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11 juillet 2009

Commentaires

Kim Jong Ilien

http://www.toutsaufsarkozy.com/cc/article03/EEAupAukEuZoUpCdmG.shtml Il est difficile de mesurer le véritable impact de cette campagne. Elle fit partie d’une offensive générale de réhabilitation de l’impérialisme américain sous la bannière des "droits de l’homme". Certes, ces publicistes ne furent jamais pris au sérieux par les universitaires et les enseignants de philosophie, mais ils gagnèrent une célébrité immédiate grâce au zèle mis par les médias (à commencer par le Nouvel Observateur) à diffuser leur "nouvelle" version "philosophique" de la propagande de Guerre Froide.Cela peut paraître bizarre de la part d’une célébrité de la jet set qui mène une vie de grand luxe, mais, pour BHL, le modèle à émuler n’est autre que le prophète de l’Ancien Testament, qui dénonce les mauvaises idées qui mèneront le peuple à sa destruction. Cela devient explicite vers la fin de ce dernier livre (comme dans un de ses premiers, Le Testament de Dieu). Leur référence inépuisable est le Talmud.Ce rejet est central dans l’attitude religieuse envers l’Holocauste, ou la Shoah (c’est-à-dire, le génocide des juifs compris en termes religieux). Pour les défenseurs de cette religion contemporaine, il est inacceptable de chercher des explications matérielles à des événements qui doivent rester "incompréhensibles" de par leur énormité. La moindre tentative d’expliquer la montée de Hitler par des faits tels que le choc de l’humiliation de la défaite de 1918, la perte de territoires nationaux, l’inflation galopante suivie du chômage de masse, est rejetée comme un effort visant à "excuser". Toute explication autre que la haine éternelle des juifs risque même d’être dénoncée comme de l’antisémitisme. Il reconnaît implicitement une réalité que beaucoup d’autres refusent de voir, c’est-à-dire qu’en Europe, aujourd’hui, l’authentique religion, celle dont le sens du sacré fonctionne encore, c’est la Shoah, l’Holocauste. "Que reste-t-il pour le génocide des Indiens d’Amérique, me demanda, un jour, le chef indien antisémite Russell Means ? Rien; les juifs américains ont tout pris; ils se sont approprié jusqu’à l’idée de génocide." Là-dessus, BHL fait même une rare mention des Palestiniens, dont le pire ennemi serait "ce vacarme qui se fait autour de la souffrance du peuple juif et qui couvre leur voix à eux" (p.318).

Claire

Super votre article !

Avec la polémique Botul, son masque est officiellement tombé, on voit le vrai visage de cet incompétent, il parait même qu'il arrêterait la philosophie pour faire du naturisme, BHL nu avec Christine Angot, hahaha, regardez la photo :
http://www.urbains.net/ce-qui-buzz/bhl-pose-nu-avec-christine-angot-10022010

Marrant la bête

Catherine JACOB

"BHL récidive. Bernard-Henri Lévy est incorrigible.
Peu de temps après il s'en prenait déjà à moi dans son bloc-notes, avec une désinvolture qui se voulait méprisante et qui était en fait assez drôle: "un blogueur nommé Bilger..."

"Et Re et Re, petit patapon." me suis-je surprise à fredonner tantôt, en l'entend vanter la mobilisation Obamaniaque des militants par internet de Ségolène -qu'il soutient-, par ces mots: "Elle a vraiment inventé quelque chose. Il ne s'agit pas du tout de faire comme sur 'le blog de Tel et Tel'"!
Etait-ce dire là "Oh Gaston y a l' 3605 qui son, The 3 first minutes are free-son, mais y a jamais person qui connection!" me suis-je demandé.

Ludovic

@Robert Marchenoir

J'ajoute encore que la notion de "Français de souche" n'a historiquement aucun fondement. Prétendriez-vous descendre en ligne directe des Gaulois ?
Excusez-moi mais ce serait risible si ce n'était avant tout sinistre.

Ludovic

@Robert Marchenoir,

Je n'ai pas retrouvé le billet que j'avais commenté et auquel vous m'avez répondu, mais je crains que vous ne m'ayez mal interprété.
Je ne suis ni raciste, ni antisémite, ces deux concepts me font horreur, et au risque de vous surprendre, mon compagnon est maghrébin et musulman.
Si j'ai pu approuver dans ses grandes lignes votre commentaire, je voulais vous mettre en garde contre une dérive pour le moins raciste, que votre litanie d'exemples sous-tend.
Je ne crois nullement en cette forme de justice que vous cherchez à légitimer et qui serait d'ordre ethnique.
Il est des gens merveilleux quelle que soit leur origine et de fieffés salauds parmi tous.
Aucun principe général ne peut être tiré de l'évocation d'une affaire particulière.
Je ne cherche pas à vous incriminer mais à vous ramener à une juste mesure.

oursivi

J'aurais aimé une prise de position de Robert,
fut-elle légère,
de badin ton,
de badin bis,
de badin ter.

AO

Marcheg Arvor

Pour une fois, je vais me faire le défenseur de BHL :
Que dire ? Ah si, il a écrit "Les derniers jours de Charles Baudelaire", et c'est tout...

oursivi

Est-ce proférer une transgression que de dire que Fofana méritait la mort ?
Commettre un acte aussi atroce et le revendiquer maintenant encore des années après, comme il le revendiquera alors intimement et sous cape pour s'offrir une sortie possible dans une vingtaine d'années, peuvent-ils aider à conclure autrement la sentence que beaucoup lui auraient aimé voir subir. Mais, dans le cadre de la loi actuelle - PB ne fait pas les lois, il les fait appliquer - notre hôte a agi avec discernement que de graduer les peines, en particulier, l'appât mineur n'avait probablement pas été informé ou n'avait réalisé ce à quoi tendait le cervelet du gang, il parait rationnel d'imaginer que sa jeunesse et sa bêtise lui ont largement occulté la terrible vérité programmée, aussi sa peine me paraît-elle équitable, pour les autres je n'en sais pas assez de leur participation et conscience aux tortures et aux intentions ultimes pour
juger leurs juges, mais je me rendrais probablement à l'avis rendu.
Une question me taraude cependant, qu'en pense R Badinter et s'est-il exprimé sur cette affaire, déjà quant à ce qu'il a épargné à Fofana, une justice dans la lignée de ce qui se pratiquait avant sa réforme eut laissé Fofana en deux morceaux, réalisant le rêve de vengeance (légitime) de la famille. Et Robert Badinter a-t-il ouï les termes employés par Me Szpiner, "traitre génétique" "connards d'avocats bobos de gauche" et pourquoi n'y a-t-il pas réagi ?

