Il y a une malédiction du journalisme politique français. En face du chef de l'Etat, il est décevant. Sans sa présence, il sait être pugnace.
Ce n'est pas faute de vouloir manifester de l'audace ni désir à tout prix d'éviter les sujets sensibles. Le bel échec de cet entretien dont on a beaucoup parlé avant, au point qu'on en attendait rudesse, aspérités et vigueur, est d'autant plus à souligner qu'il a été conduit par deux personnalités libres, indépendantes et dont personne n'a jamais mis en doute l'intelligence critique. Et pourtant ! Le problème n'est pas pour un hebdomadaire de gauche (?) de solliciter le président de la République pour obtenir des réponses aux questions fondamentales que se posent tous les citoyens, sensibilités confondues (nouvelobs.com, Marianne 2 ). Il est de déterminer les modalités de cet échange, de le rendre le plus vrai, le plus complet possible, de ne pas s'arrêter en chemin, un thème à peine effleuré, pour passer au suivant. Le lecteur est d'autant plus impatient que dans leur courte présentation Denis Olivennes et Michel Labro précisent que Nicolas Sarkozy est loin de les avoir convaincus. En même temps, ils affichent leur volonté de principe d'éclairer grâce à cet entretien non seulement les inconditionnels contrastés du sarkozysme ou de l'anti-sarkozysme mais tous les autres qui aspirent aux nuances, aux relances et aux approfondissements.
Force est d'admettre que sur ce plan ces pages qui montrent tout de même qu'on a pris le temps laissent beaucoup sur leur faim intellectuelle et politique. Comme si les médias français, le Nouvel Observateur en tête, étaient si heureux d'avoir pour invité le président de la République que l'honneur et le profit escompté les dispensaient de venir au coeur des choses, de s'engager dans un questionnement où tous les coups démocratiques seraient permis, et l'arsenal est immense ! Il suffit pour s'en persuader d'écouter le soupir extasié de Laurent Joffrin heureux des fleurs que l'habileté du président a su lui envoyer ! Il m'a semblé que Jean Daniel ayant servi d'éclaireur - enchanté qu'il avait été de se voir distingué pour accueillir il y a quelques semaines la communication présidentielle -, Olivennes et Labro, moins flattés, ont tout de même suivi un chemin déjà balisé. C'est une grande différence avec l'empoignade républicaine qui avait opposé, dans Libération, des journalistes au candidat Sarkozy, celui-ci l'ayant nettement emporté. Cette joute n'avait été entravée par rien et aucun souci tactique ou esquisse de rapprochement ne l'avait polluée.
Surtout, peu ou prou, n'avaient été évoqués que les problèmes de sécurité et la vision à la fois personnelle et sociale qu'en avait le candidat. Pour Le Nouvel Observateur, je crois que l'entretien a gagné en étendue, en amplitude ce qu'il a perdu en intensité et en capacité d'opposition. Aussi brillants que soient Labro et Olivennes, ils ne sont pas omniscients. Leur volonté de tout "couvrir" avec le président les conduit à une superficialité continue mais inévitable et eux-mêmes sont victimes de leurs lacunes dans certains domaines, pour ne citer que celui de la justice et de son indépendance. On aboutit à ce paradoxe, qui n'est pas nouveau dans l'espace médiatique, que la première réponse compte pour rien, que le véritable dialogue ne commencerait qu'avec une seconde question s'appuyant sur la réponse qui vient d'être formulée, riche d'une multitude d'interrogations à venir si la relance et le droit de suite, sans hargne mais avec entêtement, honoraient notre journalisme. Cette démarche limitée permet au président de "se balader" et, sans craindre d'être repris ou poussé dans ses retranchements, de pouvoir tenir des propos avec lesquels ses interlocuteurs seront peut-être en désaccord dans leur for intérieur, mais jamais de manière ostensible. Cela donne au président de la République une totale tranquillité d'esprit alors que l'inquiétude et le malaise sont les ferments des rares entretiens politiques réussis. Le Nouvel Observateur a préféré "un petit bonhomme de chemin" sur beaucoup de sujets, sans cibler ni réagir.
Deux exemples seulement dont j'ai pu remarquer, dans la quotidienneté et la proximité civiques, qu'ils intéressaient beaucoup.
L'affaire dite du Fouquet's. Contrairement à ce que les interlocuteurs de Nicolas Sarkozy laissent croire, ce n'est pas le caractère festif et somptuaire de la soirée présidentielle dans cet endroit qui a choqué. C'est le fait qu'elle a eu lieu alors que la masse populaire ayant élu le président attendait patiemment place de la Concorde et que clairement il avait été décidé de la reléguer au second plan. On a le droit d'adorer les riches mais il faut bien choisir son moment. Cette maladresse, presque une humiliation démocratique, n'a rien de commun avec la conférence de presse organisée par Charles de Gaulle à l'hôtel La Pérouse et je regrette que sur cette comparaison absurde on n'ait pas "titillé" davantage Nicolas Sarkozy.
Sur le plan judiciaire et pénitentiaire, comment se satisfaire d'une réponse qui rappelle qu'il a fait de "l'humanisation des prisons une priorité de son mandat", alors que nous sommes déjà en juillet 2009 et que la future loi pénitentiaire, même peu ambitieuse, peine à être votée ? Pourquoi ne pas questionner plus avant quand le président, après avoir vanté "l'indépendance d'esprit notoire" des deux juges dans le dossier Clearstream, souligne à propos du renvoi de Dominique de Villepin que "le parquet pouvait dire non. Il a dit oui. les juges pouvaient dire non. Ils ont dit oui" ? Formellement, Nicolas Sarkozy a raison mais derrière cette relation nette, on aurait aimé, pour la beauté de l'interview, que surgisse cette interrogation : le parquet pouvait-il dire non ?
Tout à l'avenant. Sous les pensées, j'aurais attendu que soient débusquées les arrière-pensées. Sinon, l'exercice est trop facile pour une personnalité comme Nicolas Sarkozy à l'argumentaire parfaitement rôdé. Il n'y a jamais de grains de sable dans le mécanisme. Ce n'est pas drôle.
Qu'on ne s'y trompe pas. Ce billet relève de l'analyse technique et dépasse les clivages partisans. Ce qui fait défaut à cet entretien manque à la démocratie qui a besoin de plus, de toujours plus d'explications. Ce qui a été manqué dans cet échange est une perte pour tous. Qu'on soit pour ou contre Nicolas Sarkozy. Enthousiastes, réservés ou déçus. Si les journalistes sont en effet des sentinelles de la République, encore faut-ils qu'ils accomplissent leur mission, entre révérence et souci de vérité, sans laisser la première brimer le second.
Le Nouvel Obs est trop bien élevé.
