemps des libertés - n'avait pas été un succès. 1000 à 1500 personnes tout au plus y ont assisté (Le Figaro, Le Monde, Le Parisien et le site du Nouvel Observateur).
Pour expliquer cette déconvenue, s'arrêter au seul plan politique - la mauvaise passe du PS - serait insuffisant. Je me demande surtout si la médiocre mobilisation du Zénith ne démontre pas que l'angélisme partisan et son pendant contrasté qui est l'hystérie sécuritaire (rien à voir avec l'exigence légitime de tranquillité publique), ne font plus recette. Peut-être notre République, sans s'en rendre compte, a-t-elle glissé enfin dans une forme de maturité ?
Avant la réunion du Zénith, un signe précurseur aurait dû alerter les responsables socialistes. Le faible écho du livre "noir" consacré à "la France en libertés surveillées", en dépit des excellentes prestations, notamment de Marie-Pierre de la Gontrie à Ripostes, a été révélateur d'un double mouvement négatif : le refus de l'amalgame, par exemple entre des lois votées et des projets en cours d'élaboration (l'éventuelle suppression du juge d'instruction) et le refus de l'outrance.
Celui-ci, en particulier, interdit dorénavant qu'on laisse croire que la France serait un camp retranché et surveillé, un pays où la démocratie au quotidien serait en péril. On peut discuter une pratique personnelle de l'Etat et ne pas tomber dans une extrémité qui nous ferait entendre sans cesse le tocsin, même par temps calme. Il y a une manière de crier au loup qui, à force d'enflure, banalise et rend presque ridicule une vigilance démocratique pourtant souhaitable de la part de tous.
La manifestation du Zénith a été associée dans l'actualité à une autre protestation collective qualifiée pompeusement d'Etats généraux de la justice. La présence de Robert Badinter leur a certes donné du lustre mais ne leur a pas conféré, comme par enchantement, un caractère impartial et équilibré. Etrangement, ces Etats généraux n'ont rassemblé que les esprits singuliers hostiles au Pouvoir et à la suppression du juge d'instruction. C'est un abus de langage qui ne donne pas le change.
Les controverses intestines qui, au sein des partis, font s'affronter des thèses et des politiques sensiblement différentes ne sont pas pour rien non plus dans la disparition du péremptoire, du sommaire et de l'idéologique en matière de sécurité. Il n'y a plus un bloc évident et irréfutable contre l'autre campé aussi solidement sur ses positions. Les clivages intellectuels et militants traversent les rassemblements qui hier étaient les plus homogènes. On a eu Jean-Paul Garraud à l'UMP et c'est Manuel Valls qui a dénoncé "l'anti-sarkozysme obsessionnel" du PS à propos de la réunion du Zénith. Il y a maintenant du jeu dans les structures et les bêtises rigides n'ont plus cours, ou au moins ont un peu honte...
Enfin, puisque longtemps on a fait de Jean-Marie Le Pen un épouvantail, une caricature de l'homme prêt à détruire nos libertés et notre humanité pour assurer la sûreté publique, force est de considérer que son étoile sombre a pâli. Il serait inadapté de continuer à le prendre pour référence de ce qu'il ne faut pas penser. Traiter par exemple François Bayrou de "Le Pen light", comme l'a fait Alain Minc, suivi ou précédé par d'autres (Marianne 2), n'est même plus une injure puisqu'elle dénonce un présent au nom d'un quasi absent, sans compter le manque de pertinence intellectuelle. On peut reprocher certains défauts à la personne de François Bayrou dans la conduite de ses affaires politiques mais jusqu'à nouvel ordre, le peuple n'est pas un gros mot et on le droit de l'utiliser après l'avoir arraché de la bouche aujourd'hui vide de Le Pen. Pour le reste, on est toujours "le light" de quelqu'un et Alain Minc devrait prendre garde à ces formules qui pourraient lui être retournées en pleine certitude d'avoir raison.
On ne peut plus dire n'importe quoi. On ne peut plus blesser n'importe comment. Le PS n'affirme plus que l'insécurité est une invention du citoyen et l'UMP, avec ses sénateurs, fait le forcing en matière pénitentiaire La sécurité n'est plus au Zénith mais dans la tête de tous. C'est un progrès.
Terribles images courageusement diffusées par « youtube » qui témoignent de la violence au quotidien dans ce pays !
Et pendant ce temps là, madame Royal discrédite la France et se répand en démagogie dégoulinante avec la complaisance bienveillante et habituelle des médias !
Il y a soixante-cinq ans, la France de Vichy fermait les yeux sur l'intolérable,
Aujourd’hui, rien n’a servi de leçon, les gauchistes et leurs médias serviles comprennent, absolvent et entretiennent cette nouvelle forme de fascisme qui exige, impose, pille, discrimine, violente et tue.
Peine expiatoire perpétuelle construite par les intellectuels de gauche et dont devrait s'acquitter une France repentante et humiliée au nom de son passé colonial !
Jusqu’à quand va t-on accepter cela ?
Je perçois dans ces dérives une nouvelle forme de collaboration rampante et insidieuse qui s’installe depuis trente ans avec la complicité d’irresponsables ou bien, et c’est à craindre, de manipulateurs influents infiltrés à tous les niveaux.
Jean-Michel.
Rédigé par : Jean-Michel | 08 avril 2009 à 13:36
Le livre noir sur la "dictature" sarkozienne trop LOL !
C'était exactement le programme du désormais fameux grand rassemblement organisé par Aubry au Zénith ! On comprend que ce fut un bide monumental !! Parce que non, c'est faux, les libertés ne sont pas "rognées", comme elle dit. D'ailleurs, pour ne pas avoir été capable de trouver ne serait-ce que UN exemple vraiment mobilisateur sur UNE liberté fondamentale qui aurait été "rognée" par Sarkozy, Martine Aubry n'a pu que mobiliser la coalition du TSS, de l'anti-sarkozysme primaire et de l'anti-sarkozysme pavlovien.
Je comprends pourquoi les Français sont champions du monde des tranquillisants...
Rédigé par : ambrosi | 29 mars 2009 à 11:34
Cher Aïssa,
Je ne suis pas magistrat, mais la différence tient au fait, me semble-t-il, que le chef de l'Etat ne peut faire l'objet de poursuites judiciaires tant qu'il exerce la magistrature suprême.
