Le président de la République donne son amitié à qui il veut et il est évident qu'en bénéficier ne doit pas entraver le cours d'une carrière. En même temps, l'amitié est un sentiment intime, fondé sur l'accord des esprits et des coeurs et qu'on imagine mal publiquement exploité.
En matière judiciaire, l'amitié qu'éprouve le président à l'égard d'un magistrat mérite-t-elle d'entrer en ligne de compte ? Cette question m'a sollicité à la lecture d'un article publié dans "Marianne" par Eric Decouty et Hervé Nathan : "Les gâtés du pouvoir". Est évoquée notamment la situation du procureur de Nanterre, Philippe Courroye, qualifié de "procureur du président". Le Parquet de Paris lui serait promis, si l'hebdomadaire dit vrai, parce que Nicolas Sarkozy a déclaré devant les représentants d'un syndicat de magistrats que Philippe Courroye "est son ami".
Mon problème n'est pas de discuter une seconde l'intelligence et la maîtrise de ce magistrat qui, apprécié ou non, sort de l'ordinaire et mérite largement la haute destinée qu'il a déjà. Je me demande seulement comment lui-même peut percevoir une telle confidence qui renvoie à un lien personnel, presque féodal. Je suis persuadé qu'il aurait sans doute préféré, comme justification d'une avenir encore plus éclatant, que le président le désigne comme le plus compétent, le plus efficace, le plus libre et le plus respectable. Si ces qualités sont les siennes, les voir omises au bénéfice de la seule appréciation subjective de l'amitié doit sans doute le décevoir.
Qu'en est-il alors de la majorité de la magistrature ? Va-t-elle, pour espérer le meilleur elle aussi, être obligée de chercher le moyen le plus sûr pour susciter la confiance du président, obtenir ses bonnes grâces et son amitié, bénéficier de sa bienveillance ? Comment faire pour créer les opportunités judiciaires qui permettraient éventuellement d'attirer son attention et son estime ? Ce doit être déprimant pour la plupart de mes collègues que de se sentir "barrés" dans la poursuite de leur ascension, tout simplement parce que le président jamais ne les qualifiera "d'amis". Etrange dénomination, d'ailleurs, pour un président de la République garant de la magistrature dans son ensemble et contraint à une neutralité affichée, même si ses élans intimes et secrets, sa sympathie ont le droit de le porter vers n'importe quelle personnalité judiciaire. Mais il faut au moins que tous puissent croire en leur chance. La compétence et ses exigences, officiellement exprimées, rassureraient par l'équité et l'égalité qu'elles impliquent tandis que l'amitié, mise en avant de la sorte, fait craindre l'inflation des critères subjectifs et fluctuants pour évaluer les talents et les ambitions.
J'ai toujours eu l'impression, bien avant l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, que la promotion des magistrats dépendait des coteries, des réseaux, d'appartenances et de dépendances douteuses, bien plus que de la qualité pure du professionnel. Aussi, si l'amitié éprouvée par le président devenait un critère supplémentaire, on ne sortirait pas de ce cercle infernal qui met de la suspicion là où devrait régner l'incontestable. Les meilleurs et les pires sont brassés dans le même système et je ne suis pas persuadé que les seconds ne s'en tirent pas mieux que les premiers.
Philippe Courroye mérite mieux, sur le plan professionnel, que d'être qualifié "d'ami" par le président de la République. Peut-on imaginer le général de Gaulle formuler un tel propos intime, publiquement de surcroît, au sujet d'un magistrat appelé à une prestigieuse fonction ? François Mitterrand pas davantage, car il n'aimait pas la magistrature et se serait gardé d'une telle appréciation. L'Etat avait son apparence qui était fondamentale pour qu'on puisse croire en lui. Mêler le subjectif et l'intime au service public, c'est offenser profondément ceux qui ont l'honneur d'administrer ce dernier, en démocratie. L'humeur du Prince fait peur. Les exclus tremblent.
Dans les coulisses, l'amitié n'a plus à se cacher.
Aux dernières nouvelles, Courroye va être nommé grand inquisiteur en Sarkozie. Des bûchers vont être allumés.
Sarkozy prend des leçons chez son ami Poutine, il y a de quoi être inquiet.
Rédigé par : Têtuniçois | 11 mars 2009 à 23:50
J'ai écouté l'ami du président, malheureusement j'ai raté un peu le début, sur "C'est dans l'air". Il s'agissait de la prévention des addictions aux substances illicites ainsi que de leur répression.
Il a beau être l'ami du président, sa façon de s'exprimer est très agréable à écouter même si on ne lui donne pas forcément raison sur tout.
Ceci étant, le débat n'est pas nouveau et la façon dont il a été mené par l'intermédiaire de questions posées qui ne sont pas nouvelles non plus pour ne pas dire parfois franchement idiotes, laissait un peu à désirer.
J'ai été très intéressée en revanche par les infos du général de gendarmerie quant à l'évolution de la façon dont le problème est considéré dans les autres pays et le lien entre le type de musique écoutée et le type de substance consommée qui prouve bien qu'il s'agit d'un phénomène social avant d'être (ou de devenir malheureusement) un lourd problème individuel et j'ai pensé à Freud et ses considérations sur la foule. J'ai également ainsi que par le point de vue du psy de service sur la prévention.
Rédigé par : Catherine JACOB | 06 mars 2009 à 13:43
Florence, je suis content de m'être trompé dans ce cas présent.
Sans vouloir parler d'une possible ou hypothétique réélection, je crois que Sarkozy est avant tout un battant avant d'être un politique.
Ce qui au demeurant nous change des 30 dernières années.
Je n'en pouvais plus de cet immobilisme lénifiant.
Rédigé par : Hari Seldon | 05 mars 2009 à 20:56
@ Hari Seldon
Ne vous méprenez pas, mon commentaire était ironique. Sarkozy dérange car il ne respecte pas les usages français. Il chamboule tout.
Les présidents Mitterrand et Chirac ont placé en masse leurs amis partout, sans le dire franchement. Sarkozy le fait en le disant. Ce qui dérange le plus, c'est qu'il le fasse ou qu'il le dise ?
Est-ce que le juge Courroye est un incompétent ? Est-ce que Pérol est un mauvais ?
La réponse est non aux deux questions.
