J'ai appris l'acquittement de Jacques Viguier ce soir. J'ai lu la réaction de l'un de ses avocats qui espérait que le parquet ne ferait pas appel et d'un conseil des parties civiles qui expliquait la cause, selon lui, de l'acquittement (sites du Point et du Nouvel Observateur). Le premier prétendait donner mauvaise conscience au parquet général si celui-ci usait de son droit et le second s'avançait probablement en croyant avoir élucidé les raisons de cet arrêt. Sonder le coeur et les reins de jurés, deviner ce qui s'est pensé et dit représente une tâche quasiment impossible parce que probablement rien de ce qu'on estime essentiel n'a été retenu et que sans doute la délibération a penché vers sa majorité pour des motifs singuliers.
L'étonnant est que je n'ai pas manqué un article de la presse écrite (Le Monde, Le Figaro et Le Parisien) ni d'internet sur cette affaire et à consulter ces informations et l'ensemble des comptes rendus, pas une seconde on n'aurait pu penser que l'acquittement serait prononcé. Jour après jour, on avait l'impression que les charges s'accumulaient, que le caractère de l'accusé constituait une preuve de sa culpabilité et que les témoins, notamment l'un qui était capital, avaient été décisifs à l'encontre de Jacques Viguier. Une plaidoirie de partie civile aurait été brillante et le réquisitoire accablant. Bref, il était évident, pour tous ces chroniqueurs, que la cause était entendue et que l'arrêt de condamnation était inéluctable. Pas un citoyen, de bonne foi, ne pouvait tirer une autre conclusion de ces visions en définitive assez semblables. Peut-être d'ailleurs avaient-elles quelque plausibilité mais il n'empêche qu'en dépit de ce procès médiatique, Jacques Viguier a été acquitté par le jury populaire. Une nouvelle contradiction entre les journalistes et le judiciaire.
Certes, je ne sais rien des plaidoiries peut-être déterminantes des avocats réputés qui défendaient Jacques Viguier mais tout de même ce n'est pas la première fois que je suis frappé par le hiatus intellectuel et judiciaire qui existe entre le point de vue du journaliste et celui des magistrats et des jurés. Le premier arrive à l'audience avec des bagages tout faits tandis que les seconds qu'on brocarde trop volontiers laissent les débats emplir leurs valises.
En général, c'est l'inverse de ce qui s'est produit à Toulouse. Les médias affirment que le doute est surabondant et l'acquittement inévitable. Avec souvent un arrêt qui les contredit. Pour une fois, c'est l'acquittement qui vient battre en brèche leur sentiment dominant.
En conclusion, je dirais qu'il faut lire les chroniqueurs judiciaires, et certains ont du talent, mais ne pas les croire forcément. Ils ne voient pas le même procès que nous. La vérité possible les passionne moins que certaines admirations ou antipathies. Leurs préjugés leur importent plus que ce qui se juge.
Si la procédure criminelle ne devait pas être traitée gravement, rien que par curiosité je serais impatient de connaître la décision de la cour d'assises d'appel. La justice n'est pas une science exacte, heureusement, car l'humain n'y trouverait plus sa place, mais une passion exigeante et hasardeuse.
Dans "Le Soleil est Aveugle", Curzio Malaparte, jeune officier en 14, entre dans un village qui vient d'être bombardé.
Il est frappé par la vision d'un banc public, baigné de soleil et qui lui semble bien plus vivant que les ruines alentour...
Vous tous qui cherchez un matelas, pensez que l'accusé a peut-être trouvé que la vision de ce lit - hautement symbolique - signait la ruine de son ménage et des moments heureux. Qui sait ?
Rédigé par : Savonarole | 13 mars 2010 à 12:21
"Le matelas" ! "Le matelas" !
Qui sait ce qui peut bien se passer dans la tête d'un homme à cet instant-là ?
Tout le film "Citizen Kane" a été construit sur le dernier mot énigmatique, prononcé sur son lit de mort par ce milliardaire de la presse US : "Rosebud !"...
Rédigé par : Savonarole | 13 mars 2010 à 07:32
Je serais bien incapable de dire si M.Viguier a "supprimé" sa femme, toutefois j'imagine que lorsqu'on a une femme qui disparaît, on a peut-être mieux à faire que de s'occuper d'aller jeter et brûler un matelas... M.Durandet lui aussi est assez surprenant dans son comportement : demander à la baby-sitter de faire un faux témoignage, visiter la maison de sa maîtresse comme si de rien n'était... Le pompon, c'est que les différents témoins sont entrés en contact au troquet du coin juste avant le procès. Je pense à cette femme, et je me demande si on saura un jour ce qui s'est passé.
Rédigé par : rouge | 12 mars 2010 à 22:54
- pas de cadavre,
+ ni de pièce à conviction,
+ une clef perdue,
+ la porte ouverte connue par l'amant,
+ pas d'enquête sur l'amant qui vient de subordonner un témoin,
+ pas d'aveux,
+ une time-line très limite,
+ les écoutes téléphoniques à décharge ignorées,
+ des peut-être traces de sang aperçues par un faux témoin,
+ aucun appel international à témoins
+ ...
= tous mes encouragements à M° Leclerc pour obtenir l'acquittement.
Rédigé par : postiche | 10 mars 2010 à 11:34
En vertu de la loi française, tant que la culpabilité de Jacques Viguier n'aura pas été fermement démontrée par des éléments solides, il doit automatiquement bénéficier de la présomption d'innocence.
Pas de cadavre, pas de mobile, pas de preuves, pas d'arme du crime. Le dossier est vide.
Rédigé par : postiche | 01 mars 2010 à 16:06
Mon opinion, sur ce sujet, c'est que Jacques Viguier est un homme qui ne sait pas se défendre; et qu'il a bien faillit passer entre 15 et 20 ans derrière les barreaux; mon avis, c'est que Susi fréquentait un milieu pour le moins farci d'une faune nocturne pas très fréquentable, pas très claire, voyez-vous ? Elle et son amant s'afffichaient volontiers dans ce milieu; ils filaient le parfait amour; à partir de là, on peut facilement imaginer qu'un homme ait été jaloux de cette liaison, puis a suivi les deux amants jusqu'au domicile des époux Viguier, pour faire des avances à Susi, qui aurait refusé. Et on devine la suite... les traces de sang sur le matelas, que Jacques, pressentant les conséquences de la présence de ce sang sur ce couchage, s'est empressé de faire disparaître, cachant ainsi le forfait d'un autre individu, au risque de se voir obligé de justifier ce geste ! Le comble ! Quelqu'un d'autre que Jacques et l'amant de Susi a fait disparaître cette dernière, probablement au delà du champ d'investigation des enquêteurs; peut-être qu'elle est en ce moment six pieds sous terre quelque part au pied des Pyrénées; encore une énigme qui n'est pas prête d'être résolue; l'important, c'est que Jacques ait été acquitté, lui qui a bien failli craquer face à un policier qui "l'avait dans le collimateur".