Ceci dit, lorsque Nicolas Sarkozy a lâché cette malencontreuse réplique, il ne s'est pas grandi, il a au contraire abaissé la fonction présidentielle au niveau de son interlocuteur, un goujat au passage.
Il aurait été beaucoup plus avisé en ignorant le personnage ou en engageant des poursuites à son encontre pour outrage au président de la République.
Mais que voulez-vous, la finesse n'est pas le point fort de l'actuel locataire de l'Elysée.
Rédigé par : Ludovic | 27 mars 2009 à 11:16
Vous parlez de "la disparition du péremptoire".
Personnellement je ne l'aperçois guère y compris même chez certains de vos meilleurs commentateurs.
Nous avons encore tous de gros progrès à faire.
En particulier Messieurs Bayrou, Copé, Villepin et celle que l'on appelait naguère la Mèremptoire.
Rédigé par : mike | 27 mars 2009 à 10:25
"Il y a maintenant du jeu dans les structures et les bêtises rigides n'ont plus cours, ou au moins ont un peu honte..."
C'est peut-être bien, aussi, parce que des élus comme Manuel Vals, à force d'avoir recruté, selon la formule convenue, des médiateurs, sans se préoccuper le moins du monde de la façon dont leur travail dans les quartiers interdits à la loi serait dirigé, évalué et encadré, donc ces maires confrontés à l'inconséquence des discours militants doublés de l'empirisme de leurs équipes, pensent qu'il est maintenant temps pour eux de redécouvrir le sens de ce qu'est un Etat de droit.
J'ai regardé C. dans l'air.
Vous êtes un magistrat vraiment populaire. Non, je n'ai pas écrit populiste.
Surtout, ne changez rien !
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 27 mars 2009 à 08:42
Tant qu'on est dans le sens moral et la qualité intellectuelle, un magistrat avisé serait-il assez gentil de m'expliquer ainsi qu'à tous comment et pourquoi le "Casse-toi, pov' con" présidentiel dit à un citoyen n'est pas une injure mais le même "Casse-toi, pov' con" dit par un citoyen au Président est une injure ainsi que l'a décidé hier un tribunal correctionnel en son jugement à l'encontre du susdit quidam qui brandit au passage présidentiel une pancarte mentionnant cette injonction ... A moins qu'il n'y ait rien à développer davantage et que tel que je l'ai expliqué plus haut, un même mot dirait l'objectif ici et l'insidieux là, selon la qualité intrinsèque (valeur morale) de la personne qui le prononce ou l'écrit. Cela irait à l'appui de ma démonstration car quelles meilleures confirmation et approbation que celles d'un tribunal en ses attendus? N'est-ce pas, cher PB?
Bonne nuit.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 27 mars 2009 à 00:39
Eh bien Laurent Dingli, si vous savez lire, vous comprendrez que lorsque j'écris que je trouve N. Sarkozy illégitime "moralement et intellectuellement", je ne charge pas d'adverbes inutilement. Oui, je le trouve illégitime moralement et intellectuellement à la place qu'il occupe et vous ne pouvez prétendre me dénier ce droit : le vote qui l'a porté au pouvoir avait un sens politique et démocratique, ce en quoi il est légitime et dont vous ne m'avez jamais lu contester la légitimité, mais la démocratie électorale de décide pas du sens moral ou de la qualité intellectuelle, qui sont donc laissés à ma libre appréciation et à l'analyse rationnelle que j'en fais. C'est un droit que je n'ai pas l'intention d'aligner sur des convenances.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 26 mars 2009 à 21:14
OUF, j'ai tout compris ce soir dans le sujet de C dans l'air... En fait, il est encore mieux de vous entendre que de vous lire. Mais dans tous les cas, merci.
Rédigé par : monik | 26 mars 2009 à 19:02
« On ne peut plus dire n'importe quoi. (…) La sécurité n'est plus au Zénith mais dans la tête de tous. C'est un progrès. »
Vous êtes d’un optimisme éclatant dans ce billet. Je ne vois au contraire que des constantes :
- Le Pen continue son numéro et toute la presse rentre dans le jeu habituel (Baudricourt nous a bien décrit le manège).
- On passe d’un sujet vendeur à un autre sans rien résoudre des problèmes. La banlieue est sortie par la droite avant les élections et sa violence mise en scène à la télé. Si les socialistes dénoncent ce petit jeu on les accuse de nier la réalité de l’insécurité. Vous nous avez rejoué ce couplet dans votre texte.
Sur les banlieues, la vérité est que personne n’a de solution pour résoudre vraiment ces problèmes mais que la droite sait les utiliser. La seule solution serait la mixité sociale. Espérer des solutions de mixité sociale de la part de l’ancien maire de Neuilly et de celui qui combat tout métissage en liant sécurité, immigration et « identité nationale », c’est de l’aveuglement. Dati ne fait illusion qu’un temps, ce temps est révolu.
En somme, la rupture fait pschitt. Les Français l’ont compris, comme à chaque réveil après les premières années de présidence.
Vraiment, RIEN de nouveau.
Rédigé par : Alexandre | 26 mars 2009 à 17:46
Pas la peine de vous énerver, J-D Reffait, ne biaisez pas avec vos premiers propos. Personne vous a jamais dénié le droit de critiquer le président de la République, ni d'être anti-ceci ou anti-cela, mais de remettre en cause sa légitimité à la tête de l'Etat. Je vous cite :
"Je le trouve moralement et intellectuellement illégitime à la place qu'il occupe, c'est une conviction rationnelle".
En plus, vous avez le burlesque de décorer une appréciation on ne peut plus subjective du titre ronflant de "conviction rationnelle".
Du Reffait tout pure... (j'ai laissé un "e" exprès pour voir si Alexandre suivait...").
Rédigé par : Laurent Dingli | 26 mars 2009 à 17:32
@carredas
Joli résumé. Bravo. Je vous suis á 100%. ("Quelle surprise"... me murmure une voix fluette perchée sur un pain de sucre)
En France, moins vous en faites plus la popularité vous guette.
"Super-menteur" devient Super sympa….
Fillon, qui applique la politique de Sarko á l'abri des médias, est plus populaire que son président. Mais celui-ci n'en a cure, il a la banane.
Martine est vexée qu'à Saint-Quentin la salle ait été comble, avec les militants UMP. Elle aurait préféré une salle vide comme au "Zénith" ?
En France il ne fait pas bon réussir. Mais ça ce n'est pas nouveau.
