Si j'étais Eric Zemmour, je lirais avec la plus grande attention, dans Le Monde, la tribune libre du rappeur Youssoupha.
Je ne serais évidemment pas heureux de devoir me remettre en mémoire ce passage d'une chanson (si on peut dire) où Youssoupha prétend que "les chroniqueurs diabolisent les banlieusards" : ..."Chaque fois que ça pète on dit qu'c'est nous/ j'mets un billet sur la tête de celui qui fera taire ce con d'Eric Zemmour".
Je ne serais pas étonné que ce quotidien prestigieux et contestable, irremplaçable mais agaçant ait donné de l'espace à ce rappeur. J'aurais remarqué sa tendance, depuis longtemps, à enrober le sulfureux d'un vernis de respectabilité, à parer la violence des mots et la marginalité des positions de son aura médiatique. Le Monde, sous son aile, abrite toutes les dissidences de peur d'en manquer une seule. J'aurais conclu que l'esprit d'Edwy Plenel, en dépit de son lointain départ, continue à frapper.
J'aurais tout de même, quoi que j'en aie et malgré mon envie d'en découdre, accepté l'idée, même si Youssoupha, ici ou là, semble en être dépourvu, que le langage qui me vise et le "billet" sur ma tête ne constituent pas de véritables incitations au meurtre de ma personne mais la figure discutable d'une poésie qui n'est pas mon genre préféré. Quant à la volupté perverse d'être traité de "con" par un imbécile, elle est sans limite. J'aurais admis l'évidence que même en poussant loin la mauvaise foi et le masochisme, je ne peux pas imputer à ce rappeur autre chose qu'un maniement imprudent ou provocant des mots et qu'il n'y a pas l'ombre d'un acte ni même d'un désir d'acte qui se cachent derrière eux. J'aurais depuis belle lurette compris que la distinction, précisément, entre les mots et les actions est fondamentale pour espérer s'orienter, sans faillir, en démocratie. Il y a des mots qu'aucune réalité, jamais, ne viendra corrompre ou rendre scandaleux. Il y a des actes qui ne permettront plus de défendre le langage qui les aura précédés. Raoul Vaneigem, ce situationniste fulgurant, a ouvert sur ce plan un chemin décisif. Je n'aurais pas hésité à avoir recours à ce parrainage même si d'autres m'auraient davantage agréé. Mais on prend ce qu'on peut dans le vivier contemporain, pas ce qu'on veut.
J'aurais dominé une forte irritation devant les bêtises écrites par Youssoupha, même si sa tribune - il me faut l'admettre - n'est pas dénuée d'un certain style et d'un don polémique qui, sans tomber dans la fange, sait faire preuve d'une saine vivacité. Les absurdités concernent la solidarité à laquelle il se sent tenu à l'égard de ses collègues rappeurs déjà poursuivis et qu'il cherche à soutenir sans percevoir que sa cause n'a rien à voir avec la leur. Si j'avais eu l'esprit à rire, je me serais amusé de ce corporatisme des rappeurs qui n'est pas moins pesant que celui des magistrats. Il faudrait que j'en parle avec Philippe Bilger.
J'aurais, devant ce passage d'une chanson qui m'était consacré, laissé monter en moi non pas une quelconque vanité - le pire des sentiments - mais la satisfaction du devoir accompli, le contentement du bon professionnel. Après tout, ce n'était pas par hasard que j'avais été choisi pour cible. Mon ami Naulleau aurait pu l'être à ma place, certes, mais pour une fois je l'avais devancé. Une forme d'orgueil n'aurait pas été inconvenante de ma part. Tout au fond de cette diatribe, un hommage m'était rendu. Les tièdes et encore moins les nuls ne sont jamais attaqués. Parce qu'ils n'existent pas. J'aurais, sans frémir, accueilli cette couronne d'insolence, ce prix d'impertinence.
J'aurais, plus que jamais, eu recours à ce qui distingue les gens de qualité de la piétaille : le sens du ridicule. En effet, comment aurais-je pu, moi qui aime tellement les mots, les joutes, les acidités et les paradoxes, me laisser aller à pleurer pour une misérable strophe ! Alors que j'use, d'aucuns diraient que j'abuse, si volontiers de formules assassines, j'aurais été me plaindre d'une broutille qui ne m'avait même pas blessé ! Il y a si longtemps que je sais que l'honneur d'un polémiste ne se répare jamais devant un tribunal - le procès qu'il a engagé deviendra le sien - ni dans le pré mais dans le dialogue vigoureux, dans le duel intelligent jusqu'au premier abandon, qui constituent la forme achevée de la démocratie. Je n'oserais plus me présenter devant ceux qui m'estiment pour mon courage si je choisissais de faire comme tant d'autres : chercher le bouclier judiciaire pour me protéger de ripostes que mes offensives ont pu largement justifier.
