J'ai hésité quelques secondes. Deux sujets sportifs s'offraient qui auraient donné à ce blog un tour plus riant, moins austère. Arsène Wenger se vante le matin dans Le Parisien sur le fait que "son équipe va faire le match parfait" mais Arsenal est dominé le soir par une très grande équipe de Manchester United. Le tournoi de Roland-Garros s'annonce mais l'implacable domination sur terre battue du très sympathique Nadal fait du tennis une science exacte et décourage ceux qui ont besoin de croire que l'adversaire a tout de même une petite chance. Durant plusieurs années, Roger Federer a fait battre nos coeurs mais il nous a trahis : il n'a jamais vaincu l'irrésistible espagnol.
Mais je reste sérieux. Dans Le Figaro, la moitié d'une page a été consacrée à François Bayrou, à son dernier livre "Abus de pouvoir" et à l'opinion de l'un de ses adversaires, Maurice Leroy. Je n'ai pas lu l'ouvrage même si on devine bien de quoi il est fait, la référence au "Coup d'Etat permanent" de François Mitterrand fournissant une orientation et offrant un défi dur à égaler.
Ce qui suscite mon plaisir dans l'article de Bruno Jeudy (Le parti du président dénonce la "haine" du patron du MoDem) c'est de pouvoir vérifier, une fois de plus, comme dans la critique ou l'éloge certains demeurent intelligents et d'autres ridicules.
Roger Karoutchi décrie "un petit livre qui n'intéresse personne". Certes, la courtisanerie - c'en est une forme dérivée que de pourfendre sans nuance l'adversaire résolu de son chef ! - a toujours eu droit à l'outrance mais il convient que celle-ci soit plausible. Si l'expression se veut au figuré, elle se doit tout de même d'être reliée au réel, faute de quoi elle demeure comme une forme artificielle et vide. Aussi détestable que puisse apparaître la personnalité de François Bayrou pour ceux qui ne le suivent pas dans sa certitude d'être le recours de 2012, il n'en demeure pas moins que son pamphlet va avoir un grand nombre de lecteurs et susciter un vaste débat. Celui-ci a d'ailleurs été inauguré par France Inter ce matin, l'invité étant précisément le leader du MoDem. Aussi, affirmer, même avec les facilités que la polémique peut se concéder, que le livre de ce responsable politique ne va "intéresser personne" est une absurdité qui démontre une pauvreté dialectique, une faiblesse dans l'acerbe et un triste manque d'originalité.
En revanche, avec quelle subtilité qui révèle à la fois son indépendance et sa clairvoyance, Nathalie Kosciusko-Morizet épingle cet essai quand elle évoque "la valse des ego". La force d'une telle appréciation, c'est qu'elle est de nature à complaire à ceux qui n'aiment pas François Bayrou comme à ceux qui croient en lui mais ne lui prêtent pas cependant une aptitude évidente à la dépréciation de soi. C'est si peu que cette opinion formulée comme en passant par une secrétaire d'Etat qui a un nouveau bonheur en tête, mais elle me semble significative et rassurante.
Même sur le dérisoire, l'anodin, l'immédiat, l'intelligence fait la différence, et le caractère. Un inconditionnel, sur n'importe quoi qui va toucher de près ou de loin le champ de son obsession, ne sortira jamais de la grisaille au mieux, de l'accablant au pire. L'esprit libre, lui, pas englué dans les mécanismes rouillés de la révérence systématique, glissera toujours hors des sentiers battus.
Le parti du président n'est pas monolithique. Il y a des êtres qui nous sauvent des structures.
@Laurent Dingli
D'accord avec l'ensemble de votre commentaire.
Je reconnais de ce point de vue les quelques efforts accomplis par le gouvernement.
Espérons que ces exemples ne soient pas qu'une parenthèse.
Rédigé par : yh | 08 mai 2009 à 20:21
@Gaétan B.