Est-ce que le président doit nommer des personnalités en qui il a confiance à des postes importants ou bien doit-il nommer ses ennemis ? La réponse est évidente. S'il nommait des gens en qui il n'a pas confiance, je le traiterais d'imbécile sans la moindre ironie cette fois.
Pour ma part, je trouve bien que le patron de la nouvelle grande banque française soit en phase avec le président. Pour une raison simple : en ces temps de crise l'intérêt de Sarkozy et l'intérêt de la France convergent à tous points de vue. S'il veut être réélu, il est bien obligé de faire tout pour que la France s'en sorte. Il n'a pas le choix.
Rédigé par : Florence | 05 mars 2009 à 09:26
Voyons Florence comment peut-on dire cela ?
Cela fait 30 ans que j'avais envie de voir un politique dire "casse toi pov con" a un mec qui lui manque de respect plutôt que de mettre son chapeau sur sa fierté au nom du politiquement correct.
Dire aux gens :
Il n'y a que ceux qui se "bougent le cul", pardonnez-moi cette vulgarité, qui arrivent à quelque chose alors bouge-toi ou tais-toi.
Aide-toi et... t'aidera.
Bien sûr il y a la crise et tout le monde ne peut pas se "bouger" mais au moins que ceux qui le peuvent le fassent au lieu de pleurnicher en permanence.
Souvenez-vous des paroles de Kennedy :
Ne vous demandez pas ce que l'Amérique peut faire pour vous mais ce que vous pouvez faire pour l'Amérique.
Non ce n'est pas Sarkozy qui est un imbécile ce sont tous ceux qui se sont assis un jour en regardant leur nombril et qui se sont mis à pleurnicher.
Le maître mot était "la société nous doit" mais la société c'est nous. Donc on se doit à nous, par notre action.
Les réactionnaires ne sont pas ceux que l'ont croit mais bien ceux qui ne veulent que de l'immobilisme en se mettant des œillères pour ne pas voir le monde les dépasser. Surtout ne rien bouger.
Rédigé par : Hari Seldon | 04 mars 2009 à 20:43
@Ledun JP
Ce que vous faites est à mourir de rire, ou de peur, c'est selon.
Vous extrayez une partie d'un mail personnel où je vous dis que je ne suis pas socialiste mais qu'au moins Jospin n'envoyait pas des flics chez moi.
Vous le sortez de ce contexte pour le tourner comme une généralité, comme quoi NS serait détesté parce qu'il "fait des choses" (il fait surtout du déficit en ce moment).
De même, quand il s'agit des lois d'immigration, vous pensez me mettre en contradiction en faisant constater qu'il existe des lois au Brésil.
Suivons votre "raisonnement": quelqu'un qui n'est pas d'accord avec les lois d'immigration de NS ou bien la manière de les appliquer devrait forcément être contre TOUTE loi sur l'immigration.
Dialectique d'extrémiste.
Rédigé par : Alexandre | 04 mars 2009 à 19:35
@Nicolas
"J'aimerais bien savoir ce que vous pensez de la vente par Pierre Bergé des objets d'art chinois. Qu'est-ce qui est légal ? Merci."
Je ne suis pas juriste mais je trouve le cas juridiquement (du moins à mon petit niveau) très intéressant.
Toute la question me paraît être celle du statut du recel dans le pays
1- où l'œuvre a été volée
2- où l'œuvre a été acquise après avoir été volée
3- où l'œuvre est, ou a été, conservée
3- où l'œuvre est finalement vendue
ainsi que de leurs accords mutuels éventuels concernant le trafic des œuvres d'art.
Si l'objet a été volé à la Chine en Chine puis vendu en Chine et que le statut du recel était le même à l'époque du vol qu'en France à l'époque de son acquisition par la communauté de biens Bergé - Saint-Laurent. Il est évident que la Justice devait se saisir de l'objet dès sa nature d'objet volé connue, et le remettre à la Chine avec les excuses du 'propriétaire' Bergé en arguant de son ignorance de l'histoire des deux objets et de sa bonne foi personnelles.
Je fonde mon avis sur la jurisprudence nancéenne qui a voulu qu'un Gallé volé au Musée de l'Ecole de Nancy soit emprunté à la Justice japonaise au motif des 'besoins de l'enquête', et rendu non pas à cette dernière pour laquelle le statut du recel est différent du nôtre et que la non restitution de l'objet à son propriétaire japonais, mais à son propriétaire précédent, le Musée. Les critiques qui ont suivi se sont vues opposer l'argument suivant : le propriétaire japonais ne pouvait être de bonne foi, vu que les vols d'objets Ecole de Nancy ont majoritairement lieu pour le compte de collectionneurs japonais, ce qui en l'absence de toute preuve formelle me paraît, à moi personnellement, très légèrement jugé, sans compter que la confiance du juge japonais dans son collègue français a bel et bien été trahie, ce qui est toujours gênant.
Dans les autres cas, je ne sais pas, mais d'une façon générale, je pense que l'on peut considérer l'affaire comme un prêté pour un rendu, même s'il ne s'agit pas du Japon mais de son puissant voisin, la Chine. Il est clair que le malheureux surenchérisseur chinois n'avait pas de voie légale urgente à faire en sorte de faire mettre l'objet sous séquestre dans l'attente que le problème juridique se règle.
Je pense que les rodomontades Bergé du genre "je rendrai les objets le jour où les droits de l'homme seront respectés en Chine." sont plus dommageables qu'autre chose. La meilleure façon d'obtenir un progrès dans le respect des droits de l'homme est de commencer par les respecter soi-même et le patrimoine culturel chinois a été suffisamment pillé par l'Occident par le passé, pour qu'on évite d'en rajouter. Je conçois bien que la recherche pour le sida va manquer de ces 30 millions d'euros, mais Monsieur Bergé peut toujours choisir d'aider également par lui-même les distributeurs d'informations sur la voie publique, vu que la participation personnelle qui revient à payer de sa personne en donnant de son temps est infiniment plus précieuse que celle qui consiste à donner un argent qui ne nous fera défaut en rien !
Rédigé par : Catherine JACOB | 04 mars 2009 à 13:33
En fait, Sarkozy est un imbécile : il ferait mieux de mentir et de faire ses coups en douce, comme les autres, comme tout le monde.
Rédigé par : Florence | 04 mars 2009 à 10:06
Je crois avoir compris pourquoi notre président est l'objet de toutes les attaques (à part moi et Lefebvre qui le défendons...).