Si j'étais Eric Zemmour, je demanderais à mon camarade Laurent Ruquier, avec lequel à l'évidence je m'entends bien, d'inviter ce rappeur Youssoupha et j'offrirais aux téléspectateurs un spectacle de haute volée. On a si rarement l'occasion, dans les médias, de faire autre chose que de la promotion à la Drucker ou de la flagornerie politique. Les deux mamelles du PAF. Parce que je ne voudrais pas qu'on se trompe sur moi, sur nous puisqu'Eric Naulleau, j'en suis sûr, partage mon point de vue. Notre but n'est pas de faire fuir ou de faire peur. Je regrette que Sophie Davant et Olivia Ruiz qui chante si bien aient jeté l'éponge avant même de monter sur le ring (supplément du Monde et Voici). Quant à ceux qui ont déploré d'être maltraités, ils ne peuvent tout de même pas nous reprocher d'avoir lu leurs livres ou écouté leurs musiques. Ce n'est pas notre faute si nous parlons de ce que nous connaissons.
Si j'étais Eric Zemmour, je retirerais ma plainte à l'encontre de Youssoupha pour "menaces de crimes et injure publique".
Je me sentirais mieux, après.
Ch... à lire, je ne suis pas allé jusqu'au bout...
Si j'étais... J'aurais... Dieu que les avocats s'expriment mal de nos jours.
Rédigé par : Phileas | 04 mai 2009 à 23:28
Oh, comme c'est délicieux, dans ce billet si parisien, si "microcosme", de voir surgir - presque par mégarde - la distinction entre "piétaille " et "gens de qualité" !... Une expression que l'on n'ose plus guère employer qu'en citant Monsieur Jourdain. Et dire que certains esprits chagrins croient voire s'évanouir dans le passé ce qu'on appelait naguère une conscience de classe... Bas les masques, alors ? A moins que la distinction ne se fonde sur le niveau de langue ? Il est vrai que sous Nicolas Sarkozy, les repères ont tendance à se brouiller : il n'y a qu'à écouter la syntaxe de Rachida Dati à propos de l'Europe... Je me souviens de Roland Barthes écrivant "Rien n'est plus essentiel à une société que le classement de ses langages"...
Rédigé par : Jean-Yves Bouchicot | 25 avril 2009 à 19:28
"Je ne serais pas étonné que ce quotidien prestigieux et contestable, irremplaçable mais agaçant ait donné de l'espace à ce rappeur. J'aurais remarqué sa tendance, depuis longtemps, à enrober le sulfureux d'un vernis de respectabilité, à parer la violence des mots et la marginalité des positions de son aura médiatique. Le Monde, sous son aile, abrite toutes les dissidences de peur d'en manquer une seule. J'aurais conclu que l'esprit d'Edwy Plenel, en dépit de son lointain départ, continue à frapper."
Voilà qui est dit et bien dit.
Merci M. Bilger.
Quant à M. Zemmour, qu'il ait envie de s'expliquer avec le charmant rappeur devant un tribunal de la République, pourquoi pas ?
Rédigé par : ACL | 21 avril 2009 à 18:25
MAIS NON ! Le droit ne s'use que si on ne s'en sert pas. Il est absolument renversant qu'un avocat général conseille de ne pas aller en justice ! Avez-vous perdu confiance dans l'exercice de votre ministère ?
Les poursuites devraient être SYSTEMATIQUES. Voyez où mène l'impunité en la matière : les "oeuvres" des rappeurs, outre leur parfaite nullité poétique et musicale, ne pouvant prospérer que sur un public d'une inculture crasse, ne rivalisent que d'outrances haineuses, contre les femmes, les faces de craies, les schmitts et la France en général.
IL SERAIT TEMPS QUE LA JUSTICE SIFFLE LA FIN DE LA RECRE. Ou alors, dans dix ans, c'est à coups de rangers dans la tronche qu'on civilisera la racaille de banlieue.
Rédigé par : Gaétan B. | 21 avril 2009 à 15:41
Cher Philippe Bilger, mais vous n'êtes pas Eric Zemmour. Dieu vous en garde.
Rédigé par : Patrick PIKE | 21 avril 2009 à 14:59
Dans un registre à peu près similaire mais autrement plus sérieux car à l'échelle non du petit Zemmour mais du monde, on peut écrire aujourd'hui : Ahmadinejad 1- Europe KO ! Car enfin, comme Zemmour fuit à sa façon, les dirigeants européens notamment français et anglais n'en sont pas moins des petits froussards de la pire espèce qui plus est lamentablement dépourvus d'arguments rhétoriques. Le virtuel couple franco-allemand, socle et fer de lance, sic, de l'Union européenne, a fait scission franchement cette fois; les Allemands, sans hypocrisie, ont dit qu'il n'iraient pas à cette conférence où ils se refusent à discuter avec cette caricature fascislamiste pour reprendre l'expression bien trouvée de Bernard-Henri Lévy. Les Français rappliquent… et pour quoi faire ? Battre en retraite telles des lopes sitôt que l'autre a ouvert la bouche. On a même cru qu'ils couraient à un quelconque Parquet porter une plainte contre le menaçant à barbe … Quelle pitrerie! Jusqu'au bout nos dirigeants nous la feront boire cette lie de la honte, jusqu'au bout … Lui est venu, ricanant sourdement dans ses poils, a fait son discours, fut même applaudi ça et là … Mais les nôtres?... Sauve qui peut, tête baissée, bras cassés, mords-moi-le-noeud, ramassis de honte, pseudo représentants d'une Europe de chamallow, petites mollasses pour tout dire qui nous ridiculisent de la sorte … Ainsi, pas un de ceux-là pour lui porter haut la contradiction, l'écraser sur ce terrain où il a eu le courage de venir, lui, lui dire ce que l'on pense et qu'on ne le craint pas, pas un! Des tordus la queue entre les jambes fuyant cette salle de l'ONU à Genève où ils sont venus, paraît-il, parler des Droits de l'homme et les défendre … Pauvres de nous! Qu'avons-nous fait pour mériter des ministres et des gouvernements aussi veules, aussi lâches que ceux que nous avons vus là?! Docteur tirelire a même prévenu: s'il crie un peu fort, nous fuirons … Diantre! Voilà nos hommes ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 21 avril 2009 à 12:27
Hania,
This is the end, my only friend, the end...