AO

Catherine JACOB@rené

@René
Vous avez eu une réponse à votre post que PB n'a pas du tout supprimé. Changez de connexion de rafraîchissez les paramètres de votre navigateur.

rené

C'est marrant : j'avais posté un message signalant que BHL voulait qualifier l'accusé d'un précédent procès de "raciste" et non pas d'"antisémite" comme vous l'aviez écrit.

J'avais déploré votre manque de rigueur et m'étais interrogé sur le sens à donner à ce lapsus.

Rien de plus : pas une insulte, pas une invective.

Je constate que vous avez corrigé votre erreur mais que mon post a été supprimé.

En gros, pour vous, c'est la liberté d'expression pour tous (y compris pour les délires d'un Siné qui font votre régal) sauf pour ceux qui ont l'audace de vous critiquer.

Bravo.

Nikulas

J'ai une certitude, c'est que BHL peut classer des groupes tensioactifs* et prédire leurs propriétés émulsionnantes **. Chaque chimiste vous confirmera hélas que c'est un indice (la Balance Hydrophile - Lipophile) long et difficile à mesurer et qu'il doit recourir à des formules... il est incorrigible ! ;-)

* Un tensioactif ou agent de surface est un composé qui modifie la tension superficielle entre deux surfaces.
** De soluble à insoluble

Catherine JACOB

@rené
"BHL dénonçait un crime raciste puisque la victime était arabe.

Mais votre lapsus est révélateur : pour vous, évidemment, un juif ne peut s'intéresser qu'à un crime antisémite."

Connaissez-vous le sens du mot 'sémite' ?
Déf: "De Sem, fils de Noé. Qui appartient à un ensemble de peuples du Proche-Orient parlant, ou ayant parlé dans l'antiquité des langues sémitiques (Akkadiens [Assyro-babyloniens], Amorrites, Araméens, Phéniciens (de qui nous tenons l'alphabet), Arabes, Hébreux, Ethiopiens).
ça en fait du monde n'est-ce pas, auquel on ne pense pas spontanément quand on utilise ce qualificatif et son espèce d'antonyme.

Les Amorrites :
"peuple sémite apparu au Proche-Orient vers le milieu du IIIe millénaire av. J.-C. Ils apparaissent dans les textes sumériens sous la dénomination de mar.tu. La langue amorrite est mal connue, car aucun texte écrit en amorrite n'a été retrouvé, l'écriture se faisant alors exclusivement en akkadien. L'amorrite est seulement connu par l'onomastique." Mais l'onomastique est une science absolument passionnante!

Les Akkadiens:
"L'empire d'Akkad (ou empire akkadien) est un grand État fondé par Sargon d'Akkad (2334–2279 av. J.-C.) qui domina la Mésopotamie de la fin du XXIVe au début du XXIIe siècle avant J.-C. Il est généralement considéré comme le premier empire du monde. "

Les Araméens:
"L'araméen est aujourd'hui un groupe de langues et dialectes sémitiques, de la famille des langues afro-asiatiques qui paraît avoir servi de 'lingua franca' dans le bassin de la méditérannée. Les pays qui le parlent sont: "Arménie, Azerbaïdjan, Iran, Irak, Israël, Géorgie, Liban, Russie, Syrie, Turquie et Brésil."

Texte écrit en araméen:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Stele_Salm_Louvre_AO5009.jpg

On y découvre de très intéressants homographes de pictogrammes très anciens.
Les araméens représentent un ensemble de populations sémitiques nomades disparues avec la conquête arabe.

Les Phéniciens:
"Le territoire de la Phénicie correspond au Liban actuel auquel il faudrait ajouter certaines portions de la Syrie, d'Israël et de la Palestine.

Les Phéniciens étaient un peuple antique d'habiles navigateurs et commerçants. Partis de leurs cités-États en Phénicie, ils fondèrent dès - 3000 de nombreux comptoirs en bordure de la Méditerranée orientale, notamment Carthage (en - 814). Rivaux des Mycéniens pour la navigation en Méditerranée au IIe millénaire av. J.-C., ils furent d'après les Anciens, les meilleurs navigateurs de l'Antiquité."
Les Ethiopiens:
"L'origine du nom « Éthiopie » n'est pas connue avec certitude. Son usage attesté le plus ancien remonte à L'Iliade où le nom apparaît deux fois et trois fois dans L'Odyssée d'Homère. Son utilisation pour désigner spécifiquement le royaume d'Axoum apparaît pour la première fois au IVe siècle sur l'inscription d'Ezana qui traduit Habachat par Aithiops (Αἰθίοψ) en grec ancien, signifiant « au visage brûlé».Selon La Chronique des Rois d'Axoum, un manuscrit guèze du XVIIe siècle, le nom Éthiopie est dérivé de Ityopp'is un fils de Koush inconnu de la Bible, qui selon la légende fonda la ville d'Axoum. Pline l'Ancien affirme de la même façon que le nom du pays est dérivé d'un dénommé Aethiops fils de Vulcain." Dès lors on comprend bien pourquoi ils auraient eu le visage dit brûlé, vu que Vulcain est le dieu des volcans!

Les Arabes:
"Les Arabes sont un groupe ethnique d'individus anthropologiquement différents les uns des autres, qui s’identifient par des liens entre autres linguistiques ou culturels, répartis sur une vaste zone qui s’étend d’Oman à la Mauritanie."

