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08 mai 2009

Commentaires

FrédéricLN

Je lis qu'en appel, cette décision a été inversée, au motif que « La preuve que Transparence international France subirait un préjudice personnel, économique, directement causé par les infractions qu’elle dénonce » n'a pas été apportée.

Je suis étonné que le préjudice doive nécessairement, selon cette phrase et si je la comprends bien, être "économique". J'espère que cette argumentation tombera en cassation (j'espère en tant que citoyen, sans bien connaître les dispositions légales, dont je souhaite plus encore le respect, bien entendu).

Bourguignon

Hé ben il était temps !!!

http://www.dailymotion.com/video/x2sss7_elf-la-pompe-afrique_politics

Catherine JACOB@Aïssa Lacheb-Boukachache

@Aïssa Lacheb-Boukachache
"En vérité, je crains fort que vous soyez en cette grave question la seule à comprendre ce que vous tentez d'expliciter ..."

En clair donc:
Si j'en crois mon expérience de la plainte poubelle, et vu l'incroyable énergie que j'ai déjà déployée en vain pour secouer le cocotier, autrement dit pour attirer l'attention sur certaines situations, si la justice consent à bouger dans ce dossier, de mon point de vue du moins, il y a vraiment toutes les chances qu'elle soit effectivement compétente à enquêter ! Fin de l'histoire.

Aïssa Lacheb-Boukachache

@Catherine Jacob


Ma pancarte est pourtant claire ... C'est vous qui la lisez mal ou peut-être de bien trop loin. Approchez plus que cela et relisez: Une organisation internationale (ONG) saisit d'une plainte en France un juge d'instruction sous les chefs d'accusation de détournement de fonds publics en leurs pays respectifs contre des chefs d'Etat. Ce n'est pas plus compliqué que cela; pourquoi exacerbez-vous tout?... Que ces chefs d'Etat aient acheté des biens en France, cela ne constitue pas un délit. Puis quand bien même tout ce que vous voudrez, il faudrait enquêter à présent et prouver que les fonds détournés, si je m'en tiens à ce que vous écrivez, proviennent bien de nos aides françaises; dans ce cas, expliquez comment fera en cela cette juge d'instruction sauf à s'ingérer dans les comptes et le budget de ces pays souverains pour y faire la part entre ce qui est de notre aide financière et ce qui est du reste ... Inversez les rôles un peu et vous verrez toute l'absurdité (pardonnez-moi) de votre démonstration: Un magistrat gabonais, dans les mêmes conditions de plaintes et de suspicion à l'encontre de notre Président et relativement aux prêts et crédits que son pays accorde régulièrement au notre, exigeant, suite à une plainte d'une association quelconque, de notre ministre de l'Economie et des Finances l'accès à toute notre comptabilité nationale, etc. En vérité, je crains fort que vous soyez en cette grave question la seule à comprendre ce que vous tentez d'expliciter ...


Aïssa.

Catherine JACOB@Aïssa Lacheb-Boukachache

@Aïssa Lacheb-Boukachache
Il s'agit pour la France de s'occuper de ce qui se passe sur son sol ainsi que des détournements de fonds originaires de ses caisses et non pas de ce qui se passe dans d'autres juridictions qui de surcroît ne sont pour l'heure pas saisies. Cela ne me paraît porter atteinte en aucune façon à une justice gabonaise ou américaine ou que sais-je encore qui n'aurait nulle compétence à enquêter ici sinon dans le cadre d'accords de coopération comme on cherche à en activer et à en faire produire des résultats avec tout un certain nombre de 'paradis fiscaux'!
Il me semble que, comme souvent, vous brandissez trop de pancartes à la fois pour qu'il y ait des chances de permettre d'en lire au moins la moitié d'une!

Alex paulista

@PARITOLOG
Vous avez raison, le lavabo c'est assez délicat. Il faut un petit filet (Venturi), une grande hauteur d'eau, laisser le tourbillon se faire doucement, et c'est en moyenne. Je referai une batterie de tests chez moi, à l'hôtel, etc...
Le plus important c'est de garder la flamme...
Pour vous convaincre que tout gyroscope n'est pas mécanique et qu'il faut en rester à l'étymologie (gyroscopie=mesure de l'angle ou par extension du cap, et non conservation du moment cinétique), mon (notre) ancien bébé en lien (PUB si Bolloré nous lit, pour son yacht !).
Évidemment tout est lié et la lumière a également une quantité de mouvement, pourriez-vous me dire valablement, mais tous ces effets sont fondamentalement cinématiques, i.e des effets de changement de référentiel par nature indépendants des masses en jeu. C'est bien pour ça que ça marche avec les photons.
Il faut aussi citer la belle technologie du "verre de vin" chère à la Sagem (au sens propre...) qui utilise la propriété du verre chantant à avoir son onde stationnaire qui tourne à une fraction de fois la rotation absolue.

Sincèrement, sans vouloir entrer dans une polémique puérile, je crois qu'il faut faire très attention à ne pas participer à cette peur que suscitent les sciences. Les béotiens en arrivent à avoir honte de se tromper, celui qui sait -ou croit savoir- veut l'écraser.
Or vouloir comprendre les sciences sans se tromper c'est comme vouloir apprendre le judo sans tomber, et il faut toujours douter, l'arrogance n'est pas productive en sciences.
J'ai perçu votre post (peut-être à tort, puisque vous me dites que c'est la date 1909 qui vous aurait évoqué l'athée Einstein, alors que son année est plutôt 1905 dans ma mémoire) comme une incompatibilité ressentie entre "absolu" et "relativité", et comme une tentative d'un prof de Lycée d'utiliser la science pour rabaisser un amateur de Léo Ferré.

Je crois qu'il n'y a pas de problème à utiliser des mots scientifiques en poésie.
Et, peut-être la pire trahison envers les "sciences objectives" est d'introduire ses opinions par des "objectivement", "consensuel", "personne de bonne foi ne peut dire que"... pour ensuite taxer des artistes de pro-pédophiles ou proposer de purger une époque qui a osé remettre en cause l'idéologie de la consommation et prétendre à plus de liberté.

Bon, j'arrête de vous titiller, on a tous nos tics de langage et vous êtes très réactif à la provoc... Je ne peux pas me fâcher durablement avec quelqu'un qui regarde aussi les vortex de son lavabo.

Aïssa Lacheb-Boukachache

@Catherine Jacob


Si donc l'aide financière internationale est détournée (ce dont je ne doute pas une seconde) par ces dictateurs aux petits pieds, gabonais ou autres d'Afrique, à leur profit personnel, laissant crever leur peuple dans tous les besoins, il ne revient certainement pas pour autant à une juridiction française de s'en saisir d'une façon ou d'une autre (et sous quel motif, d'ailleurs, que notre Droit pénal réprimerait? Il n'y aurait que des motifs fiscaux mais je pense que ces personnes sont suffisamment zélées et diligentes pour s'acquitter en temps de leur taxes et autres françaises quant à leur immobilier et mobilier chez nous ...) … Si aide financière internationale détournée par quelques-uns, tribunal international pour instruire et juger ces coquins. Vous voyez où cela mènerait … On est ici, pour exemple, dans une mauvaise lecture du discours de Dakar: Vous africains n'êtes pas entrés dans l'Histoire, n'êtes apte à rien en somme, surtout pas en Justice, nous allons le faire pour vous et chez nous en plus … C'est, en sus de n'être juridiquement établi sur rien de bien solide et durable, humiliant et pour tout dire stérile car aucun africain, gabonais ou autres si d'autres pays de ce continent sont parties, hormis les accusés, ne participerait de ces procès où, quand bien même, somme toute, des condamnations, que seraient-elles en l'état s'il y avait? du pipi de sansonnet pour ces chefs d'Etats et autres … On pisse dans un violon en voulant jouer de ce Droit.

J'ai écrit «africain» comme j'ai pensé «pauvres chroniques» … «Le trop que j'ai à bouffer ici, c'est à un africain que je l'ai pris qui meurt de faim ...» veut dire aussi à un bangladeshi ou à tout autre pareil en cette terre. J'aurais dû ajouter: «et à qui je ne le rends pas» … Il ne s'agit pas de moi ni de vous personnellement mais de nos Etats, donc de nous tous. Aider à creuser un puits là-bas dans une contrée perdue pour abreuver dix villageois -et encore, quand le puits n'est pas détruit ou pillé par d'autres en leurs guerres, guerrillas et razzias permanentes- ne me satisfait pas … Cette charité mesquine me fait honte plutôt. Un ami soignant est revenu de sa seule et unique mission africaine MSF et AICF, il était plein de bonne volonté, d'espoir, d'humanité et n'écoutait pas mon propos, mes avertissements … Même, il voulait que j'aille avec lui … A son retour, il m'a confié: si c'est pour m'asseoir à côté d'eux, n'ayant aucun pouvoir de rien changer à leur sort et les regarder crever pendant que moi j'ai ma boîte de conserve à bouffer et mon abri estampillés «Humanitaire», non merci … Je ne crois pas en l'indépendance ni la liberté aucune de ces Peuples dans ces conditions. C'est le pire des leurres …


Aïssa.