L'une de mes chansons préférées des Doors. Mais il existe une différence essentielle entre le fait de chanter : papa, je veux te tuer et maman, je veux te baiser, comme le beau et désespéré Jim, et dire je veux tuer tel présentateur, tel écrivain, tel politicien ou journaliste qui ne pense pas comme moi et dont je donne le nom.
C'est un appel au meurtre, ou cela y ressemble.
Je vous assure, pour autant, que je ne suis pas favorable à une judiciarisation du débat public si souvent dénoncée, et souvent à juste titre, par Philippe Bilger ou par Jean-Dominique Reffait. Mais je crois qu'il existe des limites et qu'en l'occurrence, elles ont été franchies.
Aïssa, très belle création, sincèrement. Pour Ruquier, bon, chacun son avis. Le mien est de le trouver insignifiant, comme les deux compères susnommés, du moins dans cette émission qui représente exactement ce que je n'aime pas dans notre société.
Rédigé par : Laurent Dingli | 21 avril 2009 à 10:36
@ Aïssa Lacheb-Boukachache
"Les journalistes c'est de la merde, il faut les écraser".
Je croyais que c'était ce que disait Jacques Chirac de Nicolas Sarkozy, en à peine plus imagé (Il faut marcher dessus, et du pied gauche...).
C'est ça la classe présidentielle...
Rédigé par : Alex paulista | 21 avril 2009 à 09:52
"Les journalistes c'est de la merde, il faut les écraser, leur cracher à la gueule, ils sont pire que des bandits, les bandits au moins ont de la morale ...", merde alors, il y va fort Sarko ! Si ça c'est pas du Rap, alors j'y connais rien ... Je crève d'envie de savoir ce qu'en pense et Zemmour et Imbert et surtout la si sympathique tendre et sincère Catherine Pégard ex du Point qu'a son bureau juste à coté maintenant et qui lui sert de conseiller ...
Bonne nuit.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 20 avril 2009 à 23:14
Bonjour,
"Si j'étais Eric Zemmour, je retirerais ma plainte à l'encontre de Youssoupha pour "menaces de crimes et injure publique".
Je me sentirais mieux, après."
Oui, moi aussi, car je crains que l'on ne prenne plus les plaintes au sérieux.
Maintenant tout le monde en veut c'est moins cher qu'une publicité.
Au fait qui est-ce Zemmour ?
Bonne soirée
Duval Uzan
Rédigé par : Duval Uzan | 20 avril 2009 à 21:59
Tant de justesse et de pertinence que j'en suis émue.
Rédigé par : tank | 20 avril 2009 à 21:40
Monsieur Bilger,
je suppose que M. Zemmour, et, je le subodore, contrairement à vous, connaît un peu la chronique criminelle du rap : les fusillades et meurtres, bien réels, hélas, entre rappeurs de la East Coast et de la West Coast, auxquels renvoient les noms de Notorious B.I.G. et de Tupac Shakur, entre autres. Evidemment, ici, nous sommes en France, le port d'armes est prohibé, etc. - mais vous le savez, les modes d'outre-Atlantique finissent toujours par s'enraciner dans nos contrées, et c'est sans aucun doute cela, cette crainte et cette certitude, qui pousse Zemmour à porter plainte.
Rédigé par : Charles Gaillard | 20 avril 2009 à 20:57
Et si Olivia Ruiz faisait du rap ? Serait mis en avant son manque d'idée ou bien sa jolie voix ?
Rédigé par : Samuel Givois | 20 avril 2009 à 19:55
@ Laurent Dingli
Je ne pense rien de Zemmour, pas plus que je n'écoute de rap...
En général je suis plutôt sceptique quant aux billets de P.Bilger parce qu'il m'énerve ! C'est que ça marche pour lui...
Ici c'est autre chose, et je suis d'accord avec PB, il ne s'agit pas de dire qui on préfère mais être lucide, ces quelques mots mis en chansons (bruitages je dirai même) sont purement subjectifs, ah l'art qu'est la chanson avec toutes les métaphores qu'elle comporte !
A une époque ou le puritanisme encensait nos aînés en pleine crise existentielle pré-soixantehuitarde, un poète maudit, nommé Jim Morrison, jetait dans les bacs son super tube "This is the end" teinté d'Oedipe, dont ce passage qui peut laisser pantois : "je tuerai mon père et baiserai ma mère", pardonnez cette impolitesse M. Bilger mais c'est le contenu de la chanson...