Pierre Bourdieu n'est aucunement responsable de la vague des pédagogistes. Il voulait au contraire élever les gens de peu tout en remettant en cause certains "codes bourgeois".
Il n'a jamais prôné l'égalité mais l'équité au sens de John Rawls.
Au final, votre lecture de Bourdieu m'apparaît trop connotée et vulgaire pour mériter qu'on s'y arrête.
Décrire Bourdieu comme un penseur médiocre, même si l'on n'adhère pas, dépasse les limites de ma courtoisie.
Rédigé par : yh | 08 mai 2009 à 20:16
@Mike
Nous on avait droit à deux douches minutées par semaine parce que nous étions... mineurs. Les autres à côté, effectivement, c'était une douche par semaine pour eux...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 08 mai 2009 à 12:57
@yh
Pierre Bourdieu a surtout beaucoup fait pour aggraver ce qu'il dénonçait. C'est à lui qu'on doit la secte des pédagogistes qui, sous prétexte d'amoindrir l'effet des différences sociales dans la réussite scolaire, a supprimé méthodiquement du programme tout ce qui permettait aux enfants de pauvres d'acquérir les codes de l'élite (culture générale, orthographe, courtoisie etc.).
Sans parler de l'appauvrissement général de la langue et de la culture, dont nous voyons les effets du haut en bas de l'échelle sociale, et qui date à mon avis de l'époque où l'Education nationale ne s'est plus fixé comme but premier d'éduquer chacun au mieux de ses capacités, mais de forger une absurde égalité quitte à niveler par le bas.
L'égalité dans la médiocrité, voilà le vrai programme de Bourdieu, ce destructeur de l'école, ce penseur médiocre et jargonnant, ce gauchiste aigri à rendre aux poubelles de l'histoire.
Rédigé par : Gaétan B. | 08 mai 2009 à 11:46
@ yh,
Je répète : il y a une évolution au sein du gouvernement français. Je crois que c'est la première fois que trois enfants d'ouvriers y figurent. Là s'arrêtait ma remarque. C'est aussi la première fois que les Français issus de l'émigration y sont à ce point représentés. Je crois vraiment à cette exemplarité-là, bien que j'en mesure toutes les limites, croyez-le bien. Pour le reste, nous verrons comment seront appliquées ou enrichies les mesures Sabeg.
Quant à votre lecture idéologique, c'était un procès d'intention inutile de ma part, je vous l'accorde. Mais j'aimerais aussi que, sans que l'on ait pour autant à soutenir le gouvernement et tout en conservant un esprit critique, on puisse prendre acte, une fois de temps en temps, des tentatives positives engagées par celui-ci. Je ne dis pas que c'est votre cas, mais, depuis deux ans, certains ont trop tendance à ramener toute l'action politique à de la communication. Il me semble que c'est très réducteur, pour ne pas dire malhonnête, d'où mon agacement. J'entends encore ce pauvre Jean-François Khan pasticher la 5ème de Beethoven à propos du Grenelle de l'environnement, en chantant "com, com, com, com". Ramener des milliers d'heures de travail qui ont réuni autour d'une table syndicalistes, ONG, patrons et professionnels, pour engager des mesures concrètes, à de la simple communication, est une manière désolante de concevoir le métier de journaliste et même la fonction de simple observateur de la vie publique. Et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres.
Bien à vous aussi.
Rédigé par : Laurent Dingli | 08 mai 2009 à 11:21
@Laurent Dingli
Pour conclure cet échange :
- je n'ai pas pensé que vous puissiez nier le phénomène de reproduction des élites; j'ai simplement dit que les évolutions que vous mettiez en relief étaient contredites par les faits statistiques, et ce sous l'angle du personnel politique. Les sciences humaines n'érigent pas les exemples en règles sauf à effectuer un travail de démonstration.
