J'ai envie de défendre les nuls et de le faire sans tenir compte du résultat du match France-Turquie à Lyon.
J'ai envie de venir au secours des spectateurs du match France-Nigéria à Saint-Etienne parce qu'ils ont été méprisés pour avoir sifflé les footballeurs français et leur entraîneur Raymond Domenech après la victoire de l'équipe adverse. J'ai envie de dire à ce dernier que l'arrogance n'a jamais payé. Domenech a tort d'affirmer, interviewé par Josyane Savigneau dans le Monde, que "cela m'indiffère d'être traité de nul par des gens qui ne sont pas compétents dans mon domaine". Avec de telles pensées, faut-il s'étonner de la profonde désaffection du public à l'égard du sport pourtant le plus populaire qui soit?
Je crois que la principale raison du lien rompu entre la société et ce sport, en dépit de la masse des téléspectateurs passifs pour certains grands matches, vient de la nausée éprouvée devant cette surabondance d'argent pour seulement du ludique. Pour parler vulgairement, ce "fric" qui coule à flots, à tous niveaux, constitue une véritable offense au bon sens et à la justice sociale dans son sens le plus étendu. Je connais l'argument des carrières brillantes mais courtes, de l'énorme investissement qu'exigerait aujourd'hui le football de haute volée. Je n'oublie pas l'ampleur des infrastructures et l'engrenage qui conduirait ce sport à une fuite en avant dans le commercial pour sauvegarder ou améliorer sa qualité intrinsèque. Pourquoi pas mais alors qu'on nous donne au moins des spectacles étourdissants, des équipes à la hauteur de ce qu'elles perçoivent et un style de jeu, en France, qui soit aussi étincelant que celui de l'Espagne ou de l'Angleterre par exemple! Comment ne pas comparer le temps que nos footballeurs passent à terre après des chocs ou des blessures souvent feintes par rapport au mouvement incessant d'autres équipes étrangères qui ne se plaignent pas pour un rien !
Cet argent honteux à force de profusion, j'en vois des traces partout. Non seulement dans le salaire de certains joueurs et d'entraîneurs surestimés avant que la réalité les fasse descendre de leur piédestal mais dans la gabegie et l'absence de mesure constatées ici ou là. Ainsi, Lilian Thuram, considéré comme une boussole éthique dans un monde qui en a besoin, trouve le moyen de ne pas se déplacer pour les nobles causes qu'il affirme soutenir si, en plus de tous ses frais réglés, il ne touche pas 30000 euros. Adrien Zeller qui croyait pouvoir compter sur lui ne le savait pas et ne lui a proposé que 1500 euros, ce qui était ridicule pour cet ancien footballeur ( le Nouvel Obs) ! A TF1, lors de la retransmission des matches de l'équipe de France, on a droit parfois, et tout récemment, à la bagatelle de trois commentateurs répétant à peu près la même chose, dont Arsène Wenger couvert d'or à Arsenal, et d'un homme de terrain qui ne sert pratiquement à rien, pour faire bonne mesure. Une telle débauche de moyens est-elle vraiment nécessaire en ces temps et même en général, alors que les images parlent d'elles-mêmes et qu'un Thierry Roland, hier, aurait pu faire sans difficulté le travail, tout seul? L'obsession à la mode du syndrome de l'équipe, où qu'on soit et sur n'importe quel registre professionnel, a encore frappé.
Au-delà de la querelle ridicule entre Lyon et Saint-Etienne qui aboutissait à la contestation de la moindre action de Karim Benzema, je ne suis pas étonné par l'énorme déception collective manifestée à la fin de ce match que les footballeurs nigérians ont intelligemment gagné. Le jeu terne offert par l'équipe de France, qu'aurait-il mérité de plus ? Quelle sympathie profonde peut-elle naître entre ces footballeurs surpayés, peu disponibles et guère chaleureux - qu'on pense à la différence avec l'équipe de France de rugby- et la société qui les regarde évoluer soit sur les terrains soit sur le plan médiatique? Où pourrait bien se nicher le déclic qui pourrait nous conduire à être enthousiasmés par nos footballeurs et à nous abandonner au chauvinisme quand ni ces sportifs ni leur manière de pratiquer ne nous enchantent?
