Ne faites pas la fine bouche, je vous en prie, et ne prenez pas l'air dégoûté.
Douglas Kennedy est un formidable romancier et il est de retour.
Son avant-dernier livre constituait un bel échec, une erreur estimable. Comme William Faulkner s'étant égaré dans Parabole parce qu'il avait quitté son comté mythique, Douglas Kennedy avait cru que la France et le surnaturel donneraient un nouveau souffle à sa création. Il se trompait.
Il l'a compris et "Quitter le monde" constitue une réussite éclatante. Qu'on ne vienne pas soutenir que ce ne serait pas de la "grande littérature" et que Douglas Kennedy ne mérite pas l'attention des critiques réputés ! La seule littérature qui vaille, c'est celle qui prend le lecteur aux tripes et lui rend douloureuse la fin d'un livre qu'en même temps il veut terminer sans attendre ! Certes, il y a le style mais l'efficience sans fioritures de celui-ci n'est pas un handicap lorsque l'histoire, les thèmes, l'inlassable mouvement de l'imagination abolissent à chaque seconde l'ennui. Comme j'aimerais que cessât ce manichéisme du snobisme qui préfère un élitisme somptueusement glacé au talent évidemment et naturellement éclaboussant, le byzantinisme de la forme à la puissance entraînante du fond, le jugement limité et condescendant du spécialiste à la passion du lecteur !
Je n'ai pas envie de raconter ce qui irrigue les 500 pages de ce texte et qui vous tient. Prisonnier volontaire, on a du mal à supporter la banalité des jours. On souhaiterait ne pas être enfermé alors qu'on s'évade. Pourtant, on voudrait ne pas être dupe. On perçoit les trucs, les procédés et les coutures, les surprises annoncées de loin, les coups de théâtre programmés et la technique impeccable d'un artisan exemplaire. On devine la fabrication mais cette lucidité tellement inutile est chassée par l'allant et l'inventivité de destinées qui tombent, se battent puis se redressent, d'une humanité qui souffre mais résiste, par le souffle d'un pessimisme sans espoir mais guéri par l'action. Chez Douglas Kennedy, on ne se plaint pas longtemps. Le fond du trou, un court instant, vous fascine mais, d'un coup de volonté et de coeur, on remonte vers la liberté si belle mais tellement éprouvante. Le dur et magnifique métier de vivre. Je n'invente rien. Tout cela s'y trouve et vient offrir au lecteur ébloui un romanesque qui, pour sembler facile, donne tout de même des leçons d'existence.
S'il me fallait définir la caractéristique fondamentale de ce récit comme de tant d'autres de même lignée, c'est l'obsession des ruptures et des reconstructions. Douglas Kennedy n'hésite pas à privilégier ce motif, dominant chez lui, d'un destin mis en pièces, réduit à une page blanche, à un espace vide sur lesquels l'effort humain va écrire une nouvelle histoire, un autre programme. Il adore ces instants - et il les décrit merveilleusement - où il a plongé ses héros dans un quasi-néant, où ils ont parfois eux-mêmes effacé les traces de leur quotidienneté antérieure mais où, à petits pas, obstinément, il va les aider à restaurer un ancrage dans la réalité, à donner aux autres et à eux-mêmes les preuves d'une nouvelle vie. Ainsi, au fil du temps, de basculement en basculement, des existences surgissent à partir d'une matière originelle sans cesse métamorphosée. Une vie est composée de plusieurs vies et un destin toujours prêt à se diviser dans le désordre du hasard et les coups du sort. On efface puis on recommence. Il y a une volonté du glissement dans l'oubli pour ressusciter autre, dépouillé de tout mais riche d'un avenir à remettre à jour, sans l'aide de personne. Pour fuir ou se sauver, par honneur ou par détresse, le personnage central, homme ou femme, endosse des apparences successives qui aboutissent, en définitive, au désir entêté de ne pas plier sous n'importe quel joug. Il y a du ciel vide qui pèse sur cette terre pleine d'orages.
Douglas Kennedy est un mélancolique plein d'énergie. Un romancier de la condition humaine qui en fait non pas une fatalité mais une liberté éclatée en désastres et en renaissances. Un auteur populaire parce que ses livres vous empoignent et ne vous tombent jamais des mains.
Que ceux qui le méprisent, au prétexte qu'ils en feraient aisément autant, nous montrent de quoi ils sont capables ! Je les mets au défi.