Il peut vivre en paix, la conscience tranquille; la suite prouvera que j'ai peut-être raison.
Rédigé par : Gérard Manvussat | 20 mai 2009 à 21:25
@sbriglia : il y a aussi l'affaire de M.Turquin condamné pour le meurtre de son fils dont le corps n'a jamais été retrouvé.
Rédigé par : Mussipont | 07 mai 2009 à 09:20
J'ajoute que la condamnation de J-M Agnelet est aujourd'hui définitive, la Cour de Cassation ayant rejeté son pourvoi... ce qui enlève aux jurés le qualificatif dont les avait affublés une ironie déplacée mais pardonnable.
Rédigé par : sbriglia@Quetzal | 06 mai 2009 à 16:05
@Quetzal
Dans un dossier encore plus "vide", comme vous l'écrivez, sans cadavre, "juste des présomptions" encore moins lourdes, initié et conforté sans relâche par le "délire quasi paranoïaque (imagination débordante reposant sur pas grand-chose)" d'une mère attachée à connaître la vérité sur la disparition de sa fille, il s'est trouvé des jurés, infâmes sans doute, pour envoyer Jean-Maurice Agnelet, avocat de son état, en prison pour de nombreuses années après un acquittement en première instance...
Attendons pour Monsieur Viguier l'épilogue judiciaire avant de parler de réparation...
...Mais vous avez raison, une femme qui disparaît ainsi dans la nuit n'a pu que tomber dans une bouche d'égout...
Rédigé par : sbriglia@Quetzal | 06 mai 2009 à 15:46
Bonjour,
Le procès Viguier est assez intéressant quant à la façon dont procède la justice. Le dossier ne contenait pas grand-chose, en fait il n'y avait même pas un meurtre ou un assassinat à se mettre sous la dent, juste des présomptions, un quasi délire paranoïaque (imagination débordante reposant sur pas grand-chose) de la part des "accusateurs", pas de cadavre, pas de tout ce qui ferait qu'une plainte ne soit pas classée de suite "sans suite". Neuf années sur pas grand-chose, madame étant peut-être tombée on ne sait où et son corps non retrouvé, ou bien disparue pour simplement disparaître, ou pour nuire aussi, cela n'est pas à exclure.
Dossier quasi vide, neuf ans d'instruction, l'Etat peut-il réparer le temps pris ? Ne pensez-vous pas qu'il y ait eu abus de pouvoir dans ce cas précis ? Venir à l'audience avec si peu, cela ferait peur à n'importe qui, à n'importe quel citoyen. Enfin passons...
Rédigé par : Quetzal | 06 mai 2009 à 12:44
"Si la procédure criminelle ne devait pas être traitée gravement, rien que par curiosité je serais impatient de connaître la décision de la cour d'assises d'appel. La justice n'est pas une science exacte, heureusement, car l'humain n'y trouverait plus sa place, mais une passion exigeante et hasardeuse."
Vu l'enjeu, vous avez raison de dire que la procédure criminelle doit être traitée gravement, et je dirais même plus, avec une gravité exemplaire.
Mais vous n'avez pas tort non plus après ce qui ne me paraît pas qu'une simple précaution oratoire, d'employer l'expression 'juste par curiosité'. C'est vrai que l'affaire suscite la curiosité, ne serait-ce que parce que l'un de ses acteurs a employé pour sa part l'expression : 'mystère de la chambre jaune' et qui dit 'mystère' dit 'mystérieux' et qui dit 'mystérieux' dit 'qui interpelle la curiosité'. Attendons donc en effet avec curiosité la suite, autrement dit aussi, le parfum de la Dame en noir!
En résumé, "la porte de la chambre fermée à clef" à l'intérieur", les volets de l'unique fenêtre fermés, eux aussi "à l'intérieur", pas de cheminée.
Qui a tenté de tuer Mlle Stangerson et, surtout, par où l'assassin a-t-il pu fuir de la chambre jaune ? C'est le jeune reporter Rouletabille, limier surdoué et raisonnant par "le bon bout de la raison", qui va trouver la solution de cet affolant problème.
Quel émule du jeune Rouletabille, autrement dit de l'un des acteurs non 'naturels' de ces affaires, va-t-il servir sur un plateau à la Cour, la solution de l'énigme Viguier ?
Personnellement, j'adore les énigmes. Rassurez-vous cependant, je n'ai pas de 'martingale', j'aime seulement ce qu'elles ont de stimulant pour l'esprit.
S'agissant de celle de la chambre jaune, je pense que la couleur jaune appartient elle-même à l'énigme, bien que sur le plan différent de celui du comportement des personnages, autrement dit sur un plan plus littéraire:
Cette "chambre jaune : Elle a un plancher et elle est recouverte d’une natte jaune qui couvre presque toute la pièce. Les murs sont de couleur safran. La chambre jaune est le lieu du crime. Dedans, il y a un lit au sommier de fer, une table ronde au milieu de la pièce, deux chaises, une table-toilette et une veilleuse sur une table de chevet (p. 87 du chap. 7). " -Wiki-
Je suis également frappée par les éléments qui dans le jardin du château appartiennent à l'ancien culte d'Artémis à quelques différences près:
"Près du château, sous l’ombre du donjon, se trouve la tombe de Sainte-Geneviève-des-Bois qui est décorée de myosotis. Un peu plus loin, il y a un puits qui, selon la légende, contient une eau miraculeuse et juste à côté du puits se trouve une statue de Sainte-Geneviève-des-Bois. Au pied de la statue sont déposés les chaussons ou les bonnets des enfants que l’eau du puits a sauvés."