La responsabilité de Raymond Domenech, dans ce fiasco, est clairement engagée. Qu'il soit singulier, peu friand des médias, provocateur n'aurait pas la moindre importance s'il n'était pas inspiré par une conception autiste du football qui en fait une activité purement technique et non pas un sport populaire au meilleur sens du terme. On aboutit à ce paradoxe que l'adhésion collective et chaleureuse, qui devrait primer, est dégradée en un curieux snobisme dans lequel se vautre avec délectation la hiérarchie du football, entraîneur et administrateurs compris. Le football, sport populaire, évacue le peuple de ses choix et de sa politique. Quelle étrange perversion, chez Raymond Domenech, pour oser soutenir que les nuls, les incompétents n'auraient aucun titre à s'exprimer et que leur opinion compte pour rien à ses yeux ! Alors qu'il n'est pas nécessaire d'être un technicien averti, un expert reconnu pour sentir ce qu'un jeu a de mauvais et de triste, ce qu'une tactique a de défensif et de peureux. Il suffit de regarder et de tirer les leçons de son plaisir ou de son ennui. Il ne me viendrait pas à l'esprit d'appliquer à la justice l'absurdité proférée par Domenech. De la même manière qu'un citoyen n'a pas besoin d'être un juriste pour deviner si un acte judiciaire, un procès ou une décision sont équitables ou non, si l'esthétique du rituel est remarquable ou non, le football n'exige pas des spécialistes pour que lui soient assignées des ambitions exemplaires et que soient perçus ses échecs ou ses réussites. Il n'y a pas photo, pour n'importe qui, entre la grâce et le talent de Barcelone d'un côté et, de l'autre, les monotones prestations de notre équipe nationale ! Au lieu de dénigrer avec condescendance, Raymond Domenech ferait mieux de s'entourer d'avis d'amateurs au sens étymologique. Il y aurait de la flamme, une volonté de séduire, un spectacle. Pas seulement un match. Les compétents portent rarement à la flamboyance et c'est faire beaucoup d'honneur au résultat que de l'accoler à la culture.
Pour le football, les nuls sont les meilleurs juges.
(... ) De la même manière qu'un citoyen n'a pas besoin d'être un juriste pour deviner si un acte judiciaire, un procès ou une décision sont équitables ou non (...)
J'ai suivi en tant que journaliste le procès d'Emile Louis à Auxerre. Vous étiez dans le rôle de l'avocat général, un avocat général digne et mesuré tout au long d'un procès beaucoup plus difficile qu'il n'y paraissait de prime abord.
Les jurés ont suivi vos réquisitions en faisant notamment endosser cinq meurtres à Emile Louis sans que les corps de ces victimes aient été retrouvés. A y regarder de plus près, c'est très fort... Même si nous sommes parfaitement d'accord avec vous, nous fondant sur notre intime conviction.
J'ai bien compris, je pense, que vous êtes un fervent partisan de la "justice du peuple" de préférence à une justice "professionnelle" pour les grands procès criminels.
Je suis personnellement partagé car je pense que les droits de la défense et de la victime seraient sans doute mieux étalonnés dans un système de justice professionnelle aux assises. Mais reste à savoir si les juges professionnels seraient réceptifs, au bon sens populaire par exemple, bref s'ils ne seraient pas déconnectés de la réalité. Comme nombre de nos polytechniciens, énarques et dogmatiques de toutes espèces. Peut-être, dans cette hypothèse, le nombre de procès en révision se multiplierait-il dangereusement pour notre édifice républicain et notre système de démocratie.
Pour faire court, d'un mot, Domenech n'a pas de stratégie non plus que de projet de jeu. Si la France est championne du monde en Afrique du Sud (pour autant qu'elle se qualifie) ce ne sera pas grâce à Monsieur Domenech.
Rédigé par : Pierre-Jules Gaye | 10 juin 2009 à 22:10
Monsieur Bilger, vous m'épatez, vous osez dire que Thuram est un tordu, ce qu'aucun pisse copie n'a osé faire, alors que tout un chacun connaissait les faits. Concernant Domenech, que j'aime bien, il serait au Panthéon si Trezeguet n'avait manqué son tir au but et si Zidane avait reçu une bonne éducation.
