La notion d'ouverture renvoie au pire et au meilleur.
Dévoyée, elle aurait pu bénéficier à Claude Allègre qui, en dépit de ce qu'il affirme n'est plus guère socialiste et contrairement à ce qu'il prétend, ne représenterait pas un inestimable capital. Heureusement le succès de la liste écologiste aux élections européennes a fait capoter le processus. D'ailleurs, c'est bien fait pour quelqu'un si fier d'être ministre avant l'heure !
André Vallini, c'est autre chose, c'est quelqu'un d'autre, c'est quelqu'un. Des convictions fortes qu'il souhaite faire partager, une vision de gauche généreuse, humaniste et solidaire - qui pourrait convaincre si on ne la sentait davantage pétrie d'espérance que de réalisme -, une résistance à ce que l'ambition à n'importe quel prix a de vulgaire, un "honnête" homme avec lequel non seulement on ne répugne pas à dialoguer mais qui fait désirer l'échange. Parce qu'il exprime une pensée, notamment judiciaire, qui stimule et favorise le débat. Etre capable de penser contre soi constitue une qualité rare mais André Vallini ne conduit pas à cette extrémité : on a le droit, même adversaire, de penser avec lui.
La lettre qu'André Vallini a publiée dans Le Monde et qui était destinée au "nouveau garde des Sceaux" - on ne connaissait pas encore son identité - me semble un parfait exemple de ce que l'ouverture, dans son acception profonde et non tactique, offre de plus riche.
André Vallini propose au futur ministre de la Justice - donc, aujourd'hui, à Mme Alliot-Marie - de cibler son action sur trois objectifs principaux. Le premier : une justice accessible et efficace. Le deuxième : une justice indépendante et respectée. Le dernier : une justice sereine et apaisée.
Je n'ai pratiquement rien à redire sur l'exposition d'un tel projet qui fait coïncider le bon sens, l'équité et l'efficacité. On sent tout de même, ici ou là, le regard idéologique qui vient brouiller un tantinet la lucidité. S'il est évident que la justice est "trop lente, trop chère, trop compliquée", il est abusif de soutenir, en réduisant à rien son évolution positive sur ce plan, qu'aujourd'hui elle est "dure avec les faibles et faible devant les puissants". Je sais qu'il s'agit d'une caricature qui pour être contredite quotidiennement par beaucoup de mes collègues demeure inscrite au fronton de l'opposition et des mouvements plus soucieux de conserver leurs préjugés que de privilégier les nuances. La justice de classe, proprement dite, est derrière nous depuis longtemps.
En revanche, André Vallini vise juste et à bon escient lorsqu'il dénonce les risques d'une politique que l'émotion, la démagogie l'exploitant et la précipitation parlementaire la traduisant, inspireraient. Si la classe politique est évidemment appelée à partager avec le peuple l'indignation collective devant tel ou tel crime, il serait dévastateur pour la première, se trompant sur les attentes du second, d'agir sans pensée et d'improviser sans distance. Penser lentement est le moyen le plus sûr pour agir vite, surtout dans ces matières qu'il convient en effet d'aborder avec "l'esprit tremblant".
Enfin, la justice "indépendante et respectée" que le président Vallini espère appelle, pour devenir d'actualité, au moins une double métamorphose, l'une à court et à moyen terme, l'autre de longue haleine.
La première implique qu'une politique de nominations cohérente et impartiale soit mise en oeuvre. Qu'on cesse de favoriser les complaisants, les caractères faibles et opportunistes au détriment des esprits puissants et libres. L'intelligence critique vaudra toujours mieux que l'adhésion mécanique. Des hommes qui conviennent pour les postes d'autorité et de pouvoir - j'y inclus les responsables des tribunaux de grande instance - seraient une perspective enthousiasmante pour une magistrature trop souvent "plombée", pour le respect de ses valeurs et principes, par ceux qu'on promeut et que la hantise de leur position tétanise.
La seconde exige beaucoup du corps judiciaire. Une justice respectée implique une magistrature respectable. La grâce ne nous tombera pas du ciel ni de l'Etat. Elle ne viendra récompenser notre action que dans la mesure où le citoyen nous donnera quitus sur un plan général pour notre attitude en démocratie, et plus spécialement, pour la manière dont nous saurons chaque jour ne pas décevoir les justiciables, quel que soit leur statut.
André Vallini, à partir des prémisses qu'il a fait connaître dans sa lettre, est clairement un homme, une personnalité d'ouverture. Je me demande si les véritables êtres d'ouverture en politique, gauche et droite confondues, ne sont pas ceux qui demeurent en dehors des gouvernements pour ne jamais voir, dans le dialogue républicain, leur parole confisquée, instrumentalisée ou appauvrie.
Et quand on pense que certains le voyaient au ministère de la Justice, ce pauvre Vallini est emporté comme un fétu de paille. Il aura suffi que la sycophante Aubry sorte de son beffroi de Lille pour réduire à néant un Vallini plus préoccupé par ses lunettes ou ses cols de chemises que par la chose publique.
Encore un superbe "Bayrou", un phraseur, un jacteur... Doux Jésus, que n'aurons-nous pas lu de bêtises sur ce blog.
Rédigé par : Savonarole | 19 juillet 2014 à 20:58
Monsieur Bilger,
Vous avez raison, Monsieur Vallini "c'est quelqu'un" ; quoi dire d'autre ?
Rédigé par : ROUTA VILLANOVA | 10 juillet 2009 à 21:24
J'ai un petit secret à vous confier. Les membres du G8, dont le président B. Obama lui-même, sont aux ordres de la dangereuse secte apocalyptique, appelée le GIEC, ils viennent de s'inspirer de ses conclusions sur le climat. Mais, chut ! ne le répétez à personne.
Rédigé par : Laurent Dingli à Daniel Ciccia | 10 juillet 2009 à 12:40
@Catherine Jacob,
Votre mésaventure m'incline à vous communiquer les réflexions que j'avais relevées de malheureux voyageurs parcourant la France entre le XVIIIème et le XXème siècle. Celle de Victor Hugo vous fera sourire.
Thomas Blaikie écrivit à propos des auberges dans la région de Lyon en 1775 : « je n’ai rien vu de remarquable, seulement les gens de l’auberge, sales comme à l’accoutumée dans toutes les auberges de campagne en France. Cependant on vous fournit en général une fourchette et une cuillère en argent, mais jamais un couteau car c’est l’habitude dans toute la France que chacun ait son couteau, sinon on peut être mal servi. »
Puis, Victor Hugo, en 1836, écrivit lors d’une étape à St Malo, à Adèle : « Voici la chambre où je suis censé avoir dormi à Pontorson : un galetas plafonné en poutres et planchéié en terre (dans le pays, ils disent planchié, ce qui est expressif) ; d’énormes araignées au plafond, de très petites puces par terre. Deux chaises veuves de leur paille. Un matelas qui sent le doux. […] On vous sert à dîner. Les assiettes bretonnes sont comme les formations [géologiques]. Il faudrait pénétrer plusieurs couches de je ne sais quoi avant d’arriver à la faïence. Si les puces marchaient elles y laisseraient très certainement l’empreinte de leurs petits pieds. Comme Pontorson touche à la mer, on n’a pas de poisson, on vous sert un gigot à demi rongé. Le tout se passe à la lueur d’une maigre chandelle dans un gros flambeau rococo de cuivre vert-de-gris, laquelle chandelle se penche mélancoliquement et verse des larmes de suif dans les assiettes. Et puis on se couche, et le lendemain matin on paye cinq francs, non pour avoir mangé, mais pour avoir été mangé. On arrive à cette chambre et à ce dîner par onze héroïques marches de treize pouces de haut et de trois pouces de large. Tu communiqueras cette description d’un logis breton à ton père. Il est vrai qu’il te dira que ton Pontorson est en Normandie. Il est vrai, la carte dit : en Normandie, mais la saleté dit : en Bretagne. »
Prosper Mérimée en visite à Parthenay en 1844 se lamenta ainsi : « Je vous écris d’une horrible ville de chouans et d’une auberge abominable, où l’on fait un bruit infernal. On met tant de cheveux dans tout ce qu’on me donne à dîner, que je mange à peine. »
Au début du XXème siècle, Léon Auscher développe : « Les hôtels des sous-préfectures du Nord, de l’Est et de l’Ouest ont la punaise, la blatte et le grillon. La supériorité du Midi s’affirme par l’addition du cafard aux précédents. Quant aux araignées, elles font partie inhérente du matériel des hôtels]…[ Les souris ont leur utilité : elles sont préposées à la disparition des rognures, épluchures et autres détritus qui couvrent le sol, et elles évitent les frais inutiles de balayage. Quand les morceaux à supprimer sont trop gros, le rat est tout indiqué. Allez coucher dans le meilleur hôtel de Brest, de Forcalquier ou de Sedan, et vous me direz si j’exagère. Vous trouverez peut-être que j’ai péché par omission. »
Bonnes vacances !
Rédigé par : Marie @ Catherine Jacob | 09 juillet 2009 à 22:34
@Marie
Merci pour les références. Ayant trouvé dans un gîte rural une vaisselle grasse que j'ai dû relaver avant de m'en servir de même que les sanitaires, j'ai pu constater que notre réputation sur ce point se maintient.
Rédigé par : Catherine JACOB | 09 juillet 2009 à 18:07
@ Catherine Jacob,
« Stans Puer ad Mensam, John Lydgate (1370-1450) Le jeune garçon qui se tient auprès de la table où l'on dîne.
Eh bien dites voir Marie, vous en avez des lectures savantes. J'ai cherché à en savoir plus mais tout ce que j'ai trouvé est la page qui s'ouvre en cliquant sur mon nom. »
Honnêtement, j’ignore si le « Stans puer » cité est le même que vous, vous référencez. Est-il de John Lydgate ? Je ne saurais vous l'assurer. Toutefois, si cela vous intéresse, à cette adresse, vous trouverez une possibilité de lecture de « Babee ‘s book » et « Stans puer ad mensam » (par firefox). En anglais.
Internet Archive: Free Download: The babees' book: medieval
Vous trouverez en virtuel copie d'un original, anglais du Moyen Âge, à l’adresse suivante :
The babees book: Aristotle's A B C, Urbanitatis, Stans puer ad ... - Résultats Google Recherche de Livres
Toutefois vous devez ouvrir le site sous lequel est indiqué en vert :
« books.google.fr/books »
A l'adresse ci-dessous, un résumé sur l’enseignement des usages et courtoisie de l’époque médiévale anglaise.
http://apparences.revues.org/index643.html
Je ne m’étendrai pas davantage sur le sujet, étant donné que ce n’était pas l’objet du billet. Cependant l’étude de cette époque est fort intéressante. Je ne citerai que John Locke en 1675 qui écrivait :
« Si Paris est un vrai paradis, comme tout le monde prend soin de nous le répéter, les auberges de la grand-route sont assurément le purgatoire qui y mène. »
Et Victor Hugo qui à Laon écrivit sur le mur de la chambre :
« A l’aubergiste de ‘La Hure’
Vendeur de fricot frelaté
Hôtelier chez qui se fricasse
L’ordure avec la saleté
Gargotier chez qui l’on ramasse
Soupe maigre et vaisselle grasse
Et tous les poux de la cité
Ton auberge comme ta face
Est hure pour la bonne grâce
Est groin pour la propreté ! »
Rédigé par : Marie @ Catherine Jacob | 09 juillet 2009 à 14:36
Daniel Ciccia,
Je ne crois nullement que Claude Allègre soit quelqu'un de humble, mais là n'est pas l'essentiel.
