Qui peut oser soutenir que nos sociétés démocratiques sont à ce point malheureuses et désespérées que la politique du pire, le pire de la politique deviendraient presque inéluctables ? Qui irait jusqu'à affirmer que la violence, certes, n'est pas justifiable mais qu'après tout, comme il y a l'angoisse et la frustration, il faudrait la comprendre et la percevoir comme une conséquence de la détresse sociale et d'un monde capitaliste devenu fou ?
Ces interrogations ne sont pas de pure forme au regard des événements récents qui voient se multiplier en France les séquestrations de patrons et se dérouler à Strasbourg des scènes de saccage et de guérilla urbaine qui ont porté préjudice à la population la plus défavorisée tandis que la sphère du Pouvoir international était préservée par un appareil policier impressionnant et qu'à Prague le président Obama et son épouse étaient accueillis dans un tout autre climat (Rue 89). Il y a probablement une manière de concilier la sérénité et l'ouverture démocratiques avec les exigences de sûreté et de tranquillité publiques mais ce n'est pas mon sujet.
A Strasbourg, les "black blocs", un millier de jeunes gens de tous pays, n'avaient pas seulement envie d'incendier les banques et d'affronter la police mais aussi, paraît-il, de "ringardiser" la gauche altermondialiste classique et, depuis le Sommet du G8 à Gênes, de "détruire le capitalisme, de vivre le communisme et de répandre l'anarchie" (site du Nouvel Obs). Je ne crois pas, sauf à mettre de l'idéologie partout et à ennoblir la bêtise brute, qu'il y ait eu autre chose, derrière ces destructions faites avec fureur et méthode, que l'affirmation d'une force collective jouissant d'être précisément sans contrôle, enivrée par son infinie puissance sauvage de quelques heures. Ce qui s'est passé est une honte. Clairement, une défaite de l'ordre républicain et une victoire de la barbarie qui, pour être juvénile, n'en était pas moins incontestable. Pourtant, la conclusion qu'Olivier Besancenot tire de ce désastre est que "les autorités ont tout fait pour que la manifestation dégénère" et, à France Inter, s'il dénonce les violences, c'est comme un devoir obligé pour mieux se consacrer aux justifications de celles -ci que son redoutable et délirant talent, sans faire dans l'originalité, va chercher dans un capitalisme criminogène et un Pouvoir coupable, toujours, forcément coupable.
Pour "comprendre" les séquestrations de patrons, une étrange alliance s'est constituée qui réunit François Bayrou, Dominique de Villepin et Ségolène Royal. C'est même plus qu'une alliance puisque l'ex Premier ministre n'hésite pas, sur Canal Plus, à venir au secours de l'ancienne candidate aux présidentielles en l'exonérant du reproche d'avoir "justifié en aucune façon les violences envers les patrons". Il n'est pas non plus hostile à une rencontre avec le leader du MoDem et admet avoir passé "la vitesse supérieure" dans sa critique du président de la République. Je me garderai bien d'entrer dans ce débat qui ne regarde pas directement le magistrat. Ce qui me semble significatif, c'est que Dominique de Villepin, qui manie la langue française comme personne, après avoir déclaré que "toute violence est injustifiable", éprouve le besoin de compléter sa pensée :"mais cette violence est au rendez-vous parce qu'il y a le désespoir et la frustration". François Bayrou, probablement, avaliserait cette perception qui me semble moins angoissée que réaliste.
Pour une démocratie comme la nôtre tout de même assurée de son identité, il est préoccupant que trois personnalités politiques ayant des visions et des orientations différentes, sans s'être concertées, se retrouvent cependant dans une sorte de complaisance, qu'on le veuille ou non, à l'égard de ce qui devrait être rejeté sans l'ombre d'une précaution. Il ne suffit pas de dire que "la violence est injustifiable" si, ensuite, subtilement, la comprenant, on n'est pas loin de la "justifier". Ségolène Royal n'est pas "un pompier pyromane" comme le prétend Yves Jégo et Dominique de Villepin est évidemment hostile à ces séquestrations. Il n'empêche que faute d'une condamnation claire et nette de ces comportements dans tous les cas inqualifiables à partir du moment où la République offre encore d'autres exutoires à la révolte, ces responsables politiques donnent l'impression de confusément compter sur ces transgressions pour démontrer le danger d'une politique - qu'ils ont le droit de récuser mais seulement par la force de leur conviction et de leur argumentation.
Qu'Olivier Besancenot, par idéologie, apporte son adhésion à tout ce qui porte atteinte aux règles d'une démocratie traditionnelle, ce n'est guère surprenant même si son intelligence pourrait un jour le conduire, qui sait ?, à fuir ce qu'il y a de mécanique et de trop prévisible dans son apologie de l'extrême même le plus violent. En revanche, une telle approche de la part du trio centriste, gaulliste et socialiste, est plus dangereuse car elle risque de banaliser des pratiques inadmissibles auxquelles on laisse le Pouvoir s'opposer seul, comme si elles ne concernaient pas, dans la résistance qu'elles appellent, tous les partis. Ces violences banalisées instaurent un climat où la tension devient une méthode, l'affrontement une obligation et la séquestration une évidence. A la longue, c'est la démocratie qui sera mise en péril.
La violence, une divine surprise ? J'éprouve parfois l'impression qu'elle survient à point nommé, ici ou là, pour traduire une détestation politique que les mots ne suffisent plus à exprimer. Ce serait un mauvais calcul de favoriser le pire par tactique, en prétendant le craindre, pour tirer son épingle, son destin du jeu. Les quatre se grandiraient en ne faisant pas de l'intolérable un objet de débat. Resterait la politique.
Comment, dans une manifestation, faire la distinction entre la musulmane pratiquante, le frileux, l'hypocondriaque traversant une épidémie de grippe, le pénitent en pleine crise mystique et l'agité cherchant à faire le coup de poing avec la flicaillerie, ne serait-ce que pour faire acte de virilité ?
Rédigé par : hugues vessemont | 17 avril 2009 à 16:39
@ Tous, tout du moins, certains :
Si vous commentez, tous avec beaucoup d'humour, pourquoi vous étrillez-vous de temps à autre, parfois "sauvagement" :), alors ?