Rédigé par : bruno | 07 juin 2009 à 21:26
Pas d'accord. Le lynchage de Domenech, c'est le lynchage des représentants de TOUTES les institutions, dans le football comme ailleurs. Tous ceux qui ont une responsabilité institutionnelle sont voués aujourd'hui au même sort par la démagogie populiste qui déborde de partout.. C'est vrai pour Sarkozy ou Benoit XVI comme pour Domenech et pour bien d'autres... Il est curieux qu'un magistrat qui fait partie, du fait de sa fonction, de ces lynchés en puissance, ne s'en aperçoive pas... Cordialement.
Rédigé par : Guzet | 07 juin 2009 à 20:28
Comme polo, je suis assez choqué par l'attitude de Thuram, par ailleurs grand donneur de leçons.
Je crains que l'attrait du fric n'ait également gagné les journalistes sportifs de la 2, qui font paraît-il des "ménages" fort bien payés alors qu'ils sont parfois inscrits au même moment au tableau de présence de leur chaîne.
Rédigé par : Polochon | 07 juin 2009 à 19:23
Bravo pour ce billet. Juste une question : les faits que vous rapportez concernant Thuram sont assez choquants. Quelles sont vos sources ( si je peux m'adresser comme ça à l'accusateur que vous êtes ! ) ?
Rédigé par : polo | 07 juin 2009 à 16:52
@Philippe B.
Le gagnant de la super cagnotte a gagné à un jeu de hasard. Ce n'est pas la même chose. Après tout comme le dit la pub 100% des gagnants on tenté leur chance.
On hurle un peu partout sur les revenus de patrons qui bien qu'ayant accumulé des pertes s'en vont les poches pleines.
Nos joueurs de foot,du moment, me font cet effet.
Je ne remets pas, ainsi, en cause le fait de gagner beaucoup d'argent. Il est cependant des niveaux de rémunération qui appellent un certain "engagement" et quel que soit le moment.
@SR Pour salir ses souliers le mercredi faut-il encore ne pas travailler ce jour-là. Et là, il n'est pas question de catégories socio-pro mais de disponibilité tant pour l'ouvrier que pour l'avocat.
Rédigé par : Hari Seldon | 07 juin 2009 à 10:03
La probabilité qu'un enfant de magistrat devienne footballeur est quasi nulle. Il est improbable de trouver dans les familles de catégories socioprofessionnelles supérieures un parent dévoué qui accepterait chaque samedi et mercredi de salir ses souliers aux abords d'un stade municipal pour admirer son chérubin enfoncer ses crampons dans la pelouse humide avec un entraîneur plein de bonne volonté hurlant à son équipe "Putain je vous ai dit de rester en arrière, et toi là tu te prends pour Ribéry à ricaner comme un con, t'es qu'une tête de noeud, allez fous-moi le camp dans les vestiaires."
Il y a des activités sportives qui se regardent sagement à la télévision avec des commentaires à l'emporte pièce, et d'autres qui se pratiquent pour cultiver l'entre soi comme l'équitation ou la danse classique. Chez les bourgeois donc, le football est un sport indigne pour ses enfants et se range dans la catégorie du spectacle de certains soirs et de l'enrichissement exceptionnel pour une minorité méritante qui marque des buts.
Rédigé par : SR | 06 juin 2009 à 23:31
L'argent n'est pas le seul problème. C'est aussi que l'équipe est vieillissante.
Mettez beaucoup de jeunes talents en concurrence en demande de visibilité, et ils se donneront à fond. La sélection brésilienne est beaucoup plus ouverte à des petits joueurs pour les matches amicaux. Parfois ils perdent mais il y a toujours du spectacle.
Sinon, comme je vous envie tous de pouvoir assister au match de rugby. Heureusement il y a RMC en ligne !
Sempre endavant !
Rédigé par : Alex paulista | 06 juin 2009 à 22:03
C'est rare, mais je ne suis pas d'accord avec vous tous (le billet et les commentaires).
Comme le disait Coluche : "si ça arrivait à mon meilleur ami, je serais content pour lui".
Je veux parler des revenus des joueurs de foot.
Si un grand joueur est acheté puis payé très cher par un grand club (qui est aussi une entreprise qui veut gagner de l'argent), c'est parce qu'il va permettre de vendre plus de billets aux spectateurs, de battre les autres équipes, de renforcer le statut du club et bien entendu de lui faire gagner de l'argent.