PARITOLOG

@lex paulista (sed lex)
Le laïcardisme radical ressemble une variété de bigoterie.
Je vous rappelle que, en réaction à mes interrogations relayées par un autre
("PARITOLOG, Duval Uzan, relâchez-vous un peu, je suis sûr que ça va passer.
Tellement bien-pensants et accusateurs ces derniers commentaires. Le virus Burgaud sans doute.
Si la justice doit être une balance, juste un petit contrepoids signé Léo...
Un peu de provoc aussi..."),
interrogations sur l'ampleur possible de tendances pédophiliques dans la magistrature ayant pu (par contre-réaction démesurée) déterminer les effroyables fourvoiements d'Outreau,
c'est VOUS qui avez envoyé le texte de voix-Ferré, se terminant par le code ... pénal !
Au passage vous m'affubliez ainsi que M. Duval Uzan d'une sorte de "tension" maladive
("je suis sûr que ça va passer"), dans la grande tradition de la reductio ad psychiatricum de celles et ceux d'opinions dissidentes (on songe au cynisme soviétique mâtiné de dialectique éristique d'un déprimant philosophe allemand ...) : êtes-vous le seul à échapper à l'exigence critique que vous portez sur les autres ?
Je n'ai jamais "interdit" à qui que ce soit de mêler Gyroscope et Absolu dans une même phrase, voilà encore une ficelle rhétorique à la Schopenhauer ... (prêter à tort de la méchanceté à autrui pour prétendre au "bénéfice de la victime") : en faisant publier par M. BILGER vous consentez implicitement à exposer vos expressions à l'exercice de la critique humaine, non ?
S'agissant du "test du lavabo", je crois qu'il y a des auteurs dont JM Lévy-Leblond qui ont prouvé que le sens de rotation est extrêmement sensible aux "conditions initiales" de l'écoulement, en sorte que le phénomène a priori déterministe se retrouve tellement entaché d'aléa que les séries statistiques sur même lavabo et en variabilité inter-lavabos ...
ne confirment pas la signature hémisphérique...
Enfin personne de bonne foi ne peut en relisant mes propos y voir une quelconque orientation dans un sens "argument politique gauche/droite" pour aujourd'hui, le "droit d'inventaire" sur la 68-ardie étant devenu consensuel.
Pour en finir, je ne fais aucune fixation sur votre personne, et il est peu probable que l'envie me reprenne de réagir une autre fois sur ce que vous-même aviez qualifié "Un peu de provoc aussi..."

Pierre-Antoine

Cher PB,
Applaudissons à deux mains le désir de justice qui anime cette juge d'instruction.
Mais...
Imaginons, je dis bien "imaginons", qu'un magistrat d'un pays africain ou asiatique, animé du même désir de justice à l'encontre d'un de nos hommes (ou femmes) politiques, entamait des poursuites judiciaires. Que diriez-vous ?
Mais... N'est-ce pas aussi un camouflet pour ses homologues des pays concernés... Comme si en ouvrant ce dossier, elle leur disait en face "Messieurs, vous n'êtes pas à la hauteur des exigences de votre charge."
Cela ne s'appelle-t-il "outrage à magistrat" ?

Cordialement et interrogatif

Pierre-Antoine

Catherine JACOB@Aïssa Lacheb-Boukachache

@Aïssa Lacheb-Boukachache

"si le pôle financier du TGI de la Justice parisienne n'a que ça à faire, prétendre à discuter et juger et au pénal s'il vous plaît des affaires qui ne nous regardent pas, ce serait donc que tout va pour le mieux en ce domaine chez nous … C'est rassurant donc."

Je vois que vous êtes d'avis que charité bien ordonnée commence par soi-même. Il est cependant plus d'un point de vue sur cette question. Certes, que nos tribunaux aient du pain sur la planche sans se mêler des affaires d'autres pays, je le crois volontiers. Mais n'est-ce pas là un regard simpliste que de voir une ingérence là où nous sommes en réalité tout à fait concernés. A mon sens, à moi qui comme chacun sait désormais n'ait aucune compétence juridique hormis peut-être, parfois, le simple bon sens, il me semble que les propriétés incriminées ne bénéficient d'aucune extra territorialité comme par exemple les résidences des services diplomatiques des pays avec lesquels nous entretenons des relations. Ne bénéficiant d'aucune extra territorialité, la justice de ce pays me paraît a priori compétente pour tout ce qui, les concernant, lui paraît également intéresser en particulier notre sécurité, eu égard notamment à tout acte délicteux auquel pourraient envisager de se livrer des ressortissants étrangers mécontents de voir leur peuple floué de ce qui pourrait lui revenir de droit !
Lui reviendrait de droit en effet, tout aide ou subside quelconque alloués par l'aide internationale qui inclut la France, et qui aurait pu être détournés au profit d'intérêts privés au lieu d'être investi au profit du bien commun.
Nous pouvons dès lors retourner l'adage, "charité bien ordonnée commence par soi-même" en "avant de plaider l'octroi de nouveaux fonds auprès de la communauté internationale, que ceux qui se sont déjà largement et indûment servis eux-mêmes en priorité dans les premiers, commencent par les remettre sur le marché des capitaux disponibles pour la (re)construction de l'économie de leur pays et le mieux-être de leurs populations". A cet égard, et pour les y aider, il me semble normal que la justice de l'un des pays bailleur de fonds s'intéresse à savoir ce qu'il en est relativement à la part de ces fonds dans l'origine des avoirs disponibles et actifs sur son territoire.
Ceci étant, ladite justice a-t-elle été régulièrement saisie? Comment le saurais-je?! Tout ce que je sais c'est que est admis à ester en justice si je ne m'abuse, toute personne physique ou morale en ayant la capacité juridique et l'estimant utile à protection de ses intérêts. Or donc, à priori et jusqu'à plus ample informé, c'est bien là le cas de "Transparence internationale" eu égard aux buts que définissent ses statuts et qui se donnent également à lire dans son intitulé!

"Il y a quelque chose d'insupportable qui blesse au coeur profondément quand on a de l'honneur et de la dignité, quelque chose d'insoutenable à savoir -et accepter puisque je ne le dénoncerais pas ni ne le rendrais à celui-là- que ce que j'ai en trop à bouffer, c'est à un africain que je l'ai pris qui meurt de faim …" Pourquoi seulement à un africain et seulement à un africain en Afrique? Je crois que cette façon de culpabiliser les gens en permanence ne fait en rien avancer le schmilblick car c'est les prendre quelque part dans une sorte de double bind!
Est-ce que l'habitant d'un village d'Afrique dont le puits construit avec l'aide internationale aura permis une agriculture de subsistance, autrement dit des cultures suffisantes à nourrir sa famille et celle de ses voisins ainsi que de vendre un petit surplus qui lui permettra de commencer à économiser pour un projet utile à lui-même et à sa communauté villageoise, pourrait être déclaré avoir pris ledit surplus à un conducteur de rickshaw du Bangladesh dont l'agriculture de subsistance de sa communauté aura été victime de la contamination de l'eau par la présence d'arsenic dans les eaux souterraines et les voisins victimes de paludisme, leptospirose, ou encore de la dengue. Raisonnablement non. Donc je ne pense pas que ce style d'arguments qui tend à négliger d'autres formes de difficultés propres aux pays du G7 devenu G20 et à les tenir pour rien soit véritablement propre à faire en sorte d'améliorer quoi que ce soit.

Ceci étant, dans ma famille, il a toujours été de règle de cuisiner et tenir prête une part en plus que nécessaire, ce qu'on appelait jadis, "la part du pauvre" et qui se rattache à l'antique coutume du visiteur. Pouvoir offrir un verre de vin au facteur, une part de tarte et une tasse de café au visiteur inattendu, pouvoir rajouter un couvert au dernier moment à la fortune du pot au bénéfice de l'un ou de l'autre, par exemple aussi d'un copain des enfants, était considéré comme une richesse suffisante mais c'était dans un autre monde où le visiteur n'était pas obligé d'être "un petit africain" pour avoir droit à un peu de chaleur humaine, cette chaleur humaine que l'on rencontre probablement bien davantage de nos jours dans ces villages d'Afrique où l'on ne manque de notre 'confort' occidental que si l'on en rêve, que dans nos désormais très froides contrées où la simple gentillesse finit même par devenir suspecte et fait systématiquement de vous cet étrange visiteur qui vient proposer à la fillette de la pub de contrôle parental d'internet de lui montrer un vrai lapin.

Or donc, ne mélangeons pas tout et la part qui revient à l'ensemble du peuple gabonais dans l'aide internationale et dont quelques-uns l'auraient floué et l'antique part due dans le respect à tout 'visiteur' quel qu'il soit, au nom de l'hospitalité et sous réserves de ne pas en abuser, tel ce visiteur singulier qu'est 'le visiteur abonné' à l'heure du repas!

