On la devine, on l'attend, on l'espère. Elle est déjà presque sur ses lèvres. Elle viendra sûrement quand l'actualité ne sera pas trop importante. Elle surgira et nous laissera à la fois réjouis et accablés, la prochaine bêtise de Jacques Séguéla. Ce dernier, un temps, sera content de lui puisqu'il aura fait bouger apparemment la surface de l'eau. Puis il s'excusera. Se taira quelques jours. Recommencera.
Récapitulons. Dans les 4 Vérités sur France 2, questionné par un journaliste de très grande qualité, Olivier Galzi, Séguéla lâche une énormité sur le fait qu'on a raté sa vie si on n'a pas une Rolex à cinquante ans. C'est une stupidité quasiment indépassable quoique, avec lui, on n'est jamais sûr. La compétition avec lui-même peut l'entraîner loin ! Devant le scandale suscité par un propos aussi bassement vulgaire, il avoue penaud que "c'est la plus grosse connerie de sa vie". Elle suivait tout de même, dans un livre, la relation ridicule de la scène de séduction juvénile entre Nicolas Sarkozy et Carla Bruni. La Rolex est vendue aux enchères : 8000 euros pour se faire pardonner sa boutade nulle ! Séguéla s'égare, les autres compensent par leur générosité.
On aurait pu suggérer une halte, quémander un suspens, une rémission, imaginer que cette formidable mécanique intellectuelle allait se mettre un peu au repos. Mais non ! Sur Canal Plus, Jean-Pierre Elkabbach ayant interviewé le président de la République à l'Elysée et non pas dans les locaux d'Europe 1, Séguéla qui veut tout justifier, toujours, dès que le Pouvoir est en cause, profère que le studio radio "est moche" et que "les ors de la République, ça en jette". Comme ce n'est pas l'auditeur qui peut voir, c'est forcément le journaliste. Il faut donc comprendre que celui-ci ne sera pas insensible au cadre somptuaire dans lequel il a été convié pour n'accomplir pourtant que son métier (site de Marianne 2).
Tout cela est navrant. Séguéla est surabondant, même quand il ne s'agit pas de la promotion de ses souvenirs ou de ceux des autres. Il est devenu le rentier médiatique d'une formule qu'on lui attribue : la Force tranquille, et qui a acquis sa gloire seulement grâce à François Mitterrand. Celui-ci rétrospectivement a su donner du sens à cette expression qui n'est pas d'une originalité bouleversante.
Jacques Séguéla, sans cesse invité par les médias, me fait penser - la comparaison est choquante, je l'admets - à ces matadors dont profondément, honteusement on craint et on espère la blessure pour que leur risque soit couronné par la tragédie. De Séguéla, on n'attend, ostensiblement, presque délicieusement, que la bêtise, la provocation stupide, l'expression de la richesse contente d'elle-même, un mépris à peine voilé du peuple, de ces gens qui ne connaissent pas l'élégance d'une Rolex à cinquante ans. On sait qu'elle viendra, cette ineptie. Il n'a pas de succès malgré ses aberrations dérisoires mais à cause d'elles. Fou du Roi apparemment mais aussi Fou d'une société qui rit jaune à ses pitoyables plaisanteries. Elles ont le mérite de n'être lestées de rien d'autre que de leur inconsistance. Elles ne demeurent pas plus d'une seconde dans nos têtes mais on se les rappellera cependant comme une preuve de l'insignifiance d'un certain monde.
Mais Séguéla, en dépit de ce qu'il dit et de ce qu'il affiche, une superficialité bronzée, sera toujours invité. Il fait rire les médias, il a de la chance.
Sa prochaine bêtise est déjà sur ses lèvres. Juste un peu de patience.
M. Bilger,
Cette malheureuse sortie de Séguéla m'a sauvé la vie...
J'ai 32 ans et une Rolex....
Moi qui regardais avec fierté ma si petite vie professionnelle, me voici revenu sur terre.
Quand je pense que je suis aussi ridicule que lui...
Un choc, salutaire ?
Rédigé par : Stéphane.L | 16 avril 2009 à 21:41
"Dans les 4 Vérités sur France 2, questionné par un journaliste de très grande qualité, Olivier Galzi, Séguéla lâche une énormité sur le fait qu'on a raté sa vie si on n'a pas une Rolex à cinquante ans."
Même si j'ai une petite préférence pour l'impeccable cravate de son collègue Nathanaël de Rincquesen, moi aussi j'apprécie beaucoup le côté tantôt pince sans rire tantôt ironie mordante mais toujours très documenté, d'Olivier Galzi. Ceci étant, le vrai luxe est de savoir lire l'Ombre qui accompagne le char du Soleil plutôt que la trotteuse de sa Rolex, mais que voulez-vous, cela ne s'apprend plus passé 50 ans!
Rédigé par : Catherine JACOB | 07 avril 2009 à 14:44
Cher sbriglia, piètre fabuliste autoproclamé, si vous continuez ainsi à me taquiner, faquin, ce n'est pas sur le pré, comme disait ce cher Jean-Dominique Reffait dont le commentaire sur la lettre suivante de ce cher PB "La violence, divine surprise ..." me fait plaisir d'intelligence et de réalisme, ce n'est donc pas sur le pré mais dans la salle des pas perdus du Palais que vous chercher le fleuret au poing j'irai ... En garde orateur! vous rendrez gorge et cordes vocales ...:)
Pourquoi? Parce que je déteste être qualifié infirmier. Je préfère, je revendique soignant. Infirmier(ère) est devenu, au fil de ce siècle et demi passé, dans l'inconscient collectif, trop sali, trop accusé ... Un infirmier, de ce fait, c'est quelqu'un de suspect, douteux quand ce ne serait pire. C'est l'Histoire de la profession qui a fait cela. Avant l'admirable docteur Georges Daumezon, dans les années 20, dont la thèse mémorable de médecine avait pour sujet précisément la formation des infirmier et leur rapport aux soins (nous sommes ici en psychiatrie), ces derniers étaient le plus souvent n'importe qui, des chômeurs qualifiés en rien voire des paysans sans terre, etc. La psychiatrie de cette époque et jusque dans les années 50-60, était cette espèce de chose sordide qu'on a connue par les asiles et autres refuges de fous, où, il faut le dire, les infirmiers voire des médecins, s'en donnaient souvent dans le pire et l'odieux à coeur joie ... La sale réputation des infirmiers vient essentiellement de là. On a longtemps été -et on est encore, hélas!-, dans la mémoire collective, des gardes-chiourmes plus ou moins pervers ... On retrouve cette dénonciation dans le film inoubliable "Vol au-dessus d'un nid de coucou", vous vous souvenez, ces infirmières, surtout la chef ... Les premières Diaconesses protestantes étaient dévouées dans le soin mais quant au reste elles étaient terribles, intransigeantes, sectaires, redoutées et redoutables ... Alors, bien sûr, les infirmières ont été surtout et longtemps les plus dévouées des personnes; durant la guerre 14-18, elles ont fait quasi des miracles, au quotidien et dans les pires conditions ... Aujourd'hui, naturellement, elles et ils sont des êtres plus souvent admirables qu'autre ... Mais c'est ainsi, comme on toute chose on retient davantage ce qui a fait mal que ce qui a fait bien et c'est pourquoi ce terme, cette dénomination, cette profession, ne sont toujours pas remis de cette vision péjorative, peu ou prou consciente, qu'ont d'elle les gens. La seule solution d'en sortir est, je le crois, de cesser avec infirmière, infirmier, et s'en tenir à soignant(es) ... Et puis, c'est plus beau soignant(es), ça a un petit air chantant quand l'autre fait trop formel, cassant ...