Douglas Kennedy est un bon romancier. C'est vrai, ce n'est pas très littéraire mais franchement malgré quelques longueurs, on ne décroche pas de ses histoires. Je viens de lire "Piège nuptial" (nouvelle traduction du roman "Cul-de-sac") et comme souvent la fin est très prenante. Quant à "La femme du V°", seule la fin, paradoxe, est décevante (surnaturel, etc.). Enfin malgré ce qu'on en dit, je trouve "Quitter le monde" pas très bon, trop c'est trop, pour moi c'est son plus mauvais roman. Bravo à son traducteur Bernard Cohen pour toute l'oeuvre de Douglas Kennedy.
Rédigé par : gemard | 14 février 2010 à 10:49
@ Sbriglia,
Tant pis pour l'épectase, vous ne finirez pas comme feu le cardinal Daniélou.
Pourtant, la lecture du Canard Enchaîné d'hier (p.2) m'a appris qu'avant de songer à MAM, le président de la République avait envisagé de nommer un haut magistrat "qui sache parler à ses collègues" à la tête de la justice.
Je serais curieux de savoir si Philippe Bilger était ce haut magistrat envisagé et s'il a été approché en ce sens dans les jours qui ont précédé le remaniement.
J'ai songé à le lui demander hier soir en message privé, mais je me suis finalement abstenu, pensant que cette initiative était malvenue.
Rédigé par : Ludovic | 25 juin 2009 à 15:38
@semtob,
Bien vu !
Feriez-vous allusion aux écrits d'Albert Saint-Aube ou Sainte-Aube auteur de policiers et de livres d'espionnage qui m'était totalement inconnu jusqu'à aujourd'hui ?
Rédigé par : Marie @ semtob | 24 juin 2009 à 11:02
Cher sbriglia,
Oui, vous le savez, j'aime bien le style d'Aïssa. Difficile aussi d'évoquer de manière trop "classique" l'inventeur de la pataphysique.
Rédigé par : Laurent Dingli | 24 juin 2009 à 09:56
Je me réjouis de n'être pas le seul à ne rien entendre aux commentaires des Semtobs. Je finissais par craindre de nécessiter une psychanalyse d'urgence, mais Sbriglia et Laurent Dingli me rassurent.
Je redoute tout de même leur prochain commentaire, amicalement bien sûr. Elles aiment bien notre hôte, c'est déjà çà, il ne leur reste qu'à être intelligibles pour tous. Il y a encore du boulot.
Rédigé par : Ludovic | 24 juin 2009 à 00:05
Aux experts de Vian
Au hasard de mes pérégrinations italiennes je suis tombé sur des personnes partageant le patronyme de Vian dans le Veneto, au nord de Trévise du côté de Conegliano, à Miane plus exactement.
Je connais également des Brésiliens d'origine italienne, issus de ce coin.
Savez-vous si la famille de Boris Vian est originaire du Veneto en Italie ou bien ne serait-ce qu'une des origines possibles de ce nom aux allures trompeusement françaises ?
Rédigé par : Alex paulista | 23 juin 2009 à 19:30
Cher Philippe,
Uma agente dos Serviços Secretos franceses é enviada para os confins da floresta sul-americana...
Missào:atacar e destruir
Eles sào os donos de uma imensa floresta entre os rios Iguazu,Parana e Uruguai.Uma floresta que vai de Assuncion a Corrientes, e mesmo até ao distrito de Misiones.A floresta Guarani.Estradas,nào hà.Pistas, nào existem.E, no entanto,tudo està ai.Aerodromos proprios,rios vigiados,um comércio muito especial.
ELA é jovem.E bela.E perigosa.Chama-se Françoise.Mas,nos "Servicos", todos a conhecem por Loba solitaria.
Lisez Missào Eldorado De Saint-Aube
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 23 juin 2009 à 17:10
"Puis plus bas ici en com' de lire que monsieur Philippe Bilger d'être possible ministrable; de m'avaler trois cocktails au jus de cactus , pas peu fier d'avoir un futur ministre parmi mes très bonnes connaissances virtuelles !"
Malheur, si la chance elle rit, et si le vrai fanal des boutiques de la Place Vendôme obligeait, pour des tics raisons, notre hôte à fermer boutique, où poursuivrions-nous, orphelins que nous serions alors, nos virtuels échanges ?
Que n'ai-je donc tant vécu que pour cette fin fanée !
La seule fugace rigolade serait de voir l'ami Kross remplacer alors PB au pied levé et transpirer sous l'ère Mine !
Et Laurent qui se met à écrire comme Aïssa !
PS : Sarkozy encadré par Mitterrand et PB, je peux mourir après cette épectase!