Si les marques leur offrent beaucoup d'argent c'est parce qu'ils les aident à mieux vendre leurs articles. Et ce n'est que justice.
Dans ce genre d'histoire c'est du gagnant-gagnant, tout le monde est content.
Si par leur talent footballistique ces joueurs peuvent gagner autant d'argent, et que ça dérange autant, on peut dire deux choses :
- tout le monde ne peut pas le faire
- cet argent n'est pas volé, car il y a bien quelqu'un pour le leur donner.
Si mon propre fils avait ce talent je ne lui demanderai pas d'y renoncer...
Qu'ils gagnent un peu, beaucoup, ou énormément ne change rien à l'affaire, sauf l'envie que cela peut provoquer.
Pour finir : un gagnant de la super cagnotte du Loto européen, qui a juste eu de la chance et aucun talent, est considéré comme un super-chanceux. Tout le monde trouve ça très bien.
La pensée générale "ils gagnent trop !" n'a aucun sens, peut-on quantifier le "trop" ?
Et puis nous ne vivons pas (encore) dans un pays où il est interdit de gagner de l'argent.
Et si vous voulez persister dans cette voie, n'achetez plus de billets pour le stade, ne vous abonnez plus aux chaînes payantes qui passent du foot, n'achetez plus rien dont la pub représente l'un de ces joueurs, car après tout c'est avec votre argent au final.
Rédigé par : Philippe B. | 06 juin 2009 à 21:46
Il est un sport, où pourtant l'argent est roi, où le business règne en maître mais où cependant:
- L'ambiance d'avant match est conviviale.
- Où l'on organise des BBQ party sur les parkings en attendant le match. Certains ont même transformé leur voiture pour cela.
- Où l'on va en famille voir le match.
- Où il n'y a pas de hooligans.
- Où sur le terrain il existe un grand respect ente les joueurs même si on ne se fait pas de cadeaux.
- Où les entraîneurs traversent le terrain pour se retrouver au milieu et se serrer la main en fin de match et s'échanger trois mots.
Il s'agit du football américain dont je suis un grand fan depuis presque 30 ans.
Le championnat français se déroule certainement près de chez vous, renseignezvous. Il existe une 1ère division, une 2ème division et une 3ème division.
Quitte à garder le mot football accolez-lui le mot américain et vous verrez tout est changé et en bien.
Rédigé par : Hari Seldon | 06 juin 2009 à 18:32
Chère Catherine Jacob, vous comprenez maintenant pourquoi dans nos championnats locaux et nationaux il y a les Poules, ce sont des rencontres très sérieuses où les Domenech et consort se rendent souvent pour y repérer et dénicher la future graine qui sera milliardaire de telle équipe ou carrément l'équipe de France … Lilian Thuram, par exemple, a joué en Poule avant de jouer en euros … Poule 1, Poule 2, etc. Je crois que l'ASPTT relève de la Poule je ne sais plus combien mais enfin en Poule quand même … Moi tout petit j'ai joué en Poule, je ne suis pas allé au-delà, on n'a pas voulu, je détestais qu'on me cogne dans le pied … Il y a les poussins qui jouent en Poule, les minimes, les cadets, etc. Puis il y a le coq aussi, emblème de tous les maillots, lui joue toutes les Poules … Renseignez-vous, vous verrez si mon histoire de Poule ne tient pas la route …
Cher PB, souvenez-vous: «Toubib, moi! Pris au sérieux! Compétent! Comment voulez-vous qu'on me croie, qu'on me fasse confiance?!... Je sors moi-même les poubelles, comment qu'on me prendrait juste une minute au sérieux!...» … Et c'est vrai, nom d'une pipe, comme c'est vrai encore aujourd'hui! Comment Thuram serait-il pris au sérieux s'il se déplaçait pour 1500 euros … La crédibilité affiche son prix, pour lui c'est pas moins de 30 000. Vous imaginez Thuram sans un rond … Quel journaliste, quel politique, quel comité d'éthique sportive ou autre, prêterait ne serait-ce qu'une seconde de l'importance à ses propos, qu'il mette ou non ses lunettes? D'ailleurs on ne le verrait même pas, on ne l'entendrait pas, il pourrait prendre tel Jack Lang mille fois par jour son téléphone pour solliciter des missions à Cuba ou une promo à la télé, on lui dirait bernique, ton compte est vide, casse-toi pov' con!... A Jack, naturellement, on ne dit pas ça, il habite place des Vosges … Même pour ne rien dire ni vendre ni quémander, on l'invite, lui, c'est une autorité intellectuelle et morale, c'est la place des Vosges qui possède ce droit … Pareil pour Tirelire …. Lilian sans un rond, mais il serait en prison aujourd'hui pour avoir l'outrecuidance d'insulter et provoquer notre Président de la République tel ainsi: Ouh le menteur!... Vous m'imaginez, moi, appelant Jean-Luc Hees ou Laurence Ferrari: «Bonjour, j'ai une communication à faire, un livre à présenter, une leçon de morale à proposer, de l'éthique à vendre ...» … Sera-ce sérieux une minute?