- ma vision de la société n'est pas idéologique; elle ne s'intéresse qu'aux faits objectivés. Croyez bien d'ailleurs que je suis convaincu que des évolutions restent possibles pour démocratiser l'accès à l'espace public.
- Pierre Bourdieu, que vous jugez creux, a largement contribué à expliquer les mécanismes d'un système qu'il n'a pas, je vous l'accorde, découvert.
Bien à vous
Rédigé par : yh | 07 mai 2009 à 20:41
@ yh,
Intéressante mais inutile démonstration. Je n'ai pas nié l'évident et archi-connu phénomène de reproduction des élites (archi-connu d'ailleurs bien avant le père Bourdieu, grand gourou assez creux avec lequel nous assomment régulièrement les "intellectuels de gauche"), j'ai seulement dit qu'il n'était pas honnête de ne pas évoquer les efforts qui ont été faits, aussi minimes fussent-il et même s'ils ne concordent pas avec votre lecture idéologique de la société.
La discussion était partie des "dynasties familiales dans la politique", évoquées par SR, et au sujet d'un membre du gouvernement : rien d'autre. A propos de pages, relisez donc celle-ci.
Rédigé par : Laurent Dingli | 07 mai 2009 à 19:12
Voilà, ça y est, c'est fait, à la niche les matons, les détenus, les tout ce qu'on veut qui pleurent leurs prisons, à qui on a promis un os et des miettes … Un peu comme si Bachelot promettait 174 infirmières ou médecins dès la rentrée à répartir entre tous les hôpitaux français ...Même en coupant la chose promise en quatre, le compte n'y serait pas, mdr (mort de rire, comme écrivent les djeunes) ... C'était bien la peine de faire tout ce raouf pour ça! Malgré des êtres qui nous sauveraient des structures, la politique reste la politique, c'est-à-dire un bavardage incessant et qui a réponse rhétorique à tout. Il doit y avoir un secret tout de même, une technique magique de ce bavardage car enfin, pour ramener aussi vite à la niche des milliers de gens hyper en colère, c'est fort, sérieux, c'est très fort, cela suscite plus que l'admiration. L'erreur fatale de Chelsea hier soir a été de sortir Drogba à la deuxième mi-temps … Avec Barcelone en face, on ne commet pas ce genre d'impair, avec Barcelone en face on n'a pas le droit même à la plus insigne erreur … S'il y a un endroit où je suis sincèrement admiratif des politiques professionnels, c'est précisément là: l'art du bavardage incessant qui a réponse rhétorique à tout. Souvent je les vois et les écoute à la télévision, la radio, et je demeure coi. Je me dis: c'est incroyable, c'est magique … J'attends qu'un auditeur, un journaliste pose la question, par exemple: Et E=MC2?... pour voir, entendre, me régaler d'écouter attentivement l'individu politique professionnel se lancer dans une longue explication argumentée qui convaincra naturellement tous et nous laissera stupides et béats … Déjà hier à Nîmes le candidat perpétuel à toutes les élections Nicolas Sarkozy nous a refait une démonstration publique qui nous a tous bouché le coin. Il a osé, oui il a osé là où personne, d'aucuns l'auraient juré, personne ne l'aurait cru possible. Il a dit, il a dit, arguments à l'appui, hier seulement: Travailler plus pour gagner plus!... Pour lancer la campagne UMP aux européennes. Ca alors! Extraordinaire! Je l'écoutais, j'avais envie de me jeter à son cou, l'embrasser, dans l'assemblée ils étaient dizaines de milliers à hurler, pleurer de joie … Dans les foyers ce devait être … je n'ose l'imaginer, quelle fête!... La Gauche n'est pas reste. François Hollande, riche qui n'aime pas les riches (il l'a dit à la télé), un des chefs de file des politiques professionnels, 20/20 à l'ENA en bavardage et rhétorique, matière essentielle à très fort coefficient, a glosé: Rachida est irresponsable de laisser ainsi la situation pénitentiaire péricliter … C'était sans compter sur les 174 promis dès la rentrée, en deux livraisons … Rachida n'a pas fait l'ENA mais elle connaît son sujet … Sacré François!... D'ailleurs, elle te tutoie en privé, je crois, vous êtes amis, poil au z... Le sport c'est de l'art. C'est comme l'Histoire: des rapprochements singuliers. Je constate depuis Reims où l'on vient de démasquer un vrai avocat général près la Cour d'Appel qui aurait étouffé contre des intérêts particuliers de lourdes affaires locales financières puis un faux médecin s'étant fait élire l'année dernière quasi à ce titre troisième ou quatrième adjoint au Maire de la ville (Sources: L'Union de Reims, cette semaine et la semaine dernière), je constate donc depuis Durocortorum un lent mais doux rapprochement entre d'une part Laurent Dingli et de l'autre Jean-Dominique Reffait … Nos deux historiens opposés se font des mamours publics depuis quelques temps, on le voit, on le voit bien … Hum … Drogba, fallait pas le sortir, non, fallait pas le sortir, il avait le match, il avait tout … C'est pas comme les 174 … N'est-ce pas, cher PB? Le tennis? Non non rien à secouer, je suis du populo, moi, basique, pas éduqué, je mange souvent avec mes doigts, faut que ça cogne sur le terrain, faut que ça se ramasse sévère, des bleus partout et un peu de sang ne seraient pas de trop … Le torticolis (et pour moi en plus!) face à la télé, non merci … Mais comme j'ai un petit côté romantique, quelquefois, rarement mais quelquefois je l'avoue, je regarde ces dames ainsi que, vous ne me croirez pas et pourtant, romance romance, les championnats du monde féminin, uniquement féminin, de patinage artistique … salto, double salto, barrières devant, glace arrière, tout le programme .. je me régale, surtout quand une championne s'écrase comme ça, pouf, sur son derrière et qu'elle repart aussitôt c'est à peine si on a remarqué qu'elle venait de tomber … Du grand art … comme en politique.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 07 mai 2009 à 18:27
@ Aïssa
Beaucoup qui ont été pensionnaires ont connu la douche minutée et encore, une fois par semaine.
Ils se sont rattrapés depuis !
Rédigé par : mike | 07 mai 2009 à 11:52
La politique a mis en place des femmes qui ne doivent leurs carrières qu'aux hommes. C'est cynique mais c'est comme ça, Mitterrand pratiquait allègrement l'essai au lit avant d'offrir une circonscription, Chirac a peuplé les conseils régionaux de bourgeoises channelisées, et Sarkozy met une touche de diversité en installant à des postes de responsabilité une meute de femmes dont la gouaille exagérée est censée représenter le peuple.
Nadine Morano est favorable à la gestation pour autrui, bien bien, elle réduit donc les femmes à ce qu'elles sont: de simples ventres mis à la disposition de plus riche que soi. Contre monnaies en dollars, des Indiennes portent l'enfant d'une Américaine. Bien bien, il existe donc un droit sacré et absolu à avoir des enfants, même si la nature en a décidé autrement. Tout se banalise, mais comme c'est Nadine Morano qui le dit, pensez-vous donc, une fille d'ouvrier a forcément une noblesse de coeur à défaut d'esprit, comme ses consoeurs Dati et Amara, reines du verbiage cafouilleux mais si touchant à l'oreille de l'aristocratie parisienne.On dira donc de NKM qu'elle est belle et intelligente, et de Fadela Amara qu'elle est méritante et singulière.
Il n'y a qu'en politique où les compétences sont superfétatoires, l'expertise désavouée, ce qui compte c'est l'image. Alors, tentons de décrypter les images pour mettre en relief l'énorme gâchis de notre société.
Rédigé par : SR | 07 mai 2009 à 11:38
@Laurent Dingli
L'oeuvre de Bourdieu, aucunement surannée, reste totalement pertinente s'agissant des mécanismes de reproduction sociale.