Rédigé par : sbriglia | 23 juin 2009 à 17:02
Freud affirmait que l’humour permet à l’humain de démontrer son refus de se laisser abattre par la souffrance, d’affirmer l’invincibilité de son moi et de faire triompher le principe du plaisir - tout cela en demeurant sain d’esprit !
Nos historiens pourraient nous dire combien autrefois les pamphlets étaient cruels, cinglants, offensants… Alors, les Guillon, Gerra… sont-ils des humoristes ? certainement pas des humouristes ? mais sûrement des humoreux !
Personnellement, tout comme monsieur Bilger, j’ai la nostalgie des chansonniers d’avant ! Ah ! l’humour des Francis Blanche, Pierre Doris, Michel Roux, Jacques Bodoin…. A l’époque où la télévision française n’avait qu’une chaîne et certainement pas autant de moyens qu’aujourd’hui, les sketches ne consistaient pas simplement à se gausser d’un défaut physique, d’atteintes acrimonieuses, de propos fielleux… Il y avait le petit quelque chose qu’on ne retrouve plus chez les comiques de maintenant ! Mais tout vieillit et une émission comme « la boîte à sel » paraîtrait sans nul doute particulièrement ringarde… !
Pour les curieux, qui n’ont pas connu l’époque : « satire d’un journal télévisé », copier-coller :
Extrait de l'émission du 5 novembre 1960 : "un journal télévisé très spécial".
Ou sur
La Boîte à sel - Wikipédia
Le dernier extrait vidéo.
Par ailleurs, en remontant au début du média, vous trouverez un extrait de « la piste aux étoiles » avec Vadez et son Pierrot pleurant sur l’adagio d’Albinoni. Magnifique !
Un extrait du 1er « Cinq colonnes à la Une » : La guerre d’Algérie.
Alors, après ce petit retour en arrière, ce qui me dérange, chez monsieur Guillon, tout d’abord, c’est son image : cette allure négligée. De son comique, je ne connais que sa caricature sur DSK L’événement était certes propice à la satire, mais le propos un peu lourd et l’acharnement trop long à mon goût ! Mais je ne suis pas experte… !
Un petit clin d’œil amical à notre Enseigneur Cactus, voir en copier-coller :
La leçon d'Anglais d'après Jacques Bodoin. : LE BLOG DE PIERLOUIM
ou
http://lesdurocasseriesdepierlouim.blog50.com/archive/2008/03/12/lecon-d-anglais.html
Rédigé par : Marie | 23 juin 2009 à 16:24
De passage chez vous monsieur Bilger en ce jour hommage à Vian , ne voilà-t-il pas que je tombe sur Marie , Dame Véronique et Sbriglia !
bigre de bigre : que de bons souvenirs ici ( voire ailleurs ) de remonter à ma surface !!!!
Et dire que ça tombe le jour où j'entends sur Inter à 13 heures que Mitterrand revient dès demain matin , non pas comme premier sinistre mais comme simple ministre ! ( il aurait fait son tour du pot de départ en sa Villa Médicis hier soir tôt ! ); après un long moment de doute , je réalise , pas François , l'autre , celui à la belle voie , il avait donc cette voix toute tracée ( et sévice versa ? on verra on verra telle l'Aloé )
Puis plus bas ici en com' de lire que monsieur Philippe Bilger d'être possible ministrable; de m'avaler trois cocktails au jus de cactus , pas peu fier d'avoir un futur ministre parmi mes très bonnes connaissances virtuelles !
Mais de revenir à votre titre de billet doux :
" Dougla Kennedy est de retour "
Décidément , tout s'éclaire , Mitterrand aussi , rien de plus logique ; mais je vais rajouter ceci :
" Sbriglia est de retour "
là est notre cerise à nous sur votre gâteau , monsieur Bilger ! soyez béni !!
( mais je n'étais pas au bout du bout de mes surprises; de le lire pour tomber sur ce passage :
Cher Laurent,
Mon absence relève d'une formation ........prégnante et accélérée en semtobologie dont je ne suis d'ailleurs pas certain de sortir diplômé... On me dit, dans l'oreillette, que nous sommes de plus en plus nombreux à la session de rattrapage...
Rédigé par: sbriglia | 22 juin 2009 at 17:26
alors là , quel bel hommage à Vian , monsieur Sbriglia !
Sissi !!!
( au fait , quand j'ai lu " pregnant " , le petit prof d'angliche enfoui en moi de sursauter puis de tressauter_ car c'est vrai , je suis très sot _ ; j' avais oublié la signification de ce mot en notre magnifique langue de Molière voire de Vian )
ps : merci aux Dames Marie et Véronique à qui je pense plus souvent qu'à mon tour !