Je suis encore frappée par des détails qui font de la scène du crime un lieu de sépulture désigné, du moins pour nos anciens cultes :
" Le pavillon se situe à 300 mètres du château. Le chemin qui y mène est noir de boue, de bourbe et de feuilles mortes. Le pavillon est dans une partie du domaine appelé « La Chênaie». Celle-ci est constituée de petits bosquets qui se trouvent entre les grands chênes. Les chemins qui serpentent dans le bois sont faits de graviers"
Quand à la solution elle nous est annoncée par ces mots:
" Eh ! m’sieur le président, la raison a deux bouts : le bon et le mauvais. Il n’y en a qu’un sur lequel vous puissiez vous appuyer avec solidité : c’est le bon ! On le reconnaît à ce que rien ne peut le faire craquer, ce bout-là, quoi que vous fassiez ! quoi que vous disiez ! Au lendemain de la « galerie inexplicable », alors que j’étais comme le dernier des derniers des misérables hommes qui ne savent point se servir de leur raison parce qu’ils ne savent par où la prendre, que j’étais courbé sur la terre et sur les fallacieuses traces sensibles, je me suis relevé soudain, en m’appuyant sur le bon bout de ma raison et je suis monté dans la galerie.
« Là, je me suis rendu compte que l’assassin que nous avions poursuivi n’avait pu, cette fois, « ni normalement, ni anormalement » quitter la galerie. Alors, avec le bon bout de ma raison, j’ai tracé un cercle dans lequel j’ai enfermé le problème, et autour du cercle, j’ai déposé mentalement ces lettres flamboyantes : « Puisque l’assassin ne peut être en dehors du cercle, il est dedans ! » Qui vois-je donc, dans ce cercle ? Le bon bout de ma raison me montre, outre l’assassin qui doit nécessairement s’y trouver : le père Jacques, M. Stangerson, Frédéric Larsan et moi ! Cela devait donc faire, avec l’assassin, cinq personnages. Or, quand je cherche dans le cercle, ou si vous préférez, dans la galerie, pour parler « matériellement », je ne trouve que quatre personnages. Et il est démontré que le cinquième n’a pu s’enfuir, n’a pu sortir du cercle ! Donc, j’ai, dans le cercle, un personnage qui est deux, c’est-à-dire qui est, outre son personnage, le personnage de l’assassin ! ... Pourquoi ne m’en étais-je pas aperçu déjà ? Tout simplement parce que le phénomène du doublement du personnage ne s’était pas passé sous mes yeux. Avec qui, des quatre personnes enfermées dans le cercle, l’assassin a-t-il pu se doubler sans que je l’aperçoive ?"
Texte intégral:
http://wikilivres.info/wiki/Le_Myst%C3%A8re_de_la_chambre_jaune
Les plus anciennes de nos énigmes sont celles que pose le Sphinx, c'est-à-dire aussi une métonymie pour l'angoisse et pas n'importe laquelle si l'on s'en réfère à la psychanalyse avec laquelle cependant le mythe est loin d'être toujours d'accord!
Il est posté à l'orée d'un défilé et, comme nombre de figures diaboliques des contes, aime beaucoup trop les jeunes garçons.
Ceci dit, le mythe est très loin de se résumer à ce qu'en a retenu l'analyse. Et il serait dangereux de confondre métaphore (l'affaire Viguier est comparable du point de vue de l'enchevêtrement des éléments troublants, à ce roman intitulé Le mystère de la chambre jaune), et réalité : l'affaire est cette affaire singulière récemment objet d'une première décision susceptible d'être confirmée comme infirmée.
Rédigé par : Catherine JACOB | 06 mai 2009 à 11:22
@Bruno
Etes-vous vraiment sérieux en écrivant "Ceci dit, tuer sa femme si celle-ci le trompe devrait valoir au mari, comme punition, quelques heures de travaux d'intérêt général..." ? Si c'est une plaisanterie, elle est de mauvais goût, si c'est l'expression de votre pensée profonde c'est très préoccupant.
Rédigé par : Ludovic | 03 mai 2009 à 18:22
Cher monsieur,
Je trouve votre regard très intéressant, quel que soit le sujet abordé ; mais un autre hiatus vient de me sauter aux yeux : vous êtes censé être, disons, un homme d'action. Et c'est quasiment de la contemplation que vous nous faites partager. Pourquoi nous parler de mots et d'idées, alors que ce sont de la chair et des os qui font vos journées ? J'avoue ne pas bien savoir en quoi consiste le boulot d'un avocat général, mais je le voyais peut-être moins désincarné.
D'ailleurs, vous plaidez souvent pour un rapprochement entre la Justice et ses justiciables, pour une meilleure connaissance de l'institution, mais je regrette de ne pas pouvoir m'en rapprocher sur ce blog.
Je comprends bien qu'il y a une dimension sociétale, collective dans votre métier, mais s'il n'y a que ça, vous devenez alors simple "politique" à mes yeux, ce que je ne crois pas que vous soyez. Où est l'autre côté de la médaille ? Le côté humain, le côté quotidien et concret de votre profession ? C'est pourtant là ce qui me semble le plus enrichissant. Dans vos livres certainement on doit le trouver, encore que je n'en ai lu aucun.
C'est juste que la figure judiciaire me semble plus riche et plus profonde que la figure intellectuelle.
Je continuerai à vous lire avec plaisir.
Bien à vous.
Rédigé par : panoptique | 03 mai 2009 à 16:01
Je ne sais pas si vous imaginiez, Philippe, la teneur générale des commentaires, j'en suis moi-même surpris. Evolution.
Gaetan B, il faut encadrer votre commentaire. Développez et faites-en un sketch, c'est hilarant.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 03 mai 2009 à 14:14
Le dernier qui parle a toujours raison dit ce qu'il est convenu d'appeler, par facilité de langage, la sagesse populaire. C'est pour ça me semble-t-il, pour donner l'ultime chance aux accusés, que leurs défenseurs ont les derniers la parole et sans doute ceux de Viguier ont-ils été plus brillants/convaincants que l'avocat général dont la logique de l'argumentaire n'était pas sans faille. Sans doute aussi est-il difficile de ne pas être ébranlé par Me Leclerc et sa talentueuse humanité ; quant à Me Catala, très estimé localement - et au-delà mais les jurés étaient des "locaux" -, il est loin d'être manchot.
Au-delà de ça, le jour même du verdict je me disais que finalement si j'étais jurée je n'aurais peut-être pas déclaré Viguier coupable de meurtre, malgré tout ce qui semblait l'accabler et malgré ce que je percevais de sa personnalité.
