Les sondages ne signifient rien ou alors pas ce qu'on croit. Je me demande si le président de la République, le Premier ministre, les hommes et les femmes englués dans la pâte du quotidien, possédés par la passion de l'action n'ont pas raison de les prendre sinon avec indifférence, du moins avec philosophie. Mauvais, ils constituent la rançon du fait qu'on ne peut plaire à tout le monde quand on s'attache à transformer le réel. Bons, ils représentent un miracle ou couronnent des existences qui ne gênent plus.
Il n'y a pas l'ombre d'une dérision dans mon propos mais quand on constate que les trois personnalités les plus populaires sont dans un ordre décroissant Jacques Chirac, Bertrand Delanoë et Rama Yade (nouvelobs.com), force est de s'interroger sur ce qui est privilégié par l'opinion politique dans ses appétences et ses hiérarchies.
On comprend bien que le chaleureux et sympathique Jacques Chirac appartienne maintenant à cette catégorie bénie des anciens présidents qui sont aimés précisément parce qu'ils ne le sont plus et qu'on a le droit d'apprécier totalement leur nature puisque leur politique ne constitue plus un empêchement. Cela n'arrive pas systématiquement puisque François Mitterrand, s'il réunit aujourd'hui des suffrages débarrassés du plomb socialiste, le doit plus à une fin de vie admirable où l'authenticité retrouvée de l'homme profondément de droite l'a disputé à son courage.
Rama Yade, que je ne veux surtout pas offenser, offre ce grand avantage d'avoir mis un zeste de résistance dans un parcours tout entier dû au Prince. Elle bénéficie du culte des droits de l'Homme qu'elle est chargée d'honorer. Mission sans doute fondamentale en démocratie mais qui crée moins de clivages que d'adhésions, riche de généralités nobles et généreuses plus que de dissidences et de provocations. Quand on parle en étant assurée de ne jamais déplaire, c'est comme si on ne parlait pas. Qui pourrait donc détester Rama Yade qui, outre cette mission consensuelle, assume avec talent l'art d'être belle sans vanité et celui d'être intelligente sans bouleversement ? Rachida Dati a beau dire et faire : elle-même et la justice prêtent plus à controverse. Elle est encore trop vivante. En dépit d'un impressionnant battage et au risque de commettre le crime de lèse Kouchner, j'incline à considérer que celui-ci est appréhendé comme Rama Yade. Le tout est de ne jamais laisser apparaître l'inutilité de manière flagrante mais de savoir la recouvrir du voile sacrificiel du devoir assumé. Pour des êtres brillants, cela relève du tour de force. Et d'un masochisme qui mérite les applaudissements de ceux ordinaires qui préfèrent agir à hauteur d'eux-mêmes.
La situation la plus révélatrice est celle de Bertrand Delanoë qui, depuis qu'il s'est mis en lisière du parti socialiste et demeure discret dans ses activités de maire de Paris, n'est pas loin de devenir le préféré de ces sondages du coeur qu'on traite à la lègère mais qui font du bien là où ils passent. Comment ne pas percevoir, dans son cas, la corrélation presque absolue entre un effacement construit et une promotion populaire, entre le glissement dans l'ombre politique et la lumière médiatique ?
Qui ne fait rien, ou en donne l'impression, a toutes ses chances. L'opinion publique déteste en réalité ceux qui la dérangent et l'obligent à prendre parti. Elle adore ceux qui ont dépassé la rumeur et les contradictions du monde, ceux qui feignent d'avoir disparu, ceux qui ont remplacé l'affrontement intellectuel par la caresse éthique. Les citoyens, à supposer que ces sondages soient représentatifs mais leur tendance demeure à la longue signifiante, ont besoin de s'abandonner avec une sorte de complaisance dans l'admiration sans risque de personnalités qui leur donnent l'illusion d'un calme après ou pendant la tempête. La célébrité de Simone Veil, une fois quittée sa fonction de ministre, a été du même acabit. Ses silences, ses paroles rares et lourdes de sens la plaçaient hors concours.
Ceux qui agissent vraiment devraient souhaiter des sondages sinon à la baisse du moins pas trop triomphants.