Sissi aussi !
Rédigé par : Cactus au cirque Douglas (?) | 23 juin 2009 à 15:44
@ Catherine
"affection", bigre comment vous y allez. Intérêt, voire respect et/ou admiration, ne serait-ce pas suffisant ?"
Non, non. Affection.
Intérêt, Respect, oui, bien sûr.
Admiration. J'ai un mal fou avec ce mot. Je ne connais pas suffisamment PB. Je veux dire, dans le réel, pour pouvoir écrire admiration. Je pense qu'on admire quand nous sommes témoins proches des personnes, quand on les a vus dépasser ce qui les limite. Pour cela il faut les connaître ou les avoir connus en très approché.
L'affection s'accommode bien de l'abstrait.
"Un homme qui aime à la fois "La recherche..." et "Cul de sac"... un homme qui "voulait vivre sa vie" mais qui déteste "la femme du cinquième" est très fréquentable... " (sbriglia)
Voilà pour moi un témoignage d'affection.
Si vous avez lu le post consacré à Ripostes. La moquerie affectueuse d'Aïssa (cf. Casimir). Ce même Aïssa lequel, le jour où Ripostes s'arrête pour de bon, écrit à PB pour juste lui dire qu'il pensait à lui.
Aïssa toujours. Lui qui pourtant en connaît un paquet comme procureurs, Aïssa respecte ce procureur comme jamais, je pense, il ne l'aurait cru possible.
Une des plus efficaces gardes rapprochées pour PB ici... Aïssa, le condamné à une peine de sûreté dans un autrefois.
Voilà.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 23 juin 2009 à 15:23
Ah oui, le colonel Chabert, évidemment, personne ne joue dans cette cour-là.
A propos, on commémore l'anniversaire de la mort de mon cher Boris Vian, dagovéranien, comme votre serviteur (cela signifie habitant de Ville d'Avray). Quand je pense que la plupart des livres de Vian ont été refusés par Gallimard... Trop explosif, trop extravagant dans les années cinquante tout ça, trop génial aussi. Et à combien d'exemplaires s'est vendu le roman Les nourritures terrestres de Gide lors de sa publication ? Une misère, des clopinettes, rien. Aujourd'hui, un vendeur de livres/marchand de tapis lui aurait mis un bon coup de pied dans le derrière au père Gide, on n'aurait même pas entendu citer son nom dans les livres parades et autres meilleures ventes dont on nous casse les... Et toi tu vaux combien ? T'a vendu combien de livres ? Le mauvais côté de l'americanisation, pouerk !
Boris Vian : les culs-serrés de par chez moi n'ont même pas voulu donner le nom d'un collège à mon bobo préféré, z'ont préféré l'appeler "La Fontaine du Roi". Normal on est près de Versailles. Tout ça c'est des perles au cochons...
Sans transition (comme dirait Aïssa),
Je me réjouis de la nomination de Frédéric Mitterrand. Il avait eu la gentillesse de m'inviter il y a quelques années pour évoquer un de mes livres. J'ai découvert à cette occasion un homme curieux de tout et très humble ; ça change un peu. Je vais peut-être vous étonner, mais j'aime bien aussi l'espèce de fidélité critique qu'il manifeste à l'égard de son tonton.
On n'est pas là pour se faire engueuler,
On est là pour voir le défilé...
Rédigé par : Laurent Dingli | 23 juin 2009 à 14:57
@Véronique : "affection", bigre comment vous y allez. Intérêt, voire respect et/ou admiration, ne serait-ce pas suffisant ? Pour Philippe Bilger évidemment mais aussi pour celles/ceux qui passent par ici. Malgré les divergences, coups de sang voire incompréhensions, ponctuelles ou de fond (je n'ai toujours pas trouvé de décodeur adéquat pour comprendre la langue semtobienne ; tant pis pour moi).
:-)
Rédigé par : catherine A à Véronique | 23 juin 2009 à 13:53
@ Marie
Merci pour cette jolie prière.
C'est vrai que Cactus nous manque.
Il y a peu lisant la note au sujet de Stéphane Guillon, j'ai pensé qu'au fond il n'y avait plus que Cactus pour me faire rire avec générosité.
Bon. Le coup du stage en formation en accéléré de sbriglia me fait rire aussi.
C'est vrai que ce blog attire des caractères... étranges.
Je pense que notre dénominateur commun est l'affection que nous portons à Philippe Bilger.