Je n'aime pas les jurys populaires qui sont pour moi une perversion de la démocratie mais à partir du moment où personne ne les remet en cause il faut faire avec et je suis très étonnée que certains n'acceptent pas leur légitimité.
PS qui n'a rien à voir : j'ai été ravie d'apprendre que Bernard Bacou, magistrat formidable qui savait mettre aux assises du respect, de l'écoute et cette humanité dont certains accusés n'ont parfois jamais eu le moindre soupçon de l'existence, a été tiré de sa retraite dans les P.O. pour présider le comité des sages qui veille sur Perpignan jusqu'à la prochaine élection municipale.
Rédigé par : catherine A | 03 mai 2009 à 12:03
@ Gaëtan B
Quelle perspective enrichissante :
Vous êtes candidat à être juré bourreau !
Rédigé par : mike | 03 mai 2009 à 11:25
Aujourd’hui 03 mai, St Philippe !
Philippe II roi de Macédoine (382-336 av. J.C.) avait rétabli l’autorité royale et l’ordre dans son pays. Un jour, après un festin trop copieux et déraisonnablement arrosé de vins capiteux, il eut à juger une femme accusée sans preuves formelles de divers larcins. Il rendit un jugement infligeant une peine sévère à la prétendue coupable. Celle-ci estima sa condamnation injuste et fit appel en invoquant la nécessité pour un juge de rester sobre. Elle eut gain de cause et fut acquittée. Ce dernier jugement est à l’origine d’un proverbe créé par l’historien romain Maxime Valère : « Il faut toujours en appeler à Philippe sobre ».
En ce jour de la St Philippe, où le diction suivant : « S’il pleut à la St Philippe, remise tonneaux et pipe » ne s’appliquera pas… je propose à tous (sans vouloir porter ombrage à l’intention qu’eut le sieur Sbriglia il y a quelques semaines) de lever son verre de « bl eau g heur » à la santé de notre hôte, à la santé de tous… sans exception.
Cà va pas, j’entends déjà… ! Ok. Si vous préférez… une tisane !!!! :)
Personnellement, ce ne sera qu’un verre, car après… un œil se ferme !!! …. Alors, après... deux… ! :)
Bonne fête, monsieur Bilger !
PS : Il est inutile de rappeler, comme dans la chanson, "boire avec modération" !
Rédigé par : Marie | 03 mai 2009 à 09:09
Cher Philippe,
C'est plus que délicat de répondre à une
question qui à l'instant t n'a pas de réponse. Souhaitons que le grain de sable, le soulier non remis en place, le promeneur qui fait le sourd retrouve la mémoire et que la vérité fasse son chemin...
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 03 mai 2009 à 02:49
Monsieur Gaetan B, vous prônez la torture. Grand bien vous fasse. Je ne m'abaisserai pas à vous critiquer.
Mais peut-être pourriez-vous, Monsieur le moraliste, cesser de torturer les faits ? Cela vous donnerait une apparence plus présentable.
M. Viguier n'a, en aucun cas, brûlé le matelas de son épouse "le soir de sa disparition". Il l'a porté à la décharge DIX jours après ladite disparition. Et entretemps sa propre mère y avait dormi trois nuits (au milieu de flaques de sang, probablement ?). Et il n'est en aucun cas établi que M. Viguier a mis le feu au matelas. L'incendie n'a pas d'origine connue. Et sur une décharge, c'est presque l'ordinaire.
Si vous venez faire ici le bel esprit et nous présenter vos édifiantes conceptions morales, prenez un peu de peine, étudiez les faits au préalable. Cela nous évitera peut-être de souffrir votre fétide haleine.
Rédigé par : Erynie | 03 mai 2009 à 00:20
Jean-Dominique, on digresse, on digresse, vous n'êtes pas obligé de tout lire voire lire ... Ca ne prend pas de place sur le web mais c'est tellement bien. Ceci dit, vous avez raison sur le fond ...
Marie, je vous ai lue et appréciée ... Mais pas répondu; on n'en finirait plus de 14-18 et des anecdotes ...
Cher PB, il n'empêche, ce "hasardeux" que vous avez hasardé a laissé, j'en suis sûr, plus d'un dubitatif. Ainsi Outreau aussi aurait été hasardeux, d'abord en ses premières condamnations puis en ses acquittements derniers?... Puisque Viguier serait hasardeux. Puisque tout jugement serait -aussi- hasardeux. Ce hasard, permettez que l'on s'en défie ... Puis autre chose m'interpelle en ce procès. Neuf années de procédure Viguier, n'est-ce point trop? Le professeur de Droit public ne serait-il pas bien inspiré de porter tout ceci près la Cour européenne des Droits de l'Homme qui ne manquerait pas de condamner à nouveau et pour la énième fois notre pays pour longueur de procédure abusive ... Le Droit européen prime le Droit national, n'est-ce pas? Et n'est-il question en celui-ci d'un certain "délai raisonnable" pour juger?... Certaines mauvaises habitudes persistent en nos juridictions, c'est patent. Le Droit oui mais un peu, pas tout, surtout pas tout l'européen ... Ainsi avoir à l'usure l'inculpé, le faire croupir, mariner des années, une décennie presque, désespérer ... tout ça pour l'acquitter ... Bravo! Mais on n'a pas encore, à ma connaissance, battu le record que détient à ce jour Jacques Maire. Là, on passe les vingt années de procédure, procès et j'en passe, condamnations puis finalement acquittement ... Mérite le Guiness de la procédure judiciaire la Lorraine que j'aime ...
Allez, bonne nuit.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 02 mai 2009 à 23:48
Oui il est plus grave d'avoir un innocent en prison qu'un assassin libre, Gaétan B. C'est en cela qu'on reconnaît une démocratie d'un état sans conscience.
Et quel est ce charabia concernant la torture ?
Vous faites bien peu de cas, me semble-t-il, de l'honneur et de la souffrance et je ne vous souhaite pas un jour d'en connaître les affres. Dès lors, sans aucun doute, changeriez-vous d'avis.
Quant à Viguier, je ne sais s'il est coupable ou non. La justice en a décidé ainsi. Il est désormais le seul à détenir la vérité le concernant.
Innocent, il pourra vivre libre mais sans sérénité par l'absence de réponse à la disparition de son épouse.
Coupable, il ne sortira jamais de cette prison que sera sa conscience.