Je lisais il y a peu un philosophe brésilien qui disait ceci :
«même si Jospin n'a pas été ridicule. Au moins il nous laissait tranquille »
Voilà, tout est dit.
La rupture c'est Sarko qui ne nous laisse pas tranquille. Il n'était que temps.
Pour relativiser vos critiques et vos interrogations, je me permets de vous conseiller la lecture de
"Une brève histoire d'avenir"
(Jacques Attali Livre de poche 6€50 )
Ca calme...
LedunJP
Rédigé par : Ledun JP | 04 mars 2009 à 03:32
Moi je vous approuve, Hari Seldon, d'être admiratif de feu Isaac Asimov ...
Le procès Colonna ... On peut, sans avoir besoin de ce cher PB, en dire un mot. Pour faire bref, la défense emploi ce que l'on appelle une "défense de rupture". Cette théorie de la défense a été mise au point et appliquée par Jacques Vergès lors de la guerre d'Algérie et qu'il défendait les membres du FLN arrêtés ... Ce fut une théorie logique et pertinente dans le contexte de la guerre d'Algérie, et, dans une moindre mesure, tout aussi logique et cohérente dans ce contexte indépendantiste corse. Une autre défense n'aurait pas sa place ici. La rupture consiste -sommairement- à revendiquer son acte et à dénier au juge appelé à en juger toute légitimité à le faire, a fortiori le condamner. Pour cause, dans la "rupture", on considère de fait que le juge est une émanation de l'ennemi (l'Etat), celui que l'on combat. On acceptera la sanction -si sanction légale il y a- mais on l'aura dialectiquement transformée non en une sanction impartiale et démocratique de Droit, mais en un acte de représailles du plus fort du moment contre le vaincu du moment. C'est très subtil et redoutable ... Que vaut un jugement quand celui qui le rend est déclaré l'ennemi qu'on combat et qui nous vaut d'être accusé? Rien, tout est biaisé dès le départ ... L'Etat, dans tout état de Droit, ne peut se venger lui-même; c'est une autorité indépendante de lui qui se doit de le faire. Mais dès lors qu'on inclut cette autorité judiciaire dans l'Etat, qu'on la fait -aussi- l'Etat ...
Personnellement, je trouve qu'en ce procès, cette attitude de défense est légitime. La Cour spéciale de Justice, par sa seule existence anti-démocratiquement judiciaire, signe son appartenance totale à l'Etat. De ce fait, son jugement répressif ne peut être que considéré comme une vengeance d'un ennemi au pire, un adversaire au mieux. La "rupture" aurait eu moins de légitimité voire pas du tout si la Cour avait été normalement composée comme toute Cour d'assises ... L'absence de tout juré populaire à cette Cour signe de facto son discrédit d'une façon ou d'une autre ... En créant et renvoyant ces hommes devant cette Cour "spéciale", l'Etat affirme qu'il est l'ennemi de ces derniers et qu'il les juge. Ca ne tient pas -plus- la route ... En 1962, tous ceux que ces Cours assimilées "spéciales- avaient jugés et condamnés et qui croupissaient en prison voire les cellules des condamnés à mort, furent, sitôt les Accords d'Evian signés et l'indépendance de l'Algérie acquise, amnistiés et libérés sans autre formalité, la victoire changeant de camp ... On est dans le même cas de figure -ou presque- quant à la Corse et ses désirs d'indépendance.
Je ne m'attarderai pas sur la mort du Préfet Erignac ... Tuer un homme, surtout dans ces conditions, est toujours triste. Je ne sais si Colonna a participé ou non à cet assassinat ... Mon propos sera tout autre, en conclusion, il ne traite que du déroulement de ce procès ... Et cette conclusion est: Pour la seule raison que cette Cour d'assises sort du champ du Droit commun par sa conception et ses statuts, Colonna a raison! il aura toujours raison ... La rupture, c'est ça. Ses avocats ne peuvent pas choisir, sans aller contre leur client, une autre défense ... Si à cela, on ajoute qu'il proteste de son innocence, tout est dit. En somme: Non seulement, je n'ai pas tué cet homme, ce Préfet, mais, oui, je revendique l'indépendance de la Corse, j'en suis un militant, et vous, émanation directe de l'Etat colonisateur et oppresseur, je vous dénie toute crédibilité à me juger en toute impartialité ... Voila le topo, les effets profondément délétères de cette Cour d'assises sordide en son principe.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 03 mars 2009 à 23:07
@ JP Ledun
Je connais bien les lois d'immigration brésiliennes, pour y vivre, y avoir monté une limitada et y recruter... Vous ne doutez pas de vous sur ce coup.
Ce n'est pas le sujet mais si vous m'y invitez :
L'immigration légale est encadré par des lois sensiblement égales à celles en vigueur en France avant Sarkozy : un conjoint de Brésilienne acquiert un Protocolo puis une carte de RNE à son entrée, qui vaut comme carte de Résident à durée infinie. Elle donne le droit de tout faire comme un Brésilien.
La naturalisation peut être demandée au bout d'un an.
L'immigration de travail est plus souple. Vous pouvez quasiment tout faire contre le payement d'une somme forfaitaire, ou contre un engagement à créer des emplois. Il y a aussi un visa entrepreneur, et des types de visa qui autorisent la venue du conjoint.
Sous certains statuts on peut travailler comme associé sans visa de travail (Chargé:Pro-labor ou non: Lucro). Il est possible de payer la somme en important des outils de travail. Pour une entreprise moyenne/grande tout se négocie autour d'un business plan à Brasilia.
En France vous devez attendre en moyenne 3 ans pour la carte de résident, mais comme ça augmente tous les ans depuis 5 ans, j'en déduis que le formulaire est perdu... En attendant pas de possibilité de crédit, pas de titre de travail avec plus de 2 mois de validité. Même ouvrir un compte en banque à son nom est difficile.
Quant à l'immigration choisie, malgré les discours rien de particulier n'est prévu pour les conjoints. Un brillant asiatique n'est pas près de venir en France plutôt qu'aux US...
Peut-être connaissez-vous moins les lois françaises que les lois allemandes. On ne saurait vous blâmer, ça change tout le temps avec votre champion.