Rédigé par : JPLedun | 26 mars 2009 à 17:20
Le problème de l'antisarkozysme obsessionnel, c'est qu'il révèle en creux le manque dans l'opposition. Sarkozy étant nullissime dans tous les domaines et l'opposition n'étant pas en mesure de proposer un homme ou une femme qui défendent des idées et des propositions crédibles, on en déduit aisément que l'opposition est encore plus nulle que Sarkozy.
La preuve ? Si Sarkozy a une cote de popularité très basse dans les sondages, il regagnerait aisément les élections.
Le fait de dévaloriser l'adversaire par tous les moyens a pour effet secondaire de se dévaloriser soi-même encore davantage.
Jean-Luc Mélenchon ne tient pas ce type de discours sur Sarkozy. Il dit au contraire que Sarkozy est très fort, très intelligent mais que ses solutions sont mauvaises. Ce type de positionnement me paraît beaucoup plus porteur.
Pour en revenir à la sécurité et aux libertés, je pense également que le souci principal de la population est la crise économique, avec tout ce qu'elle comporte d'angoisse sur l'emploi, le pouvoir d'achat, l'avenir.
Le PS a tapé à côté, ce qui montre son décalage avec les réalités actuelles.
Rédigé par : Florence | 26 mars 2009 à 16:49
Dans le bruit de fond permanent qui étreint l'actualité, le séminaire du PS ne pouvait que s'échouer sous les marées des commentaires rapides et fugaces, des lazzi et de la dérision, une catégorie qui est apparemment devenue majeure dans le discours médiatico-politique actuel. Les rangées de chaises vides attestent l'échec, mais qu'aurait-on conclu si le lieu où se sont tenus les débats avait été mieux dimensionné en fonction de l'auditoire; la salle comble aurait-elle alors signalé un regain d'intérêt pour le PS? Rien n'est dit véritablement sur la valeur des discussions, peut-être parce que le contenu effectif des débats était médiocre, ou peut-être parce que les analyses de ce "zénith" se sont simplement arrêtées à l'accessoire.
Il semble tout de même que les réflexions du PS s'emploient à revigorer le schéma antagoniste liberté/sécurité, alors même que les deux notions se complètent plus qu'elles n'entrent en opposition. Une erreur d'appréciation de la sorte est d'autant plus coupable qu'elle avait conduit auparavant à séparer du PS une partie des électeurs, qui comprirent à tort ou à raison que les valeurs de l'ordre et de la sûreté constituaient une propriété indivise de la droite. Madame Royal peut bien exaspérer, par sa superficialité, ses bourdes à répétition, ses références évangéliques ad nauseam et ses façons pénibles d'agiter des concepts creux comme le vocable "participatif", un terme aussi contemporain qu'il est inopérant, mais la candidate malheureuse avait cerné à juste titre qu'un programme politique ne pouvait pas laisser en jachère tout un pan d'attentes et de préoccupations de la population. Dans sa bouche, le mot "autorité" semblait insultant pour les socialistes. Il est cependant regrettable qu'elle n'ait pas poursuivi cette appropriation, afin d'affirmer une vision personnelle et authentique.
Rédigé par : olivier | 26 mars 2009 à 15:34
Mais bon sang, on a le droit quand même de s'opposer à N. Sarkozy !
Je crains que Philippe ait omis une catégorie d'obsessionnels que sont les sarkophiles compulsifs. On aurait le droit de dire tout le mal que l'on souhaite des autres responsables politiques sauf de lui, avec comme argument définitif, les fameux 53% devant lesquels on devrait se prosterner.
Le billet de Philippe concerne la crédibilité ou pas de celui qui dit n'importe quoi, qui produit de l'outrance pour dénigrer, sans d'ailleurs y parvenir. Il ne me semble pas qu'il conteste le droit imprescriptible de chacun à s'opposer, sans faire offense aux 53% de saintes gens qui auraient élu un grand libérateur.
Il faudrait attendre 2012 les bras croisés, eh bien non, la démocratie ce n'est pas cela. C'est le débat constant et argumenté. Lorsqu'on compare Sarkozy à un petit Napoléon, à un apprenti dictateur, il n'y a pas débat et pas d'argument : c'est de l'amalgame, de surcroît idiot, qui ne fait pas avancer d'un poil le débat démocratique. C'est contre-productif politiquement car l'expérience montre que l'électorat conforte souvent celui qui est diabolisé.
Mais il a suffi que je cite le nom de Sarkozy, dans le contexte du billet de Philippe, d'une façon parfaitement mesurée, en l'exonérant d'ailleurs des tares absurdes dont on l'affuble, pour déclencher le déluge sarkomaniaque. Qui est obsessionnel ?
Oui c'est légitime d'être anti-sarkozy comme c'est légitime d'être pro-sarkozy. Suis-je péremptoire ? Sans doute et pas plus que d'autres. Dois-je me soigner de cette tare ? Il ne manquerait pas de thérapeutes passionnés ici mais, allez savoir pourquoi, je n'ai plus envie de guérir...
PS: Tout cela n'est pas le sujet du billet, je m'abstiendrai de répondre hors sujet.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 26 mars 2009 à 11:44
@ Baudricourt,
Même si je ne partage sans doute pas vos opinions sur ce point, je trouve votre commentaire bien croustillant.
@ carredas
Je ne saurais dire mieux.
Rédigé par : Laurent Dingli | 26 mars 2009 à 10:21
Bien que se défendant d'être un anti-sarkozyste obsessionnel, M.Reffait symbolise ce qui me dérange chez les donneurs de leçon qui inondent les blogs de leurs jugements péremptoires.
M.Reffait parle de ses "époques sarkozystes" comme on parle de périodes dans une oeuvre...
Il est anti-sarko parce que c'est légitime de l'être et considère le président illégitime par conviction rationnelle !
L'élection de N.Sarkozy a provoqué chez certains une forme de catharsis, une rupture qui permet tous les débordements.
L'explosion d'internet leur a permis de passer de la brève de comptoir à la brève de blog, avec une compétence auto-proclamée et une condescendance certaine pour les faibles d'esprit qui ne pensent pas comme eux.
Cette joyeuse absence de limites rappelle le fonctionnement de la bande, dans laquelle un individu ramasse la première pierre et s'appuie sur la passivité des autres pour la jeter, le reste du groupe lui, s'appuyant sur la première pierre pour légitimer les suivantes.