Cet homme, quoi qu'il en soit, ne connaîtra jamais l'apaisement.
Rédigé par : Patrick PIKE | 02 mai 2009 à 21:59
Ouf, Jacques Viguier est innocent. Ceci dit, tuer sa femme si celle-ci le trompe devrait valoir au mari, comme punition, quelques heures de travaux d'intérêt général...
Et que faire du juge d'instruction grâce auquel Viguier a passé 9 mois en zonzon !!!!
Rédigé par : bruno | 02 mai 2009 à 20:01
@LeDouteDoitBénéficierAL'Accusé
Détrompez-vous, cher ami ou chère amie, cela fait longtemps que ma haine, mon ressentiment, comme vous dites, contre la Justice, sont passés ... Je n'en suis plus là, Dieu merci, de l'eau a coulé sous les ponts depuis ... Ma façon d'être critique envers elle, c'est cela peut-être qui vous fait penser ainsi de moi ... C'est votre impression, elle est respectable mais, je vous le dis, vous faites fausse route. C'est sans doute dû au fait que vous ne me lisez ici que depuis peu; plus longtemps, vous liriez autre chose ... Je ne me sers pas de ce blog comme d'un défouloir (quelle offense ce serait à l'hospitalité de cher PB puis quelle offense à mon intelligence et mon respect de toute hospitalité!); j'y commente simplement mais librement, sans concession. Puis il y a beaucoup d'ironie aussi ... Puis également me trompè-je pareillement ... Mais dans l'ensemble je crois que je tape fort et juste sur ce système que je ne connais que trop bien et c'est de cette manière, j'en ai la certitude et plus d'un juriste et justiciable avec moi je ne l'ignore pas, que je lui rends le plus grand service.
Mes amitiés de même.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 02 mai 2009 à 19:49
@Gaetan B.
"D'ailleurs, je me demande si ce n'est pas discutable, comme principe, de dire qu'un doute doive bénéficier à l'accusé. Pourquoi cette prime au laxisme par rapport à la répression ? Est-il plus grave d'avoir un innocent en prison qu'un assassin libre ? Que fait-on du risque pour la société ?"
Ah mais vous faites très fort, je vous souhaite sincèrement de ne pas être un jour un innocent en prison et j'espère davantage pour la Justice que vous ne serez jamais désigné juré.
"Si la torture a pour résultat non des aveux (qui ne vaudraient rien), mais des preuves matérielles indubitables (par exemple où a été enterré le cadavre), alors je suis pour la torture".
Décidément, les bras m'en tombent devant pareilles inepties.
J'imagine également que vous êtes pour la peine de mort, pas la guillotine, vous savez les peines graduées d'Ancien Régime : la roue, la vierge de fer, le chevalet, la poire d'angoisse, que sais-je encore.
Rédigé par : Ludovic | 02 mai 2009 à 19:13
Gaëtan B.
Vous plaisantez, ou vous préconisez sérieusement d'employer la torture contre des accusés ? Si c'est le cas, je vous suggère de déménager en Russie, en Iran ou en Chine où vous trouverez plein de petits camarades de jeu.
Vous demandez aussi :
"Est-il plus grave d'avoir un innocent en prison qu'un assassin libre ?"
Et je vous réponds, à titre personnel, oui.
Rédigé par : Laurent Dingli | 02 mai 2009 à 17:50
@ PB
"ce n'est pas la première fois que je suis frappé par le hiatus intellectuel et judiciaire qui existe entre le point de vue du journaliste et celui des magistrats et des jurés"
Et si le hiatus était ailleurs, entre le citoyen et la justice ?
Et si tout simplement, les jurés, un peu comme Robin des Bois et Zorro, avaient pris un peu de riches certitudes chez les magistrats, policiers et journalistes pour en donner à un pauvre accusé... dont il était manifeste que l'enquête avait été instruite à direction unique... j'ose pas dire à charge...
Dijon, Toulouse, on a l'impression que le "petit peuple" avec son simple bon sens prend sa revanche sur l'inamovible et irréprochable droit pénal et fait justice lui-même...
L'irréductible Astérix qui met en déroute les armées l'Auguste Droit.
Espérons que le Général Parquet n'use pas de son droit, mais de son bon sens…
Attention toutefois que cela n'innocente pas des coupables... dans cette affaire il y a, comme à Montigny les Metz, des proches, famille et amis qui attendent justice.
Il est temps qu'en amont des tribunaux, l'instruction et les enquêtes, sans oublier les articles dans les médias, soient un peu plus équitablement faits.
Cordialement avec grande satisfaction gauloise.
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 02 mai 2009 à 16:56
"...De simples impressions, une vague conviction, un accusé d'une intelligence redoutable et d'une apparente froideur et pourtant soutenu par ses trois enfants..." Rédigé par: Ludovic | 01 mai 2009 at 10:34
Soutenu par ses trois enfants et par sa belle-mère (la mère de la victime...)
Assez troublant, non, dans le cas d'un "coupable idéal" ?
Rédigé par : Bernardini | 02 mai 2009 à 16:51
Il est de plus en plus évident que les médias renseignent plus sur les journalistes, leurs intérêts, leurs passions, leur idéologie, leurs ignorances que sur les faits qu'ils sont censés rapporter... ou fabriquer (cf les affaires Benoit XVI et Zapatero).
Rédigé par : guzet | 02 mai 2009 à 16:46
On parle souvent en matière de droit pénal "d'exemplarité de la peine".
Et pour ce procès Viguier j'espère que l'on parlera maintenant "d'exemplarité de l'acquittement".
C'est un signal fort que les jurés de Haute-Garonne ont envoyé à la police et au parquet : il faut des preuves directes, des faits matériels probants et non plus des impressions et un acharnement policier pour envoyer un homme derrière les barreaux.
J'espère que cette décision d'acquittement heureusement médiatisée fera réfléchir la police sur ses méthodes.
Il y a eu cette semaine un autre acquittement, à Nouméa cette fois, beaucoup moins médiatisé bien que l'affaire passionne la Nouvelle Calédonie depuis 7 ans (affaire du meurtre d'une touriste japonaise sur le rocher de Kanuméra), qui relève de la même logique : une enquête policière lamentable, un suspect idéal au caractère peu avenant pour lequel le parquet tord en tout sens le peu d'élément existant pour en faire un coupable mais là encore les jurés ont dit non!