Pour le tourisme, c'est libéral dans les deux sens : pas besoin de visa pour une durée de 6 mois pour un Français au Brésil, et réciproquement. Les deux pays sont très touristiques, et il n'y a pas beaucoup d'immigration brésilienne en France.
Mais le vrai problème c'est que la France ne respecte pas sa propre loi, ses obligations européennes de droit à la vie normale, ni le droit des étrangers : par exemple les visas long séjour autorisent à travailler 20h mais les préfectures opposent sur place la situation de l'emploi, même pour des jobs étudiants, ce qui est contraire à la loi.
En France si vous devez faire venir un cadre étranger, vous continuez à payer le gars sous contrat étranger dans son pays, lui payez des aller-retours réguliers, en attendant que les papiers sortent. Ça prenait un mois, ça en prend onze aujourd'hui. Autant de cotisations sociales de cadre supérieur qui s'en vont à l'étranger. En plus c'est illégal mais on est obligé, en général on a besoin du gars.
Tout a un prix, même les voix FN.
Mais qui paye la facture ?
@ Laboca
On aurait tous beaucoup de questions à poser à M. Bilger, et il a sûrement beaucoup de choses à nous expliquer, mais laissez-lui des choses à dire pour quand il sera libéré de sa réserve, quand il publiera ses mémoires à la retraite...
Rédigé par : Alexandre | 03 mars 2009 à 20:20
@Aïssa
je ne peux que vous approuver lorsque vous écrivez :
"Dans le fond, Sarkozy nous fait ô combien cruellement savoir comme nous étions devenus vieux ... vieux et (presque) cons à la fois ... Contrairement aux apparences, c'est le moins conservateur de tous nos Présidents... "
Je ne vous le fais pas dire et malgré toutes les erreurs voire outrances commises il fait souvent l'effet d'un électrochoc.
Le problème de l'électricité c'est que dans ce cas-là ça fait mal.
Rédigé par : Hari Seldon | 03 mars 2009 à 18:16
Laboca,
Non, Philippe Bilger ne s'exprimera pas dans l'affaire Colonna, du moins pas avant que le verdict ne soit rendu, et pour une seule et excellente raison : il ne le peut pas. Imagine-t-on un magistrat s'exprimant publiquement sur une affaire en cours de jugement, qu'il en ait la charge ou non ? Que faites-vous du devoir de réserve auquel tout fonctionnaire est tenu ? Dans le cas d'Achoui, justement, M. Bilger a réagi, non pas au verdict lui-même, mais aux déclarations publiques de Maître Achoui, après sa condamnation et en attente du procès en appel. Ce n'est pas du tout la même chose. Peut-être M. Bilger réagira-t-il à l'issue du procès Colonna ? Une chose est sûre, c'est encore à lui et à lui seul d'en décider.
Rédigé par : Ludovic | 03 mars 2009 à 17:30
Juste un petit retour sur l'Affaire Noir :
J'ai regardé les derniers développements et apparemment il y a eu du nouveau depuis 10 ans. Un juge d'instruction avait vu ses méthodes mises en question au début de l'affaire, mais ce n'est pas Philippe Courroye.
A la fin il semblerait qu'il y ait bien eu - ô surprise - des participations d'entreprises de bâtiment dans sa campagne de 1989. Pour autant je ne crois pas qu'il y ait eu de l'enrichissement personnel, et le coût familial de l'histoire est assez lourd, la fille étant déchirée entre son père et celui de ses enfants.
Aujourd'hui Noir se déclare en faveur de NS, ami de Philippe Courroye, c'est donc qu'il n'est pas rancunier. En plus il démontre qu'il a d'autres cordes à son arc avec sa petite entreprise.
Donc si ce travail d'instruction a été possible pour Noir, je me demande pourquoi des faits similaires (en 1989) ne sont pas sortis en temps et en heure à Paris.
On peut aussi constater que plus d'affaires sortent aujourd'hui.
Une nouvelle génération ?
Faut-il faire plus confiance à l'alternance et au renouvellement politique qu'à l'indépendance des juges ?
Rédigé par : Alexandre | 03 mars 2009 à 16:17
@ Laboca,
Quelle excellente idée que la vôtre : vous allez de ce pas ouvrir un blog intitulé "Justice Laboca" où vous rédigerez vous-même les billets que Philippe Bilger doit impérativement, selon vous, produire. Ce sera à l'avantage de tout le monde : Philippe ne vivra plus dans l'angoisse de ne pas rédiger le billet que votre conscience lui impose, vous gagnerez du temps en lisant à temps des billets de Philippe Bilger sur les sujets que vous aurez décidé de rédiger vous-même et nous-mêmes, misérables lecteurs inconscients des carences de ce blog, auront enfin le choix entre deux blogs : celui de Philippe Bilger et le vôtre qu'aurait dû écrire Philippe Bilger.
Laboca, vous êtes l'anti-matière de Bilger, l'envers de son endroit, la connaissance de son ignorance et la certitude de son doute, l'oeil gauche de son oeil droit, je vous admire.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 03 mars 2009 à 15:21
Monsieur l'Avocat général Bilger se formalise sur un truc négligeable. Nicolas Sarkozy a-t-il le devoir de taire son amitié avec un magistrat ? Je dis : non ! Ce qui serait blâmable, c'est que Sarkozy ordonne à un magistrat tel comportement ou attitude dans tel dossier.
Sarkozy ne peut être critiqué pour sa sincérité.
Pourquoi Monsieur l'Avocat général Bilger parle-t-il tant du cas de Philippe Courroye alors qu'il pourrait aussi évoquer d'autres cas, probablement contestables ?
Je déteste qu'on fasse fixation sur un homme qui n'a pas se plaindre de ce que le chef de l'Etat le présente publiquement comme un de ses amis.
On aimerait plutôt voir Monsieur l'Avocat général Bilger critiquer ses collègues ("juges" ou gens du ministère public) qui violent le code pénal ou le code de procédure pénale. Me permet-il de dire ici, et en détails, ce que j'ai observé vendredi dernier lors d'audiences en rafale devant le tribunal correctionnel de Paris ? M'autorise t-il à exposer certaines affaires que j'ai vu jugées ce jour-là et les sentences auxquelles elles ont donné lieu, de façon à ce qu'il puisse dire si ses collègues ont ou non violé le droit pénal qu'ils sont censés appliquer ?