Le Stade de Reims, ce glorieux Stade de Reims qui a fait rêver et vibrer plus d'une génération, celui de Kopa, de Fontaine, de Jonquet qui vient de nous quitter, des smicards et ouvriers, ce stade de Reims est redescendu de la ligue 2 en National bien qu'on ait sollicité très cher n'en doutons pas Luis Fernandez comme entraîneur pour le sauver ces six derniers mois … Lui Fernandez a dû prendre à la ville de Reims (car le stade est subventionné comme les autres) 3 ou 400 000 euros pour ce semestre d'entraînement; le joueur le mieux payé de l'équipe émarge, lui, à 50 000 euros net mensuel … Ce joueur qui émargera toujours autant, relégation ou pas, National ou pas … Désormais ils joueront contre les ASPTT du pays dont les joueurs, eux, sont des amateurs ayant un emploi normal, qui boucher qui maçon qui facteur qui encore Rmiste, RSA désormais … Aujourd'hui, dans l'Union de Reims je lis qu'un ancien joueur de la non moins épique équipe de Sedan des années du grand Stade, André Perrin, vend pour 2000 euros sa mini réplique de la Coupe de France que lui et son équipe ont gagnée en 1967, pour aller finir ses jours au soleil plutôt qu'en Ardennes … Il n'a pas un rond sauf sa petite retraite de directeur commercial car il lui fallait bien ainsi qu'aux autres travailler après le foot, Sedan ou pas, finale ou pas, pour gagner sa croute, il n'en a jamais eu, juste ses primes «casse-croûtes» de ses grands matchs d'avant, peut-être un peu plus certaines grandes finales … Elle est à vendre, contactez-le si vous souhaitez vous procurer une authentique et officielle réplique de la Coupe de France 1967, 2000 euros c'est la somme dont il a besoin: 0684570669 (son téléphone est public puisque donné à cet effet de vente par L'Union de Reims à la suite de l'article où on le voit présentant à la main sa coupe à vendre) … Appelez André Perrin et si vous avez des sous, proposez-lui une sacrée belle somme pour ce réel trophée, Il le mérite bien … Raymond Domenech, appelle ton co-équipier de jadis quand vous aviez disputé ensemble, sous le même maillot, cette autre finale perdue cette fois contre Sochaux en 1971 … Il a besoin de 2000 euros pour acheter son billet d'avion et partir se reposer … 2000 euros, c'est quoi pour toi? Rien, même pas une journée de sélectionneur … Raymond, t'as plein de sous, toi, t'as réussi, t'as tout compris du foot et t'as de l'éthique et du crédit à n'en plus savoir quoi faire, appelle André c'était ton pote, ton co-équipier, souviens-toi quand on vous a remis à tous deux ainsi qu'aux autres ce casse-dalle jambon beurre cornichon pour récompense et salaire officiels de finaliste de la Coupe de France 71, souviens-toi … Il aurait dû rester dans le foot, Dédé, il aurait dû, les temps y sont meilleurs aujourd'hui ... mais une fracture, tu sais, une fracture, tout a été foutu en l'air à cause de ça, une fracture tibia et péroné et fémur, tout quoi … Pas de veine!
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 06 juin 2009 à 18:30
Nigeria 1 - France 0
Bien content de lire que ce n'est pas la faute á Sarko.
Blague á part (si, moi, cela m'amuse)...
Quel plaisir cher PB de lire votre acte d'accusation.