Trop craquant.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 23 juin 2009 à 13:02
Quant à moi, cher, Sbriglia, je ne lis jamais leur prose sans mettre au préalable mon bonnet d'âne.
Heureusement que tonton Sigmund écrivait bien plus clairement que les Semtob.
D'ailleurs, c'est qui exactement les Semtob, des siamoises, des jumelles, un duo comique ?
Nous sommes des soeurs jumelles,
Nées sous le signe des gémeaux,
Mi fa sol la mi ré,
Mi ré fa sol sol sol ré do
Rédigé par : Laurent Dingli | 23 juin 2009 à 09:13
« Quitter le monde », vilain titre qui donne déjà des mauvaises idées à monsieur Dingli !!
« Vous vous faites rare, cher Sbriglia, comme toutes les bonnes choses.
Tiens, et si un bavard comme moi en prenait de la graine... »
Ca va pas la tête ! Comme diraient les enfants ! Z’avez pas lu qu’il est interdit de quitter ce blog ! Non ! Ben maintenant c’est fait !! :o) Dès le second commentaire vous avez pris perpète ! Regardez où vous avez cliqué la souris !! :o)
Imaginez ensuite :
Z’avez pas vu Cactus…
Où est donc passé Sbriglia…
Z’avez pas vu Laurent Dingli…
Où est donc passé Aïssa…
Z’avez pas vu JD Reffait…
Où est donc passée Catherine A….
Ils vont nous rendre fou
Où sont-ils donc passés ?
Voulez-vous revenir ici,
On ne le répètera pas !
Voulez-vous revenir ici,
Et ne recommencez pas !
Z’avez pas vu Katrin…
Où est passée Catherine Jacob…
Z’avez pas vu Ludovic…
Où est passé jpledun…
Z’avez pas vu l’Infréquentable…
Où est passée dame Véronique…
Voulez vous revenir ici
C’est bien la dernière fois
Voulez-vous revenir ici
Qu’on vous appelle comme çà
Voulez-vous revenir ici
Et n’en bougez pas
Z’avez pas vu Philippe Bilger !
Oh mince, alors !
Qu’est ce qui se passe sur ce blog ?
Z’avez pas vu…
Ah revoilà Sbriglia
Ravis de son retour…
Mmmm, sacré Sbriglia…
Un estimable personnage m’a fait connaître « Cul de sac », j’en ai apprécié la lecture, mais il est vrai que le livre ne contient pas 500 pages !
Toutefois « Quitter le monde », livre dont je n’ai lu aucune critique, mais simplement le résumé, m’inclinerait à le lire…
PS : Ravie de vous relire enseigneur Cactus, vous vous faisiez trop rare ; merci pour votre amitié que j'apprécie.
Rédigé par : Marie | 23 juin 2009 à 08:30
De toute façon, mon cher PB, que ce soit Aïssa Lacheb-Boukachache (moi d'abord, c'est normal), Laurent Dingli qui sue sang et eau (pardon Laurent, je n'aurais pas dû ...), Anna Gavalda dans son pavillon à Melun pas loin de la prison où j'ai écrit à l'aveugle pour passer le temps L'Eclatement au jour le jour sans savoir quelle genre d'histoire cela allait donner, découvrant moi-même étonné, amusé et intéressé, à la fin mon propre inconscient étalé en singulier roman, que ce soit Douglas Kennedy, le nègre Jean-Dominique Reffait qui ne saurait maintenant tarder à se mettre à son compte et signer du nom que ses parents lui ont légué -nous l'attendons impatiemment; ce cher Sbriglia qui se tâte et se dit en se grattant la tête je me lance ou je me lance pas j'y vais où j'y vais pas dans ce marigot infâme, que ce soit Philippe Bilger fécit qui devrait créer un personnage magistrat et lui faire dire et vivre tout ce qu'il ne peut ici même et en ses livres, tous, chacun, n'importe qui, Français, Américain, Chinois ou Zimbabwéen, tout ça ne vaut pas et ne vaudra encore pas de longtemps: "Je suis le colonel Chabert, celui qui est mort à Eylau ..." ...
Allez bonne nuit ...
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 23 juin 2009 à 01:05
Cher Philippe,
No Panic dans l'oreillette,
ça castagne sec dans l'oubliette.
Ministrable, Monsieur Maurice Leroy à la fonction publique ???
Alors pourquoi pas notre cher Philippe à la justice ??