Actuellement, se tient à Paris le procès en appel de Colonna. Il serait avantageux pour le public de connaître l'avis de Monsieur l'Avocat général Bilger, pénaliste praticien expérimenté, sur la qualité juridique du travail de la cour spéciale. Je rappelle que Monsieur l'Avocat général Bilger a pris publiquement position sur le procès Karim Achoui. A-t-il peur de donner un avis, même fortement nuancé, sur la bataille que se livrent actuellement les avocats de Colonna et le Président de la cour d'assises spéciale ?
Nicolas Sarkozy a le droit de dire publiquement que Philippe Courroye est au nombre de ses amis. Monsieur l'Avocat général Bilger a tort de ne pas contribuer à la formation juridique du public, par son refus non démocratique de donner un avis - même fortement nuancé - sur la bataille juridique que se livrent actuellement les avocats de Colonna et la cour d'assises spéciale.
Rédigé par : LABOCA | 03 mars 2009 à 12:44
Quelle suffisance ce Laurent Dingli ! :
"je crois connaître les défauts de Nicolas Sarkozy, mais j'aimerais aussi que certains commentateurs (dont vous n'êtes pas) ne taisent pas systématiquement tout ce qu'il fait de positif pour le pays."
C'est à hurler de rire !
Rédigé par : toto | 03 mars 2009 à 11:58
"Je me demande seulement comment lui-même peut percevoir une telle confidence qui renvoie à un lien personnel, presque féodal."
"si l'amitié éprouvée par le président devenait un critère supplémentaire, on ne sortirait pas de ce cercle infernal qui met de la suspicion là où devrait régner l'incontestable. "
Il reste toujours la Dame du Lac pour présenter l'épée de Justice à l'élu, c'est-à-dire au meilleur. Lequel peut être, mais pas forcément, de ceux que le pouvoir adoube prématurément.
Rédigé par : Catherine JACOB | 03 mars 2009 à 11:51
C'est inquiétant Philippe : encore une manifestation présidentielle que vous êtes sur le point de ne pas comprendre... Votre taux de sarkosium baisse dangereusement.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 03 mars 2009 à 10:21
Rassurons-nous : nous y verrons très vite plus clair à droite avec l'entrée de Gilbert Montagné à l'UMP !
Sissi !!
Rédigé par : Cactus douillet voire cosy | 03 mars 2009 à 09:17
"Toutefois, j'ai beaucoup d'estime pour M. Philippe Courroye, que ma mémoire retiendra avant tout comme un grand juge d'instruction (eh oui, il y en a tout de même). Si mes souvenirs sont bons, il fût parmi les premiers magistrats instructeurs en charge de grandes affaires impliquant des politiques. Michel Noir, Alain Carignon, Pierre Falcone et Charles Pieri en savent quelque chose. Un tel personnage ne peut guère être suspecté de complaisance particulière à l'égard des politiques." (Ludovic)
A lire Ludovic, nous nous rendons bien compte que le critère professionnel absolu qui fonde et valide ou non "le grand magistrat" est sa capacité à savoir mettre en examen - en prison - le politique fraudeur.
Comme si les faits d'armes en la matière suffisaient à eux seuls pour apprécier la qualité professionnelle d'un postulant à telle ou telle fonction.
Est-ce possible de dire que ces appréciations se fondent en réalité sur la souplesse à savoir épouser au mieux et le plus spectaculairement possible les airs du temps, et à savoir répondre au mieux aux exigences de l’espace médiatique au sens large ?
Et puis si vous saviez Philippe comme j'en ai plus qu'assez qu'on nous inflige comme modèle de "grand magistrat" ceux qui ont mis en détention provisoire, longtemps, les politiques et/ou leurs satellites.
A cet aune là, NS devrait nommer comme procureur à Paris Eva Joly.
Tout le monde serait satisfait, rassuré et content. Non ?
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 03 mars 2009 à 05:45
Quelques questions ouvertes que je pose honnêtement
- pour les gens qui travaillent en entreprise comme moi, que penser d'un chef qui déclare publiquement être l'ami d'un collaborateur ? N'est-ce-pas encore pire quand le collaborateur est censé être dans un organe indépendant ?
- quant à l'affaire Noir. Je me souviens que l'homme a eu sa carrière brisée. Son fils était en prépa au Parc, et le père était venu faire un petit discours. Au milieu il avait eu un sursaut de joie en apprenant ne pas être mis en examen ce jour-là. Souvenons-nous des faits (corrigez-moi si je distords ou omets des choses). Il était en bisbille avec la direction du RPR dont il connaissait les magouilles à Paris, avait conquis Lyon sous l'étiquette Divers Droite. En substance, on lui avait reproché de ne pas avoir vérifié la provenance de l'argent que son gendre avait utilisé pour l'inviter aux Seychelles, ainsi que d'autres personnalités comme PPDA.
Le montant des vacances était d'environ 15000 euros, Michel Noir avait une fortune personnelle en dizaines de millions d'euros, les vacances étaient comme un de ces nombreux colloques payés par les labos de pharmacie pour faire de l'info-publicité auprès des médecins. Il se trouve que le gendre a été condamné pour escroquerie, qu'il avait beaucoup de bénéfice à se montrer en présence de Michel Noir, la réciproque étant moins crédible. La fille de Michel Noir a dramatiquement souffert de tout ça. Michel Noir a dû arrêter la politique au moment de prendre une dimension nationale.
Au même moment, les emplois fictifs continuaient à Paris, les valises de billets et l'affaire Méry faisaient pschitt dans un abracadabrantesque rimbaldien, les déplacés votaient dans le Vème, et rien ne sortait à Paris.
En effet, Philippe Courroye était nettement au-dessus du lot.
Rédigé par : Alexandre | 03 mars 2009 à 05:05
Je me doute que si Nicolas Sarkozy, qui fourre son nez partout, lit les commentaires de ce billet, il doit bien rire.
En pleine crise, en pleine débâcle économique, le micro-microcosme des blogueurs n'a pas d'autres questions á se poser que ce que Monsieur Sarkozy porte comme costume, si sa femme est moche, et si c'est vrai qu'il a dit qu'Untel est son ami !
Eh bien qu'il rie et moi avec lui.
Oui, ce n’est pas bien d'essayer d'influencer un ami juge.