Les Hébreux:
"Les Hébreux (du latin Hebraei, du grec ancien Ἑϐραῖοι / Hebraioi, lui-même issu de l'hébreu עברי (Ivri)) sont un ancien peuple sémitique du Proche-Orient dont les descendants sont aujourd'hui appelés Juifs. Selon la Bible et les traditions hébraïques, les Hébreux sont originaires de la Mésopotamie, d'Ur en Chaldée, c'étaient des nomades, vivant dans des tentes, élevant des troupeaux de chèvres et de moutons, utilisant des ânes, des mulets et des chameaux comme porteurs.La tradition biblique présente les Hébreux de l'époque patriarcale comme des « étrangers » (gérim) par rapport à la population locale, des pasteurs semi-nomades en voie de sédentarisation, à la recherche de pâturages. Ils s'installent près des villes et entretiennent généralement de bons rapports avec la population locale. Ils vivent en autarcie et refusent de se marier « avec les filles des Cananéens ». Ils sont groupés en familles élargies (bêyt'âb) ou en clan (mishpâhâh), qui gardent leur identité et leurs traditions propres (culte du dieu de leurs pères)."

Bref. Les citations entre guillemets, autrement dit les définitions, sont en majorité issues des articles de Wikipédia et pour le surplus du dictionnaire Larousse qui 'Sem' à tout vent...!!

Alex paulista

@ René

Les arabes sont des sémites.


@ R. Marchenoir

Les arabes sont classifiés parmi les "blancs". Avec des poils sur toutes les phalanges... :o)

Claude Jonniaux

Monsieur Bilger,

De tout ce qui fut dit, la question qui se pose est très simple : si le huis-clos apparaît comme la solution pour une justice "plus sereine" auprès des professionnels, elle m’apparaît comme la première source des incompréhensions du jugement : nous ne savons rien de ce que les jurés savent. L’excuse de minorité invoquée pour le huis clos me semble également un argument de facilité. Y avait-il un seul mineur (en termes de maturité) dans cette bande ?
Finalement le huis clos me fait trop penser à ces justices qui n’en sont pas dans des pays lointains ou à des époques éloignées. Je ne retiens qu’une seule chose : tous les procès doivent être publics, même s’ils impliquent des mineurs.
Le problème de « justice sereine » a été déplacé : la presse, les organisations pro et anti peuvent dire tout et son contraire et les cris que l’on voulait éviter par le huis clos se font entendre malgré tout !
Il nous est impossible de nous déterminer intelligemment par rapport à ce procès et son verdict, ce qui est grave !! On ne peut accepter un jugement d’assises comme un dogme.

Oscar

Bonjour Monsieur Bilger,
Pensez-vous qu'il y a matière à poursuivre M.Bernard-Henri Lévy pour son Bloc-notes du Point consacré à l'affaire Halimi ?
Il me semble qu'il met en cause de manière injustifiée et globalisante tout un quartier où s'est déroulé ce crime.
Peut-on parler de diffamation ?
(BHL, à présent habitué des prétoires pourra occuper la place de l'accusé, sachant qu'il rêve de celle de l'accusation)

Merci de votre réponse à titre personnel

rené

"un arrêt en cour d'assises ne retenant pas sa thèse contre un coupable qu'il voulait absolument qualifier de criminel antisémite."

Quand on donne des leçons de rigueur, il faut être soi-même rigoureux.

BHL dénonçait un crime raciste puisque la victime était arabe.

Mais votre lapsus est révélateur : pour vous, évidemment, un juif ne peut s'intéresser qu'à un crime antisémite.

Thierry Nadal

BHL n'est qu'un des nouveaux représentants du Shoah Business. Il n'a que ce filon, ne pense que par cela. Où est l'universalisme de pensée d'un Spinoza, pourtant de même origine que BHL. N'y a-t-il pas depuis une décennie, par la volonté d'un lobby puissant, une hypermnésie des crimes nazis, et une amnésie complète des crimes alliés et de ceux plus récents (Gaza entre autres).
Merci, M. Bilger, d'exister.

L.B.

Je ne comprends pas que quelqu'un comme vous s'abaisse à répondre aux attaques du pitoyable BHL qui réalise l'exploit depuis de trop longues années de rendre insupportables les causes, justes, qu'il défend.

Ludovic Lefebvre

BHL en s'éreintant à vouloir créer des lois d'exception pour les juifs est déjà en train de préparer de sinistres charrettes. Et c'est dramatique pour ces derniers. Lui, on s'en fiche, c'est un personnage de télé réalité comme Sarkozy ou Steevy. Il y a longtemps qu'il reçoit les tartes à la crème que mérite un gandin.
Les réquisitions semblent justes au regard de ce qui est appliqué dans ce genre d'affaire.

Ayant une nature à persifler, je pense que j'aurais eu le droit à un procès face à mon agresseur si j'étais déjà devenu juif. Hélas, je crains qu'il y ait du vrai là-dedans.

Plus rien ne pourra mettre fin à ces communautarismes qui pourrissent la société française. Officiellement, la République ne reconnaît ni sexe, ni religion, ni race, mais des citoyens, mais l'officieux a pris tellement le pas sur le texte que la République est morte. Regardez bien !

Nous en arrivons à souhaiter une guerre civile pour mettre fin à ces tensions, ces magouilles judiciaires, cette corruption d'Etat et dans l'Etat, ce couple présidentiel qui nous fait honte à l'international, à l'islamisation de notre pays chrétien de culture gréco-latine.

Je ne veux pas de ce monde de télé, de cercles parisiens. Eux me veulent tant si vous saviez... plutôt rester un crève-la-faim toute ma vie et écrire pour trois amis.