Car ceux-ci, en République, embaument avant même le décès quand il n'y a pas une exceptionnelle union nationale qui les justifie.
Je ne comprends pas bien pourquoi les Droits de l'homme dépendent du ministère des Affaires étrangères.
C'est à l'intérieur que ça compte, d'abord.
Non ? Les droits de l'homme, ça pourrait se défendre ici et là, par exemple dans des lieux où l'on se suicide plus qu'ailleurs... Et la belle ne se tairait pas, disant des choses qui ne feraient pas forcément plaisir à tout le monde.
Mais je me souviens aussi qu'ici même, quand j'évoquais les conséquences dans le réel de discours musclés, conséquences, en prison, d'une interprétation de cette "fermeté", je n'eus droit qu'à un silence poli. Ce qui fait que dans le fond je ne disais pas grand-chose non plus. A l'époque, on ne parlait pas encore de ces suicides.
J'ajoute qu'en plus je ne suis pas beau. Je me suis tout de même tu.
Rédigé par : Olyvier | 25 mai 2009 à 16:53
@ Cactus
Merci de l'info.
J'ai pu comme cela écouter M. Bilger, jusqu'á ce qu'il se fasse interrompre par "Molécule"....
Merci quand même.
Rédigé par : jpledun | 15 mai 2009 à 12:45
Soyez beau et parlez nous beaucoup ce jour à partir de 11 heures 05 sur Inter : nous serons tous alors derrière notre TSF , suspendus à vos bons mots !
Sissi !!!!!!!
bien à vous !
Rédigé par : Cactus | 15 mai 2009 à 10:22
Faut-il quand même rappeler, en ce qui concerne "De-La-Nuée" qu'il continue à mettre en "coupe réglée", à l'abri des regards des média, et sa ville (qui est aussi la mienne) et sa fédération !
L'épisode Charzat dans le 20° par exemple, peut témoigner de la brutalité et du niveau d'autoritarisme.
La disparition prochaine d'une circonscription UMP à Paris-rive-gauche, va dans le même sens (contre Cohen-Solal bien sûr) mais venant directement du ministère de l'Intérieur avant même "dire droit" par le tribunal correctionnel de Paris...
Tout ça dans la plus grande (et plus belle) démocratie du monde, n'est-ce pas !
Rédigé par : L'ignoble Infreequentable | 15 mai 2009 à 08:39
C'est quand même intéressant, Aïssa, que vous évoquiez Germanicus, tandis que Philippe parle de prince et moi de Tacite : et si nous avions en tête, de diverses origines de nos apprentissages, l'idée que ce temps politique, ces courtisaneries éhontées, ces pratiques du pouvoir nous rappelaient inconsciemment Tibère, les julio-claudiens, le sénat romain décomposé de haines et de servilités. Guéant / Séjan, les sons se ressemblent, Capri / Cap Nègre..., l'histoire bégaye dans nos inconscients.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 14 mai 2009 à 21:27
@ Aïssa
Sur les deux personnes qui ont perdu un œil, ce sont des adultes, pas des ados en marge.
Comme à Argenteuil, on peut se demander si notre police est très pro...
Rédigé par : Alex paulista | 14 mai 2009 à 19:39
L'intérêt que vous portez à des sondages de "popularité" ne cesse pas de m'étonner.
Il y a des moments, Philippe, où je ne peux pas m'empêcher de penser que votre blog est pour vous comme la re-création, l'imaginaire, de la maison chérie de vos vacances d'antan où inlassablement vous parliez de politique, de politique toujours et de politique encore.
C'est vrai à la fin. Nous sommes chez vous propulsés dans l'univers de Claude Sautet. Vous savez ces week-end interminables qui réunissent Vincent, François, Paul et quelques autres.
Mais au fond j'aime beaucoup votre nostalgie de ce temps où parler voulait encore dire quelque chose.
"Qui ne fait rien, ou en donne l'impression, a toutes ses chances. L'opinion publique déteste en réalité ceux qui la dérangent et l'obligent à prendre parti. Elle adore ceux qui ont dépassé la rumeur et les contradictions du monde, ceux qui feignent d'avoir disparu, ceux qui ont remplacé l'affrontement intellectuel par la caresse éthique."