Mais c'est faire affront á celui-ci que de prétendre qu'il aurait la faiblesse de se laisser influencer.
@Alexandre
Pas facile pour rentrer au Brésil ! Je me suis amusé á lire les documents nécessaires pour diverses formes de séjour dans ce pays (à votre disposition, au cas oú). Ce n'est pas un passoire votre terre d'accueil.
Donc il y aurait aussi des régles á respecter dans d'autres pays ?
@ Laurent Dingli
Eh bien moi, je vous remercie pour ce petit baume au coeur. Vous avez compris que le courrier de notre "ami" (ai-je le droit?) est offensant á plus d'un titre.
Donc merci.
LedunJP
Rédigé par : Ledun JP | 03 mars 2009 à 02:51
Je m'autorise un méta commentaire. Désolé pour le peu d’information qu’il apporte.
@ Laurent Dingli
Je remercie Laurent Dingli de son avis « votre suffisance n'a d'égal que votre intolérance ». On peut aussi arguer que se poser régulièrement en juge de la suffisance des autres et utiliser l’impératif est un point de vue assez suffisant également, mais on ne sortira de cette réflexivité qu’en faisant acte de tolérance et en acceptant la critique, ce que je fais avec bonne grâce. M. Ledun est grand pour répondre et d’ailleurs je trouve sa réponse plus intéressante que la vôtre.
Si le ton déplacé est néfaste - il y des jours où on est de mauvaise humeur, et on relit ses posts le lendemain en étant critique – je n’adhère pas à cette théorie énoncée plus haut (par Laurent Dingli également) visant à décrédibiliser les commentateurs qui seraient en opposition régulière à NS (le mot « systématique » est déjà un procès d’intention).
Ce n’est pas parce qu’on est résolument contre sa politique que le jugement qu’on fait est moins pertinent. Pour mon cas c’est qu’à cause de lui j’ai été contraint à quitter mon propre pays, et que je suis loin d’être le seul, nous sommes des milliers. Je vois aussi comment son interventionnisme auprès des grandes banques est perçu à l´étranger, même si à l’étranger la finance française est déjà quantité négligeable.
Pour forcer le trait (votre faute Aïssa vous m’avez mis Bigeard en tête, mais je ne vous hais point non plus), si vous demandez aux nombreux locaux stupidement humiliés et torturés en Algérie de témoigner des bienfaits de la colonisation, ils auront un peu de mal. De là à discréditer leur point de vue sur la colonisation en général et ne garder que celui des divers intellos rive gauche discutant le sujet entre le dessert et le café…
De même on peut admirer le Général de Gaulle et donner crédit aux critiques des Harkis et de leurs enfants, même sans votre blanc-seing.
Après, faire des allers-retours, de l’implication de l’impétrant au détachement du juge, n’est-ce pas un des objectifs de ce blog ?
Surtout qu’en général je lis avec attention et apprécie vos commentaires, et qu’il m’arrive même d’être d’accord.
Rédigé par : Alexandre | 02 mars 2009 à 23:44
Je crois que ce qui fait comme le sentiment d'une incompréhension populaire de cet homme, Nicolas Sarkozy, une impression -fausse, en réalité- de singulier hiatus allant grandissant entre lui et les gens, est cette présidence française inédite aux rideaux enlevés et fenêtres grandes ouverte, livrés aux courants d'air, à tous les regards ... Nous devenons, bon gré mal gré, voyeurs de ce qui somme toute nous appartient: la République, la démocratie ... On n'a jamais eu l'habitude de cela, on a toujours été élevé de l'autre côté des rideaux épais de velours sombre tirés sur des doubles fenêtres closes, dans les silences, les chuchotements, les ombres passantes, les pas lents, feutrés, comme dans une quelconque très vieille étude poussiéreuse de notaire ... Et on trouvait cela bien, décent, digne et d'autres choses encore .... Dans le fond, Sarkozy nous fait ô combien cruellement savoir comme nous étions devenus vieux ... vieux et (presque) cons à la fois ... Contrairement aux apparences, c'est le moins conservateurs de tous nos Présidents ... Il faudra s'y faire et j'ai presque la certitude que les Français y prennent déjà goût, que malgré qu'ils jurent le contraire, s'en défendent et font comme de s'en détourner, ils re-éliraient cet homme ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 02 mars 2009 à 22:59
Bonsoir M. Bilger,
J'ai beaucoup hésité avant de commenter votre billet du jour, tant celui-ci recoupe le précédent, s'agissant déjà d'une nomination cavalière, celle de François Pérol. Je pourrais réitérer les mêmes arguments et les mêmes exemples, mais cela n'aurait strictement aucun intérêt. Certes les motivations sont différentes, mais on y retrouve, de la même manière, le fait du prince, tellement fréquent depuis 1958. Par ailleurs, je souscris mot pour mot à votre propos, et je n'ai a priori rien à y ajouter, d'autant que vous écrivez tellement mieux que je ne saurais le faire.Toutefois, j'ai beaucoup d'estime pour M. Philippe Courroye, que ma mémoire retiendra avant tout comme un grand juge d'instruction (eh oui, il y en a tout de même). Si mes souvenirs sont bons, il fût parmi les premiers magistrats instructeurs en charge de grandes affaires impliquant des politiques. Michel Noir, Alain Carignon, Pierre Falcone et Charles Pieri en savent quelque chose. Un tel personnage ne peut guère être suspecté de complaisance particulière à l'égard des politiques. Je ne sais rien en revanche de ce qu'il est devenu depuis sa promotion à la tête du parquet de Nanterre. Il me souvient que, déjà, cette nomination avait fait polémique. Le CSM avait alors rendu un avis défavorable au titre de l'inexpérience au ministère public de M. Courroye. Pascal Clément a ensuite passé outre l'avis du CSM. Aujourd'hui, vous nous apprenez qu'il est un ami du Président et, à ce titre, futur Procureur de la République de Paris. Je l'ignorais, et comme vous je déplore que le chef de l'Etat ait rendu public ce sentiment qui devrait s'en tenir à l'intime. M. Sarkozy a, je crois, desservi Philippe Courroye. Quel besoin avait-il de le faire ? Décidément, Philippe Courroye aura été un grand juge d'instruction, pour le reste je ne sais plus.