La France est morte, vive la France.

jack

Ce qui me choque dans cette affaire ce sont les peines avec sursis. Si le jury estimait que certains étaient innocents il est normal qu'ils les aient acquittés.
Mais tous ceux qui étaient complices, ne fût-ce que par lâcheté, de ce crime horrible méritaient de la prison effective.
Sachons comment cet arrêt sera interprété en banlieue : quand vous suspectez qu'un crime se commet à côté de chez vous ne vous en mêlez pas et surtout n'appelez pas la police. Vous n'aurez pas de problèmes avec les criminels et dans le pire des cas on vous condamnera avec sursis.
Quand vous roulez trop vite, même pour la première fois, on ne vous donnera pas de sursis. Mais quand vous êtes complice d'un acte barbare, ne fût-ce que par lâcheté, vous écoperez d'une peine avec sursis.
Il ne faut pas être membre de la communauté juive pour ne pas comprendre notre système juridique français.

furgole

Un non juriste peut parler d'un procès avec talent.
Prenez les Mémoires de Beaumarchais écrits dans l'affaire Goezmann. C'est sans doute la plus belle oeuvre de ce grand auteur.

Cela nous donne la mesure de l'abîme qui sépare votre contradicteur de l'auteur de Figaro.

Merci beaucoup de cette réponse brillante et mesurée, qui fait plaisir à lire.

Némésis

Lire un des précédents commentaires est pénible. Apparemment la désinformation prospère jusqu'en ce lieu.
Faut-il rappeler que le "fou dangereux " (sic) a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Ce n'est pas assez ? La peine de 22 ans est seulement le minimum.
Parce que son crime est horrible, il faudrait interdire au condamné de changer et de revenir vers l'humain ? Le condamné n'aurait pas le droit, au bout de 22 ans, au pardon s'il devient autre et se rachète ?
Je tremble en lisant des commentaires comme celui de Mike, parce qu'ils participent d'une culture de la haine et de l'exclusion définitive.
Un homme est déclaré mauvais en soi, pour les siècles des siècles. C'est ignoble. Bien entendu les purs qui jugent ainsi, ces pharisiens ordinaires, se connaissent, eux, jusque dans leur plus petit coin d'ombre. C'est leur éclatante blancheur, sans doute, qui leur donne le droit de jeter un homme à la géhenne pour l'éternité.

Phoenix

M. Bilger, vos réquisitions n'étaient pas à la hauteur de l'enjeu.

La famille voulait des condamnations exemplaires, parce que leur fils a subi le crime le plus monstrueux qui puisse être.

Vous, les magistrats, avez une fâcheuse tendance à être laxiste, si je puis me le permettre, à vouloir excuser le plus possible la responsabilité de chacun des accusés. Pour pouvoir généralement se préoccuper de son bien-être et de sa réinsertion.

Mais en faisant cela, vous faites pencher la balance de la justice de leur côté, et la famille de la victime ne peut pas l'accepter.

Donc maintenant, ce procès que vous jugiez exemplaire va être considéré comme lamentable, vu que le parquet sous pression de la ministre et de la famille va faire appel. Son résultat sera jeté aux oubliettes.

Il serait temps que les avocats généraux et autres magistrats pensent un peu plus aux victimes qu'aux criminels. La justice n'en sera que plus équilibrée à mon sens.

Alex paulista

La justice est un spectacle, la première fut jugée de qualité mais un poil confidentielle.

Il y aura prolongation.

liberté-égalité-fraternité

Bonjour M. Bilger,
Je suis un citoyen français, un lecteur, un spectateur intéressé par les événements qui se passent dans la société française, retranscrits au travers du regard des médias actuels.
Et je ne peux m'empêcher de demeurer perplexe devant les polémiques qui naissent en ce moment sur la décision que vous avez initiée dans le procès du "gang des barbares".
J'ai l'impression d'assister à une volonté de lynchage aussi bien moral que médiatique d'un groupe de jeunes désoeuvrés qui ont besoin d'être accompagnés et libérés de cette détresse qui est la leur. Les actes que ces jeunes désoeuvrés ont fait ne s'excusent pas, et ont été sanctionnés avec tout le recul et l'appréciation de la gravité de la situation qui s'imposaient. Mais au vu de tout ce tapage médiatique, que modestement, je ne comprends pas, peut-on parler d'indépendance entre la justice et le politique ? Notre justice, dont nous sommes tellement fiers, sera-t-elle sujette, si vous cédez, à l'influence de lobbys de tous horizons?
Cet aveuglement porté par la douleur, je peux le comprendre, mais justice a été rendue, avec une peine maximale pour le cerveau de ces faits ignobles, laissons, par pitié, place au discernement et au recul permettant un équilibre juste de vos décisions, au respect de votre expertise.
Ce lynchage souhaité par la famille Halimi porté sur la scène publique de ces jeunes, à mon sens, brisera définitivement leurs vies, ne leur laissant plus aucune chance, chose qu'un citoyen espérant leur prise de conscience prochaine et donc libératoire ne peut accepter.
Je ne peux m'empêcher de lier ce triste événement à de nombreux autres qui ont lieu sur notre sol tous les jours, et qui n'ont pas eu ce retentissement polémique, médiatique.
M. Bilger, avec toute ma modestie, je vous soutiens dans votre démarche.

Daniel Ciccia

En demandant au procureur général d'interjeter appel des peines inférieures aux réquisitions de l'avocat général, le garde des Sceaux ne désavoue pas l'accusation. Au contraire, dans ce climat propice aux surenchères, elle rend hommage à l'accusation qui a donné - ce qui n'était peut-être pas ce qui était attendu d'elle - la mesure du discernement.

Je pense, de loin, que c'est cette dimension qui a surpris la partie civile. Au fond, que l'avocat général participe à l'intelligence que l'on attend du procès, en évitant d'incarner le couperet qui tombe de haut, prend à contre-pied la défense qui voit son travail simplifié et la partie civile qui attend nécessairement que les réquisitions coïncident avec sa vision et son intérêt.

Ce qui, dans un procès "ordinaire" constitue déjà un atypisme, l'est encore plus dans une affaire où le caractère antisémite constitue un moteur, un accélérateur de bêtise pour beaucoup trop de jeunes gens, et de barbarie pour Youssouf Fofana, dont l'antisémitisme me semble être surtout opportuniste et manipulateur, pour accentuer son leadership.

Il ne faudrait pas minimiser la dimension de récupération d'un "mobile": la haine du juif, qui procure à M. Fofana une importance qu'il n'a pas puisqu'il n'est qu'une crapule. Quand il croit faire un clin d'oeil à Al Qaida, il fait surtout un clin d'oeil à ceux qui le pensent antisémite, l'ennemi des Juifs, et qui veulent voir sur son visage le masque hideux de la bête immonde.