La Police avait présenté le "cerveau" comme un petit génie de l'informatique. A la fin, je doute que Fofana ait bien éteint son portable, évité toutes les caméras de surveillance dans les rues avoisinantes, envoyé ses mails depuis une session distante ouverte sur un serveur ivoirien (j'arrête pour ne pas donner des idées). Au lieu de cela il n'a rien fait d'extraordinaire, et a même été contrôlé par la Police.
Tout cela montre que les contrôles au faciès ne servent absolument à rien, que ce qu'on nous prépare pour Hadopi 2 non plus, cela vise à nous taxer, violer les correspondances privées mais ne nous protègera pas des malfaiteurs, même ignares.
Que les policiers apprennent d'abord à recouper les informations qu'ils peuvent déjà obtenir, non ?
Toutes ces erreurs furent bel et bien "sans appel" pour le pauvre Ilan.
Je n'insiste pas car ces braves policiers sont probablement compétents individuellement et doivent se mortifier eux-mêmes de la nullité de leurs systèmes, qui ne servent qu'à produire des fiches lors des manifestations.
Après "les Experts" Bagneux, au Brésil on a pu apprécier "les Experts" en aéronautique du BEA qui, pour l'accident de la TAM ou bien le dernier du Rio-Paris, s'amusent à prendre les Brésiliens pour des imbéciles en écartant d'emblée tout ce qui peut mettre Airbus en cause...
Mais ceci est une autre histoire...
Rédigé par : Alex paulista | 13 juillet 2009 à 23:38
Une fois de plus P.B. pose bien le problème.
Ceux qui ont été choqués parce qu'un hebdo de gauche a interviewé Sarkozy ont tort. Nous ne vivons pas en guerre civile et dans aucun autre pays la presse de gauche refuserait d'interviewer un président de droite ou inversement.
On peut critiquer la façon dont les "journalistes" du Nouvel Obs ont mené leur interview.
Mais ce n'est pas nouveau. En France les journalistes ont toujours montré une extrême déférence devant les présidents de la République.
Quand des journalistes "interrogeaient" Mitterrand (exemple, l'interview "branchée"par Mourousi) on se demandait même si les questions n'avaient pas été dictées par l'Elysée.
La France, malgré la révolution, n'a pas abandonné le modèle de la monarchie "sacrée".
Les présidents, qu'ils soient de gauche ou de droite, gardent un statut presque divin.
Mais ça ne se limite pas au président de la République : tout l'Etat bénéficie de ce statut.
Aucun adjoint au maire d'une grande ville, aucun haut fonctionnaire, aucun vice-président de région ne peut fonctionner sans limousine avec chauffeur, gyrophare, huissiers avec chaînes dorées devant son bureau, etc.
Quand on compare le 10, Downing Street où réside le Premier ministre anglais (une belle maison sans plus) avec les palais dorés de chaque ministre ou président de région français, on se demande dans quel pays la monarchie a été abolie et dans quel pays elle subsiste. Le respect français pour la pompe républicaine et l'Etat et ses hauts dignitaires montrent que la France est encore un peu restée à l'époque de Louis XIV.
Rédigé par : jack | 13 juillet 2009 à 22:54
@ Jean-Dominique
Je ne comprends pas votre mention de délation anonyme pour caractériser l'histoire du SMS dont, au passage, tout le monde se fichait au moment de sa publication.
Le site du nouvel Observateur, la rédaction ainsi que le journaliste qui ont publié ce SMS ne sont pas anonymes.
Et qu'en reste-t-il quelques mois plus tard dans ce qu'il est convenu d'appeler l'opinion ? La conscience collective s'est-elle réellement passionnée pour ce micro épisode pitoyable ?
Le choix de la rédaction de publier le SMS est naturellement très discutable et totalement condamnable. Mais il n'est qu'un épisode minable dans les mises en scène et les exhibitions du feuilleton :
"Les politiques, à défaut d'être des dirigeants animés d'un projet qui les dépasse, sont des people".
Une majorité de nos concitoyens ont choisi NS parce que celui-ci a eu l'intelligence politique de traduire dans son discours de campagne ce qui apparaissait comme la traduction de la volonté et de l'impatience de la collectivité d'une transformation d'un Etat immobile, en panne, qui n'est plus capable d'agir dans le sens de l'intérêt général. Une consternation généralisée face aux déperditions de ressources. Une évidence depuis des décennies.
La classe politique, la classe journaliste et médiatique se confondent depuis des années.
Leurs coucheries intellectuelles ou coucheries tout court, leur réseaux d'amis ou d'ennemis, le Facebook en live partout, tout le temps, leurs complicités et leurs connivences, leurs albums de photos édifiantes - ce non politique et ce non journalisme - aboutissent à une presse ou à une télé d'insignifiances que tous se croient obligés d'infliger à la collectivité, qu'en réalité ils méprisent parce qu'ils en ignorent tout.
Ces "élites" n'ont plus, n'ont pas la moindre idée de ce qui traverse en profondeur la société que les premiers croient diriger ou représenter, que les seconds croient décrire ou commenter à longueur de papiers.
C'est d'abord cela que continue d'illustrer l'interview de NS dans l'OBS. Une planète satellisée médiatico-politique en roue libre, s'illusionnant et tournant sur elle-même.
La seule finalité de l'interview de CBS dans L'Express était de répondre publiquement à la publication du SMS. Ce qui joue en politique aujourd'hui n'est plus que de l'histoire privée pour le bénéfice d'intérêts privés.
Et puis, pas grave, pas important si pour régler un compte privé on doit aller jusqu'à confondre l'Occupation et la période actuelle.
Ce qui compte c'est juste le règlement de comptes.
Rédigé par : Véronique Raffreneau | 08 juillet 2009 à 07:36
Laurent Dingli et Véronique,
Je ne fais pas d'équivalence et encore moins d'amalgames. Je distingue la dénonciation de la délation. Ceux dont je parle, les délateurs, ne sont pas à ranger parmi les résistants ou les collaborateurs, lesquels ont assumé pour le meilleur ou pour le pire des convictions personnelles parfois contradictoires.
Le délateur, et sa version moderne sur internet, est anonyme, il exige la transparence de tous, sauf de lui-même, l'intégrité de tous, sauf de lui-même. Il appelle anonymement la police plutôt que d'alerter son voisin concerné. Il vilipende les privilèges des autres mais use de toutes les tricheries possibles pour lui-même.
J'ai dit qu'il était absurde de comparer les contenus et les conséquences des actes d'aujourd'hui à ceux de l'Occupation mais je répète que, à des degrés divers, les comportements peuvent inspirer une crainte : les délateurs de l'Occupation, sans sympathie pour l'occupant, étaient des gens ordinaires affligés d'une maladie courante, l'absence d'humanisme. Cette seule carence, anodine ou simplement désagréable en temps normal, peut se révéler tragique en période troublée. Les mêmes qui écrivaient à la Kommandantur n'ont pas hésité à jouer du ciseau pour alerter le comité local de Libération.