(Monsieur Bilger, à quand le retour des duels :) ?)
"Peace and Love" comme dirait notre Ktrin qui nous a délaissés momentanément je l'espère...
Joyeuses fêtes de Pâques à tous !
Rédigé par : Marie | 11 avril 2009 à 09:18
La droite a bien vite oublié la tuerie d'Auriol et l'époque où elle utilisait la VIOLENCE (pas vrai monsieur Pasqua ?) avec le S.A.C.
Sans oublier l'époque des BARBOUZES utilisés par la droite contre l'OAS.
Violence, vous avez dit VIOLENCE ?
Rédigé par : Têtuniçois | 11 avril 2009 à 04:41
Non Aïssa, la violence ne me terrorise pas, elle me dégoûte.
A part ça, j'espère que vous allez bien.
Jean-Dominique Reffait, ne vous inquiétez pas pour mes neurones, ça va bien merci, enfin je crois.
Rédigé par : Laurent Dingli | 11 avril 2009 à 00:01
@Laurent Dingli
Oui je tâche de comprendre tout.
Non je ne justifie pas tout.
Et si vous ne comprenez que ce que vous justifiez, ça ne doit pas vous fatiguer beaucoup de neurones.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 10 avril 2009 à 21:35
Laurent Dingli, ma vision n 'est en rien stéréotypée ... Vous me lisez mal, c'est dommage. La violence légitime contre l'Etat oppresseur ... Oui, absolument, quand l'Etat opprime, la violence contre lui est légitime on ne peut plus légitime, vous n'irez pas contre cela. Mais je n'ai pas précisément traité de cette chose. J'ai insisté sur l'Etat défaillant ou, pire, aux ordres d'une classe d'exploitants financiers et autres ... Enfin, bref, je ne vais pas recommencer mais, je vous prie, lisez tout et mieux ... J'ai l'impression que la violence, quelle qu'elle soit, vous terrorise. Je peux le comprendre mais enfin arrive un moment où ne demeure plus qu'elle pour faire respecter ses droits, se faire entendre ... Quant aux bourgeois que je ne honnis pas quand bien même vous le croiriez, j'ai conscience de tout ce que le monde des ouvriers, des miséreux en notre pays et le monde même leur doit. Voltaire, Danton, Hugo, Blum, j'en oublie, ils sont légion qui ont, souvent par la force et la violence ou les incitant, en tout cas les comprenant, aidé à libérer les Peuples, à leur faire prendre conscience d'innombrables iniquités sociales et politique et, que je sache, ils n'étaient pas des miséreux, eux, rien ne les obligeait ... Je ne tranche pas aussi sec dans le vif, croyez-le, mais je m'inscris en faux contre vous: les choses sont beaucoup plus simples que vous l'affirmez ... Compliquer celles-ci comme vous semblez vouloir le faire ou donner à le croire c'est comme dire: c'est trop complexe, seul celui qui ne bougera pas, n'entreprendra rien, restera sage et ne protestera jamais, aura raison ...
Sinon, bonjour quand même après ces vacances à Fez ...:)
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 10 avril 2009 à 19:17
Je partage votre analyse, cher Philippe.
@ Aïssa Lacheb Boukachache, voici donc votre habituelle grille de lecture : la violence légitime contre l'Etat oppresseur. A part ça ?... Encore une fois, cette simplification binaire vous empêche de mesurer la complexité de la situation. Je ne suis pas persuadé que les casseurs en question soient issus de milieux défavorisés, loin de là. Je ne veux pas dire par là que la violence est indépendante de l’environnement, qu’il soit social ou familial, mais qu’il ne faut pas plaquer une explication unique sur une réalité multiforme. Vous tombez trop souvent dans ce travers et vos explications deviennent pour ainsi dire mécaniques. Autrement dit, votre vision stéréotypée vous entraîne à « comprendre » la haine destructrice de quelques petits bourgeois désoeuvrés qui détruisent les maigres biens de gens souvent modestes et laborieux. Paradoxal non ?
@ Jean-Dominique Reffait : toujours cette manière, si caractéristique de comprendre sans justifier, comme vous compreniez sans les justifier les crimes des Brigades rouges... mais je crois que Bernard a tout dit dans son premier commentaire à ce sujet.
La violence débouche-t-elle parfois sur des progrès ? Bien entendu. La Grande Guerre, pour ne citer que ce gigantesque cataclysme est là pour en témoigner. Mais à quel prix ces progrès ont-ils été obtenus ? Nous touchons là à une question philosophique, pour ne pas dire spirituelle. Par ailleurs, nous devons prendre garde au vocabulaire, car nous confondons trop souvent les rapports de force, nécessaires au fonctionnement des sociétés, avec la violence aveugle et auto-justificatrice.
@ xcorion,
Les congés payés n'ont pas été obtenus par la violence, revoyez vos classiques et ne prenez vos fantasmes pour la réalité. C'est d'ailleurs cela qui fait la grandeur du mouvement ouvrier de 1936 : l'occupation pacifique des usines. Quant à la Première République, elle s'est en effet signalée par une grande violence, c'est peut-être aussi pour cela qu'il a fallu attendre quatre-vingts ans pour que le régime s'installe durablement. Mais c'est là une question d'interprétation. Rien n'est simple en Histoire. Cela dépasse en tout cas les petites récupérations idéologiques comme la vôtre.
Rédigé par : Laurent Dingli | 10 avril 2009 à 13:13
Frère oui, mais prêcheur, cela n'entre pas dans la nomenclature maçonnique. En revanche, nous avons, en certaines occasions, un frère Terrible ! C'est le frère terrible qui conduit le nouvel initié au travers des épouvantables sévices que nous lui infligeons ! Humanistes, certes, mais vigoureux !
Toutefois, ma conception de la fraternité ne se réduit pas au petit cercle d'une loge, ce qui serait un contre-sens, et s'étend à mes contemporains sur cette petite planète.