Consentez à en feuilleter quelques pages, même poussiéreuses, et vous comprendrez peut-être pourquoi les grandes universités américaines et anglaises le donnent à étudier encore aujourd'hui.
Concernant la situation actuelle, contrairement à vos propos, la situation ne s'améliore absolument pas car :
1) le système de reproduction des élites à travers le passage dans les grandes écoles s'amplifie depuis le début des années 90 (un seul exemple : le pourcentage d'enfants d'ouvriers ou d'employés admis à l'ENA ou à Polytechnique est en baisse constante depuis plusieurs années).
Les évolutions dont vous parlez sont antérieures et ce malgré les efforts de M.Descoings à Sciences Po. J'ajouterai que le personnel politique se recrute largement dans ces dites grandes écoles.
2) malgré les quelques exemples que vous donnez, il est faux de dire que le personnel politique se diversifie en terme de parcours.
Contentez-vous d'analyser simplement les professions et catégories socioprofessionnelles d'origine des parlementaires français ainsi que des membres des cabinets ministériels et vous trouverez la réponse.
On ne constate d'ailleurs aucune évolution sur ce point.
Pour conclure, à défaut de Bourdieu s'il vous pose problème, contentez-vous de lire Louis Chauvel, le sociologue français le plus reconnu sur ce sujet.
Ainsi, vous reviendrez "à la page".
Rédigé par : yh | 07 mai 2009 à 11:17
@SR
"Peut-on accéder au pouvoir si l'on est pas bien né, reproduit par sa caste et bien mis ?"
Nadine Morano, Fadela Amara et Rachida Dati sont toutes les trois filles d'ouvrier.
@ yr,
Arrêtez de lire Bourdieu et mettez-vous à la page. Même si les changements sont récents et demeurent encore modestes, il n'est pas très honnête de les occulter.
Rédigé par : Laurent Dingli | 07 mai 2009 à 10:25
"Un inconditionnel, sur n'importe quoi qui va toucher de près ou de loin le champ de son obsession, ne sortira jamais de la grisaille au mieux, de l'accablant au pire."
Lisez bien, SR, relisez au besoin...
Rédigé par : sbriglia@SR | 07 mai 2009 à 07:17
Bon alors, elles brûlent ou pas ces putains de taules?... puisque personne n'en veut plus, ni les détenus ni les matons ni les familles des ci-devant ni les éducateurs ni les assistantes sociales ni les infirmières ni les docteurs ni les magistrats ni les avocats ni la commission Léger ni la commission machin ni les Droits de l'homme ni la Halde ni l'Observatoire ni le Génépi ni les curés ni les prêtres ni les cardinaux ni le Pape ni la Gauche ni la Droite ni le Centre ni l'Europe ni les intellectuels ni les crétins ni les populistes ni les communistes ni les ... Bon alors, elles brûlent ou pas ces putains de taules?... sinon, la ferme, tous à vos niches! au travail! les autres silence et à la purge ... En rang, promenaaaaaade! il gueule comme ça le maton dans le couloir à l'heure de prendre l'air ... Promenaaaaaaaaade! et en passant il cogne comme un dingue avec ses clefs énormes contre les portes des cellules pour réveiller les siestards, pour les secouer sévère ... J'ai connu l'époque où la douche c'était mercredi et samedi, 10 minutes chrono, authentique, historique ... Le maton nous enfermait à 7 ou 8 là-dedans puis il gueulait depuis le couloir, juste derrière la porte: déshabillez-vous!... L'eau coulait à ce moment: Lavez-vous!... Puis: Rincez-vous!... A la fin: Séchez-vous!... Il ouvrait la porte, on ressortait tous de là avec les jambes encore pleines de savon ... Pas le temps de tout faire en si peu de temps ... La fournée suivante arrivait et ça recommençait pendant qu'on finissait de se frotter dans nos cellules ... C'était 1979, j'avais 15 ans et demi exactement. Plus tard, j'ai connu une petite évolution mais manifestement on a dû revenir au bon vieux temps dans ces turnes si j'en juge des mécontentements ... Promenaaaaaaade! spoooooooort! Never sport, chef!