Alex paulista

@ PARITOLOG
Je n'ai pas compris l'intérêt de mentionner la religion d'un scientifique qui ne s'est pas rendu célèbre par sa bigoterie. Mais c'est probablement mon côté laïque radical qui m'oblige à relever.
Vos propos semblent établir comme une évidence que la chanson de Ferré participe à un mouvement pro-pédophilie, que sa libido était "torturée" ou bien que son œuvre serait "à purger". Cela n'engage que vous et c'est une accusation suffisamment grave pour éviter de la porter sous couvert d'anonymat. Ses enfants ne seraient peut-être pas d'accord avec vous...
Pour ma part je pense que cette chanson est libertaire mais n'est pas au fond une sensualité de nature pédophile. Sans être spécialiste...
Si je l'ai citée, c'était plus pour satisfaire mon sentiment de liberté que ma libido.
J'adore lire Tournier. Dois-je consulter Tordjman ?

A part ça, merci de votre intérêt pour les sciences. On arrive à en mettre dans un blog juridique, c'est une satisfaction en soi, que l'on peut partager au-delà des clivages politiques comme tout élément de notre culture.
N'abusons pas non plus.
Mais je trouve regrettable de s'en servir pour rabaisser/se faire valoir/classer les gens qui n'auraient pas la fibre scientifique, leur interdisant (à tort) d'utiliser Gyroscope et Absolu dans une même phrase, au nom de Einstein et de la relativité restreinte. Ce faisant vous participez - involontairement je pense - au phénomène que vous voulez combattre, c'est-à-dire le fait que l'usage de mots scientifiques impressionne. En effet après un tel terrorisme, qui osera évoquer un outil technique, pourtant aussi fascinant que le gyroscope ? Il faudrait une licence de physique ?


La science est déjà trop utilisée dans notre système éducatif comme pur outil de sélection. Peut-être êtes-vous prof, c'est d'autant plus important de ne pas dégoûter les jeunes. Mais bien sûr quand on utilise le vocabulaire scientifique au bluff pour faire l'économie d'un argumentaire, c'est énervant. Je ne crois pas que ce soit le cas de Tournier.

Cordialement

PS1: vous avez raison d'émettre des réserves quant aux idées des autres. Chacun a déjà assez de travail avec les siennes, et les vôtres semblent assez radicales.

PS2: j'ai lu l'article en lien. Je trouve ces choses trop graves pour en faire un argument politique gauche/droite. On peut faire la même chose dans un élan anticlérical. C'est tout autant critiquable.

PS3: Bravo pour votre expérience de déviation vers l'Est. On peut aussi regarder son lavabo se vider pour le voir qualitativement. Je vous confirme que dans l'hémisphère sud ça tourne dans l'autre sens. Hier j'ai réalisé que sur mon calendrier brésilien les lunes croissantes/décroissantes étaient inversées. C'est simple à comprendre mais je n'avais pas réalisé.

PARITOLOG

@ Alex paulista
Dont actes, réponses :
1- insulte? néant ! , "humeur" car je pariais avoir affaire à un non-scientifique, je me suis trompé ...
(toutefois l'exergue due à Tournier est de la poésie mais pas de la science, l' "Absolu" est une chimère)
2- Tournier, Tournier, encore un littérateur à libido pour le moins "torturée", convenez-en ... !
3- je n'ai dressé aucun parallèle entre conservation du moment cinétique (gyroscopie) et relativité
restreinte, car vous supposant Béotien (autant que Bergson qui n'avait RIEN compris lui), je rappelais
des dates anniversaires importantes en 09 (les mémoires de 1909 et les lunes médicéennes de 1609)
4- sur ma supposée ignorance, je vous renvoie à un excellent ouvrage d'un collègue :
"Et pourtant elle tourne" sur l'histoire du mouvement de la Terre ... et en didactique j'avais monté une
manip "montrant" l'effet de déviation à droite du tir méridien vers le pôle nord sur un plan sans frottement
(projection polaire) (origine cinématique de ce résidu inertiel dit de Coriolis)
5- merci pour vos références (Sagnac), en effet je conçois que les équations de Maxwell prédisent
un impact sur l'onde EM en référentiel tournant ...
6- vous connaissez sans doute la petite manip de "physique amusante" avec un parallélépipède
(genre grosse boîte d'allumettes pleine) qui a 3 moments d'inertie principaux différents :
la rotation est instable autour de l'axe à J intermédiaire, ça peut amuser vos futures conquêtes ...
7- personne ne peut comprendre pourquoi vous insinuez que je semblerais "focaliser sur ...
... les juifs et les arabes" , si on ne peut même plus accoler un "Juif suisse" sympa à Einstein, alors !
8- en résumé : oui j'étais à côté de la plaque vous concernant sur la question de culture scientifique,
toutefois vous vous souvenez de l'ouvrage d'il y a quelques années sur ces "penseurs" qui
annexaient des terminologies de la physique sans les maîtriser et pour en mettre plein la vue :
les imposteurs en "abracadabra", ça existe même si heureusement vous n'en êtes pas !
9- revenant à "PETITE" de voix-Ferré, cela fait partie du bilan sévère à purger sur les errances
libidinales post-68ardes... dans LE POINT du 07 mai page 54, c'est aussi en ligne lepoint.fr
(http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2009-05-07/parcours-le-mousquetaire-arrache-a-l-enfer/917/0/341447)
ENCORE UNE AFFAIRE QUI SORT : UN PEDOPHILE NOMME D'UN QUOTIDIEN NOMME ,
JOURNALISTE QUI CURIEUSEMENT QUI TENAIT LA CHRONIQUE ... J U S T I C E ...
(le garçon, victime à l'âge de 10 ans, travaille à présent pour l'épouse d'un haut personnage public,
ce détail est extrêmement intéressant pour certaines actions civiques inéluctables...) ...
Dans le respect normal à votre personne, sous toutes réserves quant à vos idées.

Alex paulista

erratum:
Hervé Lefèvre et non Henri,
transformation de Lorentz (dans l'espace de Minkowski) et non de Minkowski.

Alex paulista

@ PARITOLOG
Votre commentaire serait insultant s'il n'était pas tant à côté de la plaque.

Juste pour vous recadrer un peu, et œuvrer pour la propagation des sciences objectives qui ne sont pas encore arrivées chez vous.
Tout d'abord, « paulista » n'est pas un nom de famille. C'est un adjectif, un peu comme « parisien », tout simplement pour ne pas confondre avec d'autres Alexandre. Mais j'apprécie votre intention de politesse.
Je vois que vous vous souciez de la satisfaction de ma libido. Je vous rassure, on fait ce qu'on peut mais ça va.
Malheureusement je n'ai aucun talent de poète. Je suis un scientifique. La phrase « C'est le gyroscope, c'est la clé de l'Absolu… » est de Michel Tournier dans le Roi des Aulnes. Elle est en exergue de l'excellent livre de référence d'Henri Lefèvre sur le gyroscope à fibre optique.

Juste une petite digression sur le gyroscope et la relativité restreinte. Visiblement vous n'y connaissez RIEN. Je vais vous expliquer rapidement, au moins pour vous montrer vos erreurs. La relativité restreinte signifie que les lois physiques s'appliquent identiquement entre deux référentiels en translation uniforme l'un par rapport à l'autre.
Cela paraît tout simple, mais c'est déjà énorme. Car afin de combiner ce principe avec le fait que la vitesse de la lumière est une constante indépendante du référentiel, la plus simple formule de changement de référentiel est la transformation linéaire de Minkowski non seulement sur les trois dimensions mais aussi sur le temps. Cela implique que le temps dépend du référentiel, ce qui fait sauter une grosse barrière philosophique.
Le gyroscope s'intéresse à la rotation.
Mais un enfant de 5 ans sur un tourniquet sent bien la force centrifuge et que s'il crache en l'air la salive ira vers l'extérieur. Les lois physiques entre deux référentiels en rotation ne sont donc pas identiques. Et Einstein est bien d'accord, ainsi que tout élève correct de classe de première.
Aujourd'hui il y a des gyroscopes et gyromètres de toute sortes. Les toupies, que vous croyez connaître, ont tendance à garder leur axe de rotation par effet inertiel. Elles sont donc un moyen utilisé dans les vieux sous-marins pour garder une référence ABSOLUE de direction malgré les mouvements libres du véhicule amphibie. On les aligne sur la rotation de la Terre par un système de cardans, vu que la Terre tourne. Ils y sont asservis.
Aujourd'hui des systèmes strap-down utilisant l'optique remplacent avantageusement les gyroscopes mécaniques, car ils n'ont pas de cardan ni de pièce mécanique mobile (sauf pour sortir certains anciens gyros laser d'une zone morte de couplage mais c'est une autre histoire). Ils utilisent l'effet Sagnac, nullement en contradiction avec la relativité restreinte, qui indique que deux ondes contra-propagatives dans une boucle refermée sur elle-même acquièrent un déphasage proportionnel à la rotation. Ce sont les gyroscopes laser (milieu de propagation court et amplificateur) ou à fibre optique (milieu de propagation passif mais très long).
Ce qui est amusant, c'est que Sagnac en 1913 a publié son article avec l'intention de prouver que la relativité restreinte était erronée. Il se trouve que pour la rotation de la lumière l'effet de déphasage est identique que l'on calcule avec la mécanique newtonienne ou bien dans le cadre de la relativité. C'est que le Français maniait mal ces nouveaux concepts. Il n'empêche, son montage expérimental était excellent et a donné vie à tous les gyroscopes optiques modernes.
J'étais un spécialiste du gyro à fibre optique dans mon précédent emploi, en charge de la R&D optique, et à ce titre donnais le cours sur le sujet à Telecom Paris. Si vous le demandez je pourrai vous envoyer des références de publications sur l'effet Sagnac depuis 1913. L'approche quantique est très élégante aussi, on peut démontrer le résultat par analogie directe avec le déphasage dû au changement de jauge (p => (p-qA)). Car au fond le passage d'un champ électrique à un champ magnétique est un simple changement de référentiel, c'est donc similaire comme le suggère le fait qu'en mécanique newtonienne la force magnétique et de Coriolis sont toutes deux en produit vectoriel avec la vitesse relative…