Merci pour ces précisions concernant l'un de mes deux saints patrons.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 10 avril 2009 à 12:29
@JD Reffait,
Merci pour cet éclaircissement, par ouï dire, je connaissais les ballets roses, maintenant je comprends mieux pourquoi le bandeau rose… ! :)
@ au frère ? prêcheur JDR,
Il faut tordre le cou à ces fausses allégations selon lesquelles les inquisiteurs étaient tous des religieux. Dans l’ordre espagnol de l’Inquisition, de 1482 à 1598, sur 57 inquisiteurs, il n’y eut qu’un seul dominicain… ! Mais des individus présentant une solide formation universitaire : des « letrados » ! Parfois itinéraire politique d’un fils de grande famille… !
Tout comme cette idée reçue également qui dénonce St Dominique comme étant le premier inquisiteur ! Alors qu’au moment de son décès, l’Inquisition n’existait pas encore ! :)
Rédigé par : Marie @ JD Reffait | 10 avril 2009 à 09:01
Imaginons qu'il y ait eu un mort à Strasbourg en raison d'interventions musclées de la police : que n'aurait-on dit ? MAM aurait été poussée à la démission et les Bien-Pensants de la République auraient crié au scandale et auraient demandé une commission d'enquête.
Je ne comprends pas que MAM réfléchisse à une loi interdisant le port de la cagoule qui ne sera jamais respectée et sera inapplicable.
Toutes ces grandes manifestations internationales sont l'objet de manifestations violentes organisées par des groupuscules radicaux qui s'organisent temporairement grâce aux facilités d'internet.
Demain, on assistera certainement, le plus souvent, à la mort de policiers puisque la stratégie est de minimiser d'éventuelles bavures qui risquent d'avoir des effets médiatiques négatifs.
Que l'on organise donc ces sommets à Pékin, à Moscou, dans le désert du Kalahari ou dans l'Antarctique et nos Démocrates seront tranquilles et bien au chaud devant leur poste de télévision.
Rédigé par : Blanc Cassis | 10 avril 2009 à 04:48
L'emploi du terme "divine surprise" n'est pas vide de sens et démontre une indéniable indépendance d'esprit, loin de la langue de bois. Venant en plus d'un parquetier c'est encore plus délicieux.
Rédigé par : Bébert | 10 avril 2009 à 00:25
@ Florence
Mais que faites-vous des attaques anti-gros, anti-dents en avant, anti-laides, anti-boutonneux.
De mes souvenirs la jeunesse est cruelle.
La vie aussi, autant s`y habituer...
Le bonjour à Disneyland
Rédigé par : Alex paulista | 09 avril 2009 à 23:49
Oups, j'avais loupé le caporal ! Du coup j'ai cherché comme un chienchien son nonos pour repérer où l'Aïssa m'avait attribué cette distinction militaire.
Marie, un Inquisiteur franc-maçon ? Oh, la bonne nouvelle pour les sorcières ! Entre, Satanas, on va se boire un petit coup dans la sacristie...
Aïssa, je n'ai pas atteint le grade de caporal dans l'armée, l'ayant refusé car c'est un truc de fayot. C'était mon major qui me l'avait proposé, pour me féliciter d'avoir cocufié le capitaine qu'il détestait. J'avais demandé la médaille de la Défense Nationale, mais là, c'est le capitaine qui a mis son veto. J'ai donc quitté l'armée 2ème classe, après avoir vendu l'intégralité de mon paquetage sur le marché de Libreville (Gabon), non sans avoir rempli les déclarations de pertes règlementaires.
Et est-ce cirer les pompes que de s'amuser quand l'occasion se présente et d'être courtois ? Et puis, il me semble que je puis cirer les pompes que je contribue parfois à éclabousser de mes opinions contradictoires. Un compliment ou une courtoisie, vous savez Aïssa, c'est pas une humiliation.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait@Aïssa et Marie | 09 avril 2009 à 19:17
Jean-Dominique,
Jules Bonnot et sa bande n'étaient pas des intellectuels, ils étaient l'étiage de la misère sociale et culturelle de cette époque somme toute en cela si peu différente de la nôtre ... Ils ne visaient que ceux qu'ils pouvaient atteindre et, je vous l'accorde, ce n'était pas glorieux. De même que ne sont pas glorieux ceux qui, aujourd'hui, cassent et détruisent le bien de leur voisin et/ou leur voisin même qui comme eux souffre des défaillances coupables de l'Etat. On ne fait toujours qu'avec ce que l'on peut mais au moins on l'aura fait ... Je ne l'approuve pas mais c'est ainsi.
Les Bakounine, les Proudhon de l'époque à Bonnot, l'Etat vil ne pouvait les atteindre, ceux-ci le surpassaient dans la dialectique politique comme en tout le reste et n'avaient aucune peine à démontrer-démonter ses mensonges constants, ses crimes permanents contre la dignité humaine ... D'où la ruse infâme d'avoir laissé "courir" Bonnot et les siens durant tout ce temps quand il aurait pu les arrêter avant, épargnant alors bien des vies innocentes, afin de discréditer, jusqu'aujourd'hui encore, qui se révolte de la misère créée et entretenue par les firmes et son séide "démocratique" l'Etat. Quand le moment fut jugé opportun, c'est-à-dire quand les Bakounine furent de la sorte discrédités par tous ces crimes inutiles qu'ils n'approuvaient pas, l'Etat se montra pour se justifier, rassurer, continuer à asservir en réalité: mille hommes armés contre un seul reclus dans cette pauvre ferme de Chantilly ...
Malgré leurs crimes injustes, j'ai de l'affection pour Bonnot et ceux-là. Dès la naissance, on leur avait interdit les grandes études pour qu'ils comprennent qu'ils ne visaient pas au bon endroit ... On se trompe quelquefois dans la manière mais cela ne disqualifie pas pour autant l'intention première. Celle-ci était refuser l'injustice, la misère ... Vous n'irez pas contre cela.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 09 avril 2009 à 18:40
Il ne s'agit pas de banaliser la violence. Ce n'est pas parce que l'on condamnera la violence qu'elle cessera. Et si on l'encourage, va-t-elle redoubler ? Je ne crois pas que les "acteurs de la violence" aient vraiment besoin d'encouragements. Et je ne crois pas non plus qu'ils s'amusent vraiment à être violents. Agissons sur les causes, et la violence cessera.