Aïssa.
PS/ Et si vous osez "nurse" comme c'est leur nom en pays anglo-saxon, j'arrive demain au Palais vous dénicher, baïonnette en main!...
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 07 avril 2009 à 12:14
Un magistrat, usant de son temps libre
Entre deux sessions se commit à écrire.
Tel le coucou, à la filouterie reconnue
Un infirmier, croyant sa plume méconnue
Dans son nid douillet se mit à se lover.
Coucou, mon bon ami, apprends à te sauver
Du gîte et du couvert
Ou bien, venant l'hiver
Te retrouveras bien seul
A soliloquer pour toi seul.
Rédigé par : sbriglia, piètre fabuliste | 06 avril 2009 à 21:25
Catherine A.
«Vous ne voudriez pas faire ici ce que vous reprochez à d'autres …» écrivez-vous en substance. Il s'agit de digression, n'est-ce pas? Mais enfin, pourquoi redouteriez-vous cela? C'est incompréhensible. Un blog -celui-ci en l'occurrence qui se dit tel et PB le confirmera- est libre ou alors il n'est que de le cadenasser une fois pour toute, le rendre payant et tout ce qu'on veut de discriminant … Vous vous policez vous-même à la manière de Jean-Dominique Reffait qui, lui, voudrait -quelle basse idée!- policer tout le monde ici … Je me souviens ses attaques violentes et odieuses contre Catherine Jacob et ses longs commentaires peu ou prou digressifs, c'était infect! J'ai défendu Catherine Jacob et ma défense n'était rien autre que si l'hôte-propriétaire de ce lieu laisse publier un commentaire, c'est qu'il l'a validé. C 'est imparable. Et voilà qu'à présent le caporal Reffait veut sévir, pour les mêmes raisons, contre moi (lui faisons-nous de l'ombre ou quoi?), vous entraînant avec lui dans ce discours d'arrière-garde …
Un blog, sachez-le, ne vaut que par la qualité et le nombre des commentaires qui y sont déposés. On n'a jamais autant parlé de ce cher PB qui n'a jamais été aussi invité dans tous les médias, mettons, classiques, que depuis ce blog … A chaque fois, lorsqu'on l'invite et l'interroge, on y fait longuement référence. Ce n'est pas uniquement, vous en conviendrez, pour ses lettres du jour dont certaines, moins rares qu'on ne le croie … ouf, escusez-moi, cher PB mais c'est relou comme disent les djeunes et d'une convention ... Certes, c'est le sien, il s'est bombardé rédac' chef et il a bien eu raison (après tout, on n'est jamais mieux servi que par soi-même) … Mais, qu'il le reconnaisse -et défende ceux-là ainsi attaqués, en remettant sèchement à leur place, en ce domaine, tous les Reffait du monde-, que serait son blog sans celles et ceux qui le font vivre, lui donnent toute son épaisseur, son intérêt, sa notoriété?... Une chose virtuelle doublement morte, comme l'est, par exemple, le blog de ce même Reffait (j'insiste à son sujet car il commence à me gonfler sévère avec ses prétentions à deux balles, mais un autre ce serait pareil …). N'ayez aucune honte ni scrupule à écrire ce que vous souhaitez écrire, tant que vous n'êtes pas dans la diffamation ou la dénonciation calomnieuse d'une personne ad hominen privée, publique ou morale … Que cela ne plaise pas à certains qui se croient la basse flicaille de ces lieux, qu'importe, c'est leur problème (j'allais écrire pathologie), pas le vôtre ou alors vous faites dans la soumission navrante sous des airs de responsabilité et de respect d'une règle qui n'existe pas, PB la dirait et l'écrirait le cas échéant …
Sommes-nous des veaux que nous devions suivre à chaque fois à la lettre le sujet, le ton voire la forme de la lettre initiale de l'hôte de ces lieux?... Soyez libre, c'est ainsi que vous ferez réellement plaisir à ce cher PB, que vous l'honorerez par votre présence ici et tout ce que vous y déposerez … Je gage qu'il méprise les suiveurs et les flagorneurs.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 06 avril 2009 à 17:12
@ Catherine A
Je crois que je n’ai pas été clair donc je reformule.
Je comprends votre logique sur la tradition. Pour autant je tiens à re-souligner que cet élan viscéral contre le sang qui gicle risque de devenir un élément trop prépondérant, trop réducteur dans notre relation aux autres. Cette conception peut gagner l’animal, mais elle peut perdre l’Homme.
Quant à me cacher derrière Finkie, loin de moi cette idée car je trouve le personnage médiatique nauséabond (la vraie personne est bien plus agréable), mais je dois bien lui rendre cette analyse qui me vient du dernier volet de son bouquin/cours sur la notion d’humanité : son évolution au cours du XXIème siècle.
Ce qui se passe à votre table ou même dans vos idées personnelles, ce n’est pas que ce n’est pas intéressant, c’est juste que ce n’est pas l’objet de mon commentaire. Je parlais en général du danger de ces élans mus par la compassion seule.
Car la compassion s’exerce sur ce qu’on montre en spectacle, et de plus en plus on montre l’Homme avec ses plaies mais sans traduction ni même 5mn pour raconter son histoire. Pour moi c’est ça la barbarie plus que de manger de la viande sans label "élevé en liberté".
Cordialement
Rédigé par : Alex paulista | 06 avril 2009 à 16:15
@Catherine A.
Si à cinquante ans, vous n'avez jamais eu les oreilles du toréro, c'est que vous avez raté votre vie...
(j'ai parlé des oreilles, Aïssa serait allé plus bas...)
(pas un mot à retrancher à votre commentaire : je me sens souvent François d'Assise sur ce point, sans la sainteté, hélas !)
Rédigé par : sbriglia@ catherine A. | 06 avril 2009 à 14:09
Je ne vais pas faire ce que je reproche à certains, m'installer sur ce blog qui n'est pas le mien... Concernant la corrida je pense seulement que la barbarie ne se divise pas et que de la barbarie à l'égard d'un animal on passe facilement à la barbarie à l'égard de l'homme.