Messieurs les policiers, remettez-vous en cause, il en va de votre crédibilité.
Autre aspect intéressant, je me demande si la médiatisation de l'état lamentable de nos prisons ne pousse pas les jurés à mesurer encore plus qu'avant le risque d'envoyer un innocent pourrir et souffrir dans nos prisons honteuses.
Rédigé par : Mussipont | 02 mai 2009 à 10:18
Vous le savez, Philippe, il ne fait pas bon se retrouver dans le box lorsqu'on est un intellectuel brillant. Je ne connais rien de plus à ce dossier que ce que j'en ai lu ça et là comme tout le monde. Mais je remarque qu'immanquablement, les journalistes crient haro sur les "notables". S'ils sont intelligents, c'est de l'arrogance, s'ils s'expriment en français correct, c'est de la manipulation, s'il garde le regard droit, c'est de l'insolence. Il faut, depuis le notaire de Bruay-en-Artois que le notable soit un salaud.
Lorsque les journalistes prédisent l'acquittement, vous remarquerez qu'il s'agit toujours de pauvres types, l'oeil baissé, bafouillant un sabir provincial, ça oui, ils aiment. Mais l'intello, il faut le déchiqueter par définition, lui faire rendre gorge de sa brillance, le livrer à la basse-cour avide, le croit-on, de voir flétrir un puissant. Oui Viguier était forcément coupable puisqu'il est antipathique (entendre : intelligent).
Les magistrats ne sont pas en reste, en ayant connu suffisamment qui ne comprenaient pas certaines phrases dépassant le sujet-verbe-complément. La supériorité intellectuelle, qui existe hélas, est fort mal vue par le monde judiciaire.
Et puis, le meilleur chroniqueur judiciaire du monde n'assiste pas à toutes les séances, il vient tel jour, une heure ou deux, un après-midi, revient le lendemain éventuellement en fonction du programme de l'audience, fait son tri. Il se fait raconter ce qu'il a manqué par tel ou tel, policiers, avocats, témoins. On les voit, à la sortie de la salle, qui gribouillent sous la dictée d'un gugus enflé de sa soudaine importance. Pour ma part, ayant vécu 4 procès d'assises, je n'en ai jamais vu un seul assister de la première à la dernière minute d'un procès. Et pourtant que d'articles semblant décrire l'intégralité d'une audience et exprimant l'inverse de ce qui s'y était passé !
Vous concluez que la justice est une passion exigeante et hasardeuse. Exigeante, ça dépend de chacun, hasardeuse, oh que oui !
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 02 mai 2009 à 02:55
En attendant, une jeune femme a disparu, et son mari n'a pas donné d'explication convaincante de la raison pour laquelle il a brûlé son matelas le soir de sa disparition.
S'il y a bien une chose qui m'empêcherait de dormir, étant juré, c'est celle-là.
D'ailleurs, je me demande si ce n'est pas discutable, comme principe, de dire qu'un doute doive bénéficier à l'accusé. Pourquoi cette prime au laxisme par rapport à la répression ? Est-il plus grave d'avoir un innocent en prison qu'un assassin libre ? Que fait-on du risque pour la société ?
De la même façon, face à un Viguier refusant d'expliquer pourquoi il a brûlé le matelas, on serait tenté de lui filer quelques paires de taloches pour lui faire dire où est le corps.
Si la torture a pour résultat non des aveux (qui ne vaudraient rien), mais des preuves matérielles indubitables (par exemple où a été enterré le cadavre), alors je suis pour la torture. Bien sûr si Viguier est innocent ce n'est pas agréable, mais ce n'est qu'un mauvais moment à passer, comme une colique néphrétique, on s'en remet bien plus facilement que de la perte d'une épouse (et peut-être même mieux innocenté).
Rédigé par : Gaétan B. | 02 mai 2009 à 01:49
Aïssa,
Je comprends que vous nourrissiez du ressentiment ou de la haine à l'égard de l'institution judiciaire. Mais vous servir de ce blog comme d'une forme de défouloir ne vous aidera en rien à vous reconstruire. Frapper, hurler, gueuler à en crever, haïr, cela défoule mais ne reconstruit pas.
Mes amitiés.
Rédigé par : Le doute doit bénéficier à l'accusé | 01 mai 2009 à 23:05
@ Aïssa,
Joyeux 1er mai à vous monsieur Aïssa !
Me voilà rassurée, après vous avoir interpellé, il y a quelques jours, et pour une fois que j'écrivais très sérieusement, j'ai craint vous avoir occis sous l'avalanche de ma prose !
N'apparaissant plus dans les commentaires, ou si peu, je me suis demandée si vous aviez déjà eu deux injections de Tamiflu !!! La bouteille d'oxygène, les soins intensifs, que sais-je encore ??? Ouf! que nenni, monsieur Aïssa a survécu....
Merci. :)
Rédigé par : Marie @ Aïssa | 01 mai 2009 à 22:15
- Accusé, que faisiez-vous au 1er mai?!
- Je cueillais du muguet ... poil au nez!
"La justice n'est pas une science exacte (c'est tout à fait vrai), heureusement, car l'humain n'y trouverait plus sa place (absolument exact si l'on admet le principe que l'humain est faillible) mais une passion exigeante (je veux bien le croire, toute passion est respectable et exigeante) et HASARDEUSE" (alors là, cher PB, vous m'en bouchez un coin et la population avec moi franchement. Ca alors! qui l'eut cru?! Comment? hasardeuse?...).
Je la refais donc dans la même veine. Le Quinté + n'est pas une science exacte, heureusement, car le cheval, l'entraîneur, le jockey et le parieur n'y trouveraient plus leur place (ce serait singulier et drôle, n'est-ce pas, une course de chevaux sans plus de chevaux ni de jockey ni personne pour parier ...) mais une passion exigeante et hasardeuse (on ne saurait mieux dire: le cheval de course est une réelle passion et l'aléa de la course une donnée constante, heureusement car autrement nous serions soit tous (enfin les joueurs) millionnaires, soit les courses n'auraient plus aucun intérêt ni ne rapportant aucun gain, les arrivées connues d'avance et donc les cotes trop basses, égales même, soit 1 contre 1, ce qui, on sera d'accord, ne rapporte rien).