Pas l'opinion publique, Philippe.
Plus exactement : l'opinion politique, correctement pensante et médiatique ne sait plus se passer de la caresse éthique.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 14 mai 2009 à 08:34
Jean-Dominique, il y eut Germanicus aussi … Plus aimé par tous que tous car jamais égalé dans son désintérêt du pouvoir politique et ses ors… Ce général romain est fascinant, en vérité, dans ses silences et retraits comme dans ses paroles et actions.
Cher PB, à qui ce titre : «Sois belle et tais-toi» ? Puis vous êtes dur, je trouve, avec cette petite Rama Yade qui mériterait pour le fait un avocat digne de ce nom… Maître Sbriglia, c'est votre tour, plaidez!... Je ne vous le cache pas non plus, je préfère le pendant «vivant» Rachida … Ce qui est dramatiquement désolant en Rama Yade et qu'a bien décrit SR même si ses mots sont impitoyables est ce constat qu'elle est nommée en représentation et uniquement pour cela. Elle se rebiffe un peu en ce moment mais cela n'est pas suffisant: représentation à Paris, oui; représentation à Strasbourg, non ! Les Droits de l'homme, elle est à la tête de ce Secrétariat d'Etat … Mais l'a-t-on vu dans les prisons? dans les maisons de retraite? la souricière du TGI de Paris et des autres TGI? les Sangattes et autres centres de rétention? les commissariats de police? la rue simplement, converser aux uns et aux autres? Etc. Valérie Létard vient de pousser un coup de gueule (encore un, pour le fun, comme d'hab') contre les maltraitances en institution de retraite (je bosse dans une; qu'elle vienne me voir, je lui expliquerai, moi, tous les pourquoi et comment de ces maltraitances mais surtout comment y remédier et certes si cela sera un peu plus cher financièrement, cela n'est pas bien compliqué in fine …); des flics en banlieue crèvent les yeux à coups de flash-ball d'adolescents peu ou prou en marge (pourquoi visent-ils la tête, les yeux, ces gardiens de la paix? Il y a de la place ailleurs et moins dangereux et irréversible ...); que ne la voit-on pas (Rama), au nom des droits de l'homme qu'elle est censée représenter et défendre constater en les maisons de retraite et constater en les banlieues?... Mais pourquoi je raconte tout ça, moi, mais on le sait, mais on s'en fout, tout le monde s'en fout et moi aussi je sature … Si Sarko pouvait me filer un taf pareil, tiens, Dieu que je me reposerais enfin, ma clope, mon café, Paris-turf, mon burlingue au sous-sol d'un ministère quelconque, même chez Tirelire tiens, ouvert à tous les copains, les copines (co-pain (qui partage le pain); co-pine (qui partage la …), hein, n'est-ce pas, sémiologie, c'est important que ce blog édifie …) et toutes les secrétaires et autres femmes fonctionnaires d'Etat mal mariées ou, mieux, libérales … Je te le dis, titi, ce serait la vraie Pax sarkozia, je vivrais vieux et nombreuse descendance …
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 13 mai 2009 à 21:26
Bonsoir M. Bilger,
La valeur des sondages doit être relativisée, on le sait bien, quel institut avait prévu Le Pen au second tour de la présidentielle de 2002? La météo de l'opinion se trompe souvent. Le panel est-il réellement représentatif? Les sondés répondent-ils toujours avec sincérité?
Toujours est-il que les sondages ont remplacé auprès des politiques,les astrologues et les augures d'autrefois.
Quand ils sont mauvais, on fait mine de ne pas leur accorder d'importance, lorsqu'ils sont bons, on s'en réjouit.