Rédigé par : Noblesse Oblige | 09 avril 2009 à 18:23
Le problème du racisme se pose bel et bien puisque le jeune Blanc agressé dans le bus de nuit de la RATP a été copieusement traité de "Français de merde". Si on remplace Français par Arabe, on crierait avec raison au racisme. C'est pareil. Nier le racisme anti-Blanc et anti-Français est inutile : tout le monde ici peut s'en rendre compte régulièrement à de multiples occasions. Ce n'est pas en niant la réalité qu'on avance, c'est en la regardant bien en face.
Juste un petit exemple au collège de mes enfants, il ne se passe pas une semaine sans qu'un élève ne crache pas, au sens figuré, sur la France et les Français. La tension entre "races" monte de part et d'autre. Les racistes anti-Français ne se gênent pas pour le montrer et les racistes anti-Arabes et anti-Noirs se font discrets mais ne le sont pas moins au fond d'eux-mêmes.
Le problème du sexisme est encore plus grave. Les collégiens sont racistes, anti-Noirs et Arabes pour certains, anti-Français, anti-Blancs pour d'autres, et les garçons sont très sexistes. On est en plein recul et ce n'est pas le prêchi-prêcha cul-cul anti-raciste et anti-sexiste de l'Education Nationale qui va arranger les choses.
Alex, allez faire un tour à l'intérieur des collèges et on en reparle ...
Rédigé par : Florence@Alex paulista | 09 avril 2009 à 15:29
L'anarchie que vous stigmatisez, cher PB, porte un autre nom et usurpe le premier. Il s'agit du chaos, c'est ainsi qu'il faut le définir ... Un ersatz d'Etat n'ayant plus comme pouvoir -et il l'exerce plus que jamais, chien aux ordres- que celui de réprimer au nom d'intérêts particuliers, voila en l'omission dans la dénonciation de quoi vous vous égarez. Cette fausse anarchie, ce vrai chaos ne sont que de cet Etat aux semblants démocratiques ... A partir de là, l'"anarchie", oui vous auriez raison, c'est lui. Mais puisque vous ne pouvez le dire, qu'au moins vous n'accusiez pas qui subit ce chaos et, croyez-le, n'en veut pas davantage que vous ni moi ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 09 avril 2009 à 12:49
@ Aïssa,
"Le caporal J.D.Reffait assure en sus de la police l'intendance du blog de ce cher PB"
Serait-il l'Inquisiteur du blog ?
Sous l'inquisition, en règle générale et dans la plupart des tribunaux les inquisiteurs suspendaient leurs audiences à l'heure juste, même au plus fort des interrogatoires, même si les accusés étaient enfin parvenus au seuil des aveux ?
Fonctionnaires conscients de leurs droits : il est midi !
De 1797 à 1808, avec l'Inquisiteur général Ramon José de Arce, cas limite, auxiliaire du pouvoir : créature de Godoy avec qui il courait les jupons...
Inquisiteur général....oui, mais.... franc-maçon ! :)
Rédigé par : Marie @ Aïssa | 09 avril 2009 à 12:11
@Alex Paulista
Je me demande pourquoi vous supposez que j'ai une lecture ethnique des problèmes des banlieues. Mon interrogation porte sur le réflexe de censure des élites, censure qui porte en l'occurrence non sur des opinions réprouvées (le racisme ou le négationnisme par exemple), mais sur des faits réels.
On en voit encore l'illustration dans un gros titre de Libé ce matin : "la vidéo qu'on n'aurait pas dû voir" (titre au premier degré, lisez l'article en pleine page).
Voir des journaux de gauche qui déplorent l'inefficacité de la censure, c'est tout de même assez inouï, unique dans tout le monde occidental ! Quel chemin parcouru en 30 ans !
Rédigé par : Gaétan B. | 09 avril 2009 à 11:48
Tout cela serait bel et beau si la police ne soufflait pas sur les flammes...
http://www.rue89.com/2009/04/08/londres-bastia-strasbourg-ces-videos-qui-accusent-la-police
Rédigé par : ToOmS | 09 avril 2009 à 11:00
Aïssa,
D'accord avec vous sauf sur Bonnot, opportuniste dont la violence meurtrière s'abattait principalement sur des gens modestes, chauffeurs, employés de banque, coursiers.
Parlons d'anarchisme avec Proudhon ou Bakounine. Bonnot n'était qu'un gangster qui parfumait ses crimes du doux nom de l'anarchie.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 09 avril 2009 à 10:35
Philippe Bilger, dans un article publié sur Marianne 2 le 7 avril dernier, dit écrire en magistrat. Il lui est en effet déjà arrivé de rappeler à ce titre les principes du droit trop souvent oubliés. Et d’abord l’obéissance à la loi. Il rappelle ici que les violences récentes, séquestration de patrons, incendie d’un hôtel, etc. remettent en question l’ordre public. Je l’approuve. Il est vrai que si une partie de la population se considère en droit de répondre par la violence à ce qu’elle tient pour la violence du capital, du pouvoir, ou même d’un voleur (par la légitime défense), l’état de droit est remis en cause. Sans même revenir sur la question très complexe du droit de résistance, on voit que si chacun se fait juge du bien-fondé ou non de son respect des lois et de l’ordre public, il n’y a plus de paix civile.
Mais Philippe Bilger fonde son refus de la violence sur un tout autre argument. Les « violences des ouvriers et des manifestants » seraient « injustifiables dans une démocratie » : ces mots mis en titre par Marianne2 résument son article. Ce serait, je cite, des « comportements dans tous les cas inqualifiables, à partir du moment où la République offre encore d'autres exutoires à la révolte que ces violences ». J’avoue ne pas comprendre. Le suffrage universel, l’institution judiciaire, le droit syndical, etc. seraient-ils des exutoires à la violence ? Je n’ose le croire. La suite est fort claire : « Qui peut oser soutenir que nos sociétés démocratiques sont à ce point malheureuses et désespérées que la politique du pire, le pire de la politique deviendraient presque inéluctables ? Qui irait jusqu'à affirmer que la violence, certes, n'est pas justifiable mais qu'après tout, comme il y a l'angoisse et la frustration, il faudrait la comprendre et la percevoir comme une conséquence de la détresse sociale et d'un monde capitaliste devenu fou ? ».