Le phénomène de rejet de méthane que vous évoquez est connu, même si son ampleur reste à mesurer comme vous le soulignez à juste titre. Vous verrez que, si un jour la part humaine dans le dérèglement climatique est jugée anecdotique, les membres du GIEC en prendront aussitôt acte, en bons scientifiques qu'ils sont.
Les facteurs responsables du dérèglement climatique sont multiples. Bien entendu, il faut rester humble face à cela. Personne ne vous dira le contraire. Nous sommes, par exemple, incapables de prévoir un éventuel ralentissement, voire une interruption du Gulf Stream (en deça de quel taux de salinité la circulation océanique sera-t-elle perturbée ?). Nous savons, en revanche, que la part d'activité humaine peut jouer un rôle non négligeable dans le réchauffement (même si, encore une fois notre appréciation de ce phénomène peut évoluer). Et i nous pouvons agir sur cette part, alors il ne faut pas hésiter.
Il existe aussi de "fausses bonnes idées" écolos, comme l'avait rappelé un jour Jean-François Coppé devant l'Assemblée nationale. A titre d'exemple, l'engouement pour les carburants verts de première génération a été une grave erreur, dénoncée avec véhémence par ceux-là même qui s'en étaient fait au départ les chantres.
Mais tout cela ne change rien au fait que les membres du GIEC font leur travail de scientifiques, croisent constamment des études contradictoires et affinent chaque jour leurs conclusions. Nous sommes loin, en l'occurrence, de l'image que vous en avez.
Rédigé par : Laurent Dingli à Daniel Ciccia | 07 juillet 2009 à 16:31
Mes réserves sur le GIEC m'avaient valu lorsque j'ai fait part de ma sympathie intellectuelle pour Claude Allègre une vive réprobation de votre part.
J'ai entendu hier sur les ondes d'une station sérieuse une information sur la découverte d'un élément nouveau sur le changement climatique, des scientifiques auraient mis en évidence un taux très élevé de méthane rejeté par les océans. Les effets vont au-delà de l'incidence puisque ces rejets amèneraient à reconsidérer le modèle qui fait de l'activité humaine le facteur majeur du changement climatique.
Sans doute cette connaissance évoluera-t-elle encore. L'humilité en la matière est indispensable. D'une certaine manière, sur ce sujet, c'est elle qui caractérise - il me semble - Claude Allègre.
Rédigé par : Daniel Ciccia@Laurent Dingli | 07 juillet 2009 à 13:37
Cher Laurent Dingli
Je crois que c'est justement une approche froide et scientifique des problèmes juste dans le but de les résoudre qui manque à la politique. En effet cette approche est très peu populaire.
Votre indignation ne respecte pas l'animal puisqu'elle semble nourrie par l'anthropomorphisme. Il préfère gambader et se soucie peu de la nature des protéines pour peu qu'elles soient saines...
Pour la vache la biologie souligne que le danger est plus large que le seul cannibalisme: il est grave de faire ingérer des protéines animales non cuites à un herbivore car il n'a pas les défenses appropriées. Pour les poules et l'homme le problème est différent, il serait plus difficilement inter-espèces. D'ailleurs, savez-vous que l'on suspecte que la maladie de CJ vienne d'Inde où des carcasses humaines auraient été mélangées aux carcasses de vaches, pour débarrasser ce que le fleuve apporte? Maintenant vous pouvez être scandalisé... :o)
Votre indignation est hypocrite à notre époque d'élevage industriel. Les farines animales sont une alternative aux hormones interdites en Europe. Fermez-vous les yeux sur l'écrasement des poussins, les élevages en batterie, les expériences animales pour les médicaments bénins ?
Parler de responsabilité collective, s'indigner avec (ou sans) style en parlant d'actes criminels, de l'Afrique qui meurt de faim puis se resservir un œuf, une cuisse de poulet ou du jambon...
C'est la Tartufferie qui nous tuera pour l'environnement aussi. Elle s'oppose à l'action.
C'est ce que dit Allègre qui n'a pas ce défaut, au moins... Pour information il envoie depuis longtemps des doctorants étudier les phénomènes en Amazonie, qui font partie des scientifiques dévoués à la cause.
@Marie
Les Anglais ont signalé tout de suite le problème des farines aux autorités européennes. C'est devant leur lenteur à généraliser rapidement la décision anglaise... qu'ils leur ont vendus leurs stocks.
J'ai beaucoup ri à la lecture de votre commentaire. Moi, par -20° sans chauffage, j'enlace n'importe qui, en tout honneur bien sûr... Et dans ces conditions il faut être Anglais pour refuser de partager sa chambre avec son prochain sous prétexte qu'on a payé avant.
Rédigé par : Alex paulista | 06 juillet 2009 à 21:24
"(Stans puer, 1463-1483)…."
Stans Puer ad Mensam, John Lydgate (1370-1450) Le jeune garçon qui se tient auprès de la table où l'on dîne.
Eh bien dites voir Marie, vous en avez des lectures savantes. J'ai cherché à en savoir plus mais tout ce que j'ai trouvé est la page qui s'ouvre en cliquant sur mon nom.
Rédigé par : Catherine JACOB@Marie | 06 juillet 2009 à 17:37
@ Alex Paulista & Laurent Dingli,
Il y a beaucoup de mépris de l'humain c’est évident. Où qu'il réside... !
L'Homme a une grande responsabilité dans le changement climatique, nous polluons beaucoup trop et gaspillons également beaucoup trop... Mais les armes ont leur part aussi... ! Tout ce que l'homme envoie dans l'atmosphère... !
L’exemple de la vache folle que vous avez donné. La vente de sa viande en France ou ailleurs n'a pas gêné grand monde... en Angleterre... !
De la viande avariée, une nouvelle fois, entreposée en Allemagne et vendue aux pays d'Europe, hachée, en est encore un autre exemple. Dénoncée dernièrement par les services vétérinaires de l'Europe.
Avant l'Europe, la France imposait des critères drastiques à ses agriculteurs-éleveurs. Pas de viande aux antibiotiques, d'hormones... maintenant nous sommes confrontés au commerce américain avec son boeuf aux hormones et ses poulets javellisés...
Il y a eu aussi le sang contaminé écoulé en Asie...
La France supprime les ampoules à incandescence pour des lampes fluorescentes compactes qui renferment du mercure (d'où les inquiétudes du Centre de recherches et d'informations indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques, CRIIREM) ou des diodes électroluminescentes à la fabrication plus polluante que celle de la lampe dans l'industrie classique, puisqu'elle requiert des solvants, des acides et des composés dangereux. En fin de vie, ces LED doivent être traitées...
Les lumières bleues sont suspectées d'endommager la rétine.
Mais elles sont toutes vendues plus chères que les ampoules classiques... !
Tant que le marché de l'argent sera supérieur à l'intérêt de l'Humanité... !
En France, l'artificialisation des sols au détriment de la "nature" selon Corine (Coordination de l'information sur l'environnement) alarme : l’extension des villes, les terres agricoles rognées, la multiplication d'étangs artificiels... modifie l'occupation des sols...
Les fleuves se jetant dans le Pacifique, l'océan Indien... se tarissent à cause du réchauffement climatique.. !
Et certain se chagrine pour une parole non reçue... !
Puisque vous me lancez la perche, je la saisis. Vous évoquez des conditions du coucher par -20 à Breteuil, il y a plus de deux siècles.
Il est intéressant de se pencher sur les usages du Moyen Age jusqu'au 19ème siècle, en ce qui concerne les auberges, tavernes, tripots mal famés et autres qui proliféraient dans les villes et les petits bourgs à la réputation d'inconfort et aux petites misères dues à la promiscuité. C'étaient des îlots de violence où de nombreux crimes étaient commis. Voyager était fort dangereux. L'aspect le plus surprenant et inattendu était la pratique des chambres communes, voire des lits communs ! Un anglais en 1768, de passage à Lyon, s’est plaint de devoir partager sa chambre à coucher avec des voyageurs parce que son hôtesse manquait de chambres. La sienne contenant deux bons lits et un cabinet qui en contenait un troisième !
Dans un manuel de savoir-vivre du Moyen Âge se lisait ceci : « Et s’il arrive que, de nuit ou à tout autre moment, tu dois partager ton lit avec un homme au-dessus de ton rang, cède-lui le côté du lit qui lui convient le mieux, et couche-toi sur l’autre : cela t’honorera. Ne te mets pas au lit sans y avoir été invité, car le contraire serait manque de courtoisie. Et quand tu es au lit, la politesse demande de demeurer mains au corps et jambes tendues. Lorsque vous avez assez parlé, souhaite prestement la bonne nuit car c’est là, il faut le comprendre, grande politesse. »
(Stans puer, 1463-1483)….
Sans parler des odeurs mélangées à celles des écuries, de la saleté des auberges et des cuisines, de la vermine qui pullulait... et des mouches, des mouches et encore des mouches…. !!!!
Rédigé par : Marie | 06 juillet 2009 à 15:52
Hum, c'est moi qui commence à m'exprimer comme une vache espagnole à force d'aller trop vite. Enfin, vous aurez compris l'essentiel de mon propos...
Rédigé par : Laurent Dingli | 06 juillet 2009 à 11:18
Alex paulista,
Je vois par certains exemples que vous citez que nos approches se situent à des années lumière l'une de l'autre. Un seul exemple : quand vous évoquez la crise de la vache folle, vous ne mentionnez que l'aspect froidement technique : fallait-il ou pas faire manger de la vache par d'autres vaches ou continuer à cuire les farines, en ajoutant que les deux positions sont respectables...
Je me situe à l'extrême opposé de cette approche purement utilitaire du vivant. Non, Monsieur, rendre les vaches cannibales n'est pas une position respectable, c'est un crime. Et ce manque de respect pour l'animal est lié à un manque de respect pour l'homme. Je vous rappelle que ces s... d'Anglais avaient sérieusement songé à l'époque à revendre leur saleté de farine... aux Africains. Quand l'être vivant est ainsi désincarné, qu'il n'est plus qu'un objet de rentabilité, voilà où l'on arrive. Mais vous n'y avez même pas pensé, ce qui est bien symptomatique.
Rédigé par : Laurent Dingli | 06 juillet 2009 à 10:42
PS @ Laurent Dingli
Moi non plus, je ne crois pas à l'autorégulation du marché ni à la génération spontanée.
Ni aux invocations, ni à la décroissance.
Rédigé par : Alex paulista | 06 juillet 2009 à 07:04
Ce que dit Allègre est finalement compatible avec le volontarisme environnemental. On peut en tirer les conclusions suivantes :
- il y a eu des changements climatiques importants dans le passé. A Breteuil les gens dormaient avec quinze couvertures par -20, il y a un peu plus de deux siècles. Les amateurs d'histoire du blog comme Ludovic, Laurent Dingli ou Marie apporteraient plus de détails.