Les conséquences ? cette attaque a marqué la rupture définitive entre père et fils encore que le père ait survécu au fils, oufff...
Mais Zemmour n'a donc pas imaginé un seul instant que cette plainte allait justement faire de ce rappeur une vedette encore plus "vedette" dont les mots et les maux feront certainement des émules dans le coin des rappeurs...
Rédigé par : Hania | 20 avril 2009 à 19:22
A ceuss d'la fange
Bondy l'9-3 Geneviève des bois
J'dis que les chiens sont des chiens
Et les anges sont des anges
Qui nous foutent à Fleury
Où qu'on est aux abois
On r'ssort d'là et on les nique
Ces putains de magistrats
Y nous prennent pour des rats
Et y disent c'est la loi
Nous on dit nique la loi
Elle est faite que pour toi
J'veux la Rolex à Séguéla
j'y arracherai le bras pour ça
J'veux les Ray-ban à Sarko
Et pi aussi son vélo
C'est nous la race des fortifs
Qu'on appelle le périph
Si tu viens là c'est qu'tas pas lu
L'grand panneau en contrebas
T'aimes pu la vie tu veux crever
Rapplique ici c'est Aulnay
On t'rend service c'est gratos
Mais y'a des frais à payer
Et plus d'curé pour t'confesser
On les emmerde, y nous croient pas
Tiens vive Druon qu'est enterré
Les partisans c'est nous c't'été
Et tu verras dans ta télé
Raboin si tu tombes
Un raboin sort des tours à ta place
Ohé d'la Courneuve d'Sarcelles et d'Montreuil
Ici nous vois-tu
Nous on marche nous on tue
Nous on crève …
Y'a un proc important, çui d'Paris
Dans son blog il a dit qu'on était malpolis
Q'nos manières c'est pas ça
Qu'on f'rait mieux d'essuyer not' derrière
Moi j'vous dis y'a pu d'respect
Même en justice même au Palais
Un billet sur la tronche du blogueur enfoiré …
J'dis que les chiens sont des chiens
Et les anges sont des anges …
Allez, en choeur, toute la banlieue!
Un billet sur la tronche du blogueur enfoiré
Un billet sur la tronche de c' blogueur …
Un billet sur la tronche … Etc.
Bon, je ne suis pas un spécialiste de cette Académie qu'est le Rap urbain mais je pense que ça tient la route … Droits réservés naturellement, on ne sait jamais, pour tous pays y compris l'URSS. Naturellement encore, ce cher PB ne portera pas plainte contre moi pour incitation à son étripement car il s'agit d'art et de chanson même si, je le comprends humblement, il eut préféré Youssoupha ou même une de ces frangines hargneuses qui baigne dans cette culture et ne le cèdent en rien aux mâles…
Laurent, bien sûr que Laurent Ruquier est très intelligent et instruit et certes si son travail d'animateur l'oblige en quelque sorte à "faire plus ou moins semblant voire le pitre", cela ne lui ôte rien, croyez-le ... Je vois souvent en lui le regretté Jacques Martin ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 20 avril 2009 à 19:07
Du 20 au 26 avril 2009 c'est la semaine européenne de la vaccination et la rougeole a été retenue comme thème national.
Mais… je suis en train de me demander s'il n'y a pas une maladie encore plus contagieuse que cette juvénile maladie virale aiguë, endémique et épidémique, très contagieuse.
J'ai l'impression qu'elle fait plus de dégâts, non pas chez les nourrissons, mais chez les intellectuels. Aurait-elle une affection particulière pour les neurones ? (Ce qui pourrait expliquer le fameux "heureux les pauvres en esprit")
De quelle maladie s'agit-il ? J'en ignore le nom, mais j'en vois les symptômes…
ça commence par un bouton au bout du doigt,
ensuite ça échauffe les oreilles.
ça descend par une abondante salivation
enfin ça revient sous les doigts, qui sont pris de pianotements (ça se dit ça ?)
Le foyer de l'agent pathogène est connu, il se trouve dans les tribunes libres de certains journaux, ou dans les chroniques de certains comiques radio-télévisuels.
On n'a pas encore bien pu déterminer si c'est viral ou microbien, mais on sait que ça fait des dégâts chez de nombreux intellectuels qui donnent libre cours à moult analyses desdits tribunes et chroniques…
Ce qui m'inquiète, moi homo sapiens vulgarus (lambda en français dans le texte), c'est la confusion qui en résulte, on ne sait plus qui a dit quoi et tous sont persuadés d'avoir la bonne analyse.
Mais le pire, docteur, c'est que c'est sournoisement tapi au détour d'un blog. La contagion est telle, que même moi qui ne lis ni les tribunes libres, ni n'écoute les chroniques pseudo journalistiques, rien qu'à lire le blog de notre cher PB et les commentaires de ses excellents visiteurs, le soir venu, je me prends à poser un doigt sur le bouton du zap, ensuite mes oreilles s'échauffent à certains mots, puis la salive me vient et des noms d'oiseaux commencent à prendre leur envol et je les pianote sur mon clavier…
Connaissez-vous un vaccin pour ce genre de pathologie ? Je ne vais quand-même pas mettre un préservatif à mon zap.