Cet argument revient à fonder le refus de la violence sur un jugement porté sur les institutions, leur fonctionnement et la situation du pays. Ce n’est pas le jugement d’un magistrat sur une question de droit, mais l’opinion d’un citoyen. Et certes la liberté d’opinion est garantie par la loi, mais cet argument fait dépendre le respect des lois et de l’ordre républicain en général du jugement porté par les citoyens sur la situation politique de leur pays. Ecrire que nos sociétés ne sont pas assez malheureuses et désespérées pour justifier la violence, c’est admettre que les juger malheureuses et désespérées justifie la violence. Si l’argument est valide, juger la situation inacceptable donne le droit de séquestrer un patron ou d’incendier un hôtel. Et c’est précisément ce que Philippe Bilger appelle l’idéologie des casseurs.
Comme citoyen français il a tout à fait le droit de considérer que la situation n’a rien de dramatique. Pour moi, dont un ami, par exemple, employé de quarante ans, ne peut manger qu’une fois par jour étant donné son salaire « minimum », j’ai un autre avis. Je ne suis pas fier de mon pays lorsque j’en parle avec des amis étrangers. Je connais quelqu’un qui a fait récemment un concours de honte avec les concitoyens de Berlusconi. Mais ni lui ni moi ne mettons le feu aux hôtels ni ne séquestrons des patrons. L’argument de Philippe Bilger risque de nous en donner l’idée, puisqu’il fonde l’obligation de ne pas le faire sur l’aveu que la situation est somme toute acceptable. Or nous la tenons pour inacceptable et nous en avons le droit.
Ressasser : « nous sommes en démocratie, donc nous n’avons pas à user de violence », c’est proprement révoltant, et l’élection d’un président de la république au suffrage universel n’y change rien, quand bien même il aurait l’appui de tout un peuple. Les uns donc promettent des lendemains qui chantent, et justifient toutes les violences, pour, une fois au pouvoir, ne plus permettre à personne de se révolter. Les autres font comme si le régime politique en place ne pouvait pas soulever une indignation et une colère légitimes. Ils finiront ainsi par soulever des passions violentes à force d’ignorer qu’il faut beaucoup de vertu pour n’exprimer que par des discours la fureur qu’ils font monter en nous. Qu’il y ait aussi des « casseurs » dont le sort de l’humanité est le dernier des soucis ne change rien à la question. Que des politiques souhaitent le chaos pour en tirer parti est une autre affaire, et nul ne sait à l’avance ce qui peut sortir de semblables explosions de violence. On se demande même si le pouvoir en place ne compte pas lui aussi sur ce chaos pour retrouver une légitimité et s’il ne s’évertue pas à nous indigner et à nous faire perdre patience.
Oui, « ce qui s'est passé est une honte. Clairement, une défaite de l'ordre républicain et une victoire de la barbarie qui, pour être juvénile, n'en était pas moins incontestable. » Mais les raisons de Philippe Bilger contribuent à justifier – je dis bien à justifier – ce que certains des politiques qu’il cite ne faisaient qu’expliquer ou comprendre. Je répète : soutenir qu’il faut rester tranquille pour cette raison que la situation n’est pas assez grave, c’est faire du respect de l’ordre républicain une question d’appréciation personnelle et non de principe. Si l’on ne juge pas la situation comme Philippe Bilger, alors la violence est légitime de son propre point de vue. Philippe Bilger serait-il révolutionnaire ? Il soutient que juger qu’il y a des injustices donne le droit de se révolter ! Mais si pour renoncer à la violence il fallait attendre la fin des injustices et des malheurs insupportables, il n’y aurait toujours pas de droit.
Rédigé par : Jean-Michel MUGLIONI | 09 avril 2009 à 10:09
Comment ne pas partager votre point de vue ?
Il semble que depuis bien longtemps ces personnages voient beaucoup plus loin avec leurs nombrils qu'avec leurs yeux.
Nous restons les destinataires des factures...
Cordialement
Rédigé par : JL Ginoux | 09 avril 2009 à 09:58
Véronique,
Votre question illustre mon propos mais me laisse penser que, si vous me posez cette question, je ne me suis pas fait comprendre.
Non, aucun rapport entre le non-respect de la loi par une femme avortée défendue par Gisèle Halimi et le non-respect de la loi par les criminels genre Baader. A part que, dans le propos de Philippe, tout cela semblerait rangé dans une même case : violence et non respect de la loi.
D'un côté nous avons des gens désespérés, cette femme enceinte d'hier comme ces ouvriers menacés d'aujourd'hui, l'une qui avorte, les autres qui ferment une porte à clef pendant une nuit. De l'autre des terroristes criminels d'hier ou des casseurs décervelés d'aujourd'hui qui bouzillent des vies, ou le fruit du travail et des efforts des autres. Je dis, comme vous, qu'on ne peut pas tout mélanger dans la même appellation de violence, au motif qu'en démocratie on pourrait tout résoudre dans le débat et qu'une chiquenaude équivaudrait à l'incendie d'un hôtel.
Philippe se fait souvent le promoteur d'un humanisme vigoureux, mais en démocratie, la vigueur est partagée et, à une vigueur humaniste répond une autre vigueur humaniste. Il ne faut donc pas craindre l'opposition des humanismes vigoureux !
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 09 avril 2009 à 09:36
@ Catherine A.
Excellent !
Rédigé par : Marie | 09 avril 2009 à 08:21
@ Gaétan B.
Vous pouvez le tourner de toutes les façons, le problème des agressions dans les banlieues est avant tout un manque de mixité sociale. En faire un conflit ethnique motivé par le racisme n`est pas seulement irresponsable, c`est en plus totalement erroné.