Et que je suis d'accord avec vous sur le bas niveau de culture scientifique. Mais savoir qu'on ne sait pas, c'est déjà un début.

Sans rancune, en vous remerciant de m'avoir remémoré le temps ou je touchais un peu les sciences. Aujourd'hui je dirige une entreprise brésilienne qui fait bassement de l'argent à configurer les logiciels des banques d'investissement. Ca rapporte plus que les brevets, et que la politique… Et les problèmes sont compliqués aussi…

Dans la banque ! Avec des juifs et des arabes (Libanais chrétiens ou pas), puisque vous semblez focaliser là-dessus !

Ah ah ah ah…
Pauvre France ;o)

FrédéricLN

@ Ph. Bilger : j'approuve ce billet en général et Françoise Desset en particulier, mais déclameur, j'ai le plaisir de la connaître.

J'approuverai donc très spécifiquement votre conclusion : "Cette nouvelle et bienfaisante Françafrique pourrait même, qui sait ?, servir de modèle pour notre justice nationale."

Il y a des frégates qui attendent encore, je crois, de revenir à l'envoyeur.

Laurent Dingli

Dans le commentaire qui s'est perdu j'évoquais notamment deux affaires douloureuses, l'assassinat du juge Borrel à Djibouti et celui du journaliste Guy-André Kieffer en Côte-d'Ivoire. Dans ces deux affaires criminelles, le pouvoir en place a été mis en cause. Où s'arrête donc la justice et où commence la raison d'Etat ? Lorsqu'on sait quelle est l'importance géostratégique de Djibouti pour la France, on peut se poser des questions sur l'aboutissement de l'affaire Borrel. Et puis, l'impunité d'un chef d'Etat, même condamné par une grande partie de la communauté internationale, demeure une douloureuse réalité. Qui va entrer en guerre pour faire juger le président soudanais ? Pour autant, je crois évidemment en la nécessité de telles poursuites, qu'elles soient faites sur le plan national ou international.
Ces affaires son emblématiques dans la mesure où les personnes assassinées ont essayé de dévoiler des affaires de corruption. Cela leur a coûté très cher. Quant à leurs assassins, ils sont tranquilles.
Hors d'Afrique, et dans un territoire bien français, j'aurais pu aussi évoquer la disparition du journaliste Jean-Pascal Couraud, sans doute torturé et jeté à la mer parce qu'il avait mis le nez dans quelque scandale politico-financier à Tahiti.
Circulez, braves gens, il n'y a rien à voir...

PARITOLOG

Monsieur Paulista,
Votre envoi, dans une précédente liste de commentaires, d'un texte objectivement pro-pédophile dû à Léo Ferré (à une époque où objectivement la pédophile militante a fait des ravages) était pour le moins inquiétant !
Mais heureusement vous nous rassurez vous-même ainsi : "certains trouveront que je suis obsédé par les femmes" ... ouf ! donc la PETITE de Ferré ne serait qu'une métaphore de "promesse érotique" en devenir une fois l'âge légal et humaniste atteint...
Vous seriez donc surtout affecté de gros appétit libidinal (pas assez satisfait ? tant il est vrai que "plus en parle, moins on le fait"... ?) mais pas de trouble "pédo"...
Nous imaginons que cela vous sera agréable de lire que vous êtes un centre d'intérêt !
Vous avez un VRAI talent de poète, comme votre Maître voix-Ferré :
"avec le gyroscope, la clef de l'Absolu"...
C'est vrai que le Mémoire centenaire du Juif suisse sur la relativité restreinte, ça vous nourrit moins l'exaltation !
Pauvre Albert Einstein (1909), pauvre Galilée (1609, découverte optique des 4 satellites de Jupiter avant sa CONDAMNATION EN 1632 PAR DES JUGES...) !
Et pauvre population française si inculte en sciences objectives !

francis

Pour ceux qui possèdent quelques notions de la valeur immobilière des résidences somptueuses de l'Ile-de-France, il y a lieu de se poser des questions. Comment avec une liste civile annoncée à hauteur de 200 000 euros annuel, un président africain peut-il être multipropriétaire évalué à plusieurs millions d'euros ? L'association I T a sûrement raison de porter la question en justice. Il me parait "désirable et légal" que la magistrate saisie désire enquêter. Certes l'argent n'a pas d'odeur, mais là il pue le pétrole et la corruption. C'est le relent de la Françafrique exploitée par les pouvoirs de droite et de gauche depuis des décennies, exploitée aussi par des compagnies financières comme ELF, Total, Bolloré. J'admire Madame Desset qui désire pénétrer un domaine qui intéresse le pré carré français en Afrique de l'Ouest et le capitalisme boursier de ces compagnies. Je parie que le Parquet aux ordres de la Chancellerie intimera à cette courageuse mais téméraire magistrate l'arrêt des poursuites. Politique, fric, c'est lié, hélas oui.

jpledun

"@ Aïssa Lacheb-Boukachache,
Merci pour cette lecture intelligente du discours de Dakar.
Laurent Dingli"


De même. (pour une fois...)

jpledun

Alex paulista

@ yh
Sur les statistiques : corrélation n'est pas explication. J'entends bien votre remarque sur les employés comme remplacement des anciens ouvriers. Mais la nature du travail a tellement changé, ainsi que l`orientation...
Ce que j'essaie de dire dans mon commentaire, c'est qu'avec les 80% au bac et tous les efforts (louables ou pas, ce n'est pas la question) pour pousser les gens à faire des études, la plupart de ceux qui finissent ouvriers, employés de base, boulangers, menuisiers ou coiffeurs n'y sont plus poussés par l'histoire familiale ou le besoin de travailler au plus tôt, mais bien souvent par l'échec scolaire.
Ce n'était pas le cas auparavant, beaucoup de gens passaient brillamment leur certificat d'études et commençaient à travailler. J'ai l'impression qu'aujourd'hui cette sélection par l'échec accélère le phénomène étudié par Bourdieu. En conclusion, ces statistiques montrent juste qu'une élite scolaire engendre une élite scolaire, et parlent de moins en moins de la reproduction d'une élite d'argent ou de pouvoir.

Dans ses derniers ouvrages, Bourdieu s'intéressait aux mécanismes de distinction, souvent à l'œuvre au sein même de ce blog malgré l'ouverture d'esprit de notre hôte: des spécialistes auto-proclamés de la langue aiment donner des bons points ou bien attaquer les posts sur leur rédaction, quand les opinions exprimées leur sont désagréables. Sur l'orthographe, à défaut sur le vocabulaire ou le style.

Nous sommes donc finalement assez d`accord : Bourdieu est toujours très actuel, mais le "encore une qui..." en son nom ne s`applique plus exactement à NKM dans notre classe politique, où nous manquons plutôt de personnes dont la compétence soit reconnue à travers les clivages. C`est une femme, elle est jeune et plutôt jolie, on l`excusera donc de ne pas être arabe et de famille modeste : on n`en a pas tant que ça des comme elle en stock. J`espère qu`elle ne nous lit pas, au risque de ne plus rentrer les chevilles dans les cuissardes. Ce serait dommage.


Sur l'Afrique

Sans être un spécialiste comme M. Reffait, je me souviens de mon service dans la Marine, de mon passage à Djibouti. On peut appeler le rapport France-Afrique du viol, de la prostitution ou bien simplement prendre le thé.
A la fin, on tombe amoureux, malgré tous les discours machos qu'on peut faire. Elle le sait et elle va nous plumer gentiment...