En l'état actuel de mes connaissances, hormis le vomitif ou le laxatif, la seule médication que j'ai trouvé c'est la dérision humoristique (enfin j'espère).
Cordialement et sans viser personne… LOL
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 20 avril 2009 à 18:32
Bonjour M. Bilger,
Vous aimez décidément beaucoup Eric Zemmour, au point d'y consacrer avec son compère Naulleau, plusieurs passages du dernier chapitre d'"Etats d'âme et de droit".
J'ai du mal à comprendre cette admiration pour ce tandem qui m'amuse plus qu'il ne m'intéresse. Ces joyeux ludions du PAF s'emploient quasi systématiquement à démolir méthodiquement écrivains et politiques invités le samedi soir chez Ruquier pour créer l'événement, assurer une dimension polémique à une émission de divertissement.
Ils peuvent donc "casser" à leur guise chanteurs, auteurs, élus et ministres ; mais surtout que l'on ne s'en prenne pas à eux.
Je ne connais pas le rappeur incriminé, mais, tout de même, la riposte est disproportionnée. Le mot "con", entré dans le langage courant, devient une injure publique (je plains nos amis marseillais), le "billet sur la tête" se traduit en menaces de mort.
Il est plaisant de voir comment le polémiste se réfugie sous l'aile protectrice de la justice pour une petite phrase qui n'a pas eu l'heur de lui plaire.
Cette affaire montre à quel point la judiciarisation de la société va croissant, on fait des procès pour tout et n'importe quoi. A quand les publicités pour les avocats à la radio et à la télévision à l'instar du modèle américain ?
Rédigé par : Ludovic | 20 avril 2009 à 18:18
Monsieur Bilger,
Je suis quand même étonné qu'un représentant du ministère public se permette, sur son blog, de donner son avis sur l'opportunité du dépôt d'une plainte.
Après avoir lu ce post, à la place de Zemmour, j'aurais envie de faire une saisine avec constitution de partie civile, je serais alors plus rassuré sur les suites qui seront données...
Rédigé par : polo | 20 avril 2009 à 13:19
Pour Baudricourt et Alexandre... le gagnant a droit au dernier livre de PB...
Commentaire A :
"Je souffre, Philippe, de vous voir plonger dans le futile...
Parfaitement !
Vous pensez que Zemmour et le rap passionnent vos lecteurs ?
Le magistrat ne peut donner ainsi dans le volage.
C'est ce que je crois.
Pour l'image que j'ai de vous.
Mon image à moi.
Commentaire B :
"Zemmour est aussi petit et rétréci que Sarkozy... au moins le premier essaye de nous dérider... mais je préfère Youssoupha : lui ne vient pas des quartiers de Neuilly."
Commentaire C :
"Ah ! Cette canaille de Zemmour ! Faudrait l'envoyer dare-dare se recycler dans la littérature médicale, et encore, serait capable le bougre de conseiller à des vieilles à bout de souffle de boire une cuillerée d'huile de foie de morue toutes les heures... tous ces pseudos journaleux qui n'ont de cesse que de s'exhiber sur les lucarnes ! Aucun talent, en plus ! Pourtant, s'il essaye de trouver un éditeur, facile pour lui, le médiatique ! Et pour ceux qui galèrent à raconter leur vie ? qui en sont réduits à squatter des blogs de bourges ?
ça me fait vomir !"
Commentaire D :
"Père fouettard et Zemmour, coup sur coup : je sens bien, cher Philippe, que votre inconscient hésite entre la "punitio" et le "ridendo" dont Lacan disait que le choix est toujours pervers (père vert)
Je développerai plus longuement quand j'aurai résolu un petit problème administratif qui éclaire de façon subséquente la disharmonie entre la française lambda et son administration"
Commentaire E :
"C'est sans doute dans le possible conflit juridique entre Monsieur Zemmour et Monsieur Youssoupha que Monsieur l'avocat général Bilger nous montre les limites du recours au judiciaire dans ce genre de provocation qui d'habitude fait la une des gazettes alors que l'état déplorable de nos prisons perdure comme j'ai pu le constater lors d'une visite guidée de la Santé, ce que Monsieur l'avocat général Bilger, de par ses hautes fonctions, ne peut ignorer..."
Commentaire F :
"Cher Philippe, quoique Zemmour ne soit pas ma tasse de thé, ni ce rappeur que je ne connaissais d'ailleurs pas (mes enfants, pourtant orientés aux musiques du monde, l'ignoraient aussi, c'est tout dire !) je dois dire que ces guerres pichrocolines me laissent totalement indifférent..."
Commentaire G :
"Zemmour est détesté dans son milieu : le duo avec Naulleau dessert le journalisme qui n'a pas besoin de ces caricatures médiatiques en ce moment où sa crédibilité est sur la sellette.
N'embrayez pas, Philippe, sur la rumeur médiatique et le dérisoire !"
Commentaire H :
"Encore un exemple de l'influence judéo-maçonnique sur notre télévision, qui devrait plus se consacrer à l'histoire de France dont on sait combien nos enfants sont ignorants.
C'est pourtant le creuset de notre civilisation."
Commentaire I :
"Monsieur Bilger, vous cherchez le conflit entre vos commentateurs ? Mais nous savons que vous n'êtes pas le père fouettard !