Si le problème était de cette nature, il se poserait d`abord entre noirs et arabes.
@ Philippe Bilger
Je me souviens que dans un billet sur l`exil de Battisti vous qualifiez les gouvernants brésiliens actuels d`"anciens subversifs violents", ce qui n`est pas du tout le cas. Je trouve que votre indignation devant la violence (réelle ou imaginée) des gens qui n`ont pas vos orientations politiques est un peu systématique.
C`est pratique, comme dans la mise en avant des plaies d`une victime cela élude le débat, et même l`interdit, ou tente de discréditer.
Question: pour que NS remette en cause ses basses méthodes de ministre de l`Intérieur, il va attendre que Le Pen les critique aussi ?
Rédigé par : Alex paulista | 09 avril 2009 à 07:10
La droite qui condamne la violence aujourd'hui était bien silencieuse quand le syndicat de droite (la FNSEA) a saccagé les bureaux de Dominique Voynet alors qu'elle était ministre...
A propos de droite, il me semble que la droite a nommé ministres pas mal d'anciens du mouvement Occident...
Vous vous souvenez, le mouvement Occident, les non-violents pacifistes...
Rédigé par : Têtuniçois | 09 avril 2009 à 03:33
Que vous le commettiez sciemment, désinformant de manière coupable dans ce cas, ou que vous le fassiez par habitude et facilité de rhétorique, je n'aime pas, cher PB, et il n'est pas honnête, quand vous citez de cette façon très péjorative l'Anarchie.
L'Anarchie politique est une belle et noble idée, hier et aujourd'hui encore utopie, demain peut-être un idéal, après-demain, peut-être encore, une réalité …
Quand en 1912 on abattait -contre lui ce jour-là milliers de policiers, gendarmes, magistrats, préfets, hommes politiques et grands bourgeois de l'ordre établi- Jules Bonnot, symbole vivant -et révolté- de la misère humaine créée et entretenue par ce même ordre, deux ans plus tard, l'Etat capitaliste triomphant au nom du Droit et des Libertés dans la dignité, sic, d'un seul homme, celui-là, envoyait pour les quatre ans suivants dix millions de ses frères de misère aux indicibles charniers de la Grande guerre … Qui le véritable criminel à ce moment-là? Cela vaut pour chacun des Etats impliqué dans ce conflit. Ils eurent tous leurs Bonnot qu'ils réprimèrent au nom de la loi, du droit des personnes et des biens … Cette même loi, ce même Droit qui les fit jeter ensuite leurs Peuples respectifs les uns contre les autres en la plus horrible des tueries. Qui les véritables criminels?...
J'écrivais ci-dessus que le bulletin (de vote) est ce qui formalise, légitimise la démocratie … J'ai oublié d'ajouter: ce qui la pacifie. Mais où la frontière entre la paix démocratique du Peuple par ses élus et le mépris «démocratique» au Peuple par ses élus? Si nous sommes voués à être gouvernés par des multinationales privées et profits et/ou par leurs affidés politiques sous des réalités légales -trahisons!- d'élus au suffrage universel populaire, alors la violence est légitime, c'est le droit dernier (mais le premier en vérité) des gens, celui à vivre et être maître de leur choix, alors tout détruire de cette société plutôt que d'en être indéfiniment les sujets les plus singuliers esclaves que la terre ait porté …
Gardez-vous toujours de jeter l'anathème sur qui souffre et crève de faim et de mépris de par la loi, si chère fut-elle à votre coeur, et se révolte contre la loi.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 09 avril 2009 à 00:26
@sbriglia
Des boîtes de petits pois, peut-être ?
;-)
Rédigé par : catherine A @ sbriglia | 08 avril 2009 à 18:13
Si la séquestration des patrons est légitime, mes excuses, COMPRISE, la séquestration des syndicalistes par les salariés voulant travailler le dimanche serait-elle légitimée, mes excuses,COMPRISE, par la Bande des Cinq Lumières A/B/B/R/deV ?
Et le fauchage des jardins de Bové par les agriculteurs pro-ogm serait-il analysé, mes excuses, noch mal, COMPRISE, par Dany ou Noël ?
Y aurait-il la bonne violence morale dite de gauche et la mauvaise violence immorale dite de droite ?
-Qu'est-ce-que tu en dis, mon cholestérol, de cette question philosophique digne du Bac 2009 ?
-Tais-toi et cogne !
Rédigé par : bernard | 08 avril 2009 à 18:09
M. Bilger, au-delà du scandale que représente la violence politique, en ce moment circule sur le web une vidéo d'une agression, à la fois crapuleuse et gratuite tant les coups pleuvent même après le larcin, d'un passager blanc par une "bande de jeunes des banlieues", pour reprendre l'euphémisme autorisé. J'ai précisé la couleur de la victime parce que la motivation raciste semble attestée par les insultes proférées.
Cet enregistrement de vidéosurveillance d'un bus noctilien fait l'objet d'une censure immédiate et sourcilleuse dans tous les médias. Elle n'est plus guère visible que sur le blog d'extrême droite fdesouche.com, et grâce à un hébergeur vidéo russe (Poutine en défenseur du 1er amendement !).
Nous vous savons sensible, en homme civilisé, à ce scandale qu'est la violence ordinaire et mon propos n'est pas de vous interpeller sur un fait divers malheureusement des plus banals, bien que parfaitement révoltant.
En revanche, je suis surpris par le réflexe de censure des élites. La RATP a trouvé un prétexte pour porter plainte (pour atteinte à l'image de l'entreprise !). La totalité des médias suivent les mots d'ordre de blogueurs bien-pensants, tenants de la ligne "cachez cette violence que nous ne saurions voir", et qui décident ce que le peuple doit savoir, avec une discipline quasi orwellienne. L'IGS a été saisie, et a déjà mis en garde à vue le policier qui serait impliqué dans la fuite des images. Celui-ci risque de perdre son emploi, à vie, sans parler des condamnations encourues. Suprême ironie, ce lynchage du messager est infiniment plus rapide et massif que la condamnation des agresseurs, dont on sait à peine s'ils ont été arrêtés !