Cour d'assises de Toulouse/Procès Viguier = donc Saint-Cloud dans la 1ère cet après-midi où personne n'attendait Bord-à-bord ce magnifique pur-sang à l'arrivée gagnant, d'où les rapports oulala ma mère ça a payé!... L'hyper favori, Bermuda boy, ne termine même pas dans les six premiers, c'est dire, à la ramasse complet aujourd'hui le crack ...
Je vous ai compris, cher PB, je vais désormais sérieusement songer à ouvrir une échoppe de paris à chaque sessions d'assises ... Je laisse la correctionnelle pour les gagne-petit ...
Joyeux 1er mai à toutes tous ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 01 mai 2009 à 18:37
Il convient d'admettre que les chroniqueurs n'ont pas accès au dossier. Alors vient chez eux le temps des pronostics.
Eh bien je suis heureux de voir que le droit, en ce qu'il a de plus fondamental, a été respecté.
Ce n'est pas aux journalistes, avec tout le talent qu'il faut leur reconnaître bien volontiers, qui font l'application de la loi mais bien le dossier.
Il n'est porté aux débats devant la cour d'assises que les questions, points obscures et autres interrogations qu'a le dossier, mais rarement tout le dossier.
C'est pourquoi les jurés ont fait preuve de sagesse et n'ont fait qu'appliquer le droit en laissant le bénéfice du doute à l'accusé et l'impossibilité de condamnation sans preuves.
Rédigé par : David Todaro | 01 mai 2009 à 17:57
Peut-être faut-il tout simplement rappeler que le journaliste d'audience n'est ni un juge, ni un accusateur. Il n'est qu'un observateur extérieur au dossier. Du moins en théorie car bien des chroniqueurs se prennent souvent l'envie d'assassiner tel ou tel durant un procès. Je sais qu'Henri LECLERC, auquel le plus vibrant hommage doit être rendu pour la noblesse avec laquelle il a porté la voix de l'accusé, est extrêmement sensible à la lecture quotidienne des comptes-rendus de presse afin de cerner tel ou tel détail qu'il conviendrait de rectifier. Mais le chroniqueur n'est pas juge et bien présomptueux est celui qui pourrait prédire l'impression que les débats font sur les juges et jurés. Dans le procès VIGUIER, le directeur de l'enquête en a beaucoup trop fait lors de son exposé à la barre ; la haine personnelle qu'il a manifestée contre l'accusé n'est sans doute pas indifférente aux jurés et, a contrario, cela a probablement profité à l'accusé. Quel besoin en effet de s'acharner durant l'exposé de l'enquête si les preuves coulent de source ? Que VIGUIER soit coupable ou pas des faits reprochés, la Justice a prudemment appliqué le principe de précaution selon lequel ce n'est pas aux Juges de rattraper l'échec d'une enquête. Dans un tel procès où les pronostics des personnes présentes à l'audience étaient nettement défavorables à l'accusé, deux ténors ont brillamment défendu l'homme seul face à tous. S'il n'est pour rien dans la mort de sa femme, c'est une victoire de l'institution judiciaire contre le pire des cataclysmes qu'elle puisse produire en condamnant un innocent. S'il y est pour quelque chose, c'est l'échec de l'enquête. In dubio pro reo...
Rédigé par : Thierry SAGARDOYTHO | 01 mai 2009 à 17:03
Aïssa
Il est toutefois contradictoire de reprocher le faible taux d'acquittements aux assises et, lorsqu'ils se produisent, crier au scandale parce que la personne est arrivée là.
Car par définition si on parle de cette affaire c'est qu'il y a eu procès, et votre appréciation, que je ne présume pas erronée pour autant, s'appuierait plus avantageusement sur une comparaison des proportions statistiques de poursuites classées sans suites à travers le temps et dans les autres pays.
En espérant avoir réussi à traduire ce simple souci de logique Baylesienne en français de cuisine...
Rédigé par : Alex paulista | 01 mai 2009 à 15:17
@ Aïssa.
Vous dites que Viguier a gagné.
S'il est coupable, je ne peux croire qu'il soit suffisamment salaud pour être heureux.
Dans le cas contraire il est certainement soulagé.
Personnellement, j'ai toujours pensé qu'il serait acquitté, les jurés ne souhaitant pas être responsables d'une erreur judiciaire, mais j'ai aussi (et je continue à le faire) toujours douté de son innocence.
Mais je ne suis pas juré et suis faillible comme tout le monde.
Je ne peux m'empêcher de repenser à l'affaire de la "Josacine" où le doute n'a pas profité à l'accusé.
Rédigé par : mike | 01 mai 2009 à 11:45
J'ai été frappé d'apprendre que les faits jugés dans cette affaire dataient en fait de 9 ans.
Si l'accusé est innocent, cela veut dire que pendant 9 ans il aura eu à subir, les enquêteurs, le regard des voisins, la perte de ses amis...
Ne pourrait-on pas accélérer un peu les choses ?
Rédigé par : Polochon | 01 mai 2009 à 11:20
Bonjour M. Bilger,
Il me semble que notre ami Aïssa se risque à un bien hasardeux rapprochement entre Outreau et l'acquittement de Jacques Viguier. Pour ma part, si lien il y a entre les deux affaires, je dois dire qu'il m'échappe totalement. Comme si avant Outreau aucun procès d'assises ne s'était soldé par un acquittement !
Je n'ai jamais souhaité être désigné juré, et j'espère bien éviter d'être un jour désigné. Je ne sais plus quel célèbre avocat, il me semble qu'il s'agissait de Maître Emile Pollak, présentait la cour d'assises comme un jeu dont les jurés étaient les dupes. Chacun y tient un rôle, le Président, l'accusation, les parties civiles,la défense et bien sûr l'accusé ; les jurés eux sont les candides à convaincre.
Toujours est-il que dans l'affaire Viguier il n'y a ni corps, ni aveux et pas la moindre preuve. De simples impressions, une vague conviction, un accusé d'une intelligence redoutable et d'une apparente froideur et pourtant soutenu par ses trois enfants, mais rien de concret. Dans ces conditions, l'acquittement était le seul verdict possible. Je pense sincèrement, même sans avoir assisté aux débats, que j'aurais moi aussi voté l'acquittement, par crainte d'être hanté par le doute de condamner un innocent. Gérard Lenne a raison, le doute doit bénéficier à l'accusé.