Rédigé par : ludovic | 02 mars 2009 à 22:40
Dans votre billet,cher Philippe,vous énoncez fort bien la classification des passions fondamentales,énoncées par le grand historien Thucydide,par Hobbes,
Spinoza etc,déclinaison des valeurs de l'honneur ou de la vanité, de la recherche de la gloire et de la reconnaissance et du plaisir.En addition à cette gamme se trouvent des sentiments comme l'amitié,la solidarité et le défilé des ressentiments.
Pour modifier les états d'âme des observateurs, il faut exhiber ses sentiments et chercher une résonance.
Les orateurs utilisent souvent des liens affectifs.
Par exemple, Monsieur Bayrou le 07.02.2007:
" c'est la ville de ma jeunesse(...)Il y a beaucoup de souvenirs.Beaucoup d'amitié.D'amour."
Les amis se transforment en atouts pour la présentation de Soi.
Les adversaires cherchent dans le passé ou l'entourage des politiques, les moyens d'un affaiblissement.
Le champ du sensible et de l'affect est en extension pour répondre à une demande croissante de transparence et d'intime.
L'expérience sensible prime dans le traitement des thèmes et dans la hiérarchisation des propos.
Tout politique est ainsi placé dans une contrainte de politique compassionnelle,devenant un acteur ou un animateur.
Une autre tendance nouvelle est un centre d'intérêt vers l'homme ordinaire, l'homme sans qualités.C'est le terrain du sensible de Madame Voynet se vantant de son franc parler.
Ainsi pour qu'un message soit entendu,il doit s'intégrer dans un récit et présenter une disposition passionnelle.
Pour qu'un message soit mémorisé, il doit activer la dimension passionnelle,servir de déclencheur.Le nom d'un ami ou d'un adversaire,ses propos, par exemple.
Arrive ensuite l'émotion,colère,rage narcissique,joie,haine ,contentement...suscitée par le récit et l'expression d'états d'âme.
Enfin,et en dernière étape le retour de la passion s'exprime en moralisation qui elle aussi peut avoir une grande dimension de jubilation ou de déception.
La réussite de la moralisation s'articule sur l'attente,l'imprévisible ou l'instantané.
Vous semblez souhaiter une esthétisation des nominations,des prises de pouvoir...
Toutes les épices sont là.
Toute querelle ou rivalité anime des émotions et met en scène des personnages.
Toutes les personnes en quête de dignité,
de reconnaissance souhaitent un vecteur allant du pathos (souffrance éprouvée) à l'éthos (visée d'accomplissement de Soi d'un sujet).
Un grand nombre de personnes en quête d'égalité souhaitent un enlisement dans le pathos.
Mais la chance tourne...
Toute consécration amorce un chute.
Tout échec annonce une possibilité de réorganisation.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 02 mars 2009 à 21:44
J'espère évidemment que cette amitié révélée au public, si les propos son confirmés, est partagée par Philippe Courroye.
Mais sur le fond, pourquoi un président ne pourrait-il pas dire untel est mon ami et ceci quelle que soit la fonction de ce untel ?
Faut-il encore et encore manier la langue de bois en direction des gens ordinaires, alors même que dans le sérail, ces choses-là se savent pertinemment ?
Sous prétexte que l'on a une position officielle, il faudrait passer pour un saint ou pour un parangon de vertu ?
Absurdité et hypocrisie.
Faut-il, parce qu'on a une position importante, devenir un solitaire ?
Faut-il renier aussi les amitiés antérieures parce qu'on accède à un poste important, cela parce qu'il risque peut-être d'y avoir un hypothétique conflit d'intérêt ?
Ensuite, que cela soit un chef d'entreprise, un chef de l'Etat, un ministre et même un directeur, à compétence égale ou presque, ils nommeront à un poste à responsabilité une personne en qui ils peuvent avoir confiance et donc un ami, ne fut-il que politique.
Cela relève à mes yeux du simple bon sens.
Cela me rappelle une saillie de monsieur Santini au sujet de la fille illégitime du président Mitterrand.
Alors même que la presse bien-pensante faisait ses choux gras de l'annonce tardive de ce scoop, le maire d'Issy-les-Moulineaux faisait remarquer que l'Assemblée Nationale au complet était au baptême de cette enfant et que les tortillements des politiques et autres journalistes d'alors n'étaient pour le moins qu'hypocrisie et malhonnêteté intellectuelle.
Messieurs les censeurs...
Rédigé par : Hari Seldon | 02 mars 2009 à 19:09
J'aimerais bien savoir ce que vous pensez de la vente par Pierre Bergé des objets d'art chinois ? Qu'est-ce qui est légal ? Merci.
Rédigé par : Nicolas | 02 mars 2009 à 15:14
@ Laurent Dingli
Mais vous savez bien que les trains qui arrivent à l'heure n'intéressent pas les potineurs.
Rédigé par : mike | 02 mars 2009 à 15:11
Il est troublant d'entendre avec insistance les personnalités politiques dire d'untel ou untelle qu'il est ou qu'elle est son ami (e). L'année dernière dans ma circonscription le nouveau maire a décroché la mairie un peu par hasard, en raison d'une triangulaire malheureuse pour le maire sortant. Et je me souviens de la solitude du nouveau maire qui peinait en raison de son incompétence à fédérer des gens autour de lui, sa liste était composée de bras cassés et de voisins alternant un homme et une femme, mais où le sérieux pour maîtriser les dossiers était absent.
Bref, au lendemain de sa victoire surprise le nouveau maire était entouré de toutes les sollicitudes, et il commence chacune de ses interventions publiques par "Mon ami" ou bien "Mes amis fidèles". Alors que sa réalité est calamiteuse, son équipe municipale chancelante et le seul recours pour cacher ses graves lacunes intellectuelles c'est l'augmentation des impôts locaux. Et lors des conseils municipaux le nouveau maire commence par "Mon ami m'a récemment fait part..." en insistant sur l'espoir suscité par la prononciation du mot ami.
Rédigé par : SR | 02 mars 2009 à 15:02
Décidément, je ne me lasse pas de cette formule : "Mon Dieu occupez-vous de mes amis, mes ennemis je m'en charge".
Une autre assez savoureuse aussi, me semble-t-il, pour revenir aux avocats "amis" du dernier président socialiste : "Mitterrand avait deux avocats, Badinter pour le droit et XX pour le tordu". S'il n'avait pas d'amis magistrats l'avocat Mitterrand n'a pas été ingrat avec une partie de son entourage ; quant à ce qui est arrivé à certains après qu'il était mort, je préfère penser qu'il s'agit simplement de justice. Une justice qui aime prendre son temps.