- les influences croisées font qu'il est très probable que l'homme ait aujourd'hui une influence sur le climat, mais pas si évident que le mécanisme soit un "effet de serre" dû au CO2, ni que les changements ne soient pas naturels. Les données actuelles semblent valider plus volontiers un effet humain sur son instabilité, ce qui n'est pas moins grave.
- cause ou pas de l'activité humaine, les changements actuels provoqueront des drames, il faut donc agir sur la nature.
Je crois que ce point de vue différent n'est pas à compter parmi les opposants aux réformes environnementales. Il refuse juste la culpabilisation qui mène parfois à l'obscurantisme. Un peu comme sur la vache folle : alors que les Anglais avaient en douce arrêté de recuire les farines et que ceci est probablement la vraie cause de la contamination au prion, tout le monde s'est indigné que l'on donnât des farines animales aux bovins. Deux points de vue respectables (le second un peu hypocrite en notre époque d'élevage industriel), même action : arrêter la diffusion de cette viande.
Et donc, même si on peut se réjouir que ce soit un Borloo plus consensuel aux manettes, il ne faut pas opposer les points de vue mais plutôt lancer des grands chantiers technologiques MAINTENANT. Depuis que le Grenelle a commencé ses discours, on pourrait
- faire tourner les métros urbains 24h/24, organiser des grands stationnements surveillés aux portes des grandes villes. Je me souviens qu'adolescent à Lyon juste après l'arrivée de Michel Noir, j'avais vu une simple réorganisation de la TCL réduire le besoin de voiture depuis ma banlieue. Il faudrait sur 10 ans éradiquer tout véhicule polluant de tous les centres des grandes villes.
- éventrer les rues pour y faire passer les fibres optiques, rénover les câbles électriques pour pouvoir y faire passer de la puissance (Paris est vieille sur ce point), installer de grandes canalisations d'eau pour les pompes à chaleur.
- reprendre les solutions technologiques connues pour faire des véhicules qui consomment moins que 5l/100 en cycle urbain, seuls homologués dans le futur à pénétrer les villes.
Dire qu'on paye 5 millions de gens éduqués à chercher un emploi qui n'existe pas. Quelle mine d'or gaspillée en ces temps de crise !
Le "Grenelle" -quelle emphase ridicule- est sûrement nécessaire, mais ne me satisfait pas du tout au regard de ce que technologiquement on pourrait faire. Depuis Kyoto 20 ans sont passés. On a fait 20 fois moins que pendant les crises pétrolières.
Je ne comprends pas comment les gens préoccupés par l'environnement peuvent se satisfaire de la politique actuelle.
Il faut vraiment être à l'UMP, et encore...
Rédigé par : Alex paulista | 06 juillet 2009 à 06:53
@Alexandre
"..que je m'y suis penché dessus des années durant. "
J'espère que vous n'êtes pas tombé en vous penchant.
Rédigé par : jpledun | 05 juillet 2009 à 12:57
Alex paulista,
J'ai cité vos propos et ceux-ci étaient suffisamment clairs, il me semble. Les termes de "manipulation", "culpabilité", etc. relèvent en effet de la caricature. Personne ne conteste vos compétences techniques, vous n'avez donc pas besoin de les réaffirmer à chaque commentaire. Je dis seulement que vous connaissez visiblement mal les actions concrètes réalisées par beaucoup d'écologistes au sein du milieu associatif.
Je ne pense pas non plus que le nombre constitue un quelconque gage de vérité. Mais quand des centaines de scientifiques à travers le monde parviennent aux mêmes conclusions, je m'interroge...
Il n'est pas exact que l'on ne se préoccupe que des transports et de l'automobile en particulier. Les logements HQE ont été un des chantiers les plus aboutis du Grenelle.
Je ne crois pas non plus que l'écologie passe à la trappe avec la crise comme vous dites. Il est même question au contraire de donner une forte accélération aux mesures prises en France (projet de taxe carbone, notamment) et en Europe (paquet climat-énergie).
Oui, je considère que la prise de conscience est un point essentiel. Sur la question, disons plus philosophique que vous évoquez, je suis convaincu que responsabilité individuelle et responsabilité collective sont indissociables. Pour faire bref, je ne crois pas à l'autorégulation du marché ni à la génération spontanée.
Rédigé par : Laurent Dingli | 05 juillet 2009 à 10:01
@ Laurent Dingli
"confirme votre méconnaissance du sujet..."
Cessez vos piques ridicules, comme l'autre commentateur qui voulait m'apprendre ce qu'était la relativité alors que je m'y suis penché dessus des années durant.
Loin de moi l'idée de penser que les scientifiques opposés à Allègre seraient moins sérieux, et qu'ils ne seraient pas dévoués, vous me comprenez mal. Leur plus grand nombre n'est pas un argument imparable, vous savez bien que la science ce n'est pas la démocratie.
Je parle du niveau technologique. Il y a vingt-cinq ans, on faisait des voitures qui faisaient beaucoup plus attention à la consommation. La Citroën AX est un bon exemple. On a abandonné la plupart des programmes technologiques lancés depuis 15 ans contre la consommation. J'ai failli rentrer à la Sagem dans un programme de cames électroniques, qui a été mis de côté au profit de l'électronique de confort, juste après la vente… à des Américains.
D'autres exemples flagrants:
La majorité des émissions de CO2 proviennent des combustibles utilisés dans les chaudières. Pourquoi ne parle-t-on que des voitures ?
On vante encore l’usage des radiateurs électriques en insultant le 2nd principe de thermodynamique, quand une banale climatisation réversible consommerait beaucoup moins d'électricité. Mieux, pourquoi n’organise-t-on pas les villes avec des systèmes de pompes à chaleur ?
Certains pensent (comme vous je crois) que la prise de conscience d'un drame énorme est le premier pas indispensable vers des évolutions fortes de comportement. Honnêtement je ne sais pas si c’est la partie la plus importante. Les discours s’envolent…
D'autres comme Allègre craignent que cette annonce de cataclysme ne soit pas forcément de nature à susciter des réactions. Elle est anxiogène, mais pour autant fera moins modifier les comportements individuels qu'une bonne crise pétrolière avec un baril à 200 dollars qui entraîne avec lui le prix du MWh sur le marché des commodities.
Un peu comme l'explosion d'une bulle financière : la connaissance d'une impossibilité long terme à continuer à croître n'empêche pas le trader de suivre un marché euphorique à court terme. Il ne peut pas être le seul à perdre de l’argent…
Regardez comment l'écologie passe à la trappe avec la crise.
Ces comportements sont des sujets d'études en théorie des jeux : responsabilité individuelle contre responsabilité collective. Mais qu'est-ce que la responsabilité collective ? Suis-je responsable de ce que les autres font ?
Vaste question vous voyez. Là encore le monde ne se divise pas entre ceux qui sont d'accord avec vous et ceux qui méconnaissent le sujet.
Moi, j'aimerais que le pétrole soit 5 fois plus cher...
Rédigé par : Alex paulista | 05 juillet 2009 à 00:12
@ Daniel Ciccia, Alex paulista, mike, Aïssa Lacheb-Boukachache,
Je n'ai pas pu vous répondre plus tôt, faute de connexion internet.
@ Daniel Ciccia,
Je vois que vous n'assumez plus vraiment la comparaison cocasse que vous aviez établie entre la position Onusienne sur le climat et le totalitarisme/ stalinisme ; en revanche, vous continuez d'assimiler le plus sérieusement du monde les centaines de scientifiques du GIEC à une sorte de secte apocalyptique potentiellement dangereuse. Vous qui dénoncez constamment l'idéologie (des autres) faites pourtant un dogme de vos propres opinions. Et, comme pour tout idéologie, vos supputations n'ont pour but que d'alimenter une vision du monde préexistante. Contrairement à d'autres sujets, où vous savez vous montrer très nuancé et si pragmatique, celui-ci relève davantage de la croyance que de la réflexion. Exemple : vous ne répondez plus aux arguments par d'autres arguments, mais en réitérant vos positions pittoresques : le Giec est peuplé de hippies millénaristes. Vous ne voulez pas en démordre ; c'est écrit dans le marc de café. Et quand je vous rappelle que les conclusions scientifiques les plus minoritaires sont publiées et prises en compte par le même organisme mondial, vous ne répondez pas... Enfin, mon cher Daniel, si vous êtes moins effrayé par l'état de la planète que par le pseudo-potentielo-risque totalitaire du Giec, c'est que vous êtes un esprit apaisé. Heureux homme...
@ Mike,
Vous écrivez :
"A titre d'exemple je rappellerai que la montée du niveau de la mer de quelques dizaines de centimètres que les augures nous annoncent pour la fin de ce siècle sont peu de choses à côté de la montée de plusieurs centaines de mètres qui a été mesurée depuis vingt mille ans (pic de la dernière glaciation)".
Il ne vous a pas échappé, cher mike, que, contrairement à la dernière glaciation, la terre est peuplée de près de six milliards d'habitants et qu'elle en comptera bientôt neuf et même dix. Vous aurez sûrement remarqué aussi que, dans ces conditions, la moindre variation provoque de véritables désastres. Croyez-moi qu'au Bangladesh, mais aussi en Europe, un changement d'un degré ou deux, une montée des eaux qui, depuis votre salon, peut vous sembler anecdotique, font une grande différence sur le terrain. Quand les réserves en eau qui sont déjà rares se raréfient de plus en plus en raison des modifications du régime des précipitations, notamment en Asie, dans l'une des régions les plus peuplées du monde, il ne s'agit pas d'une simple anecdote (vous savez en effet que tout est lié, le réchauffement, la circulation océanique, le taux de salinité des océans, la biodiversité marine, le régime des pluies, la montée des eaux). Et puis, allez dire à ces sinistrés que les changements étaient plus importants pendant la préhistoire : je crains qu'ils aient du mal à vous comprendre. J'ai souvent entendu le même genre d'arguments à propos de la disparition fulgurante des espèces : il y a eu d'autres extinctions, bien plus importantes ; les dinosaures ont disparu, etc., etc. Je crois que c'est là une façon de se déresponsabiliser.
@ Alex paulista
Je n'ai jamais écrit ni pensé "que l'action politique (devait) faire taire les opinions scientifiques discordantes pour ne pas prêter le flanc aux partisans de l'immobilisme". C'est une interprétation erronée de mes propos. En outre, quand vous écrivez : "On concentre l'action sur la manipulation des troupes, leur culpabilisation. Enfin, on ne daigne pas s'occuper du détail des résultats des solutions, ou de leur faisabilité. Ce serait presque s'abaisser". On voit que vous connaissez mal les actions concrètes réalisées depuis plus de trente ans par certaines associations (dont font d'ailleurs partie de nombreux scientifiques). Croire qu'il y a d'une part des scientifiques sérieux comme Allègre qui sont dans la réalité, et de l'autre, de doux rêveurs gavés d'utopie, confirme votre méconnaissance du sujet.