Certains trouveront que je suis obsédé par les femmes.
Elle sont, avec le gyroscope, la clef de l'Absolu.

ROUTA VILLANOVA

Polochon, des noms ! des noms ! Please !

Un Corse qui n'est pas sénateur

ROUTA VILLANOVA

Très bien, beau courroux ! Si nous n'étions pas aussi informés, les larmes nous auraient jailli des yeux ! Madame Desset a bien évidemment raison, vous aussi, Monsieur le Magistrat. So what ? S'il en est quelqu'un (une), dans toute cette chienaille qui puisse affirmer qu'il ait corrompu ou été corrompu de quelque manière, qu'il se lève ! Quel silence !
Enguerrand de Marigny fut pendu en face d'un silence semblable, mais il y a longtemps et Maurice Druon n'est plus la pour nous le rappeler.

Aïssa Lacheb-Boukachache

La realpolitik, au sens entendu voire cynique, est une constante dans les rapports de gouvernement à gouvernement. Cependant, il est des moments dans l'Histoire humaine où l'homme dans sa relation à l'homme voit son semblable et non plus un quelconque adversaire et/ou compétiteur … Le discours de Dakar s'inscrit dans cette continuité. Il n'achète rien, il ne vend rien, il dit et l'entendra qui veut l'entendre. Ce sont ces instants très courts où l'homme n'est plus un loup pour l'homme qui arrêtent, le temps d'exister, le cours de l'Histoire, qui font parfois les grands changements, donnent une voie nouvelle à la destinée commune quand ils sont accaparés fermement par ceux qui les proclament et ceux qui les écoutent … Ainsi, il y a longtemps déjà, les Romains aux Gaulois honnis sauvages et vaincus: «Choisissez vos représentants et qu'ils entrent aux Sénat ...». Puis le cours de la vie reprend, l'humanité superficielle réapparaît mais quelque chose en elle s'est posée qui la fera encore différente même si le reste s'affirme encore et gouverne … Le discours de Dakar nuirait davantage aux intérêts de la France s'il n'était sincèrement un discours désintéressé … Se taire ou dire tout le contraire eut été plus judicieux pour continuer plus que jamais les affaires. On n'endort pas son vis à vis en le secouant violemment et lui criant dans les oreilles qu'il serait temps qu'il se réveille ... Ce serait un non sens.


Aïssa.

Alex paulista

Finalement, entre cette histoire de relations internationales, l'affaire des sept étudiants jugés pour une manifestation pro-Julien Coupat, et le licenciement de l'employé anti-hadopi (et non pro-piratage, nuance, sinon tous les autres pays de l'UE seraient pro-piratage), on comprend mieux la stratégie du pouvoir: relancer l'emploi par les juges et les avocats. Histoire de rattraper notre retard avec les anglo-saxons et leurs nombreux lawyers et attorneys.
Un cycle court dit cycle Burgaud est à l'étude.
Mais alors, pourquoi se faire prier pour recruter des matons ?

Après ce licenciement à TF1, je conseille à tous les employés de la Sagem qui, après les dernières nouvelles de civils tués par centaine, auraient des doutes sur l'opportunité de la stratégie en place en Afghanistan, d'éviter d'envoyer un mail à un quelconque élu sur ce sujet. Ou bien faut-il utiliser un mail anonyme depuis un internet café où vous vous rendrez téléphone portable éteint, après avoir revêtu une capuche dans un bar et en évitant les caméras de surveillance postées devant les banques et... euh non ... partout en fait. Pour brouiller les traces ADN, portez des gants et saupoudrez votre chemin de quelques cheveux volés chez votre coiffeur. Et si vous savez faire, passez par un site-relais à l'étranger. Ceinture et bretelles...
Quant à la réponse de l'élu, de toute façon vous la connaissiez déjà, il ne serait pas mandaté s'il pensait par lui-même. Elle est donc lisible sur le site du gouvernement.

Nos dias de hoje bom que se proteja
Ofereca a face a quem quer que seja
No ande nos bares, esqueca os amigos
No pare nas pracas, no corra perigo

Laurent Dingli

J'avais écrit, hier, un long commentaire sur le sujet qui s'est apparemment perdu quelque part. Je n'ai pas le courage de le réécrire. Tant pis.
@ Jean-Dominique Reffait,
Un peu fatiguant à force votre manichéisme dès qu'il s'agit de Nicolas Sarkozy.

Polochon

Je croirai à un changement quand un certain sénateur corse sera condamné car à trop vouloir utiliser la présomption d'innocence à son égard, on oublie régulièrement de le condamner. Il a trempé dans la françafrique et dans la françacorse et il doit en savoir au moins autant que Bongo sur certaines petites affaires.

Thierry SAGARDOYTHO

Peut-être cette affaire donnera-t-elle du grain à moudre aux Juges de STRASBOURG qui s'interrogent actuellement sur le point de savoir si les Magistrats du PARQUET sont encore des Magistrats au sens constitutionnel du terme ou bien s'ils sont des Préfets Judiciaires?

noured1987

S'attaquer aux dirigeants africains qui se sont enrichis de manière injustifiée, c'est bien mais, ne doit-on pas balayer devant notre propre porte avant ?
Les rémunérations indécentes de certains dirigeants ne sont-ils pas des détournements au même titre que ceux des dirigeants africains?
Les 14 millions de francs des frais de bouche de Monsieur Chirac étaient-ils justifiés ?
Il est vrai que la politique pénale actuelle consiste en une tolérance zéro pour tous les délits de droit commun et impunité totale pour les grands délits financiers.
La justice française, souvent condamnée par la Cour Européenne des droits de l'homme, est malheureusement au service des puissants et n'a aucune leçon à donner au reste du monde.
Elle s'honorerait à changer son mode de fonctionnement et ses méthodes inquisitoires du fait des mauvaises influences qui s'y exercent et plus particulièrement des pressions maçonniques.

Jean-Dominique Reffait

La Françafrique de Foccart avait au moins un avantage sur la nouvelle Françafrique : nous étions clairement dans une logique de protectorat avec ce que cela comporte comme éléments politiques en plus du contenu économique. La Françafrique de Foccart, c'est le développement de la Côte d'ivoire, du Sénégal, les infrastructures routières et ferroviaires en Afrique de l'Ouest, l'enseignement supérieur. Cela fut continué sous Pompidou, Giscard, Mitterrand et Chirac, chaque fois avec une baisse de moyens due à la perte de vitesse française.

Au nom de ce réalisme budgétaire qui démontre que la partie, de ce côté, est perdue, N.Sarkozy-Guéant décide de changer complètement de stratégie : on abandonne le terrain politique de la coopération privilégiée, on se concentre sur le business direct.
Le discours de Dakar semble changer la donne alors qu'il ne fait que réduire le volet politique et développement pour changer les acteurs, sans modifier le coeur du mécanisme, la corruption. Grosso modo : que vous soyez stable ou non, c'est votre affaire, "rentrez dans l'histoire", nous on veut continuer à faire du business quel que soit le régime.

En Afrique de l'Ouest il y a désormais une triangulation - USA-Chine-France - dont la France est, on le devine, le roquet impuissant. Ce serait long d'expliquer pour quelle raison culturelle la France est embourbée dans la corruption à haute dose et que c'est la seule façon pour les groupes français de se maintenir. Or les Américains jouent systématiquement la carte des opposants (comme au Congo, avec le ratage qu'on sait, pour enlever le paquet politico-économique à la France) et celle de l'anti-corruption pour proposer aux éventuels nouveaux régimes des contrats type "émirats arabes" permettant à la fois développement et enrichissement personnel. Sarkozy doit donc rencontrer les opposants aussi, à la demande expresse des gouvernants, qui veulent que les entreprises françaises payent les opposants pour les ôter du deal américain.

Mais les Américains, qui sont pour le moment très maladroits, l'emporteront au final, car, très étrangement, ils ont une vision stratégique de l'Afrique bien plus poussée que la nôtre, notamment depuis Bush, eh oui, fort bien conseillé sur le sujet par ses amis marocains qui se voient très bien dans un rôle de leader régional sous protection américaine. Pour des raisons d'équilibre local, les USA veulent associer à leur démarche du sud-Sahara les Algériens, concentrent leurs efforts dans la résolution du conflit territorial entre Maroc et Algérie, c'est la raison pour laquelle la France a encore un peu de temps devant elle en Afrique. Les Américains tiennent un discours, qui va sûrement s'amplifier avec Obama : nous sommes une ancienne colonie nous aussi. Les évangélistes américains envahissent ces pays avec des succès considérables : églises de noirs américains pour des noirs africains, avec les dollars qui vont avec. Les Chinois sont dans une logique similaire : nous étions sous-développés, notre miracle sera aussi le vôtre. A ce titre, le discours de Dakar, outre ces aspects déjà évoqués, est d'une poignante misère. On dit ce qu'on ne fera plus, on ne dit pas ce qu'on fera de nouveau, pas sexy du tout.