Rédigé par : catherine A | 02 mars 2009 à 14:37
Je suis d'accord avec vous en ce qui concerne la neutralité de l'Etat et sur le point des apparences qu'il faut conserver ; sans doute, Nicolas Sarkozy a-t-il commis une maladresse à ce sujet (je n'ai pas lu l'interview que vous évoquez et n'en sais pas davantage) - comme Pierre-Antoine, la récurrence du mot "ami" me semble parfois un peu suspecte ; ce que je dis, c'est qu'entre deux maux, je préfère la transparence, tout en sachant bien sûr que celle-ci ne doit être ni un alibi ni un cache-misère. Comme je vous l'ai écrit dans un autre message, je crois connaître les défauts de Nicolas Sarkozy, mais j'aimerais aussi que certains commentateurs (dont vous n'êtes pas) ne taisent pas systématiquement tout ce qu'il fait de positif pour le pays.
Rédigé par : Laurent Dingli | 02 mars 2009 à 13:17
Ce n'est pas la première fois que NS utilise cette formule "c'est mon ami". La dernière en date (dans ma mémoire) fut pour Barak Obama.
Une amitié peut être cachée, mais elle doit être partagée pour qu'elle soit réelle, sinon, c'est simplement de l'estime que l'on a pour une personne.
A mon humble échelle, j'ai de l'estime pour plusieurs personnes que j'apprécie pour leurs qualités morales et intellectuelles, voire même spirituelles (si, si, j'ose ce critère). Mais puis-je pour autant dire que ce sont MES amis ?
Il me semble que cette formule "c'est mon ami", quand elle n'a pas de réciprocité fait un peu figure d'expression de cours d'école.
J'ose espérer que ce n'est pas le cas dans la bouche de NS, ce serait catastrophique...
Cordialement et avec estime,
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 02 mars 2009 à 11:52
Alexandre, va je ne te hais point ... comme dit ce cher Sbriglia ...
Le général de Gaulle n'avait pas d'amis, cher PB, mais une famille, c'est différent ... Quant à Mitterrand, les magistrats exclus de son règne se sont bien vengés après qu'il fut mort ... Voyez Danielle obligée de vendre les meubles et la maison pour payer les avocats, les visites et les colis à la prison, sortir Christophe de là qui, depuis, va d'hospitalisation psy en consultation psy ... En République, on n'est toujours prince que le temps de son mandat, c'est le petit mais essentiel avantage sur les autres régimes moins ... libéraux, mettons. Gare ensuite aux coups de bâton des déçus ...
Je souris, en vérité ... Ainsi, si l'information est sûre, Philippe Courroye, sitôt qu'il aura fini de nettoyer et rendre plus blanc que blanc le linge des Balkany, se verra confier la suprématie prestigieuse du Parquet de Paris ... Il n'en serait pas moins "l'ami", l'obligé, le vassal dirait-on en temps féodal, pour reprendre votre expression. De ce fait, vous l'homme libre, le magistrat indépendant autant que ses statuts le lui permettent, serait le subordonné d'un ... vassal. Quelle ironie! Sera-ce sérieux? Il y a des fois où je me demande si, allongé de tout votre long sur votre fauteuil, dans le silence de vos bureaux, fixant tantôt le plafond, tantôt votre chère secrétaire qui n'en peut plus de rire à mes commentaires (je le sais), vous ne soupirez: vivement la retraite ...
Allez, bonne journée ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 02 mars 2009 à 11:01
Il vaut mieux être avocat quand on est ou croit être l'ami d'un président :
ainsi Messieurs Badinter, Kiejman ou Dumas.
Etre le favori des puissants peut aussi coûter cher : Cinq Mars, Essex...
La relecture des "deux mulets" de La Fontaine réconforte :
"Deux mulets cheminaient, l'un d'avoine chargé
L'autre portant l'argent de la gabelle
......................................
Ami, lui dit son camarade
Il n'est pas toujours bon d'avoir un haut emploi
Si tu avais servi un meunier comme moi
Tu ne serais pas si malade"
Rédigé par : mike | 02 mars 2009 à 10:24
Cher Philippe,
Vous vous fondez sur des informations non vérifiées de Marianne pour effectuer ce qui me semble être un procès d'intention.
Quant à prendre de Gaulle et Mitterrand pour modèles... Je ne vais pas reprendre ce qu'a écrit maintes fois Aïssa et que j'approuve à cent pour cent sur l'idole de Gaulle, ni gloser sur l'arrogance et le mensonge au pouvoir version Mitterrand, je me contenterai de vous poser une seule question. Préférez-vous l'hypocrisie des uns ou la transparence de l'autre ? De Gaulle a installé dans les places de la République, non seulement ceux qui avaient participé à la Résistance, comme le croient les naïfs, mais tous ceux qui lui ont prêté allégeance, comme à un prince féodal - pour reprendre votre comparaison.
@ Alexandre,
J'ai lu vos derniers commentaires, notamment votre réponse à J. P. Ledun, et je dois dire que votre suffisance n'a d'égal que votre intolérance. Cessez de pontifier et de fanfaronner ainsi, voulez-vous ? La Vérité ne vous a pas été révélée, ni dans le désert de Médine ni sur le pain de sucre.
Rédigé par : Laurent Dingli | 02 mars 2009 à 10:13
Ce type de manipulation est à la fois plus discret et plus efficace, sans nommer directement à un poste on dit qu'untel est un ami et on laisse faire les organisations.
Ensuite, comme pour les journalistes, l'autocensure n'interdit pas seulement de dire mais aussi de penser. Le sujet rentre dans le mécanisme inconscient suivant: si je m'oppose et que je suis démissionné, cela me force à admettre que j'ai été nommé pour complaire au Président et non pour mes qualités.
Humiliation que le sujet évitera inconsciemment, d'autant plus insupportable que l'homme est de qualité réelle.
A moins que le Président ne tombe sur un ami joueur, cynique et sûr de lui, qui ne se laisserait pas dominer. Je ne sais pas s'il garde de tels amis.
Rédigé par : Alexandre | 02 mars 2009 à 02:31