Comme je n'ai pas la télévision, je ne sais pas qui est Zemmoussoupha... et le rap est trop violent pour moi monsieur Bilger !"
Commentaire J :
"Heureusement qu'une session chargée arrive, on va pouvoir se mettre à la diète : pendant ce temps, privé de notre amer salvateur, nous nous garderons d'aller vers un faux fanal..."
Vous devez restituer les dix commentaires à leurs auteurs : en cas d'égalité, question subsidiaire !
Merci de répondre à :
[email protected]
(à seule fin de ne pas surcharger le blog de PB)
Rédigé par : sbriglia | 20 avril 2009 à 11:26
Je ne partage ni l'avis de Philippe Bilger, ni celui d'Aïssa Lacheb-Boukachache, mais celui d'Erig Le Brun de la Bouëxière. Eric Zemmour, que je ne trouve personnellement ni admirable ni détestable, a eu raison de ne pas accepter ce torrent de haine.
Une fois de plus, j'aime bien votre texte, cher Aïssa Lacheb-Boukachache, mais délivrez-moi d'un doute : vous considérez sérieusement que ce pitre insignifiant de Laurent Ruquier est "intelligent" ? C'est une blague ?
Rédigé par : Laurent Dingli | 20 avril 2009 à 10:51
Va-t-on de père fouettard en pitre fouettard ?
Rédigé par : mike | 20 avril 2009 à 09:32
Je ne connais pas Youssoupha. Cela manque-t-il à ma culture ? Je n'en suis pas certain. Ce qui me trouble, en revanche, c'est que je connais Eric Zemmour. Plus exactement, je l'ai vu, je l'ai entendu au hasard d'une émission télévisée. Du coup, je me pose cette question : cela ajoute-t-il à ma culture, pourtant bien misérable ? Et là, la révélation m'est apparue. La réponse est : NON ! Et pour cette révélation, soyez remercié, Monsieur l'Avocat général.
Rédigé par : Christian C | 20 avril 2009 à 08:21
Il me semble, cher PB, que ce n'est pas la première lettre que vous consacrez à Eric Zemmour. Vous semblez fasciné par lui et cela ne cesse de m'étonner … Ceci dit, chacun ses goûts, ses préférences, ses affinités … Personnellement, hormis l'imbécillité finie grosse comme lui qu'il a sortie quant aux races, je ne me tiens pas vraiment informé ni de ce qu'il dit ni de ce qu'il publie. Je retiens cependant qu'il a visé juste quand en un de ses livres il a dénoncé pertinemment cette espèce de sourde et vilaine féminisation de la société française, ces mensonges et cette arrogance des féministes patentés, cette déviance intellectuelle .. J'adore quand -et lui aussi, je suppose-, par exemple, une Nadine Morano, une Bachelot, une Royal, une Autain ou une Pécresse pour ne citer qu'elles s'en viennent «chialer» dans les médias, larmes de crocodiles et tête affaissée, «que c'est dur d'être femme en politique, on souffre horriblement, on est piétiné, martyrisé et patati et patata ...». Ah ça oui, c'est fou ce qu'elles souffrent celles-là, on le voit, leur visage est ravagé, on les torture … Duperie infecte! Savent-elles seulement ce qu'est une femme qui souffre réellement? Je leur en montrerai … A chaque fois qu'elles ouvrent la bouche pour se plaindre de leur sort en réalité doré de bout en bout de leur vie, ce sont ces femmes, ces milliers de femmes, qu'elles insultent, méprisent … Zemmour a été bon sur ce coup-là. Pour le reste, quand bien même je ne regarde que très peu cette émission, je préfère l'intelligence pleine d'indulgence de Laurent Ruquier. Quant à Eric Naulleau, il paraît qu'il est éditeur … Ma foi, pourquoi pas? C'est vrai que maintenant les éditeurs ces glandeurs et abrutis finis pour la plupart prétendent plus que jamais et sans rire à plus de mérite et de gloire que les auteurs … C'est ainsi.
Puis la polémique avec Youssoufa dont, sincèrement, vous m'apprenez l'existence, bof … Je croyais Zemmour plus courageux. Une plainte il esta, à tous les coups ce sera l'autre qui gagnera. Qu'il y ait ou non condamnation. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je vous soupçonne de lui conseiller amicalement de retirer sa plainte … En ces affaires, une plainte honore, donne de l'importance; l'indifférence méprise, rejette au néant médiatique et intellectuel… Vous le savez mieux que quiconque. De plus, ce n'est certainement pas cela, tribunal ou pas, qui empêchera un quelconque fan de ce chanteur ou un quelconque des banlieues se voulant exister de lui péter la gueule dans la rue à ce Eric … Il n'est pas suffisamment important pour avoir deux flics en permanence au bas de son immeuble. Même pas gros, petits bras et cuisses maigres, anémique, il ferait mieux de faire face au lieu de se planquer risible derrière vos biceps et vos larges épaules à la moindre alerte … Tout le monde n'a pas le sens démocratique; il y en aura toujours à qui il faudra répondre avec les poings, on n'en finirait plus de déranger la Justice pour ces petites explications d'homme à homme … Joey Starr (Didier Morville) a poursuivi Ardisson courant comme une folle dans les couloirs d'une grande radio, il voulait gravement l'amocher suite à une mésentente dialectique disons … Ardisson courait plus vite, il échappa mais il n'esta, vous pensez bien … Zemmour ferait mieux de s'inspirer de l'autre et, au pire, courir aussi vite … A la fin on se lasse de galoper après plus rapide, on fatigue puis on rit un bon coup et tout est fini … Cependant, mieux, venir au taf comme d'hab', sur le plateau «… pas couché», la gueule faite, le nez éclaté, yeux au beurre et chroniquer comme prévu et programmé et comme si de rien n'était; juste préciser rapidement en tout début d'émission qu'on a simplement continué en privé et par d'autres moyens avec quelqu'un un grave débat politico-socio-culturel et que celui-ci s'est bien terminé pour les deux «locuteurs», même si une synthèse ne s'est pas dégagée … Mais tout ceci est si peu en comparaison de la révolution sociale que nous prédit en ce moment Dominique de Villepin … L'avez-vous entendu? Qu'en pensez-vous?