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 06 mai 2009 à 23:53
Justement parce que miser sur son apparence emporte la mise il est donc de mise d'être toujours bien mise à la sortie des conseils des ministres. Enfin, un peu d'honnêteté intellectuelle et moins d'hypocrisie outrancière, personne ne commente le style de Fadela Amara qui est de mon point de vue du même acabit moral que Rachida Dati, à un détail près: c'est la Maison Dior qui fournit "gracieusement" la seconde en tenues d'apparat pour la Place Vendôme.
Qu'avait dit Pierre Joxe pour défendre maladroitement Pierre Bérégovoy empêtré dans ses emprunts à taux zéro ? Il avait fait allusion à sa mise de prolétaire mal fagoté, en costumes mal taillés.
On peut affûter ses critiques par l'observation vestimentaire et gestuelle des personnalités politiques. Un secrétaire d'Etat en cuissardes de cuir noir ce n'est pas courant, et les cuissardes dans l'histoire de la mode parlent beaucoup et développent une forte charge symbolique.
Bref, Nicolas Sarkozy n'a pas épousé une postière aimable de la Sarthe, il a misé sur un ancien mannequin au corps longtemps exhibé qui maîtrise à la perfection le sens du tailleur coupé dans le biais dans l'Atelier Haute-Couture de la Maison Dior.
Rédigé par : SR | 06 mai 2009 à 21:28
Monsieur Bilger,
Je suis toujours avec attention votre blog même si je n’y contribue qu’occasionnellement, pour tenter d’y apporter un commentaire uniquement lorsque j’ai quelque chose de différent à souligner. Votre dernier billet d’humeur me fait penser à une conférence que Daniel Cohn-Bendit a récemment tenue à Luxembourg et à laquelle j’ai eu le plaisir d’assister. Nous avons je pense l’âge pour avoir vécu l’époque qui a fait connaître « Dany le rouge ». J’ai trouvé lors de cette conférence que « Dany le rouge » avait réalisé une remarquable synthèse politique sur l’Europe, le débat franco-français qui cache le vrai enjeu supranational de ces élections européennes qui je le pense sont capitales pour tous ses membres. Il a notamment brocardé Bayrou pour avoir sorti ce livre dont vous parlez attaquant clairement Sarkozy à un moment où le débat devrait plutôt se porter sur l’avenir de l’Europe, le traité de Lisbonne, et surtout la gestion de la crise économique au niveau européen et en particulier l'attitude désespérante de Barroso.
La vue de Daniel Cohn-Bendit, 40 ans après Mai 68 m’a semblé par certains de ses aspects dans le même esprit que beaucoup de vos billets. Cela pourrait faire sourire, mais c’est une des leçons que j’ai retenue de cette conférence : la vraie intelligence ne se soumet pas à la dictature du paraître. Votre billet ‘Drôle de justice’ témoigne également de cette rébellion. Alain disait : Les nations étant inévitablement plus bêtes que les individus, toute pensée a le devoir de se sentir en révolte.
Merci pour vos billets tellement différents.
Rédigé par : claude jonniaux | 06 mai 2009 à 18:45
@SR
Peut-on accéder au pouvoir si l'on est pas bien né, reproduit par sa caste et bien mis ?
Allons ! Relisez Bourdieu...
ps : l'exception Bérégovoy durera peu de temps.
Rédigé par : yh | 06 mai 2009 à 17:50
SR, vous mangez quoi au petit-déjeuner ? Vos ulcères vous font trop souffrir, c'est certain. Le succès des autres vous irrite, rien ne trouve grâce à vos yeux, il faut consulter.