Accepter une telle représentation mise en scène par l'accusé principal: c'est le reproche que l'on peut faire à BHL comme à Me Szpiner.
Ce n'est pas un reproche personnel, mais une facilité qui consiste à faire de cette affaire, de toute affaire où surgit l'antisémitisme, un bout du procès intemporel contre l'Holocauste.

Comme si, encore et toujours, à travers le voisin qui n'a pas voulu voir et a laissé faire, à travers la jeune fille qui a joué le rôle d'appât, il fallait faire et refaire le procès des anonymes qui ont d'abord permis les pogroms et rendu possible l'Holocauste.

Là, du point de vue de la genèse historique, toutes les responsabilités se valent presque, l'objectif des doctrinaires du génocide n'ayant pu être atteint que grâce aux collaborations de fonctionnaires, de sombres exécutants et de témoins passifs.

Ce schéma de la "responsabilité collective" correspond à l'attente des organisations juives qui sont montées au créneau. Il devrait, selon elle, prévaloir dans cette affaire : pour faire que notre justice décerne des peines exemplaires, ceci dans une sorte de huis-clos, qui n'est pas celui de la cour d'assises, mais celui des banlieues traversées, on le sait, par des convulsions où se mélangent délinquance, désoeuvrement, frustration, et qui se trouvent pour coagulant l'antisémitisme.

Une justice digne de ce nom, à laquelle il incombe à l'avocat général d'être finalement le plus attentif puisqu'il représente la société et requiert en son nom, ne prononce pas, sur injonction communautaire, de peines exemplaires pour l'être elle-même. C'est ici peut-être que la partie civile, le CRIF, se sent le plus trahi.

Cette polémique est sans doute utile. Et ce n'est probablement pas BHL qui permettra de nourrir cette réflexion sur soi.

Il n'est pas sûr, compte tenu de l'ampleur de la polémique, que Mme Alliot-Marie avait un autre choix que celui de répondre à l'appel de la partie civile, mais elle l'a fait en fixant très intelligemment la limite.

Désormais, dans le second procès qui s'annonce, un débat intéressant, y compris sur le plan judiciaire, peut être engagé et il n'est pas sûr qu'il puisse être défavorable aux accusés concernés.
Les jurés auront une tâche de discernement bien difficile, mais ils disposeront d'une souveraineté, celle que leurs prédécesseurs ont justement exercé il y a quelques jours.

Les avocats des accusés qui seront rejugés disposent - il me semble - d'une possibilité de développer une défense intelligente car Me Szpiner, comme BHL, a initié un procès du procès dès les réquisitions et procèdent comme si, dans la banlieue, l'antisémitisme n'était pas simplement une circonstance aggravante, mais un scénario, voire une obsession historique.

L'obsession autorise rarement le discernement. Cette tentation, nul n'est tenu d'y succomber. Pas l'avocat général, et si lui devait y succomber, les jurés, qui peuvent être des gardiens de l'édifice judiciaire lorsqu'ils sont instruits par les différentes parties au procès, ont le dernier mot.

jack

D'accord avec Alex paulista. Le procès Fofana n'est pas en premier lieu celui de l'antisémitisme (même si les préjugés ont joué un rôle dans le choix de la victime), mais celui de la barbarie et de la lâcheté de ceux qui savaient que des choses "pas claires" se passaient dans leur immeuble et n'ont rien dit. L'omerta n'existe pas seulement en Sicile (ou en Corse). Elle imprègne de plus en plus ce qu'on appelle pudiquement "les quartiers" et où tout (incendie de voitures,tournantes etc.) est devenu banal.
Je ne connais pas le réquisitoire de P.B et ne critiquerai donc pas. Mais je ne comprends pas l'arrêt et notamment des condamnations "avec sursis."
Dans cette affaire TOUT était grave. On ne pouvait donc avoir que des acquittements (pour les innocents) ou des condamnations fermes (pour complicité active ou passive ; pour refus d'aide à personne en danger).
Cet arrêt est une récompense pour la lâcheté de ceux qui estiment que tout ce qui passe à côté de chez eux ne les regarde pas.
C'est la banalisation complète de la loi des "quartiers" où règne, avec l'accord tacite de certains magistrats laxistes (je ne vise pas P.B.), un autre droit que dans le reste de la France.
Cet arrêt est vraiment incompréhensible.

Serge

Mike, ce n'est pas 22 ans, c'est perpet'. Il ne peut pas espérer une libération conditionnelle avant 22 ans, c'est tout ; et vu les faits, cela m'étonnerait qu'on le libère dans 22, 25, 30 ou même 40 ans. Enfin, qui vivra verra.

Pour en revenir aux imbécillités de BHL, le problème, c'est qu'à force de voir des antisémites partout, on finira bientôt par ne plus les voir nulle part.

Guile

@ Aissa
Evidemment que tout le monde peut faire témoigner qui bon lui semble !! Néanmoins, comme je l'expliquais dans mon précédent post, il faut que ce témoignage apporte quelque chose : une preuve, une explication indirecte sur le passage à l'acte, un indice basé sur un élément concret.

Au lieu de cela, BHL (mais je suis d'accord avec vous, bien d'autres le font aussi en d'autres occasions) vient nous raconter ce dont il a envie sur un événement sur lequel il n'a aucune prise. C'est simplement cela que je trouve très discutable.

Après, qu'il s'appelle BHL ou Pierre Paul Jacques, je m'en moque.

Quant au huis clos, je pense que c'était une bonne chose, pour éviter à Monsieur Fofana d'avoir une tribune à ses élucubrations toutes plus folles les unes que les autres.

Maintenant, MAM qui cède devant les lobbyistes, c'est décevant, moi aussi je la croyais plus forte que cela. Mais peut-être que les consignes viennent d'en haut, qui sait...

Marie @ Aïssa

@ Aïssa,

Je précise que sur le site cité, vous avez 5 pages à lire, mais vous l'auriez vu !