Il est certain que la pratique du pouvoir, a fortiori en temps de crise, ne permet guère d'atteindre le firmament de la popularité. Ni Jacques Chirac, ni François Mitterrand n'ont gardé sur le long terme des sondages favorables. C'est encore plus vrai des Premiers ministres, véritables fusibles du pouvoir présidentiel.Si François Fillon est aujourd'hui plus populaire que Nicolas Sarkozy, c'est justement parce qu'il est très effacé et qu'il n'est pas directement au contraire de ses devanciers, porteur de la politique du gouvernement. En occupant seul le terrain politique et médiatique, le président de la République s'est privé de "fusible" et cristallise sur sa personne l'ensemble des mécontentements.
Pour évoquer brièvement Rachida Dati, la lecture du "Canard enchaîné" de ce jour est intéressante.On y apprend que le 7 mai dernier, Rachida Dati, qui devait répondre à trois questions des députés, s'est fait remplacer dans l'hémicycle sous prétexte d'une obligation impérieuse. De quelle mystérieuse obligation impérieuse s'agissait-il? Elle avait rendez-vous chez le coiffeur de l'Assemblée.Je ne sais si on peut trouver cet évènement digne d'un ministre, mais Patrick Ouart, conseiller judiciaire de l'Elysée n'a guère d'estime pour la garde des Sceaux : "Il est vrai que je déteste le mensonge et la déloyauté, surtout quand ils sont mis au service de l'incompétence."
Rédigé par : Ludovic | 13 mai 2009 à 19:28
Mr Reffait.
Je conviens que je ne lis pas tous les dossiers en profondeur pour pouvoir donner mon opinion dans un sondage.
Je conviens que je ne suis pas un économiste.
Je conviens que je ne suis pas un journaliste.
Je conviens que je ne suis pas un critique, donc je me dispense de donner des réponses définitives et arrogantes sur tous les sujets.
Mon opinion. Ca oui. Et elle vaut autant que les autres, n’est-ce pas ?
J'ai au moins cette honnêteté-là.
Quant au programme de Sarko, tout ce qu'il a dit avant (bien avant) pour tout faire après (pas trop après) je suis prêt á la discussion avec vous. Je connais le programme, les discours (je les collectionne), les débats á L'Assemblée nationale (je suis un accroc).
Mais ce n'est pas le sujet du jour, me semble-t-il.
Mais bon c'est quand vous voulez.
Rédigé par : jpledun | 13 mai 2009 à 17:13
Oui Rama Yade issue du commerce équitable: inscrite au Parti socialiste, elle a vite compris l'intérêt de sa peau noire en virant à droite. On oublie vite qu'elle se nourrit de la culpabilité des hommes blancs hétérosexuels la cinquantaine qui peuplent les couloirs de l'Assemblée. On s'amuse même qu'elle inscrive son cours dans le creux de sa main pour répondre à des questions. Si elle avait été blanche, grosse, et auvergnate avec le même esprit, elle serait encore à militer péniblement dans une petite section socialiste avec des traces de chips restées scotchées sur ses lèvres. Elle est le fruit d'un deal entre Nicolas Sarkozy et les Noirs de France: votez pour moi et elle saura vous représenter. Aux yeux des bobos elle correspond bien à l'idée de commerce équitable: se dédouaner vis-à-vis des pays du Sud en intégrant dans son quotidien un produit qui serait de même qualité qu'un autre article produit dans l'Hexagone mais plus cher.
Rédigé par : SR | 13 mai 2009 à 15:22
@jpledun
Et combien de Français qui ont voté pour N.Sarkozy ont lu et compris l'intégralité de son programme ?
Au moins vous convenez que vous soutenez un champion sans rien lire ni rien comprendre de sa politique. Cette foi du ravi vous excuse de votre alignement inconditionnel.
@SR
Yade en "potiche issue du commerce équitable", c'est très médiocre comme pensée, pour ne pas dire pire.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 13 mai 2009 à 12:43
Il y a un sondage que j'aimerais qu'on fasse, c'est celui de savoir quel crédit accorder aux sondages... LOL...
A écouter ou lire les commentaires des politiques ou des médias, de droite et de gauche, des spécialistes ou des béotiens (comme moi) les sondages ne sont pas fiables du tout, tout au plus expriment-ils une simple tendance à l'instant où le panel est sondé.
Exit donc le sondage qui place nos trois mousquetaires à la place où nous les trouvons...