Indulgence pour les casseurs de Strasbourg, et répression féroce pour les témoins honnêtes de la violence ordinaire. N'y a-t-il pas là matière à requérir, M. le Procureur ?
Rédigé par : Gaétan B. | 08 avril 2009 à 17:53
"Je ne sais pas faire ça."
Vous faites bien plus, JD, vous énervez Aïssa... notre saignant soignant.
Je sais, c'est facile... mais il faut tenir la distance, le soignant n'étant pas fainéant...
...Vos deux derniers post, à chacun, étaient de réels bonheurs !
Rédigé par : sbriglia@JDR et Aïssa | 08 avril 2009 à 17:07
Nous avons la société que nous méritons.
Comment en effet, une société où les pouvoirs sont captés par une seule et unique personne peut-elle fonctionner normalement.
Comment un Premier ministre muet, des ministres tétanisés, un Parlement fatigué, des syndicats ignorés peuvent-ils canaliser des revendications qui se transforment en peur ?
Ces débordements sont explicables mais non tolérables en effet.
Il convient cependant de les analyser.
Se limiter à condamner c'est faire preuve d'autisme condamnable
Rédigé par : noel | 08 avril 2009 à 14:59
Je voudrais juste poser une question à Jean-Dominique.
Qu'y a-t-il de commun entre d'une part le procès de Bobigny en 1972 dans lequel Gisèle Halimi défendait une jeune femme qui avait avorté, et d'autre part la Fraction Armée Rouge quand elle assassinait Hans Martin Schleyer ou Action Directe assassinant Georges Besse ?
Ces actions sont-elles comparables et également justifiables ?
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 08 avril 2009 à 13:29
@alex paulista
Effectivement j'ai pris délibérément un raccourci, la polygamie étant surtout, voire uniquement, assimilée à la polygynie (demandez autour de vous, vous verrez). J'ai donc eu envie, un peu par provocation souriante, de savoir si la polyandrie était aussi populaire auprès de "tout le monde"...
Je suis ravie en tout cas de vous constater si vigilant.
Rédigé par : catherine A | 08 avril 2009 à 11:29
@jpledun
Je m'efforce, comme d'autres, d'exposer des convictions de la manière la plus intelligible qui soit, ce qui suppose sans doute un peu de rhétorique et de déformations. Tenter de convaincre n'est pas un stratagème, mais c'est incontestablement une dialectique.
@Sbriglia à propos de Winston
Vous m'énervez avec votre concision drôle. Je ne sais pas faire ça.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 08 avril 2009 à 10:48
..."je comprends bien entendu que la paresse intellectuelle vous en interdise seulement l'exercice."
Elémentaire, mon cher Winston !
Votre pseudo fleurant bon le western et le porte-flingue, entraînez-vous d'abord sur des boîtes de conserve, vous êtes encore loin de la cible...
Rédigé par : sbriglia | 08 avril 2009 à 08:47
C'est dommage, monsieur Bilger, de "franco-mondialiser" la notion de violence.
Regardez par la fenêtre des temps :
-d'abord, vous faites de la violence un procédé, une dynamique à condamner de manière systématique. Faites la liste des choses qui en politique, en particulier, aboutissent sans violence :
Les congés payés ? raté. La République française ? raté. La chute de la III République ? de Gaulle a pris les armes, on le lui reproche encore.
Sortez de France : la violence est fondatrice dans tous les pays, elle souffre seulement d'être, parfois, trop incertaine mais aussi trop régénératrice et "mouvementée" pour que les élites, bourgeoises, c'est-à-dire attachées à l'ordre sur lequel elles fondent leur prospérité et leur identité vis-à-vis des autres et d'eux-mêmes, puissent la tolérer.
Vous êtes dans l'élite, vous avez un certain âge, la réification est fatale. Difficile de briser le cocon, mais qui le ferait ?
La violence, on la hait au futur mais on la loue hypocritement au passé.
- regardez autour de vous enfin. Vous vous posez en gardien de l'ordre. Mais l'ordre de quoi ? Une légalité qui fait de l'homme un individu "pile duracel" (image symbolique, très juste, de Matrix. Comme quoi...) que l'on jette, quand une minorité s'enrichit ?
Vous vous adossez à un édifice légal, non juste, qui depuis longtemps est au service des plus véreux. Regardez : quand on vole suffisamment, on a droit au classement Forbes, quand on se fait marcher dessus, il faudrait rester poli pour ne pas faire de remous dans le caviar... La preuve que la république est corrompue : le seul journal le plus riche de France est justement celui qui a fait de la dénonciation de la bêtise et de la corruption son unique fonds de commerce : le Canard enchaîné. Il a de beaux jours devant lui.
Vous nous proposez de ne rien faire. Bonne idée.
Question de travaux pratiques : citez-moi une seule crise internationale résolue par la non violence absolue ?
"Un ange passa". (C'était Saint-Michel, armé. Si même lui s'y met.)
Rédigé par : xcorion | 08 avril 2009 à 08:14
@ Catherine A
http://www.ac-orleans-tours.fr/lettres/coin_eleve/etymon/geo/POLYGAMIE.HTM
Confondre la femme avec le mariage, en voilà une idée bien machiste :o)
Pour en revenir aux taureaux, pendant ce temps-là "ta zoa trekei"...
Rédigé par : Alex paulista | 08 avril 2009 à 06:56
Décidément, ce qui sépare la gauche de la droite, c`est un rapport différent avec l`ordre et les libertés.
Luis Rego décrivait la société rêvée du fasciste (cf lien):
"Une société parfaite, amis libéraux, écoutez-moi bien, c`est une société où les chiens font où on leur dit de faire, où il n`y a pas de grève, où les partis politiques viennent pas nous beurrer la raie à la télé, où les travailleurs immigrés sont là pour travailler et non pas pour se goinfrer de couscous ou de morue, où le terrorisme doit être interdit, les riches doivent être contents d`être riches et les pauvres contents d`être pauvres, où tout le monde doit être uni contre tous les autres, où l`oncle doit être marié avec la tante..."