Marie @ Aïssa & Catherine A.

@ Aïssa,

"Quelqu'un ici pourrait-il reproduire ici publiquement l'entretien de ce cher PB à Médiapart où il y est question de son rôle de représentant du ministère public à ce long procès?"

En copiant-collant cette adresse (en entier) :

Procès Fofana : «L'arrêt est tout sauf indulgent» (Bilger) | Rue89

ou à cette autre :

http://www.rue89.com/2009/07/13/proces-fofana-l-arret-est-tout-sauf-indulgent-bilger


@ Catherine A.

"Quand je pense que personne ici, hormis notre hôte, ne sait ce qui s'est passé pendant ce procès, je le rappelle à huis-clos, mais commente, je tombe de mon fauteuil...."

En dehors du fait que je ne commente pas les affaires judiciaires, monsieur Bilger connaissant déjà largement mon point de vue sur la Justice de ce pays, Catherine A. vous avez entièrement raison.

jack

Monsieur l'Avocat Général,
Je suis très souvent d'accord avec vos opinions qui nous changent du manichéisme et de l'esprit partisan qu'on trouve souvent sur internet.
Mais je ne comprends pas votre approbation de cet arrêt. Le laxisme de la justice devrait avoir des limites si nous voulons garder quelques valeurs .
Des peines avec sursis pour des "barbares"(selon leur propre terminologie) complices de ce qu'ils savaient au moins être un kidnapping ?
Quand, pour la première fois de sa vie on roule trop vite sur une autoroute on ne vous accorde pas de sursis. Mais quand on est complice d'un kidnapping qui aboutit à des actes de torture et à la mort d'une victime on a droit à du sursis. Quand on considère comme normal que quelqu'un soit enfermé et qu'on ne prévienne pas la police on ne risque en fait rien.
Y a-t-il une justice à deux vitesses ? Dans certains quartiers peut-on impunément brûler des voitures, garder en otage des innocents etc. alors que la justice est sévère pur les autres citoyens de notre pays ?
Désolé M. Bilger mais sans vouloir mettre l'accent comme BHL sur l'aspect antisémite des choses je ne comprends pas l'indulgence de la cour pour des complices (soit par actes soit par refus d'assistance à personne en danger) d'actes aussi barbares.
Même "dans les quartiers" tout ne devrait pas être permis. Si un tel sentiment d'impunité y règne, la justice y est pour quelque chose.

Natoussia

Monsieur Bilger,

Je ne suis qu'une particule élémentaire parmi la foule à qui on a livré cette sombre histoire en pâture, mais j'essaye tout de même d'y réfléchir en faisant fonctionner mon esprit vierge de tout enseignement de droit.

J'ai lu tout ce que je pouvais lire sur les détails de ce procès, je suis consciente de la monstruosité des faits, et je ne peux pas m'empêcher de m'étonner de l'écho donné aux velléités de certains (BHL parmi les plus bruyants), de vouloir absolument faire appel. Pourtant, chaque élément de l'affaire a été examiné, discuté durant le procès, puis, au vu de ces éléments, des peines ont été prononcées. C'est bien le travail de la Justice, non ? Mais pour les parties civiles ce n'est jamais assez, bien sûr, la famille crie de douleur, espérant sans doute que ce procès les soulagerait. Pourquoi ces associations de défense des Juifs ont-ils profité de la douleur de cette famille pour récupérer l'affaire et faire parler d'eux en exigeant un appel ? Pourquoi les médias se sentent-ils obligés de donner un fort écho à leurs exigences ? L'antisémitisme du principal protagoniste a pourtant été reconnu, et il a été condamné en conséquence...

La condamnation prétendument trop légère de la demoiselle ayant servi d'appât ne saurait être, à mon avis, autre chose qu'un prétexte pour que le procès se refasse publiquement. On voudrait faire de ce fait divers, certes révoltant et glauque, une sorte de symbole qui prouverait un antisémitisme latent dans la société. Mais n'est-ce pas se tromper de combat ? Le principal protagoniste est une espèce de petit caïd minable qui a eu une idée tordue un jour pour gagner de l'argent, et l'affaire s'est horriblement mal terminée. Caïd dont l'antisémitisme primaire n'est même pas partagé par ses complices. Où est la valeur symbolique de cette histoire ? On parle d'un gang. Quel gang ? Cette appellation, très médiatique, de "gang des barbares" reflète-t-elle vraiment l'état d'esprit de cette affaire ?

Là, je vois dans les journaux que le tout frais ministre de la Justice a demandé à ce que le Parquet fasse appel. Au nom de quoi ? Où veut-on en venir ? Que veut-on prouver ? Tout cela m'étonne et m'effraie.

Je vous apporte tout mon soutien de particule élémentaire dans cette histoire, monsieur Bilger, même si j'imagine que ça vous fait une belle jambe. Je vous souhaite bon courage.

Yves

La partie finale de la chronique de BHL n'était pas en phase avec ce qui était connu du réquisitoire de l'avocat général.
Je l'ai écrit à l'hebdomadaire.

Menelas

Bonjour,

Je vous ai entendu ce matin présenter et défendre l'arrêt de la cour d'assises vitupéré par Maître Spizner et quelques autres personnes.

Comment peut-on considérer que neuf, dix, douze ans de prison est une peine légère ?

Au regard des faits, sans doute, mais ces faits nous les ignorons.

La justice n'est pas la vengeance, vous l'avez comme toujours fort bien exprimé.

Il faudra laisser le temps passer sur cet arrêt pour qu'il soit compris sans doute.

Véronique Raffeneau

@ Jean-Dominique

Tout ce que vous dites, tout ce que dit Philippe Bilger, je lis et je l'écoute avec beaucoup d'attention.

J'ai lu que MAM demandait un appel du verdict. Je ne partage en rien la position du ministre.

Pour cette affaire nous sommes enfermés dans et par le passionnel. Il faut en sortir.

Si le parquet fait appel, je pense que cet appel ne sera fait que sous la pression, que d'entrée, un éventuel nouveau procès sera dénaturé et disqualifié.