Si j'ai évoqué l'excision ce n'est pas dans un délire qui me fait la mettre sur le même plan que la corrida, c'est seulement pour montrer, avec une certaine provocation, que l'argument de la tradition souvent avancé pour justifier la corrida ne me paraît pas légitime. Il est des bonnes et des mauvaises traditions et une société évolue quand justement elle sait se débarrasser de ce qu'elle traîne, fut-ce depuis des siècles, de plus inacceptable. Il fut un temps où des philosophes "éclairés" pensaient que les animaux étaient des choses, rien de plus par exemple que le clavier à l'instant sous mes doigts.
Et pour vous décevoir encore un peu plus, sachez que, si je délire, je ne mets pas sur le même plan l'homme et l'animal mais je le répète je crois que l'homme se grandit quand il devient moins barbare, quand il respecte la vie, ne fut-ce que celle d'un animal.
Cet amalgame que vous voulez me faire faire est d'ailleurs un argument souvent employé pour discréditer les défenseurs de la cause animale qui ne seraient que des excités détestant l'être humain. Il y en a sans doute, car la bêtise et l'excès se trouvent dans tous les groupes, tous les mouvements, etc. Certains poussent l'argumentation jusqu'à dire qu'Hitler aimait les animaux ; et alors il aimait aussi l'aquarelle ! Faut-il la bannir définitivement pour autant ? Ceux-là sont souvent ceux qui, le cul sur leur chaise, ne font rien ni pour les animaux ni surtout pour les humains. S'ils faisaient pour ces derniers le dixième de ce qu'a fait une Brigitte Bardot dont il est très chic de se moquer, le monde tournerait plus rond, mais ceci est une autre histoire.
Enfin, même si cela n'intéresse personne, je vous précise que je suis végétarienne mais qu'à ma table on sert de la viande, la viande d'animaux élevés en liberté et tués correctement.
Et tenez, bien que violemment anti-fourrure qui comme le dirait Guillon transforme très vite les femmes en pot à tabac, je comprends tout à fait que les Inuits tuent des phoques pour les manger...
Pour la compassion aveugle, qui dans un grand confort intellectuel mélange tous les malheurs, toutes les douleurs et en passant, s'en repaît souvent allègrement, vous ferez sans moi. Je n'ai pas la vocation.
ps : merci pour vos conseils de lecture mais Fink je le lis depuis longtemps. Cela dit je n'aime guère cette manie de cacher sa pensée derrière celle d'un autre, aussi brillant, aussi estimable soit-il. "Ni Dieu ni maître", bon sang !
Rédigé par : catherine A@alex Paulista | 06 avril 2009 à 09:44
@Catherine A
Intéressant que cette digression sur la tauromachie.
Vous êtes choquée par ce spectacle. Pourtant, cela n’est rien comparé aux animaux broyés vivants par l’élevage industriel. Les arènes ce n’est pas pour manger me direz-vous. Ok mais on peut manger autre chose.
De toute façon je ne pense pas que ce soit ce critère qui domine votre remarque, puisque vous partez sur l’excision et la polygamie. En fait votre délire ressemble à un mélange de n’importe quoi, mais en fait non, vous touchez le cœur du sujet : qu’est-ce qu’un animal, et par opposition, qu’est-ce qu’un être humain ? Je vous invite à lire Alain Finkielkraut sur le sujet (l’Idée d’Humanité). A l’époque loin des délires paranoïaques proférés à la télé, il expliquait comment la notion d’humanité, à cause de l’emphase faite sur les victimes de la Shoah, était devenue compassionnelle, avec toutes les dérives que l’on peut imaginer :
- un reportage sur les combats en Afrique nous montre des gens ensanglantés sur un lit d’hôpital. On ne veut pas, on ne veut plus écouter leur histoire. Ils sont réduits à leurs plaies.
- on en est venu à négliger ceux qui sont morts dans les camps par conviction. Ainsi celui qui a été déporté en victime innocente convoquée par l’État Français aurait-il une plus value par rapport à celui qui s’est révolté, a résisté et a été envoyé à la mort pour son combat ? On y viendrait presque aujourd’hui
- et enfin, pour en revenir aux animaux, ne voit-on pas que cette tendance à dépouiller l’humain de son histoire, son combat, pour y voir un pur objet de compassion, amènerait notre société à étendre (éteindre ?) la notion d’humanité aux animaux, objets de compassion également. En plus ils remplissent impeccablement la case « innocents ».
Je ne sais si c’est une dérive ou une évolution. Je vois juste que c’est dangereux et que vous allez clairement dans cette direction.
This is the way, step inside, comme disait
Joy Division
In arenas he kills for a prize,
Wins a minute to add to his life.
Rédigé par : Alex paulista | 06 avril 2009 à 04:26
"MOI LE TORO FIER J'ETAIS DANS UNE DORURE"
Bravo au jury pour sa décision...
Rédigé par : jpledun | 06 avril 2009 à 01:18
Quand j'ai entendu Séguéla dire ça, j'ai pensé qu'il venait de faire une antiphrase, pour se moquer gentiment de ceux qui remettaient inlassablement la Rolex sur le tapis médiatique pour dénigrer Sarkozy.
En somme "Vous en faites bien une histoire longuette de cette Rolex* !"
..
Je pense toujours cela, et que Séguéla a compris après coup qu'il n'arriverait jamais à faire comprendre cela, qu'il aggraverait au contraire son cas, alors il a "avoué" qu'il était con d'avoir dit ça.
..
Mais peut-être ai-je une façon toute personnelle et erronée de comprendre le français ?
Je pense toujours a priori que les gens disent des choses intelligentes, comme moi.
..
*je n'ai rien contre les Rolex au poignet ni contre des chaussures très chères aux pieds des gens ni contre un collier luxueux, même si ce ne sont pas mes besoins vestimentaires.
..
""Quel beau temps !""