C'est le "bashing", cette lapidation jouissive qui fait exulter ceux qui la pratiquent et déshumanise la personne visée.
Voir au travers de l'autre, c'est le déshumaniser.
N.Sarkozy a été élu démocratiquement avec une majorité non contestable.
Comme dans toute démocratie ses choix, ses propos peuvent être contestés et critiqués.
Mais quand certains hebdomadaires titrent :
"Le divorce. Pourquoi les Français le lâchent" Marianne
"Pourquoi la France devient anti-sarko" L'Express
sous couvert d'informer, cette presse prétend apporter une réponse à des non-questions et contribue à laisser croire que la légitimité d'un président ne sort pas des urnes mais fluctue au gré de sondages auxquels on peut faire dire tout et son contraire.
Ils n'ont pas encore osé la question :
"Doit-il partir ?"
mais rien n'est exclu quand cette question absurde a déjà été posée à je ne sais quel panel de Français à propos du Pape !
Certes la presse écrite va mal et parler de Sarko c'est vendeur mais au prix d'une certaine malhonnêteté intellectuelle au cas présent.
Le livre noir du P.S. s'appuie sur les mêmes ressorts pavloviens et on peut espérer que le flop vienne d'une capacité à ne pas s'alarmer du "tocsin sonné par temps calme".
Martine Aubry en vient même à regretter J.Chirac... lequel fait lui aussi son zénith mais en popularité !
La conjonction popularité-inaction apporte en contrepoint un éclairage intéressant sur la conjonction impopularité-action.
Quoi que disent certains, le bilan est prévu pour 2012.
Inutile de sortir le thermomètre et de sonder les Français deux fois par semaine.
C'est irritant, surtout au sens figuré...
Rédigé par : carredas | 26 mars 2009 à 09:42
Bonjour
Vous dites :
"Enfin, puisque longtemps on a fait de Jean-Marie Le Pen un épouvantail, une caricature de l'homme prêt à détruire nos libertés et notre humanité pour assurer la sûreté publique, force est de considérer que son étoile sombre a pâli."
Je peux vous affirmer qu'il n'en est rien.
Il suffit de mettre du papier dans la bouche des GOLEMS pour les faire revivre.
LE PAPE L'A FAIT.
Nous pouvons nous consoler en relisant votre billet "Dieudonné au Zénith". Comme j'aime les citations je vous cite un morceau :
"Pour vouloir défendre la liberté d'expression d'un négationniste, que la mauvaise loi Gayssot permet de poursuivre, faut-il entonner un péan en faveur de celui-ci et le placer sur un pavois qui offense sûrement sans mieux préserver le principe ? Doit-on, parce qu'en effet, de nos jours, le négationnisme est "l'opinion la plus infréquentable et la plus insolente", en tout cas la plus monstrueusement stupide, offrir à Faurisson une éclatante lumière dont il semble lui-même avoir été gêné ? Notre ferveur démocratique pour la liberté d'expression doit-elle dépasser ce qu'une sauvegarde, même extrême, de celle-ci appellerait ? A l'évidence, non."
Le Pen n'est pas du tout absent.
He just LOOKS LIKE.
Je vais vous faire une confidence :
EICHMAN n'a jamais existé. Son procès et tout le reste ce n'est que de la mise en scène. Voilà c'est lancé. Pour changer de sujet.
Duval Uzan
Rédigé par : Duval Uzan | 26 mars 2009 à 02:40
Cher Ludovic,
Pour une fois, ce n‘est pas moi qui ai la vue courte.
Notre champion du dérapage contrôlé ne fait pas de la « provocation gratuite »,
C’est son business !
Il en vit même très bien sans trop se fouler.
Au moment opportun il vient jouer sa partition du vilain méchant impardonnable, l’incarnation du mal absolu !
Nos médias, que la bonne foi n’a jamais étouffés, faussement offusqués, se relayeront à te présenter par contre le camp du bien, des gentils tout plein.
Bingo ! Alors toutes critiques des gentils bisounours « européen-nophiles » sera assimilée à du lepenisme, donc à du négationnisme, et en deux coup de cuillère à pot, te voilà frère de lait du Führer !
Plus personne ne t’écoutera, et les bonnes âmes outrées tourneront même la tête, quand de crasseux analphabètes à casquette viendront t’éliminer.
Wich ! Witch ! Witch !
Rédigé par : Baudricourt | 26 mars 2009 à 00:35
Avec la crise, les gens ne pensent plus aux libertés jusqu'au jour où l'on se retrouve dans un régime à la Poutine.
Nul doute que si la crise augmentait certains pourraient voir en Sarkozy le sauveur suprême... On sait où cela mène...
Rédigé par : Têtuniçois | 25 mars 2009 à 21:42
Même présumé mort, Le Pen bouge encore. Je viens d'entendre au journal de 20 h de France 2 que ce dernier venait de réitérer, devant le Parlement Européen, ses fameux propos fumeux sur le "détail de l'histoire de la Seconde guerre mondiale" que fut la Shoah, et qui lui valurent il y a longtemps déjà, d'être condamné par la Justice Française. Bon comme le pain, j'étais pourtant prêt à considérer que la règle devait s'appliquer quant à la présidence de la séance inaugurale de rentrée dudit Parlement, parce que la règle veut que le doyen d'âge du Parlement, ce que devrait être Jean-Marie Le Pen en juin prochain s'il est réélu, préside ladite séance. Mais là, on ne peut que s'indigner de nouveau de son audace. Qu'avait-il besoin de reconduire, à la lettre près, les mêmes propos ? Pourquoi n'a t-il pas profité de l'occasion pour s'excuser ? Il n'y a décidément aucun repentir à attendre du personnage qui a fait de la provocation gratuite sa carte de visite. Aucune indulgence n'étant possible, il ne sera pas possible que ce négationniste patenté préside le symbole de la réconciliation des Nations d'Europe.
Rédigé par : Ludovic | 25 mars 2009 à 21:05
@ Laurent Dingli
J'admets deux époques dans mon attitude à l'égard de N. Sarkozy.
Une époque de campagne et de post-campagne où je ne comprenais pas comment on pouvait ne pas voir la fumisterie sarkozienne.
Puis une époque, maintenant, où je rigole comme prévu des forfanteries de parvenu du bonhomme, où je critique son exercice du pouvoir et où je constate que sa fumisterie devient de plus en plus visible.