Voyez ces images de gens qui se bousculent à l'entrée du procès Fourniret : que viennent-ils faire là ? Qu'est-ce qui les motive ? Quand ils insultent le fourgon où passe un criminel, qu'est-ce qui se passe dans leur tête ? Ca m'inspire dégoût et méfiance.
Lisez le courrier des lecteurs de Closer ou de Gala dans la salle d'attente du dentiste. Si tel journal a été condamné, ce sont des dizaines de lettres qui soutiennent le journal, sa fouille effrénée dans l'intimité des stars, au nom d'un droit de savoir proclamé.
L'histoire du SMS est révélatrice de la soupe que donne à boire certains médias. Une soupe qui viole l'intimité au nom du droit de savoir, mais aussi, du droit à contempler le malheur d'autrui, spectacle toujours rafraîchissant, empreint de jalousie, d'aigreur, d'un sourd désir de vengeance.
Les délateurs d'hier sont les braves gens de demain et réciproquement, il ne s'agit pas de déterminisme mais d'une attitude culturelle.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait@Véronique et Laurent Dingli | 07 juillet 2009 à 14:58
@ Aïssa
Laurent a exprimé pour moi à Jean-Dominique ce que j'aurais voulu vous dire.
"Dans l'édition d'aujourd'hui, 13 février 2008, L'Express me consacre une longue interview, au cours de laquelle j'ai comparé, à tort, les méthodes employées dans les sites Internet avec celles employées par la presse collaborationniste. Si j'ai pu blesser quelqu'un, j'en suis extrêmement désolée. J'ai juste voulu dire tout le mal que je pense de ces attaques ad hominem, qui dégradent l'information. Et le danger potentiel qu'elles représentent "
Réponse de CBS suite à son interview parue dans L'Express.
Les victimes potentielles d'attaques dont parle CBS sont protégées par la loi. Son époux a déposé plainte. Du reste, quand elle s'estime injuriée, son ministre de la famille à tout loisir, à l'instar de son patron, de déposer une plainte en justice.
Dans un cas comme dans l'autre ces plaintes sont jugées recevables par un procureur de la République. Un juge va instruire et un tribunal jugera.
Vous reprenez à votre compte les propos de CBS qui a vu dans dans la publication du SMS l'ignominie du temps de l'Occupation.
Rien, ni personne ne peut vous interdire à Carla et à vous de lire l'histoire de l'Occupation de cette façon. L'expression de l'inconséquence, de la banalité et de l'indigence dans des propos est protégée par la loi qui reconnaît à chacun la liberté de son expression.
Et puis, Aïssa. quand Carla parle dans L'Express, soyez assuré que tous les mots et toutes les virgules de cette interview ont été validés avant parution par les conseillers com.
La phrase qui échappe à leur vigilance, qu'il faut dès le lendemain en urgence rattraper, corriger, relativiser, nous donne aussi une idée des inconséquences et des indigences de tous ces chargés de communication dans l'entourage du couple présidentiel. Panique à bord.
Au moment des constructions au millimètre près et des relectures des interviews de leurs clients, qui ne peuvent pas leur donner mal à la tête, la superficialité, leurs artifices, leur savoir-faire qui ne sont que le pauvre talent de savoir ne rien dire les bétonnent dans leur monde de références. Celui qui ne s'épanouit et ne prospère qu'à la faveur du vide et du rien.
Bah, pour toutes ces interviews, présidentielles ou pas, dans l'Obs ou dans L'Express, dans Voici ou Gala "on n'aura pas forcément des lecteurs mais au moins des voyeurs" dirait PB... C'est ce que tous ces fils adoptifs de Jacques Séguéla doivent se dire aussi. Histoire de se rassurer eux-mêmes quant à leur pathétique rôle de conseillers de cour.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 07 juillet 2009 à 08:14
Véronique, vous m'exaspérez! Ce n'est pas à moi qu'il faut expliquer ces choses, je les connais trop bien, je les hais et vous n'avez aucune leçon à me donner en celles-ci! C'est à Carla Bruni-Tedeschi-Sarkozy dont l'aïeul était Juif, qu'il faut dire cela car c'est elle qui a eu publiquement ces propos à l'encontre du Nouvel Observateur, c'est à elle qu'il vous faut vous adresser puisque vous semblez si outrée ... Que je la rejoigne sur ce point, c'est mon droit et j'ai argumenté, je le pense, en ce sens. Argumentez a contrario autant voire mieux, vous, si vous le pouvez au lieu d'hurler ici comme une étrange indignation si mal venue quant à son objet. Quant à votre intervention intempestive sur Jean Daniel m'enjoignant de "le laisser tranquille", je n'y ai rien compris, c'est d'un stupide, j'en ris encore ... En quoi n'ai-je point laissé tranquille cet homme? Dites ... Vous m'avez lu au moins? vous m'avez bien lu? Cessez, je vous le demande, vos agressions sans queue ni tête et vos insinuations plus que douteuses!
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 06 juillet 2009 à 22:32
@ Jean-Dominique
Je rejoins la réponse que Laurent vous a faite.
C'est quoi cette histoire de SMS ?
Un couple se déchire en public par médias interposés. Et cet épisode serait à l'image de Brasillach demandant la mort des enfants.
Cet épisode affligeant nous parlerait d'un temps où nos frères humains ont été abandonnés de tous.
Nicolas Sarkozy a déposé une plainte contre Le Nouvel Observateur.
Expliquez à Aïssa que ça, juste ça, ce minimum là, seulement oser espérer un secours et une protection de la Justice d'alors, ces hommes, ces femmes, ces enfants, ces vieillards, ne le purent pas.
Expliquez-lui. Moi je ne sais pas.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 06 juillet 2009 à 19:58
@ Fredus,
C'était peut-être simplement le but recherché. Détourner les lecteurs de leur revue !
Rédigé par : Marie | 06 juillet 2009 à 14:55
Jean-Dominique Reffait,
Je ne crois pas un seul instant à ces équivalences-là, ou plutôt à ces amalgames qui procèdent d'un étrange déterminisme. Tout ne se vaut pas, et les délateurs eux-mêmes ne sont pas toujours indifférents aux proportions ou aux conséquences de leurs démarches (dénoncer un chauffard un jour, expédier un juif dans un camp de concentration, le lendemain). Ce serait trop facile, et trop simpliste. L'être humain est souvent plus compliqué que cela. Et puis le déterminisme est une paresse de la pensée. Voyez ces hommes d'extrême droite antisémites qui sont entrés dans la résistance et ces hommes de gauche qui ont collaboré... Qui aurait pu deviner leur parcours. Et si de tels hommes ont pu changer à ce point dans des circonstances extraordinaires, que penser d'un réflexe aussi anodin que la dénonciation d'un chauffard ? Non, votre exemple ne prouve rien. Cette pente, dont vous parlez, correspond peut-être davantage à celle de votre esprit trop rationnel, qu'à celle de la psychologie humaine ou à celle de l'histoire. A moins que vous vous contentiez du "qui vole un oeuf, vole un boeuf" et autres maximes rudimentaires.