A mes fils qui jetaient un œil sur le match d'hier (pendant 5 minutes et sans le son), je leur faisais le même type de réflexion...
Passez au rugby !
Le spectacle n'est pas dans les gradins avec les hooligans mais sur la pelouse.
Le gagnant applaudit le perdant et vice versa. Dans les pubs les supporters de diverses nations se congratulent et parlent de beau jeu.
L'argent n'y a pas (encore) autant d’importance.
Vous pouvez commencer dès ce soir !
Bon match.
Rédigé par : jpledun | 06 juin 2009 à 17:49
"Il suffit de regarder et de tirer les leçons de son plaisir ou de son ennui. Il ne me viendrait pas à l'esprit d'appliquer à la justice l'absurdité proférée par Domenech. De la même manière qu'un citoyen n'a pas besoin d'être un juriste pour deviner si un acte judiciaire, un procès ou une décision sont équitables ou non, si l'esthétique du rituel est remarquable ou non, le football n'exige pas des spécialistes pour que lui soient assignées des ambitions exemplaires et que soient perçus ses échecs ou ses réussites."
En effet, le citoyen - et même la citoyenne - sait beaucoup de choses intuitivement, même s'il ne peut pas toujours les formuler. S'agissant du football dont on sait, vu qu'il me semble l'avoir déjà dit ici, que ce n'est pas le sport qui me passionne le plus, je dois dire que j'ai été assez récemment tout à fait passionnée par la retransmission d'un match entre équipes féminines villageoises des Andes!
Bien sûr, il n'y avait pas que le match à être passionnant, mais également tout le contexte d'une libération de la femme par le foot! Un foot pratiqué en sandales, les joueuses étant revêtues de la jupe traditionnelle de leur village, et elles ne se rendaient à l'entraînement qu'après avoir accompli leurs tâches domestiques et agricoles quotidiennes. Cet entraînement à la fois physique et moral qui a permis à une solidarité féminine de naître sous forme d'une équipe à l'esprit d'équipe admirée par les maris, était absolument passionnant. Les joueuses étaient tout à fait mordues au point de parcourir à pied contre vents et marées la distance qui les séparait de chaque village lors d'une rencontre amicale, leur rémunération consistant en une poule remise à chaque joueuse de l'équipe perdante par chacune des joueuses de l'équipe adverse. Et à voir la tête que faisaient les perdantes en remettant la poule objet jusque là de leurs soins attentifs, aux gagnantes jubilatrices, regard fait à la fois de regret pour la poule qui s'éloignait de leur casserole, de fair play puisqu'aussi bien l'adversaire l'avait mérité en ayant mieux joué et de détermination à l'égard de la prochaine rencontre ; de même en voyant la jubilation faite de bonheur et de soulagement de qui non seulement n'avait pas perdu mais gagné une poule, on en vient presque à donner la palme à ce sport ou plutôt à ce jeu sportif!
Le comble du bonheur étant ensuite de voir nos courageuses villageoises gagner contre une équipe citadine, leur atout étant le souffle long et les mollets montagnards et aussi l'enthousiasme, la pensée de la poule dans sa petite cage dont les oeufs risquaient de manquer à la petite famille dont les applaudissements les soutenaient, tout cela qui a fait qu'elles ont remporté le match contre une équipe qui jouait chez elle, avait l'habitude d'un vrai terrain ainsi que de vraies chaussures de foot achetées grâce à une subvention, m'a tenue haletante tout le long du match!
Rédigé par : Catherine JACOB | 06 juin 2009 à 15:46
Bonjour M. Bilger,
Magnifique billet que celui-ci. Je partage largement votre point de vue même si je n'y ai pas grand mérite, tant ma détestation du football est profonde.
Rien ne justifie en effet les salaires exorbitants des joueurs professionnels de 1ère division ou de leurs entraîneurs. Ce sport qui dégouline d'argent et de fausseté, quand il ne s'accompagne pas des coutumières violences des supporters ou des sifflets lors de l'hymne national, m'écoeure profondément.
Comme vous avez raison en soulignant le fait que les joueurs ne sont pas sympathiques, que Raymond Domenech est méprisant à l'égard des spectateurs à juste titre mécontents, que Lilian Thuram utilise une cause humanitaire comme fonds de commerce.