Rédigé par : Ludovic | 01 mai 2009 à 10:34
J'ai été étonné (pour ne pas dire choqué) de lire sur le site internet d'un journal que l'acquittement était dû au fait que M. Viguier était père, et que ses enfants ayant perdu leur mère, on ne pouvait leur retirer leur père !
Ca, c'est de l'analyse juridique, qui a sûrement dû arracher une larme à l'oeil du jury et donc l'orienter définitivement vers l'aquittement !
Les seuls articles juridiques que je trouve intéressants (en dehors des revues spécialisées) sont écrits ici (même si je ne suis pas toujours d'accord), et dans Le Canard enchaîné, qui se contente de décrire ce que j'ai eu l'occasion de voir, sans prendre parti (du moins, en essayant).
Pour ceux qui ont eu l'occasion d'assister à un procès (pour ma part, correctionnel), on se rend compte que les débats ne portent que sur une infime partie du dossier, et ceux qui, avant délibération, sont à nos yeux coupables au vu des questions du Président, sont en réalité innocents !
Rédigé par : limp | 01 mai 2009 à 02:07
J'ai appris ce soir l'acquittement de Jacques Viguier, avec soulagement. Tout simplement parce qu'une condamnation aurait contredit deux principes essentiels.
1- On ne condamne pas sans preuves.
2- Le doute doit bénéficier à l'accusé.
(On ne peut, à mon sens, considérer comme une preuve "le caractère de l'accusé", sinon où va-t-on ?)
Rédigé par : Gérard Lenne | 01 mai 2009 à 02:00
Mais ce n'est hélas pas tout. Avait-on suffisamment d'éléments peu ou prou probants pour ne serait-ce que déjà l'inculper même sans l'incarcérer provisoirement? J'affirme que non et d'aucuns qui connaissent cette affaire pour s'y être impliqués en tant qu'avocats ou témoins l'affirmeront avec moi. En ce sens, si ce fut la réussite d'Outreau, c'est encore l'échec de la Justice. Car ce renvoi aux assises, ce procès n'auraient jamais dû avoir lieu en l'état. On envoie encore aux assises avec si peu d'éléments accusatoires; l'inquisitoire fait de la résistance. On veut bien le Droit mais pas trop, pas tout, n'est-ce pas? c'est cela?... Il n'y a pas de quoi se réjouir de cette énième caricature judiciaire ... Alors encore un effort, mesdames messieurs les magistrats et notre pays sera enfin en toute sa logique et sa profession de foi un Etat de Droit!
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 01 mai 2009 à 00:58
je me suis intéressé - un peu - à cette affaire. comme vous, j'ai lu le Figaro et Le Monde. Pas le parisien, mais Libé. Sans préjugés, car je n'avais a priori aucune "envie" que l'accusé fut innocent u coupable. je regardais cette affaire en "voyeur" au bon sens du terme, c'est à dire comme un lecteur de roman policier intrigué par l'énigme, à cette différence que les compte rendus de presse ne nous livrent que des bribes du dossier. j'ai oscillé selon ce que l'on voulait bien nous dire, penchant certains jours pour l'accusation, et d'autres jours, pour la défense. Mais les derniers compte-rendus - ceux du Figaro notammment - laissaient clairement entendre que l'on s'acheminait vers un acquittement. Notamment le récit par Durand-Soufflant du réquisitoire de l'avocat général, empreint de maladresse, qui ne venait qu'accentuer le malaise né de la déposition légèrement partisane du commissaire de Police quelques jours plus tôt, et aussi des plaidoiries bancales de la partie civile hésitant malencontreusement sur la qualification entre meurtres et coups mortels.Bref, je n'ai pas eu le sentiment que les chroniqueurs aient annoncé la condamnation avec autant de certitude que ce que vous exprimez
Rédigé par : Mika | 01 mai 2009 à 00:00
Outreau a servi Toulouse, c'est évident. Ce sera d'ailleurs un des mérites d'Outreau que d'avoir ramené à sa place légitime et légale que le doute soit toujours favorable à l'accusé ... Je suis persuadé, comme la plupart des journalistes que vous évoquez, cher PB, qu'il ne restait plus qu'une once de doute en l'esprit des jurés et de la Cour à la fin des débats mais que cette once, au terme de la loi, en sa lettre, l'a emporté. Avant Outreau, j'en suis certain, Viguier aurait été condamné et très lourdement. Les journalistes et chroniqueurs ont fait d'excellentes analyses pour l'essentiel; seulement ils n'ont pas eu à l'esprit Outreau, d'où l'erreur de leurs conclusions implicites ou explicites. Vous commettez la même erreur en les moquant gentiment mais fermement. Pas plus de preuves matérielles et/ou biologiques que cela, pas de cadavres, pas d'aveux, on acquitte sans plus de manière, même si les plaidoiries et réquisitoires accusateurs brillants et démonstratifs, même si tout qui convaincrait en théorie ... L'acquittement de Viguier vient in fine tout droit d'Outreau. C'est tant mieux et c'est à souhaiter que longtemps cela continue ainsi car ce ne serait ni plus ni moins que l'application de la loi, rien que son application, toute son application. Une Justice sur ses pattes en somme. Un appel du Parquet serait plus que risqué, surtout si la Cour d'Assises d'appel infirmait le premier arrêt et condamnait. On irait droit en cassation qui casserait assurément puis encore un procès ... Cette affaire tournerait à l'eau de boudin judiciaire, telle Outreau, telle l'affaire Jacques Maire ... Viguier, qu'on le veuille ou non, c'est terminé, il a gagné. Enfin, Outreau plutôt a parlé et l'a emporté ... Aller contre? Quel magistrat sensé y songerait?...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 30 avril 2009 à 23:58
Philippe Bilger,
Vous vous dites "frappé par le hiatus intellectuel et judiciaire qui existe entre le point de vue du journaliste et celui des magistrats et des jurés". Au camp des journalistes, j'ajouterai l'Avocat général qui avait requis 10 à 15 ans d'emprisonnement.
Merci pour votre blog.
Rédigé par : Le doute doit bénéficier à l'accusé | 30 avril 2009 à 23:38
La lecture des chroniques judiciaires est toujours instructive: on lit toujours le professeur de droit séducteur pour Viguier jetant l'opprobre sur un milieu du savoir, mais la profession de l'amant n'est jamais mentionnée comme son nom d'ailleurs, pour minimiser son insistance anormale de commercial hâbleur habitué du baratin.
Rédigé par : SR | 30 avril 2009 à 23:35