Bolloré, son incroyablement puissante filiale inconnue, le groupe Terres Rouges et Elf doivent consacrer le temps gagné pour conforter le terrain économique en américanisant leur méthode de négociation. Le discours de Dakar ne vise pas autre chose : gagner dix ans pour les copains avant le retrait de la France.

Nos pauvres juges là-dedans...

yh

@alex paulista

Me sentant quelque peu (!) visé par votre commentaire relatif à la reproduction sociale, je me permets d'y répondre point par point :

1) l'utilisation de la statistique est une constante dans les sciences sociales car elle permet d'objectiver les éléments étudiés.
Concernant l'évocation des pourcentages des catégories socioprofessionnelles d'origine des enfants admis dans les grandes écoles, vous n'avez pas compris le propos.
Il s'agit bien entendu de mesurer l'écart entre deux évolutions de proportions (c'est-à-dire le pourcentage d'ouvriers et d'employés en France comparé aux taux d'admission dans les grandes écoles) ; cet écart tient bien entendu compte de l'évolution des dites csp dans l'ensemble du corps social.
Vous noterez que j'ai évoqué le corps des ouvriers et des employés, pas seulement celui des ouvriers (lire à ce sujet Louis Chauvel dont le études récentes sont parfaitement claires et reconnues)

2) concernant le lien entre X et la politique, vous avez raison.

3) concernant Bourdieu, vous oubliez de dire que son travail originel a consisté en un travail statistique (cf "L'amour de l'art" ou le lien est clairement posé entre la csp et le rapport à l'art notamment s'agissant de la fréquentation des musées ; cf "Les héritiers" ou il pose le même diagnostic s'agissant de la réussite scolaire).
Les concepts qu'il déploie ensuite (habitus, champ social, capital culturel) expliquent les faits qu'il a statistiquement démontrés.

Laurent Dingli

@ Aïssa Lacheb-Boukachache,
Merci pour cette lecture intelligente du discours de Dakar.

Véronique Raffeneau

@ Duval Uzan

"C'est une défaillance collective."

Cette affaire est une malfaçon et un échec collectifs.

Quant à Philippe Bilger, j'imagine que lui, en rédacteur de rêve de la décision du CSM, ça aurait pu donner comme suit. Quelque chose d'innovant et de créatif, avec... une inspiration et des respirations.

(j'ai quelque peu modifié un passage extrait de son billet : "Les suites d'Outreau : un désastre disciplinaire")

...Faute d'une réflexion libre, profonde, audacieuse sur le cataclysme d'Outreau caractérisé principalement par la détention provisoire interminable d'innocents, nous avons manqué l'essentiel dès l'origine.

Le juge Burgaud, magistrat instructeur, se trouvait certes au centre de l'espace procédural mais s'arrêter à lui, comme on l'a fait de manière entêtée, et au procureur Lesigne qui a bénéficié de la sagacité de Rachida Dati, a constitué pour nous une démarche inconcevable.

C'est pourtant celle que le ministère de la Justice n'a cessé de privilégier. Cette analyse dont nous sommes aujourd’hui prisonniers nous a contraints et nous a figés dans l'impossibilité de mettre en cause et de sanctionner par notre décision un système pervers où les défaillances individuelles et les carences collégiales ont transmis leur venin de bas en haut et de haut en bas.

La poursuite, l'instruction, la détention et le contrôle ont été affectés solidairement par ce naufrage judiciaire même si le juge des libertés et de la détention et la Chambre de l'Instruction assument un rôle tout particulier dans ces dérives.

Le premier a maintenu en détention et la seconde a avalisé la procédure, pour ne pas mentionner la Direction concernée au ministère de la Justice et le conseiller chargé de l'action publique au cabinet du garde des Sceaux.

Le risque disciplinaire, par rectitude intellectuelle, par souci d'équité et pour répondre au caractère exceptionnel de cette procédure ouverte en 2001 et clôturée par des acquittements en 2004 et 2005, aurait dû peser sur l'ensemble des magistrats ayant concouru, autant, voire plus que le juge Burgaud, à ce grave échec collectif.

Nous aurions pu ainsi répondre au défi d'une détresse judiciaire unique par une réplique disciplinaire à sa hauteur, au moins dans son principe.

Cet aveuglement délibéré dès l'origine de l'affaire marqué par le manque de courage et par notre absence de confiance dans notre propre raison d'être de magistrat a rendu, par la suite, notre gestion disciplinaire déchirante, hésitante, sombre. Erratique.

Nous résoudre à la fois à sacrifier un magistrat pour satisfaire en premier l'opinion médiatique et ce qu'il reste de l'opinion publique, sauver l'officiel et le collectif de l'autre magistrature impliquée dans la procédure, légitimer notre propre action de juges disciplinaires, donner l'impression de rechercher la vérité grâce à une lucidité rétrospective toujours facile et complaire aux politiques qui ne relâchent pas leur vigilance au sujet de cette immense affaire ont été autant de dangers et de précipices auxquels notre réflexion et notre décision, fatalement, se sont heurtées...

Pardon Philippe !

Alex paulista

@J.D. Reffait
J`ajouterais à votre exposé déjà très complet le changement de politique entre Chirac et Sarkozy sur le sujet épineux de Djibouti.
Cela ne nous fait pas que des amis en Érythrée.
Ce petit pays se trouve déjà déchiré entre les copinages/parentés de ses dirigeants et de ceux d`Éthiopie.

On peut se demander si laisser se débattre les petits juges "parisiens" au milieu de cette Françafrique n`est pas de l`ordre du grotesque.

Sans vraiment de rapport:
J`aimerais commenter l`évocation de Bourdieu et de la reproduction sociale dans les Grandes Ecoles.
1. dans une France qui est passée de 80% à 3% d`agriculteurs, qui contient aujourd'hui de 1 à 2 millions d`ouvriers grand maximum, avec les phénomènes nouveaux comme la sélection par l`échec scolaire comme moteur d`orientation vers les derniers emplois non-qualifiés, tirer une information valable de l`évolution des pourcentages de fils d`ouvriers à l`X dans les 50 dernières années me semble un travail d`équilibriste.

2. Les débouchés des Grandes Écoles scientifiques ou commerciales ont considérablement changé avec le désengagement de l`État de l`économie: une faible partie seulement rentre dans l`administration. Et cette faible partie occupe plus des postes techniques apolitiques. NKM est une exception d`Xette dans un océan de Sciences Po et d`Enarques.
Je sais que vu de loin cela ressemble, mais pour les non-spécialistes il y a autant de différence entre l`X et Sciences Politiques qu`entre NKM et Segolène. Chacune avec ses qualités: rigueur et connaissance des dossiers d`un côté, sens et ambition politique de l`autre.
Loin de de lamenter d`un n-ième cas, il faudrait donc plutôt se réjouir de cette jeune scientifique en cuissardes qui fait figure d`exception parmi les jeunes personnalités politiques.
J`aime les insectes noirs (pour plagier Alain) en cuissardes.
La vraie reproduction est la suivante: la plupart des élèves des grandes Ecoles ont un parent professeur, et le cas typique est un père cadre ou professeur dans le supérieur, une mère enseignante.
La politique, elle, est une profession qui se choisit de plus en plus tôt. Bientôt par nomination de père en fils, diront les mauvaises langues.

3. Il faut lire Bourdieu pour aller au-delà d`un commentaire zemmourien. Les mécanismes qu`il dénonce sont bien plus intéressants et justes que les clichés éculés évoquant des statistiques très contestables.

Aïssa Lacheb-Boukachache

Ludovic, ne faites pas le naïf … Jean-Dominique nous décrit ce que tous savent de longtemps, ici et là-bas, il nous tartine un lieu commun … Le centre d'intérêt réel de tout ceci et que sous-tend la lettre judiciaire de ce cher PB est de savoir comment sortir de cette ignominie qui nous salit et les humilie. C'est là que prend tout son sens le discours de Dakar de N.Sarkozy. Sortez de l'obscurantisme, forgez-vous une conscience forte de vous-mêmes et votre dignité … Certes ce n'est qu'un discours mais il est des discours qui travaillent l'âme des Peuples sourdement, longuement et plus efficacement que n'importe quoi d'autre … Il est aussi des gestes essentiels qui rappellent une Histoire commune et nous rapprochent autrement que par ces vilenies que l'on connaît. Ainsi, encore lui, N.Sarkozy qui rend hommage aujourd'hui, sur les terres de ce débarquement, à l'Armée d'Afrique qui libéra toute une moitié de notre pays du joug nazi. (Comme ce serait bien qu'il finissent pareillement ce qu'avait commencé Jospin à Craonne et que Chirac a honteusement dénoncé …). Il y a quelque chose d'insupportable qui blesse au coeur profondément quand on a de l'honneur et de la dignité, quelque chose d'insoutenable à savoir -et accepter puisque je ne le dénoncerais pas ni ne le rendrais à celui-là- que ce que j'ai en trop à bouffer, c'est à un africain que je l'ai pris qui meurt de faim …


Aïssa.