En revanche vous n'avez jamais lu sous ma plume les comparaisons grotesques avec Napoléon, la diabolisation dictatoriale.
Anti-Sarkozy, oui je le suis, c'est très clair et c'est quand même légitime. Je le trouve moralement et intellectuellement illégitime à la place qu'il occupe, c'est une conviction rationnelle. Mon anti-sarkosysme ne va pas au-delà de cela.
Obsessionnel, ce qui impliquerait une fascination-répulsion que beaucoup éprouvent, certainement pas, Il ne me fascine pas car j'ai l'impression de voir au travers, il ne me répugne pas car je vois au travers.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 25 mars 2009 à 20:51
Les limites de la démocratie, c'est de cela dont il s'agit ... Car la sécurité -enfin, celle dont vous écrivez, cher PB, en tout cas je veux le croire-, c'est la démocratie en liberté. Partant, on ne peut faire l'économie de ce qui vient de se passer au Parlement européen et que j'ai relaté plus haut: Le Pen et son "détail" ... La limite, en l'occurrence, serait de le priver de la prochaine présidence inaugurale de ce Parlement au motif de ce "détail", etc., mais ce serait une limite qui irait de fait contre la propre règle démocratique de ce Parlement, de fait contre la règle démocratique ... En ce sens, malgré les apparences, la démocratie se met "en absence". Est-ce condamnable ou est-ce souhaitable? Vaste question. Si on retient cet exemple, le "détail", si on s'en tient à la lettre du propos, c'est condamnable, évidemment, non le propos mais la "limite" démocratique. Car enfin, un détail n'est toujours qu'une partie d'un ensemble. De ce fait indiscutable, les chambres à gaz nazies voire même tout l'Holocauste sont un détail de l'Histoire globale de la seconde guerre mondiale, c'est-à-dire une partie (en temps et en espace) de cet ensemble. Mais si on retient l'esprit du propos (même en sus de sa lettre), c'est de tout autre chose dont il s'agit ... Et l'esprit, en l'espèce, c'est davantage l'individu en toute son histoire personnelle qui prononce ce propos que le propos lui-même ... Et Le Pen, son histoire personnelle, ses positions politiques, sociale, raciales, autres, sont connues de tous puisque, démocratiquement, il en a toujours fait état publiquement. Le détail, dans sa bouche, n'est plus le même détail, c'est manifeste ... Ou comment un même mot peut dire l'objectif ici et l'insidieux là. La démocratie, une histoire de mots? Oui, sans aucun doute. En ce cas, les limites de la démocratie seraient mettre des limites à l'expression oratoire. Ce serait de la pure dialectique. Même Cicéron bâillonné si nécessaire, n'est-ce pas? Pas si simple ... Un exemple des plus significatifs est celui de l'Algérie lors de l'expression démocratique du Peuple algérien en 1994, je crois. Le Front Islamique du Salut l'emporta largement, chacun le sait. La démocratie devait-elle passer ou devait-on (les démocrates) la limiter au nom du principe démocratique de sécurité? La suite algérienne de ce moment historique démocratique, nous la connaissons ... En 1933, en Europe, en Allemagne, on a laissé passer la démocratie, on a laissé le détail n'être qu'un détail simplement, on a été tout entier dans la lettre et jamais dans l'esprit ...
Aïssa.
- Prends l'éloquence et tords-lui le cou,
- Si on n'y prend garde, elle ira jusqu'où?
P.Verlaine.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 25 mars 2009 à 20:31
@ Ludovic
Je suis bien d’accord avec vous que le français moyen est actuellement plus préoccupé par sa retraite, le chômage, le pouvoir d’achat. Si ce n’est pas pour lui c’est pour ses enfants. Et ce même pour les minorités touchées par les atteintes aux libertés, car ce sont aussi les plus fragiles économiquement.
Vous vous indignez contre les parachutes dorés. Ça fait des années qu’on en parle mais tout le monde reste, comme vous, dans le registre de l’indignation. Mais ces indemnités sont légales et ont été signées lors de l’embauche de ces dirigeants, lorsque l’entreprise allait bien ou qu’elle voulait absolument satisfaire les conditions du « sauveur ».
Notre pays est de droit. Toute atteinte à ces contrats sera légitimement dénoncée en justice. On peut légiférer contre ces clauses, même si ça n’aura pour effet que de faire perdre les cotisations sociales.
Mais est-ce fondamentalement différent de la situation classique lors des plans sociaux successifs d’une entreprise ? Classiquement les premiers à être encouragés à partir sont les moins indispensables, et sont ceux qui reçoivent le plus.
L’entreprise n’est pas une démocratie, la qualifier de citoyenne ou s’indigner n’a pas de sens. Si elle suit les lois on ne peut pas lui demander plus. L’entreprise est injuste. Bien moins que la maladie qui nous fait relativiser tout cela, malheureusement.
Quant à faire l’amalgame avec les « patrons voyous », je crois que vous confondez. Ceux qu’on appelle ainsi sont précisément ceux qui ne respectent pas les lois : les malhonnêtes qui organisent volontairement le pillage social d’une entreprise et sa mort programmée à des fins personnelles, par exemple.
Rédigé par : Alexandre | 25 mars 2009 à 20:26
@ Laurent Dingli
"une démagogie dénuée de tout génie politique"
J'aime beaucoup votre phrase.
Si on prend la démagogie et qu'on en enlève tout calcul politique, qu'est ce qui reste ?
La démocratie ?
Pas si mal peut-être.
Votre "génie politique", je vous le laisse. Utilisé pour ou contre le FN cela ne fait que le renforcer.
Rédigé par : Alexandre | 25 mars 2009 à 17:46
Le printemps des libertés sonne creux, c'est un slogan flou et incongru en période de poches vides pour beaucoup. L'offre politique est médiocre, et dorénavant c'est le cinéma dégoulinant de bons sentiments qui donne l'espoir aux gens : Bienvenue chez les Cht'is, Entre les murs, Welcome. Et depuis quelques jours un obscur réalisateur de navets a mis un revolver dans la main d'Isabelle Adjani en jupe pour en faire une figure de la résistance française. Misère !
Rédigé par : SR | 25 mars 2009 à 17:38
A propos de l’épouvantail, j’ai bien peur que vous vous trompiez, Monsieur Philippe.