La vieille France est bien élevée, excusez-là. La reproduction des élites, s'il s'agit bien d'une véritable élite qui succède à une autre, et non d'héritage immérité, je m'en réjouis sans aigreur et puisse NKM servir la collectivité avec la même conscience que ses aïeux. La tradition n'est pas ennemie du progrès, elle en constitue le terreau fertile.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 06 mai 2009 à 15:15
J'ajoute : les robes Dior de Rachida, la Rolex de Nicolas, les perlouzes de Carla, et maintenant les cuissardes de Nathalie, c'est là tout ce qui vous intéresse ? Vous finirez par être pire que ceux que vous critiquez, à moins que vous ne projetiez sur eux votre attirance obsessionnelle pour tout ce qui brille et rutile. Vous me faites penser à ces vieilles bigotes qui bavent en regardant de belles femmes sur le trottoir tout en se disant avec un sentiment de haine mêlé d'envie : "Mon Dieu, quelle traînée ! ". Changez de ritournelle bon sang ! les disques rayés écorchent les oreilles.
Rédigé par : Laurent Dingli | 06 mai 2009 à 15:00
Dites donc, SR, vous êtes vraiment obsédée par l'apparence physique des gens, vous ; l'évoquer à petite dose, certes, mais ne parler que de cela à longueur de billets et d'années, voilà qui frise le TOC... Certains, dont je suis, se lassent souvent de leurs propres écrits, pas vous ?
Rédigé par : Laurent Dingli | 06 mai 2009 à 14:49
La tendresse coupable envers NKM se constitue autour d'une paire de cuissardes, pas toujours du meilleur effet avec une jupe portefeuille. Elle reste emblématique de cette vieille France qui rougit en disant une grossièreté tout en construisant des dynasties familiales dans la politique, avec le souci permanent d'apparaître comme porteurs de valeurs. Alors que NKM est une avide de pouvoir comme les autres, mais ses battements de cils désarçonnent les durs à cuire comme P. Bilger. Donc en résumé: bien née, reproduction des élites, cuissardes de cuir noir, et fard à paupières bleu ciel.
Rédigé par : SR | 06 mai 2009 à 13:39
Si vous voulez dire qu'il y a des gens de qualité à l'UMP, c'est certain. Il est dommage que ce ne soit pas les chefs directs et, notamment, le porte-parole, véritable tête à claque, ou le très pitoyable Karoutchi.
Je vais retomber dans mon vieux fond élitiste, mais enfin, malgré les aigreurs de notre président-cancre contre les élites intellectuelles, c'est quand même plus agréable pour l'esprit d'être intelligemment critiqué par quelqu'un qui a fait un bout d'étude, dont l'histoire familiale a nourri, depuis le glorieux général polonais, un sens aigu de l'Etat.
Désolé, mais je préfère ceux-là à une bande de barbares mal dégrossis qui se partagent le butin.
Question foot, je suis proche du zéro absolu. Ma pratique se limite à un ballon en plastique avec mon fils de 4 ans, et encore, il me dribble le gredin.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 06 mai 2009 à 12:51
Ha, monsieur Bilger ! Ce n'est pas la première fois que je vous soupçonne d'une tendresse coupable à l'adresse de NKM.
Ceci étant, je suis bien d'accord avec vous qu'elle représente à la fois une forme d'impertinence, de courage et d'intelligence au sein d'une majorité qui en manque singulièrement.
Je n'ai pas encore lu le livre de monsieur Bayrou mais j'en imagine assez facilement les grandes lignes sur les menaces à la dictature qui planent sur notre beau pays dont il serait le dernier rempart.
Pour moi, ce personnage a montré toutes ses facettes dans l'entre-deux tours de la présidentielle, et elles ne sont pas agréables à contempler.