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 19 avril 2009 à 21:02
Ayant aussi lu l’article du Monde, j’ai peut-être l’intuition que les propos du trouvère furent « rewrités » ?
Ne portant pas les rappeurs dans mon cœur, j’admets volontiers être de très mauvaise foi.
Que notre « artiste » ait voulu se donner l’apparence du « gangsta rap », sans volonté aucune de lancer un contrat sur le journaliste du Figaro Magazine, est évident.
Mais le nombre ahurissant de clones encore moins talentueux que monsieur Youssoupha, c’est dire, qui se lancent des menaces de mort en exhibant des armes, pas toujours factices, nous laisse un goût amer sur un état d’esprit pas très sain.
Il est à rappeler le cas du rappeur canadien Roi Heenok, qui pour parfaire son image se lança dans le trafic de cocaïne, filmant même son atelier de conditionnement !!! Comme il s’en mettait plus dans les naseaux qu’il n’en vendait, ses propos de plus en plus, disons, surréalistes, en faisaient la risée d’Internet. Heureusement pour sa santé mentale, la police canadienne est venue mettre le holà, lui offrant un stage de désintoxication aux frais de la princesse.
Cette mode qui nous vient des USA a fait là-bas de nombreux morts, alors si la France a 15 ans de retard, je crains fort que de réels drames viennent à se produire. Sachant que le public à l’écoute de ces nouvelles « stars » qui ne pratiquent pas forcement l’autodérision, pour les plus stupides, prend au pied de la lettre des postures à l’apparence inoffensives.
Quant à nos deux amis, c'est vrai, une controverse télévisuelle aurait plus de gueule qu’un imbroglio juridique à la 17ème chambre, et le « buzz » aurait de quoi faire gonfler les indices d’écoutes !
Rédigé par : Baudricourt | 19 avril 2009 à 20:32
Moi, si j'étais Monsieur le procureur Bilger, je commencerais par poursuivre tous les groupes de rap coupables d'injure raciste, de menace de mort, de menace de viol, d'outrage, avant de donner des conseils à un justiciable qui lui, jusqu'à preuve du contraire s'abstient d'injurier qui que ce soit (même le pénible et ridicule Wolton qu'on lui oppose souvent).
Les tribunaux de la "France d'après" sont-ils donc toujours pour les mêmes ?
Rédigé par : Erig Le Brun de La Bouëxière | 19 avril 2009 à 19:58
Cher Philippe,
C'était soir de petit zef,
Tout vous semblait zéphir,
Amis zappeurs, zieutez
Restez zen et avec zelle
Amis rappeurs, zonez
Et continuez de zénither
Zim boum boum
"Yakusa" qui qu'ils se diront
Ce zig
Ce zonard, ces zèbres
Zim boum boum
Z'êtes pas un peu zozo
Zut
Z'êtes pas un grand zinzin
Allez zou
Par mon zob, cessez de zozotez, zeb, zebi
Vous me courez sur le zigouigoui, zob !
Zim boum boum
Cessez de zozoter
Cessez de ziziquer
C'est pas ma faute
C'est zénithal
Si Zemmour est un zéro,
C'est un bon zig...
Vais te zigouiller
La zigounette alouette, alouette chérie.
Zipper, greffière !!
Et des zigs et des zags sont zinzins
Ces zigomars
Un zeste de votre part
Restez zamis. Allez au zing.
Zétète, restez zététique
et en zizique !!
C'était soir de petit zef,
Zemmour n'avait pas invité Phil.
Zemmour vous aime.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 19 avril 2009 à 19:04
JDR à raison "querelle ordinaire et (surtout) plaisante", quel bonheur pour les lecteurs car, en somme, cela n'engage pas au-delà de l'humain.
Rédigé par : ROUTA VILLANOVA | 19 avril 2009 à 18:37
Zemmour est divertissant, et il ne donne pas l'impression de se prendre outre-mesure au sérieux. Sa diabolisation des banlieusards est moins insidieuse que les multiples associations inconscientes projetées dans les illustrations des journaux télévisés. Au moins il y a un interlocuteur qui peut reprendre et corriger à loisir.