Rédigé par : bernard | 04 avril 2009 à 21:17
Aïssa Lacheb-Boukachache
11/2008
MOI LE TORO FIER J'ETAIS DANS UNE DORURE
Moi le toro fier je suis dans une dorure. Les gens passent lentement et parfois ils s'arrêtent. Certains s'assoient, pensifs, ils attendent. De mon oeil fixe je les vois d'un côté comme ils me voient de face, et je songe vaguement, comme ils songent vaguement, à celui-là qui cherche sur mon échine immobile la tache rouge de mon sang, celle-là qui dit que c'est écoeurant, cet enfant qui porte son ballon et me parle avec ses yeux, ce vieillard qui comprend la faéna et l'explique à sa compagne. Je vois cette foule bigarrée qui semble entrer de nulle part et échouer là comme on s'étire en long cortège paresseux. Et dans l'instant on a cru que j'avais bougé et tué d'un seul coup le matador. Le sang giclait sur eux qui les faisait reculer ; le sien, pas le mien qui les fait s'approcher. Matador de toro qu'on voit à peine derrière moi, comme une goutte de soleil posée dans l'ocre chaud du sable, matador de toro je t'ai éclipsé. Ce sont les vainqueurs qu'on vient voir dans ces dorures, et ce sang -le mien- qui se fige et se glace est plus criard que ta silhouette qui fait le reste du décor. Matador de toro, tu fus bien jeune pour mourir. C'est lui qui le tua, j'entends ça depuis ici … Et je les vois qui me veulent, qui un crin, qui un souffle, qui une sensation de peur. Géant comme un cyclone et mystère insondable, j'occupe tout l'espace et même l'arène immense n'est plus qu'un simple trait qui s'efface. Et quand viennent les soirs, dans ces silences des ombres j'effraie encore aux raies des lumières qu'on projette. Moi le toro fier j'étais noire crinière et le sang ruisselant a su faire le plus beau contraste. Dos de mayo et Tres de mayo, je suis au centre comme l'emblème de la divine Espagne, et tous les Napoléon ne pourraient m'humilier longtemps. Il faudrait qu'il ne meure pas, je les entends d'ici. Mais lui alors, lui derrière moi, qu'est-il mort?! Il fut alors où les chevaux allaient traînant leurs intestins et les déroulaient, piétinant dessus. J'éventrai celui-là puis cet autre et encore le troisième, je n'en avais pas fini qu'on ne m'avait pas mis à terre et alors la foule hurlait comme le tonnerre … Il faudrait qu'on cesse; ce serait plus humain. Mais suis-je humain? Qu'on s'en tienne à la faéna, qu'on bannisse les piques et les banderilles et la longue épée qui donne l'estocade et la terrible dague. Oui, pourquoi pas, je ne demande que ça, mais que ferais-je alors de mes cornes et comment cela prendrait-il fin? La faéna, disent-ils, rien que la faéna … Oui, pourquoi pas, mais si il meurt, celui-là ou celui-là ou celui-là? je les tuerais tous comme je tuai tous les chevaux. La faéna!... Moi le toro fier j'étais dans une dorure et depuis ce temps, de mes hauteurs, je les ai vu des millions qui défilaient. J'aurais foncé, ils s'écartaient, j'aurais reculé, ils avançaient … Les jupes volantes sur les cuisses des femmes faisaient comme des minces muléta où les couleurs étaient du noir aux plus chatoyantes … Et ces messieurs austères, sérieux, qui posaient leur cigare sous leur moustache, qui me défiaient du regard et finissaient par baisser le regard. J'adorais surtout les enfants qui riaient. Pas farouches, ils venaient me toucher et s'enfuyaient. Leurs parents criaient, effrayés … Mais je n'aurais jamais fait de mal à ces têtes infantes, j'aurais voulu les prendre sur mon dos et comme les chimères d'or des fabuleux contes d'Orient je les aurais emportés au firmament voir la beauté du monde. Il fait froid ici souvent, ce n'est pas mes horizons. Nulle joie ne peut durer qu'on ne la trouve chez soi. J'aimerais revoir, oui, revoir … Mais non, que dis-je, j'aimerais y être, être là-bas sous ce ciel qui ne connait pas les nuages, sous ce ciel infini qui brûle jusqu'à l'entraille ma terre. Mais s'il est vrai qu'on me souvient parce que j'ai tué, je me sens peu à peu comme un exilé. A vrai dire, les enfants ne me font plus tellement rire et les autres s'habituent que je vois par habitude qui deviennent comme des formes informes qui glissent. Mais mes yeux fatiguent même s'ils fascinent comme une sombre aurore, le regard est noir qui ne faiblit pas mais moi je sais. Je sais les horizons étroits, l'atroce finitude de ces prisons, la vision qui cogne contre ces arêtes et ces murs. Est-ce donc cela la postérité, l'éternité? Dans l'arène c'était courbe et j'avais le ciel qui m'embrassait. Aux Espagnes, c'était l'immensité. Qu'est cette gloire qu'on m'a donné? Matador de toro, que ne m'as-tu tué! Je me tourne et je vois, c'est ton spectre qui est là. Où ton habit scintillant? Où les viva de la foule? Matador de toro, tu es une tache de peinture, on ne voit plus ce que j'ai vu de ta splendeur, de ta lumière. Matador de toro, où ton regard dur et fier qui soutenait mon regard dur et fier? Matador de toro, où ta bravoure? Où ta noblesse?... Matador, sors de l'ombre, entends l'afficion, écoute sa joie! Voyez, voyez, les enfants, comme il se dresse, comme il salue, c'est un des vôtres, il est à peine plus grand, il a votre âge ou à peu près …. Voyez comme il m'attend au centre de l'arène et ce silence assourdissant des multitudes qui m'attendent. Voyez le jour et la nuit confondus en cet instant. Et quand j'entre, la terre tremble et lui demeure immobile. Et maintenant, dans ce silence de ces espaces plein d'ennui, comme un point au lointain on l'a fixé à mon ombre. Et vrai, j'abhorre ce lieu ... Que j'attends avec impatience les nuits, quand est passé celui qui veille sur ces décors vieillis. Alors je me tourne et aux milliers de ces yeux de fantômes des toiles qui nous voient comme on les voit, je t'appelle à notre danse. Tu approches, on se voit, tu fais un pas, deux, tu grandis et tous te voient, tu frappes du pied, je ne bouge pas, encore une fois, me voilà! Faéna! Toréro! Qui de nous deux renoncera? Ah les voilà qui s'animent: picadors, banderilles, olé! Le sang, est-ce le tien, est-ce le mien, qui ruisselle sur ce mur? Sont-ce les monstres de Goya à l'entour qui nous font ces hola? La lune, par les vastes baies, éclaire nos ébats et c'est plus fort que tout que Dos de mayo le poignard ne s'abat pas et Tres de mayo les fusils ne tirent pas car qui les tiennent en leurs mains nous voient tout près qui s'étonnent à chaque fois. Puis tout cesse. Puis vient le jour où tout se fige, les grandes portes qui s'ouvrent … Moi le toro fier je suis dans une dorure, mais vrai, je n'y reste que le temps que durent la sombre lumière du jour et des néons pâles qui la complètent de coin en coin, et toutes ces taches informes de couleur derrière moi qui ont partagé ma vie depuis les plaines d'Andalousie jusqu'au sable des arènes ont plus de vie à mon souvenir que je n'en ai au vôtre qui passez lentement en ce morne musée. Mais depuis, las, je vous le dis, je fuis et tout disparaît avec moi; la dorure qui se vide et transparaît et vous ne le voyez pas.
FIN
Ce texte a été refusé dernièrement par le jury de la sélection du prix Hemingway couronnant une nouvelle de la corrida ... Comme je ne sais pas quoi en faire, il trouvera, j'en suis sûr, toute sa place ici .... Les nouvelles sélectionnées paraîtront, elles, en avril prochain aux Editions Diable-Vauvert en un recueil ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 04 avril 2009 à 20:37
Catherine A.