Je suis totalement aux côtés de Philippe Bilger pour dire que la Justice a l'obligation d'être indépendante de toute pression, quelle qu'elle soit et d'où qu'elle vienne.

Quand bien même, individuellement, entre soi et soi, pour telle ou telle affaire, nous serions particulièrement bouleversés par les actes jugés.

yves

Adressé ce jour à Mme la ministre.
Il existe une solution beaucoup moins contraignante et beaucoup plus efficace, les tribunaux d'exception, qui eux se feront un plaisir de juger selon votre désir. Quant à moi, qui risque d'être incessamment juré, je tiens à vous assurer de ma totale indocilité, j'espère que les magistrats ne manqueront pas de vous rappeler leur indépendance, les hommes en robe sont moins dociles que les képis.

emmapeel

Longtemps, j'ai rêvé d'une justice indépendante...

Ludovic

Bonjour M. Bilger,

"Ce matin, j'ai demandé au procureur général de la cour d'appel de faire appel des condamnations inférieures aux réquisitions de l'avocat général". Ainsi Michèle Alliot-Marie donne-t-elle raison à la vox populi et au tribun de la plèbe Francis Szpiner en demandant à Laurent Le Mesle de faire appel et déclencher ainsi un second procès. Il aura donc suffi qu'un "intellectuel" de renom, un nouveau Clodius et des organisations communautaires se mobilisent pour faire pression sur le garde des Sceaux qui à son tour fait pression sur le parquet général. Un bel exemple de dysfonctionnement, une insulte pour la Justice. J'imaginais la ministre d'une autre trempe, me voilà déçu. Un bien bel exemple pour illustrer à quel point le parquet est tenu en laisse par la Chancellerie. Ah l'indépendance des procureurs qui peuvent requérir en toute liberté. Je suis écoeuré, mais vous, n'avez-vous pas envie de démissionner et de consacrer une retraite bien méritée à l'écriture ?

Pascal SOURIS

Emmapeel pose la question : faut-il être juriste pour commenter un procès ? Pottecher l'était, et je pense que Géo London l'était également...
Les meilleures chroniques judiciaires que j'ai lues ont été écrites par un magistrat : Pierre Bouchardon.

Jean-Dominique Reffait@Véronique

Véronique,

Quand bien même le procès eut été public, vous n'auriez pu avoir accès au réquisitoire qu'en vous rendant à l'audience, dans le bazar généralisé qu'elle aurait constitué alors.

Les journalistes vous en aurait extrait une partie qui, finalement, n'aurait pas été plus signifiante que ce qu'on nous a livré en la circonstance : quelques lignes directrices, les réquisitions, c'est tout.

Le huis-clos a été une bonne chose en préservant la cour d'assises des pugilats et des rodomontades inévitables. Chacun voudra noter que personne n'a émis de critiques sur la tenue des débats, malgré les coups de boutoir de Y. Fofana au démarrage. Il eut été loisible de dénoncer la partialité de la présidente, son incurie : il n'en a rien été. Ce silence est un hommage.

Jean-Dominique Reffait

Aïssa,

BHL ne s'intéresse à la France que pour ce qui concerne son "idéologie française", c'est-à-dire en langue profane, son antisémitisme endémique.

Relisez le papier de BHL, il est éclairant lors de sa comparaison avec Daniel Pearl : il insiste lourdement sur le fait que Bagneux, c'est Karachi et c'est donc la talibanisation de la banlieue qu'il décrit. L'islam radical renouvelant l'idéologie française.

En cela, Alex Paulista, je suis bien contraint de le relier à Finkielkraut sur ce point, sans établir de comparaison intellectuelle entre BHL et Finkielkraut, ce dernier étant un véritable penseur. BHL apporte l'idéologie française, Finkelkraut l'islam antisémite par essence qui l'obsède et il ne reste plus au CRIF que d'incarner ces deux concepts dans une alliance objective de P. Bilger et de la présidente Nadia Ajjan.

Ces gens sont irresponsables : ils n'ont pas assisté au procès. Je le dis avec l'affection que j'ai pour lui : F. Szpiner est dans l'outrance exigée de ceux qui assistent financièrement la famille Halimi. Il n'y a pas eu d'associations représentées dans les parties civiles et c'est vraisemblablement F. Szpiner qui est à l'origine de cette stratégie. Il déteste ça tout d'abord, mais surtout, la famille Halimi n'ayant pas les moyens d'immobiliser F. Szpiner pendant deux mois, il a bien fallu trouver les subsides ailleurs. Ce faisant, il a mêlé sur sa personne les intérêts de la famille Halimi et des associations qui, en renonçant à se porter partie civile, ont contribué au financement du conseil.

Ainsi donc, c'est l'argument de Y. Fofana qui se trouve conforté : les juifs se mobilisent pour payer lorsque l'un des leurs est dans le besoin. Le seul problème est que c'est trop tard, qu'Ilan Halimi est mort. Pour beaucoup il en résultera que si la stratégie d'Halimi était mauvaise, son principe était bon : les organisations juives se mobilisent massivement pour l'un des leurs.

De plus, en désincarnant le crime pour en faire un symbole, ils font oublier la personne d'Ilan Halimi pour le réduire au seul statut de juif. L'histoire d'un jeune homme ordinaire démarrant dans la vie, avec sa petite copine, plongé dans des souffrances indicibles, saurait émouvoir jusqu'au plus irréductible des antisémites tandis que la nouvelle histoire d'un juif représentant Le Juif renvoie, pour toute une partie de la population, à une justice immanente en référence aux Palestiniens, etc.

Je ne veux avoir en tête que ce gamin torturé, qu'il fut juif ou non. Je ne veux avoir en tête que la rédemption de celles et ceux qui ont participé à cette horreur et qui, pour certains d'entre eux, connaîtront peut-être, je le souhaite, la morsure du remords.

Gracchus

Monsieur l'avocat général,

J'ai été surpris, voire heurté, de vous entendre venir vous justifier ce lundi matin sur France-Inter, à propos de votre réquisitoire dans cette affaire. Certes les outrances de Me Szpiner, celles du CRIF, du prétendu "Comité de vigilance contre l'antisémitisme", etc... ont atteint des proportions difficilement supportables.