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 23 juin 2009 à 00:40
Douglas Kennedy est issu d'un de ces ateliers de création littéraire qui chloroforment tant la littérature américaine contemporaine : aujourd'hui, l'auteur US doit écrire un livre "vendeur" bien paramétré et, de ce point de vue, les livres de DK sont honnêtes ("on en a pour son argent"), il ne vise pas le Nobel mais peu d'entre nous seraient capables d'écrire ainsi. La "femme du Vème" était, selon moi, formidable par sa description d'un Paris inconnu jusqu'à l'effondrement du bouquin quand il verse dans la fantastique.
Si vous ne lisez pas beaucoup, lisez quand même DK.
Rédigé par : atao | 22 juin 2009 à 21:17
Cher Laurent,
Mon absence relève d'une formation prégnante et accélérée en semtobologie dont je ne suis d'ailleurs pas certain de sortir diplômé... On me dit, dans l'oreillette, que nous sommes de plus en plus nombreux à la session de rattrapage...
Rédigé par : sbriglia | 22 juin 2009 à 17:26
Sbriglia est de retour !
Pour faire la synthèse entre votre commentaire et celui d'Aïssa, Coelho est un bon exemple de succès plus grand en France que dans son pays.
Sauf que, au Brésil, l'admiration naturelle envers tout ce qui vient de l'Europe, source historique de culture, fait que tout ce qui perce en France finit par marcher au Brésil en retour.
Comme beaucoup de chansons brésiliennes aux paroles affligeantes qui font succès en Europe (comme "Fugir pra bem longe e outro lugar" qui signifie "Fuir bien loin et dans un autre lieu")... mais qui finissent par revenir au Brésil martelées par les médias.
Pour revenir à Coelho, je dirais comme Laurent Dingli, pas la tasse de thé de ma femme. Ni trop la mienne, même si son portugais est facile d'accès.
Pour la littérature brésilienne, vous pouvez faire (à mon humble avis) l'impasse sur Coelho mais je vous recommande Aimer, verbe intransitif de Mario de Andrade. Bien sûr, ce n'est pas un concours, et vous pouvez tout lire.
Là encore il faut citer Chico Buarque, avec Budapest qui est adapté au cinéma, livre fort sur le thème passionnant du multi-culturalisme et comment l'entrée dans une culture étrangère vous change profondément.
Je vais commencer Leite Derramado (lait renversé) quand ma femme me le laissera.
Rédigé par : Alex paulista | 22 juin 2009 à 16:53
@ sbriglia
Oui, je sais. C'est horrible le "convergemment".
Mais bon. Je voulais dire :
Trop de critiques trop convergentes dans leur enthousiasme.
Et pour une fois, les critiques ont lu le livre qu'ils critiquaient.
"À quelques mois d'intervalle, la vie m'a rendu témoin des deux événements qui me font le plus peur au monde : la mort d'un enfant pour ses parents, celle d'une jeune femme pour ses enfants et son mari. Quelqu'un m'a dit alors : tu es écrivain, pourquoi n'écris-tu pas notre histoire ? C'était une commande, je l'ai acceptée. C'est ainsi que je me suis retrouvé à raconter l'amitié entre un homme et une femme, tous deux rescapés d'un cancer, tous deux boiteux et tous deux juges, qui s'occupaient d'affaires de surendettement au tribunal d'instance de Vienne (Isère). Il est question dans ce livre de vie et de mort, de maladie, d'extrême pauvreté, de justice et surtout d'amour. Tout y est vrai "
(prière d'insérer "D'autres vies que la mienne")
Le récit d'Emmanuel Carrère, ce sont cette délicatesse et cette rudesse mélangées pendant 300 pages.
Très contente moi aussi de vous retrouver ici, cher sbriglia.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 22 juin 2009 à 16:11
Vous vous faites rare, cher Sbriglia, comme toutes les bonnes choses.
Tiens, et si un bavard comme moi en prenait de la graine...
Rédigé par : Laurent Dingli | 22 juin 2009 à 15:51
Un homme qui aime à la fois "La recherche..." et "Cul de sac"... un homme qui "voulait vivre sa vie" mais qui déteste "la femme du cinquième" est très fréquentable... Qui n'a pas vibré aux dernières pages de "Cul de sac", qui n'a pas imaginé le long plan au téléobjectif - la voiture du fuyard apparaissant et disparaissant au gré du profil de la route, dans un nuage de poussière, comme un "Bullitt" en plein bush - que des cinéastes comme Hitchkock ou Pollack auraient pu réaliser sur les pistes rougeâtres du désert australien ne peut comprendre l'intensité de la puissance descriptive de DK.
Longtemps me poursuivront ces images de la voiture du héros fuyant la goule et sa horde familiale...