Je me pose juste une question... parmi les sondés, quel était le pourcentage de sondés issus de l'immigration...
Mais comme on ne peut pas tenir ce genre de statistique... voilà un sondage dont nous n'aurons jamais le résultat...
Cordialement à 100%
Pierre-Antoine
Rédigé par : Pierre-Antoine | 13 mai 2009 à 12:14
Qu'est-ce que prendre les choses avec philosophie sinon dans la distance de 'ce qui vient après', tel le retour sur soi ou encore et comme son nom l'indique, la réflexion. Je crois que vous en demandez beaucoup à, précisément, l'action.
Ce moment où la conscience prend conscience d'elle-même comme sujet sinon pensant, du moins souvent pris, englué comme vous dites, dans les filets de l'action, est-il réellement accessible à l'homme politique dont l'action ne connaît point de repos et qui ne se conçoit agissant que lorsqu'il est partout, tout le temps à la fois. Est-ce que cela se soigne autrement que par la défaite, ou est-ce qu'il pourrait y avoir une véritable possibilité pour la Wirklichkeit, l'effectivité, donc en somme l'être dans l'action comme distinct de l'être englué dans l'action?
La cloche sonne. Je remets donc la suite au prochain numéro.
Rédigé par : Catherine JACOB | 13 mai 2009 à 11:58
Merci pour votre analyse très fine. Un modèle du genre !
Rédigé par : mike | 13 mai 2009 à 11:58
Que nous apprend Rama Yade sur nous, sur la société française ?
Elle incarne à mon sens ce qui peut la sauver du racisme, et pour donner raison à Bayrou ce qui la différencie fondamentalement du modèle étatsunien.
Il y a du racisme en France. Du vrai. Mais ce n’est pas le même. Les statistiques montrent que plus de 40% des filles issues de l’immigration se marient avec un français « de souche ». Statistique inégalée à travers le monde, qui doit nous donner un peu d’espoir.
Je crois que Rama Yade incarne cette particularité. Une beauté qui touche certains racistes français et laisserait indifférents les antiracistes d’ailleurs.
Une femme noire considérée pour sa distinction et son éducation, aussi.
Peut-être notre modèle de société n’est-il pas à jeter avec l’eau du bain ?
Il a encore un petit écho au Brésil, où on apprécie ce que l’équipe de France de football démontre sur le terrain, même au dépens du Brésil.
Être très noire, très distinguée et très belle pour tout le monde, en bref, c'est déjà dire quelque chose.
Rédigé par : Alex paulista | 13 mai 2009 à 11:54
Nous vivons dans un théâtre : son vestiaire est vaste comme l'hémicycle. Ou comme la Maison de la Radio. Le monde politique est celui des apparences.
En 1998 j'ai été engagé en tant qu'enquêteur pour l'IFOP. J'ai donc pu approcher au plus prés de ces réalités... Édifiant ! Les sondages valent ce que valent les paroles en l'air, les pensées légères et les heures creuses des jours ouvrables où rien ne se passe mais où il faut quand même cocher des cases... Bref, rien de sérieux ne peut résulter de telles entreprises, coûteuses et stériles.
Depuis cette expérience professionnelle de terrain je ne crois plus à la justesse des sondages. L'alibi est éblouissant comme les ors élyséens, le résultat n'est que fumée. Ces inutiles effervescences médiatico-politiques donnent du travail à des gens inutiles, n'est-ce pas l'essentiel ?
A moins que cela ne soit un scandale.
Raphaël Zacharie de IZARRA
Rédigé par : Raphael De-izarra | 13 mai 2009 à 11:29
C'était pareil à Rome du temps de Tacite, lui-même trouvant toutes les vertus à ceux qui n'agissaient pas ou plus. Périclès fut agoni d'injures tout le temps qu'il passa au pouvoir, en fut chassé, privé de ses droits civiques et, 6 mois plus tard, alors qu'il était retiré de la vie politique, sa popularité était telle qu'il lui fallut revenir en tant que stratège. Constance de l'inconstance des peuples.