Rédigé par : Laurent Dingli | 06 juillet 2009 à 14:06
Il existe une manière très simple de sanctionner les media lorsqu'ils sont trop révérencieux à l'égard du pouvoir et le pouvoir lui-même lorsqu'il est trop soucieux de communication : ne pas lire l'interview et ne pas en parler, et zapper vers un autre media pour s'informer.
Rédigé par : Fredus | 06 juillet 2009 à 12:26
@Véronique
"ça devrait coller. Il ne se passera plus rien dans la Justice, mais bon j'aurai la paix"
Voulez-vous dire que nous risquons désormais de nous ennuyer ?
Rédigé par : Catherine JACOB@Véronique | 06 juillet 2009 à 12:14
@Sasa
"Jetez donc un coup d'oeil sur les éditos de Denis Olivennes (ou d'Etienne Mougeotte) : on dirait des rédactions de CE1. Ca pourrait être drôle si ce n'était pas aussi triste."
Je comprends mieux dès lors comment il se fait qu'il soit question d'exiger la masterisation des professeurs des écoles et ex instituteurs ou tout bonnement Maîtres, un terme qui incluait pourtant une nuance de respect.
Rédigé par : Catherine JACOB | 06 juillet 2009 à 11:57
Pas tant d'accord que cela avec Véronique et Laurent Dingli sur la comparaison d'Aïssa : certes il est absurde de comparer les contenus et conséquences entre des pratiques d'aujourd'hui et celles de l'Occupation. Mais il faut se méfier des comportements qui, bénins aujourd'hui, révèlent une propension à la délation qui peut mener au pire, avec le même bon sentiment de faire ce qui est juste.
Hier la police alerte un vieux monsieur de ma connaissance que sa voiture a une fuite d'essence. La police a été avertie par un voisin qui connaît le vieux monsieur - ayant donné à la police tous les renseignements utiles - mais n'a pas voulu donner son nom. Une voiture qui perd de l'essence, c'est dangereux, il faut alerter soit le propriétaire qu'on connaît, soit la police, soit les deux pour prévenir toute explosion. Mais ne prévenir que la police, anonymement, cela signifie quoi ? Oui, de ce voisin je me serais méfié durant l'Occupation.
L'exigence fébrile de transparence est une dictature sordide qui peut conduire les mêmes braves gens à se conduire en salauds lorsque les circonstances s'y prêtent, sans changer un iota à leurs conceptions morales.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 06 juillet 2009 à 11:24
Aïssa,
La comparaison avec la période de l'Occupation est absurde. Aussi minable soit le procédé utilisé par le Nouvel Obs.fr, il ne s'agit pas de dénonciation conduisant des hommes et des femmes à la torture, au peloton d'exécution ou dans des camps de concentration. Ce jour-là, Carla Sarkozy a manqué une occasion de se taire.
Rédigé par : Laurent Dingli | 06 juillet 2009 à 10:22
@ Aïssa
Non, Aïssa, Jean Daniel ne peut pas être épouvanté par la publication d'un SMS et penser que le NO soit ainsi devenu l'équivalent de Je suis partout.
Ne comparez pas des appels à la haine et au meurtre avec la publication pitoyable d'un SMS qui intervient à un moment où le Président lui-même avec ses services de communication et ses attachés de presse mettent en scène dans toutes les télés et dans toutes les Unes son nouvel amour.
Ne comparez pas la médiocrité et la vulgarité intrinsèques de notre époque prise dans les filets de la communication politique avec la sauvagerie et la bestialité d'un antisémitisme d'Etat exprimé à son paroxysme dans les organes de presse, relais de la politique de la Collaboration.
Ne vous servez pas de Jean Daniel. Ne l'utilisez pas, laissez-le en paix avec cela.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 06 juillet 2009 à 06:28
@Florence
EXACTEMENT.
Encore un billet que j'aurais volontiers pondu.
Rédigé par : jpledun@Florence | 05 juillet 2009 à 22:46
Le problème avec ces journalistes de l'Obs, comme beaucoup d'autres, c'est qu'ils ont pris l'habitude de critiquer pour critiquer sur des points sans importance réelle. Ce qui fait que quand ils se trouvent devant le bonhomme, ils ont bouche close. Ils auraient eu l'intelligence de critiquer Nicolas Sarkozy sans bassesse et sans parti pris imbécile depuis le début, ils auraient eu du répondant. Ils le font passer depuis le début pour un imbécile ignare et vulgaire, ce qui est faux. Et pourtant, notre président donne largement place à la critique, il faut juste se donner la peine de dépasser le stade de la caricature et commencer à réfléchir. Les imbéciles, on sait désormais où ils se trouvent...
Rédigé par : Florence | 05 juillet 2009 à 21:49
Une seule question à se poser : combien était vendue la pleine page de pub dans ce numéro de l'Obs. Ou bien, autre formulation : combien de pages de pub supplémentaires.
Parce qu'elle est là la réponse : le chien ne mord pas la main qui le nourrit. Et un peu de trésorerie pour passer l'été, ça mérite une courtoisie discrète sur les questions, non ?
Donnant-donnant, c'est du business, pas du journalisme.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 05 juillet 2009 à 20:28
Michel Labro -et non Philippe …. Ah ces homonymies! … On jurerait des dynasties ...- Michel Labro donc de Carla Bruni-Sarkozy: «On ne joue pas avec ce genre d'affirmation. Cette interprétation est parfaitement hallucinante, incroyable et pathétique» … Celle-ci venait, suite à la divulgation du supposé (n'importe qu'il fut vrai ou faux, on s'en tamponne!) SMS de Nicolas à Cécilia «Si tu reviens, j'annule tout», de déclarer: «A travers son site Internet, le Nouvel Observateur a fait son entrée dans la presse people. Si ce genre de site avait existé pendant la guerre, qu'en aurait-il été des dénonciations des Juifs?».