Rédigé par : Vegetius | 06 mai 2009 à 12:06
Nathalie Kosciusko-Morizet est, de son propre aveu, enceinte. Elle devrait donc se préoccuper en priorité de se tenir éloignée de toute source éventuelle de stress nuisible. Ceci étant, être passé(e) par Polytechnique permet d'augurer une bonne gestion du stress !
S'agissant de l'aspect non monolithique du pouvoir, j'ai cru pour ma part observer certains tics mitterrandiens à la tête de l'UMP !
Rédigé par : Catherine JACOB | 06 mai 2009 à 11:58
J'ai lu "Abus de pouvoir" de François Bayrou : ramener son contenu à une "valse des ego" est une manière subtile d'éviter d'évoquer le cœur du message. NKM est subtile, assurément. Mais son objectif est le même que celui de Karoutchi, la courtisanerie en moins.
SR affirme que Bayrou est un "agitateur sans reflet" qui n'apporte pas de "réflexion personnelle." S'il avait lu le bouquin en question, il saurait qu'il a tort. S'il avait lu le livre, il pourrait entreprendre d'en démonter les arguments.
Le plus drôle, mais navrant, c'est Xavier Bertrand qui dans la même phrase affirme que le livre est "plein de haine", tout en reconnaissant qu'il n'a l'a pas lu...
Je serais très intéressé à connaître votre opinion, M.Bilger, sur le livre en question...
Rédigé par : Pierre Guillery | 06 mai 2009 à 11:13
Vous savez, cher Philippe, tout le bien que je pense de Nathalie Kosciusko-Morizet. Elle n'a pas en effet le goût de la courtisanerie, et son "coup de gueule" contre Borloo pendant l'affaire des OGM avait marqué. Quant à Bayrou, je l'ai étrillé dans un article concernant son cocasse appel à la vigilance républicaine que le Matamore béarnais avait contresigné avec tous les déçus du scrutin. Je ne sais pas si ce billet sarcastique était fondé sur des faits, mais le personnage me fait tout simplement rire et je n'arrive pas à le prendre au sérieux. A vrai dire, ses critiques deviennent trop répétitives pour que l'on puisse vraiment argumenter. N'oubliez pas aussi cet aspect des choses.
Rédigé par : Laurent Dingli | 06 mai 2009 à 10:58
...SR est incontestablement un homme...
Je suis rassuré.
Rédigé par : sbriglia | 06 mai 2009 à 10:48
Effectivement, Nathalie Kosciusko-Morizet est une personne particulièrement brillante, de par son intelligence, mais aussi de par sa sobriété, détonnant ainsi fortement de nombre de ses collègues de parti et de gouvernement, préférant généralement se vautrer dans l'outrance.
La France gagnerait à ce qu'elle soit mise en avant.
Rédigé par : oyoyo | 06 mai 2009 à 10:34
En matière d'ego NKM en connaît un rayon, à commencer par elle-même.
D'ailleurs, qui n'a pas d'ego ?
Rédigé par : mike | 06 mai 2009 à 10:02
Cher Philippe,
Monsieur Bayrou se voit toujours numéro 1, tout comme Serena Williams.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 06 mai 2009 à 00:51
Le football réserve toujours des surprises, et la fluidité du jeu anglais est fort appréciable. Arsène Wenger est péremptoire et m'agace dans ses analyses footbalistiques. Mais un pronostic retient mon attention : en 2012 contre toutes attentes Nicolas Sarkozy sera reconduit car d'ici trois ans aucune force politique ne se dégagera véritablement. Il n'y a que des chroniqueurs donneurs de leçons bien attachés à leurs certitudes distillées à la radio ou à la télévision. C'est à regretter, mais les Royal, Bayrou, Villepin, Aubry et autres sont des agitateurs sans reflet qui conditionnent leur victoire sur un rejet et non sur l'apport d'une réflexion personnelle.
Rédigé par : SR | 06 mai 2009 à 00:38