Ludovic

@J.D. Reffait,

Votre commentaire est non seulement pertinent mais carrément brillant. Je vous admire sur ce sujet. Vous semblez en savoir bien long sur la nouvelle Françafrique, assez proche de celle de Foccart, attention tout de même, à ne pas vous retrouver convoqué au bureau de Françoise Desset.
Bien à vous.

Ludovic

Bonsoir M. Bilger,

Je ne sais pas s'il y a des limites au principe d'indivisibilité du Parquet, en tout cas, je suis heureux de vous voir défendre, pour une fois, une juge d'instruction.
Je sais bien que vous êtes favorable à l'extinction de cette fonction au profit d'un système accusatoire à l'anglo-saxonne.
Je vous suis sur ce point, toujours est-il, que l'habeas corpus, hérité de Jean Sans Terre pour l'Angleterre, ne s'applique pas en France.
Cette affaire ne fait que renforcer ma méfiance à l'égard du Parquet, s'agissant d'affaires sensibles en tout cas. Je ne crois pas à une quelconque indépendance des parquetiers, elle est impossible dans notre système judiciaire et je le déplore. On pourrait peut-être calquer le modèle anglo-saxon, qui n'est pas non plus, loin de là exempt d'erreurs, mais enfin, même si les juges d'instruction ne traitent que 5% des affaires pénales, il me semble qu'ils demeurent parmi les magistrats, les seuls à oser s'opposer aux intérêts politiques et à la raison d'Etat.
Il faut bien du courage aux magistrats instructeurs pour oser s'interposer aux intérêts politiques et diplomatiques de la Nation.C'est bien en cela que je déplorerais leur disparition annoncée.
Les procureurs n'ont guère le choix que de suivre, sur des dossiers sensibles (je ne parle évidemment pas des affaires de droit commun), les orientations du gouvernement.
Il n'est pas de véritable procédure accusatoire sans indépendance du Parquet. Ce n'est pas le cas, je n'ai pas le sentiment que l'on projette encore d'aller en ce sens. Les juges d'instruction demeurent un rempart, il faut préserver cette fonction, à moins bien sûr que l'on rende les procureurs réellement indépendants (à l'instar de leurs collègues du siège) ce dont je doute.
Bien à vous.

Duval Uzan

Au sujet de l'affaire Viguier, je vous signale l'article d'Emmanuel Rosenfeld dans "Le Monde" du vendredi 8.
..."un arrêt d'assises c'est plus un plébicite qu'un jugement. Revote-t-on lorsque l'on n'est pas content du résultat d'un référendum ? Même s'agissant de la constitution européenne on ne s'y est pas aventuré...
Comme l'a écrit le juge Blackmun : un acquittement est par nature une autorité plus forte qu'une condamnation"

Voilà. Je ne sais que penser de tout cela, car il y a peu je ne savais même pas qu'il était interdit de critiquer une décision de justice.
Mais bien poser le problème c'est déjà un progrès.

@ Véronique Raffeneau

Au sujet du juge Burgaud moi aussi je me pose la même question. Je trouve qu'il a raison de se défendre comme il le fait et que cela témoigne d'un certain courage. Il faut chercher des remèdes à Outreau mais pas dans la tête du juge Burgaud. C'est une défaillance collective.

Duval Uzan

Laurent Dingli

J. P. Ledun, tout à fait d'accord avec vous sur le "déplacement" de Jean-Marie Bockel qui m'a choqué. Il dit lui-même avoir avalé son chapeau avec dignité (sic).
On se souvient de Jacques Foccart, le monsieur Afrique de la Grande Asperge, suspecté de fomenter coups d'Etats et autres révolutions en Afrique, dans les années 60. On n'a pas oublié non plus Jean-Christophe Mitterrand, alias Papa-m'a-dit, qui poursuivait cette vision patrimoniale des affaires africaines. On sait aussi comme Vincent Bolloré, l'ami du président Sarkozy, règne au Cameroun...
Pour l'instant, je n'ai pas vu changer grand-chose en Afrique, même si, pour la première fois, la diplomatie française entretient deux approches assez différentes comme l'avait souligné un article du Monde en mars dernier. Ah ! si, Nicolas Sarkozy a rencontré les opposants congolais, ce que n'avait jamais daigné faire Chirac. Pour le reste, nous verrons bien, notamment en ce qui concerne la renégociation des contrats de défense. Il y a d'une part l'aide au développement et, de l'autre, le "business", pratiqué par la France, comme par tous les pays, notamment la Chine et les Etats-Unis.
Ah, au fait ! par qui ce cher Omar Bongo a été mis au pouvoir en 1967 ?
@ Claude Jonniaux,
Je suis d'accord avec vous, mais il s'agit là de corruption, pas de crimes contre l'humanité.

Aïssa Lacheb-Boukachache

Je me souviens poum poum tralala Rama Yade fraichement nommée aux Droits de l'Homme subordonnée au docteur tirelire aux Affaires étrangères (à ce sujet, il a raison Tirelire, les affaires et le Droit, en d'autres termes le bizness et la loi, c'est pas très judicieux comme choix, c'est même contre productif, ce qui, en République démocratique libérale est franchement un non sens et un frein voire un lourd boulet au progrès …), j'écrivais donc poum poum tralala Rama Yade à l'Assemblée aux députés les fixant droit dans les yeux: «L'Afrique à papa, c'est terminé, bien terminé, il faudra trouver autre chose ...». Eh bien c'est trouvé: on a le Parquet parisien à papa!... Ah ah, oh qu'elle est bonne celle-là!... Cher PB, pourquoi écrivez-vous «la Justice parisienne»? En lieu de la Justice française voire française et républicaine … Il y aurait donc une Justice parisienne et dont la main irait jusque Bamako et Kinshasa … cette main qui tiendrait -aussi- une sébile au nom de la raison d'Etat … Bon, je vais cesser de m'acharner sur cette petite Rama, elle souffre déjà assez affreusement, une vraie suppliciée, puisque c'est une femme en politique, dixit Zemmour à rebours, et que les femmes françaises en politiques sont constamment torturées, le pal et le reste, nous le savons tous maintenant … Mais j'ai bien ricané ce jour quand elle a sorti ça à l'Assemblée: «L'Afrique à papa, c'est terminé, mesdames messieurs les députés ...» … J'imagine Pasqua, le Charles, l'écoutant depuis le Sénat où il a trouvé une planque contre cette satanée Justice parisienne: Oh boooonne mère (avec l'accent, s'il vous plaît), ça fait longteing que j'ai pas autang bien rigolé … Oh Charasse, écoutttte ça donc, oh cong, elle y va fort la petiteeee!... Moi je l'aime bien le Charles, il m'a invité il y a quelques années à dédicacer le PLAIDOYER POUR LES JUSTES au pôle universitaire Léonard de Vinci dont il est le créateur … Comme il aime la Justice, il a tenu absolument à ce que je sois là … Il dédicaçait à côté son dernier livre, je ne sais plus lequel, on s'est salué comme des gentillhommes … N'empêche, j'attends toujours qu'il me rembourse mon aller-retour TGV Montpellier-La Défense, en 1ère oui madame, c'était promis … Hum hum … Il y a eu un précédent médiatisé autant, cher PB, il vous en souvient, je pense. Le Parquet Bonux parisien n'y fut pour rien, il me semble ou alors nous n'en sûmes rien … C'était le général algérien Khaled Nezzar venu se faire soigner en France qu'un quidam de ce pays installé chez nous a eu l'idée saugrenue de le vouloir faire déférer au Parquet pour crimes contre l'Humanité, vols, dols et tout ce que notre Code pénal recèle d'impitoyables lois, pas moins … La plainte fut jugée recevable, il me semble encore. Cependant avant que Mini Mir de l'île de la Cité fasse valoir son indépendance et son respect en toute circonstance du Droit en incarcérant illico le plaignant pour abus de procédure, on (les Services secrets, dit-on) aurait averti le général qui, maudissant ce compatriote émigré et délaissant à regret ses hémorroïdes qu'il venait apaiser au Val de Grâce, s'en retourna de façon nocturne et par nos départementales jusqu'au bled, ce beau pays … Toutefois, sur ce coup, je pense que ce quidam plaignant aurait bien mérité les affres de votre Parquet. Nezzar aurait dû rester et ne pas s'humilier de partir ainsi … Le Droit d'ingérence judiciaire dans les affaires des autres pays n'a aucune base légale ni quelconque, chez nous, il faut bien que nos juges se mettent ça dans le crâne une bonne fois pour toutes. On éviterait bien des ridicules … Cependant, si le pôle financier du TGI de la Justice parisienne n'a que ça à faire, prétendre à discuter et juger et au pénal s'il vous plaît des affaires qui ne nous regardent pas, ce serait donc que tout va pour le mieux en ce domaine chez nous … C'est rassurant donc.