Aïssa Lacheb-Boukachache,
Oui, je l'ai souvent écrit : comme toute organisation humaine, l'écologie à ses fanatiques, ses petits Torquemada ; l'être humain a toujours eu besoin de s'emparer d'une belle cause pour exprimer ses obsessions et sa paranoïa. Mais justement, il faut sortir du dialogue de sourds qui oppose les ayatollahs verts d'une part, aux grands boudeurs sceptiques ("Et ben moi, j'regarderai même pas Home, na !). Les baleiniers japonais ? Vous connaissez certainement Paul Watson qui n'hésite pas à éperonner les bateaux pirates. Moi j'aime bien Paul Watson.
Rédigé par : Laurent Dingli à D. Ciccia, Mike, A. paulista, Aïssa | 04 juillet 2009 à 14:56
"Ce qui me pousse à relativiser les impressions médiatiques sur telle ou telle personnalité. Il faut aussi voir au quotidien."
Génial. Monsieur Alexandre laisse tomber un peu de sa mauvaise idéologie !
Félicitations.
Rédigé par : jpledun@Alex Paulista | 30 juin 2009 à 00:58
@ Ludovic
Au temps pour moi, désolé pour la confusion. Il s'agissait de JDR :
"Vous aurez du mal à trouver un responsable politique qui ne soit un véritable tyran pour ses collaborateurs."
De plus il regrettait le manque d'idéologie dans les politiques actuelles de rafistolage.
Vous, de votre côté, gardiez un mauvais souvenir de l'ancien ministre qu'est Claude Allègre, et de ses déclarations injustes.
Plusieurs amis à moi ont fait de la recherche sous sa tutelle, et gardent le souvenir d'un homme qui prend soin de trouver de bons débouchés à ses thésards, ou assurer une continuité à ceux qui ont eu des accidents personnels en cours de thèse. Il en a aussi envoyé au Brésil et en Bolivie, permettant un enrichissement culturel en même temps qu'une recherche de qualité ouverte sur le monde. Un tel homme ne peut pas être foncièrement mauvais.
Ce qui me pousse à relativiser les impressions médiatiques sur telle ou telle personnalité. Il faut aussi voir au quotidien.
Rédigé par : Alex paulista | 29 juin 2009 à 22:52
@Alex Paulista,
"Ludovic nous chante les louanges d'un système de pensée soucieux de sa cohérence. Il pardonne aux hommes politiques d'être tyranniques avec leurs collaborateurs".
Où avez-vous lu cela dans mes commentaires je vous prie ?
Rédigé par : Ludovic | 29 juin 2009 à 18:53
Va pour cet idéologue lá (Martin Hirsh).
Ce que je n'aime pas chez certains, c'est qu'au nom de leur idéologie, ils sont capables de refuser une avancée qu'eux-mêmes réclament.
Avouez que ceux-ci ne sont pas des avantages pour une société.
Nous avons, M.Reffait, assez d'exemple á droite ou á gauche.
Je ne développe pas...
Rédigé par : jpledun | 29 juin 2009 à 02:02
Aïssa
Ce que je veux dire est que dans la religion israélite Dieu dicte sa Loi, aux hommes de l'appliquer sans essayer de comprendre. Abraham, qui doit sacrifier son fils, illustre cet aspect. De même la loi du Talion est l'application directe des lois divines, en ce sens c'est Dieu qui juge. Prier Dieu est une des lois.
Pour les catholiques, Jésus Christ est arrivé pour dépasser cela. Au Dieu extérieur aux hommes, il substitue l'idée que Dieu s'est fait homme et que l'homme est à l'image de Dieu, qu'il le porte en lui. C'est évidemment pour le punir de cette prétention que les Pharisiens l'ont fait crucifier.
La loi du Talion se trouve remplacée par une sorte d'utilitarisme de l'Amour. Le retour du fils prodigue en est l'illustration.
Celui qui juge et lance la première pierre se trouve remis à sa place de pêcheur. Au Pharisien qui se vante de placer Dieu avant sa famille (ce qui rappelle Abraham) il explique que celui qui n'honore pas son père et sa mère n'honore pas Dieu.
Et que toutes les lois gravées doivent être interprétées en son for intérieur.
On pourrait continuer longtemps, mais je voulais juste souligner que les différents exemples que vous citez ne s'inscrivent pas dans une continuité mais au contraire sont des propos hautement subversifs contre la religion israélite (de l'époque). Ils expliquent la crucifixion.
Pour moi, le Christianisme est plus proche de l'Islam à bien des titres. Benoit XVI a rappelé ces différences fondamentales dernièrement. Un peu comme Allègre, il n'est pas politiquement correct, mais on peut l'écouter sur ce sujet qui est sa spécialité après des décennies d'études.
Et je pense que Finkielkraut est marqué par son héritage. La spécificité du génocide des juifs est réelle, mais lui sert d'excuse pour refuser de penser la relativité du peuple juif et d'Israël. C'est le drame de cette région du monde, cet abcès de fixation qui commence à infecter jusqu'à nos banlieues.
Quant à Nietzsche, comme vous le soulignez il a préféré un utilitarisme de la création, du dépassement de l'homme par lui-même.
Ce qui m'incite à citer Victor Hugo
Le poète en des jours impies
Vient préparer des jours meilleurs.
Il est l'homme des utopies,
Les pieds ici, les yeux ailleurs.
Rédigé par : Alex paulista | 28 juin 2009 à 20:05
jpledun,
Aucun juge ne départage les idéologies. Une idéologie se projetant dans l'avenir n'a pas besoin d'être vraie pour être possible. De même une idéologie opposée. Elles vivent conjointement et peuvent s'ouvrir aux autres. Ce qui garantit la solidité de la construction idéologique c'est justement la confrontation aux autres : si votre raisonnement s'écroule au bout de trois minutes, vous changerez spontanément de crèmerie.
Vous dites que Martin Hirsch n'est pas idéologue mais solide dans ses convictions : c'est justement un idéologue, quelqu'un qui depuis des années a construit une conception de l'homme dans la société et qui n'en démord pas.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 28 juin 2009 à 11:55
Alexandre, j'ai des difficultés à saisir exactement le fil de votre pensée et par conséquent n'y puis répondre qu'en vous livrant la mienne … La Morale chrétienne ne transcende pas la Morale juive, elle la synthétise. Le Christ Lui-même qui était rabbin le dit qui ne vient pas remettre en cause la Loi juive mais qu'Il s'inscrit précisément dans la continuité des Principes édictés par Moïse. Et, de fait, il n'est pas besoin d'être grand théologien pour constater que qui applique dans sa vie les Dix Commandements aime son prochain. Le «Aimez-vous les uns et les autres» est bien la synthèse du Décalogue, c'est sans contredit. La Morale judéo-chrétienne vient de là et uniquement de là. Aux entrées de certains de nos Palais de Justice, on voit souvent une statuaire où est représenté Moïse tenant les tables de la Loi ... C'est même drôle car on le voit avec des cornes qui laissent penser avec étonnement que c'est le Diable qui est là, alors que dans les faits, l'artiste sculpteur n'avait imaginé d'autres moyens de représenter partant de la tête du Prophète la transcendance divine, ces rayons de lumière qui lui venaient de Dieu … Or, effectivement, selon la Torah les tables de la Loi sont gravées dans la pierre par Dieu Lui-même et confiées au Peuple juif qui de ce fait se proclame le Peuple élu … Dans ce cas et puisqu'il en serait ainsi, effectivement alors rien ni personne ne pourrait dépasser voire même simplement écrire à nouveau celles-ci ou les interpréter ou les synthétiser en d'autres termes sauf … sauf Dieu Lui-même ou à tout le moins son émanation directe, c'est à dire Jésus Fils de Dieu ou Incarnation de Dieu en homme. Et c'est ainsi qu'Il est présenté et qu'Il se présente Lui-même de même que Moïse, seul témoin de la création de ces tables de la Loi, a présenté celles-ci comme écrites du doigt même de Dieu. Il n'y a aucune contradiction dialectique dans tout ceci ni un désir quelconque de quiconque -soit en l'occurrence le christianisme sur le judaïsme- de prendre l'ascendant et de s'octroyer plus de légitimité puisqu'il ne s'agit que de continuité. Là où le «crime» de Jésus reproché par les prêtres juifs, auto-proclamés gardiens de la Loi, est que Celui-ci se démarque de son Peuple en ceci qu'il offre cette synthèse de la Loi au monde, à tous les Peuples et tous les hommes, quand les autres s'en tenaient uniquement à la Loi, cette Loi mosaïque, pour les Juifs et uniquement pour eux puisque donné par Dieu Lui-même à eux. Cela pourrait se comprendre si seulement ce même Dieu alors incarné en l'homme cette fois, un homme véritable et non plus en un «doigt» de lumière gravant sur une montagne, ne décidait plus tard d'élargir son don à tous. Ils le firent mettre à mort -en tout cas cette incarnation humaine de Dieu- et encore aujourd'hui on n'en peut comprendre la raison si tant est que raison il y a … Mais ceci n'y changea rien; la Loi divine de Moïse synthétisée par Jésus divin se répandit de par le monde et hier et aujourd'hui désormais il est très peu de sociétés qui ne condamnent pas et le meurtre et le vol et le faux témoignage et la diffamation, etc. Certes, on n'est plus condamné (en tout cas de nos jours par un quelconque tribunal humain) si on n'honore pas son père et sa mère, si on blasphème Dieu, si on n'honore pas que Lui, si on séduit la femme de son voisin mais la substance est là: nos civilisations sont bel et bien fondées sur une Morale judéo-chrétienne qui n'est qu'une synthèse par des Juifs de la Morale mosaïque, juive donc. Sur le plan strictement religieux, qu'on le veuille ou non, on n'est pas chrétien si on n'accepte d'être juif avant. Le contraire est un non sens complet et la pire aberration historique et dialectique. Vous citez Nietzsche, il intervient à partir de là … Pour lui les deux font UN et c'est ce UN religieux qui domine et qu'il dénonce qu'il veut dépasser en lui opposant la non moins légitime et prégnante Morale gréco-romaine en nos civilisations. Partant, il conclut effectivement «par delà le Bien et le Mal», c'est à dire concrètement contre une quelconque primauté d'une Morale sur une autre, contre une quelconque supériorité de la Morale qui ne serait toujours qu'un rabaissement de l'homme par l'homme car l'homme en sa liberté se situe au-dessus sa création, qu'elle soit morale ou autre, l'homme domine la Morale d'où qu'elle vienne et non l'inverse, l'homme domine la Loi …
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 28 juin 2009 à 02:22
Est-ce le même homme à votre ouverture ?
"Dans un courrier adressé hier au maire de Bourgoin-Jallieu Alain Cottalorda, le président du conseil général de l'Isère André Vallini rappelle tout son intérêt pour un rapprochement.... avec le Lou (Pro D2)" _le dauphiné.com _ et point con _
..... voire le loup ? rajoute-je, donc, en petit chapon même pas rouge !
Bien à vous !