"C'est un honneur pour moi que vous commentiez sur mon blog ...", voilà, à peu près, il y a plus d'un an (déjà!), ce que m'a dit ce cher PB (corrigez si je me trompe, cher PB ...) ... Alors, l'avis de certains aigris, vous pensez!...
Je n'impose rien, j'expose, c'est différent ...
La reconnaissance ... Je l'avais -et l'ai toujours- bien avant ce blog, croyez-le ...
Récupérer du soleil de notre hôte ... J'ai plutôt l'impression de lui causer parfois du tort. D'ailleurs, je le lui ai dit ainsi: "Cher PB, ma liberté est totale, je revendique l'entière responsabilité et propriété de mes commentaires mais si par endroits vous pensez que tel ou tel propos peut ne serait-ce qu'un peu vous nuire, n'hésitez pas, supprimez radical ..." ...
Sachez, comme PB ne l'ignore pas, que ce n'est pas tant à celles et ceux, malgré le respect et les dialogues que nous avons, qui participent activement de ce blog que je m'adresse quand je vous donne l'air de discourir seul, qu'aux nombreux qui lisent "en cachette", prennent des notes et, bien sûr, ne commentent, eux, jamais ...
Sans transition
La corrida ... Je comprends parfaitement votre point de vue, de même que je comprends celui des aficionados. Bien sûr, il y a dans toutes les arènes du monde un infini de beaufs avinés qui viennent là comme on continue dans l'ivrognerie son bistrot mais il n'y a pas que cela ... C'est très complexe, moins tranché ... J'ai vu près d'une centaine de corridas dans les plus belles arènes de France et d'Espagne (sauf Madrid, hélas ...) ... Il faut que vous vous plongiez dans ces études, par les livres sérieux de l'Histoire de la corrida depuis ses origines (deux siècles environ) pour appréhender mieux le phénomène. C'est d'une vaste dialectique dont il s'agit, ce n'est pas rien ... On n'en finirait plus de débattre quant à cela ... Mais, je vous le conseille, lisez, c'est mieux ... J'essayerai, si j'y arrive (L.Dingli m'a vaguement expliqué au téléphone la manière de s'y prendre via word mais rien n'est sûr ...), de mettre ici un long texte (une nouvelle) où il s'agit un peu de cela ... On verra ... Ce cher PB ainsi que vous ne méritez pas que nos vils défauts ... Un peu de littérature aussi en ce blog où des prétentions, des jalousies s'expriment si vilaines si ...
Je vous embrasse, ma chère ... Je suis un seigneur, je côtoie les vivants et les morts et ne crains ni les uns ni les autres ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 04 avril 2009 à 19:43
@catherine A.
"voir une foule jouir devant l'agonie d'un animal ça me fait vomir et désespérer du genre humain"
Merci, on va pouvoir débattre après ça ^^
Bonne soirée
Rédigé par : vieux matador | 04 avril 2009 à 19:30
C’est vrai ça Aïssa,
Tu as un certain style.
Mon jeu préféré étant d’essayer de deviner qui fait un commentaire.
Je dois avouer, que dès la première phrase, je te reconnais à chaque fois !
Pourquoi ne crées-tu pas un blog ?
Brouillon à tes futurs ouvrages ?
Nous pourrions tous venir le troller,
En toute amitié, bien sûr. ;)
Rédigé par : Baudricourt | 04 avril 2009 à 18:04
C'est toujours un plaisir de faire une minuscule remarque à Aïssa qui, sur 23 commentaires en bombarde 7 à lui tout seul, preuve que les RTT sont propices à l'expansion littéraire.
La moindre critique, aussi légère soit-elle, vaut à l'outrecuidant une bordée toute en nuances, quoi, moi, l'écrivain génial, le Céline des Aurès, me taire si je n'ai rien à dire quand ma plus modeste virgule vaut mille commentaires d'obscurs plumitifs ?
Suivre le fil de ce blog n'est point pour moi, je laisse cela à d'autres qui se refusent à mettre les pieds sur la table alors que c'est si confortable. Je digresse, voyez-vous, je jette aux orties l'insignifiant billet du jour pour livrer ma prose, je sonne la fin de la récréation et le début de la mienne comme il me chante, je ne suis ni invité ni passant, je suis chez moi, Bilger est mon clown blanc, je suis l'Auguste, le César de ce blog, et quiconque s'avise de ne pas se prosterner, je le couvre de farine.
Rire de moi, qui peut se le permettre qui ne mériterait pas de manger à la gamelle de mes deux chattes ? Moi-même, je m'interdis de rire de moi, eussè-je une plume dans le derrière au lieu de l'avoir à la main, je suis magnifique et indispensable, inéluctable, je maîtrise ces pages virtuelles. A Bilger, je laisse l'introduction, lui concède ma préface, à moi l'essence, le suc, la substantifique moelle.
Digresser intempestivement moi ? Mais c'est l'autre-là, le PB qui n'en fait qu'à sa tête, qui digresse à tout propos et que je suis contraint de ramener à mes sujets ! Philippe, suffit ! Veuillez vous en tenir à ce pourquoi je vous admets ici : aiguillonner en quelques lignes mon bouillant intellect, 10% pour vous, 85% pour moi et 5% de pourboire pour nos valets.
L'ai-je bien digressé ?
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 04 avril 2009 à 17:32
@semtob
Etre née quelque part ne donne que le droit de transmettre aux générations futures le patrimoine reçu, dans un meilleur état. Figurez-vous au passage que je suis sudiste pur jus, même si transposée à Paris, mais voir une foule jouir devant l'agonie d'un animal ça me fait vomir et désespérer du genre humain.
Et toutes les pseudo-justifications littéraires et artistiques ne sont que des cache-sexe. Je me fous que Picasso ait aimé la corrida. Et alors ? cela prouve quoi ? était-il un homme admirable ? et quand bien même ?
Quant aux traditions, j'espère que vous militez pour l'excision, la polygamie, etc. Et pourquoi pas pour le retour dans les stades de combats condamnés/lions, ça aurait de la gueule, non ?
Cela dit, j'ai l'impression que la corrida a ici ses fans qui se sont trouvés un taureau, Aïssa. Là encore je m'étonne. A lire régulièrement le blog, je n'ai pas l'impression qu'Aïssa soit le seul à se livrer (souvent avec talent d'ailleurs) à cet exercice narcissique de participer au blog de quelqu'un de connu, respecté, admiré, pour y imposer ses idées, pour obtenir un peu de reconnaissance et récupérer un peu du soleil de notre hôte. Il suffit de reprendre les notes précédentes pour voir 3, 4, 5, parfois plus, messages signés du même nom. Alors c'est vrai Aïssa m'exaspère quelquefois par sa brutalité, ses digressions, son auto-satisfaction mais il est au moins dans la sincérité et ne manque pas de talent. De toute façon il me semble qu'il appartient à Philippe Bilger de dire qui il a envie d'inviter cher lui ou tout au moins de ne pas mettre à la porte.
ps : Bon, Aïssa, pas la peine de piquer une crise et de dire qu'il y a dans ce commentaire une certaine condescendance à votre égard, ce serait inexact et stupide et qui plus est le rôle de victime est à mes yeux celui qui vous va le moins bien :-)
Rédigé par : catherine A.@semtob, Aïssa et quelques autres... | 04 avril 2009 à 11:04
Jacques Séguéla est représentatif de sa spécialité, la communication, et de nos jours la communication c'est-à-dire la forme est à la même hauteur que le message, donc le fond.