Billet voltairien et savoureux. "L'authenticité retrouvée de l'homme profondément de droite", quel culot ! Qu'est-ce qu'être de droite, si Mitterrand l'était ? Viscéralement hostile, à la fin de sa vie, aux milieux d'argent, d'une radicalité forte contre l'injustice sociale, il fut l'un des rares, comme il le disait lui-même, à passer de la droite vers la gauche alors que le chemin inverse est une véritable autoroute. Je pense, Philippe, que vous ne savez pas ce que c'est qu'un homme de droite, vous êtes un Janus réactionnaire et radical.
HS: Nos députés viennent de voter la stupide loi Hadopi, eux qui, dans leur écrasante majorité, ne savent pas envoyer un mail, à commencer par la malheureuse Mme de Panafieu. Limite allègrement franchie de la démocratie parlementaire.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 13 mai 2009 à 11:14
Monsieur Bilger, je serais curieux de vous lire sur les récents communiqués de presse de Madame Dati, parus sur le site officiel du Ministère de la Justice.
Là pour le coup, Madame Dati n'en sort pas grandie. C'est tellement facile de tirer sur l'ambulance E. Guigou...
Mais vous allez sans doute, une énième fois, rendre grâce au Prince de nous l'avoir promue ministre... Vous aimez bien contredire les bien-pensants au sujet de Dati !!!
Rédigé par : Guile | 13 mai 2009 à 10:41
Un sondage a été superbement ignoré par tous les médias,c'est le sondage Kandel de dimanche dernier à Nice.
On y voit que le "peuple de gauche" va encore moins voter que le "peuple de droite". Grosse fatigue.
On y voit que le "peuple FN" vote facilement pour le socialiste.
On y voit qu'un socialiste en place depuis dix ans est battu par un sarkozyste 60% contre 40 %.
On y voit aussi un sourire que j'adore, celui de Denise Fabre.
..
PS:BVA/orange m'a déjà sondé récemment.
10 mn au téléphone. Une seule question un peu tordue. Sarkozy était sorti à 42%. Ce que je trouve bien suffisant. Après, ce n'est plus politique.
Rédigé par : bernard | 13 mai 2009 à 10:14
Ces trois personnalités sont réduites au silence : Chirac a un devoir de réserve et des casseroles que Nicolas Sarkozy agite de temps en temps, Delanoë a définitivement mis sa langue dans sa poche et tremble devant Aubry machiste en jupe, et Yade définit la parité comme une potiche issue du commerce équitable.
Bref, Chirac a dominé la politique pendant quarante ans, Delanoë depuis trente ans, et Yade a surgi il y a deux ans répondant au casting de la p'tite black faussement popu avec des airs de bourge. Jean-Pierre Elkabbach l'avait gardée au chaud sur Public Sénat pour le moment venu l'exhiber comme un trophée et l'offrir à son ami Nicolas au congrès de l'UMP.
L'émerveillement pour les sondages conduit au pessimisme le plus noir.
Rédigé par : SR | 13 mai 2009 à 01:10
Exactement Philippe.
Les sondages font travailler quelques-uns. Tant mieux.
Maintenant je n'ai jamais pu comprendre que 997 Français (par exemple) puissent représenter la France entière.
74% des Français sont contre (quelle surprise) la loi sur la réorganisation de l'hôpital. Combien d’entre eux ont lu la loi ? Moi pas !
Les Français ont dit non á la constitution Européenne. Combien d’entre nous ont réussi á lire les grandes lignes du traité préparé par Giscard ? Moi pas !
Les sondages sont devenus un argument, une menace, selon le cas.
J'ai donc décidé de les ignorer (bons ou mauvais)
Moralité :
Je suis donc bien content que mon champion ne soit pas trop populaire... dans les sondages.
PS : Bravo á d’Ormesson lundi soir chez Calvi. Il réussit la critique face á sarko sans jeter l’ensemble du travail accompli ces deux dernières années.
Ca, j’aime.
Rama Yade, très juste dans son rôle. Très intelligente. Bien affutée sur son argumentaire pour défendre son patron (pourquoi Prince ? Ca je n’aime pas. C’est gratuit).
Rédigé par : jpledun | 13 mai 2009 à 00:45