Déjà hier, Euro-pravda-news nous le ressortait de la naphtaline…
Non ? ! ! Quand même pas ? ! !
Alors ce matin, pété de rire !
Sur toutes les ondes,
Mieux que l’alerte enlèvement !
Houuuuuuuu ! Houuuuuuu !
Du Gerra pur jus !
« Ravensbrück.. N’est-ce pas.. C’était un BMC ! »
Plus les ficelles sont grosses, et plus ça marche !
« Si tu manges pas notre soupe fadasse,
Le méchant Jean-Marie Raël viendra te déporter, et, ou, te voler tes tickets de rationnement ! »
Hahahaha ! Même mort, ils s’en serviront !
Ca m’étonnerait pas que Neuneuil ait trouvé de miraculeux acheteurs pour sa barquette,
En pleine crise… De rire !
Rédigé par : Baudricourt | 25 mars 2009 à 17:37
J'ajoute : la comparaison de Minc est évidemment du dernier ridicule. Pas besoin de cela pour dire que Bayrou a, lui aussi, et parfois bien plus que les socialistes, crié à la nuit sécuritaire. Force est de constater qu'il n'a pas réussi à convaincre les Français. Mais l'outrance, qui a si sévèrement pénalisé le PS, a aussi sanctionné ce curieux "machin" orange qu'est le MoDem. Donc, il a bien entendu le droit d'utiliser le mot "peuple", mais le côté "gardien vigilant des libertés publiques" qu'il n'a cessé d'affecter, relève à mes yeux de la pure démagogie : une démagogie dénuée de tout génie politique.
Rédigé par : Laurent Dingli | 25 mars 2009 à 16:43
JDR : "C'est pourquoi je rejoins la remarque de Manuel Valls sur l'anti-sarkozysme obsessionnel".
Dont vous êtes pourtant l'un des plus chauds représentants sur ce blog.
Amusant...
Rédigé par : Laurent Dingli | 25 mars 2009 à 16:16
Bonjour M. Bilger,
Certes le "Printemps des libertés" a été un échec, je ne suis pour autant pas sûr qu'il faille y voir, comme vous le suggérez, un glissement vers une forme de maturité sur la question de la sécurité.
Nos concitoyens sont capables de se mobiliser, les manifestations du 19 mars dernier le montrent bien.
Toutefois, il me semble que les priorités ont changé, l'opinion publique, en grande partie conditionnée par les médias et tout particulièrement par les journaux télévisés, réagit davantage aux préoccupations du moment, c'est-à-dire à la crise économique à laquelle elle est confrontée. Les citoyens sont inquiets pour leur avenir, leur emploi, leur pouvoir d'achat, le risque d'être confrontés à la précarité.
Les citoyens s'indignent des scandales financiers à répétition, comme dernièrement avec l'affaire de la Société Générale ou de Valéo. On peut comprendre que les préoccupations sécuritaires soient reléguées à l'arrière-plan devant l'image de Thierry Morin, l'ex-pédégé, dont les indemnités de départ se montent à deux ans de salaire et à 3.26 millions d'euros sous la forme de "parachute doré" alors que l'entreprise annonce dans le même temps 5000 suppressions d'emploi dont 1600 en France. Quelle gifle pour les salariés de l'équipementier automobile, quelle insulte pour l'ensemble des citoyens.
Le Président de la République comme la Présidente du MEDEF peuvent s'indigner, cela ne suffira pas à calmer la légitime colère de la Nation, qui n'est plus prête à supporter ce type d'agissement.
Les citoyens attendent des mesures efficaces de lutte contre la crise et contre l'inflation, un dispositif juridique contre les patrons voyous. Ils se moquent bien, dans l'ensemble, de la suppression du juge d'instruction ou de l'effet d'annonce de nouvelles lois, même si elles sont souhaitables, contre les bandes organisées.
Rédigé par : Ludovic | 25 mars 2009 à 12:15
Pour reprendre ma critique de certaines idées d’Alain Minc. Ses prévisions économiques ont été les bases des estimations de croissance calculées par le gouvernement avant la crise. C’était au-dessus de la plupart de nos partenaires. Maintenant on est dedans, on va dans le gouffre avec le bouclier fiscal en lest additif. Il est agressif envers Bayrou car celui-ci annonçait dès la campagne que le programme de Sarkozy n’était pas financé et que Minc délirait en espérant que des formules qui n’ont jamais marché très fort depuis 30 ans relancent l’économie avec certitude. Le même vantait le système américain très « dynamique » sur les crédits et voulait nous l’appliquer… avant qu’il n’implose ces derniers mois.
Aujourd’hui Alain Minc maintient son analyse malgré la crise. Son argument est que notre économie est plus une économie de services et donc que nous souffrirons moins que nos voisins. Il nous fait une règle de trois grossière entre les secteurs d’activité pour nous démontrer que la crise chez nous sera purement psychologique… Un peu comme les hausses de prix avec l’Euro qui étaient « psychologiques », souvenons-nous.
Son argument est sans doute légèrement valable qualitativement, mais il ne faut pas oublier qu’une économie de services s’alimente d’abord par les filières performantes à l’export. Le secteur des services fait ensuite tourner un certain nombre de fois l’argent dans l’économie et le démultiplie.
Ainsi un secteur de services qui tourne à vide c’est aussi une démultiplication du manque d’argent. Et l’effet psychologique fait qu’en plus le peu qui rentre tourne moins.
Encore, s’il y avait une vision, un projet de société on pourrait dire « l’Intendance suivra ». Ce serait un peu suranné mais aurait un sens.
Mais là non. On ne suit même pas prudemment le marché en se couvrant, on suit les économistes sorciers qui l’anticipent comme les astrologues prévoient l’avenir que le client veut entendre, à coup de formules bidon.
Il faut entarter Minc de toute urgence.
Rédigé par : Alexandre | 25 mars 2009 à 07:44
Bien d'accord avec vous sur l'ensemble de votre billet.
L'UMP n'est pas (ou plus) un parti de godillots et c'est tant mieux. Que vive le débat contradictoire.
Je crains que le PS ne change son fusil d'épaule aussi vite.
A lire les commentaires sur le Blog de ce malheureux Valls, le parti socialiste n'est pas sorti d'affaire.
M. Bartolone en remet honteusement une couche, en incendiant le même Valls avec un :
"...Pour un élu qui n’a rien à proposer..."