Aïssa.

Jean-Dominique Reffait

Le parquet est ici comme dans tant d'autres affaires récentes dans son rôle de commissaire politique, défini clairement au début du mandat de N.Sarkozy par la ministre. Le parquet qui, dans l'affaire Viguier, requiert en s'en remettant toutefois à la sagesse du jury, et qui fait appel de cette sagesse. Ailleurs, c'est le parquet qui fait appel des relaxes qu'il a lui-même requis. Le droit à vidé les lieux.

Ces chefs d'Etat africains amassent des fortunes. Ils ne sont pas les derniers à le faire sur cette planète. Cela serait supportable s'ils investissaient ces fortunes dans leur propres pays, continuant de s'enrichir tout en développant leur économie nationale. Et nous pourrions alors accepter ce modus vivendi, étrange pour nous mais qui, après tout, permet des retombées économiques sur des populations qui en ont besoin. Mais non, soupçonnant le coup d'Etat qui les renversera peut-être, ils assèchent l'économie du pays pour placer leurs dividendes à l'étranger.

Le Gabon, que je connais, est un protectorat français. L'ambassadeur de France est reçu chaque semaine par le président Bongo, la veille du conseil des ministres. Le PDG d'Elf a la ligne directe du président et, comme Elf paye la garde présidentielle, intégralement encadrée par des militaires français détachés, Bongo n'ayant pas confiance en ses compatriotes, le président exécute les consignes d'Elf.

Par ailleurs tout ce petit monde dispose de réseaux puissants en France dans les milieux d'affaires, soutenue, je dois l'avouer toute honte bue, par l'appartenance à une franc-maçonnerie qui n'a d'humaniste que le nom, rattachée à une obédience française particulièrement influente au Medef, la Grande Loge Nationale Française (à ne pas confondre avec la Grande Loge de France), en cheville avec les milieux anglo-américains dont elle est une filiale. Ainsi tout l'encadrement d'Elf ou de Bolloré se retrouvent en loge avec les ministres et hauts fonctionnaires africains pour faire du business. Inutile de venir faire du business là-bas si vous n'êtes pas franc-maçon de cette obédience. Une agence de la BNP, située dans un recoin du boulevard des Italiens, servait il y a quelques années à retirer des valises d'argent liquide, confiées à des fonctionnaires africains, lesquels prélevaient leur dîme avant de rapporter les sous au patron.

Il résulte de cela que le Gabon, le Cameroun ou la Guinée équatoriale, qui produisent du pétrole, ne le raffinent pas et importent leur propre essence, en conclusion d'accords iniques qui leur interdit la transformation à valeur ajoutée de leur matière première. Idem en Côte d'Ivoire qui n'a pas le droit de fabriquer du chocolat avec son cacao. Nous sommes là en pleine économie de traite : on extirpe la matière première au prix le plus bas, on paye les rois nègres et eux seuls, et on crée la valeur ajoutée ailleurs.

Omar Bongo est un homme malin, imprévisible. Il a vite compris que toute opposition ne devait pas se combattre mais s'acheter. Ses anciens opposants sont ministres ou patrons de grosses boîtes : ils se servent après avoir promis d'éradiquer la corruption.

Lorsqu'un homme se lève, tel Thomas Sankara au Burkina il y a quelques années, pour reconstruire une économie nationale, la France le torpille.

Quelques mois après la méditation présidentielle sur le yacht Bolloré, le groupe d'icelui remportait miraculeusement et contre toute attente le marché du nouveau terminal du port d'Abidjan, en lieu et place d'une société américaine initialement choisie, mieux disante.

Nous n'en sortirons pas, trop de valises de fric circulent éhontément, le fromage est trop bon, et c'est ce système, d'une simplicité enfantine, que le parquet veut recouvrir d'un voile pudique.

Ca me fout en rogne, comme tous ceux qui aiment profondément l'Afrique.

SR

Il serait judicieux de convoquer dans un premier temps le congolais Denis Sassou-Nguesso anéanti par le décès de sa fille mariée au dirigeant gabonais Omar Bongo. Les langues commencent à se délier sur la folie organisée de Bongo. Mais il faut s'attendre à une défense très portée sur la domination colonisatrice de la France, avec en leitmotiv le racisme porté par un avocat de gauche dites-vous, la belle affaire. L'argent n'a pas d'odeur.

Christian C

Quelques délicieuses fragrances d'air pur et frais ne peuvent nous faire que du bien. Mais, cher Philippe Bilger, pouvez-vous nous apporter un éclairage sur les chances d'aboutissement qu'aurait cette procédure, si elle se déroulait après la suppression (souhaitée par Nicolas Sarkozy) du juge d'instruction? Je crois avoir compris que vous êtes un tenant de cette réforme de l'instruction. Dans ce cas, comment imaginer l'indépendance du parquet, d'ailleurs éclatante dans son exemplarité dans cette affaire? Ma question n'a pas pour but de vous mettre en difficulté; mais il s'agit d'un cas d'école qui pourrait illustrer les garanties à donner à l'indépendance du judiciaire dans la perspective de cette réforme.

catherine A

J'ai honte. Un peu moins depuis que j'ai lu votre billet.
Pour revenir au Parquet, cette fois dans l'affaire Viguier que vous avez évoquée. Je ne comprends pas qu'il fasse appel. En fait je pense que seul le condamné en assises devrait avoir le droit de faire appel. Qu'il conteste une décision judiciaire, quoi de plus normal mais que l'Institution judiciaire se conteste elle-même, là je me dis que quelque chose ne tourne pas rond.

Véronique Raffeneau

"Par la suite, soumise à la rigueur juridique, cette exaltation va peut-être se trouver offensée, banalisée, et l'espoir d'une morale enracinée dans les pratiques judiciaires, dissipé. Mais, une seconde, le miracle aura eu lieu."

Voilà le genre de phrases que j'aime +++++++++++++++ dans vos billets.

Dites, Philippe, ce n'est par obsession, mais j'aimerais vraiment savoir comment vous, vous auriez tranché le débat juridique et politique - au sens haut du terme - si vous aviez été parmi les magistrats du CSM chargés d'examiner le cas du juge Burgaud.

J'aimerais savoir l'innovation que vous auriez proposée "pour faire se rejoindre le désirable et le légal".

Entre le désirable et le légal, comment auriez-vous exprimé la créativité de votre tempérament ?

Je suis clairement hors sujet, mais j'aimerais bien savoir.

mike

Très bien mais que ne s'occupe-t-on de notre France en premier : les scandales ne doivent pas manquer.
Notre pays a sans doute des tas de présumés innocents à revendre, en particulier tous ceux qui ont favorisé les fortunes des chefs d'Etat que vous citez.

claude Jonniaux

Monsieur Bilger,
Voici un sujet passionnant que vous évoquez... Je comprends votre approche, qui se justifie dans un cadre « technique ». Mais je ne me sens pas toujours fier d’être européen lorsque nous sortons nos armes « de justice » et notre morale « universelle ». La récente inculpation par le TPI d’Omar El-Bechir m’a laissé perplexe. Un malaise certain existe. Il y a quelques années la Belgique avait assigné, dans le cadre d’une loi de « compétence universelle », Sharon. Cette loi faut-il le dire a été amendée car n’importe qui pouvait assigner n’importe qui, ou presque. Cette démarche fort utopiste, et sympathique, pose problème à mon sens à plusieurs niveaux. Reprenons également les mandats lancés dans l’affaire du Rwanda. Que dirions-nous si un Etat du « Sud » lançait un mandat d’arrêt international vers un de nos nombreux hommes politiques en Europe et en France en particulier qui sont impliqués directement dans des affaires glauques, occultes et souvent illégales ? Deux problèmes se posent : qui sommes-nous, qui avons mis 45 ans à juger Papon. A avoir été incapable de juger Bousquet ? L’attitude de la France dans l’affaire de l’Arche de Zoé fut loin d’être glorieuse.
Que dirions-nous si un condamné en France, d’origine africaine, se voyait aussitôt rapatrié chez lui, être libéré ?
La démarche de moralisation que vous évoquez, et qui est bien nécessaire, devrait exister dans un contexte où le TPI rassemblerait toutes les composantes et sensibilités légales en Europe comme en Afrique et aurait toute légitimité d’agir internationalement.

Duval Uzan

Bonjour,

Oui grand merci à Françoise Desset.
Comme vous dites : "Qu'on ne tente pas de disqualifier cette volonté de placer l'Etat de droit partout où il n'est pas le bienvenu en prétendant qu'elle ne concerne que l'Afrique et qu'il s'agirait d'une sorte d'exotisme "néo colonialiste" !"
Eh bien oui il y a des MAGISTRATS.

Duval Uzan

jpledun

Que Dieu (ou son délégué) vous entende.

J'ai été très surpris et déçu par Sarko (si, si cela arrive) quand il a mis M.Bockel au placard, au premier froncement de sourcil d'un chef d'Etat africain.

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