Tout est dit, là, en l'espèce par Carla … Il a beau s'indigner le Labro Michel et non Philippe qui me demande gentiment de ne pas ramener ma fraise à son sujet, il est innocent, lui, Michel donc, ses «sentinelles de la Républiques» ont employé pour le coup des méthodes plus que dignes de «Je suis partout» … C'est triste pour Jean Daniel dont on connaît l'histoire personnelle, infiniment triste, lui le Juif séfarade né à Blida la ville rose de mes origines et figure majeure de cet Observateur singulièrement nouveau. Voilà ce phare historique, cette vigie irréductible, cette sentinelle implacable, réduite à nous alerter de ce danger menaçant la République et les libertés: «Si tu reviens, j'annule tout» … Et en effet, s'ils ont été capables de ça en 2007, j'imagine ce qu'aurait été leur délire sous l'Occupation … Puis ils se sont défendus par-dessus le marché, bec et ongle, plume, encrier et clavier, éditos, photos et compagnie, ils ont protesté publiquement, le culot, prenant le Peuple à témoin, au nom de la liberté de défendre les libertés, ils ont ameuté Voltaire, les Lumières, Victor Hugo ... Ce gratte-papier en question, cette «sentinelle» qui fit cette sordide révélation me fit songer à Brasillach, le talent en moins évidemment, marchant sur le boulevard, se frottant les mains d'avoir déniché du Juif et affrété un train … Car qu'on ne s'y trompe pas, c'est tout comme, c'est juste l'époque et les conséquences d'une telle dénonciation qui diffèrent, le principe demeure, lui, identique, c'est celui de la calomnie et de la délation. Si ce journaliste crédible et puissant -puisque le Nouvel Obs n'est tout de même pas Voici, Voici lui-même dont je doute qu'il serait allé si loin dans l'ignominie- a pu faire ça, de quoi n'aurait-il pas été capable en d'autres temps? Et ça nous est servi sous les apparences graves et sérieuses de l'information sérieuse et grave, on en sort plus intelligent et édifié … Ca pour le coup, mon cher PB, ils l'ont «titillé» le Président, jusque dans son portable ils se sont nichés pour le mettre à mal, tout balancer, jusque dans son slip … Alors Michel Labro et son comparse, qu'ils se fassent tout petits aujourd'hui face Nicolas Sarkozy, il n'y a pas à s'étonner; c'est déjà pas mal qu'il leur donne cet os-entretien à ronger. Vous auriez voulu quoi? qu'ils fouillent dans sa poche en plus, qu'ils le fassent avouer? C'est déjà très gentil qu'il leur a sorti à tous ces «grands» la tête hors de l'eau sous cet intitulé mémorable qui en jette «Etats généraux de la presse» qui n'est rien autre que ceux-là venus lamentablement, reniflant leur morve, ravalant leur arrogance et remisant toute intelligence et toute pertinence au magasin des accessoires désormais fatigués, faire la manche à l'Elysée, quémander de cet argent public pour -il faut le croire maintenant- autre chose tout de même que «Si tu reviens, j'annule tout» ...De toute façon, ils n'ont plus à fanfaronner; le pouvoir est à celui qui finance et pour l'heure celui-là est le Secrétariat de l'Elysée, c'est le Président le patron. Qu'attendiez-vous de cet os-entretien? Ah, si le Parquet pouvait dire non … Le Président aurait répondu si la question avait été posée, il aurait dit «Oui, il le pouvait» et voilà, point barre! Seraient-ils allés plus loin? Auraient-ils creusé plus profond comme ils le firent avec «l'information» sortie par la force et le viol du téléphone de l'épouse du Président? Et la soupe alors, vous en faites quoi de la soupe? Cleastream dites-vous encore? Avez-vous songé à ce malheureux Denis Robert qui avait bien autre chose à faire que piéger les portables de Carla et Nicolas … Il crève de faim aujourd'hui, même ses vieux copains de cette presse casse-dalle le repoussent et s'en éloignent comme d'un putain de vrai journaliste libre et indépendant. Ah la liberté!... le caniche obèse et tenu dans sa niche ou le loup libre et affamé … Difficile de choisir, choix cornélien même, la fable est d'actualité … C'est que la soupe assurée, merde, ça a du bon, c'est qu'on devient bourgeois même si au sens le plus péjoratif, terne et morne du terme mais bourgeois quand même, loup ou pas loup, chien ou pas chien … C'est pareil pour le Parquet mais quant à lui, je l'ai dit et argumenté, le Souverain se doit, à travers ses élus suprêmes, de ne jamais lui lâcher sa laisse complètement, la bride mettons, c'est plus sympathique une bride, moins offensant, au risque de se voir gravement menacé en ses libertés … Dites, cher PB -et vous les comprendrez mieux, ces «sentinelles de la République»-, à la manière d'un Nouvel Obs affamé s'il devenait impertinent, l'outrecuidant, ça vous dirait, vous, procureur général (ce serait une promotion, vous le savez) aux îles Kerguelen?
C'est davantage la forme que le fond qu'il faut retenir de tout ceci. Le Président, en donnant cet entretien qui aurait pu relever d'une intervention télé ou d'une conférence de presse -allez, va pour entretien- à l'un des organes historiques les plus emblématiques de la Gauche d'alternance politique, veut tout simplement dire aux uns et aux autres même de son camp qu'il n'est pas concevable d'ignorer le champ social en France … Et vrai, ce n'est pas concevable, l'Histoire en témoigne. Qu'il y ait du Guaino derrière cette sage décision ne m'étonnerait point.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 05 juillet 2009 à 20:03
Trop bien élevé, voire trop peu courageux !
Rédigé par : Thierry SAGARDOYTHO | 05 juillet 2009 à 16:36
Ce qui manque dans cet entretien ? Tout simplement un journaliste qui maîtrise ses dossiers, est capable de poser des vraies questions et de pointer les mensonges ou les évitements.
Jetez donc un coup d'oeil sur les éditos de Denis Olivennes (ou d'Etienne Mougeotte) : on dirait des rédactions de CE1. Ca pourrait être drôle si ce n'était pas aussi triste.
Rédigé par : Sasa | 05 juillet 2009 à 15:58
@ jpledun
En réalité, pour être tout à fait honnête, je suis sans avis au sujet de la nomination de MAM.
Et pour être encore plus honnête, cela m'indiffère.
Quant à un genre ou à un profil PB ministre de la Justice, oui quand il s'agit de dire que le Justice est l'affaire de tous et qu'un domaine comme la Justice a besoin d'être incarné symboliquement par une personnalité forte et repérable.
Non, s'il s'agit au sein d'un ministère de faire de la cogestion tranquille avec les professionnels. Les profils plus conformes et plus classiques sont mieux indiqués que celui de PB.
Vos histoires d'idolâtrie n'ont rien à voir là-dedans.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 05 juillet 2009 à 14:47
@ Véronique Raffeneau, pour conclure
"...Avant de casser ou d'encenser PB"
Je ne viens pas ici pour encenser ou casser PB.
Je souhaite juste dire mon opinion. Comme ça. Sans référence, sans me casser trop la tête, sans me produire.
D'abord juste mon sentiment, ensuite si un fil s'installe, alors on peut discuter.
N'est-ce pas le but du jeu ?