Oui ce sport m'écoeure profondément. Il me semble pourtant que les grands clubs sont régis par des statuts relevant de la loi de 1901 sur les associations, à but non lucratif donc. Quelle hypocrisie, les clubs italiens fonctionnent eux avec des statuts similaires à ceux de l'entreprise, ce qui a au moins le mérite d'être clair.
Certes le football est malgré tout le sport le plus populaire, il remplace ce que les jeux du cirque étaient pour les Romains, au moins ces derniers jeux relevaient de l'évergétisme de leurs organisateurs et non des finances publiques.
Rédigé par : Ludovic | 06 juin 2009 à 13:31
En effet, tout ce cirque flamboyant agace, mais certains joueurs ont tout de même raison. Etre supporter seulement quand l'on gagne, c'est médiocre et petit...
Après, Domenech n'a jamais remporté aucun titre. Il a seulement fait remonter Lyon de ligue 2 en ligue 1 en 1989.
C'est tout... Lui non plus n'est pas un spécialiste...
Rédigé par : Guile | 06 juin 2009 à 11:34
Je ne puis m'apitoyer sur le sort de gars payés des fortunes incroyables et qui ne font pas leur boulot. Il y a là une forme de tricherie morale.
Au foot il faut courir et marquer des buts.
Pour ne pas le savoir ou ne pas l'avoir compris le foot français traîne sa misère et son ridicule.
Car quand bien même, cet argent il ne le volent pas directement, quelque part leur tenue sur le terrain et l'absence de motivation évidente ressemble pour ma part à de l'escroquerie à l'encontre de tous ces gens amoureux de ce sport et qui se rendent dans les stades avec l'espoir d'y jouir d'un beau spectacle. Je n'en fais pas partie mais pour autant on peut le comprendre.
Les chaînes de TV payant fort cher ces images déplorables participent à l'arnaque avec des tarifs d'abonnements fort onéreux également.
Accabler le seul Domenech est, il me semble, ne pas prendre toute la mesure de la décadence du foot français.
Quand bien même, les choix stratégiques ne sont-ils pas les bons, c'est quand même le joueur qui se doit de courir soit après le ballon soit balle au pied et cela on ne le voit plus vraiment.
Peut-être peut-on leur trouver une excuse, un fin de championnat, ils sont fatigués, un père alcoolique ou absent, une enfance malheureuse...
Comment ce n'est plus le sujet?
Mais si, dans ce milieu comme dans beaucoup d'autres, on se doit pour être, paraît-il, politiquement correct,de trouver des excuses pour ne pas montrer tout simplement l'incompétence et l'incurie des protagonistes.
Ça me rappelle Astérix au jeux olympiques où la tribu rassemblée dans les gradins se plaignait que les sangliers avaient dû manger quelque chose de lourd pour expliquer les mauvais résultats des héros.
Au fait, ce soir il y a du vrai sport avec Perpignan - Clermont.
Allez les petits !! ;)
Rédigé par : Hari Seldon | 06 juin 2009 à 11:30
Je l'avais pensé. Vous l'avez bien écrit !
Rédigé par : Jagielski | 06 juin 2009 à 10:48
Ah ? Vous n'avez donc pas regardé "Home" de Yann Arthus-Bertrand ?
Rédigé par : Laurent Dingli | 06 juin 2009 à 10:05
La destinée des dieux créés par l'homme est de tomber de leur piédestal, fût-il en or.
Y compris le dieu foot !
Rédigé par : mike | 06 juin 2009 à 09:54
Arrivés légèrement en retard au stade de Saint-Etienne, l'entraîneur de l'équipe nigériane a donné cette explication "En France vous avez des montres, nous on a le temps."
PS : pour la politique les nuls sont également les meilleurs juges. Il suffit pour cela d'assister aux conseils municipaux de votre arrondissement ou de votre ville pour évaluer les dégâts d'une gabegie institutionnalisée où à la faveur du vote démocratique on retrouve à la tête d'une municipalité des guignols qui jouent avec l'argent du contribuable. C'est ainsi que vous pesterez quotidiennement devant l'incongruité d'une statue posée au milieu d'un rond-point symbolisant la satisfaction d'élus férus d'art moderne.
Rédigé par : SR | 06 juin 2009 à 08:51