N'a-t-il pas été reproché à Benoît XVI d'être mauvais communicant !
Jacques Séguéla ne représente pas que lui-même, il représente les médias, la publicité, le show-biz, la mode, l'événementiel, les people, là où il faut être vu pour exister.
Il ne dit pas de bêtises, il dit ce qu'il pense et son échelle de valeurs est largement partagée par tous ceux qui courent après la notoriété et l'argent.
Il n'est ni stupide ni inculte, il symbolise la bulle médiatico-communicante qui a pris le pouvoir depuis une quarantaine d'années, et s'il est prisé des médias, c'est qu'il est "les médias".
Pour les gens "ordinaires" les médias sont inaccessibles et la notoriété improbable ce qui leur laisse le choix entre la frustration et la sagesse selon les valeurs transmises par les parents et les capacités de réflexion et d'analyse propres à chacun.
Jacques Séguéla a été l'homme de son temps, cela ne fait pas de lui un grand homme mais pas non plus une baudruche ridicule.
Rédigé par : carredas | 04 avril 2009 à 10:40
Fatigant ce Monsieur Aïssa,vous devriez créer votre propre blog et ainsi nous dispenser de vos interventions partant dans tous les sens.Vous me lassez.
Rédigé par : monik | 04 avril 2009 à 09:37
Pour finir, puisque Reffait n'est pas content, je termine en écrivant qu'on a là l'idéal démocrate tout entier, savoir par la force s'il le faut anéantir réellement la tyrannie politique menaçant manifestement le monde ou une vaste région de celui-ci, où qu'elle se trouve et libérer ceux qui veulent l'être ... C'est singulier mais c'est la façon la plus concrète et efficace que j'imagine pour contraindre l'autre à la paix et au respect du genre humain. En vérité, comme je l'écrivais dans L'ECLATEMENT (publicité), le lien social, ce fameux lien social qu'on vante tant, n'est rien autre que la peur que l'homme inspire à l'homme, à l'échelle de deux personnes simplement comme à l'échelle d'un pays ou du monde ... Avec le temps, sans doute se transforme-t-il ou du moins le croit-on et on l'appelle alors: l'amour du genre humain ou le Droit de l'homme c'est selon ou la police (sacré Reffait), enfin bref que des beaux noms ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 04 avril 2009 à 01:19
Jean-Dominique, moins de ridicule, svp ... Suffit! PB lui-même n'y voit aucun inconvénient à digresser, me l'a dit ... Vous n'allez tout de même pas, vous, vous faire plus PB que PB! ... Vous êtes chez vous ici, dites donc, vous veillez, faites la police ... On croit rêver ... Et puis cette condescendance dégoûtante à mon endroit ( ... on vous aime bien ...), franchement hypocrite, sale et répugnante ... Stop là, bonhomme! faites ça avec ceux de votre coin, pas avec moi ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 04 avril 2009 à 00:41
Aïssa, si tel billet n'appelle pas de commentaires, on ne commente pas, c'est pas très compliqué. Pourquoi digresser ? Pourquoi revenir dans le lourd quand on est dans le léger ? Pourquoi mépriser le tempo voulu par l'auteur ? On vous aime bien mais c'est pénible ce sans-gêne. Vous n'êtes pas contraint de remplacer Séguéla sur ce blog...
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 04 avril 2009 à 00:29
NB/ J'oubliais Truman ... La bombe atomique ... on y est ... La raison c'est ça: la conjonction de la prolifération des armes atomiques (Pakistan, Corée du Nord ...) et des situations plus qu'instables sur tous les plans de ces pays, cette région ... En gros, des armes de destruction massives (et ce coup-ci réelles, bien réelles ...) entre les mains de cinglés complets, qui plus est manipulateurs, affameurs et tyrans de leurs peuples ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 03 avril 2009 à 23:49
Cher Monsieur Bilger,
En matière de tauromachie, Hemingway le décrit si bien, la tragédie n'est pas la blessure du matador mais la mort du toro.
Dire que le risque du matador est tragique c'est inverser le sens de la corrida dans laquelle le toro est le véritable héros, qui meurt selon le schéma de la tragédie grecque...
Désolé pour le hors sujet... Très bon billet !
Rédigé par : vieux matador | 03 avril 2009 à 23:46
Excusez-moi, cher PB mais votre lettre séguélesque du jour n'appelle pas grand-chose ... Permettez que je digresse utile.
L'Histoire a prouvé que les crises financières, économiques et sociales se résolvent le mieux par la guerre ... C'est là que le capitalisme, mettons, se refait une santé. L'Histoire a aussi prouvé que, souvent, quand, pour x ou y raison on désire la guerre, on crée de toute pièce la crise financière, économique, etc. Tout ça, c'est des trucs vieux comme le monde ... Ce n'est pas à cela que je veux arriver ou, du moins, pas arriver directement mais par un biais (faits actuels) que je veux surtout mettre en évidence pour celles et ceux qui ne l'auraient perçu. Ce sera rapide. On a, en tout cas ici en Europe, toujours une vision angélique des Démocrates américains (Etats-Unis) ... On oublie -toujours- que chaque fois que dans le monde il y a eu casse-pipe sérieux où ces derniers étaient impliqués, les Démocrates étaient aux commandes. Ainsi Wilson, ainsi Roosevelt, ainsi Kennedy, ainsi Johnson ... Les conditions sont réunies pour un nouveau guignol's band mondial: crise financière (provoquée ou non, je ne sais ...); ennemis clairement désignés (Pakistan, Afghanistan, Iran même, Corée du Nord assurément (tout ça bien circonscrit dans le même coin, tiens, la belle affaire!...)); Démocrates américains au pouvoir naturellement; exigences de ceux-ci de refonder-reformuler l'Alliance militaire (OTAN) ... Une fois tout ça bien en place, ne restera plus qu'à trouver alors un prétexte bidon genre les armes atomiques de Saddam ... A la rigueur, une provocation pure et simple. La crise financière dégénérant en crise économique et sociale, il n'y aura que très peu à faire pour convaincre les Opinions occidentales de la "nécessité" de cette énième guerre ...