Pour le mariage forcé on peut à la fois aimer Beaumarchais et Kennedy...
On peut aussi apprécier Kennedy et Dugain plutôt que Coelho et Lévy...
PS : Ah ce "convergemment", Véronique !... c'est presque aussi bien trouvé que "bravitude"... ce sera, hélas, moins médiatique.
Je vous promets d'acheter le livre de Carrère.
Rédigé par : sbriglia | 22 juin 2009 à 14:26
"Un auteur populaire parce que ses livres vous empoignent et ne vous tombent jamais des mains."
Il me semble que ce que vous ne mettez pas suffisamment en évidence dans votre billet est le rapport on ne peut plus privé, personnel et intime qu'un lecteur entretient avec un écrivain ou un romancier.
Votre critique de la critique littéraire est également à mon avis incomplète.
Récemment dans votre blog, j'ai mentionné le dernier livre d'Emmmanuel Carrère qui est devenu pour moi culte.
Figurez-vous que TROP de critiques TROP convergemment enthousiastes au moment de la sortie de ce livre m'ont en fait dissuadée, dans un premier temps, de le lire.
Et pourtant, parce que j'aime beaucoup l'écriture d'EC, j'ai quand même ouvert "D'autres vies que la mienne" acheté par quelqu'un qui m'est proche.
Je ne l'ai pas quitté. Bouleversée.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 22 juin 2009 à 12:19
Je n'ai jamais lu Douglas Kennedy; je ne puis donc en dire quoi que ce soit sur le fond. Ce que j'en sais, c'est qu'il est davantage lu et reconnu chez nous que chez lui aux USA où lecteurs comme les autres le méprisent plutôt ainsi que son oeuvre jugée secondaire pour ne pas dire plus. Cependant, cher PB, votre enthousiasme est respectable comme tous les enthousiasmes de ces choses. Une chose m'interpelle néanmoins, c'est quand vous risquez ce rapprochement entre William Faulkner et Douglas Kennedy … J'espère qu'outre votre éloge du second en cette votre lettre, vous avez d'autres billes plus convaincantes et argumentées à l'appui de cette comparaison qui même si elle est de loin n'en accole pas moins le nom d'un géant des Lettres américaines à celui-là. Autre chose également: «Que ceux qui le méprisent, au prétexte qu'ils en feraient aisément autant ...» … De qui s'agit-il? En France en tout cas il est essentiellement méprisé (le mot est fort, j'écrirai plutôt minoré) par les critiques littéraires qui, on le sait, pour la plupart n'écrivent rien autre que des critiques. Par conséquent, vous ne pouvez les mettre au défit d'en faire autant voire mieux puisque, je le répète, ils n'écrivent pas au-delà de quelques lignes voire une page. Les lecteurs alors? Mais les lecteurs, lisant ou non cet auteur, n'ont jamais ou si peu la prétention d'écrire quoi que ce soit, encore moins un roman. Il ne peut donc s'agir d'eux. Reste les auteurs. Les auteurs français s'entend. Vous auriez donc remarqué qu'il existe certains auteurs de chez nous qui mépriseraient cet homme en son oeuvre. C'est possible, je n'en sais rien … Mais si c'est le cas, ce ne serait que jalousie du succès qu'on dirait immérité de l'autre, pas bien méchant tout ça, un peu d'aigreur c'est tout … Un auteur comme Richard Millet est très aigri, c'est connu,; cependant je doute fort que Douglas Kennedy tout succès qu'il a lui arrive ne serait-ce seulement qu'à la cheville quant aux Lettres et, plus généralement, quant au roman. Les Français n'en veulent hélas pas de Richard Millet, c'est à croire qu'ils n'aiment pas ce qui nous fait honneur en ces choses littéraires, et les Américains non plus n'en veulent pas et ce non parce qu'il écrirait mal des histoire ennuyeuses mais -et c'est su et connu- parce qu'il est français, parce qu'il est étranger et qu'ils ont à leur manière leur exception culturelle qu'ils savent ô combien défendre, un vrai protectionnisme culturel, tout est là … Je dis Richard Millet mais j'aurais pu citer pareillement Jean Rouaud. Le Clézio, tiens, je parie tout ce qu'on me demandera que même s'il est traduit de longtemps et Nobel récemment et vivant chez eux, il ne doit pas être lu à la folie là-bas sinon par quelques obscurs universitaires … Déjà que chez nous c'est à peine si on sait qui il est. Voyez-vous, Douglas Kennedy me fait songer à ces chanteurs de variété, les Dion, les Garou, les