Rédigé par : jpledun@ Véronique Raffeneau | 05 juillet 2009 à 13:27
"... Il ne se passera plus rien dans la Justice, mais bon j'aurai la paix..."
Alors là vous avez raison.
@Véronique Raffeneau |
Je vous avais prévenu ici même quelques billets plus haut.
Finalement rien ne vous va. Jamais.
Dati ce n'était pas ça, MAM ce n'est déjà plus ça.
Votre idole (PB), peut-être, aurait eu grâce á vos yeux ?
Rédigé par : jpledun@ Véronique Raffeneau | 05 juillet 2009 à 13:18
@ Aïssa toujours
"N'est-ce pas là plutôt, à mi mandat, comme le point de départ de l'an 1983 mitterrandien de l'ère Sarkozy ? Hier c'était le virage libéral du socialiste, aujourd'hui le virage social du libéral …"
Au sujet de du NO, je ne le pense pas une seconde.
Le conducteur de cet entretien, côté NS, est de dire je suis en train de réussir à transformer... mon image. Faites-le bien savoir. Du bling bling, je suis devenu plus posé. Oui, ça y est, à présent j'habite l'habit et le standing de ma fonction.
De la même façon qu'il renouvelle son gouvernement façon casting télé réalité.
MAM à la Justice.
Allez, la MAM et les magistrats - puisque visiblement il ne s'agit que d'eux quand on parle Justice - ça devrait coller. Il ne se passera plus rien dans la Justice, mais bon j'aurai la paix, et les Philippe Bilger auront le sentiment d'être respectés à l'aune de l'inestimable et gigantesque valeur qu'ils ont d'eux-mêmes.
Pas vrai, Philippe ?
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 05 juillet 2009 à 10:20
@ Aïssa et jpledun
Il me semble que la priorité pour des commentateurs d'un billet est en premier de le lire avec attention.
Je ne reviens pas sur l'erreur grossière d'Aïssa de confondre le nom de deux journalistes.
Avant de casser ou d'encenser PB, le mieux, toujours, est de le lire et de consentir à la concentration pour en premier, avant toute autre considération, comprendre son billet.
Je pense que l'entretien du NO n'a aucune espèce d'importance, de conséquence, ni d'intérêt pour le citoyen lambda.
C'est juste l'étape X d'un plan et d'une stratégie médias dont les deux interlocuteurs de NS ont un mal fou à savoir se libérer.
Maintenant PB est un représentant d'un groupe de gens qui pense que l'action politique appartient au domaine du sérieux.
C'est de cette façon que PB est structuré dans sa façon d'appréhender la politique.
Par ailleurs PB est forcément limité par sa fonction dans l'expression de son sentiment par rapport à telle ou telle prise de parole publique de tel ou tel politique.
Faire comme si cette limite, nécessaire, n'existait pas est de la sottise.
Enfin, la liberté d'expression ne protège pas seulement celui qui veut s'opposer et discuter un billet.
Reconnaître à l'autre la liberté de son expression c'est AUSSI lui reconnaître le droit de dire à un auteur qu'on apprécie son propos et/ou qu'on l'approuve.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 05 juillet 2009 à 09:15
«comme j'aime vous lire ...» ou ces autres innombrables qui en sus de n'apporter rien à un quelconque débat ni surtout vous porter une contradiction, vous encensent à longueur de temps et font grimper dans le vide un taux de statistiques qui en dit en réalité plus long sur vous que sur eux."
Bravo Aïssa (pour une fois)
Cela fait un moment que j'essaye de pondre une phrase ayant le même sens, sur les encenseurs de PB.
Il n'en a pas besoin.
Qu'il les publie quand même, je trouve ça naturel.
On ne peut pas lui reprocher.
Rédigé par : jpledun | 05 juillet 2009 à 00:48
Cher Philippe,
Dans Témoignage de Nicolas Sarkozy,dans l'article " Veiller à la respectabilité de notre justice", Nicolas Sarkozy lie la respectabilité de la justice à trois questions:
- la responsabilité des magistrats
- les moyens de la justice
- "Enfin, il nous faudra trouver le moyen de concilier pour le gouvernement d'avoir une politique pénale et la suppression définitive des immixtions du pouvoir politique dans les affaires individuelles qui le concernent. Ces immixions inacceptables sont des pratiques de République bananière. Simple en apparence, cette question est en fait complexe car, pour avoir une politique pénale, ce que j'estime indispensable, le gouvernement doit à la fois pouvoir envoyer des directives générales aux parquets, mais également donner à ces derniers, lorsque cela est nécessaire, des instructions dans les affaires individuelles." Je résume un peu : exemple d'une intervention possible de la Chancellerie.
"Pour permettre à la fois l'application d'une politique pénale gouvernementale et garantir aux citoyens que le pouvoir politique n'use pas de prérogatives pour protéger les siens, je suggère la création d'un poste de procureur général de la Nation. Ce haut magistrat, aux compétences et à l'envergure incontestables,serait désigné par le gouvernement, après audition publique devant une commission de parlementaires qui pourrait s'opposer à sa nomination à la majorité qualifiée. Le procureur général de la Nation ne serait pas indépendant du ministre de la Justice, mais il serait chargé de veiller au quotidien à l'application de la politique pénale du gouvernement, une tâche d'autant plus nécessaire que le garde des Sceaux n'a pas que cela à faire. C'est lui qui, si besoin est, adresserait aux parquets des instructions individuelles, uniquement pour des motifs d'intérêt général ou de cohérence de la jurisprudence.
L'existence de ce filtre serait pour les citoyens une garantie dans la mise en oeuvre de la politique pénale."
Après c'est plus du bla bla.
Pour réfléchir sur le sujet, le numéro spécial des Petites Affiches du 3 avril 2009
ayant pour titre Actes de colloque, "Une nouvelle compétence pour La Cour de cassation: la question préjudicielle de constitutionnalité " est un outil de réflexion important.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 04 juillet 2009 à 21:50
Marilou,
Aïssa Lacheb-Boukachache s'est en effet trompé de Labro, mais je ne dirai pas que sa prose est inepte. Elle peut plaire ou agacer terriblement, c'est selon, mais elle nous change souvent des propos convenus et tellement prévisibles de la plupart des internautes...
Rédigé par : Laurent Dingli à D. Ciccia, Mike, A. paulista, Aïssa | 04 juillet 2009 à 20:36
Oui Laurent Dingli, je connais Paul Watson et j'aime aussi sa façon d'agir pour faire prendre conscience et réagir ...
Sans transition
C'est étrange, je jurerais avoir lu Philippe Labro et non MICHEL Labro ... Mais qu'est-ce que cela change à l'énoncé de mon commentaire? J'apprécie infiniment PHILIPPE Labro et si je ne craignais de l'offenser voire le blesser, je dirai que ces deux-là qui ont mené cet entretien avec le Président sont on ne peut plus grave dépressifs voire mélancoliques, cela se voit sur le papier ... Mais ce n'est pas le sujet de mon intervention.