Alors pourquoi la guerre, me direz-vous? Oui, pourquoi? On peut dire sommairement les choses ainsi: ces pays visés en leurs états politiques, sociaux, militaires permanents et actuels sont une réelle menace pour la paix dans le monde ... C'est triste à écrire mais c'est ainsi. L'ex Union soviétique inquiétait moins les américains et le reste du monde que cette région-là; elle était stable, cohérente, responsable jusqu'à la fin et même encore aujourd'hui la Russie qui hérite de ces situations du passé ... Russie à laquelle les américains viennent de tendre la main (ou les Russes ont seront ou ils n'en seront pas mais alors qu'ils restent à l'écart ... (ces fameuses relations qui partent dès aujourd'hui sur de nouvelles bases ...)), main que les Russes sans bruit ont accepté; dans le fond, ils ont sortiront, surtout eux, plus stabilisés politiquement et économiquement ...
Voila le topo ... Maintenant, quand? Mystère ... Mais il faut toujours être judicieux (pas forcément méfiant, non, mais judicieux...) quand les Démocrates sont au Pouvoir aux USA. En général, cela n'augure rien de bon pour certains ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 03 avril 2009 à 23:30
Séguéla a bien le droit d'être ridicule, lui au moins ne représente que lui-même.
Cette histoire de Rolex me rappelle que l'on dit parfois que le comble de la vulgarité c'est le "je paye donc j'ai droit". On peut éviter cet écueil, en faisant attention à ne rien payer...
Mais le pire c'est comment les médias nous gavent de soupe, même quand ils invitent un fabricant ils nous en reservent à la figure au lieu de parler recettes.
Rédigé par : Alex paulista | 03 avril 2009 à 22:56
Cher Philippe,
La tauromachie est un art sacré qui a inspiré un grand nombre d'auteurs, de peintres et de sculpteurs.
On peut dire tout et n'importe quoi lorsque
l'on n'essaye pas de comprendre une culture, une tradition...
J'ai un grand respect pour ces métiers admirables.
Si j'étais un taureau, je préfèrerais mourir
sous la lumière, sous le regard respectueux
du torero, que de sentir l'odeur du sang de mes frères taureaux élevés pour les assiettes.
J'aime le midi, l'appel de la Provence, les
Boyer, les vachettes, les oliviers, les Joel,
les pistous, les lavandins, les tapenades, le soleil, le mistral, les calanques, les vignes,
la pétanque, la féria...
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 03 avril 2009 à 22:55
Vous savez, mon cher PB, Séguéla, son argent et ses Rolex il ne les a pas volés contrairement à moi quand j'avais vingt ans ... Tant qu'il y aura des millions d'abrutis finis en ce pays pour écouter et admirer les Séguéla, c'est vous qui aurez toujours tort, n'est-ce pas?... millions d'abrutis qui tels ces neuf là populace et ces trois-là président et assesseurs et celui-là avocat général qui m'ont jadis condamné à 15 ans de réclusion dont 10 de sûreté pour avoir volé même pas l'argent du prix d'une Rolex à maître Jacques ... Vous aurez beau dire et écrire, cet homme est plus valable et digne que maints d'entre vous, il le sera encore longtemps ... Séguéla for ever said you shit la justice!... Vous êtes, cher PB, courageux et noble mais combien parmi vous ne lui arrivent pas à la cheville?... C'est dire le niveau moral et tout le reste ... A part remplir les prisons de pauvres types qui dès la naissance, par l'hérédité sociale, ont déjà raté leur vie mais qui n'en demeurent pas moins souvent des envieux du bronzé, vous savez faire quoi?...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 03 avril 2009 à 22:47
Cher Philippe,
Jacques Séguéla vient de fêter ses 75 ans.
Voilà où l'ont mené des études à l'Ecole des Jésuites de Montpellier et sa formation première de Docteur en pharmacie.
Grand Reporter à Paris Match en 1960, il a animé avec Pierre Lazareff et Jacques Goddet les magazines de loisirs du groupe France Soir en 1962.
Il a ensuite été producteur de séries télévisuelles d'aventure et d'architecture.
Il a fondé l'agence de publicité Roux Séguéla avec Bernard Roux avant de s'associer avec Alain Cayzac en 1973 et Jean-Michel Goudard en 1978.
Jean-Michel Goudard, né à Montpellier, petit jeune de moins de 70 ans, a étudié au Lycée Louis Le Grand à Paris, et n'a été diplômé que des Hautes Etudes Commerciales. C'est un passionné de foot, de tennis et de tauromachie.
"Oui à la France qui gagne", en 1976, c'est aussi Séguéla avec la création de RPR.
C'est Jacques Attali qui présentait Séguéla à Mitterrand en 1978.
Mitterrand est séduit par les idées de Séguéla.
Giscard d'Estaing privilégie les déplacements des journalistes à ses côtés.
Il joue au foot avec l'équipe de sa ville.
Il sait jouer au foot.
Il se rend à des meetings.
Il conduit lui-même sa DS alors qu'il est ministre des Finances.
Il atterrit en hélicoptère.
La veille du premier tour de l'élection, il joue avec son fils, torse nu.
Giscard d'Estaing a une liste d'une vingtaine d'expressions chocs (à dire au bon moment).
Il tient sa fille de 13 ans dans ses bras, pour donner l'image familiale.
C'est un travail de Séguéla ?
Imaginez un peu ce qu'il faut faire pour correspondre à la force tranquille.
Un vallon, un village, une église, la France éternelle et urbaine.
- se faire opérer les canines pour le
sourire,
- se faire teindre les cheveux pour faire
moderne,
- faire un régime sec pour mincir et être
en pleine forme,
- s'inspirer de la figure historique de
Toulouse-Lautrec et de Léon Blum (velours
noir plus col roulé, écharpe en cachemire
rouge),
- faire des UV en cabines,
- se maquiller en raison de la télévision
couleur.
Pour Ségolène:
- les canines de vampirette,
c'est déjà fait avec succès.
- le média training,
c'est une approche...
Plus de clocher, plus de village, ne restent que vallons et quelques arbres.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 03 avril 2009 à 16:35
Il faut des images.
Rédigé par : kelkem | 03 avril 2009 à 15:05
L'écume de la politique.
Exactement le genre de personne qui excède tout le monde.
Produit absolument inutile.
Profiteur.
Monsieur Séguéla m'écœure.
Merci pour votre billet « consolateur ».
Rédigé par : jpledun | 03 avril 2009 à 15:00
Le risque du torero ? mais de quel risque parlez-vous ? celui de se mettre un costume ridicule pour achever un animal déjà à moitié mis à mort par les picadors devant des spectateurs à moitié avinés ? Tu parles d'un courage et d'un panache.
Que ceux qui se repaissent de ce spectacle, jouissent honteusement des blessures du torero, je n'en doute pas, c'est dans le logique des choses. Quant à moi, j'avoue sans la moindre honte que quand c'est le taureau qui l'emporte, je ne trouve pas que ce soit une tragédie ; juste un accident de travail ; d'un travail dégueulasse.