Rédigé par : Cactus rugeby | 27 juin 2009 à 22:43
"Vous m'aurez compris, je ne développe pas"
Bien joué.
jpledun, Daniel Ciccia, démer...-vous.
Une fois de plus, j'ai le sentiment que vous vous servez des méthodes de Schopenhauer, M. Reffait.
Je vous suis dans votre raisonnement. Mais comment pouvez-vous garantir que votre opinion, que mon opinion, en l'occurrence, soient solidement construites ?
Quel juge va nous départager ?
Pas facile.
Je ne suis pas d'accord par exemple sur la définition que vous donnez du contenu du travail des ministres "d'ouverture" mais je suis d'accord avec vous pour dire que pour l'instant ils n'en foutent pas une.
Pour moi, ils ne relèvent que de la symbolique.
Ils devraient tous être comme Martin Hirsch : pas idéologues et solides dans leurs convictions.
Les Martin Hirsch ne courent pas les rues.
Sarko n'aurait pas fait l'effort "d'ouvrir" on le lui aurait reproché.
Il nous l’avait dit avant (je m’en souviens).
Rédigé par : jpledun | 27 juin 2009 à 19:39
Tous ces commentaires soulèvent de nombreux sujets:
- Aïssa Lacheb-Boukachache nous montre l'incompatibilité entre le libéralisme illimité qui ne s'arrête qu'à épuisement de l'offre, et notre planète aux ressources limitées. Et rappelle que la Nature nous survivra...
- Ludovic nous chante les louanges d'un système de pensée soucieux de sa cohérence. Il pardonne aux hommes politiques d'être tyranniques avec leurs collaborateurs.
- Daniel Ciccia nous rappelle que l'intelligence (inter lego) est la capacité à relier les choses entre elles, ainsi il voit le Pape comme un bâtisseur de ponts.
- Laurent Dingli explique que l'action politique doit faire taire les opinions scientifiques discordantes pour ne pas prêter le flanc aux partisans de l'immobilisme
- Mike s'inquiète, pour la justice comme pour l'écologie, de l'absence totale de solution satisfaisante, quand d'autres se satisfont de belles intentions.
J'aimerais pour ma part essayer une synthèse en rappelant que le seul ordre mondial aujourd'hui c'est le marché.
Le cinéma c'est bien, mais regardez quand ont été conçues les voitures économiques (l'EVE Épure de Véhicule Économique qui est devenue la Citroën AX) et les centrales nucléaires. Rien ne vaut une bonne crise pétrolière si c'est bien le CO2 le problème.
L'idéologie est dangereuse car son souci de cohérence l'enferme dans des simplifications. Elle y recherche la couleur de la réalité. Alors que la réalité, elle, n'est qu'une somme d'incohérences premières qui se lèvent dans la sueur après avoir pesé les contributions respectives. En ce sens là, Claude Allègre est le contraire d'un idéologue quand il parle de son domaine de recherche. Il veut d'abord avoir la Vérité comme alliée. C'est un peu ce que lui reproche Laurent Dingli, finalement, pour être un bon politique.
Je veux bien entendre ce discours, au nom de l'efficacité, mais alors il faut l'évaluer à ses réalisations. Mais on ne voit rien venir, on évoque la voiture électrique propre qu'on ne sait pas faire alors qu'on peut diviser par 2 la consommation de nos voitures en ville par des changements simples (comme des cames électroniques pour n'utiliser que 2 cylindres, projet abandonné dès que le pétrole baisse).
Finalement, c'est une attitude de bourgeois de bout en bout: on n'ancre pas sa démarche dans la réalité, ou alors après l'avoir simplifié pour qu'elle colle à ce que notre pensée accepte. On concentre l'action sur la manipulation des troupes, leur culpabilisation. Enfin, on ne daigne pas s'occuper du détail des résultats des solutions, ou de leur faisabilité. Ce serait presque s'abaisser.
Comme un général de la Grande Guerre lançait un coup de force.
Rédigé par : Alex paulista | 27 juin 2009 à 19:22
Je crois, cher Laurent, que GIEC ou pas GIEC, c'est le terrorisme écologique (quelle singulière expression, n'est-ce pas?), mettons, le terrorisme pour la cause écologique, qui se profile à l'horizon, plus violent et déterminé que jamais, conscient de l'urgence de cesser l'empoisonnement systématique de notre planète, la destruction systématique des autres formes de vie, pressé d'en finir avec ces discussions interminables de ces organismes scientifiques qui n'ont de pouvoir que celui de donner leur avis d'experts … Certains qui ne sont pas si peu nombreux qu'on veut le dire ont plus d'amour pour les animaux et les plantes, la terre, la vie en ce qu'elle a d'absolu, que pour l'être humain dont ils voient plus que souvent les travers et les ordures que le meilleur. D'autres, plus «modérés» considèrent que l'homme n'est pas tout en ce monde et n'a certainement pas davantage de droit que tout autre vivant et même que la terre et même que les pierres ... L'assassinat récent de ce ponte de la médecine obstétricienne américaine dont les cliniques pratiquent les IVG participe de ce terrorisme … Ce n'est pas le premier. D'autres exemples nombreux en d'autres choses pourraient être cités … A la Raison trop dangereuse à force d'être si lente, inefficace plus que souvent, persuasive à peine quand ce n'est pas du tout, ceux-là décident la Force qui, l'Histoire en est le grand témoin, en toute chose finit par convaincre et ce très vite même les plus obstinés … Je n'ai pas de jugement définitif à porter à cet endroit; quand je vois, par exemple, des chasseurs japonais ou autres massacrer en toute liberté et impunité une baleine rare -et protégée en théorie par mille et une conventions nationales et internationales du GIEC ou autres tout aussi impuissants et méprisés par ceux-là- pour en faire des sushis à certains restaurants huppés ou moins de Tokyo, Paris ou New-York, moi aussi il m'arrive d'avoir envie de placer sous leur coque de navire dix tonnes de dynamite et de me réjouir de ce feu d'artifice qui ferait de ces crapules eux aussi des sushis humains pour les autres poissons … Mais ces "crapules" doivent vivre, me dira-t-on, elles doivent travailler, pouvoir payer leur crédit, leur bagnole, nourrir leur famille, etc. Oui, bien sûr oui, mais est-ce que cela justifie tout, autorise tout au mépris de tous et tout? Est-ce qu'il n'y a pour elles que ces façons destructrices de faire pour vivre? Quand il n'y aura plus de baleines, elles iront s'attaquer à quoi, qui et jusqu'à quelles extrémités iront-elles? C'est de lucidité et de responsabilité démocratiques dont il s'agit, rien autre ... Quand elles s'en démarquent ou s'aveuglent, la Démocratie c'est comme du chiffon, du buvard, une serpillière ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 27 juin 2009 à 12:27
Vos propos critiques envers Claude Allègre me choquent.
Comment, vous qui souvent pourfendez les hérauts du politiquement correct, pouvez-vous le frapper de n'être guère socialiste, de ne représenter aucun capital et d'être anti écologiste?
Je vous dirai que je ne sais pas ce que c'est qu'être socialiste ; est-ce parler du socialisme ou l'être dans sa vie ( j'entends s'intéresser au sort des autres dans la société et d'abord autour de soi).
Claude Allègre a eu le "tort" pour beaucoup, mais pas à mes yeux, de dire clairement ce que beaucoup pensent et n'osent dire.
Qui ne voit que notre Education nationale a oublié d'être une Instruction publique et est dans un état que seuls ceux qui ne veulent pas regarder approuvent, réclamant toujours plus pour moins de résultats?
Qui ne sent que l'Ecologie qui devrait être une science noble est devenue une idée, à la mode, malheureusement trop souvent défendue par des charlatans s'éloignant d'une véritable analyse scientifique et historique, justifiant des conclusions hâtives et bien mal adaptées aux problèmes de la planète : être un très remarquable photographe ou un infatigable voyageur à travers le monde ne permet pas d'être un donneur de leçons.
Je rejoins pour une part Daniel Ciccia dans son premier commentaire mais ne souhaite nullement me ranger dans un camp pro ou anti écolo (au sens médiatique qui est donné à l'écologie).
On ne sait pas vraiment ce qui pèse dans le dérèglement climatique actuel ; ce n'est pas le premier ni sans doute le dernier.
Les affirmations catégoriques doivent laisser place à l'observation et à un travail rationnel.
A titre d'exemple je rappellerai que la montée du niveau de la mer de quelques dizaines de centimètres que les augures nous annoncent pour la fin de ce siècle sont peu de choses à côté de la montée de plusieurs centaines de mètres qui a été mesurée depuis vingt mille ans (pic de la dernière glaciation).
Pour ce qui est d'André Vallini, je n'ai aucun avis sur l'homme; je constate seulement que lui aussi, n'a guère été suivi (au moins jusqu'à présent) dans ses conclusions sur Outreau.
Ses souhaits sur ce que doit être une justice me semblent être d'excellents principes que tous partagent ; mais c'est la réalisation qui pose problème. Il y a ceux qui causent et ceux qui font.
Désolé d'être aussi bavard !
Rédigé par : mike | 27 juin 2009 à 12:01
@JPledun, Daniel Ciccia
Je reviens vers le coeur du billet de Philippe et qui concerne la notion d'ouverture permettant de penser de concert avec des esprits dont on ne partage pas le corpus idéologique.
Il est d'autant plus facile d'établir un dialogue véritable entre deux opposés si les convictions de l'un et de l'autre sont solidement construites. Une idéologie, en tant que système de pensée cohérent, est adaptable et, pour ma part, je retiens comme une bénédiction une opposition sensée qui me permet de corriger une erreur dans mon système de pensée. Pour cela, il faut qu'en face j'ai affaire à une personne qui dispose elle-même de convictions solides et organisées. Car la raison, qui sert de mécanisme à la construction idéologique, est partagée par chacun et permet les connexions entre deux idéologies. Vous m'aurez compris, je ne développe pas.
Ce qui est pénible dans la pseudo ouverture actuelle, c'est qu'elle s'appuie sur des personnes qui n'ont pas de systèmes idéologiques fort : N. Sarkozy oscille entre le libéralisme américain, le conservatisme bourgeois neuilléen et un complexe social et populaire tandis que les ministres dits d'ouverture pataugent dans un marais où l'on trouve un bout de social, une once de libéralisme et beaucoup de vide. Tous ces gens ne se rencontrent pas sur leur opposition idéologique mais sur leurs hésitations respectives. L'ouverture s'effectue sur le vide et non sur le plein. Je mets à part le cas singulier de Martin Hirsch qui a choisi une place à part pour suivre avec opiniâtreté son bouchon : voici un homme dont le corpus idéologique m'apparaît solide et qui n'en dévie pas au gré des marées.
@miges
Vous aurez du mal à trouver un responsable politique qui ne soit un véritable tyran pour ses collaborateurs. J'ai travaillé avec beaucoup, il suffit d'une petite semaine pour que les noms d'oiseaux commencent à pleuvoir dru. Je n'ai connu aucune heureuse exception. Ce comportement est à distinguer de l'homme public et de ses convictions.
Je reviens...