Je lui réponds : pour un parti qui n'a rien à proposer, il est regrettable de mettre tant d'énergie á "pondre" un machin "noir" sur les libertés. Réagissez (avant qu'il ne soit trop tard).
Je reviens aux excès des médias.
Je regrette que "Le Figaro" du 24 se croie obligé de consacrer pour ce flop sa page 3, plus un éditorial, plus une photo en première page...
Pas parce que c'est un flop mais bien parce que les autres infos ne sont pas traitées.
JPLedun
Rédigé par : JPLedun | 25 mars 2009 à 05:28
Lettre complexe à analyser, cher PB ... "On ne peut plus dire n'importe quoi. On ne peut plus blesser n'importe comment", écrivez-vous ... Vous visez la parole au sein du Parti politique, je suppose ... "La sécurité n'est plus au Zénith (fut-elle vraiment dans une enceinte quelconque?) mais dans la tête de tous", ajoutez-vous ... Je suppose là encore visés les membres, élus, adhérents et militants, de ces Partis ... En réalité, cela fait peu de monde en regard des 65 millions habitants de notre pays. On peut dire n'importe quoi, on peut blesser n'importe comment et les médias sont là qui le relaient, objectivement ou partisans, souvent, vous n'êtes pas sans le savoir ... Dans une démocratie, une République, la nôtre par exemple, je vois les Partis politiques comme un espoir permanent dans une volonté d'union. Et chacun est à son espoir, s'y accrochant peu ou prou. Même Le Pen au sien ... C'est un démocrate, hélas, un républicain ... Il a 80 ans, il est désormais vide de ce mot "liberté" qu'on lui aurait arraché de la bouche, dites-vous ... Soit! Mais au nom de quelle autre liberté les autres Partis démocrates et républicains se liguent-ils aujourd'hui pour l'empêcher de présider légalement, légitimement, en vertu de sa qualité de doyen d'âge de cette assemblée qui le stipule cependant en ses statuts, au Parlement européen? On veut bien jouer le jeu mais pas toutes ses règles qu'on a pourtant instaurées et acceptées, ce serait ainsi ... On serait, au gré des circonstances, davantage démoCrasse que démocrate ...
On peut dire n'importe quoi, on peut blesser n'importe comment, au civil comme au Parti ... Vous en avez fait l'expérience, d'autres aussi. Ce sont ces tocsins sourds que vous invoquez qui causent des lésions parfois si graves non aux tympans mais au coeur ... Ainsi Eolas sur le blog duquel je remarquais -là bas aussi!-, lors de ma récente visite comme je l'ai expliquée (sa référence en votre précédente lettre "papale"), qu'on s'est arrêté, presque l'insultant, sur ce mot anodin qu'il employa en son texte: "... le lectorat juif ...", l'enjoignant de s'expliquer à ce sujet, de se justifier voire s'excuser ... Le Maître envoya promener son (et par là même tous ceux qui comme lui) -je n'ose dire contradicteur-, son locuteur mettons, cet anonyme, et il eut bien raison. Ainsi, si Eolas avait écrit "les personnes de confession juive et lisant régulièrement la presse", point d'offense, il en eut été ainsi ... Mais "le lectorat juif", terrible ça, l'humiliation, l'opprobre sur toute une partie de la population, l'inexpiable insulte ... A mort l'avocat qui nous insulte en associant les mots "juif" et "lectorat"!...
Minc dans le Figaro s'adressant à "mes chers amis", ceux de la finance, la spéculation, les esclavagistes de l'industrie et des affaires, n'en doutons pas ... " ...la populace aigrie ...", écrit-il en substance, " ... l'entendez-vous gronder?...", poursuit-il ... Oui, cher PB, plus que jamais on peut dire n'importe quoi, plus que jamais on peut blesser non n'importe comment (on ne blesse jamais n'importe comment, c'est un non sens; une blessure est une blessure) mais sciemment, délibérément, mortellement ... A cet endroit, Alain Minc, c'est le conseiller officieux du Président de la République, élu suprême du Peuple, le partisan déclaré de ce Parti politique UMP au pouvoir, qui dit n'importe quoi, blesse gravement, insulte ... qui? Le Peuple ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 24 mars 2009 à 21:21
Au Zénith, costard cravate ou tenue bobo, il n'y avait pas de contrôle à l'entrée concernant l'appartenance des participants, par les RG. En revanche, au concert de Canta u Pupulu Corsu à l'Olympia, la Milice était présente pour faire ôter les T-shirts qui n'étaient pas politiquement corrects.
Le PS étant muet par rapport à la Corse, on ne pouvait pas attendre autre chose.
Dommage.
Rédigé par : ROUTA VILLANOVA | 24 mars 2009 à 19:53
@PB (et les autres commentateurs)
"La sécurité n'est plus au Zénith mais dans la tête de tous. C'est un progrès."
"La sécurité est la première des libertés"
Celui qui a dit ça aurait donné naissance à l'état pénal... devinez qui a dit ça ?
Nicolas ? non !
Jacques ? non !
Lionel Jospin ? oui gagné !
C'est un de ses leitmotivs que l'on croit sarkoziste, mais qui est de lui lors d'un discours à Villepinte (Seine-Saint-Denis), en octobre 1997.
Il le prolongeait dans un discours public le 30 mars 2000 sur la mutation des services de police en disant ""La sécurité, garante de la liberté, est un droit fondamental de la personne humaine".
Alors quand j'entends que sous Sarko 1er, c'est la fin des libertés, je rigole doucement…
Cordialement avec humour :-)
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 24 mars 2009 à 18:16
Peut-être c’est tout simplement la politique qui n’est plus au zénith des préoccupations.
Les gens commencent à comprendre que se tourner vers l’État pour la sécurité financière ou la sécurité de l’emploi, c’est demander à la plus belle femme du monde ce qu’elle n’a pas. Les idées de Bayrou avancent donc, lui qui était outré à la fois des délires étatiques de la gauche (raccompagner les policières par les policiers, l’archétype de la fonction publique se créant son propre travail) et des délires protectionnistes de la droite, enflant le déficit et promettant de maintenir du pouvoir d’achat de force et d’empêcher les délocalisations. Et le clientélisme, ce populisme qui décomplexe les plus vils instincts en prétendant que tout cela est naturel, le reste est hypocrisie.