Un vieux disque que ce billet et nos commentaires.
PS: "paulista" signifie de São Paulo...
Rédigé par : Alex paulista | 08 avril 2009 à 05:36
Jean-Dominique Reffait
Je vous soupçonne d'être un grand adepte de Schopenhauer et de son
"Art d'avoir toujours raison"
(premier stratagème).
Mais je peux me tromper.
Rédigé par : jpledun | 07 avril 2009 à 23:59
Bonjour,
Merci pour ce billet.
Je n'arrive pas à citer des passages car il faudrait le recopier en entier !
Alors je ne fais que le relire pour me rassurer.
Je voudrais rappeler à Monsieur de Villepin que c'est ce que d'autres avaient dit pour critiquer le C.P.E.
Je dirais à Ségolène Royal que je connais beaucoup de personnes qui ont changé d'avis lors des présidentielles, juste au dernier moment, parce qu'elle avait tenu ce genre de propos concernant les émeutes.
Il y a des citoyens qui ont le sens des responsabilités, ce qui manque à la plupart des politiques.
Bonne soirée
Duval Uzan
Rédigé par : Duval Uzan | 07 avril 2009 à 22:05
Bonjour,
Ce que j'apprécie dans vos billets, c'est votre remarquable constance à soutenir et justifier dans toutes ses actions le pouvoir en place. Toutes mes félicitations.
Si un jour, l'envie vous prend de faire preuve d'une once d'esprit critique, peut-être pourriez-vous vous demander si "la démocratie [ne serait pas plutôt] mise en péril" lorsque le "Pouvoir" est incapable de gérer les conflits. Cela s'appelle faire de la politique.
Mais ceci n'est qu'une suggestion, je comprends bien entendu que la paresse intellectuelle vous en interdise seulement l'exercice.
Très cordialement,
WS
Rédigé par : Winston Smith | 07 avril 2009 à 20:49
J'apprécie votre billet, d'autant plus que je suis en train d'en préparer un qui vous rejoint sur le fond.
Pour le titre, je n'ai pas eu à chercher loin, et cela relativise les prétendues condamnations d'Olivier Besancenot. Il s'agit simplement de ce que ce dernier a déclaré au JT de France2 samedi dernier, mot pour mot : "Il est légitime et cohérent que cela dérape".
Rédigé par : koz | 07 avril 2009 à 19:58
@Bernard
"tout le monde comprend la polygamie" ; tous les hommes auriez-vous dû préciser. Si au moins vous aviez ajouté la polyandrie, je vous suivrais peut-être et sans doute d'autres femmes avec moi.
Plus sérieusement, "tout le monde" n'est pas forcément à mettre dans le même panier : celui dans lequel se trouve celui/celle qui aurait tendance, par confort ou conformisme intellectuel, à généraliser ainsi. Non tout le monde ne comprend pas tout... C'est parfois regrettable, mais pas toujours.
Rédigé par : catherine A | 07 avril 2009 à 19:12
Bonsoir,
pour les lectrices et lecteurs du blog :
voici le lien concernant le livre auquel je faisais référence hier soir dans mon commentaire :
http://underbahn.gorillaguerilla.com/0977422488.html
Bonne soirée !
Cordialement,
Frédéric.
Rédigé par : Frédéric Valandré | 07 avril 2009 à 18:40
L'un dira qu'il comprend la torture, le deuxième qu'il comprend l'excision, le troisième comprendra le racisme, le quatrième le terrorisme (ils l'ont bien mérité ces ricains, et même Obama).
On peut, on doit tout comprendre.
Après, on pratique ou pas la torture, l'excision, le racisme, le terrorisme... la séquestration des patrons.
..
Tout le monde comprend la polygamie, tous les êtres humains ne la pratiquent pas.
Bien ou mal ? Même Dieu hésite.
Mais peut-être que quand ils disent comprendre, ils disent plus que comprendre sans avoir l'air de le dire.
Comprendre, ça mange pas de pain et ça permet de faire des voix aux prochaines élections en ne se coupant pas des nombreux pratiquants après lesquels on court.
Comprendre approuver responsable coupable que de formules modernes pour tromper son monde.
-Je comprends l'honnêteté, mais je ne l'approuve pas, Monsieur le Juge.
-C'est bien mon brave, nous en tiendrons compte.
Rédigé par : bernard | 07 avril 2009 à 15:07
Je suis un peu déçu par ce billet. Vous semblez en effet confondre excuser et expliquer. La violence, si elle ne peut être excusée, peut être expliquée et je crois qu'aucune des personnalités politiques que vous mentionnez a été au-delà de l'explication.
Par ailleurs, je me permets également de soumettre à votre jugement cette vidéo montrant que des CRS jettent sans raison apparente des pierres sur un cortège de manifestants en contrebas. Là encore, à défaut d'excuse, j'aimerais une explication...
http://www.dailymotion.com/user/feeld/video/x8vw7c_manif-des-crs-caillassent-des-anti_news
Rédigé par : Abiram | 07 avril 2009 à 14:35
Bonjour
Certes la politique n'est pas mon fort...
Mais j'approuve votre réflexion.
Je ne peux pas comprendre que des hommes (et femmes) qui se veulent responsables excusent ces violences...
Et je reprendrais les réflexions de mon père "mais où vont les Français !"
Sincèrement
Jean
Rédigé par : Jean | 07 avril 2009 à 13:52
Que je sache, en démocratie, on se doit de respecter la loi; sinon c'est que l'on n'est pas démocrate. Si la loi ne convient pas, une majorité peut la modifier, avec des bulletins de vote, pas avec des pierres. Les contorsions auxquelles beaucoup trop de Français se livrent pour comprendre sans justifier en faisant porter la responsabilité de violences au pouvoir ou à la police ou aux "autres" ne masquent pas leur nature réelle : ils sont des démocrates en peau de lapin.
Un sondage récent nous dit qu'ils sont environ 40%.
C'est très grave. Que des Bayrou, Royal, Aubry et autres Villepin donnent le la les déshonore.
Rédigé par : mike | 07 avril 2009 à 12:27