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait@ JPLedun, Daniel Ciccia et Miges | 27 juin 2009 à 11:19
@ Hari Seldon,
Je ne rejette pas en bloc les propos de Claude Allègre, je dis seulement qu'il n'avait rien à faire dans ce gouvernement. Comme vous êtes écologiste, vous savez à quel point il a été difficile, au cours des dix dernières années, de sensibiliser l'opinion à certains réalités catastrophiques (déforestation, pollution des eaux, nécessité de changer nos habitudes de consommation, de varier nos sources d'énergie, etc.). Dans de telles conditions, il ne faut pas brouiller le message et décontenancer une adhésion si difficilement acquise. Et, puis l'action publique a besoin de cohérence. Impossible d'avoir un Borloo et un Allègre dans la même équipe.
Rédigé par : Laurent Dingli | 27 juin 2009 à 10:14
Ludovic, je n'ai pas toutes les références, mais lorsque vous évoquez l'attitude méprisante et les calomnies de Claude Allègre à l'encontre des enseignants, vous faites écho à quoi précisément ?
Je me souviens qu'il avait assimilé l'Education Nationale au Mammouth qu'il fallait dégraisser, mais au-delà de cette métaphore, a-t-il vraiment calomnié, comme vous le lui reprochez, les enseignants ?
Rédigé par : Daniel Ciccia | 27 juin 2009 à 10:10
Cher Laurent Dingli,
Je n'ai pas assimilé le GIEC à des forces totalitaires, mais simplement exprimé une réflexion.
Sous quelle forme, avec quels relais, se présenterait un totalitarisme s'il devait advenir? Il lui faudrait également un puissant paradigme?
Quel paradigme est plus grand que celui dont il se pare: préserver l'humanité de l'apocalypse.
Je ne raille pas. C'est de cela dont il le GIEC s'est investi moralement. En cas de désaccord avec le politique, avec l'ONU, il y a quelque chose d'éminemment dangereux là.
Potentiellement, je veux dire.
Je maintiens qu'il est utile de se dire que le GIEC, tel qu'il a été installé, au dessus des politiques, dispose d'un magistère qui m'inquiète d'autant plus que ne pas être en accord avec ses analyses et prescriptions fait apparemment de vous un dissident.
Claude Allègre en est-il un?
Le GIEC a reçu le prix Nobel de la Paix. Veuillez m'indiquer concrètement quelle guerre, quelle réconciliation, est à mettre à son crédit sur ce plan, sinon le fait de récompenser par anticipation le fait qu'il oeuvre à limiter le dérèglement climatique qui provoquerait le cas échéant des tensions et des guerres.
Il fallait consacrer le film de Gore de la Palme d'Or, celui de YAB (diffusé en quasi mondio-vision) méritait le Lion de Venise, cette cité qui s'enfonce dans la lagune.
C'est peut-être de la prise de conscience.
Mais peut-être aussi du bourrage de crâne.
Permettez, cher Laurent, qu'on ne gobe pas tout et qu'on le mâche avant.
Autre chose, l'humanité a des ressources et les oies du capitole ne dirigeaient pas Rome.
Rédigé par : Daniel Ciccia | 27 juin 2009 à 09:56
Il faut éviter de parler sans savoir : quand j'ai fait lire votre phrase de présentation d'André Vallini à quelques salariés, apolitiques ou socialistes, du Conseil Général de l'Isère, ils ont été unanimes pour dire que M. Vallini n'avait ni vision de gauche ni générosité, ni humanisme ni solidarité, dans sa pratique politique autocratique quotidienne.
Rédigé par : miges | 27 juin 2009 à 07:29
Si les Verts n'avaient pas abandonné la cause de l'écologie quelques années après leurs premiers succès électoraux, la France ne serait pas en queue de peloton sur le civisme écologique.
Idéologie je vous dis... Merci Mamère.
Rédigé par : jpledun | 27 juin 2009 à 01:56
Cher Philippe,
Berechit, nous ne pouvons revenir à berechit.
Dans une volonté de réforme,il existe deux grands axes:
- soit nous allons vers une négation du pouvoir actuel du juge
- soit nous allons vers une valorisation du pouvoir du juge.
Dans les deux cas, cela fracture deux traditions, la tradition démocratique et la tradition libérale et ne peut se faire dans un débat apaisé.
- soit il s'agit d'une fonction rationnelle et limitée
- soit il s'agit d'une fonction élargie et encadrée qui est la liberté de défendre les droits fondamentaux.
La ligne générale de la voie réformatrice de la justice de Maupéou était une justice de métier rationnelle,dans des cadres simples et clairs de bonne dimension accessible et efficace sans coûter très cher.
La proposition de Vallini dite d'ouverture
constitue-t-elle une avancée nouvelle?
Le pouvoir discrétionnaire du juge est un possible pouvoir anti-démocratique.
Si une volonté supérieure à la volonté générale peut s'affirmer, le caractère démocratique de ce pouvoir devient aléatoire.
Vallini prône la lenteur en pleine révolution des comportements, des technologies, des avancées médicales...
S'il est vrai que les conséquences de la création de droit doivent être mesurées, ce n'est pas une raison pour laisser béants des vides juridiques dans de nombreux domaines. L'urgent n'est pas forcément une remise à plat des concepts, mais l'apport de propositions pertinentes de la part de tous les publics concernés.
Françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 27 juin 2009 à 01:38
J'ajoute encore :
Vous dites, avec une certaine condescendance et en revendiquant une liberté que personne d'ailleurs ne vous conteste, que vous n'avez pas vu la grand'messe de Yann Arthus-Bertrand. Mais vous auriez dû peut-être vaincre votre répugnance, oublier un peu le commentateur pour écouter les commentaires. Et puis, heureusement qu'il y a eu des hommes comme Yann Arthus-Bertrand pour alerter l'opinion, ou des scientifiques comme Hubert Reeves (bigre, un émule de Staline ce brave astrophysicien canadien !), heureusement que lui et tant d'autres se sont mobilisés depuis dix, vingt ou trente ans, pour nous informer. Croyez-vous que sans tous ces Cassandre, comme vous les appelez ironiquement, il y aurait aujourd'hui une telle prise de conscience au plan international ? Heureusement qu'ils insistaient à une époque où - je m'en souviens - tout le monde les prenait pour des doux dingues.
A cette époque, il est vrai, on n'entendait pas Claude Allègre sur ces sujets. C'est une fois qu'il s'est senti dépassé par l'histoire que le brave mammouth a commencé sa consternante et très lourde course, chipotant sur ceci, mégotant sur cela, écrasant de son poids scientifique les superstitions millénaristes et autres obscurantismes écologistes. Et c'est quand certaines associations commençaient enfin à se faire entendre, que l'habile pachyderme est venu faire son petit numéro médiatique. Je dois dire aussi qu'il l'a fait en utilisant des attaques ad hominem d'une rare agressivité.
Et puis foin de ces querelles médiévales que vous dénoncez dans d'autres domaines et nous resservez ici. L'important n'est pas de se déchirer pour savoir si la part humaine dans le dérèglement est de 20 ou de 40%, l'important est de savoir que notre action a un impact sur ce dérèglement. Pendant que nous dissertons sur le sexe des anges ou que nous alimentons les querelles d'ego, les dégradations continuent.
Oui, cher Daniel, nos industries, notre surpopulation, nos activités ont un impact, non seulement sur le climat, mais aussi sur l'ensemble de notre environnement, et notamment sur les océans (ce que reconnaît plus volontiers ledit Mammouth). Pas besoin d'idéologie pour le constater. Le climat n'est pas séparé du reste, il s'agit d'un tout, d'une interdépendance entre les activités humaines, le climat, la pollution des eaux et l'érosion de la biodiversité. Et puis arrêtez de vous imaginer que l'ONU est peuplée de dangereux hippies et autres anarchistes apocalyptiques. Je vous assure que cela devient ridicule.
Même dans un texte de vulgarisation comme Wikipedia, vous pourrez lire que :
"Les publications officielles du GIEC ont pour objet de proposer une synthèse des connaissances scientifiques. Ces synthèses incluent les publications qui font l'unanimité et celles qui sont contestées par une minorité de scientifiques. Ces rapports sont le fruit d'un long débat qui aboutit à un consensus: l'approbation de la version finale du rapport par tous les scientifiques et tous les gouvernements faisant partie du GIEC (la quasi totalité des pays du monde sont représentés et ont signé l'approbation de la version finale, y compris les USA). Le GIEC a reçu le prix Nobel de la paix 2007".
Rédigé par : Laurent Dingli | 27 juin 2009 à 00:24
@Daniel Ciccia,
Je ne sache pas que les ministres de l'Education Nationale, un poste ô combien difficile, soient choisis par le sérail.
Je n'ai jamais critiqué Xavier Darcos, dont j'ai eu l'occasion de dire ici même qu'il était un bon ministre, un expert du système éducatif, et j'ai soutenu son projet de réforme du lycée qui allait dans le bon sens. Je l'ai un peu brocardé lorsqu'il a voulu faire des chefs d'établissement des officiers de police judiciaire ou lorsqu'il visait le ministère de la Justice.
Quant à Luc Ferry, c'est sans doute un bon philosophe, mais son inexpérience politique et son goût des mondanités en ont fait une sorte de précurseur de Rachida Dati au masculin. Je ne le méprise pas, je déplore le hiatus entre l'intellectuel et le politique.
Par ailleurs, je n'ai pas le moindre a priori au sujet de Luc Chatel, sa nomination ne m'a pas du tout surpris.
Je voulais juste souligner l'attitude méprisante et les calomnies de Claude Allègre à l'encontre des enseignants.
Soyez assuré que je ne suis pas corporatiste, les syndicats m'agacent bien souvent. On n'accepte pas pour autant d'être injustement malmené.
Rédigé par : Ludovic | 26 juin 2009 à 23:18
Cher Daniel Ciccia,
Je dois vous dire que j'ai été étonné et même consterné en découvrant votre dernier commentaire. Je savais déjà que vous nourrissiez une certaine méfiance à l'égard du parti qui prétend incarner l'écologie dans notre pays et qui s'est surtout distingué par sa rigidité idéologique. Mais je constate que cette critique, que je partage d'ailleurs, tourne à l'anathème et vous conduit à employer de grands mots et à établir de surprenantes comparaisons. Comment pouvez-vous sérieusement utiliser le terme de totalitarisme pour qualifier la position des cinq cents scientifiques du GIEC et de ceux qui, comme moi, partagent leurs préoccupations. Cette outrance vous amène à en proférer une autre, qui se révèle finalement nécessaire à votre démonstration : comme vous accusez les tenants de la part humaine du dérèglement climatique d'imposer je ne sais quel totalitarisme, vous faites de ce pauvre Allègre une sorte d'improbable victime. Au Big Brother que vous vous êtes inventé, il faut nécessairement un souffre-douleur, le porteur de vérité, qui lutte, isolé, accablé, contre tous.