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 04 juillet 2009 à 19:45
"le parquet pouvait-il dire non ?"
Hum, le parquet a-t-il été conçu avec suffisamment de garanties pour être le libre Sujet de sa propre action ou simplement pour être tantôt ciré, tantôt rayé, tantôt encore frotté avec une application besogneuse ? Tant qu'il ne sera pas courageusement répondu par l'agir quotidien à une telle question, je doute qu'il puisse être répondu d'une façon quelconque à la question purement formelle de savoir s'il peut dire oui ou non autrement que dans un espace virtuel et idéal au sens rimbaldien. Ex.
Je m’en allais, ma langue dans ma poche rentrée ;
Mon gros dossier aussi devenait idéal;
J'allais sous les lambris, Niko, et j'étais ton féal
Oh ! là là ! que d'affaires splendides j'ai rêvées !
etc. etc.
Rédigé par : Catherine JACOB | 04 juillet 2009 à 19:39
L'entrevue du président avec deux journalistes du Nouvel Obs est d'un convenu total.
Le président a toute latitude de livrer ses analyses sous l'angle du bon sens, ce qui est un peu insultant pour les vieux abonnés de ce journal, dont je suis, habitués à des exercices davantage critiques.
Quelques propos s'apparentent à un mea culpa light en vue de conférer une certaine neutralité à son auteur.
Las, ces deux journalistes qui ont eu le talent de court-circuiter leurs confrères se révèlent impuissants à restituer l'angle de la politique menée, en fait très friedmanienne.
Rédigé par : Madame de F. | 04 juillet 2009 à 17:50
Avec juste raison vous concluez votre propos par : "Qu'on ne s'y trompe pas. Ce billet relève de l'analyse technique et dépasse les clivages partisans. Ce qui fait défaut à cet entretien manque à la démocratie qui a besoin de plus, de toujours plus d'explications. Ce qui a été manqué dans cet échange est une perte pour tous. Qu'on soit pour ou contre Nicolas Sarkozy. Enthousiastes, réservés ou déçus. Si les journalistes sont en effet des sentinelles de la République, encore faut-il qu'ils accomplissent leur mission, entre révérence et souci de vérité, sans laisser la première brimer le second."
Nous aurions en effet tort de jeter la pierre au Nouvel Obs.
Nous aurions aussi tort de jeter la pierre aux journalistes.
Ce qui est à l'oeuvre est une dérive collective.
Il y a un peu plus de deux siècles nous avons tué le roi et nous nous sommes donné une Constitution. Aujourd'hui, à l'inverse, nous tuons la Constitution et nous nous donnons un roi.
Il faut reconnaître à l'intéressé un grand talent pour épouser le rôle mais, sans public, il ferait un bide.
Pourquoi n'attachons-nous pas plus d'importance au respect de la Constitution ? Pourquoi le président de la République, gardien de la Constitution, peut-il la violer aussi délibérément (et d'abord en gouvernant en lieu et place du gouvernement) sans s'attirer le quart du dixième des reproches que lui vaut la marque de sa montre ?
La dérive monarchique, plus que le fait du monarque, est le fait du peuple, de la collectivité nationale.
Vox populi, vos dei : l'onction de l'opinion a remplacé l'onction divine.
Cette dérive est très inquiétante. Le temps ne se remonte pas. Nous sommes dans une voie en impasse.
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 04 juillet 2009 à 17:36
Pas toujours d'accord avec vous M. Bilger mais surtout pas sur ce coup là ! Ce n'est pas charitable de laisser Aïssa dans l'ignorance... de son erreur. Ce n'est pas que la face du monde en sera changée mais cela l'aidera, peut-être, à l'avenir à lire avec plus d'attention. Pour le reste je respecte son point de vue même si je ne le partage pas.
Rédigé par : Marilou | 04 juillet 2009 à 17:27
Cher Philippe,
Cela aurait été beaucoup plus sympa de commenter votre entretien de la matinée sur France Culture...
J'ai pris quelques notes.
françoise et karell Semtob
Votre prochain livre : La déchirure et la dèche ou le déchirement ???
Rédigé par : semtob | 04 juillet 2009 à 15:25
Merci M. Bilger pour vos billets.
Et petite précision à l'intention de Aïssa : le journaliste ayant interrogé NS n'est pas Philippe Labro mais MICHEL Labro !!! Si vous aviez lu le Nouvel Obs et le billet de PB attentivement et non en diagonale cela nous aurait évité votre prose inepte ! Il est toujours préférable de bien comprendre avant de dégainer...
Rédigé par : Marilou | 04 juillet 2009 à 14:59
Comme vous devenez aussi bien élevé que le Nouvel Obs., mon cher PB! Vous me faites réellement sourire quand je vous lis plus que souvent en ces choses … On y voit un commentateur (vous) de la presse institutionnalisée, quasi fonctionnarisée et, de ce fait, nous en sommes réduits à commenter le commentateur. C'est bien singulier … Votre blog en son intitulé se veut «un dialogue avec mes concitoyens sur les problèmes de Justice» … On s'en éloigne de plus en plus de ce dialogue et des problèmes de Justice. Dans le fond, vous ne vous adressez, ne discutez, ne prétendez à discuter réellement qu'avec ceux-là qui vous fascinent, les «grands médias» qui, plus ils sont proches du Pouvoir politique, plus ils vous attirent ... Pour comble, ce que vous reprochez avec force aux autres, cet amour forcené de la flatterie et de l'obséquiosité qui s'abaisse face à eux, vous en êtes autant à votre façon. Ainsi, s'il me venait le désir de tenir un blog, jamais il ne me viendrait à l'esprit de publier des commentaires tels celui-là qui dit simplement «comme j'aime vous lire ...» ou ces autres innombrables qui en sus de n'apporter rien à un quelconque débat ni surtout vous porter une contradiction, vous encensent à longueur de temps et font grimper dans le vide un taux de statistiques qui en dit en réalité plus long sur vous que sur eux. De même, ils (certains médias et autres assimilés) distribueraient des bons points et des mauvais aux uns et autres qui compteraient (selon vos critères) dans la société civile en général, vous les dénoncez pour cela: cette propension illégitime à s'ériger en détenteur de la Morale, en donneurs de leçon, vous en faites autant ...