que sais-je encore, dont les nord-américains ne veulent pas et qui se rabattent sur nous, certains qu'ils y trouveront toujours et au pire un public qui les fera plus que vivre … Douglas Kennedy est peut-être bon je n'en sais rien, je l'ai dit mais ce dont je suis sûr et ce sans même l'avoir lu, c'est que de nombreux auteurs français n'auraient rien à lui envier quant à la qualité de l'oeuvre, qui n'auront jamais l'accès au public américain que nous, nous accordons singulièrement si facilement à celui-là et des centaines d'autres. Et à cet endroit, il y a quelque chose qui me répugne dans nos façons éditoriales veules comme dans les leurs méprisantes malgré les apparences …
Sans transition
Je le commente ici car cela simplifie et c'est court … J'écoutais ce matin sur Inter Saint Badinter le milliardaire. Sur le bilan judiciaire de Rachida Dati, quasiment zéro pointé partout selon lui … Dans sa litanie des échecs de celle-ci qu'il énumérait et affirmait tels, la surpopulation carcérale, les peines planchers qui en sont la cause et qu'il dénonce vitupérant … Mais de qui se moque-t-il? Critiquer ainsi les peines planchers en tout ce qu'elles ont de vicieux quand dans le même temps il feint de ne se pas souvenir que c'est lui ainsi que les siens socialistes qui ont créé les peines de sûreté, peines pires que les peines planchers, qui les ont élargies au plus grand nombre et à quasiment tous les crimes et qu'ainsi la surpopulation n'a jamais été aussi constante que depuis ce moment où l'on bouchait et bouche encore à ceux-là condamnés jusqu'à des dix, quinze, vingt ans et plus tout espoir et horizon de libération, rédemption, insertion et réinsertion souvent acquises bien avant le terme de cette ignoble sûreté, où de fait l'on empêche toute libération conditionnelle ou autre semi liberté pourtant inscrites dans une autre loi et même dans l'esprit du Principe pénal … Mais de qui se moque-t-il, l'avocat de Gauche?
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 22 juin 2009 à 12:07
Ma femme est comme Catherine A, les livres de Douglas Kennedy lui sont tombés des mains. Je crois qu'elle en a lu deux ou trois. Quant à moi, je ne peux rien en dire, faute d'en avoir ouvert un seul.
Rédigé par : Laurent Dingli | 22 juin 2009 à 11:59
Philippe, "Douglas Kennedy est un formidable romancier" dites-vous, vous avez juste oublié d'ajouter "pour moi". Moi ? ses livres me tombent des mains, j'ai pourtant essayé plusieurs fois d'en lire un, devant les enthousiasmes de quelques copines. Et le mépris n'a rien à voir là-dedans, cet auteur m'ennuie ; d'un ennui mortel. C'est tout.
Heureusement que l'avocat général Bilger est plus tolérant que le critique littéraire...........
ps : je ne crois pas qu'il soit nécessaire d'être capable d'écrire un roman pour avoir le droit de critiquer les romanciers, pas plus qu'il n'est nécessaire d'être un grand chef pour pouvoir apprécier ou pas un plat, peintre un tableau, etc., etc.
Rédigé par : catherine A | 22 juin 2009 à 10:04
Ce livre vaut-il cette splendide critique par vos soins ou étiez-vous dans des dispositions particulières pour l'avoir ainsi apprécié ?
Pardon de mon indiscrétion.
Rédigé par : mike | 22 juin 2009 à 09:15
Bonjour M. Bilger,
Me voilà bien dans l'embarras. Je ne puis rien dire d'un livre ou d'un auteur que je n'ai pas lu.
Je profiterai donc de mes congés d'été pour me plonger dans la lecture de "Quitter le monde". Vous me donnez très envie de le découvrir.
Rédigé par : Ludovic | 22 juin 2009 à 07:46
Une question un peu bête ? Douglas Kennedy vous le lisez en traduction française ou dans sa langue d'origine ? Thomas Pinchon par exemple oblige à des efforts importants pour saisir sa pensée qui ne se conçoit que dans sa version originale.
Rédigé par : SR | 22 juin 2009 à 06:23
Cher Philippe,
Vous devenez poétique, un critique littéraire de talent.
Vous pensez que la compétition rend génial ?
C'est parfois vrai.
Pour la coexistence avec la mélancolie,
là, vous vous plantez.
Je me dispense de vous expliquer pourquoi.
Je vous assure que la compagnie des jouisseurs est de meilleure inspiration...
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 22 juin 2009 à 01:21