Mais mon cher, si vous saviez le mal que les écologistes (je ne parle pas des professionnels de la politique) ont eu à responsabiliser l'opinion sur les dégradations irréversibles que nous causons à notre environnement, vous n'utiliseriez pas de grands mots comme celui de totalitarisme, ou de comparaisons aussi ridicules que celle qui vous permet d'évoquer le stalinisme. Un homme mesuré et intelligent comme vous, dire une telle énormité ! Quel est donc cet étrange totalitarisme qui a dû attendre l'année 2006 pour faire vraiment réagir l'opinion publique mondiale ? Quant à comparer la position de plusieurs centaines de scientifiques avec l'un des systèmes les plus criminel de l'histoire, je préfère passer sur cette insulte à notre intelligence.
Mais ce qui me déçoit tout autant, c'est que la profonde animadversation que vous avez pour ceux qui ont trop longtemps confisqué la cause écologique, vous aveugle au point de ne pas voir l'importance des défis auxquels nous sommes tous confrontés. Vous vous révoltez régulièrement, et à juste titre, contre le triste spectacle que nous offre parfois notre politique nationale, et tombez vous-même dans le même genre de caricature. Vous ne voyez pas le fond, vous en restez à des querelles de chapelles et de personnes. Diable ! S'agit-il bien du destin microscopique d'Allègre, de Yann Arthus-Bertrand ou de Hulot ! Ne voyez-vous pas que c'est de notre avenir à tous dont il s'agit. Pensez-vous sérieusement que cinq cents scientifiques de culture, de langue, de traditions et d'intérêts différents se sont réunis pour imposer je ne sais quel totalitarisme ? Ne voyez-vous pas plus simplement que seule l'urgence face à une situation catastrophique a fédéré les bonnes volontés ?
Parler de la responsabilité humaine dans le dérèglement climatique (et j'ajoute dans l'érosion alarmante de la biodiversité) revient tout simplement à nous responsabiliser. Vous qui êtes partisan de cette notion quand il s'agit d'opposer la droite à la gauche, vous l'ignorez quand il s'agit de notre environnement à tous.
Rédigé par : Laurent Dingli | 26 juin 2009 à 23:09
@Laurent Dingli
En tant qu'écologiste je ne suis pas sûr qu'il soit un bien de rejeter en bloc les propos de monsieur Allègre.
Certes il n'a rien à faire dans un gouvernement de par son attitude d'ours mal léché, pour ne pas dire plus.
Cependant comme le fait remarquer Alex Paulista il serait bon de s'arrêter sur les recherches de ce monsieur qui fait, même si cela déplaît, référence en la matière qui est la sienne.
Bien souvent par méconnaissance scientifique, par facilité, la presse qui dirige le débat, oui je sais elle a bon dos, ne s'est arrêté que sur le CO² alors même que ce dernier ne fait partie que d'un tout. N'oublions pas non plus la masse des gens qui ne savent que répéter ce qu'on leur annone à tour de pages.
Pour en revenir au sujet d'importance du billet de Philippe Bilger, je pense que monsieur Vallini a raison de sortir du cadre parlementaire qui est le sien pour poser le débat.
Car, que propose l'opposition, et le PS pour être précis, qui soit mieux ou moins mal que le gouvernement actuel et qui soit réaliste et applicable plus rapidement?
Nous sommes devant le vide abyssal d'une opposition qui ne sait que vilipender et railler, éreinter, depuis 20 ans alors que son rôle est d'apporter une alternative viable.
Je prends malheureusement acte qu'il soit nécessaire qu'un député sorte du cadre de son parti, de son groupe parlementaire pour lever des questions d'importance.
La justice se doit de reconquérir sa crédibilité et cela passe par une remise en question totale du système et des hommes.
Il vous faut sortir tous de votre donjon de certitude qui vous éloigne de plus en plus du justiciable qui ne vous comprend plus depuis longtemps et pire qui vous craint
On ne devrait jamais craindre la justice de son pays lorsqu'on est un honnête homme. Ce n'est plus le cas.
C'est à mon avis ce qui est la source du ressentiment diffus à votre encontre. Lorsqu'on entend des gens dire qu'il ont peur d'être confrontés à la justice de leur pays c'est terriblement inquiétant.
Toutes les grandes institutions se doivent en permanence d'avoir cette attitude de remise ne cause.
Il est temps d'inventer un autre système judiciaire plus approprié, plus en phase avec notre temps. Se contenter d'enfermer les gens c'était bon du temps de Jean Valjean mais plus maintenant.
Cela dit il ne faut pas mettre tout sur le dos de la justice de notre pays. Le manque de moyens y est criant par rapport à certains de nos voisins européens. Encore faudrait-il être sûr que cet manne, si elle advenait, serait correctement utilisée et là je n'en suis pas certain.
Tout cela me rend un peu "chose", mais je veux néanmoins garder espoir que l'on puisse sortir de l'idéologie et du corporatisme pour parler de la réalité des choses, celles vécues par tout un chacun.
En attendant je retourne à ma cuisine.
Rédigé par : Hari Seldon | 26 juin 2009 à 21:38
"Encore faut-il s'accorder sur ce que renferme l'idéologie : s'il est compris comme un dogme infaillible, nous sommes dans le contresens."
Je parle de cette idéologie-ci. Celle d'hommes politiques (tout bords confondus) qui préfèrent tout bloquer au nom de ce dogme infaillible.
L'idéologie (deuxième définition de JDR) n'est effectivement pas un gros mot.
Rédigé par : jpledun | 26 juin 2009 à 21:36
Comme on peut attendre et construire une société post-raciale, on peut construire une société post-idéologique?
Est-ce à dire pour autant qu'on abandonnerait alors l'espoir d'une fraternité humaine, les utopies et rêves qui apportent leur sève du génie humain?
Non sans doute pas.
Je comprends que l'on puisse, comme JDR s'en fait l'avocat, tenir à une structuration démocratique fondée sur le marquage idéologique, permettant l'antagonisme et la compétition "démocratique" entre deux fondamentalismes politiques et leur alternance ou leur cohabitation.
On peut s'accorder sur tous les avantages de ces cycles, pour peu - ce qui est la réussite de la démocratie américaine - qu'il n'y ait pas de "revanche" politique, ni de renversement de repères.
C'est une possibilité et rien aujourd'hui, dans la culture comme dans les pulsions sociales ne présage d'autre chose que cette perpétuation d'un modèle qui est ancien, malgré des mues successives.
La révolution ultime, cela peut être le dépassement de cet état de la pensée. Cela suppose des évolutions culturelles dont j'ignore la nature, mais il me semble qu'un système politique "accordé" est préférable, plus efficace, sans doute aussi, à un système "désaccordé" dont les légitimités principales sont plus liées à la lutte ou l'opportunisme politiciens qu'à la valeur.
La caractéristique d'une idéologie, c'est qu'elle clive profondément. D'un côté, ces adeptes, ces partisans, et d'autre, ceux et celles qui sont de l'autre côté.
Depuis Roméo et Juliette, le plus intéressant, le plus fécond, c'est celui qui traverse.
Dans la religion catholique, n'est-ce pas Alex Paulista, le souverain est pontife... Il dresse des ponts et l'exercice de son ministère est un pontificat.
On peut les qualifier de gadgets, mais ce président qui devait être celui de la droite rude, poursuit sa politique d'ouverture au-delà de ce qu'on pouvait attendre.
C'est intéressant, non?
Rédigé par : Daniel Ciccia | 26 juin 2009 à 20:37
Un petit mot sur le gros mot qu'est devenue l'idéologie. André Vallini serait un socialiste fréquentable car débarrassé de l'idéologie. Rien n'est moins vrai en ce qui le concerne.
Encore faut-il s'accorder sur ce que renferme l'idéologie : s'il est compris comme un dogme infaillible, nous sommes dans le contresens.
En revanche si l'idéologie est un ensemble d'idées cohérentes entre elles et qui font sens en tant qu'ensemble, ce qui est le véritable sens, alors oui, vive l'idéologie qui offre à la pensée les structures d'argumentation d'un système philosophique.
Et ce qui fait défaut cruellement en ce temps de crise, après la domination et finalement la ruine de l'idéologie libérale, c'est bien d'une nouvelle idéologie, un projet nouveau et cohérent d'organisation de la société. Faute d'idéologie, les politiques sont réduites à quelques cautères, un sparadrap par ci, une béquille par là.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 26 juin 2009 à 19:58
L'Ouverture est un leurre qui ne berne plus que ceux qui veulent l'être. Un leurre en ce sens qu'elle place à des postes gouvernementaux des individus (Tirelire, Besson ...) sans envergure, sans caractère malgré les apparences, faiblards, des prétextes chargés de faire figure, donner le change pendant qu'en ces domaines ministériels la volonté et les décisions jusque dans le détail du Président, même pas du Premier ministre mais du Président sont appliqués et exécutés par les Administrations respectives. Pas des soldats purs et durs à la manière de Rachida Dati qui, sans être de cette Ouverture, ne s'en est jamais dissimulée qui envers et contre tout et tous a réalisé ce pour quoi elle a été clairement missionnée mais des apparences, des faisant fonction de aux airs de, des chimères de ministres et Secrétaires … La véritable Ouverture aurait été non cette Ouverture politicienne qui d'une pierre fait deux coups en semant la zizanie dans le Parti socialiste et en gouvernant par devers ces fantômes nommés mais une Ouverture à la société civile avec des personnalités reconnues en leurs domaines, qu'elles soient libérales ou socialistes ou autre … Cependant ceci n'aurait pu coïncider avec la volonté non dite explicitement du Président mais tacitement acceptée par l'ensemble de sa Majorité de concentrer le Pouvoir à l'Elysée voire à terme de supprimer le Premier ministre et avec lui la cinquième République pour passer à la sixième en un régime présidentiel car des personnalités reconnues de la société civile et fermes et convaincues quant à leurs idées et projets n'auraient soutenu sans démissionner rapidement cet effacement immédiatement progressif du pouvoir institutionnellement inhérent à ces fonctions et nominations … De ces caniches qui forment comme un singulier cortège trompeur, j'exclus Fadela Amara et surtout Martin Hirsch dont l'exigence imposée d'être et de demeurer Haut Commissaire et non Secrétaire d'Etat ou même ministre est significative d'une volonté clairement exprimée de n'en point s'en laisser compter et de se démarquer voire de se désolidariser de cette mise en scène. Il est significatif d'ailleurs que ces deux personnalités le sont davantage de la société civile que d'un quelconque Parti politique. On remarque également pour les deux leur propos clairement exprimés: Si je n'ai pas les moyens de faire ce que je souhaite faire, je m'en vais immédiatement … Et de fait, on ne peut dire que l'Elysée fait à la place de ces deux-là. Allègre, s'il avait été nommé à un quelconque ministère, n'aurait été qu'un caniche de plus qui, lui, aurait sans doute eu cette fâcheuse manie de tirer sur sa laisse et faire du bruit … Cela aurait été du plus mauvais effet, non pour lui, il en a l'habitude puisque c'est sa nature mais pour les autres qui décident réellement en ces choses qu'on lui aurait confiées … Quant à Frédéric Mitterrand, il n'est pas de l'Ouverture, celle-ci en tout cas, puisqu'il n'est pas socialiste … Un membre reconnu de la société civile alors? Oui, on peut le dire ainsi en y ajoutant: très reconnu et militant puisqu'il s'était clairement engagé politiquement pour ce Président et même son prédécesseur … Cela n'ôte rien à la qualité de cette nomination à ce poste régalien, je l'approuve naturellement et s'il ne se renie il éclipsera dans les souvenirs Jack Lang dont la tentation actuelle à se proposer en sourdine pour devenir à son tour "grand" caniche d'Ouverture prend des proportions quasi pathologiques ...