Et il suffit de le faire parler de sa conception de la place des femmes pour se marrer un bon coup et lui resservir un canon.
Le fond du problème, c'est que dans cette polémique chacun essaie de faire taire l'autre.
Malsain.
Rédigé par : Alex paulista | 19 avril 2009 à 18:12
J'ai du mal à comprendre pourquoi des gens brillants arrivent à éprouver de la sympathie pour un aussi creux provocateur que M. Zemmour. C'est vrai qu'il a de la verve et qu'il manie le flacon de vitriol avec un certain brio, mais enfin, ce n'est qu'une coquille vide. Derrière la provocation, je ne comprends pas comment ses idées, si simplistes et si peu abouties, peuvent provoquer l'admiration, même chez des gens un poil conservateurs sur les bords, comme... heu... vous par exemple...
Bien à vous.
Rédigé par : Natoussia | 19 avril 2009 à 14:11
En tout cas sur la page de sa chanson, le rappeur a retiré le bout de phrase "ce con d'Eric Zemmour", dans le texte et la chanson.
Un avocat est sûrement passé par là et je crois que le rappeur fera profil bas au tribunal.
Je pense que ce rappeur est loin d'être un idiot, qu'il a compris qu'il fallait projeter un peu de violence "trash" dans l'écrit pour faire parler de lui plus universellement. Faire un bon coup...
En ayant attiré l'attention sur lui, il y aura un flux beaucoup plus important de "cash" dans sa direction.
La seule chose qui me gêne c'est que ce genre de personne en appelle aux intérêts communautaires pour faire grossir sa cassette personnelle (s'il croyait VRAIMENT en ce qu'il disait, il n'aurait pas effacé les mots de son site et aurait assumé jusqu'au bout).
Mais si l'on regarde la violence de ce texte, il enfonce plus encore l'image des communautés qu'il est censé défendre.
Cela s'appelle communément se tirer une balle dans le pied.
Rédigé par : thierryl | 19 avril 2009 à 13:50
D'autant que, si je parviens à lire encore le peu de français qui persiste dans le rap, le billet n'est pas sur la tête de Zemmour mais sur celle de celui qui le fera taire, sans que l'on puisse donc en déduire une menace de crime : un fort sparadrap est suffisant. Donc procès perdu à coup sûr.
Et vous avez raison, cette manie de pleurnicher devant les tribunaux pour ce qui aurait constitué, en des temps anciens, une querelle ordinaire et plaisante. Combien de dommages et intérêts vaudraient les épigrammes de Voltaire ? Curieuse conception de l'existence qui exige qu'un arbitre départage les gestes et les mots. Quoi, si le juge déboute Zemmour, admettra-t-il donc : "Le juge en a décidé ainsi, je reconnais que je suis un con" ?
Au fond d’un vallon l’autre jour,
Un rappeur attaqua Zemmour.
Que croyez-vous qu’il arriva ?
C'est Youssoufa qui creva.
Encore un qui n'est pas Cyrano.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 19 avril 2009 à 13:42
Très bien vu, monsieur Bilger et surtout, j'ai bien aimé le côté "sur le pré" car les temps ont bien changé et le panache ne consiste pas à verser le premier sang, mais bien à mettre l'offenseur en face de ses propos libres. S'il fallait tuer tous les imbéciles quel carnage ! Eric Zemmour n'est pas dans le siècle et il le revendique, par conséquent il me semble singulier qu'en tant que journaliste il appelle la justice à sa rescousse ; un duel médiatique vaut autant qu'un vrai avec moins de dégâts ! Souvenez-vous de Gaston Deferre. J'ai moi-même provoqué en duel un triste individu, Ingénieur des Mines des Pays de Loire, au pistolet à eau ! Mes témoins ont été éconduits ! J'ai même poussé le vice jusqu'à lui envoyer un ouvrage de Gaston Bachelard, il n'a pas compris, il a porté plainte, vous voyez dans quelle chienlit philosophique nous nous trouvons !
Il n'y a plus de panache, ni chez les pamphlétaires, ni chez les politiques, ils gaspillent le temps des magistrats qui ont vraiment autre chose à faire. Dans le pré, au pistolet à eau, au paint ball ou... au coup de pied au cul qui, quand il est bien donné peut faire rire le monde entier sans coûter de l'argent au contribuable, et avec panache !
Rédigé par : ROUTA VILLANOVA | 19 avril 2009 à 13:33
Très juste et bien écrit, j'ai ressenti la même chose après avoir lu la tribune du Monde.
Le rappeur, comme Zemmour, ferait mieux de débattre en public.
Rédigé par : Raphael | 19 avril 2009 à 10:45
Que d'importance attribuée à la petite personne de Monsieur Zemmour.
Cet individu est là parce qu'on le lui a demandé, et ça suffit à limiter la valeur de ses interventions. Il joue son rôle d'électron libre, qui choisit la polémique par souci de facilité et d'audimat.
Si j'étais invité chez Ruquier en sa présence, je me ferais plaisir, pour le remettre à sa place de faux rebelle conservateur et dénué d'objectivité.
Ce serait bon, mais ça n'arrivera jamais, malheureusement...
Rédigé par : Guile | 19 avril 2009 à 10:35