Par ce billet, vous nous inviteriez en quelque sorte à commenter nous aussi l'entretien présidentiel au Nouvel Obs. Que ne le ferions-nous pas -et vous aussi- directement à la suite de cet entretien sur le site même de ce magazine, ce serait plus simple et juste … Et pour y dire quoi? Que vous avez trouvé que les deux locuteurs du Président ne l'ont pas assez «titillé» … C'est affligeant. Croyez-vous une seconde que les Français auraient été moins dupes de ces choses qui ne fonctionnent pas comme elles devraient en notre pays si elles l'avaient «titillé», ces «sentinelles de la République»? Puis comme vous y allez: «sentinelles de la République», seraient-ils en effet, pas moins … Je n'avais jamais lu cela auparavant. On croyait tous que c'étaient vous ces sentinelles: l'Autorité judiciaire et, plus précisément, le monde judiciaire et ses avocats. Vous nous en bouchez gravement un sacré coin. Je ne connais pas l'autre journaliste mais je connais Philippe Labro … Vous ne pensez pas qu'après être tombé sept fois et se relever huit, il a d'autres contingences plus graves et personnelles que «titiller» notre Président survitaminé ? Comment un tel entretien mené aussi par un dépressif voire mélancolique (ce qui est médicalement le stade le plus dangereux de la dépression) ne serait-il pas autre chose qu'une somme de platitude?... Que je vous y voie, vous, requérir dans l'état où se trouvait -et se trouve encore sans doute car on n'en sort pas si aisément de cet état chronique- il y a peu Labro, vous aurez encore envie de «titiller» l'accusé ou la défense, vous aurez encore envie de chercher la bagarre intellectuelle … Cet élément essentiel vous échappe comme vous échappe le fait que cet entretien capital soit donné à une presse emblématique de la Gauche d'alternance politique. N'est-ce pas là plutôt, à mi mandat, comme le point de départ de l'an 1983 mitterrandien de l'ere Sarkozy? Hier c'était le virage libéral du socialiste, aujourd'hui le virage social du libéral … Si vous aviez vu cela au lieu de vous attacher à nous décrire ce que nous pouvons lire par nous-mêmes et sans vous, ces choses visibles et sans importance de cet entretien, il y aurait lieu effectivement à vrai débat et votre espace de discussion en aurait gagné en profondeur et sérieux. Du nerf, mon cher PB, du nerf, du tendon et de la couenne, de la dure! cessez d'effleurer les choses croyant les bousculer quand vous les caressez, creusez, piochez sans crainte, allez au fond franchement … Mettez-vous un marteau-piqueur dans la tête quand les choses vous semblent vaines et, s'il le faut, on le tiendra même à plusieurs! C'est ça le vrai sang de la vie, ça qui fait avancer les idées et les choses; le reste, c'est comme une vache qui regarde passer un tortillard et qui fait meuh pour signaler sa présence ... Vous laissez croire que vous n'ignorez pas les arrières-pensées, vous dites que ce qui fait défaut à cet entretien manque à la Démocratie, soit! mettez y ce qui manque, dites ces arrières-pensées, expliquez ce qui n'est pas expliqué et que vous sauriez, c'est la raison même de votre blog. Reculez, n'allez pas dans ce petit bonhomme de chemin ... Vous avez le droit de tout dire, oui ou non?
Vous n'êtes pas obligé de répondre…
Aïssa.
Rédigé par : Aïssa Lacheb-Boukachache | 04 juillet 2009 à 12:58
Le Nouvel Obs n'était il pas critique avant (l'entretien) ?
Ne le sera-t-il pas après ?
Bizarre, bizarre...
Dans d'autres blogs, ils sont des centaines á prétendre vouloir se désabonner de leurs cher journal de gauche
(??) dès que possible.
La réunion de rédaction de ce journal a connu des instants de forts débats. Tant mieux pour eux.
Pour moi, toutes ces hyper réactions ont un petit goût aigri.
C'est vrai que l'entretien ne répond pas á l'essentiel.
Pendant deux ans, vous nous avez rebattu les oreilles avec de petits arguments comme ceux du Fouquet's, du bateau Bolloré, du bling-bling...
A petits arguments, petits entretiens.
A qui la faute ?
Je suis le premier demandeur pour débattre sur le fond de la politique pour laquelle j'ai voté.
Pas facile.
Rédigé par : jpledun | 04 juillet 2009 à 11:55
Bonjour
Oui posons donc la vraie question : "le parquet pouvait-il dire non ?" Il me semble que légalement rien ne l'empêche. Le tout est de savoir s'il a dit oui parce que c'est le Président qui est partie civile !!??? Cela relève encore une fois de la santé éthique des magistrats mais aussi du contenu du dossier. Moi j'ai besoin de continuer à CROIRE qu'il y a des magistrats qui OSENT comme Sophie Clément et autres, la liste n'est pas longue (de ceux qui se sont fait connaître - je pense à cette jeune procureur de l'affaire Moulin qui comme je l'ai dit ailleurs mérite une distinction) mais il y a encore des Magistrats. C'est donc une question d'éducation civique. L'important c'est de savoir si on peut encore dire J'ACCUSE dans ce pays et comment cela va pouvoir se faire sans juge d'instruction ? C'était déjà assez acrobatique comme cela surtout pour les GROSSES affaires...
Duval Uzan
Rédigé par : Duval Uzan | 04 juillet 2009 à 11:26
Vous êtes profondément innocent ou sciemment aveuglé par votre attachement à la droite. Cette interview repose sur des ressorts bien plus basiques :
Denis Olivennes est l'ancien PDG de la Fnac, il sortait avec Carla Bruni avant la soirée speed dating chez Jacques Séguéla. Bref l'entourage de Carla Bruni bénéficie de la bienveillance du Président. Nicolas Sarkozy ne refuse rien à sa dulcinée qui a bien profité du droit de cuissage consenti pour étaler ses CD de chanteuse sans voix en tête de gondole à la Fnac.
Vous ne parlez pas de la colère des journalistes du Nouvel Obs qui ont découvert l'interview en même temps que les lecteurs. Denis Olivennes et Philippe Labro sont deux trublions affairistes malsains et coquins.
Rédigé par : SR | 04 juillet 2009 à 10:44
...bref, vous reprochez à nos amis du Nouvel Obs d'être venus avec un pistolet à eau plutôt qu'un fusil à deux coups !
Rédigé par : atao | 04 juillet 2009 à 09:51
Hamdoulilah, c'est pas étonnant !
Rédigé par : froudj | 04 juillet 2009 à 09:27
Les journalistes surfent sur les sujets suivant les sondages du moment, car au fond, les politiques et les médias sont de connivence : leur but commun est de chanter la chanson que les gens veulent entendre.
C'est le même genre de principe qui mène le capitalisme à sa ruine : les pdgs munis de parachutes satisfont aux désirs instantanés des petits ou grands actionnaires rivés sur Boursorama ou Reuters qui veulent tous de la concentration, du cœur de métier, de la comptabilité créative à l'américaine...
Les médias court-circuitent tout l'indirect qui sépare nos démocraties du populisme.
Tocqueville s'amuserait de cette dictature de l'instantané.
Rédigé par : Alex paulista | 04 juillet 2009 à 01:21