Alain Minc a le culot de se moquer. Ce nain de la pensée microcosmique nous prêche ses billevesées économiques comme des paradigmes. Chaque nouvelle crise le dément mais il reste droit dans ses bottes.
A-t-il une idée de son inutilité ? J’ai assisté à une de ses conférences. Aucune réflexion, aucun doute, ce gars pousse ses idées sans les argumenter mais à coups de « de toute façon, l’économie c’est comme ça, on n’y échappera pas ».
Un frustré des sciences dures, qui a bifurqué vers l’ENA, où les prophètes des avions-cargos (pour reprendre l’image de Feynman) sont pris au sérieux.
Ni un bon littéraire, ni un bon scientifique, ni un vrai journaliste.
Un BHL des sciences, avec du talent en moins.
Le roi de l’entremiction puisque la mode est aux néologismes.
Inutile et malfaisant.
Rédigé par : Alexandre | 24 mars 2009 à 16:39
À la croisée de chemins handicapés par un passif, plus qu’un passé, les options de mutation offertes sont restreintes.
Entre un jusqu’au-boutisme originel pillé par les niches modérément extrémistes et le copier/coller de façade de la fenêtre d’en face relevant plus du marketing que la pratique citoyenne pour tous, on peut considérer que nous assistons aux effets secondaires de l’excès de suffrage universel.
La troisième voie, celle de la remise en question structurelle et l’analyse personnelle du parti est aussi utopique qu’hypocrite car les résultats de ce type d’opérations de fond forceraient la masse à la même autocritique qui dérangerait sa sieste existentielle.
La suite ici :
http://souklaye.wordpress.com/2009/03/21/best-of-anticipation-le-parti-socialiste-sera-droite-ou-ne-sera-pas/
Rédigé par : walkmindz | 24 mars 2009 à 16:03
Plein de choses dans ce billet oscillant de l'accessoire à l'essentiel.
Si ce que vous écrivez est vrai, et tout ne l'est pas dans la mosaïque que vous évoquez, je suis moins enchanté que vous. Car le point commun des éléments que vous citez, c'est qu'il s'agit soit d'idées creuses soit de formules creuses. Rien d'étonnant de ce fait que les clivages s'y fassent moins sentir.
L'exemple de la sécurité est en cela édifiant : s'il n'y a plus de clivage net entre sécurité angélique et sécurité hystérique, c'est que personne aujourd'hui n'entrevoit les moyens de donner un contenu, de gauche ou de droite, à la sécurité toute nue. Chacun regarde l'autre : "Tu ferais quoi toi ? T'as pas une idée ?". La société française se fractionne inexorablement, de façon imprévisible, elle se morcelle laissant chacun sur son petit iceberg dérivant face à un océan d'incertitudes sur tout ce qui établissait auparavant un socle, parfois illusoire mais rassurant. Et le phénomène est mondial.
Chaque mot qui sort ainsi d'une bouche, aussi fort et redoutable qu'il soit, se retrouve aspiré, vidé de son contenu comme un asticot solidement piqué à l'hameçon du pêcheur et dont la carpe suce l'intérieur pour n'en laisser que l'enveloppe. Je ne nie pas que de vraies idées soit émises, aussi enthousiasmantes ou repoussantes soient-elles, mais elles sont instantanément vidées par l'enchantement mauvais du médiatisme, cette dictature qui grossit tout sauf, comme vous l'avez suggéré, l'intelligence. Il n'y a pas à en accuser tel ou tel, c'est un mouvement de fond, que la crise accélère et qui nous emporte vers la fin de notre civilisation. Une autre suivra, mais nous sommes ici témoins d'une agonie sans encore voir poindre la naissance.
J'analyse en outre autrement l'échec du Zénith du PS : oui les libertés publiques régressent en France aujourd'hui plus que sous les pouvoirs précédents. Mais, là encore, la France ne fait que rattraper, à marche un peu accélérée, le train qu'ont pris presque tous les autres pays développés, les pays moins développés n'ayant pas eu à le prendre puisqu'ils nous attendent déjà à la gare. Avec 10 ans d'avance comme d'habitude, les Américains ont entamé ce mouvement régressif (il convient de noter que la nouvelle administration Obama n'envisage pas l'abrogation du Patriot Act). Cette uniformisation dans un contrôle plus serré de l'Etat sur les activités des citoyens est incarné en France par N. Sarkozy qui n'en est que l'exécutant sans en être l'inventeur. Et puis les Français s'en fichent. Tant qu'on ne touche pas au PMU, on fait ce qu'on veut en France.
C'est pourquoi je rejoins la remarque de Manuel Valls sur l'anti-sarkozysme obsessionnel. Le personnage est ce qu'il est et ne figurera probablement jamais parmi mes potes, sa pratique du pouvoir est hautement détestable, mais il est conforme à la marche du monde. Le comparer à un petit Napoléon peut lui apparaître comme flatteur sans que cela ait malgré tout un sens. Non, il n'est pas pire que d'autres qui, dans ce monde vidé de son sens et de la puissance intellectuelle, s'emparent du pouvoir vide pour le morceler en fiefs. Mon propos demanderait à être développé pour être clairement intelligible, notamment sur la dialectique historique entre le pouvoir des intellectuels et le pouvoir des chefs de guerre, mais je m'en tiendrai là.
On ne peut plus dire n'importe quoi ? Justement si : que vous disiez quelque chose ou n'importe quoi, ce sera de toute façon n'importe quoi.
Question : de qui Alain Minc est-il le "light" ? Quelqu'un a un microscope ?
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 24 mars 2009 à 15:39
A mon humble avis de citoyen tout à fait ordinaire, je pense que mes concitoyens (en un seul mot) en ont un peu ras-le-bol des atermoiements des leaders du PS, plus prompts à se tirer dessus qu'à œuvrer pour le prolétariat. Et quand ils veulent ils veulent donner l'illusion dune unité retrouvée, ils se contentent de bouffer du sarko. La sarkophagie est devenue leur credo politique…
Après ils s'étonnent qu'on ait une indigestion, non du socialisme, mais du PS qui perd ainsi à nos yeux toute crédibilité.
Peut-être devraient-ils relire Saint-Simon afin d'apporter un peu de morale à leur projet de société.
Dans l'immédiat pour parer au plus pressé, si j'avais un conseil à leur donner, se serait de ne plus chercher à (se) construire en (le) démolissant.
Cordialement et néanmoins sceptique.
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 24 mars 2009 à 14:12