Mais pour revenir aux Arènes et à votre métaphore, pourquoi vous acharner Philippe Bilger sur Jacques Séguéla ? Il y a longtemps que les cornes de ce taureau-là ont été émoussées ; il est temps de le mettre au pré.
Rédigé par : catherine A | 03 avril 2009 à 14:57
Elle a beaucoup tourné, et pour cause, ces derniers temps : "Jacques Séguéla est-il un con ? De deux choses l’une : ou bien Jacques Séguéla est un con, et ça m’étonnerait quand même un peu ; ou bien Jacques Séguéla n’est pas un con, et ça m’étonnerait quand même beaucoup !" (P. Desproges).
C'est un de mes réquisitoires préférés du "Tribunal des flagrants délires", ce passage en particulier.
Il aurait été drôle à l'encontre de beaucoup, mais qu'il fut adressé à ce destinataire ne le rend que plus drôle et plus mérité, même près de 20 ans plus tard.
Rédigé par : ElDesdichado | 03 avril 2009 à 14:49
Passons aux choses sérieuses... J'ai, comme tous je suppose, vu la scène de la photo "de famille" du G20. Je ne sais s'il faut rire ou pleurer... Barack Obama passant près Nicolas Sarkozy et l'ignorant franchement... On entendrait presque le Président des Etats-Unis dire à ce moment au nôtre : Casse-toi, pov' con!... Comme il est vrai que ce n'est pas notre Président qu'on verrait poser son micro et au lieu de répondre d'une rhétorique quelconque à une vieille dame du Middle West qui lui relatait sa misère et son désarroi, descendre de l'estrade et aller simplement l'étreindre et l'embrasser...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 03 avril 2009 à 13:47
N'écoutant pas Europe 1, je n'ai pas entendu tinter les ors et les cristaux élyséens, ça devait faire un joli bruit pourtant, festif et tellement anti-crise.
Je n'aime pas les Rolex et autres grosses montres, ça pèse lourd, ça me gêne. Si le bracelet est en cuir bien épais, je transpire dessous avec une odeur de cuir chaud nauséeuse, si le bracelet est métallique, mes poils se coincent dedans, pourquoi m'infliger une torture aussi coûteuse ?
Si encore ces montres proposaient des performances hors du commun, mais non, elles indiquent l'heure aussi bêtement qu'une Kelton. Suspendraient-elles le temps, permettraient-elles de revenir en arrière que cela aurait justifié que j'en achetasse une, histoire de goûter longuement un coucher de soleil à Biarritz ou d'effacer un remords. Même pas. L'heure, rien que l'heure qu'il est. En fait, je ne porte pas de montre du tout, je suis en retard ou en avance, c'est selon.
Séguéla, excellent professionnel dans l'intimité du travail, est victime de son propre concept : la "star stratégie". Il n'a rien à dire, ne pense rien et joue les Mascarille dans les salons d'aujourd'hui que sont les médias. Vain dans ses propos, il enfonce allègrement les portes ouvertes, propulse doctement des vérités premières et, à l'occasion, énonce une connerie plutôt que faire silence.
Il aurait tant voulu être important, influer sur la marche des choses, "aurait voulu être un artiste", mais il ne fabrique que des slogans, souvent bons mais tellement éphémères comme tous les slogans, il n'est que publicitaire, c'est-à-dire rien. Je suis publicitaire, je sais ce qu'il en est...
Merci Philippe de ce billet léger, après le précédent : vous savez y faire pour dégonfler nos baudruches.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 03 avril 2009 à 13:13
Pffft, en parler c'est assurer de longues années d'audimat à ce mec éternellement bronzé. Il est sournois et malin, et le rattacher éternellement à François Mitterrand c'est positiver son travail. Car la campagne désastreuse de Lionel Jospin c'est lui, pour 1,2 millions d'euros il décidait de la couleur de la cravate Lanvin du candidat, et avait suggéré de zapper les efforts du premier tour pour se concentrer sur le second, avec le succès que l'on connaît.
Cet homme est un cafard de l'audiovisuel, et heureusement que certains juges de tribunaux administratifs de Corse restent insensibles à l'abattage verbal de ce mec qui veut continuer à bronzer face à la mer au mépris des règles du littoral.
Il continue sa route et tâte de l'humanitaire en faisant don de sa montre Rolex lors d'une vente de charités, allons allons, Rolex a augmenté de 25% son chiffre d'affaires. Jacques Séguéla est un publicitaire, il avait comparé F. Mitterrand à un pot de yaourt qu'il fallait vendre au peuple. Il pousse son cynisme jusqu'au bout en associant une montre tape-à-l'oeil avec l'enfance maltraitée.
Rédigé par : SR | 03 avril 2009 à 10:15
Bonjour M. Bilger,
Quel excellent billet, fort drôle et tellement juste, même s'il n'appelle pas de commentaire particulier. On aime bien vous voir égratigner quelques "courtoises suffisances" comme Séguéla, BHL ou Guy Bedos, encore que le dernier n'est pas des plus courtois. Un appel à Noël Godin, s'il lit ce blog, "entartons, entartons le pompeux cornichon".
Rédigé par : Ludovic | 03 avril 2009 à 09:07
Je pense toujours à mon philosophe préféré Gilles Deleuze qui ne s'est jamais inquiété de la disparition de la philosophie. Il trouvait que la "concurrence" des concepts de la publicité était dérisoire. On mesure combien il avait raison, quand on compare son intelligence avec celle de notre bouffon... Deleuze nous manque à l'heure des BHL, du retour de la morale et de la bêtise ordinaire. Heureusement que ce sont ses organes qui sont morts et non son esprit…
Rédigé par : Jean | 03 avril 2009 à 00:33
Excellent, excellent, cher PB ! Bien fait marrer, ça ...
Mais dites-moi car il me semble n'y comprendre plus rien ... Des Rolex et même mieux, des Longiness, des Cartier or et diamant, vraies de vraies, pas des imitations, j'en avais plein quand j'avais vingt ans ... Est-ce que j'avais -déjà!- réussi ma vie et ce sans que je le sache, sot que j'étais?!... Ca alors!... Rassurez-moi, cher maaaaaître Séguéla: si à vingt ans j'avais réussi ma vie; aujourd'hui que j'en ai plus du double, où en suis-je?... quel empyrée social?... statues, boulevards, avenues? ...
Avant hier soir, j'ai fermé les yeux d'une dame qui jamais ne s'est plainte, que je soignais depuis plus d'un an ... Elle s'est endormie, simplement, sans souffrance ni regret, paisiblement ... Elle avait 104 ans. Elle me racontait un peu 14-18, elle se souvenait un peu, elle avait 12 ans ... Mais, je le jure, je n'ai plus de Rolex, plus de Cartier ... A peine ma vieille Festina au verre fêlé que je tarde à faire réparer ...
Bonne nuit.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 02 avril 2009 à 23:26