Mais n'est-ce pas encourager ce genre d'instrumentalisation des procès d'assises que de se laisser entraîner, comme vous l'avez fait ce matin, sur le terrain qu'ils ont choisi ? Ils cherchent à déplacer le débat loyal qui doit se dérouler dans le prétoire (qui ne pouvait en aucun cas les satisfaire, quel que soient les réquisitions et quel que soit le verdict, car la victoire qu'ils cherchent est en réalité ailleurs) vers le terrain marécageux des médias, qu'ils savent être infiniment plus favorable à leurs desseins.

Sans doute était-il pénible pour vous d'entendre les sempiternelles attaques de Me Szpiner, qui a quitté la robe d'avocat pour la défroque du lobbyiste, sans pouvoir vous défendre. Vous avez, vous le dites, longtemps rongé votre frein. M'est avis qu'il eut été préférable de continuer à le ronger, sans jamais le rompre.

La vertu pédagogique que, sans doute, vous espériez de votre intervention radiophonique est illusoire, comme en témoigne par exemple le commentaire de "mike", ci-dessus, ou celui de Robert Marchenoir qui s'émeut qu'on n'ait pas infligé à Fofana les 150 ans de prison prononcés contre M. Madoff... Vous ne pouvez rien ni pour ni contre les gens qui ne comprennent rien et qui ne cherchent en réalité pas à comprendre (comme BHL, d'ailleurs) .

Aïssa Lacheb-Boukachache

Guile, je ne vous suis pas... Crime raciste ou pas, n'importe qui à le droit d'appeler à témoigner n'importe qui. La Cour en tirera ses conclusions à la fin ... Ce n'est pas parce que c'est lui que le prétoire lui serait a priori interdit. L'instrumentalisation, elle est souvent de partout au sein d'un procès d'assises, chacun y a cette tendance à vouloir réécrire le monde et l'Histoire selon ses vues et on n'y trouverait rien à redire sauf quand il s'agirait de BHL ... C'est l'oralité des débats et l'inévitable subjectivité qui lui est inhérente qui induit forcément cela. Il ne peut y avoir de procès objectif, c'est la logique même ou alors ce serait un bien singulier et étrange procès ou comme des machines programmées débattraient et jugeraient. Croyez-vous que certains avocats généraux ou présidents d'assises, pour ne citer qu'eux, n'instrumentalisent pas et ce du haut de leur autorité et légitimité?

Transition

Quelqu'un ici pourrait-il reproduire ici publiquement l'entretien de ce cher PB à Médiapart où il y est question de son rôle de représentant du ministère public à ce long procès? Je ne souhaite pas dans l'immédiat m'abonner à Médiapart média privé pour connaître des explications de celui qui au nom public a requis cette fois encore ... Car, voyez-vous, cher Guile, ça c'est aussi une forme d'instrumentalisation pour ne pas ajouter doublée d'une commercialisation quant à une chose (le rôle de l'avocat général en ce procès) qui a été accompli au nom de la collectivité qui paye déjà ses avocats généraux pour cela, qu'elle n'aient pas en plus à devoir s'abonner pour les entendre expliquer voire se justifier ...


Aïssa.

lucie

Ni avocate, ni magistrate, ni journaliste, je suis choquée de la clémence des jugements et je n'ai pas compris non plus la légèreté des peines que vous avez demandées.

La jeune fille à la mort va pouvoir recommencer ce genre d'activité d'ici un an environ. Pourquoi deviendrait-elle plus morale ou plus responsable ?
Sans sa coopération Ilan Halimi serait encore en vie pourtant...
Quant à l'absolution pour la non assistance à personne en danger... cela signifie qu'il faut dire clairement que ce n'est plus un devoir civique de tout un chacun et il ne faut plus crier devant l'indifférence généralisée dans les transports en commun par exemple !

Même la peine maximale de Fofana : penser qu'il ressortira dans une vingtaine d'années avec un état d'esprit pareil, c'est consternant. Je comprends que le Mexique ne fasse pas confiance à la France pour l'application de la peine de F.Cassez.

Précision : je ne suis pas juive, mais je comprends les réactions des associations juives.

Véronique Raffeneau

@ Laurent

Essayez seulement d'envisager l'idée que mon propos n'est pas d'être dans l'accord, le désaccord, la discussion, le débat.

Je suis incapable de cet exercice, de cet échange, de cette distance pour le moment.

Plus tard, très probablement, quand tout cela sera sérenisé, apaisé et amorti.

Je l'ai dit à Ludovic.

Ce qui compte à présent c'est ce qui est expliqué par Philippe Bilger.

catherine A

Quand je pense que personne ici, hormis notre hôte, ne sait ce qui s'est passé pendant ce procès, je le rappelle à huis-clos, mais commente, je tombe de mon fauteuil. Et dire que l'on reproche, parfois à juste titre, aux journalistes de parler de ce qu'ils ne connaissent pas...
N'ayant donc rien à dire sur le procès lui-même, je regretterai seulement le huis-clos favorable aux accusés alors me semble-t-il qu'il se justifie surtout pour protéger la victime et que même dans ce cas il peut tout à fait être prononcé partiellement.

Laurent Dingli

Très bel article, mon cher Philippe. Vous mouchez fort bien le morveux, et maîtrisez suffisamment votre agacement pour que la réponse soit magistrale et que la dispute tourne à la confusion de son initiateur. Le beau commentaire de Jean-Dominique Reffait reflète ce que je pense.

Véronique Raffeneau,
Encore une fois, je ne suis pas d'accord avec vous et partage l'avis de Cécile de Songy, même si je comprends très bien votre émotion. Nous n'avons pas lu ou entendu le réquisitoire.

Maître Capello

Croyez-vous que + subjonctif
Vous ne croyez pas que + subjonctif
Vous croyez que + indicatif

Maître Capello, qui fait lui-même tout plein de photes.

Ardente

Atchoum ! (révérence soit faite à vos toujours grande clarté, nette structure et imparable raisonnement.)

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