Rien ne me choque dans tout ceci, c'est la nature de ces choses politiciennes voire politiques … On s'en amuse plutôt.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 26 juin 2009 à 19:32
A Aïssa
Vous dites "Les dix Commandements de la loi mosaïque ainsi que le «Aimez-vous les uns et les autres» du Christ qui en fait la synthèse."
J'entends bien que votre commentaire ne porte pas là dessus, mais en l'occurrence le christianisme ne fait pas la synthèse des lois juives, mais se situe par-delà ces lois, pour reprendre l'expression que Nietzsche utilisera pour dépasser la morale dont vous parlez.
Des experts juifs voudront sûrement nuancer cette affirmation, mais l'externalité du Dieu et des lois juives est une différence fondamentale. Qui se traduit dans le caractère élu du peuple juif, et le dépassement de tables en pierre écrites par Dieu par des évangiles contradictoires écrits par des hommes, dont les seuls passages qui se recoupent exactement semblent lancer des énigmes incompréhensibles (je pense à la parabole du figuier par exemple).
Je le relève car ce détail est au cœur de ce qui fait qu'avec toute l'estime que je porte au professeur Finkielkraut, sa pensée bute: il veut embrasser l'humanité mais ne peut s'empêcher de trimballer la spécificité juive; il veut appréhender l'humanité avec l'histoire juive en pierre de touche, mais refuse la réciproque.
Je profite de l'occasion pour souligner à quel point les églises évangélistes que l'on voit fleurir au Brésil sont une hérésie grave du christianisme.
Leurs fidèles ânonnent et appliquent à la lettre certains passages des évangiles, se réfèrent à la Bible et à Jérusalem, se considèrent élus avec des places réservées à l'apocalypse.
Et pour pouvoir prier il ne faut pas oublier de payer bien sûr...
Bon, on est loin du sujet initial, je vais me faire taper sur les doigts par notre hôte et ce sera mérité...
Rédigé par : Alex paulista | 26 juin 2009 à 19:09
Je ne pense pas que Claude Allègre mérite tant de sévérité car l'homme ne court pas, me semble-t-il, derrière les honneurs.
Il a le sentiment de pouvoir servir notre pays, s'il devait être désigné, pour les convictions qu'il porte. Comment le lui reprocher?
La seule chose que l'on peut lui reprocher, mais c'est tellement humain, c'est de tirer un petit peu de vanité de sa position iconoclaste, mais elle lui a valu par ailleurs tant de désagréments qu'on peut montrer un peu d'indulgence à l'endroit de M. Allègre.
Il n'a pas tant de supporters que ça pour apprécier de compter le président de la République, mais aussi d'autres supporters, dans la droite républicaine.
Cet homme, c'est l'anti-Cassandre et, à ce titre-là, dans l'adversité qui est la sienne, il est possible de lui reconnaître du courage intellectuel, et de l'humilité car sa posture de scientifique est caractérisée par la volonté de conserver du recul par rapport à la position du GIEC.
Ce groupe interdisciplinaire prononce, et se considère en droit de le faire, des conjectures à une échelle géologique - c'est le domaine de M. Allègre, d'où sa qualification peut-être ? - Laurent, vous direz "déformation abusive" - à partir d'une science si complexe et inconnue de la climatologie qui en est à ses balbutiements.
On assure, cher Laurent, qu'un battement d'aile d'un papillon sous les tropiques peut causer un cyclone dans une autre région du monde... Alors, je n'exclus pas une précipitation, une unanimité, qui ne peut pas être absolument dénuée d'arrière-pensées idéologiques faisant de l'activité humaine, de l'industrie humaine, de la surpopulation, le facteur principal du changement climatique.
La position du GIEC, même Laurent Dingli doit le reconnaître, n'est pas loin de fournir, à l'échelle planétaire, le cadre à une sorte de totalitarisme.
Claude Allègre n'a jamais incité en matière de protection de l'environnement, de préservation des ressources, à l'irresponsabilité, mais il a par contre attiré l'attention sur cet emballement politico-médiatique qui moi aussi me gêne et lequel rencontre et amplifie des harmoniques médiatiques, dont se nourrissent l'un et l'autre.
Chacun a la liberté d'user de son sens critique sur l'objet qu'il le souhaite.
Que serait un totalitarisme aujourd'hui? Celui de Staline? Ou celui d'un GIEC?
Je n'ai pas regardé la grand'messe que nous a proposé Yann Arthus Bertrand.
M. Claude Allègre ne se comporte pas comme un gourou. Il est seul. On peut le railler avec ses sourcils épais, son verbe franc et direct.
Il fait un punching ball excellent.
Quant à l'EN, Ludovic, il faut demander à l'EN de désigner ses ministres et d'établir la politique. Il est vrai que Claude Allègre est à peu près le seul à avoir subi les inimitiés du Mammouth : que s'était-il passé avec Luc Ferry.
Rédigé par : Daniel Ciccia | 26 juin 2009 à 19:00
Bonjour M. Bilger,
Je partage vos sentiments sur Claude Allègre et sur André Vallini.
Lorsque Claude Allègre était ministre de l'Education Nationale, de la Recherche et de la Technologie, j'étais encore professeur de lycée. Pour la seule et unique fois de ma vie, j'avais alors fait grève et j'étais allé manifester, non pas contre ses propositions de réforme, ni même contre sa réplique sur la mammouth qu'il fallait dégraisser (d'autres s'en sont chargés et s'en chargent encore), mais par rapport au mépris et aux insultes dont les enseignants étaient l'objet. Nous étions présentés comme des absentéistes, alors que l'absentéisme ne concernait que 5% du corps d'alors et que le système lui-même générait ces absences (stages de formation sur le temps scolaire, participation à des jurys d'examen et de concours par exemple), mais aussi comme des paresseux nantis. Jamais un ministre de l'Education n'avait été si odieux et si plein de mépris pour ses agents. Je me réjouis donc qu'il ait été écarté de ce gouvernement.
J'ai découvert André Vallini à l'occasion de la commission d'enquête parlementaire sur le procès d'Outreau, dont il était président. J'ai beaucoup d'estime pour son talent, son intégrité, son honnêteté et sa fidélité en politique. Je ne doute pas un seul instant qu'il ait pu être un grand garde des Sceaux.
Quant à Michèle Alliot-Marie, nous verrons bien, mais cette femme a un fort caractère, un talent politique certain, une solide expérience, elle est également docteur en droit et universitaire, elle dispose donc, à mon sens, des qualités requises. Je présume que le fait que le garde de Sceaux, ministre de la Justice, ait rang de ministre d'Etat, ce qui est très rare, laisse présager de grandes réformes à venir. La Justice deviendrait-elle une priorité nationale ? Espérons-le. Un seul regret, que ce ne ne soit pas vous qui ait été choisi, même si cette nomination avait entraîné la fin de ce blog.
Rédigé par : Ludovic | 26 juin 2009 à 17:04
Excellent, Jean-Dominique!... Je complète néanmoins. La Justice de classe n'existe plus (on est en France, n'est-ce pas, c'est d'elle dont il s'agit) dans son énoncé historique d'autrefois car les classes de même n'existent plus dans leur historique énoncé d'autrefois. Mais elle existe cependant nuancée telle que à la manière de la société actuelle et de demain où les clivages ne sont et ne seront plus tranchés franchement, où les limites rédhibitoires entre le haut le milieu et le bas sont floues et continuellement mouvantes. C'est une des vertus de la République démocratique libérale que d'avoir permis cela. Ainsi une Justice de classe pourra s'exercer à tel endroit contre telle personne ou Institution du «haut» par tel(s) magistrat(s) et dans le même temps au même endroit ou ailleurs une autre Justice de classe qui s'exercera contre telle personne ou telle Institution du «bas» par tel(s) autres magistrat(s) … Il y a comme une sorte de singulier équilibre judiciaire qui s'est crée lentement et qui perdure en ce moment. Ceci se joue -si je puis user de ce terme- sur le terrain très subjectif de l'esprit de la Loi. Même la Cour de Cassation qui dit pourtant le Droit n'y peut rien qui laissera toujours -forcée- sa part de liberté d'opinion et d'interprétation, de subjectivité donc, au juge, Siège et Parquet confondus, qui respecte certes la loi mais décide du fond. On entre à partir d'ici dans le domaine de la Morale tout en sachant que là aussi demeure, comme une chose intrinsèque à l'Homme -chose qui ne renonce pas à sa part dans l'évolution- la Subjectivité comme un éternel Arbitraire. Ce cher PB, quand il évoque et invoque instamment la Morale dans le champ judiciaire, c'est parce qu'il a atteint aux limites du Texte, aux limites du Droit, de la Forme si l'on préfère et que même à cet endroit il constate que le compte n'y est pas, qu'il y manque quelque chose comme le ciment solide à un édifice légitime … Cette chose -il la dit-, c'est la Morale et j'y adhère entièrement quand bien même je fais semblant parfois de ne pas le comprendre et le moque et ironise … Maintenant, il faudrait la définir cette Morale. Qu'est-elle en réalité qui porte elle aussi sa part de subjectivité, d'arbitraire? Il faut s'y résigner -enfin, la nommer clairement plutôt-, il s'agit de la Morale judéo-chrétienne mais prise en sa Lettre dans ce qu'elle a -et uniquement en ceci- énoncé et établi clairement: Les dix Commandements de la loi mosaïque ainsi que le «Aimez-vous les uns et les autres» du Christ qui en fait la synthèse. Cela fait trois ou quatre mille ans que cela dure …
Sur André Vallini, je n'ai pas grand-chose à dire ou peut-être si, sur l'Ouverture … J'y reviendrai.
Juste ceci rapidement quant à Finkielkraut que j'ai écouté ce matin sur Inter: Pour cesser une fois de le massacrer sur cet espace qui n'est pas mien et suite à ce qu'il disait à l'antenne, pour débattre franchement donc, je l'interpelle -s'il lit ces pages bien entendu et s'y intéresse- ainsi: A partir de quand et comment trace-t-il la limite entre la Civilisation qu'il circonscrit clairement en sa nature et sa spécificité propres (la notre s'entend puisqu'il s'agissait essentiellement d'elle dans son propos) et le Nationalisme? Autre chose encore: De quoi, selon lui, s'est nourrie et s'est faite au long les millénaires notre Civilisation?
NB/ On le voit, on revient à la Morale judéo-chrétienne et ce n'est pas un hasard si ce cher PB se délecte tant (c'est son mot) d'écouter le professeur à Science-Po. Mais puisque pour les deux, le commencement est Moïse, soit! de Moïse à aujourd'hui, que font-ils alors de l'Histoire, toute l'Histoire? À quoi la réduisent-ils? où la relèguent-ils?
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